La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
Mise au point
Granulomatose hépatique
Hepatic granulomas
G. Geri , P. Cacoub ∗
Service de médecine interne II, université Pierre-et-Marie-Curie-Paris 6, CNRS, UMR 7087, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 47–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris cedex 13, France
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article :
Disponible sur Internet le 15 septembre
2010
Mots clés :
Hépatite granulomateuse
Granulome
Tuberculose: Cirrhose biliaire primitive
Sarcoïdose
Hépatites virales
Pathologie iatrogène
r é s u m é
Les granulomatoses hépatiques, définies par une lésion anatomopathologique, peuvent être liées à un
groupe hétérogène de pathologies hépatiques et extra-hépatiques. Il existe cinq causes principales de granulomatose hépatique : la cirrhose biliaire primitive, la tuberculose, la sarcoïdose, les hépatites virales B
et C et certains médicaments. Lorsque ces causes ont été éliminées, et en dehors de toute maladie granulomateuse sous-jacente connue, une démarche diagnostique systématique permet d’envisager d’autres
hypothèses plus rares. Devant une hépatite granulomateuse dont le bilan étiologique est négatif, il
convient de rester prudent avant de poser le diagnostic d’hépatite granulomateuse idiopathique – qui
reste un diagnostic d’élimination – compte tenu de formes parfois trompeuses de lymphome hépatique.
Une surveillance simple pour les formes idiopathiques semble être l’attitude la plus raisonnable.
© 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.
a b s t r a c t
Keywords:
Liver granulomatosis
Granulomas
Tuberculosis
Primary biliary cirrhosis
Sarcoidosis
Viral hepatitis
Drug induced hepatitis
Liver granulomas are histopathologically defined and associated with various liver and non-livers
disorders. There are five main causes of liver granulomatosis: primary biliary cirrhosis, tuberculosis,
sarcoidosis, B and C viral hepatitis, and drug related. In the other cases, not associated with an underlying
systemic granulomatous disease, a systematic diagnostic approach should be used to identify less common etiologies. After a careful diagnostic work-up, a long-term follow-up of patients with undetermined
liver granulomatosis is mandatory as it may be a presenting feature of liver lymphoma.
© 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.
1. Introduction
La définition du granulome est anatomopathologique et correspond à un amas de macrophages modifiés (cellules épithélioïdes),
apportés sur le site inflammatoire lors de la phase initiale vasculoexsudative et qui peuvent fusionner pour former des cellules
géantes, entouré de cellules inflammatoires, essentiellement des
lymphocytes T et des fibroblastes. Les cellules géantes sont des
cellules multinuclées de grande taille aux noyaux allongés, clairs,
comportant une chromatine fine et un petit nucléole. Leur enroulement autour de l’agent causal confère au granulome sa forme
caractéristique en « bulbe d’oignon ». Le granulome traduit habituellement une réaction inflammatoire chronique en réponse à
la persistance d’un agent exogène (agent infectieux, corps étran-
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail :
[email protected] (P. Cacoub).
ger ou agent minéral). Dans ces cas, le granulome représente un
exemple de réaction d’hypersensibilité retardée à certaines stimulations antigéniques. Toutefois, dans certains cas comme dans la
sarcoïdose ou les lymphomes, l’agent antigénique n’est pas connu,
posant un véritable problème diagnostique lorsque la maladie de
fond n’est pas connue. L’interféron gamma et l’interleukine 2 sont
les deux cytokines majeures qui interviennent dans la formation
du granulome [1,2].
La fréquence des granulomes dans les séries anatomopathologiques de biopsies hépatiques est d’environ 4 % [3–5], et peut
atteindre 15 % dans des séries plus anciennes [6,7]. On distingue
plusieurs types de granulomes [8] :
• les microgranulomes et lipogranulomes, à la limite du physiologique et qui ne doivent pas conduire à une enquête étiologique ;
• les granulomes avec anneau de fibrine (fibrin-ring granulomas)
centrés sur une vacuole lipidique ;
0248-8663/$ – see front matter © 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.revmed.2010.06.017
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
• les granulomes épithélioïdes (avec ou sans nécrose) qui ont été
initialement associés à des étiologies particulières : la fièvre Q, la
tuberculose et la sarcoïdose.
Toutefois, la spécificité de ces aspects est très faible.
Dans une série récente répertoriant 471 biopsies hépatiques,
21 cas (4,5 %) d’hépatites granulomateuses étaient notés [9]. Le
diagnostic étiologique des hépatites granulomateuses est souvent
difficile car les causes en sont nombreuses et variées : infectieuses,
médicamenteuses, néoplasiques, inflammatoires. L’absence de
diagnostic était constatée dans 11 à 36 % des cas dans des séries
anciennes [4,5]. Cette fréquence a nettement diminué depuis les
années 1980 avec la description de la cirrhose biliaire primitive
(CBP) et le clonage du virus de l’hépatite C, devenues des causes
majeures d’hépatite granulomateuse. Les problèmes diagnostiques
d’une hépatite granulomateuse peuvent se poser schématiquement
dans deux situations :
• le granulome hépatique est trouvé dans le cadre d’une maladie granulomateuse extra-hépatique connue et dans ce cas la
démarche visera surtout à éliminer un processus surajouté,
notamment infectieux ;
• le granulome hépatique est découvert au cours de l’exploration
d’anomalies hépatiques « isolées » ; la démarche diagnostique
aura alors pour objectif principal de porter le diagnostic de la
maladie causale sous-jacente.
Sachant le grand nombre des causes possibles, une démarche
raisonnée est indispensable (Fig. 1), basée sur les données épidémiologiques, l’aspect et la topographie des granulomes, la présence
éventuelle d’autres lésions associées sur la biopsie hépatique, et
la recherche de manifestations extra-hépatiques, l’ensemble permettant de guider au mieux les explorations complémentaires et
d’augmenter leur rentabilité.
2. Les principales causes de granulomatose hépatique
2.1. Cirrhose biliaire primitive
La CBP est la cause la plus fréquente d’hépatite granulomateuse dans les séries récentes des pays occidentaux [3,4,9]. En
effet, sa description précise et son diagnostic immunologique
aisé datent du début des années 1980. Le diagnostic est porté le
plus souvent chez une femme d’âge moyen, présentant une cholestase biologique (élévation des phosphatases alcalines et des
␥-glutamyl-tranférases [␥GT]). Le bilan immunologique met en évidence la présence d’anticorps antinucléaires et surtout d’anticorps
anti-mitochondrie spécifiques de type M2 [10]. La mise en évidence
d’anticorps anti-glycoprotéine 210 (gp 210) ou plus récemment
anti-Sp140 [11] est très spécifique du diagnostic [13–15] et constitue un argument fort en faveur du diagnostic en l’absence des
anticorps anti-mitochondries. Ces anticorps constituent également un outil pronostique [12], prédictif de la survenue d’une
insuffisance hépatique. La présence concomitante d’anticorps IgM
anti-prothrombine est associée à un pronostic plus sévère. La biopsie hépatique n’est plus indispensable au diagnostic, mais peut
informer sur le pronostic (quantification de la fibrose hépatique,
cirrhose). Le diagnostic d’un syndrome de chevauchement avec une
hépatite auto-immune impose sa réalisation. L’élastométrie permet un diagnostic fiable de cirrhose et une évaluation correcte
du degré de fibrose dans 95 et 80 % des cas, respectivement [11].
L’atteinte anatomopathologique se caractérise par une cholangite
destructrice liée à une atteinte spécifique des canalicules biliaires
interlobulaires responsable d’une hépatite périportale conduisant à
la cirrhose [16]. Poupon et al. [17] ont étudié la corrélation entre les
561
paramètres clinicobiologiques et l’examen anatomopathologique
de 103 patients suivis pour une CBP : la présence d’une asthénie
et d’un prurit était corrélée à la sévérité des lésions des canalicules biliaires, et associée au taux d’IgM sériques. Le taux des ␥GT
était lié à l’appauvrissement des voies biliaires intra-hépatiques.
L’hypergammaglobulinémie était corrélée au degré de sévérité de
l’hépatite et de la nécrose hépatocytaire, ainsi qu’à l’importance de
la fibrose.
La prévalence des granulomes hépatiques dans la CBP varie de
30 à 50 % [3–5]. Il s’agit le plus souvent de granulomes de localisation péri-portale, associés aux lésions biliaires caractéristiques.
Dans la série de Drebber et al. [16], une cholangite granulomateuse était constatée dans 51 % des cas de CBP, et dans 40 % des cas
de syndrome de chevauchement (CBP et hépatite auto-immune).
La cholangite granulomateuse était associée à un infiltrat lymphocytaire intra-épithélial dans 25 % des cas et à une cholangite
granulocytaire dans les autres cas. Il s’agissait de petits granulomes
lobulaires bien formés et composés d’histiocytes dans la majorité
des cas, constatés dans 23 % des cas de CBP contre 5 % des cas
de syndromes de chevauchement. Les granulomes sont plus souvent constatés aux stades initiaux de la maladie [18] et semblent
être associés à un pronostic plus favorable [19]. Dans une étude
randomisée en double insu étudiant l’intérêt de l’acide ursodésoxycholique [20], la prévalence des lésions granulomateuses était de
30 % ; l’acide ursodésoxycholique permettait de faire régresser le
nombre de granulomes épithélioïdes portaux ou lobulaires.
2.2. Sarcoïdose
Les perturbations du bilan hépatique sont fréquentes chez
les patients suivis pour une sarcoïdose, de 35 à 50 % selon les
séries [21,22]. L’atteinte hépatique était isolée, sans manifestation médiastino-pulmonaire dans 13 % des 180 cas de la série de
Kennedy et al. [22]. L’atteinte hépatique la plus fréquente est
l’infiltration granulomateuse [22]. Les granulomes sont en nombre
et taille variables, le plus souvent présents dans les régions portale
et péri-portale [23]. Leur fréquence est extrêmement variable, de
24 à 78 % selon d’anciennes séries [24,25]. Leur localisation portale préférentielle rend les manifestations rétentionnelles rares.
Des cas isolés de cholestase ictérique sont rapportés [26]. Dans
la série biopsique de Devaney et al. [23] les granulomes hépatiques non nécrotiques étaient présents dans tous les cas, associés
à des cellules géantes (72 %). L’infiltration granulomateuse était
notée dans tous les compartiments hépatiques, mais préférentiellement dans les zones portales et péri-portales. Une composante
fibreuse était constatée dans certains granulomes, en quantité
variable. L’infiltration granulomateuse peut être associée dans la
sarcoïdose à tous les autres types de lésions hépatiques, notamment des lésions cholestatiques (58 %) ou des canalicules biliaires
(38 %). La présence des granulomes était localement associée
à l’appauvrissement en canalicules biliaires, suggérant un rôle
de l’inflammation granulomateuse dans la destruction biliaire.
D’autres lésions étaient associées : nécrose hépatocytaire (41 %),
anomalies vasculaires à type de dilatations sinusoïdales (20 %),
fibrose hépatique (21 %), et cirrhose (6 %). Six pour cent des biopsies
ne présentaient comme lésion spécifique que des granulomes.
L’hypertension portale est rare dans la sarcoïdose ; sa prévalence
est estimée à 3 % des sarcoïdoses avec atteinte hépatique [23]. Celleci peut avoir plusieurs mécanismes étiopathogéniques. Valla et al.
[27] en ont rapporté 47 cas : 12 cas d’hypertension portale étaient
la conséquence d’une cirrhose et 35 cas liés à un bloc pré-sinusoïdal
par des granulomes sarcoïdosiques. Le traitement des localisations
hépatiques des sarcoïdoses ne diffère pas du traitement classique
des sarcoïdoses multiviscérales. La corticothérapie en première
ligne permet le plus souvent une disparition des lésions spécifiques
[22]. Cependant, 40 % des patients de la série de Kennedy et al. ont
562
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
Fig. 1. Démarche diagnostique devant une hépatite granulomateuse.
évolué vers la cirrhose, malgré le traitement. L’association d’une
sarcoïdose avec une CBP est rare [28].
2.3. Causes infectieuses
2.3.1. Tuberculose
La possibilité d’une tuberculeuse doit rester à l’esprit du clinicien. L’incidence annuelle de la tuberculose en 2005 en France était
de 8,9 cas pour 100 000 habitants mais avec de grandes disparités :
4,8 pour les patients de nationalité française contre 69,8 pour les
patients de nationalité étrangère [29]. Par comparaison, l’incidence
aux Philippines était de 292 cas pour 100 000 habitants par an
[30]. La tuberculose hépatobiliaire isolée reste une entité rare.
Chong et al. [31] ont rapporté 14 cas de tuberculose hépatobiliaire
parmi 1888 cas de tuberculoses, sur une période de dix ans. Parmi
ces 14 cas, cinq tuberculoses étaient purement hépatobiliaires
(trois tuberculoses hépatiques isolées et deux tuberculoses biliaires
isolées) et neuf associées à d’autres atteintes d’organes. La présentation n’était pas différente de la présentation classique notamment
par une altération de l’état général fébrile avec ictère dans 40 %
des cas. Le diagnostic anatomopathologique est aisé quand le granulome est typique, composé de cellules géantes épithélioïdes
avec nécrose caséeuse. Cependant, la nécrose caséeuse n’est présente que dans un tiers des cas. L’infiltration granulomateuse peut
être associée à une stéatose hépatique, une inflammation non
spécifique, une fibrose ou des anomalies de la microcirculation
hépatique comme la dilatation sinusoïdale. Dans la série autopsique d’Amarapurkar et Agrawal [32], parmi 150 patients atteints
de tuberculose (pulmonaire ou extra-pulmonaire), les granulomes
étaient constatés dans 63 cas (42 %), dont 51 (81 %) étaient constatés chez des sujets présentant des tuberculoses extra-pulmonaires.
Les granulomes étaient décrits comme typiques dans 83 % des cas.
Les lésions granulomateuses étaient associées à une présence plus
fréquente des lésions inflammatoires et stéatosiques ; il n’y avait
pas de différence significative concernant la fibrose.
Les éléments aidant au diagnostic sur la biopsie hépatique sont
l’examen mycobactériologique standard (examen direct après coloration de Ziehl-Nielsen, culture sur milieu de Löwenstein) et surtout
la PCR Mycobacterium tuberculosis. La PCR est un outil diagnostique performant, avec une sensibilité de 86 %, une spécificité de
100 %, une valeur prédictive positive de 100 % et une valeur prédictive négative de 90 % [33]. Alcantara-Payawal et al. [34] ont étudié
spécifiquement l’intérêt de la PCR M. tuberculosis dans le diagnostic étiologique des granulomatoses hépatiques : le diagnostic a été
établi par les méthodes conventionnelles (imagerie, cultures mycobactériologiques) dans 12 % des cas alors que la PCR permettait un
diagnostic chez 88 % des patients. Dans le sous-groupe de patients
présentant une tuberculose hépatique prouvée, la PCR était positive
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
dans tous les cas ; elle était également positive dans 44 % des cas de
tuberculose hépatique probable. Le Quantiféron® a une sensibilité
et une spécificité évaluées respectivement à 80 et 90 % pour le diagnostic de tuberculose latente [35]. Son utilisation n’a pas été étudiée
dans les tuberculoses hépatiques ou comme outil diagnostique des
granulomatoses hépatiques. Une granulomatose hépatique peut
donc révéler une tuberculose hépatique, même lorsque les granulomes ne sont pas histologiquement typiques. Cependant, il
conviendra de rechercher systématiquement d’autres localisations
de tuberculose par un scanner thoraco-abdominopelvien, afin de
ne pas méconnaître une tuberculose disséminée. Le Quantiféron®
semble être un outil intéressant dans cette démarche diagnostique.
2.3.2. Hépatites virales C et B
Au cours de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC), des
lésions granulomateuses hépatiques sont décrites dans 1 à 10 %
des biopsies hépatiques [36–38]. Leur description ne date que du
début des années 1990, date de découverte du virus. Dans la série
d’Ozaras et al. [36], 75 % des biopsies présentaient une localisation portale des granulomes, le plus souvent unique et persistant
après traitement antiviral par interféron alpha (malgré une bonne
réponse clinico-virologique). Dans un cas, le nombre de granulomes
avait augmenté sous traitement par interféron. Les lésions granulomateuses hépatiques sont constatées plus rarement au cours de
l’infection par le virus de l’hépatite B (2 %) [37,39]. La répartition
des granulomes est aléatoire, sans systématisation. Dans la série de
Tahan et al. [39], cinq biopsies hépatiques retrouvaient une localisation portale et les cinq autres une localisation lobulaire. La présence
de granulome n’était pas prédictive de la réponse à l’interféron car
toutes les biopsies réalisées après traitement (quatre cas) montraient encore des granulomes.
Le cas particulier des sarcoïdoses apparaissant pendant une
séquence thérapeutique par interféron alpha pour une hépatite
virale peut poser des problèmes diagnostiques difficiles, notamment lorsqu’il n’y a pas de granulome extra-hépatique [40]. Une
série récente rapporte 50 cas de sarcoïdoses survenant chez des
patients traités par interféron alpha pour une hépatite C. Chez
42 de ces patients (84 %), la sarcoïdose est apparue pendant le
traitement antiviral, le plus souvent (66 %) au cours des six premiers mois du traitement. La prévalence des sarcoïdoses survenant
au cours de l’hépatite C a été estimée à un à deux cas pour
1000 contre 0,01 à 0,4 cas pour 1000 pour les formes spontanées,
avec plus d’atteintes cutanées (56 contre 22 %) et moins d’atteintes
médiastino-pulmonaires (76 contre 90 %). L’évolution est habituellement favorable après arrêt de l’interféron alpha, parfois avec
l’aide d’une corticothérapie générale.
563
lomes. L’utilisation de la PCR B. henselae semble intéressante dans
cette indication, mais non évaluée en routine.
2.3.3.2. Parasitoses. Les schistosomiases représentent les infections parasitaires les plus fréquemment responsables de granulomatose hépatique [44,45]. La lésion caractéristique à la biopsie
hépatique est le bilharziome, granulome centré par un œuf embolisé dans une veinule ou un sinusoïde. Le granulome peut comporter
une partie nécrotique ; l’infiltrat cellulaire comporte des histiocytes
et des éosinophiles. La confluence des granulomes peut entraîner
une hypertension portale par bloc intra-hépatique. La recherche de
la phase d’invasion sous la forme d’une réaction cutanée érythémateuse prurigineuse sur les parties du corps immergées dans l’eau
douce, parfois passée inaperçue, doit être recherchée. Les signes
digestifs et généraux sont plus tardifs. Une hyperéosinophilie associée à un séjour en zone d’endémie doit faire évoquer le diagnostic
et rechercher les œufs de bilharzie dans les selles ou les urines.
La sérologie permet une confirmation diagnostique. L’échographie
hépatique est un examen complémentaire désormais indispensable, tant sur le plan diagnostique objectivant des modifications du
parenchyme hépatique et de l’arbre portal, que pronostique pour
l’évolution vers la cirrhose.
2.3.3.3. Brucellose. Anthropozoonose liée à Brucella melitensis, la
contamination est directe par voie cutanéomuqueuse (professions exposées : éleveurs, fermiers, vétérinaires) ou indirecte
par contamination de lait cru ou de fromages artisanaux. La
primo-invasion est caractérisée par une fièvre prolongée avec
adénopathies multiples et hépato-splénomégalie. La survenue de
localisations secondaires, notamment hépatiques, caractérise la
phase secondaire. Le diagnostic est établi par les hémocultures
lors de la primo-invasion et par la culture des prélèvements
d’organes atteints. Le séro-diagnostic de Wright et la PCR sont
également des aides au diagnostic. L’atteinte hépatique de la brucellose est constamment granulomateuse, mais peut avoir deux
types de présentation clinicobiologique : granulomatose hépatique
généralement asymptomatique [46], ou granulomatose nécrosante
pseudo-tumorale, communément appelée brucellome, se présentant comme un abcès hépatique fébrile d’évolution favorable sous
antibiothérapie adaptée [47]. Les granulomes sont le plus souvent
épithélioïdes, nécrotiques et sans cellules géantes [48].
2.3.3. Autres infections
Le contexte clinique et l’origine géographique et ethnique du
patient sont des éléments indispensables au raisonnement devant
une granulomatose hépatique dont le diagnostic n’est pas établi.
2.3.3.4. Infections digestives. Lors des infections digestives invasives, notamment salmonelloses [49] et yersinioses [50], certains
auteurs ont rapporté des cas de granulomes hépatiques sur les biopsies réalisées pour des anomalies du bilan hépatique. Le contexte
permet généralement le diagnostic devant une diarrhée glairosanglante avec fièvre et altération de l’état général. Cependant,
le diagnostic différentiel avec une entérocolopathie inflammatoire
est parfois impossible initialement, d’autant que les entéropathies
inflammatoires chroniques sont également pourvoyeuses de granulomes hépatiques [51].
2.3.3.1. Maladie des griffes du chat. L’atteinte hépatique granulomateuse de la maladie des griffes du chat (Bartonella henselae)
est rare, représentant moins de 1 % des cas rapportés par Inglis et
Tonge [41]. Cette localisation nécessite un épisode bactériémique,
et survient quel que soit le statut immunitaire du patient [42]. Une
notion de morsure de chat compliquée d’inflammation locale et
l’existence d’une adénopathie dans le territoire de drainage sont
des éléments très évocateurs du diagnostic. Cependant, des cas de
granulomatose hépatique liée à B. henselae sans autre signe évocateur ont été rapportés [43]. Dans la série de Marsilia et al. [43]
les granulomes étaient nécrosants, le plus souvent fibrosants, parfois hyalinisants. Des anomalies de la microcirculation (dilatations
sinusoïdales, péliose) étaient constatées à proximité des granu-
2.3.3.5. Fièvre Q. La fièvre Q est une zoonose ubiquitaire causée par
une bactérie intracellulaire appelée Coxiella burnetii. Le Q de fièvre
Q signifie query pour question, soulignant les doutes des descripteurs initiaux de la maladie quant à son origine [52]. La transmission
est liée à l’inhalation d’aérosols contaminés par Coxiella burnetii
et concerne essentiellement les professionnels en contact avec le
bétail. Après une période d’incubation de trois semaines environ,
la forme aiguë, symptomatique dans 40 % des cas, se manifeste
par un syndrome grippal éventuellement associé à une pneumopathie [53]. Des perturbations asymptomatiques du bilan hépatique
sont fréquentes lors de cette phase, mais une véritable dysfonction
hépatique peut se voir [54]. L’hépatite granulomateuse s’observe
dans la forme chronique de la maladie. Cependant, elle reste rare :
564
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
dans la série de Raoult et al. [53], parmi 313 patients avec fièvre Q
chronique, huit (2,6 %) présentaient une hépatite chronique, dont
cinq avec une biopsie hépatique montrant des granulomes dans
deux cas. Le diagnostic repose sur la sérologie et la PCR (sang et
prélèvement biopsique). La PCR a une spécificité de 100 % mais est
surtout intéressante dans la forme aiguë, sa sensibilité n’étant que
de 5 % lorsque la sérologie est positive [55]. Le traitement de la
forme chronique repose sur l’association de la doxycycline et de
l’hydroxychloroquine [56,57] pour une durée de 18 mois à trois ans.
miques. Dans la maladie de Horton, les lésions granulomateuses
sont fréquentes et peuvent être circonscrites par un anneau
de fibrine [74]. Des granulomes sont également constatés au
cours de la maladie de Wegener [75] et de la maladie de
Churg et Strauss [76]. Cette constatation anatomopathologique
ne modifie pas l’attitude thérapeutique. Il n’y a pas de cas
rapportés de vascularite systémique diagnostiquée devant une
granulomatose hépatique isolée. De rares cas d’hépatites granulomateuses ont été décrits au cours du lupus systémique
[77].
2.4. Médicaments
La prévalence des hépatites granulomateuses médicamenteuses
est de l’ordre de 10 % [4,5,58]. La fonction de détoxification du
foie en fait un organe privilégié comme cible des réactions médicamenteuses d’hypersensibilité [59]. Les granulomes sont le plus
souvent diffus, non nécrotiques, localisés à proximité des canalicules biliaires ou dans le parenchyme hépatique [60]. Ils ne sont
pas centrés sur les canalicules biliaires ou associés à une cholangite
comme dans la CBP. Ils peuvent être associés à d’autres types histologiques de toxicité hépatique : cytolyse, cholestase ou stéatose.
La liste des médicaments pouvant provoquer une hépatite granulomateuse est longue (in Kleiner DE pour des données récentes et
complètes [8]). Les médicaments les plus fréquemment impliqués
sont : l’allopurinol [61–63], la carbamazépine [64], la phénylbutazone [65] et l’amoxicilline-acide clavulanique [66]. L’interféron
alpha utilisé dans le traitement des hépatites virales B et C
est un médicament également reconnu comme causal. Dans un
contexte d’infection par le VHB ou le VHC, le diagnostic étiologique d’une granulomatose hépatique n’est pas aisé : infection par
le VHC/VHB, sarcoïdose induite, toxicité médicamenteuse propre.
La BCG-thérapie utilisée en instillations pour le traitement des néoplasies vésicales peut aussi induire des granulomatoses hépatiques
et extra hépatiques [67,68].
2.5. Les causes plus rares de granulomatose hépatique
2.5.1. Les granulomatoses systémiques
Le foie est une localisation fréquente au cours des granulomatoses systémiques. Winkelstein et al. [69] ont rapporté 368 patients
suivis pour une granulomatose systémique chronique dont 27 %
présentaient des granulomes hépatiques. Les granulomes hépatiques étaient plus fréquents dans la forme autosomique récessive
que dans la forme récessive liée à l’X. Les déficits immuns communs
variables sont également pourvoyeurs de granulomes hépatiques.
La présence d’une localisation hépatique dans les granulomatoses
chroniques est un facteur prédictif de mortalité lié à la survenue d’une hypertension portale [70]. Cette hypertension portale
sans cirrhose est multifactorielle : présence d’hyperplasie nodulaire régénérative (en association aux granulomes dans 4,6 % d’une
série de 194 biopsies d’hépatites granulomateuses [70]), survenue
répétée d’abcès hépatiques chez ces patients immunodéprimés,
granulomes eux-mêmes réalisant un bloc pré-sinusoïdal. Dans une
série de 26 patients [71], trois biopsies hépatiques sur dix montraient des granulomes. Ceux-ci avaient la même morphologie
que les granulomes sarcoïdosiques. Leur présence était associée
à un pronostic défavorable [72,73]. La constatation de granulomes hépatiques sans cause évidente chez un patient présentant
des épisodes infectieux à répétition, surtout s’ils sont associés à
une hypogammaglobulinémie, doit faire évoquer ces diagnostics,
la biopsie hépatique pouvant être un outil diagnostique rentable.
2.5.2. Les vascularites et connectivites
L’atteinte granulomateuse hépatique est fréquente et le
plus souvent asymptomatique au cours des vascularites systé-
2.5.3. Les maladies digestives
Considérées comme une cause classique de granulomes hépatiques, les maladies inflammatoires chroniques du tube digestif
(MICI) apparaissent dans la réalité comme une cause exceptionnelle de granulome. Wewer et al. [78] rapportent une série de
521 patients suivis pour une MICI, dont 396 rectocolites hémorragiques et 125 maladies de Crohn : respectivement 10 et 20 %
des patients présentaient des anomalies significatives du bilan
hépatique. La biopsie hépatique faite dans huit cas (cinq cas de
rectocolite et trois cas de maladie de Crohn) ne retrouvait un granulome que chez un patient suivi depuis dix ans pour une maladie de
Crohn symptomatique. Inversement, la prévalence des MICI découvertes après la mise en évidence d’une granulomatose hépatique
est rapportée dans 0 à 1,8 % des cas [4,5]. Il ne semble donc pas
logique de proposer un dépistage systématique endoscopique des
MICI devant une granulomatose hépatique isolée, sans symptomatologie digestive associée.
La maladie cœliaque est une cause rare de granulomatose hépatique. Parmi 132 patients suivis pour une maladie cœliaque, 62
(47 %) présentaient un bilan hépatique anormal [79]. Une granulomatose hépatique était notée sur 4 % des 25 biopsies hépatiques,
associée à un infiltrat mononucléé des canalicules biliaires (20 %),
une atteinte du parenchyme hépatique (38 %), une stéatose (28 %)
et une destruction des canalicules biliaires (36 %).
La maladie de Whipple peut, sans aucun autre signe associé, se
révéler par une granulomatose hépatique. Plusieurs cas ont été rapportés [80,81], avec des granulomes épithélioïdes non nécrotiques,
pouvant contenir des fragments bacillaires visibles en microscopie électronique [82]. Le diagnostic est accessible par les PCR sur
la salive et les selles : la positivité des deux examens bénéficie
d’une valeur prédictive positive de 95 % et la négativité d’une
valeur prédictive négative de 98 % [83]. Cependant, la sensibilité
de cette stratégie pour les formes localisées (comme les atteintes
hépatiques granulomateuses isolées) n’est que de 54 % [83]. Une
coloration par le PAS doit également être réalisée sur le fragment
hépatique.
2.5.4. Les lymphomes
Une granulomatose hépatique peut révéler un lymphome [84],
localisé au foie ou diffus. La présentation peut être banale, faisant
suspecter une granulomatose hépatique idiopathique, notamment
lorsqu’il n’existe aucun syndrome tumoral (adénopathies périphériques, splénomégalie) ou anomalie de l’hémogramme. Aderka
et al. [85] ont rapporté trois cas de lymphomes (deux maladies de Hodgkin et un lymphome non hodgkinien) se présentant
comme une fièvre au long cours avec granulomatose hépatique
et aucun point d’appel clinique ou biologique. Ces trois patients
ont reçu une corticothérapie systémique ayant fait régresser
complètement les symptômes qui sont réapparus trois mois plus
tard avec des signes hématologiques francs permettant le diagnostic d’hémopathie lymphoïde. Ces observations permettent d’attirer
l’attention sur la possibilité d’une pathologie lymphomateuse révélée uniquement par une granulomatose hépatique « isolée », et sur la
nécessité de ne pas considérer d’emblée les granulomatoses hépatiques sans étiologie évidente comme idiopathique (notamment en
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
évitant un traitement par corticoïdes non concluant, voire dangereux).
2.5.5. Le cas des greffés hépatiques
Dans la série de Ferrel et al. [86] reprenant 563 patients greffés hépatiques, 42 biopsies (7,5 %) présentaient des granulomes. Il
existait dans 32 cas des granulomes épithélioïdes ; 20 biopsies présentaient plusieurs types de granulomes. Les granulomes étaient
principalement parenchymateux et le plus souvent associés à une
nécrose hépatocytaire. Dans sept cas, les granulomes étaient la
seule lésion anatomopathologique constatée. Les étiologies retrouvées étaient le rejet aigu cellulaire de greffe, une rechute de CBP et
une hépatite virale (rechute VHC ou VHB, hépatite à CMV).
2.5.6. L’hépatite granulomateuse d’étiologie indéterminée
Au terme d’un bilan exhaustif, la fréquence des hépatites granulomateuses d’étiologie indéterminée varie de 10 à 36 % [3–5]. Dans
des séries plus anciennes, cette fréquence pouvait atteindre 50 %
[87], mais il s’agissait de patients vus entre 1976 et 1985 pour lesquels le diagnostic d’infection par le VHC, voire de CBP, ne pouvait
être fait.
Dans la série de Gaya et al. [4], parmi les 63 biopsies hépatiques
présentant des granulomes, sept seulement (11,1 %) restaient
d’étiologie indéterminée. Leur pronostic était bon, aucun patient
ne développant d’altération ou de défaillance hépatique après
un suivi de dix ans. Dans plusieurs observations de granulomatose hépatique idiopathique, une corticothérapie systémique a
permis une disparition complète des lésions, avec un pronostic
excellent [88,89]. Certains auteurs ont rapporté des cas de corticorésistance nécessitant l’emploi d’immunosuppresseurs comme
le cyclophosphamide [90]. L’introduction d’un traitement antituberculeux d’épreuve peut également être une stratégie valable
dans ce type de situation. Une étude de pratiques réalisée en
France [91] avait montré l’utilisation d’un traitement antituberculeux d’épreuve dans 50 % des cas d’hépatite granulomateuse
idiopathique. Une corticothérapie systémique était utilisée dans
19 % des cas, à une dose de 0,4 à 1 mg/kg par jour. Cette stratégie n’a pas été validée par des études prospectives mais il semble
intéressant de proposer un traitement antituberculeux d’épreuve
en présence d’arguments indirects pour une tuberculose comme
l’origine ethnique, les conditions sociales et la présence de signes
généraux.
3. Conclusion
Les granulomatoses hépatiques sont de cause très diverse. Leur
prise en charge doit répondre à une première ligne d’investigations
permettant d’éliminer les causes les plus fréquentes avant
d’envisager les causes plus rares par des explorations ciblées. Les
granulomatoses hépatiques restant d’étiologie indéterminée représentent encore 10 à 30 % de l’ensemble des granulomatoses. Leur
pronostic semble favorable, mais elles nécessitent une surveillance
régulière afin de ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente
méconnue initialement.
Conflit d’intérêt
Les auteurs n’ont pas de conflit d’intérêt avec ce travail.
Références
[1] Kunkel SL, Lukacs NW, Strieter RM, Chensue SW. Th1 and Th2 responses regulate experimental lung granuloma development. Sarcoidosis Vasc Diffuse Lung
Dis 1996;13:120–8.
[2] Ewida AS, Raphael SA, Abbasi JA, Geslani GP, Bagasra O. Evaluation of Th-1 and
Th-2 immune responses in the skin lesions of patients with Blau syndrome.
Appl Immunohistochem Mol Morphol 2002;10:171–7.
565
[3] Drebber U, Kasper HU, Ratering J, Wedemeyer I, Schirmacher P, Dienes
HP, et al. Hepatic granulomas: histological and molecular pathological
approach to differential diagnosis–a study of 442 cases. Liver Int 2008;28:
828–34.
[4] Gaya DR, Thorburn D, Oien KA, Morris AJ, Stanley AJ. Hepatic granulomas: a
10 year single centre experience. J Clin Pathol 2003;56:850–3.
[5] McCluggage WG, Sloan JM. Hepatic granulomas in Northern Ireland: a thirteen
year review. Histopathology 1994;25:219–28.
[6] Guckian JC, Perry JE. Granulomatous hepatitis. An analysis of 63 cases and
review of the literature. Ann Intern Med 1966;65:1081–100.
[7] Mir-Madjlessi SH, Farmer RG, Hawk WA. Granulomatous hepatitis. A review of
50 cases. Am J Gastroenterol 1973;60:122–34.
[8] Kleiner DE. Granulomas in the liver. Semin Diagn Pathol 2006;23:161–9.
[9] Martin-Blondel G, Camara B, Selves J, Robic MA, Thebault S, Bonnet D, et al.
Étiologies et évolution des hépatites granulomateuses : étude rétrospective de
21 cas consécutifs. Rev Med Interne 2010;31:97–106.
[10] Agmon-Levin N, Shapira Y, Selmi C, Barzilai O, Ram M, Szyper-Kravitz M, et al. A
comprehensive evaluation of serum autoantibodies in primary biliary cirrhosis.
J Autoimmun 2010;34:55–8.
[11] Granito A, Yang WH, Muratori L, Lim MJ, Nakajima A, Ferri S, et al. PML nuclear
body component Sp140 is a novel autoantigen in primary biliary cirrhosis. Am
J Gastroenterol 2010;105:125–31.
[12] Itoh S, Ichida T, Yoshida T, Hayakawa A, Uchida M, Tashiro-Itoh T, et al. Autoantibodies against a 210 kDa glycoprotein of the nuclear pore complex as a
prognostic marker in patients with primary biliary cirrhosis. J Gastroenterol
Hepatol 1998;13:257–65.
[13] Worman HJ, Courvalin JC. Antinuclear antibodies specific for primary biliary
cirrhosis. Autoimmun Rev 2003;2:211–7.
[14] Nakamura M, Shimizu-Yoshida Y, Takii Y, Komori A, Yokoyama T, Ueki T, et al.
Antibody titer to gp210-C terminal peptide as a clinical parameter for monitoring primary biliary cirrhosis. J Hepatol 2005;42:386–92.
[15] Nakamura M, Kondo H, Mori T, Komori A, Matsuyama M, Ito M, et al.
Anti-gp210 and anti-centromere antibodies are different risk factors for the
progression of primary biliary cirrhosis. Hepatology 2007;45:118–27.
[16] Drebber U, Mueller JJ, Klein E, Kasper HU, Schulze F, Schardt K, et al. Liver
biopsy in primary biliary cirrhosis: clinicopathological data and stage. Pathol
Int 2009;59:546–54.
[17] Poupon R, Chazouilleres O, Balkau B, Poupon RE. Clinical and biochemical
expression of the histopathological lesions of primary biliary cirrhosis. UDCAPBC Group. J Hepatol 1999;30:408–12.
[18] Portmann B, Popper H, Neuberger J, Williams R. Sequential and diagnostic features in primary biliary cirrhosis based on serial histologic study in 209 patients.
Gastroenterology 1985;88:1777–90.
[19] Lee RG, Epstein O, Jauregui H, Sherlock S, Scheuer PJ. Granulomas in primary
biliary cirrhosis: a prognostic feature. Gastroenterology 1981;81:983–6.
[20] Degott C, Zafrani ES, Callard P, Balkau B, Poupon RE, Poupon R. Histopathological study of primary biliary cirrhosis and the effect of ursodeoxycholic acid
treatment on histology progression. Hepatology 1999;29:1007–12.
[21] Ebert EC, Kierson M, Hagspiel KD. Gastrointestinal and hepatic manifestations
of sarcoidosis. Am J Gastroenterol 2008;103:3184–92, quiz 93.
[22] Kennedy PT, Zakaria N, Modawi SB, Papadopoulou AM, Murray-Lyon I, du Bois
RM, et al. Natural history of hepatic sarcoidosis and its response to treatment.
Eur J Gastroenterol Hepatol 2006;18:721–6.
[23] Devaney K, Goodman ZD, Epstein MS, Zimmerman HJ, Ishak KG. Hepatic sarcoidosis. Clinicopathologic features in 100 patients. Am J Surg Pathol
1993;17:1272–80.
[24] Lehmuskallio E, Hannuksela M, Halme H. The liver in sarcoidosis. Acta Med
Scand 1977;202:289–93.
[25] Hercules HD, Bethlem NM. Value of liver biopsy in sarcoidosis. Arch Pathol Lab
Med 1984;108:831–4.
[26] Albu E, Saraiya RJ, Carvajal SJ, Sehonanda A, Balar N, Gerst PH. Sarcoidosis
presenting as obstructive jaundice. Am Surg 1995;61:516–7.
[27] Valla D, Pessegueiro-Miranda H, Degott C, Lebrec D, Rueff B, Benhamou JP.
Hepatic sarcoidosis with portal hypertension. A report of seven cases with a
review of the literature. Q J Med 1987;63:531–44.
[28] Kishor S, Turner ML, Borg BB, Kleiner DE, Cowen EW. Cutaneous sarcoidosis and
primary biliary cirrhosis: a chance association or related diseases? J Am Acad
Dermatol 2008;58:326–35.
[29] Antoine D, Che D. Les cas de tuberculose déclarés en France en 2005. Bulletin
épidémiologique hebdomadaire 2007:85–9.
[30] Lim EJ, Johnson PD, Crowley P, Gow PJ. Granulomatous hepatitis: tuberculosis
or not? Med J Aust 2008;188:166–7.
[31] Chong VH. Hepatobiliary tuberculosis: a review of presentations and outcomes.
South Med J 2008;101:356–61.
[32] Amarapurkar A, Agrawal V. Liver involvement in tuberculosis–an autopsy
study. Trop Gastroenterol 2006;27:69–74.
[33] Wiener RS, Della-Latta P, Schluger NW. Effect of nucleic acid amplification for
Mycobacterium tuberculosis on clinical decision making in suspected extrapulmonary tuberculosis. Chest 2005;128:102–7.
[34] Alcantara-Payawal DE, Matsumura M, Shiratori Y, Okudaira T, Gonzalez R,
Lopez RA, et al. Direct detection of Mycobacterium tuberculosis using polymerase chain reaction assay among patients with hepatic granuloma. J Hepatol
1997;27:620–7.
[35] Chang KC, Leung CC. Systematic review of interferon-gamma release assays in
tuberculosis: focus on likelihood ratios. Thorax 2010;65:271–6.
566
G. Geri, P. Cacoub / La Revue de médecine interne 32 (2011) 560–566
[36] Ozaras R, Tahan V, Mert A, Uraz S, Kanat M, Tabak F, et al. The prevalence of hepatic granulomas in chronic hepatitis C. J Clin Gastroenterol
2004;38:449–52.
[37] Goldin RD, Levine TS, Foster GR, Thomas HC. Granulomas and hepatitis C. Histopathology 1996;28:265–7.
[38] Harada K, Minato H, Hiramatsu K, Nakanuma Y. Epithelioid cell granulomas in chronic hepatitis C: immunohistochemical character and histological
marker of favourable response to interferon-alpha therapy. Histopathology
1998;33:216–21.
[39] Tahan V, Ozaras R, Lacevic N, Ozden E, Yemisen M, Ozdogan O, et al. Prevalence of hepatic granulomas in chronic hepatitis B. Dig Dis Sci 2004;49:
1575–7.
[40] Propst A, Propst T, Dietze O, Kathrein H, Judmeier G, Vogel W. Development
of granulomatous hepatitis during treatment with interferon-alpha 2b. Dig Dis
Sci 1995;40:2117–8.
[41] Inglis JA, Tonge JI. A disease with visceral granulomatous lesions of unknown
aetiology. Med J Aust 1950;1:433–6.
[42] Liston TE, Koehler JE. Granulomatous hepatitis and necrotizing splenitis due
to Bartonella henselae in a patient with cancer: case report and review of
hepatosplenic manifestations of bartonella infection. Clin Infect Dis 1996;22:
951–7.
[43] Marsilia GM, La Mura A, Galdiero R, Galdiero E, Aloj G, Ragozzino A. Isolated hepatic involvement of cat scratch disease in immunocompetent adults:
enhanced magnetic resonance imaging, pathological findings, and molecular
analysis–two cases. Int J Surg Pathol 2006;14:349–54.
[44] McKerrow JH, Sun E. Hepatic schistosomiasis. Prog Liver Dis 1994;12:121–35.
[45] Wynn TA, Thompson RW, Cheever AW, Mentink-Kane MM. Immunopathogenesis of schistosomiasis. Immunol Rev 2004;201:156–67.
[46] Cervantes F, Bruguera M, Carbonell J, Force L, Webb S. Liver disease in
brucellosis. A clinical and pathological study of 40 cases. Postgrad Med J
1982;58:346–50.
[47] Halimi C, Bringard N, Boyer N, Vilgrain V, Panis Y, Degott C, et al. Brucellomes
hépatiques : à propos de 2 cas et revue de la littérature. Gastroenterol Clin Biol
1999;23:513–7.
[48] Bruguera M, Cervantes F. Hepatic granulomas in brucellosis. Ann Intern Med
1980;92:571–2.
[49] Mert A, Tabak F, Ozaras R, Ozturk R, Aki H, Aktuglu Y. Typhoid fever as a
rare cause of hepatic, splenic, and bone marrow granulomas. Intern Med
2004;43:436–9.
[50] Saebo A, Lassen J. Acute and chronic pancreatic disease associated with
Yersinia enterocolitica infection: a Norwegian 10-year follow-up study of
458 hospitalized patients. J Intern Med 1992;231:537–41.
[51] Eade MN, Cooke WT, Williams JA. Liver disease in Crohn’s disease. A study of
100 consecutive patients. Scand J Gastroenterol 1971;6:199–204.
[52] Raoult D. Q fever: still a mysterious disease. QJM 2002;95:491–2.
[53] Raoult D, Tissot-Dupont H, Foucault C, Gouvernet J, Fournier PE, Bernit E, et
al. Q fever 1985–1998. Clinical and epidemiologic features of 1383 infections.
Medicine (Baltimore) 2000;79:109–23.
[54] Choi HC, Lee SH, Kim J, Kim SH, Hwang JH, Kim JW, et al. A case of acute q fever
with severe acute cholestatic hepatitis. Gut Liver 2009;3:141–4.
[55] Fournier PE, Raoult D. Comparison of PCR and serology assays for early diagnosis
of acute Q fever. J Clin Microbiol 2003;41:5094–8.
[56] Raoult D. Treatment of Q fever. Antimicrob Agents Chemother 1993;37:1733–6.
[57] Raoult D, Houpikian P, Tissot Dupont H, Riss JM, Arditi-Djiane J, Brouqui P. Treatment of Q fever endocarditis: comparison of 2 regimens containing doxycycline
and ofloxacin or hydroxychloroquine. Arch Intern Med 1999;159:167–73.
[58] Anderson CS, Nicholls J, Rowland R, LaBrooy JT. Hepatic granulomas: a 15-year
experience in the Royal Adelaide Hospital. Med J Aust 1988;148:71–4.
[59] Vital Durand D, Durieu I, Rousset H. Réactions granulomateuses toxiques et
médicamenteuses. Rev Med Interne 2008;29:33–8.
[60] Ramachandran R, Kakar S. Histological patterns in drug-induced liver disease.
J Clin Pathol 2009;62:481–92.
[61] Chawla SK, Patel HD, Parrino GR, Soterakis J, Lopresti PA, D’Angelo WA. Allopurinol hepatotoxicity. Case report and literature review. Arthritis Rheum
1977;20:1546–9.
[62] Medline A, Cohen LB, Tobe BA, Sellers EM. Liver granulomas and allopurinol. Br
Med J 1978;1:1320–1.
[63] Vanderstigel M, Zafrani ES, Lejonc JL, Schaeffer A, Portos JL. Allopurinol
hypersensitivity syndrome as a cause of hepatic fibrin-ring granulomas. Gastroenterology 1986;90:188–90.
[64] Levy M, Goodman MW, Van Dyne BJ, Sumner HW. Granulomatous hepatitis
secondary to carbamazepine. Ann Intern Med 1981;95:64–5.
[65] Ishak KG, Kirchner JP, Dhar JK. Granulomas and cholestatic–hepatocellular
injury associated with phenylbutazone. Report of two cases. Am J Dig Dis
1977;22:611–7.
[66] Silvain C, Fort E, Levillain P, Labat-Labourdette J, Beauchant M. Granulomatous
hepatitis due to combination of amoxicillin and clavulanic acid. Dig Dis Sci
1992;37:150–2.
[67] Hunt JS, Silverstein MJ, Sparks FC, Haskell CM, Pilch YH, Morton DL. Granulomatous hepatitis: a complication of B.C.G. immunotherapy. Lancet 1973;2:820–1.
[68] Leebeek FW, Ouwendijk RJ, Kolk AH, Dees A, Meek JC, Nienhuis JE, et al. Granulomatous hepatitis caused by Bacillus Calmette-Guerin (BCG) infection after
BCG bladder instillation. Gut 1996;38:616–8.
[69] Winkelstein JA, Marino MC, Johnston Jr RB, Boyle J, Curnutte J, Gallin JI, et al.
Chronic granulomatous disease. Report on a national registry of 368 patients.
Medicine (Baltimore) 2000;79:155–69.
[70] Feld JJ, Hussain N, Wright EC, Kleiner DE, Hoofnagle JH, Ahlawat S, et al. Hepatic
involvement and portal hypertension predict mortality in chronic granulomatous disease. Gastroenterology 2008;134:1917–26.
[71] Bjoro K, Haaland T, Skaug K, Froland SS. The spectrum of hepatobiliary disease
in primary hypogammaglobulinaemia. J Intern Med 1999;245:517–24.
[72] Friedman R, Ackerman M, Mallory G, Weng TR, Fireman P. Hypogammaglobulinemia with sarcoidlike granulomas. Am J Dis Child 1983;137:774–6.
[73] Morimoto Y, Routes JM. Granulomatous disease in common variable immunodeficiency. Curr Allergy Asthma Rep 2005;5:370–5.
[74] de Bayser L, Roblot P, Ramassamy A, Silvain C, Levillain P, Becq-Giraudon
B. Hepatic fibrin-ring granulomas in giant cell arteritis. Gastroenterology
1993;105:272–3.
[75] Boissy C, Bernard E, Chazal M, Fuzibet JG, Michiels JF, Saint-Paul MC.
Granulomatose de Wegener découverte sur une atteinte hépato-splénique.
Gastroenterol Clin Biol 1997;21:633–5.
[76] Tieulie N, Gelsi E, Saint-Paul MC, Fillippi J, Ortholan C, Roth S, et al. Hépatite
cholestatique : une présentation inhabituelle du syndrome de Churg et Strauss.
Gastroenterol Clin Biol 2006;30:1093–5.
[77] Feurle GE, Broker HJ, Tschahargane C. Granulomatous hepatitis in systemic
lupus erythematosus. Report of a case. Endoscopy 1982;14:153–4.
[78] Wewer V, Gluud C, Schlichting P, Burcharth F, Binder V. Prevalence of hepatobiliary dysfunction in a regional group of patients with chronic inflammatory
bowel disease. Scand J Gastroenterol 1991;26:97–102.
[79] Jacobsen MB, Fausa O, Elgjo K, Schrumpf E. Hepatic lesions in adult coeliac
disease. Scand J Gastroenterol 1990;25:656–62.
[80] Brisseau JM, Rodat O, Buzelin F, Le Bodic L, Lucas J, Harousseau JL, et al. Hepatic
granulomatous localizations in Whipple’s disease. A propos of 2 cases. Arch
Anat Cytol Pathol 1984;32:361–4.
[81] Saint-Marc Girardin MF, Zafrani ES, Chaumette MT, Delchier JC, Metreau JM,
Dhumeaux D. Hepatic granulomas in Whipple’s disease. Gastroenterology
1984;86:753–6.
[82] Cho C, Linscheer WG, Hirschkorn MA, Ashutosh K. Sarcoidlike granulomas as
an early manifestation of Whipple’s disease. Gastroenterology 1984;87:941–7.
[83] Fenollar F, Laouira S, Lepidi H, Rolain JM, Raoult D. Value of Tropheryma whipplei quantitative polymerase chain reaction assay for the diagnosis of Whipple
disease: usefulness of saliva and stool specimens for first-line screening. Clin
Infect Dis 2008;47:659–67.
[84] Kanbay M, Altundag K, Gur G, Boyacioglu S. Non-Hodgkin’s lymphoma presenting with granulomatous hepatitis and hemophagocytosis. Leuk Lymphoma
2006;47:767–9.
[85] Aderka D, Kraus M, Avidor I, Sidi Y, Weinberger A, Pinkhas J. Hodgkin’s and nonHodgkin’s lymphomas masquerading as “idiopathic” liver granulomas. Am J
Gastroenterol 1984;79:642–4.
[86] Ferrell LD, Lee R, Brixko C, Bass NM, Lake JR, Roberts JP, et al. Hepatic granulomas following liver transplantation. Clinicopathologic features in 42 patients.
Transplantation 1995;60:926–33.
[87] Sartin JS, Walker RC. Granulomatous hepatitis: a retrospective review of
88 cases at the Mayo Clinic. Mayo Clin Proc 1991;66:914–8.
[88] Holla RG, Bagga A. Idiopathic granulomatous hepatitis. Indian Pediatr
2004;41:610–3.
[89] Penchas S, Ligumski M, Eliakim M. Idiopathic granulomatous hepatitis with a
prolonged course: effect of corticosteroid therapy. Digestion 1978;17:46–55.
[90] Longstreth GF, Bender RA. Cyclophosphamide therapy of idiopathic hepatic
granulomatosis. Dig Dis Sci 1989;34:1615–6.
[91] Agard C, Pottier P, Hamidou M, Papo T, Genereau T, de Faucal P, et al. Traitement
d’épreuve d’une hépatite granulomateuse symptomatique de cause indéterminée : enquête de pratique au sein de la Société nationale française de médecine
interne. Rev Med Interne 2006;27:276–84.