Abstract This article reads Jacques Lacan’s graph of desire as a paradigmatic reimagining of Madeleine de Scudéry’s Carte de Tendre. In so doing, it seeks to unearth Lacan’s il n’y a pas de rapport sexuel in Scudéry’s map, laying the...
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This article reads Jacques Lacan’s graph of desire as a paradigmatic reimagining of Madeleine de Scudéry’s Carte de Tendre. In so doing, it seeks to unearth Lacan’s il n’y a pas de rapport sexuel in Scudéry’s map, laying the groundwork for a discussion of Lacan’s distinction between the signifier and jouissance, which, the article argues, parallels Scudéry’s distinction between the ‘Mer dangereuse’ and the ‘Terres inconnues’. Beyond the graph and the map, further parallels are drawn between Scudéry and Lacan, including similarities in their method and critical reception, showing that these two figures are much closer than it may initially appear. Finally, I show that the Lacanian frame allows us to appreciate how Scudéry threatened to expose what seventeenth-century doxa wished to remain hidden, namely the fragility of masculine power. Scudéry’s strategy, in fact, was to use the Carte to defy male authorship and writing, threatening the sheer symbolic fabric of patriarchal relations.
Résumé
Cet article se donne pour objectif de démontrer que Jacques Lacan, dans son graphe du désir, réinvente la Carte de Tendre de Madeleine de Scudéry. Ce faisant, il s’agit de mettre au jour, dans la carte de Scudéry, la présence de l’idée lacanienne selon laquelle ‘il n’y a pas de rapport sexuel’. Cette étape nous conduit à traiter ensuite de la distinction opérée par Lacan entre le signifiant et la jouissance — distinction qui est comparable à celle que l’on trouve chez Scudéry entre la ‘Mer dangereuse’ et les ‘Terres inconnues’. Outre le graphe et la carte, l’article souligne d’autres parallèles entre Scudéry et Lacan, en particulier les similarités qui existent entre leurs méthodes et leurs réceptions critiques respectives; cela permet de mettre en évidence la proximité entre ces deux figures, bien plus importante qu’elle ne le semble au premier abord. Dans un dernier temps, l’article montre que le cadre conceptuel lacanien nous permet de saisir en quoi Scudéry, à travers son œuvre, menace de révéler au grand jour ce que la doxa du dix-septième siècle souhaitait nier, ou tout du moins garder dans l’ombre: la fragilité du pouvoir masculin. La stratégie de Scudéry consiste en effet à se servir de la Carte pour défier l’écriture et l’auctorialité masculines, menaçant par là le tissu symbolique même des relations patriarcales.