Academia.edu no longer supports Internet Explorer.
To browse Academia.edu and the wider internet faster and more securely, please take a few seconds to upgrade your browser.
2018, Paris: Éditions Le Poisson Volant, 2018, v. 1, p. 143-171.
…
4 pages
1 file
Por ocasião do cinquentenário do golpe militar no Brasil, um simpósioé organizada em Paris, reunindo os maiores especialistas no assunto. Abordando assuntos tão diversos quanto a tortura, o papel dos países ocidentais, a vida cultural ou mesmo missões secretas, este livro nos fala sobre as horas mais sombrias da ditadura e o que resta dela hoje. sociedade. Corrupção, medos, ódio e violência: mesmo em 2018, a sociedade brasileira, sua polícia, seu exército, suportam o estigma. Textos curtos e acessíveis, destinados a especialistas e ao público em geral. Uma obra fundamental, de grupo, que aproveita a vontade do Brasil de olhar para seu passado autoritário para finalmente dar voz a ele, testemunhos pungentes de ex-combatentes da resistência. Aquele que foi amordaçado em 1964 e que ainda hesita em falar às vezes.
Le Brésil connaît, aux premiers jours d 'avril 1964, un coup d'État militaire qui renverse le président travailliste João Goulart, à la tête du pays depuis septembre 1961. Le principal argument des putschistes est l'imminence d'une « révolution communiste » dont l'éventualité serait tolérée voire souhaitée par le pouvoir civil. La classe politique et l'essentiel de l'appareil d'État eux-mêmes se trouvant, selon les généraux factieux, profondément contaminés par « l'idéologie subversive », seules les forces armées seraient désormais en mesure de constituer un rempart efficace contre le chaos révolutionnaire. Le coup d'État se présente donc comme conservateur : conservateur de la paix civile, des valeurs traditionnelles et chrétiennes et de la « démocratie occidentale » elle-même. De ce discours découle une mission a priori limitée pour le nouveau pouvoir : une épuration de la société brésilienne, que les putschistes appellent « l'Opération Nettoyage » (Operação Limpeza) 1 et qui permettrait d'écarter le péril rouge. Profonde, radicale et brève, elle précéderait un retour rapide des militaires à leurs casernes et à leurs devoirs constitutionnels. Ceux-ci demeurent pourtant vingt-et-un ans au pouvoir, soit plus qu'aucun de leurs homologues d'Amérique hispanique ayant mis sur pied, dans les années 1970, des dictatures de Sécurité Nationale. Cette inscription dans la durée s'explique, en partie, par une ambiguïté qui caractérise dès ses débuts le pouvoir militaire brésilien : le coup d'État conservateur d'avril 1964 est paradoxalement baptisé révolution par ses auteurs -une révolution dite « rédemptrice, démocratique et glorieuse ». Le simple emploi de ce terme laisse entrevoir un projet politique plus large que la seule éradication de la « subversion » communiste : au-delà du contexte particulier de la Guerre froide et de l'accroissement des tensions sociales et politiques postérieur à la Révolution Cubaine, les militaires qui perpètrent le coup d'État considèrent que le Brésil est depuis un demi-siècle poussé vers l'abîme par une classe politique civile incompétente et corrompue. Ils se considèrent, par contraste, comme l'élite naturelle du pays, intellectuellement et moralement supérieure aux civils. Le coup d'État de 1 L'Operação Limpeza constitue la première offensive répressive du pouvoir militaire. Elle est encadrée par un outil juridique exceptionnel : l'Acte Institutionnel (AI), promulgué le 9 avril 1964 par le Commandement Suprême de la Révolution, qui permet notamment l'éviction de la fonction publique des civils et militaires jugés indésirables (article 7), la privation de droits politiques des opposants (article 10) et met en place les Enquêtes Policières Militaires (Inquéritos Policiais Militares -IPMs) destinées à démasquer et pourchasser les « subversifs ». L'Operação Limpeza devait être brève et l'AI, voué à être unique, avait une validité limitée à quelques mois. La répression, dont l'apogée fut les années de plomb (1969-1974), s'est en fait poursuivie au rythme de seize autres Actes Institutionnels et de la constitution d'un appareil policier tentaculaire. 1964 n'est alors plus une contre-révolution, mais le début d'une refondation de la nation par un nouveau pouvoir légitime -un grand oeuvre dont la durée est indéfinie. L'arrivée au pouvoir des forces armées, en 1964, a donc les couleurs apparemment contradictoires d'un coup d'État contre-révolutionnaire et d'une révolution militariste et autoritaire ; du conservatisme politique, social et idéologique le plus pur et de l'invention d'un pouvoir nouveaud'autant plus nouveau que le Brésil, à la différence de l'Argentine voisine, n'a jamais connu de régime militaire au cours de son histoire 2 ; de la droite la plus réactionnaire et d'un certain « idéal révolutionnaire » des forces armées brésiliennes au XX e siècle, mâtiné d'un modernisme semifascisant.
Le régime qu'a connu le Brésil entre le coup d 'État d'avril 1964, qui renverse João Goulart, et mars 1985, lorsqu'est élu le président civil Tancredo Neves 1 , a depuis le milieu des années 2000 changé d'appellation. Dans les rencontres universitaires et, de plus en plus fréquemment, dans l'espace public, on ne parle plus de coup d'État et de dictature militaires, mais de coup d'État et de dictature civil-militaires 2 . Cette nouveauté sémantique, d'une importance politique et mémorielle considérable, a plusieurs origines. Ceux qui l'emploient entendent échapper à une dichotomie manichéenne qui oppose, d'un côté, les coupables de la terreur d'Etat qui seraient également les détenteurs exclusifs du pouvoir (« les militaires » dans leur ensemble) et, de l'autre, une société civile surveillée, contrôlée, mise au pas, globalement opposante et intégralement victimisée. Cette nouvelle appellation répond donc d'abord à une préoccupation politique : élargir le spectre des responsabilités, en attirant l'attention du public sur les nombreux appuis civils dont la dictature a effectivement bénéficié (pour partie encore détenteurs de pouvoir politique, économique et médiatique aujourd'hui) 3 ; et mener une réflexion collective sur la grande popularité de la dictature dans l'opinion, en particulier au moment du coup d'État et des années du « miracle économique brésilien » qui furent aussi celles des années de plomb (1969)(1970)(1971)(1972)(1973)(1974). La nouvelle appellation affirme donc un droit d'inventaire ; elle incite également la communauté universitaire à s'intéresser à d'autres domaines de recherche que les * Université Paris-Est, ACP (EA 3350) 1 Tancredo Neves, élu le 15 janvier 1985, n'exerça jamais le poste de président : tombé subitement malade la veille de son investiture, il décède le 21 mars 1985. Le vice-président José Sarney, qui avait été de longue date un soutien du pouvoir militaire, accède alors à la présidence du pays. 2 Le principal défenseur de cette nouvelle expression est l'historien Daniel Aarão Reis. Voir par exemple son article dans le journal O Globo du 31 mars 2012, disponible à l'adresse : http://oglobo.globo.com/blogs/prosa/posts/2012/03/31/a-ditadura-civil-militar-438355.asp 3 Le coup d'État a ainsi été appuyé par la majorité des médias et les partis politiques de droite (notamment l'Union Démocratique Nationale) et applaudi par la bourgeoisie et des classes moyennes, descendues dans les rues par millions en des « Marches de la Famille, avec Dieu pour la Liberté » de rejet du communisme et d'acclamation des militaires. Le soutien d'une partie de la classe politique permet en outre, tout au long du régime, le maintien d'un cadre légal (Congrès, partis, « élections » régulières bien que totalement contrôlées par l'armée) et l'attribution à des civils de certains domaines de compétences (comme les politiques économiques).
Université Grenoble Alpes [2020-....] ; Universidade federal da Paraiba (Brésil), 2020
suspendues. La dictature , outre qu'elle était provisoire , était légalement réglementée. Elle visait à mener une guerre ou à résoudre une grave crise intérieure. De cette origine romaine , le régime est toujours resté un modèle provisoire de suspension formelle de la politique. Mais certains sont presque définitivement provisoires et provisoirement définitifs. Les dictatures ont généralement un caractère exceptionnel (ce sont des régimes d'exception) et résultent de coups d'État. Les dictatures de la Rome antique étaient déjà exceptionnelles, mais, comme l'explique Bobbio 3 , elles n'avaient rien à voir avec les dictatures modernes. Il est encore courant que les dictateurs déclarent que leur régime est exceptionnel , comme le note également Bobbio 4. L'existence de la dictature serait donc un mal nécessaire au rétablissement de l'ordre national-et une fois que cela se produirait, le régime cesserait d'exister. On a , toujours , la tendance à étudier le régime militaire brésilien , comme une forme de domination politique , exclusivement dans ses aspects coercitifs : pratiques policières, législation autoritaire, etc. Les institutions de l'État sont analysées comme des mécanismes d'implantation et de reproduction de relations politiques autoritaires. L'important travail de Maria Helena Moreira Alves 5 , par exemple , a noté la force politique du pouvoir judiciaire , mais ne se demande pas pourquoi les militaires au pouvoir l'ont respectée si longtemps. Pour ce faire, une approche théorique sera adoptée , la perspective critique dans l'histoire , la culture politique , la mémoire et l'amnistie , ayant pour auteurs Rémond 6 , Alves 7 , Fico 8 , Martins 9 , Motta 10 , Lemos 11 et Enders 12. Sur le droit à la mémoire et à la vérité et la justice
Cet article analyse les signes précurseurs du coup d’état du 4 novembre 1964 en Bolivie afin de mettre en lumière les contradictions qui sous-tendaient le renversement et la restauration de hiérarchies sociales en Amérique Latine au XXéme siècle.
Écrit à chaud, juste avant l’impeachment de la présidente Dilma Rousseff, cet article est un essai d’interprétation (fondé sur des connaissances historiques) de la récente crise brésilienne. La partie principale du texte consiste en une analyse comparative des événements de 1964 et 2016. Elle met l’accent sur certains thèmes comme la polarisation gauche-droite et la mobilisation de discours anticommunistes et anti-corruption. Dans un post-scriptum, l’auteur aborde les épisodes survenus depuis 2016 et la déposition du gouvernement du PT puis émet quelques conjectures sur les suites possibles. Escrito no calor do processo de impeachment da presidente Dilma Rousseff, este artigo é um ensaio interpretativo (baseado em conhecimento histórico) acerca da recente crise brasileira. A parte principal do texto consiste em análise comparativa entre as crises de 1964 e 2016, com destaque para alguns temas como a polarização esquerda-direita e a mobilização de discursos anticomunistas e anticorrupção. No final, o autor apresenta algumas conjecturas sobre os desdobramentos da crise que levou ao impeachment do governo petista. Written during the impeachment process of President Dilma Rousseff, this is an interpretative essay (based on historical knowledge) about the recent Brazilian crisis. It provides a comparative analysis between the crises of 1964 and 2016, highlighting issues such as left-right polarization and the mobilization of anti-communist and anti-corruption discourses. It concludes with the author’s speculations about the possible future of this crisis.
Le coup d'Etat de 1964 : sursaut contre-révolutionnaire ou révolution militaire ? Stratégies d'appellations des golpistas brésiliens Les militaires qui s'emparent du pouvoir au Brésil aux premiers jours d'avril 1964 baptisent leur coup d'État une « révolution ». Peu d'attention a été apportée par les témoins, les journalistes et les chercheurs à l'emploi de ce mot. En effet, du point de vue de l'historien, le coup d'Etat apparaît d'abord comme contre-révolutionnaire : il éclot sur le fantasme d'une révolution communiste en marche -nous y reviendrons -et, surtout, ses artisans héritent de la tradition de « la » contre-révolution. Les golpistas brésiliens sont conservateurs, traditionalistes, réactionnaires ; hostiles au changement social, aux perturbations de l'ordre, à la remise en cause des hiérarchiques établies, à toute forme de redistribution des richesses ; attachés aux institutions traditionnelles de la famille et de l'Eglise ; et méfiants à l'égard du libéralisme politique. Pourtant, le mot de révolution n'est pas dépourvu de sens quant au projet politique des militaires 1 . Ceux-ci considèrent (avec de grandes variantes entre les groupes et sans que cela soit véritablement théorisé) que les élites civiles brésiliennes sont intrinsèquement immorales, incompétentes et corrompues, qu'elles empêchent la démocratie de fonctionner comme elle le devrait, et qu'elles l'offrent en pâture à la « subversion » communiste. Ils prétendent adhérer au concept idéal de démocratie, mais « constatent » dans les faits son inadéquation à la situation brésilienne à cause, en partie, d'un peuple demeuré « dans l'enfance », mais surtout d'élites civiles incapables. Le coup d'Etat de 1964 peut alors être compris comme une « révolution contre » : contre la démocratie civile, ses représentants et ses institutions, tout particulièrement le parlement. Le coup d'État de 1964 est donc effectivement pensé comme une révolution qui ferait table rase du système politique existant. La classe politique civile en est la première victime, même si le combat le plus explicite des putschistes est mené contre la gauche communiste. Pourtant, dans les années qui précèdent le coup et jusque quelques jours avant celui-ci, seule une 1 Les considérations suivantes sont extraites de : Maud Chirio, « Le pouvoir en un mot : les militaires brésiliens et la « révolution » du 31 mars 1964 », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, Coloquios, 2007, [En ligne], mis en ligne le 12 juin 2007. URL : http://nuevomundo.revues.org/3887. Dernière conulstation : juin 2011.
IdeAs, 2018
Angélica Muller L'historiographie brésilienne des quarante dernières années ne manque jamais de démontrer les spécificités de notre année 1968 1. Marquée par une conjoncture historique dictatoriale, l'année 1968 a ses balises principalement définies par la situation politique et dont l'escalade de la violence 2 est l'un des résultats les plus visibles. Les événements qui marquent l'année magique sont bien connus et très étudiés. Ce bref article entend présenter trois de ces événements où le mouvement étudiant joue un rôle prépondérant. L'influence révolutionnaire, encouragée principalement par la Révolution cubaine de 1959, était déjà à l'horizon de plusieurs groupes à ce moment-là. De plus, il est intéressant de démontrer comment ces mêmes événements sont remémorés comme des symboles de la lutte pour la démocratie jusqu'à nos jours.
Ruralia Sciences Sociales Et Mondes Ruraux Contemporains, 2001
fois vers le ciel et se creuse dans le coeur même de la terre. Il y a un infini entre le sommet des gratte-ciel et les trottoirs grouillants de camelots, de devins et de gamins de rue. Dans cette mégapole du sud, être originaire des régions du nord-est, être nordestino, c'est appartenir à cette seule partie du monde. Le mot même de nordestino est devenu péjoratif, il signifie populace, il porte l'odeur huileuse de ces viandes que l'on cuit à même les trottoirs, il transpire à la fois l'ignorance et la fatalité. Être de ce monde, par le jeu implacable des perspectives inversées, vous repousse dans la poussière retombée, dans l'effervescence polluée. Pratiquement exclus de la vie politique, économique et culturelle, en cette ville où s'entassent plus de 17 millions d'habitants, les nordestinos occupent une place mouvante. Inlassablement, les gares d'autobus s'emplissent de familles de migrants, venus chercher fortune, réussir, préparer enfin le retour à la terre d'origine. Dans cette attente omniprésente de l'hypothétique retour, nul ciel. Dans la misère quotidienne, toute dignité perdue puisque nordestino dans un monde paulista, nul ciel. C'est à travers une sorte de littérature de colportage, le cordel, à travers ces petits recueils de vers désuets que l'on peut se procurer sur la place de la Sé, que, le plus simplement, le plus authentiquement aussi, s'expriment pourtant la fierté et l'orgueil de ces déracinés. Lampião, Roi du cangaço, L'arrivée de Lampião au Ciel, Vie et mort de Lampião, les titres même de ces ouvrages suffisent à nous faire entrevoir la place qu'occupe ce phénomène de banditisme rural dans la mentalité nordestina. La geste du célèbre chef de bande a rejoint, au sein de cette littérature, celle de Charlemagne ou de Roland, on chantera encore l'épopée tragique de ces héros d'autrefois. Mais qu'est ce que le cangaço ? Et qui fut réellement Lampião ? Enfermée dans des concepts de banditisme social puis de bandit d'honneur, l'historiographie brésilienne lui a, en réalité, longtemps tourné le dos et si de nouvelles recherches viennent désormais lui rendre visite, il faut reconnaître qu'elles ne portent guère leur intérêt que sur le domaine Violences et modèles de justice. L'arrière-pays brésilien, XXe siècle Ruralia, 09 | 2001 Violences et modèles de justice. L'arrière-pays brésilien, XXe siècle Ruralia, 09 | 2001
REGAPSY LSHS, 2022
La REVUE GABONAISE DE PSYCHOLOGIE (REGAPSY LSHS) est une revue semestrielle, pluridisciplinaire et thématique qui publie des articles scientifiques de qualité soumis à l'évaluation des pairs. D'audience internationale, la revue vise à promouvoir des travaux originaux qui répondent aux problématiques actuelles. Elle permet une large diffusion des travaux scientifiques. Les articles soumis à publication doivent répondre aux exigences scientifiques de la revue et contribuer au développement de la science. Les manuscrits soumis peuvent être en français, en anglais ou en espagnol. Pour les auteurs et les lecteurs, la REVUE GABONAISE DE PSYCHOLOGIE (REGAPSY LSHS) est en accès libre et gratuit, en texte intégral en ligne sur le site www.regapsy.com
Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2018
European Journal of Glass Science and Technology, 2024
Arch Toxicol, 2024
Journal of Spanish Cultural Studies, 2019
International Affairs and Global Strategy, 2017
Frascati 1999, 7th Retreat for a fraternal dialogue.
Ross, S. and Ross, C. 2021. Cataractonium. Establishment , Consolidation and Retreat. Volume 2, 253-99t, 2021
American Quarterly, 2019
International Journal of Integrated Engineering, 2019
Itinerarios por el Old School Graffiti en España, 2022
Revista ProPulsión
International Journal of Environmental Science and Technology, 2014
Journal of Shellfish Research, 1998
Biological Research, 2014
Journal of Neurology, 2005
Classical and Quantum Gravity, 2007
Proceedings of the Tenth International Conference on Enterprise Information Systems, 2008
Biomacromolecules, 2015
Journal of Investigative Dermatology, 2017