Notational systems are useful devices for recording the movements of craftspeople, dancers, and artists. Because of the predominantly haptic nature of their skills, these practitioners experience difficulty in verbalizing descriptions of...
moreNotational systems are useful devices for recording the movements of craftspeople, dancers, and artists. Because of the predominantly haptic nature of their skills, these practitioners experience difficulty in verbalizing descriptions of their work and instructions to fellow artisans. For lace-makers, notation is an effective way of sharing information about the ways a given design is made across generations and community boundaries. But because notation separates procedure from practice and extricates craftwork from its geographical, social, and historical context, it has direct consequences for the ways lace-makers understand skill, proficiency, and design composition. By making craft practice the subject of conversation, notation implicates lace-making in a political economy of knowledge that assigns differential values to different stages of the production process, thereby elevating some ways of knowing above others. Indeed, notation and codification call into question the very agency of the craftswomen as professionals and carriers of local cultural tradition. Based on continuing ethnographic fieldwork among lace-makers in Central Slovakia, this paper analyses the impact of notational use on lace-makers' thinking about their craft knowledge and skill, and, by extension, issues of local style and cultural heritage.Notational systems are useful devices for recording the movements of craftspeople, dancers, and artists. Because of the predominantly haptic nature of their skills, these practitioners experience difficulty in verbalizing descriptions of their work and instructions to fellow artisans. For lace-makers, notation is an effective way of sharing information about the ways a given design is made across generations and community boundaries. But because notation separates procedure from practice and extricates craftwork from its geographical, social, and historical context, it has direct consequences for the ways lace-makers understand skill, proficiency, and design composition. By making craft practice the subject of conversation, notation implicates lace-making in a political economy of knowledge that assigns differential values to different stages of the production process, thereby elevating some ways of knowing above others. Indeed, notation and codification call into question the very agency of the craftswomen as professionals and carriers of local cultural tradition. Based on continuing ethnographic fieldwork among lace-makers in Central Slovakia, this paper analyses the impact of notational use on lace-makers' thinking about their craft knowledge and skill, and, by extension, issues of local style and cultural heritage.RésuméLes systèmes de notation sont des instruments utiles pour enregistrer les mouvements des artisans, des danseurs et des artistes. De par la nature principalement haptique de leurs compétences, ces praticiens ont des difficultés à verbaliser leur travail et leur instructions à leurs collègues. Chez les dentellières, la notation est un moyen efficace de partager des informations sur la manière de réaliser un dessin donné, d’une génération à l’autre et au-delà des limites de la communauté. Mais parce qu’elle sépare la procédure de la pratique et extrait l’artisanat de son contexte géographique, social et historique, la notation a des conséquences directes sur la manière dont les dentellières comprennent la compétence, la maîtrise et la composition des dessins. En faisant de la pratique artisanale un sujet de conversation, la notation implique la dentellerie dans une économie politique des connaissances qui attribue des valeurs différenciées aux différentes étapes du processus de production et élève ainsi certaines manières de savoir au-dessus des autres. De fait, la notation et la codification remettent en question l’agencéité même des artisanes en tant que professionnelles et porteuses d’une tradition culturelle locale. Basé sur un travail de terrain ethnographique en cours chez les dentellières du centre de la Slovaquie, l’article analyse l’impact de l’utilisation de la notation sur la façon dont les dentellières pensent leur savoir et leurs compétences et, par extension, sur les questions de style local et de patrimoine culturel.Les systèmes de notation sont des instruments utiles pour enregistrer les mouvements des artisans, des danseurs et des artistes. De par la nature principalement haptique de leurs compétences, ces praticiens ont des difficultés à verbaliser leur travail et leur instructions à leurs collègues. Chez les dentellières, la notation est un moyen efficace de partager des informations sur la manière de réaliser un dessin donné, d’une génération à l’autre et au-delà des limites de la communauté. Mais parce qu’elle sépare la procédure de la pratique et extrait l’artisanat de son contexte géographique, social et historique, la notation a des conséquences directes sur la manière dont les dentellières comprennent la compétence, la maîtrise et la composition des dessins. En faisant de la pratique artisanale un sujet de conversation, la notation implique la dentellerie dans une économie politique des connaissances qui attribue des valeurs différenciées aux différentes étapes du processus de production et élève ainsi certaines manières de savoir au-dessus des autres. De fait, la notation et la codification remettent en question l’agencéité même des artisanes en tant que professionnelles et porteuses d’une tradition culturelle locale. Basé sur un travail de terrain ethnographique en cours chez les dentellières du centre de la Slovaquie, l’article analyse l’impact de l’utilisation de la notation sur la façon dont les dentellières pensent leur savoir et leurs compétences et, par extension, sur les questions de style local et de patrimoine culturel.