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2014, Base en ligne du musée des Tissus
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Fragments de soierie Description Les d ifférents fragments présentent un décor ivoire, ocre et vert sur un fond bleu foncé. Des oiseaux, cailles ou perdrix, sont affrontés par paires. Chaque couple pince dans le bec un anneau retenant une perle ovale. Cet anneau est lui-même susp endu à un gros cab ochon en forme de goutte, enchâssé dans un e monture bordée de postes et fleuronnée en partie supérieure. Entre chaque paire d 'oiseaux prend p lace u n grand trèfle dont les deu x feuilles latérales comprennent un dauphin, peu lisible aujourd'hui. La tige du trèfle est remplacée par une palmette. Une autre palmette, dressée sur un piédestal crénelé, occupe l'espace supérieur entre les trèfles, au-dessus du cabochon. Le dessin est reproduit au registre suivant, mais les trèfles ont été remplacés par de grosses fleurs, juchées sur une mince tigelle feuillue. Par son icon ographie, la soierie est comparab le à quelquesexemp laires de manchettes découverts par Albert Gayet en 1897 et en 1898. Les tonalités de la comp osition et les grandes fleurs su r tige rap pellent l'exemplaire extrait de la tombe B 253 (inv. MT 26818.18), les oiseaux et les trèfles ornés, celui découvert dans la sépulture B 158 (inv. MT 26812.12), tandis que des dauphins similaires habitent les feuilles d' une palmette sur la soierie extraite de la tombe B 218 (inv. MT 26812.15). Tous sont des samits façonnés, tissés sur des fils de ch aîne beige de torsion Z ; la proportion entre les fils de ch aîne pièce et les fils de liage est équivalente, de une pour une ; l'étoffe, liée en sergé, est tissée avec des passées suivies de trois lats au moins, souvent quatre ou cinq, dont certains lattés ou interrompus ; généralement, la densité d es chaînes est relativement faible par rapp ort au nombre des passées. Ces caractéristiques sont prop res à la tradition de tissage méditerranéenn e, et plus particulièrement égyptienne qui, au courant du V e siècle, voit évoluer les savoir-faire et commence à réaliser des samits façonnés à trois lats ou plus. Le tisserand op ère alors depuis l' envers du tissu. Le groupe peut avoir été prod uit entre le milieu du V e siècle et le début d u VII e siècle. Par rapport aux soieries p résentées dans l' exposition de 1898 comme étant des manchettes, cet exemplaire ne comporte pas les doubles bordures, en partie supérieure et inférieure, qui signalent généralement ces éléments. De plus, le motif d isposé sur plusieurs registres répétés avec des variantes est plu s proche de celui qui apparaît sur d es fragments conservés à la Fondation Abegg de Riggisberg (inv. Nr. 4092 et Nr. 4092 a). La composition y fait alterner des registres avec des couples d'oiseaux affrontés, l'aile déployée et la tête retournée, et avec des griffons. Tou s reposent sur des bases crénelées, auxquelles sont suspendues des palmettes ou des coupelles grenues évoquant p eut-être un fruit. Cette soierie, découpée en bandes, bordées par des replis de couture, était probablement appliquée au bord d'un vêtement. On ignore, malheureusement, de quel type de parement provient l'exemplaire lyonnais.
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, dans le Catalogue des objets recueillis à Antinoé pendant les fouilles de 1898 indique que cette soierie constituait une « manchette coulissée, soie gris-jaune, dessin losanges, décrits par des chaînages d'amandes vertes ; marguerites et pois brochés de marguerites inscrits. » C'est la seule fois qu'il qualifie ainsi une soierie. Dans le Catalogue, il réserve l'adjectif « coulissé » aux cols et aux revers des manteaux d'hommes garnis de cordelettes appliquées recouvertes d'une toile fine en laine et bordées de parements. Sur les fragments de soierie de Lyon (inv. MT 26812.32 et MT 40313.1 ainsi que MT 40313.2), il ne reste rien de ce dispositif qui aurait orné une manche. Seule une couture subsiste. Le décor est aujourd'hui difficile à lire parfaitement, puisqu'on ne distingue plus le lat crème du lat ocre. Le lat bleu-vert dessine, sur le fond qui paraît monochrome, un réseau losangé formé par des pastilles ovoïdes. Aux intersections des mailles prennent place des rosettes à quatre ou huit pétales. Dans les losanges s'inscrivent des médaillons, contenant une rosette à quatre pétales, ou une grosse fleur, également à quatre pétales, entourés d'un cerne rayonnant. Par la proportion de ses chaînes et la gamme des couleurs utilisées, bleu-vert, crème et ocre, le samit se rattache au groupe des «
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Le samit a été tissé sur une chaîne poil Z, de couleur beige, en pièce et en liage, avec une proportion de un fil pièce pour un fil de liage (24-28 fils de chaque chaîne par centimètre). Les trames, de couleur bleu vert et crème, sont en assemblé de plusieurs bouts (deux ?) sans torsion apparente. Elles sont passées par un coup de chaque lat (46-51 passées au centimètre), les fils de liage croisant en sergé de 2 lie 1, direction S, par passée. Les découpures sont de un fil pièce en hauteur et de deux passées en largeur. Le décor est formé par le premier lat bleu vert qui constitue le fond et un second crème, pour les motifs. Ces derniers sont structurés en un réseau losangé, formé par des fleurs de lis stylisées jaillissant d'un petit rectangle contenant une svastik a, un petit carré pointé ou un motif géométrique. Au centre des losanges alternent trois motifs : une étoile à huit branches, une rosette quadrilobée et un losange contenant une fleur à quatre pétales cordiformes. L'usage de soie beige, tordue en Z, avec une proportion de un fil pièce pour un fil de liage, en chaîne, et une densité de cette dernière relativement faible par rapport au nombre élevé de passées, le tissage avec une direction en S de la diagonale du sergé des liages et au moyen de lats suivis, et les irrégularités produites aux passages entre fond et motifs par le décalage entre le travail du tisseur et celui du tireur de lacs, relèvent de la même tradition textile que bon nombre des soieries découvertes dans les sépultures d'Antinoé, essentiellement durant les campagnes de 1897 et 1898. Dans le cas présent, le changement de pas des lisses de liage effectué après le passage du premier lat et entre deux coups appartenant à la même découpure trame provoque deux irrégularités de construction. Lorsque le second lat se substitue au premier sur les mêmes fils, un intervalle se produit entre le dernier coup de la trame bleu vert du fond et de la trame crème du décor. Cet intervalle analogue à celui que produirait une trame manquante est le résultat du passage de deux coups consécutifs à l'envers. Lorsque, au contraire, le premier lat se substitue au second, le dernier coup de la trame crème et le premier coup de la trame bleu vert se réunissent et sont liés dans le même pas des fils de liage. Les soieries exhumées à Antinoé se répartissent en deux ensembles : le groupe des soieries bicolores, auquel appartient cet exemplaire, et celui des samits tissés à trois lats ou plus, généralement quatre ou cinq, dont certains lattés ou interrompus. Le premier groupe est caractérisé par un fond bleu vert (inv.
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Plusieurs fragments de cette soierie sont aujourd'hui dispersés entre le musée des Tissus de Lyon (inv. MT 2013.0.18 et MT 26812.38, ce dernier déposé au musée du Louvre), le musée du Louvre (inv. E 29225) et le musée de la Mode et du Textile, aux Arts décoratifs, à Paris (inv. D 15367). Deux autres fragments, prélevés par Gabriel Vial, ancien secrétaire général technique du Centre international d'étude des textiles anciens au musée des Tissus de Lyon, ont malheureusement été dispersés en vente publique sans que le musée des Tissus puisse faire reconnaître sa propriété, pourtant inaliénable et imprescriptible, à Drouot-Richelieu, les 14 et 15 novembre 2006. Ils constituaient le lot 249 « Égypte, période sassanide, deux fragments de samit » (p. 44). Les fragments lyonnais et ceux du Louvre ont été publiés par erreur comme provenant de la tombe B 106, à Antinoé, où reposait en réalité l'« Amazone païenne ». Le costume complet de cette défunte, à l'exception de son bonnet (Paris, musée du Louvre, inv. E29498) et de ses bottes de cuir rouge (non localisées à ce jour), est conservé au musée des Tissus (manteau : inv.
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Les fragments de cette soierie garnissaient le manteau en laine grattée carmin découvert à Antinoé dans la tombe C 395, où reposait un « scribe », Pamias. L e contenu de la sépulture a été révélé à Paris, au musée Guimet, dans la sixième vitrine de l'exposition organisée en 1898, au retour de la troisième campagne de fouilles. Plusieurs fragments de cette même soierie subsistent encore sur le manteau lui-même (inv. MT 34872 bis) et des fragments, qui appartenaient à l'ancienne collection de Claudius Côte, sont aujourd'hui à Paris, au musée national du Moyen Âge-Thermes et hôtel de Cluny (inv. Cl. 21839). Le décor en est aujourd'hui peu lisible, mais un croquis de Jules-Paul Gérard, réalisé lors de l'exposition de 1898, et, surtout, une gouache d'Émile Chazot, réalisée en 1909 et publiée en 1912 par Émile Guimet, dont l'original est au musée du Louvre, permettent d'en comprendre les motifs évanescents. Il s'agit d'un samit façonné de soie, à quatre lats, ivoire pour le fond, bleu foncé, ocre et vert pour les motifs. Il présentait des registres verticaux de paons superposés. L es oiseaux sont bleu foncé, avec le corps de face et la tête de profil, faisant la roue. Leurs plumes étaient simplement évoquées par deux rangées de grands ocelles bleus entourés de deux cernes, le premier, large et vert clair, le second, marron rouge et bordé de hachures. Entre les oiseaux se trouvent des étoiles à huit branches ocre, dont le coeur contenait un médaillon beige, lui-même orné d'une autre étoile à huit branches. Sur une partie du tissage, les paons avaient la tête tournée vers la gauche, sur une autre partie, dans l'autre sens, sans qu'on sache selon quel rythme, les fragments étant trop épars. Le motif des paons est fréquent dans le Bassin méditerranéen de la fin de l'Antiquité. Pourtant, la soierie est généralement attribuée à la Perse sassanide. Elle présente des traits techniques qui la rapprochent d'un ensemble de samits façonnés découverts à Antinoé, qui relèvent d'une tradition de tissage méditerranéenne mais dont l'iconographie s'inspire du répertoire sassanide. Tous ont une chaîne pièce pour une chaîne de liage, et une forte densité de passées qui constituent le décor ; le dessin des motifs est d'une grande précision et la gamme des couleurs employées est toujours la même, ainsi que la nature des fils utilisés (chaîne crème en soie poil de torsion Z, trames sans torsion apparente de couleur verte, jaune clair, ivoire, ocre et bleu foncé) ; des erreurs de tissage se produisent au passage entre le fond et le décor, dues au décalage du travail du tisseur et du tireur de lacs. La variété des motifs déployés dans ce groupe a parfois fait considérer qu'ils avaient pu être produits dans des ères très différentes. L'homogénéité de leurs caractéristiques techniques semble indiquer le contraire (inv.
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La soierie garnissait le précieux manteau en laine grattée de couleur carmin qui revêtait l'occupant de la tombe B 281, le « haut dignitaire » Achille, exhumé durant la troisième campagne et présenté au musée Guimet à l'exposition consacrée au produit des fouilles en 1898. À l'issue de cet événement, la totalité du costume d'Achille est parvenue au musée des Tissus, manteau (inv. MT 34872), jambières (inv. MT 28520.27 et MT 28520.28) et galon de chemise (inv. MT 28520.123. 1, MT 28520.123.2 et MT 49158). La soierie, découpée, était appliquée sur le col, le long des bordures du vêtement, sur le revers gauche, les épaules et la face interne du revers droit ainsi qu'en bas des manches et le long de leur couture, jusqu'à l'emmanchure. Le décor de ce samit, dont plusieurs fragments subsistent sur le manteau lui-même, est ivoire, ocre et vert sur fond bleu foncé. Des tiges ondulantes vertes, qui portent des fleurs de couleur ivoire et ocre ainsi que des fruits grenus ivoire, dessinent un réseau losangé. Aux points d'intersection de ces tiges, de petits disques enferment une étoile à huit branches ivoire sur fond ocre ou des rosettes à huit pétales ocre sur fond ivoire. Les losanges sont occupés, en alternance, par des palmettes composites de couleur ivoire, ocre et vert, et par des médaillons ivoire où sont inscrits des oiseaux affrontés bleu foncé, ocre et vert, pinçant dans leur bec un pendentif avec une grosse perle. Des écharpes ocre, peut-être les attaches du pendentif, volent au-dessus de leur tête. Outre les fragments déposés par le musée du Louvre au musée des Tissus (inv. E 29222), d'autres vestiges de cette soierie ont été dispersés peu après la découverte. Ils sont aujourd'hui au musée national du Moyen Âge-Thermes et hôtel de Cluny, à Paris (inv. Cl. 21838), au Museum of Fine Arts de Boston (inv. 04.1620) et dans la Collection Keir, à Ham, pour ceux qui ont été formellement identifiés. Albert Gayet évoquait aussi des « cache-coutures faits de petites bandes de soie à créneaux blancs et à rinceaux de fleurs arabescales entourant des têtes de profil. » Dans le dos, couvrant, en effet, les coutures des échancrures du manteau, subsistent d'infimes vestiges d'un samit façonné de soie et laine, dont le décor est aujourd'hui malheureusement illisible. Par ses caractéristiques techniques, cependant, il est très comparable au samit « mi-soie » qui garnit le manteau de l'occupant de la tombe B 139 (inv. MT 2013.0.6), par exemple. Le même samit « mi-soie » galonnait la partie inférieure des manches, cousu à cheval. Des rapprochements stylistiques ont été proposés entre la soierie du manteau et un fragment de samit bicolore conservé dans le trésor de l'abbaye de Saint-Maurice, en Suisse. Le réseau losangé de tiges ondulantes portant des fleurs et des fruits a aussi été comparé à certains ornements végétaux étonnamment similaires qui ornent les ivoires byzantins de la première moitié du VI e siècle. Par ses caractéristiques techniques, en tout cas, elle appartient à un groupe de samits façonnés qui ont en commun la Notice Parements de soieries du manteau du « haut dignitaire » (Achille) Samit 4 lats suivis liés en sergé de 2 lie 1, S. Soie H.
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Plusieurs fragments d'une soierie remarquable sont dispersés entre le musée des Tissus et le musée du Louvre (inv. E 29210). Ils composaient un décor de « manchette », c'est-à-dire probablement des applications situées sur l'avant-bras d'une chemise ou d'une « robe » d'homme, dont subsistent quelques vestiges au musée du Louvre. Il s'agissait d'un tissu de laine à losanges, comparable à celui utilisé pour confectionner des vêtements d'apparat découverts dans les sépultures d'Antinoé (inv. MT 28929.99 et MT 2013.0.60). La soierie a été tissée sur une chaîne en soie de couleur brun-rouge, qui présente une proportion de un fil triple en pièce pour un fil simple en liage, au moyen de trois lats bleu foncé, blanc et ocre-rouge. Le décor est composé de grands médaillons à la couronne perlée, jux taposés en registres, leurs points de tangence étant marqués par des rouelles. Elles contiennent un croissant et sont également bordées de perles. Dans les intervalles s'épanouissent d'imposants fleurons rayonnants. Chaque médaillon contient un cheval ailé. L'animal est paré d'un collier perlé. Sur son front se dresse une hampe surmontée d'un croissant qui contient une rosette. Ses jambes et son encolure sont garnis de rubans. Il était tourné alternativement vers la gauche et vers la droite, comme le révèlent les fragments conservés au Louvre. Dans l'ensemble du matériel extrait des sépultures antinoïtes, cette soierie tranche remarquablement. Sa composition, en grands médaillons tangents, est inhabituelle, tout comme sa gamme chromatique. L'iconographie ne comporte aucun élément de tradition byzantine, mais appartient pleinement au répertoire de la Perse sassanide. Ces considérations d'ordre stylistique sont confirmées par les particularités techniques qui distinguent ces fragments des autres soieries découvertes à Antinoé. La proportion des fils de chaîne, notamment, exclue l'hypothèse d'une production méditerranéenne et rattache ce samit à la tradition de tissage de l'Asie Centrale. Par ailleurs, les lats, au nombre de trois, sont tous suivis. La régularité du dessin et sa précision sont aussi remarquables et seulement comparables, parmi les étoffes de soie découvertes à Antinoé, à un autre exemplaire orné de bouquetins, extrait de la tombe B 108, également conservé au musée des Tissus (inv. MT 26812.10). Ces deux soieries se différencient également par l'emploi d'un effet de dessin appelé « berclé », qui est extrêmement rare sur les soieries de la fin de l'Antiquité et du haut Moyen Âge. Il consiste à juxtaposer deux trames de couleurs différentes afin de créer un ton moyen, particulièrement à la limite de deux zones colorées auxquelles il sert de transition. La technique du berclé a été utilisée pour ombrer certaines parties du cheval. Cette soierie et celle issue de la tombe B 108 ont vraisemblablement été importées en Égypte, où elles devaient constituer des parements particulièrement précieux. Une pièce comparable, dont la provenance centre-asiatique ne fait aucun doute, est conservée dans la collection Katoen Natie à Anvers (inv. 938 a). Elle présente des couples de chevaux ailés affrontés. Avec quelques exemples de taquetés façonnés de soie (inv. MT 26812.13, Paris, musée du Louvre, inv. E 29180 et Lille, Palais des Beaux-Arts, inv. D.2011.0.3), elles constituent un ensemble d'étoffes bien distinct de l'homogène groupe des « soieries d'Antinoé ». La datation retenue pour ce samit est Notice Soierie de manchette Samit 3 lats, liés en sergé de 2 lie 1, S ; effet de berclé. Soie. H. 19 cm , l. 33,5 cm (en plusieurs fragments) Antinoé, fouilles Albert Gayet, troisième campagne, 1898 : nécropole B, tombe 165 , V e-VII e siècle MT 26812. 11. Produit du financement des fouilles de 1898 par la Chambre de Commerce , 1898 © Nom (Prénom), « titre de la notice », in Lyon, MTMAD, www.mtmad.fr (en ligne), mise en ligne en 2014. Consulté le jj/mm/aaaa. URL de la notice
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Robe de femme Description Dans la douzième vitrin e de l'exposition de 1901 au mu sée Guimet, qui p résen tait le produit de la sixième campagn e de fou illes sur le site d'Antinoé, était présentée un e entière sép ulture d e femme. La défunte portait une « tu nique à empiècement formé d'arceaux abritant des figures d rapées », une au tre « tunique avec carrés d'ép au les et entre-deux b ro dés en bleu foncé, décor formé de figures symboliqu es » et, par-dessus, un e « robe de toile à empiècement et carrés d 'épaules, fond rouge, vases de fleurs et médaillons », une autre « robe de toile, empiècement et épaulettes fo nd jau ne, d essins géométriques ». Un « mantelet de laine jaune, termin é par des médaillons rouges, avec figures religieuses nimbées », un e « cein ture bleue, bordée de ro uge, semée de médaillons arabescaux », un « filet » et un « bo nnet » ain si que des « san dales de cuir nervé » constituaient les accessoires de la morte. Un « fragment de b as de robe, larges médaillons avec figures symbo liques » fu t aussi découvert avec un « linceul orné de médaillons en forme de feuilles stylisées vertes, branchages rouges », des « poteries », un e « lampe » et un « peigne ». À l'issue de l'exposition, les « étoffes et broderies » d e la vitrine ont été attrib uées à la Faculté d es Lettres d e Lyon par un arrêté en date du 19 juillet 1901. La « rob e de toile à empiècement et carrés d 'épaules, fon d rouge, vases de fleurs et méd aillons » a été dépo sée au musée des Tissus, avec une autre rob e, no n décrite p ar Alb ert Gayet, qu i était enfilée en dessous, le « fragmen t de bas de robe, larges médaillons avec figures symboliques » et le « linceul ». Il s'agit d'un vêtemen t tissé en trois parties, su r une ch aîne en lin dont la largeur avo isine les cent quinze centimètres. La partie supérieure de la rob e, jusqu 'à la taille, co mprenant le devant, avec l'en colure et les manches, a été tissée en une seule pièce et en forme. Les d eu x pans avant et arrière ont été réalisés su r la même ch aîne, accolés par leu r p artie inférieure, bordée de tapisserie inclu se. La largeur d e la chaîne sur le métier était donc équivalente à la hauteur de la robe po rtée. À la tombée du métier, les lisières des pans inférieurs et de la partie supérieure on t été rep liées sur un demi-centimètre, cousu es au p oin t d evant et assemblées étoffe con tre étoffe au point de su rjet. Sur les côtés d e la robe et le lon g des manches, des replis ont également été ménagés et cousus. Dans le bas de la ro be, où le long relais de la bande de tap isserie forme la lisière inférieu re, et autour du col, une tresse bico lore a été appliquée au point de surjet. Une autre tresse en laine rouge longe l'ouverture ménagée so us les emmanchu res. Le poignet est prolongé par des franges, retenues p ar u n ran g de trame enroulée. Des ran gs de trames cordées, de trame en rou lée ou des barrures de trames multip les dessinent un décor ton sur to n sur le vêtement. Certain es barru res sont réalisées au moyen de trames disco ntinues, qui flottent en une sorte de pomp on sur la poitrine et dans le b as d e la rob e. Enfin, un décor de tapisserie incluse rehausse l'encolure, prolo ngée par des band es d'épaules, la partie inférieure de la robe en formant des retours d'équerre le long des côtés du vêtement, et b arre l'avant-bras de deux bandes parallèles, disposées en manch ette. Des carrés de tapisserie son t aussi tissés sur les épaules et d an s le bas du vêtement. Ces éléments, soulignés par u ne bordu re de postes rou ges, sont réalisés en laine ro uge et ornés de d écors en lin blan chi et en laine verte, bleue, jaune, ocre et vio lette. Le long de l'encolu re, sur les bandes d'épaules ou du bas d e la robe, au poignet et d an s les bordu res des carrés, des médaillons enferman t un canard altern en t avec des fleurons ou des motifs géométriqu es. Le p lastron est également rehaussé d'une série de festons qui abritent des paniers fleuris et des to uffes végétales. Les carrés du bas de la rob e enferment de grandes rosettes dans un médaillon, ceux d es épaules, un génie courant, ten an t u n oiseau à la queue empanachée. Tous ces éléments so nt des motifs extrêmement communs sur les vêtements exhumés dans les nécropoles égyptiennes de la fin de l'An tiquité et de la période byzantine. Le tissage de la robe n'est pas particulièrement soigné, pas plus, d'ailleurs, que l'assemb lage d es d ifféren tes pièces. On sait que la camp agne de 1901 a porté sur des quartiers de la nécropole plu s populaires que les divisions révélées en 1897 et 1898. Les corps découverts en 1901 étaien t, pou r la plupart, « lacés dans leurs tresses, directement dans le sable, sans aucun cercueil ni caveau. » Albert Gayet n ote cependant q ue, dans cette partie de la Notice Ro be d e femme Toile de lin barrée, b arrée d iscontinu e, trame cordée et tap isserie de lin et laine in cluse. Tissée en trois parties assemblées. Ap plicatio ns de tresses de laine. H. (sens trame) 118 cm , l. (sens chaîne) 156 cm Antinoé, fouilles Albert Gayet, sixième campagne, 1901 , V e-VI e siècle DUL sans n uméro 1. Dépôt d e l'
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Théop hile Thomas (1846-1916), costu mier des principaux théâtres parisien s et visiteur de l'exposition organisée au mu sée Gu imet de Paris entre le 22 mai et le 30 juin 1898 pour présenter le produit d e la tro isième campagn e de fouilles de l'archéologue Albert Gayet (1856-1916) sur le site d'Antinoé, a reprod uit à l'aquarelle le déco r d'un fragmen t de tapisserie provenant du même vêtement et au ssi conservé au musée des Tissus (inv. MT 28520.165). Les aquarelles de Théop hile Thomas ont été p ubliées à Paris, au d éb ut d u XX e siècle (sans date), par l'éditeu r Armand Gu érinet dans la série « Matériaux et d ocuments d 'Art décoratif » dan s un volume in titulé Éto ffes byzantines, coptes, ro maines etc. du IV e au X e siècle. Un d étail d 'un génie, nageant en tenant un canard dans ses main s tend ues, issu du fragmen t lyon nais, est rep ro duit à la plan che 4. Il était présenté su r la tablette in férieure de la seizième vitrin e de l'exposition au mu sée Gu imet, consacrée au x costumes extraits du qu artier D de la nécropole, d an s lequel Albert Gayet reconnaissait un cimetière d'époque « cop te », avec le con tenu de la tombe 1992. L'archéologue décrit ainsi les étoffes issues de cette sépulture dans le Catalogue des objets recueillis à Antinoé pendant les fo uilles de 1898 et exposés au musée Guimet du 22 mai au 30 juin 1898, publié à Paris en 1898 (p. 39) : « Débris d'une chemise de toile rousse, entre-d eux et empiècement fond rouge, avec figure d'an ges ailés, tenant un oiseau vert à ailes jaunes. Toile d e lin ceul avec rayures vertes et fleu rs vertes et rouges, cernées de jaune clair. » Le fragment rep rod uit par Théophile Thomas correspond à une band e d'épaule d'un vêtement q u'Alb ert Gayet désign e comme une « ch emise » : l'archéologu e, en 1898, u tilise ce terme p our les vêtements de dessous, en lin , ornés de décors en tap isserie incluse ou appliquée. Le vêtement de dessus est généralement désigné par le terme « robe ». Quand il s'agit d'une chemise d'homme, Albert Gayet le p récise. On peut don c ici penser q ue l'occupant de la tombe D 1992 était une femme. Le fragment portant le numéro d'inventaire MT 28520.164 provien t du même vêtement. Il s'agit d'u n fragmen t de « l'empiècement », c'est-à-dire le plastron qui soulignait l'encolure de la chemise. Comme la b an de d'épaule, le décor d e l'en colure avait été tissé à part et appliq ué sur un vêtement en lin, comme en témoignent les vestiges de toile encore présents sur la p ièce. Il s'agissait d'une ban de de tapisserie à fond rou ge, sou lignée, en p artie inférieure, par une b ord ure bleu foncé marqu ée d e pastilles carrées en lin blanchi. Un médaillon à fond jau ne, soulign é par un filet bleu foncé, co ntient le buste d'un p ersonnage féminin (?), un man teau rou ge agrafé sur l'ép au le droite, la main gauche levée vers le visage, les cheveu x relevés en chignon et serrés par un diadème d'orfèvrerie. Dans le champ, à fond rouge, devait se tenir un génie agenou illé ou assis, don t on aperçoit en core le bout du pied gauch e et le genou d ro it. Sur la bande d'épaule, le décor présente, su r un fond rouge, encadré de band es jaunes, des génies, un manteau flo ttant sur l'épaule, q ui glissen t en tenant, dans leurs mains tendues, un can ard. Des feuilles stylisées, évoq uant la flore du Nil, alternaient avec les génies, peut-être group és p ar deux. Plu sieu rs « chemises » o u « robes » ornées de ces figures de génies ou d'Amou rs tenant des canards et n ageant dans les ond es du Nil ont été exhumées au cou rs d e la campagne d e 1898, comme la « ro be, étoffe jaun e, galon de to ur d e co u bleu, losanges jaunes, ornemanés. Entre-d eu x rouges, avec fleu rs et figures d'anges » de la tomb e D 822 (p. 38 ; dispersée entre le musée du Louvre, inv. E 29468, E 29462 et E 32194, le musée d e la Mode et du Textile, Les Arts décoratifs, Paris, inv. D 15366, et le musée des Tissus, inv. MT 2015.0.16), les « entre-deux de chemise, fond rouge, avec figu res d 'anges tenant la colomb e, ton s roses, or et verts, postes courantes jaunes » de la tombe D 1070 (p. 48), le « fragment d'empiècement d e chemise, fond jau ne, figures d'anges, vertes, noires et brunes » d e la tomb e D 1923 (p. 58) ou le « fragment de chemise en mousseline de lin, empiècement et en tredeux fon d ro uge, avec figures d 'anges ailés, tenant un oiseau, frette tiercée fleurie » de la tombe D 1411 (p. 59). Bien que fragmen taires, l'en colure et la band e d'épaule d u mu sée des Tissu s présentent une relative qualité de tissage que l'on Notice Fragment de chemise de femme (encolure) Tapisserie, toile, dominante trame, à relais, d uites courbes et en ob lique, ressauts, inclu se dans un e toile (à peine accessib le en bas de la pièce). H. 6 cm , l. 6,4 cm (oeuvre) Antinoé, fouilles Albert Gayet, troisième campagne, 1898 : nécrop ole D, tombe 1992 , milieu du V e siècle-début du VII e siècle MT 28520.164. Prod uit du financement des fouilles d e 1898 par la Ch ambre de Commerce , 1898 © Nom (Prénom), « titre de la notice », in Lyon, MTMAD, www.mtmad.fr (en ligne), mise en ligne en 2016. Consulté le jj/mm/aaaa. URL de la notice
2016
Une ca mpag ne de so ndages a été d irigée en 1978 par Alex Pollino, con servateur d u musée d 'Archéologie d 'Antibe s, à l'occasion de la co nstr uction d 'un immeuble en lim ite de la vieille ville d 'Antibes, derriére le rempart q ui longe le port Vauban . Ce lle-ci n'a m is au jour aucu ne str ucture, ma is un dépot oir de m obilier d 'époq ue romaine relativement imp ort ant da ns un milieu hum ide.
Romantisme, 2017
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Academia Mental Health and Well-Being, 2024
AISU International: Adaptive Cities, 2024
EIR Daily News, 2024
Current Perspectives in Social Theory, vol. 32 (2014): 161-193
Revista Forestal Venezolana, 2009
Latin American Research Review, 2024
Stallion publication , 2024
Intensive Care Medicine
Asosjournal, 2023
Breast Cancer Research, 2019
Nanomedicine: Nanotechnology, Biology and Medicine, 2013
Research Square (Research Square), 2023
International Journal of Management in Education, 2018
Innovations in Systems and Software Engineering, 2010
Civil Engineering and Environmental Systems, 2012