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Efficacité du performatif dans les rituels politiques

2006, Hermès

Arnaud Mercier Laboratoire communication et politique, CNRS, Paris Université de Metz EFFICACITÉ DU PERFORMATEF DANS LES RITUELS POLITIQUES Même dans des régimes ne reposant pas sur l'idéal de souveraineté populaire, rares sont les gouvernants qui se passent de manifestations contrôlées attestant du soutien ou de l'obéissance que peut leur témoigner le peuple. À travers des cérémonies civiques, l'objectif est que se dégage de la foule assemblée un sentiment d'unité, de cohésion. Les gouvernants en profitent pour mobiliser les individus, pour les conditionner, de façon à les faire adhérer en actes aux desseins du pouvoir, par une participation pleine et entière de l'âme et du corps. Il s'agit de jouer de tout le pouvoir performatif des rituels collectifs. L'obéissance aux règles du rituel manifeste la soumission du peuple au pouvoir. Et le rituel assure, par sa médiation, l'apprentissage politique, car en imposant le respect des formes, les individus sont amenés à incorporer les formes du respect. Il s'agit d'utiliser des rituels pour servir à l'édification morale du peuple, comme le rappelle Claude Rivière pour qui «la liturgie peut être un mode de gestion du politique en ce qu'elle fait assumer les normes »,1 Le rituel a vocation à traduire en symboles et en comportements, les idéaux politiques, car il transmet, par le corps, par l'investissement personnel, des modèles normatifs, dont l'efficacité provient de ce qu'ils sont vécus et ressentis. En effet, le pouvoir performatif de ces rituels « a pour effet l'incorporation de structures de pouvoir au moyen de la structuration et constitution du monde et de la perception ; il crée un habitus qui trouve son expression autant dans des styles de vie spécifiques que dans la reconnaissance d'autorités et de hiérarchies. [...] Le corps est ainsi la mémoire du social».2 Quelque soit le cadre politique, on peut dire que le recours aux rituels politiques est crucial pour les pouvoirs en place. Non pas parce que les rituels seraient exclusivement une source de consensus, de maintien de l'ordre social, comme le croyait Emile Durkheim, mais plutôt, comme l'écrit David Kertzer, parce que le rituel « permet de créer des solidarités sans qu'il existe nécessairement un consensus ; il canalise la perception populaire des événements ; il favorise la formation d'organisations politiques ; il fonde des légitimités».3 L'implication pleine et entière du corps et de l'esprit est recherchée. Les rituels usent de toutes les ressources du performatif pour remplir HERMÈS 43, 2005 31 Arnaud Mercier les objectifs politiques assignés à ces cérémonies. Les défilés encadrés, les serments solennels, les actes de communion collective, tout est mis en œuvre pour assurer un conditionnement idéologique et valoriser l'idéal d'harmonie sociale et politique. Défiler Rassembler une foule en cortège, en procession, permet de «faire groupe», de «faire corps» collectivement. Les trajets canalisés, ordonnés, établissent des frontières impalpables unifiant le groupe. «Dans le trajet en circuit fermé, le trajet fait boucle, il enferme et enclôt. Il produit ou reproduit une limite idéale ou réelle qui est le terme sans rupture d'une étendue dont il instaure par là même l'existence qu'il fonde ou dont il répète le fondement, qu'il protège idéalement par une frontière symboliquement infranchissable».4 Un défilé se structure de telle manière qu'il manifeste aux yeux de tous, l'Unité de la nation, du peuple. La vertu d'une telle démonstration est de « transformer une ou plusieurs relations sociales réelles et spécifiques en communitas (à la fois temporaire et symbolique). Le défilé, le cortège, en représentant cette transformation l'effectuent ».5 Souvent le rassemblement se veut une manifestation de l'unité qui lie le peuple et ses gouvernants, ces derniers étant mêlés au peuple et affichant par divers artifices et mises en scène leur dévouement à la cause du peuple. C'est une préoccupation constante des pays nouvellement indépendants. À Singapour, la fête nationale donne lieu à d'importants défilés. Ils ont vocation à ancrer la conscience d'être un peuple uni, appartenant à un espace donné et capable de dépasser les lignes de division ethniques du pays. Cette conscience est symbolisée et solidifiée par l'institutionnalisation de pratiques cérémonielles ritualisées, incluant le salut au drapeau national, le chant de l'hymne national, le serment de loyauté pour le service du pays, sans distinction de race, de langue ou de religion, l'assistance et la participation aux défilés du jour de la fête nationale. Défilés qui changent de trajet chaque année et qui, tel le tour de France cycliste, prennent soin de traverser diverses provinces chaque année, pour occuper symboliquement tout l'espace commun. Le défilé est la mise en scène de la société à elle-même, son auto-représentation, que cela permette de répéter indéfiniment le même schéma, ou que cela cherche à faire entrer dans les esprits les changements intervenus dans les dogmes de codification de la société. Prenons l'exemple du modèle chinois présenté pour le cinquantième anniversaire de la création de la Chine communiste en 1999. Les équipes de chanteurs et de danseurs des parades civiles, accompagnées de divers morceaux de musique joués par l'orchestre militaire, ont défilé sur la place Tienan Men, tenant de hautes et larges bannières exprimant leur soutien au parti communiste chinois. Un alignement de chars colorés montrant les accomplissements économiques et le progrès social de la Chine pendant les cinq dernières décennies s'est ajouté au spectacle du défilé. Les ouvriers des entreprises d'Etat menaient les formations de parade et criaient en continue leur appui aux réformes, comme toujours. Mais les représentants du secteur privé furent aussi associés, présentés comme « une composante importante de l'économie de marché socialiste ». Leur présence dans le défilé 32 HERMES 43, 2005 Efficacité du performatif dans les rituels politiques officiel avait valeur de symbole de la nécessité d'unir tous les efforts pour le développement économique, fut-ce au prix d'une rupture avec la stricte orthodoxie marxiste. Prêter serment Les fêtes révolutionnaires offraient à voir l'instauration du peuple comme peuple. La fête aide la notion de peuple à prendre consistance, à se représenter et à se révéler à lui-même. La fête révolutionnaire est selon les termes de Jean Starobinski, « un acte fondateur » elle agit comme une « communion instauratrice », «le foyer d'une promesse que la suite des temps devra tenir». 6 À travers ces cérémonies, il s'agit de « créer un rite de solidarité civique, et de cimenter la communauté nationale».7 C'est en suivant une telle vision que les républicains français vont choisir la date du 14 juillet, commémorative de la fête de la Fédération de 1790, pour jour de la fête nationale. La fête de la Fédération consista en une immense cérémonie sur le Champ de Mars, le 14 juillet 1790. Cette esplanade dut être transformée en un vaste amphithéâtre aux gradins talutés, avec installation en son centre d'un «autel de la patrie». Rassemblés au Champ de Mars, 300 000 spectateurs environ ont vu notamment entrer sur l'esplanade les députés de l'Assemblée nationale et l'armée fédérale représentant les 83 départements. Sur l'autel de la patrie, Talleyrand, évêque d'Autun, crosse à la main, entouré de 400 prêtres portant des ceintures tricolores sur leur aube blanche, bénit les 83 flammes blanches représentant les départements déclarant solennellement leur union. Puis, La Fayette s'avança vers l'autel, l'épée à la main, et prononça le serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi. Il fut ensuite saisi par la foule et porté en triomphe. Ce fut alors au tour des députés de l'Assemblée nationale de prêter le serment puis vint le tour du roi. Louis XVI le fit, mais en ne quittant pas sa place. Ce serment de fidélité était important pour un royaume qui avait été constitué par annexions successives à la couronne de provinces ou de cités. Par l'intermédiaire de ce serment, toutes ces provinces se déclaraient françaises, par libre consentement. À chaque fois, le serment possède une utilité psychosociale évidente. C'est un acte performatif qui engage chacun individuellement, mais surtout chacun vis-à-vis de tous les autres, et donc engage la collectivité dans son ensemble. Car, «lorsque la décision est prise en public, elle a un effet indubitable sur l'action. Les participants s'y rallient d'autant mieux que le consensus perçu entre eux est plus complet. (...) Les sociétés ont toujours jugé utile d'engager leurs membres par ces moyens que sont les délibérations, les serments ou le vote. Les lier par ce moyen a un but, c'est leur interdire de rester neutres et indifférents ».8 Le serment aide à faire advenir le groupe et le sentiment de solidarité. Il existe toujours une impossibilité réelle de construire un groupe parfaitement soudé. Le risque d'éclatement potentiel se doit d'être exorcisé solennellement. Le serment pétrifie l'individu, l'enserre dans une obligation, celle de la Loi et de la parole donnée, mettant tout parjure en situation de conflits internes, de culpabilisation, en plus des risques de sanction sociale encourus. Tout ceci se passe selon une mécanique psychosociologique admirablement bien décrite par Hadi Risk. «Le groupe va créer une inertie en quelque sorte factice, pour se protéger des HERMÈS 43, 2005 33 Arnaud Mercier menaces récurrentes du pratico-inerte : il va s'agir de présenter librement le risque potentiel de la dispersion comme impossible et de garantir la communauté actuelle par le groupe futur, en tant que ce dernier vient interdire tout dépassement, par la praxis individuelle, de la liberté commune. Dans un premier temps, chacun jure pour faire jurer les autres. Sa conduite vise à assurer la liberté commune en convoquant les autres à jurer. Jurons ! Pourtant cette attitude conserve l'inconvénient majeur de ne le garantir en rien contre sa propre liberté et ses possibles futurs. Alors intervient le second moment du serment : faire jurer les autres, ce ρ erformati/permet de le garantir contre lui-même, par la médiation de tous ces autres qui, ayant juré, ont désormais prise sur lui à travers sa propre liberté ».9 Communier Les fêtes républicaines françaises de gymnastique à la fin du XIXe siècle illustrent la volonté politique de mettre en place des exercices corporels propres à utiliser toutes les ressources du performatif au service d'un endoctrinement politique. Comme dans d'autres pays occidentaux, à pareille époque, la France célébra un nouveau culte laïc, celui de l'hygiène physique par le sport et la musculation, lors de grands rassemblements collectifs. Les cérémonies de gymnastique de masse organisées par le pouvoir républicain offraient le spectacle de la régénération physique et morale du peuple, communiant dans un même effort. Lors de ces fêtes, la République démontrait la possibilité de rassembler en foule des masses humaines, sans risques de sédition ou d'émeute. Tant dans les tribunes que sur le champ, l'allant populaire était canalisé par un rituel. La débauche d'énergie de chacun ne présentait pas un danger de rupture du lien social, mais se voulait au contraire la preuve de son renforcement, l'indice d'une communion dans un même idéal, fait de maîtrise de son corps, de discipline et d'acceptation d'une certaine souffrance. Lors de ces exhibitions de gymnastique, « ü s'agit d'affirmer la possibilité d'ordonner une multitude, de la rendre productive sans avoir pour autant recours à une discipline extérieure oppressive et abusive, d'établir que l'obéissance consciente et acceptée à la règle commune est la condition de l'harmonie et de la prospérité et de prouver que la soumission volontaire à la loi est le fondement de l'ordre social, du succès de chacun et de la réussite collective».10 La mise en scène démontre à l'envi qu'il est possible d'éduquer les masses à partir d'une multitude désordonnée, incontrôlée. L'atmosphère est chargée, les énergies sont électrisées mais pour mieux être canalisées. «L'athlète [devient] cette figure générique qui cristallise à la fois la puissance et l'obéissance, et dont la souveraineté n'a d'égale que la docilité ». n Le sportif, fréquemment qualifié de patriote, se change en figure valorisée, symbole d'esprit de corps et de sacrifice, conscient de ses devoirs collectifs. Autant de valeurs qui font écho à la situation politique de la France des lendemains de la défaite contre la Prusse et qui considère que les raisons de sa défaite sont à trouver dans l'absence d'une dynamique collective nationale, au contraire de l'esprit unitaire prussien. Voilà pourquoi ces fêtes peuvent être qualifiées, à bon droit, par Pierre Chambat de « miroir magique dans lequel le peuple contemple, exalté, le spectacle de sa régénération et de sa dignité retrouvée».12 34 HERMÈS 43, 2005 Efficacité du performatif dans les rituels politiques Dans les cérémonies comme celles de Nuremberg, les dignitaires nazis cherchaient plus encore à doter les participants d'une véritable conscience, dont l'efficacité serait capable « d'entraîner des changements feints ou réels dans le cosmos ou dans la société. Le nous exalté se fond dans un tout qui devient capable d'admettre et de réussir des entreprises redoutées ou pénibles, irrationnelles».13 À la tribune du congrès du parti en 1934, Hitler prédisait le pouvoir d'entraînement d'un tel cérémonial, affirmant que «tous les Allemands hésitants vont être national-socialisés ». Dans un autre discours Hitler détailla sa vision. « Quand un participant pénètre un rassemblement de masse pour la première fois et fait soudainement face à des dizaines de milliers d'hommes avec les mêmes vues autour de lui ; quand, comme quelqu'un qui cherche, il se lance vivement avec l'effet puissant d'une extase suggestive de trois ou quatre mille autres ; quand le succès visible et l'accord de milliers confirment le bien fondé d'un enseignement (...), l'homme qui pénètre un tel rassemblement en proie aux doutes et aux hésitations, les quitte, renforcé dans son for intérieur; il est devenu un membre de la nouvelle communauté».14 À ce stade, «la masse devient un véritable espace d'action politique», le mouvement programmé des foules devient «le giron d'où naît la nouvelle Gestalt de masse nationale-socialiste».15 Conclusion : figurer l'harmonie sociale et politique Nombre de ces mises en scène visent à rassembler les assujettis et à leur administrer une double preuve, celle du bien fondé de leur obéissance au pouvoir et corollairement de leur harmonieuse association. Dès la Révolution française, les fêtes révolutionnaires avaient une fonction de pédagogie politique des masses, théorisée par leurs organisateurs, comme Condorcet, dans son célèbre rapport sur l'instruction publique d'avril 1792: «Rien ne tend mieux à ce but que l'institution des fêtes publiques. Au sein des grands rassemblements qu'elles produisent, les citoyens s'unissent, se jugent, se connaissent, une bienveillance commune les anime, l'imagination s'exalte, le courage s'élève, l'âme s'ouvre à l'amour de la chose publique et à celui de ses semblables. » Les cérémonies ritualisées visent à susciter une exaltation collective, à faire monter l'intensité émotionnelle de la foule soumise aux mises en scène du pouvoir. « Le rite séculier devient une sorte de métalangage à forte valence communicationnelle. » La force du rite dépend étroitement de l'émotion qu'il soulève. À cet égard, le chant ou la déclamation de slogans possèdent toutes les qualités requises pour forger une dynamique de groupe, pour aider à faire advenir une sensation de confraternité. Ce que de nombreux mystiques savaient depuis longtemps. Michel Poizat nous explique la dynamique psychologique qui est à l'œuvre dans ce cas. «Dans l'union, la fusion mystique des voix et des cœurs, les limites d'individuation s'abolissent : les identités individuelles s'effacent derrière l'identité du groupe ainsi constitué. [...] Cet aspect fusionnel est parfaitement perçu et décrit par saint Jean Chrysostome lorsqu'il rappelle que si les membres de la communauté sont différents d'âge, de sexe, de condition, ils ne se distinguent pas par leur chant. Car un seul et même esprit conduisant leurs voix fait retentir une seule mélodie».16 HERMÈS 43, 2005 35 Arnaud Mercier Liés aux fêtes de masse, figure toujours un rêve d'unanimité et une volonté de dépassement des ferments habituels de la conflictualité sociale ordinaire. Dans l'esprit des révolutionnaires, inspirés par Rousseau, «la fête est un acte social qui permet de supprimer les barrières entre les hommes, de rétablir le courant de fraternité entre les consciences. Au cours de la fête, l'unanimité se soude en s'extériorisant ; elle supprime les divergences d'intérêts qui font les sociétés malheureuses, elle restaure les grandes exaltations qui, jadis, aidèrent les membres du groupe à se rassembler ; elle établit la participation qui est l'essence même de toute société».17 À cet égard, les rituels acquièrent une grande importance. Leur répétition est synonyme de stabilisation. Ils montrent à tous que tout va bien, que les choses sont comme elles devraient être. Souvent les méchants, les ennemis sont châtiés, le peuple vertueux est récompensé, les serviteurs héroïques sont remerciés, l'ordre souhaité est conforme à l'ordre montré. Les rituels totalitaires ou fascistes, servent à exprimer l'idéal d'une unité profonde du peuple. Les rassemblements nient les discordances et les oppositions qui séparent les participants. L'imaginaire mis en œuvre masque les réalités sociales, notamment en donnant le sentiment d'effacer les coupures sociales, en associant chacun d'une manière quasi fusionnelle par la dépossession temporaire de soi. À Nuremberg comme dans la mise en scène fasciste, tout est fait pour développer le mythe d'une parfaite communion, symbolisée par le port d'un uni-forme, d'une même chemise noire pour tous. «Le fascisme espérait ainsi gommer l'antagonisme entre l'individu et la masse et dépasser sans toutefois l'abolir la distinction entre les classes sociales, noyant l'individu dans la communauté totalitaire et transformant la masse elle-même par Vadoption d'un style de vie qui fût la traduction concrète d'une conscience de la collectivité, mettant en place des occasions de vie resserrant les liens de la communauté, destinées donc à produire des états d'âme collectifs qui de temporaires deviendraient permanents, tout ceci par le biais de manifestations collectives constituant un enchaînement de moments de vie qui développent le collectifde V existence et en font le substrat psychologique de notre peuple [selon les mots de Mussolini lui-même].»18 À l'époque contemporaine, sous une forme moins paroxystique, le même idéal d'unité harmonieuse subsiste dans les mises en scène jouées. On songe à toutes ces fêtes dans les stades, à l'occasion de cérémonies officielles, politiques ou sportives, où chaque spectateur est appelé à devenir acteur, en déployant des drapeaux ou des morceaux de carton colorés ou dessinés, qui forment, grâce à la parfaite synchronisation de tous des figures mouvantes. L'impression d'harmonie qui se dégage d'une telle collaboration est notable. C'est ce que ressent ce journaliste singapourien lors de la fête nationale. « Quand 60000 paires de mains de diverses couleurs se dressent pour aider à déployer un drapeau géant à la taille du stade entier, on ne peut que ressentir cette métaphore parfaite de l'esprit de coopération qui a tenu ensemble cette île de divers peuples depuis 25 ans. »19 36 HERMÈS 43, 2005 Efficacité du performatif dans les rituels politiques NOTES 1. RIVIÈRE, Claude, «La ritualisation des mythes révolutionnaires», in CHALAS, Yves (dir.), Mythe et révolutions, Presses universitaires de Grenoble, 1990, p. 139. 2. WULF, Christoph, ZIRFAS, Jörg, «La pratique sociale comme rituel: perspectives du performatif», in WULF, Christoph et al., Penser les pratiques sociales comme rituels, Paris, L'Harmattan, 2004, p. 410. 3. KERTZER, David, «Rituel et symbolisme politique dans les sociétés occidentales», L'Homme, 121, XXXII (1), janvier-mars 1992, p. 80. 4. MARIN, Louis, De la représentation, Paris, Gallimard/Seuil, 1994, p. 52. 5. MARIN, Louis, De la représentation, Paris, Gallimard/Seuil, 1994, p. 60. 6. STAROBINSKI, Jean, 1789 : les emblèmes de la raison, Paris, Flammarion, 1973, p. 65. 7. ROSEMONDE, Sanson, Les 14 juillet (1789-1975). Fête et conscience nationale, Paris, Flammarion, p. 40. 8. DoiSE, Willem, MOSCOVICI, Serge, Dissensions et consensus. Une théorie générale des décisions collectives, Paris, PUF, 1992, p. 62. 9. RlSK, Hadi, «Du groupe en fusion au serment: un mode d'existence du groupe», in GoETZ, Rose, TROGNON, Alain (dir.), Llnvention du peuple, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1993, p. 134. 10. CHAMBAT, Pierre, «La messe républicaine», Traverses, n° 21-22, mai 1981, p. 199. 11. EHRENBERG, Alain, «Aimez vous les stades? Architecture de masse et mobilisation», Recherches, n° 43, 1980, p. 28. 12. CHAMBAT, Pierre, «La messe républicaine», Traverses, n° 21-22, mai 1981, p. 198. 13. DUVIGNAUD, Jean, Fêtes et civilisations, Genève, Weber, 1973, p. 171. 14. Cité in TAYLOR, Simon, «Symbol and Ritual under National Socialism», British journal of Sociology, vol. 32, n° 4, décembre 1981, p. 512. 15. GuiLBERT, Laure, Danser avec le me Reich, Bruxelles, éditions Complexe, 1999, p. 327. 16. PoiZAT, Michel, La Voix du diable. La jouissance lyrique sacrée, Paris, Métailié, 1991, p. 28. 17. DUVIGNAUD, Jean, «La fête civique», in DUMUR, Guy (dir.), Histoire des spectacles, Paris, Gallimard, 1965, p. 239. 18. GENTILE, Emilio, «Les cérémonies fascistes : le Duce et les masses», in DELOYE, Y, HAROCHE, C , IHL, O., Le Protocole ou la mise en forme de l'ordre politique, L'Harmattan, 1997, p. 289. 19. Cité in KONG, L., YEOH, B., «The construction of national identity through the production of ritual and spectacle. An analysis of national Day parades in Singapore», Political geography, vol. 16, n° 3, 1997, p. 227. HERMÈS 43, 2005 37