Parcours Développement et aide humanitaire

2015

1987

«Dieu ne cesse de converser avec l'Epouse de son Fils». On lit cette affirmation dans le § 8 du chapitre II de la constitution Dei Verbum consacré à «La transmission (paradosis) de la Révélation chrétienne». Si l'on en croit Christoph Theobald, ce chapitre n'est pas seulement «le noyau originaire de la Constitution ; c'est aussi un des textes les plus controversés pendant le Concile et, en tout cas, le plus complexe des six chapitres, sinon de l'ensemble du corpus textuel de Vatican II». 1 La complexité du chapitre II tient à la difficulté que présente l'articulation de deux concepts : celui de Tradition comme contenu à transmettre et celui de Révélation, tel qu'on le trouve formulé dans le chapitre I de Dei Verbum. On y lit dès le premier paragraphe qu'«il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté» (cf. Ep 1, 9) («placuit Deo (…) seipsum revelare et notum facere sacramentum voluntatis suae», DV 1, § 1) ; ou encore, au § 2, qu'«il s'est manifesté (…) lui-même (DV 1, § 3) (…) ; tandis que le § 2 indique que la Révélation comprend [une] économie (…) [qui] comprend des actions et des paroles intimement liées entre elles («oeconomia (…) gestis et verbis intrinsece inter se connexis », DV 1, § 2). On le voit, selon le chapitre I, la Révélation ne consiste pas dans un contenu, déposé puis à transmettre ; ce qui est révélé-ou plus exactement : ce qui se révèle, c'est Dieu lui-même et l'économie de son salut. La Révélation, c'est Dieu même en tant qu'il se communique : «Par la Révélation divine, Dieu a voulu se manifester et se communiquer lui-même» («ipse nobiscum communicare», DV 1, § 6). Le terme de «communication», utilisé par Dei Verbum, fait ici peut-être écho à une formule de Paul VI dans son encyclique Ecclesiam suam (1964), contemporaine de l'élaboration de Dei Verbum: «La révélation […] peut s'entendre comme une manière de colloque, par lequel le Verbe de Dieu parle soit par son incarnation, soit par son évangile […]. Colloque paternel et saint entre Dieu et les hommes, […] comme une conversation (Ba 3, 38) du Christ parmi les hommes ». 2 En dépit de cette réduction de la Tradition à la Révélation, le § 8 de la Constitution, qui constitue l'horizon de ma communication, réinstaure une relative équivocité dans sa façon d'articuler les deux concepts. Deux visions coexistent: 1) La Tradition en tant qu'elle se trouve réduite au Christ lui-même (à la Révélation donc) ; 2) La Tradition en tant que transmission de deux contenus : le Christ et son économie. Il nous est dit en effet d'une part, que «la prédication apostolique» est 1) «spécialement exprimée dans les livres inspirés» ; 2) «conservée par une succession ininterrompue» ; 3) que «les Apôtres, transmettent (…) ce qu'ils ont eux-mêmes reçus» ; 4) que « [L'Eglise] tend vers la plénitude de la divine vérité». Mais en même temps, nous lisons, d'autre part, que ce qui est transmis c'est 4) «la perception des réalités aussi bien que des paroles » [de la «prédication apostolique»] ; et finalement que 5) «L'Eglise perpétue (…), transmet (…) tout ce qu'elle est elle-même».

la Logistique humanitaire ISLT -Newsletter, décembre 2011, pp. 6 à 10 et 13 à 15

Au cours des cinquante dernières années, l’aide internationale a été massive et soutenue. Pour certains pays, dont Haïti, on parle de l’équivalent de plusieurs plans Marshall par année pendant plusieurs décennies. Pourtant de nombreux pays récipiendaires de cette aide internationale, dont Haïti, affichaient en 2007 un niveau de vie moyen plus faible qu’en 1960. L’aide internationale peut être un formidable moteur de développement. Elle peut aussi en être le plus grand frein. Dans ce texte, nous mettons en évidence quelques travers importants de l’aide internationale et montrons dans quelles conditions celle-ci pourra contribuer au développement d’Haïti.

Recherche & formation, 2011