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Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ?

2005, Outre-Terre

Distribution électronique Cairn.info pour Outre-terre. © Outre-terre. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

PALESTINIENS : UN ANTIJUDAÏSME EN DÉCLIN ? Arnon Groiss, Yohanan Manor Outre-terre | « Outre-Terre » 2005/4 no 13 | pages 317 à 327 ISSN 1636-3671 ISBN 2749204593 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2005-4-page-317.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. 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M?s›· ?~‒›ƒ ?‒" ¡‒ " ?fi›·‒? ›· ?fi\„ M k\ ‒¡fi‒›~·| ƒ›‹ ›· ‒¡fi‒" ¡‹ \ ƒ›‹ ~¡ |¡ \‒ ƒ|“¡K ‹› \««¡‹ fi\‒ fi⁄› ›|›fiƒ¡K ‹F¡ \· ›‒ƒ "¡ fl·¡ ~\‹ “¡ “ƒ«ƒ ¡ ~¡ |›‹~ƒ ƒ›‹ £"‹"‒\“¡ ~F· ƒ“ƒ \ ƒ›‹ ~· ƒ ¡ ›·K “¡ |\ "|⁄"\‹ K ~¡ |›‹~ƒ ƒ›‹ £"‹"‒\“¡ ~¡ “\ “ƒ|¡‹|¡ ›· |‒ƒ ¡ fi\‒ › ‒¡ " \ʻ“ƒ ¡«¡‹ M s›· ¡ \· ‒¡ ‒¡fi‒›~·| ƒ›‹ ›· ‒¡fi‒" ¡‹ \ ƒ›‹K ¡‹ ›· ›· fi\‒ ƒ¡K ›· fl·¡“fl·¡ ¢›‒«¡ ¡ ~¡ fl·¡“fl·¡ «\‹ƒ!‒¡ fl·¡ |¡ ›ƒ K ¡ ƒ‹ ¡‒~ƒ ¡ \·¢ \||›‒~ fi‒"\“\ʻ“¡ ¡ "|‒ƒ ~¡ “F"~ƒ ¡·‒K ¡‹ ~¡⁄›‒ ~¡ |\ fi‒" · fi\‒ “\ “"£ƒ “\ ƒ›‹ ¡‹ ƒ£·¡·‒ ¡‹ e‒\‹|¡M h“ ¡ fi‒"|ƒ " fl·¡ ›‹ ›|¤\£¡ ~\‹ ·‹¡ ʻ\ ¡ ~¡ ~›‹‹"¡ ¡ "£\“¡«¡‹ ƒ‹ ¡‒~ƒ M¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹¹ © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) LLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Après la défaite des États arabes en 1948, quelque 965 000 Palestiniens furent scolarisés en Cisjordanie par la Jordanie, qui en avait pris le contrôle, et par l’Égypte dans la bande de Gaza occupée. Au lendemain de la guerre des Six Jours et de l’occupation de ces deux territoires, Israël procéda à une vaste enquête mettant en évidence le caractère judéophobe et anti-israélien de nombreux manuels. On maintint les programmes en vigueur par souci des conventions de Genève, mais il fut décidé d’expurger les manuels des passages hostiles et diffamatoires concernant les Juifs et Israël. La plainte déposée en 1968 par l’Égypte et la Jordanie auprès des Nations unies contre cette dernière mesure censée violer les conventions de Genève ne fut pas considérée comme recevable par la commission créée à cet effet. Celle-ci recommanda toutefois que le directeur de l’UNESCO publie une liste des manuels scolaires jordaniens et égyptiens jugés propres à l’enseignement dans les territoires sous administration israélienne, proposition qui fut effectivement mise en œuvre jusqu’en 1995. Israël n’en maintenait pas moins son système de censure, avec des résultats au demeurant plus que mitigés dans la mesure où les passages censurés étaient souvent restitués oralement par les enseignants 1 ! Un changement important intervint avec la mise en œuvre d’Oslo par le biais de l’accord du Caire du 24 août 1994, qui transférait à l’Autorité palestinienne Arnon GROISS, directeur de recherche au Center for Monitoring the Impact of Peace (CMIP), New York, Jérusalem ; Yohanan MANOR, président du CMIP. 1. Témoignage oral de Khalil Shkaki, directeur du Center for Palestine Research and Studies, à Yossi Alpher, directeur de la représentation de l’American Jewish Committee à Jérusalem ; note de Yossi Alpher en date du 3 novembre 1998 remise au CMIP. Cf. Yohanan Manor, Les Manuels scolaires palestiniens. Une génération sacrifiée, Paris, Berg International, 2003, p. 16. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Arnon Groiss Yohanan Manor Arnon Groiss, Yohanan Manor © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) (AP) les pouvoirs détenus depuis dix-sept ans par Israël dans cinq domaines, dont celui de la pédagogie. Une phrase retiendra particulièrement l’attention : « Israël et l’Autorité palestinienne s’assureront que leur système respectif d’éducation contribue à la paix entre les deux parties et dans la région 2. » Les Palestiniens allaient avoir le droit, pour la première fois, d’instaurer leur propre système d’enseignement public. L’AP commença par demander à l’Égypte et à la Jordanie l’autorisation de continuer à utiliser leurs manuels ; elle obtint en octobre 1995 l’abrogation de la liste des manuels certifiés « propres » à l’emploi établie par le directeur de l’UNESCO. En outre, les Palestiniens décidèrent de rétablir les passages qui avaient été censurés par Israël, c’est-à-dire de revenir aux originaux. Pour la première fois également, ils produisirent des manuels de leur cru – six ouvrages d’« Éducation nationale en Palestine », destinés aux six classes du primaire 3 –, qui furent introduits dans les écoles dès 1995-1996. Pour ce qui est des manuels utilisés initialement par l’AP, le constat était très net : ils utilisaient dans plus de 85 % des cas le terme de « juif » pour sioniste, et « israélien » n’apparaissait que très rarement. Un peuple traître et fourbe ; des ennemis du prophète, de l’islam et… de Dieu ; des corrompus et des corrupteurs ; une race affichant sa supériorité. La révélation du caractère notoirement judéophobe d’une bonne partie de ces manuels allait provoquer une série de réactions contradictoires de la part du « Forum des Donateurs 4 » institué en septembre 1993 pour aider l’Autorité nais- 2. Ibid., Annexe II du « Protocole concernant les affaires civiles », art. II (9). 3. Autorité nationale palestinienne [ANP],’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’alΩaf ’al-’Awal ’al-Assassi, 1995 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’al-Ωaf ’alThænƒ ’al-Assassi, 1995 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’al-Ωaf ’al-Thælith ’al-Assassi, 1995/1996 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’al-Ωaf ’al-Raba’ ’al-Assassi, 1995/1996 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’al-Ωaf ’al-Khæmis ’al-Assassi, 1995/1996 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Falastƒniyyah, ’al-Ωaf ’al-Sædis ’al-Assassi, 1995/1996. 4. Le « Forum des Donateurs » était constitué de 39 États (Algérie, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brunei, Canada, Chine, Danemark, Égypte, Émirats arabes unis, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Inde, Indonésie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Jordanie, Koweït, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Qatar, République de Corée, République tchèque et Slovaquie, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Turquie), et de 8 organisations et institutions internationales (Arab Fund, EU Investment Bank, International Finance Corporation, Union européenne, United Nations Development Program [UNDP], World Bank, World Food Program). L’aide internationale à l’Autorité palestinienne était coordonnée par la Banque mondiale et par le Bureau du Coordinateur spécial des Nations unies (UNESCO), qui coordonne la mise en œuvre de programmes d’aide par le canal des agences spécialisés des Nations unies (UNRWA, UNDP, UNICEF, UNESCO, WHO…) © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) 318 Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? 319 © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Mais l’AP avait aussi créé en 1995, avec l’aide de la communauté internationale, un Centre d’élaboration des programmes scolaires en Palestine initialement conçu comme un organisme indépendant et chargé de rédiger des ouvrages proprement palestiniens et néanmoins conformes aux normes et aux attentes de la communauté internationale, c’est-à-dire du « Forum des Donateurs ». Présidé par l’universitaire respecté Ibrahim Abu-Lughod, étroitement accompagnée dans ses travaux par l’UNESCO et financée par l’Italie, cette structure publia en 1996 un volumineux rapport intitulé « Premier programme scolaire palestinien d’enseignement général ». Le document avait une portée proprement révolutionnaire : – il proposait de relativiser la place de l’enseignement religieux et de mettre l’accent sur le sens critique ; – il suggérait l’élaboration d’une véritable réflexion sur la Palestine à enseigner dans son difficile rapport à Israël ; – il demandait que soit inaugurée une philosophie politique de transition entre l’état de guerre et l’état de paix 7. Le rapport Abu-Lughod n’est cependant pas adopté par les institutions palestiniennes. Le président ayant démissionné, le Centre est intégré au ministère de l’Éducation. Le nouveau document, amendé par le ministère, ne retient pas les propositions réformatrices et novatrices du précédent et passe sous silence tout ce qui aurait pu provoquer des controverses entre factions palestiniennes, en particulier les accords d’Oslo, la reconnaissance d’Israël et la coexistence entre les deux peuples. On aboutira finalement à une version très édulcorée, approuvée tant par le cabinet que par le Conseil d’autonomie palestinien en 1997, qui servira de cadre aux programmes et manuels. C’est également l’occasion de remplacer les trois degrés d’enseignement : préparatoire (six-neuf ans), appren- 5. Cf. Yohanan Manor, op. cit., chap. « Dérobades et complicités », p. 109-140. 6. Titre d’un article d’Élisa Morena, Monde Diplomatique, avril 2001, p. 14. 7. Markaz Ta†wƒr ’al-Manæhij ’al-Falastƒniyyah, ’Al-Manæhij ’al-Falastƒnƒ ’al-’Awal lilTa‘lƒm ’al-‘Æm. ’Al-Khutta ’al-Shæmila, Ramallah, ’al-Jæz ’al-’Awal, 1996, p. 454-455, 620. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) sante à appliquer les accords d’Oslo, de l’United Nations Relief and Works Agency (UNRWA) et de l’Union européenne 5, de même qu’une vive polémique sur le thème : « Les manuels palestiniens sont-ils antisémites 6 ? » L’Autorité palestinienne s’offusqua alors d’être mise en cause. Elle fit valoir qu’elle n’avait d’autre choix que le recours aux manuels égyptiens et jordaniens en attendant de les remplacer par ceux qu’elle préparait, qui seraient irréprochables. 320 Arnon Groiss, Yohanan Manor tissage (dix-treize ans) et supérieur (quatorze-seize ans), par un système plus classique comportant un enseignement de base à 10 niveaux et un enseignement secondaire à 2 niveaux. Le ministère prévoie alors de renouveler chaque année les manuels correspondant à deux niveaux à la fois, à commencer, en 2000, par les niveaux 1 (six ans) et 6 (onze ans) , puis des niveaux 2 (sept ans) et 7 (douze ans), etc. Ce plan a dans l’ensemble été respecté, de sorte qu’en 2005 tous les manuels des niveaux de l’enseignement de base avaient été remplacés par des ouvrages conçus et rédigés sous la seule responsabilité de l’Autorité palestinienne. Nouveaux manuels © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Fondements de la présentation des Juifs et du judaïsme dans ces nouveaux manuels : – la tendance est à éviter le sujet et à l’absence, quand il en est question, d’observations neutres ou positives à cet égard 8 ; – on s’en tient plutôt, en ce qui concerne la fourberie, la traîtrise et le nonrespect des accords, à l’insinuation et à la suggestion 9 ; – pas de dénonciation explicite pour hostilité à l’islam 10 ; – manque la condamnation pour corruption morale ; mais la cupidité collective demeure un argument 11 ; 8. À l’exception notable de l’histoire du calife Ali et du Juif à tel point sidéré par la justice se dégageant de l’islam qu’il se convertit ; [Éducation islamique], niveau 9, partie 2, 2004, p. 85, et niveau 5, partie 2, 2004, p. 42. 9. Le dénigrement se limitant à une phrase anodine : « L’Envoyé ordonna à Zayd Bin Thabet d’apprendre la langue des Juifs afin de se prémunir contre leur fourberie », [Histoire des Arabes et des Musulmans], niveau 6, 2000, p. 133 ; ou encore le récit de l’attaque de Khaïbar (oasis juive située à 160 km au nord de Médine) par Mahomet « pour […] débarrasser les musulmans de la nuisance et de la fourberie des Juifs », [Éducation islamique], niveau 9, partie 2, 2004, p. 42. 10. Sauf à s’en prendre au clan juif des Qurayza, qui collaboraient avec les « hypocrites » (et furent exécutés) ; [Éducation islamique], niveau 9, partie 1, 2003, p. 52-53. 11. [Éducation nationale], niveau 7, 2001, p. 22. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) À la rentrée scolaire 2004, soit au bout de dix ans, l’AP était parvenue à remplacer plus de 80 % des ouvrages utilisés initialement dans les écoles relevant de sa responsabilité. Restaient ceux des niveaux 11 et 12, soit de terminale, qui devaient être remplacés en 2005-2006. Les 150 manuels et davantage produits jusqu’ici par l’Autorité constituent une palette suffisante pour conférer à l’analyse son objectivité. Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? 321 – le grief de fanatisme racial ou religieux n’apparaît plus en termes aussi crus que précédemment. Les principales caractéristiques que l’on souhaite inculquer aux jeunes Palestiniens d’aujourd’hui sont au nombre de cinq. Arabes depuis la nuit des temps © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Musulmans depuis… Abraham Les auteurs évoquent positivement les rapports entre « religions célestes » dont la « Mère Palestine » est le berceau 15, même si la géographie religieuse des manuels ignore systématiquement les Lieux saints du judaïsme, le christianisme étant mieux traité de ce point de vue. Mais uniquement de ce point de vue. Car les textes attribuent à la Palestine un caractère foncièrement, voire exclusivement musulman. On marque bien sûr aux gens du Livre la déférence à laquelle oblige le verset 257 de La Génisse, deuxième sourate du Coran. Mais les auteurs insistent sur la supériorité de ce dernier, infaillible, dénué de contradictions et 12. ANP, ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Ωaf ’al-Khæmis, [Éducation nationale, niveau 5], 2004, p. 30 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Ωaf ’al-Thænƒ, ’al-Jæz ’al-’Awal [Éducation nationale, niveau 2, partie 1], 2001, p. 4 ; ’Al-Tarbiyah ’al-Wa†aniyyah ’al-Ωaf ’al-’Arba‘a, ’al-Djaz ’al-’Awal [Éducation nationale, niveau 4, partie 1], 2003, p. 14. 13. ANP [Textes et lectures], niveau 9, partie 1, 2004, p. 31. 14. Ibid. ; [Éducation nationale], niveau 7, p. 33 ; [Histoire des civilisations anciennes], niveau 5, 2004, p. 33 ; [Textes et lectures], niveau 9, partie 2, 2004, p. 33. 15. Lughatunæ ’al-Jamƒla, ’al- Ωaf ’al-Thælith, ’al-Jæz ’al-’Awal [Notre belle langue, niveau 3, partie 1], 2002, p. 14 ; [Éducation nationale], niveau 4, partie 1, 2003, p. 10. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Les Palestiniens sont présentés comme les descendants d’un peuple au demeurant inconnu des historiens et des archéologues, les « Arabes cananéens », dont la civilisation marquerait encore à ce jour l’identité arabe du pays. Pour résumer la thèse martelée aux enfants de sept à onze ans : les Cananéens ont émigré de la péninsule Arabique vers 3500 avant J.-C. et furent les premiers à s’établir en Palestine 12. Fondement scientifique : les fouilles archéologiques prouvant la présence d’Arabes cananéens dans la région à partir de l’âge de pierre, ils y sont donc présents depuis 6 000 ans 13. Ce sont eux qui sont censés avoir légué à l’humanité, avec leurs descendants phéniciens, ses plus grandes réalisations : ce sont les « Palestiniens cananéens » qui inventèrent l’alphabet ; ce sont eux qui fondèrent les petites cités-États comme Yabus (al-Quds), Hébron (al-Khalil) et Yeriho (Ariha 14). 322 Arnon Groiss, Yohanan Manor © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Usurpation juive Ici intervient la clef de voûte de l’ensemble. Par exemple Mustafa Murad alDabbagh, qui avait perdu son manuscrit sur « Patrie Palestine » lors de sa fuite de Jaffa en 1948, l’a reconstitué afin que les enfants du monde arabe se souvien- 16. [Éducation islamique], niveau 8, partie 1, 2002, p. 21 ; et niveau 5, partie 1, 2004, p. 34. 17. [Éducation islamique], niveau 4, 2003, p. 17 ; niveau 3, partie 2, 2002, p. 85 ; niveau 10, partie 2, 2004, p. 102. 18. [Éducation civique], niveau 8, 2002, p. 41. Conséquence immédiate : l’interdiction, par exemple, de l’apostasie, formulée avec limpidité, car liberté ne saurait signifier anarchie ou licence, instabilité ou arbitraire, [Éducation islamique], niveau 9, partie 2, 2004, p. 87 ; et niveau 10, partie 1, 2004, p. 81. 19. [Éducation islamique], niveau 5, p. 143. 20. [Éducation islamique], niveau 10, 2004, partie 2, p. 13 ; cela ne vaut naturellement pas pour les manuels destinés aux Palestiniens chrétiens, [Éducation chrétienne], niveau 10, 2004, p. 15. 21. [Éducation islamique], niveau 4, partie 1, 2003, p. 60 ; [Éducation nationale], niveau 4, partie 1, 2003, p. 60. 22. [Éducation islamique] niveau 5, partie 1, 2004, p. 78 ; et niveau 10, partie 2, p. 48-51. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) non altéré, sur la Torah et les Évangiles 16. Suit une mise en garde contre les exégèses autres que musulmanes, qui contiennent souvent des fables et incitent à l’erreur. Cette suprématie de l’islam se fonde sur L’Évidence, sourate XCVIII du Coran, laquelle rejette ceux qui n’ont pas voulu embrasser la « vraie religion 17 ». On est loin du « pluralisme » et de la « diversité culturelle et politique » proclamés dans la déclaration d’indépendance du 15 novembre 1988, que citent parfois les manuels 18. Il en résulte une singulière prétention à l’antériorité sur les autres religions. Les manuels précédents se contentaient d’« extrapoler » : le premier musulman avant la lettre, c’était Abraham, qui avait accepté la volonté de Dieu 19. Un manuel destiné aux Palestiniens musulmans dissocie maintenant chrétiens et juifs d’Abraham sur la base du verset 134 (à commenter par les élèves) de La Génisse 20. Se comprennent mieux, à partir de là, certains passages cocasses comme celui où Abraham, l’envoyé d’Allah, avait coutume de prier à la mosquée alAqsa quand il se trouvait en Palestine, ou celui d’après lequel Omar, le deuxième calife de l’islam, n’avait fait que reconstruire celle-ci 21. Mieux, la Palestine est le bastion avancé de l’islam, la « garnison au service de Dieu » ; aux Palestiniens a été confiée la mission essentielle d’être l’« avantgarde dans la bataille entre les Musulmans et leurs ennemis 22 ». 323 © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) nent de la patrie perdue et travaillent à la reconquête 23. L’argument majeur est ici de priver le retour des Juifs sur la terre de leurs ancêtres de toute légitimité, historique ou eschatologique. Cela vaut déjà pour l’Antiquité puisque sont mentionnés les empires perse et babylonien, grec et romain, byzantin, mais pas les royaumes des Hébreux : toute la période de la royauté israélite qui va de 1030 à 587 avant J.-C. est donc totalement omise 24. En outre, le triomphe de Nabuchodonosor fournit l’occasion de d’associer l’arabité au territoire, puisque ce souverain détruisit Jérusalem avec le concours de tribus chaldéennes venues de la péninsule Arabique 25. Les élèves sont d’ailleurs invités à commenter l’expédition sans que leur soient proposés au préalable des matériaux à l’appui, comme si la tradition coranique 26 de l’écart du droit chemin et du châtiment afférent suffisait. Les manuels décrivent naturellement en termes d’« infiltration » la présence de communautés juives en Palestine ottomane et la politique sioniste consécutive au Congrès de Bâle en 1897 27. Le sionisme en tant que tel n’apparaît certes pas comme une lutte de libération nationale, mais comme un mouvement raciste et colonial concomitant à l’impérialisme européen, dont il est partie intégrante 28. Rien d’étonnant à ce que la déclaration Balfour de 1917, dans pareil contexte, soit considérée comme illégitime : les Britanniques ne pouvaient donner ce qui n’était pas en leur possession 29. Les manuels sont moins formels sur le plan de partage des Nations unies de 1947, présenté comme l’accomplissement des aspirations sionistes, mais sans que soit mentionné son rejet par les pays arabes et les représentants des Arabes 23. [Notre belle langue], niveau 6, partie 1, p. 112. 24. [Textes et lectures], niveau 9, partie 2, 2004, p. 36. 25. [Histoire des civilisations anciennes], niveau 5, 2004, p. 48 ; [Arts and Crafts], niveau 6, 2000, p. 95. Voilà encore pourquoi Dieu a donné pouvoir aux zoorastriens infidèles sur les « Banƒ ’Isræ’ƒl ». 26. Cf. la sourate XVII, Le voyage nocturne, dite encore Les fils d’Israël. 27. [The Palestinian Society : demographic Education], niveau 11, 2000, p. 21. 28. Une doctrine mêlant religion et politique à deux fins : émancipation du peuple juif de la situation de diaspora qui lui fut imposée ; droit au retour en Terre promise par Dieu. L’argumentation se fait foncièrement hostile, maladroite et simpliste, même si l’on peut y voir une première occurrence du point de vue de l’autre : il était plus facile, concède l’ouvrage, de réunir les Juifs du monde en Palestine compte tenu des liens religieux avec cet espace et de la mémoire que ce peuple en avait. On va jusqu’à citer Ben Gourion : le sionisme n’a rien d’abstrait, c’est une philosophie de lutte contre l’assimilation aux sociétés occidentales. Cf. [Histoire du monde moderne et contemporain], niveau 10, 2004, p. 60-63 et [Histoire des Arabes et du monde contemporain], niveau 9, 2003, p. 72. 29. [Éducation nationale], niveau 7, p. 22. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? Arnon Groiss, Yohanan Manor © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) de Palestine 30. C’est que cette résolution 181 constitue l’unique référence historique susceptible de légitimer l’État palestinien à venir ; c’est au demeurant ce que tendait à reconnaître l’initiative de paix du Conseil national palestinien (CNP), évidemment soutenu par les chefs de la première Intifada, lors de la dixneuvième session à Alger, en novembre 1988 31. Certains chercheurs interprètent la mention de la proposition du CNP dans un manuel scolaire comme une sanction pédagogique de cette acceptation implicite de l’État juif 32. Pourtant, l’« Atlas de la Palestine, du monde arabe et de la planète », utilisé dans toutes les écoles palestiniennes, juxtapose trois cartes : plan de partage de la commission Peel en 1937 ; plan de partage des Nations unies en 1947 ; configuration du territoire dans ses frontières de 1949. Suit une quatrième carte, qui a pour légende « La Palestine sous occupation », avec en vert clair hachuré des « zones aux mains des Arabes » et en vert clair sans hachures des « zones usurpées 33 ». Le toponyme « Israël » ne figure jamais dans les manuels ou atlas palestiniens. Certains se sont évertués à minimiser cette absence aberrante en invoquant le contexte des sujets traités : « Palestine historique », « Palestine mandataire » ou « Géographie physique de la Palestine » ; mais comment l’expliquer sur la carte des « États de la Méditerranée, d’Europe méridionale, d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord » dans un manuel consacré à la géographie de l’environnement 34 ? L’exigence de libération et de droits porte donc sur tout le territoire de la Palestine mandataire, et non sur l’assise territoriale du plan de partage de 1947 ou sur la Cisjordanie et Gaza occupés par Israël au lendemain de la guerre des Six Jours. Cela figure d’ailleurs sans ambages dans un manuel de terminale : « Établissement d’un État palestinien indépendant sur le sol de la patrie dans son intégralité 35 ». Pas question de renoncer aux droits historiques sur la Palestine 36. Exercice de mathématiques : calculer le nombre d’années écoulées depuis la déclaration d’indépendance de l’État palestinien en 1988 ; le tout assorti d’une carte de la Palestine du Jourdain à la mer, avec, fiché au milieu, un drapeau palestinien 37. 30. [The Palestinian Society – Demographic Education], niveau 11, ibid. 31. [Textes et lectures], niveau 8, partie 1, 2002, p. 74. 32. Cf. Adwan, Brown, IPCRI. 33. [Atlas of Palestine, the Arab Homeland and the World], 2003/2004, p. 5-6. 34. [Environmental Geography], niveau 8, 2002, p. 52. 35. [The Palestinian Society – Demographic Education], niveau 11, 2000, p. 134 (souligné par nous). 36. [Notre belle langue], niveau 6, partie 1, p. 127. 37. [Mathématiques], niveau 3, partie 1, 2002, p. 86. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) 324 325 © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Israël, c’est, du point de vue des manuels palestiniens, exclusivement la Nakba (la catastrophe de 1948), l’« expulsion et l’extermination », la destruction de villes et de villages, les restrictions et la discrimination depuis 1967, l’expropriation des terres et l’accaparement de l’eau, le déracinement des arbres, la violation des droits de l’homme, les souffrances physiques et morales, le contrôle sur les Lieux saints chrétiens et musulmans. L’appréciation vaut également pour la dégradation de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme, les Israéliens étant présentés comme responsables de l’appauvrissement global des Palestiniens. Il en va de même pour la baisse du niveau scolaire, la détérioration des relations sociales et familiales, celle du statut de la femme, de l’environnement. Cela explique que les accords d’Oslo soient rarement mentionnés ; quand cela se produit, c’est uniquement pour vanter les avantages politiques, militaires et économiques qu’en a retirés la partie palestinienne. Ainsi, dans un manuel d’« Éducation nationale » : les forces de l’« armée de libération » purent majoritairement rentrer dans le pays après l’accord de septembre 1993 38. Et l’on se félicite de façon lapidaire que l’Autorité palestinienne ait été instaurée sur des parties de la Cisjordanie et à Gaza, le peuple s’engageant par contre dans la seconde Intifada en 2000 39. Le contenu des documents reste ignoré. Exception singulière, celle d’un manuel d’histoire de 2003 qui fait référence à l’accord de 1993 sur un paragraphe : reconnaissance mutuelle ; autonomie palestinienne d’abord restreinte à Gaza/Jéricho, puis étendue au reste de la Cisjordanie. Encore que fasse défaut, même ici, la mention des autres éléments de l’accord : le renoncement à la violence et au terrorisme, et l’engagement à régler le contentieux par la négociation 40. Djihad, martyre, retour Il faut lire « Trois tableaux de Gaza », poème destiné aux enfants de quatorze ans, « Le martyr », ou encore « Nous reviendrons » : lutte sans fin de libération ; flots de sang qui réjouissent l’âme ; cadavres survolés par les prédateurs du désert, etc. 41. Le djihad, en somme, est glorifié en classe. Il viendrait, selon un manuel pour les enfants de douze ans, aussitôt après la foi, et l’enseignement dispensé répond à cette exigence 42, l’ouvrage insistant sur la récompense qui attend, 38. [Éducation nationale], niveau 6, 2000, p. 23. 39. [Éducation nationale], niveau 5, 2004, p. 31. 40. [Histoire arabe moderne et contemporaine], niveau 9, 2003, p. 75-76. 41. [Textes et lectures], niveau 8, partie 1, 2002, p. 59 ; [Notre belle langue], niveau 7, partie 1, p. 97 ; [Sciences linguistiques], niveau 9, partie 2, 2004, p. 63. 42. [Notre belle langue], niveau 6, partie 1, p. 46. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? 326 Arnon Groiss, Yohanan Manor conformément à la tradition, les auteurs du Djihad et du martyre 43. On va parfois jusqu’au culte de la mort, comme avec l’« Oraison des héros », de Mu‡tafæ Lutfƒ ’al-Manfal…tƒ 44. Cette présentation du djihad paraît très proche de l’hérésie wahhabite, si ce n’est identique à celle-ci, puisque se trouve gommée la distinction chère aux quatre courants principaux de l’islam entre djihad mineur et djihad majeur, entre la guerre au nom de Dieu et l’effort d’amendement de soi. Il est un manuel qui présente le djihad en termes d’« arme démographique » : deux décennies suffiront à l’emporter sur les colonisateurs sionistes 45. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Il faut d’abord signaler une certaine fluctuation : – l’insinuation d’arrogance raciale apparue dans l’un des tout premiers manuels produits par l’AP en 1995 a été gommée dans les rééditions de 1996 et de 2000 46 ; – le grief de fanatisme, d’arrogance et de domination fait ensuite un retour discret, notamment au baccalauréat de juin 2002 par le biais d’une question à propos de la haine antijuive chez les Européens 47 ; – a en particulier émergé, ces deux dernières années, l’argument de l’empire sioniste sur les médias américains, l’Amérique et donc le monde, avec New York pour capitale 48. Les nouveaux manuels, cependant, sont plus généralement aux antipodes des recommandations de la commission Abu-Lughod, qui allait dans le sens d’une coexistence avec le peuple israélien. C’est là une régression qui ne présage rien de bon quant à la capacité des jeunes Palestiniens à assumer leur avenir autrement que par la ruine de leur adversaire. Certes, l’intransigeance a souvent sa source dans l’enfouissement de ses propres responsabilités. Mais, ici, elle s’origine également dans une double angoisse. 43. [Textes et lectures], niveau 8, partie 2, 2002, p. 15 ; [Éducation islamique], niveau 9, partie 1, 2003, p. 6 ; et niveau 4, partie 1, 2003, p. 58. 44. [Textes et lectures], niveau 8, partie 2, 2002, p. 16. 45. [The Palestinian Society – Demographic Education], niveau 11, p. 29. 46. [Éducation nationale], niveau 6, 1995, p. 55 : les élèves devaient illustrer le phénomène avec un exemple s’appliquant spécifiquement au cas palestinien. 47. CMIP, Jews, Israel and Peace in Palestinian Authority Textbooks and High School Final Examination, A Complementary Report October 2002, p. 5-6. 48. [Histoire arabe moderne et contemporaine], niveau 9, 2003, p. 74. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Conclusion Palestiniens : un antijudaïsme en déclin ? 327 © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) 49. Déclaration aux représentants de la communauté juive des États-Unis, New York, 22 mai 2005. © Outre-terre | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) C’est d’abord celle de l’identité spécifique : en quoi les Palestiniens sont-ils différents des Syriens, des Jordaniens, des Saoudiens, tout autant arabes et musulmans qu’eux ? N’y a-t-il pas eu précisément contribution – jusque-là indicible – du concurrent sioniste à l’émergence d’une identité palestinienne ? C’est ensuite celle de l’isolement : les autres nations arabes et musulmanes se mobiliseront-elles réellement, le cas échéant, au nom de la cause palestinienne ? Le désengagement mis en œuvre par le Premier ministre Ariel Sharon pour sortir de la situation d’enlisement croissant où l’adversaire palestinien s’employait à emprisonner Israël calmera peut-être paradoxalement cette angoisse collective et existentielle. Avec l’espoir qu’Israël sera payé de retour par une « reconnaissance du droit (inné) du peuple juif à un État indépendant sur le sol de sa patrie 49 ».