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Etude littéraire Crime et châtiment de Dostoïevski

- Dostoïevski par lui-même. - les caractères de Dostoïevski. - La différence entre le roman occidental et le roman russe. - Quelques observations sur le peuple russe. - Difference entre Humilité et humiliation. - Caractères de l'œuvre de Dostoïevski. - les sources d'inspiration de Crime et châtiment.

Littérature internationale – crime et châtiment Crime et châtiment Dostoïevski (1821- 1881): Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, il est né à Moscou d'une famille de petite noblesse dans l'hôpital dont son père était le médecin : enfance maladive et une jeunesse difficile. Il entre en 1840 à l'école des ingénieurs militaires à Saint-Pétersbourg et en sortie sous-lieutenant, mais il démissionne en 1844 pour s'adonner à la littérature. Il publie son premier ouvrage "les pauvres gens" qui a eu un grand succès. Mais Dostoïevski est arrêté par la police, le croyant un conspirateur. Il est condamné à la mort. Gracié au dernier moment et envoyé à l'exil en Sibérie pendant 4 ans à faire les travaux forcés à la suite grâce au saint-Alexandre II il lui accorde l'amnistie à toute une catégorie de condamnés politiques. Ces 4 ans de prison sont racontés dans son ouvrage "les souvenirs de la maison des mortes" 1863, il redevient soldat puis il sera gracié complètement en 1855, il se marie en 1861 avec une veuve Mme Issaïeva qui avait un petit garçon. Mais il était malheureux. Il était joueuret pour vivre il fait du journalisme et compose ses grands romans entre autres il y a "le crime et châtiment" composé en 1866. Pour jouer, il sollicitait des avances de ses éditeurs. Sa santé était très faible et ne lui permettait pas de faire un travail continu, il avait souvent des crises d'épilepsie d'où il sortait brisé ce qui explique son besoin de solitude et son caractère farouche. Il perd sa femme et il se remarie avec une jeune fille qui était sa secrétaire qui s'appelle Anna Snickiva, intelligente, qui après sa morte publie une partie de sa correspondance à la suite pendant 4 ans il voyage il vie à Berlin, à Paris et écritles procédés, l'idiot, et les frères Karamazov. À son retour on l'accueille avec enthousiasme et quand il meurt en 1881 toute la population de SaintPétersbourg assiste à ses obsèques. Dostoïevski par lui-même: L'enfance : Dostoïevski était passionné de culture. Il était croyant. Il a souffert de son père, tyrannique, qui a était tué par ses esclaves. Littérature internationale – crime et châtiment La deuxième épouse de Dostoïevski parle du secret relatif à la cause de sa 1re crise épileptique. Dostoïevski a dit " je suis dans un tel gène qui me voit si prête à me fendre je ne puis ni payer mes dettes ni partir,faute d'argent pour le voyage et je suis complètement en désespoir que deviendrai-je ici la fin de l'homme je ne sais pas, ma tête se brise, je ne sais, plus à qui " Quand il écrit ses œuvres, il est poussé par la nécessité la plus dure. On voit dans ses correspondances gémissement de détresse. Beaucoup de plaintes et quand il parle de son manque il parle avec humilité. Cette humilité qui va exister dans chaque personnage russe. Cette humilité que peut être bien chrétienne, et elle se retrouve encore dans chaque âme russe. Il y a un mécontentement et une angoisse devant chaque livre qu'il écrit parce qu'il a une obsession du temps. Devant ses malheurs, il ne se détourne pas. Dostoïevski, il avait le courage, il a affronté les moments difficiles quand il était en prison et même il a affronté sa maladie, l'épilepsie, il avait le courage de continuer son travail littéraire malgré les crises. Il n'est pas honte de sa maladie à laquelle il manifeste une soumission (humilité). On peut résumer les caractères de Dostoïevski : Il est conservateur, tsariste , chrétien, mais non catholique. Ce qu'on a souvent reproché à Dostoïevski au nom de la logique occidentale c'est le caractère irraisonné, irresponsable de ses personnages. Il ne représente pas la vie réelle, mais on a l'impression qu'il représente des cauchemars comme le rêve "le rêve renferme une idée, quelque chose qui existe et qui a toujours existé dans le cœur " on trouve une prophétie. La différence entre le roman occidental et le roman russe : Le roman occidental ne s'occupe que des relations des hommes entre eux, rapports passionnels ou intellectuels. Rapport de famille, de la société, mais Littérature internationale – crime et châtiment presque jamais des rapports de l'individu avec lui-même ou avec Dieu qui prime ici tous les autres. Chez Dostoïevski la vie intime est plus importante que les rapports des hommes entre eux et c'est ça ce qui le rend plus grand. Le prodige de Dostoïevski c'est que chacun de ses personnages et il en a créé tout en peuple, existe d'abord en fonction de lui-même et que chacun de ses êtres intimes avec son secret particulier, se présente à nous dans toute sa complexité problématique. Ces problèmes que vient chacun de ses personnages se heurtent, se combattent, s'humanisent pour agoniser ou triompher devant nous. Il y a une différence entre le roman occidental et le roman russe, Dostoïevski a été influencé par Rousseau, par se confessions, mais chez lui, il ne se considère jamais un surhomme, il n'y a rien de plus humblement humain que lui. Ce mot "humilité" reparaît sans cesse dans sa correspondance et dans ces livres. Durant son temps de Sibérie, il y avait l'évangile entre les mains qui était la seule lecture autorisée en prison, cette lecture et la méditation qu'elle engendre sont pour lui d'une importance capitale. Toutes les œuvres qu'il a écrites sont imprégnées par la doctrine évangélique. Chez lui et dès le premier contact avec l'évangile, il a senti quelque chose de supérieur non seulement à lui, mais à l'humanité tout entière quelque chose de divin. L'humilité le dispose à la soumission devant ce qu'il reconnaissait supérieur et s'est incliné profondément devant le Christ. Quelques observations sur le peuple russe : Dans toutes les classes sociales, il y a la facilité de relations sociales, solidarité, fraternité, des relations sympathiques, des maisons hospitalisent des inconnus, on reçoit l'ami de l'ami. Le peuple russe est un peuple croyant et la croyance est une conviction active. Littérature internationale – crime et châtiment Le sentiment de l'honneur chez les Russes est différent de la conception occidentale de l'honneur. L'honneur occidental s'oppose aux préceptes évangéliques, mais pour un russe son honneur se rapproche de l'évangile. Ex. en se plaçant devant cette alternative ou se vengeant ou se reconnaître ses torts et s'excuser l'occidental estime que la deuxième manque de dignité qu'elle le fait lâche, par contre le russe, il estprêt à confesser ces torts et même devant ses ennemis toujours prêts à s'humilier. Comme dans le crime et châtiment (Nicolas a dit qu'il a commis le crime). La plupart des personnages de Dostoïevski sont pris à certainsmoments du besoin de se confesser, besoin de se mettre soi-même dans un état d'intériorité par rapport à celui à qui l'on parle. Humilité/humiliation L'humilité s'oppose à l'humiliation : l'humilité pousse l'homme à s'incliner (s'abaisser) au contraire l'humiliation le pousse à se regimber. L'humilité selon l'Évangile ouvre à l'homme les portes de paradis avec l'humilité on gagne le paradis, mais l'humiliation ouvre les portes de l'enfer. L'humilité comporte une soumission volontaire "celui qui s'abaisse sera élevé", mais l'humiliation avilit l'âme, la flétrit, elle cause une lésion morale très difficilement guérissable. Les personnages de Dostoïevski qui ont des déformations de caractères ont subi une humiliation première et il arrive que certains de ses personnages qui ont des natures profondément viciées par l'humiliation trouvent une sorte de plaisir dans la déchéance qu'elle entraîne. Si l'humilité est un renoncement à l'orgueil, l'humiliation au contraire amène un renforcement de l'orgueil. Une vérité psychologique qu'on peut trouver dans les livres de Dostoïevski "l'homme qui a été humilié cherche à humilier à son tour et tous ces personnages s'échelonnent sur un seul plan, toujours le même celui de l'humilité et l'orgueil" . Littérature internationale – crime et châtiment Tous les romans occidentaux, en général, tentent à nous rendre sensibles aux qualités de cœur plus que l'esprit, mais dans les livres de Dostoïevski, les personnages ne sont pas classés selon leur plus ou moins de bonté, ( ne sont hiérarchisés selon les qualités du cœur), mais selon leur plus ou moins d'orgueil. L'auteur nous présente des humbles et certains d'entre eux poussent l'humilité jusqu'à l'abjection, jusqu'à ce qu'on plait dans l'abjection et d'autre part des orgueilleux, et certains de ceux-ci pousseront l'orgueil jusqu'au crime; ces derniers seront d'ordinaire les plus intellectuels, tourmentés par le démon de l'orgueil. Donc, le rôle de l'intelligence dans les romans de Dostoïevski est un rôle démoniaque. La volonté et l'intelligence chez Dostoïevski ne s'exercent que pour le mal même qu'elles s'efforcent vers le bien la vertu qu'elles atteignent est une vertu orgueilleuse et qui mène à la perdition. Les personnages de Dostoïevski n'entrent dans le royaume de Dieu qu'en rejetant leur volonté et leur intelligence que par le renoncement à soi. Selon les paroles de l'Évangile qui apparaissent presque dans toutes les œuvres de Dostoïevski parlent de ses humbles "il sera accordé aux humbles ce qui sera refusé aux puissants, je suis venu pour sauver ce qui été perdu". Nous devons chercher les idées de Dostoïevski non pas dans les propos de ses personnages du premier-plan (principaux) souvent les idées les plus importantes sont attribuées à des personnages d'arrière-plan (secondaires). Ex. Sonia qui a voulu se sacrifier, sacrifier son corps et travailler dans la prostitution pour subvenir aux besoins de sa famille, ce personnage est rejeté par la société, mais elle arrive à conseiller Raskolnikov de ce qui doit faire. Donc, ce n'est pas Raskolnikov qui montre les idées de l'auteur eu contraire, c'est Sonia. Dans tous les romans occidentaux, le premier personnage reflète toujours les idées de l'auteur. Il y a une différence entre les romans de Dostoïevski et les romans occidentaux. Caractères de l'œuvre de Dostoïevski : A) La religion de la souffrance : toute l'œuvre de Dostoïevski est imprégné de la doctrine évangélique, selon lui l'intelligence, la volonté et l'orgueil sont Littérature internationale – crime et châtiment la source de tous les maux, la seule voie de salut c'est une humilité profonde, et le renoncement à soi. B) L'homme n'est jamais si près de Dieu que lorsque sa détresse touche à l'infini, car la souffrance n'est pas un mal, mais un bien le seul bien il ne faut donc pas seulement l'accepter, mais la rechercher (ex. Nicols, Sonia) la souffrance est sainte et c'est pourquoi Raskolnikov se prosterne devant Sonia. Schéma: 1) 2) 3) 4) 5) situation initiale (à l'imparfait) élément perturbateur (passé simple) péripétie (des évènements au passé simple) résolution situation finale les sources d'inspiration : on s'est souvent demandé si le sujet ou les personnages de crime et châtiment n'ont pas été suggérés à Dostoïevski par quelques œuvres antérieures, on a trouvé des ancêtres à Raskolnikov, avide de puissance dans les héros du XIXe siècle, ceux de Balzac qui était un auteur favori de Dostoïevski. La discussion que Raskolnikov a entendue par hasard entre un officier et son camarade dans le cabaret est inspirée de celle de Rastignac et Bianchon dans le père Goriot de Balzac. La discussion entre l'officier et son camarade est inspirée de la conversation qui se retrouve dans le Père Goriot entre Rastignac et Bianchon, étudiant en médecine. Ajoutons qu'on peut trouver quelques ressemblances entre les malheurs du père Goriot et ceux de Marméladov et de même entre le cynisme de Vautrin et celui de Svidrigaïlov cependant, nous ne pouvons pas nier l'originalité de Dostoïevski : si Balzac lui a fourni quelques idées du roman, mais son génie propre a fait de ces idées une œuvre d'une ampleur considérable. Aussi, il contient l'expérience du bagne où l'idée de Raskolnikov a germé dans son esprit à partir de ce moment don intérêt pour le criminel et Littérature internationale – crime et châtiment pour l'explication psychologique du crime ne le quittera plus, il souligne dans son livre que le criminel Raskolnikov ne se repentira jamais, d'ailleurs, l'épilogue tout entier est écrit avec les souvenirs de l'auteur, description des lieux, l'isolement moral, la haine déforçant pour celui qui n'est pas de son milieu tout cela jusqu'à l'Évangile que Raskolnikov avait dans son chevet. Il contient aussi l'expérience personnelle que Dostoïevski a faite de la misère matérielle : les situations chez l'usurière, les sombres gargotes, le mélange des filles et les ivrognes, les travaux de librairies mal payés, le désespoir (il n'arrivé jamais à sortir de cette misère). Il contient aussi, l'expérience que Dostoïevski a faite de la misère des autres. La mort de sa première femme qui avait la phtisie (comme Catherine), la mort de son frère qui laisse une famille sans ressource. La grande pitié de Dostoïevski pour les enfants malheureux et cela apparaît l'épisode de Marméladov depuis sa mort jusqu'à la lamentable tournée de sa femme.