L'Espace Politique
8 (2009-2)
Les pouvoirs dans la ville
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Catherine Fournet-Guérin et Céline Vacchiani-Marcuzzo
Les Pouvoirs dans la ville
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Catherine Fournet-Guérin et Céline Vacchiani-Marcuzzo, « Les Pouvoirs dans la ville », L'Espace Politique
[En ligne], 8 | 2009-2, mis en ligne le 15 novembre 2009, consulté le 29 janvier 2015. URL : http://
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Éditeur : Département de géographie de l'université de Reims Champagne-Ardenne
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Les Pouvoirs dans la ville
Catherine Fournet-Guérin et Céline Vacchiani-Marcuzzo
Les Pouvoirs dans la ville
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La ville revêt une fonction politique intrinsèquement liée au pouvoir dès l’Antiquité. « Elle
définit une forme de communauté ou de collectivité, donc essentiellement politique dans
son principe » (Roncayolo, 1990). La polis, la cité grecque, réelle ville-Etat symbolise
ce lien associée à la politeia qui désigne l’ensemble des droits et pouvoirs que la ville
confère aux habitants. Sous l’empire romain, le lien entre la forme incarnée et le droit
à la ville se retrouve dans la distinction entre l’urbs et la civitas. La ville recouvre bien
sûr d’autres réalités, fort diverses : elle est à la fois un lieu privilégié de concentration
des populations, un espace de production, un lieu d’intenses échanges ou encore un milieu
incubateur d’innovations. Cependant, elle demeure avant tout un espace de localisation du
pouvoir et de ses manifestations, un centre décisif. « Dans l’espace politique, la ville joue un
rôle central en tant que siège traditionnel du pouvoir, sinon lieu où le pouvoir se prend et se
perd » (Rosière, 2008).
La ville constitue ainsi un objet essentiel dans l’approche politique de l’espace. Pourtant
elle occupe une place relativement récente, mais croissante, dans la géographie politique
contemporaine alors qu’elle constitue un véritable laboratoire d’expériences à travers les
pouvoirs, souvent anciens, qu’elle concentre et ceux, plus récents, qu’elle génère. Pour la
première fois dans sa jeune existence, la revue L’espace politique consacre un numéro spécial
à la ville afin de tenter d’aborder les multiples facettes de la relation entre ville et pouvoir1.
L’échelle de l’Etat, voire de la nation, a été longtemps privilégiée par les géographes politiques
et il faut attendre les changements récents dans la discipline pour voir émerger l’échelle urbaine
au centre des questionnements et pour contribuer à une géographie politique de la ville en
formation.
La relation ville-pouvoir peut être abordée comme une relation de réciprocité plus ou moins
parfaite. Le pouvoir crée la ville tout comme la ville façonne les pouvoirs. Des bastides
médiévales à Brasilia en passant par Versailles, Washington ou encore Saint-Pétersbourg, les
cas de création ex nihilo de villes par le pouvoir sont nombreuses et révèlent une forte emprise
des régimes politiques sur l’espace qu’ils gouvernent. Le pouvoir utilise souvent l’espace
qui est alors assimilé à un terrain d’expériences souvent pérennes. Le régime d’apartheid
en Afrique du Sud illustre pleinement la dimension spatiale du pouvoir avec notamment
cette volonté de détruire l’existant pour construire du nouveau, à travers les démolitions des
quartiers de Sophiatown à Johannesburg ou de District Six au Cap, images de lieux de vie
racialement mixtes préexistant à la mise en place du régime. Dans les anciens pays du « bloc
soviétique », la volonté d’effacer les traces du passé pour mettre en place une nouvelle politique
spatiale se retrouve à Bucarest ou encore à Moscou. C’est alors bien le pouvoir de l’État qui
s’exerce sur la ville.
A l’inverse, la relation ville-pouvoir peut aussi s’aborder par les acteurs et notamment les
habitants qui, par leur façon d’habiter l’espace urbain peuvent influencer le pouvoir en exerçant
une pression populaire. La ville peut être envisagée en effet comme le théâtre d’une lutte
entre pouvoir régalien et pouvoir citadin (Roncayolo, 1990). Le processus d’émancipation des
citadins prend de l’ampleur dans la deuxième moitié du XXe siècle et se caractérise par un désir
croissant de démocratie directe et participative. Ainsi, l’expression du pouvoir dans les villes
peut soit émaner des superstructures, notamment de l’Etat, soit des populations, ou encore
d’un équilibre plus ou moins précaire entre des dynamiques « top down » ou « bottom up ».
Les pouvoirs dans la ville : une approche multiscalaire
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Les articles proposés dans ce numéro sont issus de courants épistémologiques et scientifiques
variés et déclinent la relation entre ville et pouvoir selon une démarche multiscalaire. Ce trait
caractéristique est aussi présent dans l’ouvrage récent Penser l’espace politique (Rosière, Cox,
Vacchiani-Marcuzzo, Dahlman, 2009). A travers les contributions sélectionnées ici, plusieurs
échelles sont ainsi sollicitées, de manière indépendante ou plus souvent imbriquée et emboîtée.
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Les Pouvoirs dans la ville
A une échelle macro, la dimension mondiale est abordée par la dénonciation de l’émergence
d’une gestion mondialisée des villes dans les articles de Ronan Paddison ou encore de Brij
Maharaj tout comme la dimension supranationale avec l’échelle européenne analysée par
Quentin Mackré. A l’échelle meso, l’Etat et le rôle des acteurs nationaux sont au centre des
problématiques de Brij Maharaj, Adrien Fauve et Cécile Gintrac. Un cas de démocratie jeune,
l’Afrique du Sud, et deux cas de dictatures en Asie Centrale illustrent des situations dans
lesquelles la ville est l’instrument du pouvoir et sa création. A l’échelle micro, l’analyse intraurbaine est abordée à travers la place et le rôle des acteurs municipaux et locaux (Volvic,
Paris, Glasgow et Durban). Les différents articles reflètent ainsi la variété des tailles de villes,
tout comme celle de leur localisation et de leur statut : on rencontre trois capitales (Astana,
Achgabat et Paris), plusieurs métropoles de rayonnement régional voire mondial (Glasgow,
Durban, Paris) mais également des villes d’envergure bien plus modeste telles Volvic en
Auvergne et sa périphérie rurale ou encore le doublon transfrontalier Francfort sur l’OderSłubice. En termes de localisation, les villes européennes sont les plus représentées, tandis que
deux articles s’intéressent à des villes de pays en développement, Durban, Astana et Achgabat.
Pourtant, au-delà de cette apparente diversité, des thèmes communs forts ont émergé des
articles.
La géopolitique urbaine : une géographie critique et
engagée
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Le numéro comporte également deux articles de nature épistémologique, dont celui de
François Hulbert qui poursuit son objectif de définir un nouveau champ de la géographie,
la géopolitique urbaine. Les deux auteurs anglophones2, Brij Maharaj et Ronan Paddison,
s’inscrivent également dans cette logique analytique : il s’agit pour eux, à travers le cas de
villes considérées comme emblématiques, d’inscrire leur propos dans une réflexion de nature
politique, qui relève d’une géographie engagée. Leur bibliographie renvoie fortement aux
chercheurs actifs dans cette géographie, tant anglophones (David Harvey notamment) que
français (Lefebvre, Rancière…). Le lien entre études urbaines et contestation politique est ainsi
évoqué dans plusieurs articles : outre B. Maharaj, F. Hulbert et R. Paddison, c’est également
l’une des préoccupations d’Anne Clerval et d’Antoine Fleury qui s’intéressent au rôle ambigu
de la majorité municipale parisienne élue en 2002 dans les changements urbains. F. Hulbert
résume bien l’optique de ce courant de pensée apparu dans les années soixante-dix et appliqué
ici au monde urbain : « D’essence éminemment critique, [la géopolitique urbaine] ne peut
rester indifférente aux réalités vécues par les citoyens et aux luttes urbaines dans lesquelles
ils sont engagés. »3.
Au delà de cette forte dimension épistémologique et politiquement engagée, les articles
sont nombreux à évoquer, souvent de manière critique, la manière dont l’espace urbain est
instrumentalisé par les pouvoirs afin de servir leurs intérêts, si bien qu’on peut parler de
« propagande urbaine » (A. Fauve et C. Gintrac). Il peut s’agir tout d’abord de politiques
promotionnelles qui ont pour objectif de séduire des publics variés mais bien précis : les
populations nationales et les Etats voisins dans le cas des nouvelles capitales d’Asie centrale,
les classes moyennes visées par la politique de gentrification à Paris, ou encore les électeurs du
centre-ville à Glasgow. Plus encore, la ville peut être conçue et aménagée comme une « ville
spectacle » (A. Fauve et C. Gintrac). Cette analyse de la mise en scène de l’espace urbain n’est
pas nouvelle, mais les cas présentés ici montrent bien la pérennité de cette volonté du pouvoir
de faire des capitales ou de certaines métropoles des vitrines locales (capitales d’Asie centrale,
Paris, Glasgow). Enfin, de manière frappante, plusieurs articles insistent sur le rôle croissant
de la mise en scène de la ville dans une compétition d’envergure mondiale, laquelle conduit
les autorités locales ou nationales à développer de manière artificielle et souvent stéréotypée
l’image de la ville : si les cas évoqués ici ne sont pas aussi emblématiquesquecelui de Bilbao et
de son « effet Guggenheim » (Lusso, 2009), l’esprit est bien le même, déjà dénoncé par David
Harvey dans Géographie de la domination (Harvey, 2008). Il s’agit de modeler l’espace urbain
et le cas échéant la composition de la population urbaine par des politiques d’aménagement
valorisantes et sélectives. Celles-ci conduisent à promouvoir des formes banalisées de par le
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Les Pouvoirs dans la ville
monde : course des métropoles pour accueillir des compétitions sportives à forte visibilité telles
les Jeux olympiques (évoquée par F. Hulbert) ; création de musées ou de parcs à usage récréatif
dans des villes industrielles (Glasgow), politique tous azimuts de mise en scène ludique de
l’espace parisien par la municipalité de gauche (« quartiers tranquilles », parcs, événements tels
Paris-plage, la Nuit Blanche des musées ou la multiplication des festivals, politique générale
d’ « embellissement urbain »…). R. Paddison explique bien comment la culture au sens
large (incluant les aménagements sportifs ou ludiques par exemple) devient le seul support
de l’image véhiculée par les autorités urbaines et par là même le seul discours politique
sur l’aménagement urbain, excluant toute dimension conflictuelle, toute contestation et toute
dimension politique réelle. Il souligne dans cette optique le passage révélateur de la notion de
« gouvernement » urbain à celle de « gouvernance » urbaine, concept dépourvu de tout sens
politique, fondé sur un prétendu consensus (qui pourrait a priori être opposé à la création d’un
parc ?) dont la diffusion très rapide illustre bien l’adéquation aux idéologies dominantes (Le
Galès, 2003). A Paris, A. Clerval et A. Fleury dénoncent de la même manière la dépolitisation
des enjeux de la gestion urbaine, la course à la séduction engagée par les métropoles et le
développement croissant d’une gestion purement managériale de celles-ci. Contrairement aux
idées reçues, la gentrification à l’œuvre dans les métropoles n’est pas seulement – et peut-être
même pas du tout - un processus spontané, mais il est bien accompagné, sinon organisé, par
les politiques publiques.
L’incarnation des pouvoirs urbains : des acteurs multiples
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Ainsi, la thématique abordée donne une grande place aux acteurs, tant ceux qui incarnent les
pouvoirs dans la ville que ceux qui doivent composer avec ou encore les contestent, contribuant
ainsi à la création de contre-pouvoirs. De manière très attendue, les autorités municipales sont
fortement présentes : plusieurs auteurs évoquent longuement leurs rôles, leurs objectifs et la
manière dont elles parviennent ou non à les imposer. C’est ainsi qu’à Glasgow, R. Paddison
détaille comment des manifestations organisées par les habitants tentent de faire échouer des
projets d’aménagement ; à Durban, B. Maharaj oppose l’indifférence des autorités municipales
au sort des migrants étrangers à la mobilisation des habitants pour leur venir en aide, que
ce soit de manière formelle (par le biais des associations caritatives) ou informelle ; pour
la communauté de communes de Volvic, Ludovic Méasson montre bien comment les élus
se sont organisés pour proposer à leur population un regroupement intercommunal pour le
moins inattendu, quitte à inventer de toutes pièces une ressource commune érigée au rang
de patrimoine commun et d’image publicitaire, ici l’eau minérale (alors même qu’il s’agit
d’une ressource gérée par la seule ville de Volvic et de manière totalement privée) ; il en
vade même sur la frontière germano-polonaise : dans les villes jumelles de Francfort sur
l’Oder et de Słubice, les autorités municipales s’efforcent de créer un lien transfrontalier,
mais de manière bien maladroite, si bien que la plupart des réalisations transfrontalières
qui fonctionnent de facto sont celles portées par les habitants eux-mêmes, par des binômes
institutionnels motivés (cas de la coopération universitaire) ou encore par des associations dont
le but est de promouvoir la collaboration transfrontalière, « par le bas » donc (Q. Mackré).
Les structures politiques extra et supra-urbaines interviennent bien évidemment dans la
ville, qu’il s’agisse de l’Etat (cas presque caricatural des « capitales présidentielles »
d’Asie centrale ; politique migratoire de la nouvelle Afrique du Sud), ou, plus original, de
l’organisation supranationale qu’est l’Union européenne. Q. Mackré montre bien l’impact
local de certaines politiques communautaires, telles les élargissements, la suppression des
visas, ou de manière plus technique la création de groupements européens de coopération
territoriale (GECT), dans le cadre du programme URBACT II, qui ont pour but de faciliter
la coopération transfrontalière. Les villes de Francfort sur l’Oder et de Słubice font partie des
six agglomérations pilotes depuis 2008.
A l’inverse, plusieurs articles insistent sur le rôle des citoyens, plus ou moins organisés : ils
peuvent agir par leurs pratiques spatiales individuelles (commerce transfrontalier, mobilités
pendulaires, pratiques de loisirs…), par le biais d’associations et d’organisations politiques
visant à intervenir dans la gestion urbaine (conseils de quartier à Paris par exemple). C’est aussi
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le cas des organisations non gouvernementales (ONG) évoquées à Durban par B. Maharaj,
qui constituent un acteur important de la vie urbaine et de l’aide aux habitants. Enfin, les
entreprises sont également des acteurs urbains dont le rôle est croissant, évoqué en détail par
R. Paddison et par L. Méasson.
Ainsi, l’ensemble des articles rassemblés dans ce numéro permet d’éclairer à plusieurs
titres la question des pouvoirs dans la ville. D’une part, le thème classique des rapports
entre les autorités publiques qui interviennent sur l’espace urbain et dans la gestion de
la ville, et les citoyens, est ici étudié à la lumière d’analyses prenant en compte des
évolutions récentes : l’émergence de nouveaux acteurs de la gestion publique (structures
intercommunales, transnationales telles l’Union européenne, ONG…), l’organisation des
citoyens sous des formes politiques ou non, plus ou moins institutionnalisées, mais ayant
toutes pour but d’influer sur les décisions des autorités publiques, et enfin les multiples conflits
d’intérêt, territoriaux ou de représentations. D’autre part, à une échelle plus petite, la question
des pouvoirs dans la ville semble bien devoir désormais être appréhendée dans une perspective
mondialisée, du moins en ce qui concerne les métropoles. Le numéro permet de mettre en
évidence à quel point les villes en tant qu’entités sont engagées dans une course effrénée à
l’échelle mondiale, que ce soit pour attirer des entreprises, des capitaux, des événements à
fort retentissement international, voire certaines catégories d’habitants. Pour bien se placer
dans cette compétition, il leur faut se présenter de manière valorisante, attractive, ce qui
induit une dépolitisation au niveau de la gestion intra-urbaine : la ville vitrine est une ville
« post-politique » (R. Paddison), au sein de laquelle les conflits sont précisément gommés, en
particulier les enjeux sociaux. Au fond, les pouvoirs dans la ville apparaissent comme de moins
en moins tournés vers la ville elle-même et les aspirations de ses citoyens, mais à l’inverse de
plus en plus attirés, que ce soit de manière consciente ou non, contrainte ou désirée, vers des
modèles désincarnés, mondialisés et stéréotypés de gestion de la ville.
Bibliographie
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RONCAYOLO, M., 1990, La ville et ses territoires, Paris, Gallimard
Notes
1 Ce thème de la ville sera poursuivi par le numéro 10 de la revue, coordonné par G. Billard « Les
nouvelles arènes du débat public urbain » prévu au printemps 2010.
2 Il s’agit des deux premiers articles en anglais publiés par la revue L’espace politique.
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Les Pouvoirs dans la ville
3 Plusieurs articles de ce numéro font ainsi écho aux travaux du colloque de 2008 à l’université de
Nanterre consacré à la « Justice spatiale ». Le prolongement des rencontres du colloque par des débats
dans une nouvelle revue électronique fondée en septembre 2009, Justice spatiale-Spatial Justice, bilingue
anglais-français, témoigne bien de l’intérêt actuel pour ces questions.
Pour citer cet article
Référence électronique
Catherine Fournet-Guérin et Céline Vacchiani-Marcuzzo, « Les Pouvoirs dans la ville », L'Espace
Politique [En ligne], 8 | 2009-2, mis en ligne le 15 novembre 2009, consulté le 29 janvier 2015. URL :
http://espacepolitique.revues.org/1418
À propos des auteurs
Catherine Fournet-Guérin
Maître de Conférences en géographie
Université de Reims Champagne-Ardenne
EA Habiter
[email protected]
Céline Vacchiani-Marcuzzo
Maître de Conférences en géographie
Université de Reims Champagne-Ardenne
UMR Géographie-cités
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