Bibliotheca Isiaca
I
sous la direction de
Laurent Bricault
Ouvrage publié avec le concours de l’Académie des Inscriptions et
Belles‑Lettres et du laboratoire HeRMA de l’Université de Poitiers
AUSONIUS ÉDITIONS
— Bibliotheca Isiaca I —
Bordeaux 2008
AUSONIUS
Maison de l’Archéologie
F - 33607 Pessac Cedex
http://ausonius.u-bordeaux3.fr/EditionsAusonius
CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
DIFFUSION DE BOCCARD
11 rue de Médicis
75006 Paris
http://www.deboccard.com
Directeur des Publications : Jérôme France
Secrétaire des Publications : Nathalie Tran
Graphisme de couverture : Stéphanie Vincent
©AUSONIUS 2008
ISSN : en attente
ISBN : 2-910023-99-0
Achevé d’imprimer sur les presses
de l’imprimerie Gráficas Calima, S.A.
Avda. Candina, s/n
E - 39011 Santander – Cantabria
juin 2008
Sommaire
AVANT-PROPOS .........................................................................................................................
5
Nova IsIaca
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin, Statuettes d’Isis en argent et en bronze ...........................
7
Marie-Christine Budischovsky, Anubiaca .......................................................................................
23
Giuseppina Capriotti Vittozzi, Cultes isiaques près du Mont Soracte. Kircheriana nova ............
31
Valentino Gasparini, Altaria o candelabra ? Aspetti materiali del culto di Iside illuminati
dalla testimonianza di Apuleio ..................................................................................................
39
Michel Malaise, Une statuette en bronze d’Harpocrate‑Éros aux multiples attributs ......................
49
Michel Malaise, Emblème isiaque complexe d’un signum pantheum en bronze ............................
53
Jean-Louis Podvin, Nouvelles lampes de la triade Isis ‑ Harpocrate ‑ Anubis ..................................
59
Jean-Louis Podvin & Richard Veymiers, À propos des lampes corinthiennes à motifs isiaques ....
63
Miguel John Versluys, An Unknown Nilotic Mosaic from Roman North Africa ...........................
69
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPhIqUES ..........................................................................................
71
supplémeNt au RICIS
Compléments aux inscriptions publiées .................................................................................
Inscriptions nouvelles...............................................................................................................
77
104
INDEx ........................................................................................................................................
123
chroNIque bIblIographIque 2000-2004
NOTICES BIBLIOGRAPhIqUES.................................................................................................
131
INDEx ÉPIGRAPhIqUE.............................................................................................................
231
INDEx GÉNÉRAL .......................................................................................................................
233
Avant-propos
Depuis de nombreuses années, l’éparpillement éditorial et géographique des publications relatives à la
diffusion isiaque, et plus largement aux contacts entre l’Égypte et le reste du monde gréco-romain, est devenu
une réalité avec laquelle il a fallu composer. Mais composition n’est pas synonyme de passivité. Aussi avons-nous
proposé, à l’occasion du IIIe colloque international sur les études isiaques, qui s’est tenu à Leyde au printemps 2005,
la création d’un espace qui permettrait, non pas de réunir en un seul lieu – ce serait aussi prétentieux qu’illusoire –,
les études directement consacrées aux cultes isiaques, mais de cristalliser et de recenser les nouveautés dans ce
domaine. Après mûre réflexion et bien des discussions, le choix s’est arrêté sur le lancement d’une série, la Bibliotheca
Isiaca, susceptible de devenir le nœud des publications isiaques. Le présent ouvrage inaugure la collection.
Chaque volume de la série s’organisera, sauf exception, en trois grandes parties. Dans la première, intitulée
Nova Isiaca, le lecteur trouvera un certain nombre d’études s’attachant à la publication de documents inédits ou
méconnus. Elles sont au nombre de neuf dans cette première livraison, et concernent aussi bien la petite et la
grande statuaire que les luminaires ou les nilotica. Une deuxième partie sera consacrée à l’actualisation des deux
récents corpus isiaques, épigraphique et numismatique. Une quarantaine de pages sont ainsi consacrées, dans le
présent volume, à la mise à jour bibliographique, iconographique et analytique, d’inscriptions déjà publiées dans le
Recueil des Inscriptions concernant les Cultes Isiaques, ainsi qu’à la republication d’une trentaine d’inscriptions nouvelles
portées à notre connaissance depuis 2004, date de la fin du recensement qui permit l’élaboration du RICIS. La
publication de la Sylloge Nummorum Religionis Isiacae et Sarapiacae dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres doit intervenir au cours de l’année 2008. Quelques pages seront donc dévolues, dans la Bibliotheca
Isiaca II, à la mise à jour de ce colossal répertoire numismatique, déjà riche de près de 3000 émissions différentes,
4500 si l’on ajoute la production de l’atelier d’Alexandrie. Enfin, dans le dernier tiers de l’ouvrage, prendra place
une Chronique bibliographique bâtie sur le modèle de l’Inventaire Bibliographique des Isiaca 1940‑1969 (IBIS) publié par
Jean Leclant et Gisèle Clerc dans les EPRO entre 1972 et 1991, recensant, avec un commentaire détaillé et critique,
au fur et à mesure de leur parution, les publications postérieures à 2000 touchant aux rapports entre l’Égypte et le
reste du monde gréco-romain.1 La Chronique intégrée à ce volume couvre ainsi la période 2000-2004, riche de plus
de 400 titres. Dans le prochain volume, on lira la Chronique des années 2005-2009, ainsi que les titres de la période
précédente que nous n’avons pu recenser ici pour des raisons diverses.
Il m’est très agréable, au moment où ce premier volume voit le jour, de remercier tous ceux qui ont collaboré
à la naissance de cette nouvelle aventure, qu’ils nous aient proposé des études originales pour la première partie
ou qu’ils aient collaboré à la passionnante mais lourde tâche de rédiger des dizaines de notices aussi précises que
pertinentes.
Tout aussi grand est mon plaisir de saluer ici nos collègues bordelais, maîtres d’œuvre des éditions Ausonius,
qui ont accepté avec enthousiasme d’accueillir en leur sein cette nouvelle série, et d’avoir fait de notre manuscrit,
grâce à tant de roborative compétence, un volume aussi agréable à consulter. Cette publication fut rendue possible
par l’aide financière que nous ont apportée l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et l’équipe HeRMA de
l’Université de Poitiers, et le soutien si important que nous manifestèrent les Professeurs Jean Leclant, Secrétaire
perpétuel de l’Académie, et Pascale Ballet, directrice du laboratoire HeRMA. Qu’ils en soient bien chaleureusement
remerciés.
Laurent BRICAULT
1/ La suite de l’IBIS, couvrant la période 1970-2000, et rédigée en français par une équipe internationale est actuellement en voie
d’achèvement et devrait être mise progressivement en ligne dans les mois à venir sur le site web du Journal électronique sur les études isiaques :
www.etudes-isiaques.fr.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 7-21
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
(Université de Poitiers/Université du littoral côte d’Opale)
Dans une précédente étude, nous avions eu
l’occasion de présenter six bronzes égyptiens de Basse
Époque et de la période gréco-romaine conservés dans
une collection privée. Nous y soulignions combien ils
témoignaient de la religiosité de ces temps1.
Les musées possèdent en quantité de telles
statuettes. Si elles ne sont pas toujours, loin s’en faut,
présentées au grand public, elles n’en demeurent pas
moins accessibles aux chercheurs et sont progressivement
publiées au gré des études ou des expositions. Les
collectionneurs privés s’y intéressent également, et cela
explique leur présence dans de nombreux catalogues de
vente, qu’ils soient sur papier ou électroniques. Or, pour
un objet, entrer dans une collection privée peut signifier
disparaître pour des décennies, voire définitivement.
C’est la raison pour laquelle il nous a paru opportun de
publier ici une trentaine de statuettes d’Isis passées ces
dernières années dans le commerce d’art, afin de mettre à
disposition des chercheurs des comparanda indispensables
à tout corpus même si, dans le cas présent, nous ne
disposons presque jamais du contexte de découverte2,
ce qui est regrettable dans la mesure où la réception
et l’interprétation des images sont conditionnées
entre autres par leur cadre topographique, leur statut
institutionnel et par les moments rituels ou liturgiques
au cours desquels elles sont censées intervenir. C’est
en contexte cultuel que les images délivrent certaines
des clés du discours religieux, constituant en ellesmêmes une modalité spécifique de l’expérience du
sacré, complémentaire, mais éventuellement dissociable
des autres modalités cultuelles. Rapporter l’image à la
situation cultuelle, c’est aussi mettre l’accent sur la
variabilité d’un discours religieux toujours produit au sein
d’une interaction complexe : une même image, dans une
même situation rituelle, peut nourrir des représentations
plus ou moins savantes, plus ou moins autonomes3.
Cependant, l’image, qu’elle soit en contexte cultuel ou
non, avant de figurer quoi que ce soit et d’être investie de
sens, est d’abord un objet, qui invite à s’interroger sur les
ateliers qui le fabriquent, sur les rythmes de production
1/ Podvin & Schwentzel 2003.
2/ La statuette n° IF1.1 provient du Yémen (infra p. 10) et la n°
IF3.2 (infra p. 13), est originaire d’Arykanda, en Lycie.
3/ Sur ces questions, cf. Bonnet et al. 2006.
et les typologies, locales ou génériques, mais aussi sur
le rôle des commanditaires (sanctuaires, cités, donateurs
privés) dans la production de ces images.
Au même titre que d’autres objets de dimensions
modestes (gemmes, lampes4 ou monnaies5), la petite
statuaire a constitué un vecteur commode de diffusion
des images qui accompagnèrent (et parfois précédèrent
ou suivirent) le développement des cultes isiaques hors
d’Égypte, véhiculant une iconographie multiple dans
tout le bassin méditerranéen. Il suffit de parcourir
les pages du récent atlas des cultes isiaques pour s’en
convaincre6.
Plus encore que sur ses terres d’origines, c’est hors
de la vallée du Nil que le polymorphisme d’Isis apparaît
le plus riche, comme V. Tran tam Tinh l’a bien mis en
évidence dans l’article du LIMC consacré à la déesse7, et
comme les objets que nous présentons maintenant vont
le souligner encore.
I. ISIS-FORTUNA
Les images d’Isis les plus fréquemment attestées
dans la petite statuaire de bronze et d’argent, et notre
échantillon ne déroge pas à cette statistique, figurent une
femme entièrement hellénisée dans sa posture comme
par son vêtement, quoique généralement coiffée du
basileion, c’est-à-dire de deux cornes de vache, lyriformes,
encadrant un disque solaire de petite taille surmonté de
deux hautes plumes, coiffe à la base de laquelle s’ajoute
parfois le disque solaire. Deux attributs la caractérisent :
de la main droite, elle tient un gouvernail, tandis qu’une
corne d’abondance court sur son bras gauche8. Il est
traditionnel de désigner ce type iconographique du
4/ Podvin 2004.
5/ Bricault 2008.
6/ Bricault 2001.
7/ Bonne mise au point chez Dunand 2000. Sur l’iconographie
de la déesse, voir Tran tam Tinh 1990a.
8/ Ce type iconographique se retrouve sur des gemmes,
des peintures, mais jamais sur des monnaies, des lampes ou des basreliefs.
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
nom d’Isis-Tychè9 ou, le plus souvent, d’Isis-Fortuna10.
Pourtant, une telle dénomination pose problème11.
Nous ne connaissons jusqu’à présent aucun document
associant une telle image au nom en question. La seule
représentation d’“Isis-Fortuna” accompagnée d’une
inscription qui pourrait faire office de légende est une
statuette de bronze ayant fait partie de la collection
De Clercq, dont la provenance déclarée est le port
de Balanea, l’actuelle Banjas, sur la côte syrienne. Elle
représente une divinité féminine debout, vêtue d’un
long chiton et d’un himation, coiffée d’un calathos, tenant
de la gauche une corne d’abondance et de la droite un
objet disparu qui ne pouvait être qu’un gouvernail, c’està-dire, pour reprendre la formule de Tran tam Tinh, une
image de “Fortuna sans aucune caractéristique isiaque”.
Sur la base supportant la statuette se lit une courte
inscription : Esij Far…a12. Nous avons montré ailleurs
que ce type de représentation pouvait en fait renvoyer
aussi bien à Isis Fortune qu’à Isis marine13. Sans doute
serait-il plus raisonnable de faire de ces représentations
des images d’Isis secourable, sans lui accoler quelque
autre nom divin que ce soit. Toutefois, pour ne pas
ajouter à la confusion, nous conserverons dans les pages
qui suivent la dénomination traditionnelle et suivrons
la classification proposée par V. Tran tam Tinh pour ce
type de représentation14 :
I.-F. vêtue du chiton et de l’himation avec nœud
isiaque (IF1) ;
I.-F. vêtue du chiton et de l’himation sans nœud
isiaque (IF2) ;
I.-F. vêtue d’un chiton serré laissant le sein gauche
nu et drapée de l’himation (IF3) ;
I.-F. vêtue du chiton et de l’himation qui descend
de l’épaule droite (IF4) ;
I.-F. vêtue d’une draperie couvrant seulement
l’épaule gauche et la jambe droite (IF5).
À cette classification, nous ajouterons un sixième
sous-ensemble (catalogué IF0), non retenu ou inconnu
de Tran tam Tinh, illustré nous semble-t-il par trois
statuettes en argent qui figurent une Isis seulement
vêtue du chiton. Nous commençons par elles.
9/ Plusieurs inscriptions nomment la déesse Isitychè :
RICIS 503/0602 (à Praeneste), où il est précisément question d’une
statue de la déesse déposée dans le pronaos du temple de la Fortuna
Primigenia ; RICIS 504/0216 (à Pompéi), où un graffite nomme
E„sitÚch sèzousa ; RICIS 501/0139 (à Rome), pour une dédicace à
la Qe´ ™phkÒJ 'IsitÚcV ; RICIS 515/1001 (à Mama en Vénétie), pour
la dédicace d’un certain Eros (sans doute un esclave) à E„sitÚch ;
RICIS 113/0216 (à Dion en Macédoine), pour une dédicace à Isitychè
provenant du temple de la déesse (du même nom ?) ; RICIS 114/1902
(à Neine en Macédoine), pour un autel provenant d’un sanctuaire avec
dédicace 'IstÚcV.
10/ Sur cet aspect de la déesse, Sfameni
Sfameni Gasparro
Gasparro 1997.
1997.
11/ Cf. Bricault 2006b.
12/ RICIS 402/0501 ; cf. Bricault 2006b, 82.
13/ Bricault 2006b, 80-86.
14/ Tran tam Tinh 1990a, 784 : “sauf indication contraire,
elle est toujours coiffée du basileion et tient le gouvernail dans la main
droite et une corne d’abondance dans la main gauche”.
IF0.1. Isis-Fortuna en argent (fig. 1)15
Cette petite statuette de 6,5 cm présente la
déesse debout, qui tient de l’avant-bras gauche tendu
vers l’avant une corne d’abondance incurvée et, de la
main droite, un gouvernail. Elle est posée sur un socle
ovale. La déesse est vêtue d’un chiton à encolure en V et
porte, sur la tête, un basileion déformé. Ses cheveux sont
relevés en bandeaux.
IF0.2. Isis-Fortuna en argent (fig. 2)16
De plus petite taille que la précédente (4,7 cm),
la déesse est également debout sur un petit socle
rectangulaire. Elle tient de la main gauche une corne
d’abondance de petite taille, ici aussi très arrondie, d’où
émergent des fruits, et de la main droite un gouvernail.
Sur la tête, elle porte sur un diadème un petit calathos
surmonté d’une coiffure fragmentaire où l’on distingue
ce qui paraît être un croissant lunaire. Ses cheveux sont
longs et forment les boucles dites libyques17 sur les
épaules. La déesse porte le chiton mais pas d’himation.
IF0.3. Isis-Fortuna en argent (fig. 3)18
Les cheveux de cette figurine de 11,9 cm sont
relevés en bandeaux. Au-dessus de la tête, se dresse le
basileion. La déesse, vêtue d’un simple chiton à encolure
en V, a le buste légèrement penché en avant. Un
resserrement sous la taille semble souligner la rondeur
de son ventre, proéminent. Du bras droit allongé, elle
tient le gouvernail entier, dont l’extrémité inférieure
adhère à la tunique. Le bras gauche, plié, est cassé au
niveau de l’avant-bras, ce qui explique l’absence de corne
d’abondance.
Outre la valeur intrinsèque du métal, faut-il
attribuer à l’argent une dimension plus proprement
religieuse ? Cela n’est pas impossible. Dans sa description
de la cérémonie de l’ouverture de la navigation, qui se
déroule en mars, Apulée écrit qu’elle se terminait dans la
liesse populaire et que les participants venaient baiser les
pieds de la statue en argent de la déesse, posée en haut
des marches du temple19. Sa taille n’est malheureusement
pas précisée, mais il est très probable qu’elle était bien
supérieure à celle de nos exemplaires.
15/ Catalogue Gorny & Mosch 128, Munich 13 décembre 2003,
Kunst der Antike, p. 78, n° 337.
16/ Catalogue Gorny & Mosch 132, Munich
ch 16 juin 2004, Kunst
der Antike, p. 100, n° 293. Le sens des attributs est inversé dans la
description de l’objet.
17/ Schwentzel 2000, 21-33.
18/ Catalogue Münzenhandlung G. Hirsch Nachfolger,
241, Munich 20-22 septembre 2005, pl. LXVII, n°1751, Antiken.
Prekolumbische Kunst.
19/ Apulée, Métam., XI, 17, 4.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
Fig. 1.
Fig. 2.
Fig. 4.
Fig. 3.
10
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
IF1. Isis-Fortuna vêtue du chiton et de l’himation
avec nœud isiaque
IF1.1. Isis-Fortuna en bronze coiffée d’un calathos
(fig. 4)
La statuette, provenant du Yémen, mesure 22 cm
et elle est d’une excellente qualité20. Figurée debout, la
déesse est placée sur une haute base circulaire sur laquelle,
d’après le catalogue de vente, court une inscription sudarabique21. Elle porte le chiton et l’himation noué entre les
seins, ce qui l’identifie à Isis22. Sa chevelure, remontée
en bandeaux surmontés d’un diadème, laisse courir huit
longues boucles sur les épaules. Tant le gouvernail que
la corne d’abondance, qui devait être rapportée, ont
disparu. La déesse est coiffée d’un calathos et non du
basileion, ce qui est assez rare23. L’inscription permettrait
de la dater du Ier siècle p.C.
(fig. 5)
IF1.2. Isis-Fortuna en bronze coiffée d’un basileion
Cette pièce vendue chez Christie’s24 est, ici
encore, d’une grande qualité. D’une hauteur de 19,1 cm,
le bronze est dépourvu de bras, ce qui nuit a priori à
son identification. Sur les cheveux séparés par une raie
centrale et qui se terminent en anglaises sur les épaules,
la figure féminine porte un diadème rehaussé d’un
haut basileion, ce qui l’identifie à Isis. Les cornes sont
finement ouvragées et les plumes délicatement incisées.
La tête est résolument tendue vers la droite, comme
il est de coutume pour les Isis-Fortuna. Le chiton est
organisé en plis fins, qui contrastent avec le traitement
plus lourd de l’himation. Le nœud isiaque est positionné
sur le sein droit, et les franges du manteau courent sur
le buste. Les pieds, avec des sandales, apparaissent sous
les vêtements. Il est hautement probable que les bras
tenaient les attributs caractéristiques des Isis-Fortuna,
le gouvernail et la corne d’abondance.
IF2. Isis-Fortuna vêtue du chiton et de l’himation
sans nœud isiaque
IF2.1. Isis-Fortuna en argent (fig. 6)25
Avec cet objet en argent, nous retrouvons des
dimensions beaucoup plus petites (5 cm ; 13 gr.). La
déesse tient une corne d’abondance d’où débordent
des grappes de fruits. Son basileion est particulièrement
travaillé : au-dessus d’un croissant, il comporte les cornes
lyriformes, le disque solaire et les hautes plumes. Le
manteau est drapé de façon complexe et se termine sur
le bras gauche, celui qui tient la cornucopia. Le gouvernail
est cassé, à l’instar de la main droite qui le tenait. On
remarque cependant son extrémité inférieure, au niveau
du socle rectangulaire.
IF2.2. Isis-Fortuna en bronze (fig. 7)26
Quoiqu’en bronze, cette statuette n’est guère
plus grande que celles en argent puisqu’elle ne mesure
que 9 cm avec le socle cylindrique. Le basileion est ici
clairement identifiable. Le gouvernail est abîmé dans
son milieu, mais la partie inférieure et la position du
bras droit ne laissent aucun doute sur l’interprétation.
La corne d’abondance a disparu du côté gauche. Le
manteau, roulé, passe horizontalement sous la ceinture
haute de la déesse pour rejoindre son bras gauche.
IF2.3. Isis-Fortuna en bronze (fig. 8)27
Cette statuette dépourvue de socle, haute de
11,5 cm, est très proche de la précédente. Le bras droit,
baissé, devait tenir le gouvernail, mais il est cassé au
niveau du coude. En revanche, le gauche tient une corne
d’abondance richement pourvue. Le basileion, dont
le disque s’orne d’une croix28, est finement ouvragé à
l’instar de l’ensemble de la statuette.
IF2.4. Isis-Fortuna en bronze (fig. �)29
Cette statuette de 6,5 cm, à l’exception du
sommet du basileion, est intacte. Le gouvernail est
tenu fermement de la main droite, tandis que la corne
d’abondance est posée sur une colonnette. Comme pour
la précédente statuette, le disque du basileion est incisé
d’une croix. Par comparaison avec d’autres exemplaires
20/ Sa qualité n’a rien à voir avec celle de nombreuses
statuettes de petite taille trouvées en Italie : cf. par exemple le
catalogue Iside. Il mito, il mistero, la magia
magia, Milan 1997, V.151 et 152 p.
491, pour deux bronzes de Chieti ; Ibid, III.23, p. 109 ; Manera &
Mazza 2001, 83-85, n° 48-50, pour trois autres de la collection Betti.
21/ Nous n’avons hélas pu déchiffrer l’inscription mentionnée
dans le catalogue de la galerie Barakat sur la photographie aimablement
fournie par M. F. Barakat. Elle est signalée dans le RICIS n°
404/0701.
22/ L’étude de Lichocka 1997 n’apporte pas grand-chose à la
détermination précise du type.
23/ Publiant en 1998 une statuette du même type, découverte
en Alsace, G. Clerc cite dans son étude plusieurs autres trouvailles
présentant la même particularité. On ajoutera à sa liste une statuette
vendue chez Sotheby’s : Sotheby’s New York, 17 décembre 1996, n° 77.
24/ Vente Christie’s du 16 juin 2006, p. 174, n° 233.
25/ Vendue sur le site Ebay en 2006.
26/ Catalogue Gorny & Mosch, 119, Munich 16 octobre 2002,
Kunstobjekte der Antike, p. 65, n° 3321. La même a été ensuite en vente
sur le site Ebay.
27/ Catalogue Gorny & Mosch, 137, Munich 15 décembre 2004,
Kunst der Antike, p. 49, n° 153.
28/ Sur la signification stellaire (solaire ou lunaire) de ces
croix, cf. Malaise 1976, p. 234-235.
29/ Catalogue Münzenhandlung G. Hirsch Nachfolger, 241,
Munich 20-22 septembre 2005, pl. XXVI, n° 879, repris dans le
catalogue 248 de la même maison, Antiken, 6 février 2007, pl. XXIV,
n° 274.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
Fig. 6
Fig. 5.
Fig. 7.
11
12
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
Fig. .
Fig. .
Fig. 10.
Fig. 11.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
très semblables, on peut émettre l’hypothèse d’une
production rhénane30.
IF2.5. Isis-Fortuna en argent (fig. 10)31
Très proche du précédent, cet exemplaire de 9 cm
présente une Isis au haut basileion, qui tient un gouvernail,
complet, de la droite et appuie la main gauche sur une
colonnette. Seule l’extrémité inférieure de la cornucopia
subsiste, toute la partie au-dessus du petit pilier ayant
disparu. Ici encore, le disque du basileion est frappé
d’une croix.
IF2.6. Isis-Fortuna en bronze (fig. 11)32
Haut de 14 cm, ce petit bronze est de belle
facture. La déesse est placée sur une base cylindrique ;
du côté droit, elle tient le gouvernail qui, rabattu devant
elle, semble se mêler au manteau et, du côté gauche, la
corne d’abondance. Le basileion est, comme souvent,
détérioré dans sa partie sommitale.
IF2.7. Isis-Fortuna en bronze (fig. 12)33
D’une hauteur de 10 cm, cette statuette présente
l’avantage d’être complète, à l’exception de la partie
supérieure du basileion. La déesse ne regarde pas devant
elle, mais tourne entièrement la tête du côté droit,
celui du gouvernail. Le chiton est largement couvert par
l’himation qui retombe en pointe vers le pied gauche et
offre un subtil drapé sous le même bras.
IF2.8. Isis-Fortuna en bronze (fig. 13)34
Cet exemplaire de grande taille (20 cm), en fonte
creuse et de patine verte, est de très belle facture. Le
basileion est, une fois de plus, cassé à son sommet. Les
attributs (gouvernail et corne d’abondance), autrefois
rapportés, sont absents, mais la position des bras ne
laisse aucune ambiguïté sur leur nature. Le chiton est
noué haut sous les seins sans qu’on puisse considérer
qu’il s’agit du nœud isiaque caractéristique. La tête d’Isis
semble plus petite qu’elle ne le devrait. Les cheveux de
la déesse sont coiffés en bandeaux ramenés sur l’avant,
mais les mèches libyques courent sur les épaules. Le
30/ Comparer avec un exemplaire de Cologne, conservé
au musée de Bonn, qui paraît issu d’un même prototype : Grimm
1969, 147, n° 29, pl. 25.5 ; Tran tam Tinh 1990a, 784 et 520, n° 305 b la
classe parmi les statuettes avec nœud isiaque, ce qui semble inexact.
Mentionnons un autre exemple, assez proche, aux Pays-Bas : Willems
& Clarysse, Les Empereurs du Nil, traduit du néerlandais par R. Preys,
Louvain 2000, 318, n° 261 ; voir aussi, pour un exemplaire d’Aquilée,
Budischovsky 1977, Aq 56, pl. 73a.
31/ Vente Kohn du 04 août 2006, lot n° 179.
32/ Catalogue Gorny & Mosch 150, Munich 11 juillet 2006,
Kunst der Antike, p. 128, n° 339.
33/ Catalogue Gorny & Mosch 128, Munich 13 décembre 2003,
Kunst der Antike, p. 69, n° 282.
34/ Catalogue Gorny & Mosch 132, Munich 16 juin 2004, Kunst
der Antike, p. 67, n° 176 ; remise en vente dans le catalogue Gorny &
Mosch 150, Munich 11 juillet 2006, p. 21, n° 15.
13
basileion, dont la partie inférieure semble être constituée
de deux épis plutôt que du croissant lunaire, repose sur
un diadème.
IF2.�. Isis-Fortuna en bronze (fig. 14)35
La statuette, complète, haute de 6,2 cm, est d’une
qualité médiocre. Ici encore, la déesse porte un diadème
en plus du basileion et regarde du côté du gouvernail.
L’himation est large et remonte sur le bras gauche.
IF2.10. Isis-Fortuna en bronze (fig. 15)36
Cette statuette, d’un style assez fruste, serait
d’origine syrienne d’après le catalogue. Haute de 8,5 cm,
elle pèse 91,7 grammes. Le gouvernail a disparu. La corne
d’abondance est de grande taille puisque les fruits qui
en ressortent sont aussi volumineux que la tête d’Isis.
Comme pour la précédente, l’himation remonte de la
droite vers le bras gauche.
IF3. Isis-Fortuna vêtue d’un chiton serré laissant
le sein gauche nu et drapée de l’himation
IF3.1. Isis-Fortuna en bronze (fig. 16)37
La statuette, haute de 9,5 cm, est malheureusement
amputée au niveau des bras : le gauche est cassé au niveau
supérieur, ce qui ne permet pas de vérifier la présence
d’une corne d’abondance, généralement détachée
du corps sur ce type de modèle. Le droit est cassé au
poignet, mais l’extrémité inférieure du gouvernail
est bien figurée. Isis est vêtue d’un chiton serré sous la
poitrine et elle porte un himation ramené sur le bras
gauche.
IF3.2. Isis-Fortuna en bronze d’Arykanda (fig. 17)38
Cette statuette, dont la taille ne nous est pas
connue, a été retrouvée sur le territoire d’Arykanda, en
Lycie, une région pour laquelle les témoignages isiaques
sont assez rares39. Elle est cassée au niveau du cou, mais
les deux morceaux sont conservés. Le visage, aux traits
lourds, manque de finesse. Le basileion est caractérisé par
35/ Münzenhandlung G. Hirsch Nachfolger, 207, Munich 16
février 2000, Antiken, p. 16, n° 319, où la statuette est identifiée comme
une Fortuna.
36/ Münzen Auktion Schenk, 82, Essen 14-15 novembre 2001, p.
25, n° 594.
37/ Münzenhandlung G. Hirsch Nachfolger, 248, Antiken, Munich
6 février 2007, pl. XXIII, n° 272.
38/ Elle est publiée dans un petit guide local turc par C.
Bayburluoğlu, Arykanda, 2003, p. 64, sans plus de précisions.
39/ Cf. Parlasca 1993 et Delrieux 2008. Rares sont les petits
bronzes d’Isis actuellement connus pour l’Asie Mineure. Outre Tran
tam Tinh 1990a, 785 et 521-522, n° 312 a et b (Laodicée du Lycos et
Nicomédie), on ajoutera Feugère & Lafli 2006, 44, n° 63, pour une IsisFortuna (le n° 64 n’est pas une Isis-Fortuna, mais une Fortuna simple).
La femme assise sur un rocher, considérée comme une personnification
de la Cilicie (n° 52), est en fait une Isis dolente. Ces deux bronzes sont
de Tarse. Des terres cuites d’Isis sont également attestées en Asie
mineure : cf. Podvin (à paraître).
14
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
Fig. 12.
Fig. 13.
Fig. 14.
Fig. 15.
Fig. 16.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
15
Fig. 17.
Fig. 1.
Fig. 20.
Fig. 1.
16
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
deux larges cornes incisées et un disque solaire marqué
d’une croix. La corne d’abondance est cassée, alors
que le bras gauche subsiste. Le droit est, en revanche,
brisé, mais cela n’empêche pas de savoir qu’il tenait un
gouvernail dont on reconnaît la partie inférieure.
2. ISIS-APhRODITE
Les liens anciens entre Isis et Aphrodite puisent
leurs racines dans un certain nombre de prérogatives
communes. Toutes deux sont des déesses d’une nature
éminemment érotique, intimement liée à l’amour, à la
beauté et à la féminité ; toutes deux sont, dès le début
de l’époque hellénistique pour Isis, bien avant pour
Aphrodite, des divinités marines40, bientôt liées à la
personne de la souveraine lagide, à commencer par
Arsinoé II. De nombreuses représentations figurées, bien
attestées dans la petite et moyenne statuaire sans doute
dès le IIIe siècle a.C., précisent cette identification en
combinant un certain nombre d’unités iconographiques
propres à l’une et à l’autre.
Ce type de représentation d’Isis-Aphrodite paraît
caractéristique de l’espace syro-égyptien41.
IA1. Isis-Aphrodite en bronze (fig. 18)42
La première statue, haute de 45 cm43, qui
proviendrait de Basse-Égypte, est en bronze moulé selon
la méthode de la cire fondue et figure la déesse nue, la
jambe droite avancée supportant son poids, la jambe
gauche légèrement en retrait et s’appuyant sur la pointe
du pied pour mieux suggérer l’attitude de la marche,
selon l’attitude de la célèbre Aphrodite de Cnide due à
Praxitèle. Elle tend le bras droit, légèrement plié et orné
d’un bracelet, vers l’avant. Le bras gauche adopterait
la même position, que l’on peut déduire d’exemplaires
similaires44, s’il n’était cassé. Ces mêmes comparanda
suggèrent qu’elle tenait des attributs aujourd’hui
disparus : du côté gauche, c’était probablement une fleur
40/ Bricault 2006a, 28-31.
41/ Selon Jentel 1981, 152, les statuettes dont la provenance
est connue seraient toutes originaires de Basse-Égypte ; cf. cependant
Rey-Coquais 1974, pour des petits bronzes de la région de Tartous
montrant l’image syncrétiste d’Isis-Aphrodite, qui conserve la nudité
de la déesse grecque, à laquelle s’ajoute une coiffure égyptienne, ainsi
que de nombreux autres bronzes cités par Williams 1979, 95-96. En
fait, les statuettes ont pu être produites en Égypte puis exportées vers
la Syrie. L’étude approfondie de ce type reste à faire.
42/ Elle figurait sur le site Internet de la galerie Barakat, à
Beverly Hills, n° X.0082. Nous remercions M. Fayez Barakat de nous
avoir aimablement autorisé à la publier.
43/ Jentel 1981 signale que ces statuettes mesurent entre 40 et
60 cm. Cf. également Williams 1979, qui livre l’étude la plus complète
à ce jour sur ce type.
44/ Voir par exemple le catalogue Fortuna Fine Arts. Beloved by
Time. Four Millenia of Ancient Art,
Art New York, 2000, p. 86, n° 139, pour
une petite statue d’Isis-Aphrodite de 69,5 cm avec le socle, une pièce
du Musée égyptien de Berlin : Roeder 1956, 260, �� 315e et pl. 37f, ou
encore une statuette du Musée de Brooklyn : The Brooklyn Museum,
Late Egyptian and Coptic Art. An Introduction to the Collections in The
Brooklyn Museum, Brooklyn 1943, pl. 24.
de lotus d’où émergeait le jeune Harpocrate ; du côté
droit, ce pouvait être un miroir45. Sur la tête, la déesse
porte une imposante couronne à palmettes, encadrant
un basileion central, le tout posé au-dessus d’un diadème
orné d’un uræus. Deux mèches bouclées courent sur les
épaules. Les yeux étaient à l’origine en pierres incrustées.
Son cou est orné d’un collier aux multiples pendentifs,
dont l’amulette centrale est hélas difficile à distinguer.
Ses pieds sont chaussés de sandales lacées assez haut.
IA2. Isis-Aphrodite en bronze (fig. 1�)
Ce deuxième exemplaire46 est de taille plus
réduite puisqu’il ne mesure que 22,7 cm. Le bras gauche
de la déesse est baissé ; il semble ne rien tenir. Le droit,
qui brandit un objet indistinct47, est plié. Toujours nue et
massive, Isis est coiffée d’un diadème à quatre palmettes
qui encadrent un basileion bien conservé48. Elle ne porte
pas de collier.
IA3. Isis-Aphrodite en bronze, coiffée d’un vautour
accouvé (fig. 20)49
Cette statuette, haute de 21 cm, est
particulièrement bien conservée. Isis-Aphrodite nue,
déhanchée, a sur la tête un vautour accouvé hérité de
rapprochements anciens entre Hathor et Mout50,
mais aussi le basileion, placé pour sa part au sommet
du crâne et qui se termine en pointe. Le bras gauche,
dont le poignet s’orne d’un bracelet saillant, est plié.
Dans sa paume gauche, la déesse tient une sphère, peutêtre une pomme51, comme sur un exemplaire similaire
mais dépourvu de socle, acheté au Caire et conservé à
Berlin52. Notre statuette, complète, a conservé ce qui se
trouvait dans la main droite, à savoir une couronne. À
l’instar d’un bronze très proche du British Museum, elle
est debout sur un piédestal en forme de U dont la partie
45/ Comparer avec Tran tam Tinh 1990a, n° 249, V.1, p. 779780 et V.2, p. 516-517. Voir aussi Jentel 1984, n° 85, II.1, p. 158 et II.2, pl.
162, et Williams 1979, pl. X. Une statuette qui a conservé Harpocrate
dans sa fleur de lotus se trouve au Musée de Cologne : cf. Arslan 1997,
109, III.23 ; Roeder 1956, 260, �� 315d et pl. 37h.
46/ Catalogue Art of the Ancient World, Royal‑Athena Galleries,
XI, janvier 2000, p. 26 n° 51. Nous remercions M. F. Williamson
on Price
Price
directeur associé des Royal-Athena Galleries, à New-York, de nous
avoir autorisés à la publier.
47/ Comparer avec un bronze conservé à Madrid (n° inv.
2084), où la déesse a également le bras gauche baissé et le droit plié, et
tient un bandeau qui pourrait être un strophion : Iside, p. 112, III.28.
48/ On peut rapprocher cet exemplaire d’une statuette de
Syrie, haute de 29,6 cm avec le socle : Au pays de Baal et d’Astarté. 10 000
ans d’art en Syrie, Paris 1983, p. 236, n° 269.
49/ Vente Sotheby’s du 30 novembre 2005, lot 69.
50/ Malaise 1976, 216.
51/ Allusion à Pâris qui attribua la pomme de discorde
destinée “à la plus belle” à Aphrodite, ce qui courrouça les autres
déesses et contribua à la guerre de Troie.
52/ Roeder 1956, 259, �� 315b et pl. 38c.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
centrale est occupée par un escalier à cinq marches53, qui
suggère une origine syrienne.
IA4. Isis-Aphrodite en bronze, coiffée d’un vautour
accouvé (fig. 21)54
Haute en l’état de 33 cm, cette statuette figure
une déesse nue, au déhanchement caractéristique. Une
cassure au niveau des mollets l’a privée de ses pieds. Les
bras, qui avaient été réalisés à part, manquent également.
Seul le bras gauche, d’après la cassure, était baissé. La
déesse est coiffée d’un diadème composé d’un vautour et
d’une fleur de lotus ; ses cheveux forment des anglaises
qui courent sur les épaules. Il est vraisemblable qu’un
basileion, disparu, était placé sur la fleur de lotus ainsi
posée au sommet du crâne. À la différence de la plupart
des statuettes d’Isis-Aphrodite55, plutôt massives,
on remarquera le caractère svelte de la déesse, ce qui
l’apparente davantage aux représentations de la seule
Aphrodite56.
IA5. Isis-Aphrodite pudique, coiffée d’un vautour
accouvé, en bronze (fig. 22)57
Cette statuette, haute de 36,8 cm, nous montre
cette fois une Isis-Aphrodite dite pudique car vêtue d’un
chiton que Tran tam Tinh considère comme collant, ce
que ne valident pas les nombreux plis du vêtement de
notre exemplaire. Elle est coiffée d’un vautour accouvé
surmonté d’un haut basileion. Les yeux levés, la déesse
regarde vers sa gauche. Sa main gauche semble tenir le
vêtement devant l’aine droite, alors que, de la dextre, elle
tient le chiton devant sa poitrine, en un geste cherchant
à voiler pudiquement les attributs de sa féminité58. Son
épaule gauche est dénudée.
53/ BM 134 875, de 22 cm : Tran tam Tinh 1990a, 780 et 517,
n° 252e ; le déhanchement de la statuette du British Museum est
différent, et l’escalier ne compte que quatre marches. Ce type de socle,
visible sur un exemplaire d’Isis-Aphrodite conservé à Damas (Amiet et
al. 1983, 235), apparaît également sur des représentations d’Aphrodite
(et non Isis-Aphrodite) découvertes en Syrie : Jentel 1984, 159-160,
164, n° 112 et 124. On ajoutera un bronze vendu chez Christie’s le 25
avril 2001, p. 62, n° 97, qui serait Arsinoé II en Isis-Aphrodite d’après
Antonovich 1996, p. 234 et 406.
54/ Catalogue Gorny & Mosch 140, Munich 21 juin 2005, Kunst
der Antike, p. 47, n° 103.
55/ Tran tam Tinh 1990a, 780 et 517, n° 252.
56/ Comparer une statuette de Damas : Zouhdi 1976, 89, fig.
27.
57/ Lot 501 de la vente 1466 (9 juin 2004) de Christie’s : The
Morven Collection of Ancient Art.
58/ On pourra la comparer avec les bronzes mentionnés par
Tran tam Tinh 1990a, 780, n° 255 ; voir aussi Jentel 1981, 153-154, pl. IV
et V, notamment pour un parallèle saisissant conservé au Louvre sous
le n° Br 4415, et qui provient d’Amrith, en Phénicie (pl. V.2). Voir enfin
une Isis-Aphrodite pudique dans Grimal et al. 1998, 167 n° 114, trouvée
à Saïs et conservée au musée de Tanta sous le n° 3377.
17
3. ISIS MARChANT, TENANT UN URæUS
IM1. Isis marchant, brandissant un uræus
(fig. 23)59
Sur ce bronze, Isis est présentée dans l’attitude de
la marche. Elle est vêtue d’un chiton et d’un himation, ce
dernier formant le nœud isiaque. Le bras gauche est collé
le long du corps alors que le droit, tendu en avant, tient
fermement un uræus coiffé d’un disque solaire60. Afin
d’améliorer la tenue du serpent qui offre un angle droit
avec le bras, un soutien oblique relie sa partie supérieure
à l’avant bras, comme sur un exemplaire étudié par G.
Roeder61. Sur la tête, la déesse porte un vautour accouvé
surmonté d’un basileion. Le style est hiératique et laisse à
penser que ce bronze de 13 cm, à patine rouge marron, a
été réalisé en Égypte ptolémaïque.
4. ISIS-ThERMOUThIS
Dans l’Égypte ptolémaïque, Thermouthis,
nom grec de la déesse des moissons Renenoutet, est
identifiée à Isis, notamment à Narmouthis, au Fayoum.
Dispensatrice de la fertilité, elle est alors représentée
sous la forme d’un serpent à tête humaine, coiffé du
basileion62. Ce modèle est surtout présent en Égypte, sur
des terres cuites.
IT1. Buste d’Isis-Thermouthis en bronze
(fig. 24)63
La déesse, qui présente un visage assez lourd, est
coiffée d’un diadème surmonté du basileion, tandis que
deux anglaises, assez droites, tombent sur ses épaules. Un
collier orne son cou. Les seins sont bien mis en évidence,
et elle est dépourvue de bras, comme c’est habituel sur
ce type de représentation. Le bronze, cassé au niveau
de l’estomac, qui mesure en l’état 10,5 cm, devait se
compléter par une queue de serpent, identifiant la déesse
à Isis-Thermouthis. Il semble possible d’envisager une
origine égyptienne pour cet objet.
IT2. Buste d’Isis-Thermouthis en argent
(fig. 25)64
Cette petite pièce en argent de 8,3 cm figure Isis
sous la forme d’un uræus. On reconnaît parfaitement
les écailles du serpent qui commencent au-dessous des
seins. Le style est plus hellénisé que sur l’exemplaire
59/ Catalogue Gorny & Mosch 158, Munich 22 juin 2007, Kunst
der Antike, p. 192, n° 524
60/ Ce type a été identifié par Tran tam Tinh 1990a, 765 et
502, n° 15, qui omet de parler du vautour.
61/ Roeder 1956, 262 et pl. 38 i.
62/ Sur cette divinité, cf. Deschênes 1978 et 1980.
63/ Catalogue Gorny & Mosch 111, Munich 16 octobre 2001,
Kunstobjekte der Antike, p. 78, n° 3296.
64/ Catalogue Art of the Ancient World, Royal‑Athena Galleries,
IX, janvier 1997, p. 48 n° 189.
1
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
Fig. 21.
Fig. 22.
Fig. 24.
Fig. 23.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
1
Fig. 27.
Fig. 25.
Fig. 26.
20
Laurent Bricault & Jean-Louis Podvin
précédent. On peut le rapprocher d’un exemplaire
retrouvé à Cyzique65, où Isis-Thermouthis est en
compagnie de Sarapis, la partie inférieure de leurs corps
étant mêlée en un nœud.
5. ISIS ET hARPOCRATE
IH1. Isis et Harpocrate en bronze (fig. 26)66
Cette petite statuette d’Isis peut paraître
étonnante. La déesse est figurée de face, coiffée d’un
élément aplati affectant globalement la forme d’un
V imposant qui devait faire office de basileion. Elle est
vêtue d’un chiton et drapée d’un himation. Ses traits
sont réduits à l’essentiel : deux points pour les yeux,
un trait pour la bouche et deux pour le nez, quelques
traits pour les cheveux. La main droite est baissée et
tient l’himation ou un gouvernail. Du bras gauche, elle
supporte une corne d’abondance. À côté d’elle, à sa
gauche, deux éléments verticaux sont fichés dans la base
rectangulaire. Un dernier élément indéterminé se situe à
l’extrémité. Un pendentif d’Isis et Harpocrate en argent,
trouvé et conservé à Carnuntum, est du même type que
notre bronze, à ceci près qu’il est de meilleure qualité
esthétique67. Il permet notamment de comprendre que
le personnage à côté d’Isis, dont il ne reste que les pieds,
est Harpocrate, l’index droit à la bouche et la corne
d’abondance du côté gauche. Ces éléments sont plats
et ils comportent tous deux un tenon à l’arrière, ce qui
laisse à penser qu’ils étaient fichés, peut-être dans un
meuble ou un laraire.
6. BUSTES ET TêTES D’ISIS
T1. Tête d’Isis en bronze (fig. 27)68
B1. Buste d’Isis (?) (fig. 28)69
Ce buste est en réalité une applique de
bronze, haute de 4,5 cm. Ce qui coiffait la déesse a
malheureusement disparu, cassé au sommet du crâne :
on relève cependant les restes de ce qui paraît être un
basileion. Les cheveux sont organisés en boucles libyques,
et plusieurs anglaises s’étalent sur les épaules. Sur le
chiton, une guirlande florale part de l’épaule droite et
passe entre les seins.
B2. Buste d’Isis (fig. 29)70
Ce buste de bonne qualité, haut de 13,5 cm, paraît
être une représentation d’Isis. La déesse, au regard
triste, est coiffée d’un diadème ouvragé, surmonté
de deux serpents qui soutiennent un disque solaire,
des cornes de vache stylisées, un petit disque marqué
d’une croix, et trois épis de blé dressés. Les boucles des
cheveux courent sur les épaules. Sur le chiton, elle porte
un himation et une bande de tissu part de l’épaule droite
pour passer entre les seins : dans le cas présent, il ne doit
pas s’agir d’une guirlande florale. Il semble possible de le
dater du Ier siècle p.C.
B3. Buste d’Isis (fig. 30)71
Ce buste haut de 16 cm paraît issu du même
prototype que le précédent. Les différences entre les
deux pièces sont minimes : ici, les barbules de deux
des épis sont conservées, tandis que pour la précédente
seules celles de l’épi de droite l’étaient ; le décor du
diadème est un peu plus travaillé et orné de petits
cercles. Notons qu’une statuette de même inspiration
est conservée au Musée archéologique de Réthymnon,
en Crète72.
Sur ce très bel exemplaire de 4,5 cm de haut, la
déesse a les cheveux regroupés en chignon. Elle est coiffée
d’un diadème frappé de plusieurs points et rehaussé du
basileion, dont le petit disque est marqué d’une croix.
Elle faisait partie d’une statue de plus grande taille, la
cassure se situe au niveau supérieur du cou.
65/ Mordtmann 1879, 260 et pl. IX ; Tran tam Tinh 1990a,
789 et 526, n° 359. Cf. Podvin (à paraître) pour un exemplaire en terre
cuite à Cyzique.
66/ Ce petit bronze est passé en vente sur le site de vente
Ebay au printemps 2007.
67/ Buora & Jobst 2002, 279, n° Vf.1. Cet objet mesure 3,7 cm
de haut sur 2,6 de large et 0,2 d’épaisseur. Cf. Bricault & Veymiers
2006.
68/ Catalogue Gorny & Mosch, 119, Munich 16 octobre 2002,
Kunstobjekte der Antike, p. 68-69, n° 3345.
69/ Catalogue Gorny & Mosch, 119, Munich 16 octobre 2002,
Kunstobjekte der Antike, p. 80, n° 3419.
70/ Catalogue Gorny & Mosch, 111, Munich 16 octobre 2001,
Kunstobjekte der Antike, p. 12, n° 3013.
71/ Catalogue Art of the Ancient World, Royal‑Athena Galleries,
X, Janvier 1999, p. 17 n° 58.
72/ �aretsou 2000, 431, n° 500.
Statuettes d’Isis en argent et en bronze
21
Fig. 28.
Fig. 2.
Fig. 30.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 23-30
Anubiaca
Marie-Christine Budischovsky
(Université de Rennes)
Le secteur des ventes aux enchères est l’occasion
de découvrir de nouveaux documents susceptibles
d’enrichir nos connaissances iconographiques sur les
divinités isiaques. Si nous prenons le cas d’Anubis, il est
possible de publier quatre bronzes inédits, provenant
de salles de vente, dont la photographie nous a été
communiquée par Laurent Bricault en janvier 2007.
Nous les classerons en nous inspirant de la typologie du
LIMC1.
N° 1. Anubis en habit militaire dont une partie
des jambes manque. IIe siècle p.C. selon le catalogue de
Christie’s à Londres2.
N° 2. Anubis en habit militaire. Ier-IIe siècle p.C.
selon le catalogue des Royal-Athena Galleries3.
N° 3. Anubis avec tunique courte, manteau, palme
et caducée. Il provient de la collection Monnier à Paris.
Ier-IIe siècle p.C. selon le catalogue des Royal-Athena
Galleries4.
N° 4. Anubis enveloppé dans un vêtement
long et portant une palme, signalé dans une vente de
l’étude Gorny & Mosch à Munich et daté de l’époque
impériale5.
Il s’agit de deux types différents du dieu6, un type
en armure (n° 1 et n° 2) et un autre en tunique et manteau
(n° 3 et n° 4).
Les deux premiers documents appartiennent à la
figure bien connue d’Anubis guerrier. À l’époque grécoromaine, beaucoup de divinités “d’origine orientale”
sont revêtues de l’habit militaire dans la partie orientale
de la Méditerranée7. Il peut s’agir aussi bien des
148.
1/ Leclant 1981.
2/ Christie’s, South �ensington, Antiquities, 12.4.2000, n°
3/ Royal-Athena Galleries, Art of the ancient World. XII, New
York, Beverly Hills, Londres, Janvier 2001, p. 110, n° 329.
4/ Royal-Athena Galleries, Art of the ancient World. IX (55th
Aniversary Edition), New York, Beverly Hills, Londres, Janvier 1997,
p. 54, n° 225.
5/ Gorny & Mosch, Giessener Münzhandlung, n° 312, �unst der
Antike (16 Juin 2004), Munich, p. 96, n° 267.
6/ Pour une étude générale sur le dieu, voir Grenier 1977.
7/ Will 1955, p. 255-271. Kantorowicz 1961.
dieux “syriens8” que des dieux “égyptiens9”. Plusieurs
petits bronzes romains représentent ces derniers
portant les armes et l’uniforme, tels Apis10, Horus11,
et surtout Anubis12. Jean-Claude Grenier distingue
deux types d’Anubis militaire romain13 : le légionnaire
portant cuirasse, lance et bouclier (relief alexandrin de
Kom es-Chugafa14) et l’Imperator dont la tenue est plus
théâtrale et s’inspire des statues des empereurs romains
triomphants15. C’est à ce dernier modèle qu’il faut
rattacher nos deux premiers objets qui datent, donc, de
l’Empire romain.
N° 1 (H. 7,8 cm). Le dieu est représenté debout,
le corps légèrement déhanché sur la droite (fig. 1). Il
est vêtu d’une cuirasse militaire avec épaulières qui
couvre le torse en accusant les lignes de la musculature
des pectoraux et de l’abdomen. Le bras droit relevé à
la hauteur de la tête était armé d’une lance, aujourd’hui
disparue. Le bras gauche abaissé à hauteur de la taille
tenait une arme, peut-être un glaive ; autour du même
bras s’enroule le paludamentum dont on distingue le
bout du pan, alors qu’il forme une ample boucle devant
l’épaule gauche. Au bas du ventre, une jupe courte porte
trois volants garnis de lambrequins. Les jambes sont mal
conservées ; celle de gauche est coupée en haut du genou
et celle de droite à mi-mollet. Au-dessus du large cou,
surgit la tête du dieu dont le museau puissant pointe
largement en avant, tandis que les oreilles sont dressées
et encadrent les restes d’une couronne.
N° 2 (H. 10,8 cm). Le dieu est déhanché sur la
gauche (fig. 2). Il porte une cuirasse militaire avec des
épaulières reliées par une pièce horizontale à la hauteur
de la poitrine ; elle s’ajuste au plus près du corps. Le
8/ Seyrig 1970, 101-107. Appendice I.
9/ Von Bissing 1936.
10/ Amsterdam, musée Allard Pierson, inv. n° 7976. H.
16,9 cm. IIe siècle p.C. Égypte romaine 1997, p. 228, n° 249.
11/ British Museum, inv. n° EA 36062. H. 46 cm. Ier siècle p.C.
Égypte romaine 1997, p. 229, n° 251.
12/ Leclant 1981, 1, 870-871, n° 73-81 ; 2, 696, fig. 77 (musée de
Copenhague), fig. 79 (musée d’Athènes), fig. 80 (musée des Thermes
à Rome).
13/ Grenier 1977, 37-40.
14/ Grenier 1977, 37, pl. XIII. Leclant 1981, 1, 870, n° 73.
15/ Grenier 1977, 39, pl. XIV b.
24
Marie-Christine Budischovsky
Fig. 2. �nubis guerrier. Royal-�thena
Galleries�� janvier 2001�� n° 32.
Fig. 1. �nubis guerrier. Christie’s��
Londres�� 12.4 .2000�� n° 14.
bras gauche relevé à la hauteur des yeux brandissait
probablement une longue pique. Le bras droit autour
duquel s’enroule le paludamentum, avec retombée du
pan à l’extérieur et formation d’une ample boucle sur
l’épaule droite, tenait une arme au manche court, brisée
au sortir de la main. La jupe à lambrequins comporte un
petit volant en bas. Les jambes sont musclées. Le poids
du corps repose sur la jambe gauche, alors que la droite,
avec une flexion du genou à l’arrière, esquisse un pas de
marche. Les pieds sont chaussés de bottines à lacets,
laissant les orteils à découvert. La tête animale au large
mufle se dresse sur un cou vigoureux. Il manque le haut
des oreilles et une éventuelle coiffure.
Le caractère guerrier d’Anubis trouve son origine
dans l’Égypte pharaonique ; si l’on se réfère au mythe
d’Osiris, le dieu à tête de canidé joue un rôle protecteur
contre Seth et porte secours à Osiris, Isis et leur jeune
fils ; il lutte contre les forces du mal qui menacent les
forces bienfaisantes. Il est, donc, tout désigné comme
gardien des tombes et il aide aussi le mort à triompher
des périls de l’au-delà. À l’époque gréco-romaine, sa tête
caractéristique et ses fonctions sont mises en relation
avec les attributions habituelles du chien de garde ; ainsi,
Plutarque nous dit qu’“il est dit préposé à la garde des
dieux, comme les chiens le sont à la garde des hommes16.
Diodore qui en fait, ainsi que Macédon, un fils d’Osiris,
distingué pour sa valeur virile, nous relate “qu’ils
portaient l’un et l’autre des costumes de guerre des plus
remarquables empruntés à certains animaux dont le
caractère n’était pas sans évoquer leur courage. Anubis
était revêtu d’une peau de chien et Macédon d’une
peau de loup”17. Comme le souligne le commentateur,
les deux divinités assurent la protection royale, ce que
rapporte, plus loin, Diodore à propos des Égyptiens :
“le chien sert à la fois à la chasse et à la protection des
hommes. C’est pourquoi ils représentent le dieu qu’ils
nomment Anubis avec une tête de chien, montrant par
là qu’il était le garde du corps d’Osiris et d’Isis”18.
La diffusion de notre type de bronzes est très
large19. Nous avons des documents d’Égypte20, mais il
est aussi connu en Italie avec un exemple conservé au
musée des Thermes à Rome21 (fig. 3). Le dieu, coiffé
d’une couronne entre les oreilles, tient en général la
lance à droite et le glaive à gauche ; notre document
n° 2 présente une inversion originale de la place des
et 76.
16/ Plut., De Iside et Os., 14. Grenier 1977, 48, n° 3.
17/ Diod. 1.18.1. Grenier 1977, 46-47, n° 1.
18/ Diod. 1.18.2. Grenier 1977, 47, n° 1.
19/ Voir note 12.
20/ CGC inv. n° 27693 et n° 27694. Leclant 1981, 1, 871, n° 75
21/ Inv. n° 56032. Leclant 1981, 1, 871, n° 80 ; 2, 696, n° 80. Tran
tam Tinh 1984, 1733, pl. XIV, fig. 21.
�nubiaca
25
Fig. 3. �nubis guerrier. Musée des
Thermes�� Rome�� inv. n° 56032.
Fig. 4. �nubis guerrier. Rijksmuseum van
Oudheden�� Leyde�� inv. F 150�3-7.
attributs. On peut, sans doute, reconstituer la couronne
atef, rappel du mythe d’Osiris (musée de Berlin22, musée
d’Athènes23), parfois sous sa forme complexe avec
cornes et uraei24 (musée des Thermes25). Le dieu tient
d’une main une hampe, insigne du commandement
militaire, sans doute une lance d’après les parallèles.
Dans l’autre main, on entrevoit le manche d’une arme
(glaive ?), comme sur l’exemple des Thermes ou de Leyde
(fig. 4)26. Les pieds sont chaussés de brodequins comme
au Musée des Thermes. Sur la plupart des exemplaires, il
porte à l’arrière le grand manteau de l’imperator attaché
à l’épaule gauche et dont le pan revient s’enrouler
autour de l’avant-bras gauche. Pour la jambe arrière
droite en mouvement, on verra les bronzes de Leyde et
d’Athènes ; pour la gauche esquissant le même pas, celui
des Thermes.
La tenue militaire des divinités “orientales” a
été diversement interprétée. Les statues impériales
cuirassées et les monnaies reprenant cette même
représentation de l’empereur connaissent une grande
vogue au IIe siècle de l’Empire romain ; déjà, dans les
trophées hellénistiques, la mise en scène de la cuirasse
exalte la victoire obtenue grâce à la protection des
dieux27. Il semble difficile de suivre le raisonnement
d’E. Will28, selon lequel l’uniforme porté par les
divinités “égyptiennes” à tête animale, Apis, Horus,
Anubis permet l’intégration d’un fait culturel choquant
pour les Romains ; n’existe-t-il pas, en Italie, un type
de l’Anubis “civil” que nous allons étudier plus loin ?
L’hypothèse de E. H. �antorowicz n’emporte pas plus
la conviction29. Pour lui, la personne de l’empereur reste
centrale ; dans un premier temps, la nudité et les drapés
de l’iconographie du princeps sont une “imitatio deorum”,
puis, l’on passerait à une “imitatio imperatorum” par la
reprise du modèle des statues cuirassées impériales,
qui deviendrait pour les divinités exotiques un gage
de ralliement à l’empereur. Ce procédé nous semble
plutôt déplacé car il associe un visage animal au chef de
l’Empire ; de plus, la notion d’imperium du princeps est
plus large que la fonction très spécifique de la divinité
combative. Quant à J.-Cl. Grenier30, il se réfère à la
notion égyptienne du triomphe sur la mort ; or, cette
idée est encore présente, à l’époque romaine, comme en
témoigne le récit de Plutarque.
Ce qui compte, c’est la force de la protection
divine et le langage utilisé pour la mettre à la portée
des humains. Fondée sur un mythe d’une antiquité
vénérable, où Horus et Anubis interviennent comme
protecteurs d’Osiris contre les forces maléfiques (Seth),
elle autorise un dieu adopté par le monde romain à
revêtir les insignes les plus spectaculaires du triomphe :
22/ Inv. n° 14418. Erman �1904�� 1952, 450, fig. 169. Leclant
Leclant
1981, 1, 871, n° 78.
23/ Inv. n° 2571. Grenier 1977, 39, pl. XIV b. Leclant 1981, 1,
871, n° 79 ; 2, 696, n° 79.
24/ Ce schéma est fréquent dès le Nouvel Empire pour Osiris
et pharaon, voir Strauss 1980, col. 814, fig. 5.
25/ Inv. n° 56032. Voir note 21.
26/ Inv. n° F 1950/3-7, Rijksmuseum van Oudheden. Égypte
romaine 1997, p. 229, n° 250 (photo).
27/
28/
29/
30/
Charles-Picard 1957.
Voir note 7.
Voir note 7.
Grenier 1977, 39-40.
26
Marie-Christine Budischovsky
Fig. 5. �nubis avec tunique courte. Royal�thena Galleries�� janvier 17�� n° 225.
les armes meurtrières – revêtues, aussi, par Mars Ultor
– : lance en position de commandement et glaive ; la
parure d’invincibilité qu’est la cuirasse ; le manteau du
triomphateur.
N° 3 (H. 3,8 cm). C’est un très petit objet du
dieu à tête de chien (fig. 5). Le haut des oreilles semble
manquer, et on ne peut savoir si elles encadraient une
coiffure. On distingue une tête animale avec de grands
yeux et un gros mufle qui repose sur un cou robuste. La
haute silhouette est vêtue d’une tunique courte resserrée
à la taille par une ceinture et qui s’arrête au-dessus des
genoux. Sur l’épaule droite est agrafé le manteau qui
rejoint, en faisant une courbe sur la poitrine, l’épaule
gauche pour retomber dans le dos. Les jambes sont
incomplètes, en particulier la droite, brisée sous le
genou ; la photographie ne permet pas de juger de l’état
du bas de la gauche. Venons-en aux attributs. À droite, la
divinité empoigne, à petite distance, une palme (brisée
à sa partie inférieure) qui s’incurve légèrement vers le
dieu en dessous du poignet et qui se renforce par une
attache, partant à l’horizontale du bas de la tunique ; audessus du poing, la plante s’épanouit légèrement jusqu’à
la hauteur de l’épaule droite. Le bras gauche où s’enroule
un pan du manteau, descend jusqu’au bas de la tunique
pour soutenir le long manche du caducée dont la courbe
naissante n’est conservée qu’au contact de l’épaule
gauche.
Nous sommes en présence d’une des
représentations les plus populaires du dieu où il porte
la tunique et le manteau rejeté en arrière ; la statue du
Fig. 6. �nubis enveloppé dans un vêtement
long. Gorny & Mosch�� 16 juin 2004�� n° 267.
Vatican31 et le relief du Capitole32 ont une iconographie
très proche de celle de notre bronze. La chlamyde,
attachée à l’épaule droite, revient en arc sur l’épaule
gauche d’où elle est rejetée à l’arrière du dieu nu ; c’est
une caractéristique d’Hermès33, comme de Mercure34.
En revanche, la nudité était un choix difficile pour une
divinité de type animal. On a, donc, une tunique courte
blousée à la taille par une ceinture, qui convient bien à
un dieu messager.
Quelle est la signification des attributs prêtés
à Anubis ? Le caducée est l’emblème d’Hermès, en sa
qualité de héraut ; il est repris par Mercure et échoit
aussi à Anubis pour raison de communauté fonctionnelle
(agent de communication entre les espaces cosmiques :
ciel, terre, enfers). Selon Plutarque, Anubis appartient
au monde souterrain par naissance naturelle et au
monde terrestre par nature adoptive : “quand Nephthys
donna naissance à Anubis, Isis fit passer pour sien cet
31/ Inv. n° 76. Grenier 1977, 141, n° 213, pl. XVI. Leclant 1981,
1, 866, n° 27.
32/ Inv. n° 21. Grenier 1977, 145, n° 222, pl. XVIII, b. Leclant
1981, 1, 866, n° 29 ; 2, p. 690, n° 29.
33/ Siebert 1990, 1, 383-385 ; 2, 231, n° 396 et 272, n° 915.
34/ Simon 1992, 1, 505, n° 10-14 (statues en pierre) et 508, type
V (bronzes) ; 2, 273, n° 10, 11, 12 et 276, n° 43.
�nubiaca
enfant. Nephthys est ce qui est souterrain et invisible
alors qu’Isis, en revanche, est ce qui est sur la terre et
visible”35.
Dans le dernier livre des Métamorphoses d’Apulée,
le dieu est en tête de la procession ; les couleurs de son
masque reflètent ses déplacements entre ciel et enfers :
“Bientôt parurent les Dieux, daignant pour avancer
se servir de pieds humains. D’abord le dieu à l’aspect
terrifiant qui sert de messager entre le monde d’en
haut et le monde infernal, mi-partie noir et doré de
visage, la tête haute et dressant fièrement son encolure
de chien”36.
Nous nous permettons de citer le texte latin
“horrendus ille superum commeator et inferum”. Ce rôle de
“go between” entre les espaces du monde remonte aux
origines nilotiques où le dieu assure, pour les morts,
l’accès au monde de l’au-delà. C’est une caractéristique
commune avec Hermès et Mercure, en tant que dieux
en mouvement37 : une inscription bilingue d’un buste de
Mercure de la villa Albani utilise la même formule pour
deux espaces différents, le ciel et la terre : “coeli terraeque
meator”38. De plus, pour Plutarque, l’intelligence du
chien, dans son rôle de gardien qui distingue entre
les amis et les ennemis de l’homme, permet un autre
rapprochement des deux divinités par les Égyptiens : “Ils
n’appellent pas Hermès, le ‘chien’, à proprement parler.
Mais, appréciant la bonne garde que fait cet animal, sa
vigilance constante, la sagacité avec laquelle, comme
dit Platon, il sait discerner ses amis de ses ennemis en
connaissant les uns et en ignorant les autres, ils attribuent
toutes ces qualités au plus sagace des dieux”39.
Dans la procession isiaque décrite par Apulée, le
dieu porte le caducée et la palme, comme dans notre
document : “Anubis qui de la main gauche tenait un
caducée, de la droite agitait une palme verdoyante”40.
La palme qui était en Égypte liée à l’expression du
temps41, et par extension à l’éternité, est pour les Grecs
et les Romains, symbole de victoire, si ce n’est, par la
suite, de victoire sur la mort. Pour Michel Malaise, il y a
une évolution du vocabulaire symbolique, qui passe du
“reverdissement à la verdeur inaltérable”42. La palme est
portée, aussi, à droite sur un relief du musée de Venise43
et sur le décor d’une tasse44. Cette “palme verdoyante”
est l’attribut habituel du dieu avec le caducée de Mercure.
Cependant, contrairement aux sculptures en pierre, il
apparaît rarement dans les petites statuettes en bronze,
35/ Plut., De Iside et Os., 44. Grenier 1977, 52, n° 7.
36/ Apul., Met., 11.11.1.
11.1. Grenier 1977, 71, n° 33.
37/ Vernant 1965, 124-170. Pour l’iconographie de Mercure,
voir Simon 1992.
38/ IG, XIV, 978. Simon 1992, 1, 506, n° 24 ; 2, 274, n° 24.
39/ Plut., De Iside et Os., 11. Grenier 1977, 54, n° 9.
40/ Apul., Met., 11.11.1. Grenier 1977, 71, n° 33.
41/ Gardiner 1966, List sign, M4, palm‑branch.
42/ Malaise 1995.
43/ Grenier 1977, 146-147, n° 226. Leclant, 1981, 1, 865, n° 22 ; 2,
690, 22. Arslan 1997, 172-173, n° IV.23 (ph).
44/ Grenier 1977, 164, n° 271. Leclant, 1981, 1, 870, n° 72 ; 2,
696, 72.Elle a été trouvée à Giubiasco, près de Bellinzona (Suisse) et
est conservée au musée de Mayence.
27
malgré la couleur adéquate du matériau : retenons un
exemple de Lambèse, de lecture difficile, avec un long
manteau sur les épaules45, une statuette du musée de
Grenoble46, notre n° 3 et notre n° 4 (d’où l’intérêt de la
publication de ces objets).
N° 4. Ce document (fig. 6) correspond à la notice
n° 267 du catalogue qui donne la description suivante :
“Kaiserzeit. �ronzevollguss (�. 8,4 c�). IIe‑IIIe s. Stehender
schakalsköpfiger Gott (Anubis) in einen langen Mantel
gehüllt mit einer ägyptischen Kröne auf dem Kopf und einem
Palmzweig in der Linken”47. Le dieu à tête de chien est
représenté debout, le corps enveloppé dans un ample
manteau dont un pan part de l’épaule droite ; rabattu
sur l’épaule gauche, il atteint la taille en diagonale et
rejoint par derrière l’avant-bras gauche d’où il retombe
en formant une torsion. La silhouette du dieu est trapue
et pataude, contrairement à l’allure élancée des canidés
du désert égyptien. Il porte sur le côté gauche une palme
à nervures, longue et rigide qui surgit de la main sortant
du vêtement au niveau de la cuisse, et qui s’élève jusqu’à
la hauteur des yeux ; cependant, à partir de l’épaule, on
note une légère inclinaison vers la tête de la partie haute
plus étroite de la plante. Le bas du vêtement, légèrement
relevé à gauche par le mouvement du bras, découvre les
pieds chaussés de bottines. Le pied droit est un peu
tourné à droite, alors que le gauche est franchement
dirigé vers l’extérieur. La main droite est cachée sous
le manteau et semble porter (en agrandissant la photo)
un objet dont la base est arrondie. Au-dessus, surgit la
tête poilue de l’animal, au cou large, dont le gros museau
pointe à l’avant ; les petits yeux ronds sont surmontés de
sourcils marquées ; les deux oreilles animales se dressent
à la verticale et, comme dans la tradition égyptienne,
encadrent un petit emblème astral : sur un large modius
évasé, repose un croissant surmonté d’un disque dont la
partie supérieure est striée.
La relation d’Anubis avec les astres est bien
attestée par une arétalogie de �ios,48 datée du Ier siècle
p.C., qui le salue comme “Roi de tous les habitants du
ciel”. Mais, on peut surtout citer les textes littéraires
d’époque romaine. Reprenons le texte d’Apulée (11.11.1).
Le masque d’Anubis est ainsi décrit : “nunc atra, nunc
aurea facie sublimis”, que nous traduirons “à la face haute,
en partie noire, en partie dorée”, contrairement aux
autres traductions : “mi-partie noir et doré de visage”49,
car si l’on se réfère aux objets égyptiens de ce type, il
n’y a pas une bipartition égale des couleurs : le doré est
la couleur dominante du masque, le noir est surtout
réservé à la tête animale, aux lignes de la perruque et
autres détails50.
45/ Grenier 1977, 143, n° 219 b. Le Glay 1994, 348 et 358 fig. a.
46/ Coll. St Ferriol, sans provenance indiquée. Voir Grenier
1977, 143, n° 219 a. Leclant 1981, 1, 866, n° 24 (palme et situle).
47/ Cf. note 5.
48/ RICIS 308/0302.
49/ Voir Grenier 1977, 71 n° 33.
50/ Griffiths 1975, 217-218.
2
Marie-Christine Budischovsky
Fig. 7. �nubis enveloppé dans un vêtement long.
Cadix. Musée archéologique de Séville.
Le contraste noir et doré peut, à la fois, suggérer
une opposition bas/haut (enfers-cieux ou terre-cieux) et
nocturne/diurne (lune-soleil) qui caractérise un maître
de l’horizon, tel qu’on le trouve qualifié chez Plutarque,
avec plusieurs glissements des termes d’opposition : “Or
le cercle qui touche aux deux (terre et enfers), qui est
nommé l’horizon, étant commun aux deux, a reçu le
nom d’Anubis et est figuré comme un chien, car le chien
voit aussi bien de nuit que de jour. Anubis semble avoir
la même signification chez les Égyptiens qu’Hécate chez
les Grecs, car il est à la fois chthonien et olympien”51.
Le lien avec les deux astres, soleil et lune, se
retrouve sur d’autres documents iconographiques ; le
plus célèbre est l’emblème frontal qui orne une statue
monumentale, en marbre de Paros, du musée Grégorien
égyptien du Vatican52, trouvée à Anzio (anc. Antium)
en 1749 dans la villa Pamphili et datée du IIe siècle
p.C. : le disque solaire repose sur le croissant entre
les deux oreilles animales. Cette association astrale se
retrouve parfois dans la couronne d’Isis53. Un bronze
d’origine italienne du musée de Kassel54 porte aussi le
même type d’attribut que certains auteurs interprètent
comme l’ensemble du croissant et du disque lunaire,
51/ Plut., De Iside et Os., 44. Grenier 1977, 52, n° 7.
52/ Voir note 31.
53/ Budischovsky 1977, Aquilée 54, pl. LXXII b. Arslan 1997,
458, n° V.95.
54/ �aper 2005, 31.193.
en arguant de l’aspect lunaire d’Anubis en Égypte
et d’une contamination possible avec Thot, du fait
que ces deux divinités ont été mises en relation avec
Hermès. En réalité, sur les linceuls ou sur les tentures
funéraires en lin peint de l’Égypte romaine, on trouve
aussi bien des disques lunaires que des disques solaires
sur la tête de notre dieu, qui là aussi préside aux deux
espaces. Des contrastes sont tout autant visibles dans le
long pagne du dieu. Voyons l’exemplaire bien connu de
Saqqara (vers 100 p.C.) où un jeune homme est encadré
par Osiris et Anubis55. Ce dernier est coiffé du disque
argenté de la lune et porte un long pagne séparé en deux
par une bande de tissu rouge et or solaire, décoré, d’un
côté, de plumes vertes, couleur de la renaissance, de
l’autre, de bandelettes en lin écru, rappelant la fonction
d’embaumement. On comparera avec un autre exemple
du musée de Berlin (IIe siècle p.C.)56, où un homme barbu
est entouré des mêmes divinités. Anubis est, cette fois,
coiffé du disque solaire rougeoyant protégé par l’uraeus ;
le pagne est orné, de part et d’autre d’une bande centrale
claire, d’un décor où s’incrustent de petits tableaux :
plumes sombres d’un côté, plumes rouges solarisées de
l’autre.
Les bottines que porte le dieu sont un héritage
des dieux Hermès et Mercure. La notion de mouvement
est discrètement soulignée par la position des pieds. La
divinité est enveloppée dans un long manteau, ce qui est
plutôt rare (le vêtement le plus fréquent étant la tunique
courte et le manteau rejeté à l’arrière, comme dans la
statue d’Anzio57, ou à l’avant, telle celle de Cumes58).
On peut faire un rapprochement avec le relief romain
d’une base triangulaire de candélabre appartenant au
musée de Venise où le dieu tient une longue palme59. Sur
la base d’un sarcophage isiaque crétois de Hiéraptyna,
conservé au musée d’Istanbul et daté du IIe siècle
p.C.60, une petite frise est décorée de représentations
de personnages égyptisants, dont plusieurs évoquent
des divinités animales : un faucon portant le pschent
(Horus) est encadré de deux Anubis, à tête canine, une
main drapée dans un long manteau. Un autre exemple
retient, encore plus, notre attention ; c’est l’autel de
Cadix (Acci)61, où une dévote fait une riche offrande de
bijoux à Isis, et dont les faces latérales sont décorées de
divinités animales : à droite, dans un paysage bucolique,
un berger fait face à un arbre sur lequel est perché un
oiseau, dont la tête manque (faucon Horus ?), tandis que,
dessous, on voit l’image du taureau Apis ; à gauche, dans
un paysage exotique, se tient Anubis, à tête de chien, sur
3076.
55/ Paris, Louvre, département Égypte romaine, inv. n° N
56/ Berlin, Staatliche Museen, Ägyptisches Museum, inv. n°
11.651, d’après
’après Leclant 1980, fig. 1.
57/ Voir note 31.
58/ Musée national de Naples, inv. n° 981. Tran tam Tinh 1972,
IS 26, fig. 21. Grenier 1977, 141, n° 214, pl. XVII. Leclant 1981, 1, 865, n°
17; 2, 689, 17. De Caro 2006, 83, II. 11.
59/ Budischovsky 1977, Vénétie XIII, 5, pl. LXIX a ; Arslan
1997, p. 172-173, IV. 23.
60/ Dunand 1973, 79-80 et 208-210, pl. XXVII.
61/ Garcia y Bellido 1967, 109-110, n° 2, pl. X et XI.
�nubiaca
un sol rocheux ; il est enveloppé dans un ample vêtement
long ; près de lui, un ibis (Thot) et un palmier, attribut
commun aux deux dieux (fig. 7). Anubis porte, non pas
une torche, ni une massue, mais ce qui semble plutôt
une image divine voilée (divinité sur une hampe, vase
canope ou hydrie contenant l’eau sacrée62).
Nous avons parlé plus haut de la palme, lors de
l’étude du document n° 3. Ici, sa rigidité et sa position
rappellent une statuette en calcaire du musée Borély
de Marseille63. Quant au deuxième attribut, objet sacré
vénérable, il pourrait être tenu dans la main droite,
en partie enveloppé dans l’ample vêtement ; il est
difficilement discernable, surtout quand on travaille
à partir d’une photographie, comme c’est le cas pour
ce type de monument. En agrandissant les détails, on
peut distinguer la panse arrondie d’un vase que le dieu
serre contre sa poitrine de son bras replié, d’où émerge
une forme hémisphérique : vase porteur d’éléments
végétaux dans l’esprit de l’Osiris végétant ? OsirisCanope acéphale ? Mais ce dernier type de vase est
porté avec deux mains.
Le type de statue enveloppée dans un grand
manteau est connu en Égypte pharaonique, à date
haute64. Les prêtres peuvent avoir cet ample vêtement,
et porter un vase sacré, mains enveloppées, dans un
style gréco-romain, et ce, dès l’époque hellénistique en
Égypte65. À Rome, dans l’épisode de Marcus Volusius, il
est spécifié dans le texte d’Appien que l’édile “se revêtit
de linges descendant jusqu’aux pieds, puis se coiffa de la
tête de chien”66.
La littérature scientifique relève plusieurs
documents témoignant de ce geste de précaution qui
évite un contact direct avec le sacré67. Les prêtres
peuvent porter une hydrie à long bec, comme sur le
bas-relief du Vatican68. Dans la procession décrite par
Apulée69, il s’agit d’une petite urne : “gerebat alius felici
suo gre�io su��i nu�inis veneranda� effigie� ….urnula” :
un autre (prêtre) avait le privilège de porter sur son sein
l’image vénérable de la divinité suprême….une petite
urne. Le contexte mystérique de l’objet est patent dans
le même passage : “… et �agno silentio tegendae religionis
argu�entu� ineffabile” : témoignage ineffable d’une
religion qui doit se couvrir d’un grand silence. Peu après,
Clément d’Alexandrie décrit une procession de prêtres
dont l’un porte l’urne70 : “Enfin s’avance le prophète qui
serre sur son sein une urne exposée aux regards”.
Vincent Tran tam Tinh s’interroge sur la nature
de ce vase et pense, en s’appuyant sur Apulée, “qu’il
62/ Leclant 1981, 1, 127, n° 69.
63/ Inv. n° 1293. Grenier 1977, 142, n° 218. Leclant 1981, 866,
n° 25 ; 2, 690, 25.
64/ Vandier 1958, 228 (hommes debout, enveloppés dans un
grand manteau), pl. LXXV, 5-6.
65/ Charbonneaux 1966 ; Louvre, Br 4165 et 4394..
66/ App., BC, 4.47. Grenier 1977, 74, n° 37.
67/ Dieterich 1911, 444. Malaise 1972b, 113-118.
68/ Malaise 1972a, Roma n° 441, frontispice.
69/ Apul., Metam., 11.11.3.
70/ Clem. Al., Stromates, 6.4.37. 1.
1.
2
symboliserait la présence d’Isis et Osiris”71 ; ainsi que
Michel Malaise72, il replace ce type de scène dans un
contexte d’eau sacrée, liée à la nature même d’Osiris et
à l’émanation de ses humeurs. Comme dit Plutarque :
“ce n’est pas seulement le Nil, c’est tout ce qui est, en
un mot, d’une nature humide, que les prêtres regardent
comme un écoulement d’Osiris ; aussi, en l’honneur de
ce dieu, leurs processions sacrées sont-elles toujours
précédées d’un vase rempli d’eau”73.
La divinité vénérée portée par un prêtre aux
mains voilées peut, à l’époque romaine et dans le même
contexte d’eau régénératrice, être un Osiris-Canope74 :
comme sur le relief romain de Klein-Glienicke
(Postdam)75, la procession de prêtres décorant les
colonnes de l’Iseum conservées au musée du Capitole76,
les gobelets de Pompéi77, mais aussi les statues des
prêtres de Bénévent78 et celle du prêtre d’Alexandrie,
trouvée dans les récentes fouilles sous-marines sur la
rive sud-ouest de l’île d’Antirhodos79, et peut-être, le
revers d’une monnaie d’Alexandrie, sans datation, de la
collection John Slocum, où un prêtre, de profil, tiendrait
cet objet devant la porte d’un pylône de temple80.
Dans un certain nombre de documents, il est
difficile de préciser quel est l’objet enveloppé dans
les étoffes et pressé contre la poitrine du prêtre : les
sculptures alexandrines étudiées par J. Charbonneaux81 ;
la célèbre peinture d’Herculanum où un prêtre garde les
deux mains enveloppées dans un manteau82, pour une
ostension d’un vase sacré arrondi (urnula ?) ; la peinture
du prêtre à masque d’Anubis de la paroi ouest du
portique de l’Iseum de Pompéi, qui pourrait serrer sur
son sein un récipient sacré83.
La question se pose, alors plus précisément, pour
l’identification des personnages à tête de chien, en milieu
isiaque. S’agit-il d’un prêtre ou d’un dieu ? En effet,
nous venons de voir que les prêtres peuvent porter un
masque canin et que cette particularité est bien attestée
71/ Tran tam Tinh 1971, 29-38.
72/ Malaise 1985 ; Malaise 1986, 70.
73/ Plut., De Iside et Os., 36.
74/ Clerc & Leclant 1994a, VII, 1, type E, p. 127-128, n° 80-86 ;
2, 90-91, photo 80, 82, 83, 85, 86.
75/ Malaise 1972a, Roma n° 442a, pl. 26 ; Clerc & Leclant
1994a, 1, 127, n° 81.
76/ Malaise 1972a, Roma n° 352, n° 363, n° 368, pl. 18. Clerc &
Leclant 1994a, 1, 127, n° 80 ; 2, 90, photo n° 80. Lembke 1994, 187, n° 4
et 188, n° 5, pl. 6.1, 6.2 et 7.3.
77/ Musée de Naples, inv. n° 6044 et 6045. Tran tam Tinh
1964, 173, n° 138. Clerc & Leclant 1994a, 1, 127, n° 84 ; Arslan 1997, 432,
V.52 (ph).
78/ Malaise 1972a, Beneventum, n° 29-30, pl. 61. Arslan 1997,
507-508, V.193-194. Clerc & Leclant 1994a, 1, 127, n° 85 ; 2, 91, ph. 85.
Egittomania, p. 142, II. 101.
79/ Dunand 2006, 138-140, n° 448.
80/ Thélamon 1981, 223, document et fig. 27. Winand 1994,
496, n. 21.
81/ Charbonneaux 1966..
82/ Musée National de Naples, n°inv. 8924. Tran tam Tinh
1971, n° 58, fig. 40.
83/ Musée National de Naples, inv. n° 8920. Arslan 1997, 426,
V.44.
30
Marie-Christine Budischovsky
par la littérature84 : adultère de Decius Mundus85,
déguisement du proscrit Marcus Volusius86 et des
empereurs coutumiers de l’“Anubim portare” (Commode,
Pescennius Niger, Caracalla87). L’archéologie nous en
donne une preuve supplémentaire, puisqu’un masque
de provenance égyptienne, en poterie peinte avec
ouverture pour les yeux et encoches pour les épaules,
est conservé au Pelizaeus-Museum d’Hildhesheim88 ;
ce masque qui servait aux prêtres égyptiens spécialistes
de l’embaumement présente un museau noir et une
perruque dorée.
Dans notre cas, la présence de l’emblème entre
les deux oreilles fait pencher pour la seconde solution :
une divinité peut tenir un vase, en particulier la situle
ou l’hydrie, réceptacle des forces régénératrices. Anubis
est, déjà en Égypte, “celui qui est sur le secret” khery‑
seshet3, c’est-à-dire, selon Jan Assmann, le dépositaire du
mystère de la reviviscence du corps89. Il est, également,
représenté, dans le contexte égyptien, en naophore,
protégeant la statue d’Osiris90, sans la toucher
directement, car le museau repose sur le haut du naos.
84/ Les textes sont présentés et commentés par Grenier 1977,
71-79. Juv., 6. 533.
85/ Adultère de Decius Mundus : Josephus, AJ., 18.3.4.
Grenier 1977, 75, n° 38.
86/ V. Max., 7.3.8 et App., BC, 4.47. Grenier 1977, 74, n° 36
et 37.
87/ SHA = textes réunis par Grenier 1977, 78-79, n° 40 à 43 ;
voir aussi Bricault 2001-2002.
88/ Ippel, Roeder 1921, 127, n° 1586 et 128, fig. 49, cité par
Griffiths 1975, 217-218.
89/ Assmann 2003, 294.
90/ Statue du musée du Caire, CGC 38.570 ; Nouvel Empire
d’après Grenier 1977, pl. I.
De même, les textes égyptiens (papyrus Jumilhac,
textes d’Edfou, de Dendérah et de Philae) soulignent
la fonction préservatrice du dieu : embaumement
régénérateur, tout autant que son rôle belliqueux,
commandement des génies protecteurs91. Mais, les
adeptes de nos cultes ont choisi ici une autre solution
pour suggérer le mystère divin, la vénération redoutable
qui l’entoure et sa sauvegarde : l’enveloppement dans les
étoffes. Gardien vigilant au service de la famille isiaque,
le dieu peut aussi veiller sur les vases sacrés, surtout
quand ils sont des images divines. Nous pourrions être,
ici, en présence d’une iconographie rare du dieu, gardien
respectueux du mystère d’Osiris, si ce n’est agent zélé
de sa reviviscence. C’est cette vertu protectrice, tant sur
terre que dans l’au-delà, qui fait le trait d’union entre
nos monuments ; elle a pu inciter les fidèles, soucieux de
s’attirer cette défense efficace, à introduire l’image du
dieu canidé dans leur laraire ou dans les sanctuaires.
91/ Grenier 1977, 8-12.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 31-37
Cultes isiaques près du mont Soracte. �ircheriana nova I
Giuseppina Capriotti Vittozzi
(Université de Rome 3)
La ville de Rome et le sol italien, surtout autour
de l’Urbs, peuvent encore fournir des nouveautés aux
égyptologues. Ainsi, on a exhumé de nombreux et très
intéressants objets au cours de fouilles exécutées dans
la Villa Adriana à Tivoli. Là, les archéologues ont mis
au jour un édifice monumental décoré de sculptures
égyptisantes et un fragment d’une statue de Ramsès
II ; il s’agit probablement d’un Antinoeum2. En outre,
il est toujours possible de trouver des objets inédits
dans les dépôts des musées. J’ai étudié, par exemple, un
relief au Palazzo Venezia : découvert à l’emplacement du
Palazzetto Venezia, cette œuvre est probablement sortie
de la main d’un artiste égyptien utilisant un marbre
italien3.
Une autre possibilité, pour l’égyptologue, est
celle de reconsidérer des objets déjà connus. Dans ce
cadre, je viens d’étudier, à l’occasion d’une restauration,
une extraordinaire statue de Bès conservée au Musée
Gregoriano Egizio du Vatican : le dieu porte une bulla
sur sa poitrine, et cet attribut romain de l’enfance invite
à réfléchir sur l’interpretatio romana de ce dieu égyptien.
De surcroît, l’usure des mains et des pieds témoigne
de l’ancienne dévotion des fidèles, probablement des
enfants4.
Enfin, nous pouvons repérer d’importantes notices
dans les témoignages littéraires : ainsi, à l’occasion de
1/ Je voudrais dédier cette étude aux pères Jésuites du
Pontificio Istituto Biblico qui ont permis la réalisation de cette
recherche, en particulier à Frederick E. Brenk S. J., pour son aide
amicale et pour les conversations que nous avons eues ensemble, et au
R. P. James Dugan S. J., Directeur de la bibliothèque, qui a permis la
consultation des ouvrages d’Ath. Kircher avec amabilité et libéralité.
Je remercie vivement R. D. Vincent Laisney O. S. B., qui a corrigé ce
texte pour la publication, et la Direction de la Biblioteca Apostolica
Vaticana qui a permis la consultation du codex Ottob. lat. 3105. Je
voudrais également remercier MM. Michel Malaise et Ennio Sanzi,
à qui l’on doit respectivement des indications sur la statue théophore
du Louvre et sur les cultes syriaques, Mmes Alda Luisa Corsini et
Donatella Gentili ainsi que M. Maurizio Sannibale, qui m’ont donné
les indications concernant le milieu étrusco-italique, M. Brian
Curran pour une conversation très intéressante sur Ath. �ircher, M.
Marco Buonocore pour des indications épigraphiques, et enfin MM.
Giancarlo Zozi, Marco Ciampani et Vittorio Onesti pour les notices
sur la zone du Mont Soracte.
2/ Mari 2002-2003, 2003 et 2003-2004 ; Capriotti Vittozzi
sous presse.
3/ Capriotti Vittozzi 2005..
4/ Capriotti Vittozzi 2006a.
recherches dans les ouvrages d’Athanasius �ircher, je
me suis rendu compte que le père Jésuite nous réserve
encore bien des surprises5.
1. qUELqUES
KIRChER
D’ATh.
NOUVEAUTÉS
DANS
L’œUVRE
Dans les ouvrages d’Ath. �ircher, on peut
en effet glaner des notices qui sont absentes de nos
répertoires. Il décrit notamment une statue en pierre
noire, appartenant à la collection d’Ippolito Vitelleschi6,
d’un roi debout, habillé de la shendyt et coiffé du némès.
Une statue semblable, en pierre sombre, se trouvait
dans la collection de Francesco Sciarra7 : Kircher publie
deux fois le même dessin, à deux pages différentes pour
représenter les deux statues (fig. 1). Il imagine que la
statue de la collection Sciarra était une image utilisée
pour les oracles, parce qu’il y avait un trou à travers les
lèvres qui se prolongeait jusqu’aux épaules ; il pensait
aussi que des prêtres cachés derrière un mur parlaient au
moyen d’un siphon aux fidèles. Quelle que soit l’opinion
de �ircher, j’ai rapproché cet objet de la statue-fontaine
du Vatican représentant le dieu Hapy8 : il se peut en effet
que la statue de la collection Sciarra fut aussi une statuefontaine. La description de �ircher ne dit pas que la
statue ait été percée a posteriori, ce qui implique que
cette sculpture aurait été produite à l’époque romaine,
probablement à Rome, parce que nous ne connaissons
pas de statues-fontaines en Égypte, comme l’a bien noté
J.-Cl. Grenier à propos de la statue de Hapy du Vatican.
La statue de la collection Sciarra a parfois été identifiée
comme se trouvant aujourd’hui à Berlin et proviendrait
de la Villa Adriana selon A. Roullet9, mais je ne crois pas
que la statue de Berlin soit percée.
5/ Je suis en train de conduire une révision de l’ouvrage d’Ath.
�ircher. Sur Ath. �ircher : Lo Sardo 2001 ; Totaro 2005..
6/ �ircher 1654, 487.
7/ Ibid., 488.
8/ Grenier 1989.
9/ N° inv. 14764 ; Roullet 1972, 105, n. 166, fig. 192-193.
32
Giuseppina Capriotti Vittozzi
Fig. 2. Dessin publié par �th. Kircher pour
représenter la Statua Orignana et le naophore
de la collection Farnèse (Kircher 1654�� 47 ;
traitement de l’image par M. D. Vittozzi).
Fig. 1. Dessin publié par �th. Kircher pour
représenter les statues dans les collections
d’Ippolito Vitelleschi et de Francesco
Sciarra (Kircher 1654�� 47-4 ; traitement
de l’image par M. D. Vittozzi).
2. LA STATUE DE ORIGNANUM
ThÉOPhORE DU LOUVRE
OPPIDUM
ET LE
Au-delà de ces petits ajouts aux catalogues,
je voudrais étudier ici une notice que je crois très
importante, parce qu’elle nous révèlerait un nouveau
lieu dédié aux cultes isiaques à l’époque romaine et,
peut-être, un cas intéressant de syncrétisme. �ircher
écrit qu’à Orignanum Oppidum10 (aujourd’hui Rignano
Flaminio), près du Mont Soracte, à 24 milles de Rome,
10/ �ircher 1654, 497 : Est Orignanum Oppidum ad radices
montis Soractis 24 mill. pass. Roma dissitum, in cuius coemeterio, quod est
ante dicti Oppidi Ecclesiam, statua cernitur ex phario lapide, ingeniculata
situ, prorsus et per omnia similis praecedenti (naophore Farnèse) nisi quod
multo maior sit, neque enim maiorem si Tyburtinae Basilicae appositas statuas
excipias, Aegyptiam statuam me vidisse memini : genibus enim nixa iuxta
corporis humani proportionem septem palmorum altitudinem habet ; iniuria
temporis capite et aliquantum pectore mutilata est ; ante se tenet aliam statuam
quadrangulo impositam, prorsus eandem, quam statua Farnesiana superius
apposita, cum duobus aliis idolis et serpentibus, obtinet ; retro ingentem
hieroglyphicorum congeriem tribus columnis digestam exhibet ; quae quidem
a me transcripta, attamen ob temporis brevitatem et angustiam non licuit
incidere.
dans le cimetière près de l’église, avait été trouvée
une statue égyptienne, précisément un naophore aux
proportions monumentales : il mesurait sept palmes,
la figure agenouillée étant aussi haute qu’un homme
debout. �ircher écrit qu’il ne connaissait pas une
statue égyptienne plus grande, excepté les colosses
d’Antinoüs, en ce temps-là conservés à Tivoli, et
maintenant au Vatican11. Kircher décrit cette statue
comme semblable au naophore de la collection Farnèse,
aujourd’hui à Naples12, et il publie deux fois le même
dessin, à deux pages différentes pour représenter les
deux statues (fig. 2). Sur le pilier dorsal, couraient trois
colonnes de hiéroglyphes que �ircher avait copiées,
mais faute de temps, pas publiées13. Selon �ircher, la
tête était perdue et il y avait une cassure à la poitrine.
Dans sa description, le savant jésuite précise que la
figure tenue par le personnage agenouillé était encadrée
dans un rectangle et était la même idole que celle du
naophore de la collection Farnèse. Cependant, la statue
théophore d’Orignanum Oppidum offrait en outre deux
autres personnages et des serpents. Il semble donc qu’il
s’agissait d’une triade. Il faut rappeler que dans le naos
du naophore Farnèse se trouvait une figure d’Osiris.
11/ Museo Pio Clementino, inv. 196 et 197 ; Grenier 1990a,
49-50, pl. XL.
12/ Museo Archeologico Nazionale, inv. 1068. Barocas et al.
1989, 9-11.
13/ J’espère qu’il sera possible à l’avenir de retrouver
cette copie parmi les documents laissés par Athanasius �ircher ;
malheureusement je n’ai rien trouvé dans le manuscrit de l’Oedipus
Aegyptiacus conservé à la Biblioteca Nazionale de Rome.
Cultes isiaques près du mont Soracte
Kircher publie aussi la lettre du cardinal Fabio Chigi14
qui l’avait informé de la découverte à Rignano de la
statue qui appartenait au prince Borghèse (modo Ducis
Muti)15. À en croire le cardinal, la statue était assise et
présentait deux petites figures. Toutefois, je préfère
suivre la description de Kircher.
Nous connaissons une statue théophore trouvée
à Rignano Flaminio, aujourd’hui conservée au Louvre
(fig. 3)16. Elle représente Neshor, un personnage bien
connu de la XXVIe dynastie : il est agenouillé et
présente la triade d’Éléphantine ; sur le pilier dorsal, sept
colonnes de hiéroglyphes racontent la vie de Neshor17.
La statue figurait jadis dans la collection du cardinal
Alessandro Albani18, mais elle avait été retrouvée à
Rignano au xVIIe siècle. Dans un autre ouvrage, Ath.
Kircher publie cette statue et donne une planche très
détaillée contenant la figure et l’inscription19. Il s’agit
bien de la statue du Louvre. �ircher écrit que l’on
pouvait alors voir la statue dans le forum de Rignano,
mais ne précise pas le lieu de sa provenance ; il ne cite
pas son traité précédent et c’est seulement la citation
de la lettre du cardinal Chigi qui nous renvoie à la
statua Orignana décrite dans l’Oedipus Aegyptiacus. Nous
pouvons supposer que la statue du Louvre soit celle
présentée initialement par le père Jésuite comme statua
Orignana, mais il y a toutefois de notables différences
entre les deux descriptions : la statue du Louvre n’a pas
de proportions monumentales (103 cm de hauteur),
alors que la statua Orignana septem palmorum altitudinem
habet20 ; de plus, Neshor présente une triade de petites
statues assises, alors que la statua Orignana ante se tenet
aliam statuam quadrangulo impositam cum duobus aliis idolis
et serpentibus ; enfin la statue du Louvre porte sur le pilier
dorsal sept colonnes d’inscription tandis que la statua
Orignana retro ingentem hieroglyphicorum congeriem tribus
columnis digestam exhibet.
En conclusion, il est possible que la statue du
Louvre corresponde à la statua Orignana, mais nous
devons noter les discordances assez importantes entre
les deux descriptions.
3. LES STATUES DU CODEx OTTOB. LAT. 3105
Dans la Biblioteca Apostolica Vaticana, est
conservé un magnifique codex illustré par Pietro Santi
14/ �ircher 1654, 498. Lettre datée au 16 juin 1639.
15/ En 1607, L. Savelli vendit sa propriété de Rignano à F. et
G. B. Borghèse qui la vendirent à M. Muti en
en 1633
1633 (Tomassetti
(Tomassetti 197919791980, 418).
418).
16/ Musée du Louvre, inv. AE/A 90 ; Ziegler 1982, 142 ; Ead.
1994, 52-53 ; Malaise 1978b, 637 ; id. 2004, 69, n. 14 (avec la bibliographie
antérieure). Je remercie M. Michel Malaise qui m’a signalé l’existence
de cette statue.
17/ Otto 1954, 162-164, n. 25a ; Perdu 1990.
18/ Morcelli 1785, 46, n. 434 ; Winckelmann 1802, 111-112, n. 3 ;
Raffei, 1821, 152-154 ; Curto 1985, 12 ; Allroggen-Bedel 1982, 367.
19/ �ircher 1666, 125-129.
20/ Cf. note 9. Nous pouvons noter aussi que �ircher écrit
que la statua Orignana était bien plus haute que la statua Farnesiana (h.
97,5 cm).
33
Fig. 3. Statue théophore au Louvre (Raffei 1821, fig. 1).
Bartoli21 : ce célèbre dessinateur et graveur du xVIIe
siècle, qui nous a fait connaître beaucoup d’antiquités
grâce à ses ouvrages, y a reproduit deux autres statues de
Rignano. La première22 représente un homme agenouillé,
acéphale, mais il s’agit d’une figure atypique parce que
le personnage appuie ses mains sur deux grands phallus.
Sous la figure, l’auteur a écrit23 que la statue venait du
sol de Rignano, était sculptée en pierre noire et portait
beaucoup de hiéroglyphes, que nous ne pouvons pas
voir sur le dessin, car ils se trouvaient, semble-t-il, sur
le pilier dorsal.
La deuxième statue24 représente une femme
assise, acéphale, habillée d’une robe longue avec une
ceinture sous les seins, à la manière grecque. Cette figure
appuie aussi ses mains sur deux grands phallus. L’auteur
21/ Biblioteca Apostolica Vaticana, Codice Ottoboniano
latino 3105. Capriotti Vittozzi 2006b.
22/ Ibid., p. 109-110, pl. II.
23/ Sous le dessin, nous pouvons lire : Idolo quale si ritrova nella
terra di Rignano di selce nera con �olti geroglifici �a guasti...
24/ Ibid., p. 110, pl. III.
34
Giuseppina Capriotti Vittozzi
nous informe que la statue avait été trouvée à Rignano
et qu’elle était sculptée en pierre égyptienne25.
Les statues en question offrent donc une
caractéristique vraiment inattendue et je ne connais
pas de sculptures similaires. La statue masculine, qui
présente des aspects égyptiens, n’a pas d’équivalent dans
la sculpture égyptienne en raison de la figuration des
deux phallus. De même, la statue féminine, qui rappelle
les images de quelques divinités, comme la Magna Mater
ou la Dea Syria assises sur un trône, présente aussi les
deux phallus qui semblent remplacer les deux lions de
l’iconographie courante.
Pour analyser le témoignage de Bartoli, nous
devons nous en tenir aux hypothèses. Nous pouvons
toutefois avoir confiance en la vraisemblance des
dessins, parce que l’auteur nous a transmis beaucoup
d’ouvrages dont la fiabilité est vérifiée. Il est possible
que les phallus aient été des attributs choisis à l’époque
romaine en raison du culte local ; en ce cas, la statue
masculine, si elle était vraiment d’origine égyptienne,
avait été retravaillée pour son nouvel usage ; il se peut
aussi que la statue ait été créée en Italie selon l’exigence
du culte. Nous devons également envisager l’hypothèse
que ces statues aient été retravaillées et complétées
à l’époque moderne, selon un goût bizarre ou dicté
par l’existence d’objets similaires au même endroit26.
Toutefois l’aspect inusité même des statues pourrait en
certifier l’exécution originale.
4. LE TÉMOIGNAGE DE G. TOMASSETTI
Giuseppe Tomassetti, qui, à la fin du xIxe siècle,
rédigea six volumes sur les trouvailles archéologiques
de la campagne romaine27, vit une tête égyptienne
ou égyptisante dans une maison de Rignano, la “casa
Morelli”28, mais nous ne savons pas, aujourd’hui, où se
trouve cet objet29.
En outre, G. Tomassetti nous informe qu’une
statue d’Isis, conservée au Musée du Capitole, provenait
aussi de cet endroit ; il raconte que les chanoines de
Rignano l’avaient donnée au cardinal Albani, qui, à son
tour, l’avait offerte au pape Clément XI (1700-1721).
Selon Tomassetti, Ath. �ircher avait cité cette statue
dans un de ses ouvrages, mais la référence de Tomassetti
n’est pas claire. Il écrit seulement “Syntagma p. 497” 30.
Je n’ai pas trouvé d’ouvrage de Kircher appelé Syntagma,
25/ Sous le dessin nous pouvons lire : Idolo in selce egizia nella
terra di Rignano.
26/ Nous pouvons penser à plusieurs phallus trouvés dans les
sites archéologiques de l’Étrurie Méridionale ou aux erotica égyptiens
de l’époque romaine.
27/ En ce qui concerne Rignano : Tomassetti 1979-1980, 413420 (= Tomassetti 1884).
28/ Ibid., 414.
29/ Je suis en train d’effectuer des recherches qui sont, jusqu’à
présent, sans résultat. Je remercie M. Vittorio Onesti de l’Ufficio
tecnico del Comune di Rignano pour son aide.
30/ Tomassetti 1979-1980, 414 : “Di una statua d’Iside, ora nel
Museo Capitolino, donata dai canonici di Rignano al cardinale Albani
e da questo a Clemente XI, parlò il �ircher (Syntagma, p. 497)”.
mais ce nom indique quelquefois les parties d’un livre.
De plus Kircher décrit la statua Orignana à la page 497
du Syntagma XVII : la citation de Tomassetti était, peutêtre, une annotation que l’auteur n’a pas pu vérifier. Il
faut toutefois noter que �ircher ne dit jamais que la
statua était une Isis et que la donation à Clément XI lui
est bien postérieure. Je crois donc qu’il est plus probable
que la statue citée par Tomassetti ne soit pas le naophore
de �ircher, mais, peut-être, une véritable statue d’Isis.
Tomassetti aurait pris l’Isis du Capitole pour la statue
de �ircher à cause d’une connaissance inexacte ou
indirecte du texte de �ircher. En outre, nous savons
d’après Morcelli qu’en 1785 la sculpture théophore se
trouvait encore dans la collection Albani. De plus, je n’ai
pas de notices sur la présence actuelle de cette statue
au Musée du Capitole. Dans ce musée, sont conservées
plusieurs statues d’Isis, mais il ne m’est pas possible
actuellement de déterminer si la statue de Rignano s’y
trouve encore et il faudrait conduire des recherches plus
approfondies. La provenance de certaines sculptures du
Musée est bien connue et, donc, nous permet d’exclure
une identification à la statue de Rignano31 ; mais il y
a d’autres statues dont la provenance est aujourd’hui
inconnue32, parmi lesquelles un buste, jadis dans la
collection Albani33, et qui semble intéressant pour notre
recherche. En outre, nous devons considérer qu’un
ancien “fondo Capitolino” fut transféré au Vatican, tandis
qu’une statue d’Isis fut emportée au Louvre34. Le groupe
de sculptures aujourd’hui au Museo Gregoriano Egizio
du Vatican comporte deux statues retenues comme des
Isis au xVIIIe siècle par Bottari35, mais retrouvées dans
la Villa Adriana36. Nous pouvons donc songer à relier au
témoignage de Tomassetti la statue du Louvre dont nous
ne connaissons pas la provenance37, mais pour l’instant,
nous en sommes réduits aux hypothèses.
5. BEAUCOUP
D’INFORMATIONS
:
UN
SEUL
OBJET
Cette recherche présente donc maintenant un
caractère étrange : nous disposons des témoignages
nous informant sur plusieurs objets trouvés à Rignano
Flaminio, mais nous ne pouvons identifier aujourd’hui
que la seule statue théophore du Louvre. Les sources de
31/ Par exemple la statue d’Isis trouvée à San Martino ai Monti
(inv. 928) : Arslan 1997, 584 cat. VI.47 ; ou bien la statue autrefois chez
G. Lotteri et maintenant dans la collection Albani : inv. 744 ; Arslan
1997,, 422, cat. V.41). On peut voir aussi Ensoli 1997, 308.
308.
32/ Musei Capitolini, inv. 711 : Eingartner 1991, 120, cat. n°
28, pl. XXI ; une autre statue (Palazzo dei Conservatori, inv. 946 ;
Eingartner 1991, 122-123, cat. n° 35, pl. XXVI) selon Ensoli 1997, 115,
cat. III.34, serait la sculpture trouvée près de l’église de S. Eusebio
sur l’Esquilin..
33/ Inv. 362 ; Eingartner 1991, 138, cat. n°. 83, pl. LIV ; Arslan
1997,, 399, cat. V.18.
34/ Pietrangeli 1951, 135, n. 3.
35/ Bottari 1755, 167-181 et pl. 79-80.
36/ Pietrangeli 1951, 97-100, n. 147-148, pl. LVIII-LXIX ;
Roullet 1972, 94, n. 130-131.
37/ Bottari 1755, 174, pl. 81 ; Roullet 1972, 91 n. 119.
Cultes isiaques près du mont Soracte
Bartoli et de Tomassetti étant toutefois dignes de foi, je
suis en train de vérifier s’il est encore possible de retrouver
ces objets. On ne peut exclure que les statues de Bartoli
aient été détruites parce que jugées immorales ; quant
à la tête vue dans la maison Morelli, elle a peut-être été
vendue dans le commerce des antiquités.
Enfin, pour compléter la liste des témoignages,
nous devons ajouter un ouvrage plus récent de G.
Gazzetti, qui cite une inscription dédiée à Isis et trouvée
à Rignano38 : malheureusement l’auteur ne donne pas sa
source et toute vérification s’avère donc impossible39.
À ces notices, il faut ajouter une brève recherche
sur l’existence de noms théophores ou liés à l’Égypte dans
la zone de Rignano, qui a donné peu de résultats40.
6. LE LIEU DES TROUVAILLES
Ath. Kircher donne des indications pour
déterminer le lieu de la découverte de la statua Orignana :
il nous dit que cette statue avait été trouvée dans le
cimetière attenant à une église d’Orignanum Oppidum
près du Mont Soracte41. Nous savons en outre que la
statue théophore du Louvre avait été découverte à
Rignano, sur la Via Flaminia42.
Il n’est pas possible, pour l’instant, de reconnaître
avec sûreté ce lieu, mais nous pouvons tout de même
formuler des hypothèses : à Rignano Flaminio, nous
connaissons l’ancienne église des Saints Abbondio
et Abbondanzio, deux martyrs de la persécution de
Dioclétien. L’église s’élève sur un ancien édifice près
d’un ruisseau, sur un coteau dominé par le Mont
Soracte : sous la structure chrétienne, on aperçoit une
maçonnerie en bloc de pierres régulières. Certains
archéologues ont pensé que l’église avait été bâtie sur les
restes d’une villa43, mais d’autres y ont reconnu les ruines
d’un temple. Tomassetti écrit qu’il a pu voir autour de
l’église les restes des structures qui faisaient partie du
temenos. Une construction très intéressante, visible près
de l’église, était peut-être un nympheum44. Aujourd’hui
38/ Gazzetti et al. 1992, 93 : Vi sono (a Rignano) testimonianze
di edifici sacri a Giove, Feronia e Iside (iscrizioni a tali divinità sono state
rinvenute nell’area dell’abitato del territorio).
39/ J’ai pris contact avec M. Gazzetti pour obtenir quelques
indications supplémentaires mais sans succès.
40/ Par exemple le nom de Cleopatra à Nazzano : CIL XI
3953.
41/ Voir la note 10.
42/ Winckelmann 1802, 111, n. 3, écrit qu’elle se trouvait le
long de la grande route qui va de Rome à Lorette (Via Flaminia).
43/ Messineo & Carbonara 1993, 107.
44/ Gori 1864, 129 : “L’angolo nord-ovest della chiesa è
formato di grandi macigni di tufo messi l’uno sull’altro alla maniera
pelasgica ; dappresso vi è un’essedra formata cogli stessi massi ed
incavata nel basso a forma di bacino riempiuto da una sorgente
limpidissima d’acqua”. Tomassetti 1979-1980, 414 : “... la chiesa di
S.Abbondio poggia sopra un muro a blocchi squadrati di un antico
tempio e all’intorno sono tracce di costruzioni appartenenti forse ad
un recinto dell’area del tempio stesso. Di fronte a questo sono i resti di
un antico ninfeo, e una grotta curvilinea a grossi tufi squadrati”.Selon
d’autres auteurs, ill s’agirait d’une structure du Moyen �ge : Messineo
& Carbonara 1993, 107.
35
ces ruines ne sont pas visibles : je ne sais pas si elles
ont été détruites ou sont cachées par la végétation. Il
est possible que le lieu décrit par �ircher soit l’église
des Saints Abbondio et Abbondanzio. Cela me semble
toutefois peu probable parce que nous ne connaissons
pas de cimetière en cet endroit45 ; en outre l’église ne se
trouve pas le long de la Via Flaminia, mais pour atteindre
ce lieu il faut suivre une route étroite qui part de la Via
Flaminia en descendant le coteau.
En revanche, le long de la Via Flamina, près du
début de cette voie, il se trouve une catacombe – dite de
Sainte Théodora – dont certaines galeries sont utilisées à
l’époque moderne ; ce lieu est aussi appelé cimetière ou
catacombe des Saints Abbondio et Abbondanzio46. En
effet, on ne sait pas avec certitude si ces martyrs avaient
été ensevelis dans cette catacombe ou dans l’église. À
ce propos, A. M. Giuntella47, qui pensait que l’église
aurait abrité la tombe de ces martyrs, nous donne des
indications très intéressantes : la catacombe de Théodora
aurait été découverte au xVIIe siècle et dans l’archive
paroissiale de Rignano, se trouve la documentation des
fouilles conduites dans la catacombe, près de l’église de
S. Laurenziano, en 165148. Nous savons donc qu’au xVIIe
siècle, le site de la catacombe fut l’objet de recherches et
de fouilles et nous pouvons supposer que les trouvailles
égyptiennes ou égyptisantes eurent lieu au même endroit
ou à proximité.
Il est probable que ces objets témoignent de
l’existence d’un lieu de culte isiaque près du Mont
Soracte. La statue vue par �ircher à Orignanum Oppidum
faisait probablement partie de la décoration d’un
temple ; en effet, le sujet49 suggère un environnement
cultuel, de même que la présence au même endroit
d’autres trouvailles.
7. LE MONT SORACTE ET SON MILIEU CULTUEL
Le lieu où la statue de �ircher avait été trouvée,
Orignanum Oppidum, est l’actuel Rignano Flaminio près
du Mont Soracte50. Cette montagne est très intéressante
du point de vue de l’histoire des religions : le Mont
Soracte s’élève tout seul dans la campagne, au nord-est
45/ Toutefois, selon Gori 1864, 130, il y aurait des galeries
partant de la crypte : “corridoi sotterranei, quali si vuole che si diramino
fin sotto il monte Soratte”. Gori écrit ensuite (p. 130) : “... sotto questa
chiesa si trovarono pieni di ossa dei martiri i cubicoli sotterranei ...” ;
et que “... il fonte sorgente sotto il muraglione di tufo, servisse negli
antichi tempi ai divoti per lavarsi la faccia e le mani prima di penetrare
le sacre soglie, e servisse posteriormente ai battesimi cristiani per
immersionem, e finalmente che gli anditi sotterranei fossero scavati in
origine dai sacerdoti per fingere gli oracoli”. Mais
Mais selon
selon Messineo
Messineo &
&
Carbonara 1993, 107, il y avait vraisemblablement en cet endroit une
villa, c’est-à-dire le praedium Theodore, où les saints martyrs avaient été
ensevelis.
46/ Messineo & Carbonara 1993, 108.
47/ Giuntella 1979.
48/ Ibid., 237-238.
49/ Sur la présence de ce type de statues dans les temples de
culte isiaque, cf. Malaise 2004.
50/ Pour la bibliographie sur le site, on peut voir Ciampani
s.d. ; Macchia et al. 2003.
36
Giuseppina Capriotti Vittozzi
de Rome, et, en raison de sa forme, il a été considéré
comme un mont sacré depuis les temps les plus anciens
jusqu’au haut Moyen �ge, où il abrita de nombreux
ermitages51. Il est percé de nombreuses cavernes, dites
meri ; selon le mythe, dans une de ces cavernes, la
divinité se manifestait au moyen de vapeurs mortelles52.
Nous savons que, dès le néolithique, les grottes de cette
montagne étaient utilisées pour le culte, en particulier
celui des eaux salutaires53. Pline l’Ancien nous parle de
sources d’eaux thermales, sur une indication de Varron :
Necare aquas, Theopompus et in Thracia apud Cychros dicit,
Lycos in Leontinis tertio die quam quis biberit, Varro ad
Soracten in fonte, cuius sit latitudo quattuor pedum. Sole oriente
eum exundare ferventi similem, aves, quae degustaverint,
iuxta mortuas iacere54. Plusieurs savants pensent que cette
source se trouvait dans la zone de Santa Romana, à l’est
du Mont Soracte, mais dans l’Archive Secrète du Vatican
se trouve un document qui pourrait être très important
pour notre recherche et où nous lisons, à propos de la
note de Pline, qu’au xVIIe siècle, aucune source de ce
genre n’était visible sur les coteaux du Soracte, mais qu’il
y avait des indices près de Rignano : haec ille, coeterum
in presentia nullus in eo fons, sed spiraculum quoddam, fontis
index, quod ad radicem montis in parva areola Arinianum
versus non longe a via Flaminia emanare hodie indigenae
arbitrantur ; quod si in ea, in qua erumpit areola, aggeribus
contineatur, tunc Pliniana prodigia exibere55.
Pour les Romains, le dieu du Mont Soracte
était Apollon Soranus56, divinité solaire (Apollon) et
chthonienne (Soranus, identifié à Dis Pater)57. Soranus
serait Suri, divinité infernale italique aux caractéristiques
dionysiaques58. Dans la même région, est attesté le
culte d’une divinité féminine, Feronia, assimilée à
Proserpine59, mais liée également au milieu agricole et
à l’affranchissement des esclaves60. Nous devons encore
rappeler que dans le milieu étrusco-italique les sources
d’eau avaient une signification chthonienne61.
Les documents anciens racontent que le Mont
Soracte était habité par les Hirpi Sorani62, une population
qui pratiquait des rites liés aux loups, les hommes étant
habillés de peaux des fauves. Il s’agissait de rites très
anciens, qui remontaient à l’époque pré-romaine. Il faut
évoquer ici une amphore étrusque du Musée Gregoriano
Etrusco63, qui représente l’épisode d’Achille et Troilos,
51/ Ibid., passim.
52/ Servius, In Vergilii Carmina Commentarii XI, 785.
53/ Taylor 1923, 83-91 ; Jones 1963, 125-127 et 165-168 ; Pasqui et
al. 1972, 329-333 ; Toro 1995 ; Belardelli 2003, 74-75.
54/ Nat., 31.27.
55/ Archivio Segreto Vaticano, Descriptio Soractis seu Sancti
Silvestri montis, dans Fondo Pio n. 267, 338v. Le
Le texte
texte présenté
présenté ici
ici aa été
été
repris de Toro 1995, 28 n. 10.
56/ Serv., Commentarii XI, 785 ; Gagé 1955, 83-91.
57/ Selon Di Stefano Manzella 1992, Soranus ne serait pas une
épithète d’Apollon mais révèlerait le rapprochement de deux divinités
différentes.
58/ Colonna 1994 ; Id. 1997 ; Piccaluga
Piccaluga 1976.
1976.
59/ Piccaluga 1976, 226.
60/ Colonna 1997, 180.
61/ Torelli 1991 ; Mezzetti 2004, 222-223.
62/ Serv., Commentarii, 11.785 ; Plin., Nat., 7.19 ; Bruni 2002.
63/ Inv. 35708. Sannibale 2003, 80-82.
caractérisée par la figure d’une divinité humaine à la
tête de loup présidant à la scène : cette divinité, toute
semblable à Anubis, a éveillé l’intérêt égyptologique
de quelques savants, mais elle doit être en fait mise en
relation avec le milieu du Mont Soracte.
Dans ce croquis sommaire des caractéristiques
cultuelles du Mont Soracte, nous pouvons lire une
séquence thématique éloquente pour les savants
qui s’intéressent à l’histoire des religions et pour les
égyptologues : montagne, caverne, eaux salutaires,
divinité masculine solaire et chthonienne, divinité
féminine bienveillante. Il s’agirait donc d’un milieu très
favorable à l’assimilation des divinités égyptiennes.
Mais revenons maintenant aux statues du codex
Ottob. lat. 3105 : la présence des phallus est sans doute
à mettre en relation avec les cultes de régénération,
qui étaient probablement pratiqués près du Mont
Soracte. Nous connaissons la présence du phallus
dans les rites égyptiens attachés à Osiris/Dionysos
selon le témoignage d’Hérodote64, mais nous savons
aussi que Plutarque raconte que, pendant la fête des
Palilie, on portait en procession une idole dotée de
trois phallus65. De plus, les témoignages archéologiques
nous montrent la valeur attachée au phallus dans les
dépôts des sanctuaires étrusco-italiques66. Enfin, la
statue féminine du codex Ottob. lat. 3105 nous semble
ressembler à une déesse du type oriental comme la Dea
Syria. Ceci évoque le texte de Lucien de Samosate, qui
décrit le grand temple de la déesse à Hiérapolis, où
deux énormes phallus trônaient près des propylées ; le
temple aurait été bâti par Dionysos lui-même67. Cette
dernière réflexion nous ramène à un autre lieu de culte
de Rome où nous trouvons une association cultuelle
assez similaire, le temple des divinités syriaques sur le
Janicule. En ce lieu, selon la stratification archéologique,
il y avait d’abord eu un sanctuaire archaïque, le lucus
Furrinae, Furrina étant une ancienne déesse liée aux
sources et aux forêts, puis fut bâti un temple dédié
probablement aux divinités syriaques et où l’on pratiquait
des cultes liés à la régénération, avec des connotations
égyptiennes68. La séquence cultuelle du Janicule a donc
des affinités remarquables avec celle du Mont Soracte :
en cet endroit nous trouvons aussi le culte d’une déesse
archaïque comme Feronia69, dont le lucus n’était pas
loin ; la présence d’une divinité masculine, chthonienne/
solaire et dionysiaque, comme Apollon Soranus est très
significative pour la compréhension de l’installation
des cultes égyptiens en Italie ; enfin la présence d’une
statue comme celle figurée dans le codex Ottob. lat. 3105
témoigne peut-être de cultes orientaux/syriaques.
93-97.
64/ 2.48 ; Fischer 1998.
65/ Plut., De Iside et Osiride, 36.
66/ On peut voir par exemple Comella 1986, 75-77 ; Id., 2001,
67/ Luc., De Dea Syria, 16-17.
68/ Les fouilles ont montré les deux phases de ce sanctuaire :
Moccheggiani Carpano et al. 1982 ; Calzini Gysens 1996.
1996.
69/ Tomassetti 1979-1980, 414.
Cultes isiaques près du mont Soracte
8. CONCLUSION I :
TÉMOIGNAGES CULTUELS
CONSIDÉRATIONS
37
SUR LES
9. CONCLUSION II : CONSIDÉRATIONS SUR LES
TROUVAILLES ÉGYPTIENNES OU ÉGYPTISANTES
Le témoignage d’Athanasius Kircher enrichit
nos connaissances et donne des éléments pouvant
permettre de retrouver un lieu où étaient probablement
pratiqués des cultes isiaques. Rappelons que le long de
la Via Flaminia, on découvre des témoignages de cultes
égyptiens jusqu’à la Mer Adriatique, au Fanum Fortunae70.
En outre, il ne faut pas oublier l’intuition de G. Susini :
en 1965, il nota que les lieux de culte isiaque à l’époque
romaine cachent – ou révèlent – la préexistence de cultes
naturels pré-romains souvent liés aux eaux salutaires71.
Le Mont Soracte serait un autre cas d’assimilation, qui
suppose des connaissances approfondies et la présence
en Italie de spécialistes égyptiens.
Le panorama culturel et artistique qui se dégage
de nos études est très complexe : il faut tenir compte
de l’importation d’objets égyptiens en considérant leur
localisation et, en même temps, évoquer la possibilité
que ces objets aient été créés en Italie même. Il s’agit
parfois de pièces égyptisantes, sculptées par des artistes
non égyptiens, mais sous la direction de spécialistes
égyptiens. Quelquefois les Aegyptiaca ont été produits
par des artistes égyptiens en pierre italienne72. Tout
ceci révèle un ensemble de connaissances complexes et
profondes, bien loin d’une quelconque égyptomanie de
surface.
70/ Capriotti Vittozzi 1999, 73-74.
71/ Susini 1965-1966, 113. On peut voir aussi Capriotti Vittozzi
1999, 147-150.
72/ Nous ne connaissons aucun objet de ce type à Rignano,
mais Rome en possède de nombreux fragments, par exemple des
reliefs : Capriotti Vittozzi 2005a.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 39-47
Altaria o candelabra ? Aspetti materiali del culto di
Iside illuminati dalla testimonianza di Apuleio
Valentino Gasparini1
(Université de Sienne)
John Scheid, nelle pagine introduttive a uno dei
suoi ultimi lavori, lamenta una sostanziale disaffezione
da parte degli storici delle religioni e degli studiosi di
antichità romane nei confronti della tematica dei riti
sacrificali2. Il presente lavoro si propone di contribuire
a rendere un poco meno superficiale questo approccio
e a sviscerare il significato di uno dei numerosi termini
tecnici latini che sembrano ancora sfuggire alla nostra
piena comprensione, pur limitandone la disamina
al contesto romano ed evitando di avventurarsi
nell’esplorazione di altri sistemi (quali quello greco,
egizio e fenico-punico) che, è probabile, condizionarono
pesantemente l’episodio italico.
Le Metamorfosi di Apuleio (databili all’incirca
alla metà del II secolo d.C.) sono senza dubbio il più
importante documento isiaco in nostro possesso :
un’inesauribile fonte di informazioni, raccolte nel vivido
e dettagliato racconto di un profondo conoscitore dei
misteri della Dea ‘dai molti nomi’. Particolarmente
preziosa è la descrizione della festività dei ploiaphésia,
all’interno del cosiddetto “Libro di Iside” (11.8-17)3.
Nella realtà storica, la cerimonia conclusiva della festa
poneva termine al periodo di mare clausum e inaugurava
la primaverile riapertura della stagione di navigazione,
su cui Iside svolgeva un ruolo di benevola protezione.
Nella finzione letteraria, essa segna inoltre la fine delle
lunghe peregrinazioni e peripezie dell’asino Lucio ed
1/ La stesura di questo contributo è stata possibile anche
grazie a Corinne Bonnet, Laurent Bricault, Filippo Coarelli e Michel
Malaise, che hanno avuto la bontà di leggere il testo e discuterne i
contenuti. A loro va il mio più sincero ringraziamento.
2/ Scheid 2005, 8-9 : On ne peut pas dire que le sacrifice ait beaucoup
passionné les historiens de Rome. Certes, les encyclopédies ou les grands manuels
offrent des résu�és plus ou �oins succincts de l’acte sacrificiel, livrent une
terminologie et parfois une interprétation, mais dans l’ensemble l’approche reste
superficielle. Les descriptions ne sont pas suffisa��ent précises et n’expliquent
pas les nombreaux problèmes matériels posés par les sources: sens des termes
techniques, enchaînement des séquences rituelles, bref tout ce qui concerne la
critique des différents types de sources et la reconstitution des realia sacrificiels.
3/ La bibliografia pertinente l’XI libro è vastissima. I lavori
principali (cui rimando per ulteriori riferimenti circa le Metamorfosi
di Apuleio, in generale, e l’XI libro, in particolare) sono, in ordine
cronologico : Medan 1928 ; Berreth 1931 ; Wittmann 1938 ; Veyne
1965 ; Bergman 1972 ; Bohm 1973 ; Hani 1973 ; Marin Ceballos 1973 ;
Hoevels 1974 ; Gwyn Griffiths 1975 ; Gwyn Griffiths 1978 ; Pigeaud
1983 ; Hidalgo de la Vega 1983 ; Fick 1987 ; Pizzolato 1989 ; McMcreight
1993 ; Hijmans et al. 1995 ; Méthy 1996 ; Méthy 1999 ; Egelhaaf-Gaiser
2000.
il ritorno al suo originario statuto umano. Ciò avviene
nel momento in cui il protagonista divora una corona
di rose portata nelle mani da uno dei sacerdoti della dea
che avanzano innanzi alla folla. L’autore non specifica il
nome del collegio di appartenenza di questi sacerdoti,
ma il fatto che in seguito citi in ben tre occasioni (11.17,
27 e 30) i pastophori come preposti ai riti del culto isiaco
lascerebbe presumere che con essi debbano essere
identificati4. Uno di questi sacerdoti, il secondo nella
descrizione della sfilata, stupisce per la singolarità del
suo atteggiamento: l’autore lo rappresenta, infatti,
nell’atto di procedere mentre sostiene in ambo le mani
degli altaria, meglio detti con termine tecnico auxilia:
“antistites sacroru� proceres illi ... quoru� … secundus …
manibus ambabus gerebat altaria, id est auxilia, quibus nomen
dedit proprium deae summatis auxiliaris providentia” (Ap.,
M., 11.10.8-18). Non mi risulta che sia mai stato condotto
uno studio approfondito circa la reale identificazione di
tali oggetti5.
Già sul piano linguistico, è possibile notare nei
traduttori e nei critici del testo un certo imbarazzo : non
potendo, infatti, individuare negli altaria dei veri e propri
altari in muratura (fisicamente impossibili da trasportare
per una singola persona), essi li hanno usualmente
identificati come dei semplici incensieri, reliquiari
o stelae6. Queste ipotesi, che partono dall’esplicito
presupposto che il testo in questione non vada letto in
senso propriamente letterale, cozzano in realtà contro
l’estrema chiarezza e puntualità delle parole di Apuleio:
gli altaria erano effettivamente degli oggetti portati in
mano dal pastophorus e con verosimiglianza, quindi, uno
in ogni mano. Il fatto, poi, che meritino un’ulteriore e
più specifica denominazione quali auxilia sembrerebbe
4/ Dello stesso avviso è Gwyn Griffiths 1975, 198.
5/ Timidi tentativi in RE I 2, s.v. altaria, 1691 ; Bowermann
1913, 3-9 ; Dictionnaire des Antiquités I 1, s.v. ara, 347-353 ; Candida 1979,
4-5 ; �leiner 1987, 19.
6/ Gwyn Griffiths 1975, 197-198 non crede all’identificazione
con degli incensieri e sembra preferire l’ipotesi delle stelae, sebbene la
sua posizione a riguardo sia alquanto prudente, quasi ermetica, e non
prenda in alcuna considerazione il termine auxilia. Wittmann 1938, 4850 sostiene invece trattarsi di piccoli altari di sacrificio in terracotta
o bronzo, imitanti quelli più grandi, utilizzati nelle processioni per
sacrificare durante le pause. La sua ipotesi, cui aderiamo, è stata solo
saltuariamente accolta : cf. Malaise 1972a, 218.
40
Valentino Gasparini
indicarli come suppellettili tipiche, se non esclusive, del
culto isiaco7.
questa suggestione trova un immediato e preciso
riscontro iconografico nelle pitture che decoravano l’ala
orientale del portico del Tempio di Iside a Pompei.
Nell’affresco collocato entro la nicchia centrale della
parete8, affiancato da un secondo affresco raffigurante
(proprio come nella sfilata della descrizione apuleiana)
un sacerdote recante una foglia di palma, compare un
sacerdote al cospetto della statua di Arpocrate con
due oggetti di argento nelle mani, universalmente
interpretati come candelabri (figg. 1 e 2). Il confronto
è stringente: abbiamo, nel comune ambito del culto di
Iside, un testo che ci descrive una processione in cui
un sacerdote trasporta nelle mani una coppia di altaria,
oggetti delle cui effettive caratteristiche morfologiche
non conosciamo praticamente nulla, e un affresco con la
rappresentazione di una processione in cui un sacerdote
tiene nelle mani una coppia di oggetti, di cui abbiamo
una raffigurazione ma di cui ci sfuggono il nome e
l’effettiva funzione rituale. Un nome senza oggetto ed
un oggetto senza nome, dunque : forse ci troviamo di
fronte ad un caso in cui una problematica linguisticoletteraria può essere spiegata da quella archeologicoiconografica, e viceversa.
Prendiamo spunto dalla tradizione letteraria ed
epigrafica. Il termine altaria (attestato raramente al
singolare9, e soprattutto in epoca tarda, come altarium,
altare, altar, altaris o altarius10) ha una storia complessa
e tormentata. Originariamente altaria, arae e foci
rappresentavano le tre diverse categorie di supporti
destinati ad ospitare i sacrifici agli déi11. Un frammento di
probabile paternità varroniana12 ci spiega la distinzione
interna per cui i primi erano dedicati al culto degli déi
superi, i secondi a quello degli déi terrestri, gli ultimi
infine a quello degli déi inferi. La conferma di ciò è
7/ Il termine è altrove noto solo da un’iscrizione di Modena
- Mutina (Bricault 2005a, 638, 512/0601). Quest’unica testimonianza
sarebbe sufficiente a dimostrare l’errore di chi, come �aibel e
Adlington, ha cercato di emendare nel testo di Apuleio auxilias
con auxillas : cf. Marin Ceballos 1973, 167 e note 84 e 85. In realtà
l’iscrizione di Modena è alquanto problematica. Gli auxilia citati non
vanno sicuramente identificati con la base stessa su cui l’iscrizione è
incisa: non facilmente un uomo riuscirebbe a trasportare in una lunga
processione un blocco di tufo di 45 x 28 x 20 cm. Come già notato da
Di Stefano Manzella (SupplIt, 1, 126-127), è possibile che gli auxilia in
questione non siano da ricollegare nemmeno con strumenti di culto
isiaco bensì con il dio tutelare Auxilium, attestato nel prologo della
Cistellaria di Plauto. questa ipotesi (come mi fa notare la dott.ssa
Cristina Ferrante, che ringrazio) rende maggior giustizia al formulario
epigrafico tipico degli ex-voto e alla presenza, al di sopra della base,
dei resti di due coppie di piedi. È possibile che le due piccole statue
cui essi dovevano appartenere rappresentassero il dio Auxilium, forse
sotto una duplice veste cultuale.
8/ Mus. Arch. Naz. Napoli, inv. n. 8975. Si consulti da ultimo
Sampaolo 2006, 98-99.
9/ Cf. Phoc. 5.428.13 : “in singulari numero non declinantur...
altaria”.
10/ Cf. TLL, I, s.v. altaria, 1725.
11/ Fab. Pict. ap. Veran. ap. Macr., Sat., 3.2.3 : “Extra porriciunto,
dis danto in altaria aramue focumue eoue, quo exta dari debebunt”.
12/ Serv., Ad Buc., 5.66.23 : “Varro diis superis altaria, terrestribus
aras, inferis focos dicari adfir�at”.
assicurata dalle parole di Festo e Lattanzio13, i quali
ricordano che per le divinità celesti, terrestri e infernali
si sacrificava diversamente “in aedificiis a terra exaltatis”,
“in terra” e “in effossa terra”. Probabilmente quest’uso e la
relativa differenziazione linguistica non andarono molto
oltre l’epoca arcaica o repubblicana. Il focus fu la prima
categoria a scomparire, probabilmente assimilata dalle
arae. In Servio14 il termine altaria viene utilizzato in
funzione esclusiva degli déi superi, il termine arae per le
altre divinità (déi inferi, Mani, morti). Questa profonda
dicotomia e indipendenza tra i due oggetti è sovente
testimoniata dalle fonti15. Essa stessa, però, andò via
via diluendosi fino ad una completa sovrapposizione ed
intercambiabilità linguistica. In epoca cristiana, infine,
fu proprio il termine altaria a prevalere e a passare poi
nella maggior parte delle lingue moderne.
Cosa prevedevano le cerimonie gravitanti
intorno agli altaria ? Innanzitutto vi si bruciavano dei
fuochi alimentati da vegetali16, e su di essi veniva posto
dell’incenso17. quindi vi veniva versato vino18, o acqua19,
o latte20, o miele21 e, ancora, altri non meglio definiti
“doni” 22. Ciò generava i caratteristici fumi e vapori
che s’innalzavano verso il cielo e che spesso ritornano
nelle descrizioni letterarie23. Fino a questo punto, non
parrebbero esservi grosse differenze rispetto a quanto
accadeva intorno alle meglio note arae24. La vera
distinzione viene fortunatamente ricordata da Servio25,
il quale l’attribuisce alle parole di Plinio il Vecchio :
13/ Fest., 27,1-3 (Lindsay) : “Altaria ab altitudine sunt dicta, quod
antiqui diis superis in aedificiis a terra exaltatis sacra faciebant ; diis terrestribus
in terra ; diis infernalibus in effossa terra” ; Lact., Ad Stat., Theb., 4.459 :
“tria sunt in sacrificiis loca, per quae piatione� faci�us. Scrobiculo facto inferis,
terrestribus super terra� sacrifica�us, caelestibus extructis focis. Unde etia�
no�inata sunt altaria, ad quae sacrificantes �anus porrigi�us in altu�”.
14/ Serv., Ad Aen., 2.515.2 : “altaria superorum et ‘arae’ sunt et
‘altaria’, inferorum tantum ‘arae’” ; ibid., 3.305.5 : “<sane> mortuorum arae,
deorum altaria dicuntur, ut ‘en quattuor aras, ecce duas tibi Daphni, duoque
altaria Phoebo’ : quamvis hoc frequenter poeta ipse confundat” ; ibid., 5.48.4 :
“nam ‘maestas aras’ ad hominem pertinet, id est diis manibus consecratas, et
quod paulo post dicit ‘altaria liquit’ vult esse divinitatis post apotheosin,
posteaqua� deus confir�atus est” ; ibid., 5.54.4 : “pro aris autem altaria, quae
superorum deorum sunt” ; id., Ad Buc., 5.66.1 : “en qvattvor aras ecce dvas
tibi daphni dvas altaria phoebo feci, inquit, aras quattuor : tibi, o Daphni, do
duas, et duas aras Apollini, quae sint altaria. novimus enim, aras et diis esse
superis et inferis consecratas, altaria vero esse supernorum tantum deorum,
quae ab altitudine constant esse nominata : quae nunc dat Apollini, quasi deo ;
Daphnidi vero aras ponit”.
15/ Calp. Flac., Decl., Excerpta, 26 ; Luc., Bellum civile, 1.445 ;
Lucr. 4.1237 ; Plin., Pan., 1.5 ; Plin., Nat., 10.36.5 e 15.135.6 ; Tac., A.,
16.31.4.
16/ Verg., G., 3.490.
17/ Curt., Hist. Alex.,
Alex 5.1.20 ; Ov., M., 7.588 ; id., P., 2.3.99 e
3.1.161 ; Stat., Th., 1.556 e 4.412 ; Val. Max. 5.10.2.13 ; Verg., E., 8.64.
18/ Front., De Eloq., 5.5 ; Ov., P., 3.1.161 ; Serv., Ad Aen.,
12.174.1 ; Suet., Aug., 94.5.9.
19/ Verg., E., 8.64.
20/ Stat., Th., 8.302.
21/ Varr., R. R., 3.16.5.8.
22/ Lucr. 6.752.
23/ Lucr. 3.432 e 6.752 ; Ov., F., 2.193 ; Ov., H., 1.25 ; Ov., M.,
12.258 ; Sil., 8.432 e 12.332 ; Stat., Th., 1.556 e 4.412 ; Suet., Vit., 13.3.4 ;
Verg., E., 1.43.
24/ Candida 1979, 5 : “né la tradizione letteraria né quella epigrafica
ci aiutano a cogliere la distinzione tra ara e altare”.
25/ Serv., Ad Georg., 3.490.2.
�spetti materiali del culto di Iside
Fig. 1. Pompei. Parete est del portico del Tempio di Iside.
�ffresco con �rpocrate e sacerdote (da Tran Tam Tinh 164).
Fig. 2. Particolare. Il
sacerdote avanza
portando una
coppia di oggetti di
argento nelle mani.
41
Fig. 3. Pompei. Casa del
Centenario. Figura maschile
barbuta con situla e
“incensiere” (da De Vos 10).
Fig. 4. �riccia. Rilievo con scena di rito isiaco.
Particolare con Iside assisa (da Cain 15).
Fig. 5. Tivoli. Villa �driana. Base di
candelabro in marmo decorata con
un sistro deposto su un recipiento
circolare (da Cain 15).
Fig. 6. Ercolano. �ffresco con divinità
egizie (da De Vos 10).
Fig. 7. Pompei. Casa del Frutteto. Tratto
nord della parete orientale del “cubicolo
celeste” (da De Vos 10).
42
Valentino Gasparini
“ardent altaria fibris quia, ut dicit Plinius Secundus, �orbosa
caro non coquitur”. La vera diversità funzionale tra arae e
altaria parrebbe, quindi, consistere nel fatto che presso
le prime avvenivano sacrifici animali, cruenti, non
condotti invece sugli altaria.
Le fonti antiche ci aiutano anche a comprendere
le caratteristiche concrete, morfologiche degli altaria.
Essi non dovevano essere tanto dissimili dalle arae,
dal momento che Servio26 li definisce semplicemente
“species ararum”. La caratteristica più evidente27 doveva
essere la maggiore altezza rispetto ad esse, da cui la
diffusa paretimologia28. Ciò coincide con la già citata
descrizione di Festo29 che parlava di “aedificia a terra
exaltati”. questa sopraelevazione era garantita da
supporti a forma di colonna sostenenti il piccolo bacino
in cui si sacrificava30. La piccola taglia di quest’ultimo è
giustificata, tra l’altro, dal fatto che non vi si effettuassero
sacrifici cruenti. Le colonnette e l’intera struttura degli
altaria potevano essere di marmo31 o anche di metallo, di
argento per esempio32. Il tutto era decorato con bende
e ghirlande33. Si può dedurre, infine, che essi potessero
essere tanto fissi quanto mobili, e trasportabili anche a
mano34. L’esistenza di sacerdoti addetti al trasporto di
altari (bomophóroi) è certificata anche da un’iscrizione di
Pergamo35.
Se ora torniamo, forti di questa nitida descrizione,
all’immagine dell’affresco pompeiano, non possiamo
non notare una perfetta compatibilità con quanto
descritto dalle fonti. Ma questa compatibilità non è, in
ultima analisi, probante, in quanto ancora lascia aperte
la possibilità di identificare gli oggetti rappresentati con
dei candelabra o dei thymiateria (o turibula o arae turariae
o arae turicremae), non con degli altaria. D’altronde
l’unica sostanziale differenza tra questi supporti consiste
nel fatto che sui primi bruciava un semplice fuoco
illuminante, sui secondi un fuoco con incenso e odori
vari, sugli ultimi un fuoco su cui venivano offerti sacrifici
non cruenti. E ciò probabilmente non può essere
percepito a livello morfologico. La natura esclusivamente
religiosa degli altaria nemmeno può essere un carattere
distintivo e discriminante, essendo anche le altre due
categorie fortemente impregnate di caratteri e funzioni
26/ Serv., Ad Aen., 5.93.1 e 12.174.1.
27/ Fest., 27.1 (Lindsay) : “altaria ab altitudine dicta sunt” ;
Gloss., 5.438.53 : “altaria arae dictae ab altitudine” ; Gloss., 4.15.14 : “arae
in altitudinem instructae divinorum” ; Isid., Orig., 15.4.14 : “altare ab
altitudine constat esse nominatum” ; Lact., Ad Stat., Theb., 4.459 : “etiam
no�inata sunt altaria, ad quae sacrificantes �anus porrigi�us in altu�” ;
Serv., Ecl., 5.66 : “altaria … ab altitudine constant esse no�inata”.
28/ Isid., Or., 15.4.14 : “quasi alta ara”. Al contrario, il termine
altaria sembra derivare da *alt‑ali‑a, dalla radice *al‑, ‘ardere, bruciare’.
Cf. Nagy 1974 ; Pisani 1983 ; Hamp 1985.
29/ Cf. nota 13.
30/ Ciò esclude l’ipotesi di identificazione degli altaria con
oggetti quale “l’altare isiaco portatile” di Lambaese. Cf. Laporte 2004,
297-303.
31/ CIL, VI, 414 (191 d.C.).
32/ Curt., Vita Alex., 3.3. 9 e 5.1.20.
33/ Curt., Vita Alex., 5.1.20 ; Hom. Lat., Il., 1.34 ; Verg., E.,
8.64.
34/ Ap., M., 11.10 ; Curt., Vita Alex., 4.14.24.
35/ Bricault 2005a, 420, 301/1205.
cultuali. L’unica soluzione sembra consistere, quindi,
nella ricerca di altre rappresentazioni in cui questo tipo
di oggetti compaia utilizzato in attività esplicitamente
sacrificali36.
Una prima serie di raffigurazioni, pur non
rispondendo a questa esigenza, sembra sottolineare la
forte connessione fra la categoria di oggetti indagata
ed il culto isiaco. In primo luogo, nell’affresco della
parete di fondo dell’alcova della Casa del Centenario
a Pompei (IX 8, 6, 3) è rappresentata (fig. 3) una figura
egizia maschile barbuta che regge nella mano destra
una sorta di “incensiere ad alto fusto”37. Un rilievo
proveniente da Ariccia mostra, ai lati della figura di Iside
assisa (su un registro soprastante ad una scena di danza
rituale), una coppia di oggetti in tutto simili38 (fig. 4).
Un sistro39 (fig. 5) è poggiato su quello che sembra un
piccolo bacino, in un rilievo che decora la base di un
candelabro in marmo. La presenza di un oggetto rituale
alla sommità di un semplice candelabro non ha molto
senso. Ben più pregnante sarebbe il suo significato su
altaria dedicati ad Iside. In un affresco (fig. 6), rinvenuto
negli scavi di Ercolano del 31 agosto 174840, compaiono
due figure divine egizie (Heket, Horus, Iside ?) separate
da quello che viene definito come un “esile trapezoforo
con anforetta” o “un oggetto di culto” 41. Dello stesso tipo
sono due oggetti raffigurati in quadretti (figg. 7 e 8) che
decoravano la parete orientale del “cubicolo celeste”
della Casa del Frutteto a Pompei (I 9, 5)42. Sibilline
suonano, infine, le parole di Ligorio, il quale ricorda il
rinvenimento presso la cosiddetta “Palestra” di Villa
Adriana (forse identificabile con un Iseo), accanto alle
tre statue di sacerdoti egiziani in marmo rosso antico,
di frammenti di statue che stringevano “spetie di pesi detti
Alteres, cioè tavole di piombo di gran peso et certe cose a uso di
rocchetti rotondi”43. Caratteristica è la rappresentazione
in un rilievo che decora la base di un monumentale
candelabro marmoreo di un simile oggetto la cui
sommità è occupata da un bacino ricolmo di uva, che
due capri cercano di addentare44 (fig. 9) : cosa singolare
per un candelabro, ragionevole per un altare (forse
legato in questo caso a sacrifici di rito dionisiaco) su cui
si dovevano offrire doni non cruenti45. Il rilievo degli
Haterii46 (fig. 10) presenta una scena di forte significato
sacrificale : la compresenza di un’ara, di un “candelabro”
monumentale e di due simili supporti, di più modeste
dimensioni, rappresentati lungo i piedritti di un arco
36/ Si trascura dunque la citazione delle rappresentazioni di
simili oggetti non inseriti in tali contesti iconografici.
37/ De Vos 1980, 53-54.
38/ Malaise 1997, 664.
39/ Cain 1985, 190-191, n. 109, tavv. 55.1-2.
55.1-2.
40/ Mus. Arch. Naz. Napoli, inv. n. 8974.
41/ Antichità di Ercolano 1757, 263 ; Ruggiero 1885, 54 ; Wigand
1912, 61 ; Catalano �1963�� 2002, 152-153 e tav. LII.3 ; De Vos 1980, 2324.
42/ PPM, II, 25-26.
43/ Arslan 1997, 418-420, e bibliografia ; Bottini 2005, 246249.
44/ Cain 1985, 163-164, 203, nn. 48, 155, tavv. 47.1-2 e 88.3.
45/ Cf. nota 21.
46/ Mus. Greg. Prof., inv. n. 9998 ; Cain 1985,
19 tav. 2.3.
�spetti materiali del culto di Iside
Fig. . Pompei. Casa del Frutteto. Tratto sud della parete
orientale del “cubicolo celeste” (da De Vos 10).
Fig. . �rea Vesuviana. Candelabro
in marmo (da Cain 15).
Fig. 10. Roma. Rilievo degli Haterii. Particolare (da Cain 15).
Fig. 11. Provenienza sconosciuta.
Base di candelabro in marmo con
Vittoria sacrificante (da Cain 1985).
Fig. 12. Pietra Papa. Lastra “Campana” con
Vittorie sacrificanti (da LIMC VIII 2).
Fig. 13. Velleia. Statua loricata. Decorazione
con Vittorie sacrificanti (da LIMC VIII 2).
43
44
Valentino Gasparini
onorario, può forse gettare nuova luce sul reale ruolo di
quest’ultimi.
Ma decisive, crediamo, sono altre testimonianze :
la più evidente consiste in un rilievo scolpito su un
lato del basamento di un candelabro in marmo47 in
cui compare Nike-Vittoria nell’atto di libare (fig. 11).
L’immagine si ripete praticamente in modo identico
in altri rilievi di altrettante basi di candelabri48, dove
compare la stessa dea, nello stesso atteggiamento di
libazione, ma presso una classica ara. Si tratta senza
dubbio di un sacrificio. L’intercambiabilità del supporto
su cui esso avviene avvalora certamente l’ipotesi che
l’oggetto rappresentato nel primo basamento appartenga
alla categoria degli altaria, del tutto in sintonia con
ciò che viene tramandato dalle fonti. Sempre Vittoria
è protagonista, in altre due raffigurazioni49 (figg. 12 e
13), di quelle che sembrano a tutti gli effetti libazioni,
segnate dalla caratteristica, ricordata da Lattanzio50, di
dover alzare la mano per raggiungere la sommità degli
altaria. Cibele è invece rappresentata sullo sfondo di un
rilievo da Ostia51 (fig. 14) in cui un sacerdote offre su un
analogo supporto della frutta. L’altarino è molto simile
nella forma ad un oggetto (fig. 15) in marmo bianco
rinvenuto presso il Serapieion A di Delo e dedicato
da Eunous a Iside, Serapide ed Anubi52. Dalla Domus
Augustana provengono invece alcune lastre “Campana”53
(fig. 16) raffiguranti delle canefore che si accingono a
sacrificare su altaria. Dalla Casa degli Amorini Dorati
di Pompei (VI 16, 7) proviene un rilievo marmoreo che
raffigura Venere, accompagnata da Amore, che liba
presso tale supporto54 (fig. 17). Infine, ma la ricerca
ivi condotta non ha sicuramente la pretesa di essere
esaustiva e di creare un corpus iconografico completo,
ricordiamo il bassorilievo della stele funeraria (fig.
18) della sacerdotessa isiaca [---] P. f. Galatea T�---��,
rappresentante la donna con il marito55 : l’uomo sta
versando probabilmente dell’incenso su quello che viene
universalmente riconosciuto come un altare. La tipologia
di questo rientra perfettamente nella categoria degli
altaria, e ancora una volta è connessa al culto di Iside.
Accanto ad affreschi e rilievi, la numismatica (fig. 19) ci
affida molte altre rappresentazioni di questo tipo56.
Mi pare indubbio che la cultura materiale
testimoni ciò che è suggerito dalle fonti : gli altaria
sono dei supporti atti al sacrificio, degli ‘altarini’ (come
spesso sono stati chiamati, in modo senz’altro vago ma
non erroneo57) propriamente per gli déi superi ed in
47/ Cain 1985, 158-159, n. 29, tav. 65.2.
48/ Cain 1985, 151, 191, n. 8, 110, tavv. 70.2, 76.1-2.
49/ LIMC, VIII 2, 182, Victoria 222 et 223.
50/ Lact., Ad Stat., Theb., 4.459. Cf.
Cf. nota
nota 12
12 ee 26.
26.
51/ Meiggs �1960�� 1973, tav. XXXI b; LIMC VIII 2, 518,
Kybele 124.
52/ Bricault 2005a, 206, 202/0127.
53/ Carettoni 1971-1972, 128-129.
54/ LIMC VIII 2, 162, Venus 353.
55/ Bricault 2005a, 547, 501/0171.
56/ A titolo esemplificativo : Robertson 1971, tavv. LXX,
LXXVII.
57/ Si veda la recente traduzione delle Metamorfosi per la
Garzanti (Milano 2002), a cura di N. Marziano, p. 417.
particolare per Iside, e vanno riconosciuti in una tipologia
di oggetti di cui l’affresco pompeiano restituisce una
fedele rappresentazione.
Una straordinariamente fortunata circostanza
vuole che, a pochi metri dall’affresco, nella cella del
Tempio di Iside, sia stata rinvenuta, durante gli scavi del
28 giugno 1765, una cassetta di legno contenente degli
oggetti probabilmente utilizzati nelle locali cerimonie
isiache58 : una lucerna e una coppia di “candelabri” in
bronzo59, unici esemplari esistenti del loro genere (fig. 20).
questi ultimi non possono non sorprendere per l’assoluta
somiglianza con quelli raffigurati nell’affresco, da cui si
discostano solo per le decisamente minori dimensioni
(m 0,272 rispetto a m 1,20 circa). Probabilmente essi
sono l’oggetto che mancava al nome, e probabilmente la
cassetta conteneva, dunque, le stesse suppellettili (una
lucerna e gli altaria) che Apuleio mette in mano ai primi
due pastophori che sfilano nella cerimonia dei ploiaphésia.
Trovare un punto fermo e sicuro in questa
complessa problematica è difficile : da una parte è
infatti possibile che gli altaria, utilizzati per i sacrifici
alle divinità supere, in seguito all’erosione delle loro
funzioni a vantaggio delle più classiche arae, possano
essere stati spesso destinati non a fuochi di libazione
ma a più generici fuochi di illuminazione (candelabri) e
di dispersione di profumi (incensieri). Viceversa, viene
il dubbio che le stesse grandi categorie dei candelabri
monumentali in marmo e degli “incensieri tipo Nozze
Aldobrandini” (noti dall’omonimo affresco60 e dagli
esemplari di Tukh el-Garmus e Taranto61) possano forse
essere interpretate come funzionali a riti sacrificali.
D’altronde esse rispondono assai bene alla talvolta
fraintesa definizione62 degli altaria come di elementi
sistemati al di sopra delle arae : in effetti questi
candelabri consistono in arae con sovrapposte colonnette
sormontate da un bacino. La a volte sensibile altezza
di questi candelabri non necessariamente deve essere
interpretata come prova contraria a questa ipotesi.
La nostra ricerca apre due quesiti principali : in
primo luogo, quale possa essere il motivo che lega gli altaria,
oggetti presenti nelle cerimonie religiose romane ben prima
dell’introduzione del culto isiaco in Italia, particolarmente
alle divinità egizie. In secondo luogo, perché in alcuni casi
questi oggetti sembrano essere usati in coppia e in altri
singolarmente. Questi quesiti rimangono aperti.
Sembra comunque assodato, sulla scorta delle
parole di Apuleio, che se non tutti quanto meno alcuni
degli oggetti presi in analisi (fig. 21) avessero un ruolo
essenziale nelle cerimonie religiose, in particolare isiache,
che fossero trasportati dai pastophori a fini sacrificali
(e non come semplici candelabri) e che prendessero il
nome specifico di altaria o auxilia.
58/ Fiorelli 1860, 174.
59/ Mus. Arch. Naz. Napoli, inv. nn. 72192-3. Cf. Alla ricerca di
Iside 1992, 74 ; Arslan 1997, 431.
60/ Green 1975.
61/ Byvanck-Quarles van Ufford 1973, 71, 138, tav. 25.
62/ Luc. 3.404 : “structae
“
diris altaribus arae” ; Quint., Decl.,
12.26 : “quod aris altaria non imposuimus” ; Solin. 8.6 : “ara est in cacumine
Iovi dicata, cuius altaribus si qua de extis inferuntur”.
�spetti materiali del culto di Iside
45
Fig. 14. Ostia. Sacerdote
sacrificante. Sullo sfondo
Cibele (da Meiggs 173).
Fig. 15. Delo. Serapieion �.
Piccolo altare in marmo
bianco (da Bricault 2005a).
Fig. 16. Roma. Casa di �ugusto. Lastra con
canefore offerenti (da Carettoni 171-172).
Fig. 17. Pompei. Casa degli �morini Dorati.
Venere e �mor (da LIMC VIII 2).
Fig. 1. Roma. Stele funeraria di
Galatea (da Dunand 2000).
46
Valentino Gasparini
Fig. 1. �lcune monete dell'epoca di �ntonio Pio (da Robertson 171).
Fig. 20. Pompei. Gli altaria del Tempio di
Iside (da Alla ricerca di Iside 12).
47
Fig. 21. �lcuni esempi di altaria ?
�spetti materiali del culto di Iside
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 49-52
Une statuette en bronze d’Harpocrate-Éros
aux multiples attributs
Michel Malaise
(Université de Liège)
Tard venu dans le panthéon pharaonique1,
Harpocrate2, “Horus l’Enfant” jouit d’une place de
plus en plus grande, surtout durant la période grécoromaine. Divinité “populaire”, elle inspire, dans son
pays, la fabrication de très nombreuses terres cuites
gréco-égyptiennes ; intégrée à la famille d’Isis, elle suit
le sillage de l’expansion des cultes isiaques à travers
tout le bassin méditerranéen, et bien plus loin encore,
suscitant surtout une série de statuettes en bronze ou de
pendentifs3 en métal précieux.
Nous voudrions ici présenter une très intéressante
figurine en bronze (5,5 cm de hauteur) qui a été offerte à
la vente en 20064. Le jeune dieu, totalement nu, à l’allure
d’un garçonnet, se tient debout sur une base plate.
Suivant le type dit “praxitélien”, il est déhanché vers sa
droite, ce qui justifie la présence d’un support sous le
bras gauche, ici un tronc d’arbre5. La tête, aussi infléchie
suivant le mouvement du corps, est coiffée d’un bonnet,
sur le devant duquel se détache un disque, surmonté de
deux gros boutons de lotus ; l’ensemble est couronné du
pschent. Suivant le type hellénisé courant, l’enfant divin
tend l’index vers la bouche et supporte, dans la main
gauche, une haute corne d’abondance, remplie de fruits.
Dans le dos, est greffée une paire d’ailes, et un carquois
doté de son couvercle est collé contre l’épaule droite.
Autour du cou est suspendue une large bulla circulaire.
Plusieurs animaux accompagnent Harpocrate. Un long
serpent grimpe, en s’entortillant autour du tronc d’arbre.
1/ Son nom est attesté, avec assurance, pour la première fois
sous la 22e dynastie, tout comme son image (cf. Sandri 2006, 33). Le
nom divin qui se trouve sur le Papyrus B.M. 10251 (20e-22e dynastie,
d’après la paléographie) doit apparemment se lire Horus-pa-nekhen,
cf. Sandri 2006, 17-18. La seule image d’Harpocrate sur les parois d’un
temple pharaonique se découvre à Philae, dans un kiosque décoré
à l’époque de Nectanébo Ier (cf. Sandri 2006, 54-55). Le plus ancien
exemple de la transcription grecque du théonyme date de 243 a.C.,
dans une dédicace de Philae (cf. Sandri, 2006, 23).
2/ Meeks 1977, col. 1003-1011 ; Dunand 1979, 73-87 ; Ballet
1980 (non vidi) ; Poulin 1988 ; Tran tam Tinh et al. 1988 ; Malaise 1991 ;
id., 2000a ; Forgeau 2002 ; Sandri 2006.
3/ Scheurleer 1996, avec inventaire préliminaire.
4/ Catalogue “Kunst der Antike” de la Maison Gorny &
Mosch, Munich, n° 150 (11. Juli 2006), p. 139, n° 375 et photo p. 138.
5/ Il existe des exemples où le rôle du tronc est d’abord
assumé par un pilier. Selon Marcadé 1969, 174-176, ce changement se
serait produit sous l’influence d’Apollon, à l’époque hellénistique, et en
dehors de l’Égypte, avant de pénétrer dans ce pays dans le répertoire
des statuettes en bronze.
Sur la base, sommairement sculptés, à gauche, un faucon
avec pschent, à droite, un chien, au centre, une tortue.
Il nous faut maintenant rappeler la signification
de tous ces éléments constitutifs. Le geste du doigt
à la bouche et le pschent, empruntés au répertoire
pharaonique, nous orientent clairement vers une
identification à Harpocrate. Le doigt à la bouche était
signe de l’enfant qui suce son doigt, bien que les auteurs
grecs et latins aient interprété cette attitude comme
une invite au silence sur les secrets de la religion6.
Quant au pschent, qui réunit les couronnes de Basse
et de Haute Égypte, il manifeste la royauté héritée de
son père Osiris7. Le bonnet, qui serre la tête, et cache la
6/ �itchell 1983, 102, n. 10 ; Sandri 2006, 100.
7/ C’est la couronne la plus fréquente sur la tête de notre dieu
(cf. Sandri 2006, 106-109).
50
Michel Malaise
chevelure, était porté en Égypte par des enfants, mortels
ou divins8. Le disque placé sur le devant du bonnet est
l’emblème du soleil, justifié dans la mesure où Harpocrate
est susceptible d’évoquer “le jeune” soleil naissant. Un
enfant convenait effectivement fort bien pour illustrer
le rajeunissement quotidien de l’astre du jour. Ce côté
héliaque est parfois mis en avant en ceignant le dieu
d’une couronne radiée, suivant le langage gréco-romain.
Le sens des deux boutons de lotus qui émergent du
disque est plus problématique. Le lotus9, qui prolifère
lors de l’inondation annuelle, en fait un symbole du Nil
et la promesse d’une abondante récolte. Toutefois ici, le
voisinage avec le soleil pourrait tout aussi bien évoquer
la naissance d’Harpocrate, soleil jeune qui émerge du
chaos liquide, le Noun, sur le cœur d’un lotus10. Plusieurs
représentations figurent d’ailleurs Harpocrate assis sur
le lotus primordial.
La cornucopia, évidemment étrangère à
l’iconographie pharaonique, est supposée une invention
alexandrine, intervenue dès le début du IIIe siècle a.C.11
La corne d’abondance aurait été empruntée à Ploutos,
fils de Déméter12, pour helléniser l’image d’Harpocrate,
et c’est ce type qu’aurait revêtu la statue cultuelle du
temple fondé pour ce dieu, par Ptolémée IV Philopator
dans le Sarapieion d’Alexandrie13. Cet Harpocrate à la
corne d’abondance a été considéré comme une création14
permettant aux Lagides de se présenter sous la forme
d’Horus jeune, garant de la fécondité. Ainsi, Harpocrate
comme dispensateur des fruits de la terre ne serait pas une
initiative de la population indigène15. Il est évident que
l’attribution de la cornucopia est une manière d’helléniser
l’image d’Harpocrate, mais l’intention politique et la
nature agraire supposées tardives nous laissent perplexe.
Il faut d’abord se souvenir que, dès le Moyen Empire,
les rites de l’Osiris végétant manifestaient la renaissance
d’Osiris, qui, en quelque sorte, survit en son fils16.
Ensuite, s’est peut-être produite une contamination avec
le nourrisson Néper, dieu égyptien des céréales et des
moissons17. Enfin, si l’on considère que les inscriptions
hiéroglyphiques des temples gréco-romains reflètent
des traditions plus anciennes, force est de constater
qu’Harpocrate y est souvent défini comme une divinité
8/ Déonna 1955, 74-75. Il ne s’agit pas ici d’un rapprochement
éventuel avec Télesphore, porteur, lui, d’un capuchon (cucullus), qui
tient avec un vêtement, ou qui, de toute manière, est noué par ses
extrémités. Il n’est pas davantage nécessaire de penser au bonnet
phrygien d’Attis, même si Éros, très rarement, lui emprunte son
bonnet : cf. Blanc & Gury 1986, col. 1021, n° 570-571.
9/ Versluys 2002, 263.
10/ Török 1995, 57 et 70-71 ; Malaise 2000a, 404 ; Sandri
2004, 500 ; ead. 2006, 120.
11/ Török 1995, 60 ; Ballet 2000, 100-101 ; Fischer 2003, 159 ;
Györy 2005.
12/ Déjà considérée par Hérodote comme le pendant grec
d’Isis.
13/ Fischer 2003, 160-161 ; Sandri 2006, 70, n. 410.
14/ Török 1995, 60 ; Györy 2005, 51.
15/ Dunand 1979, 75-76.
75-76.
16/ �oemoth 1994, 15-18.
17/ Meeks 1977, col. 1004.
agraire, productrice des aliments18. Pour S. Sandri19,
Harpocrate détiendrait ces prérogatives de son caractère
royal, veillant à la subsistance, tout comme le pharaon
pour ses sujets. Nous avouons ne pas être convaincu par
cette explication.
Les ailes20 qui se déploient dans le dos de notre
figurine sont une claire illustration du rapprochement
opéré avec Éros, assimilation d’autant plus aisée que
sa mère Aphrodite s’identifiait à Isis. Le messager de
l’amour accompagne d’ailleurs occasionnellement un
membre de la famille isiaque. Sur des lampes, le buste
de Sérapis est parfois supporté par deux Amours21. Un
médaillon d’applique de terre cuite de Lyon met en
scène une Isis-Fortuna, accomplissant une libation audessus d’un autel, tandis qu’à gauche un Amour en vol
lui tend un sistre22. Parmi les inventaires de Délos, on
relève la présence d’offrandes d’Éros dans des espaces
isiaques23.
Derrière l’épaule droite apparaît un carquois
avec un couvercle plus ou moins conique doté d’un gros
bouton de préhension24. L’étui à flèches est l’attribut le
plus fréquent d’Éros25. Il n’est cependant pas totalement
exclu qu’il ait été emprunté à Apollon, solaire et
guérisseur comme le jeune dieu égyptien26, auquel il peut
être assimilé. Le plus bel exemple de ces contaminations
en cascade est la mention à Délos d’Éros-HarpocrateApollon27.
Sur la poitrine pend une grosse bulla ronde.
D’origine étrusque, cette capsule, contenant un
phylactère, est portée à Rome par les jeunes garçons
qui la quittaient, une fois arrivés à l’âge viril. Vu son
âge, Harpocrate en est souvent doté, tant en Occident
qu’en Égypte28. Si l’influence romaine est incontestable,
il n’est pas exclu que la bulla soit ici la nouvelle version
d’un ancien talisman égyptien, nous voulons parler du
pendentif cordiforme29. Cette amulette devait protéger
le cœur, organe essentiel, dans lequel les Égyptiens
voyaient le moteur de la vie organique, le siège des
sentiments, des volitions et de l’intelligence, mais encore
de la conscience. Plusieurs dieux enfants sont dotés de
ce pendentif, dans des temples d’époque gréco-romaine,
sur des reliefs traités suivant l’iconographie de tradition
pharaonique. Pratiques romaines et isiaques peuvent se
conjuguer comme le montre la découverte à Roma vecchia
18/ Meeks, 1977, col. 1005 ; Sandri 2004, 506.
19/ Sandri 2006, 172-178 et 185-186.
20/ Tran tam Tinh et al. 1988, 442, s.v. ailes.
21/ Tran tam Tinh & Jentel 1993, 126.
22/ Blanc & Gury 1986, 1036, n° 672.
23/ RICIS 202/0404, BI, l. 12 et 87.
24/ Pour un carquois du même type, mais plus finement
représenté, sur une statuette en bronze d’Apollon (Hongrie, 2e 1/2 du
Ier siècle p.C.), cf. Simon 1984, 406, n° 302g. Pour d’autres exemples
d’Harpocrate au carquois, cf. Tran tam Tinh et al. 1988, 424, n° 118-121.
25/ Blanc & Gury 1986, 954.
26/ Sur les rapports entre Apollon et Harpocrate, mais aussi
Horus, cf. Malaise 2005b, 37-39 et 190.
27/ Cf. RICIS 202/0365.
28/ Tran tam Tinh et al. 1988, 442, s.v. bulla.
29/ Malaise 1975 ; id. 1978a.
Une statuette en bronze d’Harpocrate-Éros
d’une très belle bulla en or, à laquelle est suspendue une
petite Isis-Fortuna30.
Il nous reste à commenter les animaux qui
escortent notre Harpocrate. Le long du tronc sur
lequel s’appuie le dieu, grimpe un long serpent31, un
colubridé32. Vu les multiples connotations des serpents,
il est malaisé de déterminer précisément la signification
de la présence de ce reptile. En outre, faut-il chercher
une explication du côté de l’Égypte ou du monde grécoromain ? À notre avis, l’image devait être parlante
pour les deux cultures. Sur les bords du Nil, de vieux
mythes présentent le démiurge comme “un serpent de
fer issu du lotus primordial”33, ce qui nous ramènerait
au thème de la naissance du soleil évoquée plus haut.
Comme animal chthonien, il est en rapport avec la vie
de la terre. Les mues de sa peau en font aussi un symbole
de régénération. Ainsi, lors de son voyage nocturne, le
Soleil passe la douzième heure de la nuit dans la peau
d’un serpent pour renaître. Enfin, les bons serpents
protègent le foyer34. On le voit, toutes ces qualités
rentrent dans la sphère des compétences d’Harpocrate.
Pour une personne de culture gréco-romaine, il est
possible que la couleuvre ait renvoyé à Esculape, car
Harpocrate est aussi un dieu guérisseur. En témoigne,
notamment, l’inscription arétalogique de Chalcis35 qui
prête à notre jeune dieu l’invention de toute la science
des drogues qui sert à guérir les hommes.
Sur la base, se dresse, à gauche du dieu, un
faucon36 coiffé du pschent, exécuté dans un style fort
peu soigné. Le rapace couronné évoque d’abord la
nature royale, commune à Harpocrate, héritier d’Osiris
et forme juvénile d’Horus, et à l’Horus, faucon céleste,
prototype des pharaons. D’autres connotations sont
possibles, notamment avec le domaine de la mantique.
Aux yeux des adorateurs de souche gréco-romaine, le
faucon pouvait prendre sens grâce à l’assimilation déjà
mentionnée entre Harpocrate et Apollon, puisque le
rapace en cause est lié au dieu grec, en tant que son
messager37.
De l’autre côté, se tient un chien assis38, qui doit,
lui aussi, nous révéler quelque chose sur la personnalité
30/ Perdrizet 1934, 137-138 et fig. 1. L’auteur, reprend les
informations publiées par Ficorini, en 1732, qui précise que l’objet fut
retrouvé “a quattro miglia lontano di Roma, presso la via Prenestina”,
dans un tombeau près d’une villa de la gens Quintilia.
31/ Pour d’autres exemples, cf. Tran tam Tinh et al. 1988, n°
10g, 46, 113b, 118b, 121a, 123-124. Un cas particulier est celui où le
serpent s’enroule autour de la jambe d’Harpocrate, cf. id., n° 118c. Sur
d’autres représentations, c’est un uraeus, symbole de la royauté, qui
est associé à Harpocrate, cf. id., n° 41a, 45, 131a-c, 179e, 238d, 265, 268,
273, 344, 368.
32/ On retrouve un motif décoratif analogue sur une peinture
d’une maison de Pompéi, cf. Bodson 2002, 335-336 et fig. 283.
33/ Yoyotte 1959, 265.
34/ Störk 1984, col. 648-649.
35/ RICIS 104/0205, l. 11. Sur Horus médecin, cf. Malaise
1993, p. 152-153.
36/ Pour d’autres exemples, cf. Tran tam Tinh et al. 1988, 442,
s.v. animaux, faucon.
37/ Sur les significations du faucon, cf. Malaise 1993.
38/ Pour d’autres exemples, cf. Tran tam Tinh et al. 1988, 442,
s.v. animaux, chien.
51
du jeune dieu39. Nous pensons que le chien est ici le
symbole de l’étoile Sirius (Sothis chez les Égyptiens),
dont le lever héliaque annonçait la venue de la crue du
Nil et des richesses agricoles qu’elle allait engendrer.
Dans le monde gréco-romain, le chien devint le symbole
de cet astre. Ainsi, Isis chevauchant un chien fut-elle
considérée comme l’image de la déesse qui amène
l’inondation. Il existe aussi des terres cuites grécoégyptiennes qui assoient le fils d’Isis sur le même animal.
Dans la mesure où Harpocrate est le maître des fruits
de la terre40, il était logique de l’associer au symbole
de l’étoile, dont le lever héliaque était promesse de
fertilité. Pour des personnes peu au courant des réalités
égyptiennes, il n’est pas impossible que le chien, comme
dans beaucoup de civilisations antiques, ait été pris pour
ministre des guérisons.
Entre les pieds du dieu, on reconnaît une tortue,
animal très rarement mis en rapport avec Harpocrate41.
Pour les Égyptiens, le chélonien offre une nature ambiguë.
Si la tortue du Nil42 menace la navigation nocturne de
Rê, nous la voyons aussi présentée dans les textes de
Basse Époque comme un animal cosmique bénéfique
qui déverse la crue du Nil. Cette prérogative tient sans
doute au fait que la constellation de la tortue était visible
juste après l’apparition de Sothis ; ainsi, l’animal serait
devenu l’image de la terre égyptienne, dont les entrailles
recèlent la crue fécondante. La tortue se transforme de la
sorte en un présage de fertilité. Pour ceux qui ignoraient
pareil symbolisme, d’autres interprétations demeuraient
possibles. On songera d’abord à Plutarque43 qui explique
la tortue sur laquelle Aphrodite Ourania pose le pied
comme une allégorie de l’épouse attachée au foyer
et observant le silence. Ce dernier trait nous rappelle
que les auteurs anciens ont pris le geste d’Harpocrate
comme une invite à la discrétion. Enfin, plusieurs dieux
du panthéon gréco-romain sont associés à la tortue :
Hermès/Mercure, inventeur de la lyre, et lui aussi une
divinité de l’abondance ; Apollon44 et Esculape45, qui
partagent certains caractères avec le dieu égyptien.
Si le carquois, les ailes, la cornucopia et la bulla
sont des acquis gréco-romains, tout comme la pose
déhanchée du garçonnet, les éléments de la couronne
et les animaux renvoient à des concepts égyptiens,
mais susceptibles de recevoir un autre sens, néanmoins
conciliable avec la nature d’Harpocrate.
Nous ne savons rien de l’origine de la statuette ici
étudiée, mais elle doit dater de l’époque romaine, sans
doute du IIe ou du IIIe siècle. On notera une différence
assez nette entre le rendu plastique du corps du dieu et
39/ Sur les significations du chien, cf. Malaise 1991, 24-27.
40/ Cette prérogative amènera à le désigner en grec, comme
Karpokratès, cf. Tran tam Tinh et al. 1988, col. 444-445.
41/ Cf. Malaise 1991, 16-24.
42/ Ici remplacée par une tortue terrestre, comme sur les
autres exemples connus, cf. Malaise 1991, 19.
43/ Plut., Conj. Praec., 32 (Mor., 142 D) ; De Iside, 75 (Mor., 318
E) ; cf. Malaise 1991, 33, n. 82.
44/ La tortue lui est associée en tant que dieu de la musique.
45/ Par sa longévité, le chélonien était un attribut du dieu
guérisseur.
52
Michel Malaise
les trois animaux de la base traités approximativement.
On a l’impression que le bronzier n’a pas très bien
compris son modèle, ce qui pourrait être l’indice d’un
atelier provincial. Quoi qu’il en soit, cette figurine
est un bel exemple de la richesse de l’iconographie
harpocratique46. Elle est d’autant plus intéressante
que si nous possédons d’autres bronzes d’HarpocrateÉros panthée offrant des analogies avec la statuette ici
présentée, nous n’en connaissons pas un parallèle exact.
46/ Celle-ci est aussi illustrée par les pendentifs publiés par
Scheurleer 1996.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 53-58
Emblème isiaque complexe d’un signum pantheum en bronze
Michel Malaise
Lors d’une vente1 en décembre 2004, à Munich,
est apparu sur le marché un curieux objet, composé en
fait de deux pièces, à l’origine étrangères l’une à l’autre.
La partie supérieure est constituée d’un croissant
(largeur totale : 7,3 cm) supportant les petits bustes de
huit divinités, quatre féminines et quatre masculines ;
au-dessus du couple central se dresse un haut basileion.
Cet emblème complexe a été, semble-il, par la suite,
soudé sur une sorte de tenon, lui-même inséré dans
un support tronconique (haut d’environ 3,75 cm), se
terminant apparemment par trois doigts d’animal, peutêtre un ancien élément mobilier. L’emblème en forme de
croissant nous fait penser à un élément surmontant une
statuette panthée, dont il se serait détaché.
Les
représentations
figurées
permettant
d’attribuer à une divinité des pouvoirs multiples virent
le jour à l’époque romaine. Il était possible de pourvoir
une déité d’attributs divers empruntés à de nombreux
autres dieux ou d’adjoindre à la statuette en pied une
série de petits bustes de divinités accessoires qui lui
sont subordonnées ; celles-ci sont placées sur la corne
d’abondance, sur les ailes du signum et sur une ou deux
barres ou un croissant qui prennent appui sur ces ailes
pour se dresser au-dessus de la tête de la statuette2.
C’est de ce deuxième type, rare, que provient très
probablement notre emblème panthée. Pour tenter de
déterminer l’identité de la divinité majeure de ce signum
pantheum, il nous faut examiner soigneusement les petits
bustes. Pour ce faire, nous leur donnerons un numéro de
1 à 8, en partant de la droite de la photo en tentant de
les identifier.
Le buste n° 1, à l’extrême droite, présente une
tête masculine aux cheveux courts et bouclés, surmontés
de deux ailerons latéraux qui la désignent clairement
comme celle de Mercure. Le buste n° 2, à droite de la
figure précédente, nous montre un dieu barbu et à
1/ Catalogue de vente Gorny & Mosch 137, Antike und
islamische �unst (Munich, Auktion 15. Dezember 2004), 111, n° 421.
2/ Cumont 1907, 314-315. À ces deux types, l’auteur ajoute les
compositions abstraites composées d’une sorte de trophée rassemblant
de multiples attributs fixés sur un support (cf. p. ex. Graillot 1900, 232233 ; Eichler 1952, 21-25 ; Grimm 1969, 150-153 et pl. 29-29). Il existe
aussi des bustes posés sur une ou deux cornes d’abondance (Graillot
1900, 233-234). On peut ranger dans la catégorie des représentations
panthéistiques les mains faisant le geste de la benedictio et couvertes de
multiples attributs divins, cf. Vermaseren 1983.
la riche chevelure, coiffée d’un bonnet conique, sans
rebord. À première vue, on songerait à Sabazios3, mais
la coiffe se distingue du bonnet phrygien par l’absence
de retombée du sommet du pileus. Nous serions tenté
d’identifier cette figure avec Pluton4, certes seigneur
des enfers identifié à Hadès, mais aussi dispensateur
de la fécondité agricole, étant donné son royaume
souterrain. On notera qu’il est l’époux de Proserpine,
qui lui fait, semble-t-il, pendant (n° 7). À droite de ce
dieu, se tient une déesse (n° 3), la poitrine couverte d’une
tunique agrafée sur les épaules, la chevelure disposée
en bandeaux bouclés et la tête coiffée d’un casque à
cimier qui la désigne comme Athéna/Minerve. Le couple
central n’offre malheureusement pas d’attribut très
spécifique. Le dieu (n° 4) est caractérisé par une lourde
chevelure, des mèches frontales, une moustache et une
barbe fournie ; sa face épouse une allure pyramidante. Il
est apparemment la seule figure dépourvue de couronne,
mais celle-ci a pu disparaître. Sa compagne (n° 5) est une
déesse diadémée, dont les cheveux ondulés sont disposés
en bandeaux sur le front ; ils paraissent ramenés vers
l’arrière, sans doute pour former un chignon. En outre,
de part et d’autre du cou, descendent deux longues
masses de cheveux ou les retombées d’un châle posé
sur la tête, dont les pans s’écartent du visage souriant.
Le buste est couvert d’un chiton. Nous reviendrons bien
vite sur le délicat problème de leur identification. À
gauche du couple central, se tient un dieu barbu avec
casque à haut cimier (n° 6) qui représente Mars, faisant
ainsi pendant à Athéna/Minerve, qui lui est souvent
associée. À droite de Mars, on trouve une figurine
féminine (n° 7) diadémée, avec des cheveux ramenés en
deux bandeaux sur le front, au départ d’une raie centrale.
L’absence d’élément iconographique particulier rend son
identification très malaisée ; c’est donc en fonction du
contexte que nous songeons à une Proserpine. D’abord,
elle fait pendant à un dieu qui pourrait bien être Pluton,
dont le mythe nous apprend qu’elle devait rester captive
durant un tiers de l’année, pour sortir ensuite des Enfers
et permettre le renouveau de la nature. La personnalité
3/ D’autant plus que Sabazios est souvent associé à Mercure,
cf. Lane 1989, 13.
4/ Sur un fragment de vase (370-360 a.C.), Hadès est coiffé
d’un casque en forme de pileus, cf. Lindner 1988, 384, n° 112 et pl.
54
Michel Malaise
de la déesse qui se tient à sa droite confirmerait cette
hypothèse. Cette dernière divinité (n° 8) ressemble assez
à la précédente, mais son visage est moins juvénile. Le
vêtement qui couvre sa poitrine montre sur sa gauche un
bourrelet en relief. Aux côtés de Proserpine, on pense
aussitôt à sa mère Déméter/Cérès.
Au-dessus des deux têtes centrales surgit un
grand basileion5, la coiffure isiaque par excellence. Il
est imposant et complexe : sa base paraît constituée
d’un croissant de lune, supportant une paire de cornes
enserrant un disque solaire, surmonté de deux plumes
et encadré de grands épis. Il est manifeste que cette
grande couronne qui somme l’ensemble est un élément
essentiel pour la compréhension de l’objet, et il nous
oriente nécessairement vers l’univers isiaque. Dans ces
conditions, il est très tentant de reconnaître dans la
paire centrale le couple de Sérapis (n° 4) et d’Isis (n° 5).
La tête masculine offre les traits qui sont ceux du visage
de Sérapis, autrefois peut-être pourvu d’un modius. La
disposition des cheveux en bandeaux de sa compagne
5/ Le basileion est la couronne typique d’Isis (sur cette
couronne, cf. Malaise 1976). Il faut toutefois admettre que cet emblème
peut coiffer, de façon exceptionnelle, Sérapis sur des documents
siciliens d’époque hellénistique : monnaies de Syracuse (cf. Clerc &
Leclant 1994, 678, n° 116) et médaillons ornant le fond de coupes en
terre cuite (Id., p. 688, n° 220 a-j ; Sfameni Gasparro 1995, 87-88). Clerc
& Leclant 1994, 691 se demandent s’il ne s’agit pas d’une déformation
de la couronne shouty, composée le plus souvent de deux cornes de
bélier, surmontées de deux hautes plumes d’autruche, ornée à la base
du disque astral ; les cornes de bélier étant remplacées par des cornes
de vache. Il existe aussi quelques cas très rares où le basileion couronne
Harpocrate (cf. Tran tam Tinh et al. 1988, 438, n° 338c) ou même le
taureau Apis (cf. �ater-Sibbes & Vermaseren 1975, 3, n° 261, pl. IX).
se retrouve sur des statues d’Isis et d’Isiaques6. quant
aux deux masses qui retombent autour du visage, il s’agit
sans doute d’un châle que la déesse porte sur d’autres
représentations7. On croit distinguer également entre
les seins une protubérance ; serait-ce une transposition
maladroite du noeud isiaque si fréquent dans la garderobes de l’épouse de Sérapis ? Par ailleurs, le buste en
cause nous fait beaucoup songer à un buste féminin
en pierre (1,03 m) provenant de Capoue et attribué à
Isis8. L’absence de traits typiquement isiaques pourrait
résulter d’un choix s’expliquant par la contamination
avec d’autres déesses locales9. Par ailleurs, il est vrai que
le basileion pouvait suffire, à lui seul, comme indice.
Si le couple central est bien du domaine isiaque,
comment expliquer la signification des autres bustes ?
En ce qui regarde Mercure (n° 1), le dieu ne porte
aucun attribut égyptisant sur la tête10 ; il ne s’agit donc
pas d’un Mercure-Thot. Mercure n’appartient pas à la
famille isiaque, mais y est à l’occasion associé11. Son
nom hellénique d’Hermès est parfois juxtaposé à celui
d’Anubis, et dans des contextes isiaques, ce théonyme
grec seul pourrait bien recouvrir celui du dieu égyptien12.
Ce rapprochement est évidemment dû au caractère
psychopompe des deux divinités. Les mythographes
tardifs parleront encore de l’assimilation d’Anubis à
Mercure13. Dans le domaine iconographique, l’Anubis
hellénisé empruntera le caducée et les ailerons talaires
de son équivalent gréco-romain. La fusion d’Anubis et
Hermès finira par déboucher sur un nouveau théonyme
grec, celui d’Hermanubis14. Dans le domaine de
l’épigraphie de langue latine, une dédicace15 d’époque
impériale de Larissa, malheureusement très mutilée,
émanant d’une prêtresse d’Isis, est offerte à Isis, Sérapis,
Harpocrate et à Anub[i] [Mercuri(?)]o Veneri. La restitution
6/ Cf. Tran tam Tinh 1972, 33, 64 et 66 ; Walters 1998, p. ex. pl.
5a-b, 6b, 15a, 24b, 30b ; Eingartner 1991, 78 ; Schwentzel 2000, 29-30.
7/ Cf. Tran tam Tinh 1980, 344-345 et n. 23, fig. 3-4, 9-10 ; Id.
1990a, 767-768 (n° 47-58) et 792. Selon cet auteur, ce châle n’apparaîtrait
pas avant l’époque antonine. Si les Isis ainsi voilées portent les cheveux
longs sous les retombées de la coiffe, il est des exemples où les mèches
qui encadrent le visage se réduisent à peu de chose ; c’est peut-être le
cas ici.
8/ Malaise, 1972a, 249, n° 3 et pl. 30 ; Tran tam Tinh 1972, 7576, IS. 27 et fig. 12-13.
9/ Comme nous le verrons, le bronze est sans doute gaulois,
c’est pourquoi nous songeons à une possible contamination avec la
Mater gauloise (sur cette dernière, cf. Faider-Feytmans 1948, 385-394).
10/ Cet élément fut d’abord pris pour une plume. Perdrizet
1911, 27-32 reconnaît plutôt dans cet attribut un pétale de lotus, une
identification aujourd’hui généralement adoptée. Il s’agit d’un discret
rappel des liens qui rapprochent Hermès/Mercure de Thot, cf. Malaise
2005b, 93-94. Pour d’autres exemples de ce Mercure égyptisant, cf. par
ex. Boucher 1976, 110-112 et 118-119. Sur Hermès-Thot, cf. de Ridder
1913, 80, n° 541 ; Hölbl 1981, 181-182 ; Török 1995, 84-86.
11/ C’est le cas sur deux gemmes. Sur la première, le buste
de Mercure, avec caducée, est placé à côté d’une Isis avec basileion (cf.
Simon 1992, 515, n° 177 et pl.). La seconde, magique, met en scène un
ibis avec caducée en présence de Mercure et d’Anubis (cf. ead. 1992,
515, n° 180 et pl.).
12/ Malaise 2005b, 187-188.
13/ Grenier 1977, 55, n° 11 ; 56-57, n° 14-15.
14/ Sur Hermanubis, cf. Grenier 1977, 171-174 ; id. 1990b, 265268 ; Malaise 2005b, 187-188.
15/ Cf. Grenier 1977, 98, n° 66 = RICIS 112/0506.
Signum pantheum en bronze
[Mercuri]o est incertaine, et il est donc hasardeux d’y
voir une version latine d’Hermanubis, d’autant plus que
Mercurio n’est pas nécessairement l’interpretatio romana
d’Anubis16, puisque vient ensuite Vénus, dont le nom
ne fait pas suite à celui d’Isis. En résumé, la présence
de Mercure ne dénote pas vraiment dans un contexte
isiaque, même s’il n’est pas indispensable de justifier sa
présence par ce facteur. N’oublions pas que Mercure
était préposé au commerce, spécialement du grain.
Pluton (n° 2) est certes seigneur des enfers identifié
à Hadès, mais, étant donné son royaume souterrain, il
dispense aussi la fécondité agricole ; c’est cet aspect,
nous paraît-il, qui justifie sa place sur notre emblème.
On notera qu’il est l’époux de Proserpine, qui lui fait,
semble-t-il, pendant (n° 7).
À droite de ce dieu, se tient Athéna/Minerve
(n° 3). Comment expliquer la présence de cette
divinité ? Dans l’Égypte gréco-romaine, Athéna est
d’abord confondue avec Neith, la déesse de Saïs, suite
à leurs traits guerriers communs17. Dans son ascension
syncrétiste, Isis se présentant comme l’équivalent des
multiples déesses d’Égypte, l’épouse d’Osiris put être
assimilée à Neith18, comme le proclame notamment
Plutarque19, qui nous explique que l’Athéna de Saïs (i.e.
Neith) est considérée comme une Isis20 ; plus loin, il
nous révèle que les Égyptiens donnent souvent à Isis le
nom d’Athéna21. Sur le plan iconographique, on retrouve
d’ailleurs des Isis panthées coiffées du casque d’Athéna,
qui se combine parfois avec des éléments égyptiens22.
À l’inverse, le cimier du casque d’une Athéna panthée
est orné des bustes superposés de Sérapis et d’Isis23
ou la coiffure guerrière fait place au basileion d’Isis24.
16/ Cf. Dunand 1973, 180, n. 1.
17/ Sur cette équation qui remonte déjà à Hérodote (II,
59), cf. Dunand 1976, 80-82 ; Quaegebeur 1983, 308-309 et 318-319 ;
quaegebeur et al. 1985, 217-232 ; Malaise 2005b, 121-122. L’équivalence
entre les deux déesses est aussi exprimée sur le revers d’une monnaie
de Trajan où l’empereur se tient entre Neith et Athéna, cf. Cassimatis
1982, 1047-1048, n° 62 et pl.
18/ Pour Hölbl 1978, 63, les liens d’Horus avec Neith (qui peut
apparaître comme sa mère) ont joué un rôle décisif dans l’identification
d’Isis avec la déesse de Saïs.
19/ De Iside, 9 (354 C) ; voir Griffiths 1970, 283-285.
20/ Pour les textes qui vont dans le même sens, voir Tran tam
Tinh 1972, 228, n. 4 ; d’Aigle Tremblay 1994, 4, n. 17 ; Bricault 1996,
12-13.
21/ Plut., De Iside, 62 (376 A).
22/ Tran tam Tinh 1972, 209-212 et fig. 17 et 19 C. Dunand
1976, 92, n. 73 (= Clerc & Leclant 1994, 684, n° 181) mentionne un relief
en terre cuite avec Athéna tenant une petite statue de Sérapis ; il s’agit
évidemment d’une Athéna-Isis. Tran tam Tinh 1986, 360, n. 19 note
que la déesse casquée tenant des épis de blé, un gouvernail et une
corne d’abondance se rencontre fréquemment en Occident romain
sur les gemmes des IIe et IIIe siècles p.C. et qu’elle mérite l’appellation
de Fortuna panthée plutôt que d’Athéna. Pour notre part, nous nous
demandons si ces déesses ne pourraient pas être mieux qualifiées d’IsisFortuna panthée. On signalera aussi des Panthées dont la poitrine
s’orne du gorgoneion, cf. Hölbl 1978, 59 et pl. VIII, 1a-b ; Pollini 2003,
875-882 et fig. 1-6, 9-10.
23/ Eichler 1952, 26-27 et fig. 10.
24/ Nous avons vu une statuette en bronze vêtue comme
Athéna, avec le gorgoneion sur la poitrine, tenant corne d’abondance
et gouvernail (maintenant disparu), coiffée d’un diadème surmonté de
l’emblème isiaque.
55
Pareil voisinage se retrouve sur des intailles, où Athéna
est associée à Isis et Sérapis25. On ne peut cependant
dire que la documentation isiaque souligne le caractère
guerrier d’Isis. En effet, dans le corpus des inscriptions
isiaques, des qualificatifs26 comme nikèphoros, invicta,
victrix, triumphalis sont susceptibles d’évoquer toute
espèce de victoires. En terre égyptienne, la litanie
grecque d’Isis conservée sur un papyrus met clairement
la déesse en rapport avec l’armée, en la qualifiant de
strateias kai hègemonias kuria ou de stratia27, mais l’on
sait que les “vertus” prêtées à Isis par ce texte tiennent
parfois plus de considérations intellectuelles que de
faits cultuels. On entrevoit cependant une liaison
avec les armées dans deux épisodes historiques. Ainsi,
Vespasien et Titus passèrent, à Rome, la nuit précédant
le triomphe consécutif à la prise de Jérusalem dans le
temple d’Isis28. Quant à Domitien, il fit ériger en 88/89
à Bénévent un sanctuaire et deux obélisques consacrés
à Isis, à l’occasion de son retour de la guerre contre les
Daces29. Il n’est pas impossible que d’autres rapports se
soient tissés entre Athéna et Isis. En effet, des lampes
et des lanternes égyptiennes en terre cuite sont ornées
d’une déesse casquée, mais portant une torche. La
plupart des commentateurs ont identifié cette image
à celle d’Athéna-Neith. Pour sa part, V. Tran tam Tin30
trouve, à juste titre, pareille interprétation curieuse,
dans la mesure où la torche n’est pas un attribut de
Neith, même si cette source de lumière faisait partie
des panégyries nocturnes de la déesse égyptienne. Dès
lors, pour cet auteur, “la torche symboliserait les déesses
éleusiniennes, ou Isis-Déméter plutôt que la déesse
Neith”; ainsi en Égypte, “Athéna serait devenue AthénaDéméter ou Athéna-Isis-Déméter”, entrant de la sorte
dans le domaine des déesses de l’abondance matérielle31.
Il ne nous semble pas exclu que les deux explications
soient valables, dans la mesure où les autres bustes
(peut-être Mars mis à part) présents sur notre objet
appartiennent à des divinités de la prospérité.
À gauche du couple isiaque central, se tient un
dieu barbu avec casque à haut cimier (n° 6) qui représente
Mars. Notons qu’il fait pendant à Athéna/Minerve,
qui lui est souvent associée. Mars, initialement vénéré
25/ Lafaye 1884, 314-315, n° 171-172. Le n° 171 = Bricault 2006a,
76 et fig. 39e ; le n° 172 = Tran tam Tinh 1983, 138-139, n° II 7, pl. 39, fig.
82. Un troisième intaille se trouve dans Tran tam Tinh, 1983, 98, n°
IA 18bis et fig. 19. Parfois, Athéna est liée au seul Sérapis. Ainsi, sur
un jaspe jaune, Athéna se tient debout derrière un Sérapis trônant,
Furtwängler 1896, 316, pl. 61, n° 8625. Une plaque en calcaire montre
Athéna debout à côté de Sérapis et d’Héraclès, cf. Cassimatis 1984,
1045, n° 2.
26/ Voir les références dans l’index 1.1.1 du RICIS.
27/ P. Oxy. 1380, 239-240 et 71, 83, 102-103.
28/ Malaise 1972b, 413.
29/ Malaise 1972a, 299 ; id. 1972b, 415.
30/ Tran tam Tinh 1986, 359-360.
31/ Cassimatis 1984, 1045-1046, n° 13, 18, 22, 23, 29 : monnaies
alexandrines sur lesquelles Athéna tient des épis dans la main droite.
On se souviendra aussi que le nom d’Athéna peut recouvrir en Égypte,
particulièrement à Oxyrhynchos, la déesse-hippopotame Thouéris,
protectrice de la naissance, et nourricière (cf. Quaegebeur et al. 1985,
218 et 225) ; la liaison de Thouéris avec Hathor entraîne aussi des liens
avec Isis (cf. Gundlach 1986, 496).
56
Michel Malaise
comme dieu du printemps, donna son nom au mois qui
ouvrait les campagnes militaires et les travaux agricoles.
Avec le temps, il devint surtout un dieu guerrier. Une
intéressante dédicace d’Ostie32 commémore le don d’un
signum Martis cum equiliolo effectué par P. Cornelius
P(ublii) f(ilius) Victorinus en l’honneur d’Isis reine qui
lui a rendu la santé (restitutrici salutis suae). L’offrande
d’une statuette de Mars, dieu de la Victoire, était sans
doute destinée à souligner le succès remporté par Isis,
ici, sur la maladie.
À droite de Mars, on trouve une figurine
féminine (n° 7) que nous avons proposé d’identifier, en
fonction du contexte, à Proserpine. La dernière divinité
(n° 8) ressemble assez à la précédente, mais son visage
est moins juvénile. Aux côtés de Proserpine, on pense
aussitôt à sa mère Déméter/Cérès. Celle-ci, comme il
est bien connu33, nourrit de nombreux liens avec Isis. On
remarquera que Déméter/Cérès a Hermès/Mercure pour
figure correspondante. Les deux divinités appartiennent
au monde des ressources agricoles ou commerciales.
En outre, n’oublions pas que c’est Hermès qui est allé
arracher Proserpine aux Enfers.
On aurait donc Mercure, dieu de la prospérité,
faisant pendant à Cérès, Pluton apparié à Proserpine,
Minerve mise en parallèle avec Mars, et, enfin, au centre,
le couple d’Isis et Sérapis. On le voit cette disposition
fait preuve de cohérence. Les divinités non égyptiennes,
du moins la plupart d’entre elles, ne manquent pas de
liens possibles avec la famille isiaque, mais étant donné
la “philosophie” des Panthées, l’essentiel ne réside peutêtre pas dans cette constatation. Si notre emblème a
bien servi à surmonter la tête d’une déesse, comme le
donne à penser le basileion qui surplombe l’ensemble,
il est clair que cette dernière, malgré son caractère
syncrétique très prononcé, n’a jamais été identifiée à des
dieux masculins. Mais, l’ensemble des bustes, ici posés
sur un croissant, illustrent les fonctions d’une déesse
invincible et garante de la prospérité.
Nous avons déjà eu l’occasion de dire que les signa
panthea sous forme de statuettes avec bustes surimposés
étaient des objets rares. Nous voudrions à présent
confronter notre document avec les pièces analogues
que nous avons pu rassembler. Elles sont au nombre de
huit : cinq ont été retrouvées en Gaule, tandis que les
trois autres sont de provenance inconnue. Deux de ces
documents seraient d’origine éduenne, à tout le moins
par leur lieu de trouvaille (Mâcon et Anost-en-Morvan).
Cette proportion conduit S. J. De Laet et P. Moisin34
à considérer que si “l’idée de la divinité panthée est,
née avec le syncrétisme religieux, dans le bassin de
la Méditerranée … il semble bien, par contre, que la
‘panthéisation’ d’une divinité en la munissant d’ailes
et de cornes d’abondance et en lui ajoutant une série
de bustes d’autres divinités, ait été réalisée en Gaule”.
Il n’est donc pas exclu que notre emblème sorte d’un
32/ RICIS 503/1118.
33/ Voir p. ex. Malaise 2000b, 7-8.
34/ De Laet & Moisin 1953, 17.
atelier gaulois35. Quant à sa date, elle est délicate à
préciser. Les deux beaux Panthées d’Anost-en-Morvan36
et de Mâcon37 ont été datés de la fin du IIe siècle, tandis
que l’on a proposé pour celui d’Aubechies38, d’un style
moins sûr, les alentours du milieu du IIIe siècle39. Le
bronze mis en vente à Munich devrait prendre place
dans cette fourchette.
Passons rapidement en vue les statuettes
panthées avec bustes accolés repérées. Seules deux de ces
figurines sont masculines. La première40 (a), en bronze,
découverte à Anost-en-Morvan, et aujourd’hui au Musée
d’Autun, est un Mercure nu, ailé et reconnaissable aux
deux ailerons placés dans sa chevelure, coiffée d’un
étrange bonnet41. Dans la main gauche, le dieu porte
une double cornucopia ornée de six bustes, dont deux ont
disparu. Sur le bord des ailes sont perchés deux fois deux
bustes ; enfin, couronnant le tout, une barre en forme
de croissant relie le sommet des ailes et supporte cinq
bustes divins. H. Graillot propose les identifications
suivantes : Junon ou Vesta à la jonction des deux cornes
d’abondance, les Dioscures sur les cornes d’abondance,
Tutela ou Cybèle surmontant les cornucopiae ; Bacchus
et Cérès ou Liber et Libera, parés de corymbes, sur les
ailes ; des cinq bustes supérieurs, on ne reconnaît que
Mars. Il est possible que le croissant comptait à l’origine
sept bustes ; on songerait alors aux sept divinités de la
semaine.
La seconde42 (b) retrouvée à Aubechies, dans
le Hainaut, consiste en une statuette de bronze d’une
divinité masculine, nue et ailée, dont manquent le bas des
jambes, la main droite et le haut de la corne d’abondance
tenue dans le bras gauche. Les longs cheveux retombant
en tresses amènent les auteurs à y reconnaître Bacchus
ou Apollon. Les ailes sont réunies par deux barres
horizontales, la première est ornée d’un buste voilé
généralement pris pour celui d’une Mater. La barre
supérieure supporte trois autres bustes : celui du centre,
avec sa couronne hexagonale tourelée, appartient à une
Cybèle43. À la gauche de celle-ci, on croit reconnaître
35/ On notera que les bustes des Panthées de Mâcon (cf.
infra, n° c) et d’Anost-en-Morvan (cf. infra, n° a) reposent aussi sur
un croissant.
36/ Cf. infra, n° a. Cet exemplaire a d’ailleurs été retrouvé
avec cinq grands bronzes frappés entre 162 et 180, cf. Thévenot 1954,
279.
37/ Cf. infra, n° c.
38/ Cf. infra, n° b.
39/ Cf. Thévenot 1954, 280.
40/ Cf. Graillot 1900, 220-237 et pl. XII ; De Laet & Moisin
1953, 14 et pl. II, 2 ; Thévenot 1954, 281-283 et fig. 116-117 ; Boucher
1976, 125 et fig. 213.
41/ Ce bonnet en peau de bête semble se terminer en une
tête de chien ou de loup (Graillot 1900, 221-222). Armand-Calliat 1951,
59 se demande si ce bonnet n’apparente pas Mercure au dieu gaulois
Sucellus-Dispater.
42/ De Laet & Moisin 1953, 10-17 et pl. I ; Thévenot 1954,
279-287 et fig. 115 ; Boucher 1976, 132 et 202, fig. 222, pl. 48 ; Faider
Feytmans 1979, 71-73, n° 54 et pl. 33. L’objet (12 cm de haut) est
malheureusement aujourd’hui disparu. L’œuvre appartiendrait à la fin
du IIe ou au début du IIIe siècle.
43/ Son culte était largement répandu en Gaule dès le IIe
siècle. Faider-Feytmans 1979, 72 pense qu’il pourrait s’agir d’une
Tutela.
Signum pantheum en bronze
Diane, avec carquois. Le dernier buste, diadémé, voilé et
drapé, ferait songer à une Junon.
Examinons à présent les statuettes panthées
féminines. L’une, en argent, a été retrouvée à Mâcon
(c)44 ; elle figure une déesse ailée, debout devant un petit
autel, tenant une patère dans la main droite et une double
cornucopia, dont surgissent deux petits bustes (sans
doute Bacchus et Cérès45). Deux bustes des Dioscures
sont posés sur le bord des ailes46. Sur le sommet de ces
dernières est fixé un croissant soutenant les sept bustes
des divinités de la semaine, Mars au centre. La statuette
panthée est coiffée d’une couronne murale, ce qui a
conduit les commentateurs à y voir une Fortune ou la
Tutela de Mâcon47, à l’exception de S. J. De Laet et P.
Moisin48 qui optent pour une image de Cybèle.
Le Musée de Vienne (Isère) conserve une statuette
(d)49 en argent qui est apparentée à la précédente, mais
très mutilée. La déesse ailée et coiffée d’une couronne
murale. Les deux bras et une des ailes sont brisés. Un
seul petit buste subsiste sur le bord de l’aile restante.
Un objet en bronze de l’ancienne collection
Gréau50 qui se présente sous la forme d’un croissant
(environ 9 cm d’envergure) surmonté de bustes divins
pourrait aussi fort bien avoir surplombé une statuette
panthée51. En voici la description donnée par É.
Thévenot : “croissant supportant quatre bustes (cinq
primitivement), où l’on reconnaît au centre Jupiter, à
sa droite Junon drapée et diadémée, à sa gauche Diane
chasseresse avec le carquois sur l’épaule, sur la pointe
gauche du croissant Mercure au pétase ailé. Froehner
est d’avis que la pointe droite, aujourd’hui brisée, portait
le buste du Soleil.”
Nous avons gardé pour la bonne bouche des
panthées clairement mis en relation avec Isis. Le premier
(e)52 de ces signa est une statuette en bronze doré (9 cm)
44/ Cf. Graillot 1900, 224 ; Walters 1921, 9-10, n° 33 et pl. V
; Espérandieu 1925, 113-116 ; Cumont 1942, 72 et fig. 6 ; �rüger 19441950, 213-220 et fig. 1 ; Armand-Calliat 1951, 56-59 et pl. VII ; Thévenot
1954, 281-284. Aujourd’hui au British Museum, la statuette mesure 11
cm, sans la base.
45/ Leur identification est incertaine. On a songé à Antonin et
Faustine ou à Apollon et Diane. �rüger 1944-1950, 215 y reconnaissait
les divinités gauloises Apollon Grannus et Sirona, hypothèse rejetée
par Armand-Calliat 1951, 57. Thévenot 1954, 281, n. 1 les identifie
comme Bacchus et Cérès, à cause des ornements de raisins et d’épis
de blé à la base des deux bustes.
46/ Seul �rüger 1944-1950, 57 propose de les identifier aux
jumeaux gaulois Divanno et Dinomogetimaros ; cette idée a été
rejetée par Armand-Calliat 1951, 57.
47/ Cumont 1942, 72 la définit comme une “Fortune poliade”
traduisant clairement une conception astrologique, “ce sont en effet les
mouvements des planètes et du ciel diurne et nocturne [hémisphères
célestes symbolisés par les Dioscures, cf. id., p. 68-73�� qui déterminent
un sort heureux ou funeste.”
48/ De Laet & Moisin 1953, 15.
49/ Reinach 1897, 266, 4 ; Graillot 1900, 231, n° 3 ; De Laet &
Moisin 1953, 13.
50/ Froehner 1885, n° 1077 ; Thévenot 1954, 284 et fig. 119.
L’objet est aujourd’hui au Musée de Mayence.
51/ Thévenot 1954 y voit une applique ou un pendentif.
52/ Cf. Reinach 1897, 263, 7 ; Graillot 1900, 231, n° 4 ; De Laet
& Moisin 1953, 13 ; Tran tam Tinh 1972, 210 ; id. 1990a, 787, n° 319h et
dessin p. 786. La statuette, qui a fait partie de l’ancienne collection
Pourtalès puis Charlet est aujourd’hui introuvable.
57
provenant du Midi de la France. Elle représente une
déesse debout, avec une paire d’ailes, dont le sommet
supporte le buste de Luna d’un côté et celui de Sol de
l’autre. Elle est vêtue d’un chiton et les jambes sont
enveloppées d’une draperie. Elle maintient dans le bras
gauche une double corne d’abondance, tandis que la main
droite porte une bourse, des épis de blé et un gouvernail.
Un serpent s’enroule autour de son bras droit et une roue53
gît auprès des pieds. La coiffure est particulièrement
complexe : selon H. Graillot, elle comporte “une
couronne murale et un modius surmonté du croissant,
du disque solaire et des plumes de la coiffure isiaque”.
La pièce étant égarée, il faut bien tenter de déchiffrer
le dessin que nous en avons gardé. La description de
H. Graillot est correcte, mais elle omet un élément qui
s’interpose entre le modius et le basileion. Nous y verrions
volontiers le cimier d’un casque, partiellement masqué
par le modius, et dont on distingue le panache débordant
vers l’arrière54. La figurine est clairement un magnifique
exemple d’une Isis panthée.
Un autre Panthée isiaque en bronze (f) (13,3 cm),
de provenance inconnue et conservé au Musée de
Berlin55, est très proche du précédent. La déesse debout
ailée porte une couronne radiée, surmontée du croissant
de lune et de l’emblème isiaque ; elle a une nébride en
sautoir et un carquois. Dans la main droite, elle tient un
gouvernail et dans la gauche, une cornucopia surmontée
de deux bustes, l’un masculin, l’autre féminin56.
Deux autres figurines en bronze, également
d’origine inconnue, sont fort semblables à celle du
Musée de Berlin, avec, à nouveau deux bustes de sexe
différent sur la corne d’abondance. L’une (g)57 avait été
publiée par B. de Montfaucon, l’autre (h)58, par M. A. de
la Chausse.
Ainsi sur les six statuettes panthées féminines
collectées59, quatre d’entre elles mettent en scène
Isis panthée60, mais aucune n’est surmontée d’un
croissant comme l’objet ici édité. En outre, les divinités
associées se bornent à deux bustes émergeant de la
53/ Symbole de la fortune changeante qu’Isis a la pouvoir
d’infléchir. La roue est aussi un attribut de Némésis, forme que peut
revêtir Isis (cf. Tran tam Tinh 1972, 218 et 231, n. 20 ; Bricault 1996, 5455 et n. 50 ; RICIS 202/0310-0314).
54/ Pour d’autres Isis panthées casquées, cf. p. ex. Tran tam
Tinh 1972, 209-211. Sur l’une de celles-ci (id. 1972, pl. XV, fig. 19C),
on voit très nettement que le casque est situé derrière la couronne
murale et le basileion, de sorte qu’il n’est visible que sur une photo prise
de profil.
55/ Inv. 3160. Cf. Reinach, 1897, 264, 5 ; Graillot 1900, 231-232 ;
n° 5 ; De Laet & Moisin 1953, 13-14 ; Nilsson �1950�� 1961, 632, pl. XI, 3 ;
Tran tam Tinh 1972, 210.
56/ Il est difficile d’identifier les deux divinités. Le buste
masculin, barbu, semble porter un pétase et pourrait appartenir à
Mercure.
57/ Reinach 1897, 266, 3 ; Graillot 1900, 232, n° 6 ; De Laet &
Moisin 1953, 14.
58/ Reinach 1897, 266, 5 ; Graillot 1940, 232, n° 6 ; De Laet &
Moisin 1953, 14. Cette dernière pièce serait suspecte.
59/ On pourrait peut-être y ajouter le casque avec les bustes
de Sérapis et d’Isis (cf. supra, n. 23) qui a sans doute coiffé une Minerve
panthée.
60/ Pour des statuettes d’Isis panthée dépourvues de bustes
adjoints, cf. Tran tam Tinh 1972, 209-213 ; id. 1990a, 786-787, n° 319
5
Michel Malaise
cornucopia ou accrochés aux ailes (exemplaires “e” et
“d”). Malheureusement, seuls les bustes de la statuette
provenant du Midi de la France permettent (“e”) une
identification certaine : la Lune avec son croissant et le
Soleil radié.
Si l’emblème ici présenté couronnait bien une
Isis panthée, ce serait un exemple exceptionnel, mais
comme nous l’avons déjà souligné, la présence du haut
basileion met clairement le document en rapport avec la
déesse égyptienne, ou, à tout le moins, avec une IsisFortuna panthée.
La complexité iconographique d’Isis a été
préparée par les hymnes, les arétalogies et ses épiclèses61.
La déesse fut d’abord dite “polyonyme”62, puis, avec
l’époque romaine, le mouvement hénothéiste dont elle
bénéficia s’amplifiant lui valut d’être invoquée comme
“myrionyme” (“aux dix mille noms” ou “aux noms
innombrables”)63. À en croire Plutarque64, c’est le nom
qu’on lui donne le plus souvent. Cette épiclèse typique
d’Isis peut parfois trouver des équivalents. L’adjectif
panthea65 n’apparaît que deux fois, tandis que la limpide
formule de Capoue qualifie Isis de una quae es(t) o�nia66.
Ce qui est plus extraordinaire, c’est la présence
de divinités masculines accrochées sur les figurations
panthées. De la sorte, l’épouse de Sérapis ne s’assimile
plus seulement aux autres déesses, elle s’attache le
61/ Sur les multiples associations d’Isis, cf. Tran tam Tinh
1972, 214-234 ; Bricault 1996, 11-95.
62/ Bricault 1994, 70.
63/ Sur cette appellation, cf. Bricault 1994, avec la liste des
trente attestations.
64/ Plut., De Iside, 53 (372 E).
65/ Cf. RICIS 602/0701 (inscription de Bétique du IIe siècle
p.C.) et RICIS, Suppl. I, 609/0503 (inscription de Mayence de l’époque
flavienne).
66/ Cf. RICIS 504/0601.
concours de déités masculines qui manifestent aussi ses
pouvoirs. Ainsi sur les ailes du document “e”, voit-on le
buste de la Lune, mais aussi celui du Soleil. La présence
de la Lune pourrait s’expliquer aisément par le caractère
lunaire que revêt Isis à l’époque gréco-romaine67,
– tout comme son compagnon sera assimilé à Hélios68.
Toutefois, si Isis panthée est accompagnée des bustes
de la Lune, mais aussi du Soleil, c’est sans doute pour
manifester sa toute puissance sur le monde astral. Ainsi,
lorsqu’elle se révèle à Lucius69, elle lui apprend qu’elle
gouverne les sommets lumineux du ciel (caeli luminosa
culmina), tout comme dans les arétalogies70, la déesse est
celle qui règle la marche du soleil et de la lune. Il n’est
pas impossible que le croissant choisi pour supporter les
petits bustes soit aussi une allusion à la lune, à moins qu’il
ne soit simplement une forme élégante de support.
Comme l’écrivait déjà H. Graillot, “Le Panthée
rassemble les forces multiples des divinités qu’il résume
et concentre en lui toutes leurs vertus bienfaisantes”71.
Ici, l’emblème à connotation isiaque a servi à mettre en
relief les multiples pouvoirs de la déesse, et sans doute
plus particulièrement ses qualités de protectrice de la
fécondité naturelle. On soulignera pour terminer que, à
notre connaissance, le document est le premier à offrir
toutes ces caractéristiques.
67/ Cf. Tran tam Tinh 1964, 72-73 et 79-81 ; Malaise 1972b,
181, Grandjean 1975, 57-60 et en particulier n. 119. Dans le domaine
épigraphique, on possède une inscription d’Apulum dédiée, entre 172
et 177, à Isis Luna Diana (RICIS 616/0402). L’identification avec la
lune est déjà attestée par Hécatée d’Abdère (apud Diogenes Laertius,
Prooem., 10). La lune deviendra un attribut très courant de la coiffure
d’Isis.
68/ Cf. Grandjean 1975, 57-60 ; Bricault 2005b, 251-253 ;
Malaise 2005b, 189.
69/ Cf. Apulée, Metam., XI, 5 ; Griffiths 1975, 143.
70/ �ymè, 13-14 (RICIS 302/0204) ; Ios, 13-14 (RICIS
202/1101) ; Andros, 29-33 (RICIS 202/1801) ; Thessalonique, 13-14
(RICIS 113/0545).
71/ Graillot 1900, 237.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 59-61
Nouvelles lampes de la triade Isis - Harpocrate - Anubis
Jean-Louis Podvin
La triade constituée par la déesse Isis, son fils
Harpocrate et le dieu cynocéphale Anubis a intéressé
à plusieurs reprises les spécialistes, que ce soit des
cultes isiaques ou des lampes. Dans le premier groupe,
on peut ranger Jean-Claude Grenier1 et Jean Leclant2,
dans le second Donald Bailey3. Vincent Tran tam Tinh
offre la particularité de constituer un pont entre ces
deux disciplines : parti de l’étude des cultes orientaux et
en particulier égyptiens à Pompéi4, Herculanum5 et en
Campanie6, il s’est ensuite recentré sur celle des lampes
isiaques7. Dans ce cadre, il s’est penché sur les lampes
de la triade dans un article synthétique, recensant les
exemplaires connus de ce type8 au delà des limites de
la Campanie indiquées dans le titre, et en a ainsi relevé
trente-sept exemplaires9.
À la lumière de nouvelles publications et
en corrigeant quelques inévitables omissions, nous
voudrions compléter cet inventaire, sans prétendre
être exhaustif : notre but est avant tout d’inciter ceux
qui auraient connaissance de telles lampes à nous les
signaler10.
Nous avons suivi la typologie établie par Bailey
et Tran tam Tinh, à savoir la division en deux groupes,
A et B, en fonction de la manière de représenter Anubis
(chlamyde ou tunique serrée à la taille) et Isis (absence
ou présence d’une perruque)11.
Lampe du groupe �
Lampe du groupe B
(d’après Bailey 10�� 32�� illustrations de M. O. Miller)
ITALIE :
38. Lampe du groupe A
Type : Loeschcke V (?)
Découverte : Cività
Bibliographie : Bailey 1980, 32, d’après Le Antichità di
Ercolano VIII, Naples, 1792, pl. II.
Remarque : Il n’est pas impossible que cette lampe soit
la même que la n° 3 de Tran tam Tinh 1990, compte tenu de
l’ambiguïté des informations parues dans Tran tam Tinh 1964,
171 et 201, n° 132b et 133b. Ainsi, les dimensions indiquées sont
erronées et les numéros peu fiables.
39. Lampe de groupe non précisé
Découverte : Campanie
Conservation : Musée Santangelano (ou Santangelo ?,
Naples)
Marque : C CV ( )
Bibliographie : CIL, X, 8053.37.
1/ Grenier 1977, 159-160, n° 256 a-p, pl. XXXI-XXXIII.
2/ Leclant 1981, I.1, 869, n° 60 a-x ; I.2, 693-694.
3/ Bailey 1980, 31-32.
31-32.
4/ Tran tam Tinh 1964, p. 170-171 et 201-202 n° 132, 132 bis, 133,
133 bis, pl. XXI,1 et XXII,2 pour les lampes de la triade.
5/ Tran tam Tinh 1971.
6/ Tran tam Tinh 1972, 54-55, IS. 5 et 6, fig. 27-28 pour les
lampes de la triade.
7/ Tran tam Tinh & Jentel 1993, 31-32
31-32 pour
pour les
les lampes
lampes de
de la
la
triade.
8/ Tran tam Tinh 1990b.
9/ En fait, sans doute trente-six, car les n° 19 et 32 font
probablement référence au même exemplaire.
10/ Jean-Louis Podvin, 430 rue de Rons, 62129 Ecques,
France.
11/ Sur cette typologie, cf. Bailey 1980, 31-32
31-32
etet
Tran
Tran
tam
tam
Tinh
Tinh
1990b.
40. Fragment de groupe non précisé, sans doute B
d’après la marque
Découverte : Rome
Marque : C VIC ACA
Bibliographie : CIL, XV, 6741.5.
41. Fragment de lampe du groupe B.
Type : Loeschcke VIII
Conservation : Musée de la Scala (Milan)
Dimensions : L. 13,5 ; l. 11 ; h. 3,1 (mais fragmentaire)
Découverte : provenance inconnue, mais origine
régionale probable.
Bibliographie : Bessi & Moncini 1980, 85, n° 119 et pl.
XV ; Arslan 1997, 277, IV.314.
60
Jean-Louis Podvin
FRANCE :
42. Lampe du groupe A
Découverte : Toulouse
Bibliographie : Du Mège de la Haye 185912.
43. Fragment de lampe du groupe A
Découverte : Tarquimpol (Moselle)
Conservation : Musée de Sarrebourg
Bibliographie : Lutz 1991, 90.
44. Fragment de lampe du groupe B
Découverte : golfe de Fos
Conservation : Musée d’Istres
Bibliographie : Rivet 2003, 98 et 173, n° 422.
Commentaire : Lampe surmoulée d’après l’auteur.
PÉNINSULE IBÉRIqUE13 :
45. Lampe du groupe A
Type : Loeschcke IV
Découverte : Santa Barbara (Portugal)
Conservation : Musée de Santa Barbara (Lu 96 inv. SB
94-36-6)
Dimensions : L. 10 ; d. 7,2
Bibliographie : Pereira Maia & Maia 1997, 56-57.
46. Lampe du groupe A
Type : Loeschcke IV
Découverte : Santa Barbara (Portugal)
Conservation : Musée de Santa Barbara (Lu 97 inv. SB
94-6-234)
Dimensions : L. 9,8 ; d. 7,2
Bibliographie : Pereira Maia & Maia 1997, 56-57.
47. Lampe du groupe A
Type : Loeschcke IV
Découverte : Santa Barbara (Portugal)
Conservation : Musée de Santa Barbara (Lu 98, inv. SB
94-6-339)
Dimensions : L. 10 ; d. 7,2
Marque : C OPPI RES
Bibliographie : Pereira Maia & Maia 1997, 56-57.
48. Lampe du groupe A
Type : Loeschcke IV
Découverte : Baena
Conservation : Musée de Madrid (inv. 33787)
Dimensions : L. 10,1, l. 7,3, h. 2,3
Bibliographie : Perez Die 1994.
49. Fragment de lampe du groupe A
Découverte : Italica
Bibliographie : Fernández Chicarro 1952-1953, 109, n°
268 et fig. 59.5.
50-55. Lampes du groupe A
Type : Loeschcke IV
Découverte : Mérida
Conservation : Musée de Mérida (inv. 237, 786, 952, 7680,
7681, 24783)
12/ Nous remercions vivement J.-M. Garric qui nous a fourni
cette référence exacte.
13/ Cf. Podvin 2006.
Bibliographie : Rodríguez Martín 2002, 85, fig. X.129 et
pl. XXIII.111.
56. Fragment de lampe du groupe B
Type : Loeschcke IV
Découverte : Mérida
Conservation : Musée de Mérida (inv. 675)
Bibliographie : Rodríguez Martín 1996, 97-98, fig. 17.12.
57. Lampe du groupe B
Type : Loeschcke IV
Découverte : El Sapillo nécropole de Martos (Jaen,
Espagne)
Dimensions : 10,2 cm
Bibliographie : Moreno Jiménez 1991, 1195, n° 1923 et pl.
CCIV.
58. Fragment de lampe du groupe B
Type : Loeschcke IV
Découverte : La Cocosa (Badajoz)
Bibliographie : Moreno Jiménez 1991, 792, n° 2434 et pl.
CCVI.
AFRIqUE DU NORD :
59. Fragment de lampe du groupe B
Découverte : région de Sfax
Bibliographie : Massigli 1912, 32, n° 36 ; Podvin 2003.
60. Fragment de disque du groupe B
Découverte : Sousse
Bibliographie : Gauckler 1894 ; Gauckler et al. 1902, 59,
n° 16 ; Podvin 2003.
61. Lampe du groupe B
Type : Deneauve VIIA
Découverte : Tunisie
Conservation : Musée Sandelin, Saint-Omer (inv. 7525)
Dimensions : L. 10,3 (mais anse cassée), l. 8,2, h. 3.
Marque : M OPPI SOSI
Bibliographie : Podvin 1992 ; Podvin 2003.
62. Lampe du groupe B
Type : Deneauve VIIC
Découverte : Carthage
Conservation : Musée du Louvre (inv. S. 1927)
Dimensions : L. 10,8, l. 7,6, h. 4,8 (3 sans anse)
Marque : C. HELVI. IAN
Bibliographie : Podvin 2003.
63. Lampe du groupe B
Type : Deneauve VII
Découverte : Sétif (Algérie)
Conservation : Musée de Sétif
Dimensions : L. 12,9, l. 9,2, h. 2,9.
Marque : L SEX MARTIALIS
Bibliographie : Bussière 2000, 171 et 341, n° 2894, pl. 78 ;
Podvin 2003.
PROVENANCE INCONNUE :
64. Fragment de lampe du groupe B
Bibliographie : Mlasowsky 1993, 350-351, n° 328.
65. Fragment de lampe du groupe ?
Dimensions : 11,4 cm
Bibliographie : �enner 1858, 27.
Nouvelles lampes de la triade
DOUTEUSES : il ne reste que la figure d’Anubis, ce
qui ne permet pas de savoir si c’est une lampe d’Anubis seul
ou de la triade14.
66. Fragment de lampe
Découverte : Cordoue
Bibliographie : García y Bellido 1967, 122, n° 42.
67. Fragment de lampe du groupe A
Découverte : Herrera de Pisuerga
Bibliographie : Morillo Cerdán 1999, I, 189 ; II, fig.
139.38.
68. Fragment de lampe du groupe A (?)
Découverte : Esquilin (Rome)
Dimensions : 18 cm (?)
Bibliographie : Bullettino della commissione archeologica
municipale 4, 1876, p. 228 n° 65, repris par Drexler 1894,
col. 2308.
Espace
géographique
Type
Tran tam Tinh
1990b
Ajout
Podvin 2008
Total
A
914
1 (+ 1 ?)
10 (+
1 ?)
B
11
2
13
?
0
1
1
A
4
11 (+ 1 ?)
15 (+ 1 ?)
B
315
3
6
?
1
0 (+ 1 ?)
1 (+ 1 ?)
A
1
2
3
B
1
1
2
Chersonèse
A
1
0
1
Syrie
A
1
0
1
Inconnu
A
1
0
1
B
316
1
4
?
0
1
1
Italie
Péninsule
ibérique
France
Afrique
B
0
5
5
Total
A
17
14 (+ 2 ?)
31 (+ 2 ?)
B
18
12
30
?
1
2 (+ 1 ?)
3 (+ 1 ?)
RÉPARTITION
TYPOLOGIqUE
GÉOGRAPhIqUE DES LAMPES DE LA TRIADE
hARPOCRATE-ANUBIS
ET
ISIS-
Les exemplaires rassemblés ici montrent le
maintien du poids important de l’Italie, mais réévaluent
aussi celui de la Péninsule Ibérique, qui fait désormais
jeu égal avec elle, et montrent l’émergence de l’Afrique,
totalement absente du répertoire initial.
Il est possible de proposer une reconstitution de
l’itinéraire de ces lampes. La production a commencé en
Italie. Les auteurs s’accordent pour attribuer une origine
le n° 19.
14/
15/
16/
17/
Cf. Podvin 2005.
La lampe de Pouzzoles n° 8 est de type B et non A.
La lampe de Martos n° 36 est de type B.
L’exemplaire n° 32 a été supprimé car c’est le même que
61
campanienne au groupe A, romaine au groupe B. D’une
part, la présence d’exemplaires du groupe A à Pompéi
va dans ce sens, en même temps qu’elle fournit des
indications chronologiques fiables : elles sont antérieures
à 79 p.C. D’autre part, le type de lampes utilisées,
essentiellement des Loeschcke IV et V, confirme cette
chronologie18. Seule une lampe campanienne porte une
marque, en l’occurrence C C V, peu connue par ailleurs.
Les ateliers italiens qui ont ensuite produit ces
exemplaires sont SVCCESSVS, C VIC ACA et C OPPI
RES, tous trois supposés en Italie centrale et actifs de
la fin de la période flavienne au début des Antonins.
On ne connaît qu’une lampe isiaque de SVCCESSVS19.
La deuxième marque, C VIC ACA, est attestée sur des
luminaires de la triade à la fois en Italie (n° 39) et en
Espagne (n° 30) ; on la retrouve également sur d’autres
lampes isiaques, de Sérapis trônant20. L’estampille C
OPPI RES a été trouvée sur une lampe de la triade au
Portugal (n° 47) et elle est connue sur des exemplaires
d’Harpocrate et d’Anubis représentés individuellement,
découverts en Italie et en Afrique. Cette constatation
est particulièrement intéressante : dans une précédente
étude21, nous avons eu l’occasion de montrer les
similitudes entre le modèle de la triade et celui des
trois divinités séparées. Malheureusement, nous ne
sommes pas encore en mesure de déterminer s’il s’agit
d’un rassemblement ou d’une séparation. Le “chaînon
manquant” entre ces deux schémas paraît être une lampe
achetée à Rome et conservée à Cologne22, figurant à
gauche Harpocrate et à droite Anubis, en l’absence
d’Isis : on n’a pas pour l’instant d’exemple probant de
lampe où Isis est seule dans la même position que pour
la triade.
Ces lampes de production italienne ont ensuite
pu être exportées notamment vers la Péninsule Ibérique
et l’Afrique où elles ont été copiées. On connaît en
Afrique plusieurs ateliers producteurs de ces lampes
de la triade, L SEX MARTIALIS (n° 63) et C HELVI
IAN (n° 62), actifs dans la seconde moitié du IIe siècle.
Le cas de l’atelier M OPPI SOSI est plus complexe,
car il est considéré comme italique du IIe siècle, mais le
grand nombre d’exemplaires retrouvés en Tunisie laisse
à penser qu’il pouvait y avoir au moins une succursale de
la firme des Oppii. Les trois exemplaires africains dont
nous connaissons le type sont d’ailleurs des Deneauve
VII, type différent de Loeschcke IV et V, et plutôt du
IIe siècle.
Il est probable qu’une attention plus grande
portée à d’autres espaces géographiques permettra, dans
l’avenir, de découvrir de nouveaux sites de production et
d’affiner cette analyse.
18/ D’Auguste au Ier tiers du IIe siècle pour Loeschcke IV, du
milieu du Ier au milieu du IIe siècle pour Loeschcke V selon Bussière
2000, 22. En fait, les Loeschcke V sont systématiquement du groupe A
alors que les Loeschcke IV sont tantôt du groupe A, tantôt du B.
19/ Ristow 1969, 73,73,n°n°4545etetpl.pl.11.2.
11.2.C’est
C’estla lalampe
lampe
comptabilisée deux fois par Tran tam Tinh 1990b, n° 19 et 32.
20/ CIL, XV, 6741.9.
21/ Podvin 2005.
22/ Ristow 1969, 72,72,
n° n°
4343
et et
pl.pl.
10.1.
10.1.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 63-68
À propos des lampes corinthiennes à motifs isiaques
Jean-Louis Podvin & Richard Veymiers
(Université du littoral côte d’Opale/Université de Liège)
Sur le fragment du médaillon d’une lampe trouvé
à Isthmia, près du réservoir nord-est, et publié par Oscar
Broneer1, figure une femme en pied (fig. 1). L
L’auteur
’auteur la
la
décrit ainsi : “heavily draped figure to left, holding so�e
objects in either hand. In front of her, an indistinct stand,
perhaps an altar. The prominent headgear and formal drapery
indicate that this is probably a sacrificial scene”. Grâce à un
autre médaillon, mieux conservé et retrouvé pour sa
part à environ 40 km de là, dans la skana du sanctuaire
d’Apollon Maléatas à Épidaure2 (fig. 2), il est possible de
proposer une nouvelle interprétation de ce document.
La femme à droite du trou de remplissage est
figurée en pied. Elle est dirigée vers la gauche – le pied
droit avancé, le gauche en retrait –, les épaules de face,
le bassin de trois quarts, le visage de profil. Ses cheveux
longs sont ceints d’un bandeau et tirés vers l’arrière pour
former un chignon porté bas sur la nuque3. Elle est vêtue
d’un long chiton et d’un himation frangé qui paraît noué
sur la poitrine sous la bande oblique.
Du bras gauche tendu le long du corps, elle tient
un récipient muni d’une anse, en fait une situle ou un
vase à libations. Du bras droit plié et dirigé vers l’avant,
elle brandit un objet qu’il convient d’identifier avec un
sistre, bien reconnaissable à ses deux tiges métalliques.
Ce dernier instrument incite à considérer le personnage
féminin comme une représentation de la déesse Isis.
Ceci est conforté par l’élément qui la coiffe et qui est
probablement une interprétation maladroite du basileion.
L’autre possibilité, un calathos, paraît devoir être écartée,
car il serait placé au sommet du crâne et non sur le
front.
Une bande court de l’épaule droite à la hanche
gauche. S’agit-il d’une stola, du type de celle portée
par Isis sur des lampes où elle est associée à Anubis et
Harpocrate4, ou d’une guirlande florale qui enrichit le
1/ Musée archéologique d’Isthmia : IP 2785. Dim. max. : 6,5
cm. Cf. Broneer 1977, 68, pl. 31, n° 2828. Nous
Nous remercions
remercions Elizabeth
Elizabeth R.
R.
Gebhard de nous avoir permis de republier cette lampe, ainsi que Jean
Perras pour les belles photographies qu’il nous a fournies.
2/ Musée archéologique d’Épidaure. Lambrinoudakis 1999,
71-72, fig. 55. L’auteur l’identifie à une Isis-Hygie.
3/ Cet agencement de la chevelure évoque celui d’Isis à la
voile sur une lampe trouvée à Délos, mais de fabrication corinthienne :
cf. infra, n. 38-42.
4/ Cf. Tran tam Tinh 1970, 69 ; Tran tam Tinh 1990b, 126-128 ;
dans ce même volume, Podvin 2008.
Fig. 1.
Fig. 2.
64
Jean-Louis Podvin & Richard Veymiers
costume des isiaques sur certains reliefs5 attiques, ainsi
que celui d’Isis sur quelques statues6 ?
Devant la déesse se dresse un autel quadrangulaire.
Les traits horizontaux et verticaux suggèrent les pierres
constitutives de l’autel. Nous ne connaissons pas
d’exemplaire similaire de lampe d’Isis ou d’une de ses
prêtresses tenant le sistre et la situle devant un autel. En
revanche, le motif est attesté en numismatique sur des
émissions méconnues frappées à Telphusa, en Arcadie,
au nom de Septime Sévère, Plautille et Géta7.
Les deux lampes semblent issues d’un même
moule, à moins que l’une n’ait été surmoulée sur l’autre ;
en l’absence de leurs dimensions précises, il n’est
pas possible de le déterminer. L’argile est de couleur
chamois et dépourvue de vernis. Le bandeau, en partie
conservé sur la lampe d’Isthmia, est uni et interrompu,
de chaque côté, par un panneau saillant. Ces traits sont
caractéristiques de la production corinthienne des IIe et
IIIe siècles p.C. et correspondent au groupe C du type
XXVII défini par O. Broneer.8
Plusieurs lampes à thèmes isiaques ont été
découvertes à Corinthe. Elles sont majoritairement
dédiées à Sarapis, mais quelques-unes concernent
également Isis.
Le buste de Sarapis apparaît sur le médaillon
d’une lampe en très faible relief, ce qui laisse supposer
le recours à un moule déjà usé ou à un surmoulage.9 La
lampe, très bien conservée, se rattache au type XXVII
C et en montre toutes les caractéristiques. Elle présente
une anse trouée et un bec arrondi, peu proéminent,
portant des traces de noir de fumée. Le bandeau est
garni d’oves interrompus par les panneaux. Sarapis
est tourné de profil vers la droite, ce qui est rare, car,
ailleurs, le dieu est généralement en buste à gauche,
même dans la partie orientale de l’Empire.10 Les longs
5/ Douze exemplaires sont répertoriés par Walters 1988, 26 et
n. 147, où la guirlande descend de l’épaule gauche à la hanche droite.
Signalons-en un treizième, inédit, retrouvé à Corinthe (Musée de
Corinthe : S-3634).
6/ Dunand 1973, II, 206, pl. XXVI, et �aretsou 2000, 442,
n° 511, pour une statue acéphale de Gortyne, où la guirlande est placée
dans le même sens ; Thémélis 2002, 27-28, pl. 17 et 20-22, pour une
statue de Messène, où la guirlande court de l’épaule gauche à la hanche
droite.
7/ Septime Sévère : Mionnet 1829, 295, n° 124, et LHS 2006,
n° 1767. Plautille : Lindgren 1989, 79, pl. 79, n° 1633, reprise dans LHS
2006, 290-291, n° 1218.4. Géta : Musée numismatique d’Athènes, n°
d’inv. 544. Cf. Bricault 2008, Telphusa 1-4.
8/ La typologie d’O. Broneer constitue un système de
référence largement connu et accepté. Le type XXVII était subdivisé
à l’origine en quatre (Broneer 1930, 90-102), et plus tard en cinq
groupes (Broneer 1977, 64-72). Notons qu’il est bien délicat d’attribuer
à ces différentes catégories une valeur chronologique précise (Bruneau
1971, 444-445). Les lampes corinthiennes du type XXVII sont datées
de la fin du Ier à la fin du IIIe siècle p.C. Mais, à l’intérieur de ces deux
siècles de production, la chronologie demeure fort vague.
9/ Musée de Corinthe : L-181. Dim. : L. 10,1 cm ; D. 8,7 cm ;
H. 2,9 cm. La signature de l’atelier n’est pas conservée. Cf. Broneer
1930, 194, n° 604, fig. 117 ; Siebert 1966, 499, n. 5 ; Bruneau 1971, 489,
n. 136 ; Smith 1977, 222, Lamp 1 ; Milleker 1985, 124, n. 18 ; Bricault
2001, 8.
10/ Notons toutefois quelques exemplaires montrant le dieu
à droite : une lampe de fabrication égyptienne au Musée gréco-romain
d’Alexandrie (Tran tam Tinh & Jentel 1993, 96, n° 75, pl. 19, fig. 70) et,
cheveux sont ramenés vers la nuque. Le calathos est évasé
et strié horizontalement. Le costume est indistinct,
probablement composé d’un chiton et d’un himation
sur l’épaule. La partie inférieure du buste adopte une
forme en segment de cercle. En dessous, un piédouche
lui servait probablement de support.
Sarapis trônant figure sur une lampe à laquelle
manque une partie de l’anse et du médaillon, ainsi que
le bec11. Elle appartient au groupe D du type XXVII
caractérisé par un bandeau orné d’un canal en creux que
coupent les panneaux latéraux. Le motif peu lisible est
le résultat d’un surmoulage : une bulle est très nette à
la limite entre le canal et le bandeau, une autre semble
présente au-dessus du calathos. L’image est d’un type
différent de celui régulièrement connu dans le monde
romain, notamment par la forme du trône. Le dieu
est assis de face sur un trône à dossier rectangulaire.
Sa barbe et sa chevelure sont abondantes. Il est coiffé
d’un haut calathos, vêtu d’un chiton à encolure en V et à
manches courtes, et drapé d’un himation qui recouvre
les jambes et l’épaule gauche. De la main gauche levée,
il tient un long sceptre ; la dextre est baissée au-dessus
de ce qui semble être l’unique tête de Cerbère assis à ses
côtés de trois quarts vers la gauche. Habituellement, le
fidèle compagnon du dieu est tricéphale.
Un médaillon fragmentaire, souvent mentionné12
sans jamais être véritablement publié, montre Isis et
Sarapis en buste de face, au-dessus d’une ligne horizontale
torsadée (fig. 3). Ce thème est attesté dans des lieux aussi
divers que Chypre, Smyrne, Ceuta, Mérida et la Tunisie,
mais il y est traité de manière différente13. Ici, Sarapis,
vêtu du chiton, est placé à droite, un pan de l’himation
ramené sur l’épaule gauche. La barbe et les cheveux sont
finement travaillés et montrent le détail des boucles et
des mèches. Le calathos, lui aussi ouvragé, coiffe le dieu :
un bourrelet inférieur et un autre supérieur encadrent
un décor floral. Le regard de Sarapis est vivant grâce aux
yeux grands ouverts, il se dirige légèrement vers sa droite.
Isis, à la droite de son compagnon, a le regard porté dans
la même direction que lui. Ses cheveux bouclés sont
libres et semblent flotter au vent jusqu’aux épaules. Sa
tenue est très stylisée en deux pans rabattus sur chaque
épaule et qui se rejoignent, semble-t-il, au centre de la
poitrine. Sur le sommet du crâne est posé un basileion,
plutôt maladroitement mis en relief compte tenu de la
qualité générale de la scène. Faut-il y voir des difficultés
plus proche géographiquement, une lampe corinthienne retrouvée sur
le site de la Pylos d’Élide (cf. infra n. 53), ainsi qu’une lampe bilychne
au Musée Paolino du Vatican (Hornbostel 1973, 261 n. 4, pl. CLV, 250)
et peut-être deux autres lampes à Syracuse (Sfameni Gasparro 1973,
175, n° 28-29).
11/ Musée de Corinthe : L-213. Signature non conservée. Cf.
Broneer 1930, 206, n° 704, fig. 140 ; Siebert 1966, 499, n. 7 ; Bruneau
1971, 489, n. 135 ; Smith 1977, 222, Lamp 3 ; Milleker 1985, 124, n. 18 ;
Bricault 2001, 8.
12/ Musée de Corinthe : L-4106. Cf. Siebert 1966, 499, n. 5 ;
Bruneau 1971, 489 ; Smith 1977, 223, n. 72 ; Milleker 1985, 124, n. 18 ;
Bricault 2001, 8. Nous
Nous voudrions
voudrions remercier
remercier le
le Directeur
Directeur des
des fouilles
fouilles
de Corinthe, M. Guy D. R. Sanders, qui nous a autorisés à publier ce
médaillon.
13/ Cf. les exemplaires cités dans Podvin 2004, 367, n. 43.
Les lampes corinthiennes à motifs isiaques
Fig. 3.
d’interprétation de la part du coroplathe qui n’aurait pas
été capable de comprendre et de figurer correctement
l’emblème isiaque ou est-ce plutôt un problème
technique, à savoir la limite du médaillon matérialisée
par un cerne en relief ? Le bandeau comporte, comme
sur la lampe précédente, un canal en creux coupé, de
chaque côté, par un panneau.
Une autre lampe, relevée par Ph. Bruneau,
figurerait Isis-Tychè, tenant probablement un gouvernail
et une corne d’abondance14. N’ayant pas eu l’occasion
d’examiner de visu le document, nous ne pouvons
affirmer que cette Tychè porte bel et bien des attributs
isiaques (basileion ou himation noué)15.
D’autres lampes à thèmes isiaques retrouvées à
Corinthe ont été exportées depuis des ateliers étrangers.
Il s’agit d’abord d’une lampe naviforme fragmentaire,
découverte fortuitement dans les environs de l’Odéon,
qui porte à l’une des extrémités un buste identifié
généralement à Isis16. La déesse, située à la proue,
porte un calathos et tient du bras gauche ce qui peut
être interprété comme une cornucopia d’où émerge une
palme17. Ses cheveux longs retombent largement sur les
épaules. Cette lampe est fragmentaire, mais son type
est bien connu par d’autres, retrouvées en nombre au
Kerameikos d’Athènes, où elles étaient très probablement
fabriquées18. La plupart proviennent de dépôts, datés
du début du IVe siècle p.C., qui se trouvaient dans le
complexe du Pompéion. L’exemplaire le mieux conservé
nous donne une idée plus précise de l’apparence qu’avait
la lampe de Corinthe. Longue de 29 cm, elle possède huit
becs latéraux précédés de petits évents. La partie centrale,
encadrée par deux colonnes, n’est malheureusement
14/ Musée de Corinthe : L-4265. Cf. Bruneau 1971, 489.
15/ Pour des références à d’autres lampes au type supposé
d’Isis-Tychè ou Isis-Fortuna, cf. Podvin 2004, 363, n. 17.
16/ Musée de Corinthe : L-1174. Cf. Broneer 1930, 284, pl. 21,
n° 1448 ; Ciceroni 1989-1990, 796 et n. 37 ; Williams 2005, 223-225, n.
4.
17/ Broneer y voit simplement une palme.
18/ Böttger 2002, 52-53, 80, 209-210 et 300, n° 2683-2712 et
4746, pl. 50-51 et 84, qui revient sur un type de lampes déjà mentionné
par Perlzweig 1961, 121 et pl. 23j, et Bruneau 1974, 339-340 et fig. 3.
65
pas conservée. Les extrémités, identiques, sont ornées
d’un édicule abritant un buste divin vu de face. Selon
la plupart des auteurs, la déité qui fait le pendant d’Isis
à la poupe du navire doit correspondre à Sarapis19. Les
traits du visage sont peu visibles, mais la barbe, la longue
chevelure, le calathos, le chiton et l’himation passant sur
l’épaule gauche sont effectivement typiques du dieu. En
revanche, l’identification à Isis est loin d’être évidente.
Le calathos et la cornucopia conviendraient tout aussi
bien, voire mieux, à une Tychè20. Toutefois, la présence
de Sarapis milite en faveur d’Isis.
Dans une étude récente, Ch. Williams mentionne
d’autres lampes naviformes à Corinthe, qu’il met en
relation avec les cultes domestiques à l’est du Théâtre21.
L’une, déjà connue, pourvue de dix becs latéraux et d’un
grand bec sur la poupe, a été retrouvée en 1984 parmi
les débris de destruction du premier état du bâtiment
5, et est donc antérieure au milieu du IIe siècle p.C.22
Longue de 25 cm, elle figure une scène peu lisible sur
le pont, représentant d’après Ch. Williams une divinité
debout sur le dos d’un lion, entre deux colonnes, tandis
qu’une grenouille est tapie à la poupe. Même si elle
est typologiquement proche d’une lampe naviforme
à thèmes isiaques de Pouzzoles23, son iconographie,
pour ce qu’il en reste, ne semble pas être empruntée à
l’Égypte24 ni aux cultes isiaques25. Une deuxième lampenavire, conservée uniquement dans sa partie inférieure,
est une découverte de surface dans la rue bordant l’est
du Théâtre26. Enfin, une troisième, fragmentaire elle
aussi, est la plus intéressante, car elle présenterait le
buste de Sarapis à l’une des extrémités27. N’ayant pas vu
ce dernier document, il ne nous a malheureusement été
possible ni de vérifier cette information ni d’en préciser
la typologie.
Ces lampes naviformes, exportées à Corinthe,
ont été souvent rattachées aux aspects maritimes
du culte d’Isis28. Certaines sont ornées d’éléments
19/ Sarapis est reconnu par Ciceroni 1989-1990, 796 et
Böttger 2002, 52. Notons que dans son catalogue, Böttger ne parle
plus de Sarapis, mais d’Osiris.
20/ On peut aussi se demander dans quelle mesure l’appendice
croissantiforme visible à la droite de la déesse ne correspondrait pas à
un gouvernail stylisé.
21/ Williams 2005, 223-225, n. 4.
22/ Musée de Corinthe : L-1984-12. Dim. : L. 25,4 cm ; l. 8,1
cm ; H. 7,9 cm (avec l’anse). Signature
Signature :: ]CAMA. Cf. Williams & Zervos
1986, 157, n° 24, pl. 35 ; Williams 2005, 223-225, n. 4 et 230.
23/ Cf. Bailey 1988, 339-340, n° Q 2722 et pl. 80, avec toute la
bibliographie antérieure. Selon l’auteur, il s’agirait d’une production
cnidienne datable de 70-120 p.C. Aphrodite est particulièrement
vénérée à Cnide où elle porte l’épiclèse euploia : ce mot figure sur la
lampe de Pouzzoles.
24/ Cf. toutefois un fragment de lampe décoré d’une
grenouille et retrouvé en Crète, que �aretsou 2000, 424, n° 489, met
en rapport avec l’Égypte. Sur la symbolique de la grenouille et son lien
avec l’immortalité, cf. Leclant 1978.
25/ Rappelons, après Bruneau 1974, 340, n. 1, que toutes les
lampes naviformes ne sont pas isiaques.
26/ Musée de Corinthe : L-2002-4. Cf. Williams 2005, 223225, n. 4.
27/ Musée de Corinthe : L-1993-13. Cf. Williams 2005, 223225, n. 4.
28/ Ce type de documents a été étudié récemment par
66
Jean-Louis Podvin & Richard Veymiers
iconographiques indiscutablement isiaques29. D’autres
qui en semblent dépourvues ont très bien pu être utilisées
en contexte isiaque. C’est peut-être le cas de notre lampe
à la grenouille provenant d’une zone d’habitations qui,
semble-t-il, avait accueilli les cultes isiaques30. On pense
immédiatement au rôle des lampes à forme de navire dans
les cérémonies isiaques, et notamment lors du Navigium
Isidis, comme nous le rapporte Apulée31. Si elles étaient
parfois sorties en procession, ces lampes avaient aussi
souvent un caractère votif. Sur le fond de deux lampes
naviformes attiques, se lit l’inscription eÈplo°i, en guise
de vœu pour une bonne navigation et de marque de
reconnaissance envers les divinités qui l’ont permise32.
On pourrait se demander, avec W. Deonna33, dans quelle
mesure cette bonne navigation ne revêt pas un double
sens en se rapportant au cours de l’existence humaine.
La présence de Tychè, ou plutôt d’Isis-Tychè, tenant la
corne d’abondance, conviendrait particulièrement bien
à des vœux de richesse et de prospérité. Conservées au
sein de demeures privées, où elles avaient sans doute
aussi un usage fonctionnel et décoratif, les lampes
naviformes de Corinthe signifiaient l’attachement de
leur propriétaire, peut-être lié au milieu maritime, à la
famille isiaque.
Les lampes fabriquées à Corinthe aux IIe et IIIe
siècles p.C. connaissent un grand succès commercial,
mais conservent leur qualité d’exécution en raison du
caractère non industriel de la production. Leur diffusion
s’étend dans l’ensemble de la Grèce et aussi, mais en
bien moindre quantité, dans une partie considérable du
bassin méditerranéen, voire dans le nord de la péninsule
balkanique34. Parmi ces lampes fabriquées à Corinthe,
mais trouvées ailleurs, plusieurs présentent des thèmes
isiaques. Celles-ci posent la délicate question des
raisons qui ont présidé au choix des motifs dans les
ateliers corinthiens. Comme l’écrivait Ph. Bruneau,
les coroplathes corinthiens cherchaient souvent leur
inspiration en dehors du répertoire le plus courant
et recouraient par conséquent à des sujets rares35. De
plus, le choix du sujet n’était pas forcément imputable
au fabricant et pouvait répondre à une demande de
l’utilisateur36. Ainsi, il est souvent difficile de savoir si
Ciceroni 1989-1990, 793-801 ; Haase 2001, 320-329 ; Podvin 2004, 369371 ; Bricault 2006a, 126-134.
29/ Podvin 2004, 369-371, en répertorie d’autres exemplaires
provenant d’Italie (Pouzzoles et Ostie), d’Afrique (Carthage, Gigthis,
Sabratha) et de Chypre (Paphos). Des lampes naviformes isiaques
sont aussi connues en Égypte, mais elles ne présentent pas les mêmes
caractéristiques : de petite taille, monolychnes, elles montrent Sarapis
trônant seul (Podvin 2004, 371).
30/ Williams 2005, 223-225.
31/ Apulée, Métam., XI, 4 et 10. Cf. Griffiths 1975, 195. Sur une
fresque de l’Iseum de Pompéi, figure un officiant portant une lampe
d’or en forme de navicelle qu’il est tentant de rapprocher de celle
décrite par Apulée (Tran tam Tinh 1964, 93-94 et 136-137, n° 33).
32/ Böttger 2002, 210, pl. 51, n° 2711 et 300, pl. 84, n° 4746. Sur
le caractère votif de ces lampes, cf. Bruneau 1974, 338-339.
33/ Deonna 1927, 255. Cf. aussi Bricault 2006, 133.
34/ Cf. les tableaux de diffusion dans Pétridis 1992, 664-667,
fig. 19 et 20.
35/ Bruneau 1971, 438-439 et 488.
36/ Sur les difficultés d’interprétation des lampes
le décor se rapporte aux cultes de Corinthe ou à ceux
de la cité importatrice37. Le plus bel exemple réside,
sans nul doute, dans le médaillon fragmentaire d’origine
corinthienne retrouvé en 1909 dans le Sarapieion C de
Délos38. On y voit Isis39 debout sur le pont d’un navire,
tournée vers la gauche, le pied droit en avant posé sur
le bas d’une voile gonflée, qu’elle retient aussi de ses
deux mains. La déesse est vêtue d’un chiton et d’un
himation qui flotte dans son dos, dans le sens inverse
de la voile qui fait avancer l’embarcation. Ses cheveux,
ceints d’une taenia, sont tirés vers l’arrière pour former
un chignon. Ce document, dont on ne connaît que peu
de parallèles40, témoigne de la persistance du culte
maritime d’Isis à Délos, où il servait probablement
d’ex-voto, mais son iconographie n’est pas sans évoquer
Corinthe, qui possédait un temenos41 pour Isis Pelagia et
frappait de nombreuses monnaies42 avec un type très
semblable d’Isis à la voile.
Un lot d’environ 70 lampes corinthiennes à
motifs isiaques a été retrouvé lors de fouilles menées
récemment dans le sanctuaire isiaque de Marathon, situé
dans la région de Brexisa, à proximité du littoral43. Ces
lampes de très grandes dimensions furent retrouvées au
nord-ouest du sanctuaire dans une pièce où elles étaient
probablement emmagasinées. Outre l’absence de vernis,
la couleur de l’argile et la forme caractéristique, leur
origine corinthienne est indiquée par les noms des ateliers
inscrits sur la base : ceux de Minikianos, Spôsianos,
�reskens, Pôsphoros, Agemôn, Loukios, Apollophanes,
Eutychianos. Certaines de ces lampes ne présentent
pas un bandeau uni, mais orné de feuilles de vignes, de
bourgeons et de grappes de raisin et se rattachent au
groupe E du type XXVII de Broneer déjà connu par
une lampe d’Isthmia datant du IIe siècle p.C. et figurant
Attis et Cybèle44. Toutes montrent sur le médaillon Isis
et Sarapis en bustes affrontés, échangeant un tendre
corinthiennes à sujets religieux, cf. Bruneau 1971, 457 et 489 ; Bruneau
1980, 40.
37/ On ne peut donc utiliser sans réserves ces lampes comme
sources de la présence isiaque à Corinthe. Cf., par exemple, chez
Smith 1977, 222.
38/ Musée de Délos, B 2984. Dim. max. : 8,5 cm (Bruneau
1961) ou 6,8 cm (Zaphiropoulou 1998). Cf. Bruneau 1961, 435-436, fig.
1-2 ; Bruneau 1965, 134, pl. 31, n° 4655 ; Bruneau 1974, 340 et 342, fig. 5,
et p. 343, n° 3 ; Dunand 1973, II, 158 et 213, pl. XXXVIII, fig. 2 ; Smith
1977, 222, Lamp 4 ; Zaphiropoulou 1998, 192 et 284, n° 198 ; Bricault
2001, 40.
39/ L’identification à Isis est habituellement assurée par la
présence du basileion et/ou du sistre. Il est probable que ces éléments
figuraient à l’origine sur le médaillon de la lampe. Un sistre se devine
d’ailleurs, nous semble-t-il, au-dessus de la main droite de la déesse.
40/ Cf. deux lampes d’origine alexandrine (Bruneau 1963,
302-303, fig. 2, et Młynarczyk 2001, 332-333, fig. 1) et une lampe du
Musée de Nicosie (Oziol 1977, 192-193, pl. 35, n° 567).
41/ Cf. Pausanias, Graeciae descriptio, II, 4, 6-7.
42/ Cf. Bricault & Veymiers 2007.
43/ Sur le sanctuaire de Marathon et les nombreuses statues
égyptisantes que l’on y a découvertes, cf. Dekoulakou 1999-2001, 113126 ; Goette & Weber 2004, 116-121. Sur les lampes, en particulier, cf.
Dekoulakou 1999-2001, 123-124 ; Goette & Weber 2004, 118.
44/ Musée archéologique d’Isthmia : IP 1055. Dim.
Dim. :: L.
L. 21
21
cm ; D. 17,9 cm ; H. 6,7 cm. Signature
Signature :: SE[KOUNDOU]. Cf. Broneer
1977, 71, pl. 8 et 30, n° 2843.
Les lampes corinthiennes à motifs isiaques
Fig. 4.
regard45. Mais, selon les lampes, la composition peut
s’enrichir de divers motifs, tels qu’une étoile dans un
croissant de lune, un kantharos ou des feuilles de vignes.
Sur l’une de ces lampes, récemment publiée46 (fig. 4), la
façon de représenter Sarapis évoque celle d’une lampe
bien connue de l’atelier d’Apollophanès47, même si le
sens du dieu est ici inversé. La lampe en question est
de l’atelier de Minikianos, non d’Apollophanès, mais
plusieurs ateliers ont pu recourir à un même mode de
représentation, tout comme ils pouvaient utiliser un
même moule. Les cheveux ceints d’un bandeau tiennent
les boucles qui tombent verticalement du front à la
nuque ; le calathos évasé est strié horizontalement. En
face, Isis a une chevelure abondante, tirée vers l’arrière
et s’étalant dans le dos. Elle porte sur le haut du crâne un
emblème qui ressemble à une volute surmontée d’une
aigrette48. Il semble qu’à nouveau, le basileion ait été mal
interprété. Son chiton est d’un type inhabituel, laissant
l’épaule gauche dénudée49. Des traces de fumée au
niveau du bec indiquent que ces lampes ont été utilisées
dans le sanctuaire, peut-être à des fins cultuelles50.
45/ Sur ce thème iconographique, fréquent sur les lampes
africaines, cf. Tran tam Tinh 1970 ; Podvin 2004, 366. Notons que la
position des divinités est inversée sur les lampes de Marathon.
46/ Cette lampe, signée de Minikianos, est exposée au Musée
de Marathon. Dim. : L. 42 cm ; D. 31,5 cm (corps) et 20 cm (médaillon) ;
H. 12 cm. Cf. Dekoulakou 2003, 213-221. Les autres, de dimensions à
peu près similaires, sont conservées dans les réserves du Musée de
Brauron. Ces dimensions sont tout à fait exceptionnelles et ont dû
poser des problèmes techniques de réalisation. Nous remercions
Iphigenia Dekoulakou de nous avoir communiqué son article sur la
lampe du Musée de Marathon. Merci aussi à Daphné Gondicas pour
son aide précieuse.
47/ Infra, n. 54-56.
48/ Dekoulakou 2003, 214 et 216, y voit une fleur de lotus à
cinq pétales.
49/ Selon Dekoulakou 2003, 216, n. 22, la disposition du
chiton s’inspire de celui de l’Aphrodite “de Fréjus”. Sur ce type, cf.,
entre autres, Delivorrias 1984, 34-35, n° 225-240.
50/ Le rôle des luminaires est fréquemment mentionné à
67
Sur le fragment du médaillon d’une lampe de
l’Agora d’Athènes, classé parmi les lampes produites à
Corinthe de type XXVII C, se trouve une composition
déjà connue à Sardes (Lydie) et à Chersonèse (Bosphore
cimmérien), où Sarapis debout, de face, vêtu d’une
tunique recouverte d’une guirlande en U et de festons
parallèles, apparaît, la dextre levée, entre deux
anguipèdes, Isis-Thermouthis et Agathodaimon51. La
présence de cette lampe sur l’Agora d’Athènes n’est
pas pour étonner si l’on en juge par les nombreux isiaca
trouvés dans ce secteur de la cité52.
Sur le site de l’ancienne Pylos, au nord-est de la
colline d’Armatova, la fouille d’un cimetière d’époque
romaine a livré en 1968 une lampe corinthienne ornée
d’un buste de Sarapis53. Cette lampe présente un bandeau
doté d’un canal en creux interrompu par des panneaux
(type XXVII D) et se rattache à l’atelier d’Onésimos.
Sarapis y est vu de profil vers la droite, la tête couronnée
d’un calathos. Ses cheveux sont disposés en rouleau
du front à la nuque. Le pan de son himation passe
sur l’épaule droite. Ce document, issu d’un contexte
funéraire, est l’un des rares isiaca attestés jusqu’à présent
en Élide. Nous serions ainsi enclins à le rapporter aux
cultes isiaques de Corinthe.
Enfin, une lampe ornée de Sarapis en buste à
gauche est de provenance inconnue, mais son aspect
général, avec un bandeau uni portant des panneaux
(type XXVII C), ainsi que le nom de l’atelier, celui
d’Apollophanès54, permettent d’en localiser la fabrication
à Corinthe55. Le dieu est ici tourné à gauche et présente
une chevelure retombant sous le bandeau en une série
de boucles tire-bouchonnées56.
propos des sanctuaires isiaques. En Égypte, cf. Dunand 1973, I, 221
pour les fêtes de la Lychnokaiè, des Lychnapsia et du Nyktelion. Une
fête des Lampadeia est connue à Priène (RICIS 304/0802). La fête des
Lychnapsia est attestée dans le calendrier de Philocalus en 354 (Malaise
1972, 229-230 ; RICIS 501/0221). On mentionnera aussi des porteuses
de lampes à Athènes (RICIS 101/0221) et au Sarapieion C de Délos
(RICIS 202/0209).
51/ Musée de l’Agora d’Athènes : L 2695. Dim. max. : 6,2 cm.
Cf. Perlzweig 1961, 92, pl. 7, n° 240 ; Bruneau 1971, 489, n. 135 (Sarapis
y est erronément signalé trônant). Pour le même thème sur des lampes
de fabrication probablement égyptienne retrouvées à Sardes (1) et à
Chersonèse (3), cf. Tran tam Tinh 1983, 179-180, n° IVB 13-16, pl. LXIXLXXI, fig. 140-142. Ceci explique probablement la mention erronée
d’une des lampes de Chersonèse, conservée à l’Ermitage, parmi les
isiaca de Corinthe dans Bricault 2001, 8.
52/ Sur les témoignages isiaques de l’Agora, cf. Bricault 2001,
4.
53/ Musée archéologique d’Olympie : AO.244. Dim. : L. 14
cm ; l. 11,3 cm ; H. 3,8 cm. Signature : ONHSIMOU. Cf. Coleman 1969,
160, pl. 161/b ; Michaud 1970, 1008-1010, fig. 249 ; �ater-Sibbes 1973,
88, n° 490 ; Coleman 1986, 138, E55, pl. 52 ; Bricault 2001, 9.
54/ Des lampes isiaques du même atelier ont été retrouvées à
Marathon (cf. supra, n. 43-50).
55/ Musée National d’Athènes : 3188. Dim. : L. 10,5 cm ; D.
8,4 cm ; H. 3,6 cm. Signature : APOLLOFANOU. Cf. Siebert 1966, 497500, n° 15 et fig. 20 ; Bruneau 1971, 489, n. 136 ; Hornbostel 1973, 416,
n. 3, pl. CCXVI, n° 367 ; �ater-Sibbes 1973, 84-85, n° 472 ; Smith 1977,
222, Lamp 2 ; Bricault 2001, 8 ; Podvin 2004, 362, n. 11.
56/ On retrouve un mode de représentation similaire sur une
lampe de Sidi �hrebish en Tripolitaine, cf. Bailey 1985, 133, C 918, fig.
9, ainsi que sur de nombreuses lampes en Crète, cf. Sapouna 1998, 30,
n° 73-74, pl. 7, p. 135 et 180, n° 73-74, pl. 35/1-2 ; �aretsou 2000, 424,
n° 488.
6
Jean-Louis Podvin & Richard Veymiers
Il est malaisé de définir ce qui a motivé le choix du
décor sur ces lampes corinthiennes d’exportation. Leurs
fabricants étaient certainement marqués par le contexte
corinthien contemporain et les aspects qu’y revêtaient
les cultes isiaques. Mais lorsqu’elles proviennent d’un
sanctuaire isiaque, tel celui de Délos ou de Marathon,
ces lampes se rattachent, pensons-nous, davantage aux
cultes de la cité importatrice qu’à ceux de Corinthe. Le
client devait alors se montrer particulièrement attentif
au décor des lampes destinées à être utilisées dans
l’enceinte du sanctuaire. Les deux médaillons de lampe,
décrits en début d’article, sont des témoignages pour
le moins révélateurs de cette double interprétation.
Celui d’Isthmia, cité ô combien liée à Corinthe, reste
un document isolé de tout autre document isiaque local,
ce qui nous autorise à l’inscrire parmi les monuments
attestant le culte d’Isis à Corinthe57. En revanche, celui
retrouvé dans la skana du sanctuaire d’Apollon Maléatas
à Épidaure ne peut pas manquer de nous rappeler
l’existence dans cette cité d’un autel décoré d’un sistre et
dédié à Isis58. De plus, d’aucuns considèrent que la skana
accueillait au IIe siècle p.C. un espace cultuel consacré
aux divinités isiaques59.
57/ Le type d’Isis debout, brandissant le sistre et la situle, se
retrouve sur des émissions corinthiennes frappées au nom d’Hadrien
et d’Antonin (Cf. Bricault & Veymiers 2007, 393 et 396). Mais,
contrairement aux monnaies de Telphusa (cf. supra n. 7), aucun autel
n’est figuré au pied de la déesse.
58/ RICIS 102/0403. Ajoutons à la liste des isiaca d’Épidaure,
dressée dans Bricault 2001, p. 8-9, une tête d’Isis en marbre coiffée du
basileion (�atakis 2002, 91-92, n° 89, pl. 104).
59/ Lambrinoudakis 1999, 71 ; �atakis 2002, 311.
Ces témoignages tirés de lampes, longtemps
considérées comme des objets mineurs, montrent
l’importance de la diffusion des cultes isiaques dans
le “grand public”60. Les thèmes isiaques sont fort à
l’honneur sur les lampes corinthiennes entre la fin du
Ier et la fin du IIIe siècle p.C. Il est particulièrement
significatif que, dans d’autres cités de Grèce, des
acheteurs, probablement des fidèles ou des membres
du sacerdoce, se soient alors souvent adressés aux
ateliers corinthiens pour se munir de lampes isiaques.
Comme le note Ph. Bruneau, les thèmes isiaques étaient
apparemment moins fréquents dans les lampes attiques,
fidèles à un répertoire plus traditionnel61. Il faut attendre
l’aube du IVe siècle p.C. pour que les ateliers attiques
traitent plus abondamment de ces sujets, notamment
dans de belles lampes naviformes, allant alors même
jusqu’à les exporter à Corinthe62.
60/ Bruneau 1980, 42.
61/ Bruneau 1980, 41-42. L’auteur fait la même remarque à
propos des spectacles de gladiateurs.
62/ Sur la diffusion des lampes attiques en Corinthie au IVe
siècle p.C., cf. �arivieri 1999, 269-281.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 69-70
An Unknown Nilotic Mosaic from Roman North Africa
Miguel John Versluys
(Université de Leyde)
On June 9, 2004 Sotheby’s New York auctioned
‘A Roman mosaic panel, circa 2nd century A.D.’ showing
a Nilotic scene1. The piece, collected in North Africa
around 1935, originally belonged to a French private
collection and has so far not been mentioned or referred
to in scholarly literature. For that reason we here give a
short description and interpretation.
The oblong panel (67 by 209 cm) in fine condition
consists of multi colored stone- and glass tesserae. It
has broken off at the right hand side and is framed by a
dentil border (fig. 1).
At the left side a dwarf wearing a chlamys is
depicted with carrying poles amidst a palm tree and
lotuses that indicate the Nilotic setting2. In front of him
stands a female dwarf in chiton and himation. These
figures are well-known from other Nilotic landscapes:
through their dress and somewhat lighter skin they
apparently refer to the Greek element of the Egyptian
population3.
The next scene shows three dwarfs attacking a
hippopotamus. The landscape is indicated by a rocky
outcrop, palm trees and lotuses. In the background a
female figure depicted in a kind of pavilion looks on.
The dwarfs, naked but for some loin-cloth with their
penis clearly indicated, are armed with small shields and
weaponry and carry the characteristic inverted lotus
leaves as headgear4. The hippo is almost a standard
element in Nilotic scenes5. Artists often had a problem
with the life-like depiction of an animal that they had
probably never seen for real, as in this mosaic6. The
meaning of the woman in the pavilion is not entirely
1/ Antiquities catalogue no. 51, p. 48 with a fine color
photograph. I would like to thank L. Bricault and R. A. Tybout for
bringing the piece to my attention.
2/ For the motif of dwarfs with carrier sticks and its meaning
see Versluys 2002, 284-285 with n. 314.
3/ See Meyboom & Versluys 2007, 177-182
177-182 with
with parallels.
parallels.
4/ For the meaning of these kind of dwarves in Nilotic scenes
see extensively Meyboom & Versluys 2007 ; for the typical headgear
see Versluys 2002, 277 with n. 284. It is not clear what the dwarf behind
the hippo holds in his right hand to beat the animal. The object has a
possible parallel in a mosaic from El Djem, see Versluys 2002, 181-182
sv. No. 087 with fig. 112.
5/ See Versluys 2002, 265 with n. 236.
6/ The hippo depicted in the mosaic from It�lica has been
depicted with the same kind of beck and seems to constitute the best
parallel, see Versluys 2002, 204-205 sv. No.104.
clear. Sometimes in Nilotic scenes reclining women,
often seen from the back, are depicted to indicate the
Tyche of Alexandria (or perhaps a form of Isis)7. This
seems not the case here. The depiction reminds one
more of a mosaic from Thmuis showing a banqueting
scene at the border of the Nile8.
What could be called the third scene, at the right
side, shows in the upper register a dwarf apparently
running away from the hippo fight who is now picked
in his eye by a water bird. Battles between dwarfs and
Nilotic fauna, as in this mosaic the hippo and the water
bird, are equally a standard element in Nilotic scenes,
probably also because of their comical effect9. A mosaic
from Italica dating to the period around 200 AD, with
a Nilotic frieze running around the central picture, also
shows the scene of a dwarf whose eye is picked out by a
water bird, perhaps a crane10. The lower register shows
yet another well-known element of Nilotic scenes: a
donkey or mule that is devoured by a crocodile. Here
the donkey or mule is depicted as heavily packed and
ithyphallic while his conductor has fallen on the ground.
Originally a Hellenistic topos indicating an Egyptian
setting, if we may believe Pliny NH 35, 142, the motif was
used in Nilotic scenes form the first century AD onwards
where in depictions from late Antiquity the donkey or
mule was replaced by a cow. To the four examples with a
donkey or mule so far preserved (from Pompeii, Stabiae,
El Alia and Székesfehévar) this one can now be added11.
Our mosaic thus shows a relatively large number
of well known topoi from Nilotic landscapes, typical for
examples of the genre from the period around 200 AD
to the fourth century AD, when Nilotic scenes mainly
occur in Spain and North Africa. Although it apparently
comes from a North African context it has, through its
frieze form and way of execution, more in common with
the Spanish examples from this period as we know them,
although this is not necessarily a contrast. Altogether the
mosaic decorating the pool from the Casa de Neptuno
7/ See Versluys 2002, 277 with n. 287-288.
8/ See Versluys 2002, 198-199 sv. No. 100 and 282 for the
meaning of such scenes and further parallels.
9/ See Versluys 2002, 283-284.
10/ See Versluys 2002, 204-205 sv. No.104.
11/ See Versluys 2002, 267 with n. 241 (with earlier literature
and references to the parallels) and also 398 with n. 553.
70
Miguel John Versluys
in Italica seems to constitute the best parallel. On the
basis of this comparison and with regard to the other
North African examples, a dating of the mosaic in the
period around 200 AD seems most likely.
Over the last years some more examples to
be added to the Corpus Figurarum Niloticarum have
shown up. Most remarkable is an enigmatic relief
that was discovered in 2003 in Sagunto, the ancient
Mediterranean port of Saguntum, and which is now
kept in its Museo Arqueológico. It was presented by J.
J. Seguí Marco at the IIIrd International Conference of
Isis Studies in Leiden in 2005 and heavily debated there:
it will be extensively published as to be dated in the
Iulio-Claudian period in the near future12.
The Dutch collector and antiquities dealer B.
Blok, to conclude, brought to my attention a remarkable
enamelled glass bowl with Nilotic decoration. Attending
the authentication by a glass expert the so far unknown
piece might be published in the future.
Fig. 1. Nilotic mosaic from North �frica�� auctioned by Sotheby’s New York June �� 2004 and
now in a private collection (after Sotheby’s �ntiquities New York June �� 2004 p. 4).
12/ Versluys & Seguí Marco 2008.
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 71-76
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Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 77-121
RICIS
Supplément I
ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPhIqUES
Dans le corps de ce Supplément, les abréviations des périodiques sont empruntées à l’Année philologique, tandis
que les abréviations papyrologiques le sont à la Checklist of editions of Greek Papyri and Ostraca. Pour ce qui concerne les
références numismatiques, on aura eu recours aux abréviations les plus couramment utilisées dans les ouvrages de
référence tels le Roman Provincial Coinage et les volumes de la Sylloge Nummorum Graecorum.
Dans le souci de ne pas hypertrophier la bibliographie générale du présent volume, qui se serait alors allongée
de près de 500 titres, nous avons choisi, pour le supplément du RICIS et pour la Chronique bibliographique, de ne pas
respecter les normes relatives aux renvois bibliographiques en vigueur dans les publications des éditions Ausonius.
COMPLÉMENTS AUx INSCRIPTIONS DÉJÀ PUBLIÉES
101/0229. athènes.
(Eugene Lane, Corpus monumentorum religionis die Menis I, EPRO, 19, Leyde, 1971, n° 7, p. 4-5).
101/0240. athènes. La stèle fut découverte en 1967.
Cf. El. J. Walters, “Predominance of Women in the Cult of Isis in Roman Athens: Funerary Monuments from the Agora
Excavations and Athens”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde 2001, p. 64 (ph), 66 et 84 (SEG L �2000��, 252).
Mšqh `Hrakle…dou KefalÁqen Walters, RICIS, Mšqh <`H>rakle…dou KefalÁqen SEG.
101/0247. athènes.
Cf. El. J. Walters, “Predominance of Women in the Cult of Isis in Roman Athens: Funerary Monuments from the Agora
Excavations and Athens”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde 2001, p. 85-86 (SEG L �2000��, 250).
El. J. Walters rejette à juste titre l’identification entre l’Eukarpos de cette stèle et le zacore du même nom
apparaissant dans RICIS 101/0221 proposée par Fr. Dunand, Le culte d’Isis en Grèce, EPRO, 26-II, Leyde 1973,
p. 146.
101/0249. athènes.
Cf. El. J. Walters, “Predominance of Women in the Cult of Isis in Roman Athens: Funerary Monuments from the Agora
Excavations and Athens”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde 2001, p. 81-82 (SEG L �2000��, 267).
Après révision de la pierre, El. J. Walters confirme l’existence d’une première inscription sous celle
mentionnant Stéphéphoros, mais elle lit désormais SEIDW et non SIDS, probables vestiges d’un nom tel qu’Eisidôros
ou Eisidôra.
101/0502. rhamnonte.
(SEG XLIX �1999��, 4). Cf. J.-Chr. Couvenhes, Topoi, 11, 2001, p. 782 n° 59 (SEG LI �2001��, 133).
L. 2 Pour J.-Chr. Couvenhes, 'Apol[lÒdwroj] est sans doute à identifier au personnage du même nom
mentionné dans IG II² 791 Col. I l. 26 c.( 243 a.C.).
7
Bibliotheca Isiaca
101/0503. rhamnonte. Partie inférieure d’une petite stèle en pierre, trouvée dans le telesterion à l’intérieur de la
forteresse. N° inv. 2242.
B. C. Petrakos, PAE 1999, p. 21-22 n° 24 et pl. 18 (SEG LI �2001��, 227).
*102/0201. cenchrées (Kenchreai).
Cf. R. M. Rothaus, Corinth: The First City of Greece. An Urban History of Late Antique Cult and Religion, RGRW, 139, Leyde
2000, p. 70 (SEG LI �2001��, 354).
102/0900. phlionte. Isis, accompagnée d’Aphrodite, figure au revers d’une monnaie de Géta César (SNRIS Phlius
1).
102/1301. aigion. Fragment d’un pied de vase inscrit avant cuisson. IIe-IIIe siècle p.C. (?).
(SEG L �2000��, 471).
L’ed.pr., suivi par le SEG, daterait cette inscription des IIe-IIIe siècle p.C., s’appuyant sur la forme lunaire du
sigma, de l’oméga et de l’epsilon, ainsi que sur l’orthographe E‡sidi, qualifiée de romaine tardive, ce qu’elle n’est
pas nécessairement (cf. l’index du RICIS, p. 793). Nous avions de ce fait proposé une datation hellénistique dans le
RICIS.
102/1602. mantinée.
G. Thür & H. Taeuber, Prozeßrechtliche Inschriften der griechischen Poleis: Arkadien, Vienne 1994, n° 13 p. 121-124. Cf. M. Jost,
Sanctuaires et cultes d’Arcadie, Études péloponnésiennes, IX, Paris 1985, p. 504-506.
102/1701. mégalopolis. Mégalopolis, Musée archéologique, n° inv. 133.
E. Lupu, Greek Sacred Law. A Collection of New Documents, RGRW, 152, Leyde – Boston 2005, n° 7 p. 204-213 et fig. 17. Cf.
M. Jost, Sanctuaires et cultes d’Arcadie, Études péloponnésiennes, IX, Paris 1985, p. 543.
L. 17 [---]uesqai MHDEM[---] Te Riele, RICIS, [mhd (vel sim.) e„spore]Úesqai mhdšn[a---] Lupu.
102/1702. mégalopolis.
Cf. M. Jost, Sanctuaires et cultes d’Arcadie, Études péloponnésiennes, IX, Paris 1985, p. 543-544.
104/0204. chalcis.
Cf. D. �noepfler, BCH, 103, 1979, p. 179 n. 11 et id., Eretria. Décrets de proxénie et de citoyenneté, XI, Paris 2001, qui réaffirme
l’attribution de cette inscription à Chalcis.
110/0101. corfou. Le fragment a été découvert en 1846.
IG IX, I, IV (2001), 857.
112/0201. gomphoi (Gomphi). Stèle en marbre blanc, brisée à la partie supérieure. Seule la partie gauche, qui fut
remployée comme seuil, est conservée. Musée de Volos, n° inv. E838. Ier-IIe siècles p.C.
Supplément au RICIS
7
112/0401. atrax. Petite stèle en marbre blanc, brisée en haut et en bas. Musée de Larissa. Ier siècle a.C.-Ier siècle
p.C.
112/0501. larissa (Larisa, L£risa). Partie supérieure d’une base, sur le dessus de laquelle se trouvent les empreintes
de deux pieds. Musée de Larissa, n° inv. 84/86. IIe siècle a.C.
112/0502. larissa. Inscription sur un tronc. Musée de Larissa. IIe siècle a.C. ?
0
Bibliotheca Isiaca
112/0503. larissa. Marbre. Musée de Larissa. Ier siècle a.C.
112/0507. larissa. Petite colonne en marbre gris surmontée par un chapiteau dorique supportant un objet
dédicatoire. Musée de Larissa, n° inv. 79/8. IIIe siècle p.C.
112/0701. Démétrias. Stèle funéraire. Sous l’inscription est représenté en couleurs un prêtre égyptien, le crâne
rasé, debout, tenant dans la senestre un sistre et dans la dextre soit une phiale, soit une situle. Musée de Volos, n°
inv. QM 52. Ca 250 a.C.
Supplément au RICIS
1
112/0703 et *112/0707. Démétrias. Pierre remployée dans l’église de la Panaghia du village de Makrinitsa. Les ll.
1-2 furent gravés a posteriori dans le champ vierge du haut de la pierre. Ca 117 a.C. pour le texte des ll. 3-30.
112/0705. Démétrias. Époque impériale.
5
[Sa]r£pidi kaˆ (”I)s[idi]
[Z]»nwn Ka…saroj [¢pel(eÚqeroj)]
[.] 'Ermokr£thn
[t]�n u��n kat�
[p]rÒstagma
“À Sarapis et à Isis, Zénôn, �affranchi�� de César, (consacre la statue de) son fils Hermokratès, sur ordre (des
dieux).”
Cf. J.-Cl. Decourt, “Cultes et divinités isiaques en Thessalie”, dans L. Bricault et al., Nile into Tiber, p. 354.
L. 2 [Z]»nwn kaˆ Saris[---] ed. pr., RICIS, en notant, à la suite de L. Robert, la difficulté de restituer un nom
de femme commençant par Saris- ; [Z]»nwn Ka…saroj [¢pel(eÚqeroj)] Decourt.
112/0802. gonnoi. Angle supérieur droit d’une stèle en marbre noir avec un bandeau en saillie portant l’inscription,
trouvé à Tsourba-Mandra, site de Gonnocondylos. Musée de Volos, n° inv. E84. Fin du IIe-début du Ier siècle a.C.
2
Bibliotheca Isiaca
113/0201. Pierre pessiskos avec une petite plaque rectangulaire présentant l’empreinte de deux pieds trouvée dans
l’Isieion. Époque impériale.
Une photographie de la pierre permet de corriger la coupure des lignes données dans le RICIS.
E‡sidi Loc…v G.
'IoÚlioj KoÚartoj dîron.
113/0204. Dion. Seconde moitié du Ier siècle a.C.
Cf. Ath. Rizakis, “L’émigration romaine en Macédoine et la communauté marchande de Thessalonique : perspectives
économiques et sociales”, dans Chr. Müller, Cl. Hasenohr, Les Italiens dans le monde grec IIe siècle av. J.‑C.‑ Ier siècle ap. J.‑C. Circulation,
activités, intégration, BCH Suppl. 41, Paris 2002,p. 125 n. 79 ; id., “Recrutement et formation des élites dans les colonies romaines
de la province de Macédoine”, dans M. Cébeillac-Gervasoni, L. Lamoine (éds), Les élites et leurs facettes. Les élites locales dans le monde
hellénistique et romain, Rome-Clermont-Ferrand 2003, p. 122 n. 52.
Ath. Rizakis, Émigration, rapproche cette inscription de deux dédicaces de Thessalonique d’époque antonienne
et augustéenne, mentionnant elles aussi des membres de la gens des Herennii (RICIS 113/0519 et 113/0524). Cette
gens est également attestée à Dion par la numismatique, un M. Herennius duumvir quinquennalis étant mentionné sur
des émissions augustéennes de la cité (RPC I, 1504-1505). Pour Rizakis, Recrutement, Herennia Pagilla est peut-être
la fille du duumvir, l’honneur lui étant attribué par décret des décurions pro meritis parentium.
113/0207-0212. Dion.
Cf. Ath. Rizakis, “Recrutement et formation des élites dans les colonies romaines de la province de Macédoine”, dans
M. Cébeillac-Gervasoni, L. Lamoine (éds), Les élites et leurs facettes. Les élites locales dans le monde hellénistique et romain, RomeClermont-Ferrand 2003, p. 120 n. 44.
Ces inscriptions, datées de l’époque sévérienne par D. Pandermalis, “O� ™p…grafoˆj toà D…ou”, Praktika
8th Congress I, Athènes 1984, p. 275-277, sont probablement bien plus anciennes pour Ath. Rizakis : fin de l’époque
républicaine ou début de l’époque impériale.
113/0213. Dion. Large base de la forme d’un autel, trouvée dans un bâtiment situé juste au nord du temple d’Isis.
Époque impériale.
Supplément au RICIS
3
113/0218. Dion. Base en marbre trouvée dans le petit sanctuaire d’Isitychè.
113/0401. stobi. Grand bloc de marbre grisâtre trouvé en 1977 sur le site de la résidence épiscopale. Sur le site, n°
inv. I-77-5. Fin du règne de Domitien (?).
113/0505. thessalonique.
Cf. Emm. Voutiras, “Sanctuaire privé - culte public ? Le cas du Sarapieion de Thessalonique”, dans V. Dasen, M. Piérart
(éds), 'Id…v kaˆ dhmos…v. Les cadres “privés” et “publics” de la religion grecque antique, �ernos Suppl. 15, Liège, 2005, p. 283-285 (ph).
Selon E. Voutiras, le jeune homme diadémé figuré à l’arrière-plan serait Osiris hellénisé et les deux personnages
sacrifiants, un couple de citoyens de Thessalonique mentionné dans la dédicace, seraient à gauche une mélanéphore
et à droite un prêtre. L’analyse de ce relief tendrait à prouver que l’on devait accomplir un certain nombre de rites
initiatiques pour intégrer le personnel du sanctuaire. Cette interprétation ne nous convainc pas.
4
Bibliotheca Isiaca
113/0524. thessalonique.
Cf. Ath. Rizakis, “Recrutement et formation des élites dans les colonies romaines de la province de Macédoine”, dans
M. Cébeillac-Gervasoni, L. Lamoine (éds), Les élites et leurs facettes. Les élites locales dans le monde hellénistique et romain, RomeClermont-Ferrand 2003, p. 121 n. 51.
Pour Ath. Rizakis, le dédicant est probablement un affranchi du M. Herennius mentionné dans le n° 113/0519,
ce qui est possible.
113/0536. thessalonique.
Cf. G. H. R. Horsley, New Documents Illustrating Early Christianity, 1. A Review of the Greek Inscriptions and Papyri published
in 1�76, North Ryde 1981, n° 6.
113/0537. thessalonique.
Ann.-Fr. Jaccottet, Choisir Dionysos, II, Zürich 2003, n° 19. Cf. J. �ubinska, “Tiberius Claudius Lycus de Thessalonique et
son thiase”, ZPE, 137, 2001, p. 156-158 ; A. Chaniotis, EBGR 2001, n° 104 (SEG LI �2001��, 885).
L. 32-34 Il s’agit du prêtre de Sarapis et non celui de l’association dionysiaque comme le pense J. �ubinska.
113/0552. thessalonique. La base fut découverte dans la cella du temple dit à “abside”.
Cf. Chr. Steimle, “Neue Erkenntnisse zum Heiligtum der ägyptischen Götter in Thessaloniki. Ein unveröffentlichtes
Tagebuch des Archäologen Hans von Schoenebeck”, AErgoMak, 16, 2002, p. 302-304, fig. 4 p. 306.
113/0561. thessalonique.
Ann.-Fr. Jaccottet, Choisir Dionysos, II, Zürich 2003, p. 52-53. Cf. J. �ubinska, “Tiberius Claudius Lycus de Thessalonique
et son thiase”, ZPE 137 (2001), p. 153-156 ; A. Chaniotis, EBGR 2001, n° 104 (SEG LI �2001��, 885).
113/0574. thessalonique. Partie supérieure droite d’une plaque en marbre blanc trouvée dans le Sarapieion.
Musée de Thessalonique, n° inv. MQ 1949. Début du IIIe siècle p.C.
5
10
[--]wn qeîn ™yh[fis--™peid¾ ¹ de‹na
--- dietšl]ei gšnouj ¥nwqen kaˆ ¢xièma[toj --gun¾ m n
---]n…ou B£ssou ¢ndr�j �ppikoà kaˆ gu[mnasiarcikoà
---]j strate…aij kekosmhmšnou m»[thr d
---n…ou
--- ¢rcieršw]j toà koinoà MakedÒnwn, œti d kaˆ
[--¢ndr]�j eÙsebest£thj kaˆ eÙgenest£thj qugatr�j KA[--gšnouj t]în `Hrakleidîn ¢p� Thmšnou diadexamš[nhj
--- toà patrÒj] ¢ndr�j ¢xiolÒgou kaˆ �erafÒrou kaˆ shko[b£tou --Ðm]o…wj tù gšnei kaˆ tù ¢xièmati <œ>zhsen
[--]j kaˆ filÒteknoj, kekÒsmhkšn te t� �e[r�n
---]an mhdem…an ¢polite‹n, t»n te
[--eÙ]prepšstaton ™n tù kall…stJ
[tÒpJ toà �eroà --]u Óte t� ¥galma toà S[a][r£pidoj? -----
IG X 2, 16 (cf. L. Robert, “Les inscriptions de Thessalonique”, RPh, 1974, p. 195, n. 82) ; P. M. Nigdelis, Epigrafika Thessalonikeia.
Sumbolh sthn Politikh kai Koinwnikh Istoria ths Archaias Thessalonikhs, Thessalonique 2006, n° 16 p. 211-216 et pl. 41.
Pour P. M. Nigdelis, les lacunes en début de lignes sont bien plus longues que celles envisagées par Ch. Edson
dans les IG.
L. 2 [fisa ---] gšnouj IG, RICIS, [fis--- ™peid¾ ¹ de‹na --- dietšl]ei gšnouj Nigdelis. L. 3 [toj ---]n…ou
IG, RICIS, [toj --- gun¾ m n ---]n…ou Nigdelis. L. 3-4 GU[.......] IG, gu [mnas…arcikoà] Robert, RICIS, Nigdelis. L.
4 [---] strate…aij IG, RICIS, [---tris… te �ppika‹?]j strate…aij Nigdelis. L. 4-5 MHÿ [---] toà koinoà MakedÒnwn
IG, RICIS, m»ÿ [thr d ---n…ou --- ¢rcieršw]j toà koinoà MakedÒnwn Nigdelis. L. 6 [..]oj eÙsebest£thj IG, RICIS,
[--- ¢ndr]�j eÙsebest£thj Nigdelis. L. 7 [---]wn `Hrakleidîn IG, RICIS, [--- gšnouj t]în `Hrakleidîn Nigdelis.
L. 7-8 diadexameÿ[n ---] ¢ndr�j IG, RICIS, diadexamšÿ [nhj --- toà patrÒj] ¢ndr�j Nigdelis. L. 8 sur les �erafÒroi
cf. RICIS 101/0221. L. 8-9 sur les shkob£tai cf. RICIS 113/0576. L. 9 [b£tou. `Om]o…wj IG, RICIS, [b£tou. --diafšrontoj Ðm]o…wj Nigdelis. L. 10 [---]j kaˆ filÒteknoj IG, RICIS, [--- f…landro]j kaˆ filÒteknoj Nigdelis.
L. 11 [r�n ---]an IG, RICIS, [r�n ---, éste ---filodox…?]an Nigdelis. L. 13-14 [tÒpJ toà �ero]à Óte t� ¥galma toà
S[aÿr£pidoj(?) ---] IG, RICIS, [tÒpJ toà temšnouj vel �eroà ? ---]u Óte t� ¥galma toà [---] Nigdelis.
Supplément au RICIS
5
113/0908. amphipolis. Partie supérieure d’une base de marbre découverte fortuitement en décembre 1980. Musée
de �avala, n° inv. L 1302. 67/6 a.C.
113/0909. amphipolis. Base de statue portant une dédicace à Anubis trouvée lors des fouilles du gymnase. Le
dieu est peut-être rapproché ici d’Hermès, protecteur des jeux.
Signalée par �. D. Lazaridis, “Le gymnase d’Amphipolis”, dans Mneme D. Lazaridis, Thessalonique 1990, p. 253 (SEG XL
�1990�� 522), qui n’en donne pas le texte.
philippes (Philippi). Pour le sanctuaire, qui date du début de l’époque impériale, et les cultes isiaques à
Philippes, voir les contributions de Ch. Tsochos, “T� �er� tîn A„gupt…wn qeîn kaˆ ¹ latre…a touj stoÝj Fil…ppouj mšsa ¢p� t� ™pigrafik� ØlikÒ. Prîtej parathr»seij”
parathr»seij [The Sanctuary of the Egyptian Gods and their Cult
at Philippi through the Epigraphical Material: initial Comments�� (en grec), AEMY, 16, 2002, 83-94, ““`H qrhskeutik¾
topograf…a tîn Fil…ppwn kat� t�n 2o kaˆ 3o a„. m.C.” [The Religious Topography of Philippoi in the 2nd and
3rd cent. AD�� (en grec), AEMY, 17, 2003, 71-85, et
et “Philippi
“Philippi als
als städtisches
städtisches Zentrum
Zentrum Ostmakedoniens
Ostmakedoniens in
in der
der hohen
hohen
�aiserzeit: Aspekte der Sakraltopographie”, dans H. Cancik, Alfred Schäfer & W. Spickermann (éds), Zentralität
und Religion. Zur Formierung urbaner Zentren im Imperium Romanum, Studien und Texte zu Antike und Christentum,
39, Tübingen 2006, 249-2521. Sur l’importance sociale du culte d’Isis à Philippes au Ier siècle p.C., voir L. Bormann,
Philippi. Stadt und Christengemeinde zur Zeit des Paulus,
Paulus Leyde – New York – Cologne 1995, p. 56-60.
114/0101. abdère ?
Ce numéro est à supprimer. Voir infra le n° 201/0104.
114/0201. maronée. (Maronea, Kamp£na). Fragment supérieur d’une stèle en marbre, brisée en haut et en bas.
Dépôt lapidaire de Maronée, n° inv. A�M 146. Début du IIe siècle a.C.
5
”Edoxen to‹j qerapeuta‹j
toà qeoà: ™peid¾ Par£monoj 'A[t]t£lou Ð kths£menoj ¢ret¾[n]
[a]�reqeˆj Øp� toà d»mou �ereÝj
[S]ar£p[i]doj ka[ˆ] ”Isidoj TONTEK[..]
[kaˆ ?] t� �er�n [.]L[...]K[---]
---
1/ Cf. nos notices critiques sur ces études, infra p. 219-220.
6
Bibliotheca Isiaca
“Il a plu aux serviteurs du dieu ; attendu que Paramonos, fils d’Attalos, qui a acquis du mérite, ayant été choisi
par le peuple comme prêtre de Sarapis et d’Isis [...] le sanctuaire �…��.”
Yves Grandjean, Une nouvelle arétalogie d’Isis à Maronée, EPRO, 49, Leyde 1975, p. 118-119 et pl. IV (M. Tacheva-Hitova, Eastern
Cults in Moesia inferior and Thracia (5th cent. �C - 4th cent. AD), EPRO, 95, Leyde 1983, p. 28-29, n° I, 49) ; L. D. Loukoupoulou et al.,
Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes - Paris 2005,
p. 366 n° E182 et pl. 45.
L. 3 ---MENOSA Grandjean, dia[k]eimenoj(?) A[---] Grandjean (en note), RICIS, Ð kts£menoj ¢ret¾[n]
Loukoupoulou. L. 4 [a]�reqeˆj [Øp� t]oà d»mou �ereÝj Grandjean, RICIS, [a]�reqeˆj Øp� toà d»mou �ereÝj
Loukoupoulou. L. 5 [S]ar£p[i]doj ---OS..OIITEI Grandjean, [S]ar£p[i]doj ka[ˆ ”Isid]oj Grandjean (en note),
[S]ar£p[i]doj [”Isid]oj ..WII(?)TEI RICIS, [S]ar£p[i]doj ka[ˆ] ”Isidoj TONTEK[..] Loukoupoulou. L. 6 TOIGRO
Grandjean, [---] t� �erÒ[n](?). RICIS, [kaˆ ?] t� �er�n [.]L[...]K[---] Loukoupoulou. Une septième ligne au moins est
postulée par Loukoupoulou.
114/0202. maronée.
Yves Grandjean, Une nouvelle arétalogie d’Isis à Maronée, EPRO, 49, Leyde 1975 ; R. Merkelbach, “Zum neuen Isistext aus
Maroneia”, ZPE, 23, 1976, 234-235 ; L. D. Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris aegaei sita est
(Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 383-385 n° E205 et pl. 51 ; cf. G. H. R. Horsley, New Documents
Illustrating Early Christianity, 1. A Review of the Greek Inscriptions and Papyri published in 1�76, North Ryde 1981, p. 10-16 n° 2 ; F. W.
Danker, Benefactor. An Epigraphic Study of a Graeco‑Roman and New Testament Semantic Field, St. Louis 1982, n° 26 �non vidi].
L. 5 [...]rwta Grandjean, [se ™]rwt´ Merkelbach, RICIS, [t� p]rîta Loukoupoulou. L. 9 [.]ANOIS œbleya
Grandjean, [¥p]an: oŒj œbleya Merkelbach, RICIS, Loukoupoulou, [Ót]an œbleya Horsley, Danker.
114/0203. maronée. Stèle en marbre blanc, brisée en haut, trouvée en 1971 sur le site de l’ancienne Maronée.
Musée de �omotini, n° inv. AG� 966. IIe-Ier siècle a.C.
5
10
15
20
25
[”Edoxen to‹j qerapeuta‹j toà qeoà:
-----]
stef£nwi kaˆ
[e„kÒni calk ?]Ái, ¢naqe‹nai te t�n e„kÒna
[™n tîi] ™pifanest£twi tÒpwi toà �eroà:
[stef]anoàsqai te aÙt�n
Ùt�n kat�� ™niaut�n
[™n ta]‹j sunÒdoij p£saij cruswi stef£nwi, t¾n ¢naggel…an poioumšnou
toà newkÒrou kat� t£de: o� qerapeutaˆ toà qeoà stefanoàsin SwklÁn
Qeoxen…dou [�e]rhteÚsanta ka[lîj]
kaˆ filag£qwj: pronoe‹sqai d tîn
progegrammšnwn t�n ¢eˆ geinÒmenon ™xetast»n: e nai d aÙt�n kaˆ
¢leitoÚrghton kaˆ ¢ne…sforon p£shj e„sfor©j, metšconta tîn ™n tî[i]
�erîi koinîn p£ntwn: †na d kaˆ o� ¢fiknoÚmenoi e„j t�n �er�n ™[pig]inèskwsin t¾n Swkle…ouj proa…resin kaˆ filagaq…an, ¿n e‡schken pr�j t� qe‹on
eÙsšbeian, kaˆ toÝj qerapeut�j kaˆ
toÝj ¢pantîntaj e„j t� �er�n eÜ<no>ian, ¢nagr£yai tÒde t� y»fisma
e„st»lhn leukoà l…qou kaˆ ¢naqe‹nai
™n tîi �erîi toà Ser£pidoj.
“�Il a plu aux serviteurs du dieu. …�� une couronne de �…�� et
une statue de [bronze ?] et de consacrer cette statue dans l’endroit
le plus en vue du sanctuaire ; et qu’il soit couronné chaque année,
lors de toutes les réunions, d’une couronne d’or, le néocore faisant la
proclamation en ces termes : “les serviteurs du dieu couronnent Sôklès,
fils de Théoxénidas, qui a exercé la prêtrise comme il convenait et avec
zèle” ; et que l’exétaste en fonction veille à l’exécution des décisions
Supplément au RICIS
7
consignées ci-dessus ; et que Sôklès soit exempté des liturgies et de toute espèce de contributions, tout en ayant
part à toutes les affaires communes dans le sanctuaire et, afin que ceux qui viennent dans le sanctuaire connaissent
l’engagement et le zèle de Sôklès, la piété qu’il a eue envers la divinité et le dévouement (qu’il a eu) envers les
serviteurs et ceux qui fréquentent le sanctuaire, que l’on transcrive le présent décret sur une stèle de marbre blanc
et qu’on la consacre dans le sanctuaire de Sérapis.”
D. Triantaphyllos, AD 26, 1971 �1977��, p. 429 (ph. pl. 426) (Bull. 1977, 289 ; considérée comme unpublished par M. TachevaHitova, Eastern Cults in Moesia inferior and Thracia (5th cent. �C - 4th cent. AD), EPRO, 95, Leyde 1983, p. 31 n° I, 51) ; L. D. Loukoupoulou
et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris
2005, p. 366-368 n° E183 et pl. 45.
L. 1 les précédents éditeurs ne restituent rien ; ma proposition s’appuie e. g. sur le n° 114/0201 (supra). L. 3
stefano‹ kaˆ Triantaphyllos, �---] STEFANOIKAI RICIS, �---�� crusîi vel qalloà] stef£nwi kaˆ Loukoupoulou.
L. 4 [---]h ¢naqe‹nai Triantaphyllos, RICIS, [e„kÒni calk]Ái (vel [grapt]Ái), Loukoupoulou. L. 5 [™n tîi] suppl. J.
et L. Robert, RICIS, [™n tù] Loukoupoulou, mais les iotas ne sont pas souscrits dans cette inscription. L. 7 [ta‹]j
Triantaphyllos, [™n ta‹]j suppl. J. et L. Robert, RICIS, [™n ta]‹j Loukoupoulou. L. 11 ...nteÚsanta Triantaphyllos,
[po]liteÚsanta RICIS, [�e]rhteÚsanta Loukoupoulou. L. 12 pronoe…sq[w] Triantaphyllos. L. 13 [... t]einÒmenon
Triantaphyllos, t�n [¢eˆ g]inÒmenon(?) J. et L. Robert, t�n [¢eˆ g]einÒme|non RICIS, t�n ¢eˆ geinÒme|non Loukoupoulou.
L. 17 �erîi Loukoupoulou. L. 18 t�n �er�n Triantaphyllos, t� �er�n J. et L. Robert, RICIS, Loukoupoulou. L. 19-20
fil£gloian Triantaphyllos, filagaq…an J. et L. Robert, RICIS, Loukoupoulou. L. 22-23 EUCA|RISTIAN la pierre,
eÙca|rist…an Triantaphyllos, Loukoupoulou, mais, comme l’avaient noté J. et L. Robert, Bull. 1977, p. 429 : “la
construction est ici gravement troublée” ; d’où eÜ|<no>ian RICIS, avec dans le commentaire la remarque suivante,
aimablement communiquée par Ph. Gauthier : “ou bien il s’agit d’une formule comme celle traduite ci-dessus, et
alors eÙcarist…an ne se comprend pas ; il faudrait eÜnoian ; ou bien il manque un membre de phrase et le rédacteur
avait en tête la formule ... kaˆ o� ¡pantîntej e„j t� �er�n e„dîsi t¾n tîn qerapeutîn eÙcarist…an”, que l’on
traduirait par “et afin que ceux qui viennent dans le sanctuaire connaissent la reconnaissance des serviteurs envers
Sôklès”. J’ai adopté ici la première hypothèse. L. 24 e„j (s)t»lhn Triantaphyllos, e„st»lhn J. et L. Robert, RICIS,
Loukoupoulou.
114/0204. maronée. Musée de �omotini, n° inv. AG� 961.
L. D. Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes
et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 381-382 n° E203 et pl. 50.
L’agonothète auteur de cette dédicace a pu être l’organisateur de Sarapieia. Cf. infra n° 114/0210 pour le titre
�erone…kh.
114/0205. maronée. Base en marbre trouvée en 1971 sur le site de l’ancienne Maronée. Dépôt lapidaire de Maronée,
n° inv. AKM 450. Ier siècle a.C.-Ier siècle p.C. (Loukoupoulou), IIe-IIIe siècle p.C. (Triantaphyllos).
[--- Dh]mostr£tou trihra[rc»saj Se]r£pidi ”Isidi 'AnoÚbi[di `Arfocr£]tV
c[ari]st»rion.
“�...��, fils de Démostratos, �ancien�� triérarque, à Sérapis, à Isis, à Anoubis (et) à Harpocrate, en marque de
reconnaissance.”
Bibliotheca Isiaca
D. Triantaphyllos, AD 27 B2, 1972 �1977��, p. 540 (ph) (G. Mihailov, SEG XXVII �1977�� 341 ; Bull. 1978, 310) ; L. D.
Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri),
Athènes – Paris 2005, p. 380-381 n° E201 et pl. 49.
L. 1 [--- Fi]lostr£tou [---] Triantaphyllos, RICIS, [--- Dh]mostr£tou trihra|[rc»saj] Loukoupoulou. L. 3
[di --- eÙcari]st»rion. Triantaphyllos, [di ---] eÙ[cari]st»rion. Mihailov, [di `Arfocr£tV eÙcari]st»rion. RICIS,
[di `Arpokr£]tV
c[ari]st»rion. Loukoupoulou.
L. 5-6 sur le rôle des triérarques dans les cultes isiaques à l’occasion du Navigium Isidis du 5 mars, cf. L. Bricault,
Isis, Da�e des flots, Liège 2006, p. 147-149 ; d’autres triérarques en contexte isiaque sont mentionnés à Érétrie (RICIS
104/0109), Amphipolis (113/0908) et Kios (308/0301) ; cf. également infra n°114/0208.
114/0206. maronée. Fragment d’une base en marbre. Ier siècle a.C. (Loukoupoulou), IIe-IIIe siècle p.C. (RICIS).
'Akšstwr 'Aq[---]
Sar£pidi ”Is[idi 'AnoÚbidi]
bidi]
`Arpocr£[tV eÙcarist»rion vel sim.].
“Akestôr, fils d’Ath�...��, à Sarapis, à Isis, �à Anoubis ?�� (et) à Harpocrate �en marque de reconnaissance ?��.”
D. Triantaphyllos, AD 48 B2, 1993 �1998��, p. 405 (A. Chaniotis, SEG XLVII �1997�� 1070) ; L. D. Loukoupoulou et al.,
Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris 2005, p.
379-380 n° E200 et pl. 49.
L. 1 AKESTWRA ed. pr., 'Akšstwr A[---] Chaniotis, RICIS, 'Akšstwr 'Aq[---] Loukoupoulou. L. 2 Sar£pidi
”Is[idi] ed. pr., Chaniotis ; Sar£pidi ”Is[idi 'AnoÚbidi] RICIS, Loukoupoulou. L. 3 ARPOC[ATHI] ed. pr., `Arfoc[r£thi]
Chaniotis, `Arfoc[r£tV eÙcarist»rion vel sim.] RICIS, `Arpocr£[tV eÙc»n vel sim.] Loukoupoulou.
*114/0207. maronée. Petite base de statue trouvée dans l’église Ayia Paraskévi. IIIe siècle a.C. ? RICIS, IIe-Ier siècle
a.C. Loukoupoulou.
Basilša Ptole[ma‹on kaˆ bas…lissan]
Kleop£tra(n) Ser[£pidi ”Isidi 'AnoÚbidi]
tîn AI[---].
Supplément au RICIS
“(Statues) du roi Ptolémée �et de la reine�� Cléopâtre, (dédiées) à Sér�apis, à Isis et à Anoubis ?��, les �…��.”
D. Triantaphyllos, AD 48 B2, 1993 �1998��, p. 405 (en majuscules, sans séparation des mots) (A. Chaniotis, SEG XLVII
�1997�� 1068) ; L. D. Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes,
Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 385-386 n° E206 et pl. 50.
Les restitutions proposées sont hypothétiques, les lacunes à droite pouvant dépasser la douzaine de lettres.
L. 1-2 BASILEAPTOLE[---] KLEOPATRASER[---] Triantaphyllos, Basilša Ptole[ma‹on t�n ™k basilšwj
Ptolema…ou kaˆ basil…sshj] Kleop£traj Chaniotis e. g., se basant sur la lecture de l’ed. pr. et s’inspirant d’OGIS
123 ; il s’agirait dans ce cas d’une statue de Ptolémée Philométor ; Basilša Ptole[ma‹on kaˆ bas…lissan]
Kleop£tra(n) Ser[£pidi] Veligianni (dans une lettre à adressée à Chaniotis), Basilša Ptole[ma‹on kaˆ bas…lissan] Kleop£tra(n) Ser[£pidi ”Isidi 'AnoÚbidi ?] RICIS, Basilša Ptole[ma‹on ---] Kleop£traj EI[---]
Loukoupoulou. L. 3 TONAR Triantaphyllos, ka t�� Ônar [---]. RICIS, tîn AI[---] Loukoupoulou.
114/0703. byzance.
Ad. Łajtar & A. Twardecki, Catalogue des inscriptions grecques du Musée National de Varsovie, Varsovie 2002, n° 5 p. 29-32.
115/0302. chersonèse.
(SEG L �2000��, 691).
115/0401. Nymphaion.
Cf. Y. G. Vinogradov & M. I. Zolotarev, “Worship of the Sacred Egyptian Triad in Chersonesus (Crimea)”, Ancient
Civilizations from Scythia to Siberia, 5.4, 1999, 271-302 (SEG L �2000��, 696).
201/0104. thasos. Partie supérieure d’un autel en marbre blanc, très détérioré, venant d’une fontaine près de
l’église St Georges à Mandra. Musée de Cavalla, n° inv. L 784. Ier siècle a.C. – Ier siècle p.C. pour Parissaki.
E‡sidi kaˆ Sar£pidi D…hj EÙfr…l[lou ---]
---.
“À Isis et à Sarapis, Diês, fils d’Euphril�los, ...��.”
Mentionnée par Ch. �oukouli, AD 24 (1969), Chron. p. 356 ; publiée par D. Hereward, “An inscription from Thrace”,
ZPE, 17, 1975, p. 125-126 (fac-similé) (Bull. 1976, 463) et M. Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia inferior and Thracia (5th cent. �C - 4th
cent. AD), EPRO 95, Leyde 1983, n° I,53 p. 32 et pl. XVI (qui ne connaît ni Hereward ni le Bull.) (PI II p. 215 n° 312) ; M. G. Parissaki,
“Mandra, Abdère et Thasos. Remarques sur deux inscriptions errantes”, Tekmeria, 7, 2002, p. 114-115 (ph) (SEG LII �2002��, 816).
Dans le RICIS, nous avions rapporté, avec un point d’interrogation, cette inscription à Abdère, en lui
attribuant le n° 114/0101. M.-G. Parissaki a montré que ce texte ainsi qu’un autre découvert au même endroit sont
en fait d’origine thasienne.
L. 1 S[er£]- Hereward, Sar£- Tacheva, RICIS, Ser£- Parissaki. L. 2-3 DiÁs (sic) EÙf»m[ou] Hereward,
LIIIS:-U-FMLM--- Tacheva, D…hj EÙf»mou RICIS, D…hj EÙfr…l[lou ...] Parissaki ; sur le nom D…hj, typiquement
macédonien, cf. O. Masson, ZPE, 102, 1994, p. 167-184 ; EÜfrilloj est attesté à Thasos et Paros.
202/0153. Délos, sarapieion b.
(E. Lane, Corpus monumentorum religionis die Menis I, EPRO, 19, Leyde 1971, n° 19, p. 12).
202/0189. Délos, sarapieion c.
(E. Lane, Corpus monumentorum religionis die Menis I, EPRO, 19, Leyde 1971, n° 18, p. 12).
202/0194. Délos.
(SEG LII �2002��, 761).
202/0424. Délos.
Cl. Prêtre et al., Nouveau choix d’inscriptions de Délos. Lois, comptes et inventaires, Études épigraphiques, 4, Athènes 2002,
p. 204-211 (texte), 221-223 (traduction) et 233-234 (bref commentaire).
0
Bibliotheca Isiaca
*202/0604. ténos.
Ev. Samama, Les médecins dans le monde grec, Paris 2003, n° 167 p. 288-289 (traduction et commentaire fort différents des
nôtres).
*202/0901. Ile de mélos. Tabula avec représentation d’un pied gauche et d’une oreille gauche. Musée épigraphique,
Athènes n° inv. EM 3224.
Bj. Forsén, Griechische Gliederweihungen, Helsinki 1996, p. 103 n° 33.2 et fig. 113.
Après révision de la pierre, conservée au Musée épigraphique d’Athènes et non perdue comme nous l’avions
indiqué dans le RICIS, Bj. Forsén confirme qu’il s’agit d’une dédicace, sans doute de 6 lignes, à Asklépios et Hygie
provenant de l’Asklépieion de Mélos. Cette inscription est donc à exclure du corpus isiaque.
202/1002. paros. Milieu du IIe siècle p.C.
A. �. Orlandos, AE 1960 Chron. p. 4 n° 23 et pl. 9 (qui n’a pas fait le lien avec le fragment n° 22 pl. 8 qui se raccorde
parfaitement au n° 23 ; le rapprochement est fait par J. et L. Robert, Bull. 1966, 329) ; M.-Th. Couilloud, “Reliefs funéraires des
Cyclades”, BCH, 98, 1974, p. 406, 411 et fig. 8 p. 409 (qui n’a pas relevé le caractère isiaque de la représentation) ; El. J. Walters,
Attic Grave Reliefs that represent Women in the Dress of Isis, Hesperia Suppl. XXII, Princeton 1988, p. 56 n. 206 et p. 83 pl. 37 ; J. Eingartner,
Isis und ihre Dienerinnen in der Kunst der römischen Kaiserzeit, Leyde 1991, p. 152-153 n°117 et pl. LXXII. A. Mercky, Römische Grabreliefs
und Sarkophage auf den Kykladen, Francfort 1995, p. 86, 174 et 255, pl. 29 cat 45 Re.
IIe
La date proposée pour ce grand relief varie beaucoup : première moitié du Ier siècle p.C. (Mercky), milieu du
siècle (Eingartner), IIe siècle (Couilloud) ou époque sévérienne (Walters).
203/0101. chersonèse (Chersonesos).
Sur le thymiatérion dédié par Mnésithéos de Paros, cf. C. Zaccagnino, Il thymiaterion nel mondo greco. Analisi
delle fonti, tipologia, impieghi, Rome 1998, p. 79 Type S. 192 CT 156.
203/0201. olonte.
L’un des dédicants, Pleistônidas, porte un nom crétois (cf. St. Spyridakis, Ariadne, 3, 1985, p. 46).
*203/0901. Itanos.
Le dédicant, Philotas d’Épidamne, en Épire, a servi également en Égypte à Philae (SEG XXXI, 1521 ; dédicace
à Isis, peu après 139 a.C.). Le rapprochement est fait dans P. Cabanes et al., Corpus des inscriptions grecques d’Illyrie
méridionale et d’Épire. I. Inscriptions d’Épidamne‑Dyrrachion et d’Apollonia. 1. Inscriptions d’Épidamne‑Dyrrachion, Athènes
1995, p. 155. L’inscription crétoise est donc à dater ca 145 a.C., lors du règne de Ptolémée VI.
204/0102. rhodes.
(S. Guettel Cole, Theoi Megaloi: The Cult of the Great Gods at Samothrace, EPRO, 96, Leyde 1984, n° 34 p. 156).
204/0106. rhodes.
Cf. J. Nollé, Die Inschriften von Selge, I�, 37, Bonn 1991, T50, p. 52-54.
204/0206. camiros.
(S. G. Cole, Theoi Megaloi: The Cult of the Great Gods at Samothrace, EPRO, 96, Leyde 1984, n° 41 p. 159).
204/0208. camiros. Base en marbre de Lartos. Musée de Camiros, n° inv. 77. Ca 210 a.C.
204/0213. camiros. Base en marbre de Lartos. Musée de Camiros, n° inv. 11. Ca 183 a.C.
204/0303. lindos.
(S. G. Cole, Theoi Megaloi: The Cult of the Great Gods at Samothrace, EPRO, 96, Leyde 1984, n° 40 p. 158-159).
205/0101. samos.
IG XII, VI, II (2003), 589 (ph).
Supplément au RICIS
204/0208
204/0213
1
2
Bibliotheca Isiaca
205/0102. samos. Stèle en marbre blanc, brisée à la partie inférieure, trouvée dans des ruines antiques en même
temps qu’une statue de Sarapis et l’inscription suivante. Perdue.
IG XII, VI, I (2000), 3 (estampage).
L. 13-14 kaq[.] / --- IG.
205/0103. samos. Perdue.
IG XII, VI, II (2003), 591.
205/0104. samos. Égarée. IIe siècle p.C. (IG).
IG XII, VI, II (2003), 600.
L. 1 Sar£pidi IG . L. 3-4 �erafÒroj, ˜pt£stoloj IG. L. 5 e„j t� ‡dia. Pour Ad. Wilhelm, SBAWien, 224, 1,
1946, p. 74, cette expression signifie que l’épouse du dédicant “appartient” à la déesse Isis.
Ile de chios. 205/0201. chios (Chios urbs).
Fr. Graf, Nordionische Kulte, Biblioteca Helvetica Romana, XXI, Rome 1985, n° 64 p. 452.
205/0202. chios (Chios urbs).
Fr. Graf, Nordionische Kulte, Biblioteca Helvetica Romana, XXI, Rome 1985, n° 65 p. 452.
301/0403. cyzique.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen
en Osten II: Die Nordküste Kleinasiens (Mar�arasee und Pontos),
Munich-Leipzig 2001, p. 52 n° 08/01/40.
304/0205. smyrne.
I.Smyrna, 729 ; Ann.-Fr. Jaccottet, Choisir Dionysos, II, Zürich 2003, n° 123.
304/0901. milet.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen Osten I: Die Westküste Kleinasiens von Knidos bis Ilion, StuttgartLeipzig 1998, p. 118 n° 01/20/02 et p. 121 n° 01/20/04.
304/1101. Didymes (Didyma).
Cf. �laus Bringmann & Hans von Steuben, Schenkungen hellenistischer Herrscher an grieschiche Städte und Heiligtümer, I.
Zeugnisse und Kommentare, Berlin 1995, n° 280 p. 334-337.
305/0503. stratonicée.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen Osten I: Die Westküste Kleinasiens von Knidos bis Ilion,
Stuttgart-Leipzig 1998, p. 214 n° 02/06/05.
305/1302. mylasa.
(O. Curty, Les parentés légendaires entre cités grecques, Hautes études du monde gréco-romain, 20, Paris 1995, n° 68).
307/1701. eumeneia (Isikli).
(E. Lane, Corpus monumentorum religionis die Menis I, EPRO, 19, Leyde 1971, n° 101, p. 66).
308/0302. Kios.
Chr. Marek, “Der höchste, beste, größte, allmächtige Gott”, EA, 32, 2000, p. 133-134 ; R. Merkelbach & J. Stauber,
Steinepigramme aus dem griechischen Osten II: Die Nordküste Kleinasiens (Mar�arasee und Pontos), Munich-Leipzig 2001, p. 135-136 n°
09/01/02.
308/0401. brousse (Prusa ad Olympum, Bursa).
Cf. M. Cremer, Hellenistisch‑römische Grabstelen im nordwestlichen Kleinasien.
nasien. 2. Bithynien,
Bithynien Asia Minor Studien, 4, Bonn 1992,
p. 57 et n° PV 1 p. 142.
308/1201. bithynie.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen Osten II: Die Nordküste Kleinasiens (Mar�arasee und Pontos),
Munich-Leipzig 2001, p. 270-271 n° 09/14/01.
Supplément au RICIS
3
*309/0101. sinope.
I.Sinope I, 100.
309/0102. sinope.
I.Sinope I, 115.
309/0103. sinope.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen Osten II: Die Nordküste Kleinasiens (Mar�arasee und Pontos),
Munich-Leipzig 2001, p. 329-330 n° 10/06/05 ; I.Sinope I, 172.
L. 5 `Reipan¾ Merkelbach-Stauber, French. L.
L. 9
9 ™leuqš[r…]V French.
309/0104. sinope.
I.Sinope I, 103.
309/0105. sinope. Bloc rectangulaire brisé à la partie inférieure, trouvé en 1876 dans un jardin de Boztepe, l’ancien
quartier grec de Sinope.
I.Sinope I, 114 (French).
L. 2 `Hliosar£pei French, sur une seule ligne. L. 4 for£ri[j] French, qui traduit par “baker”. Ier-IIe siècle p.C.
pour French, sans justification.
311/0101. ancyra (Ankara). Fragment d’une colonne en marbre blanc, brisée à
la partie supérieure. Transférée du temple d’Auguste aux thermes romains puis
au Musée (n° inv. 9033). Égarée. Ier-IIe siècles p.C.
5
Kur…v ”Isidi
Fl(£bioj) OÙ…krioj
'Afrode…sioj
eÙcÁj c£rin
¢nšsthsa.
“À la souveraine Isis, (moi,) Phlaouios Ouikrios Aphrodeisios, ai érigé
(ceci) pour un vœu (exaucé).”
G. de Jerphanion, MFOB 13, 1928, p. 231 n° 1 (AE, 1930, 142 et 1931, 126 ;
SEG VI (1932) 1 ; SIRIS 334) ; Fr. et H. Miltner, “Epigraphische Nachlese in
Ankara”, JÖAI, 30, 1937, Beiblatt p. 43 n° 46 et fig. 23 ; A. Erzen, İlkçağda Ankara,
Turk.Hist.Soc., Publ. Ser. 7 n° 12, Ankara 1946, p. 88 et pl. 6 fig. 13 �non vidi]
(�. E. Bosch, Quellen zur Geschichte der Stadt Ankara im Altertum, Turk.Hist.Soc.,
Publ. Ser. 7 n° 46, Ankara 1967, p. 250 n° 186) ; D. French, Roman, Late Roman and
Byzantine Inscriptions of Ankara. A Selection, Ankara 1993, p. 126 n° 27 (ph). (PI II
p. 319 n°1241).
L. 2 OÙ<…>krioj Jerphanion et al., l’ed. pr. ayant lu OUGKRIOS sur la pierre ;
OÙ…krioj French, car elle porte bien le nomen attendu OUIKRIOS.
311/0102. ancyra. Autel en calcaire blanc provenant des environs du temple d’Auguste, abîmé aux angles supérieurs,
aujourd’hui conservé dans les thermes romains (n° inv. 8996). 176 p.C. (RICIS), 177-178 p.C. (French).
Fr. et H. Miltner, “Epigraphische Nachlese in Ankara”, JÖAI, 30, 1937, Beiblatt p. 30-33 n° 37 et fig. 14 (�.
E. Bosch, Quellen zur Geschichte der Stadt Ankara im Altertum, Turk.Hist.Soc., Publ. Ser. 7 n° 46, Ankara 1967, p. 245
n° 184 ; SIRIS 335) ; D. French, Roman, Late Roman and Byzantine Inscriptions of Ankara. A Selection, Ankara 1993, p.
131-132 n° 31 (ph) (PI II p. 193 n° 130, p. 202 n° 206 et p. 255 n° 680).
4
Bibliotheca Isiaca
315/1001. mopsueste (Mopsuestia).
M. H. Sayar, Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und
Kulte als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im Ebenen Kilikien. Appendix:
Inschriften, Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004, n° 6 p. 225-227 (texte
identique à celui de l’ed. pr. de 1994).
315/1601. sisium (Sis). Époque impériale (RICIS),
p.C. (Sayar).
Ier-IIe
siècle
M. H. Sayar, Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und
Kulte als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im Ebenen Kilikien. Appendix:
Inschriften, Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004, n° 7 p. 227.
401/0101. salamine (Salamis).
J. Pouilloux, P. Roesch & J. Marcillet-Jaubert, Salamine de Chypre
XIII. Testimonia Salaminia 2, Paris 1987, p. 29 n° 56.
401/0102. salamine.
H. A. Tubbs, JHS, 12, 1891, p. 174 n° 10 ; J. Pouilloux, P. Roesch &
J. Marcillet-Jaubert, Salamine de Chypre XIII. Testimonia Salaminia 2, Paris
1987, p. 17 n° 26, pl. 3.
L. x + 1 ---]ikl[--- Pouilloux et al. L. x + 2 Qr£su]lloj
Tubbs, ---]ulloj Pouilloux et al. L. x + 3 ---]moj aÙt�j a[--Pouilloux et al. L. x + 4 ---]son e„dÒt[ej --- Pouilloux et al. L. x + 5
---]krupt[---Pouilloux et al.
311/0102
401/0301. arsos. La plaquette en calcaire, de forme pyramidante, a été retrouvée, avec d’autres objets chypriotes,
dans une réserve du Musée Vivenel de Compiègne. Musée du Louvre, n° inv. AM 3850.
Ant. Hermary, “Cinq ex-voto d’Arsos retrouvés au Musée du Louvre”, Centre d’études chypriotes, Cahier, 14, 1990, p. 45-46
et pl. I,2.
401/0303. arsos. La colonnette en calcaire a été retrouvée, avec d’autres objets chypriotes, dans une réserve du
Musée Vivenel de Compiègne. La pierre ne porte aucune figuration de phallus. Musée du Louvre, n° inv. AM 3854.
[E]‡sidi,
[Ser£]pidi,
'AnoÚbidi
eÙc»n.
W. Froehner, Inscriptions grecques du Musée du Louvre, p. 6 n° 2 ; O. Masson, “Notes sur un sanctuaire d’Arsos”, BCH, 104,
1980, p. 275 et fig. 3 (d’après un croquis du comte de Vogüé) (SEG XXX �1980�� 1604) ; Ant. Hermary, “Cinq ex-voto d’Arsos
retrouvés au Musée du Louvre”, Centre d’études chypriotes, Cahier, 14, 1990, p. 46-47 et pl. II,2.
--- | 'AnoÚbidi | eÙc»n Froehner, [”Is]id[i], | [Ser]£pidi, | 'AnoÚbidi | eÙc»n Masson, RICIS, [E]‡sidi, |
[Sar£]pidi, | 'AnoÚbidi | eÙc»n Hermary.
402/0301. laodicée (Laodicea ad mare, Lattakieh).
Cf. J. D. Sosin, “Unwelcome Dedications: Public Law and Private Religion in Hellenistic Laodicea by the Sea”, CQ, 55,1,
2005, 130-139.
402/0801. tyr (Tyros, Sur). Fragment de marbre blanc trouvé dans la ville en 1959.
paléographie.
Sar£pidi
qeo‹j sunn£oij
kat� prÒstagma.
“À Sarapis et aux dieux qui partagent le même temple, sur son ordre.”
IIIe
siècle a.C. d’après la
Supplément au RICIS
5
Signalée par J.-P. Rey-Coquais, “Apport
Apport d’inscriptions inédites de Syrie et de Phénicie”,
”,, dans Egitto e storia antiqua dell’ellenismo
all’età araba, Bologna 1989, p. 613 ((SEG XXXIX �1989�� 1596) ; publiée par le même, Inscriptions grecques et latines de Tyr, BAAL HorsSérie III, Beyrouth 2006, n° 5 p. 19-20 et fig. 5.
402/0802. tyr. British Museum, Londres 24784.
Cf. M. Malaise, “Statues égyptiennes naophores et cultes isiaques”, BSEG, 26, 2004, p. 74.
L’inscription hiéroglyphique du pilier dorsal désigne le personnage comme un prêtre (hm‑ntr, terme rendu en
grec par prof»thj), sans doute d’Osiris.
402/1201. syrie.
R. Merkelbach & J. Stauber, Steinepigramme aus dem griechischen Osten IV: Die Südküste Kleinasiens, Syrien und Palaestina,
Munich-Leipzig 2002, p. 290-291 n° 20/18/01.
403/0201. legio (Lajjun).
Cf. N. Belayche, “Les dévotions à Isis et Sérapis dans la Judée-Palestine romaine”, dans L. Bricault et al., Nile into Tiber,
p. 451 et n. 16.
Pour N. Belayche, il faut restituer le nom d’Élagabale dans la rasura et non celui de Caracalla, qui n’aurait pas
subi, selon elle, de damnatio memoriae, ce qui est inexact.
403/0301. Nysa-scythopolis (Beth-Shean). Autel en calcaire décoré trouvé remployé dans les murs de la basilique
civile. Début du Ier siècle p.C.
“I, Seleucus (son) of Ariston, keeper of the oinments, have dedicated this beautiful altar as a sign of piety,
having accomplished a work in honor of holy Sarapis.”
Signalé par G. Foerster, Y. Tsafrir, “City center of Ancient Bet-Shean - south”, ESI, 6, 1987-1988, p. 42 ; id., “Un centre
urbain raffiné”, Le monde de la Bible, 66, sept.-oct. 1990, p. 35 ; id., “The Beth She’an excavation project 1989-1991”, ESI, 11, 1992,
6-8, avec cette seule traduction anglaise, sans texte ni photographie de la pierre.
Le même personnage a dédié un autel à Dionysos en 12 p.C.
403/0401. césarée (Caesarea Maritima, Qesari).
H. Solin, Arctos 35 (2001), p. 239-240 (SEG LI �2001��, 2018).
H. Solin rejette curieusement toute influence égyptienne dans cette inscription.
6
Bibliotheca Isiaca
*403/1101. oboda (Avdat, 'Abdeh).
MnhsqÍ
Ð ”Apij.
Pour J. Bingen (SEG XXVIII �1978��, 1388), une lettre est peut-être perdue en début de l. 2, qui serait alors à
lire [.]oapij ; si, toutefois, il fallait bien lire le nom ”Apij dans ce proscynème, ce serait une forme tardive de ”Appioj.
Ce texte n’est donc pas un témoignage isiaque et doit être exclu du RICIS.
404/0502. pétra. Texte inscrit au-dessous d’un autel rupestre de la vallée orientale (le Sîq). L’inscription a aujourd’hui
en partie disparu. 15 juin 256 p.C.
5
---]IA
...... �ereÝj ”Is[idoj]
[.....]ou ¢nšqhken
œ[t]o[u]j rna�� mhn�j Siou�n
kj��.
“[...], prêtre d’Isis, a consacré (cet autel) l’an 151, le 26 du mois de Siwan.”
R. E. Brünnow, A. von Domaszewski, Die Provincia Arabia I, Strassburg 1904, p. 222 n° 60,4 (cf. ég. p. 185 et p. 191, n. 3;
SIRIS 368 ; cf. J. T. Milik & Jean Starcky, “Inscriptions récemment découvertes à Pétra. Une dédicace à Isis de l’an cinq de `Obodat
III”, ADAJ, 20, 1975, p. 123) ; M. Sartre, Inscriptions de la Jordanie IV, IGLS XXI, Beyrouth 1993, n° 18 p. 51-52 et pl. XVI.
L. 2 IEIEUSIS Domaszewski, qui interprète �e(r)eÝj ”Is[idoj], suivi par Vidman (SIRIS) et RICIS, �šreusij
ou �ereàsi s[ IGLS. Contrairement à ce qu’écrit M. Sartre (p. 52), ce texte est loin d’être “la première attestation de
ce culte dans cette ville” ; cf. J. F. Healey, The Religion of the Nabataeans, RGRW, 136, Leyde-Boston-Cologne 2001, p.
137-140, avec l’imposante bibliographie antérieure. L. 4 ère de Bostra.
404/0601. hawara (Humayma).
(Bull. 2003, 611 ; AE 2002, 1573).
L. 3 le surnom Mîroj pourrait trahir, selon les éditeurs, l’origine égyptienne du dédicant. Gatier (Bull.) y
verrait plutôt l’équivalent de Maurus, ethnique s’appliquant à un corps de troupe. L.
L. 6
6 ke[n D]iši ed. pr., RICIS, AE ;
ke[n t�] �er[�n] Gatier (Bull.). Cette dernière restitution paraît un peu longue à droite.
405/0101. hyrcanie.
F. Canali De Rossi, Iscrizioni dello Estremo Oriente greco, I�, 65, Bonn 2004, n° 280 (ph).
Supplément au RICIS
7
501/0180. rome.
Cf. Ph. Bruggisser, “L’epitaffio di Pretestate Paolina”, Latina didaxis, 15, 2000, 115-138 ; sur Prétextat, cf. M. �ahlos, Vettius
Agorius Praetextatus: A Senatorial Life in Between, Acta Instituti Romani Finlandiae, 26, Rome 2002.
501/0207. rome.
IG XIV 1093 (�aibel) ; Epigr. 920. (L. Robert, “Glossaire latin-grec sur papyrus”, Hellenica 11-12, 1960, p. 11-14 ; SIRIS 432 ;
M. Malaise, Inventaire préliminaire, Leyde 1972, p. 137-138 Roma 89) ; IGUR IV (1990), 1567 ; G. Bevilacqua, “Topos labyrinthos
Serapide e il Marmararion Ghenos”, dans Epigraphica. Atti delle Giornate di Studio di Roma e di Atene in memoria di Margherita
Guarducci (1�02-1���), Rome 2003, 217-227. Cf. J.-Yv. Strasser, “Études sur les concours d´Occident. I. Les �apetôlia de 206”,
Nikephoros, 14, 2001, 110-135. (PI III p. 415 n°195).
L. 4-6 Pour L. Robert, le concours auquel assista Q. Iulios Miletos, originaire de Tripolis de Lydie, était les
Ludi Saeculares célébrés à Rome à la fin de mai 204 ; pour J.-Yv. Strasser, il s’agit plutôt des Capitolia de 206.
501/0208. rome.
Ann.-Fr. Jaccottet, Choisir Dionysos, II, Zürich 2003, n° 193.
503/0101. antium.
(AE 2003, 298).
ostie (Ostia). Sur le Serapeum inauguré le 24 janvier 127 p.C. (RICIS 503/1102), voir R. Mar et al., El santuario de
Serapis en Ostia, Documents d’Arqueologia Classica, 4, Tarragone 2001.
503/0901. seripola (territoire d’Ameria). Autel en travertin, brisé en haut. Époque impériale.
Bibliotheca Isiaca
503/1104. ostie.
Cf. F. Zevi, “Ancora su T. Statilius Taurianus e il Serapeo di Ostia”, Epigraphica, 66, 2004, p. 99-100.
F. Zevi identifie le monument dédié par T. Statilius Optatio à un petit pronaos de marbre élevé près de
l’entrée de l’aula.
503/1106. ostie. Architrave en marbre composée de 17 fragments, dont certains sont jointifs.
Iov[i Se]rapi et [...] Atimet[us et ...] Epa[p]hroditus [ar]am sua
pe[cu]nia per[...]runt et mun[era p]osuerunt [loco conce]sso ab
T(ito) Statilio Tauria[no].
Cf. F. Zevi, “Ancora su T. Statilius Taurianus e il Serapeo di Ostia”, Epigraphica, 66, 2004, p. 100-108.
L. 1 [ar]am RICIS, [schol]am, [exedr]am, voire [aul]am ou [cell]am Zevi, l’architrave étant trop large pour un
simple autel. L. 2 et �un[ificentia ornata� p]osuerunt RICIS, et mun[era p]osuerunt Zevi, qui s’appuie sur des parallèles
locaux de même époque. L. 3 T(ito) Statilio Tauria[no, pont(ifice) Vul(kani) et aed(iu�) sac(raru�)] RICIS, T(ito) Statilio
Tauria[no] Zevi. Selon Zevi, T. Statilius Taurianus ne dut pas être pontife de Vulcain, mais plutôt le propriétaire des
lieux, voire le président d’une association de cultores de Sarapis. La mise en page de l’inscription invite d’ailleurs à ne
rien restituer après Tauria[no].
503/1112. ostie.
Ev. Samama, Les médecins dans le monde grec, Paris 2003, n° 491 p. 532.
504/0202. pompéi.
V. Sampaolo, dans St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 113 n° II.54 (ph). Cf. Anna �rzyszowska,
Les cultes privés à Pompéi, Historia, 156, Acta Universitatis Wratislaviensis, Wrocław 2002, p. 244-245.
504/0214. pompéi.
148.
Cf. Anna �rzyszowska, Les cultes privés à Pompéi, Historia, 156, Acta Universitatis Wratislaviensis, Wrocław 2002, p. 145-
Pour A. �rzyszowska, la maison II 2, 2 de Pompéi appartint sans doute à un prêtre d’Isis, peut-être du
nom d’Octavius Quartio, mais certainement pas M. Loreius Tiburtinus, car ce nom est une création fictive de
Della Corte. Plusieurs statuettes égyptiennes et égyptisantes découvertes dans cette demeure semblent confirmer la
dévotion isiaque du propriétaire ; sur les caractères isiaques de cette Casa di Octavius Quartio, J. R. Clarke, The Houses
of Ro�an Italy, 100 �.C.-A.D. 250. Ritual, Space, and Decoration, Berkeley 1991, p. 194-201.
504/0301. Naples. MAN, Naples, n° inv. 2450.
Fr. Longobardo, dans St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 148 n° II.105 (ph).
504/0401. pouzzoles.
St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 77 n° II.1 (ph)
504/0601. capoue.
Fr. Sirano, dans St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 155 n° II.108 (ph).
504/0801. ager Falernus (Forum Popilii). MAN Naples, n° inv 3012 (d’après la notice du catalogue).
Fr. Sirano, dans St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 155 n° II.109 (ph).
512/0502. bologne (Bononia, Bologna).
Fr. Cenerini, “Iside a Bononia: in margine a CIL, XI, 695”, dans Fr. Beutler, W. Hameter
ter (éds), Eine ganz nor�ale Inschrift …
und ähnliches zu� Geburtstag von Ekkehard Weber. Festschrift zu� 30. April 2005, Althistorisch-epigraphische Studien, 5, Vienne 2005,
229-234 [non vidi].
*518/0801. lipara. Fragment d’un autel tripartite. Fin IVe siècle – 252/1 a.C.
[- ? -]
[E‡]sidi qe©[i ?..]
™ph[kÒwi ¢nšqhke?].
Supplément au RICIS
“�.?.��, à Isis la déesse (?) qui écoute les prières (?), �a consacré (ceci) (?)��.”
G. Manganaro PP, 20, 1965, p. 176-177 ; id., Chiron, 22, 1992, p. 388 (ph) (SEG XLII �1992�� 852) ; L. Bernabó Brea – M.
Cavalier, Meligunìs Lipára X. Scoperte e scavi archeologici nell’area urbana e suburbana di Lipari, Rome 2000, p. 41-42 (ph) (SEG L
[2000] 1011).
[--]oj t©i qe©i 'Artšm[idi] Manganaro 1965, [`O de‹na toà de‹noj] | [E‡]sidi qe©i | ™ph[kÒwi ¢nšqhke] Manganaro
1992, RICIS, �'Artšm]idi qe©i gÁj Bernabó Brea et Cavalier. Les traces horizontales qui paraissent subsister devant
IDI ne sont guère compatibles avec un M. Un nom comme Isis semble alors plus plausible que celui d’Artémis. L.
2-3 e. g. Qeag[šnhj] Chaniotis (SEG).
602/0201. Italica (Santiponce). Règne de Septime Sévère (Le Roux d’après l’écriture et le système d’abréviation).
P. Le Roux, “Oriunda Mauretania”, dans Ubique amici. Mélanges J.‑M. Lassère, Montpellier 2001, 239-248 (ph) (AE 2001,
1185 ; A. Canto dans HEp 11 �2001��, 472).
L. 1-2 ori[unda] / Mauretania Le Roux, AE, or(iunda) e[x] HEp. L. 2 sacerdo[s] HEp. L. 4 X et ge��is n(u�ero)
oublié par Le Roux et l’AE. L. 5 et ge�(�)at(is) areis Z (?) HEp. L. 5-6 ab splendid(issi�o) o[r]/dine �Ep. L. 6-7 capitul(a)
aure[a / tr ?]ia HEp. L. 7 cu� �anib(us) Le Roux, AE, mais on lit bien sur la pierre MAANIB avec une double ligature,
cu� �{a}anib(us) arg(enteis) ite� Iunoni(s) po[s(uit)] HEp.
Selon Le Roux, la statue de la Victoire fut placée dans le Traianeum. La famille est originaire de la Maurétanie,
sans doute Césarienne (Tingitane pour A. Canto, sans doute de Volubilis). Le père devait être un incola investi de
responsabilités importantes qui permirent à sa fille d’acquérir une certaine dignitas à l’époque sévérienne.
602/0301. alameda.
HEp 7 (1997), 406.
L. 2 [I]sidi �ul(latae) Saet(igerae ?) A. C. (HEp), restitution peu convaincante.
602/0501. panóias.
A. Rodríguez Colmenero, O Santuario Rupestre Galaico-ro�ano de Pan�ias
�ias
ias (Vila Real, Portugal). Novas achegas para a sua
reinterpretaçâo global, s.l., 1999, p. 88-90 fig. 77-79 (HEp 7 �1997��, 1265).
Signalons sans la retenir la lecture de Rodríguez Colmenero : “Uyistw (sic) Sšrapidi (sic) sÚn (sic) k£nqorw
(sic) ka… (sic) mustarioij (sic) (tÒn (sic) „erÒn (sic) afˆerwse(n) (sic)). G(aius) C(ai filius ?) Calp(urnius) Rufinus v(ir)
c(larissi�us).
100
Bibliotheca Isiaca
602/0701. montilla.
HEp 7 (1997), 292.
602/0801. anticaria (Antequera).
HEp 7 (1997), 410.
L. 2 Hierophilus A. C. (HEp). L. 3 Isi(di) Sarapi(di) A. C. (HEp). La résolution ne s’impose pas.
603/0101. acci (Guadix). Grand autel trouvé en 1623. Sur le côté droit, un relief représente “un pâtre nu assis sur
une roche qu’il couvre à demi de son manteau; il a une houlette à la main droite, et s’appuie de l’autre main sur la
roche. En face de lui s’élève un tronc d’arbre avec un oiseau dont la tête manque. Au-dessous il y a un bœuf qui
s’achemine vers la gauche, et qui porte un croissant de lune sur la tête. Du côté gauche, un autre relief, complet, qui
montre une figure humaine vêtue d’une longue tunique et d’un manteau, marchant vers la droite et portant dans ses
mains une torche. Ses pieds, chaussés, s’appuient sur le sol rocheux. En face de lui un palmier, et entre les deux l’ibis
et un buisson d’herbe” (García). Museo Arqueológico, Sevilla. Seconde moitié du IIe siècle p.C.
Supplément au RICIS
101
603/0401. sagonte (Saguntum, Sagunto). Fragment supérieur gauche d’un autel en calcaire trouvé près des murs du
château et du calvaire et transporté au théâtre romain en 1930. Fin du Ier-début du IIe siècle p.C.
603/0702. ampurias. Museo Arqueológico de Ampurías, n° inv. 1221.
IRC V (2002), n° 24 p. 137-138, pl. XLVII (HEp 12 �2006��, 193).
M. Mayer (IRC) n’exclut pas la possibilité d’un nom théophore féminin. Cela nous paraît peu probable.
603/0901. quintanilla de somoza.
HEp 7 (1997), 383 ; SEG L (2000) 1082.
603/1201. bracara augusta (Braga).
Religiões da Lusitânia. Loquuntur Saxa, Lisbonne 2002, n° 156 p. 480 (ph).
605/0401. arles (Arelate).
Cf. J. Formigé, “L’amphithéâtre d’Arles”, RA, 1965, p. 34 n° 11 ; J. �olendo, “La répartition des places aux spectacles et
la stratification sociale dans l’Empire. A propos des inscriptions sur les gradins des amphithéâtres et théâtres”, Ktèma, 6, 1981,
p. 311 ; M. L. Caldelli, “Le élites locali fanno spettacolo negli edifici di spettacolo”, dans M. Cébeillac-Gervasoni, L. Lamoine
(dir.), Autocélébration des élites locales dans le monde romain : contextes, images, textes (IIe s. av. J.‑C. / IIIe s. ap. J.-C.), Actes du colloque
international des 21-23 novembre 2004, Clermont-Ferrand 2004, p. 142.
605/0901. grenoble (Culero, Gratianopolis).
ILN V.2 Vienne (2004), 351.
605/0902. grenoble.
ILN V.2 Vienne (2004), 353.
L. 6 d(onu�) d(edit) CIL, ILS, ILN, d(edit) d(edicavit) SIRIS, RICIS.
607/0101. lyon (Lugdunum).
M.-P. Darblade-Audoin, Nouvel Espérandieu, tome II. Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule. Lyon
Lyon, Paris 2006,
n° AI.009* p. 172.
607/0102. lyon.
M.-P. Darblade-Audoin, Nouvel Espérandieu, tome II. Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule. Lyon, Paris 2006,
n° AI.038* p. 178.
102
Bibliotheca Isiaca
615/0201. Iader (Zadar). Fin du Ier siècle a.C.
G. Alföldy, Die Personnennamen im römischen Dalmatien, Heidelberg 1969, p. 114, suivi par S. Takàcs, Isis and Sarapis, Leyde
1995, p. 163, suppose que le dédicant, P. Quinctius Paris, a pu être un affranchi de T. Quinctius Scapula (PWRE 47.2, p. 1102 n°
53). Cela est d’autant plus probable que le cognomen Scapula est uniquement attesté sur l’inscription de Iader (cf. B. Nedved,
“Stanovništvo Zadra od 1. do 3. stoljeća (I dio)”, Diadora, 14, 1992, p. 138 et 202) et que les Quinctii, fréquents en Italie et dans les
provinces, sont en Dalmatie exclusivement concentrés en Liburnie, autour de Iader. L’inscription pourrait alors dater de la fin
du Ier siècle a.C.
616/0102. potaissa.
Cf. M. Christol, “En-deçà du monde des notables : la situation en Gaule Narbonnaise”, dans M. Cébeillac-Gervasoni, L.
Lamoine (dir.), Autocélébration des élites locales dans le �onde ro�ain �� contextes, i�ages, textes (IIe s. av. J.-C. / IIIe s. ap. J.-C.), Actes du
colloque international des 21-23 novembre 2004, Clermont-Ferrand 2004, p. 72-73.
L. 7 d(ono) d(ederunt) RICIS, d(onu�) d(ant) Christol. Pour Christol, les deux dévots cités dans ce texte n’ont
pas agi en tant que représentants autorisés du collège auquel ils appartenaient, mais parce que ce sont eux qui avaient
pris en charge les éléments matériels et financiers correspondant à l’intention religieuse de leurs compagnons, les
déchargeant ainsi des frais de l’offrande.
618/0801. Dionysopolis (Balchik).
Cf. S. Guettel Cole, Theoi Megaloi: The Cult of the Great Gods at Samothrace, EPRO, 96, Leyde 1984, n° 11 p. 145-146.
618/1005. tomi. Cet autel en marbre est aujourd’hui conservé à l’Université de Caen, comme me le précise A.
Avram.
618/1101. Istros (Histria). Ca 250 a.C. sur la base d’un rapprochement prosopographique.
Cf. Y. G. Vinogradov & M. I. Zolotarev, “Worship of the Sacred Egyptian Triad in Chersonesus (Crimea)”, Ancient
Civilizations from Scythia to Siberia, 5.4, 1999, p. 373-376 (SEG L �2000��, 682).
Vinogradov et Zolotarev identifient �`Hrakle…(?)]dhj Mon…mou au frère du navarque `HghsagÒraj Mon…mou
connu par IGBulg I² 388bis, et datent ainsi la présente inscription du milieu du IIIe siècle a.C.
702/0108. leptis magna.
AE (2003), 1905 ; A. Chaniotis, EBGR 2003, n° 139 p. 379.
Listel : L. 1 OÙr£n[ioj, Pugliese Carratelli, RICIS, AÙr»l[ioj AE. L. 2 ? ”Ammw]n “Uy[istoj, Pugliese Carratelli,
RICIS, Kron…w]n “Uy[istoj, Chaniotis.
L. 1-2 Dioskoro[---]|klÚtou ma[---]oj Pugliese Carratelli, RICIS, DioskÒro[u toà tšknou qeo]|klÚtou
ma[karisqšnt]oj Pugliese Carratelli dans son commentaire, DioskÒro[u toà [e. g.] ¢neyioà qeo]|klÚtou
ma[karisqšnt]oj, Chaniotis, qui observe qu’un fils de Dioskoros, du même nom, est déjà mentionné l. 9. Il envisagerait
donc un membre autre de la famille ou un threpte, sauf à imaginer deux frères portant le même nom.
702/0110. leptis magna.
Bull. 2004, 459 ; AE, 2003, 1905.
L. 13-15 kaˆ sÚm(bioj ?) | [G]el(l)…a (?) | Aska[---]. Pugliese Carratelli, RICIS, kaˆ sÝm | [P]el…a | 'Aska[---].
C. Dobias-Lalou (Bull.), 'Askl[---]. AE, qui songe à un nom théophore dérivé d’Asclépios.
702/0113. leptis magna.
AÙ[r»]lioj 'Afrode…sioj [---]
--Pour l’AE, les deux fragments de trois lettres ajoutés par G. Pugliese Carratelli en deuxième et troisième
lignes, retenus dans le RICIS, n’appartiennent sans doute pas à cette inscription.
702/0117-0118. leptis magna. Ces deux fragments de marbre, brisés de tous les côtés, probables vestiges d’une
épigramme selon Chaniotis, pourraient appartenir à la même pierre.
A. Chaniotis, EBGR 2003, n° 139 p. 379.
Supplément au RICIS
103
---p]ambasil[e---, Pugliese Carratelli, RICIS, ---p]ambasil[eÚj ---, Chaniotis, qui songe à une épithète
de Sarapis.
704/0301. lambèse (Lambaesis).
Cf. S. Agusta-Boularot, M. Janon & J.-M. Gassend, “In La�baese� defluxit Nilus”, dans X. Lafond & G. Sauron (éds), Théorie
et pratique de l’architecture ro�aine. Études offertes à Pierre Gros, Aix-en-Provence 2005, p. 121.
704/0303. lambèse.
Cf. S. Agusta-Boularot, M. Janon & J.-M. Gassend, “In La�baese� defluxit Nilus”, dans X. Lafond & G. Sauron (éds), Théorie
et pratique de l’architecture ro�aine. Études offertes à Pierre Gros, Aix-en-Provence 2005, p. 121-124.
Selon S. Agusta et al., c’est toute la première ligne d’une inscription antérieure qui aurait été martelée. L. 3
Pour les auteurs, le terme lacus désigne une fontaine apposée sur l’un des murs d’enceinte du sanctuaire. Comparer
le labrum du n° 503/1111.
104
Bibliotheca Isiaca
INSCRIPTIONS NOUVELLES
101/0255. athènes. Partie supérieure d’une stèle funéraire représentant une isiaque. Athènes, British School.
siècle p.C. ?
Ier
'Isi�j Milhs…a
“Isias, Milésienne.”
IG III 2719 ; IG II/III2 9691 ; D. W. von Moock, Die figürlichen Grabstelen Attikas in der Kaiserzeit, Mayence 1998, n° 82 ;
S. D. Lambert, “The Greek Inscriptions on Stone in the British School at Athens”, ABSA, 95, 2000, p. 499-500 n° E10, pl. 79a
(SEG L �2000��, 258).
Un nombre relativement élevé d’isiaques figurés sur les reliefs attiques ayant un nom formé sur celui d’Isis,
voire un nom servile caractéristique, J. Eingartner, Isis und Ihre Dienerinnen, p. 95-107, D. W. von Moock, Grabstelen,
p. 84-85 ou S. D. Lambert, ABSA, 95, p. 500, ont suggéré que les défunts furent souvent des affranchis libérés de
l’esclavage par le biais d’une consécration formelle à la déesse. El. J. Walters, Attic Grave Reliefs, p. 52-57, préfère les
considérer comme des initiés aux mystères isiaques. Les deux hypothèses ne sont pas incompatibles.
101/0256. athènes. Stèle funéraire en marbre du Pentélique, en forme de naïskos, avec un relief représentant
une isiaque brandissant de la main droite un sistre et tenant de la main gauche une situle. Trouvée lors des fouilles
accompagnant le percement d’une galerie du métropolitain près du théâtre d’Hérode Atticus. Musée national,
Athènes n° inv. M 4609. Ca 150 p.C.
Moàsa Dionus…ou ™x `Alšwn.
“Mousa, fille de Dionysios, (du dème) d’Halai.”
T. �okoliou, PÒlh, p. 196-197, n° 179 (ph) (SEG L �2000��, 251).
messène (Messene). Un sanctuaire de Sarapis et d’Isis est attesté au IIe siècle p.C. à Messène par Pausanias (IV, 32,
6). Il était situé non loin du théâtre.
Plusieurs isiaca, parmi lesquels une grande statue d’Isis, ont été découverts au même endroit lors des fouilles
menées par P. G. Thémélis, “`Ier� ”Isidoj kaˆ Sar£pidoj”, dans 'Anaskaf¾ Mess¾nhj, PAE, 157, 2002, 26-34 ; cf.
L. Bricault, Isis, Da�e des flots, Liège 2006, p. 92-96.
102/2101. Fragment d’un bloc de corniche trouvé dans les ruines de la basilique paléochrétienne, qui fut peut-être
édifiée à l’emplacement d’un sanctuaire isiaque. IIIe-IVe siècle p.C. pour Thémélis.
[---] œrgon ”Isidoj.
P. G. Themelis, EAH, 2001, p. 50 (ph) (SEG LI �2001��, 491 ; BCH 127.2 �2003��, p. 803 et fig. 90 p. 804) ; P. G. Themelis,
PAAH, 2001, p. 82 (ph) (SEG LII �2002��, 417).
104/0115. érétrie. Stèle de marbre fragmentaire. Ier siècle a.C.
5
10
[--E]Ùbio[
[---]an OIE[
gun¾ aÙto[à]
[- Kle]op£tra Ka[
[---] EÚbioj > EÙ[
[Dhm]»trioj Lus£nd[rou]
[---]ia 'Aristoklšo[u]
[---]kr£thj 'Arc…ppou Ka[
['Arist£rcou Dîrij Xe[
[.]plij Xenoc£rou
'Arc…pph Kleogšno[u]
KÚloj 'Antic£rou
Supplément au RICIS
105
'Apollwn…a Kleog[
`IeroklÁj EÙb…[ou].
IG XII 9, 254. Cf. Ph. Bruneau, Le sanctuaire et le culte des divinités égyptiennes à Érétrie, Leyde 1975, p. 96.
Ph. Bruneau, p. 96, signale une opinion de D. �noepfler pour qui ce fragment érétrien appartient lui aussi à
une liste de navarques, ce qui semble probable. Il s’appuie sur la date de l’inscription, sur la présence de femmes et
de couples, enfin sur le fait que cette liste est l’œuvre de plusieurs mains successives.
111/0301. grammata. Inscription gravée très superficiellement sur la falaise méridionale de la baie.
5
[...]A[.] K[--]
k…skaj k[aˆ]
`Hrèdouj F[--]
”Iseidi mšta
eÙtuce‹to.
“�…��kiska et (d’ ?)Hérôdès, fils de Ph�…��, était heureux avec Isis.”
Inédit. Je dois la connaissance de cette inscription, et de la suivante, à la grande obligeance de M. Pierre Cabanes, que je
remercie bien vivement. Elle sera publiée par ses soins dans un article à paraître dans la REG, puis dans le volume IV du Corpus
des inscriptions grecques d’Illyrie méridionale et d’Épire.
La majorité des inscriptions antiques gravées sur les parois des falaises de cette crique albanaise sont des
prières adressées aux Dioscures, protecteurs des marins, avec la formule 'Emn»sqh par� to‹j DioskÒroij --- suivie
de noms au génitif. Sur Isis et le monde marin, cf. L. Bricault, Isis, Da�e des flots, Liège 2006.
111/0302. grammata. Inscription mutilée, gravée sur la falaise méridionale de la baie.
KlaÚdioj 'IsÒcr[usoj ---]
eian C[...]”Isidi AC[---].
“�laudios Isochrysos �…�� à Isis �…��.”
Inédit. Cf. l’inscription précédente.
*113/0579. thessalonique. Statue-portrait en marbre blanc de Thasos, d’un homme barbu, représenté en buste.
L’inscription est sur le bandeau supérieur et le listel médian du socle. Musée de Thessalonique, n° inv. MQ 10844.
Début du principat d’Hadrien d’après les caractéristiques de la sculpture.
Valens
L. Titonio Pri�o sacerd(oti).
“Valens, en l’honneur de Lucius Titonius Primus, prêtre.”
Th. Stefanidou-Tiveriou, dans G. Despinis - Th. Stephanidou-Tiveriou - E. Voutiras, Katalogos glypton tou Archaiologikou
Mouseiou Thessalonikes II, Thessalonique 2003, p. 146-148 (ph) (AE 2003, 1592) ; P. M. Nigdelis, Epigrafika Thessalonikeia. Su�bolh
sthn Politikh kai Koinwnikh Istoria ths Archaias Thessalonikhs, Thessalonique 2006, n° 16 p. 325-326 et pl. 69-71a.
Le gentilice Titonius est connu à Philippes pour un prêtre d’Isis (RICIS 113/1005-1006), mais ce ne saurait
suffire pour faire de ce prêtre thessalonicien un desservant isiaque, comme l’écrit l’ed. pr.
113/1100. apollonia. Sarapis, Isis, mais aussi Harpocrate et Anubis apparaissent sur des émissions datées
respectivement de 198, 211 et 218 p.C. (cf. SNRIS Apollonia).
113/1201. cassandrea (Nea Potidaia). Partie supérieure d’une grande stèle en marbre blanc. Musée de Thessalonique,
MY 18061. IIe siècle p.C. d’après la paléographie.
1 ‘AgaqÁi TÚchi.
Diˆ `Hl…J
…J Sar£pidi kaˆˆ ”Isidi muriwnÚmwi.
2 T£de ™gr£fh ™k tÁj st»lhj tÁj ™n Mšmfei,
¼tij ›sthken pr�j tù `Hfaiste…J.
…J.
106
5
10
15
Bibliotheca Isiaca
3a ‘Isij ™gè <e>„mi ¹ tÚrannoj p£shj cèraj: 3b kaˆ ™paideÚqen Øp� `Ermoà 3c kaˆ gr£mmata eáron met� `Ermoà, t� �er� kaˆ t� dhmÒs[ia g]r£mmata, †na m¾ to‹j aÙto‹j p£nta gr£fhtai.
4 ‘Egë nÒmouj ¢nqrèpoij ™qšmhn kaˆ ™nomoqšthsa § oÙqeˆj
dÚnatai metaqe‹nai. 5 ‘Egè e„mi KrÒnou qug£thr presbut£tῃ. 6 ‘Egè
e„mi gun¾ kaˆ ¢delf¾ ‘Ose…ridoj basilšwj. 7 ‘Egè e„mi ¹ karp�n eØroàsa ¢nqrèpoij. 8 ‘Egè e„mi m»thr “Wrou basilšwj. 9 ‘Egè e„mi ¹ ™n
tù toà Kun[�j] ¥strJ ™pitšllousa. 10 ‘Egè e„mi ¹ par� gunaixˆ Qe�j kaloumšnh. 11 ‘Emo[ˆ Bo]Úbastoj pÒlij o„kodom»qh. 12 ‘Egë ™cèrisa g[Án]
¢p� oÙranoà. 13 ‘Egë ¥[str]wn ÐdoÝj œdeixa. 14 ‘Egë ¹l…ou k[aˆ sel»nhj porš-]
an sunetax£mhn. 15 ‘Egë q[al]£ssia œrga eáron. 16 ‘Eg[ë t� d…kaion „scur�n] [™p]o…hsa.
17 ‘Egë guna‹ka ka[ˆ ¥]n[dr]a sun[»gagon. 18 ‘Egë gunaikˆ dekamhnia‹on] [bršfo]j e„j fîj
™xenegk[e‹n œtaxa. 19 ---]
“À la Bonne Fortune. À Zeus Hélios Sarapis et Isis myrionyme. Ceci a été copié d’une stèle de Memphis, qui
se trouve près du temple d’Héphaïstos.
3a
Moi, je suis Isis, la souveraine de toute contrée,
3b
j’ai été instruite par Hermès
3c
et j’ai inventé l’écriture avec Hermès, la sacrée et la démotique, afin qu’on ne dût pas tout écrire
avec la même écriture.
4
Moi, j’ai donné aux hommes les lois, et j’ai décrété ce que personne ne peut changer.
5
Moi, je suis la fille aînée de �ronos ;
6
je suis l’épouse et la sœur du roi Osiris ;
7
je suis celle qui découvrit aux hommes les fruits ;
8
je suis la mère du roi Horus ;
9
je suis celle qui se manifeste dans l’étoile du Chien ;
10
je suis celle qui est appelée “Déesse” parmi les femmes ;
11
Pour moi, la ville de Boubastis a été édifiée.
12
J’ai séparé la terre du ciel ;
13
j’ai indiqué leur route aux étoiles ;
14
j’ai déterminé la voie du soleil et de la lune.
15
Moi, j’ai inventé la science nautique.
16
Moi, j’ai rendu le droit puissant.
17
Moi, j’ai accouplé la femme avec l’homme ;
18
j’ai fixé à la femme comme terme le dixième mois pour mettre au monde son enfant. �…��”
Supplément au RICIS
107
Chr. Veligianni, �. �ousoulakou, “‘Aretalogia ‘Isidoj ¢p� t¾n Kass£ndreia”, dans Praktik� B’ Panellhn…ou Sunedr…ou Epigrafik¾j (Qessalon…khj, 24-25 Noembr…ou 2001), Thessalonique, 2008 (sous presse).
Je tiens à remercier chaleureusement le Prof. Chryssoula Veligianni pour nous avoir aimablement communiqué
le texte de son intervention avant sa parution, ainsi que Richard Veymiers, précieux intermédiaire.
Ce texte nous fait connaître une nouvelle copie de l’arétalogie d’Isis, diffusée dans le monde méditerranéen
entre le IIIe siècle a.C. et le IIIe siècle p.C. Hormis la dédicace initiale, le texte qui suit est rigoureusement identique
– à quelques lettres près –, à celui livré par la version de �ymè d’Éolide (RICIS 302/0204, avec la bibliographie
essentielle). Outre le document de �ymè, que l’on peut dater du Ier ou du IIe siècle p.C., nous connaissons au moins
trois autres copies, fragmentaires, du même texte : une, découverte sur l’île d’Ios, du IIe ou du IIIe siècle p.C., qui
donne la première moitié de l’arétalogie (IG XII 5, 14 = RICIS 202/1101) ; le texte très fragmentaire de Salonique
(IG X 2, 254 = RICIS 113/0545 : Ier ou IIe siècle p.C.) ; un fragments inédit, d’époque romaine, conservé au musée
de Fetihye et qui pourrait provenir de Telmessos, en Lycie (cf. RICIS 306/0201) ; enfin, un extrait de Diodore de
Sicile (I, 27), est très proche de l’original.
On notera la dédicace de l’inscription, qui s’adresse à Zeus Hélios Sarapis et Isis myrionyme, ce qui confirme
une date au plus tôt d’époque flavienne, mais plus probablement antonine, ainsi que la mention initiale renvoyant à
un “original” qui se trouverait dans le sanctuaire memphitique de Ptah, une formule qui fait donc partie à part entière
du texte sacré. Le nom du dédicant n’apparaît toutefois pas au début du texte, contrairement à la version de �ymè.
Ce nouvel exemplaire pose de façon accrue la question du rapport entre le texte de l’arétalogie d’Isis et d’éventuelles
fondations de sanctuaires. La Selbstoffenbarung isiaque a-t-elle provoqué, accompagné ou suivi la fondation des
sanctuaires où l’on en retrouva copie ? Il est bien difficile de le dire faute d’argument décisif. Quoi qu’il en soit,
la présence en des lieux forts éloignés l’un de l’autre (�ymè d’Éolide, Telmessos (?) de Lycie, Ios, Thessalonique et
maintenant Cassandrea en Macédoine) de plusieurs copies d’un même texte, gravées à des époques différentes (entre
le Ier et le IIIe siècle p.C. pour les cinq qui nous sont connues actuellement) pose problème. Comment l’expliquer ?
C’est là une question qui en entraîne au moins une autre. En effet, pour éclairer cette situation, quels liens devonsnous supposer entre un certain clergé égyptien, peut-être memphite, à l’origine de l’Arétalogie, et les sanctuaires
isiaques du monde gréco-romain, voire entre ces sanctuaires eux-mêmes ? Ceux-ci sont encore loin d’être clairement
définis.
114/0208. maronée. Stèle en marbre blanc trouvée en 1976 sur le site de l’ancienne Maronée. Dépôt lapidaire de
Maronée, n° inv. A�M 589. IIe–Ier siècle a.C.
5
10
Nom»nioj
Øp r toà trof…mou Mhtrof£nou toà `HrodÒtou trihrarc»santoj Sar£pidi,
E‡sidi, 'AnoÚbidi, `Arfokr£thi carist»rion.
“Noménios, pour son jeune maître Métrophanès, fils d’Hérodotos,
ancien triérarque, à Sarapis, à Isis, à Anubis (et) à Harpocrate, en marque
de reconnaissance.”
L. D. Loukopoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris
aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 378379, n° E199 et pl. 49.
L. 5-6 sur le rôle des triérarques dans les cultes isiaques à l’occasion
du Navigium Isidis du 5 mars, cf. L. Bricault, Isis, Da�e des flots, Liège 2006,
p. 147-149 ; d’autres triérarques en contexte isiaque sont mentionnés à
Érétrie (RICIS 104/0109), Amphipolis (113/0908) et Kios (308/0301) ;
cf. également supra n°114/0205.
10
Bibliotheca Isiaca
114/0209. maronée. Base en marbre blanc trouvée en 1971 sur le site de l’ancienne Maronée. Les pieds d’une statue
vêtue d’un long chiton sont encore visibles. Dépôt lapidaire de Maronée, n° inv. A�M 278. Ier siècle a.C.-Ier siècle
p.C.
Mark…a ”Abratij qe´ [---]
“Markia Abratis, à la déesse �…��.”
D. Triantaphyllos, AD, 26, 1971 �1975��, p. 428 (ph. pl. 425a) (Bull. 1977, 289) ; L. D. Loukopoulou et al., Inscriptiones antiquae
partis Thraciae quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 381, n° E202 et
pl. 50.
Le lieu de découverte de cette base laisse supposer que la déesse ici nommée était Isis.
114/0210. maronée. Grande stèle de marbre fragmentaire, brisée en plusieurs morceaux. Deux, jointifs, ont été
retrouvés. Le fragment supérieur (A) a été trouvé sur le site de l’ancienne Maronée en 1995, tandis que le fragment
inférieur (B) était conservé dans les réserves du Musée de Komotini. Les deux sont réunis par L. Loukoupoulou.
Musée de �omotini, n° inv. AG� 10487 + AG� 977 = A�M 219. IIe–Ier siècle a.C.
5
10
15
20
25
30
'Epˆ ¢rcieršwj toà Ser£pidoj kaˆ tÁj
E‡sidoj Xenokr…tou toà Dhmhtr…ou,
¹ st»lh ¢nest£qh
™n �� ™ngšgraptai
t� ÑnÒmata tîn qerapeutîn.
'ArciereÝj XenÒkritoj Dhmhtr…ou
MukhneÝj
Qeoxšnou
EÙboÚla
Qeoxšnou
'AmÚnandroj Qeoxšnou
Dioskour…dhj Dioskour…dou
'ApollÒdotoj 'ApollodÒtou
G£ioj Be…bioj M£ker
Dioskour…MhnÒfiloj
Mhnof…lou
dhj Ð CaroQeÒpropoj
Qeof…lou
b©j.
Dioskour…dhj Dionus…ou
'An£xippoj
Filoxšnou
DionÚsioj
GlaÚkou ™car…sato t¾n st»lhn
M©rkoj BolÒmnioj M£ker
to‹j te qeLus…macoj
Mhtrof£nou
o‹j kaˆ qeFilÒxenoj
Lusan…ou
rapeuta‹j.
FanÒpolij
Lewsqšnou
MhtrÒdotoj
MhtrodÒtou
`Hg»sippoj
Diogšnou
Sit£lkaj
'Apollwn…ou
`Hrofîn
PapÚlou
Diogšnhj
`Hghs…macoj
`Hghsim£cou P o s i d o n'ApollÒdotoj
'ApollodÒtou
… o u.
Parmen…wn Leontomšnou
FilÒxenoj Serap…wnoj
DionÚsioj `Išrwnoj
'Akšstwr Swthr[…c]ou
DionÚsioj Dionu[sof]£nou
Supplément au RICIS
35
40
45
50
55
60
10
DiÒdwroj Dionus[…o]u
Sèpatroj
Swp£t[r]ou
Dioskour…dhj [---]uwj
M©rkoj BolÒmn[ioj] OÙ£lhj
`Hrakle…dhj 'Apollwn…ou, qÚthj
Neik…a(j) `Išrwnoj
`Hrakle…dhj Deif…lou L
'Aq»naioj Zw…lou
Dhmoc£r[hj]
[Diosk]our…dhj Kalligšnou
[---]
DionÚs[i]oj 'Apollwn…o[u]
'ApollÒdotoj S[---]
Stšfanoj 'Artemidèrou
G£ioj Lokr…wnoj
LoÚkioj 'Apo…dioj Kr…spoj
QeÒxeno[j]
KarÚstioj Karust…ou
'AristÒbouloj Xšnwnoj
`Hrakle…d`Hrakle…dhj 'Apollodèrou
o[u]
'Apollènioj Swp£trou, �erokÁrux œpei e„kostù
'Akoàtoj 'EpigÒnou
'EpafrÒdeitoj
DÒlhj `Hrèdou
F£sidoj �erone…[khj]
DionÚsioj Dol»ou
G£ioj 'ArrÒntioj PrÒkloj
F£sij Dioskour…dou
Menekr£thj Qr£swn[oj]
M£ximoj AÙr»lioj `Hrakle…dhj 'Epitunc£non[toj]
'Apollènioj 'Ep£lkou
Fil£rguroj Dionus…ou
['Apollw ?]n…dhj AÙloÚzeidoj
[---]
B…wn Parmen…ontoj
[---]
Parmen…wn Parme[n…ontoj ?]
[--]ou
---
“Xénocritos, fils de Démétrios étant grand-prêtre de
Sarapis et d’Isis, cette stèle, sur laquelle les noms des thérapeutes
ont été gravés, a été consacrée. Le grand-prêtre Xénocritos, fils
de Démétrios (suivent une soixantaine de noms de thérapeutes
de Sarapis et d’Isis, parmi lesquels) Dionysios, fils de Glaukos,
(qui) a accordé aux dieux et aux serviteurs (la faveur de) la stèle
(…), Hérakléidès, fils d’Apollônios, sacrificateur (…), Apollônios,
fils de Sôpatros, héraut sacré pour la vingtième (année ? et)
Epaphrodeitos, fils de Phasis, vainqueur sacré (...).”
L. D. Loukopoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae
quae ad ora �aris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes et �ebri),
Athènes – Paris 2005, p. 390-392, n° E 212 et pl. 53.
Dans cette liste sont nommés 5 Romains (l. 11 [Gaius
Vibius Macer��, 17 et 35 �Marcus Volumnius Macer et Marcus
Volumnius Valens��, 45 �Lucius Apidius Crispus�� et 52 �Gaius Arrontius Proclus��) et 1 femme (l. 7 EÙboÚla).
L. 5 Des thérapeutes isiaques sont attestés à Démétrias (RICIS 112/0703), Délos (cf. l’index du RICIS et
le commentaire au n°202/0115), Cyzique (301/0401), Pergame ? (*301/1203), Magnésie du Sipyle (303/0302), et
Cnide ? (305/1901) L. 16 Le thérapeute Dionysios, fils de Glaukos, est celui par qui la stèle existe. L. 36 Le thytès
est le sacrificateur. L. 49 Pour un autre héraut sacré (hiérocéryx) en contexte isiaque, cf. RICIS 101/0228 (Athènes).
L. 51 Comparer les inscriptions n° 306/0103-0104 de �adyanda, en Lycie, honorant des athlètes vainqueurs du
concours de la lutte lors de jeux en l’honneur d’Isis et de Sarapis. Un agonothète est mentionné en contexte isiaque,
à Maronée (n° 114/0204).
*114/0211. maronée. Fragment d’une stèle en marbre brisée de toutes parts, remployée dans la tour byzantine de
Maronée et trouvée en 1971. Dépôt lapidaire de Maronée, n° inv. A�M 585. Ier siècle a.C.
[N]eikonšmeisin [Sètei]ran ™pšgrayen ™[k tîn „d…wn]
110
Bibliotheca Isiaca
5
[S]erap…wn Serap…wn[oj genÒme][n]oj ™pimelht¾j tîn[---]
[..]n toà Posidînoj K[---]
[Nik]oxšnou, DhmÒstratoj 'Isi[dè][rou toà --]ou `Hra[kl]e…[dhj]
[toà ---]
---
“Sérapiôn, fils de Sérapiôn, ancien épimélète des �...��, a fait graver �à ses frais�� la Némésis-Victoire Sauveuse.
�...�� fils de Posidôn, ��…��, fils de Nikoxénos, Démostratos, fils d’Isidôros, �…�� Hérakléidès �…��.”
L. D. Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes
et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 382-383 n° E204 et pl. 50.
Les noms théophores isiaques de l’inscription, un possible rapprochement entre Isis et Némésis (cf.
RICIS 202/0310, pour la dédicace d’un naos et d’une statue d’Isis-Némésis à Délos, en 110/09 a.C.) conduisent L.
Loukoupoulou à rattacher ce document au sanctuaire isiaque de Maronée. Cela demeure très hypothétique. Némésis
et Sarapis sont mentionnés dans le même texte à Smyrne (304/0204) ; comparer le n° 304/0901 de Milet.
*114/0212. maronée. Fragment d’une stèle en marbre brisée de toutes parts, trouvée en 1998 près de l’église H.
Charalampos. Musée de Komotini. Ier siècle a.C.
5
10
[. . . . . .]NIK[---]
[- - -]utwn CARIS[---]
[---]j ™pimelhtoà H[---]
[- -]U e„j t¾n tîn qeî[n tim¾n].
qerapeutîn Teim[---]
hj e'Anax…pp[ou �erhteÚ]wn t� g��. `HrÒdo[toj ---]
bioj Dionus[---]
str£tou, E„s[---]
oj, QeÒpr[opoj ---]
noj, Dio[---]
'Anti[---]
---
L. D. Loukoupoulou et al., Inscriptiones antiquae partis Thraciae quae ad ora maris aegaei sita est (Praefecturae Xanthes, Rhodopes
et �ebri), Athènes – Paris 2005, p. 393-394 n° E213 et pl. 54.
L. 2 [a]Ùtîn ou [qerape]utîn ed. pr. L. 4 Pour cette formule, cf. RICIS 112/0703 (Démétrias).
Il pourrait s’agir d’une liste de thérapeutes du sanctuaire isiaque de Maronée, parmi lesquels on note untel,
fils d’Anaxippos, prêtre pour la troisième fois (l. 5-7).
201/0302. hephaistia (Kabeirion). Ile de lemnos. Stèle en marbre du Pentélique brisée en bas, découverte à
l’est du telesterion romain en 1939, puis retrouvée en 1962 près de l’église de �aminia. Elle porte sur ses quatre faces
des manumissions inscrites à différentes époques par divers graveurs. IIe-début du Ier siècle a.C. Myrina, Musée
n° inv. 2202.
Supplément au RICIS
111
Sur la colonne gauche de la face postérieure :
5
10
Mšlitta EÙn…kou 'Acerdous…ou qug£t[hr]
met� kur…ou Zw[p]Ú[r]ou --[.]wn[..] Fhgaišwj
[¢]f…hsin ™leuqšran
['El]p…da t¾n ˜autÁj
parame…nasan ˜autei kaˆ tîi u�îi kat�
t¾n æmolog…an (sic) t¾n keimšnhn ™n tîi �erîi toà Sar£pidoj.
“Mélitta, fille d’Eunikos, (du dème) d’Acherdonte, avec l’assistance de son kyrios Zôpyros �…�� (du dème de)
Phègaia, affranchit son esclave Elpis, à condition qu’elle demeure auprès d’elle et de son fils, conformément à
l’accord qui a été déposé dans le sanctuaire de Sarapis.”
L. Beschi, “Cabirio di Lemno : testimonianze letterarie ed epigrafiche”, ASAA, 74-75, 1996-1997, n° 25.16 p. 56-57 et fig. 5
(SEG L �2000��, 829.XVI).
L. 9-10 Le terme Ðμolog…a
…a
a (ainsi que ÐμÒlogon
logon) apparaît à Delphes dans quelques affranchissements (Ph.
Gauthier, Symbola. Les étrangers et la justice dans les cités grecques, Nancy 1972, p. 98-99, n. 93 ; D. Mulliez, “Les actes
d’affranchissement delphiques”, Cahiers du Centre G. Glotz, 3 �1992��, p. 39, n. 37). Le terme Ðμolog…a
…a
a est utilisé
également dans des sympolities, des accords entre cités..., mais dans des affranchissements, il semble qu’on ne le
trouve qu’à Delphes et à Lemnos. C’est un arrangement, un accord conclu entre le manumissor et l’affranchi, à propos
de la paramonè.
Pour L. Beschi, le sanctuaire de Sarapis dont il est question dans ce texte et dans le suivant serait celui
d’Athènes mentionné par Pausanias I, 18, 4-5. Cela paraît bien improbable. Il doit s’agir du temple local du dieu. Cf.
l’inscription suivante.
201/0303. hephaistia (Kabeirion). Ile de lemnos. Sur la même stèle que le n° précédent, dans la colonne
gauche de la face postérieure. IIe-début du Ier siècle a.C.
5
10
15
20
DioklÁj 'Apollwn…ou `AgnoÚsioj kaˆ Dionus…a
EÙkr£tou Lamptršwj qug£thr met� kur…ou Zwticoà
`Agnous…ou suneudokoàntoj kaˆ toà Øoà (sic) Zwticoà
toà Dioklšouj `Agnous…ou ¢fišasin t¾n ™autîn qrept¾n
™leuqšran
[......]dion
parame…nasan
˜auto‹j
kat� t¾n
Ðmolog…an t¾n ™kqeisomšnhn
™n tîi �erîi toà Sar£pidoj ¢pišnai gÁj oá
¨n boÚlhtai.
“Dioklès, fils d’Apollônios, (du dème) d’Hagnonte, et Dionysia, fille d’Eukratès (du dème) de Lamptrai, avec
l’assistance de son kyrios Zôtichos, du dème d’Hagnonte, avec le consentement de son fils Zôtichos, fils de Dioklès
112
Bibliotheca Isiaca
(du dème) d’Hagnonte, ont affranchi l’esclave qu’ils
ont élevée �…��dion, à condition qu’elle demeure
à leurs côtés, conformément à l’accord qui a été
déposé dans le sanctuaire de Sarapis, (qui stipule) de
la laisser partir (après la paramonè) dans le pays qu’elle
voudra.”
L. Beschi, “Cabirio di Lemno : testimonianze
letterarie ed epigrafiche”, ASAA, 74-75, 1996-1997, n° 25.20
p. 58-59 et fig. 5 (SEG L �2000��, 829.XX).
La coupure des lignes dans l’ed. pr. est assez
fantaisiste. Elle est corrigée dans le SEG à partir de
la photographie de la pierre. L. 21-22 La clause finale,
qui accorde à l’affranchie la liberté de mouvement
après la paramonè, est, comme me le précise Laurence
Darmezin, que je remercie pour ces informations,
rare en dehors de Delphes. Dans un affranchissement
par consécration de Coronée, on retrouve ce même
verbe ¢πišnai
šnai
nai (L. Darmezin, Les Affranchisse�ents par
consécration, p. 96, n°131, l. 15-16 et p. 226). À Delphes,
cela est plus fréquent, mais on trouve le plus souvent
les verbes ¢πotršcw
šcw
cw ou cwr…zo
…zo
zoμai, μ
�šnw
nw, o„kšw
„kšw
kšw
šw
w ou
πoliteÚomai
Úomai
omai.
Pour L. Beschi, le sanctuaire de Sarapis dont il
est question dans ce texte et dans le précédent serait
celui d’Athènes mentionné par Pausanias I, 18, 4-5.
Cela paraît bien improbable. Il doit s’agir du temple
local du dieu. Cf. l’inscription précédente.
204/0112. rhodes. Stèle funéraire provenant du cimetière sud-oriental, au nom de Cair»mwn, un prêtre d’Isis
originaire de Memphis.
Signalée par I. Papachristodoulou, “Noms géographiques et noms de personnes d’Asie Mineure dans les inscriptions
rhodiennes de l’époque hellénistique avancée”, dans Al. Bresson & R. Descat (éds), Les cités d’Asie mineure occidentale au IIe siècle
a.C., Bordeaux 2001, p. 173-179 (p. 179 précisément). (SEG LI �2001��, 1015).
*205/0105. samos. Autel circulaire en calcaire, orné de guirlandes et de bucrânes. Musée de l’oppidum Pythagorion.
Seconde moitié du Ier siècle p.C. (IG).
5
�erÁi
'Aqhn…wn Mhtrof£nouj
EÙboÚla Dhmhtr…ou
'Is…dwroj Serap…wnoj
bucrâne
‘Is…dwroj (‘Isidèrou) toà Serap…w'Antwn…a Paàla
noj
Kall…macoj 'Isidèrou
'Antwn…a Stas…mh.
R. Horn, Samos XII (1972), p. 216 n° 179 (ph) ; IG XII, VI, II (2003), 599.
Les nombreux noms théophores isiaques portés par les dédicants ont incité Dunst (apud Horn) à reconnaître
Isis derrière le terme �erÁi (l. 1). L. 4 un E„s…dwroj Serap…wnoj est néope en 10/1 p.C. (IG XII, VI, II, 186,37-38). L.
5 'Is…dwroj [B toà Se]rap…wnoj Dunst apud Horn, 'Is…dwroj ('Isidèrou) toà Serap…wnoj IG. L. 5-6 rasura.
Supplément au RICIS
113
301/1500. miletopolis. Sarapis trônant figure sur une monnaie inédite d’Elagabale (cf. SNRIS Miletopolis 1).
305/2401. lagina (territoire de Stratonicée). Plusieurs naïskoi, dont un dédié à Sarapis, ont été découverts entre
1998 et 2001 lors de fouilles effectuées entre le temple d’Hécate et son autel monumental. Ier siècle p.C. ?
Signalé par M. Ç. Şahin, EA, 34, 2002, p. 4 (AE 2002, 1424 et 1427, p. 332-333).
307/0801. hiérapolis (Pamukkale). Une grande base de marbre dédiée à Sarapis gÁj kaˆ qal£sshj despÒthj a
été retrouvée sur l’agora, dans l’angle sud-ouest de la stoa. Début du IIIe siècle p.C.
Cf. D. de Bernardi Ferrero, “Hierapolis italyan kazi kurulu 1997 dönemi çalişma raporu”, dans XX. Kazi Sonuçlari Toplantisi,
Tarsus, 15-2� Mayis 1��8 II, Ankara 1999, p. 263-281 ; cf. Fr. D’Andria, “Hierapolis of Phrygia: its Evolution in Hellenistic and
Roman Times”, dans D. Parrish (éd.), Urbanism in Western Asia Minor, JRA, 2001, suppl. n. 45, Portsmouth 2001, p. 108..
Pour cette formule, comparer le titre donné à Caracalla dans IGR III, 239 : gÁj kaˆ qal£sshj despÒthn kaˆ
filos£rapin ¢eˆ zînta.
311/0400. sebaste trocmium tavium. Sarapis debout apparaît sur une monnaie de Septime Sévère (cf. SNRIS
Sebaste Trocmium Tavium 1).
312/1601. comama (�eçili). Bloc fragmentaire remployé dans le mur d’une maison, sur le chemin qui mène à
l’ancien cimetière de �eçili. Une stèle pyramidante en forme de naïskos est sculptée sur le bloc. À droite, est Sarapis
trônant, de face, coiffé du calathos, tenant un sceptre de la main gauche et tendant la droite au-dessus d’un Cerbère
dont la tête a disparu. À gauche, se tient Isis debout, voilée, peut-être un sistre dans la main droite, une situle dans
la gauche. IIe-IIIe siècle p.C.
5
[---] kat� kšleusin
[---].A.KOU SA
[---]OR TIA
Krht£ria ¹ sÚnbioj
aÙtoà.
“�…�� sur son ordre, �…�� avec �rétaria, sa compagne.”
M. Özsait, G. Labarre & N. Özsait, “Les reliefs rupestres et les inscriptions de �eçili-yanıktaş (Pisidie)”, Anat. Anti., 12,
2004, p. 76-80, fig. 22.
L. 1 [Qeù Sar£pidi] ou [Diˆ Sar£pidi] ed. pr. ; on peut aussi songer à restituer les noms des deux divinités, e.
g. [Sar£pidi ”Isidi]. Pour la formule kat� kšleusin, cf. RICIS 501/0153 (Rome).
315/1101. aegeae (Ayas). Autel rond en calcaire découvert en bord de mer, brisé à la partie inférieure et portant deux
dédicaces. L’une s’adresse à Déméter karpotrophos, Hadrien et Isis, l’autre à Sévère Alexandre et �…��. Actuellement
conservé dans le jardin d’une maison du village de Demirtaş. 117-138 p.C.
5
D»mhtri karpotrÒfJ to‹j ¥lloij Sebasto‹j
kaˆ AÙtokr£tori
Ka…sari Traianù
`Adrianù kaˆ E‡sidi
-?-.
“Pour Déméter karpotrophos, les autres Augustes et l’Empereur César Trajan Hadrien, ainsi qu’Isis �. ? .��.”
Signalée par D. Feissel, De Anatolia Antica I, p. 52-53 (AE, 1991, 1561) ; cf. Kernos, 8, 1995, p. 226 n° 70 et RICIS 315/1101.
Publiée par M. H. Sayar, Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und Kulte als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im
Ebenen Kilikien. Appendix: Inschriften, Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004, n° 64 p. 250 et pl. 13,3.
L’autel a pu être dédié lors d’un passage d’Hadrien à Aegae, soit en 123 soit en 129 p.C., alors qu’il faisait
voile vers l’Orient. L. 1-2 Déméter, déesse de la fertilité, porte les épithètes karpotrophos et karpophoros sur plusieurs
inscriptions de la cité ; cf. M. H. Sayar, Kulturbegegnung, p. 165.
114
Bibliotheca Isiaca
315/1401. epiphaneia (Gözene). Stèle à fronton pourvu d’acrotères en calcaire blanc et orné d’un tympanon.
Trouvée sur la route traversant les ruines de Gözene et conservée dans une propriété près d’Erzin. Ier-IIe siècle
p.C.
Prwtogšnhj prof»thj qeoà Keraun…ou `Hl…ou Ser£pidoj
bwmoà ‘Amukasewj.
“Prôtogénès, prophète du dieu �éraunios-Hélios-Sérapis de l’autel d’Amykasis.”
M. H. Sayar, Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und Kulte als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im Ebenen
Kilikien. Appendix: Inschriften, Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004, n° 13 p. 229-230 et pl. 8,2.
L. 2-3 Kéraunios est une épithète bien connue de Zeus, en Lydie notamment ; cf. G. Petzl, EA 30, 1998, p. 21
n. 7. L. 4 Le dieu �éraunios, ici identifié à Hélios-Sarapis, possédait un autel au lieu-dit Amykasis, sur le territoire
d’Epiphaneia.
315/1801. anemurium.
Seules deux inscriptions relatives aux cultes pratiqués à Anemurium ont été retrouvées jusqu’à présent. La
première est une dédicace à Asclépios. La seconde, inédite, s’adresse à Isis. Elle est signalée par J. Russel, “The Mint
of Anemurium”, Olba, II.1, 1999, p. 201.
315/1900. Karallia. Déméter coiffée du basileion figure sur une monnaie de Maximin (cf. SNRIS Carallia 1).
*401/0103. salamine (Salamis). Statuette en terre cuite dont seul subsiste le pied nu du personnage représenté, sur
une base, trouvée le 13 octobre 1965 à Campanopétra. Sur celle-ci, les premières lettres d’une inscription de 4 lignes,
gravées avant cuisson. Epoque impériale. Salamine, n° inv. 437 = E.20.
”Isi[di ?]
Dio[---]
Se[---]
¢n[šqhke ?]
J. Pouilloux, P. Roesch & J. Marcillet-Jaubert, Salamine de Chypre XIII. Testimonia Salaminia 2, Paris 1987, p. 28 n° 54.
Les restitutions proposées dans l’ed. pr. sont, de l’aveu même des auteurs, “seulement possibles”.
402/0803. tyr (Tyros, Sur). Des peintures murales de la tombe d’un jeune garçon de 12 ans située dans la nécropole
de l’isthme présentent plusieurs vignettes accompagnées de brèves légendes. La tombe ne paraît plus localisable.
L’une de ces vignettes porte la légende suivante :
Zèsimoj
œraxe serap[i]akÒn.
“Zôsimos arrache le sérapiakon.”
J.-P. Rey-Coquais, Inscriptions grecques et latines de Tyr, BAAL Hors-Série III, Beyrouth 2006, n° 147.G p. 94.
Le sérapiakon, dont le nom est formé sur celui de Sérapis, dieu guérisseur, désigne un emplâtre connu de
Galien, De compositione medicamentorum secundum locos, X.
402/1400. arad (Arados). Une divinité marine féminine, coiffée du basileion, figure sur une monnaie de Néron (cf.
SNRIS Aradus 1).
404/0801. Sī‘. Stèle de basalte trouvée en 1985 dans la vallée qui s’étend au pied de la colline de Sī‘, remployée dans
le mur d’un pressoir. An 204 de l’ère séleucide, c’est-à-dire 104/5 a.C.
Supplément au RICIS
5
115
[q]syw br
[m]tyw šlm
Kasioj [Mat]iou mnhs[qÍ]
[šnt] 204 ’yth
�b‘l��šmyn ’syw
�š‘y��‘h wmlklh�’��
“�Qa��siyū, fils de �Ma��tiyū, salut ! �asiyos, fils de Matiyos, qu’il soit commémoré. En l’an 204, il introduisit
Be‘lšamain, ’Isīū, Še‘ei‘ah et l’Ange de Dieu.”
J. T. Milik, “Une bilingue araméo-grecque de 105/104 avant J.-C.”, dans J. Dentzer-Feydy, J.-M. Dentzer, P.-M. Blanc,
�auran II. Les installations de Sī‘, Bibliothèque archéologique et historique, t. 164, Beyrouth 2003, 269-275 et pl. 180.
L. 6-7 Le culte de quatre divinités est introduit sur le site, peut-être au sein du même sanctuaire, par �asiyos,
dont celui d’Isis, qui est nommée juste après Baalshamin. Il s’agit du plus ancien document isiaque de Syrie
méridionale.
501/0223. rome. Graffites incisés sur les murs du cryptoportique de la Domus Tiberiana. Époque néronienne ou
début de l’époque flavienne.
a.
b.
c.
d.
e.
per (palme) �e Flora fora [---] / Serapeas aur(---) / te fera�us an[---]
Serapis la [..] � va(le ?).
n[.]i / Isias.
Apis / Serapis / Anubis / Isis.
Iulia Isia[s ? / ‑‑‑]ar (palme) sal(ute� ?)
P. Castrén, H. Lilius, Graffiti del Palatino. II. Domus Tiberiana (Acta Instituti Romani Finlandiae, IV), Helsinki 1970, n° 109
et pl. XLIII (a), n° 115 et pl. XLVI (b), n° 121 et pl. XLIX (c), n° 124 et pl. LV (d) ; n° 126 et pl. LI (e).
a. An[ubis ?] ed. pr. c. ou Isiaca ? ed. pr. Seuls les graffites b et d désignent expressément des divinités isiaques ;
les graffites a, c et e mentionnent certainement des noms théophores. Cet espace fut transformé lors des travaux
de la Domus Flavia.
504/0406. pouzzoles. Plaque en marbre blanc des Cyclades, trouvée à Pouzzoles, Rione Terra. Deux oreilles sont
sculptées en relief. Conservée dans l’amphithéâtre flavien, sans n° d’inv. IIe siècle p.C.
Iunoni Sospiti Matri Ma[gnae]
(oreille) Isidi (oreille)
oraclu� Acilius Celadus s(uscipit ?).
“À Junon Sospita, à la Mère des dieux (et) à Isis, Acilius Celadus a suivi l’oracle.”
Elsa Nuzzo, dans St. De Caro (éd.), Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, p. 82 n° II.9 (ph).
L. 3 s(uscipit) ed. pr. Le S final n’est pas visible sur la photographie. Le mot oraculum est employé par Apulée,
Méta. XI, 7, 13 pour désigner la révélation d’Isis à Lucius. Comparer le grec crhmatismÒj (RICIS 202/0101, 13-14 et
314/0601, 4).
116
Bibliotheca Isiaca
504/0407. pouzzoles. Mosaïque blanche et noire décorant le sol de l’apodyterium d’une villa suburbaine du secteur
est de Puteoli représentant deux couples de pancratiastes. Les noms de trois d’entre eux sont conservés : Helix,
Alexander et Magira. Au centre de la composition, au-dessus de divers objets relatifs aux combats (urne agonistique,
palme, bourse de 150 deniers destinée au vainqueur, etc.) se trouve une tabula ansata sur laquelle est inscrit : Iseo
Eusebia. IIIe siècle p.C.
C. Gialanella, “Il mosaico con lottatori da una villa del suburbio orientale di Puteoli”, dans F. Guidobaldi, A. Paribeni
(éds), AISCOM. Atti dell’ VIII Colloquio dell’ Associazione Italiana per lo studio e la conservazione del Mosaico, Firenze, 21‑23 febbraio 2001
2001,
Ravenne 2001, 599-608.
Cette inscription pourrait indiquer qu’une partie des compétitions organisées lors des Eusebeia se déroulait
dans l’enceinte de l’Iséum de Pouzzoles.
505/1001. venusia (Venosa). Plaque de marbre, brisée en plusieurs fragments dont trois, jointifs, sont encore
conservés, murés sur la paroi externe de la sacristie de l’église de la S. Trinité. Ier-IIe siècle p.C. d’après la
paléographie.
[A]moen[us]
[‑‑‑]S[‑‑‑]
vil(icus), Isidi [---].
G. Pinto, Prefazione e note a Giacomo Cenna Cronaca venosina ms. del sec. XVIII della Bibl. Naz. di Napoli,
Napoli Trani 1902, p.
393, n° XXXVII ; M. R. Torelli, “Contributi al Supplemento del Corpus Inscriptionum Latinarum IX. Venusia”, Rendiconti
dell’Accade�ia dei Lincei. Classe di scienze �orali, storiche e filologiche, 39, 1974, p. 623, n° 27, pl. VIII.2 ; M. Chelotti, “Venusia”, Suppl.
It. 20 (2003), n° 2 p. 120 (AE 2003, 362).
L. 1 MOEN Pinto, Mop[sus ? ‑‑‑] Torelli, [A]moen[us]Chelotti. Seule la troisième ligne se lit aujourd’hui.
509/0501. arquata del tronto. Petite plaque de marbre blanc, brisée en trois morceaux jointifs, incomplète aux
angles supérieurs et en bas. La pierre est encastrée dans le mur extérieur d’une maison d’Arquata del Tronto, non
loin de l’antique statio de Surpicano, sur la via Salaria. IIe-IIIe siècle p.C.
Supplément au RICIS
117
Isidi
P. �ovius P(ublii) [f(ilius)]
Sabinus
d(ono)
d(edit).
“À Isis, Publius Bovius Sabinus, fils de Publius, a offert (ceci) comme don.”
G. Paci, St. Treggiari, “Dedica ad Iside da Arquata del Tronto”, Picus, 25, 2005, 213-219.
L. 2 P(ubli), ed. pr.
605/1201. Narbonne (Narbo). Autel en marbre avec couronnement et focus, découvert lors des fouilles des thermes,
dans la salle à abside. Dépôt de fouilles de Narbonne. Seconde moitié du IIe siècle p.C., d’après la paléographie.
5
Isidi regin(ae)
M. Vip‑
sanius
Eucdemo
v(otu�) s(olvit) l(ibens) �(erito).
“Pour Isis reine, Marcus Vipsanius Eucdemo s’est acquitté de son vœu de bon gré et à juste titre.”
M. Christol, dans M. et R. Sabrié, Narbonne, 25 ans d’archéologie. Palais des Evêques 2000, p. 118-119 n° 161 ; id. dans R. et M.
Sabrié, Narbonne. Le Clos de la Lombarde : un quartier de Narbonne dans l’antiquité, Narbonne 2002, p. 72-74 (ph) �non vidi] (AE 2002,
967).
mogontiacum (Mayence, Mainz). Lors de fouilles effectuées entre 1999 et 2001 dans le Römerpassage de Mainz fut
mis au jour ce qui paraît bien être un sanctuaire commun à Isis et à Mater Magna, élevé durant le dernier tiers du Ier
siècle p.C. sur la grande route menant au pont franchissant le Rhin. Plusieurs inscriptions, un fragment de fresque
murale portant l’image d’Anubis tenant un caducée, divers objets cultuels (lampes, objets votifs, cratère, etc.) ont été
découverts sur le site, qui semble avoir fonctionné jusqu’à la fin du IIIe siècle. Sur ce temple, on verra M. Witteyer,
Das Heiligtum für Isis und Magna Mater. Texte und Bilder, Mayence 2004.
609/0501. Fragment de linteau (?) en calcaire. 69-79 p.C.
5
[‑‑‑ Primi ?]genius [[‑‑‑]]
[-?- I�p(eratoris) Caes(aris) Ve]spasiani Aug(usti)
[‑‑‑ procur]atoris a[r]carius
[Isidi et (?) Matri] deu� ex i�[p]erio
[‑‑‑] posuit.
“�--- Primi ?��genius ��---���� �-?- de l’empereur César�� Vespasien Auguste, caissier du procurateur �--- , à Isis et ?��
à la Mère des dieux, sur ordre, �---�� a fait cette offrande.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 15 n° 1.
L. 1 [PRIMI]GENIVS:[[‑‑‑]], Witteyer. L. 2 [IMP:VE]SPASIANI:AVG, Witteyer. L. 3 [PROCVR]ATORIS:
A[R]CARIVS, Witteyer. L. 4 [MATRI:]DEVM:EX:IM[P]ERIO, Witteyer. La cohabitation d’Isis et de la Mère des
Dieux dans ce sanctuaire suggère de restituer [Isidi et Matri] deum, comme dans l’inscription de Falerii n° 511/0402.
Pour Isis et la Mère des Dieux, cf. n° 505/0301 (Brundisium). L. 5 [EIVS:]POSVIT, Witteyer.
609/0502. mogontiacum. Tabula ansata en calcaire lorrain. La pierre semble être un remploi, des traces de lettres
subsistant sous l’actuelle dédicace. Dernier tiers du Ier siècle p.C.
Pro salute Augustorum
s(enatus) p(opuli)q(ue) R(o�ani) et exercitus
Matri Magnae Claudia Aug(usti) l(iberta) Ic�as
et Vitulus Caes(aris) (servus) sacer(dote) Cla(udio) Attico li(berto).
“Pour le salut des Augustes, du sénat et du peuple romain, et de l’armée, à la Mater Magna, Claudia Icmas,
affranchie impériale et Vitulus, esclave impérial (ont dédié ceci), lors de la prêtrise de Claudius Atticus (lui-même)
affranchi.”
11
Bibliotheca Isiaca
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 16 n° 2 ; G. Höber-�amel, “Das Isis-Heiligtum unter der
Römerpassage in Mainz”, Kemet, 13,4, Oct. 2004, ph. p. 66.
La dédicante et le prêtre sont des affranchis de Claude ou de Néron. Seul le nom de la divinité honorée
distingue l’inscription suivante de celle-ci.
609/0503. Tabula ansata en calcaire lorrain. La pierre semble être un remploi, des traces de lettres subsistant sous
l’actuelle dédicace. Dernier tiers du Ier siècle p.C.
Pro salute Augustorum et
s(enatus) p(opuli)q(ue) R(o�ani) et exercitus
Isidi Pantheae Claudia Aug(usti) l(iberta) Ic�as
et Vitulus Caes(aris) (servus) sacer(dote) Claud(io) Attico lib(erto).
“Pour le salut des Augustes et du sénat et du peuple romain, et de l’armée, à Isis panthée, Claudia Icmas,
affranchie impériale et Vitulus, esclave impérial (ont dédié ceci), lors de la prêtrise de Claudius Atticus (lui-même)
affranchi.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 17 n° 3 ; G. Höber-�amel, “Das Isis-Heiligtum unter der
Römerpassage in Mainz”, Kemet, 13,4, Oct. 2004, ph. p. 66.
La dédicante et le prêtre sont des affranchis de Claude ou de Néron. Seul le nom de la divinité honorée
distingue l’inscription précédente de celle-ci.
L. 3 L’épiclèse panthea est également portée par Isis dans une dédicace de Bétique retrouvée dans les environs
de Montilla et datée du IIe siècle p.C. (RICIS 602/0701).
609/0504. Autel en calcaire lorrain découvert dans un trou qui servit à l’élimination des restes sacrificiels avant
d’être muré. Dernier tiers du Ier – fin du IIIe siècle.
Insid(i)
Linus
v(otu�) s(olvit) l(aetus) l(ibens).
“Pour Isis, Linus s’est acquitté de son vœu de bon gré, avec joie.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 18 n° 4 et ph. p. 19.
L. 1 I{N}SID(I), Witteyer, mais cf. RICIS 515/1202 (Brixia, en Gaule Cisalpine), 602/0601 (Aquae Flaviae en
Tarraconaise) et 605/0701 (Mons Seleucus, en Gaule Narbonnaise). Il s’agit vraisemblablement d’une prononciation
propre à la partie occidentale de l’Europe.
Supplément au RICIS
11
609/0505. Autel en calcaire. Dernier tiers du Ier – fin du IIIe siècle.
5
Isidi
regin‑
ae
Grania
Quartilla
�astae (coniux) leg(ati)
Aug(usti) voto
succepto (sic)
s(ua) p(ecunia) l(ibens) �(erito).
“Pour Isis reine, Grania Quartilla, épouse d’Hasta, légat impérial, après avoir fait un vœu (a fait placer cet
autel) à ses frais, de bon gré et à juste titre.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 18 n° 5 et ph. p. 19.
609/0506. mogontiacum. Petite tabula ansata en bronze. Époque flavienne au plus tôt.
Isidi [regi?‑]
[n?]ae DIV[…]ICVS
d(edit) d(edicavit)
“Pour Isis �reine ?, …��icus a offert et dédié (ceci).”
D’après la photographie donnée dans M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 34.
L. 1-2 D’autres restitutions sont possibles. Celle-ci s’inspire de l’inscription précédente.
609/0507. mogontiacum. Autel en calcaire lorrain.
M. Publ[ius]
F[us]cio
120
Bibliotheca Isiaca
5
[vot]um
[solv]it
l(aetus) [l(ibens) �(erito)].
“Marius Publius Fuscio s’est acquitté de son vœu avec joie, de bon gré et à juste titre.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 18 n° 6 et ph. p. 19.
609/0508. mogontiacum. Base de statue, dont subsiste la partie inférieure, en calcaire. IIe-IIIe siècle p.C.
In hon(ore�) d(o�us) d(ivinae) sig(nu�) Genio
L. Vettonius Secundus
dec(uriae) III pausarior[u�]
d(e) s(uo) l(aetus) [d(ono) d(edit)].
“En l’honneur de la maison divine, Lucius Vettonius
Secundus, de la troisième décurie des rameurs, �a offert
comme don�� cette statue du Genius, à ses frais, avec joie.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 20 n°
7 et ph. p. 21.
L. 1 La formule abrégée InHonDD, qui fait référence
à la famille impériale, ne semble pas attestée avant le milieu
du IIe siècle. L. 3 Je ne crois pas que les pausarii dont il est
question dans cette inscription et dans les deux suivantes
soient les fidèles chargés de marquer les pauses durant les
processions isiaques, contra M. Witteyer p. 21. Il s’agit bien
plus probablement des soldats œuvrant sur les navires
romains en patrouille sur le Rhin et ses affluents. L. 4 D(E):
S(VO):L(AETVS):L(I�ENS), Witteyer.
609/0509. mogontiacum. Base de statue en calcaire. IIe-IIIe siècle p.C.
5
In h(onore�) d(o�us) d(ivinae)
dec(uriae) I pausario(ru�)
T. Val(erius) Liberalis
ob i�(agine�) sibi ab eis
concess(a�) d(e) s(uo) d(ono) d(edit).
Supplément au RICIS
121
“En l’honneur de la maison divine et de la troisième décurie des rameurs, Titus Valerius Liberalis a offert
comme don, à ses frais, cette petite effigie qu’il avait reçue de ses collègues.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 20 n° 8 et ph. p. 21.
Voir le commentaire de l’inscription précédente.
609/0510. mogontiacum. Base de statue, dont subsiste la partie inférieure, en calcaire. Epoque flavienne au plus
tard.
Ge[nio pausa]ri‑
oru� vexsill(ationis)
vet(eranoru�) Pri�us Anda�i se(rvus) d(ono) d(edit) l(aetus) l(ibens).
“Au Genius des rameurs de la vexillation des vétérans,
Primus, esclave d’Andamus, a offert comme don (cette statuette)
avec joie (et) de bon gré.”
M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater, p. 21 n° 9 et
ph. p. 20.
Les vexillations de vétérans ont peut-être disparu sous les
Flaviens ; cf. L. �eppie, “Vexillatio ueteranorum”, Papers of the British
School at Rome, XLI, 1973, 8-17.
702/0119. leptis magna. Petit autel en marbre blanc, gravé sur deux faces contiguës. Du Sarapeum. Musée de
Leptis. IIe-IIIe siècle p.C.
122
Bibliotheca Isiaca
Cl. Syr‑
apiacu‑
s vo(tu�) sol(vit)
[C]l. Syra‑
piacus
vo(tu�) sol(vit)
“Claudius Syrapiacus s’est acquitté de son vœu.”
G. di Vita Evrard, QAL, 18, p. 285-286 n° 18, fig. 18a-b (AE 2003, 1921).
702/0120. leptis magna. Fragment d’une plaque de marbre. Du Sarapeum. Musée de Leptis. IIIe siècle p.C.
[D(is) M(anibus) s(acru�)]
Aurel[iae]
Urtica[e]
quae v[ix(it)]
ann(os) [---]
‑‑‑
“Consacré aux dieux mânes d’Aurelia Urtica, qui vécut �…�� années �…��.”
G. di Vita Evrard, QAL, 18, p. 286 n° 19, fig. 19 (AE 2003, 1922).
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 123-130
Index
Les numéros indiqués dans cet index renvoient au numéro attribué au texte dans ce premier Supplément au
RICIS. Les numéros en italiques, placés en premier, renvoient à des inscriptions déjà mentionnées dans le RICIS.
Les numéros en romaine, placés ensuite, renvoient à des inscriptions nouvelles.
Sauf erreur ou omission, toutes les occurrences d’un terme retenu dans l’index sont indiquées. Lorsque le mot
est restitué, le numéro est placé entre crochets ; lorsqu’il est incertain, il est suivi d’un point d’interrogation. Dans
l’index 1.1.2., lorsqu’au moins l’un des noms de la séquence est restitué, le numéro est placé entre crochets.
J’entends par “divinités associées” celles qui le sont expressément dans les dédicaces adressées aux divinités
isiaques.
Les textes dont le numéro est précédé d’un astérisque sont ceux pour lesquels j’éprouve un doute quant au lien
qui les unit au monde isiaque.
1. DIEUx ET DÉESSES
1.1. Divinités isiaques
1.1.1. Les dieux et leurs épiclèses
”Anoubij
`Arpokr£thj
’Isij
qe£
q. ™p»kooj
kur…a
Loc…a
S£rapij
gÁj kaˆ qal£sshj despÒthj
qeÒj
Keraun…oj “Hlioj S.
Anubis
Apis
Isis
Sarapis
panthea
regina
Jupiter
114/0205, [114/0206-*07], 401/0303, 114/0208
114/0205-06
112/0705, 113/0201, 114/0201, 114/0205-06, [*114/0207], 201/0104,
311/0101, 401/0303, 404/0502, *518/0801, 102/2101, 111/0301-02,
114/0210, 315/1101, *�401/0103��
114/0209
*518/0801
311/0101
113/0201
112/0705, [113/0574 ?], 114/0201, 114/0203, 114/0205-06, *114/0207, 201/0104,
401/0303, 402/0801, 114/0210, 201/0302-03, 307/0801, 315/1401
307/0801
114/0201
315/1401
501/0223
501/0223
501/0223, 504/0406, 505/1001, 509/0501, 605/1201, �609/0501��,
609/0503-06
609/0503
605/1201, 609/0505-�06 ?��
501/0223, 503/1106
503/1106
’syw
404/0801
1.1.2. Les séquences divines
’Isij S£rapij
’Isij S£rapij ”Anoubij
S£rapij ’Isij
S£rapij ’Isij ”Anoubij
201/0104
401/0303
112/0705, 114/0201, 114/0210
4/0210
[*114/0207]
0207]
124
Bibliotheca Isiaca
S£rapij ’Isij ”Anoubij `Arpokr£thj
S£rapij ’Isij `Arpokr£thj ”Anoubij
[114/0206], 114/0208
114/0205
Apis Serapis Anubis Isis
501/0223
1.2. Divinités associées
Dhm»thr karpotrÒfoj
qeoˆ sÚnnaoi
N]eikonšmeisij Sèteira
315/1101
402/0801
*114/0211
Iuno sospita
Mater deum
Mater Magna
504/0406
609/0501
504/0406, 609/0502
[b‘l]šmyn [š‘y]‘h wmlklh[’]
404/0801
2. MEMBRES DU CLERGÉ, DÉVôTS, ASSOCIATIONS
¢rciereÚj
qerapeuta…
o� q. toà qeoà
qÚthj
�erafÒroj
�ereÚj
�ereÝj ”Isidoj
�. Sar£pidoj (kaˆ) ”Isidoj
�erhteÚsaj
�erhteÚwn t� g��
�erokÁrux
newkÒroj
prof»thj
shkob£tai
sÚnodoj
trihrarc»saj
114/0210
114/0201, [114/0203], 114/0210, *114/0212
114/0201, [114/0203]
114/0210
113/0574
114/0201
404/0502
114/0201
114/0203
*114/0212
114/0210
114/0203
315/1401
113/0574
114/0203
114/0205 (lecture nouvelle), 114/0208
sacerdos
*113/0579, 609/0502-03
3. MANIFESTATIONS CULTUELLES (FêTES, RITES, CÉRÉMONIES)
Eusebeia
orac(u)lum
504/0407
504/0406
4. OFFRANDES ET REALIA
¥galma toà S[ar£pidoj ?]
¢n£qema / ¢n£qhma
bwmÒj
�er�n
serapiakÒn
st»lh
113/0574
114/0203
315/1401
113/0574, 114/0201, 114/0203, 201/0302-03
402/0803
114/0203
ara
imago
Iseum
503/1106
609/0509
504/0407
Supplément au RICIS
5. FORMULES
5.1. Impératives
kšleusij, keleÚw
kat� kšleusin
prÒstagma
kat� prÒstagma
imperium
ex imperio
312/1601
112/0705, 402/0801
609/0501
5.2. Dédicatoires
¢nšqhke
¢nšqhken
¢nšsthsa
dîron
™k tîn „d…wn
eÙcarist»rion
eÙc»n
eÙcÁj c£rin
carist»rion
[518/0801], *�401/0103��
404/0502
311/0101
113/0201
*[114/0211]
[114/0206 ?]
401/0303
311/0101
114/0205, [114/0206
06 ?],
?] 114/0208
d(edit) d(edicavit)
d(e) s(uo) d(ono) d(edit)
d(e) s(uo) l(aetus) [d(ono) d(edit)]
donum
d(ono) d(edit) l(aetus) l(ibens)
donum dedit
pro salute
sua pecunia
votum
voto suscepto l(ibens) m(erito)
vo(tum) sol(vit)
v(otum) s(olvit) l(aetus) l(ibens)
votum solvit l(aetus) l(ibens) m(erito)
v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito)
609/0506
609/0509
[609/0508]
609/0510
505/1001
609/0502-03
503/1106, 609/0505
609/0505
702/0119
609/0504
609/0507
605/1201
6. ORThOGRAPhE, GRAMMAIRE ET LANGUE
6.1. Les noms d’Isis et de Sarapis
E‡sidoj (gén.)
113/0201, 201/0104, [401/0303], *[518/0801], 114/0208,
315/1101
114/0210
”Iseidi (dat.)
”Isidi (dat.)
”Isidoj (gén.)
Sar£pidi (dat.)
Sar£pidoj (gén.)
Ser£pidoj (gén.)
Ser£pidi (dat.)
111/0301
*[114/0207], 112/0705, 311/0101, 111/0302, *[401/0103]
*�401/0103��
114/0201, [404/0502], 102/2101
[112/0705], 114/0206, 201/0104, 402/0801, 114/0208
[113/0574 ?], 114/0201, 201/0302-03
114/0203, 114/0210, 315/1401
*114/0207, 401/0303
Isidi (dat.)
504/0406, 505/1001, 509/0501, 605/1201, �609/0501��,
609/0503, 609/0505-06
609/0504
503/1106
E‡sidi (dat.)
Insidi (dat.)
Serapi (dat.)
125
126
Bibliotheca Isiaca
6.2. Les textes non grecs et non latins
araméen
404/0801
Les rubriques 7, 8 et 9 de cet index ne concernent que les inscriptions nouvelles.
7. TOPONYMES
7.1. Anciens
Aegae
Anemurium
Apollonia
Aradus
Cassandreia
Athenae
Comama
Epiphaneia
Eretria
Hierapolis
Karallia
Lagina
Lemnus insula
Hephaistia
Leptis Magna
Maroneia
Messene
Miletopolis
Mogontiacum
Narbo
Puteoli
Rhodus insula
Rhodus urbs
Roma
Salamis
Samus insula
Sebaste Trocmium Tavium
Thasos
Thessalonica
Tyrus
Venusia
315/1101
315/1801
113/1100
402/1400
113/1201
101/0255-56
312/1601
315/1101
104/0115
307/0801
315/1900
305/2401
201/0302-03
702/0119-20
114/0208-10, *114/0211-12
102/2101
301/1500
609/0501-10
605/1201
504/0406-07
204/0112
501/0223
*401/0103
*205/0105
311/0400
201/0104
*113/0579
402/0803
505/1001
7.2. Modernes
Arad
Arquata del Tronto
Athènes
Ayas
Érétrie
Gözene
Grammata
�eçili
Lebda
Lemnos (île de)
Hephaistia
Mainz
Maronée
Mayence
Messène
Narbonne
Nea Potidaia
402/1400
509/0501
101/0255-56
315/1101
104/0115
315/1401
111/0301-02
312/1601
702/0119-20
201/0302-03
609/0501-10
114/0208-10,
/0208-10, *114/0211-12
609/0501-10
102/2101
605/1201
113/1201
Supplément au RICIS
Pamukkale
Pozzolui/Pouzzoles
Rhodes (île de)
Rhodes
Roma/Rome
Salamine
Samos (île de)
Sī‘
Sur
Thessalonique
Tyr
Venosa
127
307/0801
504/0406-07
204/0112
501/0223
*401/0103
*205/0105
404/0801
402/0803
*113/0579
402/0803
505/1001
8. TYPES DE TExTES
acte d’affranchissement
arétalogie
base de statue
décret placé dans le sanctuaire isiaque
dédicace
graffiti
inscription funéraire
inscription honorifique
inscription sur mosaïque
légende de peinture murale
liste
de navarques ?
de thérapeutes
stèle
201/0302-03
113/1201
*113/0579, *401/0103
114/0203
111/0301-02, 114/0208-09, *114/0211, *205/0105, 307/0801, 312/1601,
315/1101, 315/1801, 504/0406, 505/1001, 509/0501, 605/1201, 609/0501-10,
702/0119
501/0223
101/0255-56, 204/0112, 702/0120
404/0801
504/0407
402/0803
104/0114
114/0210, *114/0212 ?
315/1401
9. STATUES, RELIEFS ET FIGURES
combats de gladiateurs
Isiaque tenant sistre et situle
oreilles votives
Sarapis trônant et Isis debout
sistre
statue portrait
stèle funéraire avec une isiaque
504/0407
101/0255-56
504/0406
312/1601
101/0255-56, 312/1601
*113/0579
101/0255-56
10. CONCORDANCES
10.1 Corpus épigraphiques
IG
III 2719
II/III2 9691
IX, I, IV, 857
X 2, 16
XII, VI, II, 599
XII 9, 254
Suppl. It. 20, n° 2 p. 120
101/0255
101/0255
110/0101
113/0574
*205/0105
104/0114
505/1001
10.2 Recueils et bulletins épigraphiques
AE
2002, 967
1424 et 1427, p. 332-333
605/1201
305/2401
12
SEG
Bibliotheca Isiaca
2003, 362
1592
1921
1922
505/1001
*113/0579
702/0119
702/0120
XLIX (1999), 4
L (2000), 250
251
252
258
267
471
829.XVI
829.XX
LI (2001), 133
227
354
491
885
1015
LII (2002), 417
101/0502
101/0247
101/0256
101/0240
101/0255
101/0249
102/1301
201/0302
201/0303
101/0502
101/0503
*102/0201
102/2101
113/0537
204/0112
102/2101
10.3 Périodiques
ABSA
95, p. 499-500 n° E10
AD 26, p. 428
Anat. Anti., 12, p. 76-80
ASAA
74-75, n° 25.16
n° 25.20
BCH
127.2, p. 803-4
EA 34, 2002, p. 4
PAAH 2001, p. 82
PAE 1999, p. 21-22 n° 24
Picus 25, p. 213-219
PÒlh, p. 196-197, n° 179
QAL 18
p. 285-286 n° 18
p. 286 n° 19
Topoi 11, p. 782 n° 59
ZPE 137,
p. 153-156
p. 156-158
101/0255
55
114/0209
312/1601
201/0302
201/0303
102/2101
305/2401
102/2101
101/0503
509/0501
101/0256
702/0119
702/0120
101/0502
113/0561
113/0537
10.4 Livres
Castrén & Lilius, Graffiti del Palatino.
II, 1970, n° 109
501/0223
Gialanella, dans AISCOM, 2001,
p. 599-608
504/0407
Jaccottet, Choisir Dionysos, II, 2003,
n° 19
p. 52-53
113/0537
113/0561
Lane, EPRO, 19, 1971, n° 7, p. 4-5 101/0229
Supplément au RICIS
Loukopoulou et al., Inscriptiones antiquae, 2005
p. 366 n° E182
p. 366-368 n° E183
p. 378-379, n° E199
p. 379-380 n° E200
p. 380-381 n° E201
p. 381, n° E202
p. 381-382 n° E203
p. 382-383 n° E204
p. 383-385 n° E205
p. 385-386 n° E206
p. 390-392, n° E 212
p. 393-394 n° E213
114/0201
114/0203
114/0208
114/0206
114/0205
114/0209
114/0204
*114/0211
114/0202
*114/0207
114/0210
*114/0212
Lupu, Greek Sacred Law, RGRW,
152, 2005, n° 7 p. 204-213
102/1701
Milik, dans Hauran II, 2003, p. 269-275
404/0801
Nigdelis, Epigrafika Thessalonikeia, 2006,
n° 16 p. 211-216
n° 16
113/0574
*113/0579
Nuzzo, dans Egittomania, 2006, p. 82 n° II.9
504/0406
Pouilloux et al., Salamine de Chypre XIII,
1987, p. 28 n° 54
*401/0103
Rey-Coquais, Inscriptions grecques et latines de Tyr,
2006, n° 147.G p. 94
402/0803
Sayar, Kulturbegegnung in einem Brückenland, 2004,
n° 13 p. 229-230
n° 64 p. 250
315/1401
315/1101
Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater,
p. 15 n° 1
p. 16 n° 2
p. 17 n° 3
p. 18 n° 4
p. 18 n° 5
ph. p. 34
p. 18 n° 6
p. 20 n° 7
p. 20 n° 8
p. 21 n° 9
609/0501
609/0502
609/0503
609/0504
609/0505
609/0506
609/0507
609/0508
609/0509
609/0510
10.5 Inédits
111/0301-02
11. INSCRIPTIONS DU RICIS RÉVISÉES
112/0705
113/0201
113/0574
114/0101
114/0201-07
311/0101
402/0801
12
130
Bibliotheca Isiaca
404/0502
503/1106
702/0113
12. INSCRIPTIONS ÉCARTÉES DU RICIS
114/0101
202/0901
403/1101
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 131-230
Chronique bibliographique 2000-2004
Laurent BRICAULT �LB��, Marie-Christine BUDISChOVSKY �MCB��,
Anemari BUGARSKI-MESDJIAN �ABM��, Michel MALAISE �MM��,
Jean-Louis PODVIN [JLP] et Miguel John VERSLUYS [MJV]
Lorsque Jean Leclant et Gisèle Clerc se sont lancés,
à la fin des années 1960, dans le projet IBIS (Inventaire
Bibliographique des Isiaca et des Sarapiaca), ils devaient être
bien loin d’imaginer le nombre d’études touchant de près
ou de loin aux isiaca et aux aegyptiaca destinées à paraître
dans les décennies suivantes. Par leurs soins, entre 1972
et 1991, quatre volumes ont vu le jour, couvrant les
années 1940-1969 et réunissant 1755 notices (pour 1752
numéros)1. Pour la période 1970-1999, 3600 titres ont
été répertoriés, auxquels on doit ajouter 350 numéros
nouveaux concernant la période 1940-1969, qui n’avaient
pas trouvé leur place dans l’IBIS I-IV. Sur les presque
4000 notices nouvelles, environ un millier avaient déjà
été rédigées avant 1990 par G. Clerc et J. Leclant dans
la perspective d’un IBIS V-VIII, tandis qu’une demidouzaine de collègues francophones en élaboraient
environ 1400 autres au cours de ces cinq dernières
années. Avec l’accord des auteurs et des éditions Brill,
nous avons informatisé et actualisé les 1755 notices déjà
parues, les quatre volumes publiés dans les EPRO étant
épuisés et ne devant pas être réédités. Pour permettre
au plus grand nombre de mieux s’y retrouver dans
l’océan des publications concernant les cultes isiaques,
nous avons choisi de mettre progressivement en ligne
cette documentation sous la forme d’une base de données
accessible sur le site www.etudes‑isiaques.fr. La quantité de
publications relatives à ce champ d’étude n’ayant d’égal
que sa dispersion éditoriale, il a semblé opportun de
reprendre le fil d’une Chronique bibliographique en version
papier, avec pour point de départ l’année 2000. La
première livraison de ce “nouvel IBIS” couvre les années
2000-2004. Un peu plus de 400 titres ont été recensés
et analysés. Quelques autres nous sont restés pour le
moment inaccessibles, ou n’ont pu être chroniqués à
temps pour ce premier volume de la Bibliotheca Isiaca.
Avec le deuxième volume, prévu pour 2011, sera donnée
la Chronique des années 2005-2009, augmentée des
titres qui n’ont pu trouver leur place dans les pages qui
vont suivre. Nous remercions par avance les collègues
qui nous signaleront tout oubli et nous feront parvenir
tirages-à-part ou photocopies d’études susceptibles
d’intéresser ceux qui ont à faire avec les études isiaques.
1/ J. Leclant, G. Clerc, Inventaire Bibliographique des Isiaca et des
Sarapiaca, EPRO 18, 1-4, E. J. Brill éd., Leyde 1972-1991.
L’index de la Chronique est intégré à l’index général du
présent volume.
Stefania ADAMO MUSCETTOLA, “Pozzuoli, Settimio
Severo, Serapide”, dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni
Roveri (éds), Faraoni come dei. Tolemei come faraoni, Atti del V
Congresso Internazionale Italo-Egiziano, Torino, 8-12 dice�bre 2001,
Turin-Palerme 2003, 325-333.
Une statue de Sarapis a été retrouvée dans le
Macellum de Pouzzoles (d’abord pris pour un Serapeum),
lieu essentiellement destiné à la vente des poissons et
des viandes. Cet édifice fut l’objet de restructurations de
la part de Septime-Sévère. Se pose la question de savoir
ce que vient faire ici la sculpture de Sarapis attribuable
à ce règne. On connaît l’intérêt de cet empereur pour
l’Égypte, qu’il visita en 199-200, et où il fut séduit par
Sarapis. À Rome, il restaura le temple égyptien du Champ
de Mars que la Forma Urbis sévérienne appelle pour la
première fois Serapeum. Par ailleurs, la documentation
d’Ostie laisse entrevoir un lien entre cet empereur et
Isis, garante de la navigation qui alimente Rome en
blé égyptien. La présence de Sarapis dans le Macellum
du port de Pouzzoles est polysémique : elle évoque les
rapports commerciaux avec l’Égypte, mais reflète aussi
la politique religieuse du prince.
Pour le reste, l’auteur ne partage pas la thèse
largement répandue, depuis le travail de H.P. L’Orange2,
qui voit dans la dernière phase de l’iconographie de
l’empereur, caractérisée par des mèches retombant sur
le front, une volonté d’assimilation à Sarapis. Cette
coiffure marque peut-être une dévotion envers le dieu
égyptien, mais pas une identification, car SeptimeSévère n’apparaît pas avec le modius.
quant aux deniers de Julia Domna portant au
revers une Isis lactans, debout sur un navire, avec la
légende Saeculi Felicitas, ils montrent bien aussi les
espoirs placés par la maison impériale dans la protection
des grands dieux nilotiques, mais nous ne sommes pas
assurés que l’image du revers témoigne indubitablement
de l’identification de l’impératrice à Isis, comme le pense
l’auteur. [MM]
2/ Apotheosis in Ancient Portraiture, Oslo 1947, 76 sq.
132
Bibliotheca Isiaca
Nadia AGNOLI, Museo Archeologico Nazionale di Palestrina. Le
sculture, Rome 2002.
Les rapports entre Fortuna et Isis sont analysés
dans le développement consacré à Fortuna Primigenia,
Isis-Fortuna et Isis Pelagia (p. 25-26). Le “syncrétisme”
entre la Primigenia et Isis est fondé sur des caractères
communs : la naissance primordiale des deux déesses
et la maternité ; il est fait appel à des sources touchant
l’époque républicaine (Tite Live, Cicéron), à des
monuments (Délos, Rhodes), à l’épigraphie (arétalogies)
et aux dossiers d’Alexandrie et de Thessalonique.
L’aspect astral, mis en relation avec la navigation des
navires, ainsi que le culte romain de Mater Matuta sont
les derniers éléments de ce rapprochement. L’auteur
reprend, en grande partie, les conclusions de F. Coarelli3.
L’examen de deux fragments d’une éventuelle statue
d’Isis Pelagia en marbre sombre, trouvée dans les ruines
du sanctuaire de Palestrina (cat. I, 1, n° inv. 1491) mène à
une dicussion avec une présentation de la polémique sur
ce type d’Isis marine, aux vêtements gonflés par le vent.
Pour le dernier état de la question, cf. L. Bricault, Isis,
Da�e des flots, Liège 2006, 86-99. �MCB��
Paloma AGUADO GARCIA, “El culto a Isis grecorromana
en la dinastía severa al inicio del siglo III d.C.”, Boletín de la
Asociación Española de Egiptologia, 11, 2001, 171-182.
Synthèse brève et passablement datée – ainsi
l’auteur ne connaît que 14 inscriptions isiaques pour
l’Espagne d’après l’ouvrage d’A. García y Bellido datant
de 1967 –, sur le succès du culte d’Isis à la fin du IIe et au
début du IIIe siècle p.C. [LB]
Anthony ALCOC�, “Isis, Athena and the peplos”, DE, 60,
2004, 5.
Courte note sur un passage de Plutarque, dans
son Isis et Osiris, à propos d’une statue d’Athéna-Isis à
Saïs (354c) et du mot peplos qui la concerne. �JLP��
Jacques ALEXANDROPOULOS, Les monnaies de l’Afrique
Antique 400 av. J.-C. – 40 ap. J.-C., Toulouse 2000.
Ce riche volume regroupe et classe les
monnayages d’Afrique du Nord, remplaçant désormais
avantageusement les volumes plus anciens de L. Müller
et J. Mazard4. On y trouve, disséminées dans l’ouvrage,
les nombreuses monnaies à types isiaques utilisées en
Maurétanie, mais aussi à Carthage, Sabratha et Thaena.
– Sur celles-ci, cf. le chapitre de la SNRIS consacré à
l’Afrique du Nord. �LB��
3/ “Iside e Fortuna a Pompei e a Palestrina”, dans S. Adamo
Muscettola, S. de Caro (éds), Alla ricerca di Iside, PP, XLIX, 1994, 119129.
4/ L. Müller et al., Numismatique de l’Ancienne Afrique,
Copenhague 1860-1862 ; J. Mazard, Corpus Nummorum Numidiae
Mauretaniaeque, Paris 1955.
Géza ALFÖLDY, “Panóias: O Santuário Rupestre”, dans
Religiões da Lusitânia. Loquuntur Saxa, catalogue de l’exposition
du MNA, Lisbonne 2002, 211-214.
Présentation synthétique du sanctuaire rupestre
de Panóias, où furent gravées à la fin du IIe ou au début
du IIIe siècle quatre inscriptions, dont deux mentionnant
Sarapis (RICIS 602/0501-0502), qui indiquent la
célébration de mystères en ce lieu à une date difficile
à déterminer avec précision. – Pour une étude détaillée
de ce sanctuaire, G. Alföldy, “Die Mysterien von Panóias
(Vila Real, Portugal)”, MDAI(M), 38, 1997, 176-246, avec
la bibliographie antérieure, et A. Rodríguez Colmenero,
O Santuario Rupestre Galaico‑romano de Panóias (Vila Real,
Portugal). Novas achegas para a sua reinterpretaçâo global, s.l.
1999. [LB]
Ágnes ALFÖLDY GĂZDAC, “Bronzuri romane din Dacia în
colecţia Muzeului Naţional Maghiar din Budapesta”, Ephemeris
Napocensis, XIII, 2003.
L’auteur présente plusieurs bronzes d’époque
romaine découverts en Dacie et conservés au Musée
national hongrois de Budapest. Deux statuettes de
Potaissa figurent Sarapis trônant. La première (p. 175 n°
8 ; n° inv. 96.1902.2) est bien connue ; la seconde (p. 174
n° 7), très abîmée, datée du IIe siècle p.C. l’est moins5.
Est également catalogué (p. 175-176 n° 9 ; n° inv. n° 1.1926)
un petit bronze représentant Isis, Harpocrate et Sarapis,
lui aussi déjà connu6. [LB]
Julien ALIQUOT, “Aegyptiaca et Isiaca de la Phénicie et du
Liban aux époques hellénistique et romaine”, Syria, 81, 2004,
201-228.
Des phénomènes d’acculturation sont attestés
entre la Phénicie et la vallée du Nil dès le IIe millénaire
a.C. Mais l’étude des témoignages relatifs aux
monuments égyptisants et aux cultes isiaques de l’époque
post-alexandrine montre que références et emprunts
à l’Égypte passent alors par le prisme de la culture
hellénique, et ce peut-être dès la fin de la domination
achéménide au IVe siècle. Les cultes isiaques semblent
avoir été importés, dès le IIIe siècle a.C. dans le cas de
Tyr (cf. RICIS 402/0801), par des particuliers, avant
d’être officiellement intégrés à l’époque impériale dans
les panthéons locaux de Byblos, Tyr et Abila de Lysanias,
trois sites étudiés plus précisément par l’auteur. Si Isis,
Harpocrate et même Apis sont assez présents dans
la documentation, Sarapis ne paraît pas avoir connu
en Phénicie le même succès que dans le reste du
Proche-Orient, sans doute à cause de la concurrence
des nombreux Seigneurs des hauts-lieux et de Jupiter
héliopolitain. Aux documents évoqués par J. A., ajoutons
une monnaie de Néron pour Arad au revers de laquelle
5/ L. Ţeposu-Marinescu et C. Pop, Bronze Statuettes from
Roman Dacia, Bucarest 2000, 159 n° 281.
6/ M.-Chr. Budischovsky, “Témoignages
Témoignages de dévotion isiaque
en Dacie”,
”,, dans L. Bricault et al. (éds), Nile into Tiber, Leyde 2007,
284.
Chronique bibliographique
133
est figurée une divinité marine féminine coiffée du
basileion (cf. SNRIS Aradus 1). [LB]
– des témoignages isiaques provenant du territoire
hispanique. �LB��
Annie ALLELY, “Les Aemilii Lepidi et l’approvisionnement en
blé de Rome (IIe-Ier siècles av. J.-C.)”, REA, 102, 2000/1-2, 2752.
J. ALVAR & El. MUñIZ, “Les cultes égyptiens dans les
provinces romaines d’Hispanie ”, dans L. Bricault (éd.), Isis en
Occident, Leyde-Boston 2004, 69-94.
Contrairement à M. Le Glay7, A. A. refuse de
mettre en relation l’édification du temple d’Isis sur le
Champ de Mars et l’approvisionnement en blé de Rome
qui imputaient aux Triumvirs. Elle préfère (p. 41-42) lier
cette construction à l’héritage césarien. Lépide, resté seul
à Rome en 42, aurait pu superviser les travaux du temple
qui, selon Juvénal (VI, 528), se trouvait précisément à
l’ouest des Saepta, rappelant du même coup les liens
antiques de sa gens avec l’Égypte. L’étude qui suit du rôle
de Lépide dans le bon fonctionnement de l’annone et
l’importance de celui-ci pour sa carrière, alors que Sextus
Pompée bloque une partie de la Méditerranée, tendent
plutôt, selon nous, à prouver le contraire. �LB��
Selon les auteurs, contre l’opinion reçue8, le
culte d’Isis n’a pas été introduit en Hispanie par les
Phéniciens à partir du VIIIe siècle, mais seulement dans
la première moitié du Ier siècle a.C. par un Alexandrin
qui construisit un temple à la déesse et à son parèdre
Sarapis dans la cité grecque d’Emporion (cf. RICIS
603/0701)9. Ensuite, il faut attendre environ un siècle
et demi pour trouver de nouvelles attestations isiaques,
soit à une époque où les populations urbaines étaient
suffisamment acculturées pour accueillir les nouveautés
religieuses apportées par les Romains. La diffusion est
mise sur le compte des couches supérieures, séduites
par un culte protégé par le pouvoir impérial, et par des
gens riches qui, ne bénéficiant pas de la plénitude des
droits sociaux, se seraient tournés vers les peregrina
sacra pour manifester leur intégration à la romanité. Les
auteurs considèrent qu’au IIIe siècle, une grande partie
des documents émanent de représentants de l’Empire
en Occident, suite à la volonté impériale de réactiver les
cultes orientaux pour intégrer les gens qui se sentaient
en marge de la religion civique. Force est de constater
qu’une grande partie des cités privilégiées n’ont pas
livré des témoignages en relation avec leur importance.
[MM]
Jaime ALVAR, “Cultos Orientais e Mistéricos na Província da
Lusitânia”, dans Religiões da Lusitânia. Loquuntur Saxa, catalogue
de l’exposition du MNA, Lisbonne 2002, 205-210.
J. A. donne (p. 205-206) un aperçu rapide de la
présence isiaque en Lusitanie. Dans le catalogue sont
illustrés le petit autel (plutôt qu’un brûle-parfums ?) en
terre cuite en forme de pilier surmonté d’un chapiteau
orné sur ses quatre côtés d’une tête de Sarapis, retrouvé
dans le camp de Metellus à Castra Caecilia (p. 476), la
dédicace à Isis de Braga (p. 480 n° 156 = RICIS 603/1201),
une tête d’Isis en terre cuite de Milreu datée des IIe-IIIe
siècles p.C. et une tête de Sarapis en marbre d’Emerita
Augusta, l’actuelle Mérida, du IIe siècle p.C. (p. 481 n°
157-158), enfin une lampe en terre cuite avec les bustes de
Sarapis et d’Isis, également d’Emerita Augusta (p. 509 n.
211 ; MNA n° inv. 32.829), du Ier siècle p.C. [LB]
Jaime ALVAR EZqUERRA & Elena MUñIZ GRIJALVO,
“Testimonios del culto a Isis en Hispania”, dans Ed. Ferrer
Albelda (éd.), Ex oriente lux. Las religiones orientales antiguas en la
península ibérica, SPAL Monografías, II, Séville 2002, 245-258.
Première version de l’étude publiée en français
en 2004. Après avoir discuté brièvement de plusieurs
inscriptions d’Hispanie nommant Isis (p. 245-247), dont
une inscription d’Ampurias (anc. Emporion) où le nom
d’Isis est intégralement restitué (RICIS 603/0701), les
auteurs notent l’absence de caractères spécifiques d’Isis
dans la Péninsule Ibérique. La condition sociale des
fidèles, aussi bien des hommes que des femmes, est très
variable (p. 248). Considérés comme des cultes romains
à part entière, les cultes isiaques s’effacent dès la fin de
l’époque sévérienne, en même temps que les autres cultes
mystériques. P. 251-257 est donné un catalogue – incomplet
7/ “Sur l’implantation des sanctuaires orientaux à Rome”,
dans L’Urbs. Espace urbain et histoire (Ier siècle avant J.‑C. ‑ IIIe siècle après
J.-C.) Actes du colloque international, Ro�e 1�85, CEFR, 98, Rome 1987,
550.
Aristodemos ANASTASSIADES, “Isis in Hellenistic and
Roman Cyprus”, RDAC, 2000, 191-196.
Chypre, assez curieusement, n’a pas livré de
témoignages isiaques en grand nombre. Pourtant, l’île
demeura longtemps sous domination lagide. Les divers
documents, tous déjà connus10, sont énumérés par A. A.,
en commençant par ceux retrouvés à Soli (p. 192), le site
“isiaque”a priori le plus important de l’île. Puis, il est
question d’Amathonte (p. 192-193), de Salamis (p. 193),
de Nea Paphos (p. 194-195), d’Arsos (p. 195), enfin de
8/ Cf. par exemple A. García y Bellido, Les religions orientales
dans l’Espagne romaine, EPRO 5, Leyde 1967, et J. Padró i Parcerisa,
“Datos para una valoración del ‘factor egipcio’ y de su incidencia en
los orígenes del proceso de iberización”, Ampurias, 38-40, 1976-1978
(= Actes du Symposium international : Els orígens del món ibèric,
Barcelona-Ampurias 1977), 487-509.
9/ Sur le sanctuaire de Sarapis, R. A. Wild, “The known IsisSarapis Sanctuaries of the Roman Period”, ANRW II 17, 4, 1984, 17581759 ; Enr. Sanmartí-Greco, “Excavaciones en Emporion: historia y
arqueología”, dans Leyenda y arqueología de las ciudades prerromanas de
la península ibérica, II, Madrid 1993, 23-30 ; J. Padró, Enr. Sanmartí,
“Serapis i Asclepi al món hellenístic: el cas d’Empúries”, dans Homenatge
a Miquel Tarradell, Barcelona 1993, 611-628 ; J. Ruiz de Arbulo, “El
santuario de Asklepios y las divinidades alejandrinas en la Neapolis de
Ampurias (s. II-I a.C.). Nuevas hipótesis”, Verdolay, 7, 1995, 327-338.
10/ Ino Michaelidou-Nicolaou, “The Cult of Oriental
Divinities in Cyprus. Archaic to Graeco-Roman Times”, dans
Hommages à Maarten J. Vermaseren II, EPRO 68, Leyde 1978, 791-800.
134
Bibliotheca Isiaca
quelques rares documents conservés dans les musées
chypriotes, mais de provenance exacte inconnue. À
propos de Salamis, on connaît, contrairement à ce
qu’écrit l’auteur, au moins deux inscriptions concernant
les cultes isiaques (RICIS 401/0101-102), l’une de haute
époque hellénistique, l’autre du règne d’Auguste11. [LB]
A. ANASTASSIADES, “Sculpture no. So.Ch.319 in the Cyprus
Museum”, Thetis, 10, 2003, 85-88.
Republication détaillée d’une statuette d’Isis en
calcaire local découverte lors des fouilles suédoises de
1927-1931 dans le temple E de Soli12. La déesse, debout,
est parée d’une chevelure à bandeaux mais ne porte
pas de couronne. Son vêtement, formé de deux pièces
de tissu, est très élaboré. La partie supérieure donne
l’impression d’être couverte de plumes ; la jupe s’orne de
différentes scènes d’inspiration égyptienne (deux coqs,
l’oiseau-ba, Hathor sous son aspect bovin, une scène de
momification, Isis ailée). A. A. rapproche ce costume de
celui porté par Isis sur les fresques ornant les parois de
la tombe de Tigrane à Alexandrie. Elle serait datable du
IVe siècle p.C. [LB]
Antonella ARENA, “La figura di Serapide nelle testimonianze
degli autori latini e greci d’età romana”, Latomus, 59, 2000, 5768.
Dans cet article de synthèse, A. A. résume les
thèses en présence sur les raisons de la “création” de
Sarapis ; elle opte pour le désir de Ptolémée Ier d’offrir
un nouveau culte capable de réunir ses sujets grecs et
égyptiens. Si tel fut son projet, il ne rencontra guère
de succès auprès des Égyptiens jusqu’au IIe siècle.
L’auteur aborde ensuite le problème de l’étymologie et,
sans renier le lien avec Osiris-Apis, semble considérer
que le théonyme Sarapis/Sérapis n’est pas un calque de
l’égyptien, mais une adaptation grecque13, qui aurait vu le
jour, si l’on en croit Plutarque (De Iside, 28 �362A��), lors de
l’installation du culte à Alexandrie. Nous ferons observer
que le témoignage de Plutarque est en désaccord avec
un passage de Nymphodore (actif au tournant du IVe et
du IIIe siècle a.C.), rapporté par Clément d’Alexandrie
(Strom. I, 21, 106 = Nymphodore, fr. 20 Müller, FHG
II, 399), qui nous apprend que le taureau Apis, mort
et embaumé, était déposé dans un cercueil (sorós) à
11/ Cf. également R. Veymiers, “Sérapis face au sanctuaire
d’Aphrodite Paphia. À propos d’une gemme disparue de la collection
Petrie”, dans Chr. Cannuyer (éd.), La langue dans tous ses états. M. Malaise
in honorem, Acta Orientalia Belgica, XVIII, Bruxelles 2005, 339-356.
12/ Alfred Westholm, The temples of Soli, Stockholm 1936, 200,
n° 427, pl. XV, 4-5.
13/ On notera que, récemment, on a voulu tirer le nom de
Sarapis de l’égyptien sr-Hp, à traduire par “Apis qui délivre des oracles”
(cf. D. �essler, “Das hellenistische Serapeum in Alexandria und Ägypten
in ägyptologischer Sicht”, dans M. Görg, G. Hölbl �éds��, Ägypten und
der östliche Mittelmeerraum im 1. Jahrhundert v.Chr.,
v.Chr. Wiesbaden 2000,
189-190 ; St. Schmidt, “Serapis – ein neuer Gott für die Griechen in
Ägypten”, dans H. Beck �éd.��, Ägypten Griechenland Rom. Abwehr und
Berührung, Städelsches Kunstinstitut und Städtische Galerie, 26. November
2005 - 26. Februar 2006, Francfort s/ Main 2005, 291-292), une hypothèse
bien aléatoire.
l’intérieur du temple du dieu vénéré et que c’est ainsi
qu’il fut appelé Soróapis (“Apis du cercueil”), et “ensuite
“Sárapis” conformément à la prononciation des gens
de l’endroit”. L’iconographie purement hellénique de
Sarapis, et ses rapprochements avec d’autres divinités,
comme Zeus/Jupiter, Hélios/Sol ou encore Dionysos et
Asclépios, expliquent sa diffusion dans tout le bassin
méditerranéen. [MM]
Ant. ARENA, “Romanità e culto di Serapide”, Latomus,
60.2, 2001, 297-313.
Cet article résume la réception des cultes isiaques
à Rome depuis leur introduction jusqu’à la destruction
du Serapeum d’Alexandrie en 391. L’auteur suit la thèse
de F. Coarelli, qui propose une première pénétration,
de caractère privé, par le truchement d’Égyptiens
s’installant à Rome, et ce dès le début du IIe siècle a.C.,
puis une seconde phase, de la fin du IIe siècle, quand
la célébration de ces cultes commence à se marquer de
façon plus nette, pour arriver à la fondation du collège
des pastophores sous Sylla. Pour nous, les textes invoqués
sont loin d’être contraignants14. La construction de
l’Iseum Metellinum, probablement une chapelle, est
à mettre en relation avec la prestigieuse famille des
Metelli, et plus précisément, suivant l’hypothèse de
Coarelli, avec Q. Metellus Pius, consul en 80 a.C.15
Après les répressions de la fin de l’époque républicaine,
en 43, les triumvirs promettent de construire un temple
à Sarapis et Isis, que certains auteurs identifient à l’Iseum
Campense.
Auguste refoula les cultes isiaques hors de l’Urbs,
mais ceux-ci ne subirent pas de répressions violentes.
A. A. (p. 305, n. 30) voit une preuve de cette tolérance
dans une table en marbre consacrée par Auguste, en l’an
1 p.C., en l’honneur de divinités du panthéon romain,
auxquelles Isis (et peut-être Sarapis) sont adjoints (RICIS
501/0137). C’est là une erreur, car la dédicace émane d’un
certain L. Lucretius Zethus, affranchi de Lucius, qui agit
sur l’ordre de Jupiter, d’abord au profit de l’empereur.
Après quelques lignes sur la suite de la dynastie julioclaudienne, il est ensuite question des liens privilégiés
que Vespasien noue avec Sarapis qui lui a conféré, dans
son temple d’Alexandrie, la dignité suprême et des
pouvoirs guérisseurs. On passe alors à l’attitude des
empereurs Trajan, Hadrien, Marc Aurèle et Commode,
et aux relations privilégiées entre Sarapis et les Sévères.
La thèse qui veut que la disposition des cheveux, avec
mèches retombant sur le front, sur certaines têtes de
14/ Lorsque Cicéron, De divin., I, 132 mentionne la présence
des isiaci coniectores dans un passage d’Ennius, on peut se demander si
cette mention n’est pas une interpolation de Cicéron ; le plus ancien
témoignage de l’emploi adjectival d’isiacus se trouve précisément dans
ce passage. Quant à l’épisode (Valère Maxime, I, 3, 4) qui met en
scène le consul L. Aemilius Paulus détruisant lui-même les portes du
sanctuaire isiaque, seul Coarelli identifie ce magistrat avec le vainqueur
de Pydna, ayant exercé le consulat en 182 et en 168, alors que les autres
historiens reconnaissent en l’acteur de cette scène son descendant
homonyme, consul en 50, ce qui cadre beaucoup mieux avec la suite
des persécutions décrétées par le Sénat en 58, 53 et 48 a.C.
15/ Cette gens s’éteignit au début de l’Empire.
Chronique bibliographique
135
Septime Sévère rappelle volontairement la coiffure de
Sarapis16, traduisant ainsi l’identification de l’empereur au
dieu, ne fait plus l’unanimité17 ; il peut s’agir simplement
d’une volonté de marquer une dévotion, mais pas une
identification, car Septime Sévère n’apparaît pas avec le
modius. Il appartient à Caracalla de conférer aux dieux
égyptiens une reconnaissance officielle, y compris dans
le pomerium. Ensuite, mise à part la parenthèse du règne
d’Héliogabale, les cultes isiaques subissent un déclin,
ce qui nous semble tout sauf assuré. L’histoire des
dieux égyptiens à Rome obéit au schéma de la religio
instrumentum regni, d’abord au travers des revendications
de leurs adeptes dans la Rome républicaine, puis par
le biais d’empereurs qui trouvent un appui en Sarapis.
[MM]
frapper des monnaies dépourvues de portraits impériaux,
remplacés en l’occurrence par des types civiques, dans
les trois cités qui forment alors l’essentiel de ses points
d’appuis politiques et financiers apparaîtrait à la fois
comme une initiative de propagande anti-chrétienne,
mais aussi comme un geste à l’égard de cités dont les
revenus dépendaient fortement du commerce généré
par les activités religieuses païennes (pèlerinages, jeux,
festivités, vente d’objets, etc.). Cette analyse est rejetée
par E. A., qui revient, sans arguments réels, à l’opinion
ancienne19 qui rapporte ces monnaies anonymes
aux émissions romaines des Vota publica, nonobstant
l’absence explicite de cette mention et malgré le fait que
cette série ait été produite par l’atelier d’Alexandrie.
[LB]
M.a Amparo ARROYO DE LA FUENTE, “El culto isíaco
en el imperio romano. Cultos diarios y rituales inici�ticos:
iconografía y significado”, BAEE, 12, 2002, 207-232.
Richard H. J. ASHTON, “Rhodian Bronze Coinage and the
Siege of Mithradates VI”, NC, 2001, 53-66.
Considérations générales sur le culte journalier
et les rituels initiatiques isiaques à l’époque impériale, à
partir d’une bibliographie presque totalement en langue
espagnole. [LB]
Ermanno A. ARSLAN, “Le
“Le
Le emissioni
emissioni monetarie
monetarie “Isiache”
“Isiache” di
di
IV secolo a Roma e Alessandria”, dans N. Bonacasa & Ann.
M. Donadoni Roveri (éds), Faraoni come dei, Tolemei come faraoni,
Atti del V Congresso Internazionale Italo-Egiziano, Torino, 8-12
dicembre 2001, Turin-Palerme 2003, 171-178.
Plusieurs séries monétaires très singulières, dont
l’origine demeure controversée, présentent au droit
le buste de Sarapis, radié, coiffé du calathos, à droite,
entouré de la légende latine DEO SARAPIDI. Au
revers, on trouve soit le Nil allongé, avec la légende
latine circulaire SANCTO NILO et à l’exergue ALE, qui
désigne l’atelier d’Alexandrie, soit Alexandrie allongée,
avec la légende GENIO ALEXAND, et à l’exergue SM
ou MS. Dans deux études importantes18, J. van Heesch
a montré que cette frappe s’inscrivait dans une série
plus large, émise par les ateliers de Nicomédie (type
Cérès/Génie de Nicomédie), d’Antioche (types Jupiter/
Victoria, Génie d’Antioche/Apollon) et d’Alexandrie. Il
la date de fin 311 - courant 312, période durant laquelle
le paganisme de Maximin s’exprima le plus fortement
contre ses adversaires chrétiens. Le choix délibéré de
16/ Cf. H. P. L’Orange, Apotheosis in Ancient Portraiture, Oslo
1947, 76 sq. ; A. M. Mccann, The Portraits of Septimius Severus (A.D. 193‑
211), Rome 1968.
17/ Cf. D. Baharal, “Portraits of the Emperor L. Septimius
Severus (193-211 A.D.) as an Expression of his Propaganda”, Latomus,
48, 1989, 566-580 ; J. Rader, “Herrscherbildniss und Münzpropaganda:
zur Deutung des “Serapistypus” des Septimius Severus”, JDAI, 107,
1992, 175-196 ; St. Adamo Muscettola, “Pozzuoli, Settimio Severo,
Serapide”, dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni Roveri (éds),
Faraoni come dei. Tolomei come faraoni. Atti del V Congresso Internazionale
Italo-Egiziano. Torino, 8-12 dice�bre 2001, Turin-Palerme 2003, 329-330.
18/ J. van Heesch, “Une frappe semi-autonome sous Maximin
Daza”, RBN, 121, 1975, 98-108 ; id., “The Last Civic Coinages and the
Religious Policy of Maximinus Daza (AD 312) ”, NC, 1993, 65-75.
Durant la période 89-85 a.C., voire immédiatement
après, Rhodes émit un certain nombre de grands
bronzes qui apparaissent comme le résultat d’une frappe
d’urgence destinée à faire face à la crise provoquée par
le siège imposé à la ville par Mithridate VI en 88 a.C.
Parmi les symboles utilisés comme marques monétaires,
plusieurs sont à mettre en rapport avec Isis : un basileion
apparaît sur trois émissions (p. 56-57), associé à un caducée
ailé ou à un foudre, une situle sur une quatrième (p. 58).
La situation est la même pour les monnaies d’argent, les
plinthophores, comme le montrent les basileia apposés
sur des pièces du temps des monétaires Euphanès,
Maès, Thrasymédès et Zénôn. Selon R. A., ceci pourrait
renvoyer à un épisode très précis du siège, au cours duquel
Isis se serait manifestée. En effet, Appien rapporte que,
lors des combats, la lourde machine de siège apportée
par le roi du Pont et placée le long des remparts, non
loin d’un temple d’Isis, se serait effondrée sous l’effet
de son propre poids. Mais, selon la rumeur, Isis serait
intervenue en personne pour la ruiner par le feu et aurait
ainsi propoqué la levée du siège par Mithridate (Mith.
24-27). La présence soutenue de symboles isiaques sur
les exemplaires rhodiens de cette époque pourrait donc
avoir servi à rappeler cet événement et à célébrer ainsi
la gloire de la divinité. [LB]
R. H. J. ASHTON, “The Coinage of Rhodes 408-c.190 BC”,
dans A. Meadows & �. Shipton (éds.), Money and its Uses in the
Ancient Greek World, Oxford 2001, 79-115.
La précocité et l’abondance des symboles isiaques,
toujours utilisés comme marques de contrôle, sur les
émissions de Rhodes tiennent pour une grande part
aux relations politiques et économiques privilégiées que
l’île entretint avec l’Égypte lagide au cours de l’époque
hellénistique20. Les plus anciens exemplaires à symboles
19/ J. Schwartz, “Fractions
“Fractions
Fractions de
de folles
folles alexandrins
alexandrins au
au IVe s. p.C.”,
”,,
BSFN, 40, 1985, 619-621 ; E. A. Arslan, “Una
“Una
Una moneta
moneta alessandrina
alessandrina di
di
IV secolo con Sarapis e il Nilo del lascito numismatico Carlo Rossi”,
”,,
Annontazioni Numismatiche, 24, 1996, 538-546.
20/ Sur l’étroitesse de ces liens, P. M. Fraser, Ptolemaic
136
Bibliotheca Isiaca
isiaques sont des hémidrachmes montrant un basileion
avec le nom Athanodôros et datés d’environ 205-190
a.C. (p. 109 n° 310), c’est-à-dire d’une période précédant
de peu l’apparition des fameux plinthophores. [LB]
Sally-Ann ASHTON et al., Roman Egyptomania (exhibition
catalogue), Cambridge 2004.
Dans le catalogue de cette exposition présentée
au Fitzwilliam Museum de Cambridge du 24 septembre
2004 au 8 mai 2005, outre de très nombreux documents
de l’Égypte romaine, parfois peu connus sinon inédits,
on remarque un beau buste de Sarapis en marbre
blanc, inédit, du IIe siècle p.C., d’origine probablement
italienne (Fitzwilliam Museum, n° inv. GR 15.1850) et une
statue-fontaine avec Bès accroupi, en marbre blanc, de
la fin du IIe ou du début du IIIe siècle, de Rome, autrefois
dans les collections du Palazzo Verospi (Fitzwilliam
Museum,n° inv. GR 1.1818)21. [LB]
Jan ASSMANN, “Isis bei den Griechen”, dans Antike
Randgesellschaften und Randgruppen im östlichen Mittelmeerraum,
Münsteraner Judaitische Studien, 5, Münster 2000, 29-45.
La fin de l’Antiquité offre un paradoxe a priori
étonnant. Alors que l’Égypte se trouve reléguée au rang
de province romaine, le culte d’Isis se répand dans
tout le bassin méditerranéen pour y devenir l’un des
plus populaires et universels qui soit, la déesse y étant
vénérée comme l’una quae es(t) o�nia (RICIS 504/0601).
Déjà, dans l’univers religieux de l’Égypte tardive, Isis
(avec son frère-époux Osiris) est non seulement devenue
la figure centrale du monde divin, mais elle est aussi le
symbole de l’unité culturelle, nationale et religieuse du
Double-Pays. J. A. insiste sur trois aspects primordiaux
de sa personnalité qui assurent et expliquent pour partie
son succès dans l’ensemble du monde gréco-romain :
elle est la mère divine (aspect messianique), celle qui fait
renaître Osiris (aspect mystérique) et celle qui réunit en
elle toutes les déesses (aspect hénothéiste). Cependant,
malgré son caractère universel, elle est et demeure avant
tout une déesse égyptienne, quoiqu’elle ait alors en
réalité bien peu à voir avec l’Isis de la tradition religieuse
de la vallée du Nil. [LB]
Taysir M. ATIAT, “An Egyptianizing Cult at the Citadel Hill
(Jabal al-Qal’a) of Amman, Jordan”, Levant, 35, 2003, 117-122.
Trois bas-reliefs découverts remployés dans
un mur de l’agora et un bâtiment thermal d’époque
ommeyyade situés sur le Jabal al-Qal’a d’Amman, en
Jordanie, découverts entre 1928 et 1932 pour deux d’entre
eux, en 1996 pour le troisième, présentent les figures
en pied de divinités égyptiennes que l’auteur identifie
à Isis, Hathor, Horus et Osiris momiforme. Ces reliefs
dateraient de l’époque ptolémaïque, mais nous estimons
qu’une date plus haute n’est pas à exclure. T. A. postule
Alexandria, Oxford 1972, I, 162-172.
21/ E. Vassilika, Greek and Roman Art, Cambridge 1998, 106107, n° 51.
l’existence d’un culte dédié à Isis-Hathor sur la colline
de la citadelle d’Amman. [LB]
Camille AUBAUDE, “Isis romantique. La grandeur du
mystère”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, LeydeBoston-Cologne 2000, 147-161.
À l’époque romantique, Isis devient l’image
primordiale des divinités féminines et la métaphore
du mystère. Gérard de Nerval, le premier romantique
français à avoir intégré Isis à son œuvre, joua un rôle
essentiel dans la recréation de cette figure composite
qui personnifie alors l’Égypte, une entreprise rendue
possible par la déchristianisation amorcée à partir de la
Révolution française. �MM��
Sydney H. AUFRÈRE, “Taches lunaires, phases de la lune
et fécondité des règnes. Lagomorphes, félins divins et
hybridations en Égypte ancienne. Autour de la déesse hase
Ounout du XVe nome de Haute-Égypte”, Res Antiquae, 1,
Bruxelles 2004, 3-65.
L’auteur s’interroge sur un certain nombre de
représentations mythologiques, en particulier animales et
sur leurs relations avec la lune, principalement à l’époque
pharaonique. Un certain nombre de développements
concernent aussi le témoignage des textes de la période
gréco-romaine en prenant pour source principale
Plutarque et posent le problème des contacts entre
deux cultures. Ainsi, S. H. A. souligne (p. 12-14) que l’Isis
gréco-romaine a absorbé le caractère ouranien d’Hathor,
se fondant sur Apulée Métam. XI, 3-4 et sur le De Is. 4144, qui insistent sur l’aspect nocturne de la divinité et
les relations du cycle lunaire – obscurité/clarté – avec
la nature - stérilité/fécondité ; il rappelle également les
points de contact avec Hécate22. Enfin, il reprend les
théories de Ph. Derchain sur la lune, substitut nocturne
du soleil23, et met en relief sa féminisation, alors que
dans le domaine animalier, l’ancienne tradition osirienne
permet à Plutarque de faire une analogie entre les
taches lunaires et le pelage moucheté d’Apis. L’écrivain
de Chéronée (p. 23-24) note également l’acuité visuelle
et auditive du lièvre (Propos de table, IV-VI). Quant à la
hase (p. 27), S. H. A. rappelle qu’Ounout est la parèdre
de Thot et suggère, ce qui est moins convaincant, une
relation avec Isis qui garde de nombreux liens avec ce
dieu, tantôt son éducateur (Diodore, I, 27, 4), tantôt son
géniteur (De Is. 3) ; ainsi, Plutarque pourrait-il expliquer
la fonction justicière de la déesse. S. H. A. relève les
textes classiques où l’Ogdoade (p. 38) et Thot (p. 43) ont
une connotation lunaire. Le chat a gardé, également,
un rôle cosmique dans le décor des sistres et le texte
d’Horapollon (p. 43 et 55). Le point le plus important est
22/ Voir aussi S. Ensoli Vittozzi, “Indagini sul culto di Iside a
Cirene”, dans L’Africa romana, Atti del IX convegno di studio Nuoro,
13-15 dicembre 1991, Sassari 1992, 185-186, n. 63 ; L. Bricault, “Isis
myrionyme”, dans Hommages à Jean Leclant 3, Le Caire 1994, 84-85.
23/ Ph. Derchain, “Mythes et dieux lunaires en Égypte”,
dans La Lune, mythes et rites, coll. Sources Orientales n° 5, Paris 1962,
17-68.
Chronique bibliographique
l’analyse finale qui pose le problème de l’androgynie de
la lune (p. 63, tableau p. 64) qui serait maintenue dans la
tradition classique en liaison avec des formes animales
(lièvre, félin). Il conviendrait alors de parler d’un “réseau
“réseau
réseau
de convergences” entre les deux cultures. [MCB]
David L. BALCH, “The Suffering of Isis/Io and Paul’s Portrait
of Christ Crucified (Gal. 3:1): Frescoes in Pompeian and Roman
Houses and in the Temple of Isis in Pompeii”, The Journal of
Religion, 83.1, 2003, 24-55.
Pour D. B., la décoration des demeures privées,
au Ier siècle p.C., ou celle de sanctuaires comme celui
d’Isis à Pompéi offrait un certain nombre d’objets d’art
(tableaux, statues ou autres) pouvant permettre aux
interlocuteurs de Paul de mieux saisir le contenu de son
message lorsqu’il prêchait ou tenait une discussion avec
eux, notamment au sujet de la passion de Jésus. Il pouvait
en aller ainsi, selon lui, des représentations nombreuses
d’Io/Isis et des souffrances qu’elles endurèrent. �LB��
Pascale BALLET, “Terres cuites isiaques de l’Égypte
hellénistique et romaine. État de la recherche et des
publications”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, LeydeBoston-Cologne 2000, 91-110.
P. B. répertorie d’abord les catalogues récents
consacrés à d’importantes collections, d’où il ressort
que c’est Harpocrate, puis sa mère, qui constituent
les figures les plus populaires de ce panthéon, puis elle
offre un tableau des principaux thèmes iconographiques
isiaques. Il est ensuite question des ateliers pour
constater que certains types sont représentatifs d’un
lieu de culte : ainsi, Harpocrate debout à la corne
d’abondance serait lié, du moins initialement, à la
sphère alexandrine et l’image de Somtous, un autre dieu
enfant porteur d’une massue, aux cultes d’Héracléopolis
Magna. La détermination des centres de production
reste un problème délicat auquel doit contribuer l’étude
des pâtes, tout comme les fouilles qui permettent de
lier des productions à des contextes archéologiques.
En guise de conclusion, l’article souligne que les terres
cuites fabriquées en Égypte n’ont guère joué de rôle
dans la diffusion des cultes isiaques, si ce n’est dans des
zones de proximité, ce qui n’a pas empêché des ateliers
étrangers d’inclure dans leur répertoire des séries locales
isiaques. �MM��
P. BALLET, “Temples, potiers et coroplathes dans l’Égypte
ancienne”, dans M.-Fr. Boussac (éd.), Autour de Coptos. Actes du
Colloque (17-18 �ars 2000), Topoi, Suppl. 3, 2002, 147-159.
L’auteur rappelle le lien étroit entre les ateliers
et les sanctuaires. À Coptos, Adolphe Reinach a trouvé
1500 figurines moulées, des milliers de lampes et de
céramiques, avec parfois plusieurs exemplaires du même
type (Harpocrate par exemple) : il s’agit d’un entrepôt
ou d’un atelier. La couleur rouge du site et les toponymes
(“colline
“colline
colline de tessons”, “butte
“butte
butte rouge”)
rouge”) sont
sont révélateurs.
révélateurs.
137
La présence de ces ateliers à proximité immédiate
de sanctuaires s’explique par les besoins du temple,
notamment en amulettes et autres objets destinés aux
pèlerins (on pense à un atelier de bronzier fabriquant
des statuettes divines à �arnak). Cependant, nombre de
ces ateliers sont largement postérieurs à la période de
fonctionnement du temple : la concomitance des deux
phénomènes est le plus souvent difficile à établir. À
l’époque copte, on a un exemple d’église qui possède un
atelier de potier. [JLP]
François BARATTE et alii, Le trésor de Carthage : Contribution
à l’étude de l’orfèvrerie de l’Antiquité tardive, Études d’Antiquités
africaines, Paris 2002.
Une intaille remarquable fait partie du “Trésor
de Carthage” (p. 85-86 et pl. II.5). Octogonale, à rebord
biseauté, elle figure Isis debout, tournée vers la droite, un
pied en avant, et tenant une voile à deux mains. Sa tête,
coiffée du basileion, est tournée vers l’arrière. Derrière
la déesse, un gouvernail. Le navire sur lequel elle se
tient est figuré par une ligne. De part et d’autre de la
tête d’Isis court une inscription rétrograde : NAVI/GA
FELIX. Cette pièce unique a dû être le chaton d’une
bague employé pour un cachet. Elle est conservée au
British Museum n° inv. AF 329/EC 247. [LB]
Sylvia BARNARD, “The Dioscuri on Cyprus”, Thetis, 10,
2003, 71-75.
Étudiant les monuments attestant la présence
des Dioscures à Chypre, S. B. note le lien étroit existant
sur l’île entre les jumeaux et Isis, comme le soulignent
plusieurs documents figurés provenant de Soli, Paphos
et Amathonte. Sur la lampe naviforme découverte dans
la maison d’Orphée à Paphos (cf. RICIS 401/0501), les
deux étoiles accompagnant l’image de Sarapis pourraient
symboliser Castor et Pollux. Leur culte, associé dès
l’origine à celui d’Isis, aurait été introduit sur l’île par les
Ptolémées. [LB]
J. D. BEAZLEY, The Lewes House Collection of Ancient Gems
[now at the Museum of Fine Arts, Boston], J. Boardman (éd.), BAR
International Series, 1074, Studies in Classical Archaeology, II,
Oxford 2002.
La gemme en cornaline n° 95 (p. 62 et pl. 19 ;
n° inv. 27.711), autrefois dans la collection Tyszkiewicz,
fut achetée à un paysan d’Adana, en Cilicie. Elle est
ornée du portrait d’une reine lagide en Isis, coiffée du
basileion, qui pourrait être soit Bérénice Ière, soit Arsinoé
II. L’objet, daté de la première moitié du IIIe siècle a.C.,
est probablement de fabrication alexandrine24. [LB]
n° 48.
24/ D. Plantzos, Hellenistic Engraved Gems, Oxford 1999,
13
Bibliotheca Isiaca
Caroline BÉHAR, “Les témoignages du culte de Sérapis dans
la Palestine romaine et le traité Abodah Zarah”, REJ, 161, no
3-4, 2002, 567-571.
Dietrich BERGES & Johannes NOLLÉ, Tyana. Archäologisch‑
historische Untersuchungen zum südwestlichen Kappadokien. I,
Inschriften aus �leinasien, 55/I, Bonn 2000.
Note de synthèse sur le culte de Sarapis en
Palestine romaine. Sa popularité est telle qu’une tosefta
d’Abodah Zarah (V, 1) exige que l’on porte à la Mer Morte
les gemmes et les bagues saillantes, car pouvant servir
d’amulettes, à l’image du dieu25. [LB]
Parmi les blocs antiques scupltés retrouvés dans
les ruines de Tyane, en Cappadoce, deux semblent
présenter une iconographie isiaque. Le premier est un
fragment du fronton d’un édifice (peut-être le temple
d’Astarté), avec une représentation en relief d’Harpocrate
portant la main droite à la bouche et tenant une corne
d’abondance de la gauche (n° 66 p. 124-125, fig. 28, et pl.
75,1). Le second est un élément de chapiteau figurant en
relief une divinité féminine trônant, vêtue du chiton et
de l’himation, et brandissant le sistre de la main droite. À
son côté, un lion (p. 125-127, n°67 et pl. 72,1). La déesse,
qui ne porte pas le basileion ni aucun autre signe distinctif
proprement isiaque hormis le sistre, est identifiée par
les auteurs à Isis, mais il pourrait s’agir de Cybèle ou
d’Astarté. Ce bloc peut d’ailleurs provenir du temple
de cette dernière. Les deux reliefs sont probablement à
dater du milieu voire de la seconde moitié du IIe siècle
p.C. [LB]
Nicole BELAYCHE, “DEAE SVRIAE SACRVM. La romanité
des cultes ‘orientaux’”, RH, 302,3, 2000, 565-591.
Honorer des dieux étrangers en plus des dieux
romains, les intégrer dans la religion d’État, et ce malgré
leurs singularités et leur exotisme formels, est une
pratique fort ancienne de Rome, comme l’illustrent
l’accueil réservé à Asclépios en 293 ou à Cybèle en 204
a.C. Pourtant, ces cultes “orientaux” devinrent un objet
historique à part entière, conçu autour d’une supposée ou
prétendue homogénéité religieuse. D’abord fustigés par
certains Romains en quête d’identité, puis condamnés
par les apologistes chrétiens, leur existence autonome
fut historicisée par l’historiographie moderne inspirée
des travaux de Franz Cumont. Les nouvelles voies
d’approche de ces “cultes orientaux”, que permettent
les enquêtes de terrain effectuées depuis plusieurs
décennies, leurs processus diffusionnels montrent que
cette catégorie est un leurre. Certains se sont intégrés
plus ou moins rapidement aux sacra publica (la Mère
des Dieux, le couple Isis / Sarapis), d’autres, tout en
demeurant des sacra peregrina, se sont diffusés sous
une forme religieuse romaine les rendant familiers aux
populations de l’Occident latin. Cette plasticité fut
incontestablement un des facteurs de leur succès. [LB]
Abdelaziz BELFAÏDA, “Eau et évergétisme en Afrique
romaine : témoignages épigraphiques”, dans L’Africa romana
XIII.2, Rome 2000, 1589-1601.
A. B. montre, à travers des témoignages
épigraphiques, que les travaux hydrauliques en Afrique
sont réalisés soit pour des intérêts privés (rares), soit
pour la collectivité (cas le plus fréquent). Nombre d’entre
eux sont des actes d’évergétisme, émanant des élites de
la cité bénéficiaire. Ainsi, deux édiles de Lambèse, L.
Figilius Secundus et Fl. Crispinus, réalisent deux actes
de ce type dont un (p. 1596 et 1600) est la remise en état
d’un lacus dédié à la déesse Isis Augusta, c. 250-260 p.C.
(CIL VIII, 2631 = RICIS 704/0303)26. [JLP]
25/ L’auteur annonce une étude d’ensemble sur ce sujet.
Cf. N. Belayche “Di�enticare… Gerusale��e. Les paganismes à Aelia
Capitolina du IIe au IVe siècle de notre ère”, REJ, 158, 1999, 287–348 ;
Ead., “Les dévotions à Isis et Sérapis dans la Judée-Palestine romaine”,
dans L. Bricault et al. (éds), Nile into Tiber, RGRW 159, Leyde 2007,
448–469.
26/ M. Le Glay, “Isis à Lambèse”, dans C. Berger et al. (éds),
Hommages à Jean Leclant 3, Le Caire 1994, 339-360 ; S. Agusta-Boularot,
M. Janon, J.-M. Gassend, “In La�baese� defluxit Nilus”, dans X. Lafon
& G. Sauron (éds), Théorie et pratique de l’architecture romaine. Études
offertes à Pierre Gros, Aix-en-Provence 2005, 117-131.
Dietrich BERGES, Antike Siegel und Glasgemmen der Sammlung
Maxwell Sommerville im University of Pennsylvania Museum of
Archaeology and Anthropology, Philadelphia PA, Mayence 2002.
Plusieurs gemmes à sujets isiaques sont conservées
dans la collection M. Sommerville de Philadelphie. Une
intaille en jaspe vert (n° 158 p. 42 et pl. 31 ; n° inv. 29128-1627), des Ier-IIe siècles p.C., présente Sarapis en
buste, couronné de lauriers. Un autre jaspe (n° 159, p.
42 et pl. 31 ; n° inv. 29-224-463), des IIe-IIIe siècles p.C.,
figure le buste du dieu entre un croissant de lune et une
étoile, au-dessus d’un griffon assis, la patte antérieure
gauche sur une roue. Un troisième jaspe, rouge (n° 157,
p. 42 et pl. 31 ; n° inv. 29-128-2146), du IIe siècle p.C.,
montre Sarapis en buste couronné par une Nikè ; devant
lui, une cornucopia et au-dessous, un dauphin. Au revers
est gravée l’inscription Mšga t��Ônoma toà Ser£pi. Un
quatrième jaspe, brun, (n° 156, p. 42 et pl. 31 ; n° inv. 29128-857), des Ier-IIe siècles p.C., offre un Sarapis debout,
tenant une palme dans la droite et une couronne dans la
gauche, tandis que le buste d’Isis coiffé de l’atef, et non
du basileion, lui fait face. Au-dessus, l’inscription ‘Ep��
¢gaqù.
Trois intailles présentent l’image d’Harpocrate.
Sur la première, un jaspe rouge (n° 165, p. 43 et pl. 32 ;
n° inv. 29-128-1620) du IIe siècle p.C., le petit dieu,
debout, tient une massue de la gauche, tandis que sur
la deuxième, une sardoine (n° 166, p. 43 et pl. 32 ; n°
inv. 29-224-206) des Ier-IIe siècles p.C., il supporte une
cornucopia. Une troisième pierre, un lapis-lazuli (n° 167,
p. 43 et pl. 32 ; n° inv. 29-128-1612) des IIe-IIIe siècles p.C.,
figure Harpocrate sur le lotus. Le n° 168 est décoré avec
Osiris momiforme, et le n° 212 avec la Tychè d’Alexandrie
plutôt qu’Isis-Fortuna27. [LB]
27/ Cf. M.-Od. Jentel, “Isis ou la Tyché d’Alexandrie ?”, dans
Hommages à Maarten J. Vermaseren, II, EPRO 68, Leyde 1978, 539-560.
Chronique bibliographique
Fabio BETTI, “Gemme
Gemme a soggetto isiaco ad Altino”,
”,, dans G.
Cresci Marrone & M. Tirelli (éds), Orizzonti del Sacro. Culti e
Santuari antichi in Altino e nel Veneto orientale, Studi e ricerche
sulla Gallia Cisalpina 14 – Altinum, Studi di Archeologia,
epigrafia e storia, 2, Rome 2001, 177-183.
Publication de deux gemmes à sujets isiaques
provenant d’Altinum et conservées au musée local. La
première, très originale (n° inv. AL 11926), datée du IIe ou
du Ier siècle a.C., présente Isis-Fortuna debout, tenant
une cornucopia de la main gauche et prenant dans sa main
droite le menton d’un dévot chauve agenouillé devant
elle. La calvitie du personnage et la présence discrète
d’un basileion atrophié permettent semble-t-il d’assurer
cette identification. La seconde (n° inv. AL 11885), plus
commune, montre le buste de Sarapis et date du milieu
du Ier siècle p.C. Une troisième gemme, à l’image d’IsisFortuna (n° inv. AL 11923), est signalée p. 177 n. 3. L’auteur
relie ces documents à la présence sur le territoire altinate
de membres de la gens Avilia, aux sympathies isiaques
bien connues28. [LB]
Gabriella BEVILACQUA, “Topos labyrinthos Serapide e il
Marmararion Ghenos”, dans Epigraphica. Atti delle Giornate
di Studio di Roma e di Atene in memoria di Margherita Guarducci
(1�02-1���), Rome 2003, 217-227.
Réexamen de l’inscription romaine RICIS
501/0207 dans laquelle �ointos Ioulios Milètos, de
Tripolis en Asie, connu par trois autres inscriptions
(IGUR 1566), invite les membres du collège des marbriers
à banqueter dans un lieu appelé labÚrinqoj. G. B. pense
qu’il s’agit du lieu de réunion de l’association, qui aurait
compris une salle de banquet et une crypte réservée au
culte, construit par ses soins et placé sous la protection
de Sarapis. [LB]
Catherine BIZIEN-JAGLIN, Patrick GALLIOU & H.
�EREBEL, Les Côtes d’Armor, CAG 22, Paris 2002.
Un bronze d’Osiris (fig. 287 p. 278) mentionné
pour Saint-Brieuc, pourrait être de Corseul, lieu où ont
été retrouvés les autres isiaca du département (p. 134),
à savoir un bronze d’Harpocrate au musée de Bretagne
à Rennes (inv. 794.1), une terre cuite du même dieu,
un bronze de femme debout de style égyptien (MAN
80.304) et une Isis allaitant, aujourd’hui perdue. �JLP��
Nicole BLANC, Hélène ERISTOV & Myriam FINC�ER,
“A fundamento restituit ? Réfections dans le temple d’Isis à
Pompéi”, RA, 2000/2, 227-309.
L’Iseum de Pompéi, fouillé en 1765, a fait jusqu’ici
l’objet d’une vulgate qui distingue dans son histoire
deux étapes, fondée avant tout sur l’inscription (RICIS
504/0202), posée au-dessus de l’entrée du temple
28/ G. Cresci Marrone, ““Gens Avil(l)ia e commercio dei metalli
in valle di Cogne”,
”,, MÉFRA, 105, 1993.1, 33-37 ; ead., “Famiglie
“Famiglie
Famiglie isiache
isiache
ad Industria”,
”,, dans Att. Mastrocinque (éd.), Culti pagani nell’Italia
settentrionale, Labirinti, 6, Trente 1994, 41-51.
13
et relatant que le temple d’Isis, effondré lors d’un
tremblement de terre (en 62 p.C.), a été relevé par
Numerius Popidius Celsinus, à ses frais (aedem Isidis
terrae �otu conlapsa� a funda�ento p(ecunia) s(ua) restituit).
On a conclu, d’une lecture prise au pied de la lettre,
que la seconde construction n’avait pratiquement rien
gardé de l’ancien édifice, à part quelques éléments de
tuf. Quant au premier sanctuaire, on l’attribuait à la
phase samnite de l’urbanisme pompéien. Il est vrai que
le revêtement de stuc et les peintures du Quatrième
Style du portique témoignent de travaux menés durant
la dernière période de la ville et que, d’autre part,
subsistent des traces d’une construction antérieure au
niveau du stylobate et des chapiteaux. Il faut néanmoins
reconnaître que, depuis 1765, le temple n’a jamais fait
l’objet d’une étude architecturale approfondie, alors que
le repérage de réfections dans le revêtement de la cella
permet de mettre en doute une reconstruction totale de
la maison d’Isis. Aussi, les auteurs ont-elles entrepris un
relevé systématique qui amène à réviser les anciennes
hypothèses et à mettre en évidence une logique
architecturale jusque là inaperçue. L’analyse démontre
bien l’existence de deux états successifs, mais avec
d’importantes nuances. La première phase est d’époque
augustéenne, et non samnite, tandis que la seconde
phase, par l’examen du décor stuqué et des mosaïques,
ne doit pas s’interpréter comme une modification
du plan d’ensemble, mais comme une restauration “àà
l’identique”.
En fait, le terme restituere s’applique aussi bien à
une restauration qu’à une reconstruction. Il est d’ailleurs
vrai que la nouvelle colonnade, associée à une réfection
des peintures et des stucs, avait suffi à métamorphoser
l’ancien sanctuaire. En outre, la “reconstruction”
“reconstruction”
reconstruction” d’un
d’un
temple n’est pas seulement une opération architecturale,
c’est aussi, et surtout, la restauration d’un culte.
Sous le premier sanctuaire, ont été retrouvés des
vestiges qui semblent appartenir à une zone d’habitats
ou d’artisanat. [MM]
Jan den BOEFT, “Propaganda in the Cult of Isis”, dans P. W.
van der Horst, M. J. J. Menken, J. F. M. Smit & G. Van Oyen
(éds), Persuasion and Dissuasion in Early Christianity, Ancient
Judaism and Hellenism, Contributions to Biblical Exegesis and
Theology, 33, Louvain-Paris-Dudley 2003, 9-23.
De nombreux auteurs parlent, à propos de
l’expansion isiaque, de propagande active voire de
missionnaires29. J. B. s’interroge, textes à l’appui, sur
l’importance et le rôle de cette propagande. Il cite
notamment la partie finale de l’Énéide (698-700), où
Virgile oppose les effrayants dieux de l’Égypte aux
honorables divinités du panthéon romain, ou encore
Philostrate qui, dans sa Vie d’Apollonius de Tyane, s’étonne
29/ Récemment encore B. Rossignoli, “Le aretalogie: i
manifesti propagandistici della religione isiaca”, Patavium, 9, 1997,
65-92 ; P. Pachis, “The Hellenistic Era as an Age of propaganda: the
Case of Isis’ Cult”, dans L. H. Martin & P. Pachis (éds), Theoretical
Frameworks for the Study of Graeco‑Roman Religions, Thessaloniki 2003,
97-125, logiquement non cités par l’auteur.
140
Bibliotheca Isiaca
de la forme absurde et grotesque des dieux de l’Égypte
afin de défendre la suprématie de ses propres divinités.
Alors qu’on a parfois réduit la propagande religieuse
aux activités des missionnaires ou au prosélytisme (A.
D. Nock, M. Goodmann)30, l’auteur suggère que dans le
monde polythéiste nulle propagande organisée n’existait
vraiment.
Il faudrait d’abord déterminer de quelle type de
propagande religieuse il s’agit, car elles ont pu revêtir
des formes bien différentes. Quelles sont celles qui ont
contribué au grand succès d’Isis ? Alors que D. Dietrich
parle d’une “passive
passive Ausbreitung”31, Fr. Dunand évoque
plutôt le rôle du clergé dans le foisonnement des dieux.
Bien qu’il soit difficile de mesurer leur impact dans la
propagande religieuse, J. B. s’arrête sur les arétalogies
d’Isis qui mettent en valeur les nombreux pouvoirs de la
déesse (arétalogie de �yme, poème d’Andros, hymnes de
Cyrène, de Medinet Madi, de Maronée). Le dernier livre
d’Apulée, même si l’on admet qu’il est écrit de manière
parodique, souligne également le caractère majestueux
et bienveillant d’Isis. De tous ces textes il ressort que le
point de départ de la “publicité”
publicité” isiaque est à rechercher
dans les relations personnelles qu’un individu tend à
établir avec la déesse. La popularité d’Isis semble moins
être due à une activité missionnaire qu’à une “geistige
“geistige
geistige
und religiöse Not” (D. Dietrich) des hommes de l’époque
hellénistique attirés par les valeurs sotériologiques des
cultes isiaques. Pour finir, J. B. se questionne sur le rôle
des associations religieuses ; on y recrutait de nouveaux
membres, mais s’agit-il pourtant (comme le suggèrent
A.-J. Festugière et H. Versnel)32 d’une activité prosélyte
intense ? L’auteur conclut que les sources matérielles
ne semblent pas soutenir l’existence d’un travail
missionnaire dans le culte isiaque. Car les cultes et les
mythes dans le polythéisme romain ne possédaient ni
une doctrine unifiée ni une organisation interurbaine
forte, à l’inverse du christianisme, afin de mener à bien
une activité missionnaire organisée ; une propagande
existait bel et bien, mais il ne faut pas l’identifier à du
prosélytisme. [ABM]
Burkhard BÖTTGER, Die kaizerzeitlichen Lampen von
Kerameikos ��erameikos, XVI��, Munich 2002.
Parmi les lampes publiées dans ce volume, un certain
nombre sont en forme de navire (n° 2683-2712 et 4746, p.
52-53, 80, 209-210 et 300, pl. 50-51 et 84) et pourraient être
isiaques. Rappelons qu’une lampe de ce type avait déjà
été publiée par J. Perlzweig33 et qu’un autre exemplaire
30/ A. D. Nock, Conversion: The Old and the New in Religion from
Alexander the Great to Augustine of Hippo, Oxford 1933 ; M. Goodmann,
Mission and Conversion: Proselytizing in the Religious History of the Roman
Empire, Oxford 1994, 6.
31/ D. Dietrich, “Die Ausbreitung der alexandrinischen
Mysteriengötter Isis, Osiris, Serapis und Horus in griechisch-römischer
Zeit”, Das Altertum, 14, 1968.
32/ André-Jean Festugière, “À propos des arétalogies d’Isis”,
HThR, XLII, 1949, 231 ; H. S. Versnel, Ter Unus : Isis, Dionysos, Hermes :
Three Studies in Henotheism, Leyde 1990, 83-95.
33/ J. Perlzweig, The Athenian Agora, VII. Lamps of the Roman
Period, Princeton 1961, pl. 23.j.
est connu à Corinthe34. A la proue et à la poupe, un
buste avec calathos et un autre avec une palme et peutêtre une corne d’abondance ; au centre, deux colonnes
encadrent une scène malheureusement détériorée. Au
revers, figure l’inscription Euploei. Ces lampes, trouvées
au Pompéion, sont datées de la première moitié du IVe
siècle de notre ère. [JLP]
P. C. BOL, G. �AMINS�I & C. MADERNA (éds), Fremdheit
– Eigenheit. Ägypten,
�gypten, Griechenland
Griechenland und
und Rom.
Ro�. Austauch
Austauch und
und
Verständnis, Städel-Jahrbuch N.F. 19, Stuttgart 2004.
Les Actes de ce colloque sont dépouillés dans la
présente chronique.
Margherita BOLLA “Bronzetti romani di divinità in Italia
settentrionale: alcune osservazioni”, dans G. Cuscito & M.
Verzár-Bass (éds.), Bronzi di età romana in Cisalpina, Antichità
Altoadriatiche, LI, Trieste 2002, 73-159.
M. B., après avoir noté (p. 81) le nombre
important de statuettes d’Isis-Fortuna découvertes en
Italie du Nord, en donne la liste p. 145-149 (16 numéros
et quelques dubia). Les représentations de bronze des
autres membres de la famille isiaque n’ont pas été
reprises ici, l’auteur en ayant déjà dressé le catalogue en
1999.35 Aucune effigie ne semble provenir d’un contexte
funéraire. L’absence totale de Sarapis dans ce panthéon
de bronze est également tout à fait remarquable.
quatre de ces représentations d’Isis sont peu connues
et ne figurent pas dans l’Atlas. La première (n° 7 p.
146), provenant de Buzzoletto (province de Mantoue)
est conservée au Musée de Viadana (n° inv. B. 254)36 ;
une autre (n° 8 p. 146) a été trouvée à Roverbella37 ;
une troisième (n° 20 p. 147) fut découverte en 1985 à
Gaiba, loc. Chiunsano (province de Rovigo)38. Une autre
statuette d’Isis-Fortuna (10 p. 149), conservée au Musée
national d’Aquilée, fut découverte à Monselice (province
de Padoue) ou dans ses environs39. [LB]
Ariela BOLLATI, “Iside nella glittica di Seleucia al Tigri”, dans
E. Leospo et D. Taverna (éds), Tropi Isiaci. I, Actes du Colloque
de Turin sur La grande Dea, 17-18 mai 1999, Turin 2000, 33-37.
34/ Cf. J.-L. Podvin, R. Veymiers, “À propos des lampes
corinthiennes à motifs isiaques”, dans ce même volume.
35/ M. Bolla, “Bronzetti figurati romani del territorio
veronese”,
”,, Rassegna di studi del Civico Museo Archeologico e del Civico
Gabinetto Numismatico di Milano, 63-64, 1999, 242-245.
36/ M. Bolla, �ronzi figurati ro�ani nelle Civiche Raccolte
Archeologiche di Milano, Rassegna di studi del Civico Museo
Archeologico e del Civico Gabinetto Numismatico di Milano, suppl.
17, Milan 1997, 24.
37/ Elena M. Menotti, “Elementi per la conoscenza del
mantovano in età romana: il territorio di Roverbella”, dans Atti del
XIII Convegno Archeologico Benacense, Cavriana 10 ottobre 1993, Annali
Benacensi, 11, 1996, 158, fig. 5 ; Ead., “La presenza del culto di Iside
lungo via Postumia: una Iside-Fortuna da Roverbella (Mn)”, QuadMant,
(Quaderni di archeologia del Mantovano - Ostiglia), 5, 2003, 171-190
[non vidimus].
38/ Carta Archeologica del Veneto, III, Modène 1992, 176-177
n° 7.
39/ Ibid., 129-130 n° 215.
Chronique bibliographique
Parmi les 25.000 crétules, datables du milieu
du IIIe siècle a.C. à la seconde moitié du IIe siècle a.C.,
retrouvées à Séleucie du Tigre, la capitale des rois
séleucides, quelques rares documents se réfèrent à Isis40.
Ces représentations se distribuent en trois groupes
principaux : des images qui maintiennent quelques
caractéristiques iconographiques pharaoniques, des
représentations avec des vêtements complètement
hellénisés, et des figures appartenant au panthéon
grec (Tychè et Aphrodite) avec des traits typiques de
l’iconographie traditionnelle de la déesse. Au premier
groupe, A. B. attribue une représentation de deux
divinités, hiératiques, coiffées d’un petit polos et debout
sur un bateau, dans lesquelles elle pense reconnaître Isis
et Osiris dans le contexte du Navigium Isidis, ce qui est
plus que douteux. Le deuxième groupe offre une Isis,
coiffée du basileion, tenant un long sceptre et une torche.
Le dernier groupe rassemble des figurations de divinités
grecques, dont certaines empruntent des attributs à
la déesse égyptienne. On y trouve quelques images
d’Aphrodite courotrophe, d’une Tychè avec torche et
corne d’abondance, couronnée d’un basileion simplifié
ou d’une fleur de lotus, ou encore d’une Tychè avec polos,
cornucopia et gouvernail, qui serait l’antécédent de l’Isis
Fortuna. Ces sceaux séleucides témoigneraient d’une
première étape dans l’hellénisation d’Isis. [MM]
A. BOLLATI, “Divinità egizie”, dans A. Invernizzi (éd.),
Seleucia al Tigri. Le impronte di sigillo dagli Archivi, Centro Scavi
Torino Missione in Iraq II, Mnème 3, 3 vols, Alessandria
2004.
Sur les quelque 25.000 empreintes de sceaux de
haute époque hellénistique (milieu du IIIe - seconde
moitié du IIe siècle a.C.) retrouvées dans les Archives
royales de Séleucie du Tigre, quelques documents
figurent des divinités isiaques. Ils sont réunis dans
le volume II, p. 178-180. Il nous semble difficile de
reconnaître Isis et Osiris participant au Navigium Isidis
dans la scène montrant deux divinités coiffées d’un petit
polos, debout sur un bateau (n° inv. S6-1180 ; p. 178 et fig.
Eg 2 p. 82). En revanche, c’est bien Isis (appelée IsideHera par l’auteur) que l’on retrouve dans la divinité
féminine, coiffée du basileion et tenant un long sceptre
et une torche, de l’empreinte S6-1178 (p. 178 et fig. Eg 3
p. 82). L’empreinte S6-6776 montre le buste de Sarapis
(p. 179 et fig. EgT 1 p. 83). Le type le plus fréquent (une
quinzaine d’exemplaires p. 179-180, avec fig. p. 82-83)
offre les bustes accolés de Sarapis et d’Isis, selon un type
emprunté à l’iconographie royale lagide41. L’empreinte
EgT 5 est associée à un timbre daté de l’an 126 (187/6
a.C.), et la EgT 8 à un timbre de l’an 127 (186/5 a.C.).
[LB]
40/ Cf. infra p. 174 A. Invernizzi, Seleucia al Tigri, p. 178-179,
pour un catalogue de ces documents à types isiaques.
41/ Cf. L. Bricault, “Isis et Sarapis sauveurs de Ptolémée IV à
Raphia”,
”,, CdE, LXXIV, 148, 1999, 334-343, non cité par l’auteur.
141
Martin BOMMAS, “Neue Heimat in der Fremde. Isis
Isis in
in
Makedonien”, AntWelt, 31/6, 2000, 617-624.
Dès le début du IIIe siècle a.C., Isis possède
un temple à Thessalonique42. La présence isiaque s’y
étend sur plus de six siècles, puisque en 297, sur l’arc de
Galère, on fait encore figurer Isis et Sarapis. Des fouilles
menées en 1917-1921 puis en 1939 ont livré un riche
matériel, en partie conservé au Musée archéologique de
la ville, qui n’a hélas jamais fait l’objet d’une publication
scientifique. Pour M. B., le fleuve Axios aurait pu jouer
le rôle du Nil dans les activités rituelles et liturgiques
du sanctuaire. L’auteur rappelle quelques inscriptions
remarquables sorties du sol thessalonicien, comme le
fragment de l’Arétalogie d’Isis (RICIS 113/0545), ou
le récit de l’introduction du culte à Oponte (RICIS
113/0536). Le sanctuaire a en effet pu servir de base
pour la diffusion isiaque dans ces régions de Grèce
septentrionale, notamment le long de la via Egnatia,
que ce soit vers le Nord (Hérakléia, Stobi) ou l’Est
(Amphipolis, Philippes).
Plus au sud, les fouilles entreprises à Dion depuis
la fin des années 1970 ont fait connaître plusieurs
temples isiaques et livré un nombreux matériel43, en
partie toujours inédit. [LB]
M. BOMMAS, “Apostel Paulus und die ägyptischen
Heiligtümer Makedoniens”, dans J. Assmann & M. Bommas
(éds), Ägyptische Mysterien ? Reihe Kulte Kulturen,
Kulturen Munich 2002,
127-141.
L’auteur commence par recenser les nombreux
témoignages des cultes isiaques en Macédoine,
s’attardant surtout aux sites qui ont abrité des sanctuaires
dédiés à des divinités égyptiennes (Thessalonique,
important centre isiaque dès le IIIe siècle a.C., Philippes,
Dion, Amphipolis, Veria). Il souligne que trois de ces
temples (Philippes, Amphipolis et Thessalonique)
se trouvent au bord de l’importante via Egnatia. Les
inscriptions trouvées à Stobi (RICIS 113/0401), Neine
(RICIS 114/1901-2) et Berée (Beroia : RICIS 113/03013) pourraient aussi témoigner de l’existence de temples
isiaques en ces lieux, et ainsi compléter cette liste.
Quant à l’inscription (p. 137-138 = RICIS 113/0701) que
l’auteur préfère situer à Apollonia de Chalcidique plutôt
qu’à Anthémonthe, elle provient bien de ce dernier site,
qui d’ailleurs a livré une seconde inscription émanant
d’une prêtresse, et commémorant une restauration pour
Sarapis, Isis et Harpocrate (RICIS 113/0702).
Une fois son bilan tracé, M. B. en arrive à
vouloir expliquer une partie du séjour de Paul de Tarse
en Macédoine. Mais avant d’en arriver directement
au passage commenté, il faut rappeler que l’apôtre
débarqua dans le port de Neapolis (Actes des Apôtres,
XVI, 11), avant de se mettre en route pour Philippes,
où il séjourna quelques jours (XVI, 12). Puis, vient
42/ Cf. Chr. vom Brocke, infra p. 145-146.
43/ D. Pandermalis, “Ein neues Heiligtum in Dion”, AA,
1982/4, 727-735 ; Id., dans Praktika 8th Congress
gress I, Athènes 1984, 271-277.
142
Bibliotheca Isiaca
le texte (XVII, 1) analysé par l’auteur et qui rapporte
que Paul et Silas passèrent ensuite par Amphipolis et
Apollonia pour arriver à Thessalonique, où les Juifs
avaient une synagogue. M. B. s’élève contre l’idée selon
laquelle Paul séjournait là où se trouvaient de grosses
communautés juives. Il en veut pour preuve l’absence
de traces juives à Philippes, tandis que leur présence à
Thessalonique ne serait pas attestée avant le IVe siècle
p.C. Dès lors, la mission de Paul se serait adressée aux
païens, et tout spécialement aux adeptes des cultes
isiaques, que le missionnaire aurait déjà appris à
découvrir dans sa ville natale de Tarse. Le raisonnement
est hâtif, d’autant plus que les Actes (XVII, 2) précisent
que Paul s’était rendu à la synagogue de Thessalonique
et que, trois sabbats consécutifs, il discuta avec les Juifs
de l’endroit. A Philippes, faute de synagogue, le jour
du sabbat, il rassemble les Juifs à l’extérieur de la ville
(Actes XVI, 13-15). On peut ajouter que, contraints de
fuir Thessalonique, Paul et Silas se rendirent à Berée,
où, à peine arrivés, ils firent visite à la synagogue (Actes,
XVII, 10).
La documentation et la bibliographie de cet
article ne sont parfois pas à jour. Nous prendrons
l’exemple du poème (RICIS 113/0506) de Thessalonique
(p. 133-134) relatant la dédicace44 d’une l£rnax à Osiris.
L’auteur prend cette offrande pour un bateau qui devait
être utilisé pour symboliser rituellement la recherche
d’Osiris, festivité qu’il identifie à la fête du Navigium
Isidis. J. Bingen45 a montré, depuis longtemps, que la
larnax en cause est en fait le cercueil flottant emportant
Osiris. En outre, la fête de l’Inventio Osiridis n’a rien à
voir avec les solennités marquant la réouverture de la
navigation, après l’hiver. �MM��
Philippe BORGEAUD & Youri VOLO�HINE, “La formation
de la légende de Sarapis : une approche transculturelle”, ARG,
2,1, 2000, 37-76.
Cette étude est aussi brillante que fondamentale.
Une rumeur savante et tenace voudrait que le culte de
Sarapis, et le dieu lui-même, bien que nés en Égypte,
soient en réalité une création grecque n’ayant quasiment
rien à voir avec l’antique pensée religieuse égyptienne.
Fabriqué à l’usage d’Alexandrie par des dynastes
macédoniens qui s’inspirent plus ou moins vaguement
de traditions memphites, il se serait ensuite diffusé dans
le monde hellénistique à partir de la fameuse “douane”
d’Alexandrie. Ce scénario, qui compte aujourd’hui
encore bien des adeptes, néglige le fait que Memphis,
durant toute l’époque ptolémaïque, demeure un
centre de diffusion important des cultes égyptiens, en
particulier ceux d’Isis et de Sarapis, probablement à
l’origine, entre autres, de l’hellénisation de la déesse et
de son arétalogie. Il repose par ailleurs sur une lecture
44/ Faussement attribuée à la période romaine. L’inscription
doit dater des environs de l’an 120 a.C.
45/ J. Bingen, “Sur une dédicace osiriaque de Thessalonique
(IG X 2, 108)”, CE, 47, 1972, 289-291. Sur ce poème, on pourra aussi voir
maintenant P. �oemoth, “Byblos, Thessalonique et le mythe hellénisé
d’Osiris”, DE, 61, 2005, 37-47.
insuffisamment critique de la légende d’origine du dieu
alexandrin. Tel que le rapportent Tacite et Plutarque,
ce récit a en effet pour intention première d’expliquer
l’origine grecque de l’iconographie de la statue de culte
de Sarapis dans le grand sanctuaire d’Alexandrie. Mais il
suppose aussi la préexistence d’un dieu nommé Sarapis
et la possibilité de l’“interpréter”.
Dès avant l’époque ptolémaïque, des pratiques
rituelles funéraires, mais aussi magiques, médicales et
mantiques, se développent à l’entrée de la nécropole des
Apis. Une réelle piété populaire, indépendante bien que
contrôlée, se développe ainsi en marge du culte funéraire
solennel et traditionnel que l’on ne cesse de rendre à
l’Apis mort, Osiris-Apis, en grec Osorapis ou Osérapis.
Pour les besoins de la cause macédonienne,
l’Osiris-Apis de Memphis finit par transmettre son
nom, transcrit Sarapis, et une partie au moins de ce que
ce nom désigne, à une figure nouvelle que l’on explique
en l’interprétant tantôt comme un Hadès ou un Zeus
originaire du Pont-Euxin, selon une légende bien plus
récente qu’on ne le croit, due à un auteur d’Aegyptiaca,
qui pourrait être Apion ou Chaeremon, et reprise
presque aussitôt par Plutarque et Tacite pour légitimer
le pouvoir lui aussi nouveau de Vespasien, tantôt comme
un Asclépios ou un Dionysos infernal. Il s’agit bien de
l’élaboration d’un culte nouveau, à l’usage prioritaire
sinon exclusif des Grecs d’Égypte, et notamment de
l’entourage de la dynastie régnante. Devenu dieu tutélaire
d’Alexandrie au même titre qu’Isis, devenue son épouse
et la mère du petit Harpocrate, Sarapis, conçu comme
une entité à la fois oraculaire, funéraire et souveraine,
apparaît ainsi comme la transformation grecque,
totalement anthropomorphisée, d’une ancestrale
figure memphite. Cette resémantisation s’effectue sous
contrôle cette fois-ci d’une idéologie grecque désireuse
de promouvoir la figure d’un souverain divin universel
capable d’exercer, sous une forme hellénisée, un prestige
comparable à celui des antiques divinités égyptiennes,
d’Osiris en particulier.
Nouveau, Sarapis ne l’est donc qu’en apparence,
et partiellement. Son invention illustre la complexité
des rapports qui s’instituent entre le même et l’autre,
dès que les Grecs, hors de chez eux, côtoient une piété
“étrangère”. [LB]
Ph. BORGEAUD & Y. VOLO�HINE, “Plaquette d’argent
épigraphe provenant du dépôt de fondation d’un Sérapeum”,
dans “Sortir au jour”. Art égyptien de la Fondation Martin Bodmer,
Cahiers de la Société d’Égyptologie, 7, Genève 2001, 151-156.
Publication d’une plaquette d’argent de la
collection M. Bodmer provenant du dépôt de fondation
d’un temple de Sarapis. Elle porte un texte grec : “Le
Le
roi Ptolémée (III), fils de Ptolémée (II) et d’Arsinoé
(II), dieux Adelphes (a dédié) à Sarapis ce temple, sur
ordre (du dieu)”. Ce type de plaquette de fondation, en
métaux divers (or, argent, bronze), en faïence, en limon
du Nil ou en verre, est connu par plusieurs exemplaires
similaires, en majorité d’Alexandrie et de Canope.
Chronique bibliographique
Pour Alexandrie, nous savons ainsi grâce à elles que
Ptolémée III fut le commanditaire du grand temenos du
Sarapieion46, Ptolémée IV celui d’un temple pour Isis47
d’un autre pour Harpocrate48, tous deux situés dans
l’enceinte du Sarapieion, et un anonyme (Philopator
lui-même ?) celui d’un autre édifice pour Sarapis et Isis
sauveurs associés à Ptolémée IV et Arsinoé III, situé
sous l’ancienne Bourse. Pour Canope, une plaquette en
or nous apprend que Ptolémée III et Bérénice II ont
fait édifier le temenos de l’Osireion49.
Pour les auteurs, cette nouvelle plaque doit
provenir d’un autre sanctuaire que le Sarapieion
principal d’Alexandrie. Ils suggèrent même (p. 155) une
provenance canopique. C’est fort probable. Le nouveau
document correspondant à la dédicace d’un naos pour
le seul Sarapis, nous serions enclin à voir dans celui-ci
le temple de Sarapis de Canope, peut-être situé dans
l’enceinte de l’Osireion, mais en tous cas distinct de
celui-ci. Tous deux seraient alors des fondations de
Ptolémée III. [LB]
Helga BOTERMANN, “Die Massnahmen gegen die
stadtrömischen Juden im Jahre 19 n. Chr.”,
”, Historia, 52.4, 2003,
410-435.
Étude comparée des différentes sources littéraires
(Flavius Josèphe, Tacite, Suétone et Dion Cassius)
relatives aux mesures prises par Tibère contre les Juifs
et les isiaques, qui n’apporte rien de nouveau à propos
de ces derniers. Pour H. B., l’action menée contre les
Juifs aurait eu pour cause leur refus du service militaire
romain, et leur volonté de privilégier judaïté et respect
du droit juif. [LB]
Grazia BRAVAR, “Bronzi romani dei Civici Musei di Storia
ed Arte di Trieste”, dans G. Cuscito & M. Verzár-Bass, Bronzi
di età romana in Cisalpina, Antichità Altoadriatiche, LI, Trieste
2002, 481-509.
Parmi les petits bronzes romains du Musée de
Trieste présentés dans cet article figurent deux statuettes
d’Isis-Fortuna coiffées du basileion et vêtues du chiton et
de l’himation. Toutes deux, trouvées à Aquilée, sont déjà
connues. La première (n° inv. 2457 ; p. 484 et fig. 2 p. 485),
probablement fabriquée à Industria50, tient le gouvernail
de la droite et la cornucopia de la gauche ; la seconde (n°
46/ A. J. B. Wace, “Recent Ptolemaic Finds in Egypt”, JHS,
LXV, 1945, 106 (lots 1 et 2) et 108 (lot 3) ; Al. Rowe, Suppl. ASAE,
ASAE 2,
1946, 4-10.
47/ Plaque de fondation en or publiée par P. M. Fraser,
Berytus, 13, 1959-1960, 135-136, n° 4.
48/ A. J. B. Wace, JHS, 1945, 108 et fig. 1, p. 107 ; Al. Rowe,
Suppl. ASAE, 2, 1946, 54-55 ; Ét. Drioton, “Plaques bilingues de
Ptolémée IV”, Suppl. ASAE, 2, 1946, 97-112.
49/ OGIS I, 60 ; André Bernand, Delta I, 236, n° 7.
50/ P. Cassola Guida, �ronzetti a figura u�ana dalle collezioni
dei Civici Musei di Storia ed Arte di Trieste, Venise 1978, 85-86, n° 69 ;
catalogue de l’exposition Iside, n° V.119. Sur les bronzes isiaques
d’Industria, cf. Maria Teresa Marabini Moeus, “The Bronzes from
Industria and their Alexandrian Connection”, KJ, 33, 2000, 71-84 �non
vidimus].
143
inv. 2466 ; p. 485 et fig. 3 p. 485) tient la cornucopia de la
droite et le gouvernail de la gauche51. [LB]
Frederick E. BREN�, “Religion under Trajan: Plutarch’s
ressurection of Osiris”, dans Ph. A. Stader, L. Van der Stockt
(éds), Sage and Emperor. Plutarch, Greek Intellectuals, and Roman
Power in the Ti�e of Trajan (�8-117 A.D.), Leuven 2002, 73-92.
Plutarque, qui écrit sous Trajan, est une source
importante pour la connaissance de la religion égyptienne
sous l’Empire romain. F. B. s’attache à montrer, dans
cette étude un peu brouillonne, pourquoi il écrivit un
traité sur Isis et Osiris, et non sur Isis et Sarapis. Après avoir
rappelé les différentes réalisations de Trajan en Égypte,
notamment en faveur d’Isis et Sarapis (temple d’Isis à
Myos Hormos, de Sarapis à Louxor, chapelle et kiosque
de Philae) – constructions dont on ne saisit pas bien le
rapport avec ce qui suit –, F. B. observe que l’intérêt
de Plutarque pour l’Égypte était déjà perceptible dans
certaines de ses Vies parallèles (Agésilas, Alexandre,
César, Antoine). Dans son Isis et Osiris, rédigé vers 10011552, il utilise surtout des sources d’époque hellénistique,
lorsqu’Osiris joue un rôle plus grand qu’à son époque.
Cependant, l’Iseum Campense à Rome cherche à se
rapprocher le plus possible du modèle égyptien ; les
rites de l’Abaton peuvent être retrouvés dans la peinture
pompéienne et les rites de Philae sur deux fresques
d’Herculanum. Pour l’auteur, Plutarque s’est efforcé
de bien montrer la religion égyptienne de son temps,
et l’accent mis sur Osiris traduit la fascination de ses
contemporains et de nombreux Romains qui visitaient
ces sanctuaires en pèlerinage. Par ses écrits, il contribua
à une meilleure compréhension de cette religion, tout
en insufflant l’esprit du platonisme dans le culte. �JLP��
Fr. E. BREN�, “Osirian Reflections. Second
Second Thoughts
Thoughts on
on the
the
Isaeum Campense at Rome”, dans P. Delfosse (éd.), Hommages
à Carl Deroux, IV, Collection Latomus, 277, Bruxelles 2003,
291-301.
Après un premier article53 consacré à l’Iseum
Campense, où il était surtout question de l’importance
de l’eau dans ce sanctuaire, comme dans les temples
égyptiens, et du culte d’Osiris à Rome, F. B. émet quelques
considérations, suite à des publications récentes.
La partie méridionale de l’ensemble isiaque, avec
son exèdre et son bassin, abritait Sarapis ; cette zone
représenterait la Haute Égypte et, évoquant la source
du Nil, véhiculerait de fortes implications osiriennes. Le
temple réservé à Isis est supposé se trouver dans la partie
septentrionale. Cette dichotomie, soulignée par L. Sist,
rappelle celle du temple d’Isis de Philae et de l’Abaton
de Biggèh, mais F. B. souligne que, dans l’Antiquité54,
51/ P. Cassola Guida, Bronzetti, 87, n° 70.
52/ Pour J. Gwyn Griffiths et Ch. Froidefond, éditeurs et
commentateurs du texte de Plutarque, sa rédaction serait plutôt à
dater de la période 118/120 p.C.
53/ “The Isis Campensis of �atja Lembke”, dans N. Blanc &
Al. Buisson (éds), Imago Antiquitatis. Religions et iconographie du monde
ro�ain. Mélanges offerts à Robert Turcan, Paris 1999, 133-143.
54/ Après le déménagement du temple de Philae sur
144
Bibliotheca Isiaca
l’Abaton se trouvait en fait à l’ouest de la demeure
d’Isis. Cela s’expliquerait dans la mesure où l’Occident
est mis en rapport avec le monde infernal. À Pompéi,
le revers de la face ouest du naos de l’Iseum est décoré
d’une niche abritant une statue de Dionysos, flanquée
de deux grandes oreilles ; Dionysos serait ici identifié
à Osiris. Néanmoins, le Purgatorium, édifice contenant
un bassin, une réserve d’eau censée provenir du Nil, est
localisé au Sud.
L’auteur voit une confirmation de l’importance
d’Osiris à Rome dans la fameuse mosaïque nilotique de
Palestrina qui représente une procession transportant
un coffre, qui, selon lui, contiendrait la momie
d’Osiris, mais aussi dans certaines peintures de l’Iseum
pompéien, tout particulièrement dans la fresque dite de
“l’adoration
l’adoration de la momie d’Osiris”, peinte sur le mur sud
de l’Ecclésiastérion, et dans la scène de l’Inventio Osiridis
sur la paroi nord-ouest du Sacrarium.
En conclusion, le plan du temple isiaque du
Champ de Mars se serait inspiré d’un sanctuaire de
Haute Égypte, comme Philae. En bref, cet article
n’apporte rien de bien neuf et son raisonnement n’est
pas très linéaire. [MM]
Laurent BRICAULT (éd.), De Memphis à Rome. Actes du Ier
Colloque international sur les études isiaques, Poitiers–Futuroscope, 810 avril 1999, RGRW, 140, Leyde-Boston-Cologne 2000.
Les Actes de ce colloque sont dépouillés dans la
présente chronique.
L. BRICAULT, “40 ans d’études isiaques. Perspectives”, dans
L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde-Boston-Cologne
2000, 197-210.
L. B., en conclusion du Ier colloque international
isiaque, dresse un bilan détaillé de 40 années de
recherches sur la diffusion des cultes égyptiens dans le
monde méditerranéen et trace les axes des futurs travaux
à entreprendre pour la décennie 2000-2010. �JLP��
L. BRICAULT, “Études isiaques : bilan et perspectives”, dans
E. Leospo et D. Taverna (éds), Tropi Isiaci. I, Actes du Colloque
de Turin sur La grande Dea, 17-18 mai 1999, Turin 2000, 91-96.
Présentation descriptive et analytique de l’état des
questions concernant l’étude de la religion égyptienne
d’Isis (en Égypte) et des cultes isiaques (hors d’Égypte),
suivie d’un rappel du programme international d’étude
présenté à Poitiers lors du Ier colloque international isiaque
(cf. notice précédente). [JLP]
L. BRICAULT, “Un phare, une flotte, Isis, Faustine et
l’annone”, CdE LXXV, 150, 2000, 136-149.
Une nouvelle inscription alexandrine attribue
à Faustine la Jeune les épithètes de Sôsistolos et de
Pharia. C’est un nouvel élément à ajouter au dossier de
l’île d’Agilka, l’Abaton s’est retrouvé au sud du sanctuaire d’Isis
reconstruit.
l’identification de l’impératrice à Isis. L’épithète Pharia,
à l’origine synonyme d’“alexandrine” sous la plume
des poètes augustéens, devient à l’époque antonine le
qualificatif d’Isis (et de Faustine) en tant que protectrice
de la flotte frumentaire d’Alexandrie. La fête du Sacrum
Phariae du 25 avril lui est consacrée, après que Commode
a choisi de sacrifier à la déesse et à son parèdre Sarapis
pour remercier les dieux d’avoir mis fin à la terrible
famine de 189. On retrouve encore Isis Faria, symbole
de vie et de prospérité, au droit des monnaies émises
par l’aristocratie romaine au IVe siècle et distribuées à
l’occasion des Vota Publica. [JLP]
L. BRICAULT, “Les Anubophores”, BSEG, 24, 2001/2002,
29-42.
quatre passages de l’Histoire Auguste relatent que
l’empereur Commode “portait Anubis”.
”. Deux de ces
textes permettent de préciser que l’empereur agissait
ainsi lors de processions, et qu’il transportait en fait un
simulacrum du dieu canidé, en tête des pompes isiaques.
Apulée, dans sa description de la fête du Navigium Isidis,
place en tête du cortège des dieux un personnage jouant
le rôle d’Anubis, avec son encolure de chien. Il doit donc
s’agir d’un ministre à la tête coiffée d’un masque imitant
la tête d’Anubis. Ce spectacle n’étonnait déjà plus à
l’époque de Tibère, à en croire Appien qui nous dépeint
Marcus Volusius échappant à la proscription de 43 a.C.,
en revêtant pareil déguisement. La vraisemblance de
l’anecdote paraît confirmée par une peinture de l’Iseum
de Pompéi mettant en scène un homme coiffé du masque
noir d’Anubis. Un peu plus tard, Juvénal se moque aussi de
cette pratique, également raillée par le Pseudo-Cyprien,
au milieu du IIIe siècle. Quelques documents figurés
hellénistiques tardifs, et surtout d’époque impériale,
nous livrent des images de personnes portant le masque
d’Anubis. Le titre d’Anuboforus porté à Vienne, dans la
vallée du Rhône, par un certain Lepidus Rufus, sur une
inscription de la première moitié du IIIe siècle de notre
ère, doit désigner les personnages qui avaient l’honneur
de jouer le rôle d’Anubis, en portant son masque de
canidé. [MM]
L. BRICAULT, Atlas de la diffusion des cultes isiaques, Mémoires
de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, XXIII, Paris
2001.
Tout chercheur qui s’intéresse à un vestige isiaque
découvert en dehors de l’Égypte est toujours confronté
à la question de savoir si le document en cause est isolé
ou s’inscrit dans une série ; cette prise en compte est
en effet essentielle pour bien mesurer la portée du
témoignage, surtout si ce dernier est mineur, comme
c’est le cas avec une statuette ou le décor d’une lampe. Il
est évident que si l’objet appartient à un site qui a déjà
livré des traces non équivoques de la présence d’une ou
plusieurs divinités égyptiennes, il revêt une signification
bien plus consistante sur le plan cultuel. La concentration
de sources isiaques dans le temps et l’espace est aussi
primordiale pour aider à retracer le cheminement
chronologique et spatial des membres de la famille d’Isis
Chronique bibliographique
jusqu’aux confins du bassin méditerranéen. Une des
difficultés majeures est que la documentation isiaque
est disséminée à travers une énorme bibliographie, et
notamment au sein d’articles de revues les plus diverses,
et parfois même de caractère régional. C’est pourquoi
cet Atlas conçu par L. B., qui balise une énorme masse
de données, est appelé à rendre de grands services.
Il se compose d’une carte générale, de 33 cartes
régionales, d’une carte pour Rome et de 7 cartes
répertoriant les sanctuaires isiaques méditerranéens. En
regard des cartes régionales, figure une courte synthèse
relative à la diffusion isiaque dans la région représentée
et une orientation bibliographique pour approfondir
les recherches. Enfin, tous les documents reportés sur
les cartes sont présentés brièvement dans des listes,
établies site par site, avec une ou deux références
bibliographiques de base. �MM��
L. BRICAULT (éd.), Isis en Occident. Actes du IIe Colloque
international sur les études isiaques, Lyon III, 16-17 �ai 2002,
RGRW, 151, Leyde-Boston 2004.
Les Actes de ce colloque sont dépouillés dans la
présente chronique.
L. BRICAULT, Yann LE BOHEC & Jean-Louis PODVIN,
“Cultes isiaques en Proconsulaire”, dans L. Bricault (éd.), Isis
en Occident, Leyde-Boston 2004, 221-241.
Si le culte d’Isis est présent dans la documentation
phénico-punique, il n’est pas question des cultes isiaques
avant le milieu du Ier siècle a.C. Les premiers documents
émanent de Sabratha, en Tripolitaine. Il faut néanmoins
attendre le début du IIe siècle de notre ère pour voir
la documentation s’accroître considérablement ; trois
sanctuaires au moins d’époque antonine attestés pour
la Tripolitaine et la Proconsulaire (temple de Sarapis à
Leptis Magna fréquenté surtout par des Grecs venus
d’Orient, voire d’Égypte, plutôt que par des Latins ;
temple d’Isis de Bulla Regia et Serapeum de Carthage).
D’autres documents du IIe et du IIIe siècle, dont de
très nombreuses lampes à motifs isiaques, souvent peu
connues, indiquent une diffusion plus dense. Ici encore,
les premières traces d’implantation sont repérées dans
les ports (Leptis Magna, Sabratha, Thaena et Carthage).
A coté du rôle des marchands, il ne faut pas négliger les
migrants ; le double emploi du grec et du latin dans les
dédicaces trahit ce brassage de populations. [MM]
L. BRICAULT, “La diffusion isiaque : une esquisse”, dans P.
C. Bol et alii (éds), Fre�dheit – Eigenheit, Stuttgart 2004, 548556.
Dans cet article, l’auteur commence par examiner
la première diffusion isiaque (qui débute fin IVe siècle
– début du IIIe siècle dans le monde grec) et constate
que le culte d’Isis a précédé hors d’Égypte celui des
membres de son cercle, et que cette “exportation”
“exportation”
exportation”
est le fait d’Égyptiens plutôt que d’Alexandrins. Ces
initiatives semblent personnelles et ponctuelles et ne
relèvent pas d’une politique d’influence lagide, comme
145
le montrent les récits de fondation et les arétalogies.
Les vecteurs de cette première diffusion combinent des
facteurs d’ordre commercial, économique, politique
et social, un ensemble dans lequel l’île de Rhodes a dû
jouer un rôle important. Durant cette première phase, le
clergé revêt des formes inspirées de l’Égypte, et, même
lorsque le culte devient public, après que les autorités
grecques aient observé une certaine réserve, il n’est pas
rare de voir faire appel à des “spécialistes”
“spécialistes”
spécialistes” égyptiens.
égyptiens.
Assez rapidement, les citoyens participent au culte,
dans un premier temps comme membres d’associations
cultuelles, puis comme prêtres, dès lors que les cultes
isiaques bénéficient d’un statut public. Quant aux
femmes, elles semblent alors participer au culte d’Isis,
sans apparemment exercer encore des charges de
prêtresses. À la fin du IIIe siècle, les divinités d’origine
égyptienne ont conquis une place non négligeable dans
l’Orient méditerranéen. En une seconde étape, à partir
de la fin du IIe siècle, les cultes isiaques se répandent
largement en Italie, puis dans l’Occident méditerranéen
de l’Empire romain. Cette seconde diffusion a eu pour
tremplin les negotiatores italiques de Délos, sans exclure
le rôle de la Sicile grecque. Ensuite, au départ de centres
importants, comme Rome, Ostie, Aquilée, les dieux
égyptiens ont essaimé le long des voies romaines, avec les
commerçants et les fonctionnaires. L. B. souligne, avec
raison, que l’idée d’une expansion d’Isis et de Sarapis liée
essentiellement au problème de la romanisation est une
erreur d’optique, dans la mesure où il est clair que ce sont
forcément les centres urbains bien romanisés qui nous
ont laissé le plus de traces. Il n’en demeure pas moins
vrai que des petites trouvailles isolées d’isiaca ne sont
pas à prendre systématiquement comme des exotica ;
bien souvent des découvertes ultérieures confirment
leur valeur religieuse. Enfin, l’idée que l’affaiblissement
des cultes isiaques fait suite à l’époque sévérienne est
peut-être aussi une illusion, tenant à la difficulté de bien
dater les sources épigraphiques et à une sous-utilisation
de la documentation numismatique. Il est sans doute
tout aussi hasardeux de prétendre qu’à la fin du IVe
siècle les divinités isiaques se replient dans les cercles
aristocratiques romains, ce qui n’expliquerait guère la
virulence des actes des pamphlétaires chrétiens. [MM]
Christoph vom BROC�E, Thessaloniki ‑ Stadt des Kassander
und Gemeinde des Paulus: eine frühe christliche Gemeinde in ihrer
heidnischen Umwelt, Wissenschaftliche Untersuchungen zum
Neuen Testament, 125, Tübingen 2001.
Dans cette étude sur Thessalonique au milieu du
siècle p.C., l’auteur consacre plusieurs pages (p. 3741 et 132-138) aux cultes isiaques. Ceux-ci sont attestés
à Thessalonique depuis le début du IIIe siècle a.C.
jusqu’au IIIe siècle p.C. par plus de 70 inscriptions55.
Ier
55/ Le dossier épigraphique du sanctuaire isiaque de la ville,
dénommé abusivement Sarapieion, a été publié de façon éparse
en 1972 par Ch. Edson dans le volume X, II, 1 des IG consacré à
Thessalonique. On trouvera ces documents rassemblés dans le
RICIS 113/0501-0578. Plusieurs monuments isiaques sont republiés
avec d’excellentes illustrations dans Georgios Despinis, Theodosia
146
Bibliotheca Isiaca
Le sanctuaire principal, mis au jour en 1917 dans la
partie occidentale de la ville, fut fouillé rapidement
en 1920-1921 par S. Pélékidis, qui n’en publia jamais
les résultats, puis en 1939 par Ch. Makaronas. L’auteur
suit Ch. Edson56 qui invitait à ne pas accorder, du fait
du grand nombre de découvertes, une trop grande
importance aux divinités isiaques à Thessalonique en
comparaison des autres cultes, peut-être moins favorisés
par le hasard des trouvailles. Ainsi, aucun membre de la
famille isiaque n’apparaît dans le monnayage de la cité.
Le sanctuaire serait donc demeuré privé durant toute
la période antique57. La domination de Marc Antoine
sur la ville voit le sanctuaire s’agrandir et s’enrichir de
nombreux bâtiments. Plusieurs inscriptions attestent le
caractère oraculaire du sanctuaire, au sein duquel étaient
pratiquées des incubations. Isis y était particulièrement
vénérée, sous des aspects divers comme le montre la
grande variété d’épithètes et d’épiclèses qui lui sont
décernées. Une copie de l’Arétalogie a été également
retrouvée. Le sanctuaire se développe davantage encore
dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, comme le
prouve la multiplication des édifices et des associations.
– Remarquons que l’étude approfondie de la présence
isiaque à Thessalonique et en Macédoine reste à faire.
[LB]
Marie-Christine BUDISCHOVS�Y, “Dieux et cultes d’origine
égyptienne dans l’espace adriatique”, dans Chr. Delplace & Fr.
Tassaux (éds), Les cultes polythéistes dans l’Adriatique romaine,
Bordeaux 2000, 239-261.
Cet article tente une synthèse de la documentation
isiaque dans l’espace adriatique. Les divinités isiaques y
sont attestées essentiellement du Ier au IIIe siècle p.C.,
avec des témoignages qui s’échelonnent, le long de la
côte occidentale, de Lecce à Ancône. Particulièrement
denses au Nord, dans la plaine du Pô, le long de la via
Emilia et de la via Postumia ainsi que dans l’arc adriatique,
de Padoue à Aquilée, et même jusqu’en Istrie, ils sont
moins présents le long de la côte dalmate, à l’exception
de Salone58. Les inscriptions, une cinquantaine dont la
moitié sans épithètes, mettent en relief l’importance
d’Isis ; une dizaine d’entre elles vénèrent Isis Augusta,
d’autres Isis regina et Isis domina, principalement dans
l’arc nord italien (tableau 1), enfin Isis victrix/invicta.
En dehors de quelques représentations monumentales
Stéphanidou-Tivériou et Emmanuel Voutiras, KATALOGOS
GLUPTWN TOU ARCAIOLOGIKOU MOUSEIOU QESSALONIKHS
[Catalogue of Sculptures in the Archaeological Museum of Thessaloniki��,
Thessalonique vol. I 1997 et vol. II 2003 �nous n’avons pu consulter le
second volume, ni �. Tzanavari, “Latreçia twn qeçwn kai twn hrçwwn
sth Qessalonçikh”, dans D. Grammenos (éd.), Rwmaikçh Qessalonçikh,
Catalogue d’exposition, Fondation Tellogleion, Université de
Thessalonique, juin 2003-janvier 2004, Thessalonique 2003, 177-262��.
56/ Ch. Edson, “Cults of Thessalonica”, HThR, XLI, 1948,
181-188.
57/ Cf. cependant la fine analyse d’Emm.
Emm. Voutiras, “Sanctuaire
“Sanctuaire
privé - culte public ? Le cas du Sarapieion de Thessalonique”, dans V.
Dasen, M. Piérart (éds), 'Id…v kaˆ dhmos…v. Les cadres “privés” et “publics”
de la religion grecque antique, �ernos Suppl. 15, Liège 2005, 273-288.
58/ Cf. infra, A. Bugarski-Mesdjian, p. 147.
(Sarsina, Nin, Salone), la déesse est surtout présente
grâce à la petite statuaire, qui insiste sur ses aspects
familiers et protecteurs : Isis lactans, Isis-Fortuna.
Sarapis a dans ces régions une personnalité moins
affirmée : il apparaît dans une douzaine d’épigraphes,
accompagné de son épouse dans la moitié des cas,
sans épithète dans un tiers des cas (tableau 5). Son
iconographie est complètement gréco-romaine, figurant
le dieu en maître des Enfers (Sarsina) et de l’abondance
(Vérone). Plusieurs bronzes d’Osiris témoignent de
son succès comme talisman funéraire59. Deux autres
dieux sont aussi connus dans cette zone : Anubis est
mentionné dans deux (voire trois) dédicaces, à Aquilée et
à Bari (?), ce qui est remarquable pour l’Occident romain
(tableau 4) ; quant à Harpocrate, il est surtout connu par
la petite statuaire (tableau 3). Les fidèles sont des deux
sexes et de tous les milieux, avec une prépondérance
des personnes d’origine gréco-orientale, des affranchis
et des commerçants séjournant dans les ports et les
villes (tableau 8). Une carte (p. 254) suggère les axes de
diffusion : ports ouverts au matériel égyptien, cabotage
le long des côtes, parfois échange entre les deux rives
(Pescara-Salone), influence de Rome par les voies de
commerce et de circulation, en particulier la plaine du
Pô. L’importance d’Aquilée pour la diffusion vers les
provinces septentrionales est soulignée en conclusion.
- Pour de nouveaux documents sur ce site, cf M. Buora,
infra p. 147-148. �ABM, LB��
M.-Chr. BUDISCHOVS�Y, “Témoignages de dévotion
isiaque et traces culturelles le long du limes danubien”, dans L.
Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 171-191.
Sur le limes danubien, qui correspond à la partie
septentrionale de la Rhétie, du Norique, de la Pannonie,
des Mésies ainsi qu’à la Dacie méridionale, la présence
d’isiaca et d’objets égyptisants varie fortement d’une
région à l’autre. Si le limes de Rhétie et de Norique
(tableau I) n’a révélé aucune inscription, on retient
quelques bronzes dispersés dans le premier cas, et un
certain développement de la petite statuaire dans le
deuxième cas ; mais la plupart des témoignages sont
situés plus au Sud du fleuve en Rhétie, à l’Ouest et au
Sud du Norique. Passée la Pannonie, on note quelques
épigraphes à proximité du Danube, en Mésie Supérieure
(tableau IV), avec mention d’un t[emplum] dédié à
Sarapis (RICIS 618/0102) ainsi qu’un certain nombre de
monuments figurés de Sarapis et Isis dans les deux Mésies
(tableaux III et IV). En face, sur la rive dace (tableau V),
aucune inscription n’a été exhumée, malgré la présence de
plusieurs représentations (Isis, Sarapis, triade familiale),
car la plupart des témoignages sont loin du Danube,
en Dacie Supérieure60. Mais la plus forte implantation
59/ Cf. G. Capriotti Vittozzi, Oggetti, idee, culti egizi nelle
Marche, dalle tombe picene al tempio di Treia, Tivoli 1999, 131-145 et 216227, qui analyse les fonctions de ces statuettes, parfois confondues
avec des oushebtis ; M. Malaise, infra, p. 188.
60/ Voir désormais M.-Chr. Budischovsky, “Témoignages
“Témoignages
Témoignages de
de
dévotion isiaque en Dacie”,
”,, dans L. Bricault et al. (éds), Nile into Tiber,
Leyde 2007, 267-288.
Chronique bibliographique
d’isiaca et d’objets égyptisants se trouve dans la zone
pannonienne. Carnuntum et Aquincum, capitales des
Pannonies se sont montrées les plus réceptives aux
cultes isiaques, avec un réseau épigraphique dense
d’inscriptions (Wien, Carnuntum, Crumerum, Piliscsév
et Intercisa). La diffusion pannonienne s’est faite au
départ de l’Italie, et plus spécialement d’Aquilée ; elle
a suivi l’axe Sud-Nord de la route de l’ambre et la vallée
de la Save. Sarapis occupe une place prépondérante sous
les Sévères sur le limes danubien proprement dit, tandis
qu’Isis domine sur la route de l’ambre et de la Save aux Ier
et IIe siècles. Il apparaît que les contextes administratif
et militaire ont joué un rôle important, surtout les
cadres supérieurs de l’armée. Le rôle de Carnuntum
est particulièrement mis en valeur61. Sur la rive de la
Mésie inférieure, on repère aussi quelques témoignages
importants, dont des inscriptions62. L’une d’elles,
provenant de Tomis, est relative à un Serapeum (RICIS
618/1001). Certaines particularités de cette région sont
soulignées : présence de momies, d’Osiris en tant que
talismans funéraires, matériel égyptien ou égyptisant.
Plusieurs documents inédits sont signalés par M.-Chr.
B. : une statue d’Harpocrate de Viminacium (p. 173)63,
un buste de Sarapis64 et une statuette d’Harpocrate65
dans la région de Vratsa (p. 174). Avec l’auteur, on exclura
des témoignages isiaques la série des “Sarapis
“Sarapis
Sarapis aux
aux lions”
lions”
et celle des Jupiter-Ammons (p. 182). �LB, MM��
Anemari BUGARSKI-MESDJIAN, “Les ‘cultes orientaux’ en
Dalmatie romaine”, VAHD, 96, 2004, 563-717.
A. B.-M. consacre les p. 619-632 de cet important
article issu de sa thèse aux divinités égyptiennes en
Dalmatie. Sans reprendre toute la documentation
réunie par P. Selem66, elle étudie certaines inscriptions
et monuments importants pour en tirer d’intéressantes
conclusions. Pour l’auteur, les différents témoignages,
rarement trouvés in situ, ne donnent pas l’impression
qu’en Dalmatie existaient d’importantes communautés
isiaques organisées. Le culte semble toujours de
caractère privé. La diffusion des cultes isiaques s’est
opérée à partir de l’Italie, peut-être par l’intermédiaire
d’Aquilée, depuis la seconde moitié du Ier siècle p.C.
Les principaux agents de diffusion étaient sans doute
des colons ou des marchands italiques, ou encore des
marins venus s’installer dans les cités portuaires de
l’Adriatique. De cette époque datent une statue d’Isis en
marbre provenant de Nin (ancienne Aenona) et le cippe
61/ Pour le site d’Ad Statuas, cf �. �uzmová, infra p. 180-181.
62/ Cf. également Simona Farcaş, “Culte
Culte orientale la Histria şi
în teritoriu / Cultes orientaux à Histria et dans son territoire”,
”,, Carpica,
(Carpica - Bacău), 33, 2004, 110-116 �non vidimus].
63/ Conservée au musée de Požarevac (IIe-IIIe siècles).
64/ Trouvé à Bukovets et conservé au musée de Veliko
Ternovo.
65/ Trouvée à Tchmakovtsi et conservée au musée
archéologique de Sofia, inv. n° 6073.
66/ P. Selem, Egipatski Bogovi u Rimskom Iliriku, Godišnjak
,
IX, Centar za Balkanolška Ispitivanja, �njiga 7, Sarajevo 1972, et, plus
récemment, Izidin Trag. Egipatski Kultni Spomenici u Rimskom Iliriku,
Split 1997.
147
de Bigeste orné d’un sistre. Les IIe et IIIe siècles ont vu le
floruit des cultes isiaques en Dalmatie. Les isiaques sont
encore présents au IVe siècle comme l’atteste le décor
d’un sarcophage de Salone. L’origine ethnique et sociale
des adeptes isiaques est assez variée. Certains fidèles
sont d’origine orientale, d’autres sont des Italiens ou des
indigènes. Outre les militaires et les fonctionnaires, les
adeptes isiaques comptent aussi beaucoup d’affranchis.
Formellement et foncièrement, pour A.M.B., le culte
isiaque est un culte romain, expression de la romanité
urbaine dans la province. Les nombreux aegyptiaca
retrouvés en Dalmatie, à la connotation plus magique,
plus exotique, s’attacheraient à des sentiments religieux
très personnels et ne constitueraient pas des preuves
directes de l’existence d’un culte isiaque. �LB��
Francesca BULGARELLI, “Bronzi dagli scavi ottocenteschi
di Vada Sabatia”, dans G. Cuscito & M. Verzár-Bass (éds.),
Bronzi di età romana in Cisalpina, Antichità Altoadriatiche, LI,
Trieste 2002, 327-350.
Des fouilles menées au cours du xVIIIe siècle sur le
site de l’antique Vada Sabatia (actuelle Vado, en Ligurie),
port et emporium de la Tyrrhénienne septentrionale, ont
mis au jour plusieurs petits bronzes dont un Apis (p. 331
et fig. 5 p. 332) découvert en même temps que deux mains
sabaziaques. Ces objets pourraient provenir d’un laraire.
F. B. raproche ce taureau de ceux découverts à Luni et
Industria. – Sur ces documents, voir aussi E. Salomone
Gaggero, “Culti orientali a Vada Sabatia”,, Atti e Memorie
Società Savonese di Storia Patria, n. s. 36, 2000, 7-27 �non
vidimus]. [LB]
Alfredo BUONOPANE, “Società, economia, religione”, dans
E. Bucchi (éd.), Storia del Trentino. II. L’età romana, Bologne
2000, 133-239.
A. B. note (p. 184-185) que les cultes isiaques sont
relativement bien attestés dans le Trentin, par quelques
inscriptions mais surtout par un nombre élevé de petits
bronzes figurant Isis. – Sur ces documents, on verra G.
Paci, “La
La dedica isiaca da Mama d’Avio e la diffusione
dei culti egizi in Trentino ed Alto Adige”,
”,, Annali dei Musei
civici Rovereto, 5, 1989, 11-28. �LB��
Maurizio BUORA & Werner JOBST (éds), Catalogue de
l’exposition Roma sul Danubio. Da Aquileia a Carnuntum lungo la
via dell’ambra, Udine octobre 2002-mars 2003, Udine 2002.
De nombreux isiaca, dont plusieurs documents
inédits ont été présentés lors de cette exposition. On
remarque, hors catalogue (p. 193), une belle photographie
en couleurs de l’autel trouvé en 1930 dans la vigne
Ritter à Aquilée portant la dédicace du hiérogrammate
Harnouphis à une déesse épiphane que l’on s’accorde à
identifier à Isis (SIRIS 613 = RICIS 515/0115).
Dans le catalogue proprement dit, sont présentés
7 monuments intéressant les cultes isiaques. Un petit
pendentif en argent, inédit (n° Vf.1 p. 279), de Carnuntum
(Museum Carnuntinum n° inv. H 57) représente, d’une
manière assez grossière, Isis et Harpocrate debout
14
Bibliotheca Isiaca
de face. Les deux divinités sont toutefois aisément
identifiables, Isis, à gauche, étant coiffée du basileion
et Harpocrate, à droite, portant son index droit à la
bouche67. Une gemme en cornaline rouge (n° Vf.2 p. 279)
représente Isis Pelagia, Sarapis et Tychè debout à dr. sur
le pont d’un navire, un thème que l’on retrouve dans la
numismatique. La pierre, conservée aux Musei Civici
d’Udine, n° inv. 1277/271, est datée de la seconde moitié
du IIe voire du IIIe siècle p.C.68 Une anse de lampe
provenant d’Aquilée (n° Vf.3 p. 279-280, ph. p. 280 ; h.
11,2 cm) est ornée d’un superbe buste d’Isis émergeant
d’une fleur de lotus ; la déesse est coiffée du basileion et
présente le nœud isiaque sur sa poitrine. Le document,
conservé au Museo Archeologico Nazionale d’Aquilée,
sans n° d’inventaire, est daté de la fin du Ier ou du début
du IIe siècle p.C. Le n° Vf.4 (p. 280) est un petit autel en
marbre brisé en deux horizontalement en son milieu et
portant une dédicace à Isis Augusta. La partie supérieure
fut trouvée sur le site du temple d’Isis à Aquilée, près
du Monastero, en 1862, et la partie inférieure au même
endroit à une date inconnue (SIRIS 603 pour la seule
partie supérieure ; RICIS 515/0105 pour l’inscription
complète). La pierre, datée des IIe-IIIe siècles p.C., est
conservée au Musée d’Aquilée, n° inv. 127. Un autre autel,
inédit et anépigraphe, en calcaire (n° Vf.5 p. 280-281 ; h.
62 cm), est orné sur le côté droit d’une patère, et sur
le côté gauche d’un sistre. Il est daté du IIe siècle p.C.
et conservé au Musée d’Aquilée, n° inv. 39869. Une belle
tête en marbre blanc d’Italie (h. 23 cm) représenterait
Cléopâtre-Séléné assimilée à Isis (n° Vf.6 p. 281 et ph.
couleurs p. 185). Datée de la fin du Ier siècle a.C., elle
est conservée au �unsthistorisches Museum de Vienne,
n° inv. I 65270. Enfin, un grand buste de Sarapis (h. 36,5
cm), en marbre blanc, supposé avoir été découvert à
Aquilée, est conservé aux Civici Musei d’Udine, n° inv.
6. Ce monument (n° Vh 11, p. 283), inédit, est daté des
IIe-IIIe siècles p.C. [LB]
67/ Plusieurs documents analogues sont étudiés par L.
Bricault & R. Veymiers, “Figurines en argent du limes danubien à
l’effigie d’Isis et d’Harpocrate”, dans H. Györy (éd.), Aegyptus et
Pannonia III, Budapest 2006, 99-112.
68/ Ann. M. Napolitano, “Gemme
Gemme del
del Museo
Museo di
di Udini
Udini di
di
probabile provenienza aquileiese”,
”,, AN, X-XI, 1950, n° 1277, fig. 19 ; G.
Copulutti, Römische Gemmen aus Aquileia. Gemme romane da Aquileia,
Trieste 1996,, 63, n° 45.
69/ Sur les cultes isiaques à Aquilée, M. Verzár-Brass, “Il
“Il
Il culto
culto
di Iside a Verona e ad Aquileia”,
”,, dans G. Sena Chiesa & E. A. Arslan
(éds), Optima via, Atti del convegno internazionale di studi «Postumia.
Storia e archeologia di una grande strada romana alle radici dell’Europa»,
Cre�ona, 13-15 giugno 1��6, Crémone 1998, 207-219 ; Ann. Giovannini,
“Riflessioni
Riflessioni sui culti di salvezza ad Aquileia: la presenza di Iside”,
”,, 299,
n.78 précisément pour ce document (cf. infra p. 167-168).
70/ J. J. Herrmann, “Demeter-Isis
“Demeter-Isis or
or the
the Egyptian
Egyptian Demeter
Demeter ??
A Graeco-Roman Sculpture from an Egyptian Workshop in Boston”,
JDAI, 114, 1999,, 68, fig. 3e, p. 113 cat. n° 3 ; Ann. Giovannini, o. c. n.
précédente, p. 293-294, fig. 3.
Jean BUSSIERE, Lampes antiques d’Algérie, coll. Monographies,
Instrumentum 16, Montagnac 2000.
J. B. donne la liste de 7732 lampes signalées en
Algérie, dont 813 à décor divin. Les 29 lampes isiaques71
recensées représentent une quantité non négligeable si
on la rapporte à celles d’autres cultes (Jupiter : 35, Junon
Caelestis ou Cybèle : 2; Neptune et ses suivants : 2;
Diane : 51; Mercure : 20, Minerve : 8, Vénus : 9, Mars :
10, Bacchus : 58, divinités mineures 384, etc.). J. B. note,
p. 250, le paradoxe que représente l’absence totale de
lampes représentant Saturne, pourtant le grand dieu
africain.
L’auteur classe ces lampes isiaques en 9 types : le
type I.C.1 (1) (8 ex.) présente le buste de Sarapis coiffé
du calathos, de profil à gauche, avec barbe et chevelure
abondantes, un sceptre visible à droite ; le type I.C.1
(2) (2 ex.) figure le buste de Sarapis coiffé du calathos,
de profil à gauche, tête radiée ; le type I.C.1 (3) (9 ex.)
montre les bustes affrontés d’Isis diadémée, et de Sarapis
coiffé du calathos, radié ; le type I.C.1 (4) (2 ex.) est avec
le buste de Sarapis de profil à droite, tandis que le type
I.C.1 (5) (2 ex.) est avec celui d’Isis, de profil à droite ; 2
ex. appartiennent au type I.C.1 (6), bien étudié par V.
Tran tam Tinh72, du baiser d’Hélios à Sarapis ; une lampe
de Sétif, type I.C.1 (7), présente la triade isiaque debout,
avec Isis au centre entourée d’Harpocrate à gauche et
d’Anubis à droite ; enfin, deux derniers types I.C.1 (8) (2
ex.) et I.C.1 (9) (1 ex.) montrent respectivement Anubis
debout de face vêtu d’une chlamyde plissée sanglée à la
taille, la tête tournée à gauche, tenant une palme de la
main gauche, et un caducée à droite, et une tête d’Anubis
(ou de sloughi ?) de profil à gauche. �LB��
Nenad CAMBI,, Antika, Zagreb
Zagreb 2002.
2002.
Cette monographie aux riches illustrations
représente désormais le principal manuel pour l’époque
’époque
époque
antique en Croatie. Evoquant l’urbanisme,
’urbanisme,
urbanisme, l’architecture,
’architecture,
architecture,
la sculpture, l’artisanat
’artisanat
artisanat et la numismatique des grandes
époques antiques (civilisation grecque, civilisation
romaine, antiquité tardive), elle apporte un grand
nombre d’informations
’informations
informations chronologiques et stylistiques
pour quiconque veut aborder les monuments croates.
Pour notre domaine, on note les illustrations de Jupiter
Ammon provenant de la décoration des fora (p. 90, fig.
113-116) ou encore l’image
’image
image des pygmées sur une petite
boîte en ivoire de Narona (p. 201, fig. 311). Une lampe
inédite de Makarska (p. 197, fig. 304) pourrait également
représenter un pygmée au grand phallus73. [ABM]
71/ Ces lampes et quelques autres sont étudiées par J.P. Laporte ; cf. infra p. 182. Voir aussi J.-L. Podvin, “La triade
Isis-Harpocrate–Anubis sur des lampes africaines”, Nouveautés
lychnologiques. Lychnological News, 2003, 207-210 ; Id., “Lampes isiaques
africaines : production et échanges”, dans L’Africa Romana (Séville
2006), à paraître.
72/ V. Tran tam Tinh, “Le
Le baiser d’Hélios”,
”,, dans Alessandria
e il mondo ellenistico‑romano, Studi in onore di Achille Adriani, III, Rome
1984, 318-328..
73/ Sur les représentations de pygmées et de grues en Croatie,
M. Abramić, “Pigmejci i ždralovi”, Zbornik za umetnostno zgodovino V/
Chronique bibliographique
Pierre CAMBON, Afghanistan, une histoire millénaire. Catalogue
de l’exposition, Paris, Musée national des arts asiatiquesGuimet, du 28 févr.-27 mai 2002, Paris 2002.
Dans le catalogue de cette exposition sont
présentées, d’après des photographies provenant des
archives de la DAFA, déposées au Musée Guimet
en décembre 1982, les belles statuettes en bronze
d’Héraclès-Sarapis et d’Harpocrate provenant du
“Trésor de Begram”, découvertes à l’automne 1936 et
conservées au Musée de Kaboul avant sa destruction (p.
80-81)74. [LB]
Filippo CANALI DE ROSSI, “Q. Minucio Termo e il culto di
Sarapide a Delo”, Labeo, 46, 2000, 72-82.
Pour F. C. R., la date du senatus‑consulte autorisant
le fonctionnement du Sarapieion A de Délos (RICIS
202/0195) ne serait pas à placer entre 166 et 164 a.C.
mais plutôt vers 58-52 a.C. L’auteur identifierait le
préteur Q. Minucius Q. f., à l’initiative du texte, avec un
homonyme gouverneur d’Asie en 51 a.C. et préteur soit
l’année précédente, soit plutôt en 58 a.C. La clause des
lignes 35-36 renverrait quant à elle aux mesures prises
par le Sénat à Rome, soit en 58, soit en 52 a.C. Cette
hypothèse n’est guère recevable. Il est fort peu probable
que le Sarapieion A ait été encore en activité à cette
date. [LB]
F. CANALI DE ROSSI, Iscrizioni dello Estremo Oriente greco,
I�, 65, Bonn 2004.
Republication, sous le n° 280, de l’inscription
hyrcanienne RICIS 405/0101. Le commentaire
concernant l’origine de Sarapis est considérablement
daté. [LB]
Giuseppina CAPRIOTTI VITTOZZI, “Note sulla
comprensione dell’Egitto nel mondo romano”, RSAnt, 30,
2000, 121-139.
Cet article est constitué de cinq points. Le premier
“L
L’Égypte à Rome, égyptomanie ?” est une interrogation
sur ce dernier terme chez différents auteurs : est-ce
une simple mode ou y a-t-il une pénétration culturelle
plus profonde ? Le deuxième, “La
“La
La présence
présence dans
dans le
le
monde romain de spécialistes égyptiens”, étudie la
figure d’un certain nombre de mages (dont le célèbre
Harnouphis) et de prêtres égyptiens susceptibles de lire
les hiéroglyphes dans les documents isiaques. Les points
suivants traitent de “La
La transposition en Italie de la terre
du Nil”, en particulier la transposition de la crue et des
lieux saints de l’Égypte. L’auteur développe l’exemple
de la maison de Loreius Tiburtinus et rapproche de
VI, Ljubljana 1959 (= Mélanges Stelé), 53-67.
74/ Sur les circonstances de la découverte, J. Hackin,
Nouvelles recherches archéologiques à Begram, Paris 1954, 147-148. Sur les
statuettes, �l. Parlasca, “Eine Harpokrates-Statuette aus Afghanistan
im Brooklyn Museum”, dans H. De Meulenaere & L. Limme (éds),
Artibus Aegypti. Studia in honorem Bernardi v. Bothmer, Bruxelles 1983,
101-103.
14
manière intéressante l’Euripe “nilotique”
nilotique” pompéien de
l’Osireion d’Abydos : île émergeant de l’eau, structure
à gradins. Mais, peut-on encore parler d’égyptomanie ?
Ainsi, un élément typiquement romain de construction
de fontaine peut recevoir une charge symbolique
égyptienne, instaurant un rapport significatif entre les
deux civilisations. [MCB]
G. CAPRIOTTI VITTOZZI, “Il fanciullo, il nano, la
scimmia: immagini “grottesche” e religiosità popolare tra
Greci ed Egizi”, Polis, Studi interdisciplinari sul mondo antico.
Università degli Studi Mediterranea di Reggio di Calabria,
Roma, 1, 2003, 141-154.
La thématique commune à ces trois “grotesques”
est étudiée de manière très fine et documentée, avec
une riche bibliographie (p. 152-154). G. C. V. s’interroge
sur le bon emploi du terme “caricature” à partir de
l’étude d’une terre cuite gréco-égyptienne du musée
du Caire, n° SR 32839 (fig. 1), étudiée par C. Boutantin
en 199975 : une guenon habillée en servante porte une
torche renversée à la main droite et soutient de la
gauche une hydrie posée sur la tête qui pourrait être
une caricature de rites nocturnes, sans exclure une
symbolique funéraire. Ces figurines souvent dansantes
ou ithyphalliques ou déguisées ne peuvent-elles pas avoir
parfois une signification autre que la dérision populaire ?
Ne faut-il pas réévaluer ce type d’objet ? De nombreux
exemples sont analysés depuis l’Ancien Empire jusqu’à
leur diffusion en Méditerranée où nos trois figures se
côtoient et échangent leurs rôles et leurs attributs.
L’image du nain Bès connaît ainsi un grand succès en
Méditerranée. Au VIe siècle a.C., les zones sacrées de
Saqqara permettent de fructueux échanges avec le monde
grec. L’auteur s’attache ensuite plus particulièrement
aux représentations de guenon : liens anciens avec
le monde de la toilette et des produits méridionaux,
touchant au mythe de la déesse lointaine, mais aussi
appel aux forces génératrices féminines. L’association
des trois images remonte à l’époque pharaonique avec
en filigrane le thème de la régénération ; leur diffusion,
particulièrement dans les terres cuites, s’est développée
en Méditerranée à la fin de l’époque orientalisante. Les
terres cuites gréco-romaines seraient alors “l’ultime fruit
d’une rencontre féconde” avec les racines profondes de
l’Égypte, où deux lieux jouent un rôle moteur : Saqqara
en Égypte et Samos en Méditerranée. [MCB]
G. CAPRIOTTI VITTOZZI & G. GARBINI, “Un amuleto
egizio-filisteo da Cupra Maritima”, Rend. Accad. Naz. Lincei ser.
9, vol. 11, 2000, 529-541.
Cette amulette en forme de tablette, inscrite
sur les deux faces, a été retrouvée dans une zone de
nécropole. Le côté A (fig. 1) comporte deux types de
signes de lecture difficile : des hiéroglyphes (Imn, Amon ?)
et du linéaire B ? ; sur le côté B (fig. 2), on distingue une
75/ “Une figure caricaturale du Musée du Caire”, CE, 74, 1999,
n° 148, 161-170.
150
Bibliotheca Isiaca
brève inscription hiéroglyphique (s3 Imn, fils d’Amon ?).
Ce mélange d’écriture correspondrait à l’horizon
culturel de la Palestine philistine (xIIe-xe siècles a.C.).
La présence de cet objet sur la côte des Marches est
mise en relation avec le commerce adriatique de l’ambre
et des métaux ; par conséquent, pour l’auteur, la région
porterait les traces d’une influence orientalisante (dea
Cupra, Asculum/Ascalon ?). �MCB��
G. CAPRIOTTI VITTOZZI & Alessandro ROCCATI (éds),
Tra le palme del piceno: Egitto, Terra del Nilo. Catalogo della mostra
a San �enedetto del Tronto, 14 luglio – 30 ottobre 2002, Poggibonsi
2002.
Certaines contributions de ce catalogue
d’exposition concernent notre domaine de recherche.
Celle de Wiktor A. Daszewski, “Il
“Il
Il paesaggio
paesaggio nell’Egitto
nell’Egitto
greco-romano” (p. 22-25) traite des thèmes nilotiques
et prend en exemple la mosaïque de Palestrina en
privilégiant l’interprétation du décor principal du
sanctuaire76, qui serait la première référence réaliste
avec perspective en vol d’oiseau de la vallée du Nil et de
son paysage au moment de l’inondation. Dans “L
L’Egitto
fuori dall’Egitto” (p. 26-28) et “La
La scala e il dio Osiris”
(p. 29), G. C. V. reprend une partie des conclusions de
son article de la RSAnt, 30, 2000 (cf. supra).
Elle reprend également les grandes lignes de sa
publication de 199977 dans le texte (p. 198-208) et le
catalogue (VII, p. 209-223) de l’article “Gli
“Gli
Gli ogetti
ogetti egizi
egizi
nelle Marche dal periodo piceno a quello romano”. Elle
fait ressortir, d’abord, les facteurs géographiques et
commerciaux (route de l’ambre) favorable à une diffusion :
les contacts du Picenum, à l’époque protohistorique,
pourraient donc s’organiser avec Mycènes, mais aussi
avec le monde oriental, conformément à l’analyse de G.
Garbini78. Pour l’Égypte, la figure de Bès est connue dans
la région (VII.1), ainsi que d’autres amulettes égyptiennes
ou égyptisantes (Ptah-Patèque, œil oudjat, Isis lactans,
chat, scarabées : VII.2.3.5 à 7) attestées dans le matériel
funéraire. La route de l’Adriatique doit être revalorisée
par rapport à l’habituelle médiation étrusque. On insiste
sur le rôle de Cunero, port de Numana, et d’Ancône
dont les contacts avec Tarente, Alexandrie, Rhodes
et Délos sont actifs à l’époque hellénistique, mais il
nous semble difficile de prouver que le temple dédié à
Aphrodite Euploia, déesse “orientalisante”
“orientalisante”
orientalisante” et
et restauré
restauré
par un préfet d’Égypte, puisse être lié à Isis Pelagia.
Quant aux amulettes, elles jouent un rôle protecteur
dans la vie et la mort des personnes, en particulier des
femmes ; on notera la présence d’amulettes oudjat sur
l’ile de Hvar79.
À l’époque impériale, l’auteur souligne les
contacts avec Rome, Aquilée et l’Illyrie. La triade
76/ Voir P. G. P. Meyboom, The Nile mosaic of Palestrina,
RGRW 121, Leyde 1995.
77/ Oggetti, idee, culti egizi nelle Marche. Dalle tombe picene al
tempio di Treia, Picus Suppl. VI, Tivoli 1999.
78/ Cf. notice précédente.
79/ Pour d’autres exemples, cf. P. Selem, Izidin Trag, Split
1997, n° 2.21-2.24.
alexandrine est à l’honneur, mais on remarque une
résurgence du culte d’Osiris. Les sites côtiers (Ancône,
Senigallia, Fano) accueillent les divinités isiaques qui
se diffusent le long des voies routières (via Salaria et
Flaminia)80. G. C. V. rend hommage aux travaux de
G. C. Susini sur l’ambiance cultuelle de la zone et les
points de contact possibles : sanctuaires thérapeutiques,
Fortuna de Fano, liens avec Aquilée et l’autre rive. Elle
date le début de la diffusion du début du Ier siècle p.C.
et pense qu’Ancône a eu le premier rôle. Elle remarque
la diversité du matériel. Ainsi, à Treia, on trouve des
statues de prix, mais aussi des objets en terre cuite ou
en bronze qui pourraient provenir de petites officines
locales. Un tableau fait la synthèse des sites à matériel
“isiaque”.
isiaque”. Puis l’auteur consacre un développement au
site de Treia. Elle signale une mosaïque décorée d’un
ibis et d’un chien noir au galop (Anubis ?) découverte en
1985 (photo) dans la zone du SS Crocifisso. Elle attribue
à Isis (?) une dédicace dominae où Lucretia Sabina fait
don d’une conduite d’eau (CIL, IX, 5652) et cite deux
épigraphes en relation avec des fonctionnaires romains
en Égypte : l’une, funéraire, de Faustine, esclave de Q.
Ramnius Martial, préfet d’Égypte (en 117-119 p.C.), l’autre
trouvée à Fabriano sur la base d’une statue et dédiée par
les citoyens de Treia à leur patron, C. Camurius Clemens,
qui fut epistates des sept nomes et du nome arsinoïte en
Égypte, sous Trajan. G. C. V. présente d’autres objets
plus significatifs trouvés aux abords du couvent : une
statue masculine royale (?) acéphale, une statue de reine
ou de prêtresse (?) acéphale tenant le chasse-mouche
(VII. 9 et 10), un buste acéphale en calcite d’Isis avec
nœud et manteau à franges, de provenance inconnue et
conservé à Sassoferrato (VII. 11), ainsi qu’une tête de
Sarapis en marbre de Treia (VII. 13). On y ajoutera un
bronze d’Harpocrate (G. Bejor, Trea, 1977, p. 83 et 125).
L’ensemble de ce matériel l’amène à l’hypothèse un peu
forcée de l’existence d’un temple égyptien à fonction
thérapeutique sous le sanctuaire chrétien où l’on a
retrouvé une série de pièces autour d’une cour avec des
ouvrages hydrauliques (sous Trajan ou les Antonins ?). La
présence isiaque s’expliquerait par l’activité économique
du lieu et ses liens avec Ancône. Une tête de Ptah de
provenance inconnue est conservée au musée d’Ancône
(VII.12) ainsi qu’un bronze d’Isis lactans qui serait un
rejet d’une production locale (VII.14). Plusieurs petits
bronzes sont répertoriés : quatre Isis Fortuna, dont une
de Sassoferrato (VII.15) et deux de provenance inconnue :
VII.16 qui est une simple Fortune et VII.17, ainsi qu’une
statuette trouvée à Canneto di Tronzano et conservée
au musée d’Ascoli (VII.18) ; un Apis de Sassoferrato
(VII, 19) ; un Osiris-Antinoos de provenance inconnue
et conservé au musée d’Ancône (VII. 20) ; un couple
de deux animaux accroupis exhumés à Sassoferrato, où
il semble difficile de reconnaître Anubis (VII, 21) ; une
série d’Osiris-ouchebtis (VII, 22-23) ou d’ouchebtis (VII,
24-26) dont l’authenticité est suspecte pour certains,
bien que reconnue par M. Malaise, “Isis en Occident :
80/ Catalogue Iside, Milan 1997, 375.
Chronique bibliographique
thèmes, questions et perspectives d’un colloque”, dans
L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, p.
485 ; enfin, un vase millefiori (VII, 27). [MCB]
�MCB��
Paolo CAPUTO, “Cuma. Il nuovo tempio di Iside”, dans C.
Gialanella (éd.), Nova antiqua phlegraea: nuovi tesori archeologici
dai Campi Flegrei. Guida alla mostra, Naples 2000, 89-90.
89-90.
Rapide présentation des fouilles de l’édifice et
des objets égyptiens découverts. En 1992, lors de travaux
publics, on a retrouvé sur la côte, près du port, au sud de
l’acropole, une structure romaine et trois monuments
pharaoniques : une rampe mène à un podium soutenu
par une structure voûtée ; devant l’ensemble, une
vasque rectangulaire est entourée d’un portique. P. C.
rend compte des diverses phases chronologiques de
l’“Iseum”, de la fin du IIe siècle a.C. au IVe siècle p.C. où
il aurait été détruit par les chrétiens. La présence de
trois sculptures acéphales égyptiennes lui permet de
conclure, un peu rapidement, que l’édifice est un Iseum.
Une statue naophore ; une statue d’Isis ? ; un sphinx en
granit. D’autres documents retrouvés ailleurs à Cumes
sont évoqués, en particulier la statue monumentale
d’Anubis. Seules les fouilles en cours pourront décider
s’il s’agit d’un culte public ou d’un culte privé, et même,
à notre avis, confirmer définitivement qu’il s’agit d’un
Iseum. Pour les sculptures, cf. E. Nuzzo, dans Egittomania:
Iside e il mistero, Naples 12 octobre 2006-26 février 2007,
Milan 2006, 83-84. �MCB��
P. CAPUTO, “Il tempio di Iside a Cuma: nuovi documenti sul
culto isiaco in Campania”, dans L. quilici
Quilici &
& S.
S. quilici
Quilici Gigli
Gigli
(éds), Santuari e luoghi di culto nell’Italia antica (ATTA 12), Rome
2003, 209-22081.
Les fouilles du temple sont présentées en détail,
avec une bibliographie complète depuis 1991. Il est
distingué quatre phases de l’édifice entre le Ier siècle
a.C. et le IIe siècle p.C. Les trois sculptures acéphales
retrouvées dans la vasque sont étudiées : la statue
naophore (naos d’Osiris) en basalte noir du prêtre
Inaros (MNNapoli, inv. 241.834), datée de la XXXe
dynastie (Iside, p. 448, V. 78) ; la statue à nœud isiaque
au-dessus du sein droit, en même matériau, attribuée à
Isis – à notre avis, une reine en Isis – (Iside, p. 448, V.79),
un sphinx en granite (Iside, p. 450, V.81), ainsi qu’une tête
avec némès d’époque impériale (MNNapoli, inv. 292.843)
et six fragments en marbre blanc qui appartiendraient,
selon une reconstruction hypothétique, à deux statues
d’Harpocrate. On y ajoutera des éléments décoratifs :
fragments de mosaïque, de peinture et d’un serpent en
verre.
Cet ensemble serait devenu, dans les derniers
temps, un sanctuaire privé de l’aristocratie romaine ;
en raison de son atmosphère “égyptienne”, il aurait été
81/ Cf. également, du même auteur, “I resti del tempio
di Iside a Cuma in relazione alle trasformazioni geomorfologiche
del litorale”, dans C. Albore Livadie & F. Ortolani (éds), Variazioni
climatico‑ambientali e impatto sull’uomo nell’area circumediterranea durante
l’olocene, Bari 2003, 87-94 �non vidimus].
151
intentionnellement détruit à la fin du IVe ou au début du
Ve siècle, lors des persécutions chrétiennes. L’existence
d’un autre sanctuaire, auquel appartiendrait la statue
d’Anubis (MNNapoli, inv. 981) trouvée en 1836 (Iside,
p. 449, V. 80), est suggérée. L’auteur défend, à nouveau,
l’existence d’un Iseum mise en doute par M. Gigante82 :
il s’agirait d’un sanctuaire d’Isis Pelagia, protectrice des
commercants, vu le contexte du site en bordure de mer.
[MCB]
Jean-Michel CARRIÉ, “Le temple de Sérapis”, dans V. A.
Maxfield & D. P. S. Peacock (éds), Survey and excavation, Mons
Claudianus, 1�87-1��3, vol. 2 Excavations�� part 1, Fouilles de
l’IFAO, 43, Le Caire 2001, 127-155.
Le temple de Sarapis se trouve au nord du site
du Mons Claudianus, connu pour ses carrières de
granodiorite, au pied duquel passait l’une des routes
menant de Caenopolis à Myos Hormos sur la Mer Rouge.
Décrit dès 1832 par Wilkinson, puis par �raus dans les
années 1960, il a fait l’objet de fouilles à partir de 1992.
Cette étude est essentiellement consacrée à une pièce
(une salle, une chapelle ?) adossée au mur oriental du
temple (salle O). Elle a été construite après le temple et
comporte une exèdre à niches. Cette pièce était décorée
d’enduits peints, dont on a retrouvé la partie inférieure.
Sous la niche de gauche, une entrée de faible hauteur
(1,10 m) mène à une petite salle, accessible seulement
en rampant. Cela fait penser à une crypte oraculaire,
d’autant qu’un oracle est attesté au Mons Claudianus.
Un autre réduit se situait derrière l’abside. Le matériel
archéologique retrouvé in situ est limité : éléments de
statuettes en terre cuite, têtes appartenant à des décors
d’appliques.
Comme on ne connaît rien de tel en Égypte
gréco-romaine, il faut aller en Syrie pour trouver des
comparanda, de taille beaucoup plus grande et datés du
début du IIe siècle : temples A de Niha et de Hössn Sfiri,
grand temple de Hössn Niha83. La différence réside dans
l’emplacement de l’accès à la crypte, situé du côté droit.
J.-M. C. remarque que l’influence syrienne est également
perceptible dans une partie plus ancienne du temple (le
sanctuaire M). Pour lui, plus que l’origine géographique
de certaines troupes cantonnées au Mons Claudianus, ce
sont plutôt les déplacements des architectes, affranchis
orientaux, qui sont à mettre en avant.
Le temple dans son ensemble, dédié à Sarapis et
aux dieux parèdres par un esclave impérial, Epaphroditos,
est traditionnellement daté du 23 avril 118. Pour l’auteur,
cet homme n’a pas construit le temple mais l’a plutôt
terminé, de façon plus modeste que cela avait été prévu
initialement. Un peu plus tard, avant le milieu du siècle,
la salle O fut ajoutée. Le temple a été ensuite abandonné
après les Sévères84. [JLP]
82/ “Un Iseo a Cuma”, MDAI(R), 102, 1995, 317-319.
83/ Cf. Fr. Naerebout, “The Temple at Ras El-Soda. Is it an
Isis Temple? Is it Greek, Roman, Egyptian, or neither? And so what”,
dans L. Bricault et al., Nile into Tiber, 534-536.
84/ À la suite d’un tremblement de terre pour V. A. Maxfield
& D. P. S. Peacock, The Roman Imperial Quarries. Survey and Excavation
152
Bibliotheca Isiaca
Giovanni CASADIO, “The Failing Male God: Emasculation,
Death and other Accidents in the Ancient Mediterranean
World”, Numen, 50.3, 2003, 231-268.
G. C. cherche à établir des points communs entre
l’Asie Mineure, la Syrie et l’Égypte par le biais d’Attis,
Adonis et Osiris. Ce dernier entretient une relation
très étroite avec Isis, déesse mère ; c’est un dieu de la
fertilité et de la végétation, mais aussi de la résurrection.
Ses points communs avec Adonis sont nombreux. Il
est émasculé par son frère Seth après sa mort, mais
seulement dans les textes gréco-romains (Diodore,
Plutarque) : Seth se venge de l’adultère d’Osiris avec
Nephthys, et il veut en même temps empêcher sa
renaissance. Cependant, la castration d’Osiris est moins
dramatique que celle des autres dieux, car Isis a réussi
à rendre actif le membre viril de son compagnon, à la
différence de Cybèle et d’Astarté, et elle réussit même à
en être fécondée. �JLP��
Daniel CAZES & Pascal CAPUS (dir.), Périple méditerranéen.
Antiquités d’Afrique du Nord et du Moyen Orient au musée Saint‑
Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, 2003.
Cette intéressante exposition est l’occasion
de découvrir des pièces peu connues du Musée SaintRaymond. On remarquera plusieurs figurines en terre
cuite d’Égypte, surtout d’Antinoë : Harpocrate en pied
et cavalier, Isis-Aphrodite (n° 172-185 p. 91-95). Parmi
les monnaies, citons un as de bronze de Juba, où un
symbole isiaque trône au-dessus du crocodile (n° 202 p.
109-110), un bronze d’Hadrien (Alexandrie) où Isis tient
la voile devant le phare d’Alexandrie (n° 232 p. 139), un
d’Antonin où Isis et Sarapis sont jumelés à droite (n°
235 p. 140). Un bronze de Trajan porte le buste de Zeus
Ammon (n° 228 p. 138). Quant aux lampes, trois d’entre
elles sont décorées d’Isis et Héliosarapis se regardant (n°
327, 328 et 333 p. 180) ; elles proviennent de Thaenae et
de Theveste. [JLP]
Monica CECI, “L’officina di Annius Serapiodorus ad
Ostia”, RCRF, 38, 2003, 73-76 (Congressus vicesimus tertius Rei
Cretariae Romanae Fautorum Romae habitus MMII. Roma e
Ostia).
L’officine d’Annius Serapiodorus constitue la seule
unité de production de lampes attestée de façon certaine
à Ostie. La marque est ANNISER ou ANNISIR. Une
lampe, trouvée à l’Isola Sacra, présente sur l’anse Isis
et Sarapis. Les autres thèmes couramment utilisés par
l’atelier sont ceux de divinités comme Diane, Apollon,
Mars ou Fortuna, mais aussi le Bon Pasteur portant
l’agneau. D’après le cognomen, ce serait un affranchi dont
la famille avait été séduite par les cultes isiaques au point
de lui attribuer ce nom. [JLP]
at Mons Porphyrites, 1��4-1��8, vol. 1�� Topography and Quarries, Londres
2001, 36-38.
Angelos CHANIOTIS, “Foreign Soldiers – Native Girls?
Constructing and Crossing Boundaries in Hellenistic Cities
with Foreign Garrisons”, dans Ang. Chaniotis, Pierre Ducrey
(éds), Army and Power in the Ancient World, Heidelberger
Althistorische Beiträge und Epigraphische Studien, 37,
Stuttgart 2002, 99-113.
Les soldats en garnison à l’étranger ont
occasionnellement déposé des dédicaces dans les
sanctuaires situés à proximité de leur stationnement.
Il semble cependant qu’en règle générale ils préféraient
vénérer non les divinités indigènes, mais bien plutôt
celles en faveur parmi les militaires, celles de leur terre
d’origine ou celles liées au pouvoir qu’ils servaient85. À
Théra, l’association est étroite entre les cultes isiaques
et le culte dynastique des Ptolémées, très certainement
honorés dans le même temenos, comme l’attestent
plusieurs dédicaces (RICIS 202/1201-05) du IIIe siècle
a.C. Ainsi, un certain Dioklès et les Basilistes, collège
voué au culte des Ptolémées, composé sans doute pour
partie de soldats et d’officiers de la garnison égyptienne
de Théra, ont offert le tronc à offrandes à Sarapis, à Isis
et à Anubis, tandis qu’un autre militaire, originaire de
Perge, restaurait (?) le sanctuaire sous Ptolémée III. Il
serait intéressant de déterminer le degré d’implication
de la population locale dans l’exercice de ces cultes.
[LB]
Marcella CHELOTTI, “La religiosità della Puglia settentrionale
in età romana: culti della costa, culti dell’ entroterra”, dans
Chr. Delplace & Fr. Tassaux (éds), Les cultes polythéistes dans
l’Adriatique romaine, Bordeaux 2000, 143-153.
À propos de la présence isiaque dans le nord des
Pouilles, M. C. mentionne brièvement, outre l’autel
funéraire de l’isiaque Caecilia Pyrallis, provenant de
Lucera (RICIS 505/0701), plusieurs documents de
Canossa (une tête féminine du IIe siècle p.C., qui pourrait
être isiaque, et une sphinge de granit86 ; une lampe
inédite en forme de momie, portant une inscription
magique gréco-copte, retrouvée dans un contexte
d’époque impériale), ainsi qu’une tête bien connue
d’Harpocrate, en marbre blanc, d’Ordona87. [LB]
Raphaëlle CHOSSENOT (dir.), La Marne, CAG 51-1, Paris
2004.
Au
hameau
de
Pontgivart
(commune
d’Auménoncourt) a été trouvée une figurine en terre
cuite orangée d’un personnage assis, acéphale, de style
égyptien (p. 188). Elle est conservée au Musée des
Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye. Le
petit buste en bronze de Jupiter-Sarapis de Cernay-les-
85/ Voir également Ang. Chaniotis, War in the Hellenistic World:
A Social and Cultural History, Oxford 2005, 149-154.
86/ R. Cassano, “La
La documentazione figurativa”,
”,, dans R.
Cassano (éd.), Principi, imperatori, vescovi. Duemila anni di storia a Canosa,
Venise 1992, n° 1, 750-760 et 766 respectivement.
87/ C. Evers, “La scultura”, dans J. Mertens (éd.), Herdonia.
Scoperta di una città, Foggia 1995, 253.
Chronique bibliographique
Reims (p. 279-280) est connu par ailleurs88. A Vitry-enPerthois, une statuette d’Isis allaitant Horus (p. 750) a été
exhumée des ruines de la chapelle Sainte Geneviève89.
À Châlons-en-Champagne, ce sont une statue et un basrelief de la déesse qui auraient été découverts en 1833
dans les fondations de l’église Sainte Marguerite (p. 318).
[JLP]
Michel CHRISTOL, dans M. et R. Sabrié, Narbonne, 25 ans
d’archéologie. Palais des Evêques, Narbonne 2000, 118-119 n° 161 ;
id. dans R. et M. Sabrié, Narbonne. Le Clos de la Lombarde : un
quartier de Narbonne dans l’Antiquité, Narbonne 2002, 72-74.
Publication d’une dédicace à Isis regina, gravée
sur un autel de marbre découvert lors des fouilles des
thermes de Narbonne, dans la salle à abside. L’inscription
est datée de la seconde moitié du IIe siècle p.C., d’après
la paléographie. Cf., dans le présent volume, RICIS
Suppl.I, 605/1201. [LB]
M. CHRISTOL, “En-deçà du monde des notables : la situation
en Gaule Narbonnaise”, dans M. Cébeillac-Gervasoni & L.
Lamoine (dir.), Autocélébration des élites locales dans le monde
romain : contextes, images, textes (IIe s. av. J.‑C. / IIIe s. ap. J.-C.),
Actes du colloque international des 21-23 novembre 2004,
Clermont-Ferrand 2004, 59-76.
Analysant un certain nombre d’actes d’évergétisme
accomplis par des personnages n’appartenant pas au
monde des notables, M. C. étudie (p. 72-73) une dédicace
de Potaissa, en Dacie, adressée à Isis myrionyme par
Caius Iulius Martialis, père du collège, et Lucius Livius
Victorinus, questeur, pour le compte du collège d’Isis
(RICIS 616/0102). Les deux dévots cités dans ce texte
n’auraient pas agi en tant que représentants autorisés du
collège auquel ils appartenaient, mais parce que c’étaient
eux qui avaient pris en charge les éléments matériels
et financiers correspondant à l’intention religieuse de
leurs compagnons, les déchargeant ainsi des frais de
l’offrande. �LB��
Laurent CHRZANOVS�I, Lumières antiques. Les lampes à huile
du musée romain de Nyon, Milan 2000.
Dans une introduction générale sur les lampes à
huile et au cours du catalogue, L. C. évoque les divinités
orientales. A cette occasion, il mentionne une lampe de
Jupiter-Ammon trouvée localement (n° 7 p. 60-62) et
établit des parallèles. Un bloc sculpté de la façade de la
basilique de Nyon est orné de la tête du même dieu (p.
27-28 avec dessin). [JLP]
Simana CIBU & Bernard RÉMY, “Isis et les dieux égyptiens
dans les provinces alpines au Haut-Empire”, dans L. Bricault
(éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 137-170.
88/ G. J. F. �ater-Sibbes, Preliminary Catalogue of Sarapis
Monuments, n° 826.
89/ J.-L. Podvin, “Les Égyptiens au pays du champagne. Sur
deux statuettes d’Isis et d’Osiris au musée Garinet de Châlons-surMarne”, Studien zur altägyptischen Kultur, 19, 1989, 245-253.
153
Dans les provinces alpines, les deux régions les
plus riches en témoignages isiaques sont le Norique,
puis la Rhétie, surtout autour de leur capitale respective.
En Norique, deux sanctuaires ont abrité le culte d’Isis
assimilée à Noreia. Sur 8 dévots assurés, tous ont la
citoyenneté romaine ; deux d’entre eux étaient des
fonctionnaires romains en poste, mais l’armée ne paraît
avoir joué aucun rôle dans la diffusion. Sans doute en
l’absence de grands centres urbains, les Alpes ne semblent
guère une région de prédilection pour les cultes isiaques.
Curieusement, rien n’atteste une pénétration dans les
Alpes occidentales, bien qu’elles constituent une région
de passage et pas moins romanisée qu’ailleurs. �MM��
Mafalda CIPPOLONE, “Gubbio (Perugia): necropoli in loc.
Vittorina campagne di scavo 1980-1982”, NSA 2000-2001, 9a,
ser. 11-12, 5-371.
Deux tombes peuvent retenir l’attention : la
tombe 117, où a été exhumé un sistre, et la tombe 232
qui contenait un œil apotropaïque et une amulette
d’Harpocrate. La tombe n° 117 (p. 5 et 151-155, fig. 144,
147 n° 434, 150) est la sépulture d’une femme aisée, âgée
de 35-45 ans et tenant dans la main gauche un petit
sistre en bronze. On remarquera des encensoirs en
céramique disposés aux quatre coins, un fragment de lin
noir, plusieurs récipients à parfum en verre, des pions,
un sesterce de Trajan en obole, des lampes et diverses
poteries. Le sistre, haut de 9 cm, large de 5,7 cm, de
type arqué et décoré au sommet d’une chatte couchée,
probablement Bastet, même si cela n’est pas évident90,
est longuement décrit et analysé. L’auteur propose une
datation entre 112 et 150 p.C. Dans ses conclusions (p.
365-368), elle souligne le caractère oriental du rituel de
l’encensement lors de la mise en terre de cette isiaque.
On pourrait, aussi, s’interroger sur le tissu en lin noir
et procéder à une analyse anthropologique du squelette.
Quant à la tombe n° 232 (p. 302-305, fig. 300 n° 796 et
799, photo fig. 302), elle est plus populaire et datée du
IIe siècle p.C. ; c’est une fosse à inhumation protégée par
des tuiles, avec un cercueil en bois contenant le squelette
d’un enfant dont la tête est entourée de neuf clous en
fer ; dans un coffre garni de céramiques, on distingue,
outre un balsamaire en verre, une amulette en forme
d’œil et un collier en pâte de verre avec un pendentif
à figure d’Harpocrate en faïence verte. Un bronze du
petit dieu, de facture égyptienne, mais de provenance
inconnue, est par ailleurs conservé au musée de Gubbio.
Le lien bien connu, à l’époque romaine, entre de jeunes
enfants et Harpocrate est, ici, nettement affirmé. Pour
ces tombes, on consultera, plus commodément, le
catalogue Iside, p. 371 et 494-498. [MCB]
�MCB��
Olga CIRILLO, “Un’insolita preghiera (Ov. Am. II 13)”, BSLat,
31, 2001, 420-431.
Enceinte des œuvres d’Ovide, Corinne a tenté
de se faire avorter et est tombée gravement malade.
90/ Cf. Catalogue Iside, n° V. 178, p. 497.
154
Bibliotheca Isiaca
Son amant, après l’avoir blâmée, adresse une ardente
prière à Isis pour son rétablissement. O. C. trouve cette
invocation inhabituelle dans le cadre d’un avortement,
alors qu’Isis est la déesse de la maternité et protectrice
des enfants (cf. Ovide, Metam. 9, 773-781). Pareille
invocation lui paraît aussi curieuse dans la bouche d’un
homme, et en contradiction avec l’idéologie d’Auguste.
La prière se termine par deux vers (17-18) qui posent
des problèmes d’interprétation. Il y est fait allusion à
Corinne qui a souvent accompli des sacrifices pour
Isis, les jours fixés. Puis vient le vers litigieux (qua tangit
laurus Gallica turma tuas), généralement compris comme
“là où la troupe des Galles teint de sang tes lauriers”.
On a pensé que la Gallica turma désignait les prêtres de
Cybèle, mais Isis et Cybèle n’ont jamais bénéficié d’un
syncrétisme tel que le personnel sacerdotal d’Isis soit
confondu avec les Galles. En outre, le terme Gallica n’est
attesté par aucun auteur en rapport avec les prêtres de
Cybèle. Il conviendrait donc de corriger Gallica, sans
doute en candida, mettant l’accent sur la pureté requise
dans les rites isiaques. La présence des lauriers définis
comme laurus tuas, et donc comme un attribut d’Isis, est
tout aussi troublante. On a ainsi proposé de corriger tuas
en suas. Enfin, si le terme tingit peut signifier “teindre
de sang”, cet acte est inconnu du rituel isiaque. Il vaut
donc mieux comprendre qu’il s’agit de l’immersion des
lauriers dans l’eau lustrale pour accomplir des rites de
purification. �MM��
Manfred CLAUSS, “Das Bild Ägyptens bei den Historikern
der �aiserzeit”, dans P. C. Bol et alii (éds), Fre�dheit – Eigenheit,
Stuttgart 2004, 268-274.
Selon l’auteur, les Romains de l’époque impériale
ne se sont pas intéressés au pays d’Égypte, si ce n’est
qu’en tant que grenier à blé. En dehors de l’éloignement
géographique, cette ignorance est due au statut
particulier qu’Auguste imposa à cette province, dont la
détention était une des clefs du pouvoir. Ainsi, il interdit
aux sénateurs et aux chevaliers du premier ordre de se
rendre dans ce pays, sans son autorisation expresse ; il
faut attendre Dioclétien pour que l’Égypte devienne
une province comme les autres. Même Germanicus,
le fils adoptif de Tibère, est blâmé par ce dernier pour
avoir visité le pays motu proprio91. De la sorte, les classes
aristocratiques montrèrent peu d’intérêt pour la vallée
du Nil. Les légionnaires vétérans de retour dans leurs
foyers ne pouvaient guère renseigner les Italiens sur
l’Égypte, puisque les militaires affectés aux légions
égyptiennes étaient recrutés dans l’Orient grec.
Par ailleurs, la bataille d’Actium faussa
complètement les vues sur l’Égypte. En effet, la
propagande transforma la guerre civile entre Octave
et Marc-Antoine en une guerre extérieure menée par
Cléopâtre, secondée par les monstrueux dieux égyptiens
(cf. Virgile en tête, mais aussi Horace, Properce, Juvénal,
91/ Cf. Tacite, Ann., II, 59, 3. Sur ce voyage, D. G. Weingärtner,
Die Ägyptenreise des Germanicus, Bonn 1969 ; M. Malaise, Conditions,
393-395.
Lucain). Quant à Marc-Antoine, il est dépeint comme
un homme tombé dans les rets d’une femme. Dion
Cassius (L, 27, 2) va jusqu’à en faire un joueur de cymbale
de Canope.
Pour juger de l’accueil réservé aux Égyptiens
connus dans l’entourage impérial, M. C. fait appel au
cas de Crispinus, dignitaire prisé de Domitien, raillé par
Juvénal (Sat. 1, 26-30 et 4, 23-24).
quant aux voyages en terre égyptiennes des
empereurs Vespasien, Hadrien, Marc-Aurèle, SeptimeSévère et Caracalla, ils sont jugés comme ayant eu peu
d’impact après le retour en terre italienne.
L’intérêt pour l’Égypte se manifesta davantage au
IVe siècle, et plus dans la partie orientale de l’Empire
qu’à Rome. En témoigne l’excursus réservé à ce pays
par Ammien Marcellin, mais on y mesure combien
le long désintérêt antérieur a conduit à de lourdes
méconnaissances. Ainsi, cet auteur (XXII, 16, 9) voit en
Cléopâtre la constructrice du Phare.
D’autres approches de l’Égypte ne furent pas
plus positives. L’égyptosophie (terme de J. Assmann)
ne se développa qu’à la fin de l’Antiquité. Quant à
l’égyptophilie d’empereurs comme Caligula et Néron, elle
est entachée par l’image négative de ces empereurs. Ce
qui est incontestable, c’est l’attrait pour l’égyptomanie,
considérée comme un simple goût superficiel. Enfin,
M. C. doute que l’attirance exercée par Isis ait quelque
chose à voir avec un intérêt pour sa patrie.
Si la connaissance de l’Égypte profonde échappa
largement aux Romains, il nous semble que le tableau ici
dressé est poussé fort au noir, et parfois trompeur parce
que l’auteur a décidé de s’en tenir aux versions officielles
ou satiriques des écrivains impériaux. �MM��
Gisèle CLERC, “Personnalité et iconographie d’Isis en Gaule
d’après les témoignages de la déesse retrouvés en France”,
dans S. Aufrère (éd.), La vallée du Nil et la Méditerranée. Voies de
co��unication et vecteurs culturels. Actes du Colloque des 5 et 6 juin
1��8, Université Paul Valéry, Montpellier, Orientalia Monspeliensia,
XII, Montpellier 2001, 97-110.
La répartition des témoignages d’Isis en France est
plus importante dans le sud du pays, et de façon générale
le long des axes fluviaux et routiers, particulièrement
dans les grands centres commerciaux. Les stations
thermales et les eaux curatives ont pu aussi constituer
des pôles d’attraction. Bien qu’aucun temple isiaque n’ait
été exhumé en France, les témoignages épigraphiques
permettent d’en postuler l’existence au moins à Arles,
Nîmes et Grenoble. Les inscriptions révèlent aussi une
prédominance d’Isis sur son parèdre Sarapis. La déesse
porte des épiclèses, attestées ailleurs, comme Regina,
Augusta, Myrionyma ou Victrix. En revanche, la dédicace
adressée à Isis Mater est unique dans le monde romain.
Cette appellation pourrait indiquer un lien possible
avec le culte des Matres gauloises, d’autant plus que l’on
a découvert nombre de statuettes d’Isis lactans sur le sol
français92.
92/ Cf. J. Leclant, “Iconographie des petites bronzes allaitant
Chronique bibliographique
Dans le domaine iconographique, mises à part
deux statues, Isis est avant tout présente à travers de
petits objets (bustes, statuettes, lampes, médaillons
d’applique, etc.). Sur certains documents, elle est
accompagnée d’un ou plusieurs membres de la gens
isiaque (Sarapis, Harpocrate et Anubis). Le type d’Isis
courotrophe est bien représenté par une série de
statuettes en bronze qui respectent le style égyptien
traditionnel, la mère d’Harpocrate étant coiffée de la
simple couronne hathorique. Elle ne porte le basileion
que sur la poignée de deux lampes en terre cuite qui
semblent des importations égyptiennes. L’aspect d’Isis
Fortuna (avec basileion - parfois associé au calathos - chiton,
himation, corne d’abondance et gouvernail) séduisit aussi
particulièrement la Gaule ; elle est parfois dotée des
ailes de la Victoire.
Isis occupe également une place d’importance
sur les médaillons, dits “rhodaniens”,
”, appliqués, avant
cuisson, sur des vases qui ont probablement appartenu
au matériel cultuel. [MM]
Gail CORRINGTON STREETE, “An Isis Aretalogy from
�yme in Asia Minor. First Century B.C.”, dans R. Valantasis
(éd.), Religions in Late Antiquity in Practice, Princeton 2000, 369383.
Traduction anglaise de l’arétalogie de Kymè
d’Éolide, précédée d’une introduction superficielle
encombrée d’erreurs (culte d’Isis au Pirée au Ve siècle
a.C. �p. 369��, Apulée est un initié de haut rang, un
pastophore �p. 370��, etc.) et s’appuyant sur quelques
titres anglo-saxons. [LB]
Alessandro CRISTOFORI, “Egiziani nelle province romane
dell’Africa”, dans L’Africa Ro�ana 13, Djerba 1��8, Rome 2000,
1187-1209.
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un vaste
projet de recherche de l’université de Bologne visant
à établir la prosopographie des Égyptiens et des
Alexandrins dans l’Empire romain. En Afrique, de la
Proconsulaire aux Maurétanies, les attestations, rares au
début de l’Empire, sont davantage concentrées aux IIe
et IIIe siècles pour devenir moins nombreuses aux IVe
et Ve siècles.
A. C. recense 108 noms (91 hommes, 16 femmes,
un non précisé) dans un appendice prosopographique
(p. 1196-1209). En réalité, seuls dix-huit sont
indubitablement Égyptiens ou Alexandrins. Les autres
ne le sont que peut-être, en fonction notamment de
critères onomastiques. [JLP]
�JLP��
Francesco D’ANDRIA, “Hierapolis of Phrygia: its Evolution in
Hellenistic and Roman Times”, dans D. Parrish (éd.), Urbanism
in Western Asia Minor, JRA, 2001, suppl. n. 45, Portsmouth
2001, 94-115.
Horus exhumés en France”, dans Actes des 4èmes journées consacrées à
l’étude des bronzes ro�ains, Lyon 17-20 �ai 1�76, Annales de l’Université
de Lyon III (1976), Lyon 1977, 89-101.
155
La ville, située sur un plateau calcaire dominant
la vallée du Lycos, s’étale selon un plan régulier. Elle
connaît un grand développement sous Hadrien. L’agora
de la ville est alors enrichie. Au sud-ouest de cette agora,
une base a été retrouvée qui porte une dédicace (cf.
RICIS Suppl. I, 307/0801) à Sarapis, maître de la terre
et de la mer (p. 108). A proximité fut relevée une statue
d’Attis tristis. [JLP]
Matilde DE ANGELIS D’OSSAT (éd.), Scultura antica in
Palazzo Altemps, Milan 2002.
La publication de ce magnifique volume
accompagne
ccompagne la réouverture du Palazzo Altemps, avec une
nouvelle présentation des salles, désormais consacrées
à la sculpture antique. Parmi celles-ci, six salles sont
consacrées aux isiaca et aegyptiaca de l’Urbs : la Sala dei
culti pubblici e privati accueille plusieurs aegyptiaca et
isiaca découverts à Rome et dans ses environs, dont
la fameuse dalle d’Ariccia (p. 266-267) ; la Sala dell’Iseo
Serapeo del Campo Marzio réunit quelques pièces majeures
ayant orné le grand sanctuaire romain. La Sala di Iside
romana présente plusieurs belles statues d’Isis grandeur
nature. La Sala di Serapide e degli imperatori romani
souligne les liens ayant uni le pouvoir politique et le
parèdre d’Isis. La Sala del clero isiaco s’orne des portraits
de prêtres isiaques et d’un petit myste. Enfin, la Sala del
santuario del Gianicolo présente les plus belles pièces du
sanctuaire syrien du Janicule, dont la statue acéphale de
Sarapis trônant. Les textes accompagnant les superbes
illustrations sont de Loredana Sist Russo. – Pour les
quelques documents inédits présentés dans ce volume,
cf. infra F. Manera & Cl. Mazza, Le Collezione egizie del
Museo nazionale Romano93. [LB]
Iphigénia DÉKOULAKOU, ““NEA STOIXEIA APO THN
ANASKAFH TOU IEROU TWN AIGUPTIWN QEWN STON
MARAQWNA” [New Evidence from the Excavation of the
Sanctuary of the Egyptian Gods at Marathon��, AAA, 32-34,
1999-2001, 113-126.
Dans la partie sud de la plaine de Marathon, ce
qui semble être un sanctuaire des divinités égyptiennes,
découvert en 1968, a commencé d’être fouillé en 200194.
Le sanctuaire revêt la forme d’un quadrilatère présentant
des propylées sur chacun de ses côtés (plan en fig. 6 p.
117). Elles imitent la forme des pylônes qui marquent
l’entrée des temples égyptiens. Des voies pavées relient
chaque propylée à une structure rectangulaire située au
centre de l’enclos. quatre bases de statues en marbre
étaient placées de part et d’autre de chaque entrée,
deux à l’intérieur de l’espace sacré et deux à l’extérieur.
Elles supportaient des statues plus grandes que nature
(> 2 m), dont plusieurs ont été retrouvées : des statues
93/ Les références bibliographiques données pour ces diverses
statues dans le catalogue sont comparatives et ne concernent pas les
monuments eux-mêmes.
94/ Cf. Hans-Rupprecht Goette & Thomas M. Weber,
Marathon. Siedlungska��er und Schlachtfeld – So��erfrische und
Olympische Wettkampfstätte, Mayence 2004 �non vidimus].
156
Bibliotheca Isiaca
masculines qui pourraient représenter Antinoüs-Osiris
et quatre statues d’Isis95. Dans un cas la déesse tient des
épis de blé dans la main droite, dans un autre des roses
dans chaque main, et dans les deux derniers des éléments
indéterminés. Dans l’une des pièces du sanctuaire ont été
retrouvées plus de 70 lampes de grande taille portant des
représentations d’Isis et de Sarapis en bustes affrontés.
Ces lampes datent du IIe siècle p.C. [LB]
I. DÉKOULAKOU, “LÚcnoj me par£stash S£rapi kai
‘Isidaj apÒ to ierÒ twn Aigupt…wn qeèn ston Maraqèna”,
dans MOUSEIO MPENAKH, Athènes 2003, 213-221.
Plus de 70 lampes à type isiaque ont été
découvertes dans l’une des pièces de ce qui pourrait
être un sanctuaire des dieux égyptiens situé au sud de
la plaine de Marathon, dont la fouille a débuté en 2001.
Elles portent pour la plupart le motif d’Isis et de Sarapis
en bustes affrontés (fig. 1-2 p. 214). À l’inverse des lampes
d’Afrique du Nord étudiées par V. Tran tam Tinh, c’est
le buste d’Isis tourné vers la gauche qui est figuré à
droite, tandis que le buste de Sarapis, vu également de
profil, est à gauche et tourné vers la droite96. Entre les
deux apparaît une étoile à l’intérieur d’un croissant de
lune, évocation des caractères solaire et lunaire des deux
divinités97. [LB]
Eric DELLONG et alii, Narbonne et le Narbonnais, CAG 11/1,
Paris 2002.
À Narbonne, un sarcophage est dit être décoré
des têtes d’Isis-Sélénè et d’Hélios-Sarapis. Une
photographie (fig. 326 p. 302) permet de voir l’ “Isis”,
en fait une tête voilée, un croissant lunaire sur le front.
Une “lampe représentant Isis” est signalée (p. 310) sans
plus de renseignement. En revanche, il est précisé (p.
349) que le petit buste d’Isis en terre cuite exhumé le 21
avril 1939 dans une tombe à incinération et étudié par A.
Robert98 provient de Nîmes et non de Narbonne.
À noter une figure en terre cuite de JupiterAmmon (p. 417) et, à Armissan, une tête de bélier en
bronze et quatre en marbre blanc qui ont fait croire à
l’existence d’un temple à ce dieu (p. 522). [JLP]
�JLP��
Jean-Paul DELOR, L’�onne, CAG 89/1 et 89/2, Paris 2002.
Deux objets isiaques figurent dans la CAG de
l’Yonne. Il s’agit d’une lampe publiée en 1970 par Tran
tam Tinh, figurant Isis et Sarapis-Hélios en buste se
regardant, au Mont Avrelot (p. 221, avec fig.), et d’une
95/ S. Albersmeier, “Ägyptisierende Statuen aus Marathon”,
dans M. Minas & J. Zeidler (éds), Aspekte Spätägyptischer Kultur. Festschrift
für Erich Winter, Aegyptiaca Treverensia, 7, Mayence 1994, 9-22.
96/ V. Tran tam Tinh, “Isis et Sérapis se regardant”, RA, 1970/
I, 55-80.
97/ Comparer une intaille publiée par S. Reinach, Pierres
gravées des collections Marlborough et d’Orléans, Paris 1895, pl. 27.544.
98/ A. Robert, “À propos de la nécropole du boulevard de
1848 à Narbonne”, RAN, 10, 1977, 263-265 et fig. 1, corrigé dans
RAN, 11, 1978, 257. H. 6,1 cm, Musée de Narbonne, n° inv. NARBDQ I, 1.
statuette en bronze d’Harpocrate, trouvée à Sens au
faubourg Saint-Didier (p. 679 avec fig.). �JLP��
Fabrice DELRIEUX, “Les témoignages isiaques sur
les monnaies grecques de Carie et d’Ionie aux époques
hellénistique et romaine”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident,
Leyde-Boston 2004, 331-355.
On compte, en Carie et en Ionie, 27 cités
qui ont frappé des monnaies porteuses de divinités
égyptiennes ou de symboles isiaques. Les ateliers sont
majoritairement implantés le long du littoral ioniocarien et des vallées fluviales. La grande majorité est
d’époque impériale, et ce n’est qu’au IIIe siècle p.C.
que les types isiaques apparaissent dans l’intérieur.
Isis et Sarapis sont les divinités de très loin les plus
représentées. Leurs types sont très variés d’une région à
l’autre, voire dans un même atelier. Ceci est surtout vrai
pour les cités côtières ; plus on s’enfonce dans les terres,
plus les types tendent à s’uniformiser. Apis et Harpocrate
figurent sur quelques exemplaires. Le basileion est le type
le plus fréquent à l’époque hellénistique ; à l’époque
impériale, ce sont les représentations anthropomorphes
qui dominent largement. Il est intéressant de constater
qu’en Ionie et en Carie la présence de monnaies à
types isiaques va souvent de pair avec inscriptions et
documents archéologiques de même nature. Ainsi,
grâce au témoignage d’une monnaie et de vestiges
archéologiques, F. D. pense que Sarapis et Isis, au IIIe
siècle, ont pu occuper, aux côtés d’Artémis, l’un des
principaux sanctuaires d’Iasos en Carie (p. 347-350).
[MM]
Giuliano DE MARINIS, Sergio Rinaldo TUFI & Gabriele
BALDELLI, Bronzi e marmi della Flaminia, Museo dei Bronzi
Dorati e della città di Pergola, Pesaro 15 juin – 3 nov. 2002.
Une notice, rédigée par M.-T. Pellicioni, présente
(n° 18 p. 117-118) une tête féminine en marbre de Sarsina
datée des Antonins et trouvée avec le groupe des
sculptures de divinités “orientales”
orientales” (Museo
Museo archeologico
sarsinate, n° inv. S707).
). L’auteur pense qu’il s’agit de
la tête d’une statue d’Isis, identifiée par le manteau à
franges et les boucles ; mais ce visage ne comporte pas
d’éléments proprement isiaques : la partie supérieure
est lisse (M.-T. P. fait l’hypothèse d’un voile) ; une boucle
est visible sur le côté droit, mais nous ne voyons pas
bien comment la raccorder à la chevelure du corps de la
statue. L’état de destruction de ces statues rend difficile
toute reconstitution. [MCB]
Ernesto DE MIRO, “L’Iseo di Agrigento”, dans N. Bonacasa &
Ann. M. Donadoni Roveri (éds), Faraoni come dei, Tolemei come
faraoni, Atti del V Congresso Internazionale Italo‑Egiziano, Torino,
8-12 dice�bre 2001, Turin-Palerme 2003, 521-526.
Un édifice récemment découvert à Agrigente,
sur la terrasse au nord du bouleuterion‑odeon, élevé suite
à une réorganisation datant de l’époque impériale, est
identifié par l’auteur comme un Iseum. Un haut mur de
péribole entoure l’aire sacrée sur les 4 côtés. Le long des
Chronique bibliographique
côtés nord, est et ouest court un portique dorique de 63
colonnes. À l’intérieur est un temple sur podium avec
un pronaos prostyle auquel on accède par deux rampes
latérales situées à l’est et à l’ouest, d’époque antonine.
Il est difficile d’accorder un quelconque caractère
isiaque aux documents supposés identifier le temple et
présentés p. 523-526. Ce serait, comme le note l’auteur,
le seul sanctuaire isiaque sicilien d’époque impériale.
P. 521 sont mentionnées plusieurs lampes à l’effigie d’Isis
et de Sarapis, découvertes dans le quartier de S. Nicola.
– Cf. également P. Moreno, “Iside-Afrodite, regina di
Agrigento”, Kalos, 14, 2002, 32-35 �non vidimus].. [MM]
Günther DEMBS�I, ““Ägyptische” Gemmen aus Carnuntum”,
dans M. R. M. Hasitzka (éd.), Das Alte Ägypten und seine
Nachbarn. Festschrift zu� 65. Geburtstag von �el�ut Satzinger,
�rems 2003, 3-14.
Publication de 20 gemmes inédites provenant
vraisemblablement de Carnuntum ou de sa région, et
présentant selon l’auteur des types “égyptiens”. Elles
sont conservées au Museum Carnuntinum de Bad
Deutsch Altenburg et dans diverses collections privées.
Neuf d’entre elles intéressent directement les cultes
isiaques. La n° 1 (p. 4-5 ; MC n° inv. 11.664) figure Isis en
buste et la n° 7 (p. 7 ; coll. privée) Sarapis debout. Toutes
deux sont datées des IIe-IIIe siècles p.C. Trois autres,
appartenant à des collectionneurs privés, présentent
Sarapis en buste, selon un type bien attesté n° 8-10
(p. 7-8) et datent du IIe ou du IIIe siècle. On note, sur
le n° 10, la formule EIS ZEUS SERAPIS (corriger l’ed.
pr.) entourant l’effigie du dieu. Plus originaux, mais de
même époque, sont les documents n° 11 (p. 8-9 ; MC n°
inv. 18.095) avec le buste de Sarapis au-dessus d’un aigle
aux ailes repliées qu’entourent les Dioscures debout,
n° 12 (p. 9 ; coll. privée) du même type, des enseignes
remplaçant les Dioscures, et le n° 13 (p. 9-10 ; coll.
privée) avec le buste du dieu cette fois tourné à gauche
au-dessus d’un aigle aux ailes éployées. Enfin, le n°
14, du IIIe siècle (p. 10 ; coll. privée) offre l’image des
bustes affrontés de Sarapis et d’Isis au-dessus d’un aigle
aux ailes éployées. Nulle information n’est fournie sur
leurs éventuels lieux de production – La collection des
gemmes et camées de Carnuntum est désormais publiée
par le même auteur, Die antiken Gemmen und Kameen aus
Carnuntum, Archäologischer Park Carnuntum. Neue
Forschungen, 1, Vienne 2005. �LB��
Marilda DE NUCCIO & Lucrezia UNGARO (éds), I marmi
colorati della Roma imperiale, catalogue de l’exposition. Roma,
Mercati di Traiano, 28 settembre 2002 - 19 gennaio 2003,
Venise 2002.
Ce bel ouvrage, richement illustré, présente
plusieurs documents de Rome et ses environs concernant
notre domaine d’étude. Parmi les notices du catalogue,
dues à différents auteurs, on signalera : une statue en
marbre gris de l’Isola Sacra, attribuée à Isis Pelagia d’après
sa posture et conservée au musée d’Ostie, n° inv. 18.141
(n° 4 : F. Zevi) ; une autre du dieu Bès, en porphyre
rouge, de provenance romaine et conservée au musée
157
de Palerme, n° inv. 5629 (n° 5 G. Sará) ; un petit buste
de Sarapis protégé par un uraeus, en “rouge
rouge antique”,
d’Ostie, au musée local, n° inv. 209 (n° 9 : Cl. Valeri) ;
du même endroit, on a exhumé une statuette d’Osiris
en schiste vert, avec pilier dorsal, au musée d’Ostie, n°
inv. 3580 (n° 10 : eadem) et une statuette d’Isis en albâtre
verdâtre égyptien, portant le nœud isiaque, toujours au
musée d’Ostie, n° inv. 1126 (n° 11 : eadem) ; une petite tête
de Sarapis, avec les mèches frontales, en albâtre jaune, a
été mise au jour dans la zone du temple de Cybèle sur le
Palatin, Antiquarium n° inv. 22.366 (n° 12 : P. Pensabene) ;
deux autres têtes du dieu en marbre gris proviennent
de collections privées (n° 13 et 18 : D. Del Bufalo) ; deux
statuettes en “rouge
rouge antique” de prêtres naophores - des
fidèles d’Isis ? -, conservées dans une collection privée,
ont été découvertes dans la région de l’Iseum près du
Campo dei Fiori (n° 46 et 47 : idem) ; on y ajoutera trois
statues d’animaux nilotiques : une fontaine en cipolin
de la Villa Adriana en forme de crocodile (n° 64 : B.
Adembri), une autre en forme d’hippopotame, en “rouge
“rouge
rouge
antique”, venant des Jardins de Salluste et conservée au
musée Carlsberg à Copenhague, n° inv. 1415 (n° 65 : J.
Lund) ; enfin, une statuette plus petite du même animal
trouvée sur le site de la Basilica Hilariana (n° 66 : S. Di
Fabrizio).
Notons également deux intéressantes synthèses :
l’une de Rolf Michael Schneider, “Nuove
“Nuove
Nuove immagini
immagini del
del
potere romano. Sculture in marmo colorato nel’impero
romano”,
”,, p. 83-105, insiste sur la vieille tradition
pharaonique d’utilisation par le pouvoir de matériaux de
prestige, mais la polysémie égyptienne est sans doute plus
riche dans ce domaine qu’il n’est dit99. Parmi les thèmes
retenus par l’auteur, on remarquera la représentation
de divinités fluviales bienfaisantes comme le Nil ou de
dieux “fascinants”,
fascinants”, comme Isis et Sarapis ; on y rajoutera
les monstres nilotiques (hippopotame, crocodile) sur
lesquels l’empereur exerce son pouvoir de domination ;
un deuxième développement de Lorenzo Lazzarini, “La
“La
La
determinazione della provenienza delle pietre decorative
usate dai Romani”,
”,, p. 223-265, s’attarde longuement sur
les ressources minérales de l’Égypte, en particulier le
désert oriental et la zone d’Assouan100. [MCB]
Fulvio DE SALVIA, “Iside, “Grande Madre” semitica, nel
Mediterraneo preellenistico: percorsi di ricerca”, dans Tropi
isiaci.1. La Grande Dea tra passato e presente, Turin 2000, 17-32.
L’auteur pose, d’abord, le postulat de l’existence
d’une Isis sémitique qu’il qualifie Isis-Astarté, et dont il
suit la diffusion en Méditerranée, essentiellement sous
forme d’amulettes en faïence, tout en reconnaissant que ce
type est numériquement limité. Son existence s’explique
par le rôle prééminent d’Isis lactans qui, dès l’époque
pharaonique, par le biais d’Hathor, entre en contact
avec l’Astarté palestinienne ; les centres d’élaboration de
99/ S. Aufrère, L’univers minéral dans la pensée égyptienne,
Bibliothèque d’Étude 105, Le Caire 1991.
100/ Cf. J.-Cl. Goyon et al., La construction pharaonique, Paris
2004.
15
Bibliotheca Isiaca
cette forme métissée seraient Memphis et Naucratis. F.
D. S. recense, ensuite, les lieux d’accueil en Méditerranée
(Carte I) qui correspondent à une diffusion par les routes
du commerce phénico-punique à l’�ge du Fer ; comme
pour les autres aegyptiaca, ce type d’objet est retrouvé,
soit dans les tombes de femmes et d’enfants, soit dans
les sanctuaires de divinités protectrices de la fertilité
et de l’enfance, qui recouvriraient souvent des déesses
mères locales dans les zones “indigènes”. Dans les zones
helléniques et hellénisées, il n’apparaît que dans le milieu
des commerçants et artisans asiatiques. L’auteur analyse
enfin par site géographique “les syncrétismes locaux” de
l’Isis-Astarté, avec une riche illustration, dans trois aires
culturelles : l’Asie antérieure, le monde grec, le monde
punique. �MCB��
F.
DE
SALVIA,
“Considerazioni
metodologiche
sull’“Egittizzante”: la Sicilia preromana”, dans C. Basile &
Anna di Natale (éds), Atti del IV Convegno nazionale di Egittologia
e Papirologia, Syracuse, 5-7 dic. 1��7, Quaderni del museo del Papiro
IX, Syracuse 2000, 69-84.
L’auteur détermine le cadre chronologique de la
période “égyptisante” en Sicile préromaine, du début
du VIIIe siècle à la première moitié du IIIe siècle a.C.,
et s’intéresse plus particulièrement aux territoires
moins connus, indigènes et siciliotes. Il s’interroge
sur la réception, l’accueil, la signification et le rôle des
influences magico-religieuses d’origine égyptienne, en
Sicile. Il propose (p. 70-72), dans ce cadre précis, une
définition des mots aegyptiaca et du mot “egittizzante”101.
Puis, il distingue trois zones de réception : la zone
phénico-punique, la zone siciliote, la zone indigène.
Dans la première zone occidentale, la plus riche, il parle
d’“égyptisant asiatique” qui se subdivise en égyptisant
phénico-sicilien et surtout en punico-sicilien : scarabées
et figurines divines assurant la protection des femmes et
des enfants, comme dans le cas de Bés ; oushebtis. Dans
la zone hellénique, l’auteur constate que le nombre et la
typologie des objets sont limités et de forme et réception
asiatiques jusqu’à la fin de l’époque archaïque ; il note
une réticence des Grecs à introduire des images barbares
dans les temples de la cité. Lors d’une deuxième phase,
vers la fin du VIe siècle a.C., il propose la formation d’un
“égyptisant grec” à diffusion plus large. La troisième
zone, indigène, est encore mal connue et s’adapte aux
différentes traditions locales. �MCB��
101/ On renverra pour ces termes aux études de M. Malaise,
Pour une terminologie et une analyse des cultes isiaques, Bruxelles 2005,
201 sq., et, pour le matériel de Campanie, à F. De Salvia, “L
L’influenza
culturale dell’Egitto faraonico sulla Campania preromana (secoli
VIII-IV a.C.)”, dans le catalogue de l’exposition Civiltà dell’antico
Egitto in Campania. Per un riordinamento della collezione egiziana del Museo
Archeologico Nazionale di Napoli, Giugno-Sette�bre 1�83, Naples 1983,
31-43, et id., “Egitto faraonico e Campania pre-romana : gli Aegyptiaca
(secoli IX-IV a.C.)”, dans Egittomania. Iside e il mistero
mistero, Milan 2006, 2054.
F.
DE
SALVIA,
“Considerazioni
metodologiche
sull’“Egittizzante”: la Sicilia romana”, dans C. Basile & Anna
di Natale (éds.), Atti del Convegno internazionale, Syracuse, 17-18
sett. 1999, Quaderni del museo del Papiro X, Syracuse 2001, 81-93.
À la suite de l’article précédent, l’auteur constate
le développement des documents égyptisants en Sicile
romaine, conjuguant des éléments nouveaux et des
éléments de continuité. Contrairement à l’époque
préromaine, c’est la zone orientale qui est privilégiée,
à partir des populeux centres urbains grecs à caractère
portuaire, qui assurent la diffusion, à l’intérieur de l’île,
de courants venus d’Alexandrie ou de la mer Égée. Une
interpretatio graeca se dessine, dès l’époque hellénistique,
avec l’introduction des divinités isiaques (religion à
différencier de la simple magie pour l’auteur) ; mais Isis
et Sarapis apparaissent, là encore, comme des dieux
protecteurs de la fécondité et de l’enfance, tandis que
le scarabée garde son efficacité de talisman magique
dans le même domaine. Reste à soulever le problème
délicat d’une définition de la relation des aegyptiaca
et des isiaca. F. D. S. pense que les femmes ont eu un
rôle important tant dans l’adoption d’Isis que dans le
maintien des superstitions populaires. L’“Egittizzante
siceliota” se subdiviserait en trois filons hétérogènes : le
filon gréco-alexandrin dont on a le parallèle en Campanie
(coupes syracusaines avec Isis et Sarapis ; terre-cuite
d’Isis-Cybèle dans la nécropole de S. Placido) ; le filon
gréco-égéen lié à la présence de la figure mineure
d’Harpocrate par le biais de Délos et de la Campanie ;
le filon hébraïco-alexandrin (il s’agit des gemmes et du
matériel magiques). Ces nouveautés n’empêchent pas
la persistance de l’égyptisant punico-sicilien. Quelques
traditions populaires de relecture chrétienne de la fin du
IIe millénaire p.C. pourraient s’expliquer comme survie
des documents égyptisants à travers les âges. �MCB��
Jean-Paul DESCOEUDRES (dir.), Ostia. Port et porte de la Rome
antique, Genève 2001.
Dans ce catalogue d’exposition, deux documents,
connus par ailleurs, sont présentés (p. 435). Il s’agit d’un
Sarapis trônant (XIV.11, Antiquarium 1125), en marbre,
et de la lampe en forme de bateau (XIV.12, Antiquarium
3218) décorée des bustes de Sarapis et d’Harpocrate, et
d’Isis en pied.
Un article de M. Ceci (p. 192-195) évoque “La
production des lampes à huile : l’exemple de l’atelier
d’Annius Serapiodorus”.
”.. Cet atelier était actif à l’époque
des Sévères102. [JLP]
Antonino DI VITA, “A Special Water Spout with a Crocodile
Head and the Temple (or Temples?) of Egyptian Deities in
Gortys”,
”, dans Al. �aretsou (éd.), Krete‑Aigyptos: Politismikoi
desmoi trion chilietion, Athènes 2000, 232-243.
102/ Cf. supra M. Ceci, p. 152.
Chronique bibliographique
Ce texte est la version abrégée d’une étude parue
en italien deux ans plus tôt103.
En 1997, une gargouille de grande taille (1,90 m
x 0,70 m x 0,52 m) en forme de tête de crocodile a été
découverte lors des fouilles italiennes du “Prétoire” à
Gortyne (Crète). Celle-ci a sans doute appartenu à un
temple tétrastyle (24,25 m x 10,70 m) construit lors
du règne de Marc-Aurèle, élevé sur un haut podium et
orienté vers le nord. Le temple en question pourrait avoir
été édifié par T. Pactumeius Magnus, préfet d’Égypte
en 176-177, les éléments de décoration égyptisants
rappelant alors son séjour sur la terre du Nil. A. V.
suggère que le temple en question a pu être consacré aux
divinités égyptiennes. Une statue féminine en marbre,
acéphale, que l’on songe désormais à identifier à Isis104,
avait également été découverte à proximité en 1912. Il
pourrait s’agir de la statue de culte.
L’existence d’un autre temple dédié à la famille
isiaque à Gortyne est avérée depuis les fouilles de
G. Oliverio en 1913-1914, malheureusement très
insuffisamment publiées. Quatre statues, un oikos dédié
à Isis, à Sarapis et aux Theoi Sunnaoi aux Ier-IIe siècles
p.C., en constituent les éléments majeurs105. Mais les
informations d’Oliverio, lacunaires, n’ont pas permis
jusqu’ici de bien faire connaître ce temple. Le plan (n°
6) proposé par R. Salditt-Trappman, repris ensuite par
d’autres auteurs, est erroné sur plusieurs points106. A. V.
en propose un autre, provisoire (fig. 13 p. 241).
Le temple aurait été détruit, comme bien d’autres,
lors du grand tremblement de terre de 365 p.C. [LB]
Ant. DI VITA, Giovanni PUGLIESE CARRATELLI, Ginette
DI VITA EVRARD, Lorenzo LAZZARINI & Bruno TURI,
“Il Serapeo di Leptis Magna: il tempio, le iscrizioni, i marmi”,
dans Studi in memoria di L. Bacchielli. Quaderni di Archeologia
della Libia, 18, 2003, 267-292.
Publication des inscriptions grecques (G. Pugliese
Carratelli) et latines (G. Di Vita Evrard) du Serapeum de
Leptis Magna (RICIS 702/0101-0118 et Suppl. I, 702/01190120). Élevé lors du principat d’Antonin, voire peu avant,
le temple fut, semble-t-il, fréquenté essentiellement par
des Grecs d’Égypte. Une dédicace latine à Sarapis et Isis
(RICIS 702/0116), sans doute de la première moitié du
Ier siècle a.C., qui émane d’un citoyen romain résidant à
Leptis ou en affaires dans la cité, confirme l’ancienneté
de la présence du culte, que l’on pourra rapprocher
15
de ce que l’on savait déjà pour des ports africains tels
que Sabratha et Thaena. Signalons que de nombreuses
statues, toujours inédites sauf une, ont été découvertes
lors des fouilles107. - Sur la présence d’un culte de Sarapis
dans la cité dès l’époque hellénistique, Edouard Lipiński,
“Les dii patrii de Leptis Magna”,
”,, Ancient Society, 24, 1993,
41-50. [LB]
Thomas M. DOUSA, “Imagining Isis: on Some Continuities
and Discontinuities in the Image of Isis in Greek Hymns
and Demotic Texts”, dans �. Ryholt (éd.), Acts of the Seventh
International Conference of De�otic Studies. Copenhagen, 23-27
August 1999, CNI Publications, 27, Copenhague 2002, 149184.
quatre décennies après la publication de l’étude
fondamentale de D. Müller108, T. D. reprend le dossier
des influences égyptiennes dans les arétalogies d’Isis,
s’appuyant cette fois sur la riche littérature démotique
révélée par les travaux de ce dernier quart de siècle. De
cette enquête très fouillée, pour laquelle l’auteur a fait
usage de très nombreux documents écrits en démotique
égyptien, et qu’il faut croiser avec le travail publié en 2003
par J. Fr. quack109, se dégagent plusieurs idées-forces.
L’image d’Isis qui se dessine à l’époque hellénistique
au travers de son arétalogie en langue grecque est pour
l’essentiel identique à celle, traditionnelle, véhiculée
en Égypte à la même époque. Pour autant, certains
aspects de sa personnalité ont été omis ou nuancés par
les rédacteurs en fonction de la cible de ces textes, à
savoir un public pour l’essentiel non-égyptien. Ainsi, la
protection exercée par Isis sur Pharaon disparaît-elle
au profit d’une audience beaucoup plus large. Il a fallu
également insister sur le caractère hénothéiste, «quasipanthéiste» d’Isis, qui allait de soi en Égypte où elle était,
de longue date, à la fois elle-même mais aussi toutes
les autres déesses – celle qu’Isidôros, dans le premier
hymne de Narmouthis, nomme Thiouis, l’unique –, mais
ne s’imposait pas nécessairement immédiatement hors
de la vallée du Nil. Tout aussi remarquable est le peu de
place accordé aux compétences funéraires de la déesse,
minimisées pour mettre plutôt en lumière son pouvoir
sur le destin, davantage susceptible d’attirer vers elle
des esprits hellénisés. Mais ces variantes de détail ne
peuvent masquer la grande unité qui se lit entre l’Isis
des auteurs de l’arétalogie et celle vénérée sur sa terre
d’origine par le peuple d’Égypte. [LB]
Françoise DUNAND, Isis, Mère des Dieux, Paris 2000.
103/ “Di
Di un singolare doccione a testa di coccodrillo e del
tempio (o dei templi ?) delle divinità egizie a Gortina”, ASAA, 72-73,
1994-1995 �1998��, 7-31, 21 fig. dans le texte et 2 pl.
104/ Fr. Ghedini, “Sculture
“Sculture
Sculture dal
dal Ninfeo
Ninfeo ee dal
dal Pretorio
Pretorio di
di
Gortina”, ASAA, 63, 1985, 135-147 n° 26-27 ; I. Romeo, Gortina III, Le
Sculture, Padoue 1998, 94 et n. 300.
105/ Cf. R. Salditt-Trappman, Tempel der ägyptischen Götter in
Griechenland und an der Westküste Kleinasiens, EPRO 15, Leyde 1970, 5466.
106/ Ibid., p. 54-66, fig. 47-51. R. A. Wild, “The known IsisSarapis Sanctuaries of the Roman Period”,
”, ANRW, II, 17,4, 1984, 1781,
n. 95, l’avait noté, sans proposer d’alternative (fig. 18a). I. F. Sanders,
Roman Crete, Warminster 1982, 75, fig. 2, l’avait, quant à lui, déjà
amendé.
Cette monographie s’articule en trois temps, qui
correspondent aussi à trois espaces.
107/ V. Brouquier-Reddé, Temples et cultes de Tripolitaine, Études
d’Antiquités Africaines, 11, Paris 1992, 103.
108/ Ägypten und die griechischen Isis‑Aretalogien, Berlin 1961.
109/ “��Ich bin Isis, die Herrin der beiden Länder.� Versuch zum
demotischen Hintergrund der memphitischen Isisaretalogie”,
”,, dans
S. Meyer (éd.), Egypt – Te�ple of the Whole World. Studies
Studies in
in Honour
�onour of
of
Jan Assmann, Numen. Studies in the History of Religions, 97, LeydeBoston 2003, 319-365.
160
Bibliotheca Isiaca
Dans une première partie (p. 9-62) est évoquée
“Isis en Égypte”. Isis est à l’origine la personnification
du trône royal, – telle est la signification de l’hiéroglyphe
de son nom –, ce siège qui, jusqu’à la fin de l’Égypte
pharaonique, demeure son emblème caractéristique.
Certains mythèmes isiaques, la toponymie d’époque
gréco-romaine, l’archéologie sembleraient situer l’origine
géographique de son culte en Basse Égypte ; mère divine
d’Horus dans la cosmogonie héliopolitaine, sœur-épouse
d’Osiris, la déesse mère se fait aussi déesse des morts,
protectrice et régénératrice. Au cours du Ier millénaire
a.C. s’opère la “montée en puissance” d’Isis, la déesse
bénéficiant alors de la vogue du mythe osirien et des
doctrines funéraires s’y rattachant. Assimilée dès l’Ancien
Empire à Hathor et Sothis, Isis, grâce notamment à sa
puissante fonction maternelle, s’approprie peu à peu les
fonctions, compétences et attributs de la plupart des
déesses égyptiennes, en un processus qui aboutit à la
création d’une puissance omnipotente et cosmique, une
évolution dont Hérodote put constater le terme et dont
il se fit l’écho. Protectrice de la fonction royale, la déesse
connaît la faveur des Nectanébo, les derniers souverains
indigènes, originaires du Delta comme elle. Grâce à eux,
elle règne en maîtresse depuis Behbeit el-Hagar jusque
dans l’île de Philae, et nombreuses sont les fêtes qui la
célèbrent. La création d’Alexandrie et la prise du pouvoir
par les Ptolémées donnent une nouvelle impulsion aux
tendances universalisantes d’Isis. S’élabore alors, à côté
de représentations très traditionnelles qui perdurent,
une Isis appelée communément “alexandrine” : mais
F. D. note très justement (p. 44) que la nouvelle image
d’Isis qui se met alors en place se diffuse essentiellement
hors du milieu alexandrin. Sans doute vaudrait-il mieux,
croyons-nous, la qualifier de “gréco-égyptienne”. Si
l’attitude générale des représentations statuaires demeure
à l’origine très figée – elle s’assouplit par la suite –, ce sont
les détails de son vêtement et de sa parure qui se modifient :
elle quitte sa longue et étroite tunique pour se parer du
chiton, de l’himation et d’un châle à pan frangé, noué entre
les deux seins ; elle ne porte plus la perruque égyptienne,
mais de longues boucles torsadées, dites libyennes ou
libyques, comparables à nos “anglaises” modernes ; sa
tête, cependant, reste surmontée le plus souvent de ses
anciens attributs pharaoniques, le hiéroglyphe de son
nom ou les cornes d’Hathor enserrant le disque solaire
surmonté de deux hautes plumes, que nous appelons à la
suite de Plutarque basileion. Les figurines en terre cuite
d’Isis, moulées à la grecque, qui connaissent un large
succès dans la chôra dès le IIIe siècle a.C., expriment plus
encore la variété des représentations nouvelles de la
déesse, et peuvent s’organiser autour de trois fonctions
essentielles : allaitant Harpocrate ou Apis, ou bien
portant Harpocrate, elle préside à la maternité et protège
les nouveau-nés ; représentée comme Thermouthis ou
Déméter, elle est une déesse agraire, sous son aspect
indigène ou sous sa forme grecque ; enfin, identifiée à
Aphrodite, elle accorde sa protection aux femmes et aux
couples. Bien d’autres aspects secondaires pourraient
encore être signalés.
L’évocation de la prétendue “création” de Sarapis
par un Ptolémée permet à l’auteur d’offrir une courte
mais judicieuse mise en perspective de cet épisode
fameux. Associée à Sarapis, Isis s’affirme bientôt comme
protectrice de la dynastie lagide ; plusieurs reines se font
d’ailleurs représenter en Isis ou s’identifient à elle.
L’Isis hellénistique, sinon “hellénisée”, ne serait
donc pas, pour F. D., si différente de l’Isis égyptienne
que l’on a pu le croire. Plutôt que de “syncrétisme”, il
faudrait alors parler de “coexistence d’images”, certaines
étant privilégiées par tel ou tel milieu en fonction de sa
culture, de ses croyances ou des références qui sont les
siennes. Sans doute les deux expressions ne sont-elles pas
contradictoires, dès lors que l’on précise ce que l’on entend
par syncrétisme : il peut être question de juxtaposition,
d’association, de superposition, d’emprunt d’images
ou d’attributs, qui ne sont en outre pas nécessairement
perçus à l’identique par ceux qui sont confrontés à eux.
La deuxième partie, la plus développée (p. 65-158),
s’intéresse à la diffusion du culte d’Isis, sept siècles durant,
de la fin du IVe siècle a.C. à la fin du IVe siècle p.C., sur
une aire géographique qui va de l’Empire kushan aux rives
atlantiques du couchant. F. D. offre un rapide panorama
de la diffusion du culte d’“Isis hors d’Égypte”, évoquant
tour à tour la propagande sacerdotale, l’introduction
d’Isis en Grèce, par des marchands et des marins, dès le
IVe siècle a.C., puis en Italie à la fin du IIe siècle a.C. Il ne
faudrait cependant pas négliger le monde siculo-punique,
où la déesse est vénérée depuis au moins le milieu du IIIe
siècle. À juste titre, l’auteur avance que, pour expliquer
cette vogue, plutôt que de songer à un soi-disant déclin
de la religion grecque traditionnelle, il faut davantage
s’interroger sur les aspects et les pouvoirs nouveaux de cette
divinité venue d’Égypte. Son caractère de déesse mère,
son rôle dans le mythe osirien, son rapprochement avec
Déméter et les doctrines éleusiniennes expliquent sans
doute le succès d’Isis, qui, très tôt, supplante le très (trop
?) officiel Sarapis. Ses qualités de mère et de protectrice
de l’amour séduisent. Les arétalogies isiaques assurent sa
promotion : aux versions recensées p. 78, nous pouvons
désormais ajouter deux nouvelles copies, l’une trouvée
peut-être à Telmessos en Lycie (RICIS 306/0201), l’autre à
Cassandrea en Macédoine (RICIS Suppl. I 113/1201).
Ce sont ces arétalogies qui nous livrent un condensé
des multiples pouvoirs d’Isis : déesse souveraine, solaire,
démiurge, maîtresse des éléments, législatrice, inventrice
de bienfaits nombreux pour les hommes (écriture, langues,
temples, mystères), déesse des femmes et incarnation
de la fonction maternelle, protectrice des naissances,
des récoltes, maîtresse du destin. Elle est aussi, mais
l’arétalogie ne le dit pas, déesse guérisseuse110.
Les pratiques cultuelles, les lieux de culte, le
clergé et les fidèles sont ensuite dépeints, avant que
l’auteur ne s’attache plus spécialement à l’introduction du
culte d’Isis en Campanie et à Rome. Les rites y étaient
comparables à ceux des cultes grecs, même si l’on doit
110/ Cf. cependant l’arétalogie de Maronée où le dévot est
redevable à la déesse de la recouvrance de ses facultés visuelles.
Chronique bibliographique
noter ici et là quelques influences égyptiennes. Il en
est ainsi de la toilette de la statue divine, des rites de
lustration ou de purification ; l’importance attachée
à l’eau dans les cultes isiaques rappelle l’eau sainte du
Nil, symbole de régénération et d’immortalité ; le rôle
des lampes dans les cérémonies et la tenue de repas
cultuels sont déjà attestés dans l’Égypte hellénistique.
Une note exotique était parfois donnée par un dromos
bordé de sphinx, comme au Sarapieion C de Délos ou
à l’Iseum du Champ de Mars, renforcée par la présence
à l’intérieur du sanctuaire de statues égyptiennes ou
de style égyptisant ; à l’époque impériale, les temples
égyptiens de Rome et de Bénévent s’ornent d’obélisques,
de statues de Pharaons, de cynocéphales ou de lions. À
la différence de la Grèce, ce n’est pas l’aspect maternel
d’Isis qui semble prédominer en Italie. C’est plutôt celui
de protectrice, de Fortuna, de puissance supérieure au
destin et dispensatrice de richesses : elle est pharia,
pelagia, restitutrix salutis, victrix, invicta, frugifera.
Souveraine toute-puissante du monde, elle est augusta,
regina, domina, triumphalis ; non seulement Isis vainc le
sort, mais elle assume elle-même le rôle du destin.
À Rome, plusieurs fêtes isiaques font leur
apparition dans le calendrier officiel, dès le règne de
Caligula semble-t-il, dont le Navigium Isidis, célébré le
5 mars, qui marquait l’ouverture de la navigation ; les
processions isiaques, colorées, sont décrites par Apulée
dans ses Métamorphoses. P. 117, précisons que le bas-relief
figurant une procession isiaque conservé au château de
�lein-Glienicke, près de Potsdam, n’a pas été découvert
en Allemagne, mais acheté en Italie. Pour ce qui est des
relations entretenues par les empereurs avec les cultes
isiaques, il nous semble qu’une utilisation plus poussée de
la documentation numismatique (monnaies de Gordien
III, Philippe II, Gallien, Claude II ou Postume, pour
ne citer qu’eux) permettrait de réévaluer le rôle joué
par Isis, et surtout, il est vrai, Sarapis entre 235 et 285
p.C., un rôle peut-être sous-estimé par les modernes du
fait de la relative difficulté dans laquelle nous sommes à
dater avec précision les inscriptions du IIIe siècle.
Sous l’influence croissante des préoccupations
eschatologiques, Isis devient, dès l’époque hellénistique croyons-nous, une déesse des mystères. Dans son
arétalogie (datable du IIIe siècle a.C.), Isis déclare qu’elle
a «montré aux hommes l’initiation», et, dans le texte de
Maronée (de la fin du IIe siècle a. C.), elle affirme qu’elle
a fait don des écrits sacrés aux mystes, tandis qu’Osiris
lui-même est qualifié de mystes dans une inscription de
Thessalonique du IIe siècle a.C. (RICIS 113/0505). Les
dévots ne se contentent plus de lui demander le bonheur
terrestre, ils veulent assurer leur survie dans l’au-delà
et leur félicité éternelle. L’origine des mystères est-elle
à rechercher en Égypte même ? On y jouait certes des
drames sacrés, celui de la passion d’Osiris entre autres ;
mais il n’est point question là de mystères au sens grec
du terme. Remarquons que dans l’ancienne Égypte, seul
le défunt était consacré et divinisé ; dans les mystères
hellénisés, c’est le vivant qui est initié, donc libéré du
présent et de l’angoisse terrestre. Par l’initiation aux
mystères isiaques, le myste est sauvé ; débute alors une
161
existence nouvelle qui le sauvera du néant après la mort
et lui permettra de partager le sort d’Isis.
Enfin, dans une troisième partie (p. 161-184),
l’auteur s’attache aux avatars que l’image d’Isis a pu
connaître à partir du IVe siècle p.C., et ce jusqu’à nos
jours. Elle précise notamment, par de justes remarques,
le danger qui consiste à trop vouloir rapprocher les figures
d’Isis et de Marie, ou à trop vouloir les éloigner l’une de
l’autre. [LB]
Gregory S. DUNDAS, “Augustus and the �ingship of Egypt”,
Historia, 51.4, 2002, 433-448.
Selon la communis opinio, grand fut le désintérêt
d’Auguste pour l’Égypte et sa culture. Seul lui aurait
importé l’arrivée à Rome du grain de la vallée du Nil.
Cette vision des choses, erronée pour G. D., serait due
à Dion Cassius, et l’anti-égyptianisme d’Auguste serait
en fait celui de l’écrivain111. L’auteur rejette également
l’opinion de Françoise Dunand112 pour qui l’intérêt de
Rome était de maintenir une Égypte docile et non de
l’intégrer au système impérial. Selon lui, il n’y a aucune
raison de distinguer l’Égypte du reste de l’Empire. Tout au
contraire, Auguste aurait parfaitement compris l’intérêt
de créer et développer l’image forte d’un “pharaon
romain” et aurait tenu grand cas de sa présence sur les
murs des temples égyptiens, sans aller jusqu’à adopter
l’idéologie politique associée au rôle de pharaon. �LB��
Joëlle DUPRAZ & Christel FRAISSE, L’Ardèche, CAG 07,
Paris 2001.
“Une statuette d’Isis en gypse” aurait été trouvée
à Mirabel (p. 302), en même temps que des poteries, fûts
de colonnes, fragments de marbre et chapiteaux du basEmpire. [JLP]
Hella EC�ARDT, Illuminating Roman Britain, Monographies
Instrumentum, 23, Montagnac 2002.
L’ouvrage est consacré aux lampes trouvées en
Grande-Bretagne. C’est le cas de cinq exemplaires, à
l’image d’Anubis seul (n° 851, 1747-1749 et 2003, p. 100,
106, 120, 124, 126, 129-130, 369, 372-373 et 386) trouvés à
Londres, Chichester et Caerleon113 ; d’un portant celle
de Sarapis trônant (n° 2167 p. 216 et 394), de Londres ; et
d’un dernier avec Sarapis en buste de face, caractéristique
de l’Égypte, trouvé à Thaxted (n° 1389 p. 217 et 394). On
ajoutera une lampe fragmentaire d’une divinité panthée,
111/ Pour une analyse plus fine et nuancée de cette question,
P. Cordier, “Dion Cassius et les phénomènes religieux “égyptiens”.
Quelques suggestions pour un mode d’emploi”, dans L. Bricault et
al. (éds), Nile into Tiber. Egypt in the Roman World, RGRW 159, LeydeBoston 2007, 89-110.
112/ Fr. Dunand, “Culte royal et culte impérial en Égypte :
continuités et ruptures”, dans G. Grimm et al. (éds), Das Römisch‑
Byzantinische Ägypten, Aegyptiaca Treverensia, 2, Mayence 1983, 5456.
113/ J.-L. Podvin, “Les lampes d’Anubis seul”, dans L.
Chrzanovski (éd.), Actes du 1er Congrès international sur le luminaire
antique, Nyon‑Genève, 29.IX‑4.X. 2003, Monographies Instrumentum,
31, Montagnac 2005, 263-269.
162
Bibliotheca Isiaca
sur laquelle figure un sistre, de Colchester (n° 68 p. 372373 et 388). [JLP]
Ulrike EGELHAAF-GAISER, Kulträume im römischen Alltag.
Das Isisbuch des Apuleius und der Ort von Religion im kaiserzeitlichen
Rom, Potsdamer Altertumswissenschaftliche Beiträge, 2,
Stuttgart 2000.
U. E.-G. étudie dans cet ouvrage l’intégration des
cultes isiaques dans le tissu urbain de Rome au travers
d’une relecture très riche du livre XI des Métamorphoses
d’Apulée. La première partie dépeint la situation du
néo-converti Lucius dans la société de son temps,
analysant le rapport au temps et à l’espace d’un culte
censé être pérégrin et exotique mais de fait déjà intégré
à la sphère publique et officielle. S’ensuit une analyse
de la valeur et du rôle de cet “exotisme” dans l’image
romaine de la ville. Celui-ci procède-t-il en toute logique
des origines nilotiques du culte ou bien est-il bien plutôt
soigneusement cultivé par son clergé et ses adeptes,
soucieux de préserver une part de fascination et de
merveilleux pour un culte qui s’inscrit clairement dans
un cadre socio-religieux très gréco-romain ? De fait,
le calendrier liturgique, les fêtes, les principaux rites,
les actes votifs privés et surtout publics font du culte
d’Isis un culte romain à part entière – ce que confirme,
pour l’auteur, l’utilisation par Apulée d’une terminologie
latine du sacré très précise –, même si certains éléments
d’un ritus aegyptiacus subsistent pour lui conserver cette
aura exotique et fabuleuse.
L’enquête se porte ensuite sur l’insertion de
l’espace religieux dans l’espace profane, sur la place tenue
par les édifices cultuels dans les quartiers qui les abritent.
Mais la pauvreté de la documentation archéologique
peine à confirmer ce que l’étude du texte apuléen permet
de supposer, hormis pour les aspects thérapeutiques du
culte. Fondamentale est la coexistence du temple luimême et des bâtiments annexes, qu’il s’agisse d’une
hôtellerie destinée aux adeptes d’un Kulttourismus
parfois médical ou de salles réservées aux membres
d’associations gravitant dans l’orbe du sanctuaire. À la
fonctionnalité de ces dernières répond le luxe du temple,
dualité caractéristique de la scénarisation des activités
internes et externes des dévots.
L’auteur s’intéresse enfin aux personnels
domestiques des temples, cherchant à évaluer leur
degré de religiosité et leur intégration dans l’espace
vécu au quotidien. Ils seraient, selon elle, relativement
marginalisés, tant matériellement qu’intellectuellement.
Ceci corroborerait l’absence d’intérêt manifesté par
Apulée pour le petit personnel du temple, focalisant
toute son attention sur le prêtre idéal qu’est Mithras.
Mais les sanctuaires isiaques sont eux économiquement
bien intégrés, comme le prouvent les relations qu’ils
entretiennent avec les commerçants et artisans évoluant
à proximité. Pour U. E.-G., au IIe siècle p.C., les cultes
isiaques sont parfaitement intégrés au paganisme de la
Rome impériale. [LB]
Kay EHLING & Mustapha Hamdi SAYAR, “Der Isis und
Sarapiskult im Ebenen �ilikien”, dans M. Meyer & R. Ziegler
(éds), Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und Kulte
als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im Ebenen Kilikien,
Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004, 161-174.
Dans cet article assez dense, �. E. et M. S.
passent en revue la documentation isiaque cilicienne. Ils
constatent combien rares sont les monuments antérieurs
au Ier siècle a.C., ce qui est pour le moins étonnant dans
cette partie méridionale de l’Asie Mineure si proche du
pouvoir lagide. Quelques rares terres cuites de Tarse,
une dédicace à Sarapis de �orakesion (RICIS 315/0201),
la lettre de Lucullus aux Mopséates confirmant
l’asylie d’un temple local dédié à l’époque séleucide à
Isis et Sarapis (RICIS 315/1001) constituent les seuls
témoignages antérieurs à l’ère chrétienne, une situation
paradoxale qu’il paraît difficile d’imputer au seul hasard
des trouvailles. Les cultes semblent se diffuser surtout à
la fin du IIe et au cours du IIIe siècle p.C., pour connaître
un succès très relatif, attesté par une demi-douzaine
d’inscriptions et un nombre beaucoup plus important
d’émissions monétaires. Notons avec les auteurs
qu’il n’est toutefois pas de bonne méthode de relier
nécessairement l’apparition d’un type isiaque dans le
monnayage d’une cité à l’introduction du culte lui-même.
Selon �. E. et M. S. (p. 161-162), 13 cités de Cilicie114
ont frappé monnaies à types isiaques. Nous ajouterons
Alexandrie de l’Issos, �arallia, Syedra et Lyrbè115, en
précisant cependant que pour eux, cette dernière cité
serait à situer à l’extrême est de la plaine de Pamphylie
et non en Cilicie, ce qui explique son absence de leur
recensement116. Tarse dut posséder un sanctuaire isiaque
dès l’époque hellénistique, toujours en activité au IIIe
siècle p.C. C’est ce que pourrait indiquer le type choisi
pour une émission de Maximin Ier sur laquelle la Tychè
figure en compagnie de Sarapis, d’Isis et d’Harpocrate,
en une scène reproduisant peut-être une peinture ornant
le sanctuaire local. Enfin, �. E. et M. S. suggèrent de
reconnaître le pied de Sarapis sur certaines émissions
d’Aigai figurant un pied sandalé surmonté d’un petit
buste, généralement identifié comme celui d’Asclépios,
et qu’accompagne un serpent, l’ensemble paraissant
posé sur une base. La petite taille et le mauvais état des
exemplaires conservés ne permettent pas de trancher.
[LB]
Johannes EINGARTNER, “Bemerkungen zur Funktion
römischer Tempel am Beispiel des Isisheiligtums in Sabratha und
des sogennanten Serapeion in Ephesos”, dans L’Africa Romana 13,
Djerba 1��8, vol. 2, Rome 2000, 1211-1221.
L’Iseum de Sabratha possède une crypte, dont
l’entrée est orientée à l’Ouest, à laquelle on accédait
grâce à un escalier débouchant dans la cella. Une structure
analogue se repère au cœur du Sarapieion d’Éphèse.
114/ Sur les 41 ayant frappé monnaie à l’époque impériale.
115/ Cf. SNRIS Cilicie (à paraître)
116/ Ils suivent en cela l’opinion de J. Nollé, “Forschungen
“Forschungen
Forschungen in
in
Selge und Ostpamphylien”,
”,, Arastirma, 6, 1988, 257-259.
Chronique bibliographique
Mais, contrairement à ce qui a pu être avancé ici et là,
aucun indice concret ne permet d’affirmer qu’une telle
disposition, fréquente dans les sanctuaires du ProcheOrient, servait à la célébration des mystères isiaques.
[LB]
Miguel Ángel ELVIRA BARBA & Stephan SCHRÖDER,
Escultura clásica. Museo del Prado, Madrid 2000.
Deux documents isiaques sont présentés dans
ce catalogue des collections de sculptures classiques
antiques du musée madrilène. Une tête de Sarapis en
marbre (p. 14), œuvre romaine du IIe siècle p.C., ayant
appartenu à la collection du roi Philippe V de La Granja
mais d’origine indéterminée (n° inv. E-323 = KaterSibbes, A Preliminary Catalogue of Sarapis Monuments, n°
724), ainsi qu’une belle statue d’Isis en marbre blanc,
tenant patère et situle (p. 114-115), datée des années 170190 p.C., elle aussi de provenance inconnue (n° inv. E-36
E-36
= J. Eingartner, Isis und ihre Dienerinnen in der Kunst der
römischen Kaiserzeit, n° 24 p. 118-119, pl. XIX).
IX). �LB��
Serena ENSOLI, “Il Santuario di Iside e Serapide sull’Acropoli.
I. La fase greca del culto isiaco a Cirene”, dans N. Bonacasa &
Ann. M. Donadoni Roveri (éds), Faraoni come dei, Tolemei come
faraoni, Atti del V Congresso Internazionale Italo‑Egiziano, Torino,
8-12 dice�bre 2001, Palerme-Turin 2003, vol. 1, 246-257.
La popularité d’Isis à Cyrène est attestée par
la construction, puis plus tard les réfections, de deux
temples et par la richesse des sculptures et du matériel
épigraphique. Dès avant l’avènement des Ptolémées,
Isis avait été assimilée à une déesse libyenne de la
fertilité, ce qui explique ses connotations chthoniennes.
Ensuite, avec l’implantation grecque du VIIe siècle, Isis
prend des traits clairement démétriaques. Durant la
phase hellénistique fonctionnait un petit temple isiaque
aménagé sur la Terrasse de la Myrtousa, à l’intérieur de
l’aire sacrée d’Apollon (qui remonte au début de l’époque
ptolémaïque). Sur l’Acropole, on a retrouvé un temple
construit en l’honneur d’Isis et de Sarapis au IIe siècle
p.C., mais avec des matériaux de réemploi d’époque
hellénistique, ce qui donne à penser qu’il existait
auparavant dans cette zone un lieu de culte isiaque plus
ancien. Un autre indice de l’ancienneté de ce lieu de
culte est fourni par la trouvaille dans ce sanctuaire d’une
statue polychrome d’Isis qui doit appartenir à l’époque
hellénistique, et dont l’iconographie inhabituelle se
caractérise notamment par l’absence du manteau frangé
noué sur la poitrine, et l’espèce de gaine qui enserre la
tunique. L’implantation en cet endroit serait antérieure
à la fin du Ier siècle p.C., et à situer vers le milieu du
IIe siècle a.C. Selon l’auteur, il convient d’établir une
distinction entre un culte indigène d’Isis, établi sur
l’Acropole grâce à l’appui des Ptolémées, avec ses rites
initiatiques et un clergé égyptien, et celui abrité dans
l’aire du temple d’Apollon, suite à une initiative des
Grecs de Cyrène. Le temple isiaque de Cyrène, en l’état
qui nous a été transmis, date de l’époque romaine. �LB��
163
S. ENSOLI, “Roma, la ’Babilonia d’Occidente’ di Agostino e
i culti isiaci in età tardoantica”, dans P. Pasini (éd.), 387 d. C.
Ambrogio e Agostino. Le sorgenti dell’Europa, Milano, 8 dic. 2003-2
mag. 2004, Milan 2003, 142-151.
S’appuyant sur les sermons prononcés au cours
de l’hiver 403-404 par Augustin, où Rome, dans un
contexte apocalyptique, apparaît comme quasi caput
Babylonis, S. E. dresse un tableau de la coexistence des
cultes chrétiens et païens de Constantin à Théodose,
en prenant l’exemple des cultes isiaques. Une première
partie récapitule les différents sanctuaires de Rome, du
culte public du sanctuaire campense au culte privé des domus
aristocratiques du IVe siècle. Si certains grands temples
restent en activité, c’est grâce au rôle économique des
relations avec l’Égypte, grenier à céréales ; ainsi, l’Iseum
Campense, dernier rempart du culte d’Isis, résiste jusqu’au
Ve siècle, alors que la plupart des fidèles se réfugient
dans le secteur privé (Caelius, Esquilin, nymphée de
St Eusèbe). L’auteur met l’accent sur le lararium de San
Martino ai Monti, lieu de culte depuis le IIe siècle devenu
la chapelle “syncrétiste” d’une famille aristocratique. Une
deuxième partie est consacrée à l’attitude polémique
des Pères de l’Église : l’image et les emblèmes d’Isis et
de son cercle sont illustrés largement par des références
au catalogue, de même que leurs relations avec d’autres
divinités. La critique chrétienne porte sur la zoolâtrie,
sur la date d’apparition des dieux égyptiens (querelle
de l’antériorité biblique) ; les attaques concernent plus
particulièrement les domaines les plus populaires : Isis
guérisseuse (sanctuaire de Ménouthis), Isis magicienne
et astrologue.
Le riche répertoire de l’exposition (en particulier
sculptures et monnaies) reprend un certain nombre
des documents de l’Urbs connus par la publication de
�. Lembke, Das Iseum Campense in Rom (Heidelberg
1994) et le catalogue de l’exposition Iside (Milan 1997),
mais aussi d’autres plus originaux : n° 73 (F. NaumannSteckner : coupe avec la barque d’Isis du musée de
Cologne) ; n° 205 (S. Ensoli : statue d’Isis, retrouvée près
de St Eusèbe s/Esquilin) ; n° 211-212 (D. Candilio : domus
des Aradii, p. 405-407). Pour le matériel du laraire de
San Martino, on verra aussi le catalogue Iside, p. 573-583,
VI.47-55. [MCB]
S. ENSOLI, “Il Santuario di Iside e Serapide, sull’Acropoli. III.
La fase tardoantica del culto isiaco a Cirene”, dans L. Bricault
(éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 193-219.
Sur la base des campagnes de 2000 et 2001, S. E.
retrace les huit principales phases de la vie de cet espace
sacré, en s’attardant plus spécialement sur les deux
dernières périodes117. Après avoir sans doute abrité une
divinité indigène libyco-égyptienne, plus tard identifiée à
Isis, à l’époque hellénistique (entre 163-164 et 146), suite
à une intervention des Ptolémées, le temple actuel est
construit et Sarapis est joint à son épouse. Le sanctuaire
117/ Pour les époques antérieures, voir, du même auteur, supra
sur cette même page.
164
Bibliotheca Isiaca
est détruit par un violent tremblement de terre en 365,
mais le culte se poursuit dans l’édifice construit au nordest. Enfin, bien que victime des persécutions chrétiennes,
peut-être à situer sous Théodose Ier, la vie liturgique du
sanctuaire se prolonge. L’auteur traite aussi de l’aspect
mystérique du culte d’Isis sur l’Acropole. Si les mystères
ne sont généralement pas considérés comme antérieurs
au Ier siècle p.C., S. E. penche pour l’existence de ces
pratiques à Cyrène dès l’époque hellénistique, suite
aux traits démétriaques présentés par cette Isis locale.
[MM]
Roberta ERLACHER-SMISCHE�, “Vier römische Tempel
in der norischen Austria Romana”, dans B. Asamer et alii (éds),
Temenos, Festgabe für Florens Felten und Stefan Hiller, Vienne 2002,
151-159.
Quatre temples de Norique, ceux d’Auguste
et de Dea Roma sur le Magdalensberg, du forum de
Virunum et les deux Isea de Hohenstein (p. 154-156)
et du Frauenberg (p. 156-158) peuvent être considérés
comme des temples romains classiques, sur podium,
avec un bâtiment principal comportant deux cellae et
un vestibule. Le temple de la déesse Isis mis au jour en
1951 par W. Modrijan sur le Frauenberg près de Leibnitz,
d’époque flavienne et remodelé au début de la période
antonine, a dû succéder à un lieu de culte plus ancien,
peut-être consacré à la déesse éponyme de Solva. Le
nouveau sanctuaire paraît d’ailleurs avoir intégré des
éléments antérieurs à l’époque flavienne. Il en va de
même pour le sanctuaire du Hohenstein, primitivement
consacré à la déesse topique Noreia. L’interpretatio
romana de celle-ci, qui en fit une Isis par une volonté
toute politique, a pu émaner du pouvoir impérial et être
relayée par les autorités municipales de la toute proche
Virunum. [LB]
Ahmed ETMAN, “Cleopatra VII as Nea Isis. A Mediterranean
identity”, dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni Roveri
(éds), Faraoni come dei. Tolomei come Faraoni. Atti del V Congresso
Internazionale Italo-Egiziano, Torino, 8-12 dice�bre 2001, Palerme
– Turin 2003, vol. 1, 75-78.
Bref article sur l’identification d’Antoine comme
Osiris-Néos Dionysos et Cléopâtre comme Néa IsisAphrodite. L’assimilation de Cléopâtre à Isis remonterait
déjà à la naissance de Césarion. [MM]
�MM��
Pfannenstiel118, d’Eining119, de Carnuntum120 ou
d’Anchialos121.
Un autre petit buste de Sarapis (h. 3,6 cm),
toujours inédit, a été retrouvé dans la Moselle en 1994
(Rheinisches Landesmuseum Trier, n° inv. 1994, 257).
[LB]
S. FAUST, “Steindenkmäler
“Steindenkmäler
Steindenkmäler aus
aus dem
dem Brunnen
Brunnen des
des gallogallorömischen Tempelbezirk von Tawern, �reis Trier-Saarburg”,
Funde und Ausgrabungen im Bezirk Trier, 34, 2002, 39-46.
Lors des fouilles du puits du sanctuaire galloromain de Tawern, en 1986-7, on a mis au jour (p. 43-44,
fig. 7) un relief d’Isis et Sarapis debout (H. 28 cm, La 20
cm, ép. 12 cm ; n° inv. 1986, 9, FNr. 603). Dans un cadre
rectangulaire, on identifie un Sarapis, coiffé du modius,
tenant la patère de la droite et le sceptre de la gauche.
A sa droite, Isis, vêtue du chiton et de l’himation, tient de
la gauche une situle ; l’angle gauche du monument est
abîmé ; l’auteur suggère de reconstituer un sistre dans
la main droite ; du visage, il ne reste que les boucles.
La tunique courte de Sarapis rappelle la tenue du relief
de Sucellus et sa parèdre retrouvé à Sarrebourg et
conservé au musée de Metz. Le vêtement d’Isis est du
style du début de l’époque antonine. L’auteur date notre
document du milieu du IIe siècle. [MCB]
Ellen FIN�ELPEARL, “Lucius and Aesop Gain a Voice:
Apul. Met. 11.1–2 and Vita Aesopi 7”, dans S. Panayotakis, M.
Zimmerman & W. �eulen (éds), The Ancient Novel and Beyond,
Leyde 2003, 37–51.
S’il n’est pas possible de parler d’influences
entre la Vie d’Ésope et les Métamorphoses d’Apulée, les
parallèles sont nombreux entre les deux récits. Ainsi,
c’est la présence d’Isis qui redonne la parole à Lucius,
pourtant encore sous sa forme animale (Méta. XI, 1)
et c’est encore elle qui donne à Ésope le pouvoir de la
parole (Vita, 5). Créatrice de l’écriture, dispensatrice
de la parole, Isis s’oppose alors à Apollon, maître des
aristocrates et des académiciens, donnant naissance à un
double niveau de langage : celui de l’élite et des maîtres,
dispensé par Apollon ; celui du peuple et des esclaves,
capables de s’exprimer et de philosopher grâce à Isis. De
fait, Isis légitime l’existence des fables et des romans,
qui donnent désormais la parole aux plus humbles des
êtres. �LB��
Sabine FAUST, “Figürliche Bronzen und Gegenstände aus
anderen Metallen aus Stadt und Regierungsbezirk Trier in
Privatbesitz. II”, Trierer Zeitschrift, 63, 2000, 263-306.
Publication (n° 13 p. 275-277) d’un petit buste
creux de Sarapis, en bronze (h. 6,7 cm), découvert à
Trèves dans des déblais de construction en 1993. De
semblables bustes sont connus, tels ceux d’Augsbourg-
118/ G. Grimm, Die Zeugnisse ägyptischer Religion und Kunstele‑
mente im römischen Deutschland, EPRO 12, Leyde 1969, 80, 190 n. 1et pl.
33.1 ; LIMC s. v. Sarapis VII, 2 (1994), 509, n° 89b.
119/ Römer zwischen Alpen und Nordmeer, Mayence 2000, 404
cat. 176, fig. p. 400.
120/ R. Fleischer, Die römischen Bronzen aus Österreich, Mayence
1967, 33, n°17, pl. 8 (daté de l’époque sévérienne).
121/ Les bronzes sculptés de l’époque romaine au Musée archéologique
national auprès de l’Académie bulgare des sciences, Sofia 1984, n° 188 ; M.
Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia Inferior and Thracia, EPRO 95,
Leyde 1983, 27, n° 46, qualifié erronément de “marble bust”.
Chronique bibliographique
Pascal FLOTTÉ & Matthieu FUCHS, Le Bas‑Rhin, CAG 67,
Paris 2000.
Une Isis-Fortuna, conservée au musée de
Haguenau, a été trouvée à Ehl-Benfeld122. De Brumath
provient une statuette d’Osiris, déjà signalée par J.
Leclant123. [JLP]
P. FLOTTÉ & M. FUCHS, La Moselle, CAG 57/1, Paris 2004.
Plusieurs témoignages isiaques sont mentionnés
en Moselle. À Audun-le-Tiche, près de Thionville, une
statuette d’Isis trouvée en 1913 est signalée, sans plus de
précision (p. 245). À �ocheren, près de Forbach, c’est
une statuette en fer (?) qui représenterait Harpocrate (p.
359-360). À Lorry-lès-Metz, un relief concernerait Isis
(p. 568). À Tarquimpol, près de Sarrebourg, un disque
de lampe figure Isis : c’est un fragment de la triade Isis,
Harpocrate et Anubis (p. 749). Signalons à Hertzing
un buste de Jupiter-Ammon ou d’un faune (p. 511-512).
[JLP]
Annie FORGEAU, “Horus enfant, quel nom, quel champ
d’action ? ”, BSFE, 153, 2002, 6-23.
Les dieux enfants ont occupé une place
importante dans la religion pharaonique, car ils
véhiculent une série de concepts liés à leur âge : force
de renouvellement, image de la conception cyclique du
temps, et traduction de la vigueur de la jeunesse. Dès
l’époque amarnienne, Ched, “le Sauveur”, dont le front
est orné d’une tête de gazelle, protège contre les bêtes
malfaisantes, une prérogative que reprendra l’Horus
juvénile debout sur les crocodiles, à partir de la XXIe
dynastie. Avec le début du Ier millénaire, le panthéon
s’enrichit d’une série de dieux jeunes, comme �honsou
l’enfant, puis Harpocrate, dont le nom est attesté sur
une stèle de la XXIe dynastie, et l’image sur une autre
stèle de la XXIIe dynastie. Parmi ces dieux-enfants,
Harpocrate devint le plus populaire et son impact se
poursuivit à l’époque gréco-romaine. Il faut néanmoins
souligner que les dieux caractérisés comme des enfants,
mais dépourvus d’attributs réellement distinctifs124, ne
sont pas systématiquement à identifier à Harpocrate ; il
est notamment nécessaire de prendre en compte le lieu
de leur apparition. Il reste vrai qu’Harpocrate connut
une carrière exceptionnelle, notamment en raison
du succès du mythe osirien. En outre, selon l’auteur,
Harpocrate serait un produit de la théologie thébaine
(et non coptite, comme le pensait D. Meeks), ce qui fait
de lui “le taureau de sa mère”” ((kamoutef), Isis, devenant
ainsi garant des cycles naturels et de la permanence de
l’institution royale. quant au thème de l’allaitement
122/ Sur cette statuette et les Osiris alsaciens, G. Clerc, “Une
Isis-Fortuna en Alsace”, dans Egyptian religion. The Last Thousands �ears.
Part I. Studies dedicated to the Memory of Jan Quaegebeur, OLA 84, Leuven
1998, 81-90.
123/ J. Leclant, “Du Nil au Rhin. De l’antique Égypte au cœur
de l’Europe”, dans Mélanges offerts à Polys Modinos, Paris 1968, 71-84.
124/ Comme le pot pour Harpocrate ou la massue pour
Harsomtous.
165
d’Horus par Isis, appelé à une grande vogue, il semble
seulement remonter, sur le plan iconographique, à une
stèle de la XXIIIe dynastie, alors que l’idée est déjà
exprimée dans les Textes des Pyramides. [MM]
Louis FOUCHER, “Le calendrier de Thysdrus”, AntAfr, 36,
2000, 63-108.
L’auteur revient sur la mosaïque qu’il a mise au
jour en 1961. Il la date d’environ 200 de notre ère. Il
détaille ensuite les représentations des saisons et des
mois. C’est le mois de novembre qui concerne les
cultes isiaques (p. 98-103, fig. 26-27). Comme sur la
mosaïque de Leptis Magna où ils gardent le nilomètre,
deux prêtres d’Isis, ptérophores aux plumes d’épervier,
figurent devant Anubis. Ce dernier, à gauche, a une
tête de chien et tient le caducée de la main droite. La
fête concernée est celle des Isia, du 28 octobre au 3
novembre, qui culmine avec les Hilaria le dernier jour,
moment de la renaissance d’Osiris. L. F. mentionne le
calendrier dit du “Chronographe de 354”, puis quelques
isiaca découverts à proximité : une statue d’Isis et une
autre, acéphale, de Sarapis assis qu’il a trouvée avec des
éléments de temples, et qui lui font supposer l’existence
d’un Sarapeion sur ce site.
Sur les calendriers de Trèves, d’Hellin et de 354,
les Isia figurent également en novembre125. [JLP]
Augusto FRASCHETTI, “Il paganesimo in età tardoantica”,
dans S. Ensoli & E. La Rocca (éds), Aurea Roma. Dalla città
pagana alla città cristiana, Rome 2000, 263-266.
Brèves remarques sur la persistance des cultes
“orientaux” dans la Rome du IVe siècle p.C. P. 264 est
donnée une belle photographie du diptyque en ivoire
des Symmaques et des Nicomaques126 et, p. 266, de
l’autel funéraire de Prétextat conservé au Palazzo dei
Conservatori (RICIS 501/0180)127. [LB]
Emmanuel FRIEDHEIM, “The Syrian Pagan Cults of
Ptolemais-Akko during the Hellenistic and Roman Periods”,
dans J. Schwartz, Z. Amar & I. Ziffer (éds), Jerusalem & Eretz
Israel. The Arie Kindler Volume,
Volume Ramat-Gan et Tel Aviv 2000,
90-92. (héb.)
Une monnaie de Ptolemais-Akko frappée au nom
de Philippe le Jeune (244-249 p.C.) présente au revers un
pied colossal surmonté d’un foudre, tandis qu’au-dessous
sont un harpon et, à droite, un caducée. Identifié par
plusieurs auteurs comme celui de Sarapis128, ce pied
125/ Cf. �l. Parlasca, “Das Trierer Mysterienmosaik und das
ägyptische Ur-Ei”, TrZ, 20, 1951, 109-125 (Trèves) ; C. Segorb, “Los
“Los
Los
mosaicos de la villa romana de Hellín”,
”,, Boletín del Museo Arqueológico
Nacional, 5, 1987, 21-40 (Hellín) ; H. Stern, Le calendrier de 354. Étude
Étude de
de
son texte et de ses illustrations, Paris 1953, 279-281 ; R. Hari, “Une image du
culte égyptien à Rome en 354”, MH, 33, 1976, 114-118 (Rome).
126/ Cf. R. Turcan, “Corè-Libéra
“Corè-Libéra
Corè-Libéra ?? Éleusis
Éleusis et
et les
les derniers
derniers
païens”,
”, CRAI, 1996, 745-767.
127/ Sur Prétextat, cf. infra p. 174-175 M. �ahlos, Vettius
Agorius Praetextatus, Rome 2002.
128/ Ainsi Y. Meshorer, City‑Coins of Eretz‑Israel and the
166
Bibliotheca Isiaca
appartiendrait davantage à l’iconographie du grand dieu
de Baalbek pour E. F. [LB]
Emm. FRIEDHEIM, “Who are the Deities Concealed behind
the Rabbinic Expression ‘A Nursing Female Image’?”, HThR,
96.2, 2003, 239-250.
Dans la Tosefta, il est écrit : “Si quelqu’un trouve
une bague avec l’image du soleil, de la lune, d’un dragon,
qu’il l’apporte à la mer Morte ; et aussi l’image d’une
femme allaitant, et de Sérapis”. L’auteur se penche
sur l’identité de cette “femme allaitant”. Il examine
d’abord Isis allaitant Harpocrate, dont il recherche la
présence en Israël. Il la trouve à Askhelon (monnaies,
statue, statuettes d’Isis), à Gadara (gemme d’Isis lactans,
deux gemmes et une statue d’Harpocrate) ; les autres
découvertes, d’Isis lactans spécifiquement, sont plus
lointaines (Tafas, Dura Europos). Il en conclut que ce
n’est pas à Isis lactans que la Tosefta fait allusion car ce
culte est trop peu attesté, et il lui préfère Dionysos
(Mercure Héliopolitain) allaité par Nysa (Atargatis),
deux des déités de la triade dominée par Jupiter
Héliopolitain. – L’auteur est revenu sur ce point dans son
ouvrage Rabbinisme et Paganisme en Palestine romaine. Étude
historique des Realia talmudiques (Ier‑IVème siècles), RGRW
157, Leyde et Boston 2006, 199-208. �JLP��
Michel FUCHS, “L’autel aux arbustes de Lousonna”, ArchSuisse,
26.4, 2003, 46.
Un petit autel de marbre, brisé à la partie
supérieure, fut découvert en mars 1937 à Lausanne-Vidy.
Les faces latérales sont décorées : d’un côté, un arbuste
en fleur ; de l’autre, un cep de vigne. La face porte une
dédicace latine, inédite mais peu compréhensible. La
découverte, au même endroit selon M. F., d’un sistre et
de trois autres inscriptions, dont un ex-voto et une autre
sur laquelle on lirait parinbola, invite à voir en ce lieu
un temple antique. Pour l’auteur, il s’agit de celui d’Isis.
Cette déduction ne convainc guère. [LB]
Elaine �. GAZDA (éd.), The Villa of the Mysteries in Pompeii,
�elsey Museum of Archaeology, Ann Arbor 2000.
Trois documents isiaques sont présentés dans ce
volume consacré à la “Villa des mystères” de Pompéi.
Le premier est une petite statuette en bronze du
taureau Apis (n° 42, p. 182) déjà connue129. Le deuxième,
Decapolis in the Roman Period, Jerusalem 1985, 15, n° 15 et M. HadasLebel, “Le paganisme à travers les sources rabbiniques des IIe et IIIe
siècles. Contribution à l’étude du syncrétisme dans l’empire romain”,
ANRW II.19.2, 421. Sur les “pieds de Sarapis” et leur signification, voir
L. Castiglione, “Zur Frage der Sarapis-Füsse”, ZÄS, 97, 1971, 30-43, et
M. Le Glay, “Un pied de Sarapis à Timgad, en Numidie”, dans Hommages
à M. J. Vermaseren, EPRO 68/II, Leyde 1978, 573-589. Le “pied de Sarapis”
est représenté sur certaines monnaies d’Alexandrie d’époques antonine
et sévérienne, mais, à chaque fois, le buste du dieu surmonte le pied
divin. Cf. L. Bricault, “Deities from Egypt on Coins of Southern
Levant”, Israel Numismatic Research, 1, 2006, 129-130.
129/ G. J. F. �ater-Sibbes & M. J. Vermaseren, Apis, EPRO 48,
Leyde 1975, n° 306.
méconnu (n° 41 p. 181-182), est un petit buste en bronze
(h. 11,4 cm) d’Isis, coiffée du basileion, provenant d’Italie.
Conservé au Mount Holyocke College Museum of Art,
n° inv. 10.1965, il date du IIe siècle p.C.130. Le troisième,
enfin, est inédit. Il s’agit d’un sistre en bronze (n° 11 p.
160 ; h. 11,6 cm) qui pourrait provenir de Pompéi. Sur
l’arceau supérieur de ce bronze égyptien des IVe-IIIe
siècles a.C., on retrouve l’image bien connue de Bastet
sous sa forme animale, couchée131. Il est conservé au
�elsey Museum, n° inv. 6671. �LB��
Britta GERRING, Sphragides. Die gravierten Fingerringe des
Hellenismus, BAR International Series, 848, Oxford 2000.
Un huitième des bagues gravées de l’époque grécoromaine renvoient à des types “égyptiens”, qu’il s’agisse
de portraits divins ou royaux lagides (p. 93-96). Dans le
catalogue sont réunies plusieurs pièces d’orfèvrerie déjà
connues montrant Isis en buste (n° VIII/4 p. 134 et fig.
10, du Victoria and Albert Museum ; n° XI/12 p. 153 et
XVII/5 p. 172 du British Museum), Harpocrate sur le
lotus (n° XVI/4 p. 168 et fig. 114, de la coll. Harari), Isis
lactans (n° XVI/5 p. 168 et fig. 115, de la coll. Harari ; n°
XVII/3 p. 171-172 et fig. 126 de l’Ägyptisches Museum
de Berlin), Isis et Sarapis en bustes accolés (n° XVII/7 p.
172 et fig. 129, du British Museum) ou encore Isis, coiffée
du basileion, sur une proue de navire, tenant gouvernail
et cornucopia (n° XVII/9 p. 173 et fig. 131, de la coll.
Harari).
Parmi les documents inédits ou peu connus,
on remarque plusieurs bagues en or : la première, du
milieu du IIe siècle p.C., autrefois dans le commerce
d’art (n° XIII/1 p. 162 et fig. 100), montre Isis debout
tenant sistre et situle, tandis qu’à ses pieds se tient une
chouette ; une deuxième, datée du milieu du IIe ou du
Ier siècle a.C. et trouvée en 1973 dans l’insula IV, zone
C d’Héracleia en Lucanie132, figure un basileion. Deux
autres, passées dans le commerce d’art, sont à l’image
d’Isis tenant gouvernail et cornucopia, la seconde étant
semble-t-il couronnée de l’atef (n° XVI/11-12 p. 169 et
fig. 118-119). Une cinquième et une sixième, du milieu du
IIe siècle a.C., également vues en ventes publiques, sont
décorées d’une Isis en buste (n° XVII/4 p. 172 et fig. 127 ;
n° XVII/6 p. 172 et fig. 128). �LB��
Tamás GESZTELYI, Antike Gemmen im Ungarischen
Nationalmuseum, Catalogi Musei Nationalis Hungarici. Series
Series
archaeologica, 3, Budapest 2000.
Une intaille de cornaline du Musée national
hongrois (n° 87, p. 52-53 et 128 ; n° inv. R. 63.1.22), des
130/ D. E. E. �leiner & S. B. Matheson, I. Claudia : Women in
Ancient Rome, New Haven 1996, 99-100, n° 66.
131/ Cf. N. Genaille, “Documents égyptisants au Musée des
Antiquités de Turin”, RA, 1975, II, 232-233, et ead., “Le sistre Strozzi
(à propos des objets cultuels isiaques, en Italie)”, BSFE 77-78, Oct.
1976-Mars 1977, 56, pour des exemplaires comparables.
132/ Ed. pr. dans Da Leukania a Lucania. La Lucania centro
orientale fra Pierro e Giulio‑Claudii, Catalogue de l’exposition, Venosa
1992, 143-144, fig. 233.
Chronique bibliographique
IIe-IIIe
siècles p.C., montre Sarapis en buste au-dessus
d’un aigle aux ailes éployées ; de chaque côté est figurée
une étoile. [LB]
T. GESZTELYI, Ge��ák és gyűrűk �rigeti�b�l, A tatai Kuny
Domokos Múzeum gyűjteményei, 6 �Gemstones and Finger Rings
from Brigetio, Collections of the �uny Domokos Museum of
Tata, 6��, Tata 2001.
Deux bagues en bronze trouvées à Brigetio
(l’actuelle Szönyi) et datées du IIIe siècle p.C., conservées
dans la collection �állay (n° 78, p. 12, 55-56 et 82 ; n° inv.
�. 1429 et n° 79, p. 12 et 56 ; n° inv. �. 1430), présentent
Sarapis en buste, en position longitudinale. Une intaille
de l’ancienne collection S. �azzay, aujourd’hui au
Reformat College de Debrecen (n° 49, p. 12 et 29 ; n° inv.
46) figure le buste de Sarapis-Ammon radié. �LB��
Costanza GIALANELLA, Nova antiqua phlegraea, Bacoli,
Casina Vanvitelliana del Fusano, 24 juil. – 31 oct. 2000.
Parmi les nouveautés archéologiques découvertes
dans les champs phlégréens et exposées à Bacoli en
2000, on retrouve (p. 89-90) plusieurs aegyptiaca qui
pourraient provenir, selon Paolo Caputo, d’un Iseum situé
à Cumes133. P. 90 sont données les photographies d’un
naophore en basalte134, d’un sphinx en granit et d’une Isis
(ou plutôt une reine lagide en Isis ?) en basalte. [LB]
C. GIALANELLA, “Il mosaico con lottatori da una villa del
suburbio orientale di Puteoli”, dans F. Guidobaldi & A. Paribeni
(éds), AISCOM. Atti dell’ VIII Colloquio dell’Associazione
dell’ Associazione Italiana
per lo studio e la conservazione del Mosaico, Firenze, 21‑23 febbraio
2001, Ravenne 2001, 599-608.
Le sol de l’apodyterium d’une villa suburbaine du
secteur est de Puteoli, fouillée en urgence en 1998, a
livré une mosaïque blanche et noire représentant deux
couples de pancratiastes (fig. 4-5 p. 607-608). Les noms
de trois d’entre eux sont conservés : Helix, Alexander
et Magira. Au centre de la composition, au-dessus de
divers objets relatifs aux combats (urne agonistique,
palme, bourse de 150 deniers destinée au vainqueur,
etc.) se trouve une tabula ansata sur laquelle est inscrit :
Iseo Eusebia (cf. RICIS Suppl. I, 504/0407). Ceci pourrait
indiquer qu’une partie des compétitions organisées
lors des Eusebeia se déroulait dans l’enceinte de l’Iseum
de Pouzzoles. La mosaïque est datable du début du IIIe
siècle p.C. [LB]
Baldassare GIARDINA, “Bronzetti di Isis‑Fortuna nel Museo
Archeologico Nazionale di Napoli”, RSAnt, 30, 2000, 225-239.
133/ “Aegyptiaca
Aegyptiaca Cumana. New Evidence for the Isis Cult
in Campania: the Site”, dans C. J. Eyre (éd.), Proceedings of the Seventh
International Congress of Egyptologists. Ca�bridge 3-� Septe�ber 1��5
1��5,
OLA, 82, Louvain 1998, 245-254. Pour une critique non convaincante
de cette thèse, M. Gigante, “Un
Un Iseo a Cuma ? ”,, MDAI(R), 102, 1995,
317-319..
134/ Sur la présence de statues naophores en contexte isiaque,
M. Malaise, “Statues égyptiennes naophores et cultes isiaques”, BESG,
26, 2005, 63-80.
167
Publication de 14 petits bronzes campaniens
conservés dans les réserves du Musée archéologique
de Naples : une statuette de Fortuna, une d’Abundantia
et douze d’Isis-Fortuna selon B. G. Toutefois, il nous
semble que plusieurs bronzes qualifiés d’Isis-Fortuna ne
présentent en fait aucun signe distinctif isiaque (basileion,
nœud sur la poitrine). Nous ne retiendrions comme IsisFortuna assurées que les statuettes n° S5 (n° inv. 5318 ; h.
9,2 cm ; Isis coiffée du basileion, nœud isiaque), S4 (n° inv.
5351 ; h. 12,4 cm ; nœud isiaque ?), S8 (n° inv. 5314 ; h. 24
cm ; nœud isiaque), S10 (n° inv. 115552 ; h. 12 cm ; nœud
isiaque ?) et S11 (n° inv. 109475 ; h. ? ; nœud isiaque ?);
la statuette n° S7 (n° inv. 5319 ; h. 19,4 cm) aurait, selon
l’auteur, tenu dans la dextre un sistre. – Sur l’iconographie
de Fortuna et, indirectement, d’Isis-Fortuna, cf. B.
Lichocka, L’iconographie de Fortuna dans l’empire romain (Ier
siècle avant n.è.‑IVe siècle de n.è.), Varsovie 1997, que B. G.
ne semble pas connaître. �LB��
B. GIARDINA, “Bronzetti di Isis-Fortuna nel Museo
Archeologico nazionale di Napoli”, Rend. Accad. Naz. Lincei,
ser. 9, vol. 11, 2000, 225-231.
L’auteur analyse, dans cette publication qui
reprend en substance le contenu de son étude publiée
la même année dans la RSAnt, quatorze bronzes inédits
de Fortuna, d’origine probablement campanienne. Cet
article pose au lecteur le problème de l’identification
d’Isis-Fortuna (catalogue S3-S14). Faute de la présence
d’au moins un des éléments caractéristiques : nœud
isiaque, manteau à franges, basileion, il est difficile de
parler d’Isis avec pour seuls critères la cornucopia, le
gouvernail, la patère, le modius. On ne distingue pas
vraiment le nœud isiaque pour les numéros S4, S8 et
S10 ; pour S7 la position du bras qui tiendrait un sistre
reste hypothétique ; en revanche, S5 est clairement une
Isis-Fortuna (nœud et basileion). [MCB]
Annalisa GIOVANNINI, “Un pendente-amuleto del Museo
Archeologico Nazionale di Aquileia. Significati e correlazioni
cultuali”, Aquileia Nostra, 72, 2001, col. 157-184.
Il est question ici d’un pendentif cylindrique
en or (n° inv. 23897). L’objet est creux, avec une double
attache de suspension, et servait de phylactère. A. G.
étudie les parallèles décrits ou conservés dans les musées
d’Aquilée et de Cividale, ainsi que dans les collections
européennes. Après s’être interrogée sur ce type de
monument dans l’Égypte pharaonique et gréco-romaine,
sur son utilisation et ses contextes possibles, elle signale
la découverte d’une matrice pour la fabrication locale
dont l’étude est en cours au musée d’Aquilée. Ce site
comporte, par ailleurs, de nombreux témoignages
isiaques. L’auteur conclut sur l’influence de l’Égypte dans
le monde romain au plan de la magie médicale et des
talismans et évoque le rayonnement possible d’Aquilée
pour ce type d’objet. [MCB]
Ann. GIOVANNINI, “Riflessioni sui culti di salvezza ad
Aquileia: la presenza di Iside”, dans G. Cresci Marrone & M.
Tirelli (éds), Orizzonti del Sacro. Culti e Santuari antichi in Altino
16
Bibliotheca Isiaca
e nel Veneto orientale, Studi e ricerche sulla Gallia Cisalpina 14
– Altinum, Studi di Archeologia, epigrafia e storia, 2, Rome
2001, 289-311.
La via Postumia fut un axe privilégié de la
diffusion des cultes en Italie du Nord, et notamment
de celui d’Isis-Fortuna. Les Postumii, à l’origine de la
construction de cette route, étaient des fidèles réguliers
de la Fortuna Primigenia de Praeneste, à laquelle Isis fut
identifiée assez tôt. Pour A. G., Isis était déjà présente
à Aquilée à l’époque républicaine135. Elle aurait alors
été hébergée dans le temple de Fortuna, que l’on pense
localiser au nord de la cité antique. La gens des Dindii,
présente à Praeneste et Aquilée, a pu jouer un rôle
important dans l’intégration d’Isis dans le panthéon de
la ville portuaire. Par la suite, Isis disposa de son propre
lieu de culte, qui dut sans doute s’élever à proximité du
Monastero, là où furent retrouvés la majorité des isiaca
aquiléens. Son floruit est à situer au IIe siècle p.C. Selon
Gregorutti, des colonnes du sanctuaire étaient encore
visibles peu avant 1877. [LB]
Ann. GIOVANNINI, “I bronzetti isiaci del Museo
Archeologico Nazionale di Aquileia”, dans G. Cuscito &
M. Verzár-Bass, Bronzi di età romana in Cisalpina, Antichità
Altoadriatiche, LI, Trieste 2002, 227-258.
Parmi les petits bronzes isiaques conservés au
musée d’Aquilée et de provenance locale, tous illustrés,
certains sont inédits ou peu connus. A. G. fait ainsi
connaître un manche de sistre du Ier siècle a.C. ou du Ier
siècle p.C. à l’image de Bès supportant l’image d’Hathor
bifrons (p. 235-236 et fig. 2 p. 235), type attesté par d’autres
exemplaires également découverts en Italie (type Bissing
IV), une applique avec le buste d’Isis (p. 237-238 et fig. 3
p. 239 ; h. 6,5 cm) du Ier siècle a.C. ou du Ier siècle p.C.136
et une statuette d’Apis (p. 246-248 et fig. 10 p. 247) du
Ier ou du IIe siècle p.C. comparable à celles découvertes
à Sentinum137 et Industria138.
Parmi les documents déjà connus, on note une
petite statuette égyptienne fragmentaire figurant
Isis lactans (n° inv. 19117 ; p. 232-234 et fig. 1 p. 235 =
Budischovsky, Adriatique, p. 134 n° 48, pl. LXX, b),
une Isis brandissant le sistre de la droite (n° inv. 17668 ;
p. 240-241, fig. 4 p. 239 et fig. 5 p. 242 = Budischovsky,
Adriatique, p. 136 n° 53 = Iside, p. 460 n° V.97) du IIe siècle
p.C., découverte en 1902 au lieu-dit Marignane, une
Isis-Fortuna (p. 241-243 et fig. 6 p. 243 = Budischovsky,
135/ Cf. déjà M. Verzár-Bass, “Il
“Il
Il culto
culto di
di Iside
Iside aa Verona
Verona ee ad
ad
Aquileia”,
”,, dans G. Sena Chiesa & E. A. Arslan (éds), Optima via, Atti
del convegno internazionale di studi “Postumia. Storia e archeologia di una
grande strada ro�ana alle radici dell’Europa”, Cre�ona, 13-15 giugno 1��6,
Cremone 1998, 213-215.
136/ Cf. J. W. Hayes, Greek, Roman and related Metalware in the
Royal Ontario Museum. A Catalogue, Toronto 1984, 192-194 n° 321-325,
pour de comparables appliques.
137/ Iside, p. 490, n° V.149 ; N. Frappicini, “I bronzetti
sentinati nel Museo Archeologico Nazionale delle Marche”,
”,, Picus, 18,
1998, 44, fig. 5.
138/ L. Mercando & E. Zanda, Bronzi da Industria , Rome
1998, 108-109
108-109 n°
n° 38-42
38-42 et
et pl.
pl. LII-LIII.
LII-LIII.
Adriatique, p. 136 n° 56 pl. LXXIII, a) datable du Ier
ou du IIe siècle p.C., deux Isis panthées, la première
conservée à Aquilée (p. 244 et fig. 7 p. 245 = Budischovsky,
Adriatique, p. 136 n° 57), la seconde au Musée d’Udine
(p. 244-246 et fig. 8 p. 245 = Budischovsky, Adriatique,
p. 135 n° 55), enfin un petit hermès de bronze couronné
d’un buste de Sarapis (p. 246 et fig. 9 p. 247)139.
Deux autres documents trouvés à Aquilée ne sont
connus que par les notes de Gian Domenico Bertoli,
qui signale en 1721 la découverte d’un petit buste de
Sarapis en bronze (p. 248-250 et fig. 11 p. 249) et en 1739
la trouvaille d’une statuette présentée comme une IsisFortuna coiffée du calathos (p. 251 et fig. 12 p. 249). Il
pourrait ne s’agir que d’une Fortuna. �LB��
�ornelija GIUNIO, “Egipatski amulet u Zadru”, Diadora, 20,
2000, 177-197.
Une amulette en bronze d’Osiris momiforme
a été découverte en 1990 dans la partie sud-orientale
de la péninsule de Zadar, en Croatie, sur le site de la
ville antique. Brisée à la partie inférieure, elle mesure
aujourd’hui 3,7 cm de hauteur. Onze autres amulettes
semblables, conservées au musée archéologique de Split,
ont été jusqu’à présent retrouvées sur le territoire de la
Dalmatie centrale140. Ces petits objets, produits par des
ateliers locaux, se sont diffusés entre le Ier et le IIIe siècle
p.C. [LB]
�. GIUNIO, “Egyptian Gods on the Eastern Adriatic Coast”,
dans H. Győry & Zs. Mráv (éds), Aegyptus et Pannonia, Acta
symposii anno 2000, 1, Budapest 2002, 21-63.
L’étude présente de façon synthétique l’ensemble
de la documentation isiaque trouvée dans la zone côtière
et l’arrière-pays de la Croatie, de Savudrija à Épidaure,
dans les provinces romaines d’Histrie et de Dalmatie.
Elle souligne l’importance d’Isis et la présence de ses
compagnons, Osiris, Sarapis, Anubis, Harpocrate, Bès
(ainsi que Jupiter-Ammon qui n’appartient toutefois
pas au cercle isiaque). Certaines précisions et de
nouveaux éléments complètent le catalogue de M.-Chr.
Budischovsky141. Ainsi, l’inscription perdue de Senj (DI,
1 = RICIS 615/0101) pourrait appartenir au socle d’une
statue de Sarapis avec Cerbère datée des Sévères ; les
lampes (D IV, 6 et 7) viendraient de Senj ; une amulette
momiforme en bronze serait un Osiris trouvé à Zadar142.
Pour l’inscription de Varvaria, voir RICIS 615/0301. Une
statuette de Sekhmet (S 33 ?) aurait été mise au jour à
Épidaure d’Illyrie. A Prolođac, près d’Imotski, l’auteur
signale une Isis-Fortuna (pl. 15.3)143. L’inscription avec
139/ Brièvement signalé par �ater-Sibbes, Sarapis Monuments,
107, n° 579 et Budischovsky, Adriatique, 130, n° *38 d’après une
publication ancienne de Maionica.
140/ P. Selem, Izidin Trag. Egipatski Kultni Spomenici u Rimskom
Iliriku, Split 1997, cat. 2.12-2.17, 2.34-2.37 et 4.1.
141/ La diffusion des cultes isiaques autour de la �er Adriatique, I.
Inscriptions et monuments, EPRO 61, Leyde 1977.
142/ �. Giunio, “Egipatski amulet u Zadru”, Diadora, 20,
2000, 177-197.
143/ S. Tonković, “Brončana statua Izide-Fortune iz Prološca,
Chronique bibliographique
sistre de Dilluntum (D XV = RICIS 615/0601) aurait
été trouvée à Ljubuški Humac (Bigeste). Selon �. G., la
diffusion a connu deux étapes : la colonisation grecque
(matériel de Pharos) et la domination romaine, d’abord
sous l’influence d’Aquilée, puis de manière plus large sous
les Sévères où les contacts avec l’Orient se resserrent et
ce, dans toutes les couches sociales. �MCB��
Shpresa GJONGECAJ & Olivier PICARD, “Le monnayage
d’Apollonia sous l’empire romain”, dans P. Cabanes & J.-L.
Lamboley (éds), L’Illyrie méridionale et l’Épire dans l’Antiquité
‑ IV. Actes du IVe colloque international de Grenoble 10‑12 octobre
2002, Paris 2004, 135-148.
On ne trouve aucune trace isiaque dans le
monnayage hellénistique d’Apollonia. C’est à l’époque
sévérienne qu’apparaissent au moins deux types figurant
Sarapis (et peut-être Isis), dont un particulièrement
original. Selon S. G. et O. P. (p. 139-140), le monnayage
sévérien de la cité se répartit en trois grandes émissions,
qu’ils datent respectivement de 198, 211 et 218 p.C. Sur les
22 types de revers recensés jusqu’à présent (p. 142-143), 3
seraient isiaques : Sarapis trônant, peut-être Isis-Tychè,
et un autre qui représente Sarapis, coiffé du calathos,
trônant à gauche, la main droite tendue au-dessus de la
tête de Cerbère et la gauche s’appuyant sur un sceptre.
Face à lui, une figure féminine debout tient un nouveauné. Derrière lui se trouve un personnage plus petit,
debout à gauche, et vêtu d’une courte tunique. On est
tenté de retrouver dans cette scène les quatre membres
de la tétrade isiaque : Sarapis, Isis, Harpocrate et Anubis.
Pour les auteurs (p. 140-141), le jeune homme derrière
Sarapis serait Hermanubis, ce qui est bien possible, et
la femme devant Sarapis figurerait une Isis particulière,
qui correspondrait à une création originale des graveurs
d’Apollonia. Même si le bébé n’est pas au sein, il doit
s’agir du type d’Isis lactans, rare dans les monnayages non
alexandrin et romain, mais connu. Pour S. G. et O. P. (p.
141), cette image prouve l’existence d’un sanctuaire des
dieux égyptiens dans la cité, ce qu’aucun autre type de
document ne confirme pour le moment. Les trois types
sont également attestés pour l’émission de 211 au revers
de monnaies portant au droit le portrait de Caracalla ou
celui de Géta. [LB]
Jean-Claude GOYON, “Isis, Horus, lieux saints d’Égypte du
sud au temps des Lagides et des empereurs romains”, dans
G. Labarre (éd.), Les cultes locaux dans les mondes grec et romain,
Actes du colloque de Lyon, 7-8 juin 2001, Coll. archéologie
et histoire de l’Antiquité Université Lumière-Lyon II, 7, Lyon
2004, 275-285.
L’auteur voit dans l’invention de Sarapis sous
Ptolémée Ier le début d’un phénomène de scission
religieuse du pays, avec au nord d’Hermopolis les
cultes égypto-grecs et, au sud, les cultes d’Isis, Osiris et
Horus, à Dendérah, Edfou et Philae. La sollicitude des
Imotski (A Bronze Figurina of Isis-Fortuna from Prolozac, Imotski)”,
Obavijesti HAD, 23.3, 1991, 53-55.
16
Lagides envers Isis constitue une tentative pour séduire
les prêtres de la déesse et légitimer leur autocratie : le
financement de temples comme celui d’Horus à Edfou
ou d’Isis à Philae va dans ce sens.
On peut observer les limites de cette politique
lorsque Isis se trouve invoquée par des rois indigènes
Haronnophris et Ankhonnophris qui se soulèvent
contre Ptolémée IV et Ptolémée V à la fin du IIIe et au
début du IIe siècle, ou plus tard Harsiesis sous Ptolémée
VIII Évergète II, en 132-129. Par la suite, à l’époque
romaine, ce sont les empereurs qui placent dans leur
nom de “fils
fils de Rê” la mention “aimé
aimé d’Isis”, signe
qu’ils tiennent à contrôler ces clergés locaux considérés
comme potentiellement dangereux. [JLP]
Jean-Claude GRENIER, “Il ‘Serapeo’ e il ‘Canopo’: un
‘Egitto’ monumentale e un ‘Mediterraneo’”, dans B. Adembri
(éd.), Adriano. Architettura e progetto, catalogue de l’exposition
13 aprile 2000 - 7 gennaio 2001, Villa Adriana, Tivoli, Milan
2000, 73-75.
J.-C. G. reprend ici les conclusions de son étude
de 1989144. Pour lui, le ‘Canope’ de la villa Adriana et
son environnement fonctionnent comme une carte
monumentale de l’Égypte. Non une carte strictement
géographique, mais une celle d’une Égypte du voyage,
celui effectué dans la vallée du Nil par Hadrien en 130131. Dans cet esprit, le grand bassin de la villa serait
alors une Méditerranée miniature, celle traversée par
l’empereur philhellène. – Sur la villa Adriana, cf. infra les
résultats des nouvelles fouilles menées depuis le début
des années 2000, publiés par Z. Mari. �LB��
J.-Cl. GRENIER, “Cléopâtre Séléné reine de Maurétanie :
souvenirs d’une princesse”, dans Chr. Hamdoune (éd.), Ubique
amici. Mélanges offerts à Jean-Marie Lassère, Université de
Montpellier III 2001, 101-116.
L’arrivée de Cléopâtre Séléné en Maurétanie
fit que la monarchie locale fut imprégnée d’éléments
égyptiens jusque dans son monnayage. La reine porte
parfois le basileion, et le taureau Apis peut se retrouver
au revers. J.-C. G. développe la titulature de la reine, puis
le thème de sa coiffe. À l’origine, c’est Cléopâtre VII,
la mère de Séléné, qui porte, à partir de 34, le disque
enserré dans des cornes de vache et deux hautes plumes
en arrière-plan. L’auteur y voit donc un symbole de la
dernière souveraine lagide, à la fois reine et déesse (elle
est une néa Isis), et Séléné se place dans sa suite.
Le crocodile figure ainsi couramment sur les
monnaies et constitue une image de l’Égypte différente
de celle que l’on retrouve ailleurs, sur les as de Nîmes
par exemple, car il n’est cette fois pas enchaîné. L’auteur
rappelle le texte de Pline (HN, V, 10, 1 (51)) sur la capture
d’un crocodile au lac Nilidès, dont Juba faisait le point
144/ “La décoration statuaire du «Sérapeum» du “Canope” de
la villa Adriana. Essai de reconstruction et d’interprétation”, MEFRA,
CI-CII, 1989, 925-1019.
170
Bibliotheca Isiaca
de départ du Nil souterrain ; cet animal fut ensuite
consacré à l’Iseum de Césarée.
J.-C. G. présente ensuite une statue égyptienne
acéphale trouvée à Césarée au nom d’un grand prêtre
Pétoubastis, dont il propose une relecture : il ne s’agirait
pas de Pétoubastis IV, tué par les hommes d’Octavien,
mais d’un de ses ancêtres. �JLP��
Germaine GUILLAUME-COIRIER, “Le pavot fertile dans
les mondes mycénien, grec et romain : réalité et symbolique”,
MEFRA, 113.2, 2001, 999-1044.
L’auteur rappelle que le pavot a d’abord été
une plante nourricière, connue aussi bien en Grèce
qu’à Rome. Elle examine son rôle auprès des divinités
féminines mycéniennes et grecques, puis aux époques
hellénistique et romaine.
Le pavot apparaît avec Isis dans le cadre de
représentations syncrétiques (avec Déméter, Fortuna,
ou Isis panthée), en relation avec Isis-Thermouthis. Il
accompagne aussi parfois Sarapis, qu’il soit seul ou en
relation avec Hélios ou Agathodémon. C’est un symbole
de fertilité, de fécondité, généralement associé aux épis
(allusion aux nombreuses graines de chaque capsule).
[JLP]
Hélène GUIRAUD & James H. SCHWARTZ, “Engraved
Gems in the Collection of the American Numismatic Society. 3.
Male Deities and Heroes”, AJN, Second Series, 13, 2001, 35-62.
Parmi les intailles de l’American Numismatic
Society de New-York publiées dans cet article, 3 sont à
l’image de Sarapis, et au moins une d’Harpocrate.
La première (n° 7 p. 41 et pl. 4 ; n° inv.
0000.999.33939), une cornaline du IIe siècle p.C., figure
Sarapis trônant vers la gauche, le sceptre dans la droite
levée et la gauche tendue vers Cerbère, face à Hélios
debout, nu et radié, un mantelet sur le bras droit, un fouet
dans la droite baissée et la gauche levée. La deuxième (n°
12 p. 42-43 et pl. 4 ; n° inv. 0000.999. 33881), une sardoine
des IIe-IIIe siècles p.C., montre Sarapis radié en buste
avec, devant lui, un trident avec serpent enroulé et, sous
son col, un bélier. La troisième (n° 13 p. 43 et pl. 4 ; n° inv.
0000.999.53001), une cornaline des Ier-IIe siècles p.C.,
présente Sarapis en buste. Harpocrate, debout, nu et
coiffé du pschent (?), apparaît sur un jaspe (n° 43 p. 54 et
pl. 6 ; n° inv. 0000.999.33812) des Ier-IIe siècles p.C. C’est
peut-être lui qu’il faut aussi reconnaître dans le dieuenfant debout, nu et coiffé de l’hemhem, tenant un vase
de la droite et un long bâton de la gauche gravé sur un
jaspe rouge (n° 44 p. 54 et pl. 6 ; n° inv. 0000.999.33941)
du IIe siècle p.C. [LB]
Françoise GURY, “L’idéologie impériale et la Lune : Caligula”,
Latomus, 59.3, 2000, 564-595.
La prétention de Caligula d’avoir commerce avec
la Lune a été jugée sévèrement par Suétone (Cal. 22)
et Dion Cassius (59, 26, 5 ; 27, 6). Pour F. G., la déesse
conviée par le Prince à s’unir à lui n’est autre que la
Diane de Nemi, forme occidentale d’Isis. La hiérogamie
lunaire de Caligula et son mariage philadelphe avec
Drusilla ne seraient alors que les deux volets d’une
même tentative d’attacher une conception lumineuse, à
la fois solaire et jovienne, du pouvoir à l’idée d’éternité
cosmique incarnée par le couple impérial sur le modèle
du pharaon “aimé d’Isis”. [LB]
Mareile HAASE, “Signu� in �odu� liburnae figuratu� (Tacitus,
Germania 9,1): Überlegungen zum Beginn des Isis-�ults in
Germanien”, dans W. Spickermann et al. (éds), Religion in den
germanischen Provinzen Roms. �ongreß Bad Homburg 1998,
Tübingen 2001, 317-338.
La mention par Tacite (Germania 9,1) d’un signum
in �odu� liburnae figuratu� en usage chez les Suèves
est à rapprocher du cymbium d’Apulée (Metam. XI,
10) et désigne un objet cultuel en forme de navire à
rapporter au culte d’Isis. Le texte de Tacite, de caractère
étiologique est, contrairement à ce que l’on a longtemps
cru, un document fiable attestant de la présence du culte
de la déesse en Germanie dès la seconde moitié du Ier
siècle p.C., probablement chez les Suebi Nicrenses, sans
qu’il soit nécessaire de retrouver sous le nom d’Isis une
déesse mère germanique comme cela fut maintes fois
proposé. L’opinion de M. H. est désormais confirmée par
la découverte d’un sanctuaire isiaque à Mogontiacum, la
capitale de la Germanie Inférieure, datant de l’époque
flavienne. – Sur celui-ci, on verra M. Witteyer, infra p.
228. [LB]
M. HAASE, “�ulte der Isis in den germanischen Provinzen”,
dans L. Bricault Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 107-136.
Version actualisée de l’étude du même auteur
chroniquée ci-dessus, qui voit sa thèse confirmée par
les données nouvelles procurées par la découverte du
temple de Mogontiacum (aujourd’hui Mainz am Rhein),
consacré à Isis et à la Mater Magna. �LB��
Christian HABICHT, Athènes hellénistique, Paris 2000 (nelle
édition revue Paris 2006).
Dans cette importante synthèse sur Athènes
hellénistique, il n’est curieusement question de Sarapis
qu’au travers de l’évocation des déboires que connut le
Sarapieion A de Délos en 166-164 a.C. Après avoir rappelé
brièvement les circonstances de l’introduction du culte
dans l’île et le contenu du senatus‑consulte rétablissant
dans ses droits le desservant de ce sanctuaire privé145, C.
H. en conclut que les Athéniens ne pouvaient dès cette
date plus agir à leur guise à Délos sans l’aval du Sénat de
Rome. [LB]
Marianne HAMIAUX, “Julien l’Apostat ou la double
imposture : les statues du Louvre et des thermes de Cluny”,
Actualité du département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines n° 11, du 24 septembre 2003 au 12 janvier 2004.
145/ Cf. H. Engelmann, The Delian Aretalogy of Sarapis, EPRO
44, Leyde 1975 et, supra p. 149, F. Canali de Rossi.
Chronique bibliographique
M. H. retrace une partie de l’histoire étonnante
d’une statue en marbre de Naxos, d’époque hadrienne146,
haute de 1,81 m, provenant de l’ancienne collection
La Riboisière et aujourd’hui conservée au Musée
des Thermes de Cluny, à Paris, n° inv. Cl. 18830. Elle
représente un personnage masculin debout, longtemps
identifié à l’empereur Julien sur les dires des premiers
propriétaires connus. La statue passait d’ailleurs pour
avoir été découverte à Paris même, alors qu’elle fut en
fait vendue à Paris par un antiquaire d’origine florentine
du nom d’Alphonse Gaspard Miliotti, après que la statue
était entrée en France par le port de Marseille.
L’homme est vêtu d’une tunique et du pallium, le
front ceint d’une couronne qui se compose de quatre
bourrelets superposés, dont trois sont lisses ; seul le
deuxième en partant du bas s’orne d’un décor de feuillage
et conserve les traces d’un ornement central rond. De
chaque côté, au niveau des oreilles, des ornements
arrondis se superposent, le centre de la couronne étant
agrémenté d’un motif en arceaux renversés. Rares sont
les effigies coiffées d’une telle couronne. L’auteur en
mentionne trois : la première, en pied, est un marbre
du fonds ancien du musée archéologique d’Istanbul, les
autres sont deux têtes brisées au niveau du cou conservées
au musée gréco-romain d’Alexandrie (fig. 10-11) et au
musée archéologique de Thasos (fig. 8-9). Aucune de ces
statues ne porte la même couronne, qui sont autant de
variantes de l’insigne de la prêtrise de Sarapis, comme
l’a bien montré H. R. Goette, “�aiserzeitliche Bildnisse
von Sarapis-Priestern”, MDAI(K) 45, 1989, 173-186. Le
Musée du Louvre conserve une statue similaire n° inv.
Ma 1121, copie moderne de la statue des thermes. �LB��
�im J. HARTSWIC�, The Gardens of Sallust. A Changing
Landscape, Austin 2004.
La troisième partie de cet ouvrage est consacrée
aux sculptures retrouvées dans la zone antique des
jardins de Salluste, résidence située entre le Pincio et le
Quirinal, devenue propriété impériale sous Tibère. Parmi
celles-ci, les sculptures égyptiennes et égyptisantes sont
étudiées en quelques pages (p. 130-137, notes p. 189193). Ainsi, on a découvert, dans la villa Verospi, au
début du xVIIIe siècle, un groupe de statues de style
égyptien, d’époques diverses et de taille considérable,
conservées actuellement au Vatican, dans la collection
du Museo Gregoriano Egizio. Les plus connues sont
des monuments en granit représentant Touya, mère de
Ramsès II, Ptolémée II et Arsinoé, ainsi qu’une copie
romaine de cette sculpture de la reine lagide147. D’autres
statues en basalte de la même zone sont signalées par
Winckelmann : une figure, plusieurs têtes, une statue de
Hapy (Vatican), un vase canope (villa Albani), ainsi que
des monuments animaliers en “rosso antico”, dont un
146/ �l. Fittschen, “Privatportäts Hadrianischer Zeit”, Roman
Portraits Artistic and Literary, Mayence 1997, 32-36.
147/ Cette nouvelle “Arsinoé” serait une Drusilla, sculptée à
la demande de Caligula pour parfaire le parallèle entre Ptolémée II et
lui-même, selon J.-Cl. Grenier, “Notes
Notes isiaques I (1-6)”,
”,, Bollettino dei
Musei e gallerie Pontificie IX, 1, 1989, 31-32.
171
hippopotame conservé à la Ny Carlsberg Glyptotek. On
peut s’interroger avec l’auteur sur l’empereur qui aurait
regroupé ces sculptures : Caligula148 ou Néron ? Estce Commode qui les aurait abritées dans un pavillon ?
Furent-elles le décor d’un lieu appelé Memphis sous les
Sévères ? �. H. pose plus de questions qu’il n’apporte
de réponses. L’obélisque trouvé à l’Ouest de la colline et
transplanté devant l’église S. Trinità dei Monti appartint
à cet ensemble. J.-Cl. Grenier149 s’était interrogé sur la
date de son érection à Rome à l’époque impériale et sur
la raison pour laquelle on fit reproduire sur ses flancs les
textes hiéroglyphiques de l’obélisque de Ramsès II érigé
par Auguste sur la spina du Circus Maximus. Pour cet
auteur, l’obélisque a pu être rapporté comme trophée
par Aurélien de sa campagne militaire en Égypte en 272.
On sait en effet que l’empereur séjournait volontiers
dans la résidence impériale des “Jardins de Salluste”,
où il aimait se consacrer aux exercices équestres dont
il était passionné. L’obélisque aurait ainsi pu trouver sa
place dans un manège équestre, pour devenir une sorte
de doublet de l’obélisque augustéen du Circus Maximus.
En conclusion, l’auteur hésite, à bon escient, à attribuer
un rôle cultuel à cet ensemble dont le caractère est
décoratif. [MCB]
John F. HEALEY, The Religion of the Nabataeans, RGRW 136,
Leyde-Boston-Cologne 2001.
L’auteur résume brièvement (p. 137-140) nos
connaissances sur la présence d’Isis à Pétra et republie
l’inscription nabatéenne RICIS 404/0501. [LB]
Andreas HEIMERL, Die römischen Lampen aus Pergamon vom
Beginn der Kaiserzeit bis zum Ende des 4. Jhs. N. Chr. Pergamenische
Forschungen, 13, Berlin-New York 2001.
Une lampe fragmentaire trouvée à Pergame
figure Harpocrate seul (n° 975 p. 175 et pl. 20), une autre,
aujourd’hui disparue mais dont il subsiste un dessin, un
buste féminin qu’il convient d’attribuer à Isis (n° 1144
p. 188). Trois autres exemplaires présentent la tête de
Jupiter-Ammon. [JLP]
Olivier HE�STER, Commodus. An Emperor at the Crossroads,
Amsterdam 2002.
Cette biographie de Commode, qui régna de 180
à 192 p.C., se présente non tant comme une tentative
de reconstitution de la vie de l’empereur, mais plutôt
comme un essai d’interprétation de l’image de celui-ci,
et de la manière dont ce programme symbolique a été
perçu et reçu.
O. H. parvient à la conclusion que l’image que
l’empereur a voulu donner de lui-même a suivi une
évolution somme toute logique et que sa perception,
spécialement par les milieux militaires, ne fut pas si
strictement négative que les sources littéraires pourraient
148/ C’est l’opinion de Grenier, ibid., 28-30.
28-30.
149/ Ibid., 16-20.
172
Bibliotheca Isiaca
le laisser croire. L’initiation présumée de Commode aux
cultes de Mithra et d’Isis est discutée p. 134-135 et 200.
O. H. remarque que la description de Commode comme
un dévot isiaque (caput raderet et Anubim portaret)150 par
l’Historia Augusta est un stéréotype ; la même formulation
est utilisée pour Pescennius Niger et Caracalla. Il note
que seule la documentation numismatique établit
une véritable relation entre Commode et Isis et/ou
Sarapis. Mais pour lui toutefois, ces représentations
font seulement référence au transport des céréales
et peut-être même plus généralement à la navigation,
et ne peuvent être utilisées pour établir un lien entre
Commode et les cultes à mystères (p. 135). – On pourra se
reporter, contra cette position, à L. Bricault, “Un phare,
une flotte, Isis, Faustine et l’annone”, CdE LXXV, 150,
2000, p. 143-145. [MJV]
�MJV��
d’Isis. Une dernière intaille, de la même période, gravée
au plat d’un scarabée en sardoine, présente un basileion
posé sur des boutons de lotus (n° 11.35 p. 107). [LB]
Martin hENIG & Arthur MACGREGOR, Catalogue of the
Engraved Gems and Finger‑Rings in the Ashmolean Museum. II.
Roman, BAR International Series, 1332, Studies in Gems and
Jewellery, III, Oxford 2004.
Gabriele HÖBER-�AMEL, “Das Isis-Heiligtum unter der
Römerpassage in Mainz”, Kemet, 13,4, Oct. 2004, 65-66.
Dans la très riche collection de glyptique de
l’Ashmolean Museum, de nombreuses pierres d’époque
romaine présentent des types isiaques151. Certaines
sont déjà connues, comme la n° 1.91 (p. 39), avec Sarapis
trônant dans un temple distyle à podium et fronton
triangulaire orné d’un disque solaire, un Dioscure se
tenant debout de chaque côté du dieu.
D’autres sont inédites. Trois représentent
Harpocrate debout, nu et tenant la cornucopia (n° 1.45-47
p. 35 ; la première et la troisième sont enchâssées dans
des bagues), datées respectivement de la fin du Ier siècle,
du Ier siècle et du début du IIIe siècle. Une montre le
buste de Sarapis panthée, radié et paré des cornes de
bélier, tandis qu’un trident avec un serpent est placé
face à lui (n° 1.59 p. 36). Trois figurent le buste du dieu (n°
1.103-105 p. 40) et sont datées du IIe siècle. Une autre,
de la fin du IIe siècle, est avec Sarapis debout (et non
trônant comme indiqué), tenant le sceptre (n° 1.106 p.
40). Le buste d’Isis, coiffée du basileion, apparaît dans
une scène originale, face à un Canope couronné de l’atef,
un pschent (et non un atef comme indiqué) avec uræus
étant figuré entre les deux ; l’ensemble livrait ainsi une
image de la triade Osiris-Horus-Isis, non identifiée par
les auteurs. Cette composition est gravée au plat d’un
pendant en cornaline présentant à la face supérieure un
visage négroïde masculin (n° 2.47 p. 46) et elle daterait
du IIe siècle. Une cornaline de même époque figure Isis
tenant sistre, cornucopia et gouvernail (n° 2.48 p. 46).
Particulièrement intéressant est le motif du n° 11.33 p.
107, qui montre un basileion et un lituus posés sur un navire
avec un gouvernail, une gravure sur verre qui peut dater
du Ier siècle a.C. et renvoie aux prérogatives maritimes
p. 144.
150/ Cf., sur ce sujet, L. Bricault, “Les Anubophores”, supra
151/ Pour les pierres de la période hellénistique, J. Boardman
& M.-L. Vollenweider, Catalogue of the Engraved Gems and Finger Rings in
the Ashmolean Museum, I. Greek and Etruscan, Oxford 1978.
Antoine HERMARY & Henri TREZINY (éds.), Les Cultes des
cités phocéennes. Actes du colloque international Aix-Marseille 4-5
juin 1999, Études massaliètes 6, Aix-en-Provence 2001.
M. J. Pena traite des cultes d’Emporion et
mentionne à cette occasion Sarapis, sans développer, car
elle considère qu’il n’a rien à voir avec la colonie grecque.
L’ambiance dans laquelle son culte s’insère est déjà tout
à fait romaine (p. 65). H. Tréziny, à propos des lieux de
culte de la Marseille grecque, signale une statuette de
Jupiter Sarapis trouvée Cours Belsunce (p. 95, n° 23), en
fait un buste du dieu. [JLP]
Lors de fouilles effectuées à partir de 1999 dans le
Römerpassage de Mainz, l’antique Mogontiacum, capitale
de la Germanie Inférieure, fut mis au jour ce qui paraît
être un sanctuaire commun à Isis et à la Magna Mater.
Plusieurs inscriptions (ph. p. 66 de deux d’entre elles ;
cf. RICIS 609/0501-0503), une statuette identifiée
– abusivement semble-t-il – à Isis panthea (ph. p. 65), un
fragment de fresque murale portant l’image d’Anubis
tenant un caducée (ph. p. 66), divers objets cultuels
(lampes, objets votifs, cratère, etc.) ont été découverts
sur le site. – Sur ces fouilles, M. Witteyer, Das Heiligtum
für Isis und Magna Mater. Texte und Bilder, Mayence 2004
[LB]
Florian HOEK, Veronica PROVENZALE & Yves DUBOIS,
“Der römische Gutshof in Wetzikon-�empten und seine
Wandmalerei”, Archäologie der Schweiz/Archéologie Suisse, 24,
2001, 2-13.
Sur un fragment du décor peint du portique
d’une villa rustica de Wetzikon-�empten, dans le canton
de Zürich, on remarque un personnage masculin, le
crâne rasé, vêtu d’une tunique blanche plissée ornée de
deux bandes rouges, le bras droit nu et à demi-tendu.
Il s’agit certainement d’un prêtre isiaque. La figure a
dû prendre place dans des tableaux d’environ un demimètre de côté, situés au milieu des panneaux ornant
les murs du portique, et faire partie d’une procession
rituelle. Son emplacement indique que cette scène
s’adressait aussi bien aux occupants réguliers de la villa
qu’aux visiteurs. Les auteurs rapprochent cette figure
d’un motif reproduit à plusieurs reprises sur ces mêmes
panneaux, celui de volutes végétales issues d’une tête de
félin coiffée, selon eux, d’une couronne atef, selon un
type déjà connu par une mosaïque d’Herculanum. Ce
décor daterait du milieu du IIe siècle p.C. Les auteurs
mentionnent, sans plus de précision, la présence d’une
autre scène isiaque peinte dans une villa de la région de
Chartres, dans le bassin parisien. �LB��
Chronique bibliographique
Günther HÖLBL, “Die Problematik der spätzeitlichen
Aegyptiaca im östlichen Mittelmeerraum”, dans M. Görg
& G. Hölbl (éd.), Ägypten und der östliche Mittelmeerraum
im 1. Jahrtausend v. Chr., Ägypten und Altes Testament, 44,
Wiesbaden 2000, 119-161.
G. H. propose ici une riche synthèse sur la diffusion
des aegyptiaca dans le bassin oriental de la Méditerranée152.
Pour bien analyser ce phénomène, il convient de préciser
la distribution géographique des objets en corrélation
avec leur répartition chronologique, leurs vecteurs de
diffusion et leur provenance, les modifications possibles
de la culture égyptienne dans les secteurs concernés,
enfin la signification et l’utilisation des aegyptiaca hors
d’Égypte. Mais ces témoignages sont ambigus : il est
difficile de dater ces objets et de déterminer s’il s’agit
de fabrications égyptiennes, d’imitations grecques de
Perachora ou de Lindos, d’imitations orientales ou
d’importations de Naucratis. De plus, ils ont beaucoup
voyagé en raison de leur petite taille et n’attestent pas
forcément de rapports directs entre la vallée du Nil et
leur lieu de découverte. L’importation de scarabées et
d’amulettes égyptiennes dans le domaine hellénique
commence dès le Ixe siècle à Lefkandi, avant de se
diffuser largement aux VIIIe-VIIe siècles ; les premiers
bronzes égyptiens apparaissent à Samos c. 700 a.C. En
Asie Mineure, de nombreux aegyptiaca figurent parmi
les offrandes votives des grands temples archaïques
d’Éphèse, Erythrai et Smyrne, sous influence grecque
et, plus à l’est, de Tarse et Al Mina, sous influence
syrienne. A l’instar du Levant et de Byblos notamment,
Chypre, qui appartient au domaine punique, a importé
des aegyptiaca dès le Bronze tardif. Les aegyptiaca trouvés
hors d’Égypte (amulettes, scarabées, objets en faïence)
montrent que les populations méditerranéennes étaient
surtout sensibles à la magie égyptienne populaire. Les
témoignages relatifs aux croyances et au culte funéraires
de l’Égypte sont rares : pas de scarabées de cœur, presque
pas de shaouabtis, peu de représentations d’Osiris ;
celles d’Anubis sont cantonnées au domaine d’influence
phénico-punique. Dans le domaine égéen, si les
scarabées (surtout des imitations) sont très nombreux,
les amulettes figurées, destinées à protéger des animaux
nuisibles ou à susciter la fécondité, sont plus rares :
Chypre excepté, prédominent les représentations des
dieux memphites et de Bès. En revanche, la présence
d’oudjats et de la colonnette ouadj est typique du secteur
phénico-punique. �LB��
G. HÖLBL, “Ersetzt Sarapis altägyptische Götter in der
römischen Provinz Aegyptus?”, dans H. Heftner & �.
Tomaschitz (éds), Ad fontes! Festschrift für Gerhard Dobesch zum
65. Geburtstag, Vienne 2004, 601-607.
À partir du IIe siècle p.C., Sarapis tend à prendre
la place des divinités principales vénérées jusqu’alors
152/ Cf., du même auteur, “Die Ausbreitung ägyptischen
�ulturgutes in den ägäischen Raum vom 8. bis zum 6. Jh. v. Chr.”,
Orientalia, 50.2, 1981, 186-192.
173
dans la partie orientale de l’Égypte qui s’étend du Nil
à la mer Rouge. Min est ainsi assimilé sinon remplacé
par Sarapis dès le début de l’époque antonine comme
l’attestent plusieurs textes épigraphiques et certaines
scènes figurées, au Mons Porphyrites, au Wadi
Hammamat et ailleurs. Il en va de même pour Osiris
à Bérénice. À l’ancienne triade Min (ou Osiris)-IsisHorus correspond désormais une triade Sarapis-IsisHarpocrate (voire Apollon lorsque l’interpretatio graeca
est encore plus poussée). Plus au Sud, dans une chapelle
du temple de Thot à Dakke, un centurion dédie une
statue dorée de Sarapis trônant en un lieu où, de prime
abord, il n’a pas sa place, au milieu d’ArensnouphisSchu, de Tefnout et de Thot-Pnubs. Dans le désert
occidental, associé à Isis, Sarapis devient au début du
IIe siècle le titulaire d’un temple à Douch, dans l’oasis
de �hargeh, en lieu et place d’Osiris, jusqu’alors maître
des lieux. Cette situation nouvelle doit pouvoir en partie
s’expliquer par l’effacement progressif de l’antique
relation Dieu-Pharaon au bénéfice d’une nouvelle dualité
où le Pharaon-Empereur se retrouve placé sous l’orbe
protectrice d’une divinité “pan-impériale” hellénisée, qui
prend en Égypte l’aspect de Sarapis, forme “moderne”
du grand Osiris. [LB]
Peter HUBAI, “Religionsgeschichtliches zur pannonischen
Isis”, dans H. Győry & Zs. Mráv (éds), Aegyptus et Pannonia.
Acta symposii anno 2000, 1, Budapest 2002, 99-122.
P. H. pose la question de l’importance réelle des
cultes isiaques en Pannonie, considérant qu’en toute
cité quelque peu développée du monde méditerranéen
il se trouvait nécessairement un ou des adeptes de ces
cultes. Il passe ensuite en revue quelques documents
et monuments bien connus (le vase d’Egyed, la frise de
l’Iseum de Savaria) pour en déterminer la valeur religieuse
propre. [LB]
Jean-Marcel HUMBERT, “Les nouveaux mystères d’Isis, ou les
avatars d’un mythe du xVIIe au xxe s.”, dans L. Bricault (éd.),
De Memphis à Rome, Leyde-Boston-Cologne 2000, 163-188.
À côté de la résurgence de l’ancienne Isis à
travers de pseudo-étymologies isiaques (dont le cas le
mieux connu est celui de “Paris”), de la redécouverte un
peu partout d’antiquités égyptiennes ou isiaques, des
assimilations diverses faites à Isis ou des représentations
modernes du mythe osirien, de nouvelles Isis
commencent à voir le jour avec la philosophie des
Lumières à la recherche de la pureté idéale, telle celle de
la franc-maçonnerie, où elle apparaît comme l’image de
la sagesse universelle. De ces spéculations naît une Isis
politique, révolutionnaire puis napoléonienne. Ensuite,
son image se diversifie et symbolise l’Égypte, la Science ou
encore l’Antiquité, avant de devenir symbole de beauté
et support publicitaire. Ces nouvelles Isis, adaptées
dans leur forme et récupérées, conservent néanmoins
une aura de magie ; même si la déesse a désormais dans
bien des cas perdu tout lien avec l’Égypte ancienne, elle
n’en survit pas moins dans les mythes de notre monde
contemporain. [MM]
174
Bibliotheca Isiaca
Antonio INVERNIZZI, “Statuette der Isis-Tyché”, dans W.
Seipel (éd.), 7000 Jahre Persische Kunst. Meisterwerke aus de�
iranischen Nationalmuseum in Teheran, Austellung �HM, 22. Nov.
2000-25. März 2001, Vienne 2000, 247-249.
Le petit bronze (n° 137) trouvé à Nehavend (anc.
Laodicée) dans le Louristan, avec d’autres statuettes de
divinités gréco-romaines, et conservé au Musée National
de Téhéran (n° inv. 437), est décrit avec beaucoup
d’acribie. L’auteur s’interroge sur sa chronologie.
Il rejette, à raison, la proposition hellénistique de
Ghirshman et Colledge153 (IIIe-IIe siècles a.C.) et préfère
une fourchette entre le Ier siècle a.C. et le Ier siècle p.C.
(époque parthe). Nous suggérons, plus précisément, le
début de l’empire romain ; en effet, cet objet présente
une ressemblance remarquable avec une statuette en
bronze d’Herculanum (Iside, p. 445, V.73) et un bronze
de Luni (Iside, p. 499, V.182) : forme du basileion, boucles,
épaule gauche dénudée jusqu’au bas du sein, nœud sur
l’épaule droite, grosse cornucopia, diagonale de l’himation,
orteils découverts, timon (ce dernier attribut manque
dans l’exemplaire de Téhéran brisé au-dessous du coude
droit). [MCB]
Ant. INVERNIZZI, “Isiac themes at Seleucia-on-the-Tigris”,
Parthica, 5, 2003, 63-75.
Un certain nombre d’isiaca ont été retrouvés à
Séleucie-du-Tigre, capitale des premiers Séleucides, lors
des fouilles américaines des années 1930, puis lors des
fouilles italiennes de la période 1964-1985. Parmi ces
documents figurent des sceaux provenant des bâtiments
des archives et montrant les bustes accolés de Sarapis
et d’Isis154, et des terres cuites, statuettes d’Harpocrate
(simplement signalées p. 65), basileia (p. 65 fig. 2-3) et
représentations de ce que l’auteur considère comme des
Isis lactantes (fig. 4-7). Ces dernières figurines représentent
une femme assise sur un siège disparu, vêtue d’un grand
manteau qui lui couvre même l’arrière de la tête, tenant
sur ses genoux un enfant habillé d’un vêtement parthe.
Selon l’auteur, il faut reconnaître le basileion dans la
couronne coiffant le personnage féminin, qui serait donc
Isis, ce dont il est permis de douter155. En revanche, il
faut peut-être identifier comme celles d’Isis plusieurs
têtes de terre cuite portant une couronne ornée de ce
qui paraît être 5 basileia simplifiés (fig. 9-11). On retrouve
cet ornement sur une autre tête de terre cuite (fig. 12).
Pour A. I. ces représentations caractériseraient une Isis
“helléno-babylonienne”,
helléno-babylonienne”, création iconographique de
haute-époque séleucide. [LB]
�LB��
153/ R. Ghirshman, Iran. Parthes et Sassanides, Paris 1962, pl.
23B ; M. A. R. Colledge, The Parthians, Londres 1967, pl. 28a.
154/ L. Bricault, “Isis et Sarapis sauveurs de Ptolémée IV à
Raphia”, CdE LXXIV, 148, 1999, 334-343 ; A. Invernizzi, Seleucia ad
Tigris. Le impronte di sigillo dagli archivi, 3 vols, Alessandria 2004, 177180.
155/ De semblables figurines, découvertes lors des fouilles
américaines à Séleucie, n’ont pas été identifiées à Isis. W. Van Ingen,
Figurines from Seleucia on the Tigris, Ann Arbor 1939, 66 n° 51b, pl. IV.25 ;
254, n° 1029b, pl. LXII.442.
Lydie JOAN, Le Doubs et le Territoire de Belfort, CAG 25 et 90,
Paris 2003.
Une table de marbre au nom d’un prêtre de
Jupiter-Ammon provient de Mandeure (p. 352). Plusieurs
documents isiaques ont été trouvés à Besançon, souvent
dans la rivière Doubs (p. 250-251) : ce sont un Bès en terre
cuite156, conservé au Louvre (E 14236), une statuette
égyptienne en bronze et une tête de style égyptien en
granit rouge, au Musée de Besançon (n° inv. 861.8.9 et
852.2. 241), et une statuette en bronze d’Isis au Musée
des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye (16
cm, inv. 29.557). On sera en revanche dubitatif devant un
bronze identifié comme un Harpocrate (p. 174). �JLP��
Corinne JOUANNO, Naissance et métamorphoses du Roman
d’Alexandre, Paris 2002.
Le Roman d’Alexandre, composé sans doute à
Alexandrie au cours du IIIe siècle p.C., a donné lieu à
de nombreuses réécritures et traductions. En Grèce
même, le Roman n’a cessé de se métamorphoser au fil
des siècles : de recension en recension, l’imagination
populaire adapte et remodèle la figure du Conquérant,
pour le rendre mieux conforme à ses rêves et à ses valeurs ;
roi-modèle, enfant terrible, aventurier transgressif ou
confesseur de la foi, l’Alexandre romanesque, au gré
d’aventures sans cesse renouvelées, s’éloigne toujours
plus de son prototype historique, en une longue dérive
affabulatrice. Sarapis apparaît à plusieurs reprises dans
le récit A, le plus ancien, particulièrement centré sur
l’Égypte. Alexandre y est un dévot zélé de Sarapis,
dieu universel et omniprésent, autant que de Zeus
(II, 21, 12). Les épiphanies du dieu sont récurrentes,
lorsqu’il annonce la libération de l’Égypte du joug
perse (I, 3, 5), lorsqu’il avertit Alexandre, présent dans
son sanctuaire, qu’il mourra empoisonné (I, 33, 6) ou
encore lorsqu’il apparaît au conquérant dans la grotte,
lors d’un épisode de katabase (III, 24). Particulièrement
important pour l’ensemble de la geste est le chapitre I,
33, qui raconte l’invention de Sarapis et la fondation du
Sarapieion, attribués à Alexandre. Puis, le dieu disparaît
progressivement des recensions postérieures. Il n’est
plus présent que deux fois dans la recension b, d’époque
byzantine (Ve siècle), en I, 3 et I, 33, et de manière plus
allusive. Il est progressivement évacué du récit, de même
que nombre d’éléments trop païens, pour quasiment
s’effacer des recensions postérieures, dont la e (fin VIIedébut VIIIe). Sarapis est alors remplacé par Apollon,
voire simplement par des arbres oraculaires. [LB]
Maijastina �AHLOS, Vettius Agorius Praetextatus: A Senatorial
Life in Between, Acta Instituti Romani Finlandiae,
inlandiae, 26, Rome
2002.
Dans le chapitre 2.3 de son étude sur Prétextat,
M. �. s’attache à définir la signification des nombreux
156/ J. Leclant, “À propos d’une terre cuite de Bès à l’oryx”,
dans Hommages à L. Lerat, Besançon 1984, 409-419.
Chronique bibliographique
éléments religieux mentionnés dans son épitaphe
(RICIS 501/0180). Elle évoque très brièvement le titre
de néocore (de Sarapis) porté par le sénateur, et celui
d’isiaca de son épouse Paulina (RICIS 501/0179), qu’elle
rattache, en suivant L. Vidman157, à l’initiation isiaque.
Pour l’auteur, l’accumulation coûteuse de titres et de
fonctions religieuses par un membre de l’aristocratie tel
que Prétextat est l’expression naturelle du rang social et
politique qu’il occupe dans la cité. Elle ne croit pas que
l’on doive retrouver dans cette situation une propagande
païenne anti-chrétienne particulière, mais bien plutôt
le reflet d’une tradition culturelle ancienne et encore
très forte, dans une société où les cultes polythéistes
(traditionnels et orientaux) sont loin d’être moribonds.
[LB]
László KÁKOSY, “Isis in Rom”, dans H. Győry & Zs. Mráv
Mr�v
(éds), Aegyptus et Pannonia, Acta symposii anno 2000, 1,
Budapest 2002, 123-127.
Bref aperçu sur la diffusion des cultes isiaques,
soulignant le rôle de Domitien et des obélisques qu’il fit
graver et ériger à Rome et à Bénévent. Dès le Ier siècle, on
assiste à un intérêt pour les antiquités pharaoniques qui
donneront une couleur locale aux sanctuaires. L’attrait
pour la religion isiaque fut renforcé par le réconfort
de ses initiations. L. �. considère qu’il faut réviser
l’idée selon laquelle la célébration des mystères est une
invention romaine, empruntée aux rituels éleusiniens.
[MM]
Alexandra KARETSOU et al. (éds), Catalogue de l’exposition
Crete‑Egypt: Three Millennia of Cultural Contacts, Herakleion
2000 = KRHTH - AIGUPTOJ. Politismikoçi desmoçi triçwn
cilietiçwn, Athènes 2000.
Parmi les nombreux isiaca présentés dans ce riche
catalogue, on note plusieurs documents inédits. Quatre
proviennent d’Aptera et peuvent être datés du Ier siècle
p.C. : deux aspidisques en terre cuite avec le buste d’Isis
au centre (p. 426 n° 492a-b), un brûle-parfums en terre
cuite avec le buste d’Isis (p. 427 n° 493) et une tête
d’Isis en terre cuite (p. 428 n° 494). De Kasteli provient
un buste de Sarapis en marbre, d’époque antonine ou
sévérienne (p. IIe-Ier siècles a.C. (p. 430 n° 499 et ph. p.
431). Au brûle-parfums en marbre de Paros découvert à
Chersonèse et portant la dédicace d’un Parien à Sarapis,
daté du IIe siècle a.C. (RICIS 203/0101), on ajoutera pour
ce site une statue acéphale d’Isis, en marbre, de même
époque (p. 433 n° 503). Enfin, la documentation, déjà
riche, de Gortyne, s’enrichit d’une tête d’enfant porteur
de la mèche d’Horus, en marbre, du Ier siècle p.C. (p. 435
n° 505). [LB]
Stylianos E. �ATA�IS, Epçidauroj. Ta gluptça twn rwmaÔikçwn
crçonon apço to ierço tou Apçollwnoj Maleçata kai tou
Asklhpioçu (= Epidauros. The Roman Sculpture from the Sanctuary
157/ L. Vidman, Isis und Sarapis bei den Griechen und Römern,
Berlin 1970, 159-160.
175
of Apollon Maleatas and Asklepios), Biblioqçhkh thj en Aqçhnaij
Arcaiologikçhj Etaireçiaj 223, 2 vols, Athènes 2002.
À la liste des isiaca d’Épidaure donnée en 2001
dans l’Atlas (p. 8-9), il faut ajouter une tête d’Isis en
marbre coiffée du basileion (p. 91-92, n° 89, pl. 104)158.
[LB]
Dieter �ESSLER, “Das hellenistische Serapeum in
Alexandria und Ägypten in ägyptologischer Sicht”, dans M.
Görg & G. Hölbl (éds), Ägypten und der östliche Mittelmeerraum
im 1. Jahrhundert v.Chr., Ägypten und Altes Testament 44,
Wiesbaden 2000, 163-230.
L’origine de Sarapis, sa véritable nature, les
raisons de sa “création”, son iconographie posent de
redoutables questions qui ont donné lieu à une abondante
littérature, grâce à laquelle se dessinent quelques points
qui semblent acquis, du moins aux yeux d’une majorité.
Le présent article développe de nouvelles vues, dans
une longue étude, touffue, et, avouons-le, pas toujours
facile à suivre, à travers ses multiples spéculations. Nous
reprendrons ici surtout les données qui peuvent donner
du grain à moudre aux isiacologues.
L’auteur expose d’abord des remarques
préliminaires sur la religion égyptienne, l’arrière-plan
idéologique nécessaire pour comprendre les racines
égyptiennes de l’époux d’Isis. Pour lui, il existe un lien
cultuel et théologique entre le Sarapieion d’Alexandrie
et les grandes fêtes égyptiennes publiques de SokarOsiris et du Nouvel An. Ces festivités voyaient se
dérouler des processions entre la ville et le temple de
la nécropole, où manipulations rituelles et lectures
liturgiques permettaient aux divinités de se régénérer
en jouissant d’une cohabitation temporaire avec les
dieux primordiaux. Dans le cas d’Apis, il faudrait
soigneusement distinguer trois formes : celle d’un dieu
primordial, celle d’un dieu solaire, et enfin celle d’une
divinité salvatrice, oraculaire, mais invisible. À propos
de cette dernière fonction, D. �. insiste sur le fait qu’il
n’existe pas de possibilité de relation directe entre
un fidèle égyptien et une divinité sans passer par un
médiateur officiel, à la différence du monde grec.
La théorie la plus généralement acceptée fait
dériver le nom de Sarapis de l’égyptien Osiris-Apis, thèse
refusée par l’auteur parce que le dieu égyptien pouvait
être appréhendé sous des phases successives. L’OsirisApis, comme dieu revenu à la vie et transformé en “roi
des dieux”, et le taureau vivant à Memphis ne sont pas
identiques avec le dieu primordial, sauveur et receveur de
pétitions159, dont les Grecs connaissaient les fonctions
avant Alexandre. Il faudrait donc aussi bien distinguer
entre l’enterrement d’Apis répété chaque année, dans
le temple de la nécropole memphite, lors de la fête de
Sokar-Osiris, comprenant le rituel de l’Ouverture de la
bouche, qui renouvelait Apis en le faisant passer par le
68.
158/ Cf. également supra J.-L. Podvin & R. Veymiers, p. 63-
159/ À partir de la XXIIe dynastie, en tant que dieu oraculaire,
il est invoqué comme Apis-Osiris par ses adeptes.
176
Bibliotheca Isiaca
stade d’Osiris-Apis, et le fait unique de l’enterrement
du taureau Apis dans les souterrains. Aelius Aristide (In
Serapidem Orat. I, 96) rapporte qu’il existait 42 Sarapieia
en Égypte ; ce chiffre correspondant à celui des nomes
aurait dû amener les chercheurs à situer ces édifices dans
le cadre des fêtes nationales. À Memphis, les soldats
cariens, grecs, puis perses, tout comme les commerçants,
participaient depuis longtemps aux fêtes et processions
dans la nécropole d’Osiris-Apis à Saqqara160. Des
généraux, y compris des Grecs, ouvraient la procession
en tenant les étendards des dieux, celui d’Apis marchant
en tête. Parmi les participants, dotés souvent des noms
étrangers, se trouvaient aussi des porteurs de bronzes
d’Apis, images qui étaient déposées dans les cimetières
égyptiens ; celles-ci ne seraient donc pas des ex-voto de
fidèles isolés ou de pèlerins, mais liées à la fête de SokarOsiris.
À propos de la forme animale, D. �. veut aussi
distinguer entre le taureau sacré de Memphis161, objet d’un
culte populaire, et le même Apis lié au renouvellement de
la royauté, notamment lors de la course de la fête jubilaire
du heb‑sed, et qui serait même devenu un “jumeau” du
souverain ptolémaïque. Dans cette perspective, l’offrande
d’Alexandre n’aurait pas été adressée au taureau Apis de
Memphis, mais à l’image cultuelle du renouvellement du
pharaon. Quant à la statue du taureau Apis offerte par
Hadrien pour le Sarapeion d’Alexandrie, on aurait eu
tort de la prendre pour l’image du taureau memphite,
sans donner à celui-ci un rapport fonctionnel avec les
fêtes se déroulant en ce lieu.
Pour D. �., le nom grec Sarapis n’est pas le
décalque d’Osiris-Apis (Wsjr-Hp), nom qui fut transcrit
Osor(o)apis par les Hellènes. Il n’admet pas qu’une forme
pré-ptolémaïque grecque Osor(o)apis se soit transformée
en Sarapis, ni que le théonyme grec puisse s’expliquer
par un dialecte ionien. Pour lui, les anthroponymes grecs
fréquents de Petosarapis (plus rarement Peteserapis) ne
peuvent être les équivalents du démotique Pa-dj-WsjrHp, “Celui qu’Osiris-Apis a donné”, car un nom égyptien,
“Celui que Sarapis a donné”, est “mit ägyptischen
theologischen Hintergrund … unwahrscheinlich” ! La
traduction d’Osiris-Apis par Sarapis sur les plaques
bilingues de fondation du Sarapeion d’Alexandrie, aux
yeux de l’auteur, ne témoigne pas davantage de l’identité
entre Sarapis et Osiris-Apis ! Il considère cependant
comme possible une étymologie égyptienne162.
Une identité linguistique aurait signifié que
Sarapis aurait été intégré dans la théorie du ba d’Apis, et
dans le flot théologique égyptien, y compris la destinée
osirienne. L’assonance entre Sarapis et Osorapis aurait
été délibérée, mais la confusion volontairement évitée,
160/ L’auteur s’appuie sur une peinture où Hellénomemphites
et Caromemphites accompagnent taureau et vache lors d’une
procession (cf. Martin, The Tomb of Hetepka, Londres 1979, 74 sq.,
n° 284).
161/ C’est seulement durant l’intronisation du dieu Apis,
accomplie annuellement, que le taureau Apis vivant jouait le rôle d’un
dieu.
162/ Il songe plus spécialement au terme sr, “proclamer un
oracle”.
car les nouveaux arrivants macédoniens n’auraient pu
admettre d’attacher Sarapis au destin d’Osiris-Apis et
aux formes animales du taureau. Selon D. �., le nom de
Sarapis serait un pseudonyme donné par les interprètes
des oracles, auxquels les Grecs pouvaient adresser des
pétitions par l’intermédiaire des prêtres-ouab, qui, seuls,
avaient le droit d’entrer en rapport, dans l’obscurité
de la salle oraculaire163, avec le dieu égyptien, sauveur
et invisible, Apis-Osiris164. Ce seraient les conseillers
éclairés de Ptolémée Ier qui auraient identifié Sarapis
avec ce dieu égyptien, une divinité grecque ne pouvant
être assimilée qu’à un dieu primordial et tout puissant.
C’est à cet Apis-Osiris que Sarapis devrait son caractère
souterrain, évoqué par les traits sombres de la statue
de Bryaxis. Mais, c’est au matin, que le dieu rajeuni,
au caractère solaire, devenu “roi des dieux”, sous son
hypostase d’Osiris-Apis, aurait répondu aux pétitions.
C’est dans cette forme que Sarapis aurait puisé sa nature
solaire. Ainsi, la fine différenciation théologique habitant
Sarapis serait d’abord compréhensible à travers le monde
divin égyptien. Les autres assimilations de Sarapis avec
plusieurs divinités grecques seraient passées par le filtre
égyptien de la théorie du ba qui permettait à Apis et
Osiris-Apis de s’identifier à des membres du panthéon
égyptien, qui avaient leur contrepartie grecque.
Sarapis n’était cependant pas un dieu des
fidèles égyptiens, mais bien destiné aux Grecs qui se
réunissaient entre eux, de nuit, pour des repas nocturnes
et des fêtes. Ces banquets festifs étaient parallèles à ceux
que prenaient les prêtres-ouab, la nuit précédant le jour
de fête. Dans ces pièces de réunion, Sarapis prodiguait
aussi des rêves oraculaires aux Grecs.
L’auteur passe ensuite à l’examen des Sarapieia
d’Égypte qui, à son estime, ont été mal compris, en les
réduisant aux seuls temples grecs abritant Sarapis, sans
tenir compte du fait que les aires sacrées égyptiennes,
qui englobaient l’habitation de Sarapis, étaient le cadre
de fêtes qui concernent tous les dieux du pays et durant
lesquelles se déroulaient des rites conformes à la théologie
égyptienne. En l’occurrence, le terme “Sarapieion” ne
conviendrait guère et ne serait que la transposition d’un
terme technique égyptien, l’expression égyptienne de
Pr-Wsjr-Hp “Le domaine d’Osiris-Apis” étant beaucoup
plus adéquate. Pour D. �., le “Sarapieion” alexandrin
aurait joué le rôle du temple royal égyptien qui s’élevait
dans les nécropoles et fournit ainsi une scène aux rites
qui, lors des fêtes de Sokar-Osiris et du Nouvel An,
menaient à la transfiguration des dieux et du pharaon.
163/ Cet espace simple aurait été aménagé dans la roche, à
l’entrée des catacombes des taureaux momifiés.
164/ Pour D. Devauchelle, “Une
“Une invocation
invocation aux
aux dieux
dieux du
du
Sérapéum de Memphis”,
”, dans W. Clarysse, A. Schoors & H. Willems
(éds), Egyptian Religion. The Last Thousand �ears. Studies Dedicated to the
Memory of Jan Quaegebeur, I, OLA 84, Leuven 1998, 593-595, OsirisApis et Apis-Osiris désignent le taureau sacré mort, mais avec une
signification différente : Osiris-Apis est l’Apis décédé devenu un
Osiris, tandis qu’Apis-Osiris est une figure du dieu Osiris, une forme
du dieu des morts ; ils sont à distinguer de l’Apis vivant, même si le
taureau représenté dans le cintre des stèles du Sarapieion peut porter
un de ces trois noms.
Chronique bibliographique
D. �. passe alors à l’histoire et à l’interprétation
du grand Sarapieion alexandrin. Des fragments de
murs attestent l’existence, dans la partie orientale, d’un
sanctuaire plus ancien que celui de Ptolémée III. Comme
beaucoup, D. �. pense que cette première construction
était déjà un Sarapieion, attribuable à Ptolémée Ier ; il
en fournit divers indices, notamment épigraphiques. Il
n’exclut pas l’hypothèse d’un Sarapieon pré-ptolémaïque
qui serait à rattacher à l’établissement de Rhakhotis, ce
qui est beaucoup plus problématique165.
Le Sarapieion d’Alexandrie (160 x 75 m) de Ptolémée
III constituait un véritable complexe. En effet, le petit
temple grec de Sarapis (13,40 x 22,80 m) n’était qu’un
élément166 d’un vaste ensemble comprenant d’autres
bâtiments et installations. L’étude de cette aire et de son
ordonnancement a pu être reprise grâce au relevé de M.
Sabottka167, plus précis que celui d’Al. Rowe. Voici les
éléments constitutifs de l’ensemble érigé par Ptolémée
III pour Osiris-Apis, nom rendu dans la version grecque
des plaques de fondation168 par Sarapis. Le temple grec
de Sarapis était flanqué sur sa droite d’un bâtiment
comportant quatre chambres. Par des comparaisons
menées notamment avec des constructions analogues
à Touna el-Gebel et à Thèbes, l’auteur conclut que
cet ensemble de pièces pourrait avoir abrité le prêtreouab et le pastophore, qui y gardait une petite statue
transportable. À la gauche du temple grec, sur l’ordre
de Sarapis et d’Isis, fut dressé par Ptolémée IV un petit
sanctuaire pour Harpocrate. Ces trois constructions
sont alignées sur le dromos qui devait mener au
“Westbau”. Dans ce dernier, D. �. veut reconnaître
l’ouabet, soit “le lieu de purification” où se pratiquait le
rituel de l’Ouverture de la bouche pour réanimer le dieu
lors de la fête de Sokar-Osiris169. Au “Westbau” étaient
165/ L’existence même de Rhakotis avant la création
d’Alexandrie (dont elle sera un quartier) est niée par M. Chauveau,
“Alexandrie
Alexandrie et Rakhôtis : le point de vue des Egyptiens”, dans J. Leclant
(éd.), Alexandrie : une mégapole cosmopolite Cahiers de la Villa “�érylos”,
9, Paris 1999, 1-10 ; Id., Rhakôtis et la fondation d’Alexandrie dans Égypte,
Afrique et Orient, 24, déc. 2001, 13-16. Pour sa part, J. Baines, “Possible
“Possible
Possible
implications of the Egyptian word for Alexandria”, JRA, 16, 1, 2003,
61-63 se demande si ce nom de Rhakhôtis ne renvoie pas à une vieille
réalité, peut-être une installation portuaire.
166/ Celui-ci n’est pas au centre de l’aire, contrairement aux
habitudes égyptiennes, mais est édifié dans l’angle nord-est, sur l’axe
qui conduit au “Westbau”.
167/ CF. M. Sabottka, Das Serapeum in Alexandria :
Untersuchungen zur Architektur und Baugeschichte des Heiligtums von der
frühen ptolemäischen Zeit bis zur Zerstörung 391 n. Chr , Diss. Tech. Univ.
Berlin, 1985 (édité sous forme de microfiches en 1989 ; non vidi) Le
même monument a fait l’objet d’études plus récentes : J. Mc �enzie,
“Glimpsing
Glimpsing Alexandria from archaeological evidence”, JRA, 16, 1,
2003, 50-56 ; J. S. Mc�enzie, S. Gibson & A. T. Reyes, “Reconstructing
the Serapeum in Alexandria from the archaeological evidence”, JRS,
94, 2004, 73-121.
168/ L’emploi de ces plaques de fondation avait déjà conduit
Al. Rowe à penser que le Sarapieion alexandrin devait être regardé
comme un sanctuaire égyptien plutôt que grec. La version égyptienne
mentionne la construction d’un pr Hna Hwt-nTr n Wsjr-Hp, “le
domaine et le château divin d’Osiris-Apis”, que le texte grec rend par
naos et temenos pour Sarapis.
169/ Des auteurs, comme P. M. Fraser, Ptolemaic Alexandria,
I, Oxford, 1972, 262 et 269 ; J.-Cl. Grenier, Anubis alexandrin et romain,
Leyde, 1977, 23, suivis par M. Sabottka, y ont vu un Anubieion, avec un
177
aussi rattachées deux galeries souterraines, avec niches
murales pour conserver des coffres en calcaire, ayant
contenu des restes d’animaux, un dispositif qui rappelle
celui de l’ouabet de Touna el-Gebel. D. �. suggère que
ces galeries n’étaient pas de véritables nécropoles, mais
l’endroit où l’on déposait, lors des fêtes, des animaux
rituels déterminés, qui appartenaient au processus
de transfiguration des dieux protecteurs sous forme
animale. Le “Westbau” comprenait aussi deux petites
chambres destinées à recevoir les pétitions oraculaires,
donc à proximité des puits comme à Saqqara et à Touna
el-Gebel. Dans la zone méridionale subsistent des restes
de fondation d’une construction, dont le centre offrait la
forme d’un cercle ou d’un hémicycle, dont la destination
n’est pas claire, mais qui n’était pas indispensable pour
le fonctionnement de l’aire sacrée, puisqu’elle sera
démolie lors des aménagements de l’époque romaine.
Enfin, les nombreuses chambres qui s’appuient contre
les murs ouest et sud de l’enceinte ont pu servir de lieux
de réunions pour les fidèles grecs.
À l’époque romaine (Ier-IIe siècles), différents
bâtiments ptolémaïques furent changés ou arasés. Ainsi,
le temple de Sarapis fut agrandi vers l’est au détriment
du sanctuaire d’Harpocrate qui fut démoli. Suite à
ces modifications, le temple grec de Sarapis devint le
bâtiment principal de l’ensemble, s’élevant maintenant
sur l’axe central nord-sud. La zone qui s’étendait face
à lui semble avoir revêtu l’aspect d’un parc, avec un
système de canaux et décoré grâce au réemploi de
sculptures égyptiennes. La statue du taureau Apis
offerte par Hadrien fait supposer la continuation des
fêtes égypto-alexandrines, mais à présent dans un cadre
largement grec, dans lequel bâtiments et cultes égyptiens
devaient avoir revêtu la dignité de choses anciennes et
mystérieuses.
L’introduction de Sarapis par Ptolémée Ier a
souvent, surtout dans le passé, été jugée comme une
mesure politique destinée à rapprocher Grecs et
Égyptiens. Il est peu probable que tel fut le dessein du
premier Lagide ; en tout cas, ce résultat ne fut pas atteint.
Il est plus vraisemblable que Ptolémée souhaita doter
d’une grande divinité les nouveaux Grecs d’Égypte. Mais
D. K. franchit un considérable pas supplémentaire. Pour
lui, l’introduction de Sarapis permit la participation de
la nouvelle couche des Grecs aux fêtes égyptiennes se
déroulant dans le Sarapieion d’Alexandrie. Ce dieu grec
fut assimilé au dieu égyptien incorporel et invisible,
le sauveur qui exauçait les pétitions (Apis-Osiris). Ce
raisonnement est étonnant dans la mesure où l’auteur
ajoute que ces Grecs se réunissaient à part, suivant le
rythme du calendrier macédonien et les règles cultuelles
grecques. Par ailleurs, il signale que, bien avant
l’époque lagide, les descendants des Grecs, installés
depuis longtemps sur les rives du Nil, connaissaient
cimetière de chiens. D. �. refuse pareille identification qui s’opposerait
trop au caractère purement grec du Sarapieion. Cet argument est en
contradiction avec bien d’autres observations, d’autant que l’auteur
connaît l’existence de documents relatifs à Anubis dans le Sarapieion
alexandrin.
17
Bibliotheca Isiaca
Osor(o)rapis, comme en témoigne la documentation de
Saqqara. Tout cela nous paraît difficile à concilier.
Lors des fêtes évoquées, la légitimation du pharaon
était rétablie, de sorte que le Sarapieion était aussi lié à
l’idéologie royale, ce qui aurait conduit Ptolémée III à
monumentaliser le complexe d’Alexandrie.
L’article se termine par une vue d’ensemble des
Sarapieia de la chôra170, et cherche les ressemblances
avec celui d’Alexandrie. Ptolémée Ier ne fit ériger aucun
grand Sarapieion dans la campagne puisque Sarapis
n’avait pas été conçu pour les Égyptiens ; à l’usage des
Grecs de l’intérieur du pays, Sarapis pouvait être abrité
dans d’autres temples égyptiens. A propos de Saqqara, D.
�. se refuse à voir dans le temple occidental du dromos,
situé au-dessus des galeries des animaux, le Sarapieion
memphite ; il le considère plutôt comme l’ouabet. On
ignore si, dès le début de l’époque ptolémaïque, existait,
comme à Alexandrie, un petit temple réservé à Sarapis,
car l’actuel sanctuaire de ce dieu, trouvé par Mariette
sur le dromos, fut fondé à l’époque ptolémaïque tardive
par une communauté grecque d’allumeurs de lampes,
sans doute des serviteurs cultuels préposés aux fêtes
nocturnes des Grecs. quant aux 11 statues de poètes
et de philosophes grecs ornant l’hémicycle proche
du temple oriental, il ne peut plus être l’indice d’une
phase ancienne d’un Sarapis grec, car il est maintenant
généralement admis que la construction du dromos se
produisit après 176 et que les statues appartiennent au
plus tôt à cette époque.
Il est ensuite question du site de la nécropole de
Touna el-Gebel, avec son Sarapieion et son Hermaion.
Des papyrus attestent que, depuis environ 170 a.C.,
cette aire sacrée était désignée comme “le Sarapieion
d’Hermopolis sur le sable”. Le temple de Sarapis devait
se situer dans la partie postérieure et être précédé d’un
parc, comme dans le Sarapieion d’époque romaine à
Alexandrie. Dans la zone occidentale se trouvait un
cimetière d’animaux, commencé sous la XXVIe dynastie,
et dont les souterrains furent fortement agrandis sous
les deux premiers Ptolémées. Des Grecs ont laissé leur
signature sur les blocs délimitant les chemins menant
au sanctuaire. À l’intérieur de la ville d’Hermopolis, un
temple de Sarapis était établi au gymnase.
Le petit temple en style grec de Sarapis, bâti à
l’époque romaine, en bordure du dromos de Louxor171
fait songer aux sanctuaires de Saqqara et d’Alexandrie.
À Tehna el-Gebel (Tenis-Akoris), un Sarapieion a été
érigé à l’époque romaine ; il fut fréquenté par les soldats
de la legio XXII Deiotariana stationnés en ce lieu. Enfin,
à Oxyrhynchos (el-Bahnasa), un Sarapieion était situé à
l’extérieur, “devant la ville”, c’est-à-dire en bordure du
désert. [MM]
170/ Il manque encore, malheureusement, un ouvrage
d’ensemble sur tous les Sarapieia d’Égypte.
171/ Sur ce petit temple, voir en dernier lieu : P. Grossmann,
“Zum Serapistempel von Luqsūr, ein klassisches oder pharaonisches
Bauwerk ?”, dans G. Moers et alii (éds), jn.t Dr.w. Festchrift für Friederich
Junge, Göttingen 2006, 281-285.
Zsolt �ISS, “Amulettes magiques gréco-égyptiennes au Musée
National de Varsovie”, Les civilisations du bassin méditerranéen,
Instytut Archeologii Uj 2000, 375-382.
Z. K. publie trois intailles conservées au Musée
National de Varsovie, dont deux intéressent les cultes
isiaques. La première, une gemme de jaspe rouge (n° inv.
200497), montre à droite Sarapis trônant et à gauche, lui
faisant face, une Isis-Déméter debout, coiffée du basileion
et tenant des épis et un flambeau (nous ne voyons pas
la situle (?) décrite par l’auteur), selon un thème peu
commun dans la glyptique. La seconde, un jaspe vert (n°
inv. 148378), présente Harpocrate sur le lotus, un type en
revanche très fréquent. Plusieurs parallèles sont donnés
p. 378. [LB]
Zs. KISS, “Les cheveux du prêtre”, Światowit, n. s. 3 A, 2001,
77-79.
La statue d’un personnage portant une
représentation d’Osiris-Hydreios, retrouvée au fond
du port oriental d’Alexandrie lors de fouilles sousmarines172, présente la particularité d’afficher des cheveux
en calotte caractéristique de l’époque julio-claudienne.
Cet élément peut surprendre, les prêtres isiaques étant
presque toujours figurés le crâne rasé. Pour Z. �. cette
particularité s’explique par le fait que cette statue doit
représenter un haut fonctionnaire romain remplissant
une fonction sacerdotale séculière, et qu’il n’était pas
soumis à une dépilation obligatoire. �LB��
Zs. �ISS, “Sarapis de Canope”, dans P. C. Bol et alii (éds),
Fre�dheit – Eigenheit, Stuttgart 2004, 387-392.
Nous savons, grâce à Strabon (XVII, 1, 17)
qu’un temple de Sarapis, célèbre pour ses guérisons,
se dressait à Canope. Ce Sarapis de Canope possédait
aussi un temple à Corinthe (Pausanias II, 4, 6), tandis
qu’à Rome une dédicace (RICIS 501/0145) d’un néocore
de Sarapis offre au dieu une petite statue le figurant tel
qu’il était honoré dans son temple de Canope. Mais
Sarapis bénéficiait-il d’une iconographie particulière
en cet endroit ? Deux sculptures, en albâtre et de
médiocre qualité, nous ont gardé la tête du dieu, l’une
coiffée de l’anastolè, l’autre des boucles enroulées. Les
fouilles sous-marines de 2001 ont ramené une troisième
tête, en marbre, de Sarapis, avec boucles enroulées.
Mais la trouvaille la plus spectaculaire fut réalisée, la
même année, sur le site englouti de Ménouthis (ville
située entre Canope et Héracleion). Il s’agit d’une tête
imposante de 83 cm de haut (avec le calathos), taillée en
marbre blanc, d’une grande qualité artistique. La tête,
avec chevelure en anastolè, aux yeux autrefois incrustés,
était coiffée d’un calathos, retrouvé un peu plus loin ; elle
faisait partie d’une statue, comme l’indique le départ de
l’épaule droite encore visible. L’auteur incline à y voir
une œuvre hellénistique de la seconde moitié du IIe
172/ Cf. Fr. Dunand, “Prêtre portant dans ses mains voilées un
‘Osiris-Canope’”, dans Fr. Goddio et al. (éds), Alexandrie. Les quartiers
royaux submergés, Londres 1998, 189-194.
Chronique bibliographique
siècle. On est frappé par le côté colossal de l’œuvre (4 à
4,50 m, suivant que le dieu était trônant ou debout) qui
a dû servir de statue cultuelle dans un temple. Comme
Ménouthis était célèbre pour son temple d’Isis, on peut
s’interroger sur la présence de ce Sarapis en pareil lieu.
Z. �. pense que lors de la destruction du Sarapieion de
Canope en 391 de notre ère, certaines reliques furent
conduites à Ménouthis, dont le sanctuaire succomba
sous les coups des chrétiens seulement en 490. [MM]
İsa �IZGUT, “Silifke Müzesi Bronz Heykelciklerine Yansıyan
�ilikya Tanrıları”, Olba, VII, 2003, 155-187.
Parmi les statuettes de bronze de provenance
locale conservées dans les collections du musée de
Silifke (n° inv. 14), en Cilicie, on remarque un petit
Sarapis trônant (p. 157-162 et pl. 27 fig. 1a-b ; h. 12 cm), les
pieds posés sur un escabeau bas (hypopodion).
(
. Le trône, le
sceptre tenu par le dieu de la droite et le Cerbère placé
à sa gauche ont disparu. �LB��
Pierre P. �OEMOTH, “À propos de la stèle d’Apollônios
(Louvre N 328) : Ophoïs, Osiris et Sérapis en Abydos”, SAK
29, 2001, 217-233.
Sur une stèle du Ier siècle p.C., à la mémoire d’un
certain Apollônios de Lycopolis, l’épitaphe en grec
demande au seigneur Sérapis : “accorde-lui
accorde-lui le triomphe
de ses ennemis”. L’Osiris royal, vainqueur des ennemis
et donc de la mort, est perçu comme Sarapis, lequel
se trouve mêlé à la justification. Sur d’autres stèles
bilingues, le “seigneur
seigneur Sérapis qui est en Abydos” est
invoqué en grec, alors que c’est Osiris qui est figuré et
invoqué en démotique. À l’époque impériale, on aurait
alors deux noms pour les différents aspects du même
dieu des morts.
Dans l’ex-royaume de �ouch, une inscription du
cimetière de Karanog nomme en grec un “Sérapis
Sérapis de
Napata-la-lointaine”, qui serait en fait Amon173. Il faut
peut-être, en fait, lire sur cette pièce l’acclamation bien
connue “Grand est le nom de Sarapis”, comme nous le
signale Richard Veymiers. À Cios de Bithynie, l’hymne
à Anubis mêle Amon, Sarapis et Osiris comme des
formes de Zeus. L’auteur insiste sur le caractère royal de
ces divinités et sur la dimension syncrétique présente
sur cette stèle. Selon lui, le rapprochement Osiris-Zeus
aurait commencé sous la XXVIe dynastie et Sarapis
aurait donc été aligné sur cette entité, une hypothèse
audacieuse qui demande à être étayée. [JLP]
�JLP��
Bernhard �OLB & Daniel �ELLER, “Swiss-Liechtenstein
Excavation at Az-Zantūr/Petra: the Twelfth Season”, ADAJ,
46, 2002, 279-293.
Lors de la douzième saison de fouilles menées
par l’Université de Bâle sur le site d’ez Zantour à Pétra,
ont été découvertes, à proximité d’un autel et de ce
qui est probablement un petit temple, deux statuettes
173/ E. Séguenny & J. Desanges, “Sérapis
“Sérapis
Sérapis et
et le
le royaume
royaume de
de
�ouch”, CdE, 61, 1986, 324-329.
17
fragmentaires en pierre, vestiges de représentations de
personnages féminins assis, qui pourraient être des Isis
dolentes. Le premier fragment (p. 282 fig. 5 ; h. 17 cm), en
albâtre local, doit pouvoir se raccorder à un autre fragment
retrouvé il y a quelques années sur le même site, que �.
Parlasca avait identifié comme la partie supérieure d’une
statuette d’Isis dolente.174 Le second (p. 282, fig. 6 ; h. 8,8
cm), en calcaire local, a pu appartenir à une représentation
du même type. Seule la partie inférieure de la statuette est
conservée. – Sur ce type de représentations, L. Bricault,
“Du nom des images d’Isis polymorphe”, dans C.
Bonnet, J. Rüpke & P. Scarpi (éds), Religions orientales ‑
culti misterici, Stuttgart 2006, 77-82. [LB]
Holger �OMNIC�, Die Münzprägung von Nicopolis ad Mestum,
Berlin 2003.
Nicopolis ad Mestum, en Thrace, n’a émis de
monnaie qu’en une seule occasion, entre le 4 février et
le 19 décembre 211, soit entre la mort de Septime Sévère
et celle de Géta, sans que l’on sache encore pourquoi.
Parmi les types utilisés, à dominante militaire, on trouve
Sarapis trônant au revers d’une émission de Géta (n° 65 ;
cf. SNRIS Nicopolis ad Mestum 1). [LB]
Christine KONDOLEON (éd.), Antioch. The Lost Ancient City,
Princeton - Worcester 2000.
Dans le catalogue de cette exposition consacrée
à Antioche-de-l’Oronte est republiée (n° 87 p. 202-203)
une belle statuette en bronze d’Isis-Aphrodite provenant
d’Antarados, l’actuelle Tartous en Syrie, ayant appartenu
à la collection de Clercq175 et conservée au musée du
Louvre. On note également un petit bronze d’IsisAphrodite (p. 88 fig. 12 ; The Art Museum, Princeton
University) qui prenait place sur un podium lui aussi en
bronze et devant appartenir à un temple portatif. P. 200
fig. 1 est donnée une photographie en couleurs d’une
mosaïque hélas fragmentaire, découverte dans le village
de Yakto, près de Daphne, et aujourd’hui conservée au
musée archéologique de Hatay à Antakya, n° inv. 849.
La scène qui se devine est probablement celle d’une
cérémonie isiaque, la femme de droite tenant un sistre
dans la main droite. Quant au jeune garçon provenant
de la maison de Ménandre à Daphne (n° 62 p. 176-177), il
n’est aucunement assimilé à Harpocrate, comme le note
à juste titre C. �. �LB��
�oray �ONU� & Melih ARSLAN, Ancient Gems and Finger Rings
from Asia Minor. The �üksel Erimtan Collection,
Collection Ankara 2000.
Trois gemmes de la collection Yüksel Erimtan
présentent l’image de Sarapis en buste, les n° 91 (p. 115 :
jaspe jaune avec Sarapis-Ammon radié à droite, IIe siècle
174/ �l. Parlasca, “Bemerkungen
Bemerkungen zum Isiskult in Petra”,
”,,
dans U. Hübner et al. (éds), Nach Petra und ins Königreich der Nabatäer,
Bodenheim 1998, p. 66 et id., “Trauernde
Trauernde Isis, Euthenia oder ‘Aegyptus
capta’ ? Zu einer «alexandrinischen» Bronzegruppe in Privatbesitz”,
Antike Welt, 34/2, 2003, 161-162, fig. 3-4, recensé infra p. 197.
175/ A. de Ridder, La collection De Clercq, vol. 3, Les Bronzes,
Paris 1905, 42, n° 39 et pl. 6.
10
Bibliotheca Isiaca
p.C.) et 93-94 (p. 118-119 : deux jaspes rouges avec Sarapis
à droite portant la taenia, IIe siècle p.C.). Les sceaux n°
220-221 sont à l’effigie de Zeus et non de Sarapis. �LB��
Antje �RUG, “Isis – Aphrodite – Astarte”, dans P. C. Bol et alii
(éds), Fre�dheit – Eigenheit, Stuttgart 2004, 180-190.
La belle tête féminine en pierre retrouvée à Rome
via Labicana, près de l’église SS. Pietro e Marcellino, et
conservée au Museo Capitolino Nuovo (inv. 1154), est
l’objet de cet article. Le visage juvénile est encadré de
la lourde perruque égyptienne tressée, surmontée d’une
dépouille d’oiseau, dont la tête, rapportée, a aujourd’hui
disparu. À partir des photos de face, les commentateurs
ont pensé qu’il s’agissait de la dépouille de vautour qui
coiffe souvent la déesse égyptienne. Une photo de profil
montre qu’il ne s’agit pas des ailes d’un rapace, mais
bien plutôt d’une colombe. Cette substitution ne plonge
pas ses racines dans l’iconographie pharaonique, mais
dans le syncrétisme à l’œuvre à l’époque hellénistique.
En effet, Isis fut assimilée à Aphrodite, qui était en
relation avec cet oiseau, sans qu’il lui serve cependant
de coiffure. Se produisit alors un double transfert. La
dépouille de vautour sur la tête d’Isis put faire place
à une colombe, tandis qu’Aphrodite, sous l’influence
isiaque, se vit coiffée de son oiseau sacré. On se trouve
ainsi devant des représentations d’Isis-Aphrodite, vêtue
ou nue. Cette forme se rencontre aussi dans le monde
syro-phénicien pour représenter la grande déesse, la
Ba’alat Gébal, qui peut porter d’autres noms, comme
celui d’Astarté. La chose s’explique dans la mesure où,
depuis longtemps, la colombe a été un animal attribut
de cette dernière, et que la déesse orientale est parfois
présentée nue, comme Aphrodite. Ces rapprochements
multiples se traduisent dans une dédicace délienne à Isis
Sôteira-Astarté-Aphrodite (cf. RICIS 202/0365). L’auteur
considère que la tête de la via Labicana ne révèle pas
des traits individuels, alors que d’autres commentateurs
cherchent à y reconnaître une reine lagide en Isis. Cette
belle sculpture a pu appartenir à l’Iseum Metellinum (Regio
III). [MM]
Anna �RZYSZOWS�A, Les cultes privés à Pompéi, Historia
156, Acta Universitatis Wratislaviensis, Wrocław 2002.
Étudiant les cultes domestiques de Pompéi, A. �.
consacre un chapitre aux divinités isiaques (p. 143-157),
analysant avec précision la documentation disponible.
Elle constate que le culte d’Isis (celui de Sarapis étant
presque absent de la cité campanienne), avait séduit des
représentants de milieux sociaux très divers, appartenant
aussi bien à l’élite municipale qu’au monde des petits
propriétaires. Outre les bâtiments servant d’habitation
à une familia, d’autres locaux accueillirent la gens isiaque.
Il en va ainsi de plusieurs boutiques (p. 213-215), dont
une boulangerie (IX 3, 7). Il est difficile de savoir
l’impact qu’eut sur ces dévotions l’arrivée au pouvoir des
Flaviens, même si beaucoup de témoignages isiaques
paraissent attachés aux dernières années d’existence
de la ville. – Pour le matériel, voir I. Bragantini et al.,
dans Egittomania: Iside e il mistero, Milan 2006, 159-217.
Quelques pages (p. 241-247) sont enfin consacrées au
temple d’Isis, une fondation privée n’ayant pas de statut
officiel dans la colonie. – Sur ce dernier, on verra N.
Blanc et al., supra p. 139. �LB��
Jadwiga KUBINSKA, “Tiberius Claudius Lycus
Thessalonique et son thiase”, ZPE, 137, 2001, 153-160.
de
J. �. s’attache à la personnalité de T. Claudius
Lycus, connu par plusieurs inscriptions funéraires
thessaloniciennes du milieu du IIe siècle p.C. Bouleute, il
fut le généreux donateur de terrains et de sépultures. Son
nom apparaît encore dans une inscription découverte
dans le sanctuaire isiaque de la cité macédonienne
(RICIS 113/0561). Il y est mentionné, en onzième
position, dans la liste des membres du thiase de Dionysos
Gongylos, association connue par un second texte, plus
ancien (RICIS 113/0537) et, selon l’auteur, peut-être un
troisième (RICIS 113/0562), le nom de l’archinéocore
Phourios Primigas apparaissant dans ces deux dernières
épigraphes. Mais, dans l’inscription RICIS 113/0561,
l’archinéocore est celui du Sarapieion et il autorise
l’érection de la stèle en question dans le sanctuaire dont
il a la charge, et non celui du thiase, comme le pense J.
�. Son nom sert également à dater l’inscription RICIS
113/0562, qui, de fait, n’a peut-être aucun lien avec le
thiase de Dionysos Gongylos. [LB]
�lára
�UZMOVÁ,
“Bemerkungen
zum
Sarapis�ult
am
nordpannonischen
Limes”,
Anodos.
Studies of the Ancient World, 1, 2001, Trnava: Trnavská univerzita,
Fakulta humanistiky, 115-125.
Sur le limes de la Pannonie du Nord, le culte
de Sarapis s’est essentiellement développé parmi
les militaires, en particulier depuis les guerres
marcomanniques. Ses étroites relations avec la
religion officielle de l’État et le culte de l’Empereur
sont clairement attestées par les inscriptions. L’auteur
analyse la situation du culte de Sarapis dans ces régions,
en regroupant sa documentation en trois ensembles :
les documents lapidaires (inscriptions, autels votifs,
sculptures, reliefs), les documents en bronze (statuettes,
bustes, appliques, récipients) et les objets “mineurs”
(statuettes, lampes, gemmes, faïences, etc.). Ceci
Ceci lui
lui
permet de distinguer 9 sites privilégiés : Vindobona,
Carnuntum, Ad Statuas, Brigetio, Iža, Tata, Crumerum,
Piliscsév et Solva. Sarapis y apparaît comme la principale
divinité du cercle isiaque. Le dieu est souvent invoqué en
tant que protecteur et guérisseur, particulièrement lors
du principat de Caracalla176. Une nouvelle inscription
dédicatoire de Carnuntum (RICIS 613/0703), la
réinterprétation d’une autre inscription du même type
d’Ad Statuas (RICIS 614/0501), d’une tête monumentale
d’Apis de Solva et d’une tête de Sarapis sur une broche
d’Iža viennent enrichir notre connaissance des cultes
176/ Cf. Zs. Mráv, “Der Besuch Caracallas und der Deus
invictus Serapis-�ult in Pannonien”, Communicationes Archæologicæ
Hungariæ, 2000, 68-97.
Chronique bibliographique
isiaques dans cette partie de l’Empire. Les centres
principaux du culte semblent avoir été principalement
Carnuntum et, probablement, Ad
Ad Statuas/Brigetio
Statuas/Brigetio et
et
Solva. [LB]
Sebastiana LAGONA, “Cibele e Iside a �yme Eolica”, dans H.
�rinzinger (éd.), Die Ägais und das westliche Mittelmeer, Akten
des Symposions Wien 1999, Vienne 2000, 143-148.
Le culte d’Isis à �ymè d’Éolide, attesté dans un
sanctuaire situé sur la colline nord, pourrait y avoir pris
la suite de celui de Cybèle177. La reprise des fouilles par
une mission italienne en 1991 a permis de retrouver le
sanctuaire, dépouillé par le temps et recouvert par la
végétation, qui se compose d’un petit temple et de deux
pièces annexes (p. 147)178. Quelques menues trouvailles
sont brièvement signalées. [LB]
Adam ŁAJTAR, Die Inschriften von Byzantion, vol. 1, Die
Inschriften, Inschriften griechischer Städte aus �leinasien, 58,
Bonn 2000.
Dans ce corpus des inscriptions grecques de
la Byzance hellénistique et romaine, on trouve quatre
(voire cinq) documents intéressant les cultes isiaques,
tous déjà connus. Le n° 16 est une stèle de marbre
représentant un banquet funéraire et portant une
première inscription, au-dessus du relief, martelée pour
faire place à l’épitaphe d’un certain Poseidonios, fils
d’Artémidôros. Elle présente sur la marge inférieure
une autre inscription, dédicace à Isis d’Épikratè, fille
de Dionysios, addition postérieure faite lors du second
remploi de la stèle (RICIS 114/0702, qui note que la
scène du banquet funéraire a pu être réutilisée sans
difficulté dans un contexte isiaque, le banquet devenant
alors la représentation figurée de la kl…nh d’Isis). Le
n° 19 présente une autre stèle de marbre, du Ier siècle
a.C., qui mentionne Zeus Sérapis comme hiéromnémon
de la cité (RICIS 114/0701). Au moins une sinon deux
stèles funéraires d’époque impériale portent des
représentations de femmes qui ont pu être des isiaques.
Sur la première (n° 138), fragmentaire, découverte à
Istanbul (Beyazit), on trouve une femme, vêtue du chiton
et de l’himation noué sur la poitrine. Ce nœud, ainsi
que la représentation d’une ciste suggèrent qu’il s’agit
d’une isiaque, dont le nom ne peut se déchiffrer (RICIS
114/0704). La seconde (n° 139), découverte en 1835 lors
de l’édification de l’église arménienne de l’Archange
Michel mais aujourd’hui égarée179, est au nom de Glykea,
fille d’Hérakôn (RICIS p. 184). A. Ł. songe à en faire
une isiaque d’après la description donnée autrefois de
177/ Cf. J. Bouzek et al., Anatolian Collection of Charles University,
Kyme I, Prague 1974, 211, fig. 2 et fig. 3 IH, pour le temple d’Isis et le
plan dressé lors des fouilles dirigées par A. Salač.
178/ Les résultats des fouilles tchèques effectuées en 1925 ont
été publiées, d’après les papiers de A. Salač, par J. Bouzek et al., The
Results of the Czechoslovak Expedition, Kyme II, Prague 1980.
179/ Elle est décrite sommairement par �. Lehmann, Byz.‑
ngr. Jahrbuch 1 (1920) 381 n. 2, qui notait le vêtement à franges qu’elle
portait.
11
son vêtement, ce qui est possible mais non assuré en
l’absence de tout contrôle iconographique. Le n° 324
enfin, est la stèle dédiée au début du Ier siècle p.C. à
Isis et à Sarapis par Artémidôros, fils de Synistor, qui fut
navarque lors des grandes Ploiaphésia (RICIS 114/0703).
[LB]
Adam ŁAJTAR & Alfred TWARDEC�I, Catalogue des
inscriptions grecques du Musée National de Varsovie, Varsovie
2002.
Republication (p. 29-32 n° 5) de l’inscription
byzantine RICIS 114/0703. [LB]
Stephen D. LAMBERT, “The Greek Inscriptions on Stone in
the British School at Athens”, ABSA, 95, 2000, 485-516.
Les vestiges d’un sistre discernables sur la
stèle funéraire portant l’inscription IG II/III2 9691,
aujourd’hui conservée à la British School d’Athènes,
font de la défunte, nommée Isias, une isiaque. Cf. supra
RICIS Suppl. I 101/0255. Un nombre relativement élevé
d’isiaques figurés sur les reliefs attiques ont un nom formé
sur celui d’Isis voire un nom servile caractéristique. J.
Eingartner180, D. W. von Moock181 ou S. D. L. (p. 500)
ont suggéré que les défunts furent souvent des affranchis
libérés de l’esclavage par le biais d’une consécration
formelle à la déesse. E. Walters182 préfère les considérer
comme des initiés aux mystères isiaques. Les deux
hypothèses ne sont pas incompatibles. [LB]
Maria Grazia LANCELLOTTI, “I bambini di �harayeb. Per
Per
uno studio storico-religioso del santuario”, dans B. Virgilio
(éd.), Studi Ellenistici, XV, Pise 2003, 341-370.
Malgré son importance, le site de �harayeb, qui
surplombe le cours du Litani au sud du Liban, est très
souvent ignoré de la littérature moderne. Fouillé en 1946
par l’Emir M. Chéhab183, il le fut de nouveau en 196970184. Dans les ruines d’un petit édifice hellénistique très
abîmé furent retrouvées, dans des niveaux hellénistiques,
plus d’un millier de statuettes en terre cuite, parmi
lesquelles on remarque des représentations d’une déesse
de la fécondité nue, coiffée d’une perruque égyptienne ou
du klaft, une trentaine de figurines du dieu Bès en tueur
de serpents, analogues à ceux de Chypre, une dizaine
de terres cuites montrant un personnage masculin
coiffé de la couronne atef, mais portant barbe et robe
orientales, dix figurines d’un autre type représentant un
homme coiffé de la perruque égyptienne, vêtu du pagne
court, dans l’attitude de la marche, des statuettes d’un
personnage masculin coiffé de la couronne atef et tenant
180/ Isis und Ihre Dienerinnen, Leyde 1991, 95-107.
181/ Die figürlichen Grabstelen Attikas in der Kaiserzeit, Mayence
1998, 84-85.
182/ Attic Grave Reliefs that Represent Women in the Dress of Isis,
Princeton 1988, 52-57.
183/ M. Chéhab, “Les
Les terres cuites de �harayeb”,
”,, BMB, X,
1951-1952 et XI, 1953-1954, pl. I-CI.
184/ B. �aoukabani, “Rapport
“Rapport
Rapport préliminaire
préliminaire sur
sur les
les fouilles
fouilles de
de
�harayeb 1969-1970”,
”,, BMB, 26, 1973, 41-59.
12
Bibliotheca Isiaca
une fleur de lotus dans la dextre ramenée sur la poitrine,
mais aussi des démons ithyphalliques, des bœufs Apis
et des Harpocrates. Trois ébauches présentent des
personnages à tête rasée, habillés d’un long vêtement,
qui ne sont pas sans évoquer des prêtres isiaques.
Pour M. G. L., le sanctuaire était consacré à une
déesse mère plus ou moins identifiée à Isis, fonctionnant
pour partie comme un centre thérapeutique ouvert à
tous, mais plus spécifiquement consacré aux plus jeunes,
au sein duquel de nombreux types iconographiques
furent re-sémantisés en fonction de leurs possibles
rapprochements avec le monde de l’enfance. Il n’y a pas
lieu d’y reconnaître quelque caractère mystérique que ce
soit, comme le proposaient les fouilleurs libanais. �LB��
Jean-Pierre LAPORTE, “Isiaca d’Algérie (Maurétanie,
Numidie et partie de la Proconsulaire)”, dans L. Bricault (éd.),
Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 249-320.
J.-P. L. dresse un inventaire mis à jour des
trouvailles isiaques d’Algérie et en établit la signification.
Les cultes isiaques sont inconnus dans ce pays avant
l’époque romaine. Isis arrive en force avec Juba II,
roi de Maurétanie Césarienne, et époux de Cléopâtre
Séléné, fille de la grande Cléopâtre. À cette époque, un
Iseum est attesté à Caesarea. Mais la greffe isiaque n’a
pas pris à ce moment. Il faut attendre le IIe siècle pour
que les cultes isiaques soient bien attestés en Numidie
et en Maurétanie. Néanmoins, sauf exception, ce sont
les grandes villes qui ont livré des vestiges ; encore ne
trouve-t-on rien à l’ouest de Cherchel, même en Oranie
qui comptait pourtant des centres urbains importants.
La diffusion touche essentiellement les milieux les plus
romanisés, par l’intermédiaire des élites municipales et
des fonctionnaires impériaux. Le rôle des militaires n’est
pas confirmé dans la région.
Plusieurs documents inédits apparaissent dans
ce catalogue : une lampe de la nécropole de Sétif au
type d’Isis-Fortuna (p. 279), une petite statue en marbre
d’Isis au Musée de Djemila (p. 281), un médaillon (ou
une épreuve de moule de lampe) au type de Sarapis ainsi
qu’une lampe figurant Isis et Sarapis au même musée
(n° inv. 1229 ; p. 282), une intaille de calcédoine avec
Isis-Fortuna et trois lampes avec Sarapis au musée de
Constantine, mais provenant de Tiddis (p. 282-283 ; n°
inv. 454, 455 B – sans n° pour la troisième)185, enfin une
statuette d’Apis en bronze de Timgad au musée de la
ville (n° inv. 311 ; p. 313). �LB, MM��
Yann LE BOHEC, “Isis, Sérapis et l’armée romaine sous
le Haut-Empire”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome,
Leyde-Boston-Cologne 2000, 129-145.
Le rôle joué par les militaires dans la diffusion des
cultes isiaques reste très controversé, les études portant
sur les divinités orientales réservant une place paradoxale
aux membres de l’armée. D’une part, on considère que les
185/ La provenance d’une quatrième (Musée de Constantine,
Inv. 703.B) n’est pas connue.
soldats n’ont pas une culture suffisamment développée
pour comprendre la richesse des théologies et qu’ils
simplifient les doctrines, créant ainsi une version plus
rudimentaire des cultes, centrée sur les idées de lutte
contre le mal et de puissance invincible de dieux dont
ils attendent la victoire et le salut personnel. D’autre
part, il est fréquent de considérer les dieux orientaux
comme des dieux de militaires et les soldats comme
leur clientèle privilégiée ; on accorde ainsi souvent
une place importante à ceux qui auraient découvert les
nouveaux cultes lors de leurs campagnes vers l’Orient et
les auraient propagés en Occident.
En se fondant essentiellement sur la
documentation épigraphique, Y. L. B. constate qu’Isis et
son parèdre Sarapis, plus encore que Mithra ou Jupiter
Dolichenus, apparaissent en fait comme des divinités
secondaires dans le panthéon des soldats. Les rares
militaires isiaques se recrutèrent surtout parmi les gradés.
Du point de vue quantitatif, ils ne sont représentés que
dans une trentaine d’inscriptions sur plus de huit cents
consacrées aux cultes isiaques (chiffres obtenus à partir
de la SIRIS), soit moins de 4 % du total. Ce désintérêt
relatif des milieux militaires à l’égard du panthéon
isiaque se trouverait conforté par l’identité des divinités
traditionnelles révérées dans ces milieux, d’autant que
les cultes orientaux ne se sont diffusés dans l’Occident
romain qu’à une époque relativement tardive, alors que
les modes de recrutement se figeaient, et parmi les élites
sociales urbaines, non dans les camps. Pour l’auteur, il
faut donc se montrer prudent lorsque nous repérons des
sites où coexistent témoignages isiaques et présence de
l’armée.
Selon Y. L. B., ces facteurs permettent de
comprendre que les soldats n’ont pas dû beaucoup
contribuer à diffuser et à honorer Isis et Sarapis, pas plus
qu’ils n’ont été intéressés par le Christ, contrairement à
ce qu’écrivit Tertullien. Ce qui leur convenait, c’étaient
les cultes traditionnels, des cultes collectifs plutôt que
des pratiques plus personnelles, des valeurs comme la
piété, l’obéissance aux supérieurs, à l’empereur et aux
dieux de Rome. [LB]
Y. LE BOHEC, “Isis dans l’épigraphie de la Maurétanie
Tingitane”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston
2004, 321-330.
Trois inscriptions de Tingitane concernent les
cultes isiaques. L’une, fragmentaire, a été découverte à
Septem Fratres et mentionne Isis (RICIS 706/0301). Les
deux autres, du IIe ou du début du IIIe siècle, émanent
d’affranchis s’adressant à Isis Augusta (l’une de Volubilis,
l’autre de Banasa ; RICIS 706/0101 et 0201). Y. L. B. (p.
324 et 330) estime que les dédicants ont demandé à Isis
de leur favoriser l’accession au sévirat et, comme ils ont
obtenu satisfaction, ils remercient la déesse en lui vouant
une dédicace. L’auteur n’envisage donc pas une prise en
charge du culte d’Isis Augusta par le sevir. Or, l’étude des
Chronique bibliographique
seviri de Volubilis laisse plutôt à penser que ce dut être le
cas 186, dans le cadre d’un culte officiel187. [LB]
13
Sur une plaque fragmentaire trouvée à Pétra et
portant une représentation d’Harpocrate, on verra M. S.
Boukowsky, “Brown University 1997 Excavations at the
Petra Great Temple”, ADAJ, 42, 1998, 303.
Les fouilles menées au temple d’Aphrodite de
Zeytintepe par l’équipe germano-autrichienne entre 1990
et 1994 ont livré un riche matériel d’aegyptiaca publié par
G. Hölbl, AA, 1993, 345-371. On y remarque une petite
tête de faucon en bronze provenant vraisemblablement
du manche d’un encensoir portatif, des fragments de
statuettes de pierre et de faïence ; les restes de plusieurs
petits vases figuraient un personnage agenouillé, à haute
coiffure formant col, tenant devant lui un petit vase
caractéristique du matériel “rhodien”. Notons que l’un
des vases de Zeytintepe (fig. 37 a-b) se range dans la série
figurant une femme portant un chevreau sur son giron
et un enfant dans son dos189.
Sur les rapports entre l’île de Samothrace et
l’Égypte, d’après une stèle démotique, on verra A. Farid,
“Eine demotische Stele im Übersee-Museum Bremen”,
MDAIK, 55, 1999, 7-12.
Pour les nombreux documents égyptiens et
égyptisants à travers les territoires de l’ancienne URSS
(en particulier dans le Sud de la Russie, dans le Caucase
et les républiques d’Asie), cf. O. Berlev & Sv. Hodjash,
Catalogue of the Monuments of Ancient Egypt from the
Museums of the Russian Federation, Ukraine, Bielorussia,
Caucasus, Middle Asia and the Baltic States, OBO, Series
Archaeologica, 17, 1998.
Sur une stèle funéraire de la collection du Musée
National de Bucarest, en rapport avec le culte d’Isis à
Callatis (Mangalia), on se reportera à A. Avram, “Un
nouveau document sur le culte d’Isis à Callatis à l’époque
impériale”, RRE, 1, 1997, 5-12. Sur les découvertes
égyptiennes de Roumanie, on verra A. Barnea, “Pour un
répertoire commenté des découvertes égyptiennes de
Roumanie. Le tombeau de Tomis”, ibid., 13-19.
Lors de fouilles menées en 1997 dans une villa
romaine de Loron à Cervera (Parenzo) en Istrie, on a
découvert, parmi des objets datables du Ier au IVe siècles
d. n. è., une statuette d’Isis-Fortuna en bronze haute de
7,3 cm et dans un très bon état de conservation190.
Sur les objets égyptiens ou égyptisants retrouvés
à Malte, on se reportera à Al. Meza, “Ancient Egypt
in Malta: an Ancestor Bust from the Delta and other
Objecta”, Abstracts Eighth Egyptological Congress, Cairo
2000, 125-126 recensé infra p. 192.
Pour la statue naophore découverte à la fin de 1992
à Cumes, on consultera C. Cozzolino, “Recent Discoveries
in Campania”, dans R. Pirelli (éd.), Egyptological Studies
for Claudio Barocas, Naples 1999, 21-31 ; cette statuette a
été retrouvée sans tête et sans base ; au nom d’Inaros,
fils d’Amasis, elle est aujourd’hui conservée au Museo
Nazionale di Napoli (inv. n° 241834). En même temps ont
été recueillis un petit sphinx et une statuette acéphale
d’Isis. La statue naophore découverte en 1994 à Pouzzoles
est publiée ibid., p. 25-31, avec fig. La statue est fort
endommagée (la tête et la partie inférieure manquent) ;
portant le nom d’Amasis, elle mentionne un “temple
d’Imhotep, fils de Ptah”. Cf. P. Caputo, supra p. 151.
Sur une bague en argent, dont le chaton est décoré
d’un Anubis, la tête retournée vers l’arrière, surmonté
d’un signe pt et précédé d’une fleur de lotus, cf. A.
186/ Cf. N. Brahmi & J.-L. Podvin, “Témoignages isiaques et
égyptisants en Maurétanie Tingitane”, BAM (à paraître).
187/ De son côté, D. Lengrand, “Les inscriptions votives
païennes des esclaves et des affranchis d’Afrique du nord romaine”,
dans L’Africa romana XII, 1998, 959-972, suggère que les dédicaces ob
honorem seuiratus de Volubilis sont d’ordre privé.
188/ Sur la présence isiaque en Tingitane, N. Brahmi & J.-L.
Podvin, supra n. 185.
189/ Sur cette série, V. �arageorghis, G. Clerc, E. Lagarce &
J. Leclant, Fouilles de Kition, II. Objets égyptiens et égyptisants, Nicosie
1976, 183-290.
190/ La statuette a été publiée par B. Portulano & Vl.
�ovacic, “Ritrovamento di un bronzetto di Iside-Fortuna a Loron
(Parenzo-Istria) ”, Atti e Memorie della Società Istriana di Archeologia e
Storia Patria, 99, Trieste 1999, 501-511.
Jean LECLANT, “40 ans d’études isiaques : un bilan”, dans
L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde-Boston-Cologne
2000, xix-xxv.
J. L., à qui les études isiaques doivent tant, retrace
les grandes lignes de l’évolution de nos travaux, situés
aux confins de spécialités différentes et multiples, un
peu en marge de l’égyptologie et des préoccupations de
l’historien classique. Il souligne qu’après la période qui
a vu fleurir corpus et monographies, on assiste depuis
le milieu des années 1980 à un certain ralentissement
des travaux de synthèse, alors qu’enquêtes partielles
et publications de nouveaux documents ne fléchissent
point et rendent nécessaire un renouvellement en
profondeur du champ de recherches. [MM]
Jean LECLANT & Anne MINAULT-GOUT, “Découvertes
d’objets égyptiens et égyptisants hors d’Égypte”, Orientalia,
69, 2000, 168-170.
Pour une étude sur la possible origine égyptienne,
plus précisément de Tell el-Amarna, des lingots de verre
découverts dans l’épave du “Ulu Burun” (p. 169-170),
on verra P. T. Nicholson, C. M. Jackson & �. M. Trott,
“The Ulu Burun Glass Lingots, Cylindrical Vessels and
Egyptian Glass”, JEA, 83, 1997, 143-153.
A Ceuta ont été découverts, en position secondaire
et dans le niveau du VIe siècle de notre ère, deux
fragments jointifs d’une plaque en marbre portant une
dédicace à Isis ; d’après la paléographie, celle-ci daterait
du IIe siècle p.C. (cf. RICIS 706/0301). Des lampes avec
représentations isiaques, en particulier les bustes d’Isis
et Sarapis, avaient été trouvées précédemment dans le
même secteur188. [LB]
J. LECLANT & A. MINAULT-GOUT, “Découvertes d’objets
égyptiens et égyptisants hors d’Égypte”, Orientalia, 69, 2000,
326-329.
14
Bibliotheca Isiaca
González Prats, “La Fonteta. El
El asentamiento
asentamiento fenicio
fenicio de
de
la desembocadura del Río Segura (Guardamar, Alicante,
España). Resultados de las excavaciones de 1996-97”,
RSF, 26, 1998, 191-228. [LB]
�LB��
J. LECLANT & A. MINAULT-GOUT, “Découvertes d’objets
égyptiens et égyptisants hors d’Égypte”, Orientalia 70, 2001,
474-476.
Cette chronique est la 50e et dernière livrée par
J. L. sur la diffusion des aegyptiaca et des isiaca dans le
monde antique191.
Pour des objets égyptiens retrouvés dans un
sanctuaire d’époque perse et hellénistique fouillé en
1988-89 par une mission de l’institut d’archéologie
d’Haïfa sur le Mont Mispe Yamin, en Haute-Galilée, et
notamment un petit groupe en schiste vert représentant
Osiris, Horus et Isis, on verra R. Frankel, “The Sanctuary
from the Persian Period at Mount Mispe Yamin”,
Qadmoniot, 31/1, 1997, 46-53 (en hébreu) ; J. �amla,
“Zwei nordpalästinische Heiligtümer der persischen
Zeit und ihre epigraphischen Funde”, ZDPV, 115, 1999,
163-190 (spécialement p. 164-169 et 182) ; A. Lemaire,
“Remarques sur le culte d’Ashtart/Astarté en Palestine
à l’époque perse”, Revue de la Société Ernest Renan, n. s.
n° 42, 1999, 81-86.
Sur l’influence de l’Égypte dans l’architecture des
temples archaïques grecs, cf. M. Bietak (éd.), Archaïsche
Griechische Tempel und Altägypten, Untersuchung der
Zweigstelle Kairo des Osterreichischen Archäologischen
Institutes, 17, Wien 2001.
Sur les relations entre la Grèce et l’Égypte on se
reportera à G. Wirth, “Hellas und Ägypten: Rezeption
und Auseinandersetzung im 5. bzw. 4. Jht. v. Chr.”,
Ägypten und der östliche Mittelmeerraum im 1. Jahrtausend
v. Chr., Akten des Interdisziplinären Symposions am
Institut für Ägyptologie der Universität München 25.27. 10. 1996, Wiesbaden 2000, 281-319 ; J. Vercoutter,
“Égyptiens et Préhellènes: nouveaux points de vue”,
dans J. Phillips (éd.), Studies in Honour of M. Rhoads Bell,
San Antonio 1997, 463-470.
Pour de nombreux isiaca retrouvés en Crète,
on verra le catalogue de l’exposition Crète‑Égypte:
Trois millénaires d’échanges culturels �en grec��, Musée
archéologique d’Héraclion, 21 novembre 1999 - 21
septembre 2000 (recensé supra p. 175).
La découverte d’un Iseum à Szombathély, en
Pannonie, à la fin des années 50192 a donné lieu à une ample
bibliographie : cf. István Toth, “Risultati e compiti della
ricerca dell’Iseum di Savaria”, RRE, 2-3, 1998-1999, 113-138.
La présence de l’Égypte dans la Rome impériale
est le sujet d’un ouvrage posthume de B. de Rachewitz
(avec A. M. Partini), Roma Egizia: Culti, templi e divinità
egizie nella Roma Imperiale, Rome 1999.
191/ Les chroniques postérieures, dues à divers auteurs, se
sont recentrées sur l’Égypte et la Vallée du Nil.
192/ Cf. T. Szentléleky, A Szombathelyi Isis Szentély,
Szombathély 1965.
Sur de nombreux aegyptiaca et isiaca retrouvés dans
les Marches, on se reportera au catalogue commenté de
G. Capriotti Vittozzi, Oggetti della cultura egiziana nelle
Marche, Tivoli 1999.
Plusieurs monuments du pharaon Bocchoris
ont été découverts en Italie, notamment un scarabée
provenant de Pithekoussai et deux situles respectivement
de Motya et de Tarquinia ; cf. D. Ridgway, “The
Rehabilitation of Bocchoris: Notes and queries from
Italy”, JEA, 85, 1999, 143-152.
Sur des amulettes retrouvées en Sardaigne et les
relations avec l’Égypte dont elles témoignent, on se
reportera à O. Conti, “Una lettura dei segni incisi sulla
base degli amuleti punici della Sardegna”, REAC, 2,
2000, 9-101. �LB��
J. LECLANT, “La diffusion des cultes isiaques en Gaule”, dans
L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 95-105.
Sur le territoire français, les isiaca sont concentrés
dans le Midi (près de la côte méditerranéenne, surtout
dans la zone du delta rhodanien et le long du couloir
Rhône-Saône). En Narbonnaise, il faut souligner
l’importance des sites d’Arles, qui nourrissait des
relations commerciales avec Alexandrie, et de Nîmes,
où s’installèrent des vétérans rentrés d’Égypte. La
diffusion en Narbonnaise n’a pas seulement emprunté
le fleuve, mais aussi les routes alpines. En Aquitaine,
la documentation est très dispersée. Les témoignages
isiaques sont relativement rares dans le Nord, et quasiabsents dans l’Ouest, à l’exception de la Bretagne. D’une
manière générale les cultes isiaques sont moins bien
attestés que dans les Germanies, l’Hispanie ou l’Italie.
Isis est la plus présente et l’on n’a pas de traces de
l’intervention des milieux officiels romains. �MM��
Guy LÉCUYOT, dans O. Bopearachchi, Chr. Landes & Chr.
Sachs (éds), De l’Indus à l’Oxus. Archéologie de l’Asie centrale, Lattes
2003.
Une statuette en bronze d’Harpocrate debout (h.
23 cm), aujourd’hui dans une collection privée, aurait été
exhumée sur le site antique de Bactres, dans un contexte
de ruines portant des traces d’incendie (n° 282 p. 325326). Elle daterait du IIe siècle p.C.193. – Pour d’autres
statuettes d’Harpocrate retrouvées en Asie centrale, cf. �l.
Parlasca, “Eine Harpokrates-Statuette aus Afghanistan
im Brooklyn Museum”, dans H. De Meulenaere & L.
Limme (éds), Artibus Aegypti. Studia in honorem Bernardi
v. Bothmer, Bruxelles 1983, 101-108 ; L. Bricault, “Sarapis
dans l’empire koushan”, BSFN, 53,10, déc. 1998, 249-254.
[LB]
193/ Cf. G. Lécuyot, “Un Harpocrate bactrien”, dans O.
Bopearachchi et al. (éds), Alexander’s Legacy in the East. Studies in Honor
of Paul Bernard, Bulletin of the Asia Institute N. S. 12, 1998, 113-119.
Chronique bibliographique
Marie-Thérèse LE DINAHET, “Cultes étrangers et cultes
locaux dans les Cyclades à l’époque impériale”, dans G.
Labarre (éd.), Les cultes locaux dans les mondes grec et romain, Actes
du colloque de Lyon, 7-8 juin 2001, Lyon 2004, 129-142.
Considéré comme un espace en déclin à l’époque
impériale, l’archipel des Cyclades, au sens large du
terme, paraît être alors caractérisé par une certaine
atonie de la vie religieuse, qui concerne aussi bien les
cultes traditionnels que les cultes “étrangers”, parmi
lesquels l’auteur classe les “cultes égyptiens”. Cette
vision des choses, relayée notamment par Fr. Dunand
dans sa thèse194, mériterait d’être nuancée. Ainsi, le
monnayage hellénistique en bronze de Syros présente
un riche panthéon dont Isis est absente, tandis qu’à
l’époque impériale la déesse et les Cabires sont les
seules divinités à figurer au revers des monnaies sorties
de l’atelier local. A Paros, la présence isiaque est attestée
du Ier au IVe siècles de notre ère par plusieurs documents
qui témoignent de l’insertion des élites locales dans la
communauté des fidèles (sarcophage de �leitoménès,
fils d’Épianax ; RICIS 202/1002). Des prêtres de Sarapis
sont encore mentionnés à la fin du IIIe ou au début du IVe
siècle. Le Sarapieion de Minoa d’Amorgos, fondé au IIIe
siècle a.C. et qui a peut-être été retrouvé à proximité du
gymnase, était semble-t-il encore en activité au IIe siècle
p.C.195. Les divinités isiaques font également l’objet d’un
culte à Myconos à la fin du Ier ou au début du IIe siècle
(RICIS 202/0501). Il en va peut-être de même à Andros
(RICIS 202/1801-02) et Ios (RICIS 202/1101) où l’on a
découvert deux versions de l’arétalogie d’Isis.
Il est toutefois très exagéré d’écrire (p. 140) que
ces cultes introduits à l’époque hellénistique prennent
encore plus d’ampleur à l’époque impériale. Ce n’est pas,
en tous cas, ce que laisse entendre la documentation
dont nous disposons. [LB]
Clayton Miles LEHMANN & Kenneth G. HOLUM, The
Greek and Latin Inscriptions of Caesarea Maritima. The Joint
Expedition to Caesarea Maritima Excavations Reports, V,
Boston 2000.
Une plaque de marbre gris, brisée en au moins
six fragments, dont quatre ont été retrouvés en 19681969 au sud du théâtre de Césarée, porte une double
inscription funéraire d’époque impériale, celle de deux
enfants, Priskos Nemônianos et sa petite sœur Isidôra,
disparus le même jour (n° 158 p. 139-140 et pl. CIV =
RICIS 403/0401). Les parents, auteurs de l’inscription,
ont confié leurs enfants défunts aux bons soins d’Osiris,
faisant usage de la formule : “qu’Osiris te donne l’eau
fraîche”. Égyptienne dans sa conception, grecque dans
II, 218.
15
sa formulation, n’apparaissant qu’en contexte funéraire,
elle doit être mise en rapport avec les figurations d’OsirisCanope, qui représente symboliquement l’eau du Nil,
et le vase à bec décrit par Apulée, Metam. XI, 11, qui
la contenait lors des cérémonies196. Dans ce contexte,
l’eau pourvue par Osiris doit garantir l’immortalité au
défunt197. [LB]
Patrick LE ROUX, “Oriunda Mauretania”, dans Chr.
Hamdoune (éd.), Ubique amici. Mélanges offerts à Jean-Marie
Lassère, Université de Montpellier III 2001, 239-248.
Commentaire de l’inscription d’Italica RICIS
602/0201. Selon P. L. R., la statue de la Victoire fut
placée dans le Traianeum. La famille est originaire de
la Maurétanie, sans doute Césarienne. Le père devait
être un incola investi de responsabilités importantes qui
permirent à sa fille d’acquérir une certaine dignitas. [LB]
Uta-Maria LIERTZ, “Isis
Isis und ihre nordische Schwestern”,
”,,
Arctos, 37, 2003, 101-114.
U.-M. L. revient sur le passage de la Germanie
de Tacite évoquant une présence d’Isis chez les Suèves
et rappelle les interprétations proposées jusqu’ici.
Analysant avec précision le matériel épigraphique isiaque
des provinces germaniques, elle parvient à la conclusion
que le culte d’Isis n’a jamais fait l’objet d’un interpretatio
dans les provinces de Germanie. – Sur ces questions,
comparer M. Haase, ““Signu� in �odu� liburnae figuratu�
(Tacitus, Germania 9,1): Überlegungen zum Beginn des
Isis-�ults in Germanien”, dans W. Spickermann et al.
(éds.), Religion in den germanischen Provinzen Roms. �ongreß
Bad Homburg 1998, Tübingen 2001, 317-338. [LB]
�LB��
Jean-Pierre
LOUSTAUD,
Limoges antique,
Travaux
d’Archéologie Limousine, suppléments 5, Limoges 2000.
J.-P. L. mentionne une statuette en bronze d’IsisFortuna (h. 9,1 cm) provenant des environs de SaintLéonard-de-Noblat (p. 327), et conservée au musée
municipal de l’Évêché de Limoges, n° inv. arc. M 128198.
[JLP]
Adam ŁU�ASZEWICZ, “No Egyptian Reminiscence in
Hadrian’s “animula’”, Eos, 87, 2000, 286-294.
Cet article pourrait être commodément résumé
par son titre. A. Ł. conclut en effet qu’il n’y a aucun
argument véritable pour dire que l’animula du célèbre
petit poème écrit par Hadrien à la fin de sa vie (animula
vagula blandula etc, Historia Augusta, Vita Hadriani 25,9)
soit une réflexion sur le ba égyptien. C’est J. G. Griffith
qui avait développé cette thèse, associant la rédaction de
194/ Le culte d’Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée
195/ Sur les isiaca et aegyptiaca d’Amorgos, on verra
L. Marangou, “Amorgos and Egypt in Hellenistic and Roman Periods:
Old and New Evidence”,
”,, dans M.-Od. Jentel & G. Deschênes-Wagner
(éds), Tranquillitas. Mélanges en l’honneur de Tran tam Tinh, Québec 1994,
371-381 ; Ead., Amorgos 1 : Minoa. The Town, the Harbour and the Country
Country,
Athènes 2002 [non vidimus��.. Parmi la dizaine d’inscriptions à caractère
isiaque de l’île, aucune n’est postérieure au Ier siècle a.C.
196/ R. A. Wild, Water in the cultic Worship of Isis and Sarapis,
EPRO 87, Leyde 1981, 123-126 ; D. Delia, “The Refreshing Water of
Osiris”, JARCE, 29, 1992, 181-190.
197/ Cf. R. W. Daniel & Fr. Maltomini, Supplementum Magicum
I, Papyrologica Coloniensia XVI.1, Opladen 1990, 168 n° 45.
198/ Cf. J. Perrier, Carte archéologique de la Gaule. La Haute‑
Vienne, 87, Paris 1993, 187.
16
Bibliotheca Isiaca
ce texte au voyage d’Égypte fait par Hadrien en 130/1199.
L’auteur discute les différentes lectures possibles du
texte et avance plusieurs arguments convaincants pour
montrer que l’image de l’anima dans ce poème est
commune dans le monde gréco-romain et n’emprunte
rien à la religion égyptienne. [MJV]
�MJV��
Adriano MAGNANI, “Iside, Apuleio ed il P.Oxy. XI 1380”,
APapyrol, 13, 2001, 107-113.
A. M. rapproche, sous forme de catalogue, un
grand nombre d’épithètes grecques de la litanie isiaque
du P. Oxy. 1380 de formules latines extraites du livre XI
des Métamorphoses d’Apulée, deux textes qu’il considère
comme quasi contemporains, alors que si le P. Oxy. 1380
date sans doute effectivement du IIe siècle p.C., il n’est
que la copie d’un texte antérieur, à dater probablement du
début de l’époque flavienne. Selon lui, Apulée a dû avoir
connaissance de textes semblables à celui conservé par le
P. Oxy. 1380 lors de la rédaction de son ouvrage. [LB]
Adr. MAGNANI, “Sensum tamen retinebam humanum: Ovidio,
Apuleio e la metamorfosi”, Vichiana, 4e s., 5.1, 2003, 3-37.
L’auteur établit, dans une perspective plus
littéraire qu’anthropologique, un parallèle entre les deux
auteurs sur le thème des Métamorphoses, en analysant
cinq textes : Ovide (épisode d’Io, I, 568-747 ; de Callisto,
II, 411-495 ; d’Actéon, III, 155-255) et Apulée (Lucius,
III, 24-26.1 ; Actéon, II, 4). L’un, qui vit à l’époque du
principat, enseigne en plaisant ; il est influencé par le
pythagorisme. L’autre témoignerait d’une transcendance
divine, source de conversion morale, influencée par le
platonisme. En revanche, la thématique “initiatique”
serait commune, malgré des niveaux différents
d’approche. La transformation animale reste formelle,
laissant intactes les facultés intellectuelles humaines.
[MCB]
Jodi MAGNESS, “The Cults of Isis and �ore at SamariaSebaste in the Hellenistic and Roman Period”, HThR, 94,
2001, 157-173.
L’auteur considère que les cultes d’Isis et Sarapis
furent établis à Samarie à l’époque hellénistique. Elle
établit un lien entre Isis et Déméter, toutes deux
concernées par la fertilité ; entre Sarapis et Asclépios,
qui soignent les malades. Le culte d’Isis et Sarapis est
connu à Samaria-Sebaste par une inscription dédicatoire
du IIIe siècle a.C. (RICIS 403/0501), et J. M. pense qu’un
sanctuaire dédié à ces deux divinités existait à proximité
du temple romain de �orè,200 peut-être érigé à l’époque
199/ J. G. Griffith, “Hadrian’s
Hadrian’s Egyptianizing Animula”,
”,, Maia,
36, 1984, 263-266, reprinted in Atlantis and Egypt …, Cardiff 1991, 9296.
200/ Les archéologues anglais avaient identifié comme un
temple d’Isis l’édifice au nord de l’Acropole, qui fut occupé cinq siècles
plus tard par un temple de �orè. J. W. Crowfoot, �. M. �enyon & E.
L. Sukenik, Samaria‑Sebaste. Reports of the Work of the Joint Expedition in
1�31-1�33 and of the �ritish Expedition in 1�35. I. The Buildings at Samaria,
de Gabinius (57-55 a.C.). Le culte d’Isis aurait été remplacé
par celui de �orè sous le règne d’Hérode. Les nombreux
témoignages d’époque romaine de Déméter et Corè à
Sébastè évoquent la tradition grecque et éleusinienne et
ne présentent aucun trait isiaque ou égyptisant. Notons
qu’un même schéma de succession d’Isis à �orè de la
période hellénistique à l’époque romaine semble attesté
dans un sanctuaire du Liban, à �harayeb201. �LB, JLP��
Basilikè MA�AIRA, “Isis kai Sarapis sto Aigaio”, dans Al.
�aretsou (éd.), Krete‑Aigyptos: Politismikoi desmoi trion chilietion,
Athènes 2000, 244-249 (en grec).
Rapide survol de la présence isiaque dans le
monde égéen. [LB]
Michel MALAISE, “Harpocrate. Problèmes posés par l’étude
d’un dieu égyptien à l’époque gréco-romaine”, Bulletin de la
Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques de l’Académie
royale de Belgique, 6e série, 11, 2000, 401-431.
À l’origine, Horus est d’abord un dieu céleste
qui se manifeste comme un faucon qui plane haut dans
le ciel (d’où son nom “l’Éloigné”) ; comme tel, il est le
fils d’Hathor, “Demeure d’Horus”, ici personnification
du ciel. Cet Horus céleste est aussi un dieu de la
lumière, ses deux yeux étant considérés comme le soleil
et la lune. Très anciennement, il est encore un dieu
protecteur de la royauté, car il est censé avoir régné sur
terre avant les dynasties humaines des rois, qui, d’une
certaine manière, sont sa réincarnation. Plus tard,
mais encore à une époque haute, lorsque fut élaboré
le système cosmogonique d’Héliopolis, fondé sur une
Ennéade divine, Horus fut intégré au système en tant
que fils d’Isis et d’Osiris. À ce titre, il devient un dieuenfant, fils et successeur de son père. Horus peut alors
revêtir différentes formes, dont celle d’Harpocrate, figuré
comme un enfant nu, le crâne rasé, avec la tresse latérale de
l’enfance sur l’occiput droit, et portant un doigt à la bouche
pour le sucer. Sa personnalité va se préciser et s’enrichir,
absorbant fonctions et prérogatives d’autres dieux enfants :
il personnifie le jeune soleil, il protège contre les animaux
dangereux et est le maître de la fertilité agraire.
Les Grecs voient en Harpocrate l’équivalent
de deux enfants divins de leur panthéon : Triptolème
et Éros, mais également de Dionysos Pais. Tous
ces rapprochements donnèrent lieu dans l’imagerie
de l’époque gréco-romaine à des représentations
diverses d’Harpocrate, jusqu’à une forme panthée
assez complexe. Tant pour la forme que pour le
fond, l’Harpocrate de l’époque gréco-romaine a
vécu de considérables changements et profité d’un
enrichissement progressif de sa personnalité et de ses
prérogatives.
Londres 1942, 62-67. Les fouilles y ont mis au jour des figurines
d’Astartè et des shaouabtis.
201/ M. G. Lancellotti, “I bambini di �harayeb. Per uno
studio storico-religioso del santuario”, dans B. Virgilio (éd.), Studi
Ellenistici, XV, Pise 2003, 341-370, recensé supra p. 181.
Chronique bibliographique
M. M. propose ensuite une très fine et très
riche analyse géographico-typologique de toutes ces
représentations d’Harpocrate. �LB��
M. MALAISE, “Le problème de l’hellénisation d’Isis”, dans
L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde 2000, 1-17.
La première question abordée par M. M. est celle
du degré d’hellénisation d’Isis, mesurée à travers les
écrits arétalogiques et les productions iconographiques.
Elle mérite une réponse nuancée, qui doit faire la part
belle aux composantes authentiquement égyptiennes, et
à la plasticité de la théologie égyptienne, sans exclure
l’insertion de traits provenant des contacts noués avec
les croyants grecs. Le second volet de cette enquête
tente de déterminer quels furent les cercles responsables
de cette mutation que divers indices invitent à aller
chercher du côté des milieux sacerdotaux de prêtres
égyptiens hellénisés, et désireux de populariser leur
déesse auprès de leurs maîtres et colons grecs. Souvent
considérée comme alexandrine, l’Isis hellénisée paraît
plutôt avoir été élaborée dans le creuset memphite, où
ont cohabité cultures grecque et égyptienne, et dont le
témoignage le plus connu est la “création”
création” de Sarapis, le
nouvel époux de la déesse égyptienne. [LB]
M. MALAISE, “La signification des scènes nilotiques dans la
culture romaine”, CdE, 78, 2003, 308-325.
Analyse détaillée de l’ouvrage de M. J. Versluys,
Aegyptiaca Romana202. [LB]
M. MALAISE, “Les stolistes au service des dieux égyptiens”,
dans P. Defosse (éd.), Hommages à C. Deroux, IV, Bruxelles
2003, 436-451.
Les stolistes sont bien connus des inscriptions et
des papyrus grecs d’Égypte, depuis l’époque hellénistique
jusqu’au milieu du Ve siècle p.C. Ces stolistes occupent
une place importante au sein du clergé égyptien,
juste après le prophète. Le titre de stoliste, voire de
protostoliste ou de deutérostoliste, est souvent précédé
de celui de prêtre, mais pas toujours. C’est là une
manière de préciser le rang sacerdotal du personnage.
Préposés à l’habillement des statues divines et à la garde
des parures et objets sacrés dans une pièce du temple
réservée à cet effet, ils doivent être également mis en
relation avec la confection des momies, qu’ils confient
ensuite à ceux qui devront les enterrer.
Si le titre est rarement attesté hors de la vallée du
Nil (seulement à Athènes et Aquilée aux IIe-IIIe siècles
p.C.), le rite d’habillement des statues égyptiennes
y était assurément pratiqué, comme le montrent le
contenu des inventaires des temples (RICIS 503/0301,
603/0101), et sans doute la mention d’une ornatrix fani
à Nîmes (RICIS 605/0103). A Athènes, les fonctions
de hiereus et de stolistès sont distinctes, sauf sur une
inscription (RICIS 101/0229), où le dédicant cumule les
202/ Voir infra p. 221-224.
17
deux titres au service d’Isis et de Sarapis. Cette situation
s’explique dans la mesure où à Athènes, le hiereus,
citoyen athénien dès le IIIe siècle a.C., est le prêtre
principal, qui a la responsabilité du culte. Les stolistes
devaient donc constituer des auxiliaires qui n’avaient
pas nécessairement le rang sacerdotal. L’existence d’un
personnel spécialisé dans l’habillement des statues
divines tenait vraisemblablement à l’importance des
sanctuaires. [LB]
M. MALAISE, “Nova Isiaca Documenta Italiae. Un premier
bilan (1978-2001)”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, LeydeBoston 2004, 1-68.
M. M. présente ici une nouvelle mise à jour de son
Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts
en Italie publié en 1972, 25 ans après la première203.
Sont ainsi ajoutés 48 inscriptions isiaques (dont 6
sont douteuses) et nombre de documents figurés,
ce qui permet de repérer 22 ou 23 centres isiaques
assurés supplémentaires et 17 probables. L’analyse du
nouveau matériel épigraphique révèle l’importance des
milieux populaires (affranchis, esclaves) et, dans une
moindre mesure, d’étrangers alexandrins. La présence
des femmes est aussi significative. Pour les sources
recensées dans cet article, la proportion dans ces deux
domaines paraît même supérieure aux constatations
antérieures. Plusieurs documents funéraires invitent
à mettre en évidence le rôle protecteur des divinités
isiaques dans l’au-delà. Les sources archéologiques
révèlent la présence d’un nouveau temple isiaque à
Trea (Picenum), et probablement à Cumes (Campanie).
La moisson de nouveaux documents ne modifie guère
les rapports de densité entre les différentes regiones, et
dans le Sud de la péninsule les isiaca demeurent fort
discrets. L’implantation des nouveaux sites isiaques
reste fortement liée à leur localisation privilégiée (voie
romaine, installations portuaires ou proximité d’un
port, voisinage d’importants sites isiaques, présence de
Gréco-Orientaux). [LB]
M. MALAISE, “Bès et la famille isiaque”, CdE, 79, 2004, 266292.
Après avoir évoqué la place de Bès dans l’Égypte
pharaonique, où il est associé au jeune Harpocrate, ce
qui lui permet d’occuper une place non négligeable
dans l’orbe de la famille isiaque à l’époque grécoromaine, comme l’attestent les nombreuses terres
cuites le représentant, M. M. s’attache à définir le rôle
et l’importance de ce gnome hors de la vallée du Nil,
en laissant de côté les objets ressortissant du commerce
phénico-punique204.
203/ “Documents nouveaux et points de vue récents sur les
cultes isiaques en Italie”, dans Hommages à Maarten J. Vermaseren. II,
EPRO 68, Leyde 1978, 627-717.
204/ Cf., du même auteur, “Bès et Béset : métamorphoses
d’un démon et naissance d’une démone dans l’Égypte ancienne”,
dans J. Ries & H. Limet (éds), Anges et démons. Actes du Colloque de
Liège et Louvain-la-Neuve 25-26 novembre 1987, Homo Religiosus, 14,
1
Bibliotheca Isiaca
La documentation relative à Bès en dehors de
l’Égypte est très pauvre. Ce petit dieu est quasiment
absent des centres isiaques grecs, même sur des sites
comme Délos et Athènes. En dehors de l’Italie, la plupart
des trouvailles sont en outre des documents mineurs.
La péninsule italienne offre un tableau différent et la
présence plus affirmée de Bès paraît refléter, une fois
de plus, le côté plus égyptisant qu’y revêtent les cultes
isiaques, du moins à certains moments. L’image de Bès
peinte dans le Sacrarium de l’Iseum de Pompéi et les deux
statues de Bès présentes sur la dalle d’Ariccia sont deux
témoignages essentiels qui lient la présence du gnome
à l’univers isiaque italien. Les deux sculptures qui
encadrent aujourd’hui la Porta magica à Rome ont sans
doute dû servir d’atlantes à une chapelle intégrée dans
un temenos isiaque. Sur une peinture d’Herculanum, un
danseur a toutes les apparences de jouer le rôle de Bès
devant un temple égyptien. Si, à l’image de ce qui se passe
en Égypte, Bès a continué à graviter dans l’entourage de
la famille d’Isis, il est difficile de le considérer comme
un véritable sunnaos theos. Il est toutefois possible que
certains témoignages aient servi de support à des
croyances populaires, comme le révèlent les intailles.
Bès fut donc plutôt un compagnon qu’un membre de la
famille isiaque. �LB��
M. MALAISE, “Isis en Occident : thèmes, questions et
perspectives d’un colloque”, dans L. Bricault (éd.), Isis en
Occident, Leyde-Boston 2004, 479-490.
M. M., en conclusion du IIe colloque international sur
les études isiaques, dégage les lignes de force des enquêtes
relatives à ce champ d’études et souligne l’importance
de certaines questions méthodologiques. Il évoque
notamment, parmi les aegyptiaca, la place particulière
des oushebtis en Occident. Plusieurs d’entre eux ont
été exhumés de tombes (notamment en Italie et en
Gaule). Il est assuré que les isiaques ne prêtaient pas à
ces figurines funéraires le rôle que leur attribuaient les
anciens Égyptiens, mais ils ont pu les lire comme des
images d’Osiris momiforme, avec les bras croisés sur
la poitrine. Il existe d’ailleurs une série d’oushebtis
présentant un aspect inhabituel dans la mesure où leur
perruque tripartite est contaminée par la représentation
du nemes et que les objets tenus en main résultent d’un
mélange du flagellu� et de la houe. En outre, ils portent
des inscriptions hiéroglyphiques qui n’ont rien à voir avec
le chapitre 6 du Livre des Morts habituellement reproduit
sur ces objets ; on y trouve même des cartouches royaux.
Plusieurs d’entre eux sont conservés en Italie, et l’un a
été retiré du sol à Carassai, lors de travaux agricoles, dans
une zone généralement jugée comme une nécropole205.
Des exemplaires analogues ont été retrouvés sur la côte
dalmate. À côté de ces oushebtis, il existe des figurines
Louvain-la-Neuve 1989, 53-70 ; “Bès et les croyances solaires”, dans S.
Israelit-Groll (éd.), Studies in Egyptology Presented to Miriam Lichtheim,
Jérusalem 1990, 670-729.
205/ G. Capriotti Vittozzzi, Oggetti, idee, culti egizi nelle Marche,
dalle tombe picene al tempio di Treia, Tivoli 1999, 66, 223-225, n° II.40.T
et fig. 99-100.
encore plus troublantes parce qu’elles sont, en outre,
coiffées d’une couronne atef ; les attributs peuvent être
ceux d’Osiris (flagellu� et sceptre heqa), mais le flagellu�
est souvent barré comme la houe des oushebtis. Un
exemplaire de ce type a été retrouvé à Sentinum, certains
autres en Gaule206. G. Capriotti Vittozzi207, au lieu de les
considérer comme des faux, y voit, à juste titre, le résultat
d’une production populaire. Lorsque la contamination
avec l’iconographie d’Osiris est patente, elle parle alors
d’“Osiris-oushebti”. En Occident, les oushebtis, qu’ils
soient égyptiens ou des productions abâtardies, ont pu
passer pour des représentations d’Osiris. [LB]
Daniele MANACORDA, “Il mosaico delle Logge di Populonia
e le immagini ambigue”, dans C. Mascione & A. Patera (éds),
Materiali per Populonia II, Florence 2003, 189-191.
L’auteur étudie une mosaïque trouvée
sur l’acropole et datée de la fin du IIe siècle, qui
appartiendrait à un sanctuaire de Vénus. Une scène de
naufrage est surmontée d’un animal hybride, “colombemollusque”, interprété comme un symbole de la déesse.
Ce document est mis en relation avec la mosaïque aux
poissons de Palestrina et, donc, avec le culte d’Isis
Pelagia, en reprenant les arguments de F. Coarelli208.
Les liens évoqués entre Populonia, la Campanie et les
textes ne suffisent pas à étayer cette hypothèse, faute de
documents plus précis. [MCB]
Tomás MAñANES PÉREZ, Inscripciones latinas de Astorga,
Historia y Sociedad, 84, Valladolid 2000.
Réédition, dans ce corpus des inscriptions latines
d’Asturica Augusta (auj. Astorga), de deux dédicaces à
Sarapis et Isis (p. 39-40 n° 15 = RICIS 603/1102 ; p. 40-41
n° 16 = RICIS 603/1101). [LB]
Fausta MANERA & Claudia MAZZA, Le Collezione egizie del
Museo nazionale Romano, Milano 2001.
Ce très riche catalogue est publié à l’occasion de
la nouvelle présentation, dans le cadre magnifique du
Palais Altemps, d’une partie des collections égyptiennes
du Musée national romain. Après une brève présentation
de la diffusion isiaque, les auteurs se concentrent sur
l’implantation sociale et urbaine d’Isis et de sa famille
à Rome, avant de livrer un catalogue richement illustré
de très nombreux objets, classés en fonction de leur
provenance réelle ou supposée. De très nombreux
documents sont inédits.
De provenance romaine assurée est un sistre
à arc en bronze, au manche figurant Bès et Hathor,
repêché dans le Tibre à hauteur du Ponte Sisto (n° 21
206/ J. Leclant, “Osiris en Gaule”, dans Studia Aegyptiaca I,
Budapest 1974, 269-270.
207/ Oggetti, idee, culti egizi nelle Marche, Tivoli 1999, 131-145
et 216-227.
208/ “Iside e Fortuna a Pompei e a Palestrina”, dans S. Adamo
Muscettola & S. de Caro (éds), Alla ricerca di Iside, PP, XLIX, 1994,
119-129.
Chronique bibliographique
p. 63 ; Palazzo Massimo alle Terme, n° inv. 128087)209,
un fragment de bas-relief égyptien en marbre, d’époque
romaine, exhumé via Borgo di Santo Spirito (n° 80 p.
111 ; Palazzo Altemps, n° inv. 106548), une statuette de
prêtresse isiaque en marbre blanc, d’époque antonine,
trouvée via Tripoli (n° 86 p. 117 ; Palazzo Altemps, n°
128073) et une statuette de Bès en tuf du Ier siècle p.C.,
découverte à Castel Giubileo, dans la propriété Scordini
(n° 95 p. 126 ; Terme di Diocleziano, n° inv. 121321).
Tous les autres inédits, provenant de diverses
collections romaines, sont de provenance incertaine.
Parmi eux, on relève une belle statue acéphale d’Isis en
marbre de Luni (n° 23 p. 66 ; Palazzo Altemps, n° inv.
4235), deux statuettes d’Harpocrate en bronze210, des
IIe-IIIe siècles p.C. (n° 28-29 p. 70-71 ; Palazzo Massimo
alle Terme, n° inv. 66110-66111), au moins 5 statuettes
en bronze d’Isis-Fortuna datées du IIe siècle p.C. (n° 51
et 55-58 p. 86 et 89-91 ; Palazzo Massimo alle Terme),
une d’Isis panthée (n° 54 p. 88 ; Palazzo Massimo alle
Terme, n° inv. 256097) et un petit pendentif en bronze
d’Harpocrate, d’époque romaine (n° 60 p. 92 ; Palazzo
Massimo alle Terme, n° inv. 256237). On remarque aussi
une statue acéphale en marbre blanc de Sarapis trônant,
du IIe siècle p.C. (n° 65 p. 97 ; Palazzo Altemps, n° inv.
2004536), un fragment de chapiteau représentant
Hathor, en marbre blanc, d’époque romaine (n° 66 p.
98 ; Terme di Diocleziano, n° inv. 591), enfin une intaille
rouge avec les bustes affrontés d’Isis et de Sarapis (n°
101 p. 131 ; Palazzo Massimo alle Terme, n° inv. 78748).
D’autres documents, déjà publiés ailleurs, sont ici
republiés. [LB]
Lorenza-Ilia MANFREDI, “L’oriente in Occidente: Iside
nelle monete puniche”, dans S. Russo (éd.), Atti del V Convegno
di Egittologia e Papirologia, Firenze, 10‑12 dicembre 1999, Florence
2000, 151-167.
La divinité féminine figurée au droit des monnaies
de Cossura est généralement identifiée comme IsisAstarté. Dans le monnayage punique, la présence d’Isis
est assez rare211. La série la plus ancienne à l’image de
la déesse remonte à l’époque de la révolte libyenne (241
a.C.) et se caractérise par la présence au droit d’une tête
féminine portant un couvre-chef constitué d’une calotte
circulaire sur laquelle est posé le disque solaire entre les
cornes hathoriques, avec ou sans uraei. Au revers sont
représentés trois épis. Dans l’iconographie de la déesse,
on retrouve des éléments qui renvoient à des traditions
puniques influencées par des caractères libyens qui font
supposer l’identification de la divinité représentée sur
les monnaies avec une Astarté punique assimilée à Isis.
L’image d’une divinité aux caractéristiques identiques
se retrouve sur certaines monnaies de Iol-Caesarea au
209/ Sur les sistres, au moins au nombre de sept, retirés du
Tibre entre les ponts Umberto et Sisto, F. W. von Bissing, “Sul tipo dei
sistri trovati nel Tevere”, BSAA, 31, 1937, 211-224.
210/ Pour une statuette inédite semblable à la n° 29, supra M.
Malaise, p. 49-52.
211/ Cf. SNRIS Afrique du Nord et Malte-Cossura.
1
revers desquelles figurent encore les trois épis. Ces
monnaies, généralement datées des IIe-Ier siècles a.C.,
seraient plutôt à rapporter, selon L. I. M., à la période de
la IIe guerre punique, pendant le règne de Syphax (220203 a.C.), et reproduiraient une iconographie encore
typiquement punique, quoique déjà influencée par des
représentations hellénistiques. Cette iconographie
serait commune aux monnaies de Cossura et pourrait
faire référence à une tradition punique assez ancienne,
distincte de celle de Carthage, dont se seraient également
inspirées les séries de la révolte libyenne.
Le type d’Isis couronnée par Nikè se retrouve
uniquement sur une émission d’Icosium où il est
associé à la représentation d’une figure masculine avec
couvre-chef à plumes, identifié comme Melkart. Dans
ce cas, l’iconographie de la déesse adhère aux canons
hellénistiques de tradition ptolémaïque. Nikè, rarement
représentée dans l’acte de couronner une divinité et
encore moins Isis, pourrait être mise en relation, selon
l’auteur, avec un événement militaire, la présence de
Nikè servant à souligner la qualité de “victorieuse” de
la divinité figurée sur les monnaies. Les monnaies de
cette série étant généralement datées des IIe-Ier siècles
a.C., L. I. M. estime que le lien stylistique étroit qui les
unit aux monnaies de Cossura, placées le plus souvent
au cours de la première période romaine, c’est-à-dire
entre la fin du IIIe et le début du IIe siècle a.C., pourrait
conduire à remonter cette datation. En raison de ces
liens iconographiques et stylistiques étroits, cet auteur
propose donc de dater ces monnaies d’Iol-Caesarea,
d’Icosium et de Cossura de la fin du IIIe ou du début du
IIe siècle. Ce groupe d’émissions puniques ayant au droit
la tête d’Isis se placerait ainsi de manière homogène
entre la IIe et la IIIe guerre punique et serait à mettre
en relation avec le domaine militaire et principalement
avec les déplacements de troupes entre l’Afrique et la
péninsule Ibérique, tels qu’ils nous sont rapportés par
Polybe et Tite-Live. [LB]
Giacomo MANGANARO, “Dall’Egitto alla Sicilia (II sec. a.C.
– VI sec. d.C.)”, Mediterraneo Antico. Economia, Società, Culture,
5.2, 2002, 615-638.
G. M. rassemble plusieurs documents, de natures
diverses, relatifs aux relations entre l’Égypte et la Sicile
dans l’Antiquité. Pour cela, il présente brièvement des
objets qu’il a déjà répertoriés dans des publications d’accès
souvent difficile, ainsi que de nouveaux documents. Nous
retiendrons, par exemple, dans le domaine culturel, une
mosaïque de Ségeste signée par un maître alexandrin et
des bronzes dont une figure de guenon accroupie (fig.
5 et 5a)212. Concernant les cultes isiaques à Catane, il
signale un petit bronze inédit d’Isis-Tyché (fig. 8 et 8a),
d’une hauteur de 7 cm, un buste acéphale identifié à une
Isis lactans (fig. 10)213 et un relief de crocodile acéphale
212/ Qui peut enrichir le dossier de G. Capriotti Vittozzi,
“Il fanciullo, il nano, la scimmia: immagini “grottesche” e religiosità
popolare tra Greci ed Egizi”, Polis, 1, 2003, 141-154.
213/ Déjà publié par ses soins dans “Per la storia dei culti
10
Bibliotheca Isiaca
(fig. 9). Un petit Harpocrate en bronze provient du
port de Camarina (fig. 11)214. Sont ensuite publiées cinq
amulettes d’Harpocrate appartenant à des collections
siciliennes dont deux correspondent vraiment à la
typologie du dieu (fig. 13 et 15). �MCB, LB��
Silvia Maria MARENGO, “I culti orientali dell’Italia centrale
adriatica”, dans Chr. Delplace & Fr. Tassaux (éds), Les cultes
polythéistes dans l’Adriatique romaine, Bordeaux 2000, 208-221.
S. M. M. propose un répertoire relativement
complet de la documentation concernant la présence
des cultes orientaux sur le territoire de la Ve région et le
versant adriatique de la VIe. Les documents isiaques sont
regroupés p. 215-218. À ceux signalés par M. Malaise215
et L. Bricault216, on ajoutera une tête d’Isis, perdue,
de Fanum Fortunae (n° E10 p. 216), un petit bronze
de Castelfidardo représentant Thot-Hermès (n° E7 p.
216), ainsi qu’un pavement de Trea montrant une scène
nilotique au sein de laquelle figurerait Anubis, sous la
forme d’un chien (?).
L’auteur note que les grandes voies de
communications, la via Salaria au sud et la via Flaminia
au nord ont dû jouer un rôle important dans la diffusion
des cultes. Elle suppose en outre que les séjours,
fréquents ou non, de familles sénatoriales établies à
Rome mais possédant des terres dans ces régions ont
pu agir comme un vecteur de diffusion non négligeable,
les actes de dévotion étant très majoritairement d’ordre
privé. Les fidèles mentionnés dans les textes semblent
n’avoir eu toutefois que des contacts éphémères avec
la région, à l’exception peut-être des marins grécoorientaux naviguant sur l’Adriatique entre Aternum et
Salona. Les cultes isiaques ont, semble-t-il, commencé
à se diffuser au Ier siècle p.C., pour connaître leur plus
grande expansion à la fin du IIe siècle. [LB]
Zaccaria MARI, “L’Antinoeion di Villa Adriana : risultati della
prima campagna di scavo”, RPAR, 75, 2002-2003, 145-185.
L’article est un rapport détaillé sur les fouilles
du secteur ouest de la Villa Adriana, au sud des Cento
Camerelle, près du Grand Vestibule. Repéré à la fin du
xxe siècle, un édifice à exèdre a, d’abord, été interprété
comme un nymphée, mais la découverte d’un bloc décoré
du relief d’un chapiteau hathorique invite à reconsidérer
cette attribution. La première campagne de fouilles a
mis au jour un temenos avec deux édifices rectangulaires,
dressés chacun sur un podium de travertin devant
nella Sicilia greca”, dans Il Tempio greco in Sicilia. Architettura e Culti,
Catania 1�76, Syracuse 1985, 160, fig. 9-10.
214/ G. Di Stefano, Camarina. Guida al museo e alla città,
Raguse 1989, 11 et fig. 8.
215/ Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en
Italie, Leyde 1972, 51-56 ; id., “Documents nouveaux et points de vue
récents sur les cultes isiaques en Italie”, dans Hommages à Maarten J.
Vermaseren. II, Leyde 1978, 637-638 ; id., “Nova Isiaca Documenta Italiae.
Un premier bilan (1978-2001)”, dans Isis en Occident, Leyde-Boston
2004, 21-24.
216/ Atlas de la diffusion des cultes isiaques, Paris 2001, 140141.
l’exèdre. Les deux édifices, sans doute identiques, se faisaient
probablement face ; un rapprochement est esquissé avec
l’Iseum Campense figuré sur un bronze (et non un denier)
de Vespasien émis en 71 ; d’après les restes de murs d’un
des temples, ils auraient pu être prostyles tétrastyles217.
Mais les trouvailles les plus intéressantes concernent du
matériel égyptien et égyptisant. Deux blocs sont décorés,
l’un d’un chapiteau hathorique en léger relief, l’autre du
relief d’un trône avec sema‑tawi et signes hiéroglyphiques.
D’autres fragments proviennent des remblais de fouilles
faites aux xVIe et xVIIe siècles : fragments en marbre blanc
d’une statue de Ramsès II, décors avec hiéroglyphes ou
reliefs égyptiens, statue colossale avec élément de fixation,
fragments en marbre noir de statues humaines, décor avec
proue de navire ornée d’un œil.
Puis, l’auteur entreprend une recherche
historiographique sur les statues antiques découvertes
sur le site ou à proximité du site de la Villa aux xVIIe et
xVIIIe siècles, en interrogeant les écrits et les dessins de
l’époque. Il distingue trois lieux de fouilles : la propriété
Michilli (Antinoüs-Osiris en marbre blanc de Paros du
musée Grégorien Egyptien, Harpocrate du Capitole),
celle des Jésuites et le dépôt du village de Pantanello.
Les deux premiers sites jouxtent l’Antinoeion actuel, le
dernier pourrait s’articuler assez bien avec l’ensemble,
mais nous noterons qu’il s’agit d’un dépôt, et pas
forcément du lieu d’origine. Le domaine des Jésuites a
connu deux séries de découverte d’objets “égyptiens” :
au xVIIe siècle, selon le témoignage de P. S. Bartoli, un
ensemble de dix statues, connues essentiellement par
des dessins, a été acquis par l’ambassadeur d’Espagne, le
marquis del Carpio, et envoyé à Madrid ; au xVIIIe siècle,
ce sont un deuxième groupe de statues en bigio morato et
des reliefs, selon F. Piranesi, connus par des dessins mais
aussi par des collections de musée : six statues en pierre
grise jaspée bien identifiées par J.-Cl. Grenier (deux
prêtresses, un porteur d’offrande, Ptah, Nefertoum, un
double buste d’Osiris-Apis). quant aux deux télamons
d’Antinoüs du musée Pio Clementino, ils étaient
conservés à l’archevêché de Tivoli. Le rattachement de
tout ce matériel exotique à l’exèdre à abside, au nom
d’une relative unité des matériaux et du style, ébranle
les hypothèses de Grenier concernant le ‘Serapeum’
du ‘Canope’ de la Villa218 ; d’ailleurs, l’application du
terme Canope à certaines statues ne viendrait pas d’une
tradition locale, mais d’une salle du Capitole portant ce
nom. De nouvelles questions semblent se poser : doit-on
rattacher tout le matériel égyptien au nouveau site ou
peut-on considérer l’existence de deux pôles égyptiens ?
Y a-t-il un atelier romain unique pour les sculptures à
l’égyptienne ?
217/ Pour l’analyse des éléments d’architecture classique, on
lira dans le même recueil, l’article de Sergio Sgalambro, “Gli elementi
architettonici dell’edificio ad esedra di Villa Adriana : identificazione
e ipotesi ricostruittive”, 425-447.
218/ J.-Cl. Grenier, “La décoration statuaire du ‘Serapeum’ du
‘Canope’ de la Villa Adriana. Essai de reconstitution et d’interprétation”,
MEFRA, CI.2, 1989, 925-1019 ; Idem, “Il ‘Serapeo’ e il ‘Canopo’ : un
‘Egitto’ monumentale e un ‘Mediterraneo’”, dans Adriano. Architettura
e progetto. Milan 2000, 73-75.
Chronique bibliographique
Enfin, Z. M. s’interroge sur la nature de l’édifice.
Tombe ou cénotaphe ? Lieu de mémoire d’un grand
amour ? Lieu de pratique cultuelle consacré au jeune
homme, devenu Antinoüs-Osiris (Antinoeion) en relation
avec les divinités isiaques occupant les temples jumeaux ?
[MCB]
Z. MARI, “L’Antinoeion di Villa Adriana : risultati della
seconda campagna di scavo”, RPAR, 76, 2003-2004, 263-314.
Après une rapide synthèse sur l’architecture du
complexe, attribué à la mémoire d’Antinoüs, le favori
d’Hadrien noyé dans le Nil et divinisé, une analyse
du matériau (en particulier le bigio morato) et du style
des statues égyptiennes et égyptisantes de la Villa
Adriana, l’auteur démontre qu’elles proviennent d’un
même atelier, probablement italien. Mais la donnée
fondamentale reste les statues aux couleurs et tailles
variées d’Antinoüs-Osiris, dispersées dans différents
musées ; un rapprochement avec le fragment d’une cuisse
en bigio morato, in situ, suffit-il à fonder la localisation de
toutes ces statues dans l’édifice à exèdre ? Z. M. rejette
la mise en scène proposée par J.-Cl. Grenier dans le
‘Serapeum’ du ‘Canope’ et les replace dans l’Antinoeion.
Concernant l’obélisque du Pincio consacré
à Antinoüs, il reprend la plus grande partie de la
traduction de Grenier, mais réfute l’hypothèse d’une
tombe dans la vigne Barberini sur le Palatin219 pour le
replacer sur l’axe central de l’exèdre et des deux temples.
Une relecture des textes de l’obélisque et de son décor
l’amène à interpréter l’ensemble du complexe comme la
vraie tombe du jeune divinisé.
L’étude de la topographie et des éléments datés
des constructions lui permet de proposer deux phases
d’édification : un premier aménagement d’accès monumental
vers 128 ; puis, entre 128 et 133, une nouvelle fonctionnalisation
de cet espace en Antinoeion, exaltant le nouveau dieu et
éternisant la mémoire d’un être cher. �MCB��
Z. MARI, “Scoperta dell’Antinoeion di Villa Adriana”,
AMSTiburtina, 76, 2003, 7-25.
11
Mirella MARINI CALVANI (éd.), Aemilia. La cultura romana
in Emilia Romagna del III secola a.C. all’età constantiniana, Bologne
2000.
Une statuette en bronze d’Isis (h. 7,5 cm), coiffée
du basileion, brandissant le sistre de la dextre, une situle
(disparue) sans doute dans la gauche, a été trouvée à
Parme, Piazzale della Macina (n° 111, p. 338). Elle est
conservée au Museo Archeologico de Parme, n° inv.
18456. Pour l’auteur, il s’agit d’un travail local du IIe
siècle p.C. Elle signale une autre statuette inédite d’Isis
trouvée également à Parme, lors des fouilles du Palazzo
Sanvitale.
Le n° 116 (p. 340-341) correspond à la stèle
funéraire en calcaire en forme de momie de Publeia
Tertia (= RICIS 512/0702) retrouvée en 1845 à Campegini,
près de Tannetum. P. 283, on trouve une photographie en
couleurs d’une partie de la mosaïque de Rimini figurant
Anubis220. [LB]
Clelia MARTÍNEZ MAZA, “Los
“Los
Los antecedentes
antecedentes isíacos
isíacos del
del
culto a María”,
”,, Aegyptus, LXXX, 2000, 195-214.
Certaines similitudes iconographiques ou
fonctionnelles ont parfois conduit à des rapprochements
plus ou moins étroits entre Marie et Isis. Pour C. M. M.,
la figure de Marie est issue d’une lente transformation
qui fit d’un personnage secondaire de la tradition
chrétienne originelle une figure divine centrale,
soutenant la diffusion d’un dogme plus récent : la nature
humaine de Jésus. À la différence d’Isis, elle ne possède
à l’origine aucun attribut divin ; leurs natures sont donc
totalement distinctes.
Il est alors inadéquat de soutenir l’idée d’une
continuité religieuse postulée à partir de simples
similitudes iconographiques et d’analogies strictement
formelles et superficielles. – La même idée fut
développée par Tran tam Tinh, Isis lactans, Leyde 1973,
40-49, et reprise par cet auteur dans plusieurs études,
dont le récent “Sur les pas d’Isis”, recensé infra p. 219,
avec la bibliographie antérieure. [LB]
Cl. MARTÍNEZ-MAZA, “Devotas mistéricas en la Roma
bajoimperial”, Aevum, 77, 2003, 53-68.
La figure d’Antinoüs est présentée ainsi que
les principaux textes antiques le concernant. Ensuite,
l’auteur résume ses articles précédents, recensés supra :
études des fouilles de l’édifice baptisé Antinoeion et de
l’historiographie des statues et reliefs du même style
retrouvés aux xVIIe et xVIIIe siècles, ce qui met en
cause les théories de J.-Cl. Grenier sur le ‘Serapeum’
du ‘Canope’. Afin de répondre à la question de la
nature de ce complexe, l’auteur analyse les différentes
statues d’Antinoüs-Osiris ainsi que la datation des
constructions. Il en conclut que le nouveau site est le
vrai pôle égyptien de la Villa et que sa principale activité
était le culte-mémoire du jeune disparu. [MCB]
C. M. M. étudie l’adhésion d’un groupe de cinq
femmes (Fabia Aconia Paulina, Caecinia Lolliana et
ses filles Rufina et Sabina, enfin Serapias), de rang
clarissime à l’exception de la dernière, une honestior, aux
cultes à mystères, dans la Rome de la seconde moitié
du IVe siècle p.C. Fabia Paulina, épouse de Prétextat
et initiée aux mystères par son mari (CIL VI 1779 ; cf.
RICIS 501/0180), fut consacrée à Cérès, �orè et Iacchos
à Éleusis, à Liber, Cérès et �orè à Lerne, à Hécate à
Égine. Hiérophante d’Hécate, elle fut aussi tauroboliée.
219/ J.-Cl. Grenier, “L’emplacement de la tombe d’Antinoüs
d’après les textes de l’Obélisque Barberini”, in J.-Cl. Grenier &
F. Coarelli, La tombe d’Antinoüs à Rome, MEFRA XCVIII, 1986, 217229 ; F. Coarelli, “(Porticus) Adonaea, Aedes Heliogabali, Aedes Iovis
Ultoris. La tomba di Antinoo”, ibidem, 230-253.
220/ Cf. P. E. Arias, “Mosaico
Mosaico romano policromo di Rimini”,
”,,
dans Studi ri�inesi … in onore di C. Lucchesi, Faenza 1952, 1-9 ; G. A.
Mansuelli et al. (éds), Arte e civiltà romana nell’Italia settentrionale dalla
Republica alla Tetrarchia, Bologne 1964, Catalogo, I, pl. CLXIII, n° 338 ;
II, 516, n° 439.
12
Bibliotheca Isiaca
Caecinia Lolliana, épouse de Caius Caeionius Rufius
Volusianus Lampadius était encore prêtresse d’Isis en 390
p.C. (RICIS 501/0212), tandis que sa fille aînée recevait
le taurobole dès 370 p.C. et que la cadette était initiée
aux mystères d’Hécate et de la Mater Magna221. Serapias
enfin, fut consacrée à la Mère des dieux et à Proserpine, à
Cybèle et à Attis Menotyranus, tauroboliée et crioboliée
en 379 p.C. Ces documents, et quelques autres qui
concernent des hommes de haut rang, constituent un
témoignage particulièrement important de la réaction
païenne dans l’élite sénatoriale sous Valentinien, Gratien
et Théodose, au moment où le christianisme est en voie
de triompher, avec une inclination particulière pour les
mystères grecs, le culte isiaque et celui de Cybèle. Ces
initiations, ces actes de dévotion ne sont plus de simples
choix religieux individuels, ils concernent la plupart des
membres de ces gentes de haut rang, et fonctionnent
comme une affirmation de leur identité familiale et de
leur loyauté vis-à-vis de la res publica, face au pouvoir
impérial chrétien. Pour l’auteur, ces charges religieuses
font désormais presque partie du cursus honorum des
grandes familles païennes. [LB]
Maja MARTINOVA, “Ein antikes �ultgefäß aus Philippopolis”,
dans M. Wendel (éd.), Karasura, I. Untersuchungen zur Geschichte
und Kultur des alten Thrakien, Weissbach 2001, 185-188.
Un récipient cultuel en terre cuite, découvert
à Philippopolis, en Thrace, est décoré, entre autres,
de deux bustes de Sarapis placés au-dessus d’un aigle.
M. M., qui rapproche ce motif de celui utilisé dans le
monnayage de Tomis aux IIe-IIIe siècles p.C., ne peut
cependant affirmer qu’il s’agit d’une production locale
et non d’un objet d’importation222. [LB]
Peter MAYR, “Serapis: Göttliche Integrationshilfe. Ein
neuer Gott als Mittler zwischen zwei Hochkulturen”,
AntWelt. Zeitschrift für Archäologie und Kulturgeschichte,
Kulturgeschichte 35,3,
2004, 27-35.
L’intérêt de cet article est de proposer une synthèse
claire et accessible, en langue allemande, qui s’inspire en
grande partie du remarquable article de Ph. Borgeaud
et Y. Volokhine223, en y insérant des illustrations. Pour
une discussion concernant la date de la mention d’un
temple isiaque à Halicarnasse, on verra RICIS 305/1702.
[MCB]
Judith
Mc�ENZIE,
“Glimpsing
Alexandria
archaeological evidence”, JRA, 16, 2003, 35-61.
from
J. M. fait le point sur ce que les découvertes
sous-marines de ces dernières années nous apprennent
sur la ville d’Alexandrie. Les p. 50-57 sont consacrées
221/ André Chastagnol, “La famille de Caecinia Lolliana,
grande dame païenne du IVe s. ap. J.-C.”, Latomus 20, 1961, 744-758.
222/ Sur ce motif, R. Veymiers, “Sérapis et l’aigle : polysémie
d’un iconotype”, Acta Orientalia Belgica, XVII, Louvain 2003, 267-271,
infra p. 225.
223/ Supra p. 142.
au Sarapieion. Au sanctuaire ptolémaïque dédié sous
Ptolémée III, même si certains documents semblent
attester une présence isiaque sur le site dès le règne
précédent, a succédé un sanctuaire romain, plus vaste,
bâti entre 181, date livrée par Jérôme pour l’incendie qui
ravagea l’espace sacré, et 217. Nulle trace archéologique
ne confirme l’hypothèse selon laquelle le sanctuaire
aurait été tout ou partie détruit lors de la révolte juive
de 115-117 p.C. Plusieurs plans et élévations dus à l’auteur
et à son équipe (fig. 11-16), réalisés a minima, offrent une
vision claire de ce que put être le Sarapieion inscrit dans
son environnement. [LB]
Andrew R. MEADOWS, “Stratonikeia in Caria: the Hellenistic
City and its Coinage”, NC, 2002, 81-134.
Cet article étudie, en partie grâce au trésor de
Muğla découvert en 1965, le monnayage hellénistique
de Stratonicée de Carie. Parmi les diverses marques
monétaires utilisées par les magistrats sur les drachmes
de la cité figure le basileion, qui apparaît sur des
plinthophores de la seconde moitié du IIe siècle a.C. aux
noms des magistrats Pythéas et Straton (?) (p. 86, 89 et
103). Ajoutons qu’il fut également employé, à la même
époque, par un troisième monétaire, Hiéroclès, comme
le montre une monnaie appartenant à une collection
privée. On comparera ces émissions à celles, de peu
antérieures, frappées par Rhodes et Halicarnasse, et
présentant le même symbole. [LB]
�LB��
Recep MERIÇ, Späthellenistisch‑römische Keramik und Kleinfunde
aus einem Schachtbrunnen am Staatsmarkt in Ephesos, Forschungen
in Ephesos IX/3, Vienne 2002.
Une lampe en terre cuite (n° L 13 p. 128) trouvée
lors de fouilles effectuées sur le marché d’Éphèse
présente ce qui paraît être, d’après le dessin qui en est
donné pl. 72, un basileion à la partie supérieure du bec.
[LB]
Marie-France MEYLAN �RAUSE, “Lampes des IIe et
IIIe s. de la domus Tiberiana (Rome, Palatin)”, Nouveautés
lychnologiques, 2003, 155-173.
Cent quarante lampes ont été trouvées dans une
ancienne citerne désaffectée de la domus Tiberiana sur le
Palatin à Rome, reconvertie en entrepôt (seconde moitié
du IIe – première moitié du IIIe siècle p.C.). Parmi elles,
une trentaine sont isiaques et portent les bustes d’Isis,
de Sarapis ou des deux divinités ensemble, sur leur anse
plastique224. [JLP]
Alicia MEZA, “Ancient Egypt in Malta: an Ancestor Bust from
the Delta and other Objects”, Abstracts Eighth Egyptological
Congress, Le Caire 2000, 125-126.
224/ Elles ont déjà fait l’objet d’une étude de C. Pavolini & M.A. Tomei, “Iside e Serapide nel Palazzo. Lucerne
Lucerne isiache
isiache dalla
dalla Domus
Domus
Tiberiana”,
”,, Rome Papers JRA suppl. 11, Ann Arbor 1994, 89-130.
Chronique bibliographique
La plupart des objets égyptiens et égyptisants
retrouvés à Malte l’ont été dans des tombes, les autres
dans des temples ou sans contexte connu. Un buste
d’ancêtre et trois stèles funéraires sont plus énigmatiques.
Y avait-il des courants d’échanges entre l’Égypte et
Malte ? Une communauté de marchands égyptiens
vivait-elle à Malte ? Pour répondre à ces questions, une
mise en réseau des informations et une coopération des
pays riverains de la Méditerranée devraient se montrer
efficace. [JLP]
�JLP��
Tamàs MEZÖS, “A new Concept for the Reconstruction of
the Iseum of Szombathely”, dans H. Győry & Zs. Mráv (éds),
Aegyptus et Pannonia, Acta symposii anno 2000, 1, Budapest
2002, 129-145, fig. 1-9, pl. 23-26.
Les reconstitutions antérieures de ce sanctuaire
sont remises en question par l’auteur : l’escalier occuperait
la grande largeur du podium, hors les murs de bordure ;
les colonnes de la façade tétrastyle se tiendraient à
l’avant du mur de façade et le pronaos comporterait
deux colonnes sur les côtés avec pour largeur deux
entrecolonnements ; la façade est construite sur le
deuxième mur de traverse du sol. L’auteur reconnaît que,
malgré sa logique, ce schéma nécessite plus de preuves et
qu’il faudrait fouiller le site total du temenos. Il s’inquiète
de l’état des reliefs, malencontreusement engagés dans
du ciment. [MCB]
Stefania MEZZAZAPA, “La forma della città di Sora e i
suoi santuari”, dans Santuari e Luoghi di Culto nell’Italia antica,
Atlante tematico di topografia antica. Atta 12, 2003, 99-126.
Un relief égyptisant en marbre aujourd’hui muré
dans la façade de l’église Sta Restituta, à Sora (n° 28, p.
115-116 et fig. 14), mais découvert avant le tremblement
de terre de 1915 sur le territoire de la localité de San
Pietro di Bagnolo, et deux statuettes en marbre d’Isis
retrouvées respectivement en 1890 et en 1909 ou 1910
a peu près au même endroit font supposer à l’auteur
l’existence d’un temple ou d’un sacellum isiaque sur le
territoire de cette localité225. [LB]
Joseph T. MILI�, “Une bilingue araméo-grecque de 105/104
av. J.-C.”, dans J. Dentzer-Feydy, P.-M. Blanc & J.-M. Dentzer
(éds), Hauran II, Beyrouth 2003, 269-275.
Stèle commémorant l’introduction sur le site
de Si’ ou dans le sanctuaire d’une série de divinités
principalement sémitiques, mais aussi d’Isis. Cf.
Cf. supra
supra
RICIS Suppl. I 404/0801. [LB]
Jolanta MŁYNARCZY�, “Isis Pharia, Eros, and Sea Travels
across the Eastern Mediterranean”, dans E. Papuczi-Władyka
& J. Śliwa (éds), Studia Archaeologica. Prace dedykowane profesorowi
Januszowi A. Ostrowskiemu w szescdziesieciolecie urodzin, Cracovie
2001, 331-337.
225/ Ces documents sont analysés en détail par M. Rizzello, I
culti orientali nella media valle del Liri, Sora 1984, 17-22.
13
Dans un quartier d’habitation d’Athribis, l’actuelle
Tell Atrib en Basse Égypte, on a découvert, à l’intérieur
de la pièce 66, un fragment de lampe de couleur jaune
clair, portant une représentation d’Isis à la voile (fig. 1
p. 332). La déesse figure debout de trois-quarts, allant
à droite, en proue, un pied en avant, tenant une voile à
deux mains, le navire étant suggéré par une ligne, son
manteau flottant derrière elle, la tête coiffée du basileion,
sans sistre à la main. Probablement de fabrication
alexandrine, cette lampe, datée du Ier ou du IIe siècle
p.C., est à rapprocher d’une lampe très semblable de la
collection Bénaki226. [LB]
Mariangela MONACA, “Gemme magiche e divinazione”,
dans Att. Mastrocinque (éd.), Atti dell’ incontro di studio «Gemme
gnostiche e cultura ellenistica». Verona, 22 ‑ 23 ottobre 1999, Bologne
2002, 135-152.
Étudiant les rapports entre gemmes magiques et
procédés divinatoires, M. M. évoque (p. 141) un papyrus
magique du IVe siècle p.C. (PGM V, 447-458), qui prescrit
de faire graver sur un anneau l’image de Sarapis trônant
et tenant un sceptre surmonté d’un ibis. Après plusieurs
incantations, son propriétaire doit aller se coucher
en plaçant la pierre contre son oreille gauche. Cette
prescription devait permettre de s’approprier pendant
l’incubation les rêves prophétiques et guérisseurs du
dieu ou de se protéger des forces hostiles. Le même
papyrus (V, 213-302) conserve la préparation et le rituel
de consécration d’une gemme, sur laquelle il faut faire
graver l’image de la “sainte Isis” pour la rendre efficace.
Parfois, Sarapis apparaît comme dieu des astres et du
temps lorsque son buste est figuré au milieu du cercle
du zodiaque (p. 151-152). Cet anneau compartimenté,
qui accueille les douze signes de l’écliptique, n’est pas
attesté avant l’époque impériale. �LB��
Paolo MORENO, “Nuove interpretazioni di monumenti
alessandrini”, dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni Roveri
(éds), Faraoni come dei. Tolomei come faraoni. Atti del V Congresso
Internazionale Italo-Egiziano, Torino, 8-12 dice�bre 2001, TurinPalerme 2003, 401-424.
Dans la villa de Poppée à Oplonte fut découverte
une statue de marbre d’un enfant chevelu avec tresse,
assis et tenant un canard, dont le bec servait de fontaine
(p. 401-402 et fig. 2 p. 419). Pour l’auteur, il s’agirait
d’Harpocrate. P. 410-414, il interprète la statue Malaise
Roma 333 comme une statue de l’époque impériale qui
serait une image de Cléopâtre en Aphrodite-Isis. [MM]
Doha M. MOSTAFA, “Aperçu de la diffusion des cultes
égyptiens dans le monde méditerranéen ancien aux époques
grecque et romaine”, dans Hommages à Fayza Haikal. Contributions
réunies par N. Grimal, A. Kamel et C. May‑Sheikholeslami, BdE
138, Le Caire 2003, 209-212.
226/ Cf. Ph. Bruneau, “Isis
Isis Pelagia à Délos (compléments)”,
BCH, 87, 1963, 303 et fig. 2, p. 302.
14
Bibliotheca Isiaca
Dans ce très court article, l’auteur évoque la
diffusion des cultes égyptiens en Orient puis en Occident
en s’appuyant surtout sur les études fort anciennes de G.
Lafaye, J. Toutain, A. Erman et F. Cumont, heureusement
complétés par celles de M. Malaise (1972) et F. Dunand
(1973). Les sites de Délos et de Gortyne sont mis en
avant. La distinction entre Jupiter Ammon et les cultes
isiaques n’est pas effectuée. �JLP��
Zsolt MRÁV, “Der Besuch Caracallas und der Deus invictus
Serapis-�ult in Pannonien”, Communicationes Archæologicæ
Hungariæ, 2000, 68-97.
Une tête monumentale d’Apis en calcaire est
conservée au musée d’Esztergom (fig. 1-2) ; elle était
utilisée en remploi dans la porte de la ville et pourrait
être d’origine locale. Cette image est bien connue des
milieux isiaques de l’Empire romain. Plus importante
en Pannonie est la place du dieu Sarapis qui est honoré
par des cadres de l’armée et de l’administration romaine
à l’époque des Sévères, dans des inscriptions en liaison
avec la personne impériale et plus particulièrement
Caracalla227. L’auteur propose de restituer la formule [Deo
invicto Sarapidi et Isidi reginae..�� en tête d’une inscription
d’Ács-Vaspustza qui commémore la réfection d’un
temple pour le salut et la victoire de Caracalla et de Julia
Domna (AE, 1947, 36 = RIU III, 645 = RICIS 614/0501).
Z. M. insiste sur les dévotions des Sévères envers ce
dieu, et plus particulièrement celle de Caracalla pour
deus invictus Serapis. Cette épiclèse victorieuse est mise
en relation avec l’expédition et la visite de l’empereur
en Pannonie. L’hypothèse est faite de l’existence d’un
temple de Sarapis à Ács, l’antique Ad Statuas, auquel
on pourrait rattacher la statue d’Apis, sanctuaire
situé sur un itinéraire danubien jalonné d’inscriptions
triomphales. Soulignons que, comme à Carnuntum où
nous avons aussi mention d’un temple à la même époque
et trouvaille d’un relief d’Apis en porphyre, il s’agit d’une
restauration et non d’une création. [MCB]
Zs. MRÁV, “A Ring Decorated with the Bust of Sarapis in
the Collection of the Hungarian National Museum”, dans H.
Győry & Zs. Mráv (éds), Aegyptus et Pannonia, Acta symposii
anno 2000, 1, Budapest 2002, 147-162.
Z. M. publie (p. 147-148, pl. 27, fig. 1-2) une bague
en bronze doré découverte en Pannonie ou en Dacie et
conservée au Musée national hongrois de Budapest (n°
inv. 54.33.111). Datée des II/IIIe siècles p.C., elle est ornée
d’un buste de Sarapis, vêtu d’un chiton et coiffé d’un
calathos. Ce type était un motif décoratif populaire, que
l’on retrouve aussi bien sur des manches de lampes228 que
sur des intailles ou des bagues. Il recense ainsi plus de 27
bagues ornées du buste du dieu (listées p. 160-162), dont
227/ Cf. supra �l. �uzmová, p. 180 et les inscriptions RICIS
613/0703, 614/0101 et 614/0201.
228/ Z. Mráv identifie à Sarapis (p. 148) le buste d’une lampe
du musée de Mainz, publiée par H. Menzel, Antike Lampen im Römisch‑
Germanischen Zentralmuseum zu Mainz, Mainz 1969, 28, n° 90 et fig. 26.7
comme un Sabazios.
beaucoup sont inédites (cf. n. 4 p. 149). 17 d’entre elles, déjà
connues, sont illustrées par des dessins p. 150-153. La plupart
sont en bronze ou en bronze doré, certaines en argent ou
en or. Les exemplaires retrouvés proviennent d’un peu
partout autour de la Méditerranée. Ce type populaire a
pu être créé à Alexandrie dès l’époque hellénistique. Ces
bagues ont dû être produites par des ateliers différents.
L’auteur rattache à un même atelier, sans doute alexandrin,
5 exemplaires de facture quasi identique, dont celui de
Budapest : un fut trouvé à Dieburg, en Germanie, un
autre, qui figure Sarapis-Ammon, à Royan, en Gaule, un
troisième est conservé au Musée du Caire et le dernier,
décoré des bustes d’Isis et de Sarapis, au British Museum.
La popularité de ce type serait due à l’aspect bienfaiteur
et guérisseur d’un dieu très proche des vicissitudes de la
vie humaine. Certaines bagues à l’image du dieu furent
même retrouvées dans des tombes, comme à Intercisa, en
Pannonie229, ou à Sedeinga, au Soudan230. [LB]
Federicomaria MUCCIOLI, “La titolatura di Cleopatra VII
in una nuova iscrizione cipriota e la genesi dell’epiteto Thea
Neotera”, ZPE, 146, 2004, 105–114.
F. M. avance une hypothèse nouvelle à propos
de la signification de l’épithète Théa Néotéra portée par
Cléopâtre VII. Celle-ci serait à relier au culte de la Venus
Genitrix chère à la gens Iulia, Cléopâtre se présentant
alors comme une nouvelle Vénus, plus jeune et plus
actuelle231. [LB]
William M. MURRAY, “A trireme named Isis: the sgraffito
from Nymphaion”, IJNA, 30/2, 2001, 250-256.
W. M. revient sur la fresque découverte par
une expédition du Musée de l’Ermitage en 1982 à
Nymphaion en Crimée, à 17 kilomètres au sud-ouest de
�ertch, l’ancienne Panticapée, capitale du royaume du
Bosphore cimmérien, et qui a suscité une très abondante
bibliographie232. Cette grande fresque polychrome peinte
229/ Sardonyx à l’image du dieu en buste de profil enchâssée
dans une bague antique en or. Intercisa Museum, Dunaújváros, n° inv.
94.13.11. IIe/IIIe siècle p.C. Cf. T. Gesztelyi, Pannoniai vésett ékkövek,
Budapest 1998, 141, n° 37.
230/ �ater-Sibbes 1973, 25, n° 135.
231/ Une claire mise au point sur l’épineux problème du terme
Néotéra est donnée par M. Malaise, Pour une terminologie et une analyse
des cultes isiaques, Bruxelles 2005, 76-78.
232/ Outre les nombreuses publications de la directrice
des fouilles, N. L. Grač, “Otkrytije novogo istoričeskogo istočnika
v Nimfee (La découverte d’un nouveau document historique à
Nymphaion)”, VDI, 1984.1, 81-88 ; ead., dans Archeologija (Ukraine), 57,
1987, 81-94 ; ead., “Ein neu entdecktes Fresko aus hellenistischer Zeit
in Nymphaion bei �ertsch”, dans L. Galenina et alii (éds), Skythika,
Munich 1987, 90-95 ; ead., dans le catalogue (édité par B. B. Piotrovskij)
de l’exposition Tesori d’Eurasia, 2000 anni di storia in 70 anni di archeologia
sovietica, Palais des Doges, Venise, Septembre 1987-Février 1988, 11-12,
125, 143, n° 177 ; ead., “� voprosu o političeskich kontaktach Bospora s
Egiptom v III v. do n.e. ” (Sur la question des contacts politiques entre
le Bosphore et l’Égypte au IIIe s. av. notre ère), dans Skifija i �ospor,
Novočerkassk 1989, 44 sq., on verra L. Basch, “The Isis of Ptolemy
II Philadelphus”, Mariner’s Mirror, 71,2, 1985, 129-151 ; O. Höckmann,
Antike Seefahrt, Munich 1985, 106-110 ; G. L. Semenov, “Prazdnik
plojafesii v Nimfee (La fête des Ploiaphesia à Nymphaion)”, dans
Er�itažne čtenija 1�86-1��4 gg. Pa�jati V. G. Lukonina, St Petersbourg
Chronique bibliographique
sur stuc, autrement dit un “scraffito”, dans une chapelle
d’Aphrodite située près du port, présente plusieurs
dessins de navires et des inscriptions en relation avec
la mer écrites en grec. Sur l’un des navires apparaît le
nom ISIS. L’identification de ce navire, la signification
de ce nom, le sens à donner à cet ensemble pictural
et sa datation ont suscité nombre d’interrogations et
d’hypothèses, résumées par l’auteur (p. 250-252). Selon ce
dernier, on a bien affaire à une trirème nommée “Isis”,
Isis”, et
êut-être consacrée à la déesse. Sa représentation serait
toutefois antérieure à la gravure du nom du roi Parisadès.
Il s’agirait certes d’un navire de guerre, mais aussi d’un
navire sacré. C’est d’ailleurs davantage le symbolisme
religieux de sa création picturale qui aurait intéressé
l’artiste plutôt qu’un souci de véracité technique. Le
navire aurait eu pour fonction de convoyer jusqu’en
Crimée, mais aussi ailleurs, des images et des objets
destinés à y introduire et à y célébrer le culte d’Isis.
L’auteur identifierait volontiers sur la scène figurée des
vases canopes et une oie, animal consacré à Isis. La
présence de cette représentation dans un sanctuaire
d’Aphrodite s’expliquerait par le fait que les prêtres
d’Aphrodite auraient perçu une certaine identité de
caractère entre leur déesse et Isis, notamment en ce qui
concerne leurs fonctions marines. [LB]
W. M. MURRAY, “Observations on the ‘Isis’ Fresco at
Nymphaion”, dans H. Tzalas (éd.), Tropis VII, Proceedings of
the 7th International Symposium on Ship Construction in Antiquity,
Pylos 1999, Athènes 2002, 539-561.
Reprise développée de l’article du même auteur
paru l’année précédente dans l’IJNA.
Georges NACHTERGAEL, “Un sceau à l’effigie d’Harpocrate
sur la quittance BGU II 463”, Ricerche di Egittologia e di Antichità
Copte, 3, 2001, 89-92.
Un sceau apposé au bas d’un reçu daté du 22 mars
148 p.C. par un nomarque du nom d’Ailios Eutychès
représente le buste d’Harpocrate coiffé d’une bandelette
et d’un pschent et portant l’index droit à la bouche. Un
buste identique est gravé sur une cornaline du Musée
de Berlin233 et orne le revers de monnaies alexandrines
frappées en 120/1 et 124/5 p.C.234. Harpocrate occupa
une place importante dans la glyptique de l’Égypte
romaine, comme en témoignent de nombreux cachets
à son effigie des IIe-IIIe siècles p.C. et la mention, sur
les testaments, de la marque du sceau des témoins, qui,
souvent, est à l’image du petit dieu. [LB]
�LB��
15
Danai-Christina NAOUM, “The ‘Hellenisation’ of Isis
among the Greek Deities”, dans D.-Chr. Naoum, G. Muskett
& M. Georgiadis, Cult and Death, Proceedings of the Third
Annual Meeting of Postgraduate Researchers, The University
of Liverpool, May 2002, Liverpool Interdisciplinary
Symposium in Antiquity 2002, British Archaeological Reports
BAR International Series, 1282, Oxford 2004, 41-44.
Ce bref et fort général article est le point de
départ du PhD de l’auteur. Elle cherche à expliquer
l’hellénisation d’Isis, favorisée par l’internationalisme
hellénistique :
les
interactions
favorisent
les
syncrétismes. Le culte d’Isis se développe à l’époque
des Ptolémées, avec des mystères qui constituent un
exemple de mystères non grecs. Délos est alors un centre
religieux majeur. Isis correspond mieux aux attentes des
Grecs que Sarapis, que ce soit à Délos ou à Athènes ; elle
est assimilée aux déesses grecques, et peut être honorée
sous le nom de Déméter, Artémis, ou Aphrodite, ce qui
explique la présence de statues d’Isis-Déméter ou d’IsisArtémis. L’auteur termine en posant le problème des
sacrifices aux dieux, différents dans le monde grec où
l’on sacrifie de la viande aux dieux. �JLP��
Bruna NARDELLI, “Gemme magiche della Dalmazia”, dans
Att. Mastrocinque (éd.), Atti dell’ incontro di studio “Gemme
gnostiche e cultura ellenistica”. Verona, 22 ‑ 23 ottobre 1999, Bologne
2002, 181-194.
Une calcédoine inédite (p. 193 fig. 20), découverte à
Zara, en Dalmatie, et conservée au musée archéologique
de Venise (n° inv. G237), figure Sarapis debout vers
la droite, s’appuyant de la main droite sur un long
sceptre et tenant le buste d’Isis, tourné vers lui, dans sa
paume gauche. Derrière le dieu est Harpocrate debout,
supportant la cornucopia. Elle est datée du IIIe siècle p.C.
Deux autres intailles de même nature, trouvées sur le
site de Salona, sont à l’image d’Harpocrate debout. La
première est inédite (p. 193 fig. 21 ; musée archéologique
de Split, sans n° d’inv.), la seconde peu connue (p. 193 fig.
22 ; musée archéologique de Split, n° inv. 15). �LB��
François NAUDET et alii, Le Val‑de‑Marne, CAG 94, Paris
2001.
À Villeneuve-le-Roi (p. 144), a été découverte en
1861 une statuette d’Osiris (?), haute de 10 cm : le dieu (?)
est “emmailloté en forme de momie ; coiffé d’une sorte
de peplum couvrant la tête moins les yeux, rajusté très
artistement sous le menton, puis enveloppant tout le
corps jusqu’aux pieds”. �JLP��
Fr. NAUDET, L’Essonne, CAG 91, Paris 2004.
1995, 222-227 ; J. S. Morrison, Greek and Roman Oared Warships 399‑30
B.C., Oxford 1996, 207-214, n° 13 ; Ju. G. Vinogradov, “Der Staatsbesuch
der “Isis” im Bosporus”, ACSS, 5,4, 1999, 271-302 ; O. Höckmann,
“Naval and other Graffiti from Nymphaion”, ACSS, 5,4, 1999, 303-356 ;
Y. G. Vinogradov & M. I. Zolotarev, “Worship of the Sacred Egyptian
Triad in Chersonesus”, ACSS, 5,4, 1999, 357-381 ; L. Bricault, Isis, Dame
des flots, 22-25.
233/ H. Philipp, Mira et magica, Mayence 1986, 70-71, n° 85 et
pl. 21.
234/ Dattari 1373-1374.
Une stèle isiaque (?), qui proviendrait du lieu-dit
Les Bureaux, est signalée à Buno-Bonnevaux (p. 126).
[JLP]
16
Bibliotheca Isiaca
David NOY, Foreigners at Rome. Citizens and Strangers, Londres
2000.
On trouvera des renseignements concernant les
Égyptiens à Rome tout au long de l’ouvrage qui cherche
à montrer qui venait à Rome, pourquoi, à quel âge,
et comment l’on y vivait. Les pages 245 à 251 traitent
plus spécifiquement des Égyptiens. Certains dirigeants
lagides – Cléopâtre VII est la plus connue – se rendirent
à Rome, mais ce furent surtout des esclaves, en nombre
impossible à quantifier, qui y furent envoyés après la
victoire d’Octave. Cependant, ce sont avant tout les
Alexandrins qui sont mentionnés dans la documentation
plus que les indigènes égyptiens. L’élite égyptienne n’est
pas incorporée dans l’ordre sénatorial avant le IIe siècle ;
rares étaient ceux qui, comme T. Iulius Alexander,
appartenaient à l’ordre équestre.
Les Égyptiens servaient surtout dans la flotte,
mais on les trouve aussi parmi les athlètes, les artistes,
les écrivains. Les inscriptions, principal biais par lesquels
nous les connaissons, sont le plus souvent rédigées en
grec ; le nom le plus courant est Horus.
Les cultes isiaques à Rome sont également
mentionnés, avec le prophète Embès, du collège des
péanistes de Sarapis en 146, sans doute un Égyptien
(RICIS 501/0118) ; le néocore alexandrin (?) du temple de
Sarapis à Portus vers 200 (RICIS 503/1207) ; ou encore
un prêtre égyptien rencontré par Plotin au IIIe siècle.
[JLP]
John P. OLESON, M. B. REEVES & B. J. FISHER, “New
Dedicatory Inscriptions from Humayma (Ancient Hawara),
Jordan”, ZPE, 140, 2002, 117-119.
Dans un petit sanctuaire datant de la première
phase d’occupation du site d’Hawara en Jordanie
(fin IIe – milieu IIIe siècle p.C.), ont été découvertes
plusieurs inscriptions : un autel dédié par des membres
de la vexillation de la Legio III Cyrenaica (à JupiterAmmon ?)235, une colonne de type Dushara et une
dédicace grecque à Zeus Sarapis, gravée sur une plaque
rectangulaire apposée sur une petite colonne (cf. RICIS
404/0601). [LB]
Mehmet ÖNAL, “Belkis-Zeugma 1998 Mühür Baskılari �urtarma
�azisi”, dans �. Olşen (éd.), 10. Müze Kurtarma Kazilari Semineri :
26 - 28 Nisan 1���, Kuşadasi, Ankara 2000, 135-150.
M. Ö. publie quelques-unes des milliers de crétules
de terre cuite retrouvées dans les archives de Zeugma
et conservées aujourd’hui au Musée archéologique de
Gaziantep. Trois figurent Sarapis. Le dieu apparaît en buste
sur deux d’entre elles, datées des Ier-IIe siècles p.C. (p. 140
235/ Sur les témoignages de Zeus-Ammon-Sarapis dans la
legio III Cyrenaica, et particulièrement à Bostra, cf. Oliver Stoll, “Der
Gott der arabischen Legion. Zeus-Ammon-Sarapis und die legio III
Cyrenaica in der römischen Provinz Arabia”, dans L. Schumacher,
Ol. Stoll (éds), Sprache und Kultur in der kaiserzeitlichen Provinz Arabia.
Althistorische Beiträge zur Erforschung von Akkulturationsphenomen
im römischen Nahen‑Osten, Mainzer Althistorische Studien, 4, St.
�atharinen 2003, 70-109 �non vidimus].
et 149, fig. 11.7 et 11.9 ; n° inv. 813 et 8), seul sur la première,
au-dessus d’un aigle aux ailes éployées sur la deuxième. Une
troisième crétule, de même époque (p. 140 et 149, fig. 11.8 ;
n° inv. 1085) montre Sarapis et Tychè debout, face à face.
Des dizaines d’autres sont inédites. [LB]
Mehmet ÖZSAIT, Guy LABARRE & Nesrin ÖZSAIT, “Les
reliefs rupestres et les inscriptions de �eçili-yanıktaş (Pisidie)”,
Anat. Anti., 12, 2004, 61-82.
Sur un bloc fragmentaire remployé dans le
mur d’une maison, sur le chemin qui mène à l’ancien
cimetière de �eçili, sur le territoire de l’ancienne
Comama en Pisidie, est sculptée une stèle pyramidante
en forme de naïskos. À l’intérieur, à droite, est Sarapis
trônant, de face, coiffé du calathos, tenant un sceptre
de la main gauche et tendant la droite au-dessus d’un
Cerbère dont la tête a disparu. À gauche, se tient Isis
debout, voilée, peut-être un sistre dans la main droite,
une situle dans la gauche. De part et d’autre du relief
court une inscription, qui peut dater des IIe-IIIe siècles
p.C. Cf. RICIS Suppl. I, 312/1601. �LB��
Panayotis PACHIS, “The Hellenistic Era as an Age of
Propaganda: the Case of Isis’ Cult”, dans L. H. Martin & P.
Pachis (éds), Theoretical Frameworks for the Study of Graeco‑
Roman Religions, Thessaloniki 2003, 97-125.
Pour P. P., le rôle des prêtres dans la diffusion des
cultes isiaques ne doit pas être sous-estimé, car ils sont
à la source même de la propagande isiaque, persuadant
leurs interlocuteurs des nombreux pouvoirs de la déesse
et insistant sur les liens forts existant entre les fidèles
qui sont choisis par Isis lors d’épiphanies oniriques.
Le rôle des arétalogies, qui proclament l’omnipotence
et la philanthropie d’Isis, et des arétalogues est
également essentiel, renforçant le lien entre la divinité
et les humains. Enfin, le mode de vie particulier des
communautés isiaques était à même de leur attirer de
nouveaux fidèles. [LB]
�LB��
J. Michael PADGETT (éd.), Roman Sculpture in The Art Museum,
Princeton University, Princeton 2001.
Trois documents isiaques figurent parmi
l’ensemble de 163 sculptures présenté dans ce très bel
ouvrage. Deux, déjà connus, avaient été publiés en 1941
par Richard Stillwell et al.236 : le premier (n° 58 p. 197199) est la partie inférieure d’une statue d’Isis en marbre
(h. 62,7 cm), découverte par un fermier sur le territoire
de Séleucie de Piérie, et que l’on peut dater du IIe siècle
p.C. ; le second (n° 61 p. 203-204) est un fragment (h. 13,4
cm) de buste d’Isis en marbre gris, de même date, acquis
à Antioche en 1937 alors que l’Université de Princeton
menait des fouilles dans l’ancienne capitale séleucide.
Le troisième (n° 35 p. 126-128) est une petite (h. 4,9 cm)
tête d’Isis en albâtre, de provenance inconnue, datable
236/ Antioch‑on‑the‑Orontes, III. The Excavations 1�37-1�3�,
Princeton University 1941, 121, pl. 2 n° 307 pour le premier ; 122, pl. 7,
n° 320 pour le second.
Chronique bibliographique
de 140-160 p.C. Le basileion qu’elle portait a disparu ;
seul subsiste le trou dans lequel il s’enquillait. �LB��
Ioannis PAPACHRISTODOULOU, “Noms géographiques
et noms de personnes d’Asie Mineure dans les inscriptions
rhodiennes de l’époque hellénistique avancée”, dans A. Bresson
& R. Descat (éds), Les cités d’Asie mineure occidentale au IIe siècle
a.C., Bordeaux 2001, 173-179.
Sur une stèle funéraire provenant du cimetière
sud-oriental de Rhodes est mentionné un prêtre d’Isis
du nom de Cair»mwn, originaire de Memphis. Cf. supra
RICIS Suppl. I, 204/0112. �LB��
Marie-Gabrielle PARISSA�I, “Mandra, Abdère et Thasos.
Remarques sur deux inscriptions errantes”, Tekmeria, 7, 2002,
107-115.
Un autel en marbre blanc trouvé autrefois sur
le site de l’église St Georges à Mandra et rapporté
initialement à Abdère (cf. RICIS 114/0101) est en fait
d’origine thasienne (cf. RICIS Suppl. I, 201/0104).
L’inscription qu’il porte serait à dater du Ier siècle a.C.
ou du Ier siècle p.C. [LB]
Grant PAR�ER, “Narrating Monumentality: The Piazza
Navona Obelisk”, JMA, 16.2, 2003, 193-215.
Influencé par les études post-modernes sur le
concept de réception, G. P. jette un regard neuf sur les
différentes significations des obélisques de Rome237. Il se
concentre sur celui érigé au centre de la Piazza Navona,
pour lequel il présente une sorte de biographie culturelle
en différentes étapes, depuis 2003 en remontant jusqu’à
Domitien. Puis l’auteur évoque les différents contextes
dans lesquels apparaissent les obélisques, à la fois sur un
plan physique et sur un plan interprétatif. Enfin, il centre
son attention sur les associations entre obélisques,
monumentalité et temps. Ses conclusions offrent une
vision différenciée de la présence de ces monuments
dans l’Urbs. Un autre article de G. P., plus récent, lui
permet de pousser plus avant son analyse, en étudiant la
capacité des obélisques à mesurer l’espace et le temps238.
[MJV]
Klaus PARLASCA, “Die „Isis Dattari“ : Eine hellenistische
�ultstatue und ihre Überlieferung”, CdE, 75, 2000, 343-347.
Dans la collection du numismate Giovanni
Dattari se trouvait une statue d’Isis en marbre (h. 80
cm), vendue à Paris en 1912 et aujourd’hui conservée
en un lieu inconnu (fig. 1 p. 344). �. P. la rapproche de
plusieurs autres représentations de la déesse (statues
de Berlin �Ägyptisches Museum, n° inv. 12440��239 et de
237/ Comparer aux études classiques de C. D’Onofrio, Gli
Obelischi di Roma, Roma 1967² et d’E. Iversen, Obelisks in Exile, I. The
Obelisks of Rome, Copenhague 1968.
238/ “Obelisks still in Exile: Monuments made to measure? ”,
dans L. Bricault et al., Nile into Tiber, Leyde 2007, 209-222.
239/ Comparer Fr. Tiradritti, “The Return of Isis in Egypt.
Remarks on some Statues of Isis and on the Diffusion of her Cult in
17
Metz �Musée archéologique, n° inv. I 194��, statuettes en
bronze dans le commerce d’art new-yorkais, au PelizaeusMuseum de Hildesheim �n° inv. 2250 ; prov. Galjûb�� et au
Musée de Téhéran [prov. Nehavend/Laodicée]) et leur
postule un original égyptien commun hellénistique qui
ne serait pas postérieur au IIe siècle a.C. [LB]
�l. PARLASCA, “Trauernde Isis, Euthenia oder ‘A
Aegyptus
egyptus
capta’ ? Zu einer ‘alexandrinischen’
alexandrinischen’ Bronzegruppe
Bronzegruppe in
in
Privatebsitz”, AntWelt, 2003, 161-164.
Au départ d’un objet, l’auteur enrichit le dossier
de l’Isis dolente dressé par L. Bricault240. La déesse
dolente, pleurant la perte de son époux, est caractérisée
par l’image d’Isis assise, le menton ou la tête inclinée
appuyée sur une main. Il est d’abord question d’un
torse d’une statuette de marbre, provenant d’Égypte
et conservé à Dresde, puis d’une petite tête en albâtre
exhumée à Pétra. Le troisième document, statuette en
bronze d’une collection privée241, figure l’Isis deuillante,
assise sur un siège dont l’accoudoir est surmonté d’un
petit sphinx. Il est remarquable de constater que ce type
est particulièrement lié à Pétra. Peut-être s’agit-il de la
traduction plastique d’Isis retrouvant le cadavre d’Osiris
à Byblos ? �MM��
�l. PARLASCA, “Ägyptisierende Tempelreliefs und
Architekturelemente aus Rom”, dans L. Bricault (éd.), Isis en
Occident, Leyde-Boston 2004, 405-419.
Nombreux sont les fragments qui subsistent des
temples isiaques : colonnes (campaniformes), piliers
hathoriques, frises, décorations murales (reliefs en creux
avec motifs égyptiens, mais dans un style “classique”).
classique”). On
est frappé par l’inspiration égyptisante dominante de ces
éléments. Certaines œuvres pourraient être des copies
inspirées des temples ptolémaïques et exécutées par des
artistes provenant d’Égypte. Des sculptures illustrent
l’insertion dans les enceintes isiaques de l’empereur en
pharaon. Des fragments ont conservé des hiéroglyphes,
parfois partiellement copiés d’authentiques prototypes.
La majorité des sculpteurs est d’origine italienne et leurs
imitations sont parfois d’un style maladroit. [MM]
Brook W. R. PEARSON, Corresponding Sense. Paul, Dialectic,
and Gadamer, Biblical Interpretation Series, 58, Leyde 2001.
Cet ouvrage ambitieux est en partie consacré à la
question de l’influence des mystères sur la conception
du baptême énoncée par Paul dans l’Épître aux Romains
6. La communis opinio des savants était jusqu’à présent
qu’il ne pouvait y avoir une telle influence. Cependant,
the Greco-Roman World”, dans A. Hoffmann (éd.), Ägyptische Kulte
und ihre Heiligtümer im Osten des Römischen Reiches, Byzas, 1, Istanbul
2005, 212-213, pour qui cette statue serait en fait un faux du XVIIIe
siècle.
240/ “Isis dolente”, BIFAO, 92, 1992, 37-49.
241/ Ce bronze a été publié la même année par J.-L. Podvin &
Chr. Schwentzel, “Six
Six bronzes égyptiens inédits”,
”,, CRIPEL, 23, 2003,
48-49, n° 5. Voir infra p. 200.
1
Bibliotheca Isiaca
dans un article précédent242, l’auteur concluait qu’il lui
semblait que l’on pratiquait une sorte de baptême (ou
à tout le moins un rituel pouvant être perçu comme tel
par des étrangers) dans les cultes d’Isis et de Sarapis. Il
reprend ici le sujet (p. 195-230) et examine ce parallèle
ainsi que le rôle qu’il aurait pu jouer dans la relation
dialectique entre Paul et l’Église romaine. Dans ces
pages, B. P. résume le débat sur la question de l’influence
ainsi que sa propre position, en élargissant sa réflexion
pour conclure par un paragraphe intitulé “Performance
and creativity in the utilisation of the Isiac tradition in
Romans 6”.
Des remarques intéressantes, quoique plus
générales, sont présentées sur la perception romaine
de l’Égypte, caractérisée par B. P. comme une relation
amour/haine, ce qui lui fait écrire (p. 219) : “It is, in fact,
the very vehemence of the Roman reaction to Egyptian
religion, especially in Rome itself, which demonstrates
the degree to which it was pervasive in the culture”.
[MJV]
Hipólito PECCI TENRERO, “Isis, la Gran Maga”, Espacio,
Tiempo y Forma, Revista de la Facultad de Geografía e Historia de la
UNED, Serie II, Hª. Antigua, 15, 2004, 11-25.
Rapide survol de la figure d’Isis en Égypte, puis
de la diffusion de son culte dans le monde méditerranéen
après son hellénisation. La bibliographie est datée et les
informations parfois erronées. [LB]
Patrizio PENSABENE, “Testa di Serapide dal Tempio di
Cibele sul Palatino: presenza dei culti egiziani nei santuari
orientali di Roma”, dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni
Roveri (éds), Faraoni come dei. Tolomei come faraoni. Atti del V
Congresso Internazionale Italo-Egiziano, Torino, 8-12 dice�bre 2001,
Turin-Palerme 2003, 465-473.
Découverte, dans l’aire du sanctuaire de la Magna
Mater sur le Palatin, d’une petite tête en albâtre (12 cm)
de Sarapis, avec mèches frontales ; le calathos, sans doute
dans une autre matière, a disparu, mais il subsiste le trou
d’ancrage. D’autres témoignages isiaques proviennent
du même temple : une petite tête d’Isis et un fragment
d’une statuette de Sarapis, datables du IIe siècle p.C.243
Religions isiaque et métroaque, toutes deux
porteuses de promesses sotériologiques, furent d’abord
242/ B. W. R. Pearson, “Baptism and Initiation in the Cult of
Isis and Sarapis”, dans St. E. Porter & Anthony R. Cross (éds), Baptism,
the New Testament and the Church : Historical and Contemporary Studies in
Honour of R.E.O. White, Journal for the Study of the New Testament.
Supplement Series, 171, Sheffield 1999, 42-62 ; ce texte est reproduit, en
appendice, dans le present ouvrage avec un titre légèrement modifié.
243/ L’auteur mentionne aussi brièvement les autres
documents égyptiens ou égyptisants retrouvés sur le Palatin, dans
l’Aula Isiaca et la Domus Flavia. Pour toutes ces trouvailles, M.
Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en
Italie, EPRO, 21, Leyde 1972, 215-222, n° 395-406 ; id., “Documents
“Documents
nouveaux et points de vue récents sur les cultes isiaques en Italie”,
dans M. B. de Boer & T. A. Edridge (éds), Hommages à M. J. Vermaseren,
EPRO, 68.II, Leyde 1978, 647, n° 406a-c ; id., “Nova isiaca documenta
Italiae”, dans Isis en Occident, 28, n° 406d-e. Voir supra p. 187 pour
cette dernière étude.
persécutées ou bridées, pour gagner peu à peu une large
audience, et même se révéler les protecteurs de la maison
impériale. Les deux déesses ne furent pas rivales, puisque
des divinités isiaques partagent parfois la maison d’autres
divinités venues d’Orient, en particulier Cybèle244. Dans
certaines localités, c’est une même personne qui assure
les charges afférentes à divers cultes, et notamment
d’Isis et de Cybèle245. P. P. voit dans ces phénomènes le
résultat d’une pensée qui considère les déités comme
une partie d’une unique conception religieuse.
Sur les liens entre Isis et Cybèle, il faut ajouter
une importante étude de Fr. Colin246 qui montre que, à
tout le moins en Égypte, l’expression mètèr theôn désigne
Isis comme la déesse dynastique, qui est la mère des
dieux, à savoir le couple lagide régnant. �MM��
Sabino PEREA YÉBENES & Santiago MONTERO, “La
misteriosa inscripción hispana a Zeus, Serapis y Iao: su relación
con la magia y con la teología oracular del Apolo de �laros”,
dans G. Paci (éd.), ‘Epigrafa…. Miscellanea epigrafica in onore di
Lidio Gasperrini II, ICHNIA, 5, Rome 2000, 711-736.
Long commentaire sur la plaque rectangulaire en
calcaire blanc représentant un temple surmonté d’un
fronton triangulaire entouré de deux disques solaires (?)
trouvée en 1876 à Quintanilla de Somoza (près d’Astorga)
(RICIS 603/0901) et aujourd’hui conservée au Museo
Arqueológico de San Marcos, León n° inv. 3148. Le texte
de cette acclamation s’adresserait, selon les auteurs, à
une trinité hénothéiste composée de Zeus, Sérapis
et Iaô. Les compléments proposés ne nous paraissent
guère convaincants, et nous préférons retrouver ici une
combinaison syncrétique de basse époque à caractère
magique où Zeus, Sérapis et Iaô ne font qu’un seul. La
main ouverte qui apparaît au centre de la cella doit revêtir
un sens apotropaïque. – Sur ce texte, on verra N. Vlassa,
“Pietre
Pietre gravate magice”,
”,, AMN, 18, 1981 p. 121-122 ; M.
A. Rabanal Alonso, Fuentes literarias y epigráficas de Le�n en
la Antigüedad I, León 1982, n° 1 p. 41-42 ; M. P. De Hoz,
“Henoteísmo
Henoteísmo y magia en una inscripción de Hispania”,
”,,
ZPE, 118, 1997, 227-230. �LB��
Anne PERRISSIN-FABERT, “Isis et les dieux orientaux dans
l’armée romaine”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, LeydeBoston 2004, 449-478.
A. P.-F. revient247 sur l’opinion commune qui
veut que les dieux orientaux aient été transportés en
244/ Des fouilles récentes à Mayence viennent de nous
faire connaître une nouvelle cohabitation d’Isis et de Cybèle, cf. M.
Haase, “�ulte der Isis in den germanischen Provinzen”, dans Isis en
Occident, 115-121 ; M. Witteyer, Das Heiligtum für Isis und Magna Mater.
Texte und Bilder, Mayence 2004. Sur la présence de Cybèle dans l’Iséum
d’Érétrie, cf. Ph. Bruneau, Le sanctuaire et le culte des divinités égyptiennes
à Érétrie, EPRO 45, Leyde 1975, 101-102.
245/ Sur cette question, Fr. Colin, “Domitien, Julie et Isis au
pays des Hirpins”, CdE, 68, 1993, 247-260.
246/ Fr. Colin, “L
L’Isis “dynastique” et la Mère des dieux
phrygienne. Essai d’analyse d’un processus d’interaction culturelle”,
”,,
ZPE, 12, 1994, 271-295.
247/ Cf. Y. Le Bohec, supra p. 182.
Chronique bibliographique
Occident par les militaires. L’épigraphie montre le rôle
secondaire tenu par Isis dans le panthéon militaire, et peu
de dédicaces émanent de simples soldats. Là où les dieux
alexandrins pénètrent tardivement, notamment avec les
membres de l’armée romaine, c’est le culte de Sarapis
qui prime, d’abord en raison de ses liens avec Jupiter, et
peut-être comme une forme du culte impérial. Parmi les
autres cultes orientaux, ce sont Jupiter Héliopolitain, et
surtout Mithra qui ont suscité le plus de dévotion chez
les soldats. [MM]
Ulrike PETER, “Zur Problematik der Isis- und Sarapistypen
in der Münzprägung der westpontischen Städte”, dans
Numismatic and Sphragistic Contributions to History of the Western
Black Sea Coast, International Conference Varna, septembre 12th-15th,
2001, Acta Musei Varnaensis II, Varna 2004, 175-190.
En Mésie Inférieure, les sept villes qui frappèrent
monnaie à l’époque impériale utilisèrent des types à
l’image des divinités isiaques. En Thrace, ce sont 13 des
23 ateliers fonctionnant sous l’Empire qui émirent des
monnaies aux effigies d’Harpocrate, Isis et Sarapis, ce
dernier étant de loin le plus fréquemment représenté,
notamment à partir de la fin de l’époque antonine.
L’évolution des types monétaires avec Sarapis traduit
deux tendances. D’une part l’assimilation progressive
par Sarapis d’un certain nombre de dieux indigènes (le
Théos Mégas, Darzalas, le cavalier thrace), d’autre part
les liens de plus en plus étroits existant entre le dieu et la
famille impériale, surtout à partir de l’époque sévérienne.
Pour U. P., les monnaies figurant Sarapis, en Mésie et
en Thrace, ne sont donc pas nécessairement une preuve
de l’existence d’un culte rendu au dieu dans les cités
émettrices, mais doivent renvoyer le plus souvent au
rôle de protecteur des troupes impériales revêtu par
le grand dieu originaire d’Alexandrie. – Cf. le chapitre
consacré par ce même auteur aux monnayages isiaques
des Balkans dans la SNRIS. [LB]
Elena PETTENÒ, “Il bronzetto di Anubis”, Quaderni di
Archeologia del Veneto, XVIII, 2002, 137-140.
Lors de la fouille d’une villa rustica à Costabissara
(Vicenza) fut découvert un petit bronze (h. 8,6 cm)
d’Anubis debout anthropomorphe, mais cynocéphale
(fig. 7 p. 137). Le dieu, tête nue, est vêtu d’une tunique
courte et d’un manteau qui entoure le cou pour revenir
sur le bras et le flanc gauches ; les pieds sont chaussés de
sandales. Il devait tenir des objets (sans doute une palme
et un caducée, dont il reste d’ailleurs le manche) dans ses
deux mains tendues légèrement baissées vers l’avant. Il
s’agit de la reprise bien attestée du type iconographique
de Mercure pour l’habit et les attributs. L’objet, datable
de la fin du Ier ou du IIe siècle p.C., proviendrait du laraire
d’un fidèle isiaque, propriétaire rural soucieux du bon
commerce de ses produits, sur une route reliée à Vérone,
centre bien connu de ce culte. E. P. suggère (p. 140) que
le bronze a pu provenir des fameux ateliers d’Industria,
1
situés à proximité de l’Iseum248 et se trouver parmi les
marchandises proposées par tel ou tel commerçant
itinérant. Cependant, il est difficile de penser, comme
l’auteur, que nous sommes en présence d’un unicum,
même si les bronzes d’Anubis de ce type sont rares249.
D’un type proche est la statue d’Anubis de Cumes (fig.
8 p. 138)250. Comparer également des exemplaires de
Lambèse et de Grenoble251. �LB, MCB��
�lara PÓCZY, “Veränderungen des Hintergrundes der
Ägyptischen �ulte in Pannonien im 1.-4. Jahrhundert”, dans H.
Győry & Z. Mráv (éds), Aegyptus et Pannonia, 1, Acta Symposii
anno 2000, Budapest 2002, 163-172.
La diffusion des cultes isiaques s’est faite
en Pannonie252 à partir de l’Italie, sans doute par
l’intermédiaire du port d’Aquilée, au cours du Ier siècle
p.C. L’Iseum de Savaria, dû à la puissante famille des Barbii,
est d’époque flavienne. La période antonine voit leur
premier floruit. Les isiaques sont alors principalement
des esclaves et des affranchis liés aux grandes familles
locales, tels les Pomponii, bien connus à Scarbantia et
Carnuntum. La protection des Sévères et surtout les
voyages de la famille impériale amplifient l’intérêt qui
leur est manifesté dans ces provinces au début du IIIe
siècle. Ce sont désormais les militaires, établis tout au
long du limes, qui marquent leur dévotion aux divinités
du cercle isiaque et la progression de Sarapis est alors
liée au culte impérial, particulièrement lors du règne
de Caracalla. Mais Isis reste bien présente, notamment
sous son aspect de protectrice de la navigation, comme
le montre un relief d’Aquincum (pl. 30/2-3)253. Puis, la
documentation se raréfie, signe d’un possible déclin.
Cependant, de nombreux médaillons d’applique
retrouvés dans des nécropoles comme à Emona, ou
la découverte de momies à Aquincum et Carnuntum
indiqueraient la persistance des croyances isiaques en
Pannonie jusque tard dans le IVe siècle. [LB]
Jean-Louis PODVIN, “Anubis et Isis sur des lampes à huile
romaines. À propos d’une terre cuite du musée des Antiquités
nationales à Saint-Germain-en-Laye”, Revue du Louvre, 2001/4,
31-36.
Une lampe, d’origine inconnue, conservée au
musée des Antiquités nationales possède un médaillon
décoré d’Anubis et Isis, figurés à partir de la taille. Les
248/ Sur ces bronzes, L. Mercando & E. Zanda, Bronzi da
Industria, Rome 1998..
249/ Cf. la statuette d’Anubis de Pompéi, dans E. A. Arslan
(éd.), Iside, n° V.58 p. 435.
250/ Conservée au Musée archéologique de Naples, n° inv.
981.
251/ J.-Cl. Grenier, Anubis alexandrin et romain, EPRO 57,
Leiden 1977, n° 219 a et b.
252/ Cf. Istvan Tóth, “Eine
“Eine
Eine Doppelheit
Doppelheit der
der Geschichte
Geschichte des
des
Isis- und Sarapiskultes in Pannonien”,
”,, Studia Aegyptiaca I, Recueil
d’études dédiées à Vil�os Wessetzky à l’occasion de son 65e anniversaire,
Budapest 1974, 345-360.
253/ �l. Póczy, “Ein Isis-Relief aus Aquincum”, dans S. Palágyi
(éd.), 2. Internationales Kolloquium über Probleme des Provinzialrömischen
Kunstschaffens, Veszprém 1991, 245-257.
200
Bibliotheca Isiaca
deux divinités se dirigent vers la gauche, mais détournent
la tête vers la droite254. L’objet porte la marque
CHELIAN, un nom de potier que l’on pourrait lire
C(aius) Hel(vius) Ia(nuarius) ou Cl(odius) Helian(us).
D’autres exemplaires, avec une marque analogue,
ont été retrouvés à Marseille (1), à Bulla Regia (1) et à
Carthage (3). On peut supposer que ce fabricant avait
son atelier en Afrique proconsulaire, vraisemblablement
à Carthage. Ce type, peu commun, n’est pas attesté en
Égypte. [MM]
J.-L. PODVIN, “Les cultes égyptiens à Rome, de César à
Commode”, dans Y. Le Bohec (coord.), Rome, ville et capitale de
César à la fin des Antonins, Paris 2001, 395-412.
La présente contribution est destinée aux
étudiants préparant les concours du CAPES et de
l’agrégation, et se veut donc un article de synthèse,
dense, où l’auteur pose quelques questions essentielles.
En premier lieu sont abordées les raisons expliquant
l’impact des cultes isiaques sur les mentalités romaines,
réservant une bonne place à l’attrait de l’initiation et au
rôle du clergé. La seconde section présente les membres
de la famille isiaque, le culte quotidien qui leur est
rendu, les fêtes qui rythment l’année liturgique isiaque
et les sanctuaires qui les ont abrités. La dernière partie
s’interroge sur les réactions suscitées par ces divinités,
mettant en évidence l’évolution de l’attitude du pouvoir
à leur égard, le regard souvent sévère des écrivains à
l’endroit de ces superstitions, qui recrutèrent pourtant
de plus en plus d’adeptes, dans des cercles de plus en
plus larges. [MM]
J.-L. PODVIN, “La triade Isis-Harpocrate-Anubis sur des
lampes africaines”, Nouveautés lychnologiques. Lychnological
News, 2003, 207-210.
On connaissait jusqu’à présent 36 exemplaires
de lampes au médaillon décoré de cette triade et
provenant presque toutes d’Italie (20) ou d’Espagne
(7). J.-L. P. signale que l’on peut ajouter à ce corpus une
douzaine de pièces découvertes en France, en Italie, en
Espagne et en Afrique255. Dans cet article, il analyse plus
précisément cinq lampes retrouvées en Afrique (4 en
Tunisie et 1 dans une tombe d’Algérie). Il suppose que
cette thématique a d’abord été connue par des lampes
importées d’Italie, puis que des ateliers locaux les ont
imitées assez maladroitement. [MM]
J.-L. PODVIN, “Les lampes isiaques hors d’Égypte”, dans L.
Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 357-375.
254/ Ce mouvement de la tête ne trahit peut-être pas un
geste de surveillance ; les divinités pourraient se retourner plutôt pour
regarder Sarapis dans une scène de banquet, comme l’a proposé V. Tran
tam Tinh, “Les lampes isiaques du Musée gréco-romain d’Alexandrie”,
dans Alessandria e il mondo ellenistico, 1995, 436-437.
255/ Cf. J.-L. Podvin, “Nouvelles lampes de la triade IsisHarpocrate-Anubis”, supra p. 59-61.
J.-L. P. étudie les thèmes isiaques figurés sur les
lampes, montrant que certains types sont étrangers à
la vallée du Nil, et parfois typiques d’une région. Après
un point bibliographique, il présente les dieux figurés
seuls, à deux, trois ou quatre ; il s’intéresse à des cas
particuliers comme les lampes en forme de navire ou de
momie. L’auteur s’interroge alors sur les problèmes de
datation, les lieux de découvertes (un nombre significatif
provenant de tombes) et de leur emploi (des exemplaires
n’ont jamais été utilisés ; d’autres ont servi lors des
illuminations des temples et des fêtes). La recherche
d’ateliers producteurs de ces lampes est une autre piste
explorée à partir d’un exemple. �MM��
J.-L. PODVIN, “Lampes isiaques sur la toile mondiale”, dans
L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004, 243-247.
Publication de six lampes inédites à types isiaques
d’Afrique, cinq d’Isis et de Sarapis-Hélios se regardant
et une de Sarapis en buste à gauche. �LB��
J.-L. PODVIN, Christian-Georges SCHWENTZEL, “Six
bronzes égyptiens inédits”, CRIPEL, 23, 2003, 45-50.
Les auteurs publient six belles statuettes
égyptiennes en bronze provenant de collections privées.
Deux nous intéressent plus spécialement à cause de
leur vision syncrétique. D’abord, une figurine de femme
éplorée (n° 5), soutenant son visage de son bras droit ;
vêtue d’une tunique et d’un péplos, elle est assise sur
un trône dont l’accoudoir gauche est surmonté d’un
petit sphinx. Plusieurs traits évoquent Isis : les boucles
en spirales, le nœud sur la poitrine et les extrémités
frangées du péplos, tout comme le sistre que la statuette
devait tenir de la main gauche. Il s’agit sans doute d’une
Isis dolente à ajouter aux relevés de L. Bricault et de �l.
Parlasca256.
La seconde œuvre (n° 6) est une intéressante et
unique représentation de Zeus-Ammon syncrétique.
Le dieu, coiffé de la couronne d’Amon (mortier, deux
rémiges, cornes de bélier) est pourvu d’une barbe
postiche ; il tient dans la main droite un sceptre ouas.
La pose, le drapé et l’allure générale sont purement
helléniques, alors que la couronne, la barbe postiche et le
sceptre évoquent l’Amon thébain. Quant aux cornes de
bélier, elles renvoient évidemment à l’Ammon de Siwa.
Trois divinités sont donc ici mélangées : Zeus, l’Amon
thébain et l’Ammon des Libyens. [MM]
J.-L. PODVIN, “Aspects religieux et funéraires en Égypte
lagide d’Alexandre à Cléopâtre”, dans M.-Th. Le Dinahet
(dir.), L’Orient méditerranéen de la mort d’Alexandre au Ier siècle
avant notre ère, Nantes 2003, 303-318.
256/ L. Bricault, “Isis dolente”, BIFAO, 92, 1992, 37-49 ;
�l. Parlasca, AntWelt, 34, 2003, 161-164 (supra p. 197) ; L. Bricault,
“Du
Du nom des images d’Isis polymorphe”, dans C. Bonnet, J. Rüpke
& P. Scarpi (éds), Religions orientales, culti misterici, Mysterien: Nouvelles
perspectives ‑ nuove perspettive ‑ neue Perspektiven, Stuttgart 2006, 7778.
Chronique bibliographique
Cette mise au point s’adresse aux étudiants
préparant la question d’histoire ancienne aux
programmes des concours du CAPES et de l’agrégation
d’histoire, en France, consacrée à l’Orient méditerranéen.
Elle s’interroge sur le degré d’acculturation entre les
deux civilisations, gréco-macédonienne d’une part,
égyptienne d’autre part, en se fondant sur les aspects
religieux et funéraires.
L’auteur montre d’abord les rapprochements
entre les deux espaces : interprétation précoce des dieux
(cf. Hérodote), Alexandre et Ammon, “création” de
Sarapis, Isis et le cercle isiaque. Cela n’empêche pas le
maintien de particularismes locaux, puisque le panthéon
olympien domine à Alexandrie et que les dieux égyptiens
demeurent très adorés dans le pays (développement du
culte des animaux, édification de nouveaux temples sous
les Ptolémées).
C’est dans le domaine funéraire que les
rapprochements se discernent le mieux, car même
si les Gréco-Macédoniens importent leurs propres
coutumes de crémation, ils sont rapidement séduits
par les croyances égyptiennes sur la mort et adoptent
progressivement la momification et l’ensevelissement.
Dans l’ensemble, c’est donc plus dans le sens ÉgypteGrèce que se font les emprunts. [LB]
�LB��
Drusus POLLINI, “A Bronze Statuette of Isis-Fortuna
Panthea: a Syncretistic Goddess of Prosperity and Good
Fortune”, Latomus, 62.4, 2003, 875-882..
La collection du centre de recherches
archéologiques de l’université de Californie à Taper Hall
a acquis en 1993 un bronze de divinité panthée. Haute
de 9,8 cm, vêtue d’un chiton et d’un himation, la déesse est
ailée ; elle porte du bras gauche une corne d’abondance
et tient du droit un gouvernail. Sur la tête, le basileion est
très ample, comme sur les statuettes d’Isis-Aphrodite.
En l’absence de contexte de découverte, elle est
datable par le style des IIe-IIIe siècles p.C., comme l’IsisFortuna panthée d’Enns, en Autriche, à laquelle elle
s’apparente grandement257. Les analyses scientifiques
confirment son antiquité. �JLP��
Federico POOLE, “Reperti egiziani a Capri”, dans M.C. Casaburi & G. Lacerenza, Lo specchio d’Oriente. Eredità
afroasiatiche in Capri antica. Atti del Convegno. Capri, 3 nov.
2001, Naples 2002, 55-72.
L’auteur recense les antiquités égyptiennes
conservées sur l’île : 1) un bronze votif d’Osiris (H. 25
cm) conservé au Centro Cerio, qui aurait été découvert
en 1922 sur les pentes du Castiglione. 2) deux fragments
de statues d’époque tardive (un pharaon et un prêtre)
décorant les murs de la Casa Rossa d’Anacapri
appartenant à une collection privée, sans provenance.
3) le sphinx de la villa d’Axel Munthe qui ne provient
pas de l’île. Il cite des descriptifs d’autres objets perdus
257/ R. Fleischer, Die römischen Bronzen aus Österreich, Mayence
1967, 95-96, n° 116, et pl. 60.
201
originaires de collections privées. Concernant l’existence
d’un Iseum dans l’île, l’auteur émet cette possibilité en
liaison avec le séjour des Flaviens à Capri ; il se réfère
au riche dossier des monuments égyptiens en Campanie
dont certains ont pu être associés aux cultes isiaques
(Iseum de Pompéi). Il reconnaît, cependant, l’attrait
des collectionneurs modernes pour l’Égypte éternelle,
source de fantaisie individuelle. Ce dossier ne nous
semble pas attester la présence des cultes isiaques sur ce
territoire. [MCB]
F. POOLE, “Il culto di Iside a Pompei”, dans F. Senatore (éd.),
Pompei, Capri e la Peninsola Sorrentina, Capri 2004, 209-243.
Cette étude offre le point de vue d’un égyptologue,
qui fait une synthèse des trouvailles récentes dans la
région de Pompéi, en particulier les pharaonica. L’auteur
insiste sur la nécessité d’une double culture pour
aborder cette documentation. Après des généralités,
pas toujours à jour, sur les origines, les transformations
et la diffusion des cultes d’Isis et Sarapis, il s’intéresse
au matériel de Campanie. Est ainsi évoquée une statue
naophore en basalte trouvée dans une nécropole de
Pouzzoles en 1994 et conservée au musée de Naples258.
La statue est fort endommagée, la tête et la partie
inférieure manquant. Elle porte le nom d’Amasis, un
prêtre memphite, et mentionne un “temple d’Imhotep,
fils de Ptah”259. Une première statue naophore avait déjà
été découverte avant 1822260. F. P. mentionne également
une statuette naophore acéphale, trouvée sans sa base,
en 1992, à Cumes ; au nom d’Inaros, fils d’Amasis, elle
est aujourd’hui conservée au Museo Nazionale di Napoli
(n° inv. 241834). En même temps, ont été recueillis un
petit sphinx et une statuette acéphale d’Isis, dans ce qui
seraient les restes d’un Iseum261.
À Baies, on a exhumé dans un édifice thermal les
fragments d’une statue d’un prêtre (IVe-IIIe siècles a.C.)
avec inscription hiéroglyphique262. Pour Naples, F. P.
signale une statue égyptienne de dignitaire mise au jour
dans une villa maritime, au lieu-dit Palazzo degli Spiriti
au Posillipo ainsi qu’une statue d’Isis Pelagia263, une
dédicace à Isis d’une statue d’Horus-Apollon-Harpocrate
258/ C. Cozzolino, “Recent Discoveries in Campania”, dans
R. Pirelli, Egyptological Studies for Claudio Barocas, Napoli 1999, 25-31.
259/ Iside, V.83 p. 451 (photo).
260/ St. De Caro, dans Iside, Milan 1997, 349-350. Sur ces
statues naophores, cf. M. Malaise, BSEG, 26, 2005, 63-80.
261/ Sur ces documents et l’hypothèse d’un Iseum cumain,
cf. P. Caputo, “Aegyptiaca
Aegyptiaca Cumana.
Cumana. New
New Evidence
Evidence for
for the
the Isis
Isis Cult
Cult
in Campania: the Site”, dans C. J. Eyre (éd.), Proceedings of the Seventh
International Congress of Egyptologists. Ca�bridge 3-� Septe�ber 1��5, OLA
82, Louvain 1998, 245-254, et id., “Cuma. Il nuovo tempio di Iside”,
dans C. Gialanella (éd.), Nova antiqua phlegraea. Nuovi tesori archeologici
dai Campi Flegrei, Naples 2000, 89-90. Cf. également C. Cozzolino,
Egyptological Studies for Claudio Barocas, Naples 1999, 21-25, et le
catalogue Iside, V.78-81.
262/ G. Di Fraia, N. Lombardo & E. Scognamiglio,
“Contributi alla topografia di Baia sommersa”, Puteoli, studi di storia
antica, 9-10, 1985-86, 221-222, n. 22, fig. 2-3 ; voir aussi le catalogue Iside,
V.82 p. 450 (photo)
263/ St. De Caro, “Novità isiache dalla Campania”, La Parola
del Passato, 49, 1994, 15.
202
Bibliotheca Isiaca
(RICIS 504/0301) et une statue de la déesse d’époque
antonine qui proviendrait de la “regio Nilensis”264. Passons
à Sorrente avec la statue du pharaon Séti Ier et la statuette
du prêtre lecteur en chef, Pedamenope (milieu du VIIe
siècle a.C.) exposée au Museo Correale. Pour Capri,
on notera des fragments de statues égyptiennes dans
la zone du Palazzo a Mare et un petit bronze d’Osiris
trouvé sur la pente du Castiglione265. Après avoir évoqué
les recherches de H. W. Müller à Bénévent266, l’auteur
entreprend la recension des aegyptiaca mentionnés
dans le volume Alla ricerca di Iside publié en 1994267. Il
s’interroge sur la “stèle” du prêtre Samtoutefnakht fixée
sur le podium de l’Iseum : l’iconographie évoque une
procession avec des divinités zoomorphes qui resterait
un modèle cultuel ; quant au texte qui insiste sur l’aspect
salvateur des dieux et exalte la fonction sacerdotale, il
pourrait avoir été lu par les prêtres spécialistes. Les
objets égyptisants (statuettes et sistres) sont eux aussi
répertoriés. Dans le domaine privé, sont mentionnés
une statuette d’Horus à tête de faucon en albâtre et des
vases canopes268.
F. P. pense que tous ces objets ont perdu
leur signification première et répondent à un désir
d’exotisme et au respect du mystère vénérable d’une
sagesse perdue. Ces objets fonctionnent à un double
niveau, celui de l’élite savante et celui, populaire, d’une
écriture fétiche. Il nous semble que le problème le plus
difficile à résoudre est celui des contextes, divers et le
plus souvent mal connus, de ce type d’objet. �MCB��
Clarisse PRêTRE (dir.) et alii, Comptes et Inventaires de
Délos, Études épigraphiques, 4, Athènes 2002.
Réédition (p. 204-211), avec une traduction
française (p. 221-223) et un bref commentaire (p. 233234) dus à H. Siard, d’un inventaire du Sarapieion C de
Délos (IDélos 1417, A, II, ll.59-165 et B, I, 1-89 = RICIS
202/0424), daté de 156/5 a.C. �LB��
Simon PRICE, “Homogénéité et diversité dans les religions à
Rome”, ARG, 5, 2003, 180-197 (Actes du colloque Wissowa 2002
: cent ans de religion romaine, Genève, 15 et 16 février 2002).
Au cours des trois premiers siècles de l’ère
chrétienne, les identités religieuses étaient relativement
fluides et variables. Pour S. P., les communautés religieuses
à Rome n’étaient ni homogènes, ni exclusives sur le plan
théologique. Les allégeances individuelles ne semblent
pas non plus avoir été systématiquement exclusives,
même si certains isiaques, par leur attitude ou leur
264/ St. De Caro, Il Museo archeologico Nazionale di Napoli,
Naples 1994, p. 126.
265/ F. Poole, “Reperti egiziani a Capri”, dans M.-C. Casaburi
& G. Lacerenza, Lo specchio d’Oriente. Eredità afroasiatiche in Capri antica.
Atti del Convegno. Capri, 3 nov. 2001,
2001 Naples 2002, 55-72.
266/ H. W. Müller, Der Isiskult im antiken Benevent und Katalog
der Skulpturen aus den ägyptischen Heiligtümern im Museo del Sannio,
Münchner Ägyptologische Studien 16, Berlin 1969.
267/ La Parola del Passato, 49, Naples 1994.
268/ D’Errico, La collezione egiziana del Museo Archeologico
Nazionale di Napoli, Naples 1989, p. 140-141, fig. 20-22 et 25.
présentation, montraient clairement leur appartenance
à Isis. Les cultes pérégrins possédaient toutefois un
haut degré de cohésion, qui devait transcender limites
sociales, politiques et géographiques, sinon ethniques.
[LB]
Michel PROVOST & Joël-Claude MEFFRE, CAG 84/1, Paris
2003.
Un certain nombre d’isiaca ont été retrouvés
sur le site de Vaison et ses environs. Deux lampes (p.
326a) conservées au musée des antiquités nationales de
St-Germain-en-Laye (n° inv. 12373A269 et B) et dont le
médaillon s’orne de la figure d’Harpocrate ainsi qu’une
statuette en bronze (p. 328b) représentant le petit
dieu trônant (n° inv. 13436,2) proviennent de Vaison270.
Un oushebti aurait été trouvé dans une tombe à ciste
(p. 324a) et un second, aujourd’hui au musée du Louvre
(n° inv. 22140), dans une urne cinéraire (p. 330a). Trois
autres ont été exhumés également en contexte funéraire,
non loin de là, à Roaix (p. 455a), et 6 proviennent du
pays d’Orange. Il faut peut-être relier la présence de ces
objets au fait que l’aile militaire voconce fut un moment
cantonnée en Égypte, tout en gardant à l’esprit que
certaines de ces statuettes sont probablement des faux
modernes. Une figurine d’Osiris en bronze, disparue,
aurait été retrouvée dans les environs de Gigondas
(p. 435a). [LB]
Joachim Friedrich QUAC�, “Zum ägyptischen Ritual im
Iseum Campense in Rom”, dans C. Metzner-Nebelsick (éd.),
Rituale in der Vorgeschichte, Antike und Gegenwart. Interdisziplinäre
Tagung, Berlin 2002, Leidorf 2003, 57-66.
Dans cet article, J. F. Q. cherche à démontrer
que certains des objets de l’Iseum Campense à Rome sont
fortement liés au culte d’Osiris et peuvent ainsi être
utilisés pour reconstruire les rituels égyptiens ayant eu
lieu dans le sanctuaire. Après avoir discuté la monographie
fondamentale de K. Lembke271, l’auteur prend quelques
distances avec ses conclusions sur l’interprétation du
Bildprogramm. Réticent à suivre �. Lembke quand elle
n’y voit aucun concept réel et préfère se tourner vers une
sorte d’exotisme, J. F. Q. veut évaluer (p. 59) “inwieweit
die Ausstattung des Heiligtums (-) sich konsistent im
Sinne ägyptischer Religiosität interpretieren läßt”,
utilisant les chapelles osiriennes de Dendera comme
élément de comparaison. Il se concentre principalement
sur une des colonnes de granit décorée en haut-relief et
269/ Signalée par S. Aufrère, “Les cultes égyptiens en
Provence”, Catalogue Égypte et Provence, Musée Calvet Avignon, 1985, 167,
n. 111. Elle est peut-être d’origine campanienne.
270/ LIMC IV, 1988, s. v. Harpokrates, p. 431 n° 226b. Une
tête d’Harpocrate en terre cuite de 17 cm de haut, achetée par É.
Guimet (musée du Louvre n° inv. AF 6841), doit être un faux moderne.
Photographie de l’objet chez R. Turcan, ANRW II, 18, 1, 1986, 472,
pl. V, fig. 8.
271/ �. Lembke, Das Iseum Campense in Rom. Studie über den
Isiskult unter Domitian, Heidelberg 1994.
Chronique bibliographique
montrant un cortège de prêtres. Les éléments portés
par les prêtres semblent spécifiquement liés au culte
d’Osiris. L’auteur discute aussi des Wasseruhren, qui sont
selon lui trop spécifiquement ‘religieuses’ pour satisfaire
à une simple interprétation générale et exotique.
Cet article est utile parce qu’il aborde un problème
interprétatif délicat sur la base d’un examen très détaillé
de la documentation. Quand les travaux de Lembke,
Egelhaaf-Gaiser et Versluys, par exemple, ne mettaient
généralement pas l’accent sur une compréhension
religieuse proprement égyptienne des Aegyptiaca,
plusieurs publications récentes insistent sur une telle
interprétation272. Cet article est une riche contribution
à cet important débat. [MJV]
�MJV��
J. Fr. QUAC�, “„
“��Ich bin Isis, die Herrin der beiden Länder“.
Versuch zum demotischen Hintergrund der memphitischen
Isisaretalogie”,
”,, dans S. Meyer (éd.), Egypt – Te�ple of the Whole
World. Studies in Honour of Jan Assmann
Assmann, Numen. Studies in the
History of Religions, 97, Leyde-Boston 2003, 319-365.
Après une introduction historiographique
de grande valeur, J. F. Q. propose, dans cet article
très dense, un peu à la manière de D. Müller273, pour
chaque verset de l’arétalogie d’Isis, de très intéressants
parallèles tirés d’une littérature démotique de mieux en
mieux connue, faisant ainsi ressortir le riche substrat
indigène d’où le texte arétalogique est né, peut-être
dès le début de l’époque hellénistique. Pour autant, il
ne connaît aucun texte démotique en livrant ne seraitce que quelques lignes. Aussi, plutôt que de concevoir
un prototype égyptien au texte grec vaudrait-il mieux
considérer celui-ci comme une création propre et que
la littérature isiaque en langue grecque s’est développée
parallèlement à celle rédigée en écriture démotique. J.
F. q. réfute ensuite la thèse de J. Bergman274 pour qui
le texte arétalogique serait à mettre en étroite relation
avec les cérémonies du couronnement, et considère
plutôt que la Selbstoffenbarung d’Isis devait être récitée
lors de grands fêtes en l’honneur de la déesse, sans qu’il
soit possible pour le moment de déterminer lesquelles.
[LB]
Serge REBETEZ, “Des cultes égyptiens en ‘Suisse romaine’ ?”,
dans Voyages en Égypte de l’Antiquité au début du XXe siècle,
Exposition du Musée d’art et d’histoire, Genève 2003, 37-48.
Après un résumé de la diffusion des cultes
isiaques en Occident, l’auteur aborde le cas de la Suisse,
rappelant que durant la période romaine l’actuel sol
helvétique appartenait à diverses provinces.
272/ M. Malaise, Pour une terminologie et une analyse des cultes
isiaques, Bruxelles 2005 ; R. Bianchi, “Images of Isis and Her Cultic
Shrines Reconsidered. Towards an Egyptian Understanding of the
Interpretatio Graeca”, dans L. Bricault et al. (éds), Nile into Tiber, Leyde
2007, 470-505.
273/ Ägypten und die griechischen Isis‑Aretalogien, Berlin 1961.
274/ Ich bin Isis. Studien zum memphitischen Hintergrund der
griechischen Isisaretalogien, Uppsala 1968, 224-240.
203
Le document le plus important est sans
conteste l’inscription (RICIS 609/0101) qui relate la
dédicace d’un temple à Isis pour les habitants d’Aquae
Helveticae (Baden, dans le canton d’Argovie), érigé
suite à la bienveillance personnelle d’un certain Lucius
Annusius Magianus, un sanctuaire que sa femme et sa
fille décorèrent, aussi de leurs propres deniers. Selon S.
R., cet espace sacré ne fut pas aménagé à Baden, car un
manuscrit de 1533-1536, dû à Aegidius Tschudi, situe cette
découverte “derrière le village de Wettingen”” (également
(également
dans le canton d’Argovie). Cette mention est d’autant
plus digne d’attention que ladite inscription se trouvait
murée dans le clocher de l’église Saint-Sébastien de
Wettingen.
Dans le domaine privé, les récentes fouilles de
la villa de Vallon (Fribourg), à quelque six kilomètres
d’Aventicum, ont mis au jour, parmi les statuettes grécoromaines et celtiques du laraire, deux statuettes en
bronze isiaques, l’une d’Isis Fortuna, l’autre d’Harpocrate
debout à la corne d’abondance.
À proximité du pont romain du Rondet
(Fribourg), on a retrouvé les multiples fragments d’une
cruche à vin dédiée à Isis (RICIS 609/0201). L’auteur
songe à une offrande précipitée dans la rivière en guise
de prémices à un bon voyage. L’explication plus triviale
de L. Bricault275, qui y voit le résultat d’un accident, nous
paraît plus vraisemblable, d’autant que ce type de lagona,
courant en Gaule méridionale, permet de penser que le
vin contenu était destiné à un autre usage que celui ici
imaginé.
Il est ensuite question de trouvailles qui ne
permettent cependant pas de postuler qu’elles reflètent
des pratiques cultuelles observées sur les lieux de
découverte. De cette catégorie relèvent trois statuettes
en bronze, l’une figurant Isis Fortuna (exhumée à Prilly en
1704), les deux autres représentant Harpocrate (Augst).
Une tête d’Harpocrate en terre cuite proviendrait de
Nyon. Sarapis est attesté par un buste en bronze provenant
de Langendorf (Soleure). Deux curieux fragments en
terre cuite, ayant appartenu à une procession, ont revu
le jour dans les déblais d’une fouille à La Maladière,
près de Lausanne. La figure la mieux conservée semble
représenter un Anubis portant un autel, suivi de deux
hiéroglyphes. Enfin, un sistre a été retrouvé, en 1937, lors
de déblaiements dans la région de Vidy.
Bien d’autres pièces (citées à la note 54) sont
sujettes à caution, soit du point de vue de leur origine ou
de leur authenticité. L’article se termine par l’évocation
de nombreuses représentations de Jupiter-Ammon, dont
la liaison avec les cultes isiaques est loin d’être évidente.
[MM]
275/ L. Bricault, Atlas de la diffusion des cultes isiaques, Paris
2001, XII et 115.
204
Bibliotheca Isiaca
Michel REDDÉ, Le sanctuaire de Sarapis et ses annexes, Kysis.
Fouilles de l’Ifao à Douch Oasis de Kharga (1�85 - 1��0), Douch,
3, Documents de Fouilles de l’Institut Français d’Archéologie
Orientale (al-Qahira), DFIFAO, 42, Le Caire 2004, 93-177.
Les fouilles entreprises par l’Institut Français
d’Archéologie Orientale du Caire, depuis 1976,
permettent de mieux comprendre la structure de
l’important complexe religieux, civil et militaire de
�ysis (Douch), dans l’oasis de �harga. Le temple,
enfermé dans son enceinte et accolé à la forteresse de
briques, fut construit sous Domitien, puis décoré sous
Trajan et Hadrien au siècle suivant. Son plan présente
plusieurs particularités. Le sanctuaire se compose de
deux pièces en enfilade au plafond voûté, flanquées
de deux chapelles, précédées d’une hypostyle à quatre
colonnes et d’un vestibule originellement couvert d’un
plafond en bois. Deux cours fermées par des portes
monumentales précédaient cet ensemble. De grands
magasins accompagnaient le sanctuaire. A un moment
de leur histoire, ils furent transformés en casernes
pour abriter une petite garnison qui avait pour mission
d’assurer la sécurité de l’oasis.
Le temple lui-même était consacré à Osiris-Houy
(i. e. Sarapis, comme le montre la dédicace grecque sur le
linteau du premier pylône, en date du 26 avril 116 p.C.276)
et à Isis. Ces divinités sont représentées à l’extérieur du
mur arrière du temple (celui-ci constituait le mur de fond
d’une chapelle adossée qui avait reçu un plaquage d’or).
Cette paroi était percée d’un étroit soupirail permettant
de communiquer avec l’intérieur. Il est vraisemblable
que ce petit édifice ait servi à des pratiques oraculaires
et à des rites d’incubation. Les cours furent réutilisées et
il y eut plusieurs phases successives d’occupation durant
le Bas-Empire et l’époque chrétienne jusqu’au Ve siècle.
Les trouvailles diverses qu’on y fit, dont de nombreux
ostraca et un trésor monétaire, permettent de suivre
la vie et l’histoire du site pendant plusieurs siècles. En
1989, M. R. et son équipe firent la découverte, non loin
du temple, d’un trésor dissimulé dans un vase, parmi
lequel on distingue une couronne en or, ornée d’un
Sarapis trônant, que coiffait son grand-prêtre lors des
liturgies solennelles277.
La forteresse, qui comportait également des
installations civiles, fut le point méridional le plus avancé
du limes romain en Afrique pour défendre les pistes
conduisant du Soudan en Égypte. Les stratigraphies ont
montré que l’occupation des lieux date probablement
du début de l’époque ptolémaïque. Au nord du temple,
un secteur de la vaste nécropole a été exploré à partir de
1991 sous la direction de Françoise Dunand. �LB��
276/ G. Wagner, Les oasis d’Égypte, à l’époque grecque, romaine et
byzantine d’après les documents grecs, Bibliothèque d’Étude 100, Le Caire
1987, 335-336.
277/ M. Reddé, Douch IV. Le trésor [de Douch (Oasis de Kharga)].
Inventaire des objets et essai d’interprétation, DFIFAO, 28, Le Caire 1992.
�laus RHEIDT, “Aizanoi. Die Ausgrabungen und Forschungen
1997-2000”, AA, 2001/2, 241-267.
Dans une salle d’une maison située à proximité
du grand temple d’Aizanoi, en Phrygie, détruite par
un incendie au IIe siècle a.C., ont été découverts une
cinquantaine de sceaux en terre cuite, au dos desquels
subsistent des débris de papyrus. Parmi les types ornant
les droits, on reconnaît un basileion posé sur un foudre
et entouré de deux étoiles (p. 262, fig. 22), qui doivent
symboliser les Dioscures. L’association d’Isis et des
Dioscures peut renvoyer, selon nous, à leur caractère
commun de protecteurs de la navigation. [LB]
Daniel S. RICHTER, “Plutarch on Isis and Osiris: Text, Cult,
and Cultural Appropriation”, TAPhA, 131, 2001, 191-216.
L’Isis et Osiris de Plutarque est un texte
philosophique. Il a choisi ce mythe comme véhicule
de ses pensées sur le divin et la structure de l’univers
surtout pour démontrer la suprématie de la philosophie
grecque sur le culte égyptien. De manière surprenante,
il prétend ainsi que le nom d’Isis est grec. Il propose une
approche philosophique du mythe et du culte, puis offre
sa propre version, expurgée des éléments “barbares”. Son
but ultime est une interprétation allégorique du mythe
et du culte d’Isis, par le biais de niveaux herméneutiques
successifs. Pour lui, le culte égyptien d’Isis est barbare
quand il n’est pas interprété par la philosophie grecque,
car il mène à une appréhension superstitieuse et erronée
du divin. Seule la philosophie grecque donne un sens à
toutes les formes de culte : c’est le but d’Isis et Osiris.
[JLP]
�ent J. RIGSBY, “Founding a Sarapeum”, GRBS, 42, 2001, 117124.
Nouvelle hypothèse sur la localisation du
Sarapieion que Zôilos d’Aspendos a demandé au dioecète
Apollônios de faire édifier (P. Cair. Zenon 59034 = RICIS
314/0601 ; 257 a.C.). �. R. propose de le situer à Memphis
et non dans une cité côtière de Méditerranée orientale.
Sur ce texte, cf. W. Clarysse & �. Vandorpe, Zénon, un
ho��e d’affaires grec à l’o�bre des pyra�ides, Louvain 1995,
p. 78-85. [LB]
Lucien RIVET, Lampes antiques du golfe de Fos, Musée d’IstresEdisud, Aix-en-Provence 2003.
Sur les 562 lampes, le plus souvent fragmentaires,
trouvées dans le golfe de Fos-sur-Mer et présentées
dans l’ouvrage, deux entrent dans notre thématique. Il
s’agit des n° 116 (p. 64 et 136) d’Anubis seul vêtu d’une
tunique278 et 422 (p. 98 et 173) de la triade Harpocrate,
Isis et Anubis279. [JLP]
278/ Sur ces lampes, J.-L. Podvin, “Les lampes d’Anubis
seul”, dans L. Chrzanovski (éd.), Actes du 1er Congrès international sur le
lu�inaire antique (Nyon-Genève, 2003), Monographies Instrumentum,
31, Montagnac 2005, 263-269.
279/ J.-L. Podvin, “Nouvelles lampes de la triade IsisHarpocrate-Anubis”, supra p. 59-61.
Chronique bibliographique
Athanase RIZA�IS, “L’émigration romaine en Macédoine et
la communauté marchande de Thessalonique : perspectives
économiques et sociales”, dans Chr. Müller & Cl. Hasenohr,
Les Italiens dans le monde grec IIe siècle av. J.‑C.‑ Ier siècle ap. J.‑
C. Circulation, activités, intégration, Actes de la Table ronde Ecole
Nor�ale Supérieure 14-16 �ai 1��8, BCH Suppl. 41, Paris 2002,
109-132.
Dans cette étude sur la présence d’immigrés
romains en Macédoine, et ce dès le IIe siècle a.C., A. R.
avance l’idée intéressante, mais qui reste à démontrer, que
leur intégration dans les sociétés locales s’est effectuée
à travers les cultes isiaques. Le déclin et l’abandon de
Délos, où les Romains entrèrent en contact avec la
sphère isiaque, a conduit nombre de familles italiennes
à transférer leurs affaires commerciales ou bancaires
dans d’autres ports de Méditerranée, dont ceux de la
Macédoine. Organisés initialement en groupes ethniques
distincts, ils se seraient intégrés progressivement grâce
à leur dévotion isiaque. La forte présence romaine dans
certaines cités expliquerait la diffusion du culte d’Isis et
de Sarapis, dans les colonies comme à Thessalonique. De
nombreuses offrandes émanent de familles d’hommes
d’affaires, parmi les plus anciennement installées,
comme celles des Salarii – originaires de Pompéi et de
sa région –, des M. Herennii – probablement originaires
de Campanie –, des Avii et des Papii. [LB]
Ath. D. RIZA�IS, “Le ambizioni e i limiti della ‘bourgeoisie’.
La classe dirigente della colonia di Filippi”, dans Epigraphica.
Atti delle Giornate di Studio di Roma e di Atene in memoria di
Margherita Guarducci (1�02-1���), Rome 2003, 151-163.
La place occupée par les colons et les negotiatores
aux premiers temps de la colonie de Philippes est difficile
à évaluer, faute de documents, mais leurs descendants
occupent une position dominante au moins jusqu’au
règne de Caracalla. Rares sont toutefois les familles qui
demeurent au premier plan plus de deux générations.
Cette bourgeoisie n’est donc pas réellement fermée,
même si pérégrins et descendants d’affranchis y accèdent
très difficilement. Comme à Thessalonique ou à Dion,
ces familles ont contribué au développement et à la
perpétuation des cultes isiaques dans la colonie. Ainsi,
au IIe ou au IIIe siècle, Lucius Valerius Priscus, de la
tribu Voltinia, décurion, irénarque, duumvir investi des
pouvoirs judiciaires, organisateur de jeux, est honoré par
les fidèles de Sarapis et d’Isis (RICIS 113/1008). [LB]
Ath. RIZA�IS, “Recrutement et formation des élites dans
les colonies romaines de la province de Macédoine”, dans
M. Cébeillac-Gervasoni & L. Lamoine (éds), Les élites et leurs
facettes. Les élites locales dans le monde hellénistique et romain, Actes
du colloque de Clermont‑Ferrand, 24‑26 novembre 2000, Collection
ERGA, 3 et Collection de l’EFR 309, Rome-Clermont-Fd,
2003, 107-129.
À Dion, la famille d’affranchis la plus importante
est celle des Anthestii. Probables decendants d’hommes
d’affaires installés en Macédoine dès l’époque
républicaine, ils jouent un rôle important dans les affaires
205
politiques et socio-culturelles de la cité. De nombreuses
dédicaces, souvent bilingues, marquent leur dévotion
et leur générosité à l’égard de plusieurs divinités, dont
Isis (RICIS 113/0207-0212). Elles indiquent clairement
l’appropriation de cultes anciens du pays par les coloni
devenus désormais, dans la nouvelle réalité créée par la
fondation de la colonie, le groupe dominant. �LB��
Bruno ROCHETTE, “Tibère, les cultes étrangers et les
astrologues (Suétone, Vie de Tibère, 36)”, LEC, 69.2, 2001, 189194.
Dans le chapitre 36 de sa Vie de Tibère, Suétone
évoque la décision prise par l’empereur de réfréner les
manifestations religieuses juives et égyptiennes et d’en
écarter les acteurs de l’enceinte de l’Urbs. Son récit diverge
des autres sources mentionnant les mêmes faits280, ce
qui a donné lieu à une très abondante littérature. Pour
B. R., ces mesures font partie d’un ensemble d’actions
fortes dirigées contre des pratiques extérieures, et non
contre les idées elles-mêmes, pratiques susceptibles de
porter atteinte à la stabilité de l’État. L’impossiblité
pour les Juifs et les isiaques de séparer idées et pratiques
cultuelles a sans aucun doute provoqué leur expulsion,
tandis que les astrologues ont pu demeurer en ville.
[LB]
Oliva RODRÍGUEZ, “Das Römische Theater von Italica
(Santiponce, Sevilla)”, Ant.Welt, 32.3, 2001, 241-250.
L’auteur mentionne la présence d’un Iseum des IIesiècles dans la galerie nord du portique de la scène
du théâtre d’Italica, attestée par une plaque votive à
planta pedis (p. 246)281. Sur ce temple, cf. Ramón Corzo
Sánchez,, “Isis
Isis en el teatro de Itálica”,
”,, Boletin de Bellas Artes
XIX, 1991, 123-148 et RICIS 602/0202-0205. [JLP]
IIIe
F. Germán RODRÍGUEZ MARTÍN, Lucernas romanas
del Museo Nacional de Arte Ro�ano (Mérida), Monografías
Emeritenses 7, Madrid 2002.
Parmi les nombreuses lampes conservées au
MNAR de Mérida282, on en trouve un groupe non
négligeable à thèmes isiaques. L’auteur les a rassemblées
dans une partie typologique consacrée aux dieux et cultes
orientaux. La triade Harpocrate, Isis et Anubis de type A
figure sur six exemplaires283 (n° 1 p. 85) ; Isis en buste de
face, le sistre à sa droite, sur quinze lampes dont quatre
portent la marque d’un potier local, avec un motif qui
paraît spécifique à Mérida (n° 2 p. 86) ; Isis et Sarapis
en buste de face, le jeune Harpocrate peu visible entre
eux, là encore sur un modèle spécifique à l’Espagne, sur
280/ Elles sont réunies et commentées par J. R. Rietra, C.
Suetoni Tranquilli. Vita Tiberii c. 24 ‑ c. 40, Amsterdam 1928, 39-48.
Cf. M. Malaise, Conditions, 1972, 389-395 et supra, H. Botermann,
p. 413.
281/ RICIS 602/0202 et 602/0203.
282/ Cf. J.-L. Podvin, “Lampes isiaques de la péninsule
ibérique”, BAEDE 16, 2006, 171-188.
283/ Sur ce type de lampes, J.-L. Podvin, “Nouvelles lampes
de la triade Isis-Harpocrate-Anubis”, supra p. 59-61.
206
Bibliotheca Isiaca
une lampe (n° 4 p. 86-87) ; Sarapis en buste de face sur
sept exemplaires (n° 5 p. 87) ; Sarapis-Hélios de profil à
gauche sur deux lampes, là encore avec marque de potier
local (n° 4.4 p. 69).
En revanche, on doutera d’une autre représentation
d’Isis de face (n° 3 p. 86) sur deux lampes. Mentionnons
la présence de Jupiter-Ammon sur une lampe (n° 1.7 p.
47). [JLP]
Mirella ROMERO RECIO, Cultos Marítimos y Religiosidad
de Navegantes en el Mundo Griego Antiguo, BAR International
Series, 897, Oxford 2000.
dans l’adoration d’Isis, voire de Sarapis, des individus de
milieux sociaux différents et d’origines géographiques
diverses. En retour, se multiplient les actes de dévotion
envers la dÚnamij de la déesse, qui permet alors aux plus
zélés de ses dévots de s’approcher de sa lumière par le
biais de l’initiation. Le texte arétalogique se trouve ainsi
à la croisée de deux chemins, sacré et profane. L’initié
est convié à donner à sa propre expérience profane une
dimension religieuse en vertu de laquelle il acquiert
la possibilité de comprendre plus profondément et
d’intégrer plus intensément les ¢reta… de la déesse.
[LB]
Brèves allusions (p. 90-91 et 131) au caractère
marin d’Isis et aux dévotions qu’elle suscita dans le
monde méditeranéen. [LB]
Richard M. ROTHAUS, Corinth: The First City of Greece. An
Urban History of Late Antique Cult and Religion, RGRW, 139,
Leyde 2000.
Antonella ROMUALDI, I marmi antichi conservati nella Villa
Corsini a Castello. 1. Le statue, Florence 2004.
Dans un chapitre consacré à Cenchrées, le port
oriental de Corinthe, l’auteur rappelle la mention
par Pausanias (II, 2, 3) d’un sanctuaire d’Asclépios et
d’Isis à une extrémité du port (en fait Pausanias n’écrit
nullement qu’il s’agit d’un seul et même sanctuaire).
Un édifice découvert lors des fouilles américaines fut
identifié par ses inventeurs comme ayant appartenu à
cet Iseion mentionné par Pausanias. R. R. écarte cette
hypothèse et préfère voir dans ce bâtiment, à juste
titre, un nymphée plutôt qu’un lieu de culte isiaque287.
R. Scranton288 avait également reconnu une épithète
d’Isis dans le mot Orgia gravé sur la partie inférieure d’une
colonne en marbre trouvée dans les débris d’une église de
Cenchrées (= RICIS *102/0201). R. R. estime très possible
cette interprétation incertaine. [LB]
Dans ce catalogue des collections de statuaire
antique de la Villa Corsini, on remarque une belle statue
féminine en marbre blanc d’Italie, déjà connue284, qui
représente une isiaque au diadème ornée d’un basileion
et tenant une cornucopia de la main gauche. Les traits
stylistiques et la coiffure permettent de dater ce
monument du deuxième quart du IIe siècle p.C. [LB]
Barbara ROSSI, I mitrei della Britannia romana nelle testimonianze
architettoniche, scultoree ed epigrafiche, BAR International Series,
1253, Londres 2004.
Dans cette étude portant sur les cinq Mithraea mis
au jour en Bretagne romaine, B. R. présente de façon
détaillée (p. 38-39 et pl. CI-CIII) la belle tête de Sarapis
en marbre découverte dans une cachette du Mithraeum
de Londres (Walbrook), aujourd’hui conservée au
Museum of London. Elle serait à dater de la seconde
moitié du IIe siècle p.C. L’auteur rappelle ensuite que
d’autres représentations de Sarapis ont été retrouvées
à l’intérieur de sanctuaires dévolus au culte mithriaque
(Santa Prisca à Rome, Doura Europos, Mérida)285. [LB]
Benedetta ROSSIGNOLI, “L’aretalogia ‘profana’. I favori
quotidiani degli dei”, Polis. Studi interdisciplinari sul mondo antico,
1, 2003, 155-162.
Pour B. R., les arétalogies isiaques sont à
distinguer non seulement des arétalogies chrétiennes
mais aussi des autres arétalogies profanes à caractère
thérapeutique ou thaumaturgique. Il s’agit bien plutôt de
textes de propagande286 au large spectre visant à réunir
284/ H. J. �ruse, Römische weibliche Gewandstatuen des
zweiten Jahrhunderts n. Ch., Göttingen 1975, p. 329 n° D 10 ; H. Wrede,
Consecratio in formam deorum. Vergöttlichte Privatpersonen in der römischen
Kaiserzeit, Mayence 1981, 256, n° 165.
285/ Sur les cultes isiaques en Bretagne, R. Rubio, “El culto de
Isis y Serapis en Britania”, dans R. Rubio (éd.), Isis. Nuevas perspectivas.
�o�enaje al Prof. Alvarez de Miranda. Coloquio, Madrid 30-31 Mayo 1�88,
1�88
ARYS, 4, Madrid 1996, 35-46.
286/ B. Rossignoli, “Le
“Le
Le aretalogie
aretalogie :: II manifesti
manifesti propagandistici
propagandistici
Agnès ROUVERET, “Strabon et les lieux sacrés de l’oikoumène”,
dans André Vauchez (dir.), Lieux sacrés, lieux de culte, sanctuaires :
approches terminologiques, méthodologiques, historiques et
monographiques, Collection de l’École française de Rome, 273,
Rome 2000, 43-57.
L’analyse sémantique des termes désignant les
lieux de culte dans la Géographie de Strabon met en
évidence l’existence d’une grille d’analyse cohérente
qui définit une géographie religieuse de l’“oikoumène”.
Celle-ci entérine la découpe de l’espace méditerranéen
consacrée par le nouvel ordre augustéen : centralité de
l’Italie fondée sur la création d’une spécificité religieuse
romaine et “italique” autour de la notion d’enclos et de
bois sacrés ; transformation de l’espace sacré grec en
lieu pittoresque de pèlerinages culturels ; mise en place
d’une altérité irréductible des cultes de l’Égypte, de la
Perse et de la Judée. [LB]
della religione isiaca”,
”,, Patavium, 9, 1997, 65-92.
287/ R. Scranton, J. W. Shaw & L. Ibrahim, Kenchreai: Eastern
Port of Corinth, I, Topography and Architecture, Leyde 1978, 52-78. Cf. M.
J. Versluys, Aegyptiaca romana, 217-219.
288/ Ibid., 73 et ph. p. 125.
Chronique bibliographique
Frank RUMSCHEID, “Inschriften aus Milas in Museum
Bodrum”, EA, 37, 2004, 43-61.
Une stèle funéraire conservée au musée de
Bodrum et provenant de Milas (l’ancienne Mylasa)
présente en bas-relief le buste nu et musclé d’un jeune
garçon chevelu et portant une mèche de cheveux derrière
l’oreille droite (n° 1 p. 43-47). F. R. songe à identifier
cette touffe à l’“Horuslocke”
“Horuslocke”
Horuslocke”” et, de ce fait, à en faire un
isiaque. Il s’agit plus probablement d’un athlète porteur
du cirrus289. [LB]
Giulia SACCO, “Un amuleto isiaco dalla via Latina”, dans
Epigraphica. Atti delle Giornate di Studio di Roma e di Atene in
�e�oria di Margherita Guarducci (1�02-1���), Rome 2003, 141150.
Une amulette en pâte vitreuse, de forme
irrégulière, a été trouvée en 1993 dans la tombe d’une
jeune femme d’environ 15 ans située le long de la Via
Latina, dans le village de Quadraro. Sur les deux faces de
la gemme se lit une inscription grecque neik´ ¹ E(isij.
L’amulette était portée en collier, comme l’indique
l’existence d’un trou. Elle peut dater du IIe siècle p.C. Si
la même acclamation adressée à Sarapis est fréquente,
elle est rare pour Isis. G. S. donne (p. 143-145) la liste
détaillée des sept autres exemplaires qu’elle connaît.
Quatre proviennent d’Italie, trois d’Égypte. Quatre de
ces exemplaires et trois autres amulettes en pâte vitreuse
portant l’acclamation Mšga t� Ônoma toà S£rapij,
tous opistographes, semblent provenir du même atelier,
peut-être situé dans le Latium (p. 146-147). �LB��
Lucia SAGUÍ, “Il mitreo della Crypta Balbi e i suoi reperti”,
dans M. Martens & G. De Boe (éds), Roman Mithraism: the
Evidence of the Small Finds, Bruxelles 2004, 167-178.
Parmi les quelques lampes découvertes dans ce
Mithraeum, l’une, de type tardif (IVe siècle), présente sur
le médaillon Héliosarapis de profil à gauche, un type
déjà connu en Afrique. �JLP��
Eugenia SALZA PRINA RICOTTI, “La ricercha della ‘tomba’
di Antinoo a Villa Adriana”, RPAR, 75, 2002-2003, 113-144.
Il est d’abord fait une étude technique de l’édifice
à exèdre au Sud des Cento Camerelle en le comparant aux
autres absides de la Villa Adriana. Ce monument, jadis
interprété comme un nymphée, et situé à l’extérieur
du complexe impérial, ne serait-il pas la tombe ou le
cénotaphe d’Antinoüs, favori d’Hadrien, mort noyé
dans le Nil ? Les fouilles récentes, et une enquête
historiographique sur les statues et les décors égyptiens
et égyptisants que l’on peut rattacher à ce site, en
révèlent le caractère exotique et sacré. Cette assertion
met en difficulté la théorie de J.-Cl. Grenier290, pour qui
289/ St. Boucher, “Problèmes de l’influence alexandrine
sur les bronzes d’époque romaine”, Latomus, XXXII, 1973, 804-805,
n. 48.
290/ J.-Cl. Grenier, La décoration statuaire du “Serapeum” du
207
le ‘Canope’ est le cœur égyptien sacré de la Villa, alors
que ce serait, pour E.S.P.R., plus vraisemblablement un
lieu de banquets. Pour une étude approfondie de ces
nouvelles fouilles et de leur interprétation, on verra les
différentes études de Z. Mari chroniquées supra p. 190191 [MCB]
E. SALZA PRINA RICOTTI, “I giardini delle tombe et quello
della tomba di Antinoo”, RPAR, 76, 2003-2004, 231-261.
Après une présentation générale sur l’archéologie
des jardins des tombes romaines, l’auteur propose, à
partir des fouilles récentes au Sud des Cento Camerelle,
une reconstitution des jardins de la “tombe d’Antinoüs”
dans la Villa Adriana. Devant l’exèdre à abside, autour de
deux temples affrontés, on identifie des bassins, des fosses
où auraient été implantés des arbres et des bosquets,
des canaux d’irrigation et un nymphée sur un des petits
côtés de l’ensemble cultuel. Ce complexe aurait subsisté
jusqu’à la fin de l’Empire romain. Les Pères Jésuites y
ont planté une vigne, par la suite. �MCB��
Sandra SANDRI, “Harpokrates und Co. Zur Identifikation
gräco-ägyptischer �indgott-Terrakotten”, dans P. C. Bol et alii
(éds), Fre�dheit – Eigenheit, Stuttgart 2004, 499-510.
Parmi les terres cuites dites gréco-égyptiennes,
les représentations, de loin, les plus nombreuses
sont celles qui figurent un dieu-enfant, dont les
caractéristiques essentielles sont la mèche de l’enfance,
le doigt à la bouche, et le plus souvent une nudité totale
ou partielle. De façon générale, on reconnaît dans ces
statuettes l’image d’Harpocrate. Mais il existait dans
l’Égypte ancienne bien d’autres dieux enfants, et il est
donc loin d’être évident que c’est toujours le fils d’Isis
que reproduisent ces terres cuites. Hélas, ces dernières
sont dépourvues d’inscriptions qui permettraient
une identification assurée. C’est pourquoi S. S. se
propose de comparer les dieux enfants des temples
égyptiens d’époque gréco-romaine avec les travaux des
coroplathes. Après avoir rapidement rappelé les origines
d’Harpocrate, elle examine un relief du mammisi
d’Armant nous montrant Cléopâtre VII faisant
offrande à sept dieux enfants, dont un seul est qualifié
d’“Harpocrate qui réside à Mendès”. On notera que la
divinité qui ouvre la série est Haraparê-pa-khered, soit
le dieu-fils dans la triade de l’ancienne Hermonthis.
En revanche, à Philae, Harpocrate est omniprésent,
mais il occupe ici le rôle d’enfant d’Isis et d’Osiris et
est qualifié de “seigneur de l’Abaton et de Philae”. À
Edfou, Harpocrate est attesté sept fois, ce qui est très
peu au regard des dieux enfants locaux Harsomtous et
Ihy. Il est donc probable que les terres cuites de ce site
figurent les enfants divins locaux plutôt qu’Harpocrate,
simple hôte du temple. Il est vrai que les attributs les
plus fréquents des figurines en terre cuite (le pot ou la
“Canope” de la villa Adriana. Essai de reconstitution et d’interprétation,
Monumenti. Musei e Galleria Pontificie. Ecole Française de Rome,
1990.
20
Bibliotheca Isiaca
cornucopia) prêtés à “Harpocrate” le désignent comme une
divinité dispensatrice de nourriture et de fertilité, une
prérogative que confirment les sources hiéroglyphiques.
Cependant, il a été montré que d’autres dieux enfants
se voyaient attribuer les mêmes vertus. Il semble donc
que l’identification du dieu-enfant par les acheteurs de
ces images ait été fonction de la théologie locale, ce que
confirment les statuettes de bronze, lorsque celles-ci
portent des inscriptions. Malheureusement, l’origine de
la plupart des terres cuites est rarement connue. Il est
donc heureux que l’on s’intéresse maintenant de près
à ces témoignages autrefois trop souvent peu pris en
considération. [MM]
Giovanna Maria SANDRINI, “Riflessi di culti domestici
dalla documentazione archeologica altinate”, dans G. Cresci
Marrone & M. Tirelli (éds), Orizzonti del Sacro. Culti e Santuari
antichi in Altino e nel Veneto orientale, Studi e ricerche sulla Gallia
Cisalpina 14 – Altinum, Studi di Archeologia, epigrafia e storia,
2, Rome 2001, 185-195.
L’auteur étudie un certain nombre de petits objets
qui lui semblent appartenir à l’ambiance des laraires.
L’attribution à Isis-Fortuna d’un petit bronze acéphale
avec les attributs de la Fortune mais sans nœud isiaque
nous semble très hypothétique (fig. 2e). En revanche, on
notera deux figurines d’Harpocrate : une statuette de
type égyptien (fig. 2f) de la collection Lucheschi, sans
mention de provenance, et une petite tête en plomb du
IIe siècle p.C. trouvée le long de la Via Annia (fig. 3a).
Un bronze barbu et velu de la collection Lucheschi, au
corps disproportionné, est interprété comme un Bès,
mais il pourrait s’agir tout autant d’un Satyre ou d’un
Silène. [MCB]
Ennio SANZI, I culti orientali nell’impero romano. Un’antologia
di fonti, Hiera, Collana di Studi Storico-Religiosi, 4, Cosenza
2003.
E. S. propose une anthologie des sources
littéraires relatives aux cultes “orientaux” dans l’Empire
romain, qui dépasse à la fois le cadre chronologique de
son titre (sont cités, entre autres, Ctésias, Hérodote
ou Ménandre) et le cadre “géographique” (puisque sont
inclus, par exemples, les mystères d’Éleusis). Les textes
relatifs aux cultes isiaques sont réunis p. 53-216. Ce
recueil est évidemment moins complet que ne le sont
les Fontes de Theodor Hopfner291, mais cet ouvrage est
bien difficile à trouver. Présentés chronologiquement,
les textes retenus par l’auteur sont traduits en italien.
Ils font la part belle à Diodore (p. 62-82), Plutarque (p.
95-121) et Apulée (p. 134-175). On y trouve également les
arétalogies d’Isis (p. 204-216)292. [LB]
291/ Th. Hopfner, Fontes historiae religionis aegyptiacae, Bonn
1922-1925.
292/ Nous envisageons de mettre en ligne, progressivement,
sur le site du Journal électronique sur les études isiaques (www.etudesisiaques.fr) une version revue et complétée des Fontes de Th.
Hopfner, entreprise dont la maîtresse d’œuvre est Marie-Christine
Budischovsky.
Enn. SANZI, “LABE ME TON HLIOCERAPIN. I culti
egiziani a Pozzuoli attraverso le iscrizioni”, dans L. Cirillo &
G. Rinaldi (éds), Roma, la Campania et l’Oriente cristiano antico.
Atti del Convegno di Studi, Napoli 9‑11 ottobre 2000, Naples 2004,
139-164.
Réétudiant la lampe naviforme bien connue
trouvée en mer près du port de Pouzzoles, E. S. consacre
l’essentiel de cette étude à l’aspect marin de la déesse
Isis, bien attesté localement, réunissant pour cela une
assez riche documentation. Sarapis n’est pas en reste,
titulaire d’un temple dès le IIe siècle a.C. (RICIS
504/0401). – Nous pouvons aujourd’hui ajouter au moins
deux épigraphes aux cinq mentionnées dans cet article
(= RICIS 504/0401-05) : une dédicace à Junon Sospita,
à la Mère des dieux et à Isis, du IIe siècle p.C. (RICIS
Suppl. I, 504/0406) et la mention d’Iseo Eusebia sur une
mosaïque décorant le sol de l’apodyterium d’une villa
suburbaine, datable du début du IIIe siècle p.C. (RICIS
Suppl. I, 504/0407), deux documents qui viennent
enrichir considérablement nos connaissances sur la
présence isiaque à Puteoli. [LB]
�LB��
�athy SAS & Hugo THOEN (éds), Schone Schijn. Romeinse
juweelkunst in West‑Europa (Brillance et prestige. La joaillerie
ro�aine en Europe occidentale), Leuven 2002.
Plusieurs isiaca sont présentés dans cet ouvrage.
P. 91, la fig. 53 illustre une gemme trouvée à Douvres et
conservée à Oxford, un jaspe rouge figurant une déesse
poliade tenant dans sa paume droite le buste de Sarapis.
Un autre jaspe rouge, trouvée à Vindolanda dans le
Northumberland, également conservé à Oxford, montre
le buste juvénile d’un Sarapis panthée, radié et paré des
cornes de bélier, tandis qu’un trident avec un serpent est
placé face à lui (p. 91 fig. 54). P. 114, la fig. 69 représente
Isis tenant sistre et situle sur le nicolo d’une bague en
fer, trouvaille locale conservée au Musée archéologique
de Namur.
Dans le catalogue, on remarque deux pendentifs
d’Harpocrate en or (n° 213 p. 235-236) et en argent (n° 214
p. 236)293, ce dernier trouvé près d’un pont romain sur la
Moselle, aux environs de Trèves. Le n° 271 (p. 259-260)
présente une enseigne en métaux divers (or, bronze,
cuivre et laiton), découverte en 1978 dans un puits à
Flobecq, non loin de la voie romaine Bavay-GandBrugge sur l’Escaut. Cet objet exceptionnel est composé
d’une forte tige de laiton doré, emmanché d’une douille
destinée à la maintenir sur une hampe de bois. De
chaque côté de la tige figurent, découpées partiellement
dans une lame de laiton, deux alvéoles circulaires cernées
d’un ruban de laiton. Sur cette lame, quatre perforations
permettent l’insertion de médaillons de bronze doré
présentant des masques de lions, dont deux ont disparu.
D’autre part, un décor de dauphins et de peltas avait
été obtenu par découpage de la plaque de laiton ; aux
293/ Cf. R. A. Lunsingh Scheurleer, “From Statue to Pendant.
Roman Harpocrates Pendants in Gold, Silver and Bronze”, dans
A. Calinescu (éd.), Ancient Jewelry and Archaeology, Bloomington,
Indianapolis 1996, 152-171.
Chronique bibliographique
quatre angles de celle-ci étaient fixées quatre panthères
de bronze doré ; ces animaux, dont deux ont disparu,
constituent une allusion à Dionysos. Le sommet de la
tige de laiton est terminé par un chapiteau composite
et par une représentation de Sarapis debout, fixée par
deux cavaliers de laiton. L’enseigne serait à dater des IerIIe siècles p.C., la statuette de Sarapis et les panthères
pouvant dater de la fin du IIe ou du IIIe siècle. Cette
enseigne a pu être celle d’un collegium juvenum, confrérie
formée de jeunes gens des plus hautes familles et destinée,
à l’origine du moins, à exalter le culte de l’Empereur294.
Enfin, le n° 317 (p. 281) est particulièrement instructif,
montrant le grand intérêt des graveurs modernes pour
les types isiaques. Il s’agit d’une bague en argent doré
avec une intaille en cornaline portant le buste de Sarapis
vu de face, du xVIIIe siècle, réalisée à partir du traité de
Lorenz Natter qui, en 1754, avait choisi une gemme de
ce type pour expliquer à ses contemporains la méthode
de gravure sur les pierres précieuses295. [LB]
Mustafa Hamdi SAYAR, dans M. Meyer & R. Ziegler (éds),
Kulturbegegnung in einem Brückenland. Gottheiten und Kulte
als Indikatoren von Akkultutationsprozessen im Ebenen Kilikien.
Appendix: Inschriften, Asia Minor Studien, 53, Bonn 2004.
Parmi les nombreuses inscriptions publiées dans
l’appendice de ce riche volume, quatre concernent les
cultes isiaques. Deux figuraient déjà dans le RICIS :
l’important texte de Mopsueste relatif à l’asylie de
l’Isieion local (n° 6 p. 225-227 = RICIS 315/1001) et une
dédicace perdue à Sarapis et Isis myrionyme de Sisium
(n° 7 p. 227 = RICIS 315/1601). L’auteur donne également
(n° 64 p. 250 et pl. 13,3) le texte de l’inscription d’Aegae
signalée dans le RICIS sous le n° 315/1101. Enfin, il
fait connaître une nouvelle inscription découverte
sur le territoire d’Epiphaneia, dédicace d’un prêtre à
�éraunios-Hélios-Sarapis (n° 13 p. 229-230 et pl. 8,2 =
RICIS Suppl. I, 315/1401). �LB��
John SCHEID, “Quand fut construit l’Iseum Campense ?”,
dans L. Ruscu et al. (éds), Orbis Antiquus. Studia in honorem
Ioannis Pisonis, Cluj-Napoca 2004, 308-311.
Pour J. S. le temple décrété et non voué (Dion
Cassius 47, 15, 4 écrit en effet ™yhf…santo) en 43 a.C.
par les triumvirs en l’honneur d’Isis n’a sans doute jamais
été construit. quant au temple détruit en 19 p.C. sur
l’ordre de Tibère, il n’a pu être construit qu’après 21 a.C.
Ce n’était donc pas l’Iseum Metellinum, plus ancien, et pas
davantage l’Iseum Campense, mais peut-être celui situé entre
S. Clemente et St Jean du Latran. Le sanctuaire du Champ
de Mars aurait en fait été édifié à partir de 70 p.C., dans la
zone triomphale, près de la Villa publica, pour commémorer
la victoire flavienne et, éventuellement, honorer un vœu
fait par Vespasien alors à Alexandrie. �LB��
294/ G. Faider Feytmans, “Une enseigne romaine découverte
à Flobecq (Hainaut)”, BSNAF, 1980-1981, 54-58 ; ead., “Enseigne
romaine découverte à Flobecq (Hainaut) ”, Helinium, XX, 1980, 3-43.
295/ L. Natter, Traité de la Méthode antique de Graver en Pierres
Fines comparée avec la Méthode Moderne, 1754, pl. 2.
20
Peter SCHERRER, “The Historical Topography of Ephesos”,
dans D. Parrish (éd.), Urbanism in Western Asia Minor, JRA,
2001, suppl. n. 45, Portsmouth 2001, 57-93.
Éphèse a connu un âge d’or de Domitien à Hadrien.
Un Asklepion, présent dès l’époque hellénistique, est
particulièrement attesté au début du IIe siècle, sans que
l’on sache exactement sa localisation. L’auteur propose
de l’identifier avec le Serapeion. [JLP]
Regine SCHULZ, “Warum Isis ? Gedanken
Gedanken zum
zum universellen
universellen
Charakter einer ägyptischen Göttin im Römischen Reich”,
dans M. Görg & G. Hölbl (éds), Ägypten und der östliche
Mittelmeerraum im 1. Jahrtausend v. Chr.,Akten des Interdisziplinären
Sy�posions a� Institut für �gyptologie der Universität München 2527.10.1��6, Wiesbaden 2000, 251-279.
Comment expliquer le succès de la diffusion du
culte d’Isis hors d’Égypte à l’époque gréco-romaine ?
R. S. propose quelques réflexions dans cet article de
synthèse. Après avoir rappelé le sens du nom même
de la déesse en égyptien, discuté par de nombreux
auteurs296, elle rappelle les différents rôles et fonctions
d’Isis dans l’Égypte pharaonique, depuis les Textes des
Pyramides et les Textes des Sarcophages jusqu’au Livre des
Morts (p. 254-258), ses filiations diverses (p. 257), ainsi
que ses principales épithètes et épiclèses297. Elle passe
ensuite en revue les éléments iconographiques qui la
distinguent : attributs, formes corporelles et contextes
particuliers de représentation (p. 259-261).
R. S. évoque ensuite brièvement les raisons et
la chronologie, assez tardive, de la diffusion du culte
d’Isis sur l’ensemble du territoire égyptien (p. 262-263),
fortement liée au succès du mythe et de la théologie
osirienne qui s’opère à partir du début du premier
millénaire a.C. Isis est alors prête à s’associer sinon à
s’identifier à un très grand nombre de divinités nonégyptiennes, par un effet de synergie autour de ce que
l’auteur appelle “das Isis Konzept” (p. 263-266). Le P. Oxy.
1380 ou les quatre hymnes d’Isidôros de Narmouthis
dans le Fayoum, dont elle cite, en traduction allemande,
un extrait du premier d’entre eux, en offrent une claire
illustration. Cet hénothéisme lui permet alors de
s’affirmer comme une déesse universelle, aux fonctions
et attributs innombrables, cette déesse myrionyme298,
auto-célébrée dans la série de textes fameux que sont
les arétalogies d’Isis299. L’auteur propose (p. 267-268) un
tableau synthétisant et organisant thématiquement ces
multiples aspects, avant d’établir des parallèles entre
cette Isis et celles de Plutarque et d’Apulée.
Suivant le même principe, R. S. brosse ensuite
le portrait iconographique de l’Isis gréco-romaine, en
296/ Par exemple J. Osing, “Isis und Osiris”, MDAIK, 30,
1974, 91-113 ; H. Altenmüller, “Zum Ursprung von Isis und Nephthys”,
SAK, 27, 1999, 1-26.
297/ M. Münster, Untersuchungen zur Göttin Isis vom Alten Reich
bis zum Ende des Neuen Reiches, MÄS, 11, Berlin 1968.
298/ L. Bricault, “Isis myrionyme”, dans C. Berger et alii,
(éds), Hommages à Jean Leclant. III, Le Caire 1994, 67-86.
299/ D. Müller, Ägypten und die griechischen Isis‑Aretalogien,
Berlin 1961.
210
Bibliotheca Isiaca
quelques tableaux très explicites (p. 271-274). Elle achève
son étude par une présentation rapide du culte et des
mystères d’Isis aux époques hellénistique et impériale
(p. 274-278). [LB]
Christian-Georges SCHWENTZEL, “Sérapis, Isis et la
fertilité d’après une intaille inédite d’époque impériale”,
CRIPEL, 21, 2000, 105-106.
C.-G. S. publie une intaille en cristal de roche
d’une collection privée figurant les bustes de Sarapis
et Isis tournés vers la gauche, entourés de quatre
symboles (gerbe de blé, pied de vigne, balance, héron) et
de quatre bustes laurés et drapés, dans lesquels l’auteur
reconnaît Valérien, Gallien, Valérien II et Salonin, d’où
la datation proposée de 258-260. Les mots DENTA et
KWNC figurent de part et d’autre. �JLP��
Chr.-G. SCHWENTZEL, “Les boucles d’Isis. ISIDOS
PLOKAMOI”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome,
Leyde-Boston-Cologne 2000, 21-3.
Lorsque Isis fait son entrée dans la numismatique
grecque sous Ptolémée IV (221-203), elle porte une
nouvelle coiffure faite de longues boucles en spirales,
empruntées à Libye, divinité allégorique de l’Afrique
du Nord, qui porte cette chevelure sur les monnaies de
Cyrène à partir de la fin du IVe siècle. Pareil agencement
des cheveux se retrouve, avec des variantes, jusqu’à la
fin de l’époque romaine sur la tête d’Isis, mais aussi
des reines lagides identifiées à celle-ci, à partir de
Cléopâtre Ière (à l’exclusion de Cléopâtre VII). D’autres
coiffures cependant peuvent être prêtées à Isis durant
l’époque gréco-romaine : la lourde perruque égyptienne
(lisse ou tressée) ou une chevelure à la grecque (cheveux
frisés coiffés vers l’arrière, se terminant en longues
mèches légèrement ondulées). La perruque “libyque”
procéderait de la volonté de Ptolémée III de signifier le
retour de la Cyrénaïque à l’Égypte. En outre, du moins
dans la tradition grecque, l’offrande d’une boucle par Isis
en signe de deuil ou par Bérénice II lors du départ de
son époux pour la guerre en Syrie, montre que la boucle
serait un symbole de dévotion, d’amour conjugal ; elle
revêtirait donc une signification d’espoir et une valeur
bienfaisante et secourable, s’intégrant ainsi au mythe
d’Isis et en rapport avec ses principales fonctions.
[MM]
Petar SELEM, “Egipatska Teoforna Imena na tlu Hrvatske”,
Opuscula Archæologica, 23-24, 1999-2000, 109-114.
Huit noms théophores recensés dans la province
de Dalmatie (Isidora, Isidorus, Isicia, Isiada, Serafio, Serapion,
Sarapia, Apius) servent de point de départ à P. S. pour
évoquer encore une fois la place que ce genre de noms
doit avoir dans les études onomastiques générales et, plus
précisément, dans les études isiaques. Aucune dédicace,
aucun détail iconographique ne permettent d’associer
’associer
associer
ces noms, provenant exclusivement de monuments
funéraires, aux cultes isiaques. L’auteur conclut que si
ces noms théophores n’expriment
’expriment
expriment pas nécessairement
une appartenance religieuse, ils indiquent toutefois
une appartenance ethnique : concentrés dans les villes
côtières de la Dalmatie centrale (Zadar, Salona, Brač),
les porteurs de noms théophores isiacisants sont, d’après
’après
après
P. S., d’origine
’origine
gine orientale et semblent principalement être
soit des marins, soit des personnes liées aux activités de
la flotte. �ABM��
P. SELEM, “Ikonografija lika Harpokrata na spomenicima
hrvatskog prostora”, Znakovi i riječi (Signa et litterae), 2002, 85100.
La découverte récente d’une gemme à l’effigie
d’Harpocrate à Burnum (village Ivoševci), offre à l’auteur
l’occasion de rappeler la présence d’Harpocrate sur un
certain nombre d’autres monuments trouvés sur le sol
de la Croatie (Pannonie et Dalmatie). Les gemmes, au
nombre de cinq, sont les plus nombreuses. A l’exception
de celle d’Osijek, sur laquelle Harpocrate tenant le
flagellu� figure assis sur une fleur de lotus, les quatre
autres gemmes (trois de Salonae et celle de Burnum),
appartiennent au même type : Harpocrate y est
représenté sous l’aspect d’un jeune garçon nu, debout,
coiffé du pschent ou de la fleur de lotus, tenant de la
main gauche une corne d’abondance et portant l’index
de sa main droite vers la bouche. [ABM]
Carla SFAMENI, “Fra religione e magia : temi isiaci nelle
gemme di età impériale”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident,
Leyde-Boston 2004, 377-404.
Les gemmes magiques se reconnaissent à leurs
symboles astraux et surtout aux inscriptions grecques ou
aux translittérations en grec de mots égyptiens, hébreux
ou araméens. Ces nomina sacra tirent leur efficience d’euxmêmes et peuvent n’avoir aucun rapport avec le sujet
représenté. Le répertoire compte aussi bien des divinités
du cercle isiaque que d’autres déités de la vallée du Nil.
Les gemmes magiques avec Isis sont peu nombreuses
par rapport aux gemmes privées d’inscriptions et aux
autres gemmes à sujets égyptiens. Sur les gemmes
magiques, Isis est normalement représentée selon ses
antiques caractères, surtout quand elle est accompagnée
d’Osiris. La présence des divinités égyptiennes
s’explique par les pouvoirs magiques que leur conférait
la tradition nilotique. Les multiples capacités des dieux
égyptiens, et notamment d’Isis, devenue polymorphe
et polyonyme, sont détournées vers le champ magique
pour satisfaire des exigences spécifiques, éloignées de
la religion officielle. Pour utiliser une intaille magique
à l’image d’Isis ou de Sarapis, il n’était pas nécessaire
d’être un isiaque, car les divinités du cercle isiaque
reçoivent ici une nouvelle lecture. Les papyrus magiques
d’Égypte (en grec, démotique ou copte) traduisent une
fusion d’éléments divers (égyptiens, juifs, chrétiens),
dont le résultat est “un
un syncrétisme-hénothéisme”, une
fusion qui pointerait vers Alexandrie et ses multiples
composantes culturelles300. [MM]
300/ Cf., du même auteur, “Magic Syncretism in the Late
Chronique bibliographique
Giulia SFAMENI GASPARRO, “Les cultes isiaques en Sicile”,
dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, Leyde-BostonCologne 2000, 35-62.
Les documents des cultes égyptiens en
Sicile, monuments archéologiques, épigraphiques et
numismatiques, permettent de distinguer deux domaines
géographiques et culturels très différents pour ce qui
concerne l’antiquité de leur introduction et l’ampleur de
leur diffusion. En effet, de petits objets appartenant aux
arts mineurs (amulettes, scarabées, oushebtis, etc.) ont
circulé dans toute l’île pendant les périodes archaïque et
classique. Ils ne sont certes pas l’expression d’un culte
aux dieux égyptiens, mais reflètent plutôt un intérêt
pour les aspects magiques ou funéraires des croyances
de l’Égypte, voire pour des produits artistiques
“exotiques”301.
Au début de la période hellénistique et durant
l’Empire romain, on constate, dans les régions occidentales
influencées par la culture punique, la persistance de ces
anciens usages. Les mêmes monuments des arts mineurs,
des amulettes, des statuettes en terre cuite d’Isis, des
petits bronzes à l’image de la déesse et d’autres divinités
de son entourage (Sarapis, Osiris, Horus-Harpocrate),
témoignent d’une dévotion de particuliers plutôt que
d’un culte public ou officiel302.
Au contraire, dans la Sicile orientale d’ancienne
culture grecque, dès la haute époque hellénistique,
une documentation très riche et variée atteste une
présence sans cesse grandissante du culte d’Isis et des
divinités de sa “famille”, Sarapis, Horus-Harpocrate, et
parfois Osiris et Anubis. La précocité et l’ampleur de
la propagation des cultes isiaques en Sicile orientale
doivent être interprétées en rapport avec le réseau
étroit de relations économiques, politiques et culturelles
établi avec l’Égypte ptolémaïque, qui s’affirme surtout
lors du règne long et florissant de Hiéron II. Il ne
Antiquity: Some Examples from Papyri and Magical Gems”, Ilu.
Revista de ciencias de las religiones, 6, 2001, 183-199 ; ead., “Magia e potere
delle immagini: il caso dei soggetti egiziani”, dans A. Mastrocinque
(éd.), Atti dell’ incontro di studio «Gemme gnostiche e cultura ellenistica».
Verona, 22 ‑ 23 ottobre 1999, Bologne 2002, 225-242.
301/ Pour cette valeur des scarabées et des amulettes
égyptiens, voir F. De Salvia, “I
“II reperti
reperti di
di tipo
tipo egizio
egizio di
di Pithekoussai
Pithekoussai ::
problemi e prospettive”,
”,, dans Contribution à l’étude de la société et de
la colonisation eubéennes, Cahiers du Centre Jean Bérard, II, Naples 1975,
87-97.
302/ G. Sfameni Gasparro, I culti orientali in Sicilia, Leyde
1973,, 83-98, Cat. 209-272 et 274-304. Des monuments des arts
mineurs, dont l’origine parfois n’est pas sûre, sont conservés dans les
collections des Musées de Cefalù (Kephaloidion), Himera / Therma,
Solous, Palerme, Erice, Trapani, Lilybée et Mozia. La typologie des
amulettes égyptiennes ou égyptisantes de Mozia a été analysée par
G. Matthiae Scandone, “Gli
“Gli scarabei
scarabei egiziani
egiziani ed
ed egittizzanti
egittizzanti delle
delle
necropoli di Mozia”, dans Mozia VII, Rome 1972, 121-132 ; ead.,
“Materiali egiziani ed egittizzanti del museo di Mozia”, RSF 3,1, 1975,
65-73 ; S. Verga, “Considerazioni in margine al significato magicoreligioso e alla tipologia dei “ugiat” conservati nel Museo J.Withaker
di Mozia”, SicArch, 43, 1980, 15-24 ; A. Fresina, “Amuleti
“Amuleti del
del Museo
Museo J.
J.
Whitaker di Mozia”, SicArch, 43, 1980, 27-50.. Pour
Pour les
les exemplaires
exemplaires de
de
Palerme, I. Tamburello, “Aspetti di Palermo punica: gioielli ed amuleti,
filiva cavrin”, dans Miscellanea di Studi classici in onore di Eugenio Manni,
vol. VI, Rome 1980, 2069-2083 ; ead., “Magia e religiosità a Palermo
punica”,
”,, SicArch, 49-50, 1982, 45-56.
211
s’agit certes pas d’affirmer une intervention officielle
de la part des pouvoirs politiques à cette époque
pour “introduire” ces cultes. Le souverain syracusain
maintient et renforce dans ces domaines l’empreinte
toute grecque de la tradition culturelle et religieuse.
Toutefois, l’ouverture internationale assumée par son
activité politique et l’équilibre poursuivi avec habileté
entre Rome et l’Égypte lagide par Hiéron ont donné à la
polis sicilienne une position politique très solide parmi
les grandes puissances hellénistiques et une dimension
cosmopolite sous l’aspect culturel. C’est à l’arrièreplan de ces relations politiques et culturelles que l’on
doit situer le phénomène singulier de la reconnaissance
officielle des dieux égyptiens dans les principales poleis
grecques de Sicile orientale à la fin du IIIe ou au début
du IIe siècle a.C., lorsque, après les troubles qui suivirent
la mort de Hiéron et la conquête de Syracuse par Rome,
elles frappent des émissions en bronze avec les images
d’Isis et de Sarapis. Il semble alors que ces villes aient
voulu montrer à l’extérieur un visage international,
en soulignant à la fois leur identité grecque et leur
participation à un circuit cosmopolite, héritage d’un
passé glorieux d’indépendance et de pouvoir politicoéconomique face aux conquérants romains.
À partir de cette époque, on commence à percevoir
dans l’île la présence grandissante des Italiens et des
Romains. Il s’agit non seulement des résidents stables,
comme certains propriétaires de terres, des agriculteurs,
mais plus fréquemment de marchands et de soldats,
d’administrateurs et de fonctionnaires de conditions
différentes. Les recherches récentes ont montré une
présence notable des représentants de la classe très
active des equites romains. Les Romains et les Italiens
qui, nombreux, fréquentaient les grandes villes grecques
de Sicile dès le début de l’époque hellénistique et tout au
long des trois derniers siècles a.C. ont eu la possibilité de
connaître les dieux égyptiens, et Isis en particulier, ces
dieux qui avaient leurs temples à Tauromenium, Catane
et Syracuse, et dont les images étaient véhiculées par de
nombreuses séries monétaires. Les cités des “Grecs de
Sicile” ont donc pu être, au même titre que les grands
centres commerciaux de l’Orient comme Alexandrie
et Délos en premier lieu, ou de la péninsule italienne,
tel Pouzzoles, des intermédiaires décisifs, d’abord pour
la connaissance et plus tard pour l’accueil des dieux
égyptiens dans la ville même de Rome303. [LB]
G. SFAMENI GASPARRO, “I culti egiziani in Sicilia in età
ellenistico-romana”, dans C. Basile & A. Di Natale (éds), La
Sicilia antica nei rapporti con l’Egitto, Siracusa, 17-18 sette�bre 1���,
Quaderni del Museo del Papiro, X, Syracuse 2001, 125-167.
303/ Cette thèse avait déjà été développée par G. Sfameni
Gasparro, “La Sicilia tra l’Egitto e Roma: per la storia dei culti egiziani
in Italia”, dans N. Bonacasa et alii (éds), L’Egitto in Italia dall’antichità
al Medioevo, Rome 1998, 653-672. Pour une opinion différente, M.
Malaise, Les conditions de pénétration et de diffusion des cultes égyptiens en
Italie, Leyde 1972, 261-263 ; id., “Documents
“Documents
Documents nouveaux
nouveaux et
et points
points de
de
vue récents sur les cultes isiaques en Italie”,
”,, dans Hommages à M. J.
Vermaseren. II, Leyde 1978, 659-663.
212
Version
précédemment.
Bibliotheca Isiaca
italienne
de
l’article
recensé
Hélène SIARD, “Le style égyptien et les échanges d’art dans
les Sarapieia de Délos”, RAMAGE Revue d’Archéologie Moderne
et d’Archéologie Générale, XIV, 2001, 133-148.
Les trois sanctuaires isiaques de Délos sont des
ouvrages déliens par les procédés de construction qui y
furent employés et par la présence en leur sein d’édifices
entièrement grecs. Plusieurs ouvrages constitutifs
de ces ensembles peuvent cependant être considérés
comme égyptisants, tels le dromos du Sarapieion C, les
sphinx qui l’ornèrent à partir de la fin du IIe siècle ou
du début du Ier siècle, les “autels à cornes” ou la “crypte”
du Sarapieion A. Les sphinx, de création locale, ne sont
pas égyptiens, même si le thème et la manière sont
typiques de la vallée du Nil, de même que leur position
le long d’un dromos. Mais le matériau, un calcaire
granuleux, n’est pas égyptien et il ne s’agit donc pas
d’œuvres d’importation, ce qui pourrait s’expliquer par
la relative pauvreté de ces sanctuaires. Pour l’auteur, la
finalité du dromos, comme des sphinx, est en revanche
toute égyptienne. H. S. s’interroge ensuite sur le sens à
donner non seulement à ces aménagements, mais aussi à
la présence d’assez nombreux objets importés d’Égypte,
qu’ils soient d’époque pharaonique ou ptolémaïque,
indices d’une possible “égyptianisation” du décor du
sanctuaire, comme Ph. Bruneau l’avait envisagée à
propos de celui d’Érétrie304. Selon elle, ceci ne peut
s’expliquer que par le goût des fidèles pour les objets
exotiques et anachroniques. �LB��
H. SIARD, “Rapport sur les activités de l’École française en
Grèce en 2001, fouilles de Délos”, BCH, 126.II, 2002, 537-545.
La fouille de boutiques situées en contrebas de la
terrasse méridionale du Sarapieion C de Délos a permis
de confirmer la destruction volontaire du sanctuaire
isiaque, à une date que l’on ne peut encore déterminer avec
certitude. Un nouveau chapiteau dorique, anépigraphe,
appartenant au portique du sanctuaire y a été découvert,
s’ajoutant aux dix-sept déjà connus, dont huit portent des
inscriptions (RICIS 202/0299-0306). Un autre sondage,
à l’Est du réservoir monumental du Sarapieion C et dans
le même alignement que lui, a révélé l’existence d’une
eschara, qui se présente comme une fosse quadrangulaire
maçonnée dont les murs périphériques retiennent des
remblais, datés de la fin du IIe siècle305. Dans cet autel
se trouvaient des résidus sacrificiels mêlés à des cendres,
mais aussi des pièces de monnaie et 38 empreintes de
sceaux. Sur au moins cinq d’entre eux, on reconnaît un
basileion (fig. 19 p. 543). �LB��
H. S. met en garde contre l’utilisation des
inventaires déliens pour l’analyse des vestiges de la
terrasse Sud du Sarapieion C, dont aucun ne paraît
contemporain de ces listes. Ainsi, il faut renoncer à
considérer le dromos du IIe siècle a.C. qu’ils mentionnent
comme un prédécesseur assuré de l’allée de sphinx
dédiée tout au début du Ier siècle. [LB]
H. SIARD, “Rapport sur les activités de l’École française en
Grèce en 2002, fouilles de Délos”, BCH, 127.II, 2003, 504-515.
La poursuite des fouilles dans le Sarapieion C de
Délos, en août 2002, a permis d’achever le dégagement
de l’autel de type eschara mis au jour l’année précédente.
En outre, l’existence d’un dispositif hydraulique sous la
cella du temple C est avérée. Enfin, il apparaît que le
mur occidental du temple C et l’analemma de la terrasse
sud du sanctuaire ont été construits conjointement,
sans doute au cours de la seconde moitié du IIe siècle
a.C. [LB]
Claude SINTES & Ymouna REBAHI (dir.), Catalogue Algérie
antique, Arles 2003.
Dans ce très beau catalogue, plusieurs documents
concernent les études isiaques. Isis-Astarté figure au droit
d’une monnaie d’Icosium du IIe siècle a.C., avec Héraclès
au revers (n° 15 p. 51) ; le portrait de Cléopâtre (n° 17 p.
53) est l’occasion de rappeler quelques objets égyptiens
trouvés sur place. J.-P. Laporte dresse un tableau du
temple de la dea Africa, d’Esculape et de Sarapis (p. 69-72)
à Lambèse306. A. Charron développe les témoignages sur
le culte d’Isis et Sarapis en Algérie (p. 151-158), rappelant
l’ancienneté des contacts entre l’Égypte et l’Algérie. Il
insiste sur le rôle de Juba II et de Cléopâtre Séléné pour
expliquer la présence de statues à Césarée : statues de
prêtres égyptiens ou des divinités isiaques en plus de
celles de la famille de Cléopâtre. On retiendra une tête
d’Harpocrate, une d’Isis et une de Sarapis, une statue
d’Isis et une de Sarapis, une représentation de prêtresse
d’Isis, un sistre en bronze, plus quelques éléments
architecturaux. D’autres sites sont ensuite évoqués307,
notamment Lambèse pour son temple. La contribution
se termine par des considérations générales sur le culte
d’Isis. On remarquera aussi une tête de Sarapis à Timgad
(n° 73 p. 164), une stèle de prêtresse d’Isis à Cherchel et
un timon de char à buste d’Isis ou d’isiaque (n° 74-75 p.
165) au Musée de Sétif (n° inv. 9596742). [JLP]
Francesco SIRANO, “Immagini di divinità da contesto
domestico a Cos : la documentazione dagli scavi italiani”,
MEFRA, 116, 2004, 953-981.
H. SIARD, “Nouvelles recherches sur le Sarapieion C de
Délos”, dans le “Bulletin de la SFAC”, RA, 2003.1, 193-197.
304/ Ph. Bruneau, Le sanctuaire et le culte des divinités égyptiennes
à Érétrie, Leyde 1975, 135-141.
305/ Sur cet autel, voir H. Siard, BCH, 127, 2003, 504-509.
306/ Sur ce temple, M. Le Glay, “Isis
Isis à Lambèse”, Hommages à
Jean Leclant, 3. Études isiaques, Le Caire 1994, 339-360.
307/ Pour le détail des isiaca d’Algérie, on recourra à J.-P.
Laporte, “Isiaca d’Algérie (Maurétanie, Numidie et partie de la
Proconsulaire)”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston
2004, 249-320.
Chronique bibliographique
Dans la Casa dei Bronzi, demeure située dans
le quartier central de la cité antique de Cos, furent
découvertes, lors de fouilles italiennes anciennes308,
plusieurs statuettes représentant Mars, Hermès, Geta
en habits militaires, Isis-Aphrodite et Isis-Déméter (ou
Isis panthea pour l’auteur, mais, plus probablement, Isis
tenant gouvernail et cornucopia, deux attributs disparus),
dans un contexte de la fin du IIe – début du IIIe siècles
p.C. Elles ont dû appartenir à un laraire sis au premier
étage (p. 968 et fig. 9 p. 969). [LB]
�LB��
Bradley A. S�EEN, “A note on a hematite falcon in the
Louvre”, ZPE, 133, 2000, 149-152.
Sur cette statuette pharaonique d’Horus en
hématite, un texte en grec à vertu apotropaïque a été
gravé qui atteste sa réutilisation à l’époque romaine. Y
figure aussi un cartouche d’Harpocrate. En revanche, le
nom du bénéficiaire a été effacé. [JLP]
�JLP��
Magdalene SÖLDNER, “‘… fruchtbar im Sommer der
Nil strömt voll erquickender Flut’. Ägyptenrezeption im
augusteischen Rom”, AntWelt, 31.4, 2000, 383-393.
Cet article est une version simplifiée et raccourcie
d’une étude publiée l’année précédente309. M. S. y
analyse essentiellement le rôle joué par l’Égypte dans la
propagande augustéenne, en s’inspirant des conceptions
de P. Zanker310. Des motifs égyptisants ont été utilisés
sur le Palatin, dans la pièce dite Aula Isiaca, et dans le
complexe augustéen. Vu le peu de sympathie d’Auguste
pour les cultes isiaques, il est clair que ces peintures
n’expriment pas une adhésion religieuse. M. S. propose
d’y reconnaître des allusions politiques faisant référence
à la victoire d’Actium et à l’aurea aetas qui en découla. En
même temps, cependant, elle tient à établir une approche
plus différenciée de la signification des aegyptiaca. Sur ces
questions, on verra M. J. Versluys, “Aegyptiaca Romana :
the Widening Debate”, dans L. Bricault et al. (éds), Nile
into Tiber, Leyde 2007, 1-14. [MJV]
�MJV��
M. SÖLDNER, “Zur Funktion ägyptischer Elemente in
der römischen Wanddekoration”, dans P.C. Bol et alii (éds),
Fremdheit‑Eigenheit, Stuttgart 2004, 201-212.
Cet article fournit une vue d’ensemble quelque
peu arbitraire, mais utile, de la fonction des éléments
égyptiens dans la peinture murale romaine. M. S.
distingue ainsi fortement la période augustéenne des
époques antérieures. Elle voit deux fonctions à ce type
de décors. La combinaison de motifs égyptiens et nonégyptiens de caractère sacré, mais dont la signification
religieuse est difficile à déterminer, si tant est qu’elle ne
308/ Publiées par L. Morricone, “Scavi e ricerche a Cos (19351943)”, BdA, 1950, 318-319, fig. 83-85.
309/ M. Söldner, “Ägyptische
Ägyptische Bildmotive im augusteischen
Rom. Ein Phänomen im Spannungsfeld von Politik, Religion und
�unst”,
”,, dans H. Felber & S. Pfisterer-Haas (éds), Ägypter‑Griechen‑
Römer. Begegnung der Kulturen, Kanobos, 1, Leipzig 1999, 95-113.
310/ P. Zanker, Augustus und die Macht der Bilder, Munich
1987.
213
soit pas profane, peut créer une atmosphère évoquant
les bonheurs d’une vie heureuse et bien remplie. Dans
d’autres cas, il doit s’agir de motifs authentiquement
religieux. Les éléments égyptiens ne seraient étrangers
qu’en apparence. En réalité, ils fonctionnaient le plus
souvent de la même manière que les motifs dionysiaques.
[MJV]
José María SOLANA SÁINZ & Liborio HERNÁNDEZ
GUERRA, Religión y Sociedad en época romana en la Meseta
Septentrional, Historia y Sociedad, 82, Valladolid 2000.
Les auteurs donnent un catalogue rapide de la
présence isiaque dans le nord de la Meseta espagnole (p.
139-144), à partir d’une bibliographie quasi exclusivement
espagnole. Suivant A. Balil, “La pseudo-isíaca del valle
del Duero”, Numantia, 2, 1986, p. 259, ils considèrent
que l’“Isis” de Valladolid n’en est pas une. Ils hésitent
également à mettre en relation avec Isis la figurine de
bronze de Sotos del Burgo (Soria) considérée par A.
García y Bellido311 comme une statuette d’Isis-FortunaNémésis. Les lampes à sujet isiaque sont laissées de
côté, tandis que les inscriptions font l’objet d’un bref
commentaire (les textes en sont donnés p. 242-243 et
275-276). [LB]
Luciano SOLE, “L’iconografia religiosa fenicia nelle emissioni
puniche della Sicilia : il caso di Cossura”, Transeuphratène, 23,
2002, 77-87.
La présence du symbole de Tanit, au revers des
monnaies frappées à Cossura même après la conquête
romaine, montre la persistance de l’identité culturelle et
religieuse de tradition phénicienne et punique de l’île.
La présence du buste d’Isis au droit de ces émissions
d’époque romaine s’expliquerait par le succès des cultes
de l’Égypte lagide dans toute la Méditerranée. [LB]
Giandomenico SPINOLA, “Alcune sculture egittizzanti
nell’area lateranense: nuove testimonianze dell’‘Iseum
Metellinum’?”, BMMP, 21, 2001, 75-101.
Deux fragments de parement de pilastre en
marbre ornés de motifs égyptisants ont été mis au jour
lors des fouilles de St Jean du Latran. L’un provient des
fouilles du Baptistère (1963-67) ; il est conservé dans
l’Antiquarium, inv. n° 55926. D’une touffe d’acanthe
surgit une fleur surmontée d’une couronne à plumes
enserrant un disque solaire décoré d’un petit uraeus.
Un motif végétal est flanqué de deux acrotères ornés à
droite d’un basileion et à gauche d’une couronne hmhm ;
de part et d’autre, deux uraei s’enroulent autour d’une
tige d’épi ; ce motif des deux Agathodaimon, Isis et
Osiris, est fréquent dès l’époque augustéenne avec une
symbolique de fertilité. L’auteur fait un rapprochement
avec un élément semblable de l’arcus ad Isis sur le relief
du sépulcre des Haterii, mis en relation avec l’Iseum
311/ Les religions orientales dans l’Espagne romaine, Leyde 1967,
118-119, n° 26..
214
Bibliotheca Isiaca
Metellinum (Regio III). L’auteur étudie un deuxième
fragment avec un décor d’uraeus conservé dans les
réserves des musées du Vatican et provenant des
fouilles du Latran en 1964 ; puis, il présente plusieurs
monument datés entre le principat d’Auguste et le IIe
siècle : trois aegyptiaca retrouvés dans la zone du Latran
(fragment d’une statue masculine, relief d’une déesse
– Isis ? – saluant un taureau Apis, relief représentant la
partie antérieure d’un temple égyptien) sans oublier un
buste en terre cuite de Sarapis. Il fait l’hypothèse d’un
sanctuaire égyptien actif sous les Julio-Claudiens et les
Flaviens, et qui pourrait être l’Iseum Metellinum, que l’on
sait devoir localiser non loin de là. Ces divers éléments
auraient pu être utilisés en remploi lors de la fondation
de la basilique. [MCB]
�MCB��
divin, ici manifestement le fils d’Isis lui-même. M. S.
propose de voir dans ce texte une sorte de drame, qui
devait trouver sa place dans un rituel destiné à assurer le
triomphe d’Horus, et à travers lui l’harmonie du monde.
Pour l’auteur, cet aspect dramatique fait songer à une
parenté avec les cultes à mystères, mais il souligne ce qui
sépare le texte ici en cause des mystères gréco-romains.
[MM]
�atja SPORN, Heiligtümer und Kulte Kretas in klassischer
und hellenistischer Zeit, Studien zu antiken Heiligtümern, 3,
Heidelberg 2002.
M. S. revient sur la présentation du papyrus
démotique Vienne D 12006313. Comme dans l’article
précédent, l’auteur insiste sur le contenu des trois
premières colonnes du document, où l’on voit Isis poser
des questions à son fils. Cependant, cette contribution
offre davantage d’extraits qui sont traduits et commentés.
Il est ensuite question du rôle des enfants dans les
processus divinatoires, tant dans les sources égyptiennes
que chez les auteurs classiques. Plutarque (De Iside 14)
rapporte que c’est grâce à des enfants qu’Isis apprit la
direction prise par le coffre contenant le cadavre d’Osiris
et jeté dans le Nil ; et l’écrivain grec d’ajouter que c’est
suite à cet épisode que les enfants passent aux yeux
des Égyptiens comme pourvus d’un don de divination.
L’enfant divin qui dans le papyrus de Vienne délivre des
prédictions ne peut être qu’une forme enfantine d’Horus,
l’archétype de l’enfant divin à cette époque. L’examen de
la suite du texte amène l’auteur à reprendre la question
de l’usage de ce papyrus. En effet, les colonnes IV et
suivantes ne prennent plus la forme d’un dialogue, mais
dépeignent de courts événements mythiques, pour
en tirer une signification ; elles laissent supposer que
cette partie constituait un recueil oraculaire, plutôt à
usage domestique. Cependant, la première section (le
dialogue entre Isis et l’enfant divin) ne s’accommode
pas, à première vue, avec une telle interprétation. On
peut supposer que cette partie introductive n’a pas de
réelle portée divinatoire immédiate, mais qu’elle fournit
une justification mythique à l’efficacité de la suite du
texte. [MM]
Dans cet inventaire des sanctuaires crétois, �.
S. évoque plusieurs monuments isiaques connus : une
dédicace d’Olonte (p. 77) = RICIS 203/0201 ; une de
Chersonesos (p. 107) = RICIS 203/0101 ; une de Lasaia
(p. 193) = RICIS 203/0401 ; une de Poecilasion (p. 313)
= RICIS 203/0801 ; le sanctuaire isiaque de Gortyne
(p. 169) et une tête en marbre d’Amnisus (p. 133-134).
Notons une statue de “prêtresse d’Isis” (p. 125), de
Cnossos conservée au Musée d’Héraklion (MH n° inv.
314), et qui aurait été mal interprétée par ses précédents
éditeurs312. [LB]
Martin A. STADLER, “Isis, das göttliche �ind und die
Weltordnung: Prolegomena zur Deutung des unpublizierten
Papyrus Wien D. 12006 recto”, dans J. Assmann & M. Bommas
(éds), Ägyptische Mysterien ? Reihe Kulte / Kulturen,
Kulturen Munich
2002, 109-125.
L’auteur offre des réflexions préalables à son
édition du papyrus démotique Vienne D. 12006 recto,
document provenant de la bibliothèque ou des archives
du temple de Soknopaiou Nesos, dans le Fayoum. Sur
base paléographique, le papyrus doit dater du Ier siècle
p.C. Les trois premières colonnes se présentent sous la
forme d’un dialogue composé de questions qu’Isis pose
à un enfant, qui lui répond par des prédictions ; la scène
est située dans un fourré de papyrus (allusion évidente
au lieu où le mythe situe la petite enfance d’Horus).
Les thèmes abordés sont ceux de la victoire sur Seth
remportée par Horus, fils d’Isis, qui récoltera la royauté
d’Osiris, et de l’Ordre qui en découlera pour l’Égypte.
Un bon parallèle est fourni par un papyrus hiératique
(P. Caire 58034), lequel se présente comme un décret
prononcé par Amon-Rê à Isis, qui se voit assurée du
triomphe de son fils. L’enfant du papyrus démotique est
simplement désigné par le terme al, vocable qui, après
une étude serrée, se révèle être réservé à un enfant
312/ N. Platon, KretChron, 2, 1948, 588, fig. 16 ; A. Linfert,
Kunstzentren hellenistischer Zeit, Wiesbaden 1976, 54, fig. 82.
M. A. STADLER, ““Das �ind sprach zu ihr”: Ein Dialog der
Isis mit einem göttlichen �ind im Papyrus Wien D. 12006”,
dans D. Budde, S. Sandri & U. Verhoeven (éds), Kindgötter
im Ägypten der griechisch‑römischen Zeit. Zeugnisse aus Stadt und
Tempel als Spiegel des interkulturellen Kontakts, OLA, 128, Leuven
2003, 301-322.
Th. STEFANIDOU-TIVERIOU, “H bÒreia pleur£
thj Agor£j thj Qessalon…khj: Mia nša an£gnwsh twn
anaskafikèn dedomšnwn ”, AErgoMak, 15, 2001, 229-240.
En 1924 et 1973 furent fouillés, sur la terrasse Nord
de l’agora romaine de Thessalonique, deux bâtiments
(A et B) ayant livré plusieurs inscriptions et sculptures
d’importance. Le premier, vaste édifice rectangulaire à
313/ Pour l’édition complète, voir M.A.
M. A. Stadler, Isis, das göttliche
Kind und die Weltordnung : neue religiöse Texte aus dem Fayum nach dem
Papyrus Wien D. 12006 Recto, Mitteilungen aus der Papyrussammlung
der Österreichischen Nationalbibliothek (Papyrus Erzherzog Rainer),
Neue Serie 28/2, Vienne 2004.
Chronique bibliographique
abside, d’époque impériale, et le second, plus petit et
triconique, seraient selon l’auteur des constructions
à caractère cultuel édifiées sur une terrasse à part du
forum, comme à Philippes. C’est à proximité que fut
découverte une belle tête de Sarapis en marbre portant
des traces de dorure, sans doute une statue de culte,
aujourd’hui au musée de Thessalonique (MQ 897).314
[LB]
Danijela STEFANOVIĆ, “Anubis or Hermanubis: The Deity
on a Gnostic Gem from the Collection of Greek and Roman
Antiquities in the National Museum in Belgrade”, GM, 200,
2004, 87-92.
Republication d’une gemme d’époque impériale
tardive découverte aux environs de Karanovac (vallée de
la Spreca, Serbie) et conservée au musée de Belgrade (n°
inv. 59). Au droit est figuré Anubis anthropomorphe et à
tête canine, nu, tenant un objet indistinct de la gauche
(un fouet ?), le coude droit appuyé sur un large cratère,
lui-même figuré au-dessus d’une ancre horizontale. Dans
le champ, un serpent fait face au dieu. Derrière la jambe
droite d’Anubis est placé un petit caducée, non reconnu
par l’auteur, qui estime, en raison de l’absence de cet
attribut, qu’il s’agit d’Anubis et non d’Hermanubis.
L’argument est faible et erroné de surcroît, mais
l’identification nous semble assurée. Au revers figure
Hécate trimorphe. �LB��
Christopher STEIMLE, “Neue Erkenntnisse zum Heiligtum
der Ägyptischen Götter in Thessaloniki. Ein unveröffentliches
Tagebuch des Archäologen Hans von Schoenebeck”, AEMΘ,
16, 2002 �2004��, 291-304.
Un autel rond en marbre blanc, brisé en trois
morceaux, mis au jour dans l’enceinte du sanctuaire
isiaque de Thessalonique, porte deux inscriptions.
L’une (RICIS 113/0522) est une dédicace datée de 35 a.C.
L’autre, datable du IIe siècle p.C., indique que l’autel fut
remployé à cette époque comme base d’une statue d’Isis
Orgia (RICIS 113/0552). Le journal inédit de l’archéologue
allemand H. v. Schoenebeck, retrouvé par C. S., précise
que cet autel devenu base fut découvert dans la cella du
temple dit “à abside” situé dans l’enceinte du sanctuaire.
Isis, patronne des mystères, en fut certainement
l’occupante principale. [LB]
William STENHOUSE, Ancient Inscriptions, The Paper
Museum of Cassiano Dal Pozzo. A Catalogue raisonné, Series
A – Antiquities and Architecture, Part seven, Londres 2002.
Dans ce volume sont rassemblées les reproductions
d’inscriptions antiques dues à Dal Pozzo à partir de
copies et de dessins de Ligorio. Nombre de ces textes
sont des faux, dus à Ligorio lui-même ; d’autres sont
authentiques. Dans cette collection, on relève plusieurs
inscriptions à caractère isiaque.
314/ BCH, 45, 1921, 540.
215
Le n° 16 est une colonnette de bronze supportant
les statuettes d’Éros et Antéros ; parmi les divers
éléments iconographiques l’ornant, on reconnaît un
sistre (Londres, BM). Le n° 25 présente une statue
d’Harpocrate, aujourd’hui perdue. Le n° 47 est l’urne
cinéraire de l’isiaque Gaius Larinas Atticus (SIRIS 464
= RICIS 501/0172). La monnaie du n° 103 figurant Isis
à la voile semble une combinaison due à Ligorio, ni la
date ni la présence d’Harpocrate sur une colonne face
à Isis n’étant connues par ailleurs. Les n° 109 et 112a
correspondent respectivement à SIRIS 408 et 373 =
RICIS 501/0149 et 501/0104. Le n° 113 évoque un autel
isiaque (présence du sistre), connu par d’autres sources
au XVIe siècle à Rome, mais qui a depuis disparu. Le
n° 114 correspond à SIRIS 398 = RICIS 501/0134 ; le n°
115 donne la traduction latine de cette dédicace grecque
à Sarapis. Au n° 151, on retrouve SIRIS 385 = RICIS
501/0120, tandis que les n° 159a-h correspondent à huit
inscriptions isiaques : a = SIRIS 382 = RICIS 501/0116; b
= CIL IX 456* (faux) ; c = SIRIS 413 = RICIS 501/0152 ;
d = SIRIS 621 = RICIS 515/0601 ; e = SIRIS 631 = RICIS
515/0809 ; f1 = SIRIS 765 = RICIS 603/0501 ; g = SIRIS
502 = RICIS 504/0601 ; h = SIRIS 760 = RICIS 603/1201.
Enfin, le n° 160 regroupe également cinq inscriptions
isiaques : a = CIL VI 372* (faux) ; b = SIRIS 633 = RICIS
515/0901 ; c = SIRIS 655 = RICIS 613/0302 ; d = autel
mentionné au n° 113 ; e = SIRIS 765 = RICIS 603/0501.
Parmi les faux, notons les n° 5 (IG XIV 103*), 9
(CIL XI 350*) et 21 (IG XIV 87*). �LB��
Jean-Yves STRASSER, “Études sur les concours d´Occident. I.
Les �apetôlia de 206”, Nikephoros, 14, 2001, 110-135.
Une analyse poussée du vocabulaire agonistique
permet à l’auteur d’établir, contra L. Robert315, que le
concours auquel assista Q. Iulios Milètos, originaire
de Tripolis de Lydie et auteur d’une dédicace métrique
romaine gravée sur une stèle placée dans un édifice au
plan complexe dont il fut l’architecte et qu’il nomme
labÚrinqoj (RICIS 501/0207)316, étaient non les Ludi
Saeculares célébrés à Rome à la fin de mai 204 mais bien
plutôt les Capitolia de 206, les premiers et les seuls à avoir
été présidés par Septime Sévère en personne. [LB]
J.-Yv. STRASSER, “Les Olympia d’Alexandrie et le pancratiaste
M. Aur. Asklépiadès”, BCH, 128-129, 2004-2005, 421-468.
Étudiant les Olympia d’Alexandrie, J.-Y. S. pense
que le grand athlète M. Aur. Asklépiadès317, néocore du
grand Sarapis, y triompha une ultime fois en 200, devant
Septime Sévère et Caracalla. [LB]
315/ L. Robert, Hellenica, 11-12, 1960, 13-14.
316/ Sur ce texte, supra G. Bevilacqua, “Topos labyrinthos
Serapide e il Marmararion Ghenos”, dans Epigraphica. Atti delle Giornate
di Studio di Roma e di Atene in memoria di Margherita Guarducci (1902‑
1���), Rome 2003, 217-227.
317/ Sur ce personage, cf. M. Drew-Bear, “Ammonios et
Asklépiadès, Alexandrins et Hermopolitains”, GRBS, 32,2, 1991, 203-213.
216
Bibliotheca Isiaca
Jutta STROSZE�, “�erameikosgrabung 1999”, AA, 2000/3,
455-493.
Lors de fouilles menées au Céramique à Athènes
au sud-ouest du dromos de l’époque classique, on a
retrouvé un fragment de calcaire qui constitue la partie
arrière d’une statuette de Sarapis (n° inv. RT 318), au nom
du fabricant de lampe Eutychès, bien connu par ailleurs
(p. 459 et fig. 8a-b p. 461). �LB��
José SUÁREZ OTERO & Vicente CARAMÉS MOREIRA,
“Ein römisches Relief aus Vilarín (Becerreá, Lugo)”, MDAI(M),
44, 2003, 387-395.
Un relief en granit (1,00 x 0,40 x 0,40 m) figurant
de profil un bœuf, une vache et un veau en procession,
a été trouvé en remploi devant le praefurnium d’un four,
dans un contexte d’habitat des IIIe-IVe siècles p.C.
sur le site de Vilarín (Becerreá, Lugo), en Galice. Il
Il ne
ne
s’agirait pas d’animaux de sacrifice (suovetaurilia), car
l’attitude du bœuf peut être comparée à celle connue
des représentations d’Apis, et la vache portant un
croissant lunaire sur le front pourrait être Isis. Le relief,
qui daterait de la fin du Ier ou du début du IIe siècle,
issu d’un contexte proprement romain et non indigène,
serait peut-être à rattacher aux cultes isiaques. �LB��
Maria R. SWETNAM-BURLAND, Egypt in the Roman
Imagination: A Study of Aegyptiaca from Pompeii, Dissertation
de l’Université de Michigan, 2002 (UMI Dissertation Services,
Ann Arbor).
Le but de cette thèse est d’appréhender les
diverses perceptions de l’Égypte par les Romains d’Italie,
à travers l’examen des aegyptiaca de Pompéi. Pour M. S.B., le terme englobe aussi bien les monuments importés
de la vallée du Nil que les peintures ou autres objets
réalisés en Italie dans un style égyptisant, dans la mesure
où le vocable latin aegyptiaca se rapporte aux choses et
aux faits relatifs à l’Égypte, sans tenir compte de l’origine
des documents (p. 57-58). Elle considère, en effet, que
les Romains ne devaient pas apprécier différemment
ces deux catégories et voir dans les productions locales
une imitation plus ou moins fidèle ; pour eux, l’essentiel
aurait été l’évocation commune de l’Égypte (tant par
le contenu que le style), celle-ci pouvant éveiller des
réactions différentes en fonction de l’emplacement
et des connaissances du spectateur. Dès lors, le style
égyptisant est dû à une volonté d’adapter le modèle
de manière à le rendre significatif dans son nouveau
contexte italien.
Le livre repose sur trois grands axes de réflexion :
le contexte des trouvailles (p. ex. le temple d’Isis, les
demeures privées), l’identité des spectateurs et leur
connaissance de l’Égypte, la conviction que les aegyptiaca
ne doivent pas être considérés comme purement
décoratifs.
Les œuvres égyptisantes ne seraient pas le résultat
d’une incompréhension de l’art ou de la culture des rives
du Nil, car les Romains d’Italie étaient beaucoup plus
familiers avec l’iconographie et le matériel égyptien
qu’on ne le croit, grâce aux voyageurs qui ont foulé la
terre des pharaons pour diverses raisons (commerçants,
pèlerins, militaires ou touristes), mais aussi à travers les
cultes isiaques introduits en Campanie dès le IIe siècle
a.C. L’impact de ces derniers aurait été d’autant plus
grand que les sanctuaires isiaques n’auraient pas ouvert
leurs portes pour les seuls fidèles. À cet égard, l’auteur
pense que le temple d’Isis à Pompéi aurait accueilli une
partie des activités publiques après le tremblement de
terre de 62. La schola dédiée au Ier siècle p.C. (RICIS
504/0208), peut-être à identifier à l’Ecclésiasterion, est
interprétée comme un local servant de lieu de réunion à
des associations.
Il est ensuite question des aegyptiaca de Pompéi,
plus spécialement des objets égyptiens authentiques et
des peintures égyptisantes du Troisième Style. Pour les
aegyptiaca acheminés d’Égypte, il convient d’envisager
plusieurs aspects : le lieu de leur exposition, le type
d’objets et le sens que leur donnaient les habitants de
Pompéi. Parmi les œuvres proprement égyptiennes,
huit ont été découvertes dans le temple d’Isis, le reste
provenant assurément, ou probablement, de maisons
privées. Les importations égyptiennes retrouvées dans le
temple contribuaient peut-être à créer une atmosphère
exotique, mais étaient aussi l’objet de vénération et
servaient comme matériel sacré. Au contraire de A.
Roullet318, qui pensait que le choix de ces aegyptiaca
relevait des membres égyptiens du clergé local, M. S.-B.
considère que cette sélection est le résultat des isiaques
italiens, mieux à même de comprendre la portée des
pièces installées dans un nouveau contexte. Dans les
demeures privées, les pièces importées devaient aussi
revêtir une signification religieuse. L’auteur veut ainsi
interpréter une pierre de la 26e dynastie couverte d’une
inscription hiéroglyphique réutilisée dans le seuil de
la Casa del Doppio Larario ; le propriétaire aurait
attaché une valeur apotropaïque aux hiéroglyphes qui
auraient protégé l’entrée de la maison. Il est ensuite
question des scènes à l’allure égyptisante du Troisième
Style pompéien. Selon M. S.-B., ces peintures seraient
inspirées, pour la couleur, le canon et les attitudes, de
l’art funéraire égyptien, particulièrement du Nouvel
Empire, tandis que les motifs proviendraient plutôt de
l’époque lagide. Ces peintures pouvaient évoquer chez
les uns des connotations religieuses, et chez les autres
éveiller un attrait pour l’exotisme.
La “clientèle”
clientèle” de l’l’Iseum de Pompéi était
sociologiquement variée. Les graffiti électoraux
montrent leur implication dans la vie politique.
Dans l’Iseum, les scènes du portique présentent des
paysages peuplés de pygmées qui, loin d’être marginales,
auraient servi à établir une ambiance appropriée au
rituel, et destinées spécialement aux initiés du culte. En
effet, pygmées et nains occupent une place importante
dans la religion égyptienne, par leurs danses et leur
association avec des divinités de la fertilité comme Ptah
318/ The Egyptian and Egyptianizing Monuments of Imperial
Rome, EPRO 20, Leyde 1972.
Chronique bibliographique
et Bès. On y trouve aussi la représentation de ministres
qui doivent évoquer la pompa Isidis. quant au décor du
Sacrarium, il est exécuté dans un style plus “populaire”,
populaire”,
qui rappelle celui des laraires domestiques, le local étant
réservé au culte journalier.
Le sujet traité retiendra l’attention des
isiacologues, mais bien des points sont plutôt énoncés
que réellement démontrés. Il est possible que les
Romains d’Italie n’aient pas opéré, pour l’exercice du
culte, une nette distinction entre pièces authentiques
et fabrications égyptisantes locales, mais nous restons
persuadé que les premières ont dû jouir d’un prestige
particulier tenant à leur lointaine et ancienne origine.
Enfin, pour notre part, comme nous l’avons expliqué
ailleurs319, le terme aegyptiaca nous paraît inadéquat pour
recouvrir toutes les réalités ici traitées. [MM]
Ádám SZABÓ, “Eléments d’interprétation des autels de
Sphinx de Pannonie”, dans H. Győry & Zs. Mráv (éds),
Aegyptus et Pannonia, Acta symposii anno 2000, 1, Budapest
2002, 175-191, fig. 1-3 (= “Zur pannonischen Sphinx �ult”, Folia
Archaeologica, XLIX-L, 2001-2002, Budapest, 235-245, rés. en
hongrois, p. 246).
Trois autels consacrés aux sphinx en Pannonie
sont examinés ici : deux à Savaria, en relation avec
l’Iseum (CIL III 10.913 et 10.914), et un à Aquincum (CIL
III 6460). On les datera plutôt du IIIe siècle. L’auteur
propose des relectures : dans le premier cas, Metilita
(plutôt que Metilius) fait une dédicace aux Sphinx ; de
même on rétablit le pluriel des Sphinx dans le troisième
cas. Mais que peut recouvrir le culte des sphinx en
Pannonie ? La question est laissée sans réponse, même si
les monuments de Savaria témoignent de la présence de
cette (ces) divinité(s) en relation avec un cadre égyptien
(nous dirions “àà l’égyptienne”) diffusé de longue date320.
L’auteur fait ensuite allusion à un curieux monument de
Potaissa, en Dacie321, une statuette de sphinx en bronze
avec un texte magique où l’on peut lire en miroir les
noms de divinités solaires orientales. Il est à remarquer
qu’il s’agit d’un contexte différent. �MCB��
Linda TALLAH, Le Luberon et pays d’Apt, CAG 84/2, Paris
2004.
À la Bastidonne, un oushebti anépigraphe de
7 cm en terre cuite émaillée de couleur bleuâtre a été
trouvé (p. 180). Signalons également une lampe à effigie
de Jupiter-Ammon, découverte en 1842 à Apt (p. 172).
[JLP]
319/ M. Malaise, “La signification des scènes nilotiques dans
la culture romaine”, CdE, 78, 2003, 308-325 ; id., Pour une terminologie et
une analyse des cultes isiaques, Bruxelles 2005.
320/ Comparer le dromos de sphinx du Sarapieion C de
Délos.
321/ N. Vlassa, “Sfinxul de bronz de la Potaisa”, Potaissa, Studii
şi co�unicări 2, Turda 1980, 133-153.
217
Peter TALLOEN, “The Egyptian Connection. The Cult of
Nilotic Deities at Sagalassos”, Ancient Society, 31, 2001, 289327.
Les cultes isiaques en Pisidie sont attestés par
plusieurs types de documents (p. 292) : une demidouzaine d’inscriptions, à Adada (RICIS 312/0601),
Olbasa (RICIS 312/1001), Pogla (RICIS 312/0801) et
Termessus (RICIS 312/1501-1502), – liste à laquelle nous
pouvons ajouter Kitanaura (RICIS 312/0301-0302) et
Comama (RICIS Suppl. I 312/1601) –, des monnaies
à Adada, Apollonia Mordiaeum, Ariassus, Cremna,
Isinda, Olbasa, Pogla, Prostanna, Sagalassus et Seleucia
Sidera, et des documents iconographiques nombreux à
Sagalassus. Parmi ceux-ci, on notera un skyphos décoré
d’une applique à l’image d’Isis (p. 298 et fig. 1), un
fragment d’applique avec une probable représentation
d’Isis lactans (p. 298-299 et fig. 2), plusieurs fragments
de figurines de terre cuite du IIe siècle p.C. qui doivent
être des Éros-Harpocrate (p. 299-300 et fig. 3-5), une
plaquette fragmentaire des IIe-IIIe siècles p.C. avec
la représentation d’Héraklès debout et d’Harpocrate
chevauchant un âne (?) (p. 300 et fig. 6), un buste d’Isis
fragmentaire en marbre d’époque impériale (p. 301 et
fig. 11-12).
Pour P. T., la présence des divinités isiaques sur
le monnayage civique de Sagalassus, comme des autres
cités pisidiennes, exprime une volonté locale, officielle,
qui peut être mise en relation avec les préférences du
pouvoir impérial, mais n’est pas liée directement à celuici (p. 304). La vaisselle à représentation isiaque, les
nombreuses figurines, la statuette d’Isis inscrivent les
cultes isiaques dans la réalité religieuse quotidienne de la
population pisidienne. Il est remarquable d’y retrouver
Isis, et surtout Harpocrate, mais non Sarapis. Si le
dieu est associé au culte impérial dans la dédicace du
sanctuaire d’Adada, et donc intimement lié au pouvoir,
il est absent des images exprimant la piété privée.
La diffusion des cultes isiaques en Pisidie à
partir du milieu du IIe siècle p.C. au moins pourrait en
partie s’expliquer par la présence dans la légion XXII
Deiotariana, qui stationna en Égypte entre 23 et 119 p.C.,
de soldats issus de l’armée du dernier roi de Galatie,
Amyntas, qui comptait de nombreux Pisidiens dans ses
effectifs. Plusieurs citoyens de haut rang de Sagalassus
connurent une brillante carrière à l’extérieur de la
Pisidie, comme L. Gellius Maximus, médecin personnel
de l’empereur Caracalla après avoir été procurator du
Musée d’Alexandrie (p. 308-309). Par ailleurs, les liens
commerciaux entre la Pisidie et l’Égypte sont attestés
par la découverte à Alexandrie de produits céramiques
fabriqués à Sagalassus, et de produits égyptiens dans
la cité pisidienne (p. 310-312) ; ils ont pu faciliter
l’introduction d’Isis et d’Harpocrate en Pisidie.
La célébration des jeux pentétériques du
Serapeion Alexandreion à Pogla peut alors s’expliquer par
les liens commerciaux (exportation de blé) entre la cité
et Alexandrie (p. 313). Le port ayant servi d’interface
aurait été Perga (p. 314), où les cultes isiaques sont aussi
clairement attestés (cf. RICIS 314/0501). [LB]
21
Bibliotheca Isiaca
Rabun TAYLOR, “Hadrian’s Sarapeum in Rome”, AJA, 108,
2004, 223-266.
Les ruines d’un complexe colossal situé sur le
Quirinal ont été interprétées, depuis Hülsen, comme
celles du Sarapeum construit par Caracalla dans la Regio
VI. Cette attribution a été contestée par R. Santangeli
Valenzani322, qui proposa d’y voir plutôt les restes d’un
sanctuaire en l’honneur d’Hercule et de Liber Pater. Dans
cette étude documentée et approfondie, R. T. confirme
l’identification des ruines (aujourd’hui disparues) avec
celle d’un Sarapeum, mais en attribue la construction
à Hadrien, voire à Antonin plutôt qu’aux Sévères. Son
hypothèse trouve son origine dans la ressemblance
observée entre les chapiteaux de colonne de ce
complexe tels qu’ils furent dessinés par Palladio et ceux
du Mausolée d’Hadrien. Selon l’auteur, ces immenses
colonnes étaient destinées initialement au Panthéon.
Ne pouvant finalement être intégrées dans le porche
du complexe, elles furent utilisées pour un autre grand
projet architectural, une entreprise résultant à la fois
du voyage effectué par Hadrien en Égypte en 130 p.C.,
voyage durant lequel il aurait entrepris de reconstruire le
Sarapieion d’Alexandrie, de circonstances particulières
liées au bon rétablissement de l’annone après une
période troublée, à l’existence de ces magnifiques
colonnes inutilisées et aux compétences d’un atelier
pergaménien apte à les retravailler. Les colonnes furent
plus tard réutilisées dans la basilique de Maxence ; le seul
spécimen ayant survécu décore aujourd’hui la piazza S.
Maria Maggiore. [MJV]
Ricardo Miguel TÉBAR MEGÍAS & Estíbaliz TÉBAR
MEGÍAS, “El culto a Isis y la sexualidad femenina”, dans
Carmen Alfaro Giner, Marta Tirado Pascual (éds), Actas del
Segundo Seminario de Estudios sobre la Mujer en la Antigüedad,
Valencia, 2000, 15-37.
Pour les auteurs, la religion d’Isis comportait un
idéal de pureté bien éloigné des clichés augustéens qui
en faisaient une déesse du demi-monde323, grâce auquel
les dévots prenaient conscience de leurs fautes. Une
forme de pénitence, mal comprise par certains auteurs
latins (ainsi Juvénal, Sat. VI, 522-531) qui ne voyaient en
ces gestes que superstition féminine, était nécessaire
pour s’en laver (cf. Ovide, Pont. I, 1, 51-55). Les rites
pénitentiels sont d’ailleurs de ceux qui ont pu contribuer
à toucher singulièrement les femmes et à entretenir
leur dévotion. Parmi ces prescriptions rituelles à visée
morale figurent la chasteté, la virginité pré-nuptiale et la
fidélité conjugale, dont R. & E. T. M. estiment qu’elles
s’adressaient aussi bien aux femmes qu’aux hommes
même si les sources concernant ces derniers sont rares.
C’est dans les romans qu’Isis apparaît aussi comme celle
qui préserve la chasteté dans les pires tribulations, qui
322/ R. Santangeli Valenzani, BC, 94, 1991/1992, 7-16.
323/ Cf. déjà Ilse Becher, “Der Isiskult in Rom- ein �ult der
Halbwelt ?”, ZÄS, 96, 1970, 81-90, et Sh. �. Heyob, The Cult of Isis
among Women in the Graeco‑Roman World, EPRO 51, Leyde 1975, 111-127
notamment.
conserve purs l’un à l’autre deux fiancés provisoirement
séparés par les épreuves du destin, tant et si bien que
Tertullien, pourtant si sourcilleux à l’endroit de ses
coreligionnaires, leur donne même en exemple la
chasteté, les abstinences et la continence des prêtres
et des fidèles isiaques. Garante et fondatrice de l’union
conjugale, protectrice des mères en couches et de la
famille, elle est célébrée par la litanie d’Oxyrhynchos
comme celle qui aurait donné aux femmes un pouvoir
égal à celui des hommes. Pourtant, contrairement à
bien des idées reçues, la religiosité isiaque n’est guère
favorable à la libération de la femme, la maintenant de
fait dans une forme de sujétion sociale. [LB]
Petros G. THÉMÉLIS, “`Ier� ”Isidoj kaˆ Sar£pidoj”, dans
'Anaskaf¾ Mess¾nhj, PAE, 157, 2002, 26-34.
Un fragment de bloc inscrit ayant appartenu
à une corniche et portant le nom d’Isis (RICIS Suppl.
I, 102/2101) a été trouvé dans les ruines de la basilique
paléochrétienne de Messène, qui fut peut-être édifiée
à l’emplacement d’un sanctuaire isiaque, à l’arrière
du théâtre de la cité. Plusieurs isiaca, parmi lesquels
une grande statue d’Isis (marine ?), ont été découverts
au même endroit lors des fouilles menées par P. G. T.
Rappelons que l’existence d’un sanctuaire de Sarapis et
d’Isis est attestée au IIe siècle p.C. par Pausanias (IV, 32,
6). Il était précisément situé non loin du théâtre. [LB]
Christophe THIERS, “De Saïs aux ‘Jardins de Salluste’. À propos
d’un document reconsidéré”, dans S. H. Aufrère, J.-Cl. Grenier
& B. Mathieu (éds), La vallée du Nil et la Méditerranée. Voies de
communication et vecteurs culturels, Orientalia Monspeliensia,
XII, Montpellier 2001, 151-166.
Une stèle provenant de Saïs, dans le Delta,
s’ajoutant à celles de Mendès (CGC 22181) et de Pithom
(CGC 22183), permet de mieux appréhender les relations
entre Ptolémée Philadelphe et les clergés indigènes.
Cette stèle saïte peut être partiellement reconstituée à
partir de trois documents, tous retrouvés en Italie324. Le
premier n’est connu que par des copies du xVIe siècle ; le
deuxième, découvert à Bologne en 1664, est aujourd’hui
conservé à Naples ; le troisième, qui fit partie de la
collection Borghèse, intégra le Louvre en 1808 lors
de l’achat de cette collection par Napoléon. Chr. T.
s’interroge sur le rôle accordé à ces aegyptiaca dispersés
dans certaines régions d’Italie. S’agissant de monuments
complets, on peut envisager de les rapporter à un
souci décoratif, celui de recréer un cadre égyptisant,
une ambiance spécifique dans les sanctuaires isiaques
notamment. Mais dans le cas de fragments aussi petits,
pratiquement totalement détachés de leur signification
originelle, on ne peut expliquer leur présence qu’en les
replaçant dans un ensemble cohérent d’objets.
Pour l’auteur, la stèle complète aurait été apportée
d’Égypte sous le règne de Caligula pour venir compléter,
324/ L’étude du texte de la stèle, reconstitué par le même
savant, est proposée dans le BIFAO 99, 1999, 423-445.
Chronique bibliographique
dans les “Jardins de Salluste”, la décoration d’un édifice
voué au couple Caligula-Drusilla sur le modèle du couple
des dieux Adelphes qui a inspiré le jeune empereur
égyptophile autant que philadelphe, sinon philadelphomaniaque. Chr. T. suggère que, par la suite, la stèle a été
volontairement débitée pour être dispersée, peut-être
dès l’Antiquité, entre Rome et l’Iseum de Bologne ; une
hypothèse bien fragile, comme l’auteur le reconnaît
d’ailleurs lui-même. �LB��
R. S. O. TOMLIN & M. W. C. HASSAL, dans Britannia, 31,
2000, 448-449.
Les auteurs publient une inscription gravée sur
un autel de grès jaune passé à plusieurs reprises en ventes
publiques et donné comme provenant du Yorkshire,
puis de Berwick-on-Tweed (fig. 14 et pl. XXIV). Il est,
à la date de la publication, conservé dans une collection
privée de Grande–Bretagne. Il s’agit d’une dédicace
d’époque impériale au grand dieu Sérapis, de Gaius
Petronius, fils de Gaius, inscrit dans la tribu Velina
(RICIS *501/0222). Ils considèrent ce texte comme un
alienum et le rapprochent de CIL VI, 30907, dédicace
à Hercule par un personnage du même nom, gravée sur
un autel de marbre trouvé à Rome en 1888 près d’une
tombe le long de la via Salaria. La gravure, le formulaire
et le matériau du support nous feraient plutôt songer à
un faux. [LB]
Mladen TOMORAD, “Shabtis from Roman Provinces
Dalmatia and Pannonia”, The Journal of Egyptological Studies, I,
2004, 89-115.
De nombreux musées archéologiques croates
(Zagreb, Split, Pula, Dubrovnik, Osijek …) possèdent
des shaouabtis, dont la majorité provient directement
d’Égypte et est entrée dans les collections au cours des
xIxe et xxe siècles.
Après une introduction sur la signification et
l’utilisation des shaouabtis en Égypte ancienne et leur
diffusion dans l’empire romain, M. T. revient sur les
27 shaouabtis découverts sur le territoire croate, tous
illustrés. Ils proviennent principalement de la Dalmatie
centrale, de la région de Salone et des îles voisines comme
Pharos. La Pannonie, moins fouillée, n’aurait livré qu’un
seul exemplaire, à Mursa (l’actuelle Osijek)325. Il est
possible que leur présence fut liée aux cultes d’Isis et
de Sarapis, mais, en l’absence de preuve directe, l’auteur
propose de considérer les shaouabtis, dont la fonction
funéraire a dû, avec le temps, être altérée sinon oubliée,
comme des objets magiques véhiculés à travers l’Empire
par des personnes aux profils bien différents. [ABM]
�ABM��
325/ En fait, on connaît de nombreux exemples à Carnuntum,
Brigetio, Bata, Aquincum, Ilok, cf. M.-Chr. Budischovsky,
“Témoignages de dévotion isiaque et traces culturelles le long du limes
danubien”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston 2004,
181 ; d’autres, inédits, sont apparus à Pecs et Daruvar (note de MCB).
21
Lauran TOORIANS, “Is Isis Mary and Osiris the Crucified?”,
Essays on Christian Art and Culture in the Middle East, 3, 2000,
29-39.
Sur cette question très débattue, L. T. se rallie à
la majorité des savants qui considèrent qu’il n’existe pas
de lien direct entre l’image d’Isis et la figure de Marie,
tout en reconnaissant, en toute logique, une possible
influence de la première sur la seconde, de même
qu’entre Osiris et Jésus. L’auteur ne présente rien de
neuf, mais fait d’utiles remarques sur l’utilisation parfois
abusive du terme “copte” dans la littérature moderne.
[MJV]
István TÓTH, “Apuleius Savariensis”, Savaria, 25.3, 20002001, 191-200 (en hongrois), article résumé en anglais sous le
titre “Apuleius Pannonicus”, dans H. Győry & Zs. Mráv (éds),
Aegyptus et Pannonia, Acta symposii anno 2000, 1, Budapest
2002, 201.
L’époque durant laquelle vécut Apulée correspond
à la floraison des cultes égyptiens en Pannonie et les lieux
qu’il fréquenta furent directement en contact avec cette
province. Pour I. T., les rites qu’il décrit dans le Livre XI
des Métamorphoses ont leur reflet dans les monuments de
Pannonie (Iseum de Savaria, documents iconographiques
et témoignages épigraphiques). �MCB��
Vincent TRAN TAM TINH, “Sur les pas d’Isis”, dans P.
Linant de Bellefonds (éd.), 'Agaq�j da…mwn. Mythes et Cultes.
Études d’iconographie en l’honneur de Lilly Kahil, BCH Suppl., 38,
Paris 2000, 489-500.
Cette contribution se compose de deux parties.
Dans la première, il est question de l’évolution au cours
des dernières décennies des études isiaques qui se sont
dotées de nouveaux instruments bibliographiques et
ont ouvert de nouvelles perspectives. Les isiacologues
d’aujourd’hui disposent d’outils qui manquaient
cruellement au début des années 60.
La seconde section repose le problème
d’éventuels liens iconographiques entre Isis lactans et la
Vierge allaitant l’enfant Jésus. L’auteur note que l’image
de la Madone galaktotrophousa offre des analogies avec
Isis allaitant, mais souligne que la figure dominante de
l’art chrétien primitif est la Theotokos montrant l’Enfant
bénissant (Hodigitria) ou donnant la victoire (Nikopoïa).
Du point de vue cultuel, plusieurs titres donnés à Marie
offrent des ressemblances avec les épiclèses d’Isis, mais
cela ne suffit pas à conclure à une filiation, d’autant plus
que la doctrine chrétienne s’oppose en tout à la théologie
isiaque. Marie est la mère du Sauveur, ce qui lui vaut une
dévotion spéciale, mais elle n’est pas la déesse suprême
qu’adorent ses fidèles. �MM��
Charalambos TSOCHOS, “T� �er� tîn A„gupt…wn qeîn kaˆ
¹ latre…a touj stoÝj Fil…ppouj mšsa ¢p� t� ™pigrafik�
ØlikÒ. Prîtej parathr»seij”
parathr»seij [The Sanctuary of the Egyptian
Gods and their Cult at Philippi through the Epigraphical
Material: Initial Comments�� (en grec), AEMΘ, 16, 2002, 8394.
220
Bibliotheca Isiaca
La présence d’un sanctuaire isiaque dans la colonie
macédonienne de Philippes aux IIe-IIIe siècles p.C. est
attestée par l’archéologie et douze inscriptions (RICIS
113/1001-1012), écrites pour la moitié d’entre elles en latin
et pour l’autre en grec, dont le contenu est rappelé par
C.T. L’utilisation de l’épithète regina pour qualifier Isis
pourrait s’expliquer par le rôle joué par les Italiens dans
l’introduction du culte, dont la prêtrise, selon l’auteur,
semble avoir été annuelle (participe �erhteÚsaj dans
RICIS 113/1004). La plupart des individus mentionnés
dans ces textes appartenant à l’élite de Philippes, il en
déduit que ce culte fut l’un des plus importants de la
cité à cette époque, ce qui est bien possible, mais ne
peut être assuré sur une base documentaire aussi étroite.
Pour C. T., la présence intra‑muros de ce sanctuaire et sa
proximité avec le forum et la rue principale de la ville
dénoteraient le caractère officiel du culte, de surcroît lié
au culte impérial. En fait, la situation du sanctuaire, à
mi-pente de l’acropole, accessible par un chemin escarpé
qu’il fallut aménager de marches (RICIS 113/1005), paraît
plutôt isolée, quoique à l’intérieur de la ville. Notons
enfin l’intérêt porté ici à la triade isiaque, et non au seul
Sarapis326, dans une colonie romaine (comparer, entre
autres, les situations de Sinope, Aelia Capitolina ou
Caesarea Maritima). [LB]
Ch. TSOCHOS, “`H qrhskeutik¾ topograf…a tîn Fil…ppwn
kat� t�n 2o kaˆ 3o a„. m.C.” [The Religious Topography of
Philippoi in the 2nd and 3rd cent. AD�� (en grec), AEMΘ, 17,
2003, 71-85.
Trois espaces distincts accueillent les lieux de
culte du riche panthéon de Philippes, qui se rattache aux
traditions thraces, grecques et romaines : les sanctuaires
officiels sur le forum et ses abords ; les sanctuaires
rupestres sur l’acropole ; les sanctuaires ruraux, jusqu’au
pied du Pangée. L’auteur inclut le sanctuaire isiaque
parmi les sanctuaires officiels, ce que pourtant ni la
topographie ni les inscriptions ne semblent confirmer
pour le moment. [LB]
Rolf TYBOUT, “Dwarfs in Discourse: the Functions of Nilotic
Scenes and other Roman aegyptiaca”, JRA, 16, 2003, 505-515.
Cet article est un vaste, riche et important compte
rendu de l’ouvrage de M. J. Versluys sur les Aegyptiaca
romana327, dans lequel R. T., entre autres observations,
se déclare non convaincu par l’interprétation sociale
des scènes nilotiques développée par Versluys. Celuici soutenait que l’on pouvait trouver dans les paysages
nilotiques une évolution idéologique qui allait d’une
326/ Les prêtres mentionnés dans plusieurs inscriptions
étant ceux d’Isis, il est possible que Sarapis ait été le titulaire d’un
sanctuaire autre que celui qui nous est actuellement connu comme
étant celui des “dieux égyptiens” et qui aurait pu être situé à proximité
du forum (cf. RICIS 113/1009-1010). Sur l’importance sociale du culte
d’Isis à Philippes au Ier siècle p.C., L. Bormann, Philippi. Stadt und
Christengemeinde zur Zeit des Paulus, Leyde - New York - Cologne 1995,
56-60.
327/ M. J. Versluys, Aegyptiaca romana, Leyde 2002, recensé
infra p. 221-224.
image bienveillante et presque ethnographique de
l’Égypte (à la fin du IIe siècle a.C. et durant la première
partie du Ier siècle a.C.) à une représentation stéréotypée
non exempte de connotations négatives (à partir de la
fin du Ier siècle a.C.). La colonisation de l’Égypte en 30
a.C. aurait marqué le ‘tournant’ de cette évolution.
Ses trois principaux arguments peuvent être
résumés ainsi : les scènes nilotiques avec des nains pour
symboliser l’altérité de l’Égypte ne deviennent populaires
qu’autour de 70 p.C. ; il y a donc un écart d’un siècle
entre la conquête de l’Égypte et son supposé discours
colonial ; de plus, il n’existe aucune autre parallèle
pour un tel discours colonial visuel concernant d’autres
peuples ou d’autres cultures vaincus par les Romains ;
enfin, la tradition consistant à représenter des nains
est ancienne et se retrouve en dehors de tout contexte
nilotique. R. T. suggère qu’il est hautement improbable
que les spectateurs romains de l’époque impériale aient
pu retrouver dans les pygmées figurés sur les peintures et
les mosaïques la population indigène de l’Égypte. Pour
une poursuite partielle de ce débat, cf. un autre article
de P. G. P. Meyboom et M. J. Versluys328. [LB]
Claude VANDERSLEYEN, “Plutarque et Byblos, De Iside et
Osiride 15-16”, DE, 60, 2004, 97-112.
Plutarque a donné du mythe osirien (De Iside 1516) une version qui se singularise par l’arrivée du corps
d’Osiris à Byblos où Isis le retrouve et d’où elle le ramène
en Égypte dans le Delta. Cet épisode, sans confirmation
dans les sources proprement égyptiennes, serait dû à
un contresens de l’écrivain grec sur le mot byblos qui
désigne en fait “la région des papyrus”, à savoir le Delta
du Nil et non la ville de Byblos en Phénicie, tandis que
le terme thalassa s’applique au Nil lui-même et non à la
Méditerranée. [LB]
Jan M. F. VAN REETH, “Hénothéisme et pluriformité divine.
Le temple de Dusares”, dans Chr. Cannuyer et alii (éds), Les
lieux de culte en Orient, Acta Orientalia Belgica, XVII, LouvainLa-Neuve 2003, 63-82.
Sous Allāt se cache la déesse al-’Uzzā (“la trèspuissante”), identifiée avec Aphrodite/Urania comme
le savait déjà Hérodote. Selon Épiphane, le membre
féminin de la triade arabe aurait porté à Petra le nom de
Caamoà, qu’il identifie en outre avec �orè, ce qu’il faut
corriger et lire Caabou, transcription du mot arabe ka’ba,
le nom de la pierre noire du temple de la Mecque : en
fait, Jean Damascène appelle l’Aphrodite arabe Cab£r.
Le nom s’explique facilement : kâ’iba signifie “vierge”,
traduction littérale de “�orè”, c’est-à-dire exactement
une fille “qui a les deux mamelles développées et arrondies” : une nÚmfh donc, ce qui porte l’auteur à croire que
la déesse était représentée dans la Ka’ba comme une Isis
lactans. L’iconographie de Petra prouve d’ailleurs qu’on
328/ “The Meaning of Dwarfs in Nilotic Scenes”, dans L.
Bricault et al. (éds), Nile into Tiber, Leyde 2007, 170-208.
Chronique bibliographique
identifiait parfois la grande déesse arabe avec Isis329.
[LB]
Edith VARGA, “Monuments égyptiens en Hongrie”, dans H.
Győry & Zs. Mráv (éds), Aegyptus et Pannonia, Acta symposii
anno 2000, 1, Budapest 2002, 203-213.
La redécouverte de l’Égypte antique en Hongrie
est un sujet peu connu ; elle est l’œuvre de voyageurs
dès le xVe siècle, d’historiens et, enfin, de journalistes.
Collections et musées ont contribué a une connaissance
de plus en plus approfondie de cette civilisation
ancienne. Le fleuron en est le département égyptien du
musée des Beaux-Arts de Budapest. [MCB]
Miguel John VERSLUYS & Paul G. P. MEYBOOM, “Les
scènes dites nilotiques et les cultes isiaques. Une interprétation
contextuelle”, dans L. Bricault (éd.), De Memphis à Rome, LeydeBoston-Cologne 2000, 111-127.
Pour M. J. V. et P. M., les scènes nilotiques ne
semblent pas avoir joué de rôle dans la diffusion des
cultes isiaques, ni même leur être intimement liées.
Ainsi peut se comprendre la présence de scènes
nilotiques dans la maison d’Auguste sur le Palatin : des
symboles d’Isis, la déesse qui venait d’être vaincue, ou
de Cléopâtre, sa personnification sur terre, sembleraient
en effet particulièrement mal venus en cet endroit. En
outre, le genre semble devenir surtout populaire à partir
du IIe siècle de notre ère, date à laquelle le culte d’Isis est
déjà installé dans le monde romain depuis longtemps.
Comment faut-il alors reconstruire la signification
des scènes nilotiques dans le monde romain ? En fait, ces
représentations ne sont pas des images arbitrairement
choisies, mais des scènes d’inondations. La crue du
Nil, qui donne vie et fertilité à l’Égypte, a frappé les
esprits tout au long de l’Antiquité. Au moment où la
terre est sèche et stérile, alors que tous les fleuves ont
atteint leur niveau le plus bas, le Nil est en crue et
donne une période de fêtes et d’abondance. Sur le plan
iconologique, les scènes nilotiques semblent d’abord des
scènes de fécondité et d’abondance, comme des images
du cycle dionysiaque. Ce sont des motifs de ‘truphè’, et
de ce point de vue tout à fait aptes à décorer des pièces
de détente de la maison romaine. Cette interprétation
générale est cependant aussi claire que superficielle. Il
semble en effet que ce soit à chaque fois le contexte qui
éclaire la fonction spécifique de ce motif de ‘truphè’, qui
peut varier en fonction du contexte dans lequel l’image
se trouvait : pour un adepte du culte d’Isis, l’image
fera penser à la déesse de l’inondation et à son pouvoir
suprême ; pour un commerçant de blé romain, l’image
symbolisera l’abondance que l’Égypte apporte à lui-même
et sa famille ; dans la modeste maison d’un Pompéien, la
scène renverra à un sentiment d’abondance et de bienêtre, sans aucun rapport spécifique avec l’Égypte ; dans
329/ M. Lindner, Der Königsweg, Mayence 1987, 213, n° 201bis,
pour une stèle d’al-’Uzzā trouvée à Az-Zantur sur laquelle est figuré
le basileion.
221
un nymphée, une mosaïque représentant l’image du Nil
en crue sera réellement inondée par l’eau fraîche ; etc.
En règle générale, le genre ne peut être mis en rapport
avec les dieux égyptiens dans le monde romain, sauf
exceptions.
Les scènes nilotiques témoignent donc d’un
aspect que l’on ne peut qualifier de strictement religieux
de l’influence de la culture égyptienne dans le monde
romain. En réalité, les informations que ces images
nous donnent de Rome sont celles d’un conquérant
colonial face à une culture exotique. En effet, les scènes
nilotiques ne montrent pas l’Égypte, mais une image
romaine de l’Égypte. Ce genre de représentations nous
renseigne souvent davantage sur ceux à qui les images
étaient destinées que sur la culture représentée. Cela
est dû au fait qu’une culture (exotique) est bien souvent
décrite par opposition aux valeurs dominantes de sa
propre culture. Pour comprendre la signification des
scènes nilotiques, le genre doit donc être étudié et
analysé en tant que construction romaine de l’Égypte,
comme un reflet du discours des Romains envers le pays
du Nil. [LB]
M. J. VERSLUYS, “ ‘… auf ein Paar Stücken von Musaico
im Hause Massimi …’. Bemerkungen
Bemerkungen zu
zu drei
drei römischen
römischen
Mosaikfragmenten in Madrid”, MDAI(M), 41, 2000, 236-252.
Cet article présente trois fragments de mosaïques
de contexte inconnu (quoique probablement de Rome),
conservés aujourd’hui dans les collections du Museo
Arqueológico Nacional de Madrid et qui ont appartenu,
selon M. J. V., à une grande mosaïque nilotique datée des
environs de 100 a.C. Cette mosaïque présente une vue
presque ethnographique de l’Égypte avec, entre autres
choses, un homme dévoré par un crocodile à côté d’un
dattier et deux paysans versant du grain dans un bassin
rempli d’eau. Ce document est important dans la mesure
où nous aurions, pour la première fois, un élément de
comparaison avec la mosaïque nilotique de Palestrina,
considérée jusqu’ici comme un hapax iconographique.
Les conclusions de l’auteur sont reprises dans un
catalogue d’exposition intitulé Mosaico Romana del
Mediterráneo (2001). Cependant, la publication par H.
Whitehouse330 de dessins des fragments par Dal Pozzo
suggère une interprétation en partie différente et une
datation d’époque hadrienne. [LB]
�LB��
M. J. VERSLUYS, Aegyptiaca Romana. Nilotic Scenes and the
Roman Views of Egypt, RGRW 144, Leyde-Boston 2002.
Le but de cet ouvrage est de cerner la signification
des monuments et objets égyptiens et égyptisants
retrouvés en Italie ou dans les provinces de l’Empire
romain, en focalisant l’enquête sur les paysages
nilotiques331.
330/ H. Whitehouse, Ancient mosaics and wall paintings. The
paper museum of Cassiano del Pozzo, series A part 1, Turnhout 2001.
331/ Cet ouvrage est longuement analysé par M. Malaise, “La
signification des scènes nilotiques dans la culture romaine”, CdE, 78,
2003, 308-325.
222
Bibliotheca Isiaca
Des contacts se nouèrent entre Rome et l’Égypte
dès l’époque ptolémaïque et se renforcèrent après la
réduction du pays au rang de province impériale, apportant
en Italie objets égyptiens et égyptisants. Pour M. J. V., ces
documents ont toujours été interprétés à la lumière des
données religieuses et considérés comme gravitant dans
l’orbite des cultes isiaques, et tout spécialement d’Isis,
négligeant ainsi les possibles dimensions politiques,
économiques et culturelles de ces témoignages. Ce
problème est particulièrement évident lorsque l’on
s’interroge sur la signification des scènes nilotiques dans
le monde romain. Cette documentation qui ne s’éclaire
guère de considérations politiques ou économiques a
souvent été négligée ou mal perçue car on a défini ces
images comme de simples représentations de l’Égypte,
des tableaux avec nains et pygmées, des scènes érotiques
ou encore des paysages aquatiques. Certains ont songé à
les doter d’une signification religieuse ou apotropaïque.
D’autres n’y ont vu que des scènes d’amusement.
M. J. V. livre alors un impressionnant Corpus
figuraru� niloticaru� (p. 37-236) qui rassemble 131 scènes,
avec une iconographie qui se déploie depuis le IIe siècle
a.C. jusqu’au VIe siècle p.C., et ce dans des contextes
bien différents. Les nilotica semblent surtout liés aux
zones de haute romanisation. Si les 39 scènes nilotiques
de Pompéi faussent quelque peu les statistiques, elles
donnent toutefois une idée claire de la vogue de ces
décors au Ier siècle a.C. et au Ier siècle p.C. La moitié
de la documentation est originaire d’habitations privées
(maisons ou villae), tandis que seuls une mosaïque (n° 02 :
Serapeum d’Ostie) et deux reliefs (n° 015 : Iseum Campense et
061 : Iseum de Pompéi) ont incontestablement appartenu
à des sanctuaires isiaques, auxquels il n’est pas interdit
d’ajouter deux bases (n° 009 provenant probablement de
l’Iseum Metellium ; 012 : peut-être originaire du Serapeum
du Quirinal) et une mosaïque (n° 013 que l’on pourrait
relier au même Serapeum), voire le fragment de mosaïque
retrouvé sous l’aile ouest du couvent de SS. Crocificco
à Treia (Picenum) décoré sur un fond blanc des motifs
noirs suivants : l’avant-train d’un chien courant, un
rameau avec un petit oiseau, un autre rameau végétal et
un ibis332. La présence du seul ibis est insuffisante pour y
voir un morceau de scène nilotique, mais le site en cause
paraît bien avoir abrité un sanctuaire égyptien puisqu’il a
livré de nombreux isiaca333. Les compositions nilotiques
présentes dans les temples, comme dans les églises, sont
tout simplement empruntées à un répertoire à la mode,
sans qu’il y ait de motif religieux précis pour fonder
cette association. Ceci étant, de nombreux exemples
campaniens montrent que ces scènes nilotiques ont
décoré bien des demeures isiaques, comme la maison de
Cornelius Tages (n° 035), la Casa delle Amazoni (n° 043)
ou encore la Casa del Centenario (n° 065).
332/ Cf. G. Capriotti Vittozzi, Ogetti, idee, culti egizi nelle
Marche dalla tombe picene al tempio di Treia, Tivoli, 1999, 113-118 et fig.
36-36 ; ead., dans A. Roccati & G. Capriotti Vittozzi (éds), Tra le palme
del Piceno. L’Egitto Terra del Nilo, Poggibonsi 2002, 207 et fig. p. 205.
333/ Ogetti, idee, culti egizi nelle Marche, 91-130 ; Tra le palme del
Piceno, 206-208.
Les cadres les plus propices aux décors nilotiques
sont les espaces liés à l’eau : pièces aquatiques dans
les jardins, piscines, ou thermes et nymphées publics.
Dans les maisons et les villae, il faut tenir compte de
l’observation de Vitruve qui nous apprend que le choix
spécifique d’un décor pour une pièce est fonction
de la nature de celle-ci. La décoration est également
révélatrice du rang social du propriétaire ; l’architecture
et le décor servant à impressionner les visiteurs. Il
convient aussi d’envisager la destination des espaces.
Les scènes nilotiques apparaissent toujours dans des
pièces richement décorées. 60 % proviennent des pièces
plus privées, disposées autour et derrière le péristyle, et
souvent dans les jardins (40 %). Ces derniers sont les
lieux de l’otium et les scènes nilotiques y offrent l’image
de la truphé, de l’abondance. En outre, l’eau joue un
rôle essentiel dans ces zones, et les scènes nilotiques s’y
intègrent parfaitement. Dans les contextes funéraires, les
scènes nilotiques peuvent être une version égyptisante
de l’au-delà, conçu comme une mer avec les îles des
bienheureux ou comme un symbole de renaissance, mais
cet environnement est rare.
Dans tous les tableaux nilotiques se retrouve un
paysage égyptien, qui, à partir du IIe siècle p.C., peut
être suggéré schématiquement. Toutes les compositions
sont liées à la crue du Nil, fût-elle simplement évoquée
par une fleur de lotus, la plante la plus fréquente.
Parmi les arbres, on rencontre surtout le palmier,
mais aussi le cyprès et le sycomore. La faune est
principalement illustrée par le crocodile (environ 70
scènes), l’hippopotame (environ 40 scènes), le canard
(50 scènes) et l’ibis (20 scènes). On distingue aussi des
serpents et des ichneumons, de nombreux poissons
(environ 20 scènes) et des oiseaux, comme les grues.
Les grandes compositions nilotiques montrent aussi les
constructions, les moyens de transport et la population
dans ses diverses activités. À l’exception de la mosaïque
de Palestrina, on ne découvre pas de temple de style
traditionnel égyptien, mais bien des petits sanctuaires
prostyles de type hellénistique, éventuellement entourés
de maisons en forme de tours. On rencontre aussi des
nilomètres, des huttes et des maisons de briques séchées
ou encore des villae. Des chapelles entourées d’arbres
ou implantées dans des jardins seraient l’évocation de la
tombe d’Osiris, l’abaton source de la crue. Sur le fleuve
naviguent des canots de papyrus, des esquifs en bois,
des horeia, petites embarcations à rames, des amphores
attachées ensemble, ou encore des bateaux avec mât
et cabine. À l’époque hellénistique, la population est
composée de Grecs et d’Égyptiens, puis à partir de 30
a.C., les Égyptiens sont souvent figurés comme des nains
ou des pygmées. Aucun Romain n’est reconnaissable
comme tel. Les Égyptiens s’adonnent aux travaux
agricoles ou à des réjouissances ; dans quelques scènes
à caractère religieux (n° 009, 013, 061), on identifie des
prêtres au crâne rasé. Fréquents sont les nains atteints
d’achondroplasie et les pygmées. Ces derniers étaient
déjà mis en rapport par Homère avec l’Éthiopie et la
source du Nil, ce qui explique leur présence dans les
paysages nilotiques, à côté de nains que les artistes ne
Chronique bibliographique
devaient guère différencier des pygmées. Une autre
raison de l’association de ces petits êtres avec les scènes
de crue repose sur le symbole de puissance sexuelle et de
fertilité attribuées aux pygmées et aux nains, dépeints
souvent comme ithyphalliques ou macrophalliques.
Les protagonistes sont engagés dans diverses
activités, plus ou moins directement liées à la crue.
L’exaltation de la végétation est symbole de la
résurrection d’Osiris, manifestée dans l’arrivée du flot.
Le retour d’une procession de prêtres portant sur leurs
épaules une sorte de simple coffre rectangulaire sur une
scène de la mosaïque de Palestrina (n° 006) illustrerait,
selon M. J. V. (p. 279), le transport de l’effigie d’Osiris
lors des fêtes de �hoiak vers le bois sacré, où elle
allait être enterrée, comme dans l’abaton de Philae. La
description de l’alimentation des crocodiles par des
prêtres (n° 009 et 013) est un phénomène typiquement
égyptien, qui intriguait d’ailleurs beaucoup les voyageurs
et les touristes, mais qui, selon l’auteur, n’aurait aucun
lien avec la crue. Il convient peut-être de se montrer
moins catégorique car, selon Plutarque (De Iside, 75
= 381 B-C), la femelle du crocodile pond toujours ses
œufs là où elle sait que s’arrêtera la montée du Nil.
quant aux images de chasse aux crocodiles et aux
hippopotames, elles illustrent un passe-temps, mais ne
sont pas nécessairement dépourvues de connotations
rituelles. Les scènes de danse et de musique suggèrent
l’atmosphère joyeuse qui salue la montée du Nil. Les
représentations de rapports sexuels sont fréquentes et
les protagonistes en sont souvent des nains ; l’auteur y
voit une allusion possible à la réputation de licence que
les Romains prêtaient aux Égyptiens, particulièrement
aux gens de Canope. Des tableaux plus paisibles de la vie
quotidienne complètent ces paysages, principalement le
transport des grains vers les greniers.
M. J. V. cherche ensuite à déterminer la
signification des aegyptiaca de Rome334. Dans la Regio II
se trouve l’Iseum Metellinum, sur le Caelius, un probable
sanctuaire isiaque privé ; en outre, la découverte d’un
buste d’Isis dans le Mithréum sous San Stefano Rotondo,
dans les fondations des Castra Peregrina, n’exclurait pas
un culte rendu à Isis dans ce Mithréum. Le nom de la
Regio III, désignée au moins depuis Constantin sous le
nom d’Isis et Sarapis, a amené la plupart des savants à y
situer un temple du couple divin, d’autant que plusieurs
trouvailles, dont des têtes d’Isis, y invitent. L’auteur
imagine cependant que les documents en cause ont pu
appartenir aux Horti Maecenati. A en croire les Catalogues
Régionaires, cette Regio abritait en tout cas une Isis
Patricia, sans doute un modeste sanctuaire ; en revanche,
la statue de Sarapis assis exhumée sur l’Oppius pourrait
aussi bien provenir d’un sacellum aménagé dans les Castra
Misenatium, quartiers d’hiver des marins de la flotte de
Misène, que des Thermes voisins de Trajan. Enfin, la
Domus Aurea de Néron comportait des figures d’Anubis
comme bordure d’un panneau peint. Dans la Regio V,
334/ Pour une discussion de ce terme, M. Malaise, Pour une
terminologie et une analyse des cultes isiaques, Bruxelles 2005.
223
un laraire de l’époque de Constantin, faisant partie
d’une importante domus, près de San Martino ai Monti,
a livré une grande statue d’Isis-Fortuna, mais aussi des
représentations de Sarapis, peut-être d’Harpocrate, et
une petite stèle égyptienne magique d’Horus sur les
crocodiles. Ce lieu de culte privé communiquait par un
escalier avec un Mithréum souterrain. Dans un nymphée
près de S. Eusebio ont été exhumées une statue d’Isis et
une statue de Sarapis, tandis qu’une partie de la maison
de Iunius Bassus présentait une décoration avec des
motifs égyptisants. Pour la Regio VI, nous sommes sûrs
de l’existence d’un Serapeum construit par Caracalla,
mais seulement quatre aegyptiaca ont été retrouvés dans
le voisinage. La statue égyptienne naophore découverte
via Volturno pourrait ne pas provenir d’un sacellum des
Castra Praetoria, mais des thermes voisins de Dioclétien.
quant aux aegyptiaca (un petit obélisque et quatre statues
de rois et de reines ptolémaïques) provenant des Horti
Sallusti, sur le Pincio, ils contribuaient vraisemblablement
à donner une touche exotique à cette partie du jardin335.
Le cas du Capitole (Regio VIII) est complexe. S’il est
évident qu’Isis et les siens y reçurent un culte dès le Ier
siècle a.C., et y bénéficièrent d’autels et de temenismata,
rien n’atteste clairement que les dieux égyptiens y
eurent jamais l’honneur d’un temple public. quant aux
aegyptiaca découverts près du Théâtre de Marcellus et du
Forum Boarium, ils ne suffisent pas à prouver l’existence
d’un sanctuaire dans la Regio IX. En revanche, dans
cette même Regio, sur le Champ de Mars, se dressait un
grand temple public, le fameux Iseum Campense, peutêtre fondé entre 20 et 10 av. J.-C., détruit par Tibère,
puis reconstruit et restauré à plusieurs reprises336. Cet
important centre isiaque comportait un grand nombre
d’éléments égyptiens ou égyptisants (obélisques, reliefs
égyptisants, statues de dieux égyptiens, portraits de
pharaons, statues naophores, babouins, bovins, lions,
sphinx, un crocodile, vaisselles et instruments cultuels).
Selon l’auteur, si le choix de ces documents avait pour
les isiaques un sens religieux, pour les autres Romains,
ce décor devait apparaître comme de simples exotica.
Pour l’empereur Domitien, le refondateur du complexe,
c’était une manière de se présenter comme empereur,
pharaon et constructeur337. Dans la Regio X, sur le
Palatin, les peintures de l’Aula Isiaca, datant des environs
de 20 a.C., contiennent beaucoup de motifs égyptiens
et égyptisants qui sont sans signification religieuse
mais montrent la vogue de ces thèmes. Ces derniers
(couronnes d’Isis, situles, uraeus, nilotica) se retrouvent
dans la Casa di Augusto, mais ils se doublent peut-être
ici d’une valeur politique : l’évocation de la défaite de
l’Égypte. Ce sont des considérations analogues qui
expliqueraient la présence, dans le décor du temple
d’Apollon sur le Palatin, de plusieurs plaques en terre
335/ Cf. Chr. Thiers, supra p. 218.
336/ Comparer la thèse de J. Scheid, supra p. 209.
337/ S. Ensoli, “I santuari di Iside e Serapide a Roma e la
resistenza pagana in età tardoantica”, Rome 2000, p. 277, songe même
à une possible fonction économique pour le grain et autres produits
importés d’Égypte ; cf. supra p. 163.
224
Bibliotheca Isiaca
cuite, dites Campana, mettant en scène Isis agitant
le sistre entre deux sphinx (36-28 a.C.), une allusion à
Actium où Isis fut vaincue par Apollon. En revanche, la
série de documents égyptiens livrés par la Domus Flavia
pourrait bien provenir d’un lieu de culte aménagé dans
le Palais de Domitien, d’autant plus qu’on y a aussi mis
au jour une dédicace à Sarapis. Sur le territoire de la
Regio XII, plusieurs aegyptiaca ont été exhumés dans la
zone des Thermes de Caracalla et les sources littéraires
mentionnent une Isis Athenodoria, qui pourrait bien
s’appliquer à un sanctuaire d’une Isis Pelagia, comme le
suggère la découverte d’un pied colossal orné de dauphins
et d’Amours chevauchant des tritons. Dans la même
Regio, un laraire isiaque a été dégagé dans une maison sise
dans la vigna Guidi. Près de S. Sabina, dans la Regio XIII,
dans une pièce qui fit partie de la maison d’un certain
Cosmus, affranchi de Marc-Aurèle, le décor comprend
notamment des scènes cultuelles égyptiennes, qui
pourraient faire croire à un conventicule d’une confrérie
isiaque. Le magnifique relief isiaque de la via della
Conciliazone nous avait conduit à imaginer dans cette
Regio XIV un temple ou un sacellum isiaque, mais l’auteur
se demande si ce document ne provient pas plutôt de
la tombe d’un adepte isiaque. Pour la même zone, le
sanctuaire oriental du Janicule a pu réserver une place
aux cultes égyptiens. Les aegyptiaca sont donc présents
partout dans Rome. Trois types de significations sont
à distinguer : matériel religieux (sanctuaire public ou
privé), décor exotique, répertoire à intention politique.
Si les aegyptiaca romana représentent un phénomène
culturel, de mode parfois, la composante religieuse en
forme une part importante.
L’image de la civilisation égyptienne reçue
de la littérature grecque était globalement positive,
mais les Romains qui se rendirent en Égypte avant
sa transformation en province romaine n’étaient pas
nombreux. Dans la littérature latine des IIIe et IIe
siècles, le pays apparaît comme une contrée lointaine,
mais on ne trouve pas de connotations négatives
persistantes. Avec Cicéron, les références à l’Égypte se
multiplient ; l’orateur se montre critique à l’égard de la
religion égyptienne, mais il aimerait visiter Alexandrie
et l’arrière-pays, se plaçant ainsi dans la même position
que les philosophes grecs. À l’époque d’Octavien, Virgile
est hostile à l’Égypte quand il évoque Actium, comme
Horace, mais on trouve aussi chez ce dernier un appel
à Vénus, déesse de Memphis (Carmina, 26, 9-12), tout
comme des références neutres. Pour leur part, Tibulle,
Properce et Ovide ne sont guère favorables à l’ancien
pays des pharaons. Des auteurs du Ier siècle p.C., comme
Sénèque, Pline l’Ancien, Lucain, Martial et Juvénal
répètent surtout des stéréotypes formulés au siècle
précédent. Cicéron personnifie la rupture entre la vue
plus ou moins réaliste du pays et la période plus tardive
qui atteste surtout d’une collection de clichés, presque
toujours négatifs.
Les témoignages de la culture matérielle romaine
constituent un autre discours sur la vallée du Nil. Les
représentations des Égyptiens comme nains et pygmées
dans les scènes nilotiques trahissent une attitude de
supériorité. Depuis l’époque alexandrine, on distingue
entre les noirs authentiques, les négroïdes et les pygmées.
Le concept de la race pour les Romains n’est pas fondé
sur la couleur de la peau, mais les noirs sont généralement
jugés négativement sur leurs caractères somatiques et
parce qu’ils occupent dans la société romaine un statut
social inférieur. Les objets égyptiens et égyptisants,
exhibés sur des espaces publics ou au sein de demeures
privées, étaient populaires comme exotica et pouvaient
refléter une appréciation de la culture égyptienne, même si
dans certains contextes, ils fonctionnaient comme signes
de subordination de l’Égypte. Les sources alimentaires du
Nil, les cultes isiaques, la renommée de la supériorité de
la culture alexandrine ont dû créer des émotions positives
et renvoient, au total, une image plus positive que celle
déchiffrée dans les sources littéraires338.
Dans ce contexte, les scènes nilotiques sont
donc une représentation symbolique de l’ordre mondial
culturel et colonial et donnent aux Romains un sens de
contrôle et de supériorité. Si avant Actium, durant les IIe
et Ier siècles a.C., la vision dominante est ethnographique
(comme dans la célèbre mosaïque de Palestrina), l’image
de l’Égypte devient ensuite sans doute d’autant plus
négative que les Romains étaient conscients du prestige
culturel du pays conquis, de l’importance économique
de son blé, et du succès de ses cultes. Le discours sur
l’Égypte est donc hétérogène ; tout comme les scènes
nilotiques elles-mêmes, il est construit à partir de
différents éléments, qui, en fonction du temps et de la
situation, sont plus ou moins mis en relief. [MM]
�MM��
M. J. VERSLUYS, “Isis Capitolina and the Egyptian Cults in
Late Republican Rome”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident,
Leyde-Boston 2004, 421-448.
Contrairement à l’opinion récente la plus
répandue339, M. J. V. défend la thèse qu’un véritable
temple d’Isis ne s’est jamais dressé sur le Capitole, dès
les alentours de 100 a.C. Les sources (archéologiques,
épigraphiques et littéraires) relatives à cette région ne
sont pas concluantes. En outre, la topographie du Capitole
et les conditions politiques à la fin de la République
rendent cette existence non plausible. Il est cependant
vrai que le culte isiaque s’exerça en cet endroit, dès la
fin de la République, mais suite à des initiatives privées.
Il se peut que les témoignages égyptisants et isiaques
de cette zone proviennent du versant sud de la colline,
quartier plébéien qui a pu contenir une aire habitée par
des Orientaux. Le temple isiaque le plus ancien doit être
338/ Pour ces thèmes, cf. F. M. Snowden, Blacks in Antiquity,
Ethiopians in the Greco‑Roman Experience, Cambridge, Massachusetts,
1970 ; J. Vercoutter, J. Leclant, F. M. Snowden & J. Desanges, L’image
du Noir dans l’art occidental. I, Des pharaons à la chute de l’Empire romain,
Fribourg 1976.
339/ Par exemple F. Coarelli, “Iside
Iside Capitolina, Clodio e i
mercanti di schiavi”,
”,, dans Alessandria e il mondo ellenistico‑romano. Studi
in onore di Achille Adriani. III, Rome 1984, 466-471 ; S. Takács, Isis and
Sarapis in the Roman World, Leyde 1995, 56-70.
Chronique bibliographique
celui du Champ de Mars et remonter entre l’an 20 et 10,
où même plus tard340. [MM]
Monika VERZÁR-BASS, “Continuità e trasformazione dei
culti pagani ad Aquileia”, AAAd, 47, 2000, 147-178.
Dans l’analyse des cultes païens de l’Antiquité,
l’auteur préconise une individualisation des lieux
de culte avec une attention particulière au contexte
des objets in situ. Ainsi, pour Aquilée, elle rappelle
l’existence d’un sanctuaire républicain de la Fortune,
aux abords de la Via Giulia Augusta, qui aurait été
abandonné au cours du Ier siècle p.C. et remplacé par
le temple d’Isis et Sarapis construit plus à l’Est (sur le
site du Monastero), dont le matériel date des IIe-IIIe
siècles. Situé aux marges de la cité, ce sanctuaire était
en contact direct avec le port. Des personnalités ont pu
jouer un grand rôle dans son essor : G. Minucius Italus,
préfet romain, et des Orientaux dont le plus célèbre est
Harnouphis, le hiérogrammate qui accompagna MarcAurèle lors des guerres marcomaniques. Le déclin du
temple auquel succède une basilique est, selon l’auteur
qui s’appuie sur une interprétation personnelle de Rufin
d’Aquilée, à rapprocher de la destruction du Serapeum
d’Alexandrie, ce qui ne convainc guère. – Sur la fin du
paganisme à Aquilée, cf. Cl. Sotinel, Identité civique et
christianisme : Aquilée du IIIe au VIe siècle (BEFAR, 324),
Rome 2005 ; pour la notion de lieu de culte en Italie, cf.
les importantes contributions réunies dans les Cahiers du
centre G. Glotz, VIII, 1997, p. 51-222. �MCB, LB��
Richard VEYMIERS, “Sérapis et l’aigle : polysémie d’un
iconotype”, dans : Les lieux de culte en Orient, Acta Orientalia
Belgica, XVII, 2003, 265-285.
Le thème iconographique de Sarapis avec l’aigle
est multiforme : l’oiseau peut accompagner le dieu
trônant, se tenir près du dieu debout, être posé sur le
sommet de son calathos ou être surmonté de son buste.
De loin la plus fréquente, cette dernière composition, qui
apparaît à la fin du Ier ou au début du IIe siècle, se limite
essentiellement, mais pas uniquement, aux arts mineurs,
objets de petite taille assez peu sensibles à la cassure :
lampes de terre cuite, statuettes en bronze, monnaies,
bijoux et pierres gravées. La plupart des auteurs y voient
une allusion à l’identification de Sarapis avec Zeus. Mais
il semble à R. V. que ce thème s’intègre dans le cadre
d’un symbolisme plus vaste et primitivement oriental
qui aurait trouvé un foyer particulièrement réceptif
dans l’Alexandrie des Antonins. Symbole des espaces
célestes, signe de la puissance ouranienne, évoquant avec
ses ailes éployées la courbure de la voûte étoilée, l’aigle
peut parfois prendre une valeur solaire, notamment en
Syrie romaine. Lorsqu’il apparaît sous un buste divin, il
est l’oiseau psychopompe capable de voler d’un monde
à l’autre et d’emporter le dieu dans les sphères éthérées,
parfois matérialisées par des symboles astraux (croissant
lunaire, soleil ou étoile), alors que le monde d’ici-bas est
340/ J. Scheid supra, p. 209.
225
évoqué par la présence d’une ligne de sol. L’aigle exprime
une notion afférente au dieu lui-même et symbolise ses
qualités célestes et cosmiques. Il fait de Sarapis le dieu
suprême de l’univers, le cosmocrator. Il peut devenir aussi
le messager, voire le substitut de la divinité. Parfois, le
thème s’enrichit de la présence d’enseignes légionnaires
qui lui donnent une valeur militaire, faisant de Sarapis
celui qui protège les soldats et leur apporte la victoire.
Une riche iconographie illustre fort à propos cette
étude. �LB, JLP��
Paul VEYNE, “Inviter les dieux, sacrifier, banqueter: Quelques
nuances de la religiosité gréco-romaine”, Annales HSS, 55.1,
2000, 3-42.
Parmi les exemples destinés à illustrer son propos,
P. V. a choisi celui de Sarapis et, accessoirement, d’Isis, la
seule déesse pour laquelle des théoxénies sont connues.
Souvent, à propos de ces banquets où Sarapis est l’invité
et non l’invitant, les modernes ont oscillé entre deux
perceptions opposées : celle d’un acte rituel, religieux
(P. Roussel) ou celle d’un repas festif où l’on est surtout
soucieux de bonne chère (J. G. Milne). En fait, les deux
conceptions sont certainement valables et synchrones.
Les contextes déterminent les réalités et de pieux repas
devant un lectisterne de Sarapis ont dû à l’occasion dévier
vers une ambiance plus profane du fait de l’exaltation de
certains convives, quand bien même ils avaient lieu dans
le restaurant du sanctuaire. À l’inverse, ces banquets
ont pu être aussi un bon moyen de rehausser un simple
dîner grâce aux solennités de la religion, l’hôte plaçant
sur une klinè une image du dieu ou de la déesse (cf. le P.
Fouad I, 76 mentionnant un hiérôma d’Isis devant lequel
se tiennent les convives). Dans l’analyse de ce type de
manifestation, il faut tenir compte de la psychologie
religieuse des individus et admettre que l’imagination
créatrice, en matière religieuse, est socialisée et que la
forme religieuse revêt souvent des relations évidemment
sociales. [LB]
Julien VIAL, CAG 34/3, Le Montpelliérais, Paris 2003.
P. 250b sont données des précisions sur le lieu
possible de découverte de la dédicace à Isis RICIS
605/0301. La pierre a généralement été attribuée au
site antique de Sextantio, car elle est mentionnée pour
la première fois dans un article consacré à celui-ci. Il
semblerait en fait que cette dédicace provienne, comme
le milliaire CIL XII 5651, de l’agglomération médiévale
de St-Julien-de-Corneilhan, aujourd’hui sur la commune
de Marsillargues. L’identification d’Isis sur une ‘médaille’
de verre (p. 342a) retrouvée au début du xIxe siècle sur
le territoire de la commune de St-Drézéry et aujourd’hui
disparue demande à être confirmée. �LB��
226
Bibliotheca Isiaca
Antonino di VITA et alii, “Il Serapeo di Leptis Magna : il
tempio, le iscrizioni, i marmi”, dans Studi in memoria di L.
Bacchielli, QAL, 18, 2003, 267-292.
Publication du dossier épigraphique du Serapeum
de Leptis Magna341, comprenant 21 inscriptions, 17 en
langue grecque et 4 en latin (RICIS 702/0101-0118 et
Suppl. I, 702/0119-0121). �LB��
Mariette de VOS, “Una ricontestualizzazione degli “aegyptiaca”
nella cosidetta Palestra di Villa Adriana”, dans P. C. Bol et alii
(éds), Fre�dheit – Eigenheit, Stuttgart 2004, 213-220.
Suite à des fouilles conduites, dans le complexe
nord de la Villa Adriana, traditionnellement désignée
comme la “Palestre”,
Palestre”,
”,, et grâce à la documentation
fournie par des sculptures provenant de fouilles menées
au milieu du xVIe siècle, l’auteur se propose de resituer
les témoins archéologiques d’un complexe qui comporte
de nombreux éléments égyptisants. D’abord, il apparaît
que trois bustes de prêtres isiaques, au crâne rasé et
couronné de feuilles d’olivier, ont été retrouvés dans
la cour à portique sise au nord-ouest de la “Palestre”
Palestre”” ;
ces sculptures se présentent aujourd’hui sous la forme
de bustes, mais elles ont appartenu à des statues342. La
partie postérieure d’un autre édifice comprenait trois
chambres. Celle de l’est, prolongée par une abside, a livré
trois statues de marbre blanc : un prêtre portant, mains
voilées, l’hydrie sacrée343 (la tête et la partie inférieure des
jambes ne sont pas d’origine), une Isis-Fortuna voilée344
et un Hermès345. L’abside abritait un nymphée au milieu
duquel aurait pris place le buste colossal d’Isis voilée
et surmontée d’une couronne rapportée, maintenant
disparue.346 A la droite de cette pièce, au dire de Ligorio,
une chambre abritait dans une niche aménagée dans
le mur du fond, une statue de Jupiter assis, qui, selon
M. d. V., pourrait être un Sarapis. La première pièce
présentait un plafond voûté, orné de petits caissons
de stuc peint, dont toutes les figures lisibles sont
égyptisantes. Le plafond voûté de la troisième pièce
était décoré de caissons de stuc en relief que M. d. V.
interprète comme figurant des monstres des enfers. Il
est clair que ces données nous orientent à attribuer au
complexe de la “Palestre”
Palestre”” une nature égyptienne. Faut-il
341/ Sur le Sérapéum de Leptis Magna, qui n’est pas le temple
étudié par R. Wild, “The known Isis-Sarapis Sanctuaries of the Roman
Period”, ANRW II 17, 4, 1984, 1787-1789, voir V. Brouquier-Reddé,
Temples et cultes de Tripolitaine, Paris 1992, 101-105.
342/ S. Ensoli, dans E. Arslan (éd.), Iside. Il mito ; il mistero, la
magia, Milan 1997, 418-420.
343/ H. Stuart Jones, A Catalogue of the Ancient Sculptures
preserved in the Municipal Collection of Rome, the Sculptures of the Museo
Capitolino, Oxford 1912, pl. 86. On notera un fait digne d’intérêt : un
tube de plomb conduisait du fond du récipient vers l’arrière de la
statue, mais on peut se demander si ce conduit est antique.
344/ C. Gasparri, dans L. Guerrini & C. Gasparri, Il Palazzo
del Quirinale, Rome 1985, 10, 32, 38-39, n. 27.
345/ G. Siebert, dans LIMC, V, 1990, 396, n° 398.
346/ C’est le buste que J.-Cl. Grenier, “La décoration statuaire
du “Serapeum” du “Canope” de la Villa Adriana”, MEFRA, 101.2, 1989,
957-958 et 962-963, voulait placer dans la niche-fontaine du “Sérapéum”
qui se dresse à l’extrémité du “Canope”.
pour autant y voir une preuve de l’adhésion d’Hadrien
aux cultes égyptiens, après la mort d’Antinoüs ? - Pour
l’éventuelle trouvaille d’un Antinoeion, cf. les études de
Z. Mari recensées supra p. 190-191 [MM]
Claudia WAGNER & John BOARDMAN, A Collection
of Classical and Eastern Intaglios, Rings and Cameos, BAR
International Series, 1136, Studies in Gems and Jewellery, 1,
Oxford 2003.
Plusieurs pièces appartenant à l’importante
collection privée partiellement publiée dans cet
ouvrage portent des types isiaques. Cinq documents
ptolémaïques, datés des IIe-Ier siècles a.C., concernent
Isis. La déesse trône face à un Apis solaire au plat d’un
scarabée, tandis qu’elle (ou l’une de ses adeptes) apparaît
debout coiffée d’un pétase, tenant uræus et situle, au plat
d’un autre (n° 105-106 p. 17 et pl. 25). La déesse, debout
de face et tenant un objet indistinct dans la droite et
une situle dans la gauche, figure sur une cornaline (n°
107 p. 17 et pl. 25). Le basileion est gravé au revers de
deux scarabées (n° 108-109 p. 17 et pl. 25). Harpocrate,
quant à lui, est représenté debout tenant la cornucopia
sur une pierre du Ier siècle a.C. Sarapis en buste figure
seul sur une agate du Ier siècle a.C. (n° 258 p. 42 et pl.
40) et une cornaline du Ier siècle p.C., mais cette fois audessus d’un aigle aux ailes éployées, tandis que de chaque
côté une Nikè ailée, tient une couronne (n° 257 p. 42
et pl. 40). Dans le champ se lit l’inscription RANQIA.
Une cornaline des Ier-IIe siècles p.C. montre le buste du
dieu panthée, radié et paré des cornes de bélier, tandis
qu’un trident avec un serpent est placé face à lui (n° 256
p. 41 et pl. 40). Une jaspe vert foncé du IIe siècle p.C.
est avec Sarapis trônant sur un bateau, entouré d’Isis et
de Déméter (n° 268 p. 43 et pl. 42) et une cornaline de
même époque s’orne d’une déesse panthée tenant entre
autres le sistre (n° 316 p. 49). [LB]
Susan WAL�ER & Peter HIGGS, Cleopatra of Egypt, Londres
2001.
La quatrième partie de l’ouvrage traite de
“l’Égypte à Rome : le mythe de Cléopâtre”. La venue
de la reine à Rome a en effet fait connaître certaines
coutumes égyptiennes.
Le chapitre 9, “Egyptian Influences in Italy”, sous
la plume de C. Alfano, nous concerne plus précisément
(p. 276-291). Les cultes s’introduisent par les ports de
Pouzzoles, Pompéi, ou encore Aquilée, ce qui laisse à
penser que le rôle des marchands est important. Ces
cultes sont très souples et peuvent bien s’adapter, selon
l’auteur, aux cultes locaux. Un historique de la présence
isiaque en Italie est réalisé.
Les pièces présentées vont des objets à caractère
égyptisant (coupe en obsidienne, sphinx, obélisques)
qui traduisent l’engouement pour l’Égypte en Italie,
aux objets plus spécifiquement religieux. On retiendra
(n° 324-360 p. 312-340) le plat en argent de Boscoreale
sur lequel figure un sistre, une lampe égyptisante (Q
1021), une figure en bronze d’Isis découverte dans une
zone proche du Vésuve, une bague en or à l’effigie d’Isis,
Chronique bibliographique
un vase en argent isiaque de Pompéi, quelques scènes
isiaques d’Herculanum et Pompéi, une statuette en
schiste d’un homme à masque de Bès, un sesterce de
Vespasien qui représente le temple d’Isis et la statue
de la déesse, une scène de temple isiaque, une statue
fragmentaire de prêtre, un autel en marbre, une
statuette d’Isis, des sistres, des scènes de la mosaïque
de Palestrina, des décors nilotiques, tous documents
richement illustrés. [JLP]
Elizabeth J. WALTERS, “Predominance of Women in the
Cult of Isis in Roman Athens : Funerary Monuments from
the Agora Excavations and Athens”, dans L. Bricault (éd.), De
Memphis à Rome, Leyde-Boston-Cologne 2000, 63-89.
E. J. W. étudie ici les 34 reliefs funéraires réutilisés
comme matériau de construction sur l’Agora d’Athènes
et représentant, seules ou accompagnées, des femmes
en costume isiaque, avec un manteau frangé noué sur
la poitrine, tenant une situle, et brandissant souvent un
sistre. L’étude du style, des inscriptions et des données
prosopographiques permet d’établir une chronologie
pour les reliefs funéraires attiques d’époque romaine,
depuis la fin du Ier jusqu’au début du IVe siècle. Ils
attestent une participation plus intense au culte isiaque
pour le milieu du Ier siècle et les 60 premières années du
IIIe siècle. La majorité des personnes nommées sont des
citoyens, tandis que les démotiques révèlent un intérêt
répandu dans l’espace. Malheureusement, aucune de
ces personnes n’est connue par ailleurs comme membre
d’une association cultuelle ou comme prêtresse. Pour
l’auteur, il ne s’agit d’ailleurs pas de prêtresses, mais
plutôt d’initiées appartenant à une classe moyenne
prospère. [MM]
Angela WARDLE, dans A. Mackinder, A Romano‑British
Ce�etery on Watling Street, Excavations at 165 Great Dover Street,
Southwark, London, London Archaeology Service, Londres
2000.
Trois sépultures découvertes lors de cette fouille
ont révélé la présence de lampes décorées du dieu Anubis,
vêtu de la tunique (p. 27-28 et 33-35). Notons que d’autres
exemplaires du même type ont déjà été découverts en
Grande-Bretagne à Caerleon347 et Chichester348. [JLP]
Helen WHITEHOUSE, The Paper Museum of Cassiano Dal
Pozzo. A Catalogue raisonné. Series A. Antiquities and architecture.
Part One. Ancient Mosaics and Wallpaintings, Turnhout 2001.
Parmi les dessins de Cassiano Dal Pozzo, ceux
de la mosaïque de Palestrina demeurent parmi les plus
célèbres. H. W. en propose une étude détaillée (cat. 1-
347/ H. Vertet, “Observations sur les vases à médaillons
d’applique de la vallée du Rhône”, Gallia, XXVII, 1969, 126, fig. 16b.
348/ Al. Down & M. Rule, Chichester Excavations I, Chichester
1971, 99 et fig. 5.22 p. 98. Sur ce type de lampes, J.-L. Podvin, “Lampes
d’Anubis seul”, Actes du premier Congrès international d’études sur le
luminaire antique, Nyon‑Genève, 29.IX‑4.X.2003, Montagnac 2005, 263269.
227
19). Elle confirme les conclusions de H. Lauter349 pour
qui la chambre dans laquelle la mosaïque a été trouvée
n’avait aucun rapport avec le sanctuaire de la Fortuna
Primigenia situé au-dessus (et ainsi rien à voir avec le
lithostroton d’époque syllanienne mentionné par Pline,
NH 36, 189). Quoique probablement contemporaine de
la construction du sanctuaire (dernier quart du IIe siècle
a.C.)350, la pièce faisait plutôt partie d’un espace profane
associé au forum voisin, une sorte de grotte creusée
dans la roche sur les parois de laquelle l’eau aurait coulé,
rendant l’inondation du Nil par le jeu des couleurs sur la
mosaïque.
À propos des dessins eux-mêmes, réalisés entre
la fin de 1626 et le début de 1628, l’auteur observe que,
bien qu’il ait méticuleusement représenté au pinceau et
à l’encre les multiples tesserae, Dal Pozzo n’a pas toujours
respecté les échelles. Plusieurs détails montrent en
outre que ces dessins ne furent pas utilisés dans la
reconstruction de la mosaïque après que les pièces
eurent été endommagées lors de leur retour à Palestrina
en 1640 (la mosaïque avait été transportée par morceaux
à Rome entre 1624 et 1626). Ainsi, un de ces dessins (cat.
14) est absent de la mosaïque telle qu’elle fut restaurée.
Le morceau qu’il enregistre avait apparemment été
perdu ou trop endommagé pour retrouver place dans
l’ensemble reconstitué. L’auteur ne discute pas ici de sa
propre restauration de la mosaïque basée sur les dessins
de Dal Pozzo, restauration acceptée, avec quelques
modifications, par P. Meyboom351. [LB]
James WHITLEY (éd.), “Archaeology in Greece 2003-2004”,
AR 50, 2004, 25.
En 2003, à Épidaure, le nettoyage et la restauration
d’un édifice du IIe siècle p.C., équipé de vasques et
identifié avec le portique de Cotys par P. �avvadias en
1892, semble avoir également servi de sanctuaire pour
les divinités isiaques. �LB��
Harco WILLEMS & Willy CLARYSSE, Les Empereurs du Nil,
Louvain 2000.
Dans ce catalogue d’une exposition itinérante
voulue par J. Quaegebeur et présentée à Tongres,
Valenciennes, Lyon et Amsterdam, on trouve un
chapitre (p. 138-142) rédigé par E. Warmenbol intitulé
“l’Europe et l’Égypte”, qui s’attache en fait seulement
aux trouvailles d’objets égyptiens et égyptisants sur les
frontières nord-occidentales de l’empire romain. Il y
énumère certains faux modernes (Pseudo-Isis d’Anvers,
n° 262 du catalogue, p. 319352, plaquette “égyptisante”
349/ H. Lauter, “Bemerkungen zur späthellenistischen
Baukunst in Mittelitalien,” JdI, 94, 1979, 436-457.
350/ Pour P. G. P. Meyboom, The Nile mosaic of Palestrina. Early
evidence of Egyptian religion in Italy, Leyde 1995, 16-19, la mosaïque date
d’environ 120-110 a.C.
351/ Ibid., 5-7.
352/ C. De Wit, “À propos de l’‘Isis’ du Musée d’Anvers”,
BIFAO, LVIII, 1959, 87-96 ; id., “Some Remarks concerning the
so-called “Isis” in the Museum Vleeshuis, Antwerp”, CE, XXXIX,
77-78, 1964, 61-66.
22
Bibliotheca Isiaca
de Sainte-Agathe-Rode353, oushebti de Petamenophis, n°
260, p. 317354). D’autre part, la soi-disant Isis de �ontich
serait en fait une Minerve (n° 267, p. 323), tout comme la
divinité qui orne une bague en cristal de roche provenant
de la nécropole nord-est de Tongres355.
E. W. évoque ensuite les isiaca de Gaule Belgique,
notamment ceux de Bavay (n° 263-264, p. 320-321),
l’inscription de Soissons (RICIS 608/0101), le tesson de
�ontich (n° 266, p. 322 = RICIS *608/0201, qui n’évoque
sans doute pas le dieu, mais nomme peut-être un
théophore). Il hésite à reconnaître Sarapis sur l’étendard
de Flobecq dans le Hainaut (fig. 63 p. 140), identification
qui nous semble plutôt assurée356. À propos d’un Attis
en porphyre trouvé à Arras (n° 269), l’auteur évoque la
tête de Sarapis en marbre de Highworth (Wiltshire)357.
Certaines statuettes d’Isis en bronze proviennent
vraisemblablement de laraires, comme celles de
Valkenburg ou de Houten (n° 261)358. [LB]
Dietrich WILLERS & Lilian RASELLI-NYDEGGER (éds),
Im Glanz der Götter und Heroen. Meisterwerke antiker Glyptik aus
der Stiftung Leo Merz, Mayence 2003.
Parmi les nombreuses et très belles pièces de
glyptique de la collection Leo Merz, on note cinq
gemmes à type isiaque, dont deux sont inédites : une
cornaline avec un buste de Sarapis à droite, enchâssée
dans une bague en or du xIxe siècle de style Renaissance
(n° 32 p. 80, deuxième ou troisième tiers du Ier siècle
a.C.) et une tourmaline avec Sarapis trônant de face,
enchâssée dans une bague en or du xxe siècle (n° 34 p.
80, IIIe siècle p.C.)359. [LB]
Marion WITTEYER, “‘Isis als Überraschungs-Coup’:
Mogontiacum und seine neu entdeckten orientalischen
Göttinnen – Staatskult und private Zauberpraktiken”, Mainz:
Vierteljahreshefte für Kultur, Politik, Wirtschaft, Geschichte, 22,
2002, 19-24.
Présentation préliminaire d’un sanctuaire daté
du dernier tiers du Ier siècle p.C. découvert à Mayence,
l’ancienne Mogontiacum, devenue capitale de la nouvelle
province de Germanie Supérieure précisément sous
353/ E. Warmenbol, “Une plaquette égyptisante trouvée à
Sint-Agathe-Rode (Bt) : d’un Orient à l’autre ?”, Lunnula Archaeologica
protohistorica, 5, 1997, 92-93.
354/ E. Warmenbol & L. Delvaux, “La tombe de Basa (TT
389), l’Assasif et la Description de l’Égypte”, MDAIK, 55, 1999, 435-443.
355/ M. E. Mariën, L’empreinte de Rome. Belgica antiqua, Anvers
1980, fig. 221.
356/ Ibid., 220 ; cf. G. Faider-Feytmans, “Une enseigne romaine
découverte à Flobecq (Hainaut)”, BSNAF, 1980-1981, 54-58.
357/ E. et J. Harris, The Oriental Cults in Roman Britain, Leyde
1965, 74.
358/ R. B. Halbertsma, “Recent Acquisitions. III.B.
III.B. The
The
Netherlands, Roman Period”, OMRO, 78, 1998, 96.
359/ Les trois autres pièces, déjà connues, sont une cornaline
avec le buste de Sarapis de de face (n° 31 p. 80, première moitié du Ier
siècle a.C.), un nicolo avec Sarapis trônant de face et posant la main
droite sur Cerbère (n° 33 p. 80, Ier siècle p.C.), enfin une amandine
présentant les bustes accolés de Sarapis et d’Isis (n° 151 p. 148, fin IIIe
– début IIe siècle a.C.).
Domitien. Plusieurs inscriptions ont été retrouvées lors
des fouilles, dont une dédicace à Isis et une autre à la
Magna Mater, datables d’après le formulaire de l’époque
flavienne (RICIS Suppl. I, 610/0301-0309). L’édification
du sanctuaire pourrait être liée à la présence des
légionaires et aux rapports privilégiés entretenus par
Vespasien et ses fils avec les deux déesses. La trouvaille,
sur le site, de poupées ‘vaudoues’ incite M. W. à
considérer que des pratiques magiques s’y déroulaient.
[LB]
M. WITTEYER, “Göttlicher Baugrund. Eine �ultstätte für
Isis und Magna Mater in Mainz”, Nachrichten der Gesellschaft der
Freunde Carnuntums, 3, 2004, 11-19.
Cet article reproduit les informations données
dans le précédent360. [LB]
Barbara ZABEL & Andrew R. MEADOWS, “The ‘Myndos’
1996 Hoard”, dans : Coin Hoards IX, Londres 2003, 244-252.
Publication partielle du trésor CH IX, 522,
découvert en 1996 en Carie, qui contenait environ
300 drachmes de Myndos, une dizaine de drachmes
d’Halicarnasse et peut-être une soixantaine de fractions.
Les drachmes myndiennes, qui présentent au droit le
buste lauré et couronné de l’atef de Zeus-Sarapis, et au
revers le basileion d’Isis, viennent s’ajouter aux quelque
300 exemplaires déjà connus. Pour autant, ces quantités
impressionnantes ne doivent pas tromper car les liaisons
de coins montrent que le monnayage d’argent myndien
n’a pas dû s’étaler sur une bien longue période, peutêtre une douzaine d’années, que l’on pourrait placer
dans la première moitié du IIe siècle a.C. On connaît
actuellement les noms de 25 monétaires ayant fait
frapper ces drachmes à type isiaque. �LB��
Gisela ZAHLAAS, “Römische �ätschenbeschläge”, Bayerische
Vorgeschichtblätter, 65, 2000, 143-153.
G. Z. publie quatre petites plaques de bronze
travaillées au repoussé ayant recouvert des coffrets de
bois, découvertes en 1980 en Méditerranée orientale et
conservées à la Prähistorische Staatssammlung de
Munich (n° inv. 1980, 6191a-d). Elles sont ornées
respectivement des figures de Bacchus chevauchant un
ours, d’une femme sur un bige tiré par deux éléphants,
d’Esculape et d’Hygie, enfin de Cybèle trônant sur un
édicule. Une cinquième plaque, en argent, acquise sur
le marché de l’art (p. 145-146 et fig. 18.5 ; n° inv. ENr
10/2000) et plus petite (h. 4,2 cm) que les précédentes,
est ornée de l’image d’une femme debout sur un édicule,
brandissant le sistre de la droite, tenant une situle dans la
gauche et coiffée d’un basileion. Il s’agit très certainement
d’Isis. Cette dernière plaque serait à dater du IIIe voire
du IVe siècle p.C. [LB]
360/ Cf. supra G. Höber-�amel, “Das Isis-Heiligtum unter
der Römerpassage in Mainz”, Kemet, 13,4, Oct. 2004, 65-66.
Chronique bibliographique
Emanuela ZANDA & Adriano GASPANI, “Industria e la
‘sapienza isiaca’: osservazioni di astronomia e geometria”,
dans N. Bonacasa & Ann. M. Donadoni Roveri (éds), Faraoni
come dei, Tolemei come faraoni, Atti del V Congresso Internazionale
Italo-Egiziano, Torino, 8-12 dice�bre 2001, Turin-Palerme 2003,
306-321361.
Cette étude propose une réflexion astronomique
et géométrique sur l’implantation d’un sanctuaire isiaque,
celui d’Industria, sur la rive droite du Pô, en Ligurie.
Placé au cœur de l’espace sacré, le sanctuaire primitif,
qui semble dater de la période augusto-tibérienne, se
présente comme un monument sur podium à pronaos et
cella unique, flanqué sur les côtés sud et ouest de séries
de chambres bordant une petite cour dotée d’un puits
et d’une fontaine à exèdre. Le développement de la cité,
la multiplication des tabernae et des boutiques d’artisans
modifient rapidement la structure de l’area sacra, si bien
que celle-ci est entièrement remodelée au début du IIe
siècle p.C. Au premier Iseum succède un grand temple
à hémicycle, dont les structures reposent clairement
sur les fondations des bâtiments annexes au premier
temple, et précédé de ce qui pourrait être un dromos.
Cette reconstruction pourrait avoir été motivée par la
nécessité de modifier certains éléments du rituel et de
complexifier le parcours de l’initié. En effet, le parcours de
Lucius, dans les Métamorphoses d’Apulée, se retrouverait,
selon les auteurs, dans la structure du sanctuaire ligure.
La phase ultime d’existence du sanctuaire doit être fixée
à la fin du IVe ou au début du Ve siècle. [LB]
Enrico ZERBINATI, “Due bronzetti romani a Monselice”,
dans Fl. Rossetti (éd.), Monselice Romana, Appunti di storia
monselicense, 8, Monselice 2002, 47-50.
Une statuette en bronze d’Isis-Fortuna (p.
49-50, fig. 40), découverte à Monselice (province de
Padoue) ou dans ses environs362 et acquise en 1949
par la Surintendance archéologique de Vénétie, est
aujourd’hui conservée au Musée national d’Aquilée. Elle
a pu appartenir à un laraire. �LB��
22
inscription de Caltilia Diodora (RICIS 503/1113) montre
l’intérêt de cette famille pour les cultes isiaques (Isis et
Bubastis). [JLP]
F. ZEVI, “L’autocelebrazione d’una famiglia ostiense; i
Caltilii e il Serapeo di Ostia”, dans M. Cébeillac-Gervasoni &
L. Lamoine (éds), Les élites et leurs facettes. Les élites locales dans le
monde hellénistique et romain, Actes du colloque de Clermont‑Ferrand,
24‑26 novembre 2000, Collection ERGA, 3 et Collection de
l’EFR 309, Rome-Clermont-Fd, 2003, 569-579.
Le Serapeum d’Ostie fut dédié le 24 janvier 127,
dies natalis d’Hadrien, lequel fut duumvir quinquennal de la
cité l’année précédente, par un certain Caltilius (RICIS
503/1102)363. Les Caltilii sont bien attestés à Ostie. Ils
portent des cognomina grecs, révélateurs de leurs origines
serviles ; plusieurs d’entre eux sont des affranchis.
L’ascension sociale de la famille est remarquable. L’auteur
de la dédicace du Serapeum fut probablement également
l’acquéreur d’un terrain dans la nécropole d’Ostie pour
y faire édifier le tombeau de la gens, près de la Porta
Romana, l’entrée de la ville la plus fréquentée, dans le
but de marquer son intégration dans l’élite municipale.
[LB]
F. ZEVI, “Ancora su T. Statilius Taurianus e il Serapeo di
Ostia”, Epigraphica, 66, 2004, 95-108.
Au milieu du IIe siècle p.C., une partie de la gens
des Statilii364 voit son nom attaché au Serapeum d’Ostie
par de nombreux actes d’évergésie (cf. RICIS 503/11041107 et 1112). Les cognomina, souvent grecs, plus rarement
latins, attestent le niveau social peu élevé des dédicants ;
l’un d’entre eux, un médecin, est un affranchi (RICIS
503/1112). De nouvelles restitutions proposées pour
l’inscription RICIS 503/1106 en feraient, selon l’auteur,
l’architrave d’une nouvelle salle ouverte sur la cour du
Serapeum lors des transformations architecturales ayant
affecté le sanctuaire durant le second tiers du IIe siècle
p.C. [LB]
Fausto ZEVI, “Traiano e Ostia”, dans J. González (éd.), Trajano.
Emperador de Roma, Roma 2000, 509-547.
Boaz ZISSU & Amir GANOR, “Metal Utensils from the time
of the Bar Kokhba Revolt discovered in the Southern Judaean
Foothills, Israel”, BABesch, 79, 2004, 111-121.
L’auteur se pose la question du moment où
la flotte alexandrine rejoint directement Ostie sans
passer par Pouzzoles. Une inscription mentionnant le
stolos alexandrin, qui ne peut être antérieure au règne
de Commode, est souvent mise en avant. Cependant,
la dédicace d’un Serapeum à Ostie, par Caltilius P.,
en 127 de notre ère (RICIS 503/1102), fait remonter
cette date, car les fidèles de Sarapis sont surtout
originaires d’Alexandrie, à la différence de ceux d’Isis,
au recrutement géographique plus varié. Une autre
Parmi les petits objets (une clé, un strigile)
découverts à Moran, en Judée méridionale, lors de
fouilles menées en février 2000 dans une pièce faisant
partie d’un site souterrain caché, datant de la révolte de
Bar �ochba (132-135 p.C.), figure un miroir en bronze
appartenant au type des boîtes-miroirs, et orné au dos
des bustes d’Isis et de Sarapis (h. 3 cm). Ce type d’objet,
fréquemment décoré des images d’Isis, de Sarapis,
voire d’Osiris, est bien connu dans le Proche-Orient
romain. Les auteurs en donnent une intéressante liste.
361/ Cf. Em. Zanda, “Il tempio di Industria, frutto di
‘sapienza’ isiaca”, dans Tropi isiaci 2. Forme e metamorfosi della Grande
Dea, Turin 2001, 9 sq. �non vidimus].
362/ Carta Archeologica del Veneto, III, Modène 1992,, 129-130
n° 215.
363/ H. Bloch, “The Serapeum of Ostia and the Brick-Stamps
of 123 A. D., A new Landmark in the History of Roman Architecture”,
AJA, 63, 1959, 225-240.
364/ Signalons, de Rome, l’autel funéraire de l’isiaque Babullia
Varilla, épouse de l’Augustalis Marcus Statilius (RICIS 501/0194).
230
Bibliotheca Isiaca
Les visages des dieux sont abîmés. Pour les auteurs, cet
acte volontaire aurait été perpétré probablement par
des juifs orthodoxes soucieux d’obéir à un interdit de
la Mishna (Abodah Zarah V, 1)365. Cette conclusion est
discutable. �LB, MJV��
D. V. ZHURAVLEV, “Terra Sigillata and Red Slip Pottery in
the North Pontic Region (a Short Bibliographical Survey)”,
ACSS, 8.3-4, 2002, 239-309.
D. Z. donne (p. 245) une liste d’inscriptions sur
terra sigillata, dont 'Isij et S£rapij, liées au commerce
avec les rives nord du Pont-Euxin. Le centre de
production de ces types de récipients paraît être la cité
de Tralles366. [LB]
365/ Cf. C. Béhar supra p. 138.
366/ Cf. D. V. Zhuravlev, “�rasnolakovaya keramika gruppÿ
Eastern sigillata B iz mogil’nika Bel’bek IV v Yugo-Zapadnom �rÿmu”,
dans S. V. Demidenko & D. V. Zhuravlev (éds), Drevnosti Evrazii, 1997,
227-260.
Erika ZWIERLEIN-DIEHL, Siegel und Abdruck. Antike
Gemmen in Bonn, Bonn 2002.
Parmi les pièces exposées à Bonn en 2002-2003,
on note plusieurs documents inédits à type isiaque.
Une pierre, autrefois enchâssée dans une bague (n°
24 p. 77, fig. couleur 4 ; Rheinischen Landesmuseum
Bonn, n° inv. 129), du IIe siècle a.C., présente les bustes
accolés de Sarapis et d’Isis. Un camée du IIe siècle
p.C. est à l’effigie de Sarapis en buste (n° 63 p. 83, fig.
couleur 7 ; Ägyptisches Museum. Bonner Sammlung
von Aegyptiaca n° inv. L 1469). Une cornaline de même
époque figure Sarapis en buste au-dessus d’un aigle aux
ailes éployées, tandis que de chaque côté se tient une
Nikè ailée portant une couronne (n° 82 p. 87, fig. 75 ; coll.
privée �l. Müller, Bonn). Isis debout devant un trône,
tenant sistre et situle, apparaît sur une pierre gravée du
Ier siècle a.C ou du Ier siècle p.C. (n° 85 p. 89, fig. 79 ; coll.
privée �l. Müller, Bonn). �LB��
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 231-232
Index épigraphique *
* Celui-ci ne reprend pas les données des pages 77-121 du présent volume correspondant au Supplément I du
RICIS, qui possède son propre index détaillé (p. 123-130).
101/0229 : 187
*102/0201 : 206
104/0205 : 51
112/0506 : 54-55
113/0207-0212 : 205
113/0216 : 8 n. 9
113/0301-0303 : 141
113/0401 : 141
113/0505 : 161
113/0506 : 142
113/0522 : 215
113/0536 : 141
113/0537 : 180
113/0545 : 58 n. 70, 141
113/0552 : 215
113/0561-0562 : 180
113/0701-0702 : 141
113/1001-1012 : 219-220
113/1008 : 205
114/0101 : 197
114/0701-0704 : 181
114/1901 : 141
114/1902 : 8 n. 9, 141
202/0127 : 44 n. 52
202/0195 : 149
202/0299-0306 : 212
202/0310-0314 : 57 n. 53
202/0365 : 50 n. 27, 180
202/0404 : 50 n. 23
202/0424 : 202
202/0501 : 185
202/1002 : 185
202/1101 : 58 n. 70, 185
202/1201-1205 : 152
202/1801 : 58 n. 70, 185
203/0101 : 175, 214
203/0201 : 214
203/0801 : 214
204/0112 : 197
301/1205 : 42 n. 35
302/0204 : 58 n. 70
305/1702 : 192
308/0302 : 27
312/0301-0302 : 217
312/0601 : 217
312/0801 : 217
312/1001 : 217
312/1501-1502 : 217
314/0501 : 217
314/0601 : 204
315/0201 : 162
315/1001 : 162, 209
315/1101 : 209
315/1601 : 209
401/0101-0102 : 134
401/0501 : 137
402/0501 : 8 n. 12
402/0801 : 132
403/0401 : 185
403/0501 : 186
404/0501 : 171
404/0601 : 196
404/0701 : 10 n. 21
405/0101 : 149
501/0104 : 215
501/0116 : 215
501/0118 : 196
501/0120 : 215
501/0134 : 215
501/0137 : 134
501/0139 : 8 n. 9
501/0149 : 215
501/0152 : 215
501/0171 : 44
501/0172 : 215
501/0179 : 175
501/0180 : 165, 175, 191
501/0207 : 139, 215
501/0212 : 192
*501/0222 : 219
503/0301 : 187
503/0602 : 8 n. 9
503/1102 : 229
503/1104-1107 : 229
503/1112 : 229
503/1113 : 229
503/1118 : 56
503/1207 : 196
504/0216 : 8 n. 9
504/0301 : 202
504/0401-0405 : 208
504/0601 : 58, 136, 215
505/0701 : 152
512/0702 : 191
515/0105 : 148
515/0115 : 147
515/0601 : 215
515/0809 : 215
515/0901 : 215
515/1001 : 8 n. 9
602/0201 : 185
602/0202-0205 : 205
602/0501-0502 : 132
602/0701 : 58 n. 65
603/0501 : 215
603/0701 : 133
603/0901 : 198
603/1101-1102 : 188
603/1201 : 133, 215
605/0103 : 187
605/0301 : 225
608/0101 : 228
232
Bibliotheca Isiaca
*608/0201 : 228
609/0101 : 203
609/0201 : 203
610/0301-0309 : 228
613/0302 : 21
613/0703 : 180
614/0501 : 180, 194
615/0101 : 168
615/0301 : 168
615/0601 : 169
616/0102 : 153
616/0402 : 58 n. 67
618/0102 : 146
618/1001 : 147
702/0101-0118 : 159, 226
704/0303 : 138
706/0101 : 182
706/0201 : 182
706/0301 : 182, 183
Suppl. I
101/0255 : 181
102/2101 : 218
307/0801 : 155
312/1601 : 217
315/1401 : 209
404/0801 : 193
504/0406 : 208
504/0407 : 167, 208
605/1201 : 153
609/0503 : 58 n. 65
702/0119-0120 : 159, 226
Bibliotheca Isiaca, I, 2008, p. 233-236
Index général
abila de Lysanias (Isiaca d’-) 132
Abydos (Sarapis et Osiris en -) 179
Acci (autel isiaque d’- avec un Anubophore) 28-29
Adana (gemme isiaque d’-) 137
Adriatique (cultes isiaques en -) 146, 168-169
Aegyptiaca (signification des -) 213, 223-225
Afghanistan (statuettes de Sarapis et d’Harpocrate de Begram) 149
Afrique Proconsulaire (cultes isiaques en -) 145
Agrigente (Iséum ? d’-) 156-157
Aigai de Cilicie (monnaies à types isiaques d’-) 162
Aizanoi (basileion sur un sceau d’-) 204
Alexandrins (- à Rome) 155, 196
Algérie (lampes isiaques d’-) 148 ; (Isiaca d’-) 182, 212
Alpes (cultes isiaques dans les -) 153
Altemps (Isiaca au Palazzo -) 155
Altino (gemmes isiaques d’-) 139 ; (Isiaca d’-) 208
Amathonte (cultes isiaques à -) 133
Amman (Aegyptiaca d’-) 136
Amorgos (Sérapéum d’-) 185
Animaux (- accompagnant Harpocrate) 51
Annone 133 ; (Faustine, Isis et l’-) 144
Antinoeion (- de la Villa Adriana) 190-191, 207
Antioche de l’Oronte (sculptures isiaques d’-) 196-197
Anubis (statuettes d’-) 23-30 ; (- imperator) 23-26 ; (- avec les attributs de
Mercure/Hermès) 26-28 ; (Isis, Harpocrate et - sur les lampes)
59-61, 165, 200 ; (lampes de Grande-Bretagne avec l’image d’-)
161, 227 ; (statuette d’- de Costabissara) 199 ; (Isis et - sur les
lampes) 199-200 ; (- sur une gemme de �aranovac) 215
Anubophore 28-29 ; 144
Apis (- imperator) 23 ; (statuette d’- de Vada Sabatia) 147 ; (statuette d’de Sassoferrato) 150 ; (tête d’- de Solva) 180 ; (statuette d’- de
Timgad) 182 ; (statuette d’- ? de Vilarín) 216
Apollonia d’Épire (monnaies à types isiaques d’-) 169
Appien (Marcus Volusius porteur d’un masque d’Anubis) 29
Aptera (Isiaca d’-) 175
Apulée (statue en argent d’Isis à Cenchrées) 8 ; (image d’Anubis dans
la procession du Navigium Isidis) 27 ; (masque d’Anubis) 27 ;
(altaria de la procession isiaque) 39-47 ; (- et les cultes isiaques
à Rome) 162 ; (- et la Vita Aesopi) 164 ; (- et la litanie du P.Oxy.
1380) 186 ; (- et Ovide) 186 ; (- et les Isiaca de Pannonie) 219
Aquilée (statuettes d’Isis en bronze d’-) 143 ; (Isiaca d’-) 148, 167-168 ;
(bronzes isiaques au musée d’-) 168, 203 ; (cultes isiaques à -)
225
Arad (monnaie à type isiaque d’-) 132-133
Arétalogie (- et propagande isiaque) 139-140, 206 ; (- de �ymè) 155 ;
(- et hymnes démotiques égyptiens) 159, 203
Armée voir Militaires
Arsinoé II (- identifiée à Isis Aphrodite) 16, 17 n. 53
Arsos (cultes isiaques à -) 133
Arykanda (statuette en bronze d’Isis-Fortuna d’-) 13
Ashmolean Museum, Oxford (gemmes à sujets isiaques de l’-) 172
Astorga (dédicaces isiaques d’-) 188
Atelier(s) (- de production de luminaires isiaques) 61 ; (- de coroplathes
en Égypte) 137 ; (- de production de luminaires à Ostie) 152,
158
Athènes (stèle funéraire d’une isiaque à -) 181 ; (statue de Sarapis au
Céramique d’-) 216 ; (isiaques d’-) 227
Athribis (lampe d’Isis à la voile d’-) 193
Auguste (- et la royauté égyptienne) 161 ; (- et l’utilisation des
Aegyptiaca) 213
Avilia (gens isiaque) 139
bactres (statuette d’Harpocrate de -) 184
Baden (Iséum de -) 203
Bague (- à l’image de Sarapis) 194
Baies (Aegyptiaca de -) 201
Balanea (statuette d’Isis-Pharia de -) 8
Basileion (- couronnant un signum pantheum) 54 ; (- sur une gemme inédite
d’Héracleia de Lucanie) 166 ; (- sur une lampe d’Éphèse) 192 ;
(- sur un sceau d’Aizanoi) 204
Bastidonne (La) (oushebti de -) 217
Begram (statuettes de Sarapis et d’Harpocrate de -) 149
Bès (statue de - au Vatican) 31 ; (statue-fontaine avec - accroupi) 136 ;
(- et la famille isiaque) 187-188
Besançon (Aegyptiaca de -) 174
Braga (dédicace à Isis de -) 133
Bretagne (Armorique) (Isiaca de -) 139
Bretagne (Grande-) (lampes isiaques de -) 161-162
Brigetio (Sarapis sur des gemmes de -) 167
Bulla (- d’Harpocrate) 50-51 ; (- en or de Roma vecchia avec Isis-Fortuna)
51
Bulla Regia (cultes isiaques à -) 145
Burnum (gemme avec Harpocrate de -) 210
Buzzoletto (statuette d’Isis de -) 140
Byblos (Isiaca de -) 132 ; (l’épisode giblite du mythe osirien chez
Plutarque) 220
Byzance (cultes isiaques à -) 181
caerleon (lampe avec l’image d’Anubis de -) 161
Caesarea Maritima (Osiris dans une inscription funéraire de -) 185
Caligula (égyptophilie de -) 170
Callatis (culte d’Isis à -) 183
Camarina (Harpocrate en bronze de -) 190
Campanie (cultes isiaques en -) 201-202 ; (Isiaca de -) 226-227
Canope (plaquette de fondation du Sérapéum ? de -) 12-13 ; (Sarapis à
-) 178-179
Canossa (Isiaca ? de -) 152
Capri (Isiaca de -) 201
Carie (monnaies à types isiaques de -) 156
Carnuntum (cultes isiaques à -) 147 ; (pendentif en argent de -) 147-148 ;
(gemmes isiaques de -) 157
Carthage (intaille isiaque de -) 137
Castra Caecilia (autel à l’effigie de Sarapis de -) 133
Catane (Isiaca de -) 189-190
Cenchrées (Iséum de -) 206
Cérès (- en buste sur un signum pantheum) 54, 56
Cernay-les-Reims (buste en bronze de -) 152-153
Ceuta (dédicace à Isis de -) 183
Châlons-en-Champagne (Isiaca ? de -) 153
Chersonèse de Crète (Isiaca de -) 175
Chichester (lampe avec l’image d’Anubis de -) 161
Chypre (cultes isiaques à -) 133 ; (Aegyptiaca de -) 173
Cilicie (cultes isiaques en -) 162, 209
Cléopâtre (- Néa Isis) 164 ; (- Théa Néotéra) 194 ; (- à Rome) 226-227
Cléopâtre Séléné (- et le culte d’Isis en Maurétanie) 169-170
Cnossos (statue d’une isiaque de -) 214
Coiffure (- d’Isis) 210
Colchester (lampe avec représentation d’un sistre de -) 162
Commode (- et les cultes isiaques) 171-172
Corinthe (Isiaca de -) 63-68
Corseul (bronze d’Osiris de -) 139
Cos (Isiaca en contexte domestique à -) 212-213
Cossura (Isis sur les monnaies de -) 189, 213
Costabissara (statuette d’Anubis de -) 199
234
Bibliotheca Isiaca
Crète (cultes isiaques en -) 175, 184, 214
Crétules (- isiaques de Séleucie-du-Tigre) 140-141
Croatie (gemmes avec Harpocrate de -) 210
Cumes (Iséum et Isiaca de -) 151, 167 ; (Aegyptiaca et Isiaca de -) 167,
183, 201
Cupra Maritima (amulette de -) 149-150
Cybèle (- et les cultes isiaques) 198
Cyclades (cultes isiaques dans les -) 185
Cyrène (cultes isiaques à -) 163-164
Cyzique (statuette d’Isis-Thermouthis et de Sarapis de -) 20
Dalmatie (cultes isiaques en -) 147, 168-169 ; (gemmes isiaques de -)
195 ; (noms théophores isiaques de -) 210 ; (oushebtis de -)
219
Dal Pozzo (inscriptions reproduites par -) 215
Daphne (mosaïque isiaque de -) 179
Dattari (statue d’Isis dans la collection -) 197
Délos (lampe d’Isis à la voile de -) 66 ; (senatus‑consulte sur le Sarapieion
A) 149, 170 ; (inventaire du Sarapieion C de -) 202 ; (influence
égyptienne dans les Sarapieia de -) 212 ; (fouilles dans le
Sarapieion C de -) 212
Diffusion (- des cultes isiaques) 132, 134, 145, 159-161, 175, 188, 193-194,
198, 209-210, 226
Diodore (rôle et image d’Anubis) 24
Dion de Macédoine (cultes isiaques à -) 205
Djemila (Isiaca au musée de -) 182
Douch (temple de Sarapis et d’Isis de -) 204
Douvres (gemme isiaque de -) 208
égée (cultes isiaques en -) 186
Égyptomanie (définition de l’-) 149 ; (images de l’Égypte à Rome) 154,
216-217 ; (- dans l’Europe moderne et contemporaine) 173 ; (en Hongrie) 221
Ehl-Benfeld (statuette d’Isis-Fortuna à -) 165
Éphèse (structure et fonctions du Sérapéum d’-) 162-163, 209
Épidaure (sanctuaire isiaque à -) 227
Epiphaneia (dédicace d’un prêtre de �éraunios-Hélios-Sérapis à -)
209
Éros (statuettes d’- dans les Sérapéa de Délos) 50
Espagne (cultes isiaques dans la Meseta) 213
Étoffes (enveloppement des sacra dans des -) 28-30
Fanum Fortunae (tête d’Isis de -) 190
Faustine (- Pharia et Isis) 144
Flobecq (Sarapis sur une enseigne de -) 208-209, 228
Fos (lampes isiaques de -) 204
gaiba (statuette d’Isis de -) 140
Gallien (- sur une gemme isiaque) 210
Gaule (Isis en -) 154-155, 184 ; (Isiaca de - Belgique) 227-228
Gemme (- isiaque d’Adana) 137 ; (- de Sarapis dans Abodah Zarah) 138 ;
(- isiaques à Philadelphie) 138 ; (- isiaques d’Altino) 139 ; (isiaques de Carnuntum) 157 ; (- inédites dans le commerce)
166 ; (- avec Sarapis du Musée de Budapest) 166-167 ; (Sarapis
sur des - de Brigetio) 167 ; (- isiaques dans les collections de
l’American Numismatic Society) 170 ; (- isiaques dans les
collections de l’Ashmolean Museum) 172 ; (- isiaques du musée
de Varsovie) 178 ; (- isiaques de la collection Yüksel Erimtan)
179-180 ; (- isiaques et magie) 193 ; (- isiaques du Latium) 207 ;
(- isiaques de l’Occident romain) 208-209 ; (- isiaque inédite
avec Valérien et Gallien) 210 ; (- avec Harpocrate de Croatie)
210 ; (- magiques et cultes isiaques) 210 ; (- isiaques inédites
d’une collection privée) 226 ; (- isiaques de la collection Leo
Merz) 228 ; (- isiaques de Bonn) 230
Germanie (cultes isiaques en -) 170, 185
Gortyne (sanctuaire isiaque de -) 158-159 ; (enfant à l’Horuslocke de
-) 175
Grèce (Aegyptiaca de -) 173 ; (rapports anciens entre la - et l’Égypte)
173, 184
Gubbio (tombe d’une isiaque à -) 153
harnouphis (- mage égyptien) 149
Harpocrate (- sur le lotus) 16, 178 ; (statuette en bronze d’- Éros) 4952 ; (Isis, - et Anubis sur les lampes) 59-61, 165, 200 ; (statuette
d’- de Begram) 149 ; (tête d’- d’Ordona) 152 ; (- sur une lampe
de Pergame) 171 ; (- à Pétra) 183 ; (statuette d’- de Bactres)
184 ; (nature et représentations d’-) 186-187 ; (- sur des cachets
égyptiens) 195 ; (terres cuites d’-) 207-208 ; (pendentif avec de Trèves) 208 ; (- sur des gemmes de Croatie) 210
Hawara (dédicace à Zeus Sérapis d’-) 196
Héliosérapis (- sur une lampe du mithraeum de la crypte Balbi) 207
Hellénisation (- d’Isis) 187, 195
Héraclée de Lucanie (basileion sur une gemme inédite d’-) 166
Hermanubis (- sur une gemme de �aranovac) 215
Hispanie (cultes isiaques en -) 133
Histrie (cultes isiaques en -) 168-169
Horus (- imperator) 23 ; (- enfant) 165
Hydrie 29
Iasos (sanctuaire isiaque d’-) 156
Icosium (Isis sur les monnaies d’-) 189
Identité religieuse 202
Industria (Iséum d’-) 229
Inscriptions (- reproduites par Dal Pozzo) 215 ; (- avec les noms d’Isis
ou de Sarapis sur des terra sigillata du Pont-Euxin) 230
Intailles voir Gemmes
Inventio Osiridis (- à Thessalonique) 142
Iol (Isis sur les monnaies d’-) 189
Ionie (monnaies à types isiaques d’-) 156
Iseum (- Campense) 133, 134, 143-144, 202-203, 209, 223-225 ; (- Metellinum)
134, 180, 209, 213-214, 223 ; (phases de �re��construction de l’de Pompéi) 139, 180 ; (- de Cumes) 151, 167 ; (- ? d’Agrigente)
156-157 ; (structure et fonctions de l’- de Sabratha) 162-163 ;
(- de Hohenstein et du Frauenberg) 164 ; (- de Pouzzoles) 167 ;
(- de Mayence) 172, 228 ; (- de �ymè) 181 ; (- de Szombathély)
184, 193 ; (- de Baden) 203 ; (- d’Italica) 205 ; (- de Cenchrées)
206 ; (- d’Industria) 229
Isia (- sur une mosaïque de Thysdrus) 165
Isiaque (stèle funéraire d’une - à Byzance) 181 ; (stèle funéraire d’une
- à Athènes) 181 ; (statue en marbre d’une - dans les collections
de la Villa Orsini) 206 ; (statue d’une - de Cnossos) 214 ; (d’Athènes) 227
Isis (statuette en bronze d’- et Harpocrate) 20 ; (bustes en bronze d’-)
20-21 ; (- en buste sur un signum pantheum) 54 ; (- panthée) 5758 ; (- polymorphe et myrionyme) 58, 160-161 ; (-, Harpocrate
et Anubis sur les lampes) 59-61, 165, 200 ; (- sur des lampes
corinthiennes) 63-64 ; (- à la voile sur une lampe de Délos) 66 ;
(- et Sarapis sur des lampes de Marathon) 66-67 ; (statuette d’de Soli à Chypre) 134 ; (- et le siège de Rhodes par Mithridate)
135 ; (- déesse égyptienne et universelle) 136 ; (- divinité lunaire
et ouranienne) 136-137 ; (statuettes en bronze d’- d’Italie du
Nord) 140 ; (statuettes en bronze d’- d’Aquilée) 143, 167-168 ;
(buste d’- sur une anse de lampe d’Aquilée) 148 ; (- déesse de la
maternité) 153-154 ; (- en Gaule) 154-155 ; (buste en terre cuite
d’- de Nîmes) 156 ; (statue d’- en marbre au musée du Prado)
163 ; (culte d’- à Cyrène) 163-164 ; (- dans la Vita Aesopi) 164 ;
(- et le pouvoir en Égypte) 169 ; (- et les Suèves chez Tacite)
170, 185 ; (- à Pétra) 171, 179 ; (- sur une lampe de Pergame)
171 ; (statuette d’- de Besançon) 174 ; (- en Crète) 175 ; (buste
en or d’- à Italica) 185 ; (- à Samarie) 186 ; (Hellénisation d’-)
187, 195 ; (- sur les monnaies puniques) 189 ; (tête d’- de Fanum
Fortunae) 190 ; (statuettes d’- de Parme) 191 ; (- et Marie)
191, 219 ; (statue d’- dans la collection Dattari) 197 ; (statue
d’- dolente) 197, 200 ; (- et Anubis sur les lampes) 199-200 ; (marine) 206, 218 ; (raisons du succès d’-) 209-210 ; (coiffure d’-)
210 ; (- et les femmes) 218 ; (statuettes d’- de Gaule Belgique)
228 ; (- sur une plaquette de bronze) 228
- al-’Uzzā 220-221
- Aphrodite (statuettes d’-) 16-17 ; (- d’Antarados/Tartous)
179 ; (tête d’-Astarté de Rome) 180
- Capitolina 224-225
- Déméter (- sur une gemme du musée de Varsovie) 178
- Fortuna (statuettes d’-) 7-16 ; (- à Palestrina) 132 ; (- sur une
gemme d’Altino) 139 ; (statuette d’- de Sassoferrato) 150 ;
(statuette d’- à Ehl-Benfeld) 165 ; (statuettes d’- au Musée
de Naples) 167 ; (statuette d’- de Loron) 183 ; (statuette d’de St-Léonard-de-Noblat) 185 ; (statuette d’- panthée) 201 ;
(statuette d’- de Monselice) 229
- lactans (sur des monnaies de Julia Domna) 131 ; (statuette de
Vitry-en-Perthois) 153 ; (- en Méditerranée orientale) 157-158 ;
(- au Proche-Orient ?) 166
- Io (à Pompéi) 137
- Noreia 164
- Pelagia/Pharia (statuette d’- de Balanea) 8 ; (lampe d’-) 193 ;
(statue d’- de Messène) 218
- Thermouthis (statuettes d’-) 17-20 ; (- sur des lampes) 67
- Tychè (signification du qualificatif -) 8 ; (statuette d’- de
Nehavend) 173 ; (statuette d’- de Catane) 189
Italica (inscription d’- mentionnant un buste en or d’Isis) 185 ; (Iséum
d’-) 205
Italie (cultes isiaques en -) 187
Italie centrale (cultes isiaques en -) 190
Italie du Nord (statuettes en bronze d’Isis-[Fortuna] d’-) 140
Iža (tête de Sarapis sur une broche d’-) 180
Jardins de Salluste (Aegyptiaca dans les -) 171, 218-219
Jeux (Capitolia) 215 ; (- pentétériques à Pogla) 217
Julia Domna (monnaies de - au type d’Isis lactans) 131
Index général
Kasteli (buste de Sarapis en marbre de -) 175
Kharayeb (Aegyptiaca de terre cuite de -) 181-182
�ircher (documents isiaques de Rignano publiés par -) 31-37
Klinè 225
Kymè (Iséum de -) 181
Lacus (- dédié à Isis à Lambèse) 138
lambèse (remise en état d’un lacus dédié à Isis à -) 138 ; (temple de la
dea Africa, d’Esculape et de Sarapis à -) 212
Lampe(s) (- de la triade Isis-Harpocrate-Anubis) 59-61, 165, 200 ;
(- corinthiennes à motifs isiaques) 63-68 ; (- naviformes de
Corinthe) 65 ; (- d’Isis à la voile de Délos) 66 ; (- isiaques de
Marathon) 66-67, 156 ; (- naviforme du Céramique) 140 ; (anse
d’Aquilée avec le buste d’Isis) 148 ; (- isiaques d’Algérie) 148 ;
(- isiaques de Thaena et Theveste) 152 ; (- isiaques d’Agrigente)
157 ; (- naviforme d’Ostie) 158 ; (- isiaques de Grande-Bretagne)
161-162, 227 ; (Harpocrate et Isis sur des - de Pergame) 171 ; (isiaques de Sétif et de Tiddis) 182 ; (- isiaques de Tingitane)
183 ; (- d’Éphèse avec un basileion) 192 ; (- isiaques de la Domus
Tiberiana) 192 ; (- d’Isis à la voile d’Athribis) 193 ; (Isis et
Anubis sur les -) 199-200 ; (- isiaques inédites) 200 ; (- isiaques
de Fos) 204 ; (- isiaques de Mérida) 205-206 ; (lampe isiaque
du mithraeum de la crypte Balbi) 207
Leptis Magna (cultes isiaques à -) 145, 159, 226
Le Rondet (cruche dédiée à Isis du -) 203
Lieux sacrés 206
Limes danubien (cultes isiaques sur le -) 146-147
Londres (lampe avec l’image d’Anubis de -) 161, 227
Loron (statuette d’Isis-Fortuna de -) 183
Lusitanie (cultes isiaques en -) 133
macédoine (cultes isiaques en -) 141
Magie (- et gemmes isiaques) 193
Malte (Aegyptiaca de -) 192-193
Marathon (70 lampes isiaques à -) 66-67, 156 ; (temple isiaque de -)
155-156
Marches (cultes isiaques dans les -) 150-151, 184
Marne (Isiaca de la -) 152-153
Mars (- en buste sur un signum pantheum) 53, 55-56
Marseille (buste de Sarapis de -) 172
Maurétanie (Cléopâtre Séléné et le culte d’Isis en -) 169-170
Maurétanie Tingitane (Isis dans les inscriptions de -) 182-183 ; (lampes
isiaques de -) 183
Maximin Daia (monnaies à types isiaques de -) 135
Mayence (Iséum de -) 172, 228
Memphis (-, site du Sérapéum de Zôilos d’Aspendos) 204
Mercure (- en buste sur un signum pantheum) 53, 54
Mérida (Isiaca de -) 133 ; (lampes isiaques de -) 205-206
Meseta (cultes isiaques dans la - espagnole) 213
Mésie (monnaies isiaques de -) 199
Messène (Isiaca de -) 218
Militaires (dévotions isiaques chez les - romains) 182, 198-199
Milreu (tête d’Isis en terre cuite de -) 133
Minerve (- en buste sur un signum pantheum) 53, 55
Miroir (- de Moran avec Isis et Sarapis) 229-230
Mithraeum (tête de Sarapis du - de Walbrook) 206 ; (lampe isiaque du
- de la crypte Balbi) 207
Monnaies (- isiaques d’Afrique du Nord) 132 ; (- isiaques du IVe siècle
p.C.) 135 ; (- de Rhodes à symboles isiaques) 135-136 ; (- isiaques
de Carie et d’Ionie) 156 ; (- isiaques du IIIe siècle p.C.) 161 ; (isiaques ? de Ptolémaïs-Akko) 165-166 ; (- isiaques d’Apollonia
d’Épire) 169 ; (Sarapis sur une - de Nicopolis ad Mestum) 179 ;
(Isis sur les - puniques) 189, 213 ; (- isiaques de Stratonicée
de Carie) 192 ; (- isiaques du Pont gauche) 199 ; (- isiaques de
Pisidie) 217 ; (- isiaques de Myndos) 228
Mons Claudianus (temple de Sarapis du -) 151
Monselice (statuette d’Isis-Fortuna de -) 140, 229
Mont Soracte (Aegyptiaca du -) 31-37
Moran (Miroir de - avec Isis et Sarapis) 229-230
Mosaïque (- nilotique inédite d’Afrique du Nord) 69-70 ; (- nilotique
de Palestrina) 150, 227 ; (- de Thysdrus) 165 ; (- des lutteurs de
Pouzzoles) 167 ; (- isiaque de Daphne) 179
Moselle (Isiaca de -) 165
Mylasa (relief isiaque ? de -) 207
Myndos (monnaies isiaques de -) 228
Mystères (- isiaques) 161
Mythe (- d’Isis et Horus) 214
Namur (gemme isiaque de -) 208
Naples (statuettes d’Isis-Fortuna au musée de -) 167 ; (Isiaca de -) 201202
Narbonne (dédicace à Isis regina de -) 153
Navigium Isidis (image d’Anubis dans la procession du -) 27 ; (- à
Thessalonique) 142 ; (procession du -) 161
235
Navire (- du nom d’Isis sur une fresque de Nymphaion) 194-195
Nehavend (statuette d’Isis-Tychè de -) 174
Néocore (Prétextat, - de Sarapis) 174-175 ; (M. Aur. Asclépiadès, - de
Sarapis) 215
Néper 50
Nerval (- et l’Isis romantique) 136
Nicopolis ad Mestum (Sarapis sur une monnaie de -) 179
Nilotique (mosaïque - inédite d’Afrique du Nord) 69-70 ; (mosaïque
- de Palestrina) 150 ; (signification des scènes -) 187, 220, 221224 ; (mosaïque - au musée de Madrid) 222
Nîmes (buste d’Isis en terre cuite de -) 156
Norique (cultes isiaques en -) 153
Nymphaion (navire Isis sur une fresque de -) 194-195
obélisque (- outremer) 197
Oplonte (tête d’enfant avec l’Horuslocke d’-) 193
Ordona (tête d’Harpocrate en marbre d’-) 152
Osiris (bronze d’- de Corseul) 139 ; (castration d’-) 152 ; (statuette d’de Zadar) 168 ; (- dans une inscription funéraire de Caesarea
Maritima) 185 ; (-oushebtis dans les Marches) 188
Ostie (Isiaca d’-) 157 ; (Sarapis trônant et lampe naviforme d’-) 158 ;
(cultes isiaques à -) 229
Oushebti (Osiris- dans les Marches) 188 ; (- à la Bastidonne) 217 ; (- de
Dalmatie et de Pannonie) 219
Ovide (invocation de Corinne à Isis) 153-154 ; (- et Apulée) 186
palestine (Sarapis en -) 137
Palestrina (Isis et la Fortuna Primigenia à -) 132 ; (mosaïque nilotique
de -) 150, 188, 227
Pannonie (cultes isiaques en -) 173, 180-181, 194, 199 ; (représentations
de sphinx en -) 217 ; (oushebtis de -) 219 ; (Isiaca de - et Apulée)
219
Panóias (sanctuaire rupestre de -) 132
Paphos (cultes isiaques à -) 133 ; (lampe naviforme de -) 137
Parme (statuettes d’Isis de -) 191
Paros (cultes isiaques à -) 185
Paul de Tarse 137 ; (- et les Isiaques de Macédoine) 141-142 ; (- et les
mystères) 197-198
Pausanias (- et l’Iséum de Cenchrées) 206
Pavot (symbole associé aux cultes isiaques) 170
Pergame (Harpocrate et Isis sur des lampes de -) 171
Pétra (culte d’Isis à -) 171, 179 ; (Harpocrate à -) 183
Phénicie (cultes isiaques en -) 132-133
Philippes (cultes isiaques à -) 205, 219-220
Philippopolis (récipient cultuel à motif isiaque de -) 192
Picenum (cultes isiaques dans le -) 150-151
Pisidie (cultes isiaques en -) 217
Plutarque (rôle et image d’Anubis chez -) 24, 27-28 ; (statue d’AthénaIsis à Saïs) 132 ; (origine de Sarapis) 134 ; (traité sur Isis et Osiris)
143, 204 ; (- et l’épisode giblite du mythe osirien) 220
Pluton (- en buste sur un signum pantheum) 53, 54
Pogla (jeux pentétériques du Serapeion Alexandreion de -) 217
Pompéi (lampes et candélabres sur les peintures de l’Iséum de -) 40,
44 ; (sistre inédit de -) 166 ; (cultes isiaques dans la sphère
privée à -) 180 ; (cultes isiaques à -) 201-202
Potaissa (statuettes isiaques de -) 132 ; (évergétisme isiaque à -) 153
Pouilles (cultes isiaques dans les -) 152
Pouzzoles (cultes isiaques à -) 131, 208
Prado (Musée du) (sculptures isiaques au -) 163
Prétextat (-, néocore de Sarapis) 174-175
Prêtre (statue de - isiaque au musée de Cluny) 170-171 ; (- isiaque sur
une peinture d’une villa de Wetzikon-�empten) 172 ; (statue
d’un - à Alexandrie) 178 ; (rôle des - isiaques) 196 ; (- d’Isis à
Rhodes) 197
Proserpine (- en buste sur un signum pantheum) 53, 56
Ptolémaïs-Akko (monnaies isiaques ? de -) 165-166
Ptolémée Ier (- et la “création” de Sarapis) 134
Pygmées (- dans les scènes nilotiques) 220
quintanilla de Somoza (invocation à Zeus-Sarapis-Iaô de -) 198
religions orientales (remise en cause du concept de -) 138
Rhétie (cultes isiaques en -) 153
Réthymnon (statuette d’Isis de -) 20
Rhodes (Isis et le siège de - en 88 a.C.) 135 ; (symboles isiaques sur les
monnaies de -) 135-136 ; (prêtre memphite d’Isis à -) 197
Rignano (documents isiaques de - publiés par Ath. �ircher) 31-37
Roman d’Alexandre (Sarapis dans le -) 174
Rome (Apulée et les cultes isiaques à -) 162 ; (cultes isiaques à -) 163,
223-225 ; (Aegyptiaca dans les Jardins de Salluste à -) 171, 218219 ; (Isiaca du Musée National romain) 188-189 ; (dévotions
isiaques de l’aristocratie de -) 174-175, 191-192 ; (lampes
isiaques dans la Domus Tiberiana) 192 ; (tête de Sarapis dans le
sanctuaire de Mater Magna sur le Palatin) 198
Roumanie (Aegyptiaca de -) 183
236
Bibliotheca Isiaca
Roverbella (statuette d’Isis de -) 140
sabratha (cultes isiaques à -) 145 ; (Iséum de -) 162-163
Sacrum Phariae (Commode et le -) 144
Sagalassos (cultes isiaques à -) 217
Saint-Léonard-de-Noblat (statuette d’Isis-Fortuna de -) 185
Saint-Raymond (musée) (Isiaca du -) 152
Salamine de Chypre (cultes isiaques à -) 133
Salone (gemmes isiaques de -) 195
Samarie (culte d’Isis à -) 186
Sarapis (- en buste sur un signum pantheum) 54 ; (- sur des lampes
corinthiennes) 64 ; (- avec Isis sur des lampes de Marathon)
66-67 ; (- sur une lampe de Pylos) 67 ; (statue de - du Macellum
de Pouzzoles) 131 ; (statuettes de - de Potaissa) 132 ; (“création”
de -) 134, 142 ; (- en Palestine) 137 ; (buste de - en marbre
d’Aquilée) 148 ; (statuette de - de Begram) 149 ; (- sur une lampe
de Thaxted) 161 ; (tête de - en marbre au musée du Prado)
163 ; (buste de - en bronze de Trèves) 164 ; (- sur des gemmes
de Brigetio et de Hongrie) 166-167 ; (buste de - de Marseille)
172 ; (culte de - en Égypte) 173 ; (- dans le Roman d’Alexandre)
174 ; (- en Crète) 175 ; (- à Canope) 178-179 ; (statuette de - de
Silifke) 179 ; (- et Osiris en Abydos) 179 ; (- sur une monnaie
de Nicopolis ad Mestum) 179 ; (- sur une broche d’Iža) 180 ;
(dédicace d’Hawara à Zeus -) 196 ; (-Osiris à Douch) 204 ;
(tête de - du mithraeum de Walbrook) 206 ; (- sur une enseigne
de Flobecq) 208-209, 228 ; (prêtre de �éraunios-Hélios- à
Epiphaneia) 209 ; (tête de - de Thessalonique) 214-215 ; (statue
de - au Céramique d’Athènes) 216 ; (- et l’aigle) 225
Sardaigne (Aegyptiaca de -) 184
Sassoferrato (statuettes d’Isis-Fortuna et d’Apis de -) 150
Séleucie-du-Tigre (crétules à types isiaques de -) 140-141, 174
Septime Sévère (- et Sarapis) 131, 134-135
Serapeum (- ? de Canope) 12-13 ; (- d’Alexandrie) 143, 175-178, 192 ; (d’Éphèse) 162-163, 209 ; (les - d’Égypte) 175-178 ; (- d’Amorgos)
185 ; (- de Zôilos d’Aspendos) 204 ; (- de Délos) 212 ; (- de
Pogla) 217 ; (- du Quirinal) 218 ; (- de Leptis Magna) 226
Sétif (lampe au type d’Isis-Fortuna de -) 182
Sicile (Aegyptiaca et Isiaca de -) 158, 211-212
Signum pantheum (- isiaque en bronze) 53-58
Silifke (statuette de Sarapis trônant en bronze de -) 179
Sistre (- dans une tombe de Gubbio) 153 ; (- sur une lampe de
Colchester) 162 ; (- de Lausanne-Vidy) 166, 203 ; (- inédit de
Pompéi) 166
Soli (cultes isiaques à -) 133 ; (statuette d’Isis en calcaire de -) 134
Solva (tête d’Apis de -) 180
Sora (relief égyptisant et statuettes d’Isis de -) 193
Sources (- littéraires sur les cultes isiaques) 207
Sphinx (représentation de - en Pannonie) 217
Stoliste (les - dans les cultes isiaques) 187
Stratonicée de Carie (monnaies isiaques de -) 192
Suèves (Isis chez les -) 170, 185
Suisse (cultes isiaques en -) 203
Syrie (statuette en bronze d’Isis-Fortuna de -) 13 ; (statuette en bronze
d’Isis-Aphrodite de -) 16
Szombathély (Iséum de -) 184, 193
tacite (Isis et les Suèves dans la Germanie de -) 170, 185
Tarquimpol (lampe de la triade Isis-Harpocrate-Anubis de -) 165
Tarse (statuettes en bronze d’Isis de -) 13 n. 39 ; (sanctuaire isiaque à
-) 162
Tartous (statuettes en bronze d’Isis-Aphrodite de -) 16 n. 41, 179
Tawern (relief avec Isis et Sarapis de -) 164
Temples (reliefs égyptisants dans les - isiaques) 197
Terres cuites (- isiaques d’Égypte) 137 ; (- de grotesques, des
caricatures ?) 149
Thaena (lampe avec Isis et Héliosérapis de -) 152
Thasos (dédicace isiaque de -) 197
Thaxted (lampe avec l’image de Sarapis de -) 161
Théophores (noms - isiaques de Dalmatie) 210
Théra (fidèles isiaques à -) 152
Thessalonique (cultes isiaques à -) 145-146, 180, 205, 215 ; (tête de
Sarapis de -) 214-215
Theveste (lampe avec Isis et Héliosérapis de -) 152
Thrace (monnaies isiaques de -) 199
Thysdrus (mosaïque et isiaca de -) 165
Tibère (- et les condamnations de 19 p.C.) 143, 205
Tiddis (lampes isiaques de -) 182
Timgad (statuette d’Apis de -) 182
Treia (cultes isiaques à -) 150, 190
Trentin (cultes isiaques dans le -) 147
Trèves (buste de Sarapis en bronze de -) 164 ; (pendentif avec
Harpocrate de -) 208
Tyane (Isiaca de -) 138
Tyr (Isiaca de -) 132
vada Sabatia (Apis en bronze de -) 147
Vaison-la-Romaine (Isiaca de -) 202
Valérien (- sur une gemme isiaque) 210
Vidy (Lausanne-) (sistre de -) 166, 203
Vilarín (Isiaca ? de -) 216
Villa Adriana (le Canope de la -) 169 ; (Antinoeion de la -) 190-191, 207 ;
(Aegyptiaca de la -) 226
Villa Orsini (statue en marbre d’une isiaque dans les collections de la
-) 206
Viminacium (statue d’Harpocrate de -) 147
Vindolanda (gemme isiaque de -) 208
Vita Aesopi (Isis dans la -) 164
Vitry-en-Perthois (statuette d’Isis lactans de -) 153
Vratsa (buste de Sarapis et statuette d’Harpocrate de -) 147
Walbrook (tête de Sarapis du mithraeum de -) 206
Wetzikon-�empten (fresque isiaque dans une villa de -) 172
Yémen (statuette en bronze d’Isis-Fortuna du -) 10
Zadar (statuette d’Osiris de -) 168
Zara (gemme de - avec l’image de Sarapis) 195