ASDIFLE
DICTIONNAIRE DE DIDACTIQUE
DU FRANÇAIS LANGUE ÉTRAN G ÈRE
ET SECONDE
Ouvrage publié avec le concours de la Délégation générale à la langue frança
et aux langues de France
O u vra g e c o o rd o n n é par
jean-Pierre Cuq
C onseil sc ie n tifiq u e
Marie-José Barbot, Maître de Conférences à l'Université du I ittoral Cote*d'Opalé
Robert Bouchard, Professeur à l'Université Lumière-Lyon 2
Francis Carton, Maître de Conférences à l'Université Nancy 2
|ean-Pierre Cuq, Professeur à l'Université de Provence, Aix-Marseille 1
Pierre Dumont, Professeur à l'Université Paul Valéry-Montpellier B
Elisabeth Guimbretière, Professeur à l'Université Paris 7
Henry Holec, Professeur émérite à l'Université Nancy 2
Louis Porcher, Professeur à l'Université Paris 3
G lossaires des éq u iv ale n ce s
allem and
Dagmar Abendroth-Timmer, Maitre de Conférences à l'Université de Brême
Michaël Wendt, Professeur à l'Université de Brême
anglais
Richard Duda, Professeur à l'Université Nancy 2
Philip Riley, Professeur à l'Université Nancy 2
espagnol
Marina López Martinez, Enseignante-chercheur à l'Université de Castellón *
Mercedes Sanz Cil, Enseignante-chercheur à l'Université de Castellón
Rosaura Serra Escorihuela, Enseignante-chercheur à l'Université de Castellón
Maria Luisa Villanueva Alfonso, Professeur à l'Université de Castellón
italien
Enrica Calazzi, Professeur à l'Université Catholique de Milan
Chiara Molinari, Université Catholique de Milan
Christina Bosisio, Université Catholique de Milan
Raffaele Spiezia, chargé de cours à l'Université de Matera e Basilicata
portugais
Maria Helena Ança, Universidade de Aveiro
Clara Ferrào Tavares, Instituto Politécnico de Santarém
Ce dictionnaire suit les règles de l'orthographe nouvelle, publiées dans le journal Officiel
du 5 décembre 1990.
Direction éditoriale : Michèle Grandmangin
Édition : Jean Pencreac'h
Compogravure et mise en pages : JPM SA
Maquette : Martine Knebel
© CLE International, S.E.J.E.R. Paris 2003
ISBN : 209-033972-1
O n t c o lla b o ré à la r é d a c tio n de cet o u v r a g e
Abry Dominique, CUEF, Université Stendhal-Grenoble 3.
Adami Hervé, CRAPEL, Université Nancy 2.
Allès-Jardel Monique, PSYCLE, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Baraona Genevieve, DGLF, Paris.
Barbot Marie-José, Université du Littoral Côte d'Opale.
Beaucourt Annie, Université de Toulouse-Le-Mirail.
Bérard Evelyne, CIA, Université de Franche-Comté.
Billaud Sandrine, ASDIFLE.
Billiez Jacqueline, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
Boyer Henri, IEFE, Université Paul Valéry-Montpellier 3.
Breton Gilles, Unité évaluation, CIEP, Sèvres.
Bouchard Robert, Université Lumière-Lyon 2.
Calaque Elizabeth, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
Carette Emmanuelle, CRAPEL, Université Nancy 2.
Carlo Catherine, Université Paris 8
Carton Francis, CRAPEL, Université Nancy 2.
Castillo Désirée, CRAPEL, Université Nancy 2.
Chalaron Marie-Laure, CUEF, Université Stendhal-Grenoble 3.
Chiss Jean-Louis, Université Paris 3.
Ciekansky Maud, CRAPEL, Université Nancy 2.
Coïaniz Alain, Université de La Réunion
Cordier-Gauthier Corinne, Carleton University, Ottawa.
Coste Daniel, Plurilinguisme et apprentissages, ENS Lettres et Sciences Humaines, Lyon.
Cristin Régis, CLA, Université de Franche-Comté.
Cuq Jean-Pierre, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Dabène Louise, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
Dabène Michel, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
Dalgalian Gilbert, Alliance française, Paris.
Dautry Claire-Lise, Alliance française, Shanghaï
Davin-Chnane Fati, ADEF, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
De Nuchèze Violaine, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
De Salins Geneviève-Dominique, Université de Saint-Etienne.
Debaisieux Jeanne-Marie, CRAPEL, Université Nancy 2.
Debyser Francis, CIEP, Sèvres.
Delamotte Eric, Université de Lille 3.
Demougin Patrick, IUFM, Montpellier
Deulofeu José, UFR LACS, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Develotte Christine, Plurilinguisme et apprentissages, ENS Lettres et Sciences Humaines, Lyon.
Di Cristo Albert, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Duda Richard, CRAPEL, Université Nancy 2.
Dumont Pierre, Université Paul Valéry-Montpellier 3.
Dupuis Pierre-André, Département de Sciences de l'Education, Université Nancy 2.
Eurin Simone, CUEF, Université Stendhal-Grenoble 3.
Fabre-Cols Claudine, IUFM, Grenoble.
Faraco Martine, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Fioux Paule, Université de La Réunion.
Forestal Chantal, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Frémont Pierre, CLEMI, Paris.
Garabédian Michèle, Université Paris 8.
Garitte Catherine, Département de psychologie, Université Paris 10 Nanterre.
Gautheron-Boutchantsky Christina, Université de Caen.
Giacomi Alain, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Goes Jan, UFR Lettres, Université d'Artois.
Groux Dominique, IUFM, Versailles.
Gruca Isabelle, Université de Nice-Sophia Antipolis.
Guimbretière Elisabeth, Université Paris 8.
Hazaël-Massieux Marie-Christine, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Henao de Legge Martine, CH Experts consultants, Bruxelles.
Holec Henri, CRAPEL, Université Nancy 2.
Kahn Gisèle, ENS Lettres et Sciences Humaines, Lyon.
Kim )im-Ok, Université Paris 3.
Klinger Dominique, DIFLE, Université Paris 3.
Lancien Thierry, Université Paris 8.
Lane Philippe, Université de Rouen.
Le Bray Jean-Emmanuel, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
Lemeunier Valérie, Institut français, Mexico.
Lescure Richard, UFR Lettres-Sciences Humaines, Université d'Angers.
Lhote Elisabeth, Université de Franche-Comté.
Lussier Denise, Faculté d'éducation, Université McGill, Montréal.
Maitre-de Pembroke Emmanuelle, IUFM, Créteil.
M allet Bernard, Lidilem, Université Stendhal-Grenoble 3.
M angenot François, Université de Franche-Comté.
Marquillo-Larruy Martine, UFR Lettres-Langues, Université de Poitiers.
Martinez Pierre, Université Paris 8.
M aurer Bruno, Université Paul Valéry-Montpellier 3.
Modard Daniel, Université de Rouen.
Monnerie-Goarin Annie, Alliance française, Paris.
M ontredon Jacques, Université de Franche-Comté.
M oore Danièle, Université Paris 3.
Parpette Chantal, Université Lumière-Lyon 2.
Pochard Jean-Charles, Université Lumière-Lyon 2.
Poiarkova Elena, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille-1.
Poletti Marie Laure, Département langue française, CIEP, Sèvres.
Porcher Louis, Université Paris 3.
Porquier Rémy, Université Paris 10 Nanterre.
Prieur Jean-Marie, Université Paul Valéry-Montpellier 3.
Prodeau Mireille, Université Paris 8.
Pugibet Véronica, IUFM Paris.
Puren Christian, Université de Saint-Etienne.
Rémy-Thomas Mireille, DIFLE, Université Paris 3.
’ •
Renard Raymond, Université de Mons.
Riley Philip, CRAPEL, Université Nancy 2.
Rivenc Paul, Université de Toulouse-Le Mirait
Santos Rosine, Montpellier.
Schultz-Romain Christina, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Soyer Emmanuel, Alliance française, Chicago.
Stoffel Henriette, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Tagliante Christine, Unité évaluation, CIEP, Sèvres.
Tauzer-Sabatelli Françoise, SCAC, Ambassade de France en Belgique.
Tolas Jacqueline, CUEF, Université Stendhal-Grenoble 3.
Valli André, UFR LACS, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
Verdelhan Michèle, IUFM, Montpellier.
Véronique Daniel, Université Paris 3.
•:
Viselthier Bernard, IUFM Paris.
Vigner Gérard, IPR, Nanterre.
Wioland François, IIEF, Université Marc Bloch, Strasbourg.
Yaiche Francis, Université Paris 5.
Zarate Geneviève, INaLCO, Paris.
Zuccoli Vanina, Parole et Langage, Université de Provence, Aix-Marseille 1.
INTRODUCTION
L'Association de Didactique du Français Langue Étrangère (ASDIFLE) est
la première association de chercheurs et de praticiens du français langue
étrangère et seconde en France. Il entre donc naturellement dans son
objet de participer à toutes les initiatives visant à améliorer les connais
sances dans son domaine ou à les initier. D'autre part, on assiste aujour
d'hui en France à un développem ent important des études universitaires
en didactique du français langue étrangère : plus de vingt-cinq universi
tés offrent en effet un cursus de licence et de maîtrise en FLE, et beaucoup
parmi elles des formations de troisième cycle. À l'étranger aussi, nom
breux sont les étudiants qui se destinent au professorat de français. II est
donc plus que jamais nécessaire que tous ces étudiants, mais aussi les
professeurs et les chercheurs, disposent d'instrum ents scientifiques
sérieux et à jour des connaissances actuelles, et particulièrement d'un
dictionnaire. C'est pourquoi l'ASDIFLE a décidé de s'atteler, de la façon la
plus collective possible, à la rédaction d'un dictionnaire de didactique du
français langue étrangère et seconde.
Un projet collectif
Lorsque, au printemps 2000, j'ai proposé ce projet aux membres de
l'ASDIFLE réunis en assemblée générale, mon objectif était double : non
seulement donner au public universitaire et professionnel un instrument de
qualité, mais aussi mobiliser le plus grand nombre possible de membres de
l'association autour d'un projet commun. Les utilisateurs de ce dictionnaire
jugeront si le premier objectif a été atteint. Le second, incontestablement, l'a
été. Plus d'une centaine de rédacteurs ont en effet répondu positivement aux
propositions du conseil scientifique. Pour la plupart, ces rédacteurs sont
membres de l'ASDIFLE. Mais un certain nombre d'entre eux sont des
personnalités extérieures à l'association, qui ont été sollicitées en raison de
leurs compétences reconnues dans leur domaine mais aussi pour marquer
l'ouverture de notre association à l'intérieur de notre champ disciplinaire
et même à ses marges. L'ASDIFLE les remercie tout particulièrement de leur
inestimable participation. Les rédacteurs de cet ouvrage appartiennent égale-
N T R O D U L IIU N
ment à toutes les catégories de professionnels de la recherche et de l'ensei
gnement du français langue étrangère et seconde, du professeur d'université
en retraite jusqu'à l'étudiant de troisième cycle, en passant par les collègues
de l'Alliance française, du réseau français à l'étranger, de l'Inspection ou des
IUFM. C'est donc le savoir de plusieurs générations de didacticiens, de cher
cheurs et de praticiens de tous horizons qui a été collecté ici.
Le nombre d'items écrits par chacun est variable, allant de l'unité à
la trentaine. Certains items ont été rédigés à deux ou trois ; tous ou presque
ont été soumis à des rédactions croisées et à une certaine harmonisation sty
listique. C'est pourquoi il ne nous a pas paru utile d'indiquer pour chacun le
nom de son ou de ses rédacteurs. Toutefois, le lecteur averti reconnaîtra sans
doute la coloration de telle ou telle facette de l'ouvrage, que lui confirmera
la liste nominale des auteurs et du conseil scientifique, qui réunit des univer
sitaires parmi les plus renommés en France dans ce domaine et plusieurs des
anciens présidents de l'ASDIFLE, dont le fondateur Louis Porcher et son
immédiat successeur à la présidence, Henri Holec. Les contributions du
CRAPEL de Nancy 2, du LIDILEM et du CUEF de l'Université StendhalGrenoble 3, de l'ENS Lettres et Sciences humaines de Lyon, de l'Université
Lumière-Lyon 2, de l'Université Paul Valéry-Montpellier 3, des grandes
universités parisiennes de FLE, Paris 3, Paris 5, Paris 7, Paris 8 et Paris 10, du
CIEP de Sèvres et de l'Université de Provence, Aix-Marseille 1 ont été les plus
nombreuses. Mais beaucoup d'autres universités françaises ont apporté à
l'ouvrage leur précieuse collaboration : Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg,
Toulouse, Université de La Réunion, Université du Littoral, Université de
Franche-Comté; ont bien voulu nous aider aussi des collègues francophones
de l'Université de Mons, de l'Université Carleton d'Ottawa ou McGill de
Montréal. Petite ou grande, la contribution de chacun a été indispensable à
l'œuvre de tous.
Le choix des entrées et du titre
Une telle diversité de rédacteurs ne pouvait à l'évidence conduire à des
choix d'école et le Dictionnaire de didactique du français langue étrangère
et seconde n'est donc pas le produit d'un courant unique de pensée
didactique. Il reflète au contraire une image polymorphe de la conception
actuelle de la didactique du FLE et, plus largement, de la didactique des
langues. Toutefois, lorsqu'il marque telle ou telle prise de position, celle-ci
est assumée par l'ensemble du conseil scientifique. Le grand nombre des
rédacteurs et le large éventail du public auquel l'ouvrage s'adresse ne
favorisaient guère non plus l'harmonisation de la rédaction. Si celle-ci
peut parfois paraître un peu lâche, j'en assume l'entière responsabilité.'
Le titre de l'ouvrage lui-même mérite quelques commentaires. La didac
tique du français langue étrangère et seconde a sa place au sein de la didac
tique des langues. La plupart des concepts et des notions qui ont été rete
nus dans ce dictionnaire possèdent donc un spectre qui dépasse le seul FLE,
et plusieurs de nos collaborateurs ont instauré un débat légitime sur le titre
de cet ouvrage qui, à l'évidence, intéressera aussi les didacticiens d'autres
langues que le français. Toutefois, deux éléments ont fait emporter la déci-
IN I K U L H J U IO N
sion au titre Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde.
Le premier est l'existence d'un grand prédécesseur français, le Dictionnaire de
didactique des langues de Robert Galisson et Daniel Coste. Depuis plus de
vingt-cinq ans maintenant, ce dictionnaire rend d'inestimables services aux
enseignants et aux chercheurs en didactique, et particulièrement en didac
tique du FLE; il en rendra sans doute encore. Il ne s'agissait donc pas pour
nous de refaire ce dictionnaire, mais d'écrire un autre ouvrage, de concep
tion différente. L'autre argument tient à la nature même du projet. Il s'agit,
répétons-le, du projet collectif d'une association de didactique du français
langue étrangère, soucieuse de montrer la vitalité de son champ d'interven
tion sans toutefois empiéter sur le domaine de ses cousines de didactique
des langues. Le choix d'un certain nombre d'items a donc résulté de leur
appartenance à ce champ particulier et, chaque fois que cela a été possible,
les rédacteurs se sont donc attachés à faire ressortir la spécificité que les
concepts prennent en français langue étrangère ou seconde.
La méthodologie du choix des entrées a été elle aussi marquée par une
option collective. Dans un premier temps, a été effectué un travail sur
corpus. Au cours de séminaires de DEA, des étudiants ont dépouillé
plusieurs dictionnaires ou glossaires en français ou en langue étrangère,
au sein desquels ils ont conservé les items qui leur paraissaient les plus
utiles : jls. ont ainsi dressé une première liste d'environ 500 termes, sur
laquelle un premier calibrage d'im portance relative a été effectué. Dans
un second temps, les membres de l'association ont été sollicités par la
Lettre de l'ASDIFLE, organe de liaison de l'association. Il s'agissait de
recueillir auprès d'eux les termes qu'ils aimeraient trouver dans un dic
tionnaire de didactique moderne. Plus d'une centaine de termes ont ainsi
été rajoutés à la liste initiale. Dans un troisième temps, le conseil scienti
fique a ajusté cette liste en la com plétant ou en invalidant certains termes.
Enfin, en cours de rédaction, plusieurs auteurs nous ont fait part du
manque de'certains termes ou au contraire, plus rarement, de l'utilité
contestable de certains autres. Com pte tenu de la taille globale que nous
imaginions pour l'ouvrage et des arbitrages scientifiques, la liste définitive
des items s'élève finalement à environ 660.
Cinq calibres moyens ont été retenus pour la rédaction des items. Les
items de taille 1 sont de simples renvois ou des traductions de termes
courants en langue étrangère. Ce calibre concerne environ une centaine
d'entrées. Les items de taille 2 sont rédigés en 500 à 1 000 signes (environ
300 entrées). Les items de calibre 3 sont rédigés en 2 500 signes environ.
Cela concerne à peu près 180 entrées. Les items de taille 4 sont rédigés
en 5 000 signes environ (à peu près 35 entrées) et enfin, les items de
calibre 5,. au nombre d'une dizaine, atteignent ou dépassent un peu les
10 000 signes. Entre les tailles 2 et 5, le choix du calibrage de chaque item
a été opéré sur ma proposition par le conseil scientifique en fonction de
l'importance relative qu'il accordait à chacun d'eux. Naturellement, chacun
des rédacteurs concernés aurait aimé disposer de plus de place pour
décrire le concept qui lui était confié justement parce que, la plupart du
temps, il en est un spécialiste. Les choix ont donc été souvent délicats
et toujours opérés avec la conscience qüe la rédaction d'un item est
d'autant plus difficile que la taille qui lui est impartie est plus petite.
Les grandes catégories d'items
Si un grand nombre d'items sont de nature purement didactique, d'autres
appartiennent en propre aux disciplines auxquelles les didacticiens se réfè
rent le plus souvent et plus particulièrement la linguistique, la psychologie,
les sciences de l'éducation et la sociologie. Ces concepts sont d'utilité cou
rante, et les modalités du choix qui viennent d'être exposées ont montré
qu'il apparaissait nécessaire aux didacticiens et aux enseignants de français
langue étrangère et seconde de pouvoir disposer de leur définition dans un
même ouvrage. Ils ont donc été intégrés à ce dictionnaire même si on peut,
bien entendu, les trouver dans des ouvrages spécifiques à ces disciplines.
Dans ce cas, c'est l'acception qui concerne au plus près la didactique des
langues qui a été retenue.
Pour ce qui concerne les noms propres, le parti a été pris de ne citer que
celui de certaines institutions qui, ayant joué ou jouant encore un rôle émi
nent dans le champ du français langue étrangère et seconde, doivent être
connues et facilement identifiées par les utilisateurs de ce dictionnaire.
La bibliographie
Faute de pouvoir inscrire dans les limites de cet ouvrage les m onogra
phies que mériteraient pourtant les grands contributeurs du domaine,
une bibliographie leur rendra tout de même un hommage minimal à la
fin du volume. Cette bibliographie com prend les ouvrages principaux qui
auront été évoqués au fil des articles mais aussi ceux dont la connaissance
parait indispensable à qui veut aller plus loin dans la compréhension de
notre discipline.
L'option européenne
Enfin, il a paru nécessaire d'offrir aux utilisateurs du dictionnaire une aide
à la lecture et à la rédaction d'ouvrages ou d'articles en langue étrangère.
C'est pourquoi chaque entrée sera accompagnée, à la fin de l'ouvrage,
d'une proposition d'équivalence dans les principales langues européennes :
allemand, anglais, espagnol, italien, portugais. Cet aspect plurilingüe
donnera sans aucun doute au dictionnaire une très grande originalité,
mais notre ambition, à travers ces propositions d'équivalences, est de
jeter un pont entre la didactique du français et les didactiques des langues
européennes. Ce glossaire plurilingüe^ unique en son genre à l'heure
actuelle, témoigne de la volonté de l'ASDIFLE de s'inscrire pleinement
dans la construction scientifique de l'Europe du xxie siècle. Pour le réaliser,
nous sommes fiers d'avoir obtenu la collaboration d'équipes de didacticiens
parmi les plus réputés de leurs pays : le Pr. Michaël W endt pour l'allemand,
et son équipe de l'Université de Brême, le Pr. M. Marisa Villanueva pour
l'espagnol, et son équipe de l'Université de Castillón, le Pr. Enrica GalazziMatasci, et son équipe de l'Université catholique de Milan pour l'italien,
les Pr. Marla-Clara Ferrâo-Tavares de l'Institut polytechnique de Santarem
et Maria Helena Ançâ, de l'Université d'Aveiro pour le portugais. Pour ce
qui concerne l'anglais, ce sont les professeurs Richard Duda et Philip Riley,
du CRAPEL de Nancy, qui ont bien voulu assumer cette tâche.
Utilisation de l'ouvrage
Dans la plupart des cas, le lecteur trouvera sous l'entrée qu'il aura choisie
la définition qu'il recherche. Cependant, pour des raisons de cohérence,
de commodité d'écriture, et dans le souci d'éviter de fastidieuses répéti
tions, un nombre non négligeable d'entrées sont constituées d'un simple
renvoi à une autre entrée qui leur est soit strictement complémentaire
(par exemple homoglotte renvoie à hétéroglotte), soit partiellement com
plémentaire (par exemple cohésion renvoie à cohérence), soit enfin qui
définit un concept plus englobant (par exemple auto-apprentissage ren
voie à autodirigé). De la même façon, les éléments de la même famille
morphologique ont le plus souvent été traités sous une seule entrée, qui
a été jugée la plus importante (par exemple autonome, qui n'a pas été
retenu, est traité dans autonomie).
À la fin de beaucoup d'articles, dont la définition est toujours autonome,
le lecteur soucieux de compléter son information trouvera un renvoi ( 2»)
à d'autres items. Ces renvois ne sont pas exhaustifs mais sont conçus pour
permettre à l'utilisateur un parcours de lecture par complémentarité (par
exemple accommodation renvoie à assimilation, mais le lecteur qui entre
dans l'ouvrage par assimilation sera aussi renvoyé à accommodation) ou
par élargissement (par exemple test renvoie à évaluation).
Enfin, il n'a pas été jugé utile de préciser au début de chaque article la caté
gorie grammaticale à laquelle appartient l'item, et les Indications étymolo
giques n'ont été données que lorsqu'elles permettaient d'éclairer la définition.
La rédaction d'un dictionnaire spécialisé répond toujours à une grande
ambition, celle de donner au champ dont ¡I rend compte un appareillage
à la fois utile et structurant, rétrospectif et prospectif. Les rédacteurs de
celui-ci, le conseil scientifique qui en a surveillé l'évolution, et enfin son coor
donnateur en ont été animés. Toutefois, au fur et à mesure de la progression
de l'ouvrage, et sans que jamais l'enthousiasme ne faiblisse pourtant, les dif
ficultés qu'on croyait avoir mesurées au départ ont montré leur entêtante
réalité : comment être à la fois complet sans être pesant, clair sans être sim
pliste, objectif et engagé? Le lecteur trouvera sans doute à plus d'un endroit
les marques de ces inquiétudes. Je suis fier de voir réunis sous la bannière de
l'ASDIFLE un si grand nombre d'auteurs, et je les remercie de tout cœur de
leur participation. Comme initiateur et coordonnateur de ce projet, j'assume
évidemment la pleine responsabilité des éventuels reproches qu'on pourrait
adresser à notre œuvre commune.
Jean-Pierre Cuq
Président de l'ASDIFLE
ACCENT ■ Ce terme a deux acceptions qui
se superpose à l'accent rythmique principal
concernent la prononciation de la langue.
et se place soit sur la première, soit sur la
1. Dans l'usage courant, il désigne la façon
seconde syllabe d'un mot. Il est marqué par
de prononcer indiquant une origine géogra
phique (régionale ou étrangère) ou sociale;
un
on parlera d'accent du Midi ou d'accent
étranger par exemple.
mettre en valeur un élément particulier de
2. En phonétique, il désigne le relief sonore
ment impliqués/dans ce qu'ils font.
(ou phénomène de proéminence) d'un élé
En didactique, la maîtrise des schémas
accentuels (ou de l'accentuation) du français
ment. Les paramètres acoustiques qui le
caractérisent diffèrent selon les langues. En
français, on considère qu'il y a deux accents :
renforcement
de
l'intensité
ou
une
brusque élévation de la hauteur afin de
l'énoncé. Exemple : les enfants/sont totale
exige un travail prioritaire sur l'accent prin
cipal qui imprime un rythme particulier à
rythmique (dit oxytonlque puisqu'il se place
l'énoncé. Pour des locuteurs non natifs,
même si l'absence d'énergie acoustique rend
sur la dernière syllabe du mot ou du groupe
difficile la perception et la production du
• le premier, l'accent principal, est un accent
de mots, appelé groupe rythmique) : il se
phénomène, il est cependant essentiel de
manifeste par un accroissement de la durée
permettre l'appropriation de ses caractéris
(une syllabe accentuée est •généralement
tiques : une énergie articulatoire (tension
deux fois plus longue qu'une syllabe non
musculaire) accompagnée d'un allongement
accentuée), accompagnée d'une variation de
et d'une variation mélodique sur toutes les
la hauteur (en fonction de la place occupée à
l'intérieur de l'énoncé : vers le haut ou vers le
finales de'groupes. Il est nécessaire de sensi
bas). Cet accent a une fonction démarcative
et rythmique; situé à la fin des groupes ryth
miques, il les délimite. Exemple : les enfants
maternelle possède un accent de mot) à
biliser les locuteurs étrangers (dont la langue
l'effacement de cet accent de mot au profit
d'un accent rythmique de groupe et à
font.
(3 groupes rythmiques = trois accents);
l'enchainement syllabique à l'intérieur du
groupe.
• le second, facultatif et dépendant de la
>- I n t o n a t i o n , P r o s o d i e , P h o n é t i q u e , S y l l a b e ,
situation de communication,'est dit accent
expressif, ou didactique, ou énonciatif, ou
d'insistance (les appellations sont variées). Il
Ry t h m e.
/sont
impligués/dans
ce
qu'ils
ACCEPTABILITÉ
«
>
A p p r o p r ié .
ACCEPTABLE ■ >
institutionnel. Pourtant, du point de vue
A p p r o p r ié .
didactique, il est utile de distinguer d'une
ACCOMMODATION ■ Ce terme d'origine
part le processus largement inconscient et
biologique a été vite transféré à la psycho
involontaire (acquisition) et d'autre part la
logie, notamment par Piaget vers 1920. Il
démarche consciente et volontaire (appren
désigne la capacité d'un sujet à s'adapter à
tissage).
Le processus d'acquisition
une réalité qui lui est extérieure (autre sujet
langues
a
fait
l'objet
de
des
nombreuses
ou objet). Il implique conceptuellement son
recherches, que l'on peut classer en quatre
complément, l'assimilation, qui consiste au
courants : .
contraire en ce qu'un sujet adapte à lui ce
1. Skinner (et le courant
qui lui est extérieur (le digère, au sens
conçoivent l'acquisition comme essentielle
béhaviouriste)
quasi strict). Dans la réalité, les actions d'un
ment fondée sur des facteurs externes qui
individu, notamment (mais non seulement)
pédagogiques, sont toujours un mixte entre
favorisent le renforcement des comporte
accommodation et assimilation. Le sujet
rectifie sans cesse, ajuste et fait en sorte que
2. Chomsky et les générativistes postulent
le monde et lui-même fonctionnent comme
des engrenages qui, au total, allient au mieux
(LAD) tandis que Lenneberg défend l'idée de
ments visés;
l'existence du Language Acquisition Device
l'interne et l'externe.
structures psychologiques latentes ( Latent
Psychological Structures). Ce courant est basé
>■ A s s i m i l a t i o n .
sur le postulat de l'existence de facteurs
ACCULTURATION ■ L'acculturation est le
3. Piaget (constructivisme) pose également
l'existence d'un substrat biologique inné,
internes, biologiquement programmés;
processus par lequel un individu ou une
communauté accède à une culture et se
mais le définit comme fonctionnel et cognitif;
l'approprie au point qu'il ne s'aperçoit plus
4. Vygotski et Bruner (conception socio
cognitive) souljgnent l'importance des facteurs
qu'elle ne lui est pas naturelle mais qu'il l'a
construite. Ce qu'on acquiert, on finit par
oublier qu'on l'a acquis : c'est la célèbre
amnésie des apprentissages (Bourdieu). L'en
sociaux dans. Lacquisition, en particulier la
collaboration en interaction.
seignement vise presque toujours (sans
Le débat n'est pas clos entre les chercheurs
qui postulent l'existence d'un dispositif inné
succès total) à établir une culture, une
permettant le traitement de n'importe quelle
croyance à des valeurs culturelles qu'il
langue et se déclenchant au contact d'une
considère comme légitimes.
langue particulière (avec perte rapide des
>
capacités innées non utilisées) et les cher
cheurs qui postulent l'existence de disposi
D é c u l t u r a t io n , C u l t u r e .
ACQUISITION ■ On appelle acquisition le
tions cognitivès plus générales qui permet
processus de traitement de l'information
tent l'acquisifio'n de la langue maternelle.
et de mémorisation qui aboutit à une aug
mentation des savoirs et savoir-faire langagiers
Les recherches sur l'acquisition des langues
étrangères et sur le bilinguisme ont abouti
et communicatifs d'un apprenant, à une
à des modèles dans lesquels la langue
modification de son interlangue (appelée aussi
maternelle joue des rôles variables (transferts,
système intermédiaire, ou compétence tran
interférences, séparation complète des deux
sitoire, etc.). L'acquisition n'est pas toujours
systèmes ou coordination, système associant
ni par les
langue maternelle et langue étrangère, ou
psychologues, ni par les didacticiens. Lors
composé). Aujourd'hui les neurosciences
distinguée de l'apprentissage,
qu'elle l'est, elle est associée à milieu naturel,
apportent de ,nouveaux éclairages sur le
et apprentissage est alors associé à milieu
fonctionnement cérébral, et mettent à mal la
notion d'âge critique au-delà duquel il ne
comme
serait plus possible d'acquérir une langue.
Les chercheurs s'accordent sur la distinction
représentation : l'énonciation n'est pas seule
entre l'exposition : ce à quoi l'apprenant est
un
outil
d'action
plus que de
ment constatée, mais performative (de
l'anglais to perform, «accomplir»). Si l'énoncé
exposé (en anglais input), et la saisie : ce qui
« il fait beau » peut s'analyser en termes de
est effectivement saisi par l'apprenant (en
vrai ou faux, son énonciation en contexte
anglais intake). Le traitement de l'information
prend une valeur d'acte
saisie est lui aussi sujet à plusieurs hypo
conseiller d'arrêter de travailler. La performa-
thèses : existence d'un moniteur (Krashen),
tivité ici est implicite,
: par exemple,
car l'énoncé
ne
qui jouerait le rôle de filtre ( via un contrôle
contient pas de verbe performatif servant à
conscient de la forme des productions) des
nommer
créations issues' de l'acquisition non cons
L'énonciation
ciente; présence chez tout apprenant de
termes d'échec ou de réussite. J.-R. Searle
l'acte
(« je
te
conseille
performative
de»).
s'analyse
en
langue d'une variation stylistique (Tarone),
théorise la notion d'indirection de l'acte pour
qui dénote que l'attention à la forme ne
tous les cas où l'on doit s'appuyer sur des
suffit pas pour expliquer les variations de l'in
informations contextuelles pour interpréter
terlangue; multiplicité des points de vue sur
un énoncé : la question «Auriez-vous l'obli
Ja distinction entre stratégies de communica
geance de m'apporter un ca fé?» sera inter
tion, d'apprentissage et stratégies psycholin
prétée, dans une situation connue des inter
guistiques, et à propos de leur incidence sur
locuteurs, comme un ordre et non comme
l'acquisition-et-Lapprentissage.
une demande d'information. La mauvaise
Acquérir, c'est découvrir des informations, les
interprétation des actes indirects crée des
organiser et les stocker en mémoire, en les
perturbations dans les interactions; or l'ana
reliant aux connaissances existantes (savoirs),
lyse conversationnelle montre que les locu
et utiliser ces nouvelles connaissances dans
teurs préfèrent généralement des réalisations
les aptitudes visées (compréhensions orale
indirectes. La compétence consiste donc à
et écrite; expressions orale et écrite)-. Cette
éviter ou réparer les incidents. Les actes indi
‘utilisation nécessite une grande attention
(contrôle) portée aux savoirs et savoir-faire
rects ont un caractère plus ou moins conven
tionnel : en français, le marqueur «je vou
visés, et progressivement amène l'apprenant
drais» indique un acte de requête accompli
à utiliser des processus de plus en plus
dans le respect des règles de politesse. Son
automatisés. L'acquisition de savoir-faire est
interprétation en sera donc facilitée; à l'in
verse l'énoncé «il y a un courant d'air» n'in
atteinte lorsque l'utilisation de savoirs est
complètement automatisée.
*■
A p p r e n t i s s a g e , S a v o ir , S a v o ir -f a ir e , A p t i t u d e ,
dique pas explicitement s'il s'agit d'un acte
d'information ou de requête. La clé de l'in
terprétation est alors dans le contexte, d'où
Ex p o s it io n .
l'importance de la connaissance partagée de
ACTE DE COMMUNICATION ■ *-
A cte
celui-ci. Si l'acte
est toujours doté d'un
contenu propositionnel (sujet et prédicat) et
DE PAROLE.
d'une valeur illocutoire, cette dernière est
ACTE DE LANGAGE■ »
A cte de paro le.
souvent difficile à nommer. Soit par exemple
l'énoncé assertif «tu es distrait» : est-ce un
ACTE DE PAROLE ■ Traduction française
constat ou une information ? Un reproche ou
de speech act, cette notion constitue le
une critique? Une seconde difficulté surgit :
fondement de la pragmatique, depuis sa
naissance dans le champ de la philosophie
si «tu es distrait» accomplit un acte de
‘du langage. Le langage y est appréhendé
question : «Serais-tu distrait?» Il n'existe pas
reproche, il pourrait être réalisé par une
de correspondance stricte entre forme de
ses modes de fonctionnement, apprend à
l'énoncé et valeur illocutoire et la force illo-
gérer ses activités mentales et ses ressources,
cutolre varie en intensité. De plus, beaucoup
décide de ses objectifs, décrypte des données
d'interventions étant inachevées ou consti
à travers une grille de lecture personnelle,
tuées de vocalisations voire de gestes et
construit lui-même sa compétence. Il accroît
mimiques, la notion d'acte telle qu'elle a été
son autonomie, recherche et exploite les occa
définie à l'origine s'avère donc probléma
tique et on préfère aujourd'hui parler d'acte
sions de faire de nouveaux apprentissages.
discursif, interactif ou communicatif.
sation et de motivation. Mais son activité
>■ I l l o c u t o i r e , P e r l o c u t o i r e , P r a g m a t i q u e .
Son implication devient facteur d'autonomi
propre, quoique nécessaire, est insuffisante :
il ne peut guère agir sur l'environnement ou
IR ,s En didactique des langues, le
sur l'institution. Cependant, investissant par
terme d'acteur s'emploie pour désigner
son action un nouvel espace, l'apprenant
chacune des parties prenantes de la classe, et
désigne alors l'enseignant comme indispen
notamment l'enseignant et l'apprenant.
sable certes, mais dans un nouveau rôle, celui
Acteur désigne donc une personne qui joue
un rôle actif dans l'acte d'enseignement ou
de metteur en scène.
>
A ppren an t.
celui d'apprentissage.
Dans l'apprentissage des langues, il existe
traditionnellement une pédagogie «em pi
rique» où apprendre est considéré comme
un simple mécanisme d'enregistrement : un
détenteur d'un savoir émet vers un récepteur
mémorisant docilement les messages. L'indi
vidu qui apprend est une page blanche. Les
behaviouristes de leur côté font reposer
l'enseignement sur le conditionnement, sans
prendre en compte les états de conscience :
l'élève stimulé renvoie les réponses appro
priées et adopte le comportement prévu ; tel
un patient qui suit une prescription médicale,
il n'a aucune décision à prendre, il est
spectateur de son propre apprentissage,
infantilisé. Dans ces perspectives, le seul
A C T IF ■ Un comportement est dit actif
quand le système physique ou intelligent
est source de l'énergie impliquée dans une
réaction spécifique donnée. Dans les discours
didactiques, les aptitudes -d'expression ont
toujours été conçues comme actives, dans la
mesure où elles engendrent une réaction de
production observable, alors que les aptitudes
de compréhension ont souvent été conçues à
tort comme passives, dans la mesure où l'on
ne voit ni la dépense d'énergie qu'elles
nécessitent ni le résultat qu'elles produisent.
Cette différence de visibilité des processus
mis en œuvre a conduit à distinguer,'et surtout
à mal nommer, vocabulaire passif (c'est-à-dire
acteur est l'enseignant.
mobilisé pour la compréhension) et actif
Avec l'approche communicative s'articule une
(c'est-à-dire mobilisé pour l'expression). Or
recherche centrée sur les caractéristiques de
l'apprenant et ses stratégies : il devient clair
deux des aptitudes qui nécessitent la mise en
que l'élève n'apprend pas nécessairement ce
qui lui est enseigné. Inspiré de la psychologie
cognitive, ce courant se penche sur les
processus mentaux mis en œuvre au cours
la compréhension et l'expression sont toutes
œuvre de comportements actifs.
>
P a s s if , C o m p r é h e n s i o n .
A C T IV IT É as Ce terme polysémique peut
d'un «acte d'apprentissage», de quelque
nature qu'il soit.
renvoyer :
De fait l'apprenant n'est plus seulement
enseigné, passif, mais participe à son appren
cientes, auxquelles donne lieu tout processus
tissage, Il en devient l'acteur : il réfléchit sur
en lisant un journal, par exemple);
1. aux opérations cognitives, souvent incons
mental (repérer, comparer, mémoriser, etc.,
2. aux exercices eux-mêmes (répondre à des
questions, résumer, participer à un jeu de
ici privatif), quiconque ne possède pas les
rôle, etc.);
références (connaissances, modes de vie,
3.
au
support
utilisé
pour
apprendre
(dialogue, actualités télévisées, chanson,
exercice de grammaire, etc.);
ACULTURATION ■ Est aculturé (le « a » est
manières de se comporter, intercompréhen
sion) des groupes auxquels il appartient :
acceptions : l'activité d'apprentissage peut
nation, région, profession, âge, religion, lieu
d'habitation, etc. Beaucoup aujourd'hui met
tent cette aculturation à l'origine des difficul
être définie comme un lien entre ce que font
tés scolaires, l'institution et ses usagers ne
effectivement les élèves (leur tâche sur un
possédant plus les mêmes repères. Pour
qu'une éducation soit efficace, il faut que les
4. à l'ensemble cohérent de ces trois premières
support donné) et l'objectif visé (qu'apprend
l'élève ?).
Les activités peuvent s'insérer dans trois
apprenants n'y soient pas dépaysés et que les
enseignants soient en mesure de distinguer
phases d'apprentissage :
ce que sont les représentations de leurs
• les activités de découverte : elles permettent
élèves.
d'observer le fonctionnement du discours
»■ A cculturation, D éculturation.
et d'en repérer certains éléments (prise de
conscience et structuration de données
ADAPTABLE
langagières et sociolinguistiques) qui permet
tent à l'apprenant de construire son compor
des apprentissages autodirigés, ou auto
tement aux plans linguistique, pragmatique,
interactif, culturel, en compréhension et en
de ressources, un nouveau type de supports
production, et des critères qui permettent de
les matériels adaptables. Ce sont des matériels
le contrôler (par exemple, observation de
non pré-adaptés à des utilisateurs ciblés
en termes de leur langue maternelle, de
corpus, repérages, conceptualisation, etc.);
• les activités de systématisation :■elles entraî
nent à réaliser un aspect particulier, sont
fractionnées, réitérées (de façon à automa
tiser les procédures), et contrôlées (la perfor
m Avec le développement
apprentissages, et la mise en place de centres
d'enseignement/apprentissage a vu le jour :
leurs besoins/attentes, de leur niveau, de leur
style d'apprentissage, ou à des conditions
d'apprentissage et des options méthodolo
giques prédéterminées.
mance est-elle conforme à ce que l'on voudrait
Constitués d'ensembles supports/suggestions
qu'elle soit?). En voici des exemples : refor
d'utilisation, ils sont construits en fonction
mulation en production, remise en ordre ou
d'objectifs d'acquisition, compétences langa
exercice lacunaire en compréhension;
gières (par exemple : «participer à une dis
• les activités d'utilisation : elles sont situées
communicativement et entraînent simultané
cussion, présenter et défendre ses opinions»;
ment les différentes composanÇes du discours,
en compréhension comme ,en expression,
les informations télévisées») et connaissances
linguistiques (par exemple : «vocabulaire :
dans des conditions aussi réalistes que
possible. Ces activités servent de base à
comment exprimer une déception, mots et
expressions toutes faites»; «prononciation :
«se tenir au courant de l'actualité : comprendre
l'évaluation de la capacité à communiquer,
l'accent marseillais»). D'autre part, l'appren
et peuvent permettre d'éventuels retours en
tissage qu'ils proposent est un apprentissage
arrière vers des activités d'observation ou de
complet, non inséré dans une progression
systématisation. Par exemple, écouter ou lire
préétablie, permettant d'atteindre l'objectif
pour décider d'une action, jeux de rôles
visé quelles que soient les acquisitions anté
improvisés, jeux de compétition, résolution
rieures de leurs utilisateurs, ou la durée de
de problèmes, etc.
leurs séances de travail, ou les échéances
>- C o g n i t i o n , E x e r c i c e , O b ie c t if , S u p p o r t .
qu'ils se donnent, etc. Ce sont, enfin, des
matériels pleinement disponibles en auto
présentations) est exprimé en anglais, et les
accès, n'exigeant donc pas (mais ne l'inter
contenus linguistiques et culturels sont en
disant pas) le recours à une aide extérieure
pour leur utilisation.
contrastive français-culture française/anglais-
Les matériels répondant aux critères ci-dessus
culture britannique;
énumérés sont adaptables par leurs utilisateurs,
2. du niveau global estimé des apprenants :
partie déterminés en fonction d'une analyse
apprenants en autoformation individuelle, en
méthodes de français pour débutants, pour
binôme ou collective, ou formateurs dans le
apprenants de niveau intermédiaire, pour
avancés, par exemple;
cas d'une utilisation «détournée» en structure
d'enseignement et d'apprentissage, à leurs
visées en matière d'acquisition langagière
3. des besoins/attentes des apprenants : le
français du,tourisme, le français des affaires;
et aux conditions dans lesquelles se déroule
l'apprentissage. À condition, toutefois, qu'ils
4. de la tranche d'âge des apprenants : maté
riel pour l'apprentissage précoce du français,
soient capables de procéder à cette adapta
tion.
5. de la structure d'apprentissage : méthodes
méthode de français pour adultes;
Une utilisation adaptée de matériels adaptables
de français 1re année, 2e année, 3e année;
met en œuvre une capacité de construire, et
6. de l'environnement langagier dans lequel
non simplement d'administrer ou de s'admi
nistrer, un apprentissage. Cela implique :
se déroulent l'enseignement et l'apprentis
• de savoir définir, ou choisir, des objectifs
sage : méthode de français langue étrangère,
méthode de fra'nçais langue seconde.
d'apprentissage en fonction de besoins/
attentes de compétences langagières ;
De tels matériels représentent un grand
progrès didactique par rapport aux matériels
• de savoir opter pour une méthodologie
génériques, universels de la génération anté
d'apprentissage prenant au mieux en compte
rieure, fondés uniquement sur les contenus
un style d'apprentissage;
linguistiques à acquérir et leur progression.
• de savoir sélectionner des matériels d'ap
Ils ont cependant leurs limites. Leur adapta
prentissage appropriés;
tion se fait parfois,
• de savoir évaluer l'acquis et l'apprentissage.
contraintes d'édition par exemple, en fonc
de
pour satisfaire des
Il s'agit donc, pour ce qui concerne les
tion
apprenants, d'apprendre à apprendre, et,
approximatives : telle méthode pour hispa
géné/alisations
plus ou
moins
pour les enseignants, de se former au rôle de
nophones ne prendra pas en compte les
créateur d'apprentissage.
différences entre l'apprenant de Madrid et
ï '
celui de Mexico, de Valparaíso ou de Cuba.
A d a p t é , A p p r e n d r e à a p p r e n d r e , A u t o d ir ic é ,
C en tre de r esso u r c es.
De même, le classement de matériels par
niveaux globaux des apprenants est très aléa
A D A P T E ■ Les matériels d'enseignement et
d'apprentissage sont dits adaptés lorsque, au
toire. Ce sont, enfin, des matériels souvent
peu adaptables du fait même de certains
moment de leur fabrication, donc préalable
aspects de leur spécialisation : que les utili
ment à leur utilisation, sont prises en compte
sateurs visés, en termes de leurs besoins/
une ou plusieurs caractéristiques particulières
attentes ou de leur niveau, et leur situation
de leurs futurs utilisateurs et de leur situation.
d'enseignement et d'apprentissage, en termes
L'adaptation peut ainsi résulter de la prise en
de structures, viennent à changer, proba
bilité qui croît avec l'écoulement du temps,
compte :
1. de la langue maternelle des apprenants :
méthode de français pour anglophones,
et le matériel se retrouve inadapté sans pour
par exemple, dans laquelle I'« habillage»
pédagogique (les consignes de travail, les
traient de le mettre à jour.
autant contenir les ressources qui permet
>■ A d a p t a b l e , N iv e a u .
AFFECTIVITÉ ■ L'affectivité est l'ensemble
les élèves immigrés qui doivent suivre un
des sentiments (haine, respect, plaisir, etc.)
enseignement spécifique avant d'intégrer
qui ont une incidence sur l'apprentissage car,
les structures d'enseignement régulières.
Se substituant aux imprécisions du terme
de même qu'on .ne peut pas ne pas commu
niquer, on ne peut pas ne pas éprouver de
«étranger», il souligne la différence linguis
sentiments. L'affectivité est relationnelle
(entre enseignant et apprenants, entre
tique, aux dépens de l'appartenance linguis
apprenants, entre apprenant et langue, entre
apprenant et matériel didactique, etc.) et
enseignant-apprenant, l'enseignant gagnera-
contribue.au fonctionnement de toute situa
tion de communication et en particulier celle
phone de qui.
tique et culturelle. Aussi, dans la relation
t-il toujours à se demander qui est l'allo-
de la classe : un ensemble d'apprenants
ALPHABÉTISATION u L'alphabétisation
devient un groupe dès lors que ses membres
est le processus pédagogique ou historique
ont un objectif é ï un vécu communs et qu'ils
par lequel un individu ou un ensemble
entretiennent des liens affectifs.
Source
d'individus, qui ne savent ni lire ni écrire
puissante d'énergie et de motivation, l'affec
aucune langue que ce soit, accèdent à la
tivité permet l'accès à la connaissance.
maîtrise linguistique, culturelle et pratique de
AGRAMMATICAL*
ou
la lecture et de l'écriture, en langue première
»
C o r r e c t , G r a m m a ir e .
en
langue
étrangère.
Ce
processus
concerne les enfants, le plus souvent dans le
ALLOCUTAIRE ■ L'allocutaire
(encore
appelé récepteur, destinataire ou interlocuteur)
est la personne visée (destinataire direct) par
cadre scolaire, ou les adultes qui n'ont jamais
été scolarisés, ou l'ont été superficiellement.
>■ Écrit, Illettrisme , L ittératie.
le sujet parlant (encore appelé émetteur,
destinateur ou locuteur) lors d'une prise de
ALTÉRITÉ □ L'altérité, c'est l'autre en tant
parole. Le terme est apparenté au triplet
d'adjectifs spécialisés, locutoire, illocutoire et
qu'autre, c'est-à-dire, comme moi, un sujet
(responsable et absolument singulier, incom
perlocutoire. Il appartient au même domaine
pragmatique et désigne le rôle joué par
identique à moi en dignité. L'altérité est le
l'individu lors de l'action langagière. Ce rôle
s'oppose à ceux d'auditeur ou à ceux qui
désignent les individus qui partagent la
situation de communication sans y participer
parable); il est à la fois différent de moi et
concept qui recouvre l'ensemble des autres,
considérés eux aussi comme des ego (alter
ego) et dont je suis moi aussi l'alter ego, avec
droits et devoirs. Pour être moi j'ai besoin
d'une manière aussi centrale.
que les autres (l'altérité) existent. Tout sujet
>■
suppose une intersubjectivité et, en même
I l l o c u t o ir e , L o c u t o i r e , P r a g m a t i q u e .
temps, éprouve toujours la tentation de
ALLOGLOTTE ■ ► A l l o p h o n e .
ALLQ PH O N E
■ L'étymologie
réduire l'autre à un objet, grand danger
contre lequel il faut sans cesse lutter en
grecque
donne un accès immédiat au sens de ce mot
(allas, autre; phonè, le son, mais aussi le
langage)._ Initialement utilisé en phonétique
où il désigne une variante possible et admise
soi-même, pour les relations humaines.
*-
B io g r a p h i e
La n g a g iè r e ,
C a p it a l ,
C ulture,
D é c e n t r a t io n , H a b i t u s , I n t e r c u l t u r e l .
ALTERNANCE CODIQUE ■ L'alternance
codique est le changement, par un locuteur
d'un phonème, le terme bénéficie aussi
d'une acception plus large, employée pour
catégoriser un public qui parle une langue
bilingue, de langue ou de variété linguistique
à l'intérieur d'un énoncé-phrase ou d'un
«autre». Au Québec par exemple, il désigne
échange, ou entre deux situations de commu
nication. Il s'agit d'un ensemble de phéno
années certains proposent de la didactiser en
mènes et de comportements complexes,
y faisant appel aux moments et dg manières
propices à l'acquisition d'une lange étrangère
systématiques, et susceptibles d'être analysés
aux niveaux :
• psycholinguistique et linguistique : l'alternance
ou seconde : une pratique qui rejoint et
conforte l'hypothèse que la salle de classe
codique est envisagée comme témoignage
de langue étrangère ou seconde doit être
des processus de production et de réception
considérée
chez le bilingue, et son étude donnerait au
chercheur l'accès à la grammaire du bilingue.
bilingue où deux variétés linguistiques sont
réparties de façon fonctionnelle et affective.
Souvent perçu comme symptôme de confu
>
sion mentale et linguistique, l'agencement
des transitions entre deux grammaires peut
AMÉNAGEMENT
nécessiter des capacités linguistiques très
comme
ANALPHABÈTE
t r is m e ,
qui
permet
au
LINGUISTIQUE
n
P o l it iq u e L in g u is t iq u e .
codique est une stratégie de communication,
ressource
communauté
B il in g u e , B il in g u is m e .
sophistiquées;
• communicatif et interactionnel : l'alternance
une
une
■ »- A l p h a b é t is a t io n , I l l e t
L e c t u r e , L it t é r a t ie .
locuteur
d'exprimer un éventail large de fonctions et
ANALYSE SYSTÉMIQUE ■ L'analyse systé
attitudes : combler ou contourner des lacunes
ou problèmes dans une de ses deux variétés,
mique peut être comprise comme l'action
de décomposer un tout, identifié comme
marquer les unités thématiques ou discursives,
affirmer sa propre identité, Inclure ou exclure
système, en ses éléments constituants. On
procède à l'analyse de chaque élément, puis
son Interlocuteur d'un groupe social, redéfinir
à l'analyse des interactions liant ces éléments
une situation, faire de l'humour, etc.
• sociolinguistique : les pratiques d'alternance
entre eux et enfin à l'analyse des interactions
et des hiérarchisations de ces mêmes éléments
reflètent et marquent les frontières entre les
avec leur environnement extérieur.
structures,
les institutions et les groupes
Le concept d'analyse systémique émerge
sociaux, les relations et discontinuités entre
communautés linguistiques et la réalité
à partir des années 1940, d'abord avec
l'approche cybernétique puis avec la théorie
sociale de leurs membres.
générale des systèmes. Celle-ci connaîtra de
Il n'est souvent pas possible de distinguer
nombreuses applications dans le champ des
nettement entre l'alternance codique, l'em
sciences du vivant et dans le monde écono
prunt et l'assimilation lexicale, le mélange de
mique, notamment dans le management
langues ou les langues mixtes. Il vaut mieux
des entreprises en vue d'une
productivité.
considérer ces termes comme des choix
meilleüre
descriptifs pour situer les formes différentes
L'application de l'analyse systémique à une
d'alternance codique sur une échelle ou
situation éducative, particulièrement en FLE,
dégradé, qui commence avec les moindre
nuances stylistiques intralinguistlques et se
permet d'identifier tous les éléments et inter
actions à prendre en considération, afin de
déterminer le contenu lingylstigue-à enseigner
termine avec un changement complet entre
deux langues non apparentées.
le plus approprié à la situation.
Traditionnellement, l'alternance codique a
toujours été réprimée en classe de langue
Ces éléments sont : les demandes, les
contraintes et les ressources, les objectifs, ,les
étrangère tout en étant pratiquée massive
ment (à l'exception de la méthode directe)
contenus, les stratégies, les activités pédagor
glques, l'évaluation et les interactions. Les
pour traduire ou vérifier la compréhension de
textes en langue cible. Depuis quelques
demandes politiques, institutionnelles,, sociales,
se situent à plusieurs niveaux et s'inscrivent
dans des contextes politique, géographique
ANDRAGOGIE ■ Néologisme peu usité qui
et culturel différents et s'ajoutent aux
demandes des apprenants dans une situation
>- PÉD AGO GIE.
renvoie à la pédagogie destinée aux adultes.
donnée.
La satisfaction des demandes se .heurte à un
ANIMATEUR ■ »
E n s e ig n a n t .
certain nombre de contraintes .et s'appuie sur
des ressources qui sont souvent la version
positive des contraintes.
ANTHROPOLOGIE ■ Science prenant
l'homme comme objet de connaissance,
La prise en considération de l'ensemble des
l'anthropologie s'est intéressée, à ses débuts,
demandes, ressources et contraintes permet
à l'organisation simple des sociétés lointaines
de fixer des objectifs réalistes et cohérents
avec les contenus d'apprentissage, les stra
civilisation occidentale), mais s'est penchée,
tégies et activités pédagogiques et les critères
dès la seconde moitié du xxe siècle, sur toute
d'évaluation.
société y compris celle à laquelle appartient
L'observation de l'impact des intéractions sur
le chercheur. Après avoir étudié le «sauvage»,
(populations qui n'appartiennent pas à la
les éléments permet de contrôler l'adéqua
puis le «paysan» comme objet empirique
tion entre les choix stratégiques, le contenu,
les activités pédagogiques et les objectifs.
constitué, l'anthropologie a opté pour une
Le système «situation éducative en FLE» se
trouve toujours au cœur de différents macro
approche épistémologique constituante :
l'étude de l'homme tout entier, dans toutes
les sociétés, quels que soient l'époque, le lieu
systèmes. En français sur objectifs spécifiques,
on en dénombre cinq : le système éducatif
géographique, les cultures. Elle adopte donc
du pays où a lieu la formation; celui du
sur toutes les perspectives de l'être humain
domaine professionnel source e t cible; celui
vivant en société. Pour cela, elle accumule
de la coopération et des relations internatio
nales entre la France et les pays d'origine des
développe ses techniques d'investigation et
apprenants; celui de la vie sociale et des
motivations des personnes impliquées direc
une démarche intégrative, portant le regard
les données par observations directes et
d'analyse comparative.
L'ampleur de la tâche que se fixe l'anthropo
tement dans la formation (enseignants, for
mateurs, apprenants, administratifs); et enfin
spécifiques qui entretiennent cependant
celui d'internet qui permet un accès direct à
d'étroites relations : l'anthropologie biolo
une infinité de ressources documentaires.
gique,
>■ B e s o i n , F r a n ç a is s u r o b i e c t i f s s p é c i f i q u e s .
l'anthropologie psychologique par exemple.
logie a entraîné la création de domaines
l'anthropologie
préhistorique
ou
Mais c'est de l'anthropologie linguistique
ANALYTIQUE ■ L'approche analytique est
et de l'anthropologie sociale que la didac
caractéristique des apprenants de type séria-
tique des langues récente a davantage subi
liste. Méticuleux, soucieux du détail, parfois
l'influence :
à l'excès, ces apprenants n'aiment pas
• l'anthropologie linguistique, qui recouvre
commettre des erreurs, ce qui peut les rendre
assez réticents à s'exprimer. Ils ont souvent
l'ethnolinguistique et les ethnosciences, et
s'interroge sur les manières de penser et de
un intérêt poussé pour la grammaire, la
correction phonétique, l'apprentissage du
sentir, les manières d'exprimer l'univers, le
social, les manières d'interpréter les savoirs et
lexique. Cependant leur souci de la perfection
peut aboutir à une maîtrise formellement très
les savoir-faire, à travers la langue, le langage
et les productions écrites et orales;
avancée de la langue cible. Cette démarche
s'oppose à l'approche globaliste.
• l'anthropologie sociale et culturelle, qui
concerne tout ce qui constitue une société
*■
dans ses productions, ses comportements,
S tyle.
ses gestes et ses échanges symboliques.
Parmi les nombreux outils conceptuels que
même l'intérêt d'investiguer la cognitlon (la
s'est construits l'anthropologie,
la notion
comme « mentalisme ascientifique », le béha
essentielle est probablement celle de repré
viorisme réduit l'individu à un organisme, et
sentations qui génère des pôles de tensions
entre des couples conceptuels antinomiques
l'apprentissage à des phénomènes purement
pensée, les idées, valeurs, intentions, etc.)
physiologiques. Dans cette optique l'apprenant
tels que conscient et inconscient, proximité
n'est que le1 sujet d'événements survenus
et distance, distance et intimité, altérité et
dans son environnement : les observations et
identité, sécurité et insécurité, pouvoir et
manipulations menées en laboratoire sur des
solidarité, identification et différenciation,
conflits et règles,
rats et des pigeons sont extrapolées vers
l'homme. Cette position théorique difficile
contraintes et transgressions, unité et pluralité,
ment défendable (une psychologie qui nie
normes et fonctions,
neutralisation et diversification, sens et signi
l'existence d'une psyché et qui cherche à
fications, etc. De nos jours, l'anthropologie
expliquer la nature et le fonctionnement du
culturelle et sociale met l'accent sur le
langage en fonction d'espèces qui ne possè
contact des langues et des cultures. Elle porte
dent pas de capacité linguistique) a finalement
ses investigations sur la variété culturelle, les
phénomènes de culture dominante et de
dû céder au* objections d'autres écoles (psy
cultures dominées, les degrés de visibilité
Cependant, même si la discussion académique
identitaire d'un Individu à l'autre, les effets
ne s'intéresse plus au béhaviorisme, celui-ci est
chologie humaniste, psychologie cognitive).
néfastes de l'ethnocentrisme et la nécessité
massivement présent dans les représentations
d'un certain relativisme dans le regard posé
et les croyances populaires : l'apprenant doit
sur les cultures en général.
répéter, il doit acquérir des habitudes, il a
>■
Et h n o c e n t r is m e , E t h n o g r a p h ie d e la c o m m u
n ic a t io n
, E t h n o l i n g u i s t i q u e , R e p r é s e n t a t io n .
besoin d'un enseignant qui le fera travailler et
qui lui donnera des récompenses.
Suivant une'proposition de Krashen, on a
APPLIQUE
longtemps opposé apprentissage à acqui
■ >■ L i n g u i s t i q u e a p p l i q u é e .
sition. Ce sont tous les deux des processus
APPORT
sociocognitifs.
■ >- E x p o s i t i o n .
• L'apprentissage est un ensemble d'activités
APPRENANT ■ Le substantif «apprenant»
volontaires et conscientes visant de façon
(issu
verbe
explicite l'appropriation d'une compétence,
«apprendre»), un calque de l'anglais learner,
un savoir ou une information, souvent dans
un contexte institutionnel avec ses propres
du
participe
présent
du
est apparu pour la première fois dans le dis
cours de la didactique des langues étrangères
normes et rôles : école, enseignant, apprenant,
autour de 1970, et II a été longtemps consi
emploi de temps. L'apprenant serait donc
déré comme un barbarisme synonyme d'enseigné ou d'élève. Cette perception reflétait
une personne qui s'approprie un savoir par
l'intermédiaire d'une activité prévue à cet effet.
une vision essentiellement passive du rôle de
• L'acquisition est involontaire, inconsciente,
l'individu qui est conçu comme le récepteur
le fruit de la participation à une situation de
ou réceptacle d'informations fournies unila
téralement par une autre personne, l'ensei
communication dont la finalité principale
n'est pas l'appropriation d'une compétence
gnant («Apprenant : Personne qui suit un
ou d'un savoir.(jouer, faire des courses, etc.).
enseignement». Petit Larousse, 1997).
Malheureusement,
Cette vision a été renforcée et étayée pendant
n'a pas encore de terme correspondant à
une bonne partie du xxe siècle par la psycho- .
«apprenant» pour compléter le paradigme :
logie béhavloriste. Rejetant la possibilité ou
apprentissage/acquisition vs apprenant/... ?
le discours didactique
Il ne serait pas étonnant de voir émerger un
tissage dont l'objectif est d'acquérir les savoirs
terme du ty p e a c q u é r a n t » pour combler
et les savoir-faire constitutifs de la capacité
cette lacune.
d'apprendre, c'est-à-dire de la capacité de
À partir des années 1970, on a progressive
ment rendu à l'apprenant ce qui lui revient :
préparer et de prendre les décisions concer
nant la définition, les contenus, l'évaluation
sa psychologie individuelle. De sujet passif,
et la gestion d'un programme d'apprentissage.
l'apprenant est transformé en vecteur du
processus d'apprentissage. Cette centration
De manière plus spécifique, un tel apprentis
sage a un triple objectif : développer sa culture
sUr l'apprenant doit beaucoup à la revalori
langagière (ensemble de représentations dans
sation de l'individu en psychologie et en
le domaine de la compétence de communi
sciences de l'éducation, et a un certain
cation), sa culture d'apprentissage (ensemble
nombre^ de répercussions importantes en
de représentations dans le domaine de l'ap-
didactique des langues étrangères :
prentissage/acquisition d'une langue), et sa
• une redéfinition du rôle de l'apprenant et
compétence méthodologique (ensemble des
de sa relation sociopédagogique avec l'ensei
capacités opératoires
gnant, ce qui implique une redistribution des
apprentissage).
de direction
d'un
prises de décisions constitutives du projet
Au plan des contenus, cet apprentissage com
d'apprentissage (définition des objectifs,
choix d'activités et de matériaux, formes et
porte alors trois volets :
finalités d'évaluation, etc.).
aspects d'une compétence de communication
Pour exercer
• un volet culture langagière, abordant les
cette autqnomie/»l'apprenant doit apprendre
les plus pertinents pour la définition d'objectifs
à apprendre et travailler en autodirection;
d'apprentissage et l'évaluation des acquis et
• cette évolution conduit logiquement vers
sur lesquels les représentations courantes
une prise en compte de différences indivi
sont les plus décalées
duelles aux niveaux cognitifs (pensées,
croyances et représentations, besoins et
connaissances actuelles. Ainsi, l'écoute ou la
motivations, style et stratégies d'apprentis
qui détermine ce qui est écouté ou lu et
sage et métacognitives) et linguistiques
(interlangue, objectifs communicatifs).
comment se fait l'écoute ou la lecture : on
n'écoute pas pour écouter, on ne lit pas pour
Actuellement, sous l'influence de didacticiens
lire;
par rapport aux
lecture d'un texte répond à une bonne raison
et chercheurs travaillant dans le cadre de
• un volet culture d'apprentissage, portant
la psychologie néo-vygotskienne et de
l'apprentissage par les tâches, on assiste à
sur les aspects de l'apprentissage/acquisition
une extension du concept d'apprenant.
d'une méthodologie d'apprentissage et sur
d'une langue les plus liés à la détermination
Au lieu de le réduire à un modèle ou un
lesquels les représentations courantes sont
synonyme du «processus d'apprentissage»,
décalées par rapport aux connaissances
l'apprenant est conçu comme acteur social
actuelles : par exemple, on n'acquiert pas
possédant
une langue par imitation/mimétisme, qui ne
une
identité
personnelle,
et
l'apprentissage comme une forme de média
mènerait qu'au psittacisme;
tion sociale. L'apprenant construit le savoir et
les compétences qu'il cherche dans et par le
donnant l'occasion de s'exercer à mobiliser
discours en interaction avec autrui.
les représentations nouvellement acquises
>■
A c q u is it io n ,
A p p r e n t is s a g e ,
A u t o n o m ie ,
C o m p é t e n c e , E n s e i g n a n t , Id e n t i t é , R ô l e , S t y l e .
• un volet compétence méthodologique,
pour prendre concrètement des décisions
d'apprentissage
: sélectionner dans des
matériels existants des activités permettant
APPRENDRE À APPRENDRE ■ Apprendre
à'apprendre, c'est s'engager dans un appren
l'acquisition de tels mots, ou de tel fonction
nement grammatical, ou de s'entraîner à la
compréhension de tel type de document, oral
4. gérer la succession, à court et à long
par exemple.
terme, des activités choisies;
La méthodologie d'un tel apprentissage fait
5. définir des modalités d'évaluation des
résultats et évaluer les résultats atteints.
appel :
• pour ce qui concerne les volets culture lan
Lorsque l'apprentissage 'à' ITeu en milieu
gagière et culture d'apprentissage, à des
institutionnel, et que l'enseignement est
techniques permettant de prendre conscience
de ses représentations et de les faire évoluer :
l'apprentissage sont prises par l'enseignant.
techniques de sensibilisation, auto-observa
tion, réflexion sur la langue maternelle, etc.;
Lorsque l'apprenant apprend dans un système
d'apprentissage autodirigé, c'eSt lui-même
• pour ce qui concerne le volet compétence
méthodologique, aux travaux pratiques qui
qui prend ces décisions, avec l'assistance
d'un conseiller, expert en apprentissage.
permettent d'apprendre en faisant.
L'acquisition progressive de la capacité d'ap
L'autodidacte prend lui-même ces décisions,
sans être aidé par un expert humain. Il se
prendre, ou autonomisation, peut se réaliser
place parfois en situation d'«enseigné»,
quand il choisit de suivre un ou plusieurs
au cours de formations suivies pendant un
de type directif, les décisions concernant
apprentissage de langue, en parallèle ou
manuels d'apprentissage de langue.
intégrées à cet apprentissage, ou en partie
Si l'on admet la définition de l'apprentissage
avant et en partie pendant un apprentissage
de langue. Il convient toutefois de s'assurer
que l'apprentissage de langue s'organise en
comme démarche observable ayant pour but
l'appropriation, les décisions et actions
cohérence avec la formation apprendre à
apprendre.
doivent être cohérentes avec le processus
d'appropriation. On peut alors les.catégoriser
»- A utonom ie , A uto -évaluation .
en trois phases :
APPRENTISSAGE ■ L'apprentissage est la
constitutives de cette démarche consciente
1. les activités visant la découverte de
démarche consciente, volontaire et obser
connaissances référentielles, socioculturelles,
linguistiques, en vue de favoriser la saisie de
vable dans laquelle un apprenant s'engage,
données dans l'exposition, et leur traitement;
et qui a pour but l'appropriation. L'appren
2. les activités visant l'entrainement systé
tissage peut être défini comme un ensemble
de décisions relatives aux actions à entre
l'aptitude visée et dans l'objectif visé, lors
matique à utiliser ces connaissances dans
prendre dans le but d'acquérir des savoirs
desquelles l'apprenant exerce d'abord un
ou des savoir-faire en langue étrangère.
contrôle maximal sur cette utilisation puis
Ces décisions peuvent être classées en cinq
progressivement se libère de ce contrôle,
catégories :
les procédures de rappel de l'information
1. se donner des objectifs d'apprentissage
s'automatisant;
dans chaque aptitude (en considérant les
3. les activités visant l'utilisation simultanée
situations de communication visées, en
mettant en rapport les savoirs et les savoir-
de plusieurs savoir-faire de plus en plus
automatisés.
faire dont on vise l'acquisition, ceux qui sont
déjà acquis) ;
A u t o d id a c t e , A u t o d ir ig é , C e n t r e d e r e s s o u r c e s .
2. choisir des supports
d'apprentissage;
APPRENTISSAGE COMMUNAUTAIRE
>-
A c q u is it io n ,
A c t iv it é ,
A p p r o p r ia t io n ,
et des activités
3. déterminer des modalités de réalisation de
ces activités : quand, où, pendant combien
(A C ) n Mis au point par Charles Curran au
cours des années 1970, l'AC (en anglais
de temps, dans quelles conditions? (seul, en
Community Language Learning) appartient
petit groupe, etc.);
aux méthodologies dites non conventionnelles
i
(en anglais humanistic approaches). Fondé sur
de discours éloignés de leur potentiel discursif
une perception du groupe conçu comme un
lieu naturel d'apprentissage collaboratif, l'AC
et communicatif effectif. Si l'AC présente un
indéniable intérêt pour l'expression orale, il
se caractérise par la combinaison de phases
ne permet pas cependant une formation à la
de création de dialogues par les apprenants,
compréhension orale de discours authen
sans intervention directive de l'animateur,
appelé ici conseiller, et de phase? d'analyse
tiques.
et d'information menées par-celui-ci. Le dis
positif est le suivant : les apprenants s'ins
APPRENTISSAGE PAR LA RÉACTION
PHYSIQUE TOTALE ■ Conçu dans les
tallent en cercle en se faisant face,
le
années 1960 par James Asher, l'apprentis
conseiller se tenant à l'extérieur du cercle. Le
sage par la réaction physique totale (en
groupe d'apprenants dispose d'un cassetto-
anglais Total Physical Responsé) appartient
phone portable ou d'un microphone mobile
relié à un appareil d'enregistrement. Ils sont
invités à entamer une conversation sur un
aux méthodologies dites non convention
sujet quelconque. Ceux qui souhaitent parti
ciper à cette conversation font appel au
de la langue maternelle : l'absence de stress
conseiller et lui font part de ce qu'ils souhaitent
compréhension orale, le droit au silence pour
dire dans la langue cible (LC). L'apprenant
répète la traduction en LC fournie par le
l'enfant/apprenant, l'association des mouve
nelles (en anglais humanistic approaches). Elle
repose sur quatre analogies avec l'acquisition
au moment de l'apprentissage, le rôle de la
ments corporels à l'apprentissage langagier.
conseiller et lorsque tous deux sont satisfaits
de la production de l'apprenant, celui-ci
des enfants très jeunes consiste souvent en
enregistre sa phrase. Le dispositif d'enregis
ordres,
trement passe ensuite à la personne qui
méthode utilise donc cette caractéristique du
souhaite répondre ou qui a été interpellée
par le premier intervenant et ainsi de suite.
discours des parents en la transposant dans
En effet, le discours parental en direction
instructions
et
interdictions.
La
la salle de classe. Dans une première phase
Au bout de quelques minutes: on peut ainsi
l'enseignant invite deux apprenants volontaires
obtenir une conversation en LC, même si les
à l'accompagner dans une activité où ils vont
apprenants sont des débutants.- Cet enregis
imiter son comportement physique. Par
trement fera l'objet d'une transcription qui
exemple, en partant d'une position assise,
servira de base à un travail linguistique à l'ini
l'enseignant dira «Levez-vous» en se levant
tiative du conseiller. L'AC présente l'intérêt
indéniable de permettre à des débutants de
à faire de même. Il continuera en disant
lui-même, tout en invitant les apprenants
produire des énoncés personnels dès le
début de leur apprentissage. Le contenu des
«Avancez», «Arrêtez», «Tournez-vous», etc.
conversations produites peut ainsi être
contrôlé par les apprenants, au risque que
restant assis, pourra donner des instructions
similaires à un apprenant, toujours volontaire,
certains « leaders » orientent les.conversations
qui s'exécutera, permettant ainsi à l'ensei
dans une direction qui lëur' convient au
détriment de participants moins actifs. On
vérifier s'il a retenu le sens des formulations
constate par ailleurs que les énoncés produits
Dans une phase ultérieure l'enseignant, en
gnant et aux autres membres de la classe de
linguistique et discursive. Ce constat met en
employées. Dans une troisième phase c'est
un(e) apprenant(e) qui pourra donner des
instructions à un(e) autre apprenant(e).
cause le niveau de langue adopté dans les
dialogues de méthodes destinées*aux débu
soit fournie en objets à déplacer ou manipuler,
peuvent être d'une assez grande complexité
tants qui, dans un souci dé simplification,
présentent aux apprenants des échantillons
Cette méthode suppose que la salle de classe
de manière à permettre la complexification
des instructions fournies. Ces instructions
peuvent être suivies, soit en synchronie,
souplement adaptables et ouvertes à la diver
soit en différé, par l'apprenant participant à
sité des contextes d'apprentissage.
l'activité. En différé elles doivent être mémo
Les méthodes et les cours de type communi
risées par l'apprenant avant d'être suivies
catif sont en général
d'effet. Asher a pu observer, grâce à des tests
linguistiques de type lexical ou grammatical,
d'objectifs de communication à partir des
fonctions (des actes de parole) et des notions
^
a
que les apprenants observateurs avaient un
(catégories sémantico-grammaticaies comme
J
taux de réussite égal à celui des volontaires.
le temps, l'espace, etc.). Ces catégories ont
organisés
autour
Par un effet d'empathie sans doute, les
été définies dans Un niveau-seuil (1976). Les
observateurs peuvent retenir de façon satis
supports d'apprentissage sont autant que
faisante le matériel linguistique mis en scène
possible des documents authentiques et les
par leurs camarades. La méthode, par ses
activités d'expression (simulation, jeux de rôles,
limitations linguistiques (recours massif à
etc.) ou de compréhension se rapprochent
l'impératif), ne permet pas le traitement de
de la réalité de la communication.
concepts abstraits ou de certains actes de
Si l'approche communicative se caractérise
parole. Les limites du traitement de la com
préhension orale sont également assez
difficulté à articuler de façon claire les
patentes en raison de l'absence de recours à
composantes de la compétence de commu
des échantillons de discours authentiques.
nication. L'accent mis sur les dimensions
par son caractère souple, elle a eu quelque
On peut estimer cependant que l'approche
pragmatiques
ludique inhérente à la méthode ainsi que le
souvent fait au détriment d'options claires
et sociolinguistiques
s'est
postulat du droit au silence, qui manifes
quant à la mise en place systématique des
tement n'empêche pas l'apprentissage, per
composantes grammaticales de la compétence
mettent de considérer que la méthode pose
à communiquer. Au titre des ambiguïtés des
des problèmes centraux à la didactique des
approches communicatives, il a aussi été
langues. Parmi ceux-ci on notera la thèse
relevé, parfois de façon quelque peu contra
d'Asher selon laquelle on peut envisager l'ap
dictoire ou paradoxale, qu'elles négligeaient
prentissage, parallèle ou non, de plusieurs
les visées et les dimensions culturelles de
langues par la compréhension orale dès
l'apprentissage et qu'elles contribuaient à
un jeune âge, l'affinement grammatical et
renforcer le privilège du natif.
discursif en expression intervenant dans une
>• C o m m u n i c a t i f , C o m m u n i c a t i o n .
phase ultérieure.
APPROCHE NATURELLE ■ Conçue par
APPROCHE COMMUNICATIVE ■ La
désignation approche(s) communicative(s)
s'applique au(x) dispositif(s) de choix métho
dologiques visant à développer chez l'appre
nant la compétence à communiquer. Le
recours à un terme comme approche (en
anglais approach) et l'usage occasionnel du
pluriel tendent à marquer une distance par
Krashen et Terrell dans les années 1970, cette
méthode repose sur trois principes majeurs :
l'opposition acquisition/apprentissage, les
données compréhensibles (en anglais com
prehensible input), le filtre affectif. Krashen
estime que, par analogie avec l'acquisition
de la langue maternelle (LM ), les données
linguistiques fournies à l'apprenant doivent
rapport aux courants antérieurs et notam
ment à une méthodologie audiovisuelle
être (presque) immédiatement comprises.
réputée plus dogmatique. Les approches
libre de stress. Pour ce faire l'enseignant va
communicatives, tout en donnant à entendre
que « c'est en communiquant qu'on apprend
à communiquer», se présentent comme
utiliser des .supports ¡coniques et gestuels
L'acquisition doit s'effectuer dans un climat
pour étayer son propos et le rendre compré
hensible à la manière de la méthode directe :
là filiation entre les deux approches semble
compréhension élevé, sans quoi l'interaction
évidente, même si Krashen ne l'évoque
ne pourrait dépasser un niveau conceptuel
jamais. Krashen préconise de baisser le filtre
ou argumentatif rudimentaire.
affectif, à -savoir la barrière émotionnelle qui
peut surgir chez l'apprenant au moment où
APPROCHE RELATIONNELLE ■ Cette
il s'efforce d'apprendre quelque chose. Le
notion correspond à des pratiques de forma
tion qui font appel à des techniques impli
manque de confiance en soi, la crainte de
perdre la -face constituent des entraves à
quant une interaction forte entre apprenants
, l'acquisition, qui seule garantit la maîtrise de
ou entre apprenants et formateurs. La psycho
la langue, l'apprentissage conscient et volon
dramaturgie linguistique et la dramaturgie
taire ne pouvant la garantir. La prémisse de
base, à savoir que l'acquisition se fonde sur la
relationnelle relèvent de cette approche. Il
s'agit fondamentalement de permettre aux
graduelle maîtrise de la compréhension du
apprenants de s'engager dans une activité
langage, à l'instar de ce qui se passe dans
d'apprentissage où sont sollicitées avant tout
l'acquisition de la LM, semble tout à fait
leurs compétences créatives et imaginatives.
légitime. Cependant on peut regretter que le
discours utilisé pour fournir des données
double origine. D'une part le psychodrame
La psychodramaturgie linguistique a une
compréhensibles soit assez éloigné de la
(J.-L. Moreno) avec la spontanéité créatrice,
' réalité discursive. La notion de données
les techniques du double, du miroir, du
Compréhensibles contrevient à l'essence
même de l'activité de compréhension, car ce
dramaturgie, avec l'utilisation de masques,
qui caractérise la majorité des situations de
compréhension c'est précisément l'incer
neutres et expressifs et des formes d'expres
sion théâtrale (Dufeu, 1983, 1999).
titude dans laquelle peuvent se trouver les
La dramaturgie relationnelle est plus nette
interlocuteurs, lorsqu'à tour de rôle ils se
retrouvent dans la situation d'auditeur.
turgiques : Augusto Boal et la pédagogie
renversement de rôle, et d'autre part la
ment liée à certaines traditions drama-
L'auditeur -en LM, et a fortiori en langue
. étrangère, doit gérer un degré d'incertitude
du jeu, de l'interaction et de l'expression
quant au contenu de ce qu'il entend, tant du
dramaturgique du récit de vie (Feldhendler,
dramatique, Jonathan Fox et son approche
point de vue propositionnel («que dit mon
1999).
interlocuteur?») que du point de vue inten
prendre en compte la totalité physique,
affective et intellectuelle de l'apprenant et
tionnel («que veut-il dire? où veut-il en venir?
Les deux
approches tentent de
Le recours à des documents authentiques
ont recours au changement d'identité, censée
protéger l'apprenant. Elles n'ont pas de finalité
illustre parfaitement les difficultés inhérentes
situationnelle ou professionnelle particulière
à la compréhension orale. Dans l'approche
naturelle, l'étape de compréhension sert
et se démarquent ainsi des orientations fonc
tionnalistes de l'approche communicative.
en définitive à l'acquisition d'un matériel
» P sychodrame .
pourquoi a-t-il dit cela ? »).
linguistique qui pourra être réemployé en
expression après une phase initiale où les
APPROCHE SYSTÉMIQUE s
apprenants sont invités à ne pas parler sauf à
SYSTÉMIQUE, SYSTÈME.
>- A nalyse
la demande expresse de l'enseignant. On le
volt, en partant d'une prémisse correcte on
APPROPRIATION ■ Le terme d'appropria
peut aboutir à une conclusion insatisfai
tion est employé comme hyperonyme par
sante. En effet, la maîtrise de la langue orale
certains didacticiens qui souhaitent neutraliser
demande c'ertes une compétence en expres
la dichotomie acquisition/apprentissage.
L'appropriation désigne l'ensemble des
sion suffisante, mais également un niveau de
/-M" r r \ u r m e
conduites de l'apprenant, des plus conscientes
et volontaires (ce que d'autres appelleraient
toujours explicitement formulables. Il en
apprentissage) aux moins conscientes (ce
que d'autres appelleraient acquisition).
sur l'observation des 'interactions
lesquelles elles sont en jeu.
>
»■ P r a g m a t i q u e .
A c q u is it io n , A p p r e n t is s a g e .
résulte que leur apprentissage doit s'appuyer
dans
APPROPRIÉ ■ Approprié se dit d'un énoncé
APTITUDE ■ On désigne par aptitude lés
conforme aux conditions pragmatiques et
sociolinguistiques de la situation de commu
dans la communication, à savoir son utilisation
nication où il apparait, qui dépendent du
statut et du rôle des interlocuteurs, des
différentes «manières d'utiliser» la langue
en compréhension, en expression, à l'oral
(écouter, parler) et à l'écrit (lire, écrire).
Équivalent approximatif çj,e l'anglais linguistic
intentions de communication du locuteur et
des attentes de l'interlocuteur. On parle
skill à l'origine, aptitude est peu à peu
également de conformité aux règles d'emploi.
Dans la plupart des interactions naturelles,
remplacé dans les discours didactiques
par savoir-faire, capacité, habileté, voire
sauf en cas de volonté contraire des locuteurs,
compétence.
les énoncés émis sont appropriés aux fins
L'analyse des quatre aptitudes en termes de
de la communication. Dans les approches
communicatives, on considère que le degré
tements pragmatiques fait bien apparaitre
d'appropriation d'un énoncé prédomine sur
la correction grammaticale. Ainsi une into
nation Impérative sur un énoncé comme
processus psycholinguistiques, et de. compor
que la distinction faite anciennement entre
aptitudes passives (compréhension) et apti
«que voulez-vous!» produit par un locuteur
tudes actives (expression) n’ëstrpas pertinente :
toutes impliquent la mise en œuvre de
non natif dans un rôle professionnel d'accueil
processus
(banque,
restaurant) peut avoir un effet
non de simple réception, de sens, et toutes
mentaux
de construction,
et
négatif sur la communication, que n'a pas un
aboutissent à des prises de décision pragma
énoncé mal construit mais porteur d'une
tiques. Elle révèle également, et permet de
intonation appropriée du type «*quoi vou
décrire, la spécificité distinctive de chacune
lez-vous?» Dans le premier cas, c'est la
des aptitudes et, partant, la nécessité d'un
notion même de service qui est remise en
apprentissage distinct et spécifique pour
cause. De même, la demande d'un service un
chacune d'entre elles. Il es.t dès fors possible
peu particulier (emprunter une voiture par
de dissocier ces apprentissages : dissociation
exemple) ne peut se faire sans formules d'in
des apprentissages de compréhension et
troduction préalables. La notion d'approprié
d'expression, en termes de contenus et-de
rejoint ainsi les règles de cohérence des énon
cés échangés lors d'une interaction. Le terme
apprentissages de l'oral et de l'écrit, en
approprié complète de façon heureuse celui
d'acceptable, dont la définition exclusive
progression, par exemple, et dissociation des
termes d'objectifs, par exemple.
>■ C ompétence, C ompréhension, Expression .
ment linguistique porte sur la seule capacité
d'interprétation sémantique des énoncés et
ARTICULATION «Articuler consiste à faire
néglige les aspects Interactifs de la commu
nication.
varier le degré (mode articulatoire) et l'endroit
(lieu d'articulation) du rétrécissement du
L'imbrication et la diversité des règles prag
matiques, socioculturelles, discursives, qui
conduit vocal. Pour les consonnes, le mode
se réduit en une opposition fermeture/petit
participent au caractère approprié d'un
énoncé rendent impossible leur inventaire. À
passage de l'air en des lieux précis allant des
lèvres au larynx. Pour les voyelles, seule la
cela s'ajoute le fait que ces règles ne sont pas
langue détermine la grandeur du passage
(l'aperture) dans des zones plus ou moins
partir de consignes très précises, plutôt que
antérieures ou postérieures de la cavité buccale,
qu'un apprentissage traditionnel de l'ortho
le tout accompagné d'un orifice labial original.
graphe et de la syntaxe; elle vise, au fil des
>■ P h o n é t i q u e , P r o n o n c i a t i o n .
consignes d'écriture et de réécriture, à tirer
ASSIMILATION ■ En psychologie pia-
en compte la pragmatique de l'écriture; elle
déclenche une recherche de la part de
les fils d'une réflexion sur la langue, en prenant
gétienne,
l'assimilation
est
un
concept
complémentaire et inséparable de celui
l'enseignant comme de l'apprenant, remet
d'accommodation. C'est une conduite active
tant en jeu le rapport didactique/pédagogie.
par laquelle le sujet modifie les données
extérieures du milieu et structure celui-ci. Il
Au sein de l'atelier, les propositions d'écriture,
avec contraintes (par exemple raconter sa
représente donc l'action qu'un sujet opère
journée avec seulement des mots d'une
syllabe, dédier un poème d'am our où
sur un objet pour absorber celui-ci (cômme
le fait une digestion pour un aliment : signi
n'apparaît jamais la voyelle A), permettent
ficativement on dit aussi, dans cernas, assimi
grâce à des jeux structurels, syntaxiques
lation), c'est-à-dire pour le transformer en lui
ou orthographiques une multiplicité d'expé
imposant
sa
loi.
L'accommodation,
au
riences sur la manipulation de la lettre, de la
contraire, traduit une supériorité de l'objet
syllabe, l'Investigation du champ des mots, la
auquel le sujet doit s'adapter.
sensibilisation à l'intertextualité. Cette pratique
> A c c o m m o d a t io n .
de l'écriture faussement spontanée est propre
à révéler l'émergence de paroles singulières,
ATELIER ■ Un atelier est à la fois un lieu de
à faire surgir l'interaction entre être intérieur
travail et de création; au sens propre, c'est la
et monde, au travers de thèmes ou de lectures
subdivision d'une entreprise où s'exécute un
référentielles (poèmes, contes, récits, mythes).
travail déterminé, un endroit où il se fabrique
Espace pédagogique d'expression, où il se
quelque chose au moyen d'outils. Le produit
fabrique de la langue et du texte, cet atelier
de ce travail, qui répond à des spécifications
permet, par l'apprentissage de l'écrit, un
techniques, ne prend son sens que dans un
ancrage dans la subjectivité de chacun qui
ensemble complet, un collectif, un projet.
s'affirme en tant que sujet et construit son
identité.
L'atelier pédagogique fonctionne comme un
lieu d'élaboration du savoir, de construction
et d'interaction où un groupe d'élèves ou
AUDIO-ORAL ■ La méthode audio-orale
d'étudiants gère son espace, son temps et ses
moyens en fonction de règles générales, en
d'apprentissage des langues est apparue aux
vue de réalisations concrètes,
un
en même temps que le Basic English et pour
ensemble défini par des objèctifs proposés
par un animateur.
faire face aux mêmes besoins des armées
dans
États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale,
alliées : faire apprendre rapidement les
Dans l'apprentissage des langues où les com
langues (spécialement l'anglais) à des troupes
pétences se définissent en termes d'expres
dont les idiomes d'origine étaient extrême
ment divers. Les résultats obtenus en 1942-43
sion et de réception tant à l'oral qu'à l'écrit,
on trouve, dans certaines méthodes de français
avec l'aide de Bloomfield (Université de Yale)
langue étrangère, la rubrique atelier d'écriture
ont poussé les spécialistes américains de
qui a remplacé le traditionnel passage à l'écrit
linguistique appliquée, notamment ceux de
où n'apparaissait aucune idée de créativité.
La conception de ces ateliers, est davantage
l'Université de Michigan (Fries, Lado, Brooks,
Politzer et quelques autres) à en systématiser
au service d'une procédure de recherche sur
l'imaginaire, pour faire émerger du sens à
linguistiques structuralistes et distribution-
les fondements. Fortement inspirée par les
nelles (Zelling et Harris) et par la psychologie
>
béhavioriste de l'apprentissage (Skinner),
turaux,
!'Audio-Lingual Method (A.-L. M.) visait à faire
a p p l iq u é e ,
B a s ic E n c l i s h , B é h a v io r is m e , E x e r c i c e s s t r u c
L a b o r a t o ir e
de
la n gu e,
L in g u i s t i q u e
M éth o d e.
acquérir la maîtrise d'automatismes dans la
langue étrangère, essentiellement chez des
AUDIOVISUEL ■ Les méthodes audio
débutants. Fondée sur la répétition, la base
visuelles d'enseignement des langues sont
pédagogique des exercices est apportée par
apparues pour la première fois aux États-Unis,
une gamme très variée d'exercices struc
peu de temps après les méthodes audio-orales.
turaux phonétiques, mais surtout syntaxiques,
Elles associaient des enregistrements sonores
construits sur le schéma skinnérien :
(sur bande magnétique) d'exercices, énoncés
Stimulus (modèle de départ) -> Indice (incita-
ou récits à des séquences d'images projetées
teur de transformation) —>Réponse (de l'ap
sur un écran à partir de films fixes. C'est sous
prenant)
cette forme qu'a été réalisé au CREDIF, entre
> Bonne réponse -» Renforcement
(répétition de la bonne réponse).
1955 et 1962, le premier prototype européen
La diffusion de ces exercices a été largement
de méthode audiovisuelle : Voix et Images de
favorisée par le recours aux enregistrements
France (VIF), dont la mise au point et l'expéri
sur bande magnétique, souvent exploités en
mentation allaient servir de base à l'élaboration
laboratoire de langues.
progressive de la problématique SCAV (struc-
Pendant plus de quinze ans ces exercices
turo-global audiovisuel), et de référence à la
structuraux se répandirent un peu partout
plupart des autres cours réalisés peu après par
dans le monde, et spécialement en Amérique
d'autres organismes (le centre audiovisuel de
du Nord et en Europe où ils furent souvent
l'ENS de Saint-Cloud pour l'anglais, et le BEL,
associés aux nouvelles méthodes d'enseigne
ancêtre du BELC pour le FLE), ainsi que par
ment des langues, notamment aux méthodes
de nombreux auteurs et éditeurs.
audiovisuelles.
Comme VIF, tous ces cours s'adressaient
La méthode audio-orale semble avoir donné
prioritairement à des débutants; fortement
des résultats chez les débutants motivés,
mais elle a suscité de très vives critiques dans
axés comme lui sur l'apprentissage de l'oral, ils
trois domaines :
trés associés à des séquences d'images fixes
• au plan linguistique les théories structu
destinées à faciliter la perception et la compré
ralistes s'intéressaient essentiellement aux
hension et, dans les meilleurs des cas, à illustrer
aspects formels du fonctionnement de surface
les diverses composantes de la situation
d'énonciation. Certains proposaient en outre
du langage, au détriment des contenus, et de
étaient construits à partir de dialogues enregis
la prise en compte de la parole en situation ;
• au plan psychologique, la conception
des exercices! en laboratoire de langues.
du conditionnement externe par Skinner
ces choix de surface, l'extrême diversité des
s'est révélée mécaniste et simpliste, et a été
options méthodologiques (quand elles étaient
violemment combattue
Chomsky (1959);
explicitées) ne semble pas justifier qu'on
notamment
par
En dépit de la concordance apparente de
puisse parler, comme certains historiens, de
• au plan didactique on a pu observer que le
transfert de l'acquis espéré de la salle de classe
méthodologie audiovisuelle. C'est pourquoi,
au monde extérieur était loin de s'opérer.
par mettre sous le terme d'audiovisuel non
plus seulement le recours même motivé aux
D'autre part les aspects lourdement directifs,
mécanistes et répétitifs de la méthode ont
été vite rejetés par les enseignants et les
apprenants issus des profondes transformations
sociales de la fin des années 1960.
par exemple, la problématique SGAV a fini
aides techniques, mais surtout la reconnais
sance de l'importance, dans l'apprentissage
de la communication en langue étrangère,
de l'éducation à une perception prioritaire-
ment auditive et visuelle, interactive, de
besoins, objectifs) et s'il est exploité dans ses
toutes les'composantes intervenant dans la
qualités intrinsèques. Il est donc nécessaire
communication langagière (Rivenc, 2002).
de mettre en place des stratégies d'exploita
Quoi qu'il en soit, les cours audiovisuels, sous
tion qui respectent la situation de communica
leurs différentes formes, ont dominé les pra
tion véhiculée par le document authentique
tiques d'enseignement des langues jusqu'au
et de tenter de restituer l'authenticité de sa
Gertains, comme Christian Puren (1988), ont
réception. À noter que, même dans cette
perspective, l'authentique perd de son
pu déceler trois générations successives de
authenticité (suppression de son contexte
méthodes, dont certaines ont su intégrer les
situationnel, détournement de l'énoncé avec
■milieu des années 1980.
apports successifs des nouvelles théories et
une communication différée qui peut rendre
approches linguistiques, psycholinguistiques,
didactiques et socioculturelles.
caduques certaines marques de l'énoncé, etc.).
BELC, CREDIF,
téristiques lorsque le document est modifié
>
A u d i o -o r a l ,
LANGUES, M fT H O D E ,
SGAV.
AUTHENTIQUE
■
L a b o r a t o ir e de
Le concept perd aussi certaines de ses carac
et didactisé. L'essentiel reste cependant que
l'apprenant le perçoive comme authentique
caractérisation
et que les démarches pédagogiques lui
d'«authentique», en didactique des langues,
confèrent une vraisemblance communicative.
La
est généralement associée à «docum ent» et
Les documents authentiques,
s'applique à .{out message élaboré par des
aient l'inconvénient de vieillir très vite,
bien qu'ils
francophones pour des francophones à des
constituent un matériel riche et varié et, par
fins de communication réelle : elle désigne
leurs atouts, se situent au centre du dispositif
donc tout ce qui n'est pas conçu à l'origine
pédagogique.
pour la classe. Le document authentique
»- D o c u m e n t , F a b r i q u é .
renvoie à un foisonnement de genres bien
typés et à un ensemble très divers de situations
de communication et de messages écrits,
AUTO-APPRENTISSAGE» >- A utodirigé .
oraux, ¡coniques et audiovisuels, qui couvrent
toute la panoplie des productions de la
AUTOCORRECTION ■ L'autocorrection est
vie quotidienne,' administrative, médiatique,
d'amélioration et de remédiation de son
culturelle, professionnelle, etc.
travail à partir de sa propre évaluation ou de
la prise en charge par l'apprenant du processus
L'entrée dans la classe de langue des docu
celle de l'enseignant. On peut en donner
ments authentiques,
pour exemple le va-et-vient dans la produc
documents
bruts ou
appelés
sociaux,
également
date des
années 1970 avec la réflexion engendrée
tion d'un portfolio comportant des travaux
d'un semestre.
pour définir le niveau 2 de la méthodologie
2=- A u t o -é v a l u a t io n ,
SGAV. Elle répond au besoin de mettre
l'apprenant au contact direct de la langue et
t io n
de concilier ¡'.apprentissage de la langue à
celui de la civilisation; depuis, l'exploitation
pédagogique des documents authentiques
AUTODIDACTE ■ On utilise le terme d'auto
C o r r e c t io n ,
H étéro c o rrec -
, R e m é d ia t io n .
didacte pour désigner celui qui s'est instruit
s'est généralisée pour couvrir l'ensemble des
ou formé lui-même, seul et sans recours à
autrui. L'autodidacte n'est pas allé «à l'école»,
niveaux et concourir à l'acquisition d'une
compétence communicative.
n'a pas eu recours à un enseignant pour
progresser dans le domaine qù il se déclare
Le document authentique n'a de sens qu'inséré
dans le cadre d'un programme méthodolo
autodidacte; ce n'est pas un «enseigné» dans
ce domaine. Autodidacte et autodidaxie ne
gique précis et cohérent (niveau, progression,
sont donc pas des équivalents d'apprenant
autonome et d'apprentissage autodirigé, qui
AUTO-ÉVALUATION ■ L'auto-évaluation
soulignent le fait d'un apprentissage pris en
charge par l'apprenant, avec ou sans l'aide
est une évaluation prise en charge par celui
d'un enseignant.
l'apprenant détermine lui-même le champ,
A p p r e n a n t , A u t o d ir ig é , A u t o n o m i e .
â UTODIDAXIE
qui apprend, c'est-à-dire une évaluation dont
fondé sur les objectifs d'apprentissage qu'il
s'était réellement fixés, les modalités (per
■ >
AUTODIRECTION
A u t o d id a c t e .
■ >- A u t o d i r i g é .
formances à prendre en compte, critères
d'analyse de ces performances, et exigencesseuils de réussite à appliquer) et la finalité
AUTODIRIGÉ m Est qualifié d'autodirigé
(à quoi va-t-elle servir?). Il né s'agit donc
tout apprentissage pris en charge, c'est-à-dire
défini, géré et évalué, par celui-là même qui
en aucun cas d'un simple transfert de
réalise l'apprentissage, qui apprend. Son
que l'enseignant aurait fait.
responsabilité, l'apprenant ne faisant que ce
contraire, hétérodirigé, désigne un appren
C'est une évaluation interne, et donc non
tissage fondé sur des décisions prises par
certifiante, qui permet à l'apprenant, d'une
autrui (enseignant, auteur de méthode, de
part, d'apprécier le résultat, en terme d'acqui
programme multimédia, etc.).
sition, de ses efforts d'apprentissage, 'et,
Prendre en charge, ou diriger, guider un
d'autre part, de porter un regard critique sur
apprentissage signifie prendre des décisions
son apprentissage en tant que tel pour déter
raisonnées, préparées (avant, pendant et,
pour certaines, après cet apprentissage),
didactiques. Ces appréciations constituent
concernant les objectifs d'acquisition langa
gière qui seront visés, les moyens (contenus,
méthodologie) qui seront mis en œuvre, la
gestion du déroulement de l'apprentissage,
l'évaluation des acquisitions réalisées au
regard des acquisitions visées, et l'évaluation
de l'apprentissage en tant que tel.
Dans le cas d'une prise en charge par l'ap
prenant, l'autodirection en question peut
être partielle ou totale, évoluer dans le temps
et en fonction du domaine d'apprentissage,
être réalisée avec ou sans soutien (aide fournie
par un conseiller dans la phase de préparation
des décisions à prendre, par exemple), être
miner le degré de pertinence de Ses choix
le feedback dont s'alimente la gestion du pro
cessus d'apprentissage (objectifs; modalités,
moyens à mettre en œuvre).
De même que l'évaluation externe par un
enseignant exige que cet enseignant 'ait
acquis des compétences professionnelles
d'évaluateur, l'auto-évaluation implique que
l'apprenant ait acquis la capacité de prendre
en charge son évaluation. La formation à
l'auto-évaluation fait donc partie intégrante
de la formation à l'autonomie, ¡et s'opère
selon les mêmes procédures. Elle concerne,
d'une part, les représentations de l'apprenant,
individuelle ou collective.
sa culture d'apprentissage : qu'est-ce qu'une
L'apprentissage autodirigé constitue une
évaluation interne, à quoi sert l'évaluation,
démarche d'apprentissage alternative, c'est-
etc. Elle porte, d'autre part, sur les capacités
à-dire différente,
techniques
supplémentaire, et non
à
acquérir
:
définition
de
exclusive de celle qu'offre l'enseignement
«traditionnel». Il donne à l'apprenant, pour
critères d'analyse en lien avec les objectifs
peu qu'il ait acquis une capacité d'apprendre
de réussite en accord avec ses. exigences
et qu'il ait accès à des ressources appro
priées, la possibilité d'apprendre une langue
personnelles et les exige'nce'S imposées par
sans avoir recours à une formation-instruction.
5» A daptable, A u t o n o m i e , A p p r e n d r e à a p p r e n d r e ,
ses acquis.
C en tre de r e s s o u r c e s .
tion , P o r t f o l i o .
d'apprentissage; détermination de seuils
l'utilisation sociale qu'il souhaite faire de
>
A p p r e n d r e à apprendre, A u t o n o m i e ,
Évalua
AUTOMATISME ■ Dans une optique béhavioriste,
l'automatisation
obtenu par la répétition
est le
résultat
langagière du
qu'est apprendre une langue au moment où
l'on définit concrètement un programme
d'apprentissage particulier;
schéma stimulus-réponse. Cette attitude est
La capacité d'apprendre doit être acquise :
évidemment favorisée par le développement
c'est l'objectif visé par la formation des
de l'outillage technologique pour apprendre,
apprenants (apprendre à apprendre).
la technologie ayant pour une de ses caracté
ristiques la stabilité d'humeur, c'est-à-dire
2. Dans une seconde acception, le terme
d'autonomie est parfois utilisé en référence
à l'apprentissage. Un apprentissage en auto
le non-changement. Un automatisme, des
automatismes se mettent ainsi en place. On
nomie, ou autonome, désigne :
que pour des besoins réduits et surtout pour
• soit, de manière restrictive, un apprentissage
indépendant, mené hors de la présence d'un
des débutants.
enseignant, et dans lequel la marge de
peut cependant considérer que cela ne vaut
B é h a v io r is m e ,
Exercices
manœuvre de l'apprenant est généralement
limitée à la possibilité de gérer dans le temps
st r u c tu r a u x.
AUTONOMIE ■ Le terme d'autonomie a
l'enseignement qu'il s'administre lui-même;
trois acceptions.
1. Dans la première, autonomie fait référence
en charge par l'apprenant.
• soit, plus largement, un apprentissage pris
à la capacité de l'apprenant de prendre en
Pour lever l'ambiguïté, on préférera parler,
charge son apprentissage. Est autonome un
apprenant qui sait apprendre, c'est-à-dire
qui sait préparer et prendre les décisions
dans le second cas, d'apprentissage autodirigé
3. Enfin, dans les locutions autonomie linguis
concernant son programme d'apprentissage :
tique, autonomie langagière, autonomie
il sait se définir des objectifs, une méthodo
logie et des contenus d'apprentissage, il sait
gérer son apprentissage dans le temps, et il
communicative, le terme d'autonomie fait
sait évaluer ses acquis et son apprentissage.
Un tel apprenant est pleinement en mesure
langagières auxquelles on est confronté dans
ou d'auto-apprentissage.
référence à la capacité de faire face, en temps
réel et de manière satisfaisante, aux obligations
les situations de communication.
de réaliser des apprentissages autodirigés. La
»- A p p r e n d r e à a p p r e n d r e , A u t o d i r i g é , R e p r é s e n
capacité
t a t io n .
d'apprendre
est constituée
de
savoirs et de savoir-faire :
• des savoirs : c'est-à-dire des représentations,
AUTONOMISATION
des connaissances internalisées, d'une part sur
a ppren d re.
■
>■
A ppren d re
à
ce qui est mis en œuvre dans toute pratique
langagière communicative (qu'est-ce qu'une
AUTOSCOPIE ■ L'autoscopie est une tech
langue? comment est-elle utilisée pour com
nique d'enregistrement par caméra vidéo
muniquer? qu'est-ce que comprendre, s'expri
suivi du visionnage critique de sa propre
mer?), et, d'autre part, sur ce que signifie
prestation pédagogique par un étudiant en
apprendre (qu'est-ce qu'un comportement
formation initiale ou par un enseignant en
formation continue. L'autoscopie peut être
d'apprentissage? qu'est-ce que le processus
d'acquisition ? quelles sont les caractéristiques
d'un apprenant en tant qu'apprenant? qu'estce que l'évaluation? etc.);
utilisée dans des formations autres que pour
enseignants et futurs enseignants (sportifs,
acteurs, danseurs, politiciens).
• des savoir-faire : la capacité de mettre en
oeuvre ses savoirs sur ce qu'est une compé
» - M i c r o -e n s e i g n e m e n t .
tence langagière communicative et sur ce
AVANCÉ ■
»- N i v e a u .
B
BAIN
■ 2» I m m e r s i o n .
BAS-HAUT
■ >
C o m p r é h e n s io n .
BARBARISME ■ Un barbarisme est une
BASIC ENGLISH ■ Dénomination courante
production involontairement non conforme
mais erronée d'un programme mis au point
à la norme morphologique de la langue à un
en Angleterre entre 1923 et 1927 par deux
moment donné. Ainsi, certains mots qui sont
logiciens, Ogden et Richards, en vue de
considérés aujourd'hui comme des barba
construire une langue universelle susceptible
rismes ne l'étaient pas en ancien français (par
d'être facilement apprise et parlée par tous;
exemple : chevals pour chevaux). Inversement,
BASIC est l'acronyme de british american
les néologismes exploitent volontairement
scientific international commercial. C'est sur
les possibilités du système (par exemple :
tout son exploitation dans les armées alliées
solutionner) avant de s'établir ou non dans la
pendant la Seconde Guerre mondiale qui l'a
norme. Forme d'erreur morphologique plus
promu comme «vocabulaire de base» en
ou moins occasionnelle, le barbarisme peut
vue de l'apprentissage de l'anglais. En fait, la
être un indice de l'état de l'interlangue de
pauvreté et le caractère arbitraire de son
l'apprenant.
vocabulaire, son absence de grammaire,
>■ E r r e u r , F a u t e , S o l é c i s m e .
interdisaient l'accès à l'usage d'un anglais
courant, et ont contribué à dévaloriser l'idée
BAREME ■ Le barème est la table de notation
même de sélection des contenus linguis
élaborée par un évaluateur préalablement à
tiques à des fins didactiques.
l'évaluation de productions orales ou écrites.
»■ A u d i o -o r a l , , F r a n ç a is f o n d a m e n t a l .
Cette table comprend une liste de critères
(barème critérié) auxquels l'évaluateur attribue
BATTERIE
■
>■
E x e r c ic e .
une certaine valeur, un certain nombre de
points (barème pondéré) en fonction de ses
BÉHAVIORISME ■ Ce terme, qui apparaît
objectifs d'évaluation. La fonction du barème
pour la première fois en 191 3 dans un texte
est d'obtenir plus de fidélité (adéquation)
de Watson, lequel est considéré comme le
dans les évaluations établies par différents
père du béhaviorisme, désigne une théorie
évaluateurs.
associationniste qui trouve son origine dans
É v a l u a t io n .
les critiques.des théories introspectives de la
fin du xixe siècle et qui propose, à l'image des
2. l'étude du conditionnement opérant intro
études en psychologie animale où le recours
duit parThorndike et développé par Skinner :
au langage est impossible, d'étudier l'homme
un organisme présente un comportement (par
de façon •objective, c'est-à-dire d'étudier
exemple appuyer sur un levier) si celui-ci est
expérimentalement les liaisons entre deux
renforcé positivement (par exemple recevoir
de la nourriture) ou négativement par l'envi
observables : les stimuli (S) et les réponses (R).
L'objectif de l'étude de la relation S-R est de
ronnement (par exemple éviter un choc élec
déterminer les lois générales du comporte
trique). Cette conception a été appliquée à
ment, qu'il soit verbal, moteur ou glandulaire,
en excluant les mécanismes intermédiaires
des pratiques éducatives
(enseignement
appliqué par ordinateur) et thérapeutiques
ou internes de l'organisme et, de façon géné
(thérapie comportementale cognitive) et a été
rale, tout ce qui touche à la conscience. Cette
élargie par Bandura aux effets de «l'appren
théorie considère-qu'il y a une continuité
tissage social» ou «apprentissage par obser
phylogénétique et ontogénétique du compor
vation », où la simple observation sur autrui
tement, c'esl-à-dire que les lois issues de
des conséquences d'un comportement suffit
l'étude expérimentale permettent de com
à l'apprentissage de l'association S-R;
prendre l'adaptation de l'organisme à son
3. l'étude des effets des variables intermédiaires
milieu et donc à la fois l'évolution de l'homme
entre S et R, telles les variables affectives (la
au cours du temps et celle de l'enfant qui
motivation) ou cognitives (cartes cognitives)
sont comprises comme des adaptations de
qui ont été réintroduites dès 1930 par les
l'organisme aux modifications du milieu. De
néo-béhavioristes (Hull, Tolman, etc.).
ce fait, l'étude de l'animal et de l'homme ne
En didactique des langues, le béhaviorisme a
peuvent êtfe disjointes et l'enfant n'a pas de
connu l'apogée de son influence avec la
spécificité. Les différences se situent au niveau
méthode audio-orale, qui envisageait le lan
de la complexité des mécanismes comporte
gage comme un comportement comme un
mentaux et au nombre d'habitudes déjà
autre. Apprendre une langue étrangère devait
acquises mais pas à un niveau qualitatif (c'est
pourquoi la plupart des recherches ont porté
donc relever de la mise en place d'habitudes
et d'automatismes. Le moyen pédagogique
sur des rats, pigeons, etc.).
le plus développé sur ce principe fut l'exercice
Les théories béhavioristes du début du
structural. Cependant, certains chercheurs,
xxe siècle se sont appuyées sur les travaux de
comme Daniel Gaonac'h, doutent qu'une
la réflexologie des'physiologistes russes (par
pédagogie strictement béhavioriste ait réelle
exemple Bechterev, Pavlov) et ont rapidement
débouché sur l'étude des modifications du
ment existé.
comportement en fonction des modifications
Du point de vue théorique, le béhaviorisme
a été très critiqué et a sans doute montré
des stimuli, plaçant ainsi l'apprentissage
ses limites pour expliquer les mécanismes
au centre des recherches. Trois axes de
recherches peuvent être distingués :
d'apprentissage complexe, telles la langue
1.'l'étude du conditionnement classique (ou
a permis à la psychologie d'accéder au rang
maternelle ou les langues étrangères, mais il
conditionnement pavlovien) : un stimulus
de science, ce qui lui était jusqu'alors refusé,
neutre devient un « stimulus conditionnel »
(SC) (par exemple un son) lorsqu'il a été
et il lui a donné une méthodologie rigoureuse.
A u d i o -o r a l , E x e r c i c e s t r u c t u r a l .
associé de façon répétée à un «stimulus
inconditionnel » (SI) par exemple un élément
nutritif, qui déclenche une «réaction réflexe»
BELC (BUREAU POUR L'ÉTUDE DES
LANGUES ET DES CULTURES) ■ Né BEL
(RI), par exémple la salivation. Le SC a ainsi
(Bureau d'études et de liaison pour l'ensei
acquis une valeur de signal;
gnement du français dans le monde) en 1959,
le BELC prit le nom sous lequel il a été le plus
• 1967-1969, ou les années «linguistique» :
connu (Bureau d'enseignement de la langue
et de la civilisation françaises à l'étranger)
visuelle que le CREDIF, développe alors des
en 1965, lors de son rattachement comme
études en grammaire, en linguistique, en pho
section spécialisée au Centre international
nétique, en linguistique contrastive, et marque
le BELC, moins lié à la méthodologie audio
d'études pédagogiques (CIEP).
un intérêt grandissant pour la civilisation. Il
Créé pour préparer et encadrer les professeurs
élabore divers ensembles méthodologiques
détachés, il était conçu pour remplir un rôle
sur des projets locaux ( Pierre et Seydou, Frère
complémentaire à celui du CREDIF. Mais il
Jacques). C'est l'époque où, suivant l'évolution
fut aussi associé à la création de la revue Le
du public étranger, le ministère des Affaires
français dans le monde, dont le premier
étrangères décide de professionnaliser son
numéro parut en mai 1961, et à l'histoire de
action et ses agents à l'étranger en créant
la recherche et de la production en français
langue étrangère. Guy Capelle, Denis Girard,
gogiques.
un corps d'animateurs et de conseillers péda
Francis Debyser, Jean-Claude Mothe, Denis
• 1970-1976, ou les années «formation » : au
Bertrand, Marie-Laure Polctti en furent les
cours de cette période charnière, on prend
directeurs successifs.
conscience de la relation pédagogique. La
Le BELC a toujours organisé des formations
méthodologie ne peut plus être complètement
enracinées dans une tradition d'innovation et
autonome même si elle est à l'époque garantie
de recherche et capitalisées dans des travaux
par une science appliquée, la linguistique.
largement diffusés. Les plus connues sont les
stages longs d'un an, organisés jusqu'en 1993
C'est aussi l'émergence d'une sémiotique
indépendante de la linguistique. Dés équipes
et destinés aux orienteurs pédagogiques
se constituent au BELC et se spécialisent autour
devenus ensuite attachés linguistiques. À la
de nouveaux domaines de recherche, l'analyse
demande du ministère des Affaires étrangères
la préparation à la coopération éducative et à
de discours, la sociolinguistique.
• 1977-1979, ou les années «communica
la gestion de projets a pris alors le pas sur la
tion » : quand les approches communicatives
formation proprement didactique en langue
étrangère. Dès 1960, le BELC a aussi proposé
des stages courts, ouverts au public étranger
va au-delà d'un renouveau strictement métho
et français, et qui continuent à rassembler
chaque année plus de 350 participants venus
de plus de 70 pays étrangers.
Longtemps institution hors de « l'institution »,
le BELC a toujours cherché à assurer le lien
entre les recherches fondamentales et les
innovations concrètes. L'évolution du sigle
s'imposent en didactique des langues, le BELC
dologique. Il introduit des activités communi
catives à forte implication personnelle,
davantage centrées sur les productions linguis
tiques que sur le métalangage linguistique
et méthodologique, tout en continuant à
explorer la relation pédagogique.
• 1980-1990, ou les années «créativité» :
la transition se fait sans rupture. Le style
BELC en 1992 (Bureau d'études pour les
«atelier» pénètre toutes les activités et une
langues et les cultures) a correspondu à celle
dynamique de production à l'intérieur de la
des recherches en didactique des langues,
structure de formation débouche sur un
qui tiennent compte désormais des travaux
très grand nombre de travaux'de stage.
sur la comparaison et la communication
interculturelle, sur les théories du langage, se
Aboutissement des travaux du BELC sur la
créativité, la simulation globale s'impose
méfient de l'ethnocentrisme et s'interrogent
autant comme technique d'animation de
sur la place du français dans le monde.
L'histoire méthodologique du BELC a connu
classe que comme composante méthodolo
gique de l'enseignement/apprentissage des
plusieurs étapes :
langues. De nouveaux scénarios conçus pour
B ILIN G U E
30
la formation linguistique professionnelle
enrichissent la palette éditoriale à côté de
Aucune des deux faces ne peut être éliminée.
l'immeuble, des i¡es, du cirque ou du village.
Les activités se développent dans plusieurs
que l'enseignement se déroule.
champs : sciences du langage et anthropologie
besoin en FLE est entrée véritablement dans
les préoccupations de la didactique des
des contacts culturels, acquisition et inter
compréhension dans les familles de langues,
phonétique contrastive, problématique inter
culturelle dans le champ éducatif et cons
truction des identités culturelles, interaction
des différents langages dans l'apprentissage
des langues, didactique de la littérature et
des discours sociaux, créativité et techniques
d'expression, communication interculturelle
Les besoins se modifient au fur et à mesure
La prise en considération de la notion de
langues avec l'émergence de l'approche
communicative dans les années 1970. La
centration sur l'apprenant a fait surgir toute
une série de formulations concernant la
notion de besoin. La liste en est toujours
ouverte : besoins des apprenants, besoins
langagiers, besoins spécialisés, besoins institu
tionnels, besoins d'apprentissage. Cette multi
et création vidéographique.
plicité de formulations témoigne tout à la fois
• 1991-1997, ou les années «universitaires» :
de la difficulté à appréhender une notion très
au tournant des années 1980; le FLE devient
complexe et mouvante et de la vitalité de la
une discipline universitaire et le métier de
didactique qui s'enrichit continuellement des
professeur de FLE se professionnalise. La
apports d'autres sciences.
transformation majeure qui marque alors
Cependant, l'analyse des éléments constitu
l'histoire de la spécialité est moins théorique
tifs avec lesquels la notion de besoin est en
ou méthodologique qu'institutionnelle
trente-quatre universités ouvrent en 1983 les
interaction s'avère finalement plus opératoire
que la notion de besoin en tant que telle.
premières «mention FLE» de la licence de
lettres modernes ou de langue vivante, puis
des apprenants» renvoie aux notions de
des maîtrises de FLE. La politique deformation
demande et d'objectif; la notion de « besoins
prend en compte cette nouvelle dimension
langagiers » à celles de situation de commu
nication et actes de paroles; «besoins spécia
:
en offrant la possibilité de suivre un cursus
universitaire dans le stage d'été.
L'approfondissement de la notion de « besoin
Désormais pleinement intégré au CIEP, le BELC,
lisés» à celles de publics spécifiques, domaine
de spécialité et communication spécialisée;
continue à mettre son potentiel d'innovation
«besoins institutionnels» à celles d'offre et
et de recherche au service d'une politique de
politique de coopération et enfin «besoins
formation qui réponde aux évolutions du
d'apprentissage » aux sciences de l'éducation.
français langue étrangère dans ses'dimensions
>• A p p r o c h e c o m m u n i c a t i v e , A c t e s d e p a r o l e s ,
professionnelles (les nouveaux métiers de
la coopération internationale par exemple),
C e n t r a t i o n , F r a n ç a is s u r o b j e c t if s s p é c i f i q u e s .
disciplinaires ou méthodologiques (le français
BILINGUE ■ Pour l'homme de la rue, le
langue seconde en France, l'enseignement
du FLE dans des aires culturelles spécifiques,
bilingue est quelqu'un qui a une maîtrise par
faite de deux langues. Mais, confrontée à la
l'enseignement en français de disciplines non
réalité sociolinguistique, cette «définition»
linguistiques, l'intégration des TICE à l'ensei
gnement des langues).
s'avère beaucoup trop restrictive et très peu
BESOIN ■ Les besoins sont d'une part les
trise parfaite» : aucun individu ne maîtrise
attentes des apprenants (ou « besoin ressenti »)
tous les vocabulaires techniques, les genres,
et d'autre part les « besoins objectifs » (mesurés
les variants régionaux ou stylistiques d'une
seule langue, sans parler de deux : on ne
réaliste. D'abord parce que nous sommes
incapables de décrire ou de mesurer « une maî
par quelqu'un d'autre que l'apprenant).
UILII MVJU IJIVIL
peut pas exiger d'un bilingue qu'il soit deux
d'années semblent indiquer que le bilingue
monolingues idéalisés dans un seul corps.
jouit d'une souplesse cognitive
D'autre part, le bilingue pratique en général
Probablement 6 0 % de la population mondiale
une répartition fonctionnelle : il utilise une
est au moins bilingue.
langue dans certaines situations (au travail,
>
par exemple, ou pour écrire, ou pour discu
VERBAL.
A l t e r n a n c e .' c o d i q u e ,
D ig l o s s i e ,
relative.
R é p e r t o ir e
ter de certains thèmes ou avec certaines per
sonnes) et son autre langue dans d'autres (au
BILINGUISME ■ On entend par bilinguisme
foyer, à l'église, etc.). Il lui arrive aussi de
la coexistence au sein d'une même personne
mélanger les langues (alternance codique,
ou société de deux variétés linguistiques : on
interférences) en utilisant toutes les possi
bilités de son répertoire langagier. À ce
que « langue » est un concept politique plutôt
préfère parler de «variété» d'une part parce
moment-là, il est impossible de comparer ses
que linguistique (« un dialecte avec ses propres
compétences de façon quantitative, et on
forces armées») et d'autre part parce que le
préférera
changement linguistique s'opère de façon
considérer
comme
«biling ue»
toute personne qui emploie deux langues
cumulative sur les plans géographique, social,
(«variétés linguistiques») au cours de sa vie
quotidienne, même si d'un certain point de
fonctionnel et diachronique («les dégradés
dialectaux»), ce qui rend problématique la
vue il y a une asymétrie entre ses compé
délimitation d'une « langue », et a fortiori,
tences dans les deux. Inévitablement, si l'on
de deux. On peut trouver des situations de
est habitué à parler une langue dans une
situation ou sur un thème donné, on acquerra
dérées comme des langues indépendantes,
bilinguisme où les deux variétés sont consi
les savoirs linguistiques et communicatifs
(souvent parce qu'elles ont été standardisées),
concernés dans cette langue, qui dans ce cas
où l'une des deux est « langue », l'autre étant
dominera l'autre. Cela explique pourquoi le
reléguée à une position inférieure («dialecte»,
«patois», etc.)'et où ni l'une ni l'autre n'est
bilingue n'est pas nécessairement un traduc
teur ou un enseignant de langues né.
Comme les conditions d'acquisition
langue standard.
et
Le bilinguisme n'est pas rare. Si l'on accepte
d'emploi des deux langues varient selon de
qu'il existe autour 6 000 «langues» dans le
très nombreux paramètres, il ne peut pas y
monde actuellement et 200 « pays », il est clair
avoir une seule catégorie de bilingue : parmi
que, même en excluant certains cas extrêmes
les facteurs les plus importants on notera
de multilinguisme, tels que l'Inde, la Nouvelle-
j
l'âge, les conditions d'acquisition (en famille,
à l'école), les attitudes sociales de l'entourage
Guinée ou le^ Cameroun, où on trouve des
centaines de variétés sur une même superficie
j
envers le bilinguisme et chacune des deux
géopolitique, le pays statistiquement moyen
variétés en question, les fonctions remplies par
chaque variété, les rapports langues-cultures et
est bi- ou multilingue. Il ne faut pas confondre
bilinguisme sociétal officiel et bilinguisme
langue-pensée, etc.
effectif : il arrive que dans un pays officiellement
À partir du début du xixe siècle en Europe,
bilingue, le nombre d'individus bilingues soit
pour des raisons liées à l'essor du nationalisme
relativement réduit, et vice versa. Les variétés
et de l'idéologie de l'État nation, symbolisée
en question pouvant avoir des statuts et fonc
et réifiée par une langue, le bilingue était
tions très différents, le bilinguisme, sociétal ou
souvent considéré comme suspect,
individuel, peut prendre des formes multiples.
une
attitude légitimée par certains psychologues
2» B i l i n g u e , D I g l o s s i e , P l u r i l i n g u i s m e .
qui y décelaient des défaillances intellec
tuelles, morales et identitaires. En revanche,
BIOGRAPHIE LANGAGIÈRE ■ Ce concept
les recherches menées depuis une quarantaine
est dû à René Richterich (1977). La biographie
j
langagière d'ucie..personne est l'ensemble
(exemple : «la paroi elle a pas... elle est plus
des chemins linguistiques, plus ou moins
fine»). Ces phénomènes, dont II est souvent
longs et plus ou moins nombreux, qu'elle a
difficile d'interpréter le caractère intentionnel
parcourus et qui forment désormais son capital
ou non, ont longtemps été traités comme
langagier; elle est un être historique ayant
traversé une bu plusieurs langues, maternelles
des ratés. Ils constituent en fait les traces
du travail de recherche et de construction
ou étrangères, qui constituent un capital
progressive de la production orale mené par
langagier sans cesse changeant. Ce sont, au
total, les expériences linguistiques vécues
les locuteurs. Cette organisation progressive
du discours à l'oral semble exister pour toutes
et accumulées dans un ordre aléatoire, qui
les langues. On la retrouve également dans
différencient cfiacüh de chacun.
les brouillons des textes écrits.
> P o r t f o l io e u r o p é e n d e s l a n g u e s .
>- B r o u i l l o n .
BOITE NOIRE ■ En électronique, ce terme
BROUILLON n Un brouillon est une produc
désigne l'intériorité d'un système dont la
tion préexistant à une autre et qui prépare un
Structure n'est pas connue, contrairement
aux causes de son déclenchement (les
écrit considéré comme final.
entrées) et à leurs conséquences (les sorties).
sur l'énonciation scripturale (avant-textes).
En linguistique, il permet des hypothèses
En psychologie, ce terme est utilisé pour
En didactique, il fonde la représentation de
critiquer les conceptions théoriques du
l'écrit comme un travail où les variantes
béhaviorisme, qui considère que l'esprit (ou
organisme) ne peut être en soi un objet
(ratures) sont les traces d'une recherche.
Associé à d'autres pratiques (rédaction conver
d'étude (car trop dépendant de la subjectivité
sationnelle, réécriture guidée, métadiscours),
des chercheurs) mais qu'il peut être appré
c'est un outil de facilitation et d'auto-évalua-
hendé par l'étude de la liaison effectuée entre
tion.
lèS mesures, qui sont par nature objectives,
B ribes.
des entrées (stimuli) dans l'organisme et celles
des sorties (réponses ou réactions).
> B éhaviorisme.
BOTTOM-UP ■ tr. bas-haut.
2» C o m p r é h e n s io n .
BUT ■ But et objectif sont souvent confondus.
Toutefois but relève plutôt du vocabulaire
de la langue courante et convient pour des
activités pédagogiques très partielles alors
BRAIN-STORMING ■ »■ Rem u e -m én in g es .
qu'objectif relève plutôt d'une terminologie
éducative, avec une connotation plus large
BRIBES ■ On appelle bribes les fragments
demande. Dans les préfaces des méthodes
de mots ou de groupes de mots formulés
de français de spécialité à partir des années
de résultat à atteindre pour satisfaire une
par les locuteurs qui font l'objet soit d'une
1980 on note une disparition progressive du
reprise (exemple : «c'est un genre de... c'est
mot but au profit du mot objectif.
un genre d'algue»),, soit d'une modification
>■ O biectif.
c
CADRE EUROPEEN COMMUN DE
RÉFÉRENCE POUR LES LANGUES ■ Le
Cadre européen commun de référence pour
les langues est un document de référence
élaboré à l'initiative et au sein du Conseil
de l'Europe, au titre des projets «Langues
vivantes », et destiné, d'une part, à faciliter les
échanges entre différents acteurs du domaine
de l'enseignement et de l'apprentissage des
loppements importants sont consacrés à
l'évaluation et le Cadre de référence comporte
notamment des propositions d'étagement
de la mesure des compétences selon six
niveaux majeurs, pouvant donner lieu euxmêmes à subdivisions et embranchements.
Les descripteurs des différentes capacités
considérées sont formulés en termes de
«être capable d e ...».
ces différents acteurs dans la réflexion et la
Le Cadre de référence, d'abord publié en
anglais et en français, a donné lieu à dès
prise de décision
traductions dans d'autres langues. De portée
langues et, d'autre part, à assister chacun de
intéressant son propre
domaine d'intervention.
plus générique que les niveaux-seuils, il consti
Projeté à l'origine comme un instrument per
tue une sorte d'état des lieux ordonné des
mettant de situer les uns par rapport aux
questionnements et options qui se présentent
autres des diplômes et certifications existants,
à tout décideur, s'agissant d'enseignement,
le Cadre de référence a vite donné lieu à une
d'apprentissage et d'évaluation. Il n!a pas de
extension de sa visée. Il propose un modèle
caractère prescriptif mais s'inscrit globalement
dans le prolongement des travaux antérieurs
général de type actionnel où situer la com
munication et l'apprentissage. De grandes
catégories comme celles de compétences
générales, de compétence à communiquer
langagièrement, d'activité langagière, de
domaine d'action structurent l'architecture
générale du document qui consacre en outre
des sections particulières à des notions
du Conseil de l'Europe pour ce qui est des
langues vivantes. Il est accompagné de guides
s'adressant à diverses catégories d'usagers
(concepteurs de programmes, auteurs de
manuels, formateurs, enseignants, etc.).
Le Portfolio européen des langues, directement
comme celles de tâche, de stratégie, de texte;
destiné aux apprenants et utilisateurs indi
viduels, s'articule aux orientations générales
des développements concernent les concep
du Cadre européen commun de référence
tions de l'apprentissage et un chapitre porte
pour les langues.
sur le curriculum de langues en relation à la
>■
diversification et au plurilinguisme. Des déve-
N iv e a u , P o r t f o l io e u r o p é e n d e s l a n g u e s .
C o n s e il
de
l' E u r o p e ,
Éch elle,
É v a l u a t io n ,
CANEVAS
h
>■
J e u d e r ô l e , S im u l a t i o n .
C'est un fondement majeur de l'inégalité
sociale.
CAPITAL h Un capital est un concept socio-
> E s p é r a n c e p r a t iq u e , E m b l è m e , L é g it im it é , C h a m p ,
logique, qui se caractérise par quatre compo
santes (sur le modèle du capital économique) :
C l a s s e m e n t , H a b it u s , C u l t u r e .
il est plus ou moins grand (c'est son volume :
CAPITALISABLE ■ »- U nité
capitalisable.
j'ai, par exemple, plus ou moins d'argent); il
CAPTIF ■ Un public captif est celui qui est
est plus ou moins diversifié (c'est sa'structure :
j'ai de l'argent mais aussi, par ¡exemple, des
constitué une fois pour toutes, sur une période
propriétés et des biens divers);’plus un capi
donnée, et ne changera pas. C'est le cas, par
tal est grand et diversifié, plus il a de facilités
exemple, de tous les publics institutionnels
à grandir et à se diversifier encore (plus vous
qui préparent un même examen. Il est captif
enrichissez
parce qu'il est contraint par sa situation
facilement). Enfin un capital se gère indivi
d'apprenant, c'est-à-dire notamment obligé
duellement : je peux librement le dépenser,
de suivre tel cours.
l'épargner, en faire ce que je veux.
»
êtes
riche,
plus
vous
vous
P u b l ic .
Le capital social est l'ensemble de? gens qui
vous connaissent et que vous .connaissez :
plus ou moins nombreux, plus ou-moins divers,
CENTRATION ■ La notion de centration a
surtout été utilisée dans la formule « centration
sur l'apprenant» pour marquer un déplace
qui s'accumule plus ou moins facilement
et que je gouverne moi-même comme je le
souhaite.
tique. Au moment en effet où les méthodolo
ment de focalisation dans la réflexion didac
Le capital culturel est l'ensemble des connais
gies
sances que je possède (mêmes remarques
que précédemment), parmi lesquelles figurent
audio-visuelle, sont mises en cause, au début
des années 1970, comme insuffisamment res
dominantes,
telle
la
méthodologie
par exemple les connaissances langagières
pectueuses des caractéristiques des apprenants,
(capital langagier), les connaissancés pédago
l'attention se tourne vers ces derniers, considé
giques (capital pédagogique), les connais
sances sportives (capital sportif), etc. L'école
rés dans leurs besoins, leurs intérêts, leurs moti
vations. En relation au fameux « triangle didac
enseigne le capital culturel, mais celui-ci ne
suffit plus socialement et elle doit aussi ensei
gner le capital social (mettre en relation les
tique», le pôle «élève» passe pour avoir été
apprenants avec des interlocuteurs, des fonc
tion sur l'apprenant se présente donc comme
tions qu'ils ne connaissent pas et dont ils
auront besoin) au lieu de le stigmatiser.
un recentrage sur le sujet, redéfini lieu de l'ap
Un capital, quel qu'il soit, est composé des
trois «espèces de capital» 'ainsi décrites.
une relative prise de distance à l'égard tant de
négligé au profit des pôles «enseignant» et
« objet/matériaux d'enseignement». La centra
prentissage et, complémentairement, comme
l'objet langue que des constructions méthodo
logiques à visée générale, des méthodes et
Celles-ci peuvent être différentes les unes des
autres. Par exemple, certains peuvent avoir
démarches pédagogiques.
un grand capital économique et un faible
Ainsi, le mouvement de bascule est net dans
capital culturel; d'autres l'inverse. En général
l'évolution des études, menées au Conseil de
cependant la possession d'un grand capital
l'Europe (en particulier par R. Richterich puis
social est lié à celle d'un grand capital culturel.
L. Porcher) autour de la notion de « besoin » :
Tout capital est en partie hérité familialement,
en partie construit. Il va de soi que plus
alors que, dans un premier temps, on parle
l'héritage est fort, plus le capital disponible
est lui-même fort et susceptible de s'accroître.
termes de contraintes externes des situations
de communication, on en vient ensuite à
d'« analyse
des
besoins
langagiers»
en
«l'identification des besoins» comme de
installations réalisant un tel dispositif peuvent
tout ce qu'il convient de recueillir comme
être très variables mais Impliquent nécessaire
informations pour procéder à une véritable
ment :
centration sur l'apprenant de l'assistance à
l'apprentissage. Au demeurant, les textes pro
disposition autorisent l'apprenant à définir
• que les ressources d'apprentissage mises à
duits au titre des projets «Langues vivantes»
et à réaliser l'apprentissage spécifique qu'il
utilisent de manière récurrente la formule
souhaite personnellement poursuivre, que ces
anglaise needs oriented and learner centered,
ressources soient donc non pré-adaptées;
qui ménage à la fois l'orientation en fonction
• que l'accessibilité à ces ressources permette
des besoins et la centration sur l'apprenant.
une diversité de modalités d'utilisation : utilisa
La notion de centration implique qu'un agent
ou une instance procède à cette centration et
tion individuelle, en paires, en petits groupes;
mette en place un dispositif permettant de
placer en effet l'apprenant au centre du pro
cessus. Une étape supplémentaire est franchie
avec des notions comme celle d'autoforma
utilisation par des apprenants de niveaux,
rythmes, styles d'apprentissage différents et se
fixant des objectifs variables et non prévisibles.
Pour qu'une installation « centre de ressources »
tion ou d'autodirection de l'apprentissage qui
puisse donner.lieu à des utilisations conformes
à sa logique de mise en place, ses usagers
posent l'apprenant comme acteur et ne pré
doivent nécessairement savoir apprendre en
jugent pas du type d'intervention susceptible
autodirection. Le dispositif doit donc compor
de l'assister dans une démarche d'autonomi
sation.
ter un accompagnement visant la formation
Même si la centration sur l'apprenant reste
tion, soutien par des conseillers durant les
à apprendre : stages préparatoires de forma
largement à construire conceptuellement, le
premières phases d'apprentissage de langue,
recours à cette notion (peut-être transitoire
documents d'aide. En ce sens, les centres
dans l'histoire de la didactique) aura en tout
de ressources constituent une offre d'appren
cas permis d'engager un mouvement de
réflexion qui prend en compte les représenta
tissage globale, visant non seulement l'acqui
tions, attitudes et stratégies des apprenants,
ment le développement de l'autonomie.
ainsi que leurs caractéristiques sociologiques
D'autre part, son organisation matérielle doit,
pour répondre au principe d'accessibilité
et culturelles.
>■
A p p r e n a n t , B e s o i n , D id a c t i q u e .
CENTRE DE RESSOURCES ■ Un centre de
ressources est un dispositif qui offre aux appre
nants les moyens de réaliser des apprentissages
sition de compétences langagières mais égale
multiple, comporter un système d'indexation
(catalogage) des ressources informatif pour
tous leurs utilisateurs potentiels (critères linguis
tiques et communicatifs pour la description
des qualités intrinsèques des supports, critères
méthodologiques pour les fiches «modes
autodirigés. Il se distingue donc fondamen
talement du laboratoire de langues, dispositif
d'emploi »), et permettre la convivialité,
d'enseignement en face à face ou à distance.
l'apprentissage autodirigé n'impliquant nulle
Les premiers centres de ressources (années
ment l'isolement.
1970 au CRAPEL) ont ainsi été mis en place
A d a pta ble,
A d a pté,
A ppren d re
à
a ppren d re,
pour fonder les prises de décisions concernant
l'apprentissage sur une logique de création
A u t o d id a c t e , A u t o d ir ig é , A u t o n o m i e , D is p o s it if .
de son apprentissage par l'apprenant lui-même
CENTRE D'INTÉRÊT ■ Le centre d'intérêt
est un critère thématique de classement et
d'enseignement du vocabulaire. Par exemple :
et non plus sur une logique de «consom
mation» d'enseignements construits à son
intention.
la salle de classe, la chambre de l'enfant, le
La nature et le mode de fonctionnement des
corps humain, les saisons, le commerce, les
arts, défauts et qualités. L'apparition de ce
(que tiennent, bien sûr, des individus) qui
concept en didactique des langues correspond
valent les unes par rapport aux autres et sont
à deux ruptures-, majeures simultanées : le
plus ou moins proches de l'enjeu, donc plus
passage de la forme au sens et de la langue
ou moins hautes hiérarchiquement. Il y a par
à l'apprenant, L'expression apparait plus tardi
conséquent dans un champ deux types de
vement, mais le concept, emprunté à la
rénovation pédagogique de l'enseignement
combats permanents : celui qui oppose les
agents qui veulent atteindre l'enjeu ; celui qui
primaire des années 1880 en France (la
oppose chacune des positions entre elles
«leçon de choses»), donne aux méthodo-
pour éliminer l'autre ou le plus souvent
ïogues contemporains l'idée d'une « leçon de
atteindre une autre position plus haute, plus
mots » formalisée par l'auteur de l'instruction
dominante, c'est-à-dire plus proche de l'en
officielle du 13 septembre 1890. Dans la
jeu. C'est la lutte des positions qui constitue
méthodologie traditionnelle, la cohérence de
la vie du champ : elles combattent l'une
chaque unité didactique est donnée par le
contre l'autre pour atteindre l'enjeu. Par
point de grammaire qu'elle traite, la gradation
conséquent un champ se divise toujours
est calquée sur celle de la grammaire latine,
en dominants et dominés : les premiers
le traitement du lexique est secondaire et
cherchent à conserver leur domination ou à
dépend de la forme (classement des mots
selon leur nature et fonction grammaticales).
l'accroître; les autres à la conquérir. Les
dominants imposent les règles de la légiti
Dans la méthodologie directe au contraire,
mité (c'est-à-dire les préférences et les goûts
on part de l'environnement immédiat et
acceptables). Leur vraie victoire est lorsque
concret de l'élève (la salle de classe avec les
les dominés acceptent « spontanément » leurs
objets et les actions qu'il peut y décrire et y
valeurs imposées et les adoptent pour eux-
effectuer), et on les élargit de manière concen
mêmes. Tous les acteurs d'un champ ont
trique à l'école, au village, à la campagne, à la
évidemment des intérêts communs (et c'est
ville, etc., .les images puis les textes descrip
tifs prenant la relève des réalités concrètes
ce qui fait la cohérence de celui-ci). Ils ont
aussi des intérêts propres, celui de s'élever
immédiates comme supports d'enseignement.
d'un rang dans la hiérarchie.
>
>- C a p it a l , C l a s s e m e n t , C u l t u r e , E m b l è m e , E s p é
D ir e c t .
r a n c e p r a t iq u e ,
H a b it u s , L é g it im it é .
CERTIFICATION ■ On appelle certification
certificat ou d'un diplôme. Il s'agit d'un docu
CIEP (CENTRE INTERNATIONAL D'ÉTUDES
PÉDAGOGIQUES) □ Le Centre international
ment écrit reconnu légitimement par une
d'études pédagogiques, établissement public
instance officielle, et statuant nominalement
sous tutelle du ministère de l'Éducation natio
un exarhén donnant lieu à la délivrance d'un
qu'un individu a présenté et réussi tout ou
nale, est, depuis sa création en 1945, un lieu
partie de.cet examen. Le document indique
de rencontres internationales et d'échanges
généralement le niveau obtenu.
»- É v a l u a t io n , E x a m e n , T est, U nité
entre les langues, les cultures et les systèmes
c a p i t a l is a b l e .
éducatifs.
Le français langue étrangère s'y est développé
CHAMP. ■ 'Un'’ champ, concept d'origine
dans le cadre plus global d'une réflexion
sociologique, est un ensemble social délimité
(professionnel ou générationnel par exemple).
sur l'éducation et de partenariats avec de
Il est caractérisé par un enjeu (ce qu'il y a à
avaient ou ont encore leur siège au CIEP.
nombreuses associations internationales qui
gagner au final : il peut évidemment s'agir
Au fil des années, se sont développées des
d'argent mais aussi de mille autres réalités :
formations « à la carte» en didactique du
pouvoir, prestige, etc.) et par des positions
français langue étrangère ou seconde, langue
V _.IV IL I.irt I IV J IN
d'enseignement et langue de travail, et une
expertise dans les domaines de la formation
marqué par la compression des paramètres
d'appropriation :
et de l'aide à l'élaboration de manuels ou de
• une compression de l'espace, puisque c'est
programmes.
un lieu technique caractérisé par sa localisation
En 1985, la création par le ministère de l'Édu
cation nationale des diplômes nationaux
(école, collège, lycée, université, centre de.
pour étrangers non francophones, le DELF
(diplôme d'études en langue française) et le
langue, etc.) et par sa configuration qui corres
pond souvent à des choix méthodologiques
ou techniques (configurations traditionnelle,
DALF (diplôme approfondi de langue française)
audiovisuelle, de laboratoire de langue, en
ont fait du CIEP un des lieux importants du
fer à cheval, etc.);
développement des certifications en français
pour les étrangers, Le TCF (test de connais
• une compression du temps, variable en
fonction des cultures scolaires : le nombre de
sance du français) est venu compléter ce
séances, choisi par l'institution et déterminant
dispositif en 2001.
un type d'enseignement (intensif ou extensif),
» BELC, DELF, TCF.
et la durée des séances, influent sur le choix
d'une méthodologie;
CIVILISATION ■ Une civilisation est un mode
d'être, établi historiquement, et qui constitue
• une compression disciplinaire, fondée sur
des représentations culturelles, idéologiques
une totalité, faite de cohérences et de contra
et méthodologiques, qui définit, par des choix,
dictions. Elle se définit surtout par différences
floues que des cultures).
des contenus d'enseignement et d'appren
tissage (instructions officielles, programmes,
syllabus, référentiels, etc.) déterminant le
> C ulture .
savoir à acquérir et à enseigner.
avec d'autres civilisations (plus vagues et plus
>- N iv e a u .
CLASSE N Le terme de classe (du latin dassis :
division, catégorie, groupe), utilisé par diverses
CLASSE BILINGUE ■ Classe dans laquelle
sciences (sociologie, linguistique, etc.), a connu
une ou plusieurs disciplines non linguistiques
en pédagogie de nombreuses définitions qui
(histoire, mathématiques, arts plastiques, etc.)
sont dispensées pour tout ou partie de leur
peuvent se regrouper, en dehors de sa valeur
locative, autour de trois acceptions de base :
le mot désigne soit le cours lui-même (par
exemple, la classe de français), soit le degré
des études suivies (classe préparatoire, élémen
taire, etc.) ou le niveau auquel appartient ce
cours (une classe de débutants), soit le groupe
de travail qui associe des apprenants autour
d'un enseignant pour réaliser des tâches
communes en vue d'objectifs à atteindre.
Lieu privilégié des interactions entre professeur
et élèves et entre élèves, la classe crée artifi
horaire, dans une langue qui n'est pas la
langue habituelle de scolarisation dans le pays
considéré. Cette expressioY) recouvre une
grande diversité de situations : les variations
peuvent porter sur le volume horaire, sur le
nombre de langues en présence, sur les disci
plines concernées, sur les niveaux de scolarisa
tion. Par exemple, dans le cadre de l'Agence
universitaire de la francophonie (ÂUF), cette
expression renvoie à un programme implanté
dans quatre pays (Vietnam, Laos, Moldavie,
Cambodge) qui touche tous les niveaux de
ciellement des conditions d'appropriation de
savoirs et de savoir-faire. Elle est le lieu par
scolarisation de la maternelle à l'université
excellence de toutes les interventions péda
et qui associe l'enseignement de disciplines
gogiques et l'espace de la co-construction du
savoir.
scientifiques en français à celui de la langue
D'un point de vue didactique, on peut définir
aussi être synonyme de classe d'immersion.
ia classe comme un concept méthodologique
»- I m m e r s i o n .
nationale. Cette expression générique peut,
43
LNLL)
mondial pour l'enseignement à distance, le
CLASSEMENT ■ Le classement est un
concept d'origine sociologique. À chaque
Centre national d'enseignement à distance
instant nous classons les gens que nous
est un établissement public français sous tutelle
connaissons et, donc, les jugeons, émettons
à leur propos une évaluation, c'est-à-dire les
classons et leur conférons une identité. Eux
aussi font de même à notre egard. Nous
du ministère de l'Éducation nationale, de
sommes classeurs et classés. Nous sommes
seignement supérieur, en formation initiale
même classés par la manière dont nous
ou en formation professionnelle continue
classons (nous attribuons, par exemple une
ainsi qu'en éducation permanente. Il a été
identité à quelqu'un selon les jugements qu'il
créé en 1939 pour scolariser les élèves ne
l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il a pour mission de dispenser des formations
à distance de la scolarité élémentaire à l'en
porte sur telles pratiques : films, livres, aliments,
pouvant fréquenter un établissement scolaire
vêtements). Or, la distinction (être capable de
ne pas confondre et de juger comme jugent
les instances de légitimation; être capable
du fait de la Deuxième Guerre mondiale et il
s'est successivement appelé Centre d'ensei
d'être jugé comme quelqu'un d'adéquat) est
télé-enseignement. Implanté depuis 1993
le fondement du jugement que la société
sur le site du Futuroscope dans la région
porte sur nous. En résumé, nous sommes tous
Poitou-Charentes, le CNED dispense à travers
huit instituts environ 3 000 formations. Cela
«des classeurs classés par nos classements».
gnement par correspondance ou Centre de
»- C a p it a l , C h a m p , C u l t u r e , E s p é r a n c e p r a t iq u e ,
représente 400 000 inscrits dans 200 pays,
H a b it u s , L é g it im it é .
dont la moitié au niveau de l'enseignement
CNDP ■ Le Centre national de documentation
pédagogique, créé en 1954, forme avec les
centres régionaux un réseau national d'établis
sements publics à caractère administratif placé
sous la tutelle du ministère de l'Éducation
nationale. Le Centre national assure le pilotage
et la coordination de ce réseau dont la vocation
est multiple : documentation, édition et diffu
sion sur tous supports, animation pédago
gique, formation, expertise en ingénierie
éducative. Chargé de gérer et de développer
les ressources éducatives et leur usage, il
concourt également à promouvoir les tech
nologies de l'information et de la communica
tion pour l'enseignement ainsi que l'éducation
artistique et l'action culturelle: Une ouverture
au public étranger est assurée par le biais
d'une mission aux relations internationales.
supérieur et 8 0 % d'adultes, et plus de 1 500
en FLES.
Créé en 1996, le Département de français
langue étrangère et seconde (FLES) offre une
cinquantaine de formations à distance, arti
culées en deux secteurs : l'enseignement du
français, réparti en six niveaux correspondant
au Cadre de référence recommandé par le
Conseil de l'Europe, et la formation initiale et
continue des enseignants de FLE en collabo
ration avec l'Université Stendhal-Grenoble 3
et avec l'Alliance française de Paris.
La formation à distance se caractérise par des
dispositifs de formation articulant des contenus
disponibles sur différents types de supports
(fascicules imprimés, cassettes audio et vidéo,
cédéroms) et des services d'accompagnement
pédagogique diffusés par de multiples vecteurs
de communication : depuis le courrier postal
Depuis le 26 mars 2002, le nom de SCEREN
(Services Culture, Éditions, Ressources pour
l'Éducation Nationale) s'est substitué à l'appel
lation de « réseau CNDP ».
,.
vidéoconférence interactive ou les réseaux
> CRDP.
développe également des produits multi
CNED ■ Premier opérateur européen et du
des compétences que pour l'apprentissage
du français, pour l'entrainement aux certifica
en passant par le téléphone, la télécopie, la
télématiques et Internet. Le département FLES
médias en ligne, aussi bien pour l'évaluation
monde francophone, quatrième opérateur
C U U t
tions, pour lire et s'informer en français ou
maternelles, le terme a été à nouveau l'objet
pour apprendre les nuances de la rédaction.
de fortes discussions à propos du couple
code restreint/code développé proposé par
Toutes les formations disposent de services
de discussion et journaux de formation).
Internet (messageries pour le tutorat, forums
le sociologue britannique B. Bernstein qui
désignait ainsi les manières de parler, de
Le département FLES organise aussi, en colla
coder les perceptions culturelles de la réalité,
boration avec l'École du CNED pour l'ingé
propres respectivement aux classes populaires
nierie de la formation à distance, des stages
et aux classes moyennes-supérieures anglaises.
sur la conception et la gestion de dispositifs
Il montrait les conséquences de cette diffé
de formation à distance pour le FLES.
rence au moment de l'intégration scolaire
Enfin, le CNED et plusieurs établissements
des enfants de ces deux groupes dans des
d'enseignement supérieur développent des
écoles animées par des membres des classes
campus numériques, et notamment le projet
moyennes et fondées sur les valeurs socio-
CANUFLE, un cursus universitaire de FLE à
linguistiques de cette classe.
distance complètement numérisé.
CODE-SWITCHING ■ > A lternance codique.
CODE ■ Le terme code a été d'abord utilisé
en linguistique structurale (Jakobson) pour par
COGNITIF ■ >■C o g n i t i o n ,
C o c n it iv is m e .
ler de la grammaire. Cet emploi a été ensuite
critiqué en arguant que, si on peut parler de
COGNITION ■ Ce terme (issu du latin cognitio,
code en sémiologie pour des systèmes de
représentation finis, stables et souvent
connaissance) désigne l'ensemble des activités
perceptives, motrices et mentales mobilisées
seconds voire artificiels (le code du morse par
dans le traitement de l'information en pro
exemple), il est impropre de l'utiliser pour
venance de l'environnement. A l'origine de
parler des langues naturelles dont les carac
ces activités, se trouve l'architecture cognitive
téristiques partagées sont d'être naturelles,
en variation synchronique et diachronique, et
constituée-d'éléments responsables, entre
autres, de la conservation des connaissances
non totalement maîtrisables ni par les sujets
et des croyances, des décisions d'action, de
parlants, ni par les grammairiens qui tentent
l'élaboration des représentations et de la régu
de les décrire. Même s'il existe incontestable
lation de l'action. Les fonctionnements de ce
ment une intention de communication préa
système cognitif permettent que l'information
lable, la production langagière n'est donc
entrante (input en anglais) soit sélectionnée,
pas un encodage dans une langue donnée
encodée, structurée, stockée et récupérée. La
d'un message ayant une première existence
perception et l’attention jouent un rôle central
non linguistique, mais la construction dans
l'interaction d'un message qui, dans sa forme
dans le déroulement de ces opérations. Des
comme dans sa signification, reste sensible
le calcul, le langage, etc. impliquent égale
ment' un tel traitement de l'Information. La
aux conditions de son énonciation comme aux
caractéristiques de la langue qui le constitue.
De même la compréhension, à l'oral ou à
activités cognitives telles que le raisonnement,
mise en œuvre des mécanismes et processus
cognitifs issus de l'architecture cognitive est
une interprétation complexe au cours de
fondée sur l'élaboration de représentations
mentales, C'est-à-dire de structures cognitives
laquelle interviennent les caractéristiques de
transitoires.
la situation de réception, les apports en infor
conservation de l'information reçue et ses uti
mations et les représentations du récepteur.
Dans un autre contexte, celui de la socio-
lisations ultérieures pour l'action.
Non prises en compte par l'associationnisme
linguistique et de la didactique des langues
et le béhaviorisme, les activités cognitives ont
l'écrit, n'est pas un simple décodage mais
Ces dernières permettent
la
fait l'objet de nombreuses propositions théo
l'activité de langage, qui s'accompagne égale
riques, depuis les travaux pionniers de Piaget
ment du postulat d'innéité de la faculté de
et de Vygotski. On peut penser, par exemple,
langage. Dans cette perspective, les règles et
que la formulation des thèses piagétiennes
les hiérarchies arborescentes dégagées par la
sur l'accorhmodation et l'assimilation comme
théorie ont réalité cognitive et enrichissent
notre compréhension des rapports entre
moments de l'autorégulation de l'enfant lors
de son développement cognitif constitue l'une
langue et pensée.
des premières propositions majeures pour
Certaines
expliquer le dynamisme développemental de
(connexionnistes) des activités cognitives
modélisations
subsymboliques
l'enfant,,et aiderpar là même à l'émergence
engagées dans la communication verbale
d'une pensée cognitiviste. De même, l'intérêt
développent plutôt une vision holistique du
du gestaltisme pour la façon dont les sujets
traitement cognitif langagier. En d'autres
perçoivent et structurent les situations ou le
termes, aucun domaine de la cognition, ou de
cognitivi5me social vygotskien, qui a insisté
son substrat anatomique, n'est particulière
sur les relations de tutelle entre enfant et
ment lié à tel processus cognitif. Elles contestent
adulte, ont contribué à la compréhension
l'existence de représentations, c'est-à-dire de
structures mentales où les Informations sont
de la genèse des représentations mentales.
Ces premiers travaux ont ouvert la voie au
associées. Ces modélisations ont été conduites
cognitivisme des .années 1970.
également à remettre en question la réalité
Les activités de communication verbale et
cognitive et le bien-fondé des règles formulées
d'apprentissage linguistique reposent sur la
par certaines théories linguistiques. Les gram
mise en œuvre de connaissances mondaines,
maires cognitives (celle de Langacker par
de croyances, de représentations conceptuelles
exemple), qui ont recours à la sémantique du
et de représentations linguistiques, déclaratives
prototype et à des images mentales idéalisées,
et procédurales, ainsi que sur le traitement
spécifique de l'information grammaticale, lexi
s'inscrivent volontiers dans ces modélisations
cale, sémantique et pragmatique. Ces méca
de rendre compte des relations entre la
conceptualisation de l'expérience non verbale
nismes et processus mentaux ont largement
focalisé l'Intérêt dë la recherche en psychologie.
La psychologie du langage et la psycholinguis
tique proposent depuis les années 1960 des
modèles pour rendre compte des processus
mentaux engagés dans la production, dans la
non modularistes. Ces grammaires tentent
à communiquer et les formes linguistiques à
partir de schèmes conceptuels qui relèvent
du cognitif tout autant que du langagier.
»- C o g n i t i v i s m e , M é m o i r e .
COGNITIVISME ■ En psychologie générale
compréhension, dans l'acquisition des langues
et dans la communication verbale.
contemporaine, le cognitivisme est le courant
Parmi ces propositions, les modèles cognitifs
de pensée, défini par une option théorique et
symboliques défendent souvent une concep
par un objet d'étude, qui considère le cerveau
tion modulariste.du système cognitif, envisagé
comme un ensemble de sous-systèmes fonc
d'interprétation de l'information nouvelle en
tionnellement distincts, chacun caractérisé
fonction de l'information antérieurement
humain comme un système de traitement et
par les représentations dont ils traitent et
stockée en mémoire, et qui vise à rendre
par les procédures qu'ils mettent en œuvre
à cette occasion. Le module «langage»,
compte des fonctions complexes d'acqui
tout comme celui qui régule la vision ou
tives), au nombre desquelles.le langage. Ce
sition des connaissances (ou fonctions cogni
l'-audition, présente des particularités. L'école
paradigme postule l'existence de représen
chomskyenne de linguistique adhère à une
tations mentales, objet des processus cognitifs.
telle vision modulariste et symbolique de
>■ C o g n i t i o n , P s y c h o l o g i e .
C U H h K t IN JL b
COHÉRENCE ■ La notion de cohérence,
aussi
bien à l'oral qu'à l'écrit, relève du champ de
articule les caractéristiques internes des textes
aux pratiques discursives des genres dans
la linguistique textuelle et de l'analyse des
discours et a inspiré fortement les travaux en
lesquels ils s'inscrivent. Il s'agit en effet de
s'intéresser aux conditions d'énonciation des
didactique des langues; elle est à distinguer
discours et aux contraintes qu'.ejles font
de la notion de cohésion, avec laquelle elle
peser sur les textes produits; éloignée d'une
est souvent confondue.
approche strictement formelle, l'approche de
M.A.K. Halliday et R. Hasan (1976) ont, les
la cohérence intéresse la didactique et |a
méthodologie des langues en ce qu'elle per
premiers, défini les contours de ces notions en
textes et en analysant comment un écrit est
met d'aborder les fonctionnements et les
contextes des genres de discours produits.
cohérent de deux façons au moins : cohérent
>
en regard du contexte institutionnel et
cohérent par rapport à lui-même, et donc
COHÉSION ■ >■C o h é r e n c e .
spécifiant ce qui constitue les discours comme
C o ntexte.
cohésif. Ainsi, la notion de cohérence a une
signification plus large que celle de cohésion
en ce qu'elle met en jeu les contextes situa
tionnels et autres configurations sémantiques
abordant les discours par les composants de
leurs significations sociales et communica
COMMUNICATIF ■ Attesté notamment à
partir des années 1970 dans des expressions'
telles que compétence communicative (à quoi
tendra à se substituer compétence de com
munication) et approche(s) communicative(s).
tionnelles. La notion de cohésion, elle, renvoie
L'adjectif communicatif, qui se répand là
davantage
aux fonctionnements internes
où on aurait attendu, en français, communi
(syntaxique, lexical, etc.) et aux organisations
cationnel, renvoie à des formulations de
propres des textes. C'est également ce que
l'anglais, telles que communicative compe
reprend et précise J.-M. Adam (1999), lors
tence ou communicative approach. C'est un
indice notable de l'origine des notions
qu'il indique que si l'étude de la cohérence
engage des hypothèses pragmatiques sur la
considérées.
visée du texte liées à sa pertinence situation
nelle, l'étude de la cohésion, elle, est plutôt
nouvelle : elle caractérisait déjà l'argumentaire
attentive à la progression thématique et
aux marques d'organisation du texte. Ces
L'insistance sur la communication1 n'est pas.
de la méthodologie audiovisuelle et, sous
d'autres formes et désignations, celui de la
marques de cohésion sont autant d'indices
méthodologie directe. Les nouveautés liées
d'une cohérence à construire par la compré
au communicatif sont toutefois patentes.
hension et l'interprétation des textes.
La notion de compétencé'communicative,
La didactique des langues s'est très tôt
dont l'origine est généralement attribuée au
approprié ces recherches dans le domaine de
linguiste anthropologue Dell Hymes, se situe
la compréhension et de la production écrites :
directement en regard et en complément de
affranchie du formalisme des grammaires de
celle de compétence linguistique, introduite
textes et de l'ambition des typologies de
par Noam Chomsky : il s'agit, dans une pers
textes, elle peut aujourd'hui resituer dans
une démarche proprement didactique l'exa
que la capacité à communiquer langagière-
pective plus sociolinguistique, de manifester
men de ces différents facteurs d'unification
ment ne se réduit pas à une connaissance des
des textes et des discours que sont les ana-
formes et des règles linguistiques, mais suppose
phores, les connecteurs et autres isotopies.
L'intérêt est alors d'aider les apprenants à
aussi une maitrise des conventions d'utilisation,
comprendre et à produire des écrits dans un
compétence communicative est aussi caracté
cadre supérieur à celui de la phrase et qui
risée comme intériorisée par le sujët commu-
socialement et pragmatiquement définies. La
niquant, comme une sorte de '«grammaire»
d'une interaction sociale. Toujours selon
interne de la communication adéquate et
Winkin, on passe du modèle du télégraphe à
efficace; «grammaire» non pas innée et
celui de l'orchestre.
communément partagée, mais construite dans
l'interaction sociale et sociologiquement dif
La communication est de fait un objet que
férenciée. En outre, la compétence commu
sa conception la plus large, elle définit
se partagent nombre de spécialistes. Dans
nicative n'est pas posée comme simple
un domaine d'investigation (les sciences
connaissance, mais aussi comme disposition
de l'information et de la communication);
à agir, à s'engager dans une .performance
dans un sens très restreint, elle qualifie
communicative.
Communicatif renvoie ainsi, dans les usages
de communication ou référentielle, chez
didactiques de la notion de compétence
communicative, à une conception de la
jakobson).
En sémiologie, la communication est comprise
communication enrichie par les apports de la
comme un système multicanal où intervien
sociolinguistique, de la pragmatique, voire
nent, outre les codes verbaux, les codes
de la philosophie austinienne du langage
(théorie des actes de parole et de leur valeur
sociale de l'espace), et techniques que l'homme
performative).
fabrique (écritures, langages informatiques,
l'une des raisons d'être du langage (la fonction
kinésiques (les gestes), proxémiques (gestion
c o m m u n ic a t iv e ,
etc.).
En anthropologie, la communication est un
comportement social soumis à des rites et
COMMUNICATION ■ Le terme communica
tion n'est pas à l'origine une notion ou un
des contraintes, et pouvant éventuellement
dysfonctionner et donc faire l'objet de dia
concept scientifique. Il appartient au voca
gnostics et de remédiations. Les travaux de
bulaire usuel et veut désigner une fonction à
Gregory Bateson et de Paul Watzlawick, et
>■ A c t e
de
paro le,
A ppro c h e
C o m m u n ic a t io n n e l .
première vue évidente des langues : les langues
plus généralement les recherches du «collège
sont des instruments de communication.
En sciences du langage, la notion de commu
invisible» de Palo Alto illustrent ce point de
vue. La communication emprunte ici ses
nication a été l'objet d'une première théorisa
modèles de description à la sociologie, l'ethno
tion par Roman Jakobson. Reprenant la théorie
logie et la psychanalyse. Ces travaux ont
de la représentation de Karl Bühler et la théorie
nourri la sociolinguistique et imposé à la
mathématique de l'information des ingénieurs
didactique des langues la notion de compé
Shannon et Weaver, jakobson conçoit la
tence de communication, qu'on rattache à
communication comme un transfert d'infor
Dell Hymes. Cette compétence désigne
mation. Son fameux schéma s'attache ainsi
l'adéquation d'un message (verbal ou non)
à montrer la circulation d'un message entre
un émetteur et un récepteur, via un canal,
échangé entre des sujets dans une situation
au moyen d'un code. Même si le message
se réfère à quelque chose, au monde, au
travaux et la pragmatique du langage ordinaire
contexte, une telle conception de la commu
interactionniste.
nication est peu dialectique ou dynamique.
Elle correspond, selon Yves Winkin (1981), à
En didactique des langues, l'évolution des
conceptions de la communication implique
un modèle «fondé sur l'image du télégraphe
de s'intéresser non seulement à l'émetteur,
ou du ping-pong». Elle s'oppose aujourd'hui
à une autre conception de la communication
au canal, au message et au récepteur mais
aussi à l'interprétation, et aux effets produits
où l'information s'élabore, s'échange et se
sur celui-ci. On insiste dorénavant sur le rôle
négocie entre des partenaire'* dans le cadre
actif du récepteur, car la communication
sociale donnée. D'où la synergie entre ces
(Austin) et l'importance actuelle du courant
humaine dépend largement de son activité
des langues, il se contente d'être un qualifi
interprétative. À son tour, il peut devenir
émetteur et c'est donc finalement la concep
catif valorisant les matériels ou les activités
pédagogiques qui favorisent la participation
tion de la communication comme un aller-
et l'interaction chez les apprenants.
retour, un échange, que l'on retient.
>~ A p p r o c h e
Les
C o m m u n ic a t io n .
didacticiens des
langues ont donc
c o m m u n ic a t iv e ,
C o m m u n ic a t if ,
échafaudé des stratégies pour favoriser des
situations de communication en classe de
COMPÉTENCE ■ Ce terme recouvre trois
langue. Dépassant la simple mise en oeuvre
formes de .capacité cognitive et comporte
mentale : compétences linguistique, commu
de documents dits authentiques, qu'on
pourrait naïvement croire à elle seule capable
nicative et socioculturelle.
de simuler une situation de communication
Chomsky a introduit la notion de compétence
authentique,
linguistique pour référer aux connaissances
la didactique
des
langues
actuelle favorise des activités qui permettent
intuitives des règles grammaticales sous-
une communication
la moins artificielle
jacentes à la parole qu'un locuteur natif idéal
possible en classe, au-delà des rituels propres
a de sa langue et qui le rendent capable
à la communication en situation d'enseigne
ment et d'apprentissage : simulations globales,
jeux de rôles, travaux collectifs, etc. On pré
de produire et de reconnaître les phrases
correctes. CeS connaissances concernent les
unités, les structures et le fonctionnement
conise de varier les supports (manuels, images,
du code interne de la langue - phonologie,
son, TICE, etc.) et on privilégie le recours aux
médias, symbole de communication par
décontextualisée, dissociée des conditions
excellence. Les progressions ne sont plus
sociales de production de la parole (ou
établies en termes strictement linguistiques,
mais en termes d'actes de communication,
« performance », en termes chomskyens; voir
inspirés du niveau-seuil (approche fonction
nelle.)
« langue » et « parole »). Si l'objectif principal
de l'apprentissage d'une langue est formulé
>• A pproche
en termes* de compétence linguistique, on
communicative, Interaction.
COMMUNICATIONNEL ■ Dans son sens
littéral, communicationnel (néologisme dû à
morphologie et syntaxe - dont l'étude sera
aussi
l'opposition
saussurienne
entre
donnera priorité à des approches didactiques
qui visent la maîtrise des formes linguis
Habermas) signifie « qui ressortit à », ou « qui
tiques : grammaire-traduction, exercices
structuraux, etc.
se réclame de» la communication. À ce
Pour contrecarrer ce réductionnisme, Hymes
niveau, communicationnel ne se distingue
propose la notion de compétence communica
pas de communicatif. La distinction s'opère
au niveau épistémologique, quand commu
produire et interpréter des énoncés de façon
tive, qui désigne la capacité d'un locuteur de
nicationnel caractérise un positionnement,
appropriée, d'a'dapter son discours à la situa
un modèle, un paradigme au sens de
Thomas Khun (1970), où la communication
tion
de communication
en prenant en
compte les facteurs externes qui le condi
trouve une place prépondérante dans l'expli
tionnent : le cadre spatiotemporel, l'identité
cation des faits culturels et provoque un
des participants, leur relation et leurs rôles,
déterminisme supérieur, voire indépendant
les actes qu'ils accomplissent, leur adéquation
du déterminisme social. La médiologie déve
aux normes sociales, etc. On parle d'autre
loppée par Régis Debray en est un exemple.
part, en psycholinguistique, de compétence
textuelle. En .didactique des langues, cette
Communicationnel
est
un
concept
qui
appartient en propre aux sciences de l'infor
mation et de la communication. En didactique
vision de la compétence amène inéluctable
ment à des approches qui donnent priorité à
la maîtrise des stratégies Illocutolres et dis
formes sont apparues, à travers notamment
cursives, des pratiques et des genres :
des conduites pédagogiques encore parfois
approches- communicative ou notlonnelle-
Identifiées comme non conventionnelles : jeux
fonctlonnelle par exemple.
de rôle, saynètes, théâtre, sketchs, jeux divers,
SI une langue est appréhendée comme un
chansons. Le comportement d'un étudiant et
guide symbolique de la culture, et la culture
d'un professeur dans la classe est aujourd'hui
comme tout ce qu'il faut savoir ou croire
pour se comporter de façon appropriée aux
beaucoup plus global et diversifié qu'autrefols.
yeux des membres d'un groupe, les concepts
De même les comportements, c'est-à-dire les
actions langagières effectives, sont bien moins
de compétences linguistique et communicative
rigides et prédéterminées qu'auparavant
seront considérés comme des sous-partles
dans la mesure où l'objectif n'est plus (sauf
d'une compétence socioculturelle. C'est cette
dans des professions rarissimes) de pratiquer
les
comme un natif mais de comprendre et de se
approches didactiques Interculturelles ou
l'apprentissage Intégré de langues et de
faire comprendre de manière socialement
acceptable. Le comportement jugé adéquat
matières non linguistiques. Elle explique aussi
tend à ne plus être une correction aca
l'insistance de certains didactlclens sur l'ex
pression «didactique de langues-et-cultures
démique, mais une capacité à communiquer
sans difficultés. C'est pourquoi aussi le béha
étrangères ».
viorisme, ou psychologie du comportement,
vision
anthropologique
qui
étaye
A p t it u d e .
tient une place nettement moins Importante
qu'auparavant dans l'enselgnement/appren-
COMPORTEMÉNT ■ Le comportement
tlssage d'une langue. Il s'agit moins d'une
est la manifestation extérieure, évidente et
démarche à suivre que d'un résultat à obtenir,
repérable, d'une action d'apprentissage ou
d'enseignement. Pour un professeur II s'agit
aussi bien pour le professeur que
de rendre Visibles et perceptibles par l'appre
nant les manières effectives dont il procède.
pour
l'élève, mais surtout pour celui-ci, malgré les
pressions multiples de l'Institution académique
(examens, contrôle, modèles Imposés, etc.).
La façon dont il se comporte en classe est
constituée de l'ensemble de ses paroles, de
COMPRÉHENSION ■ La compréhension est
ses gestes, de ses déplacements, dont il lui
l'aptitude résultant de la mise en œuvre de
faut Impérativement s'assurer que les élèves
processus cognitifs, qui permet à l'apprenant
les ont bien saisis.
d'accéder au sens d'un texte qu'il écoute
Le comportement d'un apprenant participe
(compréhension orale) ou lit (compréhension
de la même analyse. Il est composé d'actes
écrite). Il faut distinguer l'écoute et la lecture,
qui sont des pratiques volontaires, des pro
repérables, extériorisés, soumis à la perception
manière de se tenir mais des stratégies qu'il met
cessus cognitifs, largement involontaires.
L'écoute et la lecture conduisent, en fonction
én œuvre pour l'apprentissage d'un concept
de l'objectif poursuivi, à percevoir soit de
de tout un chacun. On ne parle pas ici de la
langagier (compréhension et expression).
manière exhaustive tous les éléments du texte
Son but est d.'attelndre le comportement lan
(discrimination orale et écrite), soit de manière
gagier adéquat, c'est-à-dire compréhensible
par tous. Il cherche sans doute d'abord à
sélective certains de ces éléments (écoute ou
Imiter, mais se forge progressivement une
conduite qui exprime sa manière de s'exprimer.
hension qui peut porter sur la totalité du texte
Bien entendu ¡1 n'y a plus aujourd'hui, au-delà
de la théorie béhavlorlste, à se borner au pur
tielle), et qui peut être globale ou détaillée.
comportement langagier. De multiples autres
lecture sélective), pour mener à une compré
(totale) ou sur une partie de ce texte (par
Étant donné toute la diversité des manières
d'aborder et de comprendre un texte oral ou
une bonne raison : pour s'informer (com
écrit, ce que l'on nomme «sens» du texte
n'est ni unique ni monolithique. Le sens que
prendre un phénomène naturel, économique,
l'apprenant découvre dans le texte n'est que
l'un des multiples sens possibles de ce texte.
faire fonctionner un appareil,- réaliser une
linguistique, etc.), pour agir (apprendre à
Du point de vue des processus cognitifs mis en
recette de cuisine, réaliser une activité sportive,
jeu, la compréhension peut être décrite de
etc.), pour s'intégrer dans un groupe social
deux manières : le processus sémasiologique,
ou pour se distraire (lire ou écouter une histoire
ou bas-haut, consiste à discriminer des formes,
romanesque, un reportage, une chanson, etc.).
les segmenter, et à interpréter le sens à partir
Troisièmement, l'auteur du texte à comprendre
de ces segments. Ce processus est en consé
est une individualité qui a son identité psy
quence très dépendant de la discrimination
chosociale, a une intention communicative,
des formes. Le sens que l'auditeur ou le lecteur
dégage du texte est conçu comme émanant
du texte et allant vers l'auditeur ou le lecteur,
est intégré dans une situation de production,
et produit un discours à caractéristiques lin
guistiques, référentielles et culturelles uniques.
d'où l'appellation bas-haut. L'autre processus,
Du point de vue didactique, il est nécessaire
dit onomasiologique, ou haut-bas, consiste à
faire des prévisions hypothétiques de contenus
de prendre en compte les aspects psychollrv
guistlques, cognitifs et pragmatiques de la
et de formes, et à chercher des indices dans le
texte pour les vérifier. L'auditeur ou le lecteur
compréhension. Les objectifs de travail pour
améliorer les capacités de compréhension sont
utilise, pour faire ses prévisions, des connais
définis en fonction des situations communica
sances de différents ordres : référentielles,
tives visées (apprendre à savoir lire un article
scientifique spécialisé, écouter un guide touris
sociolinguistiques, sociopsychologiques, lin
guistiques, socioculturelles. Le sens du texte
tique, etc.) et pour développer des savoir-faire
est donc construit par l'auditeur ou le lecteur
de compréhension variés (apprendre à mobi
à partir de ses hypothèses, d'où l'appellation
haut-bas. Le modèle descriptif de la com
liser des connaissances extralinguistiques,
linguistiques, culturelles et pragmatiques;
préhension qui rassemble aujourd'hui les
chercheurs est un modèle qui intègre les deux
apprendre à faire varier sa manière d'écouter en
fonction de i'objectif poursuivi). L'enseignant
processus : l'auditeur/lecteur utilise majoritai
ou l'apprenant définit toujours un ou des
objectifs communicatifs d'écoute ou de
rement le processus onomasiologique, et a
recours au processus sémasiologique lorsque
lecture, choisit pour travailler des documents
le premier est inopérant.
authentiques, afin d'assurerJa pertinence des
Du point de vue pragmatique, la compré
hension d'un texte oral ou écrit constitue un
caractéristiques situationnelles de l'événement
événement ancré dans une situation commu
nicative qui, par conséquent, se caractérise
utilisent dans le type de situation visé, identité
par plusieurs éléments : l'auditeur/le lecteur,
son projet d'écoute/de lecture, le locuteur ou
communicatif (langue que les usagers natifs
et rôle des locuteurs ou scripteurs bien définis,
intention communicative de production du
texte oral ou écrit bien décelable, existence
le scrlpteur. Premièrement, l'auditeur/le lec
teur est un être dont les caractéristiques per
de références culturelles et pragmatiques,
manentes de personnalité psychologique et
qui sont pertinentes dans les situatio.ns visées.
affective, de passé d'apprentissage, de style
cognitif, sont uniques. En outre, il est dans un
C'est en fonction de ces mêmes critères que la
état momentané, et variable, de fatigue,
>■ E x p r e s s i o n .
santé, disponibilité intellectuelle et affective.
Deuxièmement, l'auditeur/le lecteur a un
projet d'écoute/de lecture. Il écoute/lit
pour
etc.), choisit des tâches de compréhension
capacité de compréhension s'évalue.
CONCEPTUALISATION ■ Fondée sur
les principes du constructivisme (Piaget), la
C U I N S O I C I N I I S A ! IU 1 N
conceptualisation est une activité de résolution
de problème, particulièrement utilisée en
didonaï). En cela, la connaissance se distingue
nettement de la doxa, qui est une opinion et
grammaire comme l'ont illustré les travaux
une conviction (dont le propre consiste en ce
de Besse et Porquier (1984). L'apprenant est
amené à construire des concepts à partir
que l'individu les confond avec une connais
d'un corpus (lexical, grammatical, discursif,
sait, on croit qu'on sait.
sance). Dans la doxa on ne sait pas qu'on
etc.) et à tirer de son observation des règles
Il est possible, bien entendu, et c'est capital,
de fonctionnement. Les méthodes communi
de savoir qu'on croit et donc de présenter sa
catives récentes utilisent fréquemment cette
activité.
comme une vérité démontrée. Pour qu'il y ait
conviction comme une certitude et non pas
connaissance il faut donc qu'il y ait raison,
CONDITIONNEMENT
■ »- B é h a v i o r i s m e .
démonstration et partage possible entre
personnes qui possèdent la rationalité en
CONDUITE DE CLASSE ■ On appelle
commun.
conduite de classe l'action de mener, guider,
diriger un groupe d'apprenants. Le fonction
CONNAISSANCE PARTAGÉE
nement de la classe, son déroulement, le type
connaissance partagée est celle qui est com
■
Une
d'activités ou d'exercices, les démarches, l'or
prise et maîtrisée pareillement par des individus
ganisation des échanges, les. prises de paroles
différents et qui, de ce fait, facilite la commu
ont beaucoup évolué et de toute façon sont
étroitement liés aux conditions d'enseigne
nication entre eux (tel énoncé acquiert la
même signification pour tous).
ment : on ne «conduit» pas de la même
>■
C o n n o t a t io n , C u l t u r e , D é n o t a t io n .
façon une classe de 15 apprenants et une
classe de 80-100. À la rigueur de la méthodo
CONNOTATION ■ La connotation est un
logie SGAV où tout est programmé, préparé, a
système de sens seconds qui se greffe sur le
succédé une méthodologie où.l'enseignant a
système de sens premiers (dénotation) du
une plus grande liberté dans la construction
signe linguistique : cette propriété peut affec
et le déroulement du cours et une plus
ter le signifié comme le signifiant, être le résul
grande créativité, au moins pour les groupes
tat d'une opération individuelle ou partagée
restreints. De son côté, l'apprenant apprend
par une ou plusieurs communautés, être le
à apprendre, il devient plus autonome et
l'enseignant tient davantage compte de ses
fruit d'un imaginaire personnel, collectif
(mythe) ou d'une culture, être associée à un
motivations, de ses besoins et de ses stratégies
contexte socioculturel ou non, exprimer des
d'apprentissage. On oppose moins maintenant
étant nécessaire à certains moments de la
caractéristiques ponctuelles ou générales.
L'appréhension correcte des connotations
culturelles est une des difficultés majeures
classe pour permettre une meilleure créativité.
dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
*- D ir e c t iv it é , P é d a g o g i e d e s g r a n d s g r o u p e s .
>- C o m p r é h e n s io n , D é n o t a t io n , S e n s , T r a d u c t io n .
directif à non directif, une conduite directive
CONNAISSANCE ■ La connaissance est un
CONSCIENTISATION ■ La conscientisation
savoir dont on peut «administrer la preuve »,
est le fait de prendre conscience d'un fait,
c'est-à-dire que l'on est capable de démontrer
d'un événement quel que soit son nombre
et, donc, de transmettre à un autre individu
d'occurrences auparavant. Le processus de
par un discours réglé, c'est-à-dire explicatif
conscientisation suppose que ce fait était
et explicable selon des règles rationnelles.
enfoui dans l'inconscient, par exemple quand
Quelqu'un qui sait sait pourquoi il sait et est
capable d'en rendre compte (en. grec logon
l'apprenant est exposé à un fait linguistique
(une récurrence de genre, une terminaison
V _ W ! VI J L I L.
de déclinaison ou de conjugaison, etc.).
concertation, notamment dans le domaine
Lorsque cette conscientisation se produit,
des droits de l'homme et du citoyen (Cour
l'individu identifie clairement les phénomènes
européenne des droits de l'homme), le Conseil
auxquels il s'est trouvé confronté. Prendre
conscience s'apparente à une identification,
de l'Europe a pour organes principaux un
point de départ vers la compréhension.
et une assemblée parlementaire. Sa gestion
En didactique des langues, cette conscientisa
est assuréepar un secrétariat général.
comité des ministres des Affaires étrangères
tion peut être occasionnée par plusieurs
Le Conseil de la coopération culturelle,
phénomènes, positifs ou négatifs, de transfert
créé au sein du Conseil de l'Europe dans les
Un transfert positif ne
années 1950, œuvre notamment pour l'éduca
favorise pas ou peu la conscientisation des
tion et la recherche. C'est dans ce cadre que
ou d'interférence.
opérations linguistiques puisque l'apprenant
les actions intéressant les langues vivantes
opte pour le comportement le plus facile : il
ont été réalisées-dès 1960.
reproduit de façon naturelle et inconsciente
L'influence majeure du Conseil de l'Europe
son système maternel. Par contre, lorsqu'il
dans le domaine date toutefois surtout
s'agit d'interférence négative, le frein amène
l'apprenant à se questionner sur l'échec du
des années 1970, avec la série des projets
transfert et à partir de là à identifier un fonc
« Langues vivantes» poursuivis, sous la coordi
nation de J. Trim, jusqu'à la fin des années 1990.
tionnement particulier de la langue. À travers
Cette période a vu le développement du
cette analyse contrastive et en relevant les
modèle notionnel-fonctionnel, l'élaboration
zones d'interférences et de transferts négatifs,
des niveaux-seuils, les travaux sur l'identification
l'apprenant prend conscience que son système
des besoins et la centration sur l'apprenant,
linguistique maternel ressemble ou pas à celui
la diffusion des principes de l'apprentissage
d'une autre langue.
autodirigé. Elle a abouti à la préparation du
Cadre européen commun de référence pour
Un autre exercice favorise la conscientisation :
l'analyse d'erreurs. L'identification se produit
à travers la correction d'autrui, l'apprenant
constate son erreur. La conscientisation
les langues et au lancement du Portfolio
européen des langues.
s'opère, au sens de compréhension, lorsque
tion des langues vivantes, ont été suscités des
l'apprenant analyse l'origine de son erreur.
Cependant l'étape de la conscientisation
échanges d'expériences pour ce qui concerne
demeure un instant éphémère, vite relayé
risation de leurs enfants, avec une insistance
par un temps de réflexion et d'analyse plus
particulière sur les dimensions interculturelles.
Des études ont par ailleurs été menées sur
approfondi. La conscientisation est un état
Dans d'autres secteurs du Conseil que la sec
l'accueil linguistique des migrants et la scola
permanent car l'apprenant, en s'exprimant
l'éducation à la citoyenneté européenne,
en langue étrangère, mobilise toutes ses com
cependant qu'était rédigée une Charte des
pétences et ses connaissances, a conscience
sans cesse d'user des outils linguistiques.
langues régionales et minoritaires visant au
respect des droits linguistiques de groupes et
CONSEIL ■
ou les langues nationales des pays.
communautés parlant d'autres langues que la
E n s e ig n a n t .
Suite à l'ouverture du Conseil de l'Europe
CONSEIL DE L'EUROPE ■ Créé en 1949, au
vers les pays d'Europe du centre et de l'Est
début de la guerre froide, le Conseil de l'Europe
après 1989, un accord entre différents pays
est une organisation intergouvemementale
regroupant à l'origine 10 pays d'Europe de
membres a permis la mise en place à Graz,
en Autriche, d'un Centre européen pour
l'Ouest et en rassemblant 44 en 2002, sur
l'ensemble du continent. Instrument de
les langues vivantes (CELV) qui organise des
rencontres et anime des projets internationaux
l
resserrant les liens entre des responsables et
externes, comme le défend l'empirisme;
spécialistes des langues de pays auparavant
elles ne se trouvent pas non plus déposées
peu en contact les uns avec les autres.
dans notre esprit par une forme d'immanence
C'est dans cette dynamique générale, où le
ou de transcendance comme le soutenait
respect et la valorisation du plurilinguisme
l'innéisme. Le développement est ainsi consti
sont pensés comme enjeu culturel, patrimonial
tué des réactions des enfants aux sollicitations
et politique, que la section «langues vivantes»
de l'environnement. Celui-ci est donc acteur
du Conseil de l'Europe est devenue, en 2002,
de son développement. Piaget insiste sur
Division des politiques linguistiques.
l'activité organisatrice du sujet; l'action a
>■
ainsi un rôle prépondérant dans l'élaboration
des processus cognitifs. La connaissance que
C a d re' eu ro péen
com m un
de
référen c e.
N iv e a u -s e u il , P o r t f o l io e u r o p é e n d e s l a n g u e s .
l'enfant construit de son environnement ne
CONSIGNE ■ Discours visant la réalisation
se base pas seulement sur des perceptions
d'une tâche. Comprendre une consigne pose
et des enseignements mais surtout sur des
que l'apprenant en dénote les informations
découvertes qu'il fait en agissant sur les objets.
De ce fait le langage est considéré lui aussi
explicites (données et stimulus), qu'il en repère
les éléments implicites (informations non for
mulées, attentes de l'enseignant) afin de se
comme un objet cognitif participant aux
progrès du développement de l'intelligence.
former une représentation correcte de la
Dans cette perspective opposée à celle de
tâche et de mettre en œuvre une procédure
de réalisation. Une consigne peut être refusée
Chomsky, il n'est qu'une manifestation parmi
d'autres de l'accès à la fonction symbolique
ou détournée en raison d'un conflit culturel
et à la représentation. Il est objet de connais
concernant le thème ou le type d'activité.
sance, d'enseignement et de découverte. Dans
»■ A c t iv i t é , E x e r c i c e , T â c h e .
une optique constructiviste ce qui importe
donc, c'est l'étude des liens entre développe
CONSTRUCTIVISME ■ Cette théorie consi
ment cognitif et développement linguistique
dère que le développement, qu'il soit biolo
dans lesquelles les fonctions de représenta
gique, psychologique ou social, procède de
tion et de traitement de l'information sont
la construction d'organisations données d'une
privilégiées. La recherche de principes structu
relative stabilité qui se succèdent dans le
raux sous-jacents à la langue de l'enfant permet
temps : à sa naissance, un sujet se présente
de décrire des stades successifs d'acquisition
comme une sorte de tabula rasa, ne possédant
en particulier de la structuration grammaticale.
aucune ca'pacité et se construira essentielle
ment à partir de capacités héréditaires simples
par les influences environnementales et
tivistes de l'apprentissage. Ceux-ci sont fondés
l'éducation. L'individu autonome développe
apprentissage par construction de la réponse
des compétences par degrés successifs de
ou apprentissage constructiviste lorsqu'il est
complexificatloiT'ou de simplification.
tenu compte du rôle joué par l'apprenant
dans l'établissement de la relation entre
En psychologie génétique, la position épis
témologique de Piaget est constructiviste en
ce qu'elle propose une troisième voie pour
dépasser l'opposition entre innéisme et
Il existe également des modèles construc
sur l'activité de l'élève. On parle alors d'un
situation et réponse. Cette orientation privi
légiée par Piaget l'a été également par
Vygotski, puis Bruner. L'existence d'une activité
empirisme dans le processus d'acquisition
mentale de réaménagement des données ou
des connaissances. Celles-ci ne résultent pas
d'élaboration d'une représentation est une des
d'une simple copie de l'organisation du
conditions primordiales d'un tel apprentissage.
monde extérieur, et ne sont pas uniquement
»- A c q u i s i t i o n , A p p r e n t i s s a g e , I n n é i s m e , M e n t a
déterminées passivement par les contraintes
l is m e ,
P s y c h o l o g ie .
CONSTRUIT m
Fa b r i q u é .
Ces notions sont utilisées par les linguistes
pour caractériser les signes linguistiques qui
CONTEXTE *
généralement l'ensemble des déterminations
sont des signes discrets, distincts les uns de
autres et qui ne peuvent être que présents
extralinguistiques des situations de commu
ou absents, deux d'entre eux étant nécessai
La notion de contexte désigne
nication où les productions verbales (ou non)
rement identiques ou différents. ’
prennent place, alors que la notion de cotexte
Cependant lorsqu'on
renvoie davantage à l'environnement verbal
attestées dans une communauté linguistique,
décrit les variables
des unités dans le jeu des renvois internes au
(ex : les différentes réalisations de la nasalité
texte. Dans l'enseignement des langues, il est
dans l'ensemble francophone) ou les contacts
important de distinguer entre contexte
entre deux ou plusieurs langues (ex : les
homoglotte (par exemple : l'enseignement
créoles par rapport à la langue standard),
on peut parler de continuum, constitué par
l'ensemble de ces variables.
du français en France) et contexte hétéroglotte (par exemple : l'enseignement du
Le recours à la notion de continuum se justifie
français au Japon). De même que pour les
notions de cohérence et de cohésion, les
notions de contexte et de cotexte se situent
ici par la volonté d'intégrer la variation dans
à la croisée de la linguistique textuelle et de
formant un continuum les variations qui vont
l'analyse des discours, en ce qu'elles pren
des formes linguistiques socialement valorisées
nent à la fois en compte les dimensions
interne et externe des énoncés produits.
à celles qui sont socialement dévalorisées.
Autres exemples : l'opposition, classique en
la théorie. On peut ainsi considérer comme
Si la notion de contexte est une notion impor
didactique des langues, entre oral et écrit,
tante en didactique des langues, c'est qu'elle
peut se décrire soit en termes de systèmes
s'identifie principalement à l'ensemble des
radicalement distincts, soit en termes de conti
représentations que les apprenants ont du
contexte, introduisant par là même des varia
situations de communication.
tions culturelles et interculturelles dont la
prise en compte est alors féconde. L'étude
écrits peut introduire une discontinuité entre
des contextes peut ainsi être plus ou moins
des catégories d'écrits, par exemple entre
nuum organisé en fonctiofr des variations de
De même, la description de la diversité des
étroite (cadrage communicatif) ou large (cadre
écrits fonctionnels et écrits littéraires, ou s'atta
institutionnel et social global) en fonction
cher, au contraire, à définir un continuum à
des objectifs méthodologiques et didactiques
partir des caractéristiques communes à toute
définis.
production d'écrit et à inventorier la nature
C o h é r e n c e , H é t é r o g l o t ie .
des variations qui rendent.cqmpte de cette
diversité.
CONTINUUM m Lorsque les unités d'un
D'une façon générale, le recours à la notion
ensemble sont discontinues, on les appelle
des unités discrètes : elles ne peuvent se
de continuum dans la démarche didactique
se justifie par le souci de ne pas introduire
substituer l'une à l'autre et sont soit identiques
soit différentes. Ainsi en est-il, par exemple,
d'oppositions
de la suite des nombres ou, en musique, des
rechercher les transitions (de l'oral à l'écrit,
du familier au soutenu, de l'erreur à la norme)
notes de la gamme. Mais lorsque le doigt
tranchées
qui , pourraient
constituer un obstacle à l'apprentissage et de
glisse sur les cordes d'un violon on obtient
permettant à l'apprenant de progresser.
avec l'archet un son continu et progressive
>- É c r it .
ment ascendant ou descendant qui forme un
continuum que les musiciens appellent le
CONTRAT
continuum des hauteurs.
ou plusieurs personnes s'obligent envers une
■ Convention par laquelle une
ou plusieurs autres personnes 3 faire ou à ne
et le non-natif désireux d'apprendre la langue
pas faire quelque chose (article 1101 du Code
en question.
civil), le contrat est la traduction juridique de
la liberté du vouloir, l'expression de l'accord
»- A c q u i s i t i o n , A p p r e n t i s s a g e .
de deux volontés qui se reconnaissent et se
CONTROLE (I) ■ Pour qu'un enseignement
respectent mutuellement. Cette notion a été
définie par Rousseau, pour qui le contrat est
tante se développe, il lui est nécessaire de
indispensable à une vie en société.
disposer d'un outillage de contrôle. Celui-ci
où le comportement tient une place impor
Toute situation pédagogique implique un
possède deux composantes essentielles.
contrat implicite ou explicite. Dans ce second
cas, établir un contrat signifié reconnaître la
• Un élément externe, tout d'abord, qui fait
liberté de pensée et d'adhésion des individus
prentissage. Le professeur doit, par exemple,
présents dans la classe. Il s'agit d'établir
ensemble un cadre commun qui régit l'en
écouter la prononciation par chaque élève de
semble des relations entre les individus. Ce
donc les Insuffisances et, en dernier ressort,
cadre doit expliciter les règles construites par la
les rectifier.
partie soit du matériel soit du processus d'ap
la séquence-modèle pour en déceler la nature,
classe et pour la classe, acceptées par tous car
• Un autre mode de contrôle est cependant
respectueuses de chacun. Dans le contrat de
Indispensable, c'est celui que l'apprenant se
classe, doivent donc être négociés les rôles, les
fabrique peu à peu en comparant ses manières
modes d'interactions, les limites de la liberté
de procéder avec les manières adéquates
individuelle, les buts communs, les valeurs et les
(données soit par l'enseignant soit par une
moyens de les exprimer. Le contrat concerne
machine qui, elle, répète toujours les mêmes
aussi les objectifs des travaux en fonction des
énoncés) : tel est ce qui est dénommé,
intérêts des individus, les moyens pédago
giques, les étapes, le partage des tâches, les
notamment depuis Krashen, la théorie du
modalités d'évaluation et d'auto-évaluation.
apprenant s'est fabriqué à son propre usage.
Sur le plan social et relationnel, l'élaboration
C'est avec cet outil qu'il contrôle la validité
d'un contrat commun permet la prise de
conscience et le respect de la liberté Indivi
de ce qu'il dit et que, notamment, Il repère
moniteur, c'est-à-dire le modèle que chaque
ses progrès ou ses stagnations. Il pourra
duelle de chacun. La construction des règles de
en repérer la cause et lui apporter une
vie de la communauté qu'est la classe favorise
solution s'il maîtrise adéquatement son propre
la socialisation grâce à l'expérience de la res
moniteur, c'est-à-dire son instance Interne,
ponsabilité, mais aussi la clarification des
personnelle de contrôle. L'autocontrôle est,
points de vue, l'écoute d'autrui, la confiance
de toute façon, indispensable au développe
En effet, le fait de définir
ment des capacités de l'apprenant, même
ensemble des règles communes permet d'une
s'il lui faut, parfois, recourir au contrôle
part leur explicitation, d'autre part la prise de
conscience de l'altérité et de l'égalité.
externe.
et l'échange.
Sur le plan cognitif, la négociation des
manières d'accomplir une activité permet
une prise en compte des représentations de
chacun et la co-construction du sens. Établir
Il est clair dans ces conditions que, dans une
pédagogie moderne, la première étape de
l'enseignement/apprentissage consiste en ce
que l'apprenant (avec, bien entendu l'ensei
gnant) construise correctement son propre
un contrat de classe implique une pédagogie
«moniteur» de manière adéquate à ses objec
non directive dans laquelle le rôle de chaque
tifs. Il n'est pas rare, en effet, que l'apprenant
individu est négocié et non imposé.
On appelle aussi contrat didactique le contrat
se trouve moins bien pourvu qu'il ne le croit
pour déterminer ce qu'il vise à atteindre en
implicite qui lie en situation, naturelle le natif
termes d'expression courante.
Dès lors aussi, la compétence la plus difficile
langage car le plus exclusivement verbal. Son
à acquérir et qui est donc la priorité de tout
étude vise à dépasser une pure théorie des
apprentissage/enseignement (priorité désigne
actes de langage isolés (Austin, Searle) pour
à la fois le point le plus important et le premier
étudier leurs possibilités de combinaison
chronologiquement) est la capacité à com
dans des interactions authentiques. Cette
prendre l'oral. La compréhension est de toute
étude centrale peut être complétée par l'ana
façon première par rapport à la production
lyse d'autres conversations, fictionnelles
(et sans lien nécessaire avec celle-ci), mais
celles-là, comme celles que l'on trouve dans
c'est là que le moniteur interne à chaque
les romans, le théâtre ou les méthodes d'en
apprenant doit être le plus vigilant et le plus
seignement des langues étrangères.
adéquat. D'une manière générale il convient
Ce p'est que dans un second temps que le
méthodologiquement de considérer qu'on
terme s'est spécialisé après que certains
ne sait jamais tout d'un apprenant. On a ainsi
longtemps désigné par «boite noire» le
genres interactionnels.
contenu qu'il y a dans la tête de l'apprenant,
actuelle, les cibles de l'analyse conversation
c'est-à-dire ce qui est proprement insaisis
sable dans son fonctionnement. Les manières
devenant une borne d'un continuum com
auteurs ont tenté de créer une typologie des
Dans la situation
nelle se sont diversifiées, la conversation
de procéder sont en partie inconnues, même
plexe qui se déploierait sur plusieurs axes,
de lui, et l'on ignore ce qui se passe dans la
trouvant à une autre de ses extrémités le
boite noire qui constitue à la fois son identité
polylogue (variation quantitative, incluant le
et son secret. C'est pourquoi l'apprentissage
dilogue, le trilogue, etc.), ou l'interaction
béhavioriste déclarait fermement négliger,
finalisée (variation qualitative 1), ou encore
l'interaction praxéologlque impliquant des
parce qu'impossible à saisir, le contenu de
cette boite.
entités non langagières - actions, objets,
outils (variation qualitative 2).
CONTRÔLE (II) ■ Le mot est issu de l'an
La conversation peut être aussi considérée
cien français contre-rôle, où il désignait un
comme un texte ou un discours polygéré
registre de comptabilité tenu en double
répondant à des règles de cohésion et de
exemplaire, permettant ainsi une vérification.
cohérence comme le discours monologal.
Le mot garde aujourd'hui cette connotation
L'analyse conversationnelle
de vérification à une conformité, générale
ment celle de la norme. Il est associé à l'éva
méthode d'approche des interactions issue de
désigne
une
luation sommative qui constitue précisément
culier à une autre se réclamant de l'analyse
une vérification de la conformité des produc
du discours (Moeschler, 1996).
l'ethnométhodologie, qui s'oppose en parti
tions des élèves à l'objectif d'enseignement
En didactique.des langues, le terme s'est insti
fixé par l'enseignant.
tutionnalisé dans les méthodes directes avec
les classes .de conversation (souvent dévolues
>■
É v a l u a t io n .
dans l'enseignement scolaire des langues aux
CONVERSATION ■ La conversation a long
assistants de langue natifs), qui désignent les
temps été considérée comme la forme pro
moments de la classe de langue où la parole
totypique des interactions verbales (Kerbrat-
est donnée aux élèves afin qu'ils réutilisent
Orecchioni,
librement sur des thèmes de leur choix les
matériaux linguistiques qu'ils ont appris pré
1987,1996).
Son
étude
est
aujourd'hui devenue centrale en pragmatique.
La conversation en tête à tête et à bâtons
cédemment (et qui éventuellement leur ont
rompus apparait alors comme le type inter-
été présentés'dans un premier temps sous la
actionnel le plus général mais aussi le plus
facile à aborder dans le cadre des sciences du
forme d'un 'dialogue). Le genre classe de
conversation d'obédience SCAV s'oppose aussi
aux jeux de rôles, plus contraignants et carac
• la production langagière (le corpus propre
téristiques de la méthodologie communicative.
ment dit) ;
• la compétence en français;
CORPUS (I) ■ On appelle corpus un ensemble
• la véhicularisation vs vernacularisalion du
de données collectées par enregistrement,
français, selon les situations.
par observation directe, par questionnaire ou
Les données fournies dans le cadre de la des
entretien, et réunies pour décrire et analyser
cription du corpus tel qu'il vient d'être défini
un phénomène. En didactique des langues
ne sont que des estimations destinées à per
on peut ainsi étudier le processus d'acquisition
mettre l'établissement de types de situation
en se fondant sur les performances enregistrées
de francophonie allant du Tchad à l'Ontario,
d'apprenants ou cerner les représentations et
en passant par la communauté française de
les attitudes dès apprenants et des enseignants
en analysant les réponses recueillies par des
questionnaires.
»-
E m p ir iq u e ,
En q uête,
E n t r e t ie n ,
G r il l e ,
Belgique et l'ile Maurice. Elles ont l'immense
avantage de pouvoir répondre très rapidement
aux problèmes concrets posés au premier
chef par les pays du Sud où l'on doit prendre
en compte toutes les données concernant
Q u e s t io n n a ir e .
l'état des rapports des langues entre elles
CORPUS (II) ■ La notion de corpus s'inscrit
pour définir une politique linguistique réelle
dans une approche sociolinguistique du
ment adaptée aux besoins et aux objectifs
phénomène francophone. Elle est utilisée
réellement accessibles.
dans la plupart-des grilles d'analyse des
C'est ainsi que les études conduites à la fois
situations
en
sur le status (c'est-à-dire le degré d'officialité
usage au sein de l'espace francophone, en
d'une langue dans un État et ses usages insti
vue de l'établissement d'une typologisation
tutionnels) et sur le corpus, notamment dans
des situations de francophonie, mais aussi
un certain nombre d'États africains, ont permis
de mettre en évidence un constant déficit du
linguistiques
actuellement
pour la recherche de stratégies nouvelles et
adaptées aux besoins des locuteurs franco
corpus par rapport au status. Cette distorsion,
phones en matière d'aménagement linguis
caractéristique de la plupart des États du Sud
tique, quelles que soient les situations. On
où le français est langue officielle, met en
parle désormais de corpus pour désigner des
relief l'inefficacité des actions de développe
ordres dë'fait Concernant :
• le volume de production linguistique réalisé
ment et la nécessité d'assurer au français une
diffusion adaptée comme l'exigerait le droit
en français et le pourcentage par rapport à
d'accès à «leur» langue des peuples dits
d'autres langues en usage dans chaque situa
• la nature de la compétence linguistique des
francophones ayant le français comme seule
langue officielle : langue de l'éducation, langue
de la justice, langue de l'administration, etc.
locuteurs du français et de leur compétence
> S tatus.
tion étudiée;
de communication (modes d'appropriation,
compétences diverses : unilingues, bilingues,
CORRECT ■ Souvent employé comme syno
diglottes actifs ou passifs, etc.).
nyme de grammatical pour qualifier un énoncé
Les éléments constitutifs du corpus sont donc
conforme à la grammaire de la langue, correct
les suivants :
• l'ensemble des données statistiques et géo
s'en différencie par son ambivalence et son
linguistiques nécessaires à toute description
sociolinguistique ;
plus et le moins correct s'appuie en effet sur
• le mode d'appropriation du français (acqui
sition vs apprentissage);
caractère subjectif. La distinction entre le
des jugements de valeur qui réfèrent à une
norme subjective susceptible de fortes varia
tions. Pour juger du caractère correct d'un
énoncé, on ne peut s'en remettre aux seuls
de communication dans lesquelles il est
jugements des locuteurs car il existe un fort
produit.
décalage entre les formes que les locuteurs
>• A p p r o p r ié , G r a m m a t i c a l .
produisent, celles qu'ils croient produire et
celles qu'ils pensent qu'il devraient produire.
CORRECTION ■ Le terme de correction
On ne peut pas non plus s'en remettre aux
recouvre trois acceptions.
seuls jugements des grammairiens, qui consti
1. L'acte de rectifier une (des) productioq(s)
tuent une catégorie limitée de locuteurs que
lors de certaines activités (on parle par
la didactique des langues a trop longtemps
exemple de phonétique corrective), ou encore
privilégiés. L'observation des pratiques langa
les connaissances déclaratives, les, affirmations,
gières authentiques est une réelle alternative.
les hypothèses, etc., d'un apprenant de
On y relève des formes qui s'écartent du
langue étrangère ou d'un locuteur non natif.
modèle canonique, mais qu'on ne peut consi
2. L'acte d'effectuer une évaluation qualitative
dérer comme déviantes. Un énoncé comme
ou quantitative (avec éventuellement des rec
«ma mère, le salon, c'est de la moquette»
tifications formelles et des commentaires
doit être considéré comme grammaticalement
bien formé. C'est une forme que les appre
rectificatifs et évaluatifs) sur des productions
nants sont susceptibles de rencontrer assez
fréquemment et qui présente un intérêt
d'examens, de tests ou de cours informels
(«corriger un devoir»),
certain pour la communication orale. Les
3. Le caractère «correct» (acceptable, appro
productions langagières orales révèlent éga
lement des formes plus décalées par rapport
prié) d'une forme ou d'un énoncé, en référence
à des normes et des critères linguistiques ou
aux structures normatives, mais qui ne sont
sociolinguistiques.
d'apprentissage, dans le cadre de devoirs,
ni le fait de locuteurs malhabiles, ni liées à
Dans sa première acception, la correction revêt
des productions spontanées dans des situa
des formes très diverses : immédiates ou diffé
rées, individuelles ou collectives, rectificatives
tions de communication familières : par
exemple «¡I y en a qu'on peut s'en servir»,
énoncé par un président d'université dans
ou inductives. On distingue en particulier
l'autocorrection (par l'apprenant lui-même,
que tout locuteur natif peut commettre, ne
de façon spontanée ou incitée), la correction
mutuelle (d'un apprenant par un ou des
sont pourtant le plus souvent entendues ni
autres, de façon spontanée ou préréglée), la
par ceux qui les produisent ni par leurs inter
correction par l'enseignant. Les principes et
une réunion de travail. Ces «incorrections»,
locuteurs. Soumises au jugement de ces
les pratiques de correcti'oh, "qui impliquent
mêmes locuteurs, elles seraient qualifiées
souvent le jugement de correction (acception
d'incorrectes. C'est donc bien à une norme
3) renvoient aux théories de l'apprentissage, à
subjective, idéalisée par rapport aux pratiques
la pédagogie de l'erreur, ainsi qu'aux disposi
tifs spécifiques d'enseignement à distance et
langagière, que renvoie la notion de correct :
est correct ce que l'on croit conforme à
l'usage ou au bon usage. La notion s'analyse
de nouvelles technologies.
>» I n t e r a c t i o n , E r r e u r .
donc en terme de continuum et non selon
des opposition tranchées. En didactique des
CORRESPONDANCE ■ La correspondance
langue, elle est en outre modulable selon le
est un échange de courriers, de messages
degré d'intelligibilité d'un énoncé : un énoncé
électroniques, de cassettes audio ou vidéo,
dont
pas totalement
prenant la forme de messages, de lettres, de
conforme aux règles canoniques mais qui ne
reportage, de dossier, etc. Elle concerne des
pose aucune difficulté de compréhension,
individus, des groupes d'élèves, des classes,
des établissements, ou des réseaux de classes.
la structure
n'est
peut être jugé correct selon les conditions
V_r\/-\r L L
Souvent mis en place par l'institution scolaire
fournir (en argent, en efforts, etc.) pour l'obte
la correspondance permet de mettre en place
nir. Ainsi pour une entreprise (d'enseignement
une communication réelle entre apprenants
ou autre) il faut inscrire dans le coût le paie
de langues différentes (apports culturels, lin
ment des enseignants, mais aussi le prix
guistiques et communicatifs).
D'autre part, la lexie «enseignement par cor
de revient des bâtiments et des machines
(investissement et fonctionnement). Pour un
respondance » a longtemps désigné ce qu'on
appelle aujourd'hui la formation ouverte et à
constitué de ce qu'il doit débourser (en
individu, le coût d'un enseignement est
distance (FOAD).
argent) mais aussi en temps (y compris le
> FOAD, PÉRISCOLAIRE.
transport par exemple), en travail, etc. Un
coût doit être évalué en fonction de sa renta
CORRIGER ■ >- C o r r e c t io n .
bilité, c'est-à-dire de l'efficacité que le desti
COTEXTE ■ >
couple cout/rentabilité est capital pour l'élève
nataire en attend.
C ontexte .
significations.
et l'enseignant et on a fondamentalement
tort de ne jamais le prendre consciemment
en compte.
1. Suite de séances d'enseignçment/appren-
>■ O f f r e , P r o d u it .
COURS ■ Le terme de cours recouvre trois
^ •
Pédagogiquement le
tlssage : «suivre un cours de FLE de 50 h»,
«s'inscrire dans un cours par correspondance».
CRAPEL ■ Le Centre de recherches et d'appli
2. Chacune des séances d'enseignement/
cations pédagogiques en langues de l'univer
apprentissage portant sur une ou des matières
indéterminées, sur l'ensemble ou sur une
sité Nancy 2 a été créé en 1969 par le ministère
de l'Education nationale. Il constitue une com
partie d'une matière déterminée : «avoir/faire
posante de l'UFR des sciences du langage
cours du lundi au jeudi», «avoir cours de
français de 9 h à 10 h», «faire un cours de
de l'Université. Ses équipes de recherche
grammaire».
3. Manuel fournissant les supports et l'appa
sitaire, linguistes, anglicistes ou francisants
de formation, des doctorants français ou
reillage didactique nécessaires à un ensemble
de séances d'enseignement/apprentissage
étrangers ainsi qu'un important service de
documentation. Les missions du CRAPEL se
sous forme de «leçons» ou «unités didac
tiques » : le fameux Mauger bleu s'intitulait
situent dans les domaines de la recherche,
Cours de langue et de civilisation françaises
(Hachette, 1953).
formation initiale et continue des formateurs
Pris dans les sens 1 et 2, le mpt «cours»
Les recherches conduites sont de type
regroupent des chercheurs de statut univer
de la formation continue en langue et de la
de langue.
désigne parfois les contenus d'enseignement
recherche-action collective : les projets, pris
(on parlera ainsi d'un «cours intéressant» ou
chacun en charge par une équipe de cher
d'un «cours trop dense») ou encore la trans
cheurs travaillant en interaction constante,
mission de ces contenus par l'enseignant (on
dira ainsi à un enseignant stagiaire qui a
sont issus des actions de formation en langue
expliqué longuement un point de grammaire
qu'il n'aurait pas dû «faire un cours de gram
par le CRAPEL, doivent contribuer à faire évo
maire», mais demander aux apprenants
eux-mêmes de conceptualiser).
ces actions et intègrent nécessairement des
ou de formation de formateurs entreprises
luer la problématique et la méthodologie de
expérimentations de terrain. Elles se situent
dans les domaines de la didactologie des
L
COUT ■ Le coût est constitué par l'ensemble
langues et des cultures étrangères et de la
de ce à quoi revient un produit, ce qu'il faut
didactique du FLE, de l'anglais et de l'espagnol.
Les thèmes de recherche sur lesquels ont
s'organisent autour de thèmes particuliers. Il
porté et portent les principaux travaux du
publie égalèment des matériels didactiques :
CRAPEL sont : l'autonomie et l'apprentissage
cours de compréhension orale/écrite du FLE,
autodirigé; la méthodologie et les outils de
cours de français du tourisme, cours multi
l'enseignement/apprentissage; le processus
média et multilingue pour les métiers du
d'acquisition;
la dimension culturelle de
bois, etc. Les chercheurs du CRAPEL publient
l'apprentissage; l'apprentissage et les techno
enfin des articles dans les grandes revues
logies de l'information et de la communication
scientifiques en langue française et en langue
éducatives; l'innovation et son introduction
anglaise du domaine et des études dans les
dans les structures éducatives.
publications du Conseil de l'Europe.
Parmi les concepts théoriques, et leurs applica
tions méthodologiques, sur lesquels est fondée
CRDP ■ Les Centres régionaux de documen
la notoriété nationale et internationale du
tation pédagogique, implantés dans chaque
CRAPEL figurent ceux d'apprendre à appren
académie, font partie du réseau CNDP, devenu
SCEREN (Services culture, éditions, ressources
dre, de conseiller d'apprentissage, de centre
de ressources, d'apprentissage intégré des
pour l'Éducation nationale) en mars 2002.
langues étrangères, d'apprentissage spécifique
Ce réseau est composé du Centre national
et dissocié des savoir-faire langagiers, de com
tique.
de documentation pédagogique (CNDP), de
31 centres régionaux (CRDP), de 85 centres
départementaux (CDDP) et de nombreux
Les actions de formation en FLE, en anglais
centres locaux (CLDP). Si les centres régionaux
préhension orale/écrite, de document authen
et en espagnol du CRAPEL concernent des
participent aux missions nationales du réseau,
publics d'adultes de tous les secteurs d'activité
ils assurent également un service de proximité
professionnelle et de tous niveaux de qualifi
auprès des acteurs et usagers du système
cation. Les formations qui leurs sont proposées
éducatif et interviennent dans le cadre des
sont de type «enseignement/apprentissage de
politiques académiques définies par les rec
teurs. Ces centres assurent également une
groupe», «apprentissage autodirigé individuel
ou collectif avec soutien», «apprentissage
présence à l'étranger, y compris dans le
intégré de deux langues avec enseignement
domaine du FLE, en développant des actions
de groupe». Elles sont mises en place «à la
de coopération éducative internationale, soit
demande » et leurs objectifs/contenus/dérou-
à la demande d'organismes français, soit à la
lements sont donc définis en fonction des
demande d'institutions éducatives étrangères.
besoins/attentes des apprenants concernés.
» CNDP.
Les enseignants-chercheurs du CRAPEL inter
viennent en formation initiale (deuxième et
CRÉATIVITÉ ■ Dans la théorie standard de
troisième cycles et IUFM ) et en formation
Chomsky, la créativité est la capacité de fabri
continue (stages de didactique du FLE pour
quer des énoncés en nombre infini à partir de
professeurs étrangers de français et des
règles finies et intériorisées. En didactique
stages de formation au rôle de conseiller et à
la mise en place de centres de ressources).
des langues, les méthodes pour débutants,
du fait de I',importance qu'elles donnaient à
Le CRAPEL publie une revue scientifique
la répétition, ou à des exercices n'impliquant
annuelle, Mélanges CRAPEL, où sont consignés
qu'une seule réponse correcte conforme à un
les résultats de recherche et les comptes ren
dus d'expérience des équipes ainsi que les
place à cette créativité. C'était méconnaître
textes des exposés faits par les chercheurs
que la communication sans créativité con
aux réunions scientifiques auxquels ils parti
cipent. Certains numéros de la revue, spéciaux,
tion d'une langue tellement neutre, banale et
modèle donné, n'ont longtemps fait aucune
damne les échanges à la platitude et à l'utilisa
si prévisible qu'une machine peut remplacer
Voix et Images de France et Bonjour Line-, fonc
un énon'ciateur humain comme, dans une
tion de formation continue d'enseignants
gare, l'achat d'un billet à un distributeur
•automatique.
pour le français langue étrangère par des
stages de courte ou longue durée; fonction
C'est à partir de la fin des années 1970 que le
d'expertise
BELC, Bureau pour l'enseignement de la langue
contextes d'enseignement du français à des
et
d'intervention
dans
des
et de l.a. civilisation françaises à l'étranger, a
étrangers, tant hors de France qu'en France.
proposé d'introduire à tous les niveaux de
Dès la fin des années 1950, le CREDIF est sol
l'enseignement du FLE l'utilisation de tech
licité par les ministères compétents pour des
niques de créativité dans la classe de langue.
actions tournées non seulement vers les pays
Ces techniques concernent aussi bien la
autres mais aussi vers l'accueil d'étudiants et
production orale qu'écrite et ont pour but
stagiaires étrangers en France (langues dites
d'intégrer à l'apprentissage les motivations
«de spécialité»), ou l'insertion linguistique de
expressives et les ressources d'invention de
travailleurs immigrés (notamment pour la ges
tion de cours d'alphabétisation). Les années
chaque apprenant, mais aussi du groupe
classe tout eptiej. Elles revêtent de nombreuses
1960 voient une intense activité du Centre,
formes :*jeux de langage, matrices de phrases
une augmentation de ses effectifs (jusqu'à
et de textes courts, supports pour l'écriture
une soixantaine de personnes, fonctionnaires
de contes, d'intrigues policières, de romans
relevant de l'enseignement supérieur ou
d'amour, récits arborescents interactifs, aide
d'autres ordres d'enseignement, personnels
à la recherche d'idées, simulations globales,
sous contrat) et une intégration officielle à
etc.
■>
J eu de r ô le s, T h éâ t r e.
l'École normale supérieure de Saint-Cloud.
Après P. Rivenc, M. Dabène accompagne
activement cette évolution jusqu'en 1973.
CREDIF ■ Le CREDIF, Centre de recherche
Au cours des années 1970 puis 1980, le
et d'étude pour' la diffusion du français, a été
Centre, tout en maintenant les différentes
créé en 1959 et dissous en 1996. Il succédait
fonctions qui sont siennes (avec notamment la
à sa création au Centre d'étude du vocabulaire
réalisation d'ensembles pédagogiques comme
élémentaire qui avait été installé en 1951, à
De vive voix ou Archipel), diversifie encore ses
lieux d'intervention : enseignement fonction
l'École normale supérieure de Saint-Cloud,
pour procéder aux recherches conduisant, sous
nel du français, contrats avec des entreprises
la direction du linguiste G. Gougenheim, à
pour la formation continue en français oral et
l'élaboration du «français fondamental».
Pendant près de quarante ans, le CREDIF a
écrit, études et développement de travaux
été, avec le-BELÇ, un des principaux centres
leurs familles, formation de formateurs dans
pour l'accueil linguistique des migrants et de
de référence pour le français langue étrangère.
ces mêmes secteurs. L. Porcher, directeur du
À sa vocation première de recherche linguis
CREDIF de 1974 à 1977, ouvre nombre de ces
tique orientée vers la définition de contenus
d'enseignement, il a, sous l'impulsion de
nouveaux chantiers, avec l'appui de J. Cortès
qui lui succédera à la direction. Des liens sont
P. Rivenc, directeur adjoint du Centre jusqu'en
établis avec le Conseil de l'Europe tant pour ce
1965, ajouté des fonctions multiples qui lui
qui est des projets «Langues vivantes» (réali
sation de Un niveau-seuil, contribution à la
•conférèrent une polyvalence certaine et un
rôle important dans le dispositif français de
mise en œuvre des approches communica
politique linguistique : fonction de conception
tives notionnelles-fonctionnelles) que pour les
et de réalisation de méthodes novatrices, rele
initiatives et recommandations relatives aux
vant initialement de la méthodologie struc-
migrants, à la scolarisation de leurs enfants et
turo-globale audiovisuelle (SGAV), telles que
aux dimensions interculturelles de telles situa-
U ttU Lt
tions. Dans cette même phase, les membres
hors de la région parisienne et rompant de
du Centre contribuent très régulièrement aux
plus en plus avec la recherche et la formation
en éducation, le CREDIF et d'autres centres
publications du domaine, à la réflexion et aux
débats qui accompagnent le développement
«historiques» de l'ENS, perçus comme des
de la didactique des langues (apports aux
composantes polyvalentes à l'excès, sont
Le français dans le monde et Etudes de
linguistique appliquée, au Dictionnaire de didac
tique des langues, aux collections spécialisées,
dissous par la direction à partir.de 1996.
revues
Depuis, l'ENS a été délocalisée à Lyon (ENS
Lettres et Sciences humaines).
dont « Essais » et « LAL », créées et dirigées par
le Centre). Le CREDIF engage aussi, à partir
CREOLE ■ Nom donné à diverses langues
d'un projet de L. Porcher et avec le concours
nées au cours des colonisations européennes
de J. Peytard, une ambitieuse enquête socio
des xviie-xvme siècles. Il existe ainsi des créoles
linguistique sur les variétés orales et écrites du
à base française, anglaise, portugaise, etc. Si
français contemporain, enquête donnant lieu
on a longtemps placé l'origine des créoles
à la publication des
Cahiers du français
des
dans un pidgin, une autre hypothèse est
années 1990.
avancée depuis une vingtaine-d'années : ils
Après 1985, le paysage de la didactique du
seraient le résultat de l'évolution accélérée
français langue étrangère se transforme nota
(avec grammaticalisation et restructuration)
blement, du fait en particulier de l'universi-
de variétés orales d'une langue européenne,
tarisation des filières de formation (mention
pratiquées pour les échanges communicatifs'
de licence,
maîtrise FLE). Le CREDIF (où
entre colons et esclaves, hors de toute pression
M. Carabédian, H. Besse, D. Coste assurent
tour à tour la direction) participe à cette
l'influence de diverses autres langues. Certains
évolution (mouvements de ses enseignantschercheurs, conventions interuniversitaires),
normative mais au contact constant et sous
chercheurs s'interrogent donc sur l'existence
d'un type créole, qui caractériserait d'autres
mais cette nouvelle dynamique affecte sa posi
langues de contact, nées en dehors du cadre
tion dans le domaine, à un moment où ses
autres fonctions de formation, d'expertise et
strict des colonisations des xvne et xvme siècles.
d'élaboration de matériaux pédagogiques se
créoles intéresse la didactique des langues,
trouvent souvent en décalage avec les évolu
car on a souligné des ressemblances entre
tions de politique linguistique des ministères
certaines structures des créoles et les produc
ou les exigences du marché éditorial.
tions de locuteurs en situation d'apprentissage.
L'ouverture sur l'Europe (coordination des
>- P i d g i n .
L'analyse des structures linguistiques des
projets Lingua de la Commission européenne,
participation à la préparation, au Conseil de
CROYANCES ■ Les croyances, tout comme
l'Europe, du Cadre européen commun de
les valeurs, les représentations et les comporte
référence pour les langues) est aussi pour le
ments, sont partie prenante de la définition
CREDIF des années 1990 une orientation plus
d'une culture et des traits distinctifs auquel
affirmée vers des recherches et propositions
didactiques portant sur le plurilinguisme,
toute société s'identifie (Cadre européen com
cependant que le centre développe des tra
scientifiquement ce qui est marqué aussi par la
vaux touchant à l'usage des technologies de
foi ou la subjectivité? Cette question est le plus
l'information et de la communication dans
souvent éludée en didactique des langues.
l'apprentissage des langues.
Mais, à l'intérieur d'une École normale supé
rieure de Fontenay-Saint-Cloud préparant une
cipe du respect des croyances, particulière
délocalisation à la fois nécessaire et risquée
ethnographique qui veut que toute croyance
mun de référence, 1998). Mais peut-on décrire
Deux positions coexistent i.d'upe part le prin
ment religieuses, et d'autre part le principe
soit abordée comme une construction cultu
La capacité d'établir des différences, donc,
relle qui doit être distinguée de la conviction
est en partie héritée. C'est pourquoi existe
personnelle, pour pouvoir reconnaître l'exis
tence de ce que l'on ne partage pas.
une culture cultivée, celle des dominants qui
CULTURE ■ Culture est un concept qui peut
imposent leurs propres distinctions comme
les meilleures et même les seules valides (et
d'ailleurs, à cet égard, l'école relaie la culture
concerner aussi bien un ensemble social (ou
cultivée parce c'est celle-ci qu'elle privilégie
même une société) qu'une personne indivi
et qu'elle contribue à légitimer). Les cultures
duelle. C'est, écrit le sociologue, « la capacité
de faire des différences», c'est-à-dire de
sont classées hiérarchiquement.
Et pourtant, il faut y insister, au sein d'une
construire et de légitimer des distinctions
vaste culture, coexistent des cultures plus
(distinguer, être capable de ne pas confondre,
petites mais qui fonctionnent selon le même
être distingué par les autres);- légitimer des
distinctions consiste à élever ses propres pré
schéma. Il faudrait toujours parler de cultures
férences, ou celles de son groupe, au rang
au pluriel parce qu'elles interfèrent dans un
même ensemble. Il n'y a, dans ces conditions,
des préférences les meilleures, celles qui
pas de culture pure, mais des cultures métissées
dominent toutes les autres, celles par rapport
«tatouées, tigrées, arlequinées». Le mélange
auxquelles s'établit la hiérarchie des valeurs.
est la condition ordinaire d'une culture et
Plus on est cultivé, plus nombreuses sont les
distinctions qu'on est capable d'instaurer;
celle-ci se définit toujours comme une entité
ou, réciproquement, plus fines sont les dis
tinctions qu'on est capable de repérer, plus
plurielle.
Il existe, par exemple, au sein de la société
française, des cultures étrangères, distinctes
on accède à un rang culturel élevé. Par
les unes des autres, mais bel et bien cultures
exemple, en bas de l'échelle de la culture, on
commence par ne pas confondre Balzac et
entières, des cultures spécifiques qui résultent
Platini, puis un peu plus haut, Balzac, et
Stendhal, puis, encore plus haut, Eugénie
Grandet et le Père Goriot, puis, au-dessus,
cultures étrangères parce que les pratiques
chacune des filles du Père Goriot, etc.
gine et réciproquement; il y a, en outre, les
On remarque que dans l'apprentissage il en
cultures professionnelles (chacun sait que les
va de même et que, dans ces conditions, il est
enseignants ont une culture propre, distincte
possible d'acquérir une culture, de l'améliorer,
de celle des ouvriers, ou des cultures rurales,
de l'élever, etc. Plus on apprend en effet, plus
etc.).
nombreuses sont les distinctions qu'on est
capable d'opérer. Avant de savoir lire, une
S'ajoutent à ces catégories, les cultures géné
page n'est qu'une série de taches noires et
notamment pour les systèmes scolaires.
du mélange entre cultures nationales et
culturelles du pays où l'on vit déteignent
toujours plus ou moins sur les cultures d'ori
rationnelles, de plus en plus importantes,
blanches, puis, un peu au-dessus, on apprend
Désormais la culture des enfants de onze ans
à distinguer les lettres entre elles, puis on est
est radicalement différente de celle des
en mesure de distinguer les nàots, les syno
quatorze
nymes, les phrases, etc. C'est ici’que l'on voit
le mieux qu'augmenter un capital culturel
distincte de celle des gens de vingt ans. Un
(par exemple en y ajoutant une connaissance)
posé : comment continuer à être un bon
enseignant quand on a cinquante ans (et la
c'est aussi, nécessairement, transformer l'or
ganisation de celui-ci, c'est-à-dire la manière
ans,
elle-même
complètement
gros problème pédagogique se trouve ainsi
culture qui va avec) et qu'on s'adresse à des
dont il est configuré, c'est-à-dire aussi la
jeunes de seize ans? Et puis,, après la vie
manière qu'un individu a de penser et de
sentir, incomparable à tout autre.
active, Il existe désormais des cultures du
troisième âge qui, de plus en plus, se manifes
tent par le goût des voyages, celui des
langues vivantes, celui de la danse et aussi
truire les éléments que les natifs ont acquis
celui du jeunisme. Mais, à coup sûr, la «culture
didactique des langues Intègre cette diffé
des vieux» est bel et bien une partie essen
rence qui est presque toujours négligée.
spontanément. Il faut impérativement que la
tielle et singulière de notre société.
*- A c c u l t u r a t i o n , A l t é r it é , C a p it a l , C l a s s e m e n t ,
Il faut prendre en compte les cultures reli
D é c e n t r a t io n ,
gieuses dont il n'est nul besoin de souligner
H a b i t u s , In t e r c u l t u r e l .
D é c u l t u r a t io n ,
Emblème (I),
l'importance aujourd'hui, les cultures régionalistes (celle des gens du Nord n'est pas
CURRICULUM ■ Sur le plan institutionnel,
celle de l'Est ou celle du Sud); les cultures de
groupe, passions collectives qui peuvent finir
de rationalisation conduite par des décideurs
par jouer un rôle dans le fonctionnement
de l'éducation pour faciliter, tout au long,
un curriculum est la forme que prend l'action
social lui-même : voir aujourd'hui, en France,
une expérience d'apprentissage auprès du plus
l'exemple des chasseurs; les cultures invi
grand nombre d'apprenants. Le terme latin
sibles (la passion de l'aquariophilie, ou celle
curriculum renvoie de manière transparente à
de l'ornithologie), au sein desquelles, comme
la « carrière» où l'on exerce un cheval : c'est
bien un parcours qui est proposé à l'apprenant,
partout ailleurs, fonctionnent les critères de
distinction.
Dans un ensemble donné ou chez un individu,
avec un ensemble de phases d'apprentissage,
exercices, obstacles et moments d'évaluation
ces différentes composantes se mêlent, s'en
où il est fait appel à sa capacité réflexive.
trelacent et certaines personnes appartien
(Notons que, cursus n'a pas pris en français
nent évidemment à plusieurs d'entre elles,
la même extension, désignant seulement un
c'est même notre cas à tous. Il s'agit bien au
cycle ou un ensemble d'études.) La notion
total d'un amalgame, d'un mélange et pour
affecte toute expérience d'apprentissage d'un
cette raison, on tend désormais à parler de
individu, quel que soit le domaine concerné,
pratiques culturelles plutôt que de culture,
et dépasse, donc, le cadre de la didactique
car des actions et des choix y sont impliqués
des langues.
et traduisent des appartenances actives.
Même si les didacticiens admettent des défi
Enfin, il convient de souligner que les langues
nitions plus ou moins larges et mettent l'accent
sont de part en part marquées de culture et
sur tel ou tel point, cette action de rationali
que, là encore, ceux qui savent opérer les
sation peut être vue comme un ensemble de
plus nombreuses distinctions sont plus cultivés
processus pertinents de prises de décision,
visant à susciter des expériences planifiées et
que les autres. Que l'on songe, par exemple,
à ce qu'apporte à la connaissance et à la
maîtrise d'un mot la connaissance de son
guidées d'apprentissage (johnson, 1989.) Le
curriculum consiste ainsi à définir des finalités
étymologie. La culture langagière, enfin,
reste parmi les plus hautes.
éducatives, à établir les besoins des apprenants,
à déterminer des objectifs, des contenus, des
Les membres indigènes d'une culture ont
démarches, des moyens d'enseignement et
acquis celle-ci de l'intérieur, naturellement,
des formes d'évaluation. Il peut prendre un
par inculcation, souvent sans s'en apercevoir.
caractère multidimensionnel (LeBlanc, 1995)
Les étrangers qui doivent apprendre cette
et des formes spécifiques aux langues en
culture (comme c'est toujours le cas dans
tant que disciplines scolaires, ces formes étant
déterminables pour chaque langue et chaque
l'enseignement des langues) sont évidemment
contraints de l'apprendre de l'extérieur,
contexte d'enseignement (Lewy, 1991). Son
c'est-à-dire de situer les uns par rapport aux
analyse ne peut donc se limiter aux paramètres
autres les divers éléments de la culture qu'ils
didactiques, mais doit être historique, sociale
acquièrent. Ils sont obligés donc de recons
et éducative. Au vu de l'écart observable
L
entre les prescriptions officielles, inscrites dans
Cette multiplicité et cette complexité des
les programmes, et les pratiques de classe
parcours amènent la didactique actuelle à
effectives, on a distingué, à côté de ce curricu
parler de scénarios curriculaires (Coste,
lum' officiel ou formel, un curriculum réel,
1995), en fonction de paramètres spécifiques
résultat des choix opérés en classe et des
à l'apprenant, suggérés et rendus possibles
objectifs atteints par les apprenants.
par
Le
le
dispositif
et
diversifiés
par
le
concept a pu être affiné : curriculum projet,
profil sociocognitif, les besoins, aptitudes,
puis institutionnel, induit par la négociation
stratégies, expériences, etc. À cet égard, une
politique et sociale; curriculum construit,
autonomisation de l'apprenant peut contri
donc finalisé; curriculum produit, c'est-à-dire
buer à lui donner la possibilité d'intervenir
réellement m.is en œuvre, et enfin reçu (par
sur son parcours.
l'apprenant) et évalué.
visible dans les outils didactiques - manuels
Dans un sens différent, on a vu dans le curri
culum un parcours éducationnel propre à
y
l'apprenant (Forquin). Ainsi se constitue une
modernes, moins captives) conduit résolu
Et cette modélisation,
et méthodes- eux-mêmes (surtout quand
intervient
l'apport
de
technologies
biographie langagière de celui-ci, dont un
ment ia didactique vers une Individualisation
outil pédagogique comme le Portfolio de
de l'enseignement.
. langues, par exemple, vise à dessiner les
contours. On est fondé alors à parler de cur
La place grandissante prise par les études
curriculaires, à l'interface du didactique, des
riculum explicite (ou prescrit par l'institution)
et de curriculum caché, non académique et
sciences de l'éducation, de la planification et
non mesurable (Vallance, 1971). On imagine
qu'une partie des difficultés rencontrées lors
par l'importance de la notion : l'élaboration
du curriculum et sa mise en œuvre « coiffent »
du. parcours d'apprentissage est Imputable à
la réflexion didactique, car elles l'orientent, à
travers la «construction méthodique d'un
des épisodes antérieurs non élucidables,
de l'aménagement linguistiques, se justifie
en langues n'est pas sans Incidence sur l'éla
plan éducatif» (Legendre, 1988). Elles don
nent aux éléments d'un dispositif institution
nel, à ses objectifs (explicitement définis),
moyens, tâches, et (de façon déterminante) à
boration individuelle du curriculum, sur
laquelle jouent aussi des représentations et
son évaluation rigoureuse, leur cohérence et
leur pleine signification. Elles contribuent
des attitudes personnelles. Il y a, au-delà de
l'apprentissage d'une seule langue, à organi
aussi à une théorisation de l'enseignement,
voire non .¡repérables, par l'enseignant et a
fortiori le méthodologue.
La discontinuité
entre les temps et les formes d'apprentissage
plus que jamais nécessaire dans le champ
ser une construction et une gestion intégrée
du français, langue maternelle, seconde,
du répertoire .„plurilingue de l'apprenant.
Dans le côritinuum où s'inscrit la trajectoire
acquisitionnelle, on examinera, en particu
étrangère.
Ce concept de curriculum, issu du monde
lier, cette économie des rapports entre
langue maternelle et langues étrangères,
à tous les didacticiens européens.
mais aussi des rapports des langues étran
Syllabus.
anglo-saxon, ne s'impose pas sans discussion
»- B io g r a p h ie l a n g a g iè r e , P r o g r a m m e , R é f é r e n t ie l ,
gères entre elles, de leur réalité formelle et de
CURSUS ■ Ce terme désigne un parcours
leur image, qui les font voir, selon l'individu,
comme proches ou distantes, difficiles ou
de formation se déroulant sur plusieurs
faciles, etc. L'enjeu est de taille, en particulier
années.
dans le cas.du français langue seconde.
2» C u r r i c u l u m , P r o g r a m m e .
DÉBIT ■ C'est la vitesse à laquelle chaque
• la décentration ethnographique est celle
locuteur parle. Elle se calcule, soit par syllabes/
seconde soit par mots/mlnutes (par phonèmes/
qui fait qu'on voit le monde selon sa culture
seconde chez les phonéticiens). Le débit est
sans même le vouloir nécessairement, qu'elle
d'appartenance et qu'on est tenté de croire,
différent selon la situation de communication
est la meilleure et même la seule. Cet ethno
dans laquelle se trouve le locuteur et selon le
centrisme est à combattre par l'acceptation,
locuteur lui-même. En didactique, le plus
décentrée donc, d'autres visions du
important est moins de reconnaître un débit
d'autres habitudes culturelles;
rapide d'un débit lent ou moyen que de
est centré sur soi, qu'il le veuille ou pas, qu'il le
• la décentration sociocentrique consiste à
lutter contre la tendance de chacun à consi
dérer que son appartenance sociale (généra
tionnelle, par exemple, ou professionnelle)
est la meilleure. Les enseignants, par exemple,
ont le penchant de penser que leur définition
de la culture est la définition de la culture;
• la décentration égocentrique vise à sortir
de la croyance que son propre point de vue
est le seul possible, le plus juste. L'enfant sort de
l'égocentrisme justement quand il comprend
que d'autres points de vue que le sien existent.
Au total, ce qui importe, c'est que la décen
tration ne consiste nullement à adopter la
position de l'autre, mais à la comprendre et
à l'admettre en l'intégrant à sa propre posi
tion (sans nécessairement modifier celle-ci).
sache ou non. La décentration consiste à consi
> A ltérité,
repérer les variations du débit à l'intérieur
d'un discours. Ce sont les phénomènes d'accé
lération (augmentation de la vitesse) ou de
décélération (ralentissement) Imprimés par le
locuteur à son discours qui apportent une
charge informationnelle supplémentaire et
que l'auditeur doit savoir interpréter.
>■ P h o n é t i q u e , P r o s o d i e , S y l l a b e .
DÉBUTANT ■ > N iveau.
DÉCENTRATION ■ La décentration est la
capacité à se mettre à la place d'un autre, pour
voir le monde comme il le voit, sans pour
autant renoncer à la façon dont on le voit soimême. Chacun dans son rapport à l'extérieur
C u lture,
monde,
Interci turel.
dérer qu'un autre point de vue est possible, a
priori ni meilleur ni pire. Il s'agit donc d'ad
DÉCLARATIF ■ >
■
-S avoir .
mettre la pluralité, l'altérité tout en consen/ant
son identité singulière. Il y a trois décentrations :
DÉCODAGE■
C o d e.
i
0
UfcLh - UALh
/
DÉCULTURATION ■ La déculturation est
• le DELF 1er degré, comprenant 4 unités (de
la perte, l'oubli, l'effacement de sa propre
A1 à A4), correspond à l'acquisition des com
pétences fondamentales en français;
culture, soit parce que ses valeurs sont domi
nées par une culture dominante qui conduit
• le DELF 2e degré, comprenant 2 unités (A5
peu à peu à abandonner sa culture singulière,
et A6), correspond à un approfondissement
soit parce qu'on finit par perdre ses enraci
de ces compétences;
nements culturels sans s'apercevoir de leur
• le DALF, comprenant 4 unités, dispense du
cohérence et de leur valeur.'La déculturation
test linguistique d'accès à l'université française.
est le renoncement à une appartenance cul
Il importe de signaler que toute personne
turelle qu'on veut faire disparaître (par volonté
peut se présenter au DELF, même si elle n'a
d'intégration) ou qu'on laisse disparaître par
suivi aucun cours auparavant ni n'est titulaire
domination.
d'aucun autre diplôme.
>■
À l'intérieur de chaque diplôme, les unités
C u lt u r e, In t e r c u l t u r e l .
peuvent être passées et obtenues indépen
DEDUCTIF ■ Dans un raisonnement déductif
damment l'une de l'autre. Elles peuvent être
(ou déduction) les conclusions sont dégagées à
présentées par le candidat sans aucune limi
partir de données de départ par des successions
d'opérations logiques sans intervention d'infor
mations complémentaires. Le raisonnement
tation de temps et dans l'ordre qui lui plaît.
déductif va du général au particulier. Il peut
ainsi partir du principe pour aller aux consé
une attestation de réussite. Une fois addi
tionnées, les unités obtenues permettent la
quences ou d'une définition pour en dégager
des propriétés, ou encore aller des propriétés
délivrance du diplôme correspondant. Il est
Chaque unité acquise l'est définitivement.
L'obtention d'une unité est sanctionnée par
possible, si l'on souhaite présenter directe
ment le DELF 2e degré, de passer un test de
générales aux propriétés particulières. Les syllo
gismes sont un des exemples de déduction. Par
contrôle qui dispense du DELF 1er degré
exemple si « tous les A sont B, tous: les B sont C,
donc tous les A sont C ». La déduction est géné
diplôme), de même un test d'accès au DALF
(mais n'a évidemment pas en soi valeur de
ralement considérée comme1le modèle du
raisonnement rigoureux en. opposition à
dispense du DELF 2e degré.
d'autres formes de raisonnement comme l'in
duction. Cette forme de raisonnement convient
centralisés :
plus particulièrement aux élèves à partir de
14-15 ans lors de l'avènement du stade de
conçues, passées et corrigées dans chaque
développement cognitif, qualifié précisément
d'hypothético-déductif par Piaget.
d'une marge d'adaptation à la réalité locale,
»
rythme et les dates des sessions d'examens, ou
pour la promotion des certifications auprès des
In d u c t if .
DELF - DALF (DIPLÔME D'ÉTUDES
EN LANGUE FRANÇAISE - DIPLÔME
APPROFONDI DE LANGUE FRANÇAISE)
Ces diplômes sont à la fois décentralisés et
• décentralisés parce que les épreuves sont
pays. Chaque centre d'examen dispose ainsi
tant pour l'élaboration des sujets que pour le
organismes locaux (établissement d'enseigne
ment, administrations, entreprises, etc.);
■ Créés par l'arrêté ministériel du 22 mai 1985,
• centralisés parce que la commission natio
nale, dont le président est le directeur du
ce sont les premiers diplômes de langue fran
çaise à valeur nationale. Modifiés par l'arrêté
Centre international d'études pédagogiques
de Sèvres, assure l'harmonisation de ces certifi
du 19 juin 1992, puis par l'arrêté du 22 mai
2000, ils se présentent aujourd'hui sous la
cations entre les différents centres d'examen
à l'étranger :
forme de 10 unités capitalisables réparties de
- elle autorise l'ouverture d'un centre d'exa
la manière suivante :
men et habilite les jurys;
- elle donne son accord aux sujets d'examens
DÉNOTATION ■ On appelle dénotation la
qui lui sont soumis avant chaque session, en
désignation d'une chose (ou d'un fait ou d'une
indiquant le cas échéant les modifications
propriété) par un signe ou un ensemble de
signes qui permettent de la nommer et de la
nécessaires;
- elle centralise les résultats et délivre les
montrer dans sa réalité : cette relation repose
diplômes définitifs (pour les diplômes passés
sur une convention qui associe sans ambi
à l'étranger; en France, ce sont les rectorats
guïté un signe, linguistique ou non, à une
qui délivrent les diplômes);
réalité du monde. La dénotation renvoie
- elle entretient un dialogue permanent avec
donc au domaine référentiel : parmi les six
les différents centres à l'étranger, en s'efforçant
fonctions linguistiques, la fonction dénota-
de tenir compte de leurs suggestions, des dif
tive (ou référentielle) joue un rôle essentiel
ficultés rencontrées, et de fournir tous les
dans la communication.
outils pédagogiques et administratifs néces
> C o n n o t a t io n .
saires à la gestion de ces examens.
Une session centralisée a été mise en place en
DESTINATAIRE ■ Le couple de termes des-
mai-juin 2002. Ce bouleversement fonda
tlnateur/destinataire (celui qui émet l'informa-
mental de l'architecture de l'examen semble
tion/celui qui la reçoit) désigne, à l'époque
répondre à une demande importante, mais
structurale de la linguistique, chez Jakobson
ne remet pas en cause la correction et la
par exemple, les partenaires de la communi
passation des oraux qui restent locales.
cation. Il permet de mieux indiquer que ne le
Les certifications mettent l'accent sur les
fait le couple émetteur-récepteur l'interac
tion existant à l'oral entre ces deux rôles qui
savoir-faire plus que sur les savoirs linguis
tiques, considérés comme des objectifs inter
médiaires. Sans distinguer de façon totalement
systématique les quatre compétences, elles
comportent des épreuves de compréhension
et de production orales et écrites, en croisant
deux ou trois compétences dans certaines
épreuves (A3).
Les certifications du DELF et du DALF permet
tent en particulier de :
• valoriser des apprentissages de courte durée :
un étudiant qui ne consacre qu'une centaine
d'heures à l'apprentissage du français peut
ne passer par exemple que l'unité A l, dont il
se présupposent et se conditionnent l'un
l'autre.
La question implicitement posée est celle de
la participation active du destinataire à l'acti
vité communicative lors de l'interaction
orale. Considéré longtemps comme simple
cible passive, le destinataire est progressive
ment considéré comme un partenaire actif
qui, par ses réactions diverses pendant la
production du message oral qui lui est des
tiné, va guider le destinateur, voire même
l'aider en lui soufflant le mot juste. Il devient
ainsi un colocuteur voire un co-énonciateur
conservera le bénéfice même s'il interrompt
(T. Jeanne.ret). Dans le cadre d'autres théories,
le couple de mots pourra être encore précisé
ensuite un certain temps l'étude de la langue;
en énonciateur/énonciataire.
• s'adapter à des stratégies de formation dif
»■ A'llocutaire .
férentes : formation intensive ou extensive,
formation dans le cadre d'un établissement
DESTINATEUR ■ >- D estinataire.
ou autoformation ;
• prendre en compte la mobilité possible des
DIAGNOSTIC ■ L'évaluation «diagnostique»
étudiants, qui peuvent passer chacune des
repose sur deux conceptions différentes. Pour
unités dans des pays différents.
les psychométriciens, elle se limite très souvent
aux dépistages des élèves en difficulté dans des
D EM A N D E■ >-
O ffre.
domaines spécifiques d'apprentissage tels que
la lecture et les mathématiques. Il s'agit alors
de tours de parole et d'échanges, sur fond de
d'identrfier les causes d'un problème à partir
règles dépendantes de la culture d'origine
de l'analyse des résultats de tests diagnostiques
des locuteurs. Dans une vision plus psycho
standardisés administrés par des spécialistes.
sociale, il est la trace d'un processus finalisé
Pour les éducateurs, l'évaluation des apprentis
et ouvert de co-construction des sujets, des
sages regroupe trois fonctions liées à trois
significations et des contextes. Pour la didac
types de décision : la fonction sommative au
tique, il est autant un outil qu'un objet : outil
terme des apprentissages, la fonction forma
fabriqué lorsqu'il constitue la trame des
méthodes et se décline en genres multiples;
tive, liée au jugement continu pour apporter
efficace, et-la-fonction diagnostique. Celle-ci,
objet lorsqu'il se confond avec les activités
des situation d'apprentissage. Il est alors plus
complémentaire à l'évaluation formative est
ou moins guidé (comme dans les simula
une rétroaction et un enseignement correctif
une démarche visant l'identification des causes
tions), toujours évalué, spontané parfois. Enfin,
persistantes des faiblesses et des difficultés des
apprenants même après avoir été soumis à un
les praticiens utilisant les approches commu
nicatives s'attachent à évaluer les dialogues
enseignement correctif. Elle demande une
des méthodes à plusieurs niveaux, selon leurs
intervention et une remédiation individualisée.
objectifs pédagogiques : leur naturalité (dis
>■ Remédiation .
tance plus ou moins forte avec les pratiques
langagières des locuteurs natifs), leur adé
DIALECTE ■ On appelle dialecte une variété
quation au cursus (complexité, progression,
régionale ou sociale d'une langue donnée.
contenus grammaticaux,
Chaque dialecte présente des caractéristiques
acceptabilité au regard des normes (quel
évaluation),
leur
phonétiques, lexicales et morphosyntaxiques
français enseigner?), leur contenus culturels.
propres par rapport à la langue officielle du
Des dialogues de la génération SCAV, mas
pays où il est implanté. En France, l'école de
la République a longtemps dévalorisé les dia
quant parfois mal des exercices structuraux
lectes (et même les langues régionales), ne
reconnaissant que la variante devenue natio
et des procédés de liste, aux dialogues
des approches communicatives, pouvant se
rapprocher d'une conversation naturelle, ce
nale autoritairement.
support privilégié a connu bien des avatars.
>■ C r é p i e , L a n g u e ; L in g u a F r a n c a , N o r m e , P a t o i s ,
L'accent est mis aujourd'hui sur les activités
P id g in , S a b ir .
susceptibles de déclencher des dialogues réels
dans la classe (travaux de groupe).
DIALOGUE ■ Hyperonyme renvoyant à la
forme la,plus commune de la communication
interpersonnelle, dialogue désigne aussi bien
la conversation, le débat, l'entretien que les
dialogues des œuvres de fiction, etc. Il consti
>■ C onversation , Interaction .
DIDACTICIEL ■ Un didacticiel est un pro
gramme Informatique destiné à un enseigne
ment assisté par ordinateur.
tue l'instrument privilégié de l'interaction
DIDACTIQUE ■ Par son origine grecque
verbale et désigne parfois un idéal de discours
(didaskein : enseigner), le terme de didactique
et de relation tel qu'on peut l'inférer d'ex
désigne de façon générale ce qui vise à ensei
pressions du type «homme de dialogue» ou
gner, ce qui est propre à instruire. Comme
«dialogue des cultures».
nom, il a d'abord désigné le genre rhétorique
destiné à instruire, puis l'ensemble des théo
Les approches du dialogue sont aussi diverses
que l'objet est hétéroclite : pour l'analyse
ries
d'enseignement
et
d'apprentissage
conversationnelle (issue de l'ethnométhodo
(Comenius, xvne siècle).
logie nord-américaine), il est un système
organisé, une structure alternée constituée
tique des disciplines pour faire référence à
En sciences de l'éducation, on parle de didac
des discours sur des corps de pratiques et à
En France, au niveau secondaire et maintenant
un travail de réflexion sur l'ensemble des disci
primaire, l'enseignement des langues est for
plines scolaires, y compris les langues vivantes.
tement imprégné des sciences de l'éducation'
Toutefois, la didactique des langues (DDL) se
notamment par le biais des IUFM. Mais l'ensei
distingue des didactiques des autres disci
gnement du français comme langueétrangère
plines par deux traits principaux (Cicurel) :
ou seconde, parce qu'il a jusqu'à une date
• la DDL n'a pas de discipline objet, c'est-àdire que son objet n'est pas l'appropriation
récente très peu été pris en compte à ces
par l'apprenant de savoirs construits par des
autonome.
niveaux, s'est développé de manière plus
disciplines comme la linguistique ou les études
La didactique du français comme langue
littéraires;
étrangère a aussi connu des développements
originaux par rapport aux autres didactiques,
• le mode d'appropriation d'une langue est
double : l'apprentissage et l'enseignement
du fait de la spécificité des publics d'apprenants
des langues sont en concurrence avec un
visés et de la relative marginalité des institu
mode d'appropriation naturel, l'acquisition,
tions au sein desquelles elle s'est développée
ce qui n'est le cas d'aucune autre discipline.
pendant la plus longue partie de son encore
Dans une première approche, on peut dire
courte histoire (CREDIF, BELC). Les publics
visés ont en effet surtout été des publics non
que la didactique est issue de la pédagogie
qui en est la plus ancienne et la plus courante
dénomination. Mais dans les années 1970,
ce terme qui concerne à l'origine l'enseigne
scolaires ou des publics scolaires situés dans
d'autres Institutions éducatives que l'Education
ment aux enfants est apparu à beaucoup au
nationale française. Cette caractéristique lui
a permis d'opérer plus librement que les'
mieux comme une sorte de philosophie de
didactiques travaillant sur des disciplines
l'éducation ou comme une psychologie appli
quée, et au pire comme un art d'enseigner
correspondant à des programmes' et à des
examens officiels.
sans véritable ambition scientifique.
La didactique du FLE a été longtemps très
Aujourd'hui encore l'accord est loin d'être
marquée par les sciences du langage. En effet
fait entre chercheurs sur l'appartenance épis
pendant une bonne partie çju xxe siècle, la
témologique de la DDL et, par conséquent,
linguistique a su produire des modèles si
de celle de la didactique du français langue
élaborés que beaucoup de chercheurs dans
étrangère et seconde. Fait-elle partie des
le domaine de l'enseignement des langues,
sciences de l'éducation ou des sciences du
ont pu penser que, l'objet linguistique étant
commun, l'application de ces modèles à
langage? Dans ce dernier cas, peut-elle être
autre chose qu'une linguistique appliquée?
l'enseignement pouvait fournir une réponse
Peut-elle enfin être une discipline autonome
à la fois efficace et scientifiquement garantie.
au sein des sciences humaines?
C'est cette époque qu'on a appelée celle de
la linguistique appliquée. Le déclin, en France
Soutenue par tout un courant de pensée,
l'appartenance de la DDL aux sciences de
l'éducation est confortée par l'important
du moins, de cette expression Correspond à
héritage qu'elle a recueilli de la tradition de
la philosophie de l'éducation occidentale.
sciences humaines.
D'autre part, les universités anglo-saxonnes
et d'Amérique du Nord placent le plus souvent
(M. Dabène, E. Roulet, L Porcher par exemple)
dans les facultés d'éducation les études géné
rales sur l'enseignement et sur l'apprentissage
l'acclimatation raisonnée de concepts issus
de disciplines de référence qui peuvent seules
des langues. Ces études sont généralement
connues sous le nom d'études sur le curriculum.
la légitimer. Dès 1977, R. Calisson proposa de
la baisse de l'influence de la linguistique en
Dès lors, pour beaucoup de chercheurs
c'est l'établissement de concepts propres et
remplacer linguistique appliquée par didac-
tique des langues étrangères, mais il fallut
encore bien des années pour que la didactique
se détache réellement de la linguistique, dont
poser en tant que discipline autonome. Dans
cette perspective on peut concevoir son
organisation en trois niveaux :
elle ne peut être conçue comme une des
• le niveau métadidactique, à la fois descriptif
applications, sinon des sciences du langage
et spéculatif. C'est à ce niveau que s'effectue
avec lesquelles elle garde encore des liens
la production des concepts propres et la trans
privilégiés. La divergence fondamentale de la
position des concepts issus des disciplines de
référence dans le but d'établir un système
DDL avec la linguistique se situe dans l'orien
tation de ses modèles vers les problèmes
posés par l'enseignement et l'apprentissage,
qui ne sont pas dans le champ d'investiga
conceptuel cohérent, qui détermine les
méthodes d'enseignement et tente de décrire
les phénomènes d'apprentissage;
tion des linguistes.
• le niveau méthodologique, dont l'objet est
Toutes les langues enseignées, et parmi elles le
d'une part le paramétrage théorique maximum
français, peuvent faire l'objet d'une didactique
de l'enseignement et de l'apprentissage, et
spécifique. Mais l'enseignement du français ne
d'autre part la production d'une série organisée
saurait lui-même être saisi comme un ensemble
de principes d'action ;
homogène, et la première distinction utilisée
• le niveau technique enfin où s'élabore un
est fondée non pas sur la langue mais sur
ensemble de pratiques et où se mettent en
l'apprenant. Si celui-ci s'est approprié cette
langue de façon naturelle au cours de sa
première socialisation, on le dira locuteur de
œuvre les technologies disponibles.
langue maternelle (LM). Si au contraire le fran
çais n'est pas pour lui une langue première, on
le dira locuteur de langue étrangère ou seconde
(LS). Cette différence est prise en compte par
deux sous-ensembles de la didactique du fran
çais : la didactique du français langue mater
nelle (DFLM) et la didactique du français langue
seconde (DFLES). Mais la DFLM entretient des
liens de nature didactique et non pas linguis
tique avec la didactique des autres langues
maternelles et il en va de même de la DFLES
» C urriculum , D idactolocie , L inguistique
quée ,
appli
M éthodologie , P édagogie .
DIDACTISATION ■ La didactisation est l'opé
ration consistant à transformer ou à exploiter
un document langagier brut pour en faire un
objet d'enseignement. Ce processus implique
généralement une analyse prédidactique,
d'essence linguistique, pour identifier ce qui
peut être utile d'enseigner.
>■ A uthentique , D ocum en t , Fabriqué .
D ID ACTISER.
>- D idactisation .
avec la didactique des autres' langues étran
DIDACTOLOGIE ■ Deux séries de faits
gères. C'est pourquoi la DFLES est aujourd'hui
plutôt conçue comme un sous-ensemble de la
et une nécessité pédagogique ont motivé la
didactique des langues étrangères et secondes
que comme un sous-ensemble d'une hypothé
tique didactique du français. D'un point de
vue social et institutionnel, cette DFLES a
développé depuis les années 1960 un véritable
champ, marqué en particulier ;par un position
nement universitaire certes dominé mais bien
création de ce terme (Pochard, 1981) et de
la lexie «didactologie des langues et des
cultures» (Galisson, 1986) :
• la phase descriptive de la didactique ne
peut se faire sans la mise en place d'un cadre
d'analyse constitué de catégories abstraites
(descripteurs);
• si l'on admet l'existence de didactiques
réel. Mais si cette discipline ne veut pas aban
spécifiques (FLE, FLM, FLS par exemple), il faut
donner des pans entiers de son vaste domaine
disposer d'un cadre descripteur commun à
d'investigation, elle doit maintenant savoir sor
ces didactiques pour pouvoir en dégager les
tir de la confrontation entre les sciences de
caractéristiques transversales et spécifiques;
l'éducation et les sciences du langage pour se
• les discours de formation, en France en par-
ticulier, s'adressent à de futurs acteurs dont la
Ainsi, l'extension de l'anglo-américain n'a été
situation d'intervention est indéterminée.
que le fruit d'une extension «par ailleurs».
Mais son utilisation est devenue corollairement
Pour pouvoir s'adapter, ils doivent disposer
d'un système de repères didactologiques.
une condition de diffusion de la pensée et
La didactologie est donc la construction d'un
le médium des échanges économiques, y
univers de référence conceptuel permettant
compris dans des domaines où des pays non
la description et les prises de décision d'inter
vention didactiques (démarche dialectique).
anglophones sont aujourd'hui au premier
>- D idactique .
l'anglais a fait perdre à cette langue de son
DIFFUSION ■ Le substantif diffusion implique
quelque sorte une «langue de nulle part».
plan. Cependant, la diffusion massive de
ancrage .territorial pour la faire devenir en
en apparence une expansion sans agressivité
Sans constituer un frein à son expansion, ce
de la langue et de la culture, termes qui lui
constat en accuse les limites. Même le monde
sont le plus généralement associés.
économique est aujourd'hui conscient que la
Historiquement cependant, exception faite
méconnaissance des langues est un handicap
du xvme siècle où c'est le rayonnement de la
pensée, relayé il est vrai par les armées révolu
à la négociation commerciale. Dans ce
tionnaires, qui a conditionné celui de la langue,
contexte, la diffusion du français retrouve sa
légitimité, à‘ égalité il est vrai avec d'autres
la diffusion du français a été à la fois la résul
langues, le 'combat pour la promotion d'une
tante et la condition d'une volonté d'influence
langue s'effaçant aujourd'hui
défense du plurilinguisme.
politique ou économique : l'extension du fran
devant la
çais à la Renaissance a été le fruit et l'assise
Il y a mieux : Internet permet désormais à des
d'une unification politique; les conquêtes
langues cantonnées à un territoire de connaître
coloniales se sont soldées par une extension
une diffusion internationale, même réduite. Il
du français en Afrique dite francophone. Et
n'est donc pas exclu que ces technologies nou
ce sont les lendemains de la Seconde Guerre
velles qu'on disait uniformisantes contribuent
mondiale qui ont conduit la France à inscrire
en fait à la diversité culturelle et linguistique.
explicitement la diffusion de la langue et de
la culture dans les missions de l'État, et plus
DIGLOSSIE ■ Pour parler des phénomènes
particulièrement du ministère des Affaires
de contact de langues, le terme de bilinguisme
étrangères. Cette volonté a connu nombre
a été longtemps le seul disponible. Mais il
de visages et bien des aléas : priorité au lin
présente l'inconvénient de ne pas pouvoir
guistique, au scientifique, à l'économique, au
distinguer l'aspect individuel du phénomène
culturel, tous ces aspects ont reçu tour à tour
social. Pour éviter cette ambiguïté, la sociolin
les faveurs du pouvoir, sans être jamais totale
ment dissociés, tant ils apparaissent comme
guistique américaine a développé le concept
mutuellement constitutifs.
est celle d'une répartition relativement har
de diglossie (Ferguson, 1959). L'idée majeure
La dépendance du linguistique par rapport
monieuse et rion conflictuelle des langues en
au contexte culturel, économique et scienti
situation de diglossie. Mais cette vision a vite
fique est devenue de plus en plus évidente et
été jugée trop statique. Le concept de diglos
la défense de la langue seule apparaît géné
sie a donc évolué par une prise en compte
ralement comme un combat d'arrière-garde.
des aspects conflictuels opposant nécessaire
Une langue ne peut s'imposer à l'extérieur
ment deux langues en présence dès lors
des territoires où elle est langue maternelle,
qu'elles n'ont pas le même statut dans la
sans le biais des entreprises, des médias, des
société et qu'elles occupent des fonctions
scientifiques et des artistes qui donnent un
inégalement valorisées.
sens à sa diffusion.
>- B i l i n g u i s m e ,
DIRECT ■ L'adjectif désigne le principe que
l'œuvre de l'auteur). Parce qu'elle permet aux
l'on commence à appliquer systématiquement
apprenants d'appliquer immédiatement leur
à l'enseignement institutionnel des langues à
intuition
la fin du xixe siècle, et qui consiste à ne pas
méthode directe est supposée garantir la mise
à des réalités concrètes,
cette
passer, pour la compréhension et l'expression
en œuvre des méthodes actives dans l'ensei
en langue cible, par «l'intermédiaire» de la
gnement des langues.
langue source, c'est-à-dire par la traduction.
C entre
d ' intérêt,
M éthode , M éthodologie .
Trois spécialistes français, Laudenbach, Passy,
et Delobel, le définissent de cette manière
DIRECTIVITÉ ■ On nomme directivité l'atti
en 1898 : «Les langues modernes ne s'appren
tude de l'enseignant qui s'appuie sur une
nent rapidement et conformément à leur
certaine représentation de la répartition des
génie que par la langue même qu'il s'agit
rôles au sein de la classe. Dans cette perspec
d'enseigner. Le meilleur moyen pour péné
trer le génie d'une langue, c'est de ne pas
tive, l'enseignant possède le savoir, prodigue
chercher à passer d'un mot français au mot
dent des travaux et essaient de produire des
étranger, mais d'apprendre d'abord à penser
dans cette langue. » Ce principe, qui s'inspire
résultats.
L'enseignant définit seul les différentes compo
du modèle empirique de la «méthode natu
santes de la situation didactique : les objectifs,
les connaissances, tandis que les élèves ren
relle » ou « maternelle », s'oppose au principe
les moyens d'y parvenir, les contenus, les
indirect de la méthodologie traditionnelle dite
évaluations. Cette approche suppose une
de «grammaire-traduction», dans laquelle on
considérait au.contraire que parler une langue
obéissance des élèves et une soumission aux
choix préétablis par l'enseignant,
étrangère était traduire inconsciemment et
s» N o n -directivité .
instantanément en langue étrangère une pen
sée forcément conçue en langue maternelle.
DISCOURS ■ Bien que l'un et l'autre puissent
Le principe direct donne son nom à la « métho
être utilisés dans le domaine de l'oral et dans
dologie directe» française des années 1900-
celui de l'écrit, discours s'oppose souvent à
1910. Il y est appliqué au vocabulaire, désor
texte. On peut considérer le texte comme un
mais enseigné dès la première heure de classe
objet matériel, formel et clos sur lui-même
uniquement en langue cible par la désignation
(on est alors dans l'approche de la «grammaire
et la description des objets, le commentaire en
de texte », ou de la « linguistique textuelle »).
temps réél des actions réalisées en classe, les
En revanche, on parlera de discours à propos
images et tous autres procédés directs possibles
de l'objet socio-historiquement situé et adressé
(on se situe alors dans I'« analyse du discours»).
tels que la synonymie et l'antonymie, l'hypele mime, le mouvement, l'exemple, la situation
Le terme «discours» est défini différemment
dans de nombreux courants : genres et formes
ou le contexte. Il y est étendu à la grammaire
de l'art oratoire dans la tradition rhétorique;
(enseignée désormais de manière inductive
approche syntaxique d'un ensemble de
phrases successives chez Z. Harris ( 1952);
ronymie et l'hyponymie, la définition, le geste,
par les exemples, sans passer comme aupa
ravant par l'intermédiaire de la règle), aux
propriétés structurales, lexique et idéologie
texte? (appréhendés dans un premier temps
dans la première génération française de
de manière globale, sans passer par l'inter
l'analyse du discours (années 1960); polypho
médiaire de la compréhension de chaque
nie, relation interlocutive et structuration
phrase) et à la littérature (enseignée par les
dans la génération la plus récente (à partir
textes, des auteurs, sans passer par l'inter
des années 1980), qui marque le retour en
médiaire de résumés théoriques préalables
force du sujet et la vigueur d'une approche
sur le genre, le mouvement littéraire, la vie et
structu-raliste. Le sujet du discours (l'énon-
/ *t
LM SO K tl
ciateur) est certes contraint par les formes du
genre et les cadres sociaux dans lesquels
D ISC R ET. >
s'inscrit obligatoirement son discours, mais il
contribue à transformer de manière perma
DISCRIMINATION ■ La discrimination est
nente ces cadres et ces genres : de détermi
niste, l'approche est devenue constructiviste,
graphèmes.
C o n t in u u m .
la perception distinctive de phonèmes ou de
>- C o m p r é h e n s i o n .
en quatre décennies.
Dans le domaine français de l'analyse du
discours,
on
considère que
DISCURSIF
■ *- D iscours .
les travaux
d'E. Benveniste ont fondé la linguistique de
DISPONIBLE ■ Le terme de «vocabulaire
l'énonciation (années 1960) : la langue, sys
disponible » a été choisi lors de la réalisation
du français fondamental pour désigner les
tème sémiotique virtuel, s'oppose au discours,
instance dans laquelle se réalise la langue. Ce
mots usuels et nécessaires dans les situations
discours du sujet est marqué par des indices
de la vie quotidienne, mais dont la fréquence
(personnels, spatiaux et temporels : mol, ici,
maintenant ) qui ne peuvent être interprétés
est faible et instable car leur apparition dans
qu'en contexte, c'est-à-dire dans la situation
de parole. Ils sont cependant disponibles
dans la mémoire du locuteur et leur degré de
disponibilité peut être établi par des
d'énonciation. De plus, les modalités de phrase
(interrogative, assertive, injonctive, exclamative) permettent d'identifier le point de vue
le discours est liée aux circonstances de l'acte
enquêtes spéciales organisées par thèmes,
de l'énonciateur sur le contenu de son
qui viennent compléter'les- enquêtes de
message. À ces modalités formelles s'ajoute
fréquence.
ront ultérieurement, dans de nombreuses
»- F rançais
fondamental ,
F réquence .
typologies, les modalités expressives, puis
intersubjectives, qui permettent d'accéder à
la subjectivité de l'énonciateur et d'identifier
le type de relation qu'il établit avec son inter
locuteur (ou son lecteur).
On ne parle plus aujourd'hui d'analyse du
discours, mais d'analyses de discours; cette
approche plurielle est bien illustrée en didac
tique par la diversité des genres de textes
abordés en relation avec le contexte de leur
production : conversations, entretiens, débats,
consultations,
interrogatoires, articles de
DISPOSITIF ■ Dans un sens général où
courant, dispositif est équivalent à système.
C'est un ensemble intellectuel, technique ou
matériel ayant pour fonction d'assurer la réa
lisation d'un projet et définissant le rôle des
acteurs, des outils assoçjés et -les étapes
nécessaires pour la réalisation d'une tâche
préalablement identifiée, éventuellement
pédagogique (Foucault). Un dispositif ne.se
construit pas dans l'urgence, dans l'immé:
diateté : il suppose une analyse préalable des
presse, publicités, textes dits «de spécialité»,
besoins à satisfaire, la conception du trajet à
fragments épistolaires, petites annonces,
recettes, posologies et autres modes d'emploi.
On peut aisément montrer, par l'examen
parcourir, l'identification des moyens à mobi
attentif des méthodes d'apprentissage du FLE,
que la prise en compte effective de cette
pluralité des genres de discours a été plus
précoce et rapide chez les didacticiens que
chez les linguistes, ceux-ci s'étant montrés
très réticents à l'égard des notions venues de
la pragmatique.
Interaction , Parole , P olyphonie , T exte .
liser, voire à fabriquer pour réaliser l'opération
envisagée. La nécessité de passer par une
analyse préalable lie la notion-de dispositif à
celle de modélisation du travail, conçu comme
un trajet, un processus de fabrication. Le
dispositif doit s'analyser à deux niveaux le
niveau de l'application, de l'utilisation effectivé
certes, mais aussi le niveau de la ‘conception.
C'est à ce niveau préalable que le dispositif
doit sa pleine relation à l'outil, cet artefact
uout
/J
technique que l'homme sait concevoir pour
de notes, l'intercorrélation entre examinateurs
réaliser une opération difficile ou complexe,
et la précision des correcteurs. Elle cherche à
sait fabriquer avec plus ou moins de dextérité,
atténuer dans toute la mesure du possible le
sait et même doit préparer avant d'en avoir
rôle du hasard dans les notations attribuées.
l'usage (par exemple, e n r'pédagogie, le
>- B arème , Évaluation .
cartable du professeur). À un niveau de com
plexité plus élevé, on peut dire que le tutorat
DOCUMENT ■ Conformément à son étymo
est un dispositif d'assistance et de guidage
logie (latin documentum : leçon, exemple,
qui sert à instruire), document désigne tout
de l'apprenant. À l'inverse, l'ordinateur n'est
pas en tant que tel un dispositif, même s'il
peut être convoqué dans un dispositif (par
support sélectionné à des fins d'enseigne
ment et au service de l'activité pédagogique.
exemple dans le tutorat avec forum).
Longtemps cantonné au texte ou au dialogue
La notion de dispositif, longtemps discrète,
(littéraire ou fabriqué), le matériel pédago
tend à se développer en didactique des langues
avec la diffusion des nouvelles technologies (ou
gique s'est enrichi dans les années 1970 avec
l'introduction des documents dits authen
TICE). D. Peraya (1998) voit dans un dispositif
tiques; le terme document s'est alors imposé
la nécessaire interaction entre trois niveaux :
pour recouvrir la variété des supports.
technologique, sémiologique et pragmatique,
Un document peut être fonctionnel, culturel,
(dispositif TSP). Cette acception, dans laquelle
authentique ou fabriqué; il peut relever de
les technologies concernées sont les technolo
différents codes : scriptural, oral ou sonore,
gies de l'information et de la communication,
¡conique, télévisuel et électronique. Mais,
pose la question des rapports entre la péda
gogie et les sciences de la communication. Il
utilisé à des fins pédagogiques, il résulte d'un
choix méthodologique qui lui assigne, dans la
s'agit de savoir si l'élaboration des savoirs passe
séquence didactique dans laquelle II est inséré,
par la médiatisation, par le développement des
outils de communication, voire des machines,
turation, entrainement, évaluation ou auto
une place, une fonction (sensibilisation, struc
si elle conduit à la mise en retrait de la média
évaluation) ainsi que des objectifs généraux ou
tion humaine avec des apprenants et des
spécifiques de formation (compréhension/
enseignants et si, finalement, on s'achemine
expression, écrit/oral, corpus pour appréhen
vers une société «communicationnelle». Liée le
der le vocabulaire, la grammaire, la civili
plus souvent à la médiatisation, la notion de
sation, etc.).
dispositif sera ainsi convoquée pour qualifier
A u t h e n t iq u e , Fa b r iq u é , S u p p o r t .
les systèmes technologiques d'enseignement
et d'apprentissage qui se développent aujour
DOUBLE VACATION ■ Dans les situations de
d'hui, notamment en ligne:
pénurie immobilière ou lorsque le nombre
>■ C e n t r e
de
resso u rc es,
.C o m m u n i c a t i o n n e l ,
FOAD.
d'élèves est trop important, on appelle double
vacation l'utilisation d'un même local scolaire par
deux groupes-classes au cours de la même jour
DOCIMOLOGIE ■ Terme proposé par Henri
née (une classe le matin, une classe l'après-midi).
Piéron en 1922, la docimologie désigne une
>- P ÉD A G O G IE DES GRAND S GRO UPES.
science qui a pour objet l'étude des systèmes
de notation appliqués lors des examens. Elle
DOUE ■ Être « doué » est une représentation
concerne essentiellement le rapport entre
courante mais sans fondement scientifique,
l'appréciation des examinateurs et la traduction
chez les apprenants comme chez les ensei
de cette appréciation en points. La docimo
gnants, de ceux qui acquerraient les langues
logie étudie les écarts de notes entre correc
teurs, l'application des barèmes, les échelles
vail d'apprentissage. Un tel don, populaire-
rapidement et facilement, c'est-à-dire sans tra
ment nommé «bosse» («Il a la bosse des
maths»), est pour certains une capacité
innée, pour d'autres une capacité acquise
logique déficitaire sur le plan paradigmatique :
l'absence, dans son système phonologique, de
liée à la langue maternelle (le don des Slaves
certaines oppositions pertinentes dans la langue
entraine des phénomènes d'interférence dont
pour les langues serait dû à l'étendue des
l'expression est discrète à l'oral et massive à
fréquences acoustiques couvertes par leurs
l'écrit. Sur le plan syntagmatique, le dyslexique
systèmes phonologiques) ou au multilinguisme
a une représentation globale du mot dit : il peut
précoce (cas des enfants de certaines régions
difficilement découper la chaîne sonore en pho
d'Afrique) ou encore à l'environnement socio-
nèmes, dont il se représente mal l'ordre et qu'il
linguistique (cas des Scandinaves).
a du. mal à identifier et à manipuler.
DRAMATISATION ■ En méthodologie
composante visuelle : l'enfant confond des
audiovisuelle, la dramatisation est une tech
lettres qui se ressemblent sur le plan du gra
La dyslexie peut également présenter une
nique systématisée, qui vise la mise en action
phisme, a des difficultés pour découper la
par les élèves du dialogue de la leçon : après
chaîne écrite, a une vision globale du mot écrit.
l'avoir mémorisé, les élèves le rejouent. Ils sont
On distingue deux types de dyslexies : une
censés ainsi s'identifier aux personnages, et
dyslexie phonologique où le déficit atteint
s'approprier leur langage par imitation.
essentiellement la conversion graphème/
Dans une acception plus récente, la drama
tisation est une interprétation plus ou moins
phonème, l'enfant parvenant à une lecture
globale; et une dyslexie de surface où l'enfant
fidèle d'un dialogue de méthode ou bien
déchiffre mais parvient difficilement à la
encore d'un récit dont les apprenants ima
lecture directe. La dyslexie s'accompagne
ginent la suite en endossant les personnages.
généralement de dysorthographie.
Même si le rôle est prescrit et le dialogue
L'argumentaire dyslexique est à manier avec
précaution en didactique, dans la mesure où
imposé, on laisse aux étudiants la liberté de
changer les répliques de façon à éviter l'exer
l'origine des difficultés éventuelles d'un appre
cice de pure mémorisation. Aujourd'hui en
nant peut avoir des sources multiples.
effet, les activités de simulation ou de jeu de
>■ D y s o r t h o g r a p h i e .
rôles visent moins la répétition d'éléments
prédéterminés, et permettent de s'entraîner
DYSORTHOGRAPHIE ■ La dysorthographie
de façon plus personnelle, plus riche et plus
est un trouble spécifique du développement
variée aux situations de communication.
se traduisant par une difficulté durable d'acqui
»- J e u d e r ô l e ,
SGAV,
S im u l a t io n , T h é â t r e .
sition de l'orthographe. Elle apparait chez
des enfants d'intelligence normale, exempts
DRiLL ■ tr. exercice.
de difficultés sensorielles et psycho-affectives
et malgré, une scolarisation normale. La dys
DYSLEXIE ■ La dyslexie est un trouble spéci
orthographie accompagne généralement
fique du développement se traduisant par une
les troubles dyslexiques.
difficulté durable d'acquisition de la lecture. Ce
Le stock lexical orthographique est sous-spéci-
trouble apparait chez des enfants d'intelligence
fié, avec un flou sur les graphes correspondant
normale, exempts de troubles neurologiques,
aux phonèmes sujets à confusion et une
sensoriels, psycho-affectifs et malgré une
grande variabilité.
scolarisation normale. Ce trouble se manifeste
La conscience morphologique et la conscience
aussi en langage oral, sur le versant expression.
syntaxique sont également déficitaires, entraî
C'est généralement un trouble d'origine
nant une difficulté à la fois dans l'orthographe
constitutionnelle.
Le dyslexique a une représentation phono
dite d'usage et dans l'inscription des accords.
>■ D y s l e x i e .
ÉCHANGE ÉDUCATIF ■ L'échange éducatif
international est une rencontre qui permet
microscopique de l'approche. Par exemple,
une recherche qui porte sur la compétition
risant-la compréhension d'un autre univers,
entre l'anglais et le français en Europe néces
site un échantillon plus étoffé que celle qui
l'acceptation de la différence, la décen
tration, il pose les prémices d'une véritable
étudie le même objet au sein de la commu
nauté scientifique française.
éducation interculturelle et mériterait d'être
institutionnalisé pour permettre à tous (élèves,
»- E nquête , E ntretien , Q uestionnaire .
enseignants, personnels administratifs, etc.)
de bénéficier de ses effets. L'échange éducatif
ÉCHANTILLONNAGE ■ >
doit être mis en place au moyen d'une péda
ÉCHEC SCOLAIRE ■ Cette notion est appa
gogie particulière : la pédagogie des échanges.
Toutes les étapes de l'échange doivent être
travaillées minutieusement, à savoir sa prépa
l'allongement de la scolarité et l'unification du
système éducatif. L'explication par les dons ou
un partage scolaire, culturel et affectif. Favo
ration, son accompagnement, son évaluation
et son suivi, Ce n'est qu'à cette condition que
l'échange sera réellement bénéfique. En effet,
certains séjours à l'étranger, insuffisamment
préparés, peuvent avoir des effets inverses à
Échantillon .
rue à la fin des années 1950 en relation avec
le handicap socioculturel a fait place à l'étude
des processus qui, dans l'école, transforment
des difficultés cumulatives en échecs. La pré
vention et la remédiation portent surtout sur
le rapport au savoir et la pédagogie différen
J- É d u c a t io n c o m p a r é e , I n t e r c u l t u r e l , P é r i s c o
ciée. Il existe aussi en France des réseaux
d'aide aux enfants en difficulté et, depuis
l a ir e .
1981, des zones d'éducation prioritaires.
ceux qui étaient attendus.
P é d a g o g ie d if f é r e n c ié e , R e m é d ia t io n .
ÉCHANTILLON ■ Un échantillon est une
partie d'un ensemble statistique. Il doit être
ÉCHELLE ■ Le terme d'échelle décrit une
avant tout représentatif et comprendre un
nombre de sujets nécessaire et suffisant aux
hiérarchie de compétences ou de difficultés
(exemple : ¡'échelle orthographique DeboisBuysse). Selon une démarche définie lors du
besoins de la recherche. Sa taille est fonction
du nombre de questions de recherche, des
variables à examiner, du volume de la popu
lation ciblée, du caractère macroscopique ou
symposium de Rüschlikon en novembre 1991,
«Transparence et cohérence dans l'appren
tissage des langues en Europe», le Cadre
t V L t C . I IS IV It
européen commun de référence du Conseil
dologle dominante tend
de l'Europe a proposé en 1996 une échelle
modèle unique et réputé cohérent de l'ensei
à proposer un
de niveaux sur laquelle devraient s'aligner les
gnement et de l'apprentissage des langues,
différentes certifications de langues.
l'éclectisme (alors souvent confondu avec le
L'échelle définit six niveaux :
syncrétisme) a mauvaise presse. En revanche,
• C2 Maîtrise, utilisateur expérimenté (anglais
à des moments d'incertitude méthodologique
Mastery) ;
ou d'absence d'une théorisation d'ensemble,
• C l Autonome, utilisateur expérimenté (anglais
l'éclectisme peut apparaitre comme aussi utile
Effective operational) ;
que légitime, si on refuse le syncrétisme flou.
Plus fondamentalement et suivant en cela les
• B2 Avancé, utilisateur indépendant (anglais
Vantage ) ;
propositions de C. Puren (qui se réfère lui-
• B1 Seuil, utilisateur indépendant (anglais
Threshold) ;
même aux analyses - de portée beaucoup
plus générale - d'Edgar Morin), il est permis
• A2 Survie, utilisateur élémentaire (anglais
d'estimer que le domaine de la .didactique
Waystage) ;
des langues, et singulièrement de la didac
• Al Exploration, initiation, utilisateur élémen
tique scolaire, est d'une telle complexité et
taire (anglais Breakthrough).
fait intervenir des facteurs d'ordres tellement
Cette échelle de niveaux correspond à un
différents qu'aucun système descriptif ou
interprétatif ne peut en rendre compte de
étalonnage et à un découpage de capacités
classées par aptitudes (production, récep
tion,
interaction,
médiation,
traduction)
selon des descripteurs positifs, observables et
brefs. Elle constitue un référentiel commun
aux différentes langues.
La définition de ces niveaux s'inscrit dans un
manière satisfaisante, voire risquerait de faus
ser dangereusement l'analyse et les modes
éventuels d'intervention dans l'enseigne
ment. Dans une telle perspective, l'éclectisme
se trouve positivement valorisé-: la 'didactique,
dans l'incapacité d'édifier un système nouveau,
courant de travaux anglo-saxons notamment
n'a d'autre option que l'emprunt aux divers
ceux de Langcred (language credits credibility)
systèmes de leurs meilleures propositions. •
et ceux de l'association ALTE (Association des
Les questions auxquelles on a alors à faire
organisations de certifications de langues en
face, en relation à ce que peuvent être les
emprunts aux systèmes de disciplines « contri-
Europe).
>•
C adre
euro péen
com m un
de
r éféren c e,
butoires», ne sont pas minces : à quels
É v a l u a t io n , N iv e a u .
systèmes emprunter? Comment déterminer
quelles thèses sont les meilleures? Selon
ECLECTISME b En philosophie, on donne le
quels critères les estimer conciliables? Des
nom d'éclectisme à l'école de Potamon
d'Alexandrie. Celui-ci jugeait de meilleure
choix
méthode de choisir dans différents systèmes
évitées, même si elles tiennent alors aussi de
d'ensemble
sont
nécessaires,
des
options théoriques globales ne peuvent être
certains de leurs éléments, sous réserve que
l'hypothèse ou du pari, dans un contexte
ceux-ci soient conciliables entre eux, plutôt
d'intervention donné. Sauf à sê résigner à
que la création d'un système entièrement
une conception éclatée de la didactique des
nouveau. Cette position n'est pas à confondre
avec le syncrétisme, qui se définit par l'accep
tion mettrait en place ses propres cohérences
tation de la fusion des doctrines sans souci
particulier de cohérence.
langues dont chaque secteur de spécialisa
théoriques locales.
ECRIT ■ Utilisé comme substantif, ce terme
Ces définitions peuvent éclairer les usages faits
du terme éclectisme en didactique des
désigne, dans son sens le plus large, par oppo
langues. Dans des moments où une métho-
sition à l'oral, une manifestation particulière
/
7
b U U L A I IU N
du langage caractérisée par l'inscription, sur
tions de preuve et de conservation de l'ordre
un support, d'une trace graphique matéria
social, à travers les lois, règlements, attesta
lisant la langue et susceptible d'être lue.
tions, etc. Il est aussi instantané et éphémère,
Résultat de l'activité langagière d'écriture
abolissant les distances dans le même temps
d'un scripteur, un écrit constitue une unité
(courrier électronique), permettant une sorte
de discours établissant de façon spécifique
de face-à-face aveugle avec un partenaire
une relation entre un scripteur et un lecteur,
connu ou non, se situant délibérément dans
dans l'instantané ou le différé, dans l'ici-etmaintenant ou dans railleurs, selon sa nature :
l'instance du dialogue (écrits publicitaires,
textos) alors que l'ordre de l'oral a conquis,
du billet glissé à son voisin, dans les lieux où
la parole est interdite ou. moins sécurisante, à
de son côté, le droit à la permanence et à la
conservation. La diversification des écrits
sociaux peut être interprétée de ce point de
la lettre qui franchit l'espace et le temps; de
l'inscription sur support fixe aux écrits éva
vue comme la reconquête du domaine tradi
nescents des écrans cathodiques, de la feuille
tionnel de l'écrit et de ses fonctions par les
qui s'envole au livre qui se conserve, etc.
aspirations dialogiques qui constituent les
De ce point de vue, les écrits sont plus ou
fondements de toute activité langagière.
moins diversifiés, selon les cultures. Cette diver
Face à cette diversité, les représentations
sité se manifeste au moins à deux niveaux :
sociales dominantes de l'écrit restent plus
• le niveau de la matérialité graphique : les
uniformes. Dans les sociétés où l'essentiel du
écrits sont multiformes. L'espace traditionnel
patrimoine culturel et des connaissances se
transmettent sous cette forme, il est, dans les
de l'écrit imprimé, figuré par le livre, éclate
en supports, en formats, en graphies de
représentations du sens commun, le lieu de
toutes sortes. Si l'on prend en compte l'écrit
fonctionnement de la norme et des modèles
manuscrit, cette diversification est encore
linguistiques. Lire signifie le plus souvent
lire un livre, quelle que soit, par ailleurs, sa
plus grande;
• le niveau des typologies : qu'il s'agisse des
types de discours (publicitaire/ politique, jour
nalistique, littéraire, scientifique), des genres
de discours (affiches, pamphlets, éditoriaux,
faits divers, reportages, vulgarisation, compte
consécration culturelle. Lire le journal, chercher
un renseignement dans une encyclopédie, ne
sont pas des activités généralement perçues
comme des activités légitimes de lecture. Écrire
rendus, roman, théâtre, etc), la production
reste associé, dans les représentations sociales,
à une activité réservée aux professionnels, en
écrite des sociétés ayant une longue tradition
d'écriture donne l'impression d'un grand
particulier aux écrivains, une attention particu
lière étant accordée à la forme et au style.
foisonnement.
> ' D i s c o u r s , S c r ip t u r a l , T e x t e .
Dans tous les cas, ce foisonnement se carac
térise par une attention particulière portée au
ÉCRITURE» ^
signifiant graphique : bienrdes écrits se lisent
comme des images et sont le résultat d'une
ÉDUCATION ■ On parle d'éducation quand
véritable création graphique de plus en plus
mise à la portée des non-professionnels grâce
aux traitements de textes.
É c r it .
il y a intervention humaine volontaire pour diri
ger dans un sens moral ou social le développe
Ce foisonnement se caractérise aussi par
ment de l'enfant ou de l'adolescent, plus rare
ment de l'adulte. Le terme possède deux autres
l'éclatement des frontières entre l'ordre de
acceptions : une dimension sociale, dans le sens
l'oral et l'ordre du scriptural : le vieil adage
«les paroles s'envolent, les écrits demeurent»
de «bonnes manières», et une dimension poli
tique, comme système régissant la formation
n'est plus tout à fait d'actualité, même si
des individus (« éducation nationale »). Souvent
l'écrit conserve fondamentalement ses fonc
opposé à instruction ou à enseignement, le
terme admet de multiples ramifications :
EMBLÈME (II) ■ »
G este.
éducation civique, fonctionnelle, physique,
ÉMETTEUR ■ Le couple de termes émetteur/
spécialisée, permanente, etc.
I n s t r u c t i o n , E n s e ig n e m e n t , F o r m a t i o n , P é d a
récepteur désigne les partenaires de la commu
nication dans une conception de la communi
g o g ie .
cation comme - simple - transfert d'informa
ÉDUCATION COMPARÉE ■ L'éducation
comparée est une spécialité qui permet, en
relation avec des champs disciplinaires variés,
tions. En tant que telle elle a été critiquée par
la suite explicitement ou implicitement par
d'approcher des réalités éducatives interna
un changement des termes utilisés (destinateur/destiriataire).
tionales et nationales, de les étudier par le
>• D e s t in a t a ir e , I n f o r m a t i o n , L o c u t e u r .
biais de la comparaison, dans leur contexte
global, à des fins cognitives mais aussi prag
ÉMOTION ■ L'émotion est ce par quoi un
matiques. Elle est essentielle dans la mise en
acteur social réagit malgré lui. C'est une sen
place des politiques éducatives, mais aussi
sation affective et irrationnelle qui provoque,
dans la prise de conscience individuelle, grâce
par exemple, là sympathie ou l'antipathie
aux échanges internationaux, des différences
pour un cours, un aspect de l'enseignement
éducatives, culturelles et éthiques.
ou de l'apprentissage, une découverte, etc.
Elle peut donc constituer une entrave ou au
»■ É c h a n g e é d u c a t if , I n t e r c u l t u r e l
contraire une aide forte à l'acquisition. L'un
EFFICACITÉ ■ L'efficacité se mesure au
des buts non dits de l'enseignement est de
degré d'atteinte des objectifs visés. Elle se fonde
parvenir à maîtriser ses émotions sans pour
sur des facteurs multiples : motivation et âge
autant les supprimer.
de l'apprenant, temps consacré à l'apprentis
A ffectivité.
sage, connaissances d'autres langues, qualité
des supports et des activités utilisés, qualité
EMPAN ■ Dans son sens courant, empan
de l'encadrement enseignant, validité des choix
didactiques, représentations sur les langues et
désigne la distance comprise entre l'extré
leur apprentissage. Aucun dispositif (méthode,
mité du poucé et celle du petit doigt écarté
au maximum. Cette notion de distance ou
cours ou session intensive) ne peut se pré
d'intervalle
tendre efficace de par sa nature même.
domaines. En neurologie, on parle d'empan
mnésique pour désigner la quantité limitée
d'informations qui peuvent être retenues
ELEVE ■ >- A pprenant .
est
utilisée
dans
différents
dans la mémoire à court terme pour une
ÉLÈVE NOUVELLEM ENT ARRIVÉ
>
■
P r i m o -a r r iv a n t .
période1restreinte. Dans l'activité de lecture,
on parle d'empan visuel pour désigner le
nombre de sig/ies graphiques perçus durant
EMBLÈME (I) ■ L'emblème est la croyance
chaque fixation de l'œil.
commune à une ou des valeurs qui définissent
un groupe. Ce par quoi, par exemple, se
retrouvant à l'autre bout du monde, deux
voix désigne l'intervalle entre ce que la voix
personnes d'une même appartenance langa
>■ L e c t u r e .
Dans la lecture à haute voix, l'empan œilprononce et ce que l'œil perçoit en avant.
gière se reconnaissent parce qu'elles partagent
des données communes (qui sont pourtant,
EMPATHIE
■ S- D é c e n t r a t i o n .
en elles-mêmes, arbitraires). L'emblème est
un signe extérieur de communauté.
EMPIRIQUE ■ Est qualifié d'empirique ce
>
qui est fondé sur les données de l'expérience.
S téréo type.
Les données empiriques sont les données
ENDOLINGUE ■ >
Ex o l in c u e .
concrètes (par exemple des productions
d'apprenants; des témoignages d'ensei
ENONCE ■ L'énoncé est, comme son nom
gnants) recueillies à des fins d'analyse dans
un protocole.
l'indique, le produit de l'énonciation qu'on
nomme aussi acte locutoire. Ce terme neutre
>■ C o rpus .
présente l'avantage de ne pas anticiper sur la
(bonne) forme grammaticale qu'il est censé
EMPIRISME ■ On appelle empirisme la
prendre. Il désigne cependant a priori l'unité
conception philosophique qui considère les
de base du discours. En tant que tel II permet
connaissances comme le résultat des données
de remplacer la notion de phrase, peu adaptée
de l'expérience. Bien qu'elle n'en ait guère
fait mention, cette conception intéresse la
à l'analyse des discours oraux en particulier.
Suivant les auteurs et les théories qu'ils défen
didactique des langues par l'importance
accordée à l'interaction sociale, le refus du
dent, il est redéfini comme intervention ou
dogmatisme, le doute fondamental et la
»- D iscours , É n o nc ia tio n , P hrase , T exte .
acte (Roulet), ou comme clause (Berendonner).
méthode inductive. Elle est à situer au regard
de modèles qui minorent le rôle de l'expé
ÉNONCIATION ■ Pour Emile Benveniste
rience au profit de celui du développement
(1970),
de dispositifs innés neuroblologlquement
fonctionnement de la langue par un acte
inscrits.
individuel
l'énonciation
est
d'utilisation»;
«la
mise
en
c'est l'acte qui
produit l'énoncé. Malgré ce caractère indivi
C o n s t r u c t iv is m e , In n é is m e .
duel,
l'énonciation
peut être étudiée en
EMPRUNT ■ L'emprunt consiste dans le
tant que système. Les théories oscillent entre
passage d'un élément (phonologique, mor
une conception restreinte (linguistique) et
phologique ou lexical) d'une langue à une
une
autre et son étude ressortit au domaine de
l'aménagement linguistique. Phénomène de
l'énonciation.
contact, l'emprunt est collectif, ce qui le
observe surtout les traces du procès d'énon
distingue de l'interférence.
conception
élargie
(discursive)
de
• La conception restreinte : la linguistique
Les emprunts
ciation dans l'énoncé. Ce sont des éléments
lexicaux sont les plus fréquents et les plus
appartenant à la langue, mais dont le sens
significatifs. .Ils peuvent être utilisés à peu
près téls quels dans la langue emprunteuse,
varie d'une énonciation à l'autre : pronoms
sans adaptation (on peut alors parler de
personne, temps des verbes, verbes perfor
personnels de la première et deuxième
xénisme) ou au contraire adaptés dans
matifs, modalités, déictiques, référence, etc.
leur graphie ou leur phonétisme. Le refus
d'intégration phonique observé par certains
Ces traces énonciatives ne peuvent être inter
locuteurs est généralement la manifestation
d'un désir de distinction, voire d'une espèce
ciation. Les différentes formes que revêt la
de snobisme.
typologie des discours. La linguistique énon-
Il arrive très souvent que l'emprunt ne soit
ciatlve d'Antoine Culioli considère que ce
prétées que par rapport à la situation d'énon
présence de l'énonciation permettent une
pas considéré comme un enrichissement,
n'est que dans l'énonciation que l'on peut
mais comme la marque d'une détérioration
observer ce qui constitue le langage humain.
et la manifestation d'une aliénation linguis
• La conception élargie : l'énonciation est
tique.
posée comme une activité entre deux prota
gonistes, locuteur et allocutaire, dans laquelle
*■
A l t e r n a n c e c o d iq u e , X é n it é .
ENCODAGE ■ > code.
le locuteur se situe par rapport à ce dernier, à
son énonciation, à l'environnement social
(ou situation d'interaction) et aux énoncés
mément, mais une des plus usuelles est la
antérieurs et à venir. Il accomplit un acte de
création par répartition du travail d'une caté
langage à l'égard de l'ailocutaire, qui, à son
gorie de personnes spécifiques dont le rôle
tour, se doit de réagir de façon appropriée,
est la gestion et le transfert des savoirs du
en fonction des règles sociales. L'énonciation
groupe, et plus généralement d'inculquer ses
relève ici d'une étude totale (ethnolinguis
valeurs et croyances identitaires aux enfants
tique) du comportement dans la société.
et aux nouveaux membres. Les manifesta
La didactique du FLM et du FLE a adopté
les théories de l'énonciation et des actes de
surtout en fonction de l'image de fa personne
langage comme références complémentaires.
(l'adulte compétent prototypique dont la
Le fait qu'énonciateur et allocutaire se « met
reproduction est l'objectif principal), l'écono
mie et les formes de transactions épistémiques
tent en texte» mutuellement a donné lieu à
la notion d'interaction langagière : d'une
tions locales et ponctuelles de ce rôle varient
des membres de cette société, et enfin la théo
part les élèves apprennent par conséquent à
rie populaire ou modèle culturel de l'apprentis
repérer les traces des interlocuteurs et à se
sage auquel ils souscrivent. Pour rendre compte
poser dans leurs propres énoncés, et d'autre
de la variabilité du rôle, les anthropologues
part les dialogues des méthodes de langues
emploient de nombreux termes, souvent
empruntés à la langue du groupe étudié :
essaient de se rapprocher du monde réel
(Moirand,
1990).
Certaines
grammaires
récentes se réclament également de l'approche
initiateur, gourou, pédagogue, enseignant.
Dans le monde occidental, les représenta
énonciative (Lévy, 2000).
tions sociales du rôle de l'enseignant et les
>■ A cte
de langage ,
É n o n c é , Interaction .
pratiques éducatives qui le manifestent ont
toujours été, et restent fortement marquées
ENQUETE ■ L'enquête de terrain est l'élé
ment différentiel entre linguistique et sociolinguistique. Il existe trois types d'enquête :
• l'observation participante : l'enquêteur fait
partie prenante du réseau d'interactions des
membres du groupe qu'il étudie. Cette
par la maïeutique socratique : l'enseignant,
par interrogations successives, amène ses
élèves vers la lumière. Son savoir et son rôle
lui confèrent un prestige et un pouvoir consi
dérables que l'on retrouve dans l'ambiguïté
de termes tels que discipline (à la fois la
méthode a été brillamment illustrée par les
matière et le droit d'imposer sa volonté) ainsi
travaux de Cumperz (sociolinguistique interactionnelle) ;
que sujet, autorité. Ces représentations ont
• l'observation directe : enregistrement objec
tif des événements au moment où Ils se pro
duisent;
modèle capitaliste (l'enseignant est contre
• l'entretien directif, semi-directif, ou non
directif;
• le questionnaire.
L'enquête de terrain est un élément central
de la recherche en didactique des langues.
>• C orpus (I), Échantillon , Q uestionnaire .
ENSEIGNANT ■ Toute société, pour assurer
été renforcées au cours du'^ix6 siècle par le
maître, celui qui surveille, fait travailler) et au
début du XXe siècle par le béhaviorisme (en
contrôlant les comportements des élèves, il
fait apprendre). Il est pertinent dénoter que
même dans le discours technique des' revues
de psychologie et de didactique, enseigner
et apprendre restent synonymes jusqu'aux
années 1970. En France, Je substantif
«apprenant» ne fait son apparition dans le
dictionnaire qu'à la fin des années 1980, et
sa survie, doit se doter de moyens pour trans
la définition fournie est révélatrice : «quelqu'un
mettre sa culture et le savoir, dans le sens le
qui suit un enseignement».
plus large du terme. Les modalités de ce pro
Toutefois, depuis la Seconde Guerre mondiale,
sous l'impulsion d'approches psychologiques
cessus de transmission peuvent varier énor
0
J>
CIN J CI U IM CIVI Cl N I
humanistes et constructivistes, de théories
d'éducation sensibles aux idéologies socio-
désigne à la fois le dispositif global (enseigne
politiques et de recherches empiriques sur
secondaire/supérieur) et les perspectives péda
ment public/privé, enseignement primaire/
l'acquisition et l'apprentissage des langues
gogiques et didactiques propres à chaque
étrangères, on assiste à une reconfiguration
discipline (enseignement du français, des
progressive des rôles de l'enseignant, de
langues, des mathématiques, etc.).
l'apprenant et de l'école que'l'on peut résumer
dans les expressions centration sur l'apprenant,
En France, pendant la période médiévale,
autonomie, ou apprentissage autodirigé. 'On
l'enseignement faisait, à travers les écoles
ecclésiastiques, partie de l'activité monas
préconise un nouveau rôle, et l'on cherche
tique, et se développa dans une perspective
un nouveau nom pour quelqu'un qui n'est
d'évangélisation. On y enseignait, selon les
plus la source unique de tout savoir mais
recommandations d'Alcuin, les sept arts
qui crée et gère les conditions et ressources
libéraux : le trivium (grammaire, rhétorique,
favorables à l'apprentissage, qui apprend à
apprendre en transmettant non pas son savoir
dialectique) et le quadrivium (géométrie,
arithmétique, musique, astronomie). À la fin
académique mais son savoir-faire didactique
du Moyen Âge, les universités (médecine,
pour permettre à l'apprenant de prendre les
art, droit) se développèrent. On y parlait le
décisions constitutives de son apprentissage
latin et l'exercice privilégié était la dispute
(discussion d'une question et défense d'un
(identification d'objectifs, matériaux et acti
Pour traduire cette modification radicale du
point de vue personnel, à partir des règles de
la dialectique aristotélicienne). L'enseignement
rôle de l'enseignant, on utilise toute une série
resta sous la responsabilité de l'Église jusqu'à
vités, évaluation, etc.).
de termes : aide, facilitateur, moniteur, tuteur,
la fin du xvme siècle, avec tes collèges jésuites
expert, etc. pour en retenir deux, provisoire
(interdits en 1762), et les « petites écoles »
ment au moins : conseil (dans les pays anglo
chrétiennes. Dès la Renaissance, cependant,
avec les collèges royaux, indépendants de
phones, on à tendance à préférer adviser) et
animateur. Leurs objectifs Sont identiques,
mais la nature et le cadre de leur intervention
l'Université et de l'Église, l'enseignement
passa pour une part sous l'autorité civile. Les
dans le programme d'apprentissage peuvent
programmes évoluèrent avec le retour aux
prendre des formes différentes : dans la pra
textes de l'Antiquité, la pratique de l'explica
tique, le conseil travaille par entretien indivi
duel, alors que l'animateur intervient, auprès
tion de texte (la praeiectio) et l'enseignement
de la langue grecque. La Révolution française,
avec Condorcet, affirma le droit à l'instruction
d'un groupe, la plupart du temps dans une
salle de classe. Le conseil intervient surtout
dans et par le discours interactif et essaie de
faire évoluer la réflexion, les .représentations,
et à l'éducation et, même si elle ne parvint
la métacognition ; l'animateur intervient
plutôt au niveau socioculturel, organise les
xixe siècle, le service public d'éducation,
pas à transformer le dispositif d'enseignement,
ouvrit la voie à ce qui deviendra, à la fin du
centré sur un enseignement laïc, gratuit (loi
activités du groupe et y participe, veille aux
du 16 juin 1881 ) et obligatoire, fondé sur des
problèmes relationnels.
valeurs républicaines. L'enseignement des
»■ A p p r e n a n t , A u t o n o m i e , C e n t r a t i o n , I d e n t i t é ,
langues vivantes a été introduit dans l'ensei
Rô le.
gnement officiel français en 1840.
ENSEIGNEMENT ■ Le terme enseignement
enseignement secondaire .se dessina dès
La coupure entre enseignement primaire et
signifie initialement précepte’ ou leçon et, à
l'époque de Jules Ferry, le primaire ayant
partir du xvme siècle, action' de transmettre
vocation à instruire les classes populaires, le
des connaissances. Dans cette acception, il
secondaire étant voué à la formation des
élites (appuyée sur la culture générale, le
Alliances françaises, avec le soutien inégal de
latin et la rhétorique). En ce qui concerne
politiques de coopération entretenues par
l'enseignement du français, les conséquences
l'État français, connaît des situations très
sont claires : le primaire vise en priorité des
variables. Par ailleurs, l'appartenance de cer
apprentissages instrumentaux (maîtrise de la
tains pays à la francophonie et les situations
lecture et de l'orthographe), alors que le
de bilinguisme héritées de la colonisation
secondaire, et tout particulièrement le lycée,
française ont conduit à identifier des situa
développe des enseignements littéraires et
culturels (explication de textes, dissertation).
tions spécifiques désignées sous le nom d'en
Dans le dernier quart du xxe siècle, la démo
(Cuq, 1991).
cratisation
seignement du français langue seconde
de l'enseignement secondaire
L'enseignement du français langue étrangère
amèna à relativiser cette coupure, et l'on
s'est appuyé, jusqu'au milieu du xxe siècle,
assiste avec les programmes mis à jour
sur les méthodes dites grammaire-traduc
depuis 1996, tant dans le primaire que dans
tion. Dans la deuxième moitié du xxe siècle,
le secondaire, à une réorganisation de l'en
les approches'béhaviorlstes et les travaux des
seignement du français : il est conçu, de la
linguistes ont .conduit à la mise en place de
méthodes1d'inspiration structuraliste, héri
maternelle au lycée, dans une double pers
pective, langagière et culturelle. Le futur
citoyen doit, en effet, au terme de sa scolarité,
tières des méthodes naturelles, fondées sur
une approche mécaniclste de l'apprentissage
maîtriser l'oral et l'écrit et partager les élé
et construites autour de l'objet enseigné : la
ments d'une culture commune, conditions
langue.
nécessaires à son intégration dans le groupe
social et à son développement personnel.
approches communicatives se sont imposées,
à partir d'une analyse de la communication
L'enseignement s'organise en fonction des
en actes de paroles, par la prise en compte
champs disciplinaires, comme en témoignent
les programmes. Dans la mesure où les savoirs
de la dimension cognitive de l'apprentissage
et par la centration de la démarche sur le
À la fin des années
1970,
les
savants, produits par la recherche fondamen
sujet apprenant. Dans ces approches succes
tale, et les savoirs enseignés, mis au point dans
sives, les places respectives de la grammaire
le cadre de la pédagogie, évoluent historique
ment, l'enseignement ne peut être coupé de
tives) et de la littérature (pratiquement élimi
la recherche. Il doit adapter constamment ses
née dans les méthodes structurales) font
(restreinte dans les approches communica
objets aux nouvelles données scientifiques
l'objet de débats récurrents.
pour répondre au mieux aux exigences de for
Dans une perspective didactique, on oppose
mation et aux finalités éducatives que la
aujourd'hui l'enseignement à l'apprentissage.
En principe, et conformément à la tradition
société lui assigne. Ainsi, dans l'enseignement
du français langue maternelle, la place et les
historique,1dépendent de l'enseignement les
soubassements théoriques de la grammaire,
aspects essentiellement liés aux choix métho
les approches du lexique et de l'orthographe,
dologiques, pédagogiques, et à la formation
la fonction et la définition de la littérature
des enseignants. Cependant, dans la mou
enseignée ont connu, dans le dernier quart du
vance de la centration sur l'apprenant et de
xxe siècle, des évolutions importantes.
son autonomisation, les recherches récentes
Mais l'enseignement du français doit aussi
en didactique des langues étrangères s'inté
être envisagé en dehors de la structure de
ressent au mqins autant à ce qui dépendrait
scolarisation française : le français enseigné
en principe d.e l'apprentissage. Les recherches
comme langue étrangère, dans le cadre de
sur l'enseignement proprement dit reposent
systèmes éducatifs nationaux différents, parfois
sur le postulat, contesté par certains, que
par le biais de structures privées comme les
l'appropriation d'une langue étrangère par
un individu peut être facilitée par l'action d'un
pas le but exact, l'entretien est bien une
tiers et sur la transmissibilité des connaissances
méthode d'observation interactive, ce qui le
linguistiques et culturelles. L'enseignement
distingue des autres moyens d'investigation à
ne peut donc plus aujourd'hui être conçu
la disposition du sociolinguiste (questionnaire,
seulement comme une transmission de savoir :
observation
l'accent est davantage mis sur les moyens
directe).
participante
et
observation
méthodologiques qui sont fournis à l'appre
En didactique, l'entretien permet de recueillir
nant pour construire ses propres savoirs. Il
des données relatives aux représentations,
peut donc être défini comme une tentative
aux attitudes et aux pratiques des différents
de médiation..organisée, dans une relation
acteurs.
de guidage en classe, entre l'apprenant et la
langue qu'il désire s'approprier (Cuq et Cruca,
ENVIRONNEMENT ■ Dans son acception
>• A p p r e n t i s s a g e ,
didactique c'est un mot relativement nouveau,
bien que Freinet lui-même l'ait employé cou
2002) .
a p p r e n t is s a g e ,
g o g ie .
E n s e ig n a n t ,
E n s e ig n e m e n t -
D id a c t iq u e , M é t h o d o l o g i e , P é d a
.
ramment. D'une manière globale il s'agit de
tout ce qui entoure un enseignement et un
apprentissage, c'est-à-dire, par conséquent,
ENSEIGNEMENT À DISTANCE ■
de l'ensemble des conditions qui interviennent
F o r m a t i o n o u v e r t e e t à d is t a n c e .
dans le déroulement de ceux-ci et exerce une
influence sur eux.
/ ENSEIGNEM ENT/APPRENTISSAGE ■
• Il y a d'abord, bien entendu, l'environne
L'association de ces deux termes, courante
ment social, qui, lui-même, peut se décom
comme un raccourci pratique dans la littéra
poser logiquement en deux constituants :
ture didactique, tente néanmoins de faire
-l'environnement mondial, auquel tous les
. exister dans une même lexie deux logiques
apprenants se trouvent soumis à travers la
fréquentation des médias (et accessoirement
..complémentaires, celle qui pense la question
de la méthodologie et de la méthode d'en
seignement, et celle qui envisage l'activité de
le développement des voyages). C'est lui,
notamment, qui suscite le désir d'apprendre
l'apprenant-et'la démarche heuristique qui la
sous-tend. La notion d'enseignement-appren
- l'environnement local (dont les médias font
tissage reste ambiguë dans la mesure où elle
aussi partie) qui touche tout ce qui entoure
telle ou telle langue;
ne doit pas laisser croire à un parallélisme
l'apprenant : sa famille, ses amis, ses pairs,
artificiel entre deux activités qui se construi
les modes, les séductions, la valorisation plus
sent sur des plans différents. Son utilisation
ou moins grande d'un apprentissage des
doit rendre compte de l'interdépendance des
langues.
' deux processus.
A p p r e n t is s a g e , A p p r o p r ia t io n , E n s e ig n e m e n t ,
G u id a g e .
• Existe ensuite l'environnement scolaire,
c'est-à-dire le contexte dans lequel se situe le
processus de transmission. Les conditions
varient en effet selon qu'on apprend le français
ENTRETIEN ■ En sociolinguistique, l'entretien
langue étrangère, par exemple, dans une
(ou interview) - au cours duquel le chercheur
classe multilingue ou dans une classe mono
sollicite la parole chez son interlocuteur pour
lingue, dans un pays étranger ou dans un
recueillir'des pratiques linguistiques - n'est
pays francophone, en ayant recours au multi
pas à classer dans les méthodes d'observa-
média ou non, avec un centre de documenta
. tion indirecte. En effet, étant donné que les
tion (ou un centre de ressources) ou sans, en
données de la situation d'observation sont
autonomisation ou sous la férule rigide d'un
connues du sujet, même si celui-ci n'en connaît
enseignant académique.
KJ U
• Il faut enfin donner une place capitale à l'en
vironnement culturel, c'est-à-dire d'abord
tique, dans laquelle les habitudes gramma
ticales de la langue première ne constituent
aux composantes de la société dans laquelle
on a été élevé et qui nous a inculqué des
pas un principe d'explication suffisant, puis
qu'il peut exister une différence importante
valeurs et des manières de procéder. On
entre les explications métalingui.stiques for
n'apprend pas le français de la même façon
mulées par l'apprenant au sujet d'une forme,
au japon ou au Brésil, en Italie ou en Zambie.
et son emploi en discours.
L'enseignement d'une langue et d'une cul
Le concept d'activité épilinguistique est éga
ture
étrangères
n'a
pas
pour
but
de
lement utilisé en sociolinguistique avec un
contraindre les élèves à changer d'identité,
mais doit au contraire s'adapter à eux. On
sens différent, puisqu'il sert à rendre compte
- au travers de différentes tracesou marques
peut dire que, trop souvent, l'apprentissage
émergeant dans les interactions - du rapport
du français langue étrangère a été, de
manière inappropriée et arrogante, gouverné
du locuteur aux pratiques linguistiques, qu'il
s'agisse des siennes ou de celles des autres.
par ce que la France appelait avec une totale
>■ É pi-, Interlangue .
•••*.•• -
’
Inadéquation « le modèle français ».
EQUILIBRE ■ »- B ilingue, B ilinguisme.
EPI- ■ On trouve parfois employé seul ce
préfixe d'origine grecque (sur)utilisé, en parti
ERREUR ■ écart par rapport à la représen
culier dans épilinguistique (Combert), pour
désigner une activité métalinguistique, non
tation d'un fonctionnement normé, l'erreur
consciente, s'opérant sans utilisation d'un
linguistique a longtemps été liée en didactique
des langues aux interférences de la langue
métalangage spécialisé.
maternelle et de la langue étrangère. Pour
> ÉPILINGUISTIQUE.
comprendre leur origine, les didacticiens ont
aussi adopté une attitude comparative, qu'il
ÉPILINGUISTIQUE ■ L'activité épilinguis
s'agisse, antérieurement aux premiers manuels
tique est définie comme une activité de nature
de grammaire du français, des « Manières pie
inconsciente qui joue un rôle prépondérant
langage » (W. de Blbbesworth, 1296, par ex.)
dans la mise en place d'une compétence en
ou, plus tard, des traités descriptifs à finalité
langue seconde, et qui se différencie de
pédagogique (Palsgrave, 1532, pour la première
l'activité métalinguistique qui, elle, est cons
grammaire destinée aux Anglais ou C. Mauger,
fin du xvne-début du xvme siècle) qui com
ciente. Elle est fondée sur l'observation du
fait que l'apprenant d'une langue seconde
dispose de bonne heure d'une intuition lui
permettant de faire une différence entre ce
paraient des microsystèmes de la langue
maternelle à ceux d'une où-plusieurs langue(s)
étrangère(s).
qui est ou non grammaticalement possible
Cette perspective n'intégrait pas la part active
dans cette langue. Si cette observation est
du sujet dans la production des erreurs;'la
plus aisée dans le cadre de l'apprentissage en
dynamique subjective sera mise au premier
plan par Henri Frei d'abord (1929) puis par le
milieu guidé, en raison même de la stabilité
du dispositif pédagogique de la classe de
courant de l'analyse des erreurs selon des pers
langue, l'activité épilinguistique est tout aussi
pectives différentes (S.P. Corder, R. Porquier).
présente dans l'apprentissage d'une langue
seconde en milieu naturel, au travers des
systèmes grammaticaux, et d'analogie (par
hypothèses de nature non conscientes et sys
exemple : «c'est lui» vs « ‘ voilà lui», «vous
Les principes de régularisation des micro
tématiques à l'œuvre dans la construction de
‘ faisez»), comme ceux d'économie («la
l'interlangue. Cette construction peut ainsi
chambre ‘ que je dors») et d'expressivité
être considérée comme une activité épilinguis-
(«j'ai vu sa ‘ caricature», pour «son visage*).
O/
sous-tendent l'ensemble de ces analyses. Sur
la base de ces principes, on distingue plu
sieurs mécanismes psychollnguistiques à
ce à quoi on aspire comme profit d'une action
quelconque, par exemple celle d'apprendre
l'œuvre dans la production des apprenants :
une langue. Que vais-je pouvoir faire,
concrètement (et non pas vaguement), avec
attraction (par exemple : « l'enfant qui obser
cet apprentissage? Que suis-je en droit
vait les oiseaux 'souriaient»), alignement (« Il
d'attendre? Employé seul, espérance a une
parle *à lui », sur « il pense à lui »), isolation
valeur plutôt spiritualiste, tandis qu'espérance
ou dissociation («les enfants, a.u loin, 'arri
pratique consiste plutôt dans les biens concrets
vait»), Invariabilité (« j"a l parti»).
qu'on espère.
L'approche cognitive considère l'erreur comme
une étape dans la structuration progressive
A cculturation, C apital, C hamp, C lassement,
Habitus, Légitimité.
de l'interlangue et comme l'indice d'une dyna
mique d'appropriation du système. Deux
points de vue s'articulent; le premier, immanentiste, privilégie le traitement des informa
tions linguistiques par un ensemble d'invariants
cognitifs (organisation linguistique en thème
ÉTHIQUE ■ En éducation, l'éthique est l'en
semble des principes et des valeurs fonda
mentales auxquelles se réfère un acteur. En
didactique des langues et des cultures, la
et rhème, double articulation, fonctions,
conscience et la compétence éthique per
mettent de repérer dans le champ de la
marques spatiales, aspectuelles et tempo
relles, déixis...) et d'opérations cognitives
justifient l'action et de distinguer celles qui
réflexion épistémologique les idéologies qui
abstraites (inférence, catégorisation, compa
raison, hypothèse, transfert, généralisation...)
sont nécessaires et positives (par exemple
constitutifs de l'interlangue. Le second, inter
hension d'autrui et la lutte contre les into
actionniste, sans occulter la dimension cogni
tive de l'apprentissage, l'intègre dans une
ou négatives (par exemple, celles qui ne
dynamique affective et relationnelle; ¡1 met
tiennent compte que des rapports de force et
en évidence des comportements de régula
de domination).
celles qui favorisent une meilleure compré
lérances), de celles qui sont invalidantes
tion et de construction des performances :
activités métalinguistiques, corrections, refor
ETHNOCENTRISME ■ Terme créé et défini
mulations, etc.
par le sociologue américain William G. Summer
Selon qu'on privilégie le système abstrait
interne ou l'activité interactionnelle, l'erreur
(1906), en référence au regard satisfait que
chacun peut poser sur ses valeurs, ses
relève de deux interprétations. Dans le premier
cas, il y a défaillance des opérations, cogni
à l'intérieur de son propre groupe. Ce groupe
tives ; dans le second, la qualité et la quantité
des interactions ne permettent pas à l'appre
modèles, ses attitudes et ses comportements
devient ainsi le centre de toutes choses et
l'unique référence, à partir de laquelle s'éva
nant d'intérioriser de manière satisfaisante les
luent, se comparent, se mesurent tous les
fonctionnements linguistiques.
autres groupes.
Le traitement pédagogique de l'erreur
(conceptualisation et correction) vise à amé
À l'opposé de cette conception, l'anthropo
liorer la compétence linguistique communi
cative et culturelle des apprenants.
>• A c q u i s i t i o n , C o r r e c t io n , F a u t e , F o s s i l i s a t i o n ,
H y p e r c o r r e c t io n , I n t e r f é r e n c e , I n t e r l a n g u e .
logie culturelle a introduit l'idée de relativité
des cultures et de leur impossible hiérarchisa
tion a priori. En effet nous avons tendance à
considérer comme « universels » voire « natu
rels» des schèmes de perception, de cognition
et de croyances qui nous viennent en réalité
ESPÉRANCE PRATIQUE ■ Concept d'ori
de l'environnement dans lequel nous avons
gine sociologique, l'espérance pratique est
été éduqués. Par exemple, des termes aussi
ordinaires que « vrai », « normal », « naturel »,
cune des lettres signifie : S : la composante
«logique», voire «bon sens» doivent être
spatiotemporelle; P : les participants, E : les
constamment interrogés.
intentions et les buts ; A : les actes verbaux et
En classe de langue, l'ethnocentrisme est une
non verbaux; K : les tonalités (registres de
attitude toujours prête à apparaitre dans les
langue); I : les instrumentalltés (présentation
comportements et dans les discours des
de soj, emblèmes); N : les normes; G : le
apprenants et de l'enseignant, notamment à
genre ainsi défini.
propos des habitus culturels (par exemple : la
Chaque membre d'une communauté lin
façon de faire la queue sur le marché, la façon
guistique possédant un répertoire verbal
de conduire, etc.). Mais l'ethnocentrisme peut
aussi se manifester dans les manières de
qu'il actualise selon les circonstances socio
culturelles qui l'entourent (Gumperz, 1972),
corriger ou d'évaluer les productions des
plusieurs critères doivent guider l'ethnographe
apprenants. La pratique de la « réciprocité
de la parole : la grammaticalité, la disponi
des perspectives » préconisée par A. Shütz et
bilité culturelle, l'appropriété sociologique et
l'application de la méthode de l'observation
la fréquence des occurrences observées.
Exemples :
participante sont probablement les meilleurs
moyens de l'éviter.
• disponibilité culturelle : frapper des mains
La didactique des langues a donc tout intérêt
pour annoncer son arrivée chez quelqu'un
à intégrer ce concept. En effet, une attitude
relativiste est de mise pour l'enseignant, qui
est culturellement disponible dans certains
pays d'Afrique, mais ne l'est pas devant la
doit être constamment conscient du poids de
porte d'un appartement parisien où l'on doit
l'ethnocentrisme sur ses schémas de pensée,
généralement sonner;
ses interactions exolingues et ses enseigne
• appropriété sociologique : en France, le
tutoiement est réservé aux relations paritaires,
tandis que le vouvoiement marque une rela
tion de distanciation ou de hiérarchie. Le fait
de dire «il» en s'adressant à quelqu'un (le
iloiemenf) est certes disponible, mais n'est
approprié que dans des situations de com
munication très spécifiques (par exemple :
vendeur parlant à un client au marché, ser
veuse d'un petit restaurant s'adressant à un
consommateur). S'adresser à quelqu'un en
utilisant «on» est réservé à des relations
interpersonnelles infantilisantes (« on a pris son
médicament?», pourra dire une infirmière à
son patient);
• occurrence : pour une étude discriminatoire
de la variété verbale entre groupes d'appar
tenances distincts, une expression très utilisée
(«vous n'êtes pas un tout petit peu gêné...?»),
et une expression moins souvent attestée
(«mes hommages, madame») sont différen
ciées par leur degré de fréquence d'emploi.
L'ethnographie de la communication met l'ac
cent sur les phénomènes para-verbaux (la voix,
l'intonation, les accents), sur les phénomènes
ments, et doit être encouragée chez l'appre
nant pour lui permettre d'appréhender
correctement les habitus du groupe social
dont il tente de s'approprier la langue.
ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICA
TION ■ L'ethnographie de la communica
tion est une discipline sociolinguistique fon
dée en
1962
par Dell
Hymes et |ohn
Cumperz, en réaction aux tendances mentalistes de la linguistique générative (la compé
tence linguistique de Chomsky). Selon l'an
thropologue et sociolinguiste Dell Hymes, la
parole étant avant tout sociale, son étude
nécessite des approches ethnographiques
(anthropologiques) aussi bien que des
approches linguistiques. La compétence de
communication englobe la simple compé
tence linguistique : la parole est une des
composantes de la communication, mais il
faut tenir compte des autres composantes en
synergie et surtout étudier la langue en
contexte social. Hymes représente ces corn-,
posantes par l'acronyme SPEAKING, où cha
mimo-gestuels et kinésiques, sur le langage du
et la langue. Plus précisément, elle envisage
visage et des yeux, sur la proxémie entre parti
la langue en tant qu'expression d'une culture,
cipants; sur'le làhgage du corps, en un mot sur
et en relation avec les situations de commu
tout ce qui est significatif dans l'interaction.
nication. Elle aborde la façon dont la langue
Les ethnographes de
la communication,
découpe la réalité ainsi que la vision du monde
comme les anthropologues culturels (Bateson,
1951), cherchent à élucider la signification
qui en découle pour chaque culture. Par
complexe de tout message : le contenu et la
français donne lieu à des représentations
relation. À la suite de l'école de Palo Alto, ils
estiment que la relation possède une dimen
anthropomorphiques très différentes de celles
sion métacommunicative importante, puis
genre masculin. L'anglais possède sheep et
qu'elle renseigne le partenaire sur la manière
mutton pour différencier l'animal qui broute
exemple, «la mort» qui est au féminin en
de la culture allemande où Der Tôt est du
dont il doit lire le message. De proche en
dans les prés de la viande vendue à l'étal. Le
proche, l'ethnographie s'interroge sur les
français n'offre que « belle-mère » pour se
traces, dans la communication, des relations
divisées en trois classes : les relations catégo
référer soit à la mère du conjoint, soit à la
nouvelle femme du père, tandis que l'anglais
rielles (sexe, âge, stigmates); les relations struc
présente deux termes bien distincts.
turelles (statuts, rôles, définition et redéfinition
La tendance actuelle, en France, à la fémini
des places ou positions au cours des interac
sation des noms de profession (Madame la
tions, poids de variables telles que le pouvoir/la
solidarité, la distance/l'intimité, le rang de l'im
Ministre), dire une «technicienne de surface»,
position); les relations personnelles.
L'ethnographie de la communication s'inté
par opposition à «une femme de ménage»,
la manière de se référer par glissement de
sens aux mots tabous («gorge» pour «sein»),
resse à des thèmes comme les termes d'adresse
le foisonnement d'images des créations argo
dans une communauté linguistique, les rituels
et les routines de la conversation, l'insulte
tiques ou autres, tout cela intéresse au plus haut
entre pairs, la politesse, les exclamations à
valeur phatique, le rire et le sourire dans
point l'ethnolinguiste pour qui chaque modi
fication lexicale reflète obligatoirement une
vision culturellement transformée du référent.
différentes situations de communication, les
L'ethnolinguistique se préoccupe aussi des
dysfonctionnements dans les communica
tions interculturelles, le relevé des traces de la
problèmes
construction de la relation interpersonnelle
dans une grande variété d'interactions dont
bien entendu la classe de langue.
À la suite de M. Saville-Troike (1982), l'ethno
de communication
entre
les
groupes linguistiques variés qui forment une
même nation (Suisse, Belgique, pays d'Afrique,
etc.). À tous ces titres, elle est donc une des
disciplines de référence de la didactique des
langues d'aujourd'hui.
graphie de la communication s'interroge sur
ce que doit savoir un locuteur compétent
ÉTRANGER■
C ulture, Lan gu e , X énité .
pour communiquer de façon appropriée
dans une communauté linguistique parti
ÉTUDE DE CAS (I)« L'étude de cas est une
culière, et sur les moyens qu'il met en oeuvre
pratique pédagogique qui vient des établis
pour acquérir cette compétence : certaines
sements de formation commerciale et de
méthodologies de la didactique des langues
gestion (jeu d'entreprise) et qui a été adaptée
(les approches communicatives, par exemple)
à la didactique du français de spécialité, plus
lui sont ainsi largement redevables.
particulièrement le français du tourisme et
des affaires. L'étude de cas place l'apprenant
ETHNOLINGUISTIQUE ■ L'ethnolinguis
dans une situation la plus proche possible de
tique étudie les rapports étroits entre la culture
la réalité professionnelle et lui donne l'occa-
y kj
L I UL/L l_/l_ \_rtJ VMV
slon, en accomplissant une série de tâches
s'agir de passer à une autre séquence d'ap
différentes, de mobiliser l'ensemble de ses
prentissage si tous les élèves ont réussi les
connaissances professionnelles, culturelles et
apprentissages visés ou de mettre en œuvre
langagières.
divers types d'activités répondant'àux besoins
> J eu
de rôle.
S im ulation .
des élèves : activités correctives en fonction
ÉTUDE DE CAS (II) ■ En didactique des
des difficultés ou faiblesses des élèves qui se
situent en dessous du seuil minimal de per
langues, l'étude de cas est une méthodologie
formance, activités de renforcement pour les
de recherche de type qualitatif.
élèves se situant à un niveau minimal, activités
d'enrichissement pour les élèves ayant atteint
ÉVALUATEUR
»
s» É v a l u a t io n .
le niveau cible, ou activités complémentaires
pour les élèves démontrant une performance
ÉVALUATION ■ L'évaluation des apprentis
sages est une démarche qui consiste à recueillir
optimale. Elle vise aussi à statuer sur les acquis
au moment de faire des bilans et d'accorder
des Informations sur les apprentissages, à
la promotion des études, le passage à la
porter des jugements sur les Informations
classe supérieure ou encore de recommander
recueillies et à décider sur la poursuite des
des mesures d'appui Individualisées afin
apprentissages compte tenu de l'Intention
d'accéder à la classe supérieure (Lussier, 1995).
d'évaluation de départ. On lui reconnaît
Selon les buts visés, l'approche d'évaluation
quatre étapes :
peut être normative ou critérielle;
• l'intention : elle détermine les buts de l'éva
• l'approche normative est basée sur une
luation et les modalités de la démarche (le
approche psychométrique de l'évaluation
choix de la mesure et des tâches évaluatives
qui Insiste sur la maximisation des différences
à présenter aux élèves pour juger de leur per
Individuelles. Elle est une modalité d'évalua
formance langagière), les moments d'évalua
tion où la performance de l'élève se traduit
tion, les types de décision à prendre;
par un résultat de mesure, quantifié sous la
• la mesure : elle comprend le recueil de
forme d'une note brute, d'un score en pour
données par le biais d'observations, d'appré
ciations et de résultats de mesure, et par
centage ou d'un score standardisé. Elle
l'organisation et l'analyse des données et leur
interprétation circonstancielle en vue de tirer
d'un rang, d'un centile (pourcentage d'indi
vidus dans un groupe de 100 ayant obtenu
des significations pertinentes;
un score égal ou inférieur) ou d'un stanine
• le jugement : Il permet d'apprécier toutes
(échelle à neuf scores-étalons numérotés
les informations recueillies et de juger de la
de 1 à 9) et de le situer par rapport à la
situation d'un élève en certains domaines de
moyenne de son groupe ou d'un groupe.de
permet de situer chaque élève, au moyen
son développement et de sa performance
référence. Elle vise à distinguer le élèves forts
langagière compte tenu des buts et des
des élèves faibles. Les questions dans un test
objets de l'évaluation. Cette étape permet
sont formulées en ce sens. On retrouve un
éventail de questions, de difficiles à faciles,
aussi de déterminer la valeur des instruments
de mesure
utilisés ou des observations
recueillies. Juger, c'est en quelque sorte se
sans lien avec l'atteinte spécifique d'objectifs
d'apprentissage;
positionner à partir d'un ensemble de rensei
• l'approche critérielle est line démarche visant
gnements que l'intuition et l'arbitraire ne
à déterminer le niveau de performance langa
peuvent fournir;
• la décision : elle vise d'abord à rétroagir
gière atteint par un élève face à des objectifs
d'apprentissage visés par des programmes
quant au cheminement ultérieur des élèves
d'études, que ces objectifs soient définis en
et à la progression des apprentissages. Il peut
termes de compétences, d'habiletés, de situa-
tions de communication, de fonctions langa
terme des apprentissages. De Landsheere
gières, etc. Pour déterminer le degré d'at
(1974) mentionne qu'il peut s'agir d'objectifs
généraux tels que l'acquisition d'attitudes ou
teinte de tels objectifs, on élabore des échelles
sociolinguistique,
de capacités. Elle a une portée externe, orien
tée vers la société, lorsqu'elle sert à prendre
d'évaluation visant à évaluer les composantes
linguistique,
discursive,
pragmatique et intercultureile telles que défi
des décisions relatives à la sanction des
nies dans les modèles de la compétence de
communication. On définit aussi des critères
études. Elle a une portée interne, lorsqu'elle
d'acceptabilité de la performance, un critère
tème scolaire, la prise de décisions relatives
de performance étant une caractéristique que
l'on se donne pour juger de la performance
tion des élèves à moyen terme.
est orientée vers le cheminement dans le sys
au passage à la classe supérieure et l'orienta
des élèves par rapport au développement des
• La fonction formative est un processus d'éva
habiletés langagières. Enfin, puisqu'il s'agit de
définir le niveau de qualité à partir duquel on
luation continue visant à guider l'élève dans
son travail scolaire, à situer ses difficultés pour
considère
langagière
l'aider, et à lui donner les moyens pour lui per
comme réussie, il faut déterminer un point de
césure, défini à partir des objets d'apprentis
mettre de progresser dans son apprentissage.
sage, qui permet de déterminer le niveau de
immédiate auprès de l'élève et est liée au juge
une
performance
Elle est orientée vers une aide pédagogique
performance jugé comme, non acceptable ou
ment continu pour apporter une rétroaction
acceptable (jugement dichotomique). Il est
et un enseignement correctif efficace. Du
possible de qualifier ce jugement en termes de
point de vue cognitif, elle doit donner le
niveaux insuffisant, minimal, cible et optimal.
moyen de faire évoluer les représentations de
Une mesure critérielle demande aussi de bien
l'élève, de construire ses connaissances, de
spécifier le domaine de l'instrument de
vérifier pas à pas ce montage pour l'aider à
optimaliser ses stratégies d'apprentissage
mesure. Il faut assurer la cohérence entre
chaque item de l'instrument et les critères
fixés pour chacun des objets d'apprentissages
(Bonniol et Vital, 1997). On lui associe trois
évalués. Une telle mesure doit nous dire non
seulement quel élève a besoin d'un enseigne
choisie : évaluation formatrice, centrée sur celui
ment correctif, mais aussi en quoi il en a
besoin. A posteriori, elle pourra même nous
nouveaux noms pour spécifier l'orientation
qui est en formation; évaluation-réajustement,
visant à limiter l'écart entre un référentiel et un
comportement;
évaluation-régulation pour
donner une information normative en nous
donner un sens aux évaluations en lien avec
renseignant sur le nombre d'objectifs réussis
par l'ensemble des élèves.
active et rétroactive (Allai, 1988). Elle mène à
leur référentiel. Elle peut être proactive, inter
On reconnaît à l'évaluation des apprentissages
l'auto-évaluation, un agent de régulation, et
deux fonctions principales liées à deux types
débouche sur une troisième fonction, l'évalua
de décision impliquant l'enseignant dans la
tion diagnostique, qui demande une interven
salle de classe : la fonction, sommative et la
tion individualisée et différenciée.
fonction formative.
Depuis les récents développements de la
• La fonction sommative est une démarche
métacognition et de l'apport du socio-
visant à porter un jugement sur le degré de
maîtrise des apprentissages à la fin d'un
constructivisme, il est de mise d'aborder une
autre dimension, dite écologique, de l'éva
cours, d'un cycle, d'un programme d'études
luation. Celle-ci découle d'une pédagogie
ou d'une partie terminale de programme,
différenciée, selon laquelle l'apprentissage
dans un but de classificqtiçn, d'évaluation
est un processus actif, constructif, qui repose
du progrès ou dans l'inteption de vérifier
sur la communication et l'interaction exer
l'efficacité d'un programmeo.u d'un cours au
cées en contexte social, et caractérisé par la
diversité des expériences pour permettre aux
portements du domaine affectif et, plus récem
élèves de construire de nouvelles significations
ment, l'évaluation d'une compétence intercul-
à partir de leurs connaissances antérieures.
turelle. Ces derniers domaines restent à déve
Elle se centre sur les processus cognitifs dans
lopper de même que l'évaluation des processus.
l'apprentissage et s'intéresse désormais à
L'évaluation authentique est donc caractérisée
l'analyse des processus mentaux du traitement
par l'enchâssement obligatoire et constant de
de l'information, puisque la recherche a mon
l'évaluation dans l'apprentissage, la prise en
tré qu'il existe divers modes d'acquisition des
compte de l'authenticité des situations d'éva
langues étrangères ou secondes et divers pro
luation et la transdisciplinarité. En évaluation
fils de compétence langagière (Springer,
formative, elle mène à des bilans individuels et
2000). L'accession à une régulation réfléchie
à l'élaboration de dossiers d'apprentissage
des apprentissages s'avère essentielle. Il s'agit
(portofolios) personnalisés, à l'utilisation de
pour l'élève de démontrer sa capacité à mettre
grilles d'observation par les enseignants et par
les pairs, à la complétion de grilles d'auto-éva-
en oeuvre, dans un contexte réel, des savoirs,
des savoir-faire et des attitudes nécessaires à
luation par'les élèves. La notation devient
une situation de communication. L'évaluation
autant l'utilisation de cotes et de critères
des compétences dont il doit disposer en
d'évaluation que l'expression de résultats de
milieu naturel demande une évaluation en
situation authentique (Wiggins, 1993) : il s'agit
mesure. En évaluation sommative, elle vise
d'évaluer des compétences langagières liées à
ner les divers aspects des apprentissages. Les
items sont soigneusement définis en fonction
un niveau de performance attendu. L'évalu
ation se veut dynamique, interactionnelle et
l'adaptation des instruments pour mieux cer
de la spécification du domaine de l'instru
par conséquent plus authentique.
ment, de critères d'évaluation et de standards
L'évaluation authentique devient une moda
de performance. De plus, l'information aux
lité d'évaluation pragmatique axée sur la per
parents veut renseigner autant sur le chemi
formance visant à évaluer les habiletés langa
nement des apprentissages (dossier d'appren-
gières dans des situations contextualisées
tissage/portfollo) que sur le bilan des appren
tirées de la vie courante. Elle se centre tant
tissages (bulletin de type critérlel).
sur les processus que sur les produits de l'ap
>• C ertification ,
prentissage, c'est-à-dire sur l'habileté de l'élève
E x a m e n , P o r t f o l io , T e s t .
D iagnostic ,
D o c im o lo g ie ,
à mettre en oeuvre les stratégies cognitives et
métacognitives nécessaires pour réaliser des
ÉVEIL AU LANGAGE ■ L'éveil au langage
tâches intellectuellement significatives, simples
est une démarche de mise en contact des
et complexes, et sur son habileté à intégrer ce
élèves avec des langues diverses, dans l'optique
qu'il sait faire. On désigne par «performance»
de favoriser' chez eux une ouverture aux
l'accomplissement efficace d'une tâche langa
langues et à ceux qui les parlent, de
construire ou de consolider des stratégies de
gière en utilisant un ensemble intégré de
connaissances. La mesure de performances
complexes est possible en regroupant les
passage interlinguistique et de mieux se pré
parer à apprendre à apprendre une langue
habiletés langagières en habiletés-synthèse
étrangère.
pour graduer le niveau de complexité des
La démarche s'inscrit dans une perspective
situations d'évaluation et des tâches deman
de didactique intégrée fondée sur le décloison
dées aux élèves. Ces tâches peuvent être du
nement des .disciplines, sur la transversalité et
domaine cognitif et proposer divers niveaux
sur la construction de compétences de type
de complexité (repérer, réorganiser, comparer,
analyser, apprécier, estimer). Elles peuvent
demander l'évaluation des attitudes et des com
piuriiingue, à partir de modèles de dévelop
pement des capacités langagières en langues
maternelle et étrangères appuyés sur les
de recourir à des démarches de réflexion
Les objectifs principaux et les contenus se
déclinent autour de thèmes clefs, pour faire
translinguistique dans la facilitation des pas
découvrir à l'apprenant :
répertoires des apprenants et sur la nécessité
sages d'une langue à d'autres.
• l'originalité de la communication et du lan
Historiquement, ce travail est rattaché aux
approches regroupées sous le terme de
gage humains, par l'exploration préliminaire
Language Awareness, qui ont été développées
en Angleterre à partir des années 1970 par Eric
munication humaine non verbale;
Hawkins (Hawkins, 1987; james et Carrett,
en explorant les systèmes linguistiques fami
de la communication animale ou de la com
• le fonctionnement du langage et son rôle,
1992) pour remédier au double échec éducatif
liers à l'enfant ou en partant à la découverte
constaté dans l'apprentissage de l'écrit et dans
de systèmes inconnus;
celui des langues étrangères, et pour répondre
• les facteurs sociaux qui entourent les langues
au nouvel enjeu que constituait alors l'introduc
en usage;
tion à l'école de l'enseignement des langues
• les différences des fonctionnements et des
d'origine. Pour Hawkins et son équipe, il faut
usages entre langue parlée et langue écrite ;
reconstruire pour les apprenants les cohérences
qui manquent à leurs apprentissages autour
aborder la réflexion sur l'apprentissage des
d'une réflexion linguistique, prise en charge par
l'ensemble- des, enseignants et susceptible
langues étrangères, en explorant les simili
tudes et les différences entre l'acquisition de
d'établir les ponts transdisciplinaires entre l'en
la langue familiale, et l'apprentissage scolaire
d'une langue avec laquelle on n'entretient
seignement de la langue scolaire, des langues
parlées en famille, et des langues étrangères
• la diversité des langues et des cultures pour
pas (ou peu) de contacts préalables.
apprises à l'école. Le langage et la réflexion sur
Les activités didactiques proposées cherchent, à
le langage (ou conscience linguistique, en
anglais- awareness of language) constituent le
travers des tâches précises, à faciliter chez les
apprenants la compréhension de la diversité
point commun et le lien nécessaire entre ces
des langues dans le monde, de leur caractère
historique (« familles de langues »), des contacts
différents enseignements.
les
que les langues entretiennent entre elles
démarches, que l'on connaît aussi sous les
(« emprunts ») et des liens entre leurs usages et
noms d'éveil aux langues ou d'éveil au langage
les rapports sociaux, tout en favorisant la
et ouverture aux langues à l'école (EOLE),
visent à développer chez les apprenants une
réflexion sur les fonctionnements du langage,
Inspirées
de
ces
premiers
travaux,
les stratégies de communication, et celles d'ap
prentissage. La mise en œuvre de ces activités
meilleure compréhension des phénomènes
en jeu lorsque l'on parle ou que l'on écrit,
entraine la réactivation de connaissances pour
dans sa langue maternelle, ou dans une autre
analyser et interpréter des environnements
langue. Loin toutefois de s'inscrire dans des
linguistiques nouveaux. Elles mettent en jeu
perspectives de remédiation, elles s'ouvrent
un travail de découverte et de manipulation
potentiellement à l'ensemble des publics
de faits langagiers dans des systèmes connus
et inconnus des apprenants, la stimulation
scolaires, des plus jeunes aux plus âgés, et
s'inscrivent directement dans les orientations
européennes d'ouverture au plurilinguisme
d'hypothèses sur les fonctionnements linguis
et à la .pluralité, en favorisant l'accès à des
langues diverses, en encourageant la mise en
dans des environnements diversifiés. Ces
place de représentations positives des langues
et de leur apprentissage, et en permettant
constituants de la compétence plurilingüe, et
font partie des savoir-faire fondamentaux
chez les apprenants la valorisation et la
constructiQn de compétences plurilingües.
nécessaires pour favoriser l'apprentissage des
tiques, et la mise en œuvre de ces hypothèses
savoir-faire trans- et interlinguistiques sont
langues, qu'il s'agisse de la meilleure maîtrise
t V 1 I CI VI t I N I
de la langue maternelle que de l'appropriation
municatif. Il n'est pas aisé d'en évaluer l'effica
d'autres systèmes linguistiques.
cité en vue de l'acquisition, étant donné la mul
>■ C onceptualisation , P lurilinguisme , S ensibili
tiplicité des facteurs qui influencent celle-ci. Les
paramètres qui interviennent dans l'élaboration
sation .
d'un exercice sont complexes (théories de l'ap
ÉVITEMENT
■ >■ S tratégie .
prentissage, descriptions' linguistiques et com
municatives, cadre méthodologique), ce qui
EXAMEN ■ On entend par examen une
rend toute typologie discutable. On peut dis
procédure servant à évaluer le niveau de
tinguer les exercices suivant la phase de l'ap
compétence ou de connaissance d'un individu
prentissage dans laquelle Ils s'insèrent, suivant
dans un domaine donné, par l'administration
d'une série d'épreuves organisées et notées
caractère guidé ou moins guidé, individuel ou
le type de tâche qu'ils demandent, selon leur
par des jurys locaux, régionaux ou natio
naux. Dans le cas d'un examen de langue,
collectif, ou encore, comme ici, suivant leur
ces épreuves seront orales et ou écrites.
>- Barème, C ertification, D ocimologie , N otation.
1. Exercices plutôt dédiés,à. l'entrainement en
compréhension orale ou écrite :
EXEMPLE ■ En didactique des langues
• les questionnaires (questions ouvertes ou fer
mées, grilles, QCM, vrai/faux, classements};
comme en lexicographie, on appelle exemple
une phrase, un fragment d'énoncé ou un
texte qui sert à expliquer, illustrer, prouver,
nature et leurs objectifs.
• les textes à trous (ou textes lacunaires) : en
écoutant un document oral, l'élève doit
retrouver des mots ou des expressions effa
préciser, éclaircir, compléter les informations
données concernant le sens et l'emploi d'un
cées sur une transcription (suivant l'objectif
mot, d'une unité de signification ou d'une
règle de grammaire. Les exemples servent de
sur des énoncés plus ou moins importants ou
sur des mots du même cfiarhp lexical). Une
modèles. En lexicographie, certains diction
aide peut être apportée par une liste des
d'apprentissage, les lacunes peuvent porter
naires modernes ne donnent que de simples
mots manquants (dans l'ordre ou dans le
exemples et d'autres préfèrent des citations
désordre, avec ou sans distracteur) ou par
extraites d'œuvres littéraires, qui semblent
leur définition. Dans le texte «à coquilles» il
être de meilleurs modèles.
convient de corriger des erreurs laissées
L'enseignant se sert souvent d'exemples sous
exprès dans la transcription d'un document
forme de petit corpus, notamment en gram
oral, ou dans un texte écrit. Dans le «test de
closure» il faut retrouver des éléments man
maire, pour que les apprenants trouvent la
logique dans une démarche inductive.
quants, mais les effacements, sont aléatoires
(par exemple un mot sur cinq);
EXERCICE ■ Bien que ce terme soit souvent
• les exercices de prédiction : l'élève doit
combler des pauses ménagées dans le docu
employé au même sens qu'activité d'appren
ment sonore ;
règle jusqu'alors inconnue grâce à leur esprit
tissage, l'exercice renvoie à un travail métho
• les exercices de reconstitution (puzzle) et
dique, formel, systématique, homogène, ciblé
vers un objectif spécifique. Au sein d'un
d'appariement, où des mots, des .éléments
de phrases, des énoncés, des segments de
ensemble construit d'activités, l'exercice est
conçu pour répondre à une difficulté parti
textes, des titres, des documents, des résumés,
des images, doivent être remis, en ordre
culière. Même si, par ses origines historiques, le
(reconstitution) ou associés les uns aux autres
terme est souvent relié au travail grammatical,
on peut l'utiliser pour désigner l'ensemble des
(appariement). Ces exercices peuvent compor
ter des éléments distracteurs pour compliquer
travaux d'apprentissage linguistique et com
la tâche de l'apprenant;
• le résumé, le compte rendu, la synthèse,
l'explication de texte et le commentaire de
en scénario, et inversement); changement
texte (ces deux derniers étant traditionnels
en français langue maternelle) sont des exer
appréciative, dépréciative, neutre, d'un com
cices qui font jouer à la fois l'aptitude de
autre personnage d'un récit; transformation
compréhension et celle d'expression. La
d'une thèse dans un texte argumentatif);
de point de vue (changement de modalité,
mentaire; adoption du point de vue d'un
traduction (version) fait intervenir l'expres
• la réparation de textes (imaginer le début,
sion dans une autre langue que le document
un passage ou la fin d'un texte), exercice qui
en langue cible.
implique d'obéir aux contraintes de la cohé
2. Exercices plutôt dédiés à f'entrainement en
expression orale :
rence textuelle;
• les repérages et l'observation de corpus
du texte, par exemple un récit); guidage par
• les matrices de textes : canevas (déroulement
(enrichissement lexical, listes de réalisation
des images ou des bruits; imposition de
d'actes de parole, de comportements sociaux,
contraintes comme la longueur, une liste de
etc.), la conceptualisation grammaticale, ou
mots à utiliser, l'usage d'une structure de base,
sociolinguistique (étude de la variation com
le pastiche, l'amorce à poursuivre, l'utilisation
municative en fonction des paramètres de
de tournures syntaxiques ou sémantiques
la situation de communication), le remueméninges sont des exercices de découverte
précises.
4. Exercices à visée métalinguistique :
qui permettent d'observer le fonctionnement
conceptualisation, comparaison.
du discours;
> A ctivité, C om préh en sio n , C onceptualisation ,
• les exercices structuraux, les simulations
E xercices
(visant à utiliser des actes de parole ou des
ral,
tournures lexicales ou grammaticales prévues
multiples ,
d'avance), les reformulations sont des exer
T raduction .
J eu
de reformulation ,
de rôle,
E xercice
Q uestion , Q uestion
structu
à choix
Rem ue -m én in g es , S im ulation , T âche ,
cices permettant d'automatiser les compor
tements langagiers et discursifs des élèves;
EXERCICE À TROUS
• les jeux de rôles, le théâtre, les jeux, les
structural .
■ »- Exercice , E xercice
résolutions de problèmes, les discussions et
débats, l'exposé sont plutôt des activités
EXERCICE DE RÉEMPLOI ■ Les exercices
d'utilisation, situées communicàtivement.
de réemploi visent à faire créer par les élèves,
3. Exercices plutôt dédiés à l'entrainement en
à l'oral comme à l'écrit, de nouveaux énoncés
expression écrite
à partir d'éléments linguistiques ou commu
Aux exercices traditionnels en France que
nicatifs déjà observés et mémorisés. Ils visent
sont la traduction (thème), la rédaction, la
dissertation, s'ajoutent des exercices qui
visent soit la réécriture soit l'écriture :
à favoriser la capacité à produire personnelle
ment des messages. En méthodologie audio
orale, l'exercice de réemploi cherche à faire
• la réduction d'un texte (à la différence du
improviser de nouveaux dialogues à partir
résumé, le texte de départ' n'est pas refor
des répliques des dialogues de base, mais a
mulé : on en supprime les éléments moins
importants) ou son amplification (augmen
cices structuraux (répétition, forte contrainte
tation du volume d'un texte sans le dénaturer;
beaucoup de traits communs avec les exer
développement suivant un schéma plus com
lexicale ou structurale, manipulation formelle
des structures aux dépens du sens et de la
plexe à partir d'éléments donnés);
communication). En méthodologie SGAV, les
• la transformation de texte : changement de
exercices de réemploi renvoient aux phases
d'exploitation/fixation et transposition/
appropriation, et peuvent être dirigés (exer-
genre (passage d'une prise de notes à un texte
rédigé; transformer un récit en dialogue ou
cices structuraux), semi-dirigés (description
EXERCICE DE SUBSTITUTION ■ L'exercice
et commentaire d'images, commentaire de
de- substitution est une forme d'exercice
dialogue et des personnages, résumé-récit),
structural : les élèves, à partir d'un énoncé
ou libres (transposition, expression libre).
fourni, opèrent des substitutions, c'est-à-dire
Il s'agit, en fin de parcours, d'inscrire la pro
remplacent un élément de la structure étudiée,
duction des élèves en situation de communi
ce qui entraine ou non une modification
cation, mais le passage du réemploi dirigé au
d'accord. Les exercices à trous (choisir entre
réemploi spontané se fait difficilement.
Aujourd'hui, le terme de réemploi est moins
plusieurs mots, mettre un mot à la forme
correcte) en sont une variante. Exemple sans
utilisé : l'assouplissement des unités didac
accord : c'est vous que je cherche (item) :
tiques, la prise en compte accrue des parcours
d'acquisition individuels des apprenants, l'im
que je veux voir (stimulus) = c'est vous que je
veux voir. Exemple avec accord : vous allez
portance donnée à l'aisance dans la produc
au marché (Item); nous, les étudiants, Jean
tion orale font que l'on vise moins qu'autrefois
Louis, tu (stimulus ) = nous allons au marché,
à faire produire par les élèves des énoncés
les étudiants vont au marché, etc.
contenant des éléments prédéterminés.
2*- E x e r c i c e s t r u c t u r a l , P a r a d i g m a t i q u e .
* * A u d i o -o r a l , E x e r c i c e ,
SGAV.
EXERCICE DE SUPPRESSION ■ 2»
EXERCICE DE REFORMULATION ■ On
d e t r a n s f o r m a t io n
E x e r c ic e
.
nomme ainsi un exercice qui vise à faire
exprimer les contenus d'un document de
départ (documents oraux ou écrits, authen
EXERCICE DE TRANSFORMATION ■
tiques, ou productions d'élèves) en utilisant
d'exercice structural : les élèves transforment
des tournures différentes. Celles-ci peuvent
des phrases qui présentent un même schéma
renvoyer à des savoir-faire prosodiques,
structural (variation syntagmatique). On
grammaticaux, lexicaux, textuels ou commu
peut distinguer des transformations par addi
tion (l'insertipn d'un élément, par exemple
nicatifs. Cet exercice permet de travailler le
passage écrit/oral, la réécriture,
l'aisance
L'exercice de transformation est une forme
orale, l'adaptation aux paramètres de la
ajout de « c'est... qui... », «beaucoup de... »);
des transformations par réduction (la suppres
situation de communication, ou encore la
sion d'un élément entraine une modification
correction collective de productions d'appre
de la construction, par exemple la pronomi
nants.
nalisation : «je vais au marché» = « j'y vais»);
2» E x e r c i c e .
des transformations suivant une procédure
indiquée par un modèle (forme exclamative,
EXERCICE DE RÉPÉTITION ■ La répétition
interrogative, négative; voix passive/active;
de
style direct/indirect; réunion de deux élé
modèles, en vue d'un apprentissage
mécanique du vocabulaire, de structures
grammaticales ou d'habitudes articulatoires,
nation ou une coordination).
a longtemps été conçue comme une condition
>- E x e r c i c e s t r u c t u r a l .
fondamentale de l'apprentissage. L'exercice
de répétition en série est une des formes des
exercices structuraux. Même si la répétition
ments en uñé seule phrase par une subordi
EXERCICE STRUCTURAL ■ L'exercice
structural, que l'on peut catégoriser en exer
joue un rôle dans la mémorisation, on pense
cice de répétition, de substitution et de trans
aujourd'hui qu'acquérir consiste moins à
répéter la même action qu'à modifier le com
formation, invite l'élève à manipuler de façon
portement grâce à une activité structurante.
*■ E x e r c i c e , E x e r c i c e s t r u c t u r a l .
ticales et articulatoires. L'énoncé qui par
guidée et intensive des structures gramma
transformation ou substitution sera modifié
est appelé item; l'élément qu'il convient de
comme un obstacle à l'acquisition d'une
supprimer,-d;ajouter ou de substituer est le
langue étrangère). Ces orientations ont, dans
stimulus. La répétition de la même manipula
le public et chez les enseignants, durablement
tion dans chaque exercice, et le caractère
influencé les présupposés relatifs à l'ensei
systématique et intensif de ce travail, font
gnement des langues étrangères.
que l'on parle de séries ou de batteries
Les exercices structuraux ont aujourd'hui
d'exercices. Les exercices structuraux sont
perdu une grande partie de leur prestige :
inspirés d'une théorie linguistique, la linguis
l'apprentissage de la langue ne peut être
tique distributionnelle. Cette dernière repré
ramené à celui d'un ensemble de structures;
sente la langue comme un ensemble de
les
structures manipulables d'une part suivant
ennuyeux pour les élèves; les tâches de l'exer
batteries
d'exercices
répétitifs
sont
un axé' horizontal (l'axe syntagmatique) où
cice structural et le comportement langagier
des opérations de transformation permettent
ordinaire sont de nature différente; la notion
de repérer les régularités combinatoires, et,
de progression grammaticale est remise en
d'autre part, suivant un axe vertical (l'axe
paradigmatique), où la substitution permet
cause; le béhaviorisme est une théorie de l'acguisition aujourd'hui largement discréditée.
de segmenter et de classer la phrase en unités
> A udio -oral, A utomatisme , B éhaviorisme, Exer
définies en fonction de leur entourage.
cice,
La conception des exercices structuraux est
tio n ,
Exercice
E xercice
de répétilion ,
Exercice
de transformation ,
de substitu
Laboratoire ,
aussi issue d'une théorie psychologique de
Paradigmatique, P rogression , Structure, Syntag-
l'acquisition, le-béhaviorisme. Une seule bonne
mai
IQUE.
réponse est attendue, qui doit être répétée,
systématique et
EXOLINGUE ■ La notion de communication
intensive (multiplication des items, homo
généité .des constructions étudiées). La répé
exolingue renvoie initialement (Porquier 1978,
1984) à celle qui s'effectue par des moyens
tition de réponses correctes doit selon cette
théorie assurer une meilleure mémorisation,
langagiers autres qu'une langue maternelle
commune aux interlocuteurs, par opposition
une meilleure automatisation, et accroître la
à la communication endolingue, qui s'effectue
d'où
une manipulation
motivation (le renforcement). L'acquisition
dans une langue commune aux interlo
doit obéir à une progression pas à pas (en
cuteurs. La distinction exolingue/endolingue
anglais sfep by step), graduée, gui ne doit pas
décourager les élèves. Les laboratoires de
ne doit pas être confondue avec la distinction
langue, où les exercices sont enregistrés en
magnétophones double piste (une pour les
homoglotte/hétéroglotte.
La notion de communication exolingue réfère
non seulement à la façon dont un locuteur
consignés, une pour la réponse des élèves
éventuellement corrigés par un moniteur)
communique dans une langue qui lui est
permettent ce type de travail. Les exercices
structuraux, qui se trouvent au cœur de la
également à la façon dont un locuteur natif
méthodologie audio-orale (centrée sur la lan
gue orale et la'prononciation), ont obtenu un
nelle, avec un interlocuteur non natif (de la
même langue) et donc à la façon dont com
vif succès dans les années 1960-1970, sous
l'effet positif de facteurs théoriques (le béha
sant pas d'une langue maternelle commune.
viorisme, le distributionnalisme) et techniques
(les laboratoires de langue). Ils sont écono
tation réciproque et coopération. La commu
miques en métalangage (l'enseignant n'ex
langue étrangère, ou non maternelle, mais
communique, dans sa propre langue mater
muniquent entre eux des locuteurs ne dispo
Ce type de communication implique adap
plique pas de règle) et ils évitent l'emploi de
nication exolingue n'est (sauf à en réduire
totalement le principe et la portée) ni la
la langue maternelle (conçue à l'époque
façon dont un non-natif communique avec
L X m L A I IO N
un natif, ni la façon dont un natif commu
s'expliquer et se faire expliquer, comprendre et
nique avec un non-natif, mais bien la façon
(se) faire comprendre ce qui fait obstacle ou
malentendu, mais aussi négocier progressive
dont s'effectue et se conduit de façon duelle
la communication en pareil cas.
ment le sens selon l'enjeu-de l.'intérâction.
Cette conception a été élargie (De Pietro 1988)
La problématique de l'explication est circons
aux situations impliquant des inégalités, des
crite, prioritairement, par trois questionne
ments : qu'est-ce que («qu'est-ce que ça veut
disparités ou des asymétries, quant aux moyens
langagiers, entre les participants, y compris
dans le cas ou ceux-ci auraient une langue
dire?», «qu'est-ce que tu veux d ire ?» );
maternelle commune, comme lors d'échanges
entre expert et non-expert d'un domaine quel
fait-on pour... » ? « comment ça marche ? ») ;
comment («comment dit-on...».?, «comment
conque. Cela implique également de prendre
pourquoi («pourquoi ainsi?», «pourquoi
cela ? ») - c'est-à-dire soit par anticipation sur
en compte la dimension bilingue de ces
des questions latentes, soit par réponse à des
situations, en particulier lorsque les partenaires
partagent, de façon le plus souvent inégale
questions explicitement posées. L'explication
revêt des formes très diverses, dans le cadre
(mais éventuellement égale) une compétence
du discours explicatif et des situations expli
bilingue (ou plurilingue) mise en œuvre dans
catives (Charaudeau et Maingueneau, 2002)
l'interaction. La communication exolingue se
et est construite de façon interactive.
caractérise alors dans tous les cas par la situa
tion commune et réciproque impliquant les
L'explication, du point de vue de l'enseignant
ou du locuteur natif ou plus expert, revêt au
participants, par les moyens langagiers et éven
moins trois aspects :
tuellement autres (paraverbaux, coverbaux)
1. l'élucidation du sens (d'un mot, d'une
mis en œuvre dans cette situation, et par le
unité lexicale, d'un énoncé, d'un fait ou d'un
déroulement
même
de
l'interaction
co-
indice culturel);
construite. La situation est en outre constituée
2. l'explicitation de règles ou de modes de
et dimensionnée par les représentations qu'en
fonctionnement («com m ent ça marché»),
correspondant aux questionnements «pour
ont les participants, et pas seulement par les
langues qu'ils maîtrisent peu ou prou respecti
q u o i?» et «com m ent? » d'apprenants;
vement et qui s'y trouvent utilisées.
3. l'exposé explicatif visant à introduire de
La communication exolingue se trouve concré
nouveaux savoirs.
tisée dans une grande variété de situations,
elles-mêmes instaurées dans une diversité
de contextes (micro-contextes ou macro
contextes; Py et Porquier 2003), parmi les
quels les contextes d'apprentissage/enseignement, y compris la classe de langue elle-même.
>- H étéroglotte , I nteraction .
Dans les trois cas, non disjoints, on distingue
divers procédés (ou techniques) distincts ou
complémentaires selon les cas :
• l'explication par équivalence intralinguistique ou interlinguistique (synonymie, glose,
définition, traduction, etc.), par association
entre signe linguistique et image («imagesigne» ou «image-situation», image codée
EXPLICATION ■ En didactique des langues, le
terme d'explication renvoie soit à l'activité de
ou non codée), par geste, mimique, monstra
tion d'objets, etc.;
l'enseignant, soit à une phase (ou à un
• l'explication par inférence contextuelle ou
moment) de la leçon ou de l'unité didactique,
situationnelle;
soit à une séquence, éventuellement très courte,
• l'explication par commentaire métalinguis-
d'interaction. Mais il Implique plus largement les
processus de compréhension mis en œuvre
tique (utilisant éventuellement l'un des deux
"■ -
procédés précédents);
dans l'apprentissage et les interactions visant ou
• l'explication par schémas ou procédés
impliquant l'élucidation du sens : expliquer,
métagraphiques (tableaux, etc.-).
Ces procédés peuvent sé combiner de façons
l'expression de la modalisation). L'exploitation
très diverses.
grammaticale renvoie à la systématisation
Une partie de ces principes et de ces pra
des régularités morphologiques et syntaxiques
tiques sont illustrés (sous la forme de pré
ceptes, de conseils, de directives ou
et à la manipulation de celles-ci sous la forme
d'exemples) dans les manuels de langue
étrangère, mais la plupart 'des pratiques,
dans leur extrême diversité interactive, sont
Le terme a connu une nette évolution et, s'il
désigne toujours une étape fondamentale
dans l'apprentissage des langues, il porte sur
observables dans les classes de langue ou
l'ensemble des domaines et constitue le
d'exercices structuraux pour l'essentiel.
dans des contextes diversifiés d'apprentis
point d'orgue de l'intervention pédagogique
sage, ainsi que dans les interactions ordi
puisqu'il englobe toutes les tâches à accomplir
naires en milieu dit non guidé ou «naturel».
et les activités à réaliser en vue d'une appro
Les processus d'explication sont inséparables
priation plus active de la langue étrangère.
des processus de compréhension qu'ils anti
>■ M o m e n t s , R é e m p l o i ,
SGAV.
cipent ou auxquels ils s'adaptent.
EXPOSITION ■ Exposition (en anglais input)
»• C o m p r é h e n s i o n .
se dit de l'environnement langagier de l'appre
EXPLICITE ■ La distinction entre explicite (on
nant et se distingue de la saisie (en anglais
parle de connaissance, de grammaire, de savoir
intakè). Ce à quoi l'apprenant est exposé peut
explicites) et implicite conduit à parler égale
être constitué d'interactions en face à face, de
ment de connaissance ou de grammaire expli
citée, dans la mesure où les connaissances dites
discours de tous genres, authentiques ou
explicites ne sont le plus souvent qu'une for
l'apport de données à partir duquel l'appre
didactiques, sonores ou écrits, et constitue
malisation de connaissances préalablement
nant va saisir celles qui l'intéressent, et qui
implicites. Ainsi, des connaissances grammati
constituent le matériau que traite l'acquisition.
cales, qui peuvent être d'abord'reçues sous une
Le débat n'est pas clos pour déterminer s'il faut
forme explicite par des apprenants, sont issues
une exposition riche, simplifiée ou adaptée
de l'explicitation (par des linguistes ou par des
pour favoriser la saisie et l'acquisition.
enseignants) de connaissances implicites.
>■ A c q u i s i t i o n , S a i s i e .
»- I m p l i c i t e .
EXPRESSION ■ L'expression, sous sa forme
EXPLOITATION ■ Dans la méthodologie
SGAV, ce terme désigne la première étape du
deuxième moment de la leçon : phase capi
tale de l'acte pédagogique,,elle consiste à
orale et écrite, constitue avec la compréhension
orale et écrite un objectif fondamental de l'en
seignement des langues, bien que l'importance
relative accordée à la mise en place de ces
quatre aptitudes (en anglais skills, ou «habile
faire réemployer les éléments nouveaux pré
sentés qui ont été au préalable expliqués et
tés ») ainsi que les moyens pour y parvenir aient
mémorisés.
varié selon les courants méthodologiques.
Le
réemploi
des
structures
acquises se déroule généralement dans des
Les activités de la classe de langue qui déve
contextes et des situations variés, mais ana
loppent la compétence d'expression visent
tous les types de production langagière et
logues à ceux qui sont à l'origine de la pré
sentation, et vise l'appropriation des diffé
incluent, sans toutefois s'y limiter, le déve
loppement de la fonction émotive/expressive
rentes composantes lexicales, grammaticales,
intonatives, gestuelles, pragmatiques de ces
du langage.
formes tout en les intégrant aux acquis anté
»- A p t it u d e , C o m p é t e n c e , F o n c t i o n s d u l a n g a g e .
rieurs (pratique du discours indirect entraînant
les variations morphologiques et syntaxiques,
EXTENSIF
■
>■
In t e n s i f .
F
FABRIQUE ■ Cette caractérisation désigne
la face, et que l'échange se déroule ainsi dans
une certaine harmonie (même si celle-ci n'est
tout support didactique élaboré en fonction
de critères linguistiques et pédagogiques pré
que feinte), fondée sur l'observance d'un
cis en vue de l'apprentissage d'une langue
étrangère. Elle relève donc du concept de
verbaux. Par la suite, ces comportements liés
progression qui, avec la méthodologie SGAV,
a été en étroite relation avec les données du
ensemble,de comportements verbaux et non
au maintien de la face ont été appréhendés
dans une perspective générale des échanges,
français fondamental. À l'heure actuelle, les
à partir d'un rapprochement entre le concept
documents fabriqués se veulent proches de
l'authentique aussi bien pour reproduire une
de face et celui de politesse, conçue non
comme une suite de formules d'échange,
mais comme-un ensemble de règles présidant
utilisation vraisemblable de la langue que
pour donner une vision plus fidèle de la
au fonctionnement des interactions. Une
culture française.
distinction peut être alors faite entre face
>
positive et face négative, la première renvoyant
aux images valorisantes que l'individu essaie
A u t h e n t iq u e , D o c u m e n t , P r o g r e s s io n .
FACE ■ La face est définie comme la valeur
de donner de lui-même, alors que la seconde
sociale positive que l'individu revendique,
renvoie à l'espace personnel, aux sens corporel,
dans une situation donnée, au travers d'une
matériel, spatial, temporel et affectif. En
ligne de conduite conforme aux attentes
privilégiant la notion d'acte de langage, cela
sociales des autres individus. D'abord mis en
permet de mettre en lumière quatre types
valeur dans les recherches en anthropologie,
d'actes menaçants pour les faces positive et
négative : les,actes menaçants pour la face
le concept de face est devenu, par la suite,
un des concepts fondamentaux de l'analyse
des interactions. Partant de l'idée que toute
positive de celui qui les accomplit (tel un
aveu ou une excuse), les actes menaçants
la face de chacun des partenaires d'un
pour la face positive de celui qui les subit
(telle une critique ou une injure), les actes
échange, et que perdre la face est une expé
menaçants pour la face négative de celui qui
rience douloureuse, cette analyse a développé
les accomplit (tout engagement allant à l'en
contre de l'intégrité de l'espace personnel du
interaction revêt un caractère menaçant pour
l'idée selon laquelle chaque locuteur (par un
travail de figuration) fait en sorte que, au
cours d'une interaction, personne ne perde
locuteur) et les actes menaçants pour la face
négative de celui qui les subit (toute menace
de l'espace personnel de l'interlocuteur). Il
teurs sont placés les uns en face des autres et
est également possible de mettre à jour des
se voient (par exemple les débats télévisés,
actes flatteurs qui semblent, à première vue,
les tables rondes). En didactique, face-à-face
avoir un effet.positif pour la face des locu
teurs. Cependant, il est difficile d'être ici aussi
désigne une situation pédagogique usuelle
catégorique par rapport à l'attribution d'une
dans une classe. Le face-à-face caractérise un
valeur a priori et unique de cet acte, car un
enseignement in situ, en présentiel, et tend à
favoriser une pédagogie frontale de transmis
acte flatteur peut en même temps constituer
un acte menaçant. Ainsi, complimenter quel
qu'un sur sa tenue vestimentaire est un acte
flatteur pour la face positive de chacun des
où l'enseignant et les apprenants se font face
sion des connaissances. Il peut alors définir
un modèle traditionnel d'enseignement, le
modèle transmissif, où l'enseignant, de par
partenaires de l'échange, le complimenteur se
son statut, a le pouvoir et le contrôle des
présentant comme quelqu'un qui est attentif
connaissances et où l'apprenant est passif.
aux autres, tandis que le complimenté est
reconnu pour son bon goût en matière de
FAUTE ■ La première perspective systéma
vêtements; toutefois, ce compliment repré
tique dans l'analyse des productions fautives
sente en même temps un acte menaçant
pour la face négative du complimenté, dans
a été la grammaire des fautes de Henri Frei
(1929) qui concevait les phénomènes fautifs
la mesure où il peut être interprété comme
comme des procédés de réparation des irré
une tentative d'ingérence dans son espace
gularités de la langue selon les deux grandes
personnel. Par rapport à cette complexité et
tendances de l'économie et de l'expressivité.
à cette pluriformité des faces, les recherches
Le terme de faute, en partie en raison de
en conversation exolingue préfèrent mettre
sa charge connotative, a laissé place à celui
l'accent sur le fait que la conversation, en
d'erreur. On distingue ordinairement
tant que construction interactive, nécessite
erreurs de compétence (récurrentes et non
que chaque locuteur fasse preuve d'un
susceptibles d'autocorrection) et les erreurs
ensemble de compétences (tant au niveau
des contenus qu'à celui de leur construction
de performance (occasionnelles, non répé
titives et présentes à la conscience du locuteur).
les
interactive) qui définissent la «face conversa
Au plan des méthodologies d'enseignement,
tionnelle positive», la «face conversationnelle
la faute a été successivement conçue comme
négative» renvoyant au rôle conversationnel
conçu comme territoire (tel le droit pour le
tionnelles), comme une «mauvaise herbe à
une Injure au bon usage (approches tradi
locuteur d'aller jusqu'au bout de l'activité
extirper», une atteinte au système de la langue
qu'il a entreprise). Est alors menace de la face
et une carence (méthodes audiovisuelles de
conversationnelle positive toute activité remettant'en cause les compétences conversation
perspective béhavioriste) ou comme l'indice
d'une dynamique d'appropriation de la langue
nelles du locuteur, et menace pour la face
étrangère (approches communicatives, ana
conversationnelle négative toute tentative
lyses d'erreurs). Cette dernière position métho
visant à l'empêcher de mener à bien son rôle
dologique relève d'une conception construc
conversationnel (interruption, empêchement
tiviste et cognitiviste de l'interlangue.
de prendre la parole...).
»- E rreur, Interlangue .
>' CONVERSATION/ ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNI
CATION, Exo lingue , Interaction .
FAUX-AMI ■ Cette expression consacrée
désigne les mots de même, étymologie et de
FACE-À-FACE ■ Le face-à-face est la pos
forme semblable ayant des sens partiellement
ture qui, dans la communication, caractérise
ou totalement différents (par exemple en
espagnol constipado = en français enrhumé).
une situation d'énonciation où les interlocu
EA UA-ULLSU IA N I
I uz
Ce phénomène est parfois provoqué par un
l'intitulé de l'école française de linguistique
aller-retour d'emprunts, dans le cas de langues
en contact (par exemple en wolof boolu (issu
structurale créée par André Martinet (fonc
de bol) = en français cuvette).
fonction dont il est alors Implicitement ques
tionnalisme, linguistique fonctionnelle). La
tion est celle de communication. En sciences
FAUX-DÉBUTANT m>
N iv e a u .
du langage, on s'intéressa autant- aux fonc
tions grammaticales, syntaxiques des unités
FEED-BACK
■ >- R é t r o a c t i o n .
regroupées autour du verbe et constituant
la phrase, qu'aux fonctions du langage à
FIGURINE ■ s*
T a b l e a u DE FEUTRE.
un niveau plus global (Jakobson) qui déve
loppent et précisent la fonction de commu
FILM ■ >- Im a g e .
nication.
FIXATION ■ Le terme de fixation désigne
En Grande-Bretagne et en Australie s'est aussi
un des moments de l'unité didactique audio
développé le courant de la Fonctionnai
Grammar animé par M.A.K. Halliday. Celui-ci
visuelle. On entend par là le processus au
s'est intéressé à trois grandes fonctions à
cours duquel les savoirs sont internalisés et
l'œuvre lors de toute prise de parole : la fonc
tion idéationnelle (qui généralise la fonction
les savoir-faire automatisés. Les activités par
lesquelles l'enseignement tente de favoriser
référentielle de Jakobson en lui donnant
ce processus comportent des exercices de
comme objet l'action sociale en cours), la
divers types, une certaine récurrence des
fonction interpersonnelle (qui globalise fonc
activités, et une exposition suffisante à la
tion expressive et fonction conative) et la
langue, notamment à l'oral, qui synthétise
fonction textuelle (qui insiste sur le rôle des
les acquisitions et impose à l'apprenant la
genres dans la communication humaine).
contrainte du temps réel.
La pragmatique a développé à'son tour la
>■ A c t iv it é , P r o g r e s s io n ,
SGAV,
U n it é didactique .
notion
de fonction illocutoire,
initiative
(question, ordre) ou réactive (réponse, éva
FOAD
■ >■ F o r m a t i o n o u v e r t e e t à d i s t a n c e .
luation...).
FOCALISATION ■ En didactique des langues,
En didactique, la méthodologie notionnellefonctionnelle s'intéresse aux fonctions du
le terme de focalisation est principalement
langage que l'apprenant aura à mettre en
employé dans l'expression «focalisation sur la
œuvre dans les situations de communication
forme». Rejoignant une tradition d'enseigne
auxquelles il sera confronté.
ment plus européenne, plusieurs didacticiens
anglo-saxons opposent en effet la focalisation
»- A c t e d e p a r o l e , F o n c t i o n n e l , Fo n c t i o n s d u
la n g a g e,
Il l o c u t o i r e .
sur la forme à des méthodes qui accordent
priorité à la communication. Ce singulier
FONCTIONNEL ■ La lexie français fonction
(focus on form) distingue cette attention parti
culière portée à la forme des énoncés produits
tifique et technique (1960) puis le français de
par les apprenants de l'enseignement de la
grammaire proprement dite ( focus on forms).
FOCUS ■
>
F o c a l is a t io n .
nel a désigné successivement le français scien
spécialité. Dans les années 1970 (Niveauseuil, Conseil de l'Europe), il désigne à la fois
une langue (de spécialité), une pédagogie
sur objectifs (enseignement fonctionnel du
français), un public (étudiants et jeunes cher
FONCTION ■ Le terme fonction est central
cheurs) et une volonté politique (attribution de
en sciences du langage, jusqu'à devenir sous
moyens financiers avec obligation de résultats).
ses formes dérivées adjectivale ou nominale
*■
F o n c t io n , F O S , N o t io n n e l .
FONCTIONS DU LANGAGE ■ L'étude du
tout ce qui se passe est censé révéler des
langage connait deux grandes orientations :
facettes particulières du fonctionnement de
celle, classique, qui s'intéresse hors contexte
la langue étudiée. Jakobson ajoutait que dans
au code lui-même, au système d'unités et de
les faits il s'agit chaque fois d'une hiérarchi
règles qui permettent au sujet parlant de
sation différente des fonctions qui restent
créer des énoncés chargés de signification;
toutes manifestes mais d'importance inégale.
mais aussi celle qui s'intéresse à l'utilisation
de ce code en situation. La pragmatique
FORMATION ■ La formation désigne l'action
contemporaine découle de cette orientation.
de former, c'est-à-dire 'de développer les qua
L'étude des fonctions du'langage est donc
lités, les facultés d'une personne sur le plan
proche des directions dé travail des socio
physique, moral, intellectuel et professionnel
logues et des ethnologues et c'est dans le
mais aussi le résultat de ce processus. Dès le
cadre
milieu du xixe siècle, alors que se dégage une
conception macro-économique de l'éduca
de
cette
dernière
discipline que
Malinowski a développé les premières consi
Cette réflexion a été relayée plus tard par
tion, l'État cherche à justifier l'investissement
consenti et l'utilité sociale de la formation
Roman Jakobson à l'occasion de son travail
des citoyens dans le maximum de bien-être
sur la poétique (discipline spécialisée dans
que la population considérée retire de cet
investissement (par exemple, en France, les
dérations sur les fonctions du langage.
l'étude de l'usage artistique du langage). Afin
de situer la fonctions langagière visée par la
lois Ferry de la fin du XIXe siècle). D'abord lié
littérature (qu'il nomme fonction poétique)
par rapport aux autres fonctions du langage,
à l'idée de création par imitation, le sens du
terme se recentre donc autour du dévelop
Jakobson mit au point un schéma de la situa
pement par organisation, c'est-à-dire par la
tion de communication à six éléments (destinateur, destinataire, message, code, canal, réfé
mise en relation de deux types de facteurs
(par exemple, coût et résultats). La généralisa
rent) qui, vulgarisé, a eu un énorme succès
tion de l'utilisation de ce terme en économie
en dehors de la perspective artistique visée
par l'auteur.
dans la seconde moitié du xxe siècle confirme
l'extension de cette conception surtout, en
La proposition de Jakobson consiste à mettre
en rapport une fonction langagière particulière
tion professionnelle des adultes. Actuellement
avec chacune des composantes de la situa
tion. Le couplage proposé est le suivant :
destinateur
fonction émotive
destinataire -*—► fonction conative
France, à partir de la loi de 1971 sur la forma
vient s'ajouter un troisième élément séman
tique, celui de transformation. Cette fonction
nouvelle de la formation repose pour l'essentiel
sur l'idée de processus permanent. Il n'existe
message •<---- ► fonction poétique
pas de formes (sociales,
code —s------- >- fonction métalinguistique
éducationnelles) a priori achevées, mais des
professionnelles,
canal -<------- *- fonction phatique
processus en cours de réalisation : comme
référent -<---- fonction référentielle
l'enfant est un être en devenir, l'adulte n'est
Suivant les intentions communicatives du
destinateur, c'est tel ou tel élément qui est
pas un être professionnellement achevé; il
doit intégrer, s'approprier des compétences
visé et donc telle ou telle fonction qui est privi
nouvelles, s'enrichir, se modifier par des
légiée. En situation de classe de langue il est
apports constants. On parle désormais de
bien évident que la fonction métalinguis
tique devient première, le contrat didactique
entre les participants impliquant que l'un
formation tout au long de la vie comme les
peut demander des renseignements métalin
puis concevoir, réaliser et évaluer la forma
tion devient donc une nécessité.
guistique, que l'autre doit en fournir et que
Anglo-Saxons l'ont fait dès 1938 (Forquin,
2002). Comprendre la nécessité de former,
L'économie de la formation, la formulation
On peut distinguer trois modèles de formation
des objectifs, des niveaux de compétences
des professeurs :
à atteindre, l'analyse des besoins et l'élabo
• la formation à..., qui correspond à une
ration raisonnée des réponses semblent être
logique de contenus et de méthodes : for
l'une des façons de codifier ces questions
mation disciplinaire et didactique;
tout en respectant la logique de transforma
• la formation de..., logique psychologique
tion et les processus qu'elle induit. En même
correspondant à la formation personnelle;
temps que la formation s'intégre progressi
vement dans les processus de production (de
• la formation pour..., logique socio-écono
mique correspondant à la formation profes
compétences, de biens et de services), le
sionnelle.
terme se diversifie : la formation générale ou
Dans le contexte du FLE, il n'existe pas de
académique centrée sur les savoirs s'oppose
modèle unique de formation des enseignants
à la formation professionnelle centrée sur les
et l'on retrouve à des degrés divers ces trois
compétences et orientée sur la pratique d'un
types de formation. La compétence profession
métier. La formation initiale, censée poser les
nelle d'un enseignant est alors composée d'un
bases de la formation générale de l'individu,
certain nombre d'éléments décrits couram
est de plus en plus souvent complétée par un
ment sous la forme de profil. Un profil est le
plus souvent un ensemble de savoirs complété
système de formation continue (voire perma
nente) censée accompagner l'individu tout
au long de sa vie professionnelle. Par ailleurs,
par des compétences professionnelles et/ou des
capacités personnelles, souhaitées ou réelles,
la « société pédagogique » dans laquelle nous
requises en fin de formation initiale et jugées
vivons exige de la part de tous les acteurs et
nécessaires à l'exercice du métier. Ce niveau de
usagers de la formation la mise au point de
savoirs et de compétences nécessaires est validé
dispositifs de plus en plus sophistiqués fondés
par une certification (concours, examen) extrê
sur la recherche scientifique et aussi sur les
mement variable d'un pays à l'autre et exigée
recherches de terrain menées dans le monde
pour le recrutement.
de la formation professionnelle.
Mais la validation des savoirs et des compé
Mais la difficulté de la formation tient peut-
tences ainsi que le processus de formation
être à la nature même de la question à traiter.
qui y conduit sont le produit d'une certaine
En effet on remarque que si l'on enseigne
«culture d u ‘système éducatif» du pays en
quelque chose à quelqu'un, on forme quel
question. Or, selon le moment, l'état de la
qu'un à quelque chose. Cette distinction
société oii du système éducatif, les données
de base de la formation professionnelle d'un
syntaxique met le doigt à la fois sur la diffi
culté et la contradiction de l'opération. La
enseignant sont extrêmement différentes
difficulté se situe dans la transitivité de la
voire en totale opposition d'un pays à l'autre.
phrase : le quelqu'un, objet direct, en forma
Elles peuvent également être totalement
tion devient sujet, c'est-à-dire acteur. C'est
bouleversées dans un même pays à l'occasion
en tout cas à cette condition que l'orienta
de changements importants. On pourrait
tion
générale,
les
objectifs
opératoires
dire que le sçul élément stable commun à la
recherchés et la finalité même de toute
action de formation seront respectés. Le
formation pédagogique des professeurs de FLE
formé, sujet de la formation dans les nou
veaux savoirs et les nouvelles compétences
encore faudrait-il relativiser la stabilité de cet
qu'il acquiert, se pose en même temps en
objet irréductible de l'acte de former puis
tissage de la langue, qui ont prévalu dans
qu'il devient l'égal du formateur auquel l'op
dans les modèles d'enseignement dévelop
posent les nouvelles compétences acquises.
pés dans chaque pays.
est la connaissance de la langue elle-même :
élément par les différents modèles d'appren
chaque cas et que l'on retrouve à l'état latent
La formation professionnelle d'un professeur
duit de l'expérience. Si la compétence pro
de FLE (continue mais aussi initiale) suppose
rait l'existence de données initiales com
fessionnelle s'acquiert, ne se heurte-t-on pas
à une situation inextricable en raison de la
munes à tous et composant un système de
diversité des situations de départ, les chan
références communes. Or c'est loin d'être le
cas et constitue même souvent, au cours des
gements réels étant seulement le produit des
sessions de formation, un obstacle à ce que
réformes éducatives
l'on pourrait appeler l'appropriation par le
nécessaires et qui finissent par s'imposer avec
changements chronologiques naturels (les
successives rendues
professeur en situation de formation profes
le tem ps)? Si tel n'est pas le cas et si on veut
sionnelle des éléments de compétence à
faire jouer à la formation son véritable rôle
acquérir : on constate souvent une grande
différence voire même une contradiction
d'amélioration des systèmes d'enseignement
et d'apprentissage du français, c'est désor
entre les éléments de compétences acquises
mais en terme de gammes, modalités et
en formation et leur utilisation en classe.
variétés de supports qu'il faut traiter la ques
Il semble que l'approche empirique de la for
tion de la formation. Les gammes sont les
mation professionnelle laisse souvent de côté
référentiels sans cesse renouvelés, répétés,
les questions telles que les problèmes de
compétences réelles, le questionnement sur
qu'il faut remettre en chantier afin d'assurer
le positionnement des professeurs à l'inté
rieur des systèmes, les liens entre formation
la dynamique d'un système. Les modalités
d'action reposent quant à elles sur le rela
tionnel, le relatif, le projet. Une fois les prin
initiale et continue, et enfin les conceptions
et les représentations que l'on se fait de la
cipes posés et acceptés, la dynamique propre
formation dans un pays en liaison avec la
qualitative des opérations de formation. Cela
du dispositif doit tendre vers la résolution
« culture éducative » du pays en question. Or,
n'exclut pas tensions et refus mais la remé
le professeur-de FLE est avant tout un profes
diation doit gommer les aspérités de la pro
seur de telle nationalité et de telle culture
éducative qui enseigne le français. Si la disci
gression de l'ensemble. Enfin, la variété des
modalités d'action implique d'écarter d'emblée
pline est commune, l'identité professionnelle
les remèdes à «large spectre», les solutions
est divçrse et est constituée par des construc
toutes trouvées et (es recettes, au profit de
tions de savoirs et de compétences propres.
C'est pourquoi à la question : «Quelle doit
se situer entre esprit de finesse et esprit de
être la formation du professeur de FLE ? », on
géométrie, sans préférence pour l'un ou pour
pourrait substituer celles-ci : « À partir de
l'autre.
l'affinage de solutions qui sans cesse doivent
quelle situation de départ peut-on envisager
de proposer des ensembles de compétences
FORMATION
à acquérir?», «Quelles sont les procédures
qui permettent de décrire et définir ces situa
»■ A pprendre
DES
APPRENANTS ■
tions de départ ainsi que ces ensembles?»,
et «Vers quelles modifications des identités
FORMATION OUVERTE ET À DISTANCE
(FOAD) ■ Des appellations, des sigles diffé
sociales et professionnelles doit-on aller pour
rents sont en concurrence pour désigner un
à apprendre .
espérer l'amélioration dans les systèmes
même domaine : enseignement à distance
d'enseignement prévue au départ? »
(EAD) semble céder le pas et formation
Plus généralement, des expressions comme
«il a Ja Vocation», «elle sait s'y prendre»
ouverte et à distance (FOAD) s'imposer. La
posent la question de savoir si la compétence
professionnelle peut être objet de formation,
seignement s'adressant à un public résidant
si elle peut s'acquérir ou reste le simple pro
l'établissement prestataire, et ayant générale-
FOAD est un dispositif de formation et d'en
dans des lieux multiples, souvent éloignés de
ment des contraintes professionnelles, fami
liales ou do santé. Elle englobe l'enseignement
à distance destiné aux enfants ne pouvant
fréquenter un établissement scolaire sur leur
lieu de résidence (par exemple les fameux
cours de Vanves, le télé-enseignement univer
sitaire et les formations professionnelles des
tinées aux adultes et proposées dans les
La notion de distance est relative et sa nature
doit être prise en compte dans l'élaboration
des dispositifs de formation. Elle peut être
petite au sens strictement géographique du
terme et autoriser des regroupements ponc
tuels comme cela se pratique de façon
usuelle dans les formations dites en alternance.
En revanche, une formation FLE à distance
catalogues des organismes spécialisés comme
le CNED).
diffusée à l'échelle du monde entier ne peut
Deux évolutions sont aujourd'hui sensibles :
• la première est liée à l'intégration didac
connaît pleinement l'épreuve de la1distance
tique des nouvelles technologies, laquelle
technologies pourrait atténuer ce déséqui
permet d'une part une médiatisation des
nouvelles formes de tutorat. Avec les cédéroms,
libre, mais à l'inverse le renforcer; quand la
distance géographique vient se conjuguer
avec les Inégalités économiques, qui peuvent
il est proposé généralement des outils de
limiter ou interdire à certains l'accès à ces
formation en autonomie. Le cédérom est
nouvelles technologies. La notion de distance
n'est donc pas réductible à sa seule dimension
ressources, et d'autre part l'élaboration de
davantage un support d'autodidaxie que
d'enseignement à distance, lequel exige un
proposer ces formes de regroupements et
géographique. L'intégration des nouvelles
géographique.
rapport si possible suivi entre l'apprenant et
Internet. D'où le succès des formations en
FORME ■ Dans son acception générale, le
mot forme est utilisé pour désigner des unités
ligne, de l'E.Formation (ou E.Learning). Avec
linguistiques. On peut opposer les formes
l'E.Formation, l'apprenant accède à un site
régulières, que tout locuteur peut composer
(exemple : parlerez), aux formes irrégulières
l'enseignant,
rapport rendu possible sous
spécialisé, consulte ou télécharge des contenus,
des exercices, des corrigés, des consignes de
(qu'il faut avoir entendues, par. exemple :
tâches, et reçoit aussi d'un tuteur humain des
dites). La phrase présente elle aussi différentes
évaluations et des consignes personnalisées.
formes (forme verbale personnelle, infinitive,
Ce tutorat a un coût significatif, d'où les mul
tiples solutions proposées par les organismes
saussurienne la forme est synonyme de struc
participiale, nominale). Dans une acception
de formation, solutions allant du « modeste »
courriel à l'exigeant «salon de discussion»
ture. Les relations entre la forme et le sens
synchrone, en passant par le forum asyn
>• F o c a l is a t io n , S é m a n t i q u e , S t r u c t u r e .
sont au cœur de la problématique sémantique.
chrone;
* la seconde évolution insiste sur la sou
FOS
■ >- F r a n ç a is s u r o b ie c t if s s p é c i f i q u e s •
plesse : une formation à distance doit être
«ouverte» et doit s'adapter à des situations
multiples, où l'on peut organiser des périodes
de regroupements des inscrits, où l'on peut
également proposer une formation de façon
FOSSILISATION ■ Si on définit J'interlangue
comme une grammaire intériorisée en
construction, marquée par son instabilité, sa
perméabilité et son caractère transitoire
modulaire, l'inscrit ayant la possibilité d'accé
der a une partie d'un programme et selon
(incluant donc des formes fautives), la fossi
son temps disponible. La FOAD, corollairement, tend à atténuer l'opposition entre la
figée, non adéquate aux règles du système.
lisation apparaît comme une réalisation
formation initiale et la formation continue,
Elle affecte soit la forme, aux niveaux de, la
phonétique (par exemple le [œ] réalisé [ej
tant les publics concernés sont mêlés.
par certains hispanophones), de la segmen-
I U/
tation (« un ‘ noiseau »), de Ta morphosyntaxe
(«beaucoup *des choses», «quelque chose
d'un pays particulier, étant confondues avec
de ‘ bonne »), soit le sens (par exemple « payer
cash» figé dans l'acception de «payer en
littérature prestigieuses, répandues dans le
les qualités attribuées à une langue et à une
monde entier, largement soutenues par une
cachette »)• D'un point de vue fonctionnel, la
politique coloniale, ou même simplement
fossilisation peut être comprise comme la
culturelle, de type assimilationniste.
persistance d'habitudes articulatoires ou
Aujourd'hui encore, des expressions comme
grammaticales (rigidité linguistique) de la
«écolefrançaise», considérée par les linguistes
langue maternelle ou comme le sentiment
et les sociolinguistes spécialistes du «français
du locuteur de disposer d'un outil adéquat et
d'Afrique» comme un africanisme, prête à
suffisant pour s'intégrer efficacement dans
les interactions qui lui sont familières. Enfin,
confusion puisqu'elle désigne, dans toute
l'Afrique francophone, non pas une école
elle peut apparaitre comme l'image d'une
Incapacité ressentie à progresser plus avant
consulaire comme il en existe presque partout
à l'étranger (hors de France), mais un système
dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
éducatif conçu selon le modèle français de la
Des points de vue psychologique et socio-
IIIe République (l'école de Jules Ferry) et utili
linguistique, la fossilisation peut témoigner
sant le français comme seule langue d'ensei
soit d'une résistance à incorporer la langue
gnement. Dans ce sens-là, «française» s'op
étrangère vécue comme " menaçante pour
l'image de soi (par exemple le [y] perçu par
pose à «coranique», que l'on trouve dans
«école coranique», expression désignant
certains italophones comme un son comique
l'école religieuse musulmane où les enfants
ou féminin), soit comme la manifestation
des pays musulmans vont apprendre le Coran,
généralement avant de fréquenter « l'école
défensive d'une identité, de façon exclusive
(refus d'adopter la prononciation des termes
française», à partir de six ou sept ans. Au
Québec, un Canadien «français» est, encore
anglais circulant en français, .refus marquant
aujourd'hui, un francophone, de la même
(« je ne suis pas français, moi ! ») ou inclusive
l'Intégration à un groupe de pairs); dans les
deux cas, la fossilisation est une forme de
minoration par le sujet d'une langue perçue
comme dominante. Les différentes positions
subjectives qui rendent compte du phéno
mène de fossilisation se combinent le plus
souvent dans la réalité des pratiques d'appro
priation d'une langue, qu'elle soit langue
manière qu'un Canadien «anglais» est un
anglophone. On peut néanmoins signaler
que l'adjectif «français» tend de plus en
plus, parce que c'est la réalité partout
en Afrique, à être aujourd'hui remplacé par
«francophone», par exemple pour désigner
les programmes de littérature en cours dans
seconde ou langue étrangère.
les universités littéraires africaines et malgaches.
On ne parle plus désormais de «littérature
>■ E rreur, Faute, Interlangue . '
française», mais bien de «littérature franco
phone». Cette évolution naturelle qui se veut
FRANÇAIS ■ Le sens de l'adjectif «français»
une ouverture à l'ensemble de la franco
(qui concerne la France etles Français) a, par
phonie est aussi en passe de se généraliser
le passé, été longtemps confondu avec ce
dans les universités françaises.
qu'il est aujourd'hui convenu de désigner par
le qualificatif plus précis, mais au sens beau
coup plus général, de «francophone». On a
FRANÇAIS DE SPÉCIALITÉ
■ >• Français
SUR OBJECTIFS SPÉCIFIQUES.
donc longtemps assimilé l'image de la France
et de sa culture à celle de sa langue (souvent
FRANÇAIS FONDAMENTAL ■ Vocabulaire
appelée « langue de Molière») et inversement,
et grammaire d'initiation au français langue
les valeurs d'une civilisation singulière, celles
étrangère réalisé par le CREDIF entre 1952
et 1954 sous la direction de G. Gougenheim,
qui, à contre-courant des linguistiques struc
A. Sauvageot et R. Michéa, assistés par P. Rivenc.
turalistes dominantes, allait ouvrir la voie aux
Fondé sur les résultats d'enquêtes statistiques
approches pragmatiques. En didactique, au-
effectuées d'abord (et pour la première fois
dans le monde) sur des discours parlés
delà de quelques Inévitables polémiques, le
français fondamental permit aux enseignants,
recueillis en situation à l'aide de magné
aux auteurs de manuels et aux concepteurs
tophones, il a permis d'établir une liste de
de programmes de réagir contre les abus
d'une inflation désordonnée des contenus
fréquence du vocabulaire général le plus
usuel, ainsi que des termes grammaticaux et
linguistiques de l'apprentissage, de se rappro
de quelques structures syntaxiques
très
cher sans complexes des usages dûment
employées dans les échanges oraux. Ce pre
mier travail a été complété par une série
constatés) et surtout d'accorder enfin à la
d'enquêtes destinées à apporter un voca
tance qu'elles méritent. Il a ainsi facilité la
bulaire concret, dit disponible, groupé autour
création et le développement de méthodo
communication parlée la place et l'impor
de 16 centres d'intérêt.
logies nouvelles, exploitant grâce au recours
Après examen des résultats bruts, et quelques
aux technologies audiovisuelles les plus récents
ajouts parfois discutables, la commission du
apports de la linguistique de la parole.
français fondamental a retenu, pour un début
>- B a s ic E n c l i s h .
d'apprentissage, un vocabulaire de 1 475 mots
ou expressions. De son côté, la sous-commis
sion de la grammaire, présidée par Émile
Benveniste, a présenté un ensemble de 152
propositions, fondées pour la plupart sur des
usages constatés par la statistique, et esquis
sant une première grammaire de la parole,
simplifiée mais ouverte à des enrichissements
progressifs.
Le CREDIF a publié un peu plus tard un
Français fondamental, deuxième degré appor
tant un vocabulaire et une grammaire per
mettant «d'exprimer des notions plus éten
dues, par la parole et par la plume, d'aborder
la lecture des journaux et des livres» (Préface).
Pour cela les auteurs avaient exploité les reli
quats d'enquêtes antérieures, puisés dans le
French Word Book de G. Vander Beke (1935),
FRANÇAIS GÉNÉRAL ■ On désigne par
français général le français usuel tel qu'on le
trouve dans les méthodes de FLE et destiné à
tous les publics, c'est-à-dire les publics non
spécialisés. La notion de français général a
émergé en même temps que celle de français
sur objectif spécifique, par un effet de néces
saire complémentarité.
Son objectif reste
global, «enseigner le français», ses contenus
concernent -plutôt la vie quotidienne, et sa
démarche vise à une répartition équilibrée
entre oral et écrit, étude des faits de langue
et approche de la civilisation.
»■ F r a n ç a is s u r o b ie c t if s s p é c i f i q u e s .
FRANÇAIS INSTRUMENTAL ■>
F r a n ç a is
SUR OB|ECTIFS SPÉCIFIQUES.
procédé au dépouillement méthodique de
FRANÇAIS-LANGUE SECONDE ■ L'ex
revues, de journaux, et enquêté sur le voca
pression français langue seconde (FLS)
désigne un domaine de l'enseignement du
bulaire psychologique.
En linguistique, le français fondamental fut la
première tentative d'exploration scientifique
de la communication parlée, objet devenu
français depuis longtemps inscrit dans les
pratiques (français appris aux populations
rurales allophones en France à la fin du
banal mais dont la première représentation
xixe siècle, français appris aux publics scolaires
objective suscita des réactions surprenantes,
parfois très violentes. Les enquêtes jetaient
les premières lueurs sur une grammaire de la
des pays colonisés), mais défini comme tel
depuis une période relativement récente (fin
des années i960 environ). Cette dénomina
parole débarrassée des préjugés normatifs
tion, fondée sur l'ordre supposé d'acquisition
des langues, désigne habituellement un mode
solutions pédagogiques originales qui procè
d'enseignement et d'apprentissage du fran
dent par emprunt aux méthodologies en
çais auprès de publics scolaires dont la
usage en FLE et en FLM, selon des dosages
langue d'origine est autre que le français et
variés en fonction des publics concernés.
qui ont à effectuer tout ou partie de leur sco
En contexte moyennement ou faiblement
francophone, la classe sera le lieu principal
larité dans cette langue. Les publics concer
nés peuvent être des apprenants nouvelle
ment arrivés dans un pays majoritairement
d'élaboration et de mise en pratique d'une
compétence en français, ce qui se traduit par
Belgique,
une interpénétration constante des activités
Canada), en vue d'y être scolarisés. Un ensei
centrées sur la maîtrise de la langue (exer
francophone
(France,
Suisse,
gnement spécifique du français leur est dis
cices de systématisation, activités de réflexion
pensé dans des structures d'accueil qui
sur la langue) et de celles portant sur la maî
assurent la..transition entre une première
approche du français comme langue étran
trise des discours, dans un certain nombre de
champs de compétence (savoir lire, savoir
gère et le français utilisé comme langue de
scolarisation. Mais relèvent aussi de cette
écrire, savoir s'exprimer à l'oral), d'où une
plus forte densité des apprentissages. Il suffit
catégorisation des publics d'élèves scolarisés
pour s'en persuader d'observer une page
dans les pays de l'aire francophone, quand
d'un manuel utilisé en FLS. Il n'existe pas,
ces pays ont conservé, en tout ou partie,
dans ce domaine, de choix méthodologiques
l'usage du français dans leur système édu
aussi nettement tranchés qu'en
catif. D'autres cas de figure peuvent aussi
être envisagés, celui des élèves créolophones
certain empirisme prévaut où sont associés
activités de communication et travaux d'écri
dans les DOM/TOM, comme celui des élèves
ture dans la tradition scolaire la plus classique.
scolarisés dans un certain nombre de filières
La relation langue/culture s'opère selon des
voies particulières. Les littératures francophones
bilingues dans le monde. On parle également
FLE.
Un
migrants s'installant en France et pris en
sont le plus souvent, mais non exclusivement,
sollicitées pour assurer la transition entre une
charge par divers organismes de forma
langue, le français, et des cultures, celles du
de>français langue seconde pour les adultes
tion pour adultes. La dénomination «langue
Maghreb ou celles d'Afrique noire, par exemple.
seconde » est cependant loin de correspondre
La prise en compte de la langue d'origine des
en tous pays à ces usages. La Suisse, le
élèves ou de la langue officielle du pays dépend
Canada, -par- exemple, l'utilisent pour dési
de la place et de la valorisation de cette langue
gner des langues qui en France seraient
dans le système éducatif du pays.
qualifiées d'étrangères.
»- La n g u e
étrangère ,
Langue
maternelle .
En contexte scolaire, les démarches pédago
giques qui organisent ces apprentissages ne
FRANÇAIS SUR OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
sont pas pleinement stabilisées, tes élèves
doivent en effet accéder dans un délai très
■ Le français sur objectifs spécifiques (FOS)
est né du souci d'adapter l'enseignement du
court à un niveau de compétence qui leur
permette de suivre un certain nombre
ou perfectionner des compétences en fran
d'apprentissages dispensés en français, sans
çais pour une activité professionnelle ou des
pouvoir toujours bénéficier des ressources
études supérieures.
d'un usage extrascolaire de la langue, dans le
Le FOS s'inscrit dans une démarche fonction
FLE à des publics adultes souhaitant acquérir
milieu familial ou dans l'environnement
nelle d'enseignement et d'apprentissage : l'ob
social proche. La fragilité des acquis, associée
jectif de la formation linguistique n'est pas la
à dês'besoins langagiers élaborés, où l'écrit
maîtrise de la langue en soi mais l'accès à des
occupe une place importante, appelle des
savoir-faire langagiers dans des situations
dûment identifiées de communication profes
• la seconde, plus large, s'intéresse non pas à
sionnelles ou académiques. Il s'est développé
en Amérique latine, dans les années 1970, sous
un groupe d'apprenants dûment identifié
le terme de français instrumental, visant priori
ou une discipline. Elle en recense la variété
tairement le public étudiant ayant à dévelop
des situations de communication, les diffé
mais s'attache globalemê’rït à une profession
per une compétence de lecture de textes spé
rents types de discours oraux et écrits qui y
cialisés. A la même période, on a vu se mettre
sont présents, et constitue à partir de cela un
en œuvre en France des programmes de fran
matériel pédagogique. Celui-ci' joue le rôle
d'une méthode de langue centréé sur une
çais de spécialité dans des établissements
scientifiques recevant des publics étrangers
pour lesquels les cours de langue étaient
spécialité et couvrant un spectre assez large
pour répondre aux attentes d'un public
construits à la carte, en fonction des besoins
diversifié. C'est ainsi que. sont nés des
propres aux étudiants de ces établissements.
Par opposition à l'enseignement des langues
ouvrages sur le français de l'hôtellerie, le
français médical ou encore le français des
tel qu'il existe dans le système scolaire (secon
affaires. Cette seconde forme est partielle
daire ou même primaire) et qui se caractérise
ment généraliste dans sa démarche dans' la
par un objectif large (apprendre le français) et
mesure où la diversification des. situations et
des compétences visées remplace la stricte
une
modalité
d'apprentissage
extensive
(quelques heures par semaine durant plu
sélection des situations-cibles que l'on trouve
sieurs années), le FOS se caractérise par deux
dans un programme destiné à un public pré
paramètres essentiels : des objectifs d'appren
cisément identifié. Elle l'est également parce
tissage très précis et des délais de mise en
œuvre limités (quelques mois plutôt que
que nombre de candidats’a une formation de
ce type ne sont pas motivés par des besoins
quelques années). Ces données Induisent une
professionnels avérés mais par un intérêt thé
démarche méthodologique propre. La pre
matique. Tel apprenant s'inscrit à un cours
de français médical non pas parce qu'il a un
objectif professionnel mais parce qu'il est
mière étape consiste à procéder à l'analyse
des besoins, c'est-à-dire à recenser les situa
tions de communication cibles et les discours
médecin
qu'elles comportent. C'est cette analyse qui
connaissances en français sur un thème qui
et
préfère
perfectionner
ses
sert de référence à la construction du pro
l'intéresse.
gramme d'enseignement. Celui-ci repose sur
Le passage du terme français d e spécialité, le
plus ancien, à celui de français sur objectifs
la collecte de données langagières authen
tiques, sélectionnées, traitées et transformées
en supports de formation linguistique.
spécifiques, adopté à la fin des années 1980 et
calqué sur le terme anglais English for spedfic
On peut considérer qu'il existe deux formes
purpose, a permis de détacher cette notion
de mise en œuvre du FOS :
didactique d'un lien systématique avec une
• la première, celle qui peut être considérée
discipline donnée. Si la démarche concerne
comme la forme idéale, suppose l'élabora
fréquemment une spécialité professionnelle ou
tion d'un programme au cas par cas. Chaque
universitaire, elle concerne également l'acquisi
tion de compétences langagières transversales
demande de formation implique la construc
tion d'un programme spécifique en fonction
de l'analyse des besoins menée pour le
communes à de nombreuses disciplines.
>- F r a n ç a is g é n é r a l .
public concerné. Cela suppose que le public
apprenant ait un objectif professionnel ou
FRANCITÉ ■ C'est dans le discours qu'il
universitaire très clair, et que l'on puisse défi
nir précisément à quelles situations il doit
prononce à l'Université Laval (Québec) le
22 septembre 1966 que L.S. Senghor emploie
être préparé ;
pour la première fois le terme de francité.
I I 1
Définissant la francophonie comme culture, il
FRANCOPHONE ■ Si francophone, d'un
l'assimile à un mode de pensée et d'action,
point de vue étymologique, signifie bien «qui
une certaine manière de poser les problèmes
parle français», il n'en est pas moins extrê
et d'en chercher les solutions, mais toujours
cophonie une communauté spirituelle, une
mement difficile d'évaluer objectivement le
nombre et le niveau de compétence des
locuteurs. Nombreux sont les États franco
noosphère autour de la terre, L.S. Senghor
phones, c'est-à-dire ayant le français pour
en vient à assimiler la. francophonie à la
civilisation française. Et c'est l'esprit de cette
des enquêtes susceptibles de faire apparaître
par référence à l'homme. Faisant de la fran
langue officielle, qui se refusent à organiser
civilisation, c'est-à-dire la «culturefrançaise»,
le caractère très souvent Illusoire de ce quali
qu'il appelle francité. La francité n'est donc
ficatif. Force est donc de constater qu'il
pas la langue mais la culture.
n'existe pas de données démolinguistiques
fiables permettant une évaluation réelle et
FRANCITUDE ■ Les occurrences de «fran-
précise du nombre de francophones dans le
citude» sont extrêmement rares et l'on peut
monde. On est même en droit de s'interroger
considérer ce terme, formé à partir du croi
sement entre «francité» et «négritude»,
comme un synonyme du premier, désignant
sur la définition du seuil minimum de com
pétences linguistiques à partir duquel un
locuteur peut être réputé francophone. De
l'ensemble des caractères propres à la civilisa
nombreux observateurs ont néanmoins l'habi
tion française. « Francitude» contribue à déve
tude de distinguer trois grandes catégories
lopper un paradigme très productif (Senghor
de locuteurs francophones dans le monde :
parle de «malégassitude» pour désigner la
- les francophones de naissance;
culture malgache et l'on connaît aujourd'hui
- les francophones d'éducation et de culture ;
la «migrltude» pour désigner l'identité du
- les francophones de l'étranger traditionnel.
migrant).
Mais, de la ' même façon que
C'est la deuxième catégorie, dont l'exemple-
Senghor considère la négritude comme un
simple aspect de l'africahité (Rome, 1962),
type est fourni par l'Afrique noire, qui pose le
plus de problèmes. On peut proposer de
on pourrait penser que la francitude est une
répartir les francophones d'éducation et de
appropriation africaine des valeurs censées
culture selon les cinq niveaux suivants :
être contenues dans la francité.
• Niveau 1. Oralité simple (écoute et com
préhension de la radio, capacité de répondre
FRANCOGRAPHIE ■ La francographie,
à des questions simples).
français écrit (celui de la littérature et notam
• Niveau 2. Lecture d'un journal. Écriture
ment de la littérature africaine), est distincte
simple.
• Niveau
de la francophonie. À travers l'ensemble des
phénomènes qui constituent ce qu'il est
3. Lecture d'ouvrages simples.
Compréhension d'un film en français.
convenu d'appeler l'africanité de l'œuvre,
• Niveau 4. Pratique aisée d'un français correct.
elle se caractérise par une volonté de libéra
• Niveau 5. Pratique de type universitaire.
La confusion qui règne dans l'évaluation du
tion de la situation de tutelle dans laquelle
ont été trop longtemps cantonnés les écri
vains d'Afrique. Mais la francographie ne se
décrit pas seulement en termes d'écart par
degré de francophonie des locuteurs, savam
ment entretenue par les détracteurs comme
par les défenseurs du concept de franco
rapport à un usage central.--C'est, d'abord,
phonie, est encore aggravée par celle qui
l'ambition de faire entendre au plus grand
s'établit souvent entre «français » et «franco
nombre de lecteurs une voix singulière : celle
de l'Afrique.
phone». C'est ainsi, par exemple, que les
lycées francophones d'Istanbul, en Turquie,
»• F rancophonie .
sont généralement désignés sous l'étiquette
de « lycées français », alors que ce sont des
très longtemps par une politique de type
établissements privés turcs depuis plus de
assimilationniste.
soixante-dix ans. À l'inverse, l'apparition de
Cette idéologie jacobine de type colonial, voire
l'adjectif «francophone», de préférence à
néo-colonial, s'est longtemps manifestée, à
l'intérieur comme à l'extérieur des frontières
«française»,
pour qualifier les program
mes de littérature en vigueur en Afrique,
hexagonales, par un certain impérialisme cul
par exemple, va bien dans le sens d'une
turel. Elle est aujourd'hui récusée par tous ceux
ouverture de la francophonie à tous ses
partenaires, sans idée de suprématie franco-
qui, au sein de l'espace francophone, notion
plus floue mais.plus féconde que celle de fran
française.
cophonie, ont en partage la pratique du fran
>• F r a n ç a i s .
çais et tiennent à conserver cet héritage de
l'histoire et dé la pensée humaine sans pour
FRANCOPHONIE (I) ■ Inventé par le géo
autant renoncer à leurs langues, à leur culture
graphe Onésime Reclus (1880), le terme de
et à leur identité. Tous les locuteurs du français,
francophonie (avec un f minuscule) renvoie
à urt titre ou à un autre, mais surtout ceux qui
d'abord à une notion linguistique. Elle corres
ont connu le joug de la colonisation (sous
pond à l'adjectif «francophone» et désigne :
toutes ses formes) revendiquent désormais le
droit de s'approprier une langue qui est deve
- le fait de parler français;
- l'ensemble des hommes et des peuples qui
nue leur propriété : appropriation lexicale (par
utilisent le français comme langue mater
les néologismes), rhétorique (par le recours à
nelle,
des procédés:originaux de métaphorisation),
langue seconde,
langue officielle,
langue de communication internationale,
phonique1(par les emprunts comportant des
langue de culture, voire, aujourd'hui en
sons inconnus du français standard), etc. À
Afrique, langue partenaire.
la potion galvaudée d'universalité a donc
Le terme de francophonie s'est parfois
succédé celle de diversité à la fois linguistique
chargé d'un sens presque religieux, sinon
et culturelle au sein d'un espace pluriel,
mystique, en particulier lorsqu'il a été utilisé
l'espace francophone, dans lequel le français
pour caractériser la solidarité issue du partage
est en contact avec d'autres langues et d'autres
de valeurs universelles censées véhiculées par
cultures, mais sur un pied d'égalité et dans un
la culture et la langue françaises. La franco
esprit de compréhension mutuelle. C'est le
phonie, dans l'esprit de certains de ses pro
sens nouveau que les uns et les autres, aujour
moteurs comme dans celui de la plupart de
d'hui, semblent vouloir donner à la solidarité
ses détracteurs, a longtemps été confondue
francophone, face à l'anglicisation et aux
avec la littérature de la France hexagonale
risques que peuvent faire courir aux hommes
voire septentrionale dans ses représentations
les plus classiques (siècle des Lumières,
et à la liberté les phénomènes de la mondia
lisation.
Académie française, cartésianisme, rationalité,
Notion aux contours flous ou bien institution
etc.), sous-tendue par une conception très
aux desseins parfois ambigus, à la croisée des
élitiste de la norme, fondée sur l'imitation
chemins tortueux de la politique, de l'écono
des modèles littéraires les plus consacrés.
mie, de l'histoire et du dialogue des cultures,
À cette représentation figée d'une franco
la francophonie n'émergera des limbes de
phonie très conservatrice, mais non exempte
son origine que le jour où tous ceux qui la
d'une certaine générosité chez nombre de
constituent se seront donné les moyens de
ses chantres, a toujours été liée l'idée que la
vivre pleinement leur diversité.
France, à travers sa langue et sa culture, était
chargée d'une mission civilisatrice auprès des
FRANCOPHONIE (II) ■ C'est en 1970 à
peuples du monde entier, qui se manifesta
Niamey, avec la création de l'Agence de la
coopération culturelle et technique (ACCT),
le président exécutif du CPF et le plus haut res
transformée plus tard en Agence de la Franco
ponsable de l'Agence intergouvemementale
de la Francophonie (AIF). Il assure trois grandes
phonie puis aujourd'hui en Agence intergou
vemementale de la Francophonie (AIF), que
missions : promouvoir la visibilité de l'OIF sur la
l'idée politique de francophonie, lancée par
scène internationale; mettre en oeuvre la poli
Senghor, blorî ët Bourguiba, acquit sa première
tique internationale; animer et coordonner la
base Institutionnelle. Le 20 novembre 1970,
politique de coopération multilatérale.
21 gouvernements devenaient les membres
L'Agence intergouvemementale de la Franco
fondateurs de l'ACCT : les pays de l'OCAM
phonie (AIF), ex-ACCT, est l'opérateur principal
(moins le Congo-Kinshasa), la Belgique, le
des programmes décidés par le Sommet.
Canada
Nouveau-
L'AIF contribue au développement de la
Brunswick, l'Ontario et le Manitoba), la France,
le Luxembourg, le Mail, Monaco, la Tunisie et le
langue française et à la promotion des
langues et des cultures des partenaires. Elle
Vietnam du Sud. L'objectif de l'ACCT, exposé
encourage la connaissance mutuelle entre les
dans une-charte signée par tous les États fon
peuples et la Francophonie et favorise le dia
dateurs, ne consistait pas seulement à dévelop
logue des cultures et des civilisations.
(dont
le
Québec,
le
per le français, mais à apporter un soutien à
L'Agence universitaire de la Francophonie
toutes les langues et cultures des pays membres.
(AUF), TV5, l'Université Senghor d'Alexandrie
La langue de travail de l'ACCT est le français.
et l'Association
Aujourd'hui,
la Francophonie (avec un F
francophones (AIMF) sont les quatre autres
majuscule) est une Institution internationale
opérateurs du Sommet et concourent, dans
Internationale des maires
(Organisation internationale de la Franco
leurs domaines respectifs, à la réalisation des
phonie,
objectifs de la Francophonie.
désormais OIF)
bien structurée
depuis 1997, date de l'entrée en application
L'Assemblée parlementaire (APF) est l'Assem
de la' nouvelle Charte de la Francophonie
adoptée à Marrakech le 18 décembre 1996
blée consultative de la Francophonie.
par la Conférence des ministres des Affaires
étrangères. La motivation de cette Charte fut
ment l'importance des organisations Interna
de donner à la Francophonie sa pleine
Forum francophone des affaires (FFA), la
dimension politique en la dotant de nou
velles institutions. Celles-ci sont constituées :
Fédération internationale des professeurs de
français (FIPF), etc.
• de la Conférence des chefs d'État et de
Actuellement 51 États et gouvernements sont
La Charte de la Francophonie reconnaît égale
tionales non gouvernementales comme le
gouvernement des pays ayant le français en
membres de la Francophonie : Albanie, Bel
partage (appelée Sommet), qui se réunit tous
gique,
Faso,
Burundi,
les deux ans afin de définir les orientations de
Cambodge, Cameroun, Canada,
Canada-
la Francophonie;
Nouveau-Brunswick, Canada-Québec, Cap-Vert,
• de la Conférence ministérielle de la Franco
Centrafrique, Communauté française de Bel
phonie (CMF), composée des ministres des
gique,
Affaires étrangères des pays membres du
Djibouti, Dominique, Égypte, France, Gabon,
Sommet. Elle veille à l'exécution des déci
sions arrêtées par le Sommet ;
Guinée, Guinée-Bissau, Gulnée-Équatorlale,
• du Conseil permanent de la Francophonie
(CPF), compçsé des représentants personnels
Bulgarie,
Comores,
Burkina
Congo,
Côte
d'ivoire,
Haïti, Laos, Liban, Luxembourg, Macédoine,
Madagascar, Mail, Maroc, Maurice, Mauritanie,
Moldavie, Monaco, Niger, République démo
des chefs d'État et de gouvernement chargés
cratique du Congo (ex-Zaïre), Roumanie,
de la préparation et du suivi du Sommet.
Le secrétaire général est élu pour quatre ans
Sénégal,
par les chefs d'État et de gouvernement; il est
Tunisie, Vanuatu, Vietnam.
Rwanda, Sainte-Lucie, Sào Tomé e Principe,
Seychelles, Suisse, Tchad, Togo,
r r u - w u L iM V - L
La Lituanie, la Pologne, la République tchèque
i
i n
la Francophonie devraient 'permettre une
et la Slovénie sont des États observateurs.
meilleure efficacité des actions entreprises en
Entre 1986 et 1999, ce sont huit Sommets
fonction des besoins réels des francophones.
qui ont été organisés. La solidarité Nord-Sud
en matière de formation, le développement
FRÉQUENCE ■ Notion qui, dans les
des nouvelles technologies, le dialogue Nord-
enquêtes de linguistique quantitative, fait
Sud dans tous les domaines (politique, écono
référence au nombre de fois qu'une unité
mie, culture, etc.), la diversité culturelle, le
(lexicale, syntaxique, grammaticale, phoné
respect des droits de l'homme, la jeunesse,
les défis de la mondialisation, le développe
tique, etc.) a été relevée dans un corpus
donné. Dans un programme .tel que le fran
ment des technologies de l'information et le
çais fondamental, les mots recueillis au
développement durable ont été les grands
magnétophone dans les interwiews ont été
thèmes de ces rencontres.
classés par fréquences décroissantes. -La
Parallèlement à ce développement institution
nel de la Francophonie, il faut encore noter
que plus de 600 associations francophones ont
Commission a établi un seuil de sélection;
tous les vocables dont la fréquençe était égale
ou supérieure à ce seuil ont été, dans un pre
été recensées dans le monde entier.
mier temps, considérés comme fréquents.
Les récents changements Institutionnels de
>- D isponible , F rançais
fondamental .
G
GÉNÉRALISATION
■ >
E rreur.
par exemple pour mieux maîtriser la diversifi
cation de l'expérience discursive que l'on
G EN RE ■
>
G en res d e t ext es, T ypes d e t ex t es.
propose aux élèves.
>■ T e x t e , T y p e s d e t e x t e s .
GENRES DE TEXTES ■ Le classement des
textes peut se faire en types uniquement ou
GESTALT THEORIE
en types et en genres, opposant des types
■ La Gestalt Théorie (de l'allemand G estait:
abstraits généraux et des ’genres, constitués
structure, forme) ou psychologie de la forme
est née en Allemagne au début du xxe siècle
par des mélanges de types et caractérisant
des phénomènes plus ancrés dans la réalité
(Adam, 1985). Dans la typologie des textes
en réaction contre les théories associationnistes
qui prédominaient au siècle précédent. Elle
et discours, on peut ainsi distinguer des types
préconisait une appréhension des phénomènes
comme le narratif, le descriptif, l'argumen
des plus simples jusqu'aux plus complexes
tatif, etc. et des genres, caractéristiques de
l'institution littéraire comme le conte, la nou
dans leur globalité car, si les éléments sont
velle, etc., qui mêlent moments descriptifs et
moments narratifs, D'autres institutions
signification. Elle repose donc d'une part sur
comme la presse par exemple utiliseront à un
plus que la somme des éléments constitutifs,
en conséquence elle récuse la démarche ana
moment donné un autre éventail de genres.
Alors que les types abstraits seraient a priori
stables diachroniquement et synchronique
dissociés de leur ensemble, ils perdent toute
la notion d'une totalité organisée : le tout est
lytique qui fait perdre de vue l'ensemble et
met l'accent sur la notion de structure et
ment, les genres varieraient d'une manière
très sensible en fonction des époques et des
cultures comme le montrent les genres litté
sur les aspects de configuration. Elle repose
raires ou scolaires1
.
la Gestalt Théorie s'est appliquée ensuite à la
d'autre part sur la distinction entre la figure
et le fond. D'abord appliquée à la perception,
Bien que la question des typologies des
psychologie puis à d'autres sciences humaines
textes et des discours reste ouverte scientifi
et sociales comme la sociologie, l'anthropo
quement, les notions de.genre et de type
sont cependant intéressantes dans la pra
Dans le domaine de la perception elle a
tique de la classe de langue où il importe de
pouvoir classer les documents authentiques
logie et la médecine.
dégagé des lois d'organisation et de struc
turation perceptive qui orientent l'activité du
sujet, comme par exemple dans la loi de
(épaules, mains, etc.) et l'intégration d'atti
proximité : les éléments spatialement ou tem-
tudes fondamentales (telles que la surprise, le
porellement proches tendent à se grouper
dans une même configuration. Notre champ
doute, l'ignorance, l'évidence, l'impuissance),
l'interprétation et la production volontaire des
perceptif s'organise spontanément sous la
emblèmes gestuels et la perception et l'usage
forme d'ensembles structurés et signifiants
inconscient des configurations non verbales
ou «bonnes formes» (fortes et prégnantes).
récurrentes qui accompagnent l'argumen
Ainsi, la perception d'une totalité (comme un
tation.
visage) ne peut se réduire à la somme des
La reconnaissance en contexte significatif des
stimuli perçus, de même qu'une partie dans
mimiques ainsi que des gestes et des atti
un tout est autre chose que cette même partie
isolée ou incluse dans un autre tout.
tudes évoqués ci-dessus et leur pratique par
des exercices appropriés encouragent le sujet
La Cestalt Théorie a été ensuite appliquée à
apprenant en langue étrangère à exprimer
l'ensemble de la psychologie, le psychisme
très vite et économiquement ses réactions à
humain étant également considéré comme
un événement, à une affirmation ou à un
une unité fonctionnelle qui doit être appré
comportement d'un interlocuteur.
hendée dans sa globalité et sa totalité. Elle
Les emblèmes, ou selon la terminologie de
s'applique donc à l'ensemble des phéno
Cosnier (1982) les quasi-linguistiques, que
mènes psychiques, qu'ils soient intellectuels,
des conventions fortes régissent, font partie
mnésiques ou affectifs. La Gestalt Thérapie
du lexique d'une langue puisqu'ils peuvent
quant à elle s'intéresse à l'étude de l'être
se substituer à un mot ou à une expression et
humain et de ses activités, qu'il s'agisse de
que leur sens précis est reconnu par l'en
diagnostic ou de traitement, et elle prend
semble d'un groupe appartenant à une
en compte l'ensemble de la personne, son
même culture. C'est ainsi qu'en français Ton
peut exprimer son exaspération par les
histoire, son milieu, ses rapports avec l'en
tourage. Il est notable que la Gestalt Théorie
met en évidence que, chez un individu, le
expressions verbales «en avoir par-dessus
psychologique l'emporte sur l'explication
logique. On a beau savoir que le bâton, qui
pagnées d'un geste de la main qui dessine
apparait cassé lorsqu'il est plongé sous l'eau,
d'exaspération atteint. Ce geste, comme
ne l'est pas réellement, il n'en reste pas moins
l'expression, souligné parfois par un souffle
ou un rictus, peut fonctionner seul et est
qu'on continue à le voir cassé. Ainsi un élève
qui a en lui une représentation « gestaltiste»
prégnante ne sera pas en mesure de la modi
fier même s'il comprend qu'on lui a expliqué
qu'une autre représentation est la seule juste.
Les gestalistes se sont aussi intéressés aux
la tête», «ras-le-bol», «jusque-là», accom
par un mouvement transversal le niveau
alors interprété au même titre que le signe
verbal. Ainsi l'emblème conduit à l'expres
sion imagée qu'il illustre concrètement.
Autre exemple : dans le geste qui peut
processus intellectuels en jeu dans l'appren
accompagner l'expression « avoir des œillères »
ou s'y substituer, en allusion au cheval qui ne
tissage. Ils ont combattu une conception
progressive de l'apprentissage artificielle
œillères, les mains levées, rigides, sont légère
ment quantitative : apprendre, ce n'est pas
seulement accumuler des connaissances.
figurant ainsi l'étroitesse de vue. Sur le plan
peut voir de côté lorsqu'on lui a mis des
ment avancées de part et d'autre des yeux,
didactique, on comprend que l'apprentis
GESTE ■ La compétence de communication
sage conjoint de l'expression imagée et du
englobe nécessairement une ou plutôt des
geste laisse une double empreinte favorisant
compétences gestuelles : la reconnaissance _
des mimiques et des mouvements corporels
la mémorisation. De plus, le geste est un outil
de choix pour une prise de conscience des
différences culturelles, puisqu'il a été façonné
qu'ils sont des acquis incorporés au fil du
à partir de comportement singuliers : ainsi
temps chez le locuteur natif, alors qu'elles
dans le Kqrdistan, pour parler de quelqu'un
dépendront chez l'alloglotte de son degré d'in
qui ffa'tte ou qui cherche à plaire à un supé
rieur, on peut faire le geste suivant : tenant
tégration dans la communauté dont il désire
épouser la langue et la culture. Un enseigne
une cuillère imaginaire à la main, on fait sem
ment basé sur une vision du langage plus large
blant de la tourner dans une carafe remplie
que celle, uniquement verbale, qui a prévalu
de yaourt. Ce geste tire son origine du temps
jusqu'à maintenant, peut cependant amener
où les. paysans offraient véritablement du
l'étudiant étranger à être attentif à ces com
yaourt à l'agha (chef de village). En français,
portements non verbaux, à en saisir les enjeux
pour la flatterie, l'expression «manier l'en
linguistiques, culturels et même cognitifs, et
censoir» et le geste qui peut l'accompagner
peut-être à y «prêter un corps favorable».
K in ém iq u e , K in ésique .
tirenti-eux/ lë'ür origine de la messe.
Les gestes d'argumentation dans une culture
donnée peuvent être considérés comme des
GESTUALITÉ ■ »■G e s t e .
répliques renvoyant à des types à configu
rations,constantes, mais on les distingue des
GESTUEL ■ ï "
G este
emblèmes du fait qu'ils sont plus rarement
utilisés indépendamment de la parole et que
le
producteur
n'est
généralement
GLOBAL ■ » SGAV.
pas
conscient de les émettre, et même capable
GRAMMAIRE ■ Sans prétendre à l'exhausti
de les reconnaître indépendamment du dis
vité, on distinguera les acceptions suivantes.
cours et de la situation dans lesquels ils sont
1. Un principe d'organisation propre à une
produits. En français, on rectifie, paume contre
langue intériorisée par les usagers de cette
l'extérieur, l'index levé pour «relever, redresser»
langue. On peut ainsi dire que les locuteurs
l'erreur; on renvoie à un autre aspect des
connaissent la grammaire de leur langue.
choses par un mouvement de la tête, baissée
2. Une activité pédagogique dont l'objectif
ou tournée sur le côté droit ou gauche.
vise, à travers l'étude des règles caractéris
Un travail constant d'éveil à la perception
d'abord grossière d'attitudes de base comme
tiques de la langue, l'art de parler et d'écrire
correctement. On parle parfois de grammaire
l'ouverture (mains ouvertes vers l'extérieur),
d'enseignement.
l'emphase (index levé), la défense (paume
B. Une théorie sur le fonctionnement interne
vers l'extérieur), puis la découverte progres
de la langue : l'objet d'observation est ici
sive de figures argumentatives plus précises
constitué en fonction des concepts théo
comme l'explication, l'objection, la rectifica
riques adoptés. On parlera par exemple de
tion, la restriction, le renchérissement, etc.,
grammaire générative, de grammaire péda
et enfin l'utilisation de la face non verbale de
gogique ou de grammaire spéculative.
connecteurs argumentatifs tels que «quand
4. Les connaissances intériorisées de la langue
cible que se construit progressivement ia
même», « d'ailleurs » ou « par ailleurs » pour
en saisir concrètement le sens, rendent peu à
personne qui apprend une langue. Le terme
peu conscients les sujets apprenants du
de grammaire interne (on parle quelquefois
caractère à la fois verbal et non verbal de l'ar
gumentation dans l'oralité.
de grammaire d'apprentissage) évoque des
savoirs et des savoir-faire auxquels aucun
Qu'il s'agisse de l'expression des mimiques et
accès direct n'est possible, et qui sont définis
des attitudes fondamentales dont il a été
question plus haut, des emblèmes et des
en termes de procédures provisoires ou de
gestes d'argumentation, il est bien évident
hétérogène.
règles ponctuelles et transitoires de nature
La didactique des langues est directement
Cette dernière approche implique :
concernée par les acceptions 2 et 4, qui peu
• un élargissement quantitatif et qualitatif du
vent en partie se recouper : l'enseignement
de la grammaire pédagogique (acception 2)
se donne pour objectif le développement de
concept de grammaire à.la. dimension dis
la grammaire intériorisée en cours d'élabora
et la cohérence des actes illocutoires (lien
tion par l'apprenant (acception 4). Elles ne se
sémantique entre les actes exprimés);
recouvrent cependant pas : les savoirs expo
sés dans les grammaires pédagogiques sont
• une approche onomasiologique (du sens
aux formes) au travers des catégories notion
cursive qui recouvre la cohésion des formes
linguistiques (liens formels entre les phrases)
nécessairement approximatifs et lacunaires ;
nelles et fonctionnelles, qui permet la saisie
ils ne peuvent rendre compte des processus
des opérations conceptuelles en jeu dans la
dynamiques et pluridimensionnels en jeu dans
production langagière;.......
la construction de la grammaire intériorisée
de l'apprenant.
tiques intériorisés (acception 1 et 4) constitués
• le caractère hétérogène des savoirs linguis
Dans l'acception 2, le savoir linguistique est
nécessairement, mais non exhaustivement,
présenté comme un ensemble d'éléments
de règles d'usages et de règles d'emploi.
rassemblés dans un ouvrage et comportant
Toutefois, aucun consensus ne se dégage
le plus souvent une catégorisation des unités,
aujourd'hui à propos de la délimitation du
des exemples et des règles plus ou moins
concept de grammaire, qui pourrait englober
explicites pour construire des énoncés.
encore d'autres domaines, comme le montre
Dans l'histoire de la didactique des langues, la
le terme de grammaire de l'interaction utilisé
nature de ces règles a servi à différencier les
dans certaines approcher pragmàtico-énon-
acceptions 2 et 3 : la grammaire pédagogique,
ciatives.
par ses objectifs de transmission de la norme,
s'attacherait essentiellement aux règles pres
criptives de type «dites, ne dites pas»; la
d'enseigner la grammaire. Pour les tenants'de
grammaire spéculative s'attacherait aux règles
nant d'une représentation métalinguistique de
descriptives, c'est-à-dire, comme pour toute
théorie scientifique, susceptibles d'être confir
la langue cible favoriserait l'acquisition de cette
mées ou infirmées. Certaines grammaires
der la construction de cette représentation. Cet
spéculatives ont longtemps exclu de leur
enseignement aurait par ailleurs une fonction
Il n'y a pas non plus d'accord sur l'utilité même
son enseignement, la construction par l'appre
dernière. Le rôle de l'enseignant serait de gui
description des énoncés pourtant prononcés
éducative plus générale de prise de conscience
couramment par les locuteurs. Toutefois cette
opposition tend à être remplacée aujourd'hui
par les apprenants des caractéristiques de leur
propre langue. Mais quelle doit être la nature
par une analyse en termes de continuum et il
de cet enseignement? Doit-il être implicite ou
n'y a pas de genre pur : toute grammaire péda
explicite? Faut-il adopter une démarche induc
gogique comprend des règles d'usage qui
décrivent la langue et des règles de bon usage.
tive (des exemples à la règle), une démarche
déductive (de la règle aux exemples), aboutir à
Dans l'approche communicative, et en réac
tion à l'accent mis auparavant sur la seule
une formulation de la part des apprenants par
des exercices de conceptualisation ?
compétence linguistique, l'apprentissage de
Pour d'autres, le processifs de construction
la langue suppose non seulement l'appro
grammaticale, étant de nature individuelle,
priation par l'apprenant de règles d'usage
non prédictible et transitoire, dépend dé
permettant de former des phrases correctes,
nombreux facteurs parmi lesquels les régies
mais aussi de règles d'emploi régissant le
intériorisées de la ou des langues que l'appre
caractère approprié de ces phrases aux fins
de la communication.
tirer bénéfice d'un enseignement qui se
nant connaît déjà : un tel processus ne peut
caractérise, et ce quelle que soit la démarche
adoptée, par sa nature pré-programmée, par
GRAPHIE ■ Dans l'écriture du français, le
des progressions collectives et des règles sys
tématiques et exhaustives.
mais d'autres niveaux, gouvernés par le prin
cipe idéographique, interfèrent avec lui et
>- C o n c e p t u a l i s a t i o n , C o r r e c t , E x p l ic it e , I m p l i
jouent un rôle important dans la perception
c it e ,
visuelle de la signification. Un même graphème
I n t é r io r i s é , I n t e r l a n g u e , L o c u t e u r , R è g l e .
niveau phonogrammique est important,
peut présenter dans un mot simultanément
GRAMMATICAL ■ La notion de gramma
tical renvoie à la conformité d{un énoncé à la
composante morphologique ou syntaxique
d'une langue. Elle permet donc de distinguer
ce qui est possible ou grammatical, de ce qui
est impossible ou agrammatical. Tout sujet
parlant est à même d'émettre des jugements
plusieurs valeurs. Dans chant et champ, la
consonne finale muette marque le lien avec
les deux séries lexicales ( champêtre, chanteur)
comme morphogramme et par là même
contribue à la distinction de deux homophones
(logogramme).
> G raphème , Id éo gram m e , O rthographe .
de grammaticalité sur les énoncés produits
dans sa langue maternelle, mais certaines
théories formalistes ont amené à des juge
GRILLE ■ Une grille est un tableau servant, en
fonction de critères sélectionnés, à répertorier,
ments très restrictifs. Ainsi un énoncé comme
catégoriser, classer des données recueillies sur
«moi c'est pareil» s'est vu attribuer une
le terrain. On en distingue plusieurs sortes.
grammaticalité douteuse, alors qu'il appar
1. Les grilles d'analyse de contenus : en ethno
tient au système de la langue française, est
aisément compréhensible et assez courant. Il
graphie de la communication, Dell Hymes
vaudrait mieux réserver le terme d'agramma
de grille :
(1973) propose de travailler sur deux types
tical aux seuls énoncés impossibles du type
• des grilles étiques, essentiellement descrip
« *aime je pâtes » qui renvoie à la norme objec
tives : présentation et transcription des com
tive partagée par tous les locuteurs d'une
posantes d'une situation de communication
même langue, et permet des jugements nets
(situation, participants, intentions, finalités,
sur les productions des locuteurs non natifs.
actes verbaux et non verbaux, tonalités, ins-
Pour des distinctions de nature plus subjective,
trumentalités, normes) ;
on utilisera l'opposition correct/incorrect.
• des grilles émiques, principalement analy
>■ C o r r e c t , L o c u t e u r n a t if , N o r m e .
tiques : elles servent à découvrir les rapports,
les relations, les structures que les compo
GRAMMATICALISÉ
santes précédemment décrites entretiennent
entre elles. La grille émique met en valeur le
statut, les rôles, les places et les positions
■ >■ G r a m m a i r e .
GRAPHEME ■ Le graphème est une unité
graphique polyvalente dont le rôle varie selon
mutuelles des acteurs sociaux en interaction.
les types d'écritures. Dans le système français,
le graphème a en premier lieu une valeur pho
Quatre carrés convergeant vers un centre où
se place l'objet d'étude forment une grille
nique : il correspond alors à un phonème
qui facilite la corrélation et l'intégration des
donné. Le graphème a aussi un rôle séman
éléments de la communication étudiée.
tique et peut exercer d'autres fonctions que la
Pour analyser la compétence de communi
simple transcription des sons du français :
cation, Hymes met ainsi en corrélation les
marque grammaticale (ex : le -s du pluriel),
moyens de la parole, la voix ou compétence
marque de dérivation ou de distinction (ex : le
individuelle des locuteurs,
-t de chant établit une relation avec le verbe
chanter et distingue chant de champ).
valeurs, croyances et opinions du groupe
étudié, l'économie de la parole ou normes
>■
interactionnelles observées.
G r a p h ie , I d é o g r a m m e , O r t h o g r a p h e .
les attitudes,
2. Les grilles d'observation de classe : ce sont
commentaires, qui comprennent des entrées
des tableaux comprenant les différentes
se référant aux diverses composantes d'un
entrées sur lesquelles l'observateur désire se
manuel de langue (fiche signalétique, public
pencher. Par exemple, si l'observateur travaille
sur les productions orales des apprenants, il
visé, organisation pédagogique, contenus lin
guistiques et culturels, références théoriques).
pourra établir un grille ayant pour entrées :
Bien qu'elle permette d'objectiver le regard
productions spontanées (échanges de poli
tesse, détournements du rituel de classe,
porté sur la masse des informations observées,
la grille est un outil à manier avec précau
tion car elle peut parfois conduire à des inter
intervention
spontanée
sur
un
thème),
productions guidées (reformulations ou for
prétations déformées ou faussées, voire à des
mulations en suivant un modèle), mais aussi
décontextualisations de la situation observée.
répétitions,
*► C o r p u s ( I ) , É v a l u a t io n .
réemplois et autocorrections.
Sous chacune de ces entrées, il notera les
énoncés appropriés recueillis en classe.
GRO UPE■
3. Les grilles d'évaluation
g ro u pes.
: ce sont des
>■ C l a s s e , P é d a g o g i e d e s g r a n d s
tableaux qui comprennent des entrées se
nant (respect des codes socioculturels atten
GUIDAGE ■ On appelle guidage la partie
du contrat didactique qui incombe à l'ensei
gnant dans la relation de classe : l'enseignant
dus, registres de langue);
y est la partie guidante et l'apprenant la partie
• compétences discursives et textuelles (cohé
guidée. Dans cette perspective, l'enseignant
référant aux :
• compétences de communication de l'appre
rence et cohésion);
n'est pas conçu comme le détenteur d'un
• compétences linguistiques (lexique, phoné
savoir à transmettre mais comme un médiateur
tique et morphosyntaxe).
Un barème de notation est fixé pour chacune
entre l'apprenant et l'objet d'apprentissage.
de ces trois entrées, en fonction de l'objectif
que vise le test ou l'examen. Selon l'approche
l'apprenant à l'apprentissage
(Anderson, 1999).
pédagogique et selon le niveau des appre
»- A u t o n o m i e , C l a s s e , C o n t r a t d i d a c t i q u e .
La disparition progressive du guidage conduit
nants, une de ces trois entrées peut être privi
légiée.
GUIDANCE
■ »■ G u i d a g e .
GUIDÉ ■ >
G u id a g e .
4. Les grilles d'évaluation de manuels : ce
sont des tableaux, parfois augmentés de
autodirigé
HABILETÉ
■ »■ A ptitude, C ompétence , Savoir-
HAUT-BAS
■ > C o m pr éh en sio n .
faire!
HÉTÉROCORRECTION ■ On appelle hétéHABITUS ■ L'habitus est un concept sociolo
rocorrection une procédure utilisée en parallèle
gique et représente «la grammaire générative
de nos comportements», c'est-à-dire l'ensem
avec l'autocorrection dans le traitement des
ble des dispositions et des principes qui
valeur avec le développement de la méta-
gouvernent ët" déterminent nos gouts et nos
préférences. Ceux-ci ne sont pas le fruit du
hasard, mais celui de choix inconscients dont
cognition, elle favorise la conscientisation
nous avons hérité et qui conduisent sans nous
et de leur réutilisation fonctionnelle en
contexte d'action. L'élève n'est plus seul à
nos jugements. L'essentiel des habitus est hérité
et, en outre (à cause de cela), nos divers habitus
qui guident nos gouts (vestimentaires, alimen
taires, littéraires, musicaux, etc.) sont liés entre
eux et entretiennent des relations de ressem
blance qui. foqt d'eux des sortes de réseaux. Si
on enseigne de manière contraire aux habitus
d'une culture dominée, les élèves ne compren
causes des erreurs des apprenants. Mise en
de l'apprenant dans ses propres démarches
cognitives, la construction de ses connaissances
objectiver ses apprentissages (autocorrection)
ou à interagir avec les autres élèves pour se
corriger (correction par les pairs ou correction
mutuelle). L'enseignant intervient directement
dans l'organisation des connaissances de
quement individuels, mais aussi culturels (d'ap
l'élève, principalement lors des phases d'acqui
sition des connaissances procédurales consi
dérées comme l'apprentissage des savoir-faire
en contexte d'action,
partenance à une culture), les deuxièmes
s» A utocorrection , M étacocnitif .
dront rien ; c'est que les habitus ne sont pas uni
agissent évidemment sur les premiers. Un habi
tus d'appartenance sociale contribue à détermi
ner un habitus individuel. Les habitus des élèves
HÉTÉRODIRIGÉ*
»- A utodirigé .
sont la vraie source de ce qu'ils retirent d'un
HÉTÉROGLOTTE ■ On entend par appren
enseignement," parce qu'ils constituent le filtre à
tissage en milieu (ou environnement, ou
travers lequel les apprenants traduisent pour
contexte) hétéroglotte le cas où la langue
étrangère est apprise dans le milieu linguis
tique d'une ou d'autre(s) langue(s) (par
exemple, l'apprentissage du français au
eux-mêmes ce qu'ils entendent ou lisent.
C apital, C hamp, C lassement, C ulture, E spérance
p r a t iq u e .
Légitimité .
Japon, ou du japonais en France), et par
nos appartenances extérieures (religion, natio
milieu homoglotte celui qui coïncide avec la
langue apprise (par exemple l'apprentissage
nalité, couleur de peau, etc.). Du coup l'huma
nisme est aussi ce qui différencie l'homme de
du français en pays francophone, ou du japo
nais au lapon). La distinction homoglotte/
tout être vivant : l'attachement à des valeurs,
qui, comme l'explique clairement T. Todorqv,
hétéroglotte renvoyant au milieu linguistique,
il n'y a pas de sens à parler de «milieu exo-
d'un calcul scientiste, mais d'une interpré
ne relèvent pas d'une démonstration pure,
lingue » ou de « contexte exolingue» (Dabène
1994).
tation où se trouvent protégés les droits
>■ Exolingue.
l'endroit exact où nait celle de l'autre.
d'une subjectivité, qui se développe jusqu'à
Quel que soit le savoir, une
HYPERCORRECTION ■ Cette notion relève
démarche heuristique est une démarche de
pour l'essentiel d'une perspective sociolinguis
découverte. En didactique des langues, on
tique (Labov). Elle témoigne de la volonté du
sujet de s'ajuster à la norme en tentant de
HEURISTIQUE
b
qualifie d'heuristique une technique d'ensei
gnement visant à faire découvrir à l'élève
produire des formes de prestige qu'il ne maî
le fonctionnement d'un fait de langue par
trise pas. Il se marque par là même comme
un échange de questions et de réponses
appartenant à une strate sociale inférieure.
amenant progressivement vers la solution.
Dans le cadre de l'apprentissage d'une
Cette démarche centrée sur l'apprenant, à
qui on demande de jouer un rôle actif dans
langue étrangère, elle correspond à une pré
valence du projet correctif sur le projet
son apprentissage, requiert de l'enseignant
expressif et se traduit par une réalisation
des capacités d'attention à l'objectif recherché,
grammaticale fautive (par exemple : fausses
d'adaptation du questionnement en fonction
de l'apprenant, d'analyse et d'évaluation
rapides et justes des réponses données.
liaisons, emplois erronés du subjonctif, substi
tution de « è » ouvert à « é » , etc.). De façon
générale, l'hypercorrection témoigne d'un
imaginaire de la langue dominante, c'est-à-
HOLISME n Le holisme correspond à un
dire de la tentative du sujet de s'identifier par
type d'enseignement des langues qui essaye
son langage à la communauté idéale de ceux
de prendre en compte la totalité de l'appre
qui « parlent bien ». Elle ri’èst'qu'un cas parti
nant, à la fois ses compétences analytiques et
culier de l'alignement sociostylistique du
de raisonnement et ses possibilités imagina
locuteur qui aspire à s'intégrer dans un groupe
tives et créatrices. La dimension physique et
kinesthésique est également prise en compte,
valorisé ou à s'élever socialement. Si l'aligne
ment et l'hypercorrection témoignent des
particulièrement par le recours à des tech
niques de relaxation.
sociale, l'hyperexpressivité est à la fois la
rapports du sujet aux groupes et à son image
marque d'une appropriation partielle et sub
HOLISTIQUE ■ >■ H o l i s m e .
jective du langage et le procédé par lequel le
locuteur tente de singulariser, son discours en
HOMOGLOTTE ■ >■ H é t é r o g l o t t e .
cherchant à lui conférer une force expressive
le plus souvent fautive (exemples : «*c'est
HUMANISME ■ On appelle humanisme la
philosophie qui met au-dessus de tout l'huma
nité d'un homme, ce qu'il y a d'également
très délicieux, trop beaucoup»),
humain en chacun de nous quelles que soient
HYPOTHESE ■
>
E rreur.
A c q u i s it io n , C o m p r é h e n s i o n .
IDENTITE ■ Notion transversale aux sciences
Ainsi, l'identité est conçue comme le résultat
humaines, l'identité a été étudiée en psycho
logie, particulièrement en psychologie sociale,
jours en évolution et en recomposition, d'où
de constructions et de stratégies; elle est tou
mais aussi en sociologie et en ethnologie.
la notion de «dynamiques identitaires» qui
C'est donc à ces trois niveaux (l'individu, le
vaut aussi bien au niveau de l'individu qu'à
groupe, la société) qu'elle détient un intérêt
celui des sociétés (voir par exemple la
pour l'enseignement et I,'apprentissage des
construction actuelle d'une identité euro
langues, qui jouent un rôle,important dans la
péenne qui s'inscrit en superposition des
formation
identités nationales concernées).
puis la dynamique identitaire.
Pour ne prendre qu'un seul exemple pour
Dans une société donnée, l'enseignement et
chaque niveau :
l'apprentissage des langues a souvent lieu dans
• au niveau de l'individu, l'exposition à une
le contexte des rapports majorité/minorité.
ou des langues contribue à ancrer le sujet
Des
dans une situation sociofamiliale particulière;
apprennent la langue de la majorité ou vice
locuteurs
d'une
langue
minoritaire
• au niveau du groupe, les spécificités régio
versa, et le contexte entourant l'apprentissage
nales ou générationnelles des pratiques dis
ou l'usage de la langue étrangère ou seconde
cursives permettent de cimenter un groupe
s'avère, dans ces situations, intimement lié à la
de locuteurs, d'affirmer sort identité et par là
même de le distinguer des autres groupes de
dynamique identitaire des groupes. Le statut
de la langue cible, le prestige du groupe qui la
locuteurs;
parle et le cadre d'apprentissage sont aussi des
• au niveau des sociétés, enfin, les identités
nationales se sont construites dans un travail
éléments qui interviennent dans l'enseigne
ment et l'apprentissage des langues. Les atti
collectif prenant appui sur le développement
tudes et les comportements à l'égard d'une
des langues nationales.
Les sciences humaines s'interrogent donc sur
langue étrangère ou seconde peuvent ainsi
être influencés par le statut de la langue et du
la façon dont la langue et le discours, com
groupe qui la parle. D'où la nécessité de
concevoir et d'utiliser des outils méthodolo
pris dans leurs dimensions modale, historique,
des identités collectives et sur la façon dont
giques assurant la prise en compte du contexte
sociolinguistique dans lequel évoluent les usa
se négocient les langues, les frontières, et à
gers de cette langue étrangère ou seconde.
travers elles les appartenances.
>• Langue
politique, etc. participent à .la construction
seconde ,
R eprésentation .
IDÉOGRAMME ■ Dans une écriture idéo
l'interlangue, n'étant pas parlée par un groupe
graphique, le signe écrit représente globale
ment une unité significative; il s'agit d'un
social, représente un phénomène individuel,
instable et variable. Bon nombre d'erreurs
signe-mot qui renvoie au sens et non au son.
commises par de jeunes enfants ou des appre
Un principe idéographique sous-tend égale
ment une écriture alphabétique comme celle
nants relèvent de comportements idiosyncra
siques.
du français. C'est ainsi que Nina Catach a
*■
In t e r l a n C u e .
introduit la notion de logogramme ou «figure
de mot», pour une unité graphique plus
grande que celle de graphème ou que celle
ILLETTRÉ' ■' >■ALPHABÉTISATION, ILLETTRISME, LEC
TURE, LITTÉRATIE.
de morphogramme, et qui recoupe celle de
mot graphique. Le logogramme n'est pas un
ILLETTRISME ■ L'illettrisme concerne les
idéogramme : le son est noté mais on y trouve
adultes ou les jeunes adultes, alphabétisés dans
plus que le son. Le supplément d'information
le cadre de l'école, qui sont sortis du système
est en général puisé dans les lettres étymolo
giques et historiques.
scolaire sans avoir atteint, en langue première,
» G raphème, G raphie , O rthographe .
et en écriture mais en ayant acquis des apti
un niveau minimal de compétences en lecture
tudes élémentaires. Celles-ci les distinguent
ID IO LEC T E. L'Idiolecte correspond à l'uti
des analphabètes qui n'en possèdent aucune.
lisation particulière d'une seule langue par un
Individu. Il se distingue de l'Interlangue d'un
alors qu'en France on préfère le terme d'illet
L'UNESCO parle d'analphabétisme fonctionnel
apprenant par son caractère stabilisé et
durable alors que celle-ci représente un état
trisme. Si l'analphabétisme est plutôt le
instable et provisoire, une étape intermé
l'existence d'adultes Illettrés dans les pays
problème des pays les moins développés,
diaire dans l'appropriation d'une langue
industrialisés., après au moins une douzaine
cible.
d'années d'école obligatoire, est perçue
comme une anomalie sociale. En France, on
5=- Interlangue , Répertoire
verbal .
parle d'illettrisme pour les francophones,
IDIOME ■ Le terme peut être utilisé comme
quelle que soit leur nationalité ou celle de leurs
synonyme de langue. Il désigne ainsi tout
parents, c'est-à-dire pour des personnes qui
outil de communication linguistique, et ce
ont' effectué l'ensemble ou l'essentiel de leur
quel que soit son statut social, usité par une
communauté. II est toutefois généralement
plus englobant que langue, qui a tendance,
scolarité dans le système scolaire français.
En compréhension écrite, le niveau-seuil des
compétences en langue première est atteint
dans le sens commun, à ne référer qu'à des
lorsqu'une personne est en mesure de lire et
idiomes correspondant à des structures éta
de comprendre le sens d'un document cou
tiques, nationales ou administratives.
»• La n g u e .
rant, à caractère professionnel, administratif,
culturel bu d'information générale comme
IDIOSYNCRASIQUE ■ Une conduite ou
un article de la presse locale par exemple. En
expression écrite, le niveau-seuil est atteint
un comportement Idiosyncrasique renvoie à
lorsqu'une personne est en mesure de rédi
l'organisation singulière des données linguis
ger un texte simple, en rapport avec sa vie
tiques en fonction des orientations cogniti
ves ou affectives de chaque sujet parlant.
professionnelle ou quotidienne, qui soit intel
ligible; adapté au lecteur et à la situation de
S.-P. Corder (1971) a défini l'interlangue
communication.
comme un dialecte idiosyncrasique d'une
En deçà de ce seuil, on parle d'illettrisme
langue cible pour signifier par ce terme que
mais le niveau des compétences maîtrisées
peut varier sensiblement. De fait, il s'agit
vue méthodologique, on distingue l'image
d'un continuum de compétences qui s'éche
fixe, l'image animée, et aujourd'hui l'image
lonne-de fa lecture de quelques mots par les
numérique.
uns, à celle, superficielle, d'un texte court et
• L'image fixe : les dessins des méthodes, des
simple par les autres; en expression écrite, la
films fixes, les photos peuvent servir divers
limite inférieure du continuum est l'écriture
objectifs selon les supports et les orientations
de mots courants ou d'énoncés très simples,
méthodologiques choisis. L'image peut par
tandis que la limite supérieure est la rédac
exemple illustrer un référent du signe linguis
tion dysorthographique et non structurée,
tique et permettre ainsi la présentation et la
mais intelligible, d'un texte court.
compréhension directes de celui-ci sans passer
Pour rendre compte de cette hétérogénéité,
par du métalangage. C'est le cas dans les dic
on peut parler d'insécurité scripturale plutôt
tionnaires imagés, dans certaines méthodes
que d'illettrisme, terme trop réducteur de la
mais aussi dans des cédéroms notamment
réalité. Mais cette Insécurité va au-delà de
pour public jeune. Des dessins plus riches ou
l'écrit : elle est, plus largement, linguistique
des photos serviront de leur côté à faciliter
et culturelle. Les rapports au langage et au
savoir des personnes en insécurité à l'écrit,
l'accès à une situation de communication et
leurs habitus interactionnels et leurs façons
de dire le monde sont, d'une certaine façon,
qui s'y déroulent.
décalés et inopérants dans une société domi
née par la culture de l'écrit.
> A l p h a b é t is a t io n , É c r it , I n s é c u r it é , L it t é r a t ie .
ILLOCUTOIRE ■ Le philosophe J.-L. Austin
a montré dès 1962 que les énoncés n'ont pas
seulement pour fonction de décrire ou trans
mettre des informations, mais permettent
d'accomplir des actions et de les réussir sous
certaines conditions. L'énonciateur accomplit
simultanément trois actes : locutoire (formuler
un éh.oncé. pourvu d'une signification), illocutoire (accomplir intentionnellement un
acte en énonçant), perlocutoire (modifier le
monde par les effets de cet accomplissement).
»■ A c t e d e p a r o l e , P e r l o c u t o i r e , P r a g m a t i q u e .
à la compréhension des échanges langagiers
• L'image animée : les images animées, mobiles
ou en mouvement de la télévision, de la
vidéo ou du cinéma permettent évidemment
par rapport aux précédentes de présenter
plus d'éléments de la situation de communi
cation, que ceux-ci concernent le statut et le
rôle des personnages, leurs mimiques et leurs
gestes, le lieu où ils parlent et le thème de la
conversation. De ce fait, les images animées
ont pu être utilisées à travers de véritables
méthodes (télévisées ou vidéo), ou bien dans
des documents fabriqués dans lesquels la
pédagogisation est moins forte, ou encore dans
des documents télévisés dits authentiques.
• Les images numériques : appelées aussi nou
velles images, les images numériques sont de
plus en plus présentes dans les supports
IMAGE (I)
■
*■
R e p r é s e n t a t io n .
multimédias et dans les environnements
électroniques. On distingue celles qui pro
IMAGE (II) ■ L'image occupe une place
viennent de l'informatisation des systèmes
importante en didactique des langues : des
dictionnaires imagés aux cédéroms en pas
d'acquisition analogiques (photos, dessins),
sant par les films fixes, elle n'a cessé d'être
qui sont créées entièrement à l'aide de l'ordi
de celles qu'on appelle images de synthèse et
l'un des auxiliaires de l'apprentissage des
nateur. En termes d'apprentissage, elles pré
langues et tout un courant didactique s'est
sentent de nouvelles potentialités puisqu'elles
intéressé au recours à l'image en vue d'ex
permettent à l'usager d'intervenir sur elles de
ploiter mieux avec les apprenants leur épais
différentes façons (interactivité).
seur sémiotique et culturelle. Du point de
A u t h e n t iq u e , D o c u m e n t , Fa b r i q u é .
IMMERSIF ■ >- Im m ersio n .
grammes d'enseignement immersif, ouverts
généralement à la demande des parents, ne
IMMERSION ■ Au départ, l'apprentissage
sont pas offerts dans toutes les écoles; souvent
d'une langue en Immersion (bain linguis
taxés d'élitisme, ils ne touchent qu'environ
tique) désignait un stage intensif au cours
10 % de l'ensemble des élèves. Tout en visant
l'acquisition des connaissances dans, les
duquel toutes les activités de l'école et de la
vie avaient lieu dans la langue cible. Depuis,
matières scolaires, l'immersion ■au Canada
le terme désigne le fait d'enseigner des
veut rendre les élèves fonctionnellement
matières scolaires dans une autre langue que
compétents en français et les amener à com
prendre la culture des Canadiens français. Il
la langue maternelle. L'approche Immersive
des formes diverses dans d'autres pays.
n'y a pas d'enseignement formel de la langue,
celui-ci se faisant de façon indirecte. Les
Au Canada, l'enseignement du français par
immersion remonte au début des années 1960,
et l'expression orales (sans correction systé
est née au Canada, et s'est répandue sous
principaux objectifs sonda-compréhension
place la revalorisation du français. Sous la
matique des erreurs) et la compétence com
municative.
quand le Québec commence à mettre en
pression de parents anglophones jugeant
SI au Canada l'immersion se fait en français
l'enseignement du français donné à leurs
enfants insuffisant à favoriser leur insertion à
provinces, elle prend ailleurs des caractères
pour les anglophones du Québec- et des autres
la communauté francophone, des classes
déterminés par divers paramètres, selon la
bilingues sont créées dès 1963. L'exemple le
situation sociolinguistique du pays, le statut
plus connu est « l'expérience de Saint-Lambert»
de la langue enseignée, l'objectif poursuivi.
(1965), qui sera abondamment étudiée par
Dans des pays à deux ou plusieurs langues
W. Lambert et R. Tucker, psychologues à
nationales comme la Belgique ou la Suisse,
l'immersion signifie l'enseignement dans une
l'Université McGill (Montréal). L'implantation
de l'immersion, promue par l'association
Canadian Parents for French (CPF), va ensuite
se développer de façon spectaculaire en
ou plusieurs de ces langues. Ailleurs, elle peut
consister en une formation à la langue natio
Ontario et dans d'autres provinces cana
nale ou officielle, dans un but d'intégration
des minorités (c'est le cas aux États-Unis), ou
diennes.
de valorisation de la langue et de la culture
Dans les écoles anglaises du Canada, l'ensei
nationales (Catalogne, Eire, Pays de Galles,
gnement du français langue seconde (FLS)
Écosse), ou d'efficacité pblitique et adminis
est normalement dispensé de 20 à 50 minutes
trative (pays des ex-champs coloniaux).
par jour durant pratiquement toute la scolarité.
Ailleurs, au contraire, l'immersion se pratique
L'immersion est une autre forme d'enseigne
dans une des langues régionales ou mino
ment du FLS dans laquelle les élèves appren
ritaires, dans le but de sécuriser l'apprenant
nent à lire et écrire ou suivent tout ou partie
par le lien avec sa langue familiale ou d'origine
de leurs cours en français plutôt que dans
(Australie, Finlande), ou de valoriser lés langues
leur langue maternelle. L'immersion peut
régionales (France). Enfin l'immersion peut
être précoce ou longue (de la maternelle à la
8e ou 12e année), moyenne (de la 4e ou 5e à
simplement viser un enrichissement culturel
par l'apprentissage d'unçj.angue étrangère :
la 12e année), tardive ou courte (de la 6e ou
7e à la 12e année) ou bien partielle (quelques
exemple aux États-Unis, en France, en Alle
on trouve ces situations un peu partout, par
matières seulement). Le pourcentage des
cours donnés en français diminue progressi
magne, au Vietnam.
vement et ne dépasse souvent pas 5 0 % dans
situations très diverses : langue majoritaire ou
les dernières années du secondaire. Les pro
minoritaire, langue maternelle des enfants ou
La notion d'immersion recouvré donc des
is i v i is u n u i _ » y - i i i
I Z/
1
langue seconde ou encore étrangère, ensei
français mais ne serait sans doute pas en
gnement complètement bilingue ou consis
mesure de fournir spontanément quelque
tant en un petit nombre d'heures dans la
langue. De plus l'enseignement imrhersif fait
l'objet d'appréciations contrastées : l'immer
règle qui puisse l'expliquer.
sion a permis la sauvegarde ou le développe
explicatives de règles et de fonctionnements
ment
en
de la langue, au moyen de catégories méta-
témoigne le succès rencontré en Catalogne
cognitives et métalangagières (par exemple,
de
certaines
langues
comme
On entend par grammaire explicite la repré
sentation ou la formulation descriptives et
ou au Pays de Galles, et a, été jugée globa
pour le cas évoqué ci-dessus, le verbe aller,
lement positive, au Canada ou en Belgique.
comme «futur» proche, n'est utilisé qu'au
Mais plusieurs questions font débat au
Canada même : le niveau de maîtrise atteint
présent et à l'imparfait de l'indicatif).
en langue seconde, le nombre d'erreurs rési
La distinction explicite/implicite concerne
alors en premier lieu, du point de vue de la
duelles et fossilisées, l'évaluation des résultats
psycholinguistique de l'acquisition, la nature
contrastée et contradictoire, le rapport entre
langue et culture enseignée, les méthodes
et des deux modes de connaissance qui la
pédagogiques, le profit qu'çn tirent les élèves
constituent (Bialystok, 1978). La nature et la
socialement défavorisés. Toutefois, les difficul
tés rencontrées en Afrique francophone, par
part respective des connaissances implicites
et explicites, et leurs interrelations même,
exemple, tiennent aussi bien à des questions
varient, entre autres, selon les contextes, les
d'effectif scolaire, de formation des ensei
étapes et les niveaux d'acquisition.
gnants, de méthodologie qu'au choix de la
En didactique des langues, la distinction
implicite/explicite fonde, de très longue date
langue d'enseignement.
>
B il in g u is m e , C l a s s e b il in g u e .
de la compétence langagière d'un individu,
(Besse, 2000), une diversité d'options
méthodologiques, privilégiant, selon les cas,
IMPLICITE ■ La distinction'entre explicite et
une approche « implicite » de la langue (SGAV,
implicite, à propos de connàissance, de savoir
immersion, simulation, etc.), une approche
ou de grammaire, provient en premier lieu
« explicite » (méthodologie « grammaire-traduc
tion », par exemple) ou des approches mixtes
de la psychologie cognitive et de la psycho
linguistique (Gaonac'h, 1987). Elle correspond
partiellement à la distinction, dans d'autres
intégrant, sous des formes diverses, l'une et
l'autre. Ainsi, la «grammaire explicitée» prend
par exemple la forme d'activités de concep
domaines que le langage, entre savoirs pro
céduraux et savoirs déclaratifs.
tualisation
On entend par grammaire, implicite (ou
>■ C o n c e p t u a l i s a t i o n , E x p l i c i t e .
connaissance implicite de la grammaire) la
compétence grammaticale,d'un locuteur (en
INACCEPTABILITÉ
■
A p p r o p r ié .
langue première ou étrangère) indépendante
INDICE ■ Un indice est un élément, formel
ou distincte de connaissances mëtalinguistiques explicitant le système de cette gram
ou non, linguistique ou extralinguistique,
maire. La majorité des énoncés produits par
un locuteur natif, aussi instruit soit-il, utilisent
texte ou une situation pour vérifier les hypo
que l'apprenant cherche à repérer dans un
ou manifestent des règles dont il n'a pas
conscience et qu'il serait incapable de décrire
thèses qui doivent le conduire à la compré
ou d'expliquer. Ainsi, un francophone natif,
>■
hension du message.
C o m p r é h e n s io n .
qui dit «Il va partir» sait’ inconsciemment
que des formes telle que «*il ira partir» ou
INDIVIDUALISATION ■ L'individualisation
«*il est allé partir» sont agrammaticales en
est une démarche qui consiste à prendre en
compte les spécificités de chaque apprenant
et des lois.- C'est un processus cognitif
dans la définition des contenus ou des pra
employé aussi bien au cours des activités
tiques d'enseignement, afin d'assurer une
intellectuelles quotidiennes; par exemple, si
meilleure adaptation de l'enseignement à
nous constatons par observation que les
son destinataire, en termes d'efficacité et de
arbres fleurissent au printemps, nous pou
motivation.
vons en tirer comme conséquence que
chaque printemps, les arbres vont fleurir.
Cette offre de formation prend en compte
l'hétérogénéité du groupe, par opposition à
Mais la méthode inductive est aussi très
une formation standardisée. La prise en
compte de la singularité de l'apprenant peut
employée en science, en particulier dans les
sciences expérimentales, auxquelles elle four
se faire à partir d'une ou plusieurs caractéris
nit les hypothèses de recherche.
tiques, selon les facteurs jugés importants pour
En pédagogie, la méthode dite globale utilise
un apprentissage réussi. L'individualisation
généralement une démarche inductive. Elle
peut privilégier les aspects psychosocio
paraît assez bien correspondre aux particula
cognitifs de l'apprenant (styles cognitifs,
rités des stades du développement mental
personnalité,
des enfants et pré-adolescents. Elle procède à
identité sociale, conditions
d'apprentissage, etc.) ou les aspects techniques
partir de ce que l'élève fait ou à partir des
et organisationnels qui font varier les moda
connaissances qu'il a déjà acquises en lui
lités d'apprentissage et le rôle de l'apprenant.
Elle peut porter sur les différentes compo
santes de l'apprentissage comme la définition
permettant' d'amorcer des classifications ou
d'effectuer’des généralisations. Mais l'utilisation
de cette forme de raisonnement peut être
des objectifs,
le choix des lieux et des
desservie en pédagogie par un mode déductif
moments (rythme, fréquence), le choix des
de' présentation des problèmes qui s'appuie
méthodes et des outils, l'accès aux ressources
sur des exemples faussement concrets.
et le parcours d'apprentissage. Elle peut
aussi engendrer de nouvelles modalités
>- D éductif .
pédagogiques comme par exemple le tutorat,
INDUCTION ■
Inductif .
l'accompagnement ou le conseil.
L'individualisation n'est pas synonyme d'indivi
INFERENCE ■ L'inférence est le processus
dualisme mais d'une adaptation à la singularité
par lequel on arrive à une conclusion en partant
de l'apprenant. Elle est issue des courants
de prémisses. C'est un phénomène essentiel
philosophiques portant sur le libéralisme et la
dans la compréhension des textes. L'inférence
joue son rôle par exemple dans les associa
démocratisation et a été largement dévelop
pée dans la formation permanente. Cette
notion a connu récemment un grand essor
tions interphrastiques. Le lien entre deux
dans la formation initiale, grâce au dévelop
à l'interprétation du lecteur. Au contraire l'in
phrases contiguës peut être implicite et laissé
pement de l'ingénierie éducative, mais est
férence peut être guidée par la présence de
depuis longtemps au centre des pédagogies
connecteurs logico-temporels (ainsi, aussi,
alternatives.
>■ C entration , Ingénierie, P édagogie
donc, alors.:!) qui viennent faciliter l'établis
différenciée.
sement du lien désiré par l'auteur. L'inférence
opère alors entre la mémoire discursive du
INDIVIDUALISER ■ »- A p p r e n t i s s a g e ,
d u a l is a t io n ,
In d iv i
P é d a g o g ie .
lecteur nourrie par l'amont du texte et ses
connaissances encyclopédiques d'une part et
les éléments linguistiques nouveaux apportés
INDUCTIF ■ Par opposition à la déduction,
par la nouvelle phrase d’autre part. Ce méca
le raisonnement inductif ou induction va du
nisme de traitement de l'information est décrit
par la pragmatique cognitive (dite aussi infé-
particulier au général pour dégager des vérités
rentielle) fondée sur la théorie de la perti
nence de D. Sperber et D. Wilson (1986).
COMPRÉHENTION, PRAGMATIQUE.
tlon de contenus d'apprentissage ont pu être
influencées par ces théories.
Chez les analystes de la communication, on
fait observer que le terme d'information est
INFORM ATEUR! L'informateur est la per
sonne auprès de qui le chercheur recueille ses
de plus en plus polysémique. Il peut désigner
bien sûr l'Information médiatique telle
données. Son rôle est essentiel dans les
qu'elle nous est livrée par les médias de
enquêtes dlalectologiques, en particulier pour
masse (presse, radio, télévision) mais aussi
la constitution des atlas linguistiques. Il doit
d'autres types d'informations de plus en plus
être natif du lieu d'enquête. Ses qualités prin
souvent présentes sur les réseaux électro
niques comme Internet : informations ser
cipales doivent être l'intelligence, la mémoire
d'audition doivent être également optimales.
vices, informations loisirs, informations
connaissances. Ces types d'informations ont
Pour .certains-atlas (J. Glllléron et E. Edmont),
d'ailleurs tendance à se mélanger comme le
la durée des entretiens peut varier entre
prouve par exemple l'essor du secteur ludo-
trente et quarante heures par informateur.
éducatif : de nouvelles façons d'apprendre
et la disponibilité. Les qualités d'élocution et
Dans les démarches d'apprentissage, l'infor
pourraient être liées à ces hybridations des
mateur est une personne ressource, détentrice
contenus. Dans les universités françaises et
d'informations culturelles et linguistiques.
au CNRS, ¡1 existe aussi désormais une sec
>
tion dénommée officiellement «Information
L o c u t e u r n a t if .
et communication ».
INFORMATION
La notion d'information
On retrouve aussi aujourd'hui le mot infor
est si complexe qu'on l'a parfois qualifiée de
mation dans l'expression «société de l'Infor
«caméléon conceptuel».
Elle peut, dans les travaux des mathémati
mation » qui désigne, d'un point de vue éco
ciens Shannon et Weaver, dessiner le cadre
caractériserait par la place centrale prise par
mathématique au sein duquel on cherche à
l'information et les technologies associées.
m
nomique, l'émergence d'une société qui se
déterminer le coût d'un message, d'une
De même qu'on a parlé de révolution Indus
communication entre les deux pôles d'un
trielle, certains parlent aujourd'hui de «révo
système, et ce en présence de perturbations
lution informationnelle». Celle-ci aurait un
impact profond sur nos modes de vie, notre
aléatoires qui sont appelées «bruits» et qui
entre .ces" deux pôles. Cette conception
organisation sociale et nos habitudes cultu
relles. Dans la mesure où l'intégration de l'in
linéaire de la transmission de l'information
d'un point d'émission à un point de réception
formatique et des nouvelles technologies
dans l'éducation et la formation l'obligent
a nourri différents courants de recherche,
mais a pour principal inconvénient de réduire
à renouveler son questionnement méthodo
vont empêcher la bonne correspondance
logique, la didactique des langues ne peut
la technique au rang d'instrument et la com
manquer de s'intéresser à cette problématique.
munication au calcul et à la planification. La
notion d'information est aussi liée à celle de
»
T h èm e,
TIC-TICE.
probabilité et l'on considère que plus un
INGENIERIE ■ On nomme ingénierie l'en
phénomèpe.est probable, moins il contient
semble fonctionnel d'études de modalités et
d'information. Ainsi, dans le domaine de la
des conditions d'optimisation de réalisation
langue, plus un élément sera récurrent et
d'un dispositif, d'un programme ou d'un
prévisible et moins il sera riche en informa
projet. Le mot français est issu de l'anglais
tion1. Certaines démarches grammaticales,
engineering et acquiert d'emblée le sens dyna
comme la grammaire de texte, ou de concep-
mique et complexe de : « processus de... ».
Il est Introduit en formation par le biais de la
INNÉ ■ >■In n éism e .
formation professionnelle des adultes et s'im
pose de plus en plus en didactique dans des
INNEISME ■ Les termes inné et innéisme
acceptions comme : Ingénierie pédagogique,
ingénierie de projet, ingénierie éducative,
s'appliquent légitimement à la biologie com
parative mais sont utilisés également en philo
etc. L'ingénierie repose sur les trois fonctions
sophie et en psychologie où il sont opposés à
fondamentales de l'ingénieur, la conception,
ce qui est acquis au cours du développe
la réalisation, le contrôle :
ment. En biologie, le terme inné qualifie plus
précisément les traits qu'un individu présente
• concevoir exige une série d'opérations intel
lectuelles par laquelle le concepteur va agir
sur le réel en vue de le modifier. Complexité,
globalité et opérationalité sont les trois
termes de base de la conception;
à sa naissance, c'est-à-dire qui se sont déve
loppées par interaction des gènes avec l'am
biance embryonnaire. Mais l'innéité n'est pas
réductible à l'hérédité. Et depuis le xxe siècle,
• réaliser : le caractère prospectif de l'ingénie
la génétique elle même a permis de faire pro
rie fait que seule la continuité dans l'action
gresser le débat inné/acquis. Les capacités
permet le contrôle de la validité des options
individuelles ne sont pas complètement
retenues. Devant la fragmentation des pro
déterminés par le patrimoine génétique mais
cessus de production (intellectuelle ou maté
dépendent de l'interaction de celui-ci avec
rielle), maîtriser l'ensemble du processus
des facteurs externes.
tend à rapprocher les tendances centripètes
Dans sa conception philosophique et psy
chologique, l'innéisme, ou innéité, soutenait
de l'action. Réaliser suppose deux opérations
bien distinctes : coordonner et gérer. En didac
tique du FLE, le temps n'est plus au simple
catalogage d'actions mais au contraire à un
recours cohérent et intelligent à la planifica
tion ;
• contrôler : cette dernière fonction se dis
tingue progressivement des deux autres sous
l'effet conjugué de la demande extérieure
liée à la définition d'objectifs réalisables et
interne grâce à la dynamique propre du mou
vement. En didactique, la fonction contrôle
est remplacée par celle d'évaluation car l'objet
(apprentissage ou formation) n'est pas un
objet scientifique ni technologique
mais
humain. Là plus qu'ailleurs, l'évaluation est
devenue indissociable de toute pédagogie par
objectifs. Ce système d'évaluation est perma
nent et accompagne tout le processus.
également que la nature d'un être vivant est
déterminée dès sa naissance, et même avant,
et ne dépend ni de son environnement et de
ses conditions d'existence ni de ses expé
riences. À l'opposé de l'innéisme se situe le
constructivisme.
En psychologie, dans l'étude des comporte
ments, l'innéité peut s'appliquer aux conduites
effectivement observables à.la rtâissance qui
représente une étape dans le développement.
Mais certaines caractéristiques considérées
comme innées peuvent résulter d'acquisitions
réalisées au cours de la période intra-utérine,
comme dans le cas d'expériences de condi
tionnement auditives prénatales. ■Ainsi, un
bébé pourra reconnaître une mélodie
ou la prosodie d'un texte entendu avant sa
naissance.
En formation comme en didactique, l'ingénie
Le débat concernant l'acquisition du langage
a illustré la controverse entre l'inné et l'acquis.
rie est donc le processus de mise en oeuvre
Ainsi, à l'opposé de celle de Piaget, la concep
d'actions planifiées et évaluées en vue de réa
tion chomskyenne postule le caractère d'innéité
liser un objet : plan de formation, dispositif,
du langage, la présence dans toute acqui
programme d'enseignement ou d'apprentis
sition langagière et dans toutés les langues
sage ou tout autre objet pédagogique.
d'universaux linguistiques et d'une grammaire
Form ation .
universelle ou transformationnelle. Il existerait
I ~> I
donc un dispositif inné d'acquisition du lan
l'existant et engendre la prise en compte de
gage (en anglais LAD, ou Language Acquisition
l'ensemble de ses conséquences.
Devicé) que l'enfant possède préalablement à
Le terme innovation renvoie également au
toute expérience langagière. Le bébé naît
processus dont l'objectif est d'introduire une
avec l'équipement nécessaire pour l'acqui
sition du langage en général et non pas d'une
innovation-produit dans un cadre établi, en
vue d'opérer un changement, et qui se déve
langue en particulier. Il existerait également
loppe en trois phases : une phase d'initiation,
des stratégies fondamentales et universelles
une phase de mise en place et une phase
de traitement des faits linguistiques comme
d'intégration. La phase d'initiation vise, dans
celles relatives à l'ordre des mots (actant-
un premier temps, à présenter l'innovation-
action-objet) ou aux règles d'écoute (l'enfant
produit, à planifier son introduction et à pré
porte son attention sur la fin des mots et le
voir les éventuels facteurs de résistance et de
début et la fin des phrases). Pour Chomsky
facilitation. Puis il s'agit, dans la phase de
c'est le langage qui permet l'accès à la repré
mise en place, de modifier à proprement par
sentation et à l'intelligence'.
ler l'existant. Enfin, la phase d'intégration
En pédagogie,
la maïeütique socratique
consiste à veiller à ce que l'assimilation (en
- méthode par laquelle Socrate par une série
termes de représentations mentales favorables)
de questions faisait découvrir à ses interlocu
et l'accommodation (en termes d'environne
teurs les pensées et les vérités que chacun
ment appropriés) nécessitées par l'innovation
possède en lui - se référait déjà à l'innéisme,
se déroulent dans des conditions satisfaisantes.
dans la mesure où elle postulait qu'apprendre
c'est se re-mémorer.
Lors de cette troisième phase, l'innovation
perd de son caractère novateur pour se
»• A c q u i s i t i o n , C o n s t r u c t i v i s m e .
fondre dans un nouvel existant pouvant
appeler, à son tour, d'autres innovations.
INNÉITÉ
■ >
In n é i s m e .
,
INPUT ■ tr. apport.
INNOVATION ■ Une innovation est un
>
E x p o s it io n .
concept, un objet ou une technique perçu
comme une nouveauté, et qui a été créé afin
IN RP ■ Créé à la fin de la guerre sous le nom
de combler un manque ou d'améliorer com
d'institut pédagogique national (1PN), l'Institut
national de la recherche pédagogique est,
plètement ou partiellement une situation
jugée insatisfaisante. On parle alors d'une
innovation-produit. Accompagnant l'évolution
des besoins d'une société à une époque pré
cise et traduisant les résultats des recherches
les plus récentes, l'innovation peut concerner
les aspects techniques et technologiques,
depuis le décret du 5 mars 1993, un établis
sement public national à caractère adminis
tratif, placé sous la tutelle du ministre chargé
de l'enseignement supérieur. Depuis cette
date, des titulaires de l'enseignement supé
rieur peuvent lui être affectés. Il assure une
mais aussi organisationnels, méthodologiques,
mission de recherche en éducation concernant
pédagogiques et didactiques de l'enseigne
ment-apprentissage. Le caractère- novateur
tous les niveaux des enseignements scolaire
de l'innovation dépend fortement du contexte
Ses autres missions portent sur la formation
et supérieur en formation initiale et continue.
dans lequel elle s'insère : ce qui est novateur
initiale et continue, l'expertise, la veille scien
dans un champ disciplinaire, dans une spé
tifique, la diffusion et la valorisation des
cialité ou dans un milieu culturel peut ne pas
recherches, la conservation et le développe
l'être dans d'autres. Ciblant un aspect parti
culier, l'innovation-produit provoque toute
ment du patrimoine en matière de recherche
fois une remise en cause plus générale de
étroitement liée à la recherche universitaire,
en éducation. Si son action scientifique est
l'INRP veille aussi à s'ouvrir à d'autres horizons
donc se réduire à son simple repérage
à l'étranger par un effort d'internationalisation
visant à favoriser les recherches comparatives
(phonique, lexical ou autre), mais doit être
complétée par l'étude des comportements
et à renouveler les approches portant sur
langagiers (performances linguistiques, dis
l'éducation et la formation.
cours épilinguistiques, constructions discur
sives dans l'interaction verbale, etc.) dans une
INSECURITE ■ Dans une perspective variationniste, de type macrosociolinguistique,
situation de-communication donnée : groupe
de pairs, conversation exolingue, interaction
l'insécurité linguistique peut être définie
verbale dans un rapport dissymétrique, etc.
comme un phénomène, généralement pré
On pourrait s'interroger, non sur le caractère
sent dans l'usage courant, dû à la distorsion
opérationnel de la notion d'insécurité linguis
relevée entre une performance observée par
tique, mais sur sa réelle originalité. En effet,
le sociolinguiste et l'auto-évaluation du locu
toutes les études portant sur cette notion
teur. Ce type d'insécurité linguistique se
caractérise par le sentiment de la faute et le
renvoient à des questions bien connues
comme celles de la norme, ou des normes et
manque de sûreté dans la prise de parole (à
l'origine d'une tendance à l'hypercorrection
de leurs représentations, des fantasmes
qu'elles suscitent et des comportements
et d'une multiplication des comportements
qu'elles génèrent. Les successeurs américains
irréguliers).
de Labov, inventeur de la notion d'insécurité
Mais si l'on adopte une perspective interac-
linguistique (1966), l'ont totalement délaissée.
de type microsociolinguistique,
Elle n'est à l'honneur que chez les chercheurs
complémentaire de la précédente, on peut
en francophonie, ce qui n'est certainement
considérer l'Insécurité linguistique comme
pas un hasard quand on connaît le poids de
l'un des paramètres de l'Interaction sociale
la norme dans le monde francophone.
quotidienne, puisque les locuteurs sont sus
>
tionnelle,
Il l e t t r i s m e .
ceptibles d'avoir un pouvoir d'action sur leur
propre insécurité linguistique. Elle peut être
INSTITUTION ■ On désigne par institution
masquée, suscitée, compensée,
les formés, organisations, structures sociales
parodiée,
voire feinte.
établies d'une manière durable et reconnues
Le phénomène de l'insécurité linguistique est
officiellement comme telles. Par exemple, les
en quelque sorte renforcé en situation pluri
institutions de la République, l'institution sco
lingüe, voire diglossique, lorsque, comme
laire, l'institution juridique. Le terme peut
c'est le cas en Afrique noire francophone, les
aussi désigner un établissement : institution
locuteurs sont en contact avec d'autres langues
religieuse, institution privée.
que le français et, surtout, d'autres normes
En didactique des langues, les dimensions
(endogènes) que celles du français standard.
institutionnelles sont souvent de grande
Une approche interactionnelle, même dans
importance. Quelques exemples :
ce type de situation, permet néanmoins de
• des contraintes institutionnelles peuvent
conditionner un recueil de données empi
voir comment le locuteur peut être conduit à
agir sur sa propre insécurité linguistique et
même à l'exploiter. Dans le domaine littéraire,
riques en contexte scolaire (on est autorisé
ou non par l'institution à avoir accès aux
un excellent exemple de ce type d'attitude
classes, à enregistrer les productions des élèves
est fourni par un écrivain comme A. Kourouma
ou de l'enseignant) ;
qui, dans Allah n'est pas obligé, érige l'insécu
• des facteurs institutionnels expliquent en
rité linguistique en un puissant moteur de
partie le suctès de telle ou telle méthodologie
création littéraire.
(la méthodblogie audio-orale a grandement
La mesure de l'insécurité linguistique ne peut
bénéficié,' aux États-Unis, de moyens financiers
d'origine fédérale débloqués, au titre du
restèrent valides en France pendant près d'un
National Defçpse Education Act, à la charnière
demi-siècle. Entre 1995 et 2001, de nouvelles
des années 1950 et 1960; sensiblement aux
instructions officielles ont été publiées pour
mêmes dates, la diffusion de la méthodologie
audiovisuelle a largement reposé sur des stages
toutes les disciplines et tous les niveaux du
primaire et du secondaire français.
de formation dont l'initiative et la prise en
chargé revenaient, pour l'essentiel, à des
INTAKE * tr . saisie.
départements ministériels tels que les Affaires
étrangères ;
INTENSIF ■ On appelle intensif un enseigne
• des notions comme celles de progression
ment concentré sur plusieurs heures par jour,
ne sont pas sans relation avec l'établissement
tous les jours ouvrables de la semaine, sur une
période de temps assez courte : par exemple,
de progràmîfies et plans d'études dans les
établissements d'enseignement, responsabi
trois à quatre heures de cours par jour, cinq
lité de l'institution scolaire.
jours par semaine, de quinze jours à six mois.
La constitution d'un domaine, la reconnais
C'est le principe de beaucoup de cours d'été,
sance d'une discipline, passent par des pro
cessus d'institutionnalisation. Ainsi, le domaine
type d'enseignement tout au long de l'année,
du français langue étrangère a commencé à
car il permet de donner plus de cohérence et
mais de nombreuses institutions offrent ce
se constituer à la fin du XIXe siècle (Alliance
de cohésion aux unités didactiques, de ren
française, 1883, et Mission laïque, 1903). il a
continué-à se développer en France, depuis
forcer l'acquisition de modèles par la reprise
les années 1960, par la création d'« institu
l'apprenant qui peut prendre conscience des
de ceux-ci dans diverses activités, de motiver
tions» de divers ordres, dont, entre autres :
progrès qu'il réalise et d'établir une progres
des centres spécialisés tels que le CREDIF et le
sion rapide et une appropriation efficace. Par
BELC; des revues telles que Le français dans le
contrecoup, il peut entraîner des effets de
monde ou Études de linguistique appliquée;
saturation ou engendrer une certaine mono
des associations comme
SIHFLES ; des collections spécialisées chez dif
tonie. L'âge des apprenants, l'analyse des
besoins du public, de sa motivation et des
férents éditeurs; des filières de formation
objectifs à atteindre sont des facteurs clés
(maîtrise de français langue étrangère, DEA,
pour déterminer le degré d'intensité des
l'ASDIFLE ou la
DESS; master).
stages linguistiques. Ce type d'enseignement
convient plus particulièrement aux premiers
INSTITUTIONNEL* »■ Institution.
niveaux et il est plus performant avec la
méthodologie audiovisuelle et l'approche
INSTRUCTIONS OFFICIELLES ■ En France
communicative : plus on a de temps à consa
et dans d'autres pays francophones, on appelle
crer à l'enseignement, plus il est regroupé,
instructions officielles les directives ministé
plus la méthodologie peut tenter de recréer
rielles accompagnant la publication des pro
grammes d'enseignement. Présentant les fina
des conditions proches de celles qui préva
lent dans un système non guidé, c'est-à-dire
lités et les. objectifs généraux d'un niveau ou
accorder une priorité à la communication.
Les stages intensifs favorisent la multiplicité
d'une discipline particuliers, elles sont complé
qui en précisent les modalités d'application.
des lieux d'action : salle de classe, laboratoire
de langue, salle multimédia, centres de res
tées par des documents d'accompagnement
Les instructions officielles sont élaborées par
sources. Ils s'opposent aux cours extensifs
des experts mais répondent à une impulsion
(séances de deux heures deux ou trois fois
politique. Leur durée d'application est variable :
par semaine pendant un semestre ou une
celles de 1923, pour l'enseignement primaire,
année) qui caractérisent la plupart des situa-
tions scolaires ou universitaires ou aux cours
On trouve aujourd'hui de nombreux travaux
semi-intensifs (séances de deux heures chaque
et débats contradictoires autour de la notion
jour pendant plusieurs semaines que l'on ren
d'unité conversationnelle : l'unité minimale
contre notamment dans les cours du soir ou
de l'interaction verbale est-elle l'acte, le tour
en formation continue). L'apprentissage d'une
de parole ou l'échange?
langue étrangère ou seconde étant une opé
Dans le sillage de l'interactionnisme symbo
ration au long cours, il est possible d'envisager
lique, représenté initialement par G. H. Mead
des variations à l'intérieur d'un cursus : cer
et G. Bateson, E. Goffman (sociologue cana
taines périodes peuvent être programmées
dien de l'École de Chicago) défjnit l'interac
en intensif, d'autres en extensif ou semi-
tion comme un ensemble d'influences exercées
intensif, d'autres enfin en immersion, etc.,
mutuellement dans des situations de face-àface, comme la conversation, le dialogue, etc.
avec à chaque fois une adaptation méthodo
logique.
Son approche est très psychqspciale, en
particulier avec les notions de face et de figu
Préfixe très utilisé dans la termino
ration, à la base de tous les travaux actuels
logie de la didactique et dans d'autres
IN T ER -
sur la politesse et les rituels des interactions :
domaines du savoir (exemples : interaction,
la vie sociale est une scène sur laquelle chacun
interculturcl, intertextuel,
interprète différents rôles, correspondant à la
h
interphrastique,
etc.), il constitue la première partie de termes
pluralité des images possibles du moi. Ces
désignant un lien entre entités de même
nature.
images constituent le bien le plus précieux
de l'individu, qui s'efforce de ne pas perdre la
face, autant que de ne pas la faire perdre à
INTERACTION m Le sémiologue russe
autrui. Ce travail de la face'(figurafibn) s'effec
M. Bakhtine, tardivement connu en Europe
tue grâce à un répertoire figuratif constitué
occidentale et présenté en langue française
par T. Todorov, affirmait dès les années 1920
destinées à ménager les faces en présence
de conduites, verbales et comportementales,
que l'interaction constitue la réalité fonda
mentale de la langue. S'appuyant sur un
(excuses, sourire, requêtes atténuées, évite
corpus littéraire, il théorisa la notion de dialogisme en montrant comment tout texte
çants, etc.).
résonne de la parole d'autrui, exhibant les
discours hétérogènes de la culture environ
éthologues, sociologues) de Palo Alto en Cali
ment des actes jugés trop directs.donc mena
Les chercheurs (psychologues et psychiatres,
fornie, ont centré leurs travaux dans les
nante : variations que la sociolinguistique
variationniste de W. Labov et J. Gumperz
années 1970 sur la notion de relation, consi
qualifiera plus tard de dialectales, idiolec-
nication, au même titre que le contenu des
dérée comme constitutive de toute commu
tales, sociolectales, etc.
messages. Si P. Watzlawick est le plus connu
Dans les courants sociologiques nord-améri
cains des années 1950, l'ethnométhodologie,
d'entre eux, on retrouve (dans leurs travaux
fondée en 1967 par H. Garfinkel (et à partir
et J. Gumperz), des ethnographes de la com
de laquelle s'est développée l'analyse conversa
munication (E. Hall, théoricien de la proxémie) et de nombreux spécialistes des codes
tionnelle pratiquée aujourd'hui en linguistique),
a fourni le premier modèle de description de
sur l'interaction) des sociolinguistes (D. Hymes
la conversation, système normé régi par le
non verbaux (R.-L. BirdWhtstéH, théoricien de
la kinésie).
principe d'alternance des tours de parole,
Au plan de la didactique, des différents travaux
et des mécanismes précis (nommés ethno-
constitutifs de cette nouvelle communication,
méthodes) permettant aux interactants de
on a principalement retenu la nécessité d'ih-
coordonner leurs actions, de se synchroniser.
tégrer à l'analyse du groupe-classe l'étude de
i
deux grands types de relation (symétrique vs
entre usager et média. Cette acception s'est
complémentaire), et celle de la socio-affecti
vité, par les manifestations des affects et des
désormais élargie à la «communication»
effets qu'elles produisent sur les interactions
et les acteurs engagés dans des activités
observe les usages courants, on relève plu
communes.
qu'un seul adjectif, «interactif», correspond
Dans les travaux les plus récents en sciences
aux
du langage, l'interaction est vue comme un
lieu ouvert de co-construct’ion et de transfor
« interactivité ».
Tout d'abord, sur un plan général, on parle
mation permanente des •identités et des
aussi bien de l'interactivité d'un cédérom
microsystèmes sociaux. Les traces verbales,
vocales et kinésiques de ces processus sont
entre l'utilisateur et l'ordinateur, mais si on en
sieurs ambiguïtés, dues notamment au fait
deux
substantifs
«interaction»
et
que de celle, par exemple, du courrier élec
actions réelles filmées, dans des lieux et insti
tronique ou des bavardages (en anglais chat)
en temps réel. Pourtant, dans le premier cas,
c'est un logiciel qui rétroagit sur l'utilisateur,
tutions divers (centres de soins, entreprises,
tandis que dans le second, ce sont deux ou
décrites sur la base de transcriptions d'inter
systèmes éducatifs, commerces...).
plusieurs humains qui entrent en interaction
Chez les psycholinguistes, .en didactique et
en psychologie du développement, l'accent
verbale. Dans le domaine de l'apprentissage
est mis sur les liens entre interaction, acqui
sition et apprentissage : acquisition du langage,
fondamentale : les machines étant très limi
l
étude du « langage adressé à l'enfant » (LAE),
ce que dit ou écrit un apprenant, elles sont
I
développement des conduites interactives et
loin de
des conduites conversationnelles, effet des
humaines; on connaît, à l'inverse, l'intérêt
interactions sur l'acquisition du langage et
qu'il peut y avoir à faire communiquer des
l'apprentissage d'une langue, définition de la
apprenants à distance, quel que soit le canal
employé. La communication médiatisée
i
zone de proche développement, rôle des
des langues, cette première différence est
tées en ce qui concerne l'analyse du sens de
pouvoir simuler les interactions
Interactions de tutelle ou entre pairs dans un
par ordinateur semble ainsi offrir des poten
contexte défini par un contrat didactique,
tialités plus riches que les simulations d'inter
Importance des conflits sociocognitifs (dans
actions présentes dans les cédéroms d'ap
la nécessaire décentration intellectuelle pour
prentissage des langues.
tenir compte d'autrui lors de toute interac
Sur un plan pédagogique général, ensuite,
tion) et enfin, travaux relatifs aux échanges
on distingue depuis longtemps l'interactivité
des situations didactiques. Les apports les
machinique, bidirectionnelle, qui réfère à l'er
plus récents dans le domaine du FLE concer
gonomie du «dialogue» homme/machine, de
nent la notion d'apprentissage coopératif
l'interactivité intentionnelle, unidirection
dans lequel l'interaction est à la fois la fin
nelle, liée à l'Implication de l'utilisateur dans
(acquérir une compétence de communica
un scénario pédagogique défini par un ou
tion réelle) et le moyen d'y parvenir. Malgré
des auteurs. Ne vaudrait-il pas mieux, dans le
l'abondance et la diversité des travaux sur
second cas, parler d'activation cognitive,
l'interaction, la filiation commune avec la prag
matique (en particulier autour des notions fon
pour bien souligner que la machine se
contente de médiatiser un scénario dont elle
damentales d'acte et de contexte) confère
une certaine cohérence à cet ensemble touffu.
On peut enfin s'interroger sur les critères
>■
C o n v e r s a t io n , D ia l o g u e , F a c e .
INTERACTIVITÉ
ne maîtrise pas le sens ?
permettant de considérer une application
comme plus Interactive qu'une autre : la fré
b Dans son acception ori
quence, les modalités et l'étendue des choix
ginelle, ce mot renvoie à l'idée d'échange
proposés (un hypertexte, par exemple, oblige
à des choix constants), le degré de finesse du
étrangère, tous les enfants, en effet, étaient
retour ( feed-back) dans le cas des didacticiels,
porteurs de leur culture propre, incomparable,
la signification que l'utilisateur peut donner à
mais l'action de la Troisième République avait
ses choix, l'implication de ce dernier dans le
coritribué à l'illusion que l'école dispensait à
scénario proposé. Les deux derniers critères
tous, par-dessus les différences individuelles,
dépendent en partie du contrat énonciatif
une culture commune : savoir lire, écrire,
prévu par les auteurs.
compter; la géographie et l'histoire de la
>- M ultimédia, TIC-TICE.
France; la morale et l'éducation civique.
Or, avec les-enfants étrangers et leur immer
INTERCOM PRÉHENSION ■ Ce concept a
été mis en avant au cours de l'évolution
sion dans la grande masse scolaire, il n'était
plus possible de faire l'économie des cultures
récente de l'enseignement des langues étran
différentes présentes dans l'enceinte éduca
gères aux adultes. Il s'agit de développer, par
tive. Il devenait de plus en plus clair aux
une méthodologie appropriée, la compréhen
regards progressistes que, comme la société,
sion réciproque de sujets locuteurs de langues
génétiquement apparentées (ou langues
qu'il incombait à cette institution de faire
voisines) comme les langues romanes, à partir
participer tous et toutes à une même réfé
la citadelle scolaire devenait multiculturelle et
de l'usage par chacun de sa propre langue.
rence culturelle sans que chacun perde de
Les idées-forces de cette méthodologie peuvent
se résumer ainsi :
vue la sienne propre.
Or une société pouvait être multiculturelle
par simple juxtaposition des cultures qui
• sélectionner et hiérarchiser les objectifs
d'apprentissage;
vivaient en son sein, sans qu'il y ait de com
• inciter les sujets à s'appuyer sur l'ensemble
munication entre celles-ci. C'était ce qu'incar
de leurs compétences culturelles autant que
naient les ghettos ou la vie communautaire
linguistiques, que celles-ci aient été acquises
séparée de la vie proprement commune. Une
ou non en milieu scolaire (musique, voyages,
société simplement multiculturelle restait
fréquentations, etc.);
dans sa rigidité. Un point positif cependant
• construire les rudiments d'une grammaire
consista, à l'époque, à considérer que toute
de la compréhension en dégageant les points
société était bel et bien devenue, désormais,
multiculturelle. Toutefois la simple juxtapo
de convergence translinguistiques (règles de
passage) et en soulignant les pièges à éviter
sition ne constituait en rien une solution au
(règles de vigilance);
fonctionnement social cohérent. Le multi
• entraîner, ainsi, progressivement l'apprenant
culturalisme, fondamental, ne suffisait pas.
à dynamiser son potentiel cognitif.
C'est alors que quelques-uns, une extrême
Les orientations ainsi définies se sont concré
minorité d'ailleurs vilipendée de toutes parts,
tisées, au cours de la décennie 1990-2000,
fondèrent le concept d'interculturel qui, à leurs
par une série de réalisations méthodologiques
multimédias internationales dans le domaine
yeux, possédait un sens radicalement différent.
Et d'ailleurs, les opposants ne s'y trompèrent
des langues romanes, appuyées par les insti
pas et dénoncèrent l'interculturalisme comme
tutions européennes.
un mythe d'une part et un danger d'autre part.
>
C'est que l'interculturalisme affirmait que
L a n g u e v o is in e
l'important était le préfixe inter-, qui permet
INTERCULTUREL ■ Le mot d'interculturel
tait de dépasser le multiculturel. L'interculturel,
a été forgé au début des années 1970 en une
époque où la massification scolaire, enfin
en effet, suppose l'échange entre les diffé
officielle, rendait l'école plus sensible aux pro
les enrichissements mutuels. Loin d'être un
appauvrissement, comme les conservateurs
blèmes éducatifs propres aux enfants d'origine
rentes cultures, l'articulation, les connexions,
l'affirmaient, le contact effectif de cultures
bien trouver leur chemin pour gérer cette
différentes constitue un apport où chacun
abondance et cette mixité.
trouve un supplément à sa propre culture (à
Le développement technologique des médias
laquelle rl ne-s'agit bien sûr en rien de renon
cer).
(la satellisation des chaînes de télévision qui en
L'interculturalisme est donc né dans l'école
quiconque pour un prix modique, le dévelop
laisse plus d'une centaine à la disposition de
même et à propos des enfants de migrants.
pement très rapide d'Internet qui abolit les
Pendant plusieurs années, on s'efforça de
frontières et construit des groupes d'échanges
l'enfermer dans le réduit d'une «culture
qui n'ont plus d'assise géographique) a fait de
scolaire inventée pour les migrants», alors que,
l'interculturalisme une denrée de consomma
justement, il n'était pas question de cela : la
tion quotidienne, une sorte d'État au sein
pédagogie interculturelle était conçue par ses
promoteurs comme s'adressant à tous les
duquel se meuvent les populations, notam
ment jeunes. Un problème se pose, cependant,
élèves sans exception, y compris, bien entendu,
précisément ici : toutes ces communications
les indigènes, qui avaient, comme les autres,
internationales n'ont pas fait disparaître le
à y gagner.
racisme et la xénophobie, loin de là. C'est
plutôt de l'inverse qu'il s'agit : l'inégalité des
Puis, peu à peu, par la puissance propre du
éclatèrent et la didactique des langues étran
pays du monde entre eux transforme l'interculturalisme en un ingrédient potentiellement
gères s'intéressa de plus en plus à cet inter-
explosif. La tentation de l'uniformisation par la
culturalisme auquel elle se trouvait chaque
puissance et l'argent tend à transformer la
concept même d'interculturel, les frontières
jour confrontée, sans jusque-là en avoir
planète en un «village global» et les dominés
consciente:'Aujourd'hui le mot a fait florès :
entreprennent de se faire entendre alors qu'on
on ne trouve plus un discours didactique qui
cherche à les étouffer. La situation d'aujourd'hui
n'y fasse référence et il est même devenu une
ne permet pas un optimisme béat. Nous vivons
spécialité en soi, à laquelle on consacre
un affrontement Interculturel, le premier du
thèses, colloques, cursus officiels. L'intercul
monde dans l'Histoire, où, loin d'échanger
turalisme repose sur le principe fondamental
leurs vertus, de partager leurs valeurs comme
que lès cultures sont égales en dignité et que,
souhaiterait un interculturalisme du discours,
sur le plan éthique, elles doivent être traitées
les cultures se volent plutôt essayer de réduire la
comme
mutuel.
voix de l'autre. Ce sont les principes mêmes de
telles
dans
le
respect
Concrètemqpt, en revanche, leur puissance
l'interculturel qui se trouvent mis en cause et,
est différente et, dans leurs rapports de force,
plus que jamais, il convient donc de les rap
les minorités
réduites au silence. L'interculturel, dès lors,
peler et de marquer leur clarté.
L'altérité fait partie de ma subjectivité, autrui
devient une revendication, une lutte et, de ce
fait partie de mon je. |e suis un sujet, respon
point de vue, c'est bien qu'il tienne le haut
sable de moi et d'autrui, et, comme tel, je ne
du pavé.
Certes, beaucoup de ceux qui s'en réclament
subjectivité est ce qui, seule, rend possible,
se trouvent fréquemment
peux exister que par d'autres sujets. L'inter
ne le font que parce que la chose est à la
l'existence d'un je. Il n'y a pas de pour-soi
mode, mais, justement, cette mode traduit
sans pour-autrui. Tout ego est un alter ego
un sentiment significatif. Les progrès verti
et, réciproquement, symétriquement, tout alter
gineux de la mondialisation, dans le com
est un ego. Je suis une personne indispensable
merce, le tourisme, les médias, la culture, et,
à l'autre pour être une personne comme il
à un degré moindre, l'école, font que toutes
me permet d'en être une.
les cultures se trouvent soumises à une série
En même temps, cependant, on sait parfaite
de mélanges de diverses natures et doivent
ment que, sous cette égalité des sujets dans
l'altérité, vit une autre fonction du rapport à
maintien des antagonismes dans la pacifica
autrui. Dans la rencontre entre deux sujets,
tion des relations. En ce sens, comme au tout
chacun des deux cherche, à chaque instant,
début, il y a trente ans, Il demeure une
à transformer l'autre en chose, à l'annuler
option. Sa présence en didactique, pour l'ins
comme personne, à établir sa domination en
tant, reste plutôt une simple affirmation, et
éteignant la responsabilité de chaque sujet.
une manière de se donner bonne1conscience
Les deux faces
par la simple parole. Or il ne suffit pas de sou
sont toujours
présentes
ensemble : je fais être l'autre qui me fait être,
haiter
mais, en même temps, nous cherchons à
hommes deviennent semblables, réellement,
nous anéantir. L'interculturel se situe précisé
aux vœux dont on s'abreuve. Quand les
ment au coeur de cette tension et il lui appar
«grandes langues» (de large extension)
tient de mettre en évidence que l'échange
égalitaire est plus fructueux, pour les deux
respecteront les petites ët1que les autorités
respecteront pareillement les unes et les autres,
partenaires, qu'un affrontement. En somme
on aura déjà accompli un pas considérable.
l'interculturalisme se trouve au cœur même
Peu de symptômes, malheureusement, auto
risent à penser qu'on emprunte ce chemin-
de la lutte entre l'éthique et la puissance,
entre les valeurs et la guerre. C'est pourquoi,
à n'en pas douter, Il est l'objet d'interprétations
pour que
les relations entre
les
là. Comme d'habitude, l'interculturalisme
reste d'abord une lutte.
multiples, où chacun cherche à se l'appro
>■ A c c u l t u r a t i o n , A l t é r it é , C a p it a l , C l a s s e m e n t ,
prier. L'espoir doit ici prendre le pas sur le
C u l t u r e , D é c e n t r a t io n , D é c u l t u r a t io n , H a b i t u s ,
réalisme pessimiste.
Légitimité.
La vérité se situe sans doute, pour l'interculturel, dans l'inéluctabilité du dialogisme
INTERDISCIPLINARITÉ ■ Nécessaire en
parce que celui-ci est constitutif des relations
didactique des langues, la mise en relation des
entre les hommes. L'école, dans ces condi
tions, et l'éducation en général, recèlent une
disciplines scientifiques exige rigueur et maî
fonction
circulation des concepts et des démarches.
d'apaisement
par l'explication,
trise quant à l'appartenance de base et à la
l'échange des points de vue qui, seuls, per
Pour les définir dans leur complexité et leurs
mettent l'instauration d'un dialogue où les
relations, jean Piaget a montré que la classifi
cartes ne seront pas biaisées. Probablement
cation positiviste des sciences devrait être
est-ce par l'éducation et la discussion que la
revue dans une approche constructiviste. L'in
violence peut être éradiquée.
terdisciplinarité désigne les échanges et les
Comme l'a lumineusement montré Bakhtine,
il ne s'agit pas d'être anti, si l'on est en désac
interactions entre disciplines permettant un
enrichissement et une fécondation mutuelle.
cord, il faut plutôt être contre. Anti suppose la
suppression de l'autre, contre implique au
Production d'une synthèse à partir de diffé
rentes sources de savoirs, la transdisciplinarité
contraire que, malgré les divergences, on
cherche à intégrer les deux visions anta
désigne ce qui est emprunté à différentes
gonistes pour qu'elles parviennent au moins
sciences pour constituer un concept qui les
dépasse. Par exemple le concept transdiscipli
naire de l'autonomie est issu de la 'biologie, de
à se côtoyer sans se réduire l'une l'autre. Ce
n'est pas une théorie du compromis, mais
l'élaboration d'une entente qui dépasse les
etc. Enfin, la multidisciplinarité ou pluridiscipli
différences sans les effacer.
narité désigne la coexistence de plusieurs disci
Il convient que l'interculturel s'échappe de ce
plines conservant chacune leur théorie et leur
flou qui caractérise souvent, aujourd'hui, les
analyses qu'on en mène. Il faut affirmer qu'il
méthodologie monodisciplinaire. Jl s'agit donc
de collaboration et d'interactions entre spécia
est source de réconciliation, c'est-à-dire de
lités de champs différents.
la philosophie, de l'éthique, de la sociologie,
I INI I L K L A I N L j U t
I J7
INTERFÉRENCE ■ La réflexion linguistique
lière de l'analyse des erreurs. On conçoit
s'est, très souvent au cours de son histoire,
qu'une perspective comparative qui exclut
consacrée à l'étude comparative de langues
l'activité de médiation de l'apprenant prédise
apparentées en vue d'en dégager les proprié
tés ou origines communes. Lès didacticiens,
en partie des fautes qui ne se réalisent pas et
quant à eux, ont comparé' les systèmes des
ductions effectives. L'analyse d'erreurs, sans
langues en présence dans tes contextes d'en
seignement-apprentissage; afin d'identifier
nier l'influence de la langue maternelle dans
ignore celles qui sont attestées par les pro
l'apprentissage, développera une étude des
les similitudes et les différences, posant par
processus psychollngulstiques générateurs
hypothèse que celles-ci favorisent l'appren
de l'ensemble des productions erronées.
tissage (transfert) ou constituent la cause
essentielle des fautes (interférences): Les rela
>■ A c q u i s i t i o n , E r r e u r , P s y c h o l o g i e , T r a n s f e r t .
tions entre langue maternelle et langue
INTÉRIORISATION m L'intériorisation est le
étrangère sont celles de frontières linguis
processus par lequel un individu internalise
tiques hétérogènes les unes aux autres et qui
des savoirs à partir d'un environnement
social et langagier, soit en milieu «naturel»,
structurent différemment le champ de l'ex
périence humaine. On observe des interfé
pour l'acquisition de la langue maternelle ou
rences de retour (influence de la langue
d'une langue étrangère en immersion sociale,
étrangère sur la langue maternelle,
soit en milieu dit « guidé », soit en milieu mixte.
par
exemple «plastique» graphié «plastic» par
L'intériorisation repose sur des processus
contamination de l'anglais) et des influences
d'assimilation et d'accommodation.
complexes entre les langues étrangères prati
>■ A c c o m m o d a t i o n , A s s i m i l a t i o n , G r a m m a i r e .
quées par un locuteur et sa langue maternelle.
Ces interférences et ces transferts agissent sur
INTÉRIORISÉ(E) ■ Un savoir intériorisé est
différents plans : phonétique, morphosyn
un savoir qui, au terme d'un processus d'as
taxe, sémantique, réalisation d'actes de parole,
similation et d'accommodation, est interna
etc., à l'oral et à l'écrit, en production et en
lisé par l'apprenant et fait désormais partie
compréhension. La notion d'interférence est
de son capital.
centrale dans l'analyse contrastive (Lado,
Chomsky entend par grammaire intériorisée la
Fries) qui se fixe pour objectif de prédire des
compétence en langue maternelle ou non
zones d'interférences potentielles permettant
de prévenir les fautes et d'y remédier. À côté
cas d'une langue non maternelle, il s'agit
des calques qui témoignent,de l'utilisation
alors de l'interlangue ou de la compétence
directe des structures de la langue maternelle,
les interférences de second degré mettent en
évidence les activités de généralisation,
compétence est acquise par un processus
conscientes ou non, et de réflexion qui mani
festent une dynamique subjective d'appropria
maternelle d'un locuteur-auditeur. Dans le
intermédiaire. Pour Corder (1980),
cette
inconscient de traitement de données, de
formation et de vérification d'hypothèses.
>- C o m p é t e n c e , G r a m m a ir e , Im p l ic ît e , I n t e r l a n g u e .
tion de la langue. Par exemple, par calque
(interférence du premier degré) de l'espagnol
INTERLANGUE ■ En didactique des langues,
no veo, un apprenant hispanophone de fran
on désigne par interlangue la nature et la
çais pourra produire «je ne vois», puis, après
structure spécifiques du système d'une langue
correction par «je ne vois pas» il pourra pro
cible intériorisé par un apprenant à un stade
donné. Ce système est caractérisé par des
duire «*je ne vois pas personne» pour «je ne
vois personne» : généralisation, ou interfé
rence du second degré. Les interférences de
traits de la langue cible et des traits de la
second degré constituent une classe particu
langues acquises postérieurement ou simul-
langue source (langue maternelle ou autres
tanément), sans que l'on puisse y voir seule
ce qui l'informe et la construit, dans la produc
ment l'addition ou le mélange de l'une et de
tion, la réception et l'interaction discursive.
l'autre. Il s'agit en effet d'un système en soi,
La notion d'interlangue permet, dans une
doté de sa structure propre et qui ne peut
perspective didactique, d'appréhender les pro
être décrit que comme tel.
ductions et les- erreurs d'apprenants comme
Le terme et la notion d'interlangue (issu de
représentatives et illustratives d'un système à la
l'anglais interlanguagë) proviennent de Selinker
fois structuré et en cours de structuration et de
(1972), qui y voit «une structure psycholo
restructuration, et de dépasser des constats ou
gique latente» qu'un adulte apprenant une
des pratiques qui se limiteraient à la correction
langue étrangère activerait en phase de pro
ponctuelle d'erreurs ou à traquer des interfé
duction. Cette structure, qui comporte des
rences de la langue maternelle.
éléments linguistiques, constitutifs de l'inter
»- C o m p é t e n c e , E r r e u r , F o s s il is a t io n , L e c t e , P e r
langue, est elle-même le produit d'un schéma
fo rm a n c e.
de processus : transfert de langue, transfert
d'apprentissage, stratégies d'apprentissage
de langue étrangère, stratégies de communi
INTERLOCUTEUR
t a ir e ,
■ »- A l l o c u t a ir e , D e s t in a
Lo c u teu r.
cation en langue étrangère, surgénéralisation
d'éléments linguistiques de la langue étran
IN TERM ÉDIAIRE.
>- N iv e a u .
INTERPAROLE. >■
In t er la n g u e.
gère. Corder (1967) parle de «compétence
transitoire», pour désigner le système de
règles d'une langue X intériorisé par un locu
teur-apprenant non natif de cette langue : le
INTONATION . L e terme intonation désigne
terme de «com pétence» s'appuie là sur la
communément les modulations de la voix
distinction chomskyenne entre compétence
inhérentes à la production de la parole. Ces
et performance, et renvoie donc au système
modulations, ont pour origine les variations
contrôlées du rythme de vibration des cordes
vocales (la fréquence fondamentale) qui sont
linguistique interne, individuel, d'un appre
nant. Diverses autres dénominations ont été
utilisées : compétence intermédiaire, système
perçues par l'auditeur comme des variations
approché, lectes d'apprenants, etc.
de la mélodie. Ce dernier terme est souvent
On peut caractériser une interlangue par les
considéré comme synonyme d'intonation,
traits suivants (Frauenfelder et alii, 1980) : sys-
alors qu'il fait référence en réalité à sa subs
tématicité (elle possède des règles), stabilité/
instabilité, perméabilité, variabilité, intercom
tance auditive. Il est donc souhaitable, comme
préhension. Une interlangue peut, à quelque
le terme d'intonation pour désigner les unités
l'ont souligné plusieurs linguistes, de réserver
stade que ce soit, se fossiliser. Le critère d'in
linguistique^ qui composent le système
tercompréhension implique que l'interlangue
intonatif d'urie langue. Dans les théories
prosodiques actuellement dominantes, les
soit interprétable (donc suffisamment systé
cible) pour être compréhensible et descriptible.
entités primitives des systèmes intonatifs sont
représentées par des segments tonals notés L
Mais ce critère renvoie à la mise en oeuvre de
(Low) et Fl (High), auxquels peuvent être
l'interlangue dans la communication. La notion
associés certains signes diacritiques (pour dis
matique et pas trop éloignée de la langue
d'interparole (Py, 1989), qu'il faut distinguer
tinguer notamment un ton accentuel d'un
de performance comme il faut distinguer
ton de frontière). Cette notation «bitonale»
interlangue de compétence, apporte là un
permet l'utilisation d'un formalisme unique
complément et un développement à la notion
et économique pour transcrire à la fois les
d'interlangue : l'interparole est la manifestation
tons (organisation tonale des unités lexicales)
et l'activation de l'interlangue, mais également
et l'intonation (organisation tonale des uni
tés supralexicales constitutives de l'énoncé et
ment plusieurs
du discours) des diverses langues, et de favo
riser ainsi les études comparatives. La forma
l'analyse de l'intonation, à la fois fiables et
logiciels spécialisés dans
conviviaux. Les nombreuses fonctions inter
lisation des contraintes qui gouvernent l'or
actives de visualisation
ganisation séquentielle des segments tonals
sonore dont ils sont pourvus constituent des
et leurs groupements dans une langue don
auxiliaires précieux pour la mise en œuvre
née conduit à l'édification d'une «gram
d'un enseignement de l'intonation moderne
maire à états finis» qui représente le système
et efficace.
intonatif noyau de cette langue. La compa
»- P honétique , P rosodie .
et de traitement
raison des grammaires intonatives de la
lang.u.e source et de la langue cible constitue
une base théorique solide en vue de l'élabo
ration de didacticiels consacrés à l'enseigne
ment programmé de l'intonation. Les seg
ments tonals se regroupent en morphèmes
intonatifs (ou groupes intonatifs) qui partici
pent à la construction des significations que
véhicule un énoncé. Il est possible, pour une
langue donnée, d'établir l'inventaire de ses
morphèmes intonatifs les plus usuels que l'on
qualifiera alors «d'intonations de base». À
titre indicatif, cet inventaire contiendra pour
le français : les morphèmes intonatifs non
INTUITION u L'intuition est une façon de
comprendre de manière globale, sans passage
par une analyse rationnelle. C'est une saisie
immédiate de ce qui s'impose, qu'on peut
difficilement expliquer ou partager. Comme
le linguiste, qui recourt sans cesse à son intui
tion pour déterminer le degré de gramma
tic a l^ des productions linguistiques, l'appre
nant de langue peut légitimement s'appuyer
sur son intuition dans l'élaboration de sa
compétence. Un des rôles de l'enseignant est
de contribuer à rapprocher l'intuition de
conclusifs de continuation mineure et de
l'apprenant du fonctionnement admis de la
continuation majeure; les morphèmes conclu
langue cible.
sifs de finalité neutre et d'emphase; les mor
phèmes interrogatifs; le morphème d'ordre;
ITEM ■ On appelle item tout élément d'un
les morphèmes parenthétiques; le mor
phème d'appel.
ensemble (grammatical, lexical, etc.) consi
On évaluera-davantage la compétence intonative d’un apprenant par sa capacité à maî
logie et en lexicographie, les items sont les
triser le jeu de ces morphèmes intonatifs
dans la pratique des combinaisons multiples
naire, sous forme d'entrées successives, préala
permises par la langue d'apprentissage, que
(ou parties du discours).
déré en tant que terme particulier. En lexico
mots tels qu'ils se présentent dans un diction
blement répartis en catégories grammaticales
par son aptitude à reproduire fidèlement l'in
Dans un exercice structural, un item est un
tonation d'un énoncé isolé. Il existe actuelle
énoncé à modifier.
J
JEU
■
L u d iq u e .
JEU DE RÔLES * Issu des techniques de
formation d'adultes, le jeu de rôles est, en
didactique des langues, un événement de
communication interactif à deux ou plusieurs
participants où chacun joue un rôle pour
En contexte scolaire, le journal peut se consti
tuer en projet d'écriture, de communication
authentique pour les apprenants: On distin
guera le journal scolaire (résultat d'un projet
pédagogique piloté par l'enseignant), le jour
nal lycéen (résultat d'une initiative d'élèves,
développer sa compétence de communica
désireux de donner une focme.tangible à leur
désir d'expression) et le journal d'établisse
tion sous ses trois aspects : la composante
ment (résultat d'un projet de communication
linguistique, la composante sociolinguistique
et la composante pragmatique. Le jeu de
rôles a aussi comme avantage de développer
piloté par les responsables d'un établisse
ment scolaire). Travailler avec des apprenants'
sur le journal nécessite de prendrq en compte
l'aptitude à réagir à l'imprévu, ainsi qu'à
encourager l'expression spontanée.
(notions de mise en page, de message essen
>■ C r é a t iv it é , S i m u l a t i o n , S im u l a t i o n
g lo bale,
T h éâ tre.
JEU DRAMATIQUE
les caractéristiques propres au média étudié
tiel, de hiérarchie de l'information, de lectorat,
de point de vue, etc.), et notammeqt.de quelle
■ >- T h é â t r e .
manière spécifique il contribue au pluralisme
des opinions dans le débat démocratique;
JOURNAL ■ Dans son sens de publication,
ces notions relèvent pour l'essentiel de l'édu
en principe quotidienne, consacrée à l'actua
lité et qui donne des informations générales
cation aux médias.
La seconde acception de journal est un compte
rendu chronologique des événements propres
ou spécialisées, le journal constitue sans
doute le document authentique le plus riche
et le plus diversifié que l'on puisse utiliser en
classe de langue : variété des titres, variété
des types de textes proposés en son sein,
nal intime, journal de bord, journal d'appren
tissage.
coexistence dans ses pages de plusieurs codes
Dans une perspective didactique, le journal de
de communication (écrit, visuel) et de plusieurs
types de messages (Informatif, publicitaire...),
bord ou journal d'apprentissage est un écrit
réflexif réalisé par l'apprenant d'une langue
rapport direct à l'actualité, facteur de moti
vation important pour des apprenants.
étrangère afin de prendre conscience, grâce à'
à un domaine particulier, visant à une meilleure
connaissance des phénomènes observés : jour
une réflexion métacognitive, des étapes de son
I “T J
apprentissage. C'est un moyen efficace de pro
étrangère. Cette pratique, en partie basée sur
n'est pas sans rappeler les idées pédagogiques
de Célestin Freinet et des pédagogues de
I' Éducation nouvelle du début du xxe siècle.
la découverte et le tâtonnement expérimental,
»- A u t h e n t i q u e , M é d i a .
gression dans l'appropriation d'une langue
K
KINEMIQUE ■ Le terme de kinémique ren
tation no.n verbale, les gestes remontant
voie aux techniques d'analyse des données
pour chaque individu à son enfance et à sa
gestuelles présentes dans un corpus. C'est
culture, à sa « gestosphère » (Godard, 1994),
ainsi que Birdwhistell a élaboré un système
ce n'est pas en lui imposant des gestes étran
de transcription microkinésique de 279 sym
gers qu'on l'aidera à s'exprimer mais plutôt
boles décrivant avec minutie les mouvements
en l'encourageant à se servir de sa propre ges
corporels. L'ambition est d'aboutir à des
tuelle dont les racines sont à chercher dans
kinèmes qui seraient comparables dans leur
son environnement premier, ce qui explique
fonctionnalité aux phonèmes, mais l'analogie
rait d'ailleurs une relative universalité des gestes
peut être trompeuse et pose le problème des
radicaux gestuels qui ne peuvent apparaître,
d'argumentation par rapport à la radicale dif
férence dés gestes emblématiques.
au contraire des phonèmes, comme unique
»- G e s t e .
ment physiques. Ces radicaux en effet puisent
leur signification dans des gestes premiers
KINËSIQUE ■ Le terme anglais kinesics, qui
qui nous constituent : jeter, désigner, repousser,
aller vers, couper (Godard, 1994). Selon cet
a donné en français kinésique, apparait pour
la première fois en 1952 dans l'ouvrage de
auteur, ces gestes ne sont pas seulement
Birdwhistel Introduction to Kinesics pour nom
mer une science traitant des mouvements
cinématiques mais sont porteurs de sens par
rapport à notre entourage. Ainsi, si nous pre
nons le geste de l'objection où la paume est
levée contre l'extérieur, nous pouvons physi
corporels co.mmunicatifs. Cependant le rôle
des expressions faciales, du geste, et des
quement rendre compte de ce geste : agent
mouvements plus généraux du corps dans la
communication interpersonnelle comme
(main), configuration de la main (plate), em
dans le champ public (dans l'arène politique
placement (à hauteur d'épaule), mais ce geste
ou au prétoire) avait fait déjà l'objet d'obser
rappelle d'abord qu'objecter, c'est étymolo
approche de nos mouvements basée sur le
vations et de développements pertinents
chez Cicéron et surtout chez Quintilien dans
son traité De l'institution oratoire.
seul modèle linguistique ne peut donc rendre
À l'heure actüelle, au niveau de la production
giquement repousser quelque chose. Une
compte de motivations complexes.
du sens, on considère que verbal et non-verbal
Sur le plan de la didactique des langues, on
comprend qu'en ce qui concerne l'argumen
sont des manifestations de surface séparées,
mais provenant d'intentions et d'opérations
communes SQUs-jacentes. Le verbal, auquel on
verbale et non verbale. C'est dans cette pers
peut ajouter les gestes quasi linguistiques et
pective que l'enseignement d'une langue
des Intonations différenciées (doute, surprise,
étrangère ne doit pas contraindre le sujet
etc.), est perçu comme composé de signes
(symboles dans le sens de Plerce). Quant au
apprenant à produire des gestes exolingues
non-verbal, Il participe selon McNeill (1992),
propre gestuelle pour faciliter sa production
mais plutôt le conduire à se servir de sa
dans le geste lié à la parole, au processus qui
langagière ou, mieux, de le mettre dans une
amène à la surface sous forme de paroles et de
situation telle que la poussée au sens dans la
gestes synchrones (avec toutefois une légère
langue étrangère suive les mêmes canaux
anticipation du geste) une production langa
naturels verbaux et non verbaux que ceux
gière dont' l'ôiigine proviendrait à la fois d'un
empruntés dans la langue maternelle (dans
fonds linguistique où puise le locuteur, et de sa
fabrique ou de sa réserve d'images. De plus,
des jeux de rôles agonaux ou conflictuels par
selon certains autres auteurs (Freedman,
1977), Je geste aiderait le locuteur à maintenir
(Kwon, 1998) tendent à montrer que, dans
devant lui concrètement la trace de l'ébauche
spatiovisuelle que le symbole ne peut retenir
(perspective cognitive). Dans le cas des expres
sions du visage, des postures et des mouve
ments, le,nop-verbal donne des Indices que
l'interlocuteur interprète, non pas à sa guise,
mais selon des schèmes bien arrêtés. En effet la
culture dans laquelle nous avons grandi et
vivons nous permet à la fois de décoder le
exemple).
De plus, des études récentes
l'apprentissage d'une langue, des sujets
déploient des stratégies non verbales, non
seulement pour remédier à des déficits lexi
caux, mais egalement pour organiser leur
discours (pour résoudre en particulier des dif
férences de disposition syntaxique entre
langue maternelle et langue cible) et pour
surmonter des obstacles d'ordre linguistique,
psychologique ou situationnel. Par des gestes
linguistique et d'interpréter les indices. Nous
ponctuateurs, les sujets placent pour ainsi
usons plutôt consciemment du premier et pro
dire dans l'espace les constituants de leur
duisons le plus souvent de façon inconsciente
énoncé (facilitation) et par des mouvements
les seconds.
Le corps entier fait donc sens dans les échan
d'enchainement, ils cherchent à engrener la
ges quoti'dieh's et l'énonciation est double,
s* G e s t e .
parole (stimulation),
L
LABORATOIRE DE LANGUES ■ Si l'idée
langue très divers (méthodes audio, enregis
d'utiliser de façon systématique des appareils
trements radiophoniques authentiques...),
de reproduction sonore (phonographes à
ce qui leur permet d'améliorer leurs perfor
rouleaux de cire) dans une salle spécialisée
mances en langue étrangère (compréhen
revient sans doute à Théodore Rosset
(Grenoble, 1909), la véritable naissance des
sion orale, assimilation de t'intongtion, de la
courbe sonore d'une langue...').
laboratoires de langue remonte aux années
L'arrivée sur le marché des outils multimédias
1950 avec les travaux de Léon Dostert à
a entraîné une rénovation des laboratoires de
l'Université de Georgetown.
langues qui ont été progressivement intégrés
Le dispositif le plus élémentaire (et le plus
dans des espaces langues multimédias per
ancien) se compose d'une table de contrôle
équipée d'un magnétophone piloté par
mettant aux élèves d'accéder aux ressources
d'un réseau à partir de divers lieux d'un
l'enseignant et de cabines réservées aux
apprenants munis d'un casque d'écoute
même établissement. Ces espaces sont très
divers, mais dans bon nombre d'entre eux,
(laboratoire audio-passif), auquel peut éven
tuellement venir s'ajouter un micro (labo
l'analogique et le numérique continuent à se
côtoyer en attendant le passage au tout
ratoire audio-actif). Ces cabines peuvent égale
ment être équipées de magnétophones
Individuels permettant aux apprenants d'en
numérique : le téléviseur, le magnétoscope et
le magnétophone restent à la disposition des
registrer ce qu'ils disent et de contrôler ainsi
leurs réponses (laboratoire audio-actif compa
ratif). Un système d'intercommunication
permet à l'enseignant d'intervenir à tout
enseignants, mais ils sont intégrés dans urv
dispositif global permettant de les faire
fonctionner de façon autonome ou complé
mentaire.
L'un des objectifs recherchés à travers l'uti
moment auprès des apprenants, ce qui auto
lisation d'un laboratoire de langues multi
rise des formes de travail différenciées pour
médias est de conjuguer individualisation et
un ou plusieurs sous-groupe(s) ou le suivi
d'un seul apprenant.
différenciation en faisant appel simulta
Les avantages du laboratoire de langues
traditionnel sont nombreux : les apprenants
documents authentiques (accès au réseau
nément à la voix, au texte, à l'image et ayx
Internet notamment). Une telle démarche
travaillent à leur rythme tout en étant expo
basée sur l'interactivité permet aux apprenants
sés de façon individualisée à des faits de
d'explorer de façon autonome différents par-
L A N LiU t
I *t/
cours d'apprentissage, de bénéficier de choix
d'un modèle théorique, les régularités et les
plus larges et d'accroitre ainsi leur motivation.
règles de fonctionnement d'un
Les questions pédagogiques restent nom
breuses :
qu'on postule comme sous-jacent aux produc
système
• l'exploitation optimale des potentialités
tions effectives. La langue est alors conçue
comme un système abstrait de signes dont
de plus en plus sophistiquées des matériels
disponibles;
on peut étudier, de façon séparée ou conco
mitante suivant les théories, l'évolution, les
• la prise en compte du passage d'une dé
aspects phonétiques et phonologiques, la mor
marche influencée par les travaux de Skinner
phologie, le lexique, la syntaxe, la séman
sur l'enseignement programmé (les premiers
tique. Pour cet aspect de la langue, on peut
laboratoires sont liés à la méthodologie
utiliser le mot d'idiome, comme synonyme
audio-orale) à une démarche visant à aider
désambiguïsé de langue.
l'apprenant à répondre à ses propres besoins
Le second aspect, longtemps minoré mais
dans le cadre d'une approche communica
tive ;
'
aujourd'hui au contraire totalement valorisé,
justifie les travaux de la sociolinguistique. Mais
• l'évaluation des acquis des apprenants;
c'est dans ce cas, signe de difficulté épisté
• l'accompagnement des ’ apprenants (ap
mologique, que le terme de langue lui-
prendre à apprendre).
même peut être ambigu : c'est parce qu'il
> A ppren d re à a ppren d re, C entre de resso u rc es.
comporte un jugement, manifeste une émo
tion ou une opinion, bref, une certaine dose de
LANGAGE ■ Le langage est défini tradition
subjectivité, que la linguistique se proposait
nellement comme la capacité
propre à
naguère justement d'éradiquer de son objet.
l'homme de communiquer au moyen de
C'est pourquoi on peut parfois lui préférer le
signes verbaux. Utilisé par uq groupe social
terme de variété. On utilisera donc ce der
déterminé, plus ou moins vaste, il se consti
nier terme pour désigner des réalisations
tue en langues, au nombre de plusieurs
systématiques de variantes (géographiques,
milliers dans l'univers.
sociales, ou autres). On admettra alors que
En didactique, langage s'oppose souvent à
lecture, en particulier dans les situations où
la sociolinguistique est l'étude des caractéris
tiques des variétés linguistiques, des caractéris
les apprenants sont alphabétisés dans une
tiques de leurs fonctions et des caractéristiques
langue autre que leur langue maternelle. Les
de leurs locuteurs, en considérant que ces trois
programmes et les méthodes prévoient alors,
facteurs agissent sans cesse l'un sur l'autre,
généralement, une initiation au langage, pra
changent et se modifient mutuellement au
tique exclusivement orale de là langue, avant
sein d'une même communauté linguistique.
l'introduction de l'enseignement-apprentis
Dans ces conditions l'implosion de la dicho
sage de la lecture et de l'écriture.
tomie saussurienne langue/parole (à laquelle
LANGUE m Les investigations de la linguis
s'est raccroché trop longtemps un structu
ralisme intransigeant) a donc permis aux
tique générale et celles de la grammaire des
disciplines qui concernent la parole (c'est-à-
langues particulières, tout comme celles de
la sociolinguistique permettent aujourd'hui
dire tout ce qui concerne la réalité foisonnante
de poser deux aspects complémentaires du
concept de langue, un aspect abstrait et sys
leur convient au sein des sciences du langage :
de la communication) d'occuper la place qui
psycholinguistique, pragmatique, acquisition,
tématique (langue = idiome) et un aspect
social (langue = culture). Il s'agit, pour ce qui
est du premier de ces deux.aspects, d'établir,
Cette dualité essentielle à la langue sert à
soit par l'observation, soit par l'application
affirmer que la didactique des langues (DDL)
linguistique conversationnelle, analyse du
discours, etc.
fait bien partie des sciences du langage à un
disciplines comme la linguistique, la socio
double titre. D'abord parce que la DDL fait
logie ou la psychologie, c'est alors à la didac
de la langue-idiome un objet d'enseigne
tique qu'il revient de choisir la variété de
ment et d'apprentissage (phonétique, phono
français qui doit servir de référence au syllabus.
logique, morphologique, syntaxique, lexical,
Le français, pas plus que les autres langues
sémantique, diachronique, synchronique,
etc.) ; ensuite parce que l'aspect culturel de la
du monde, ne saurait être conçu comme un
langue fait désormais partie intégrante de la
ensemble totalement unitaire. Si, en France,
didactique, aujourd'hui érigée en didactique
c'est la variété écrite, et plus particulièrement
littéraire qui a forgé chez ses usagers les
des langues et des cultures. Il y a donc bien,
représentations dominantes de la langue, il
en didactique, nécessité d'implication réci
n'en est pas de même partout. C'est ainsi
proque de la langue et de la culture, la
qu'au Canada, par exemple, on est souvent
langue étant définie comme un objet d'en
plus soucieux qu'en France de la modernité
seignement et d'apprentissage composé
du parler oral. Mais en France même, quand
d'un idiome et d'une culture. Encore faut-il
le français est enseigné à des étrangers, on
tirer toutes les conséquences, au plan didac
peut observer une très grande diversité
tique, de cette dualité.
d'approches en fonction des institutions et
• La langue comme objet d'enseignement et
d'apprentissage : l'enseignement et l'appro
de la demande des apprenants.
priation d'une langue étrangère en milieu
entre l'aspect idiomatique (linguistique) et
• La- langue-culture : le parallélisme établi
non naturel, c'est-à-dire en lieu institution
l'aspect culturel de la langue pose le pro
nel, doit être le résultat d'une espèce de
blème de l'existence d'une science unifiée de
contrat passé entre enseignant et apprenant
la culture qui soit didactisable, c'est-à-dire
en vue de ce transfert de compétences idio-
spécifique de la discipline singulière dénom
matico-culturelles qui constitue la nature et
mée didactique des langues. Il s'agit, pour ce
la fonction de tout enseignement-apprentis-
faire, de prendre en compte le plus grand
sage. Ce contrat doit être le fruit d'une
convergence provisoire et évolutive des
nombre possible de références culturelles
sans lesquelles la production langagière ne
représentations systématisées d'éléments
fait pas sens. À la culture savante (livresque),
idiomatiques et culturels de la part de l'en
la didactique va donc opposer la culture
seignant (c'est-à-dire de l'institution) et de
anthropologique (les pratiques culturelles),
l'apprenant. La marque d'une appropriation
réussie est la réduction, chez l'apprenant, de
celle qui règle toutes les façons de vivre et de
la dissymétrie de représentations des savoirs
(entre lui et l'enseignant) et la mise en pra
tielle de l'identité de chaque individu.
tique effective des savoir-faire. Du point de
compte différemment selon que l'on se situe
vue de l'enseignement (et par conséquent de
en langue maternelle, en langue seconde ou
l'institution), la langue se matérialise géné
ralement par un syllabus (programmes offi
en langue étrangère.
ciels, manuels, progressions, etc.) établissant
identitaire qui est fondamental parce que
c'est l'appropriation, dès l'enfance, de la
des objectifs et des contenus idiomaticoculturels, tandis que, du point de vue de
se conduire et qui constitue une partie essen
Cet aspect' identitaire doit être pris en
En langue maternelle (LM), c'est l'aspect
l'apprenant, la langue se matérialise par la
langue et de |a culture qui, par un double
processus infra- et interpersonnel, construit
mise en place d'une
l'essentiel de ^identité sociale.
interlangue, définie
comme un système individuel évolutif de
savoirs et de savoir-faire. Si l'on admet donc
que la description des idiomes relève bien de
En langue seconde (LS), l'aspect identitaire
est d'autant plus important que l'identité,
dans les pays où le français occupe la place
et la •fonctfô'n d'une langue seconde, se
à des confusions entre opérations de trans
construit généralement dans un contexte
codage et d'apprentissage,
multilingue,
conflictuel,
recommander.
comme ce peut être le cas dans les ex-colo
>- Linguistique
éventuellement
contrastive ,
n'est pas à
T raduction .
nies françaises, notamment d'Afrique noire
francophone. Le problème se complique
LANGUE DE DÉPART ■ Cette expression
encore dans les cas où l'appropriation du
peut être considérée comme synonyme de
langue source, de la même manière qu'on
français LS ne se fait pas nécessairement dès
la plus tendre enfance, ce qui rapproche
peut assimiler langue d'arrivée à langue cible.
alors la LS-d'une langue étrangère.
Elle concerne à la fois, en traduction, la
Le problème identitaire se pose de façon
langue connue d'un texte que l'on traduit
moins aiguë en langue étrangère puisque
dans une autre langue (langue d'arrivée ou
l'apprentissage de la langue-culture étrangère
langue cible), mais aussi, en didactique, la
relève généralement d'un choix librement
langue première d'un apprenant en situation
consenti. Même lorsqu'il n'y a pas réellement
choix (par exemple dans les pays qui impo
d'apprentissage
d'une
langue
cible
ou
langue d'arrivée.
sent une ou deux langues étrangères), le fait
»- Langue
de s'approprier une langue étrangère ne
désarticule pas le capital culturel de l'appre
T raduction .
source ,
L in guistique
contrastive ,
nant; Il s'agit simplement pour l'apprenant
LANGUE DE RÉFÉRENCE ■ La langue de
de maîtriser suffisamment le réseau symbo
référence désigne la variété choisie comme
lique qui constitue la langue étrangère objet
étalon. L'étude de l'écart sous tous ses aspects
d'apprentissage pour être capable de pro
(linguistiques, rhétoriques,
duire et de recevoir du sens dans cette langue.
discursifs, etc.) suppose que soit définie une
référence dont le choix repose non sur des
On dira donc que, du point de vue didac
pragmatiques,
tique, la culture est le domaine de références
critères normatifs mais sur des données
qui permet à l'idiome de devenir langue :
scientifiques. À titre d'exemple, on peut
c'est la fonction symbolique de ces références
signaler que les premières études portant sur
qui établit la langue comme maternelle,
la sélection des particularités lexicales du
seconde ou étrangère et qui, par conséquent,
français en Afrique noire ont été conduites par
conditionne la fonction communicative.
rapport à une référence scientifique unique,
LANGUE CIBLE ■ On appelle langue cible
représentée (pour ce qui est de la nomen
clature lexicale) par le Petit Robert (1978).
le code linguistique dans lequel un message
est transformé par le processus de la traduc
tion. La langue cible peut également désigner,
dans la terminologie contrastive, la langue
étrangère ou seconde (L2), objet d'un appren
tissage' dont on affirme alors qu'il ne pose
En didactique, langue de référence désigne la
langue à laquelle l'apprenant se réfère de
manière plus ou moins consciente au fur et
à mesure de son parcours d'appropriation
linguistique.
pas les mêmes types de problème que celui
LANGUE DE SCOLARISATION ■ Une
de la langue maternelle (L1). La linguistique
langue
contrastive se fonde en conséquence sur la
apprise et utilisée à l'école et par l'école.
de scolarisation
est une langue
comparaison, orientée vers l'apprentissage
L'école véhicule une langue que l'enfant doit
de L2, des systèmes de Lf et L2, selon une
obligatoirement pratiquer dans le système
pédagogie spécifique et différenciée, définie
scolaire dans lequel il se trouve, que cette
en fonction des interférences de L1 sur L2.
langue soit sa langue maternelle ou pas. La
Cet usage didactique, susceptible de conduire
langue de scolarisation joue, en Afrique fran-
1
J U
cophone mais aussi en France pour les jeunes
migrants, un rôle de médiation par rapport
représentations qu'on se fait dé ce type de
langue;
aux autres champs du savoir, à la différence
du FLE pour lequel le français est une disci
facilement décodables les pratiques culturelles
pline comme une autre. Le niveau atteint
dans la langue de scolarisation conditionne le
• la distance culturelle, rendant plus ou moins
des étrangers et cela indépendamment de la
distance géographique : deux langues proches
plus souvent la réussite scolaire et l'insertion
géographiquement peuvent se référer à des
sociale de l'apprenant.
cultures totalement étrangères l'une à l'autre;
> Français
• la distance linguistique, mesurable par
langue seconde .
exemple entre les familles de langues (par
LANGUE DOMINANTE ■ Un champ est
exemple : langues romanes/langues slaves).
toujours divisé en dominants et dominés et
ce clivage traverse évidemment le domaine
lorsqu'elle est constituée comme un objet
En didactique, une langue devient étrangère
culturel. Dans une société donnée et, a fortiori,
linguistique d'enseignement et çj'apprentis-
entre plusieurs sociétés, des dominations
sage qui s'oppose par ses qualités à la langue
s'exercent : une culture dominante est celle
maternelle. La langue étrangère n'est pas
qui a les moyens d'imposer ses choix et ses
la langue de première socialisation, ni, la
préférences comme les goûts adéquats et les
première dans l'ordre des appropriations
meilleurs. Elle construit les légitimités, les
modèles qui sont l'incarnation de la norme.
sage et acquisition s'inverse dans son mode
linguistiques. La proportion entre apprentis
Les langues aussi sont soumises à ce rapport
d'appropriation par rapport à ce qui fonde la
de force. En ce moment, sur le plan interna
tional, l'anglais est la langue dominante à
langue maternelle et le critère d'apparte
nance est lui aussi minoré. Enfin, le degré de
laquelle presque tout le monde se plie. En
France même, l'histoire a, depuis Colbert et à
xénité qu'on lui accorde n-'est pas forcément
travers la Révolution française, imposé le
français comme langue officielle et légitime,
dans le processus d'appropriation.
un gage de plus ou moins grande difficulté
Le français est donc une langue étrangère
au détriment des langues régionales qui, ces
pour tous ceux qui, ne le reconnaissant pas
temps-d, sont cependant en train d'émerger
comme langue maternelle, entrent dans un
à nouveau.
processus plus ou moins volontaire d'appro
Une langue dominante cherche à maintenir
sa domination
par
l'uniformisation.
priation, et pour tous ceux qui, qu'ils le recon
Au
naissent ou non comme langue maternelle,
contraire, les langues dominées visent à se
en font l'objet d'un enseignement à des
défendre, en prônant entre autres une diver
parleurs non natifs.
sité linguistique qui préserve la variété des
C'est la prise de conscience de cette différen
cultures.
ciation qui devait donner naissance, dans Jes
>- C ulture, L égitimité .
années 1960, aux champs disciplinaires de la
didactique du français langue maternelle et
LANGUE DOMINÉE ■ >- Langue
dominante .
de celle du français langue étrangère,
s» Lan gu e
maternelle ,
Lan gu e
seconde ,
X énité .
LANGUE ÉTRANGÈRE a Toute langue non
maternelle est une langue étrangère. On peut
LANGUE MATERNELLE ■ Employée dans
alors distinguer trois degrés de xénité (ou
d'étrangeté) :
plusieurs disciplines (dontfa linguistique et la
didactique) et dans le langage courant, la
• la distance matérielle, géographique (par
exemple le japonais par rapport au français),
notion de langue maternelle est difficile à
définir strictement, à cause de son épaisseur
généralement révélée par l'exotisme des
historique, de ses déterminations plurielles èt
de ses connotations étendues. Son emploi le
plus répandu, dans de nombreuses langues,
renvoie à la combinaison de deux séries de
facteurs au moins : l'ordre de l'acquisition et
langue maternelle se nourrit en particulier
des dimensions affectives que suppose le
l'ordre du contexte. Il s'agirait de dénommer
rapport au langage de la relation mère/
ainsi la langue acquise la première par le sujet
enfant et, dans le registre ethnosociologique,
parlant dans un contexte où elle est aussi la
des problèmes afférents à l'appartenance
langue utilisée au sein de la communication.
Le caractère spontané, naturel de son usage,
communautaire et à la construction identitaire
l'aisance dans son maniement, apparaissent
avec l'histoire de la constitution des langues
parfois comme des traits définitoires de la
nationales.
langue maternelle.
En didactique des langues, la commodité a
dans un processus d'interférences permanentes
Anthropologiquement rapportée à la figure
longtemps consisté à opposer dans une
de la mère dans de très nombreuses cultures
dichotomie tranchée langue maternelle et
et particulièrement dans l'aire occidentale, la
langue maternelle ne s'identifie pas nécessai
langue étrangère avant qu'un examen appuyé
sur des sources historiques, sociolinguistiques
rement à la langue de la mère : c'est que la
et développementales, n'invite à une com
langue acquise la première par l'enfant peut
plexification du statut des langues et de leur
rôle chez les sujets parlants. L'insistance
être celle de la nourrice (substitut de la mère)
mais aussi celle du père, voire une langue
désormais mise sur les fonctions de socialisa
tierce dans le cas d'une structure familiale
tion, de communication, d'acculturation, de
recomposée ou transplantée. Elle peut relever
scolarisation d'une langue donnée, la per
d'un indécidable dans le cas du fonctionne
ception de statuts mixtes ou Intermédiaires
ment langagier d'une famille originairement
entre les deux pôles maternel et étranger se
bilingue. L'existence d'un vécu plurilingüe
traduisant par des dénominations comme
pour le jeune enfant oblige donc à relativiser
langue seconde, sont des indices termino
logiques et conceptuels de cette attention à
cette notion. Dans sa dimension sociopoli
tique, la langue maternelle assimilée à la langue
nationale ou à l'une des langues nationales
une complexité masquée par la naturalité des
dénominations reçues. Dès lors qu'elle cherche
doit aussi être pensée en fonction de la réalité
à construire sa conceptualisation en impliquant
effective d'espaces plurilingües où elle peut
être langue régionale ou langue d'une com
des contextes linguistiques culturels et édu
munauté immigrée. Elle peut même être
conçue, sous l'angle historique, comme une
suivre sa déconstruction critique de la langue
langue dédoublée dans la mesure où l'on
oppose dès l'Antiquité la langue de première
socialisation dans la famille' et la langue de
i
déterminations familiales, sociales, culturelles
et politiques. La puissance de l'expression
catifs variés, la didactique ne peut que pour
maternelle, ce qui ne saurait s'entendre
comme l'exclusion facile d'une dénomination
sans doute encombrante mais incontournable
du fait de sa richesse théorique bi-millénaire.
l'école et de l'étude, la première faisant office
>■ Langue
de vernaculaire communicatif, la seconde de
référence officielle pour la vie culturelle de la
première,
communauté en question.
LANGUE MINORITAIRE ■ On appelle
étrangère,
Langue
Langue
nationale,
Langue
seconde .
La complexité du maniement de la dénomi
langue minoritaire une langue utilisée par un
nation de langue maternelle amè.ne à lui
groupe qui est dans une position de hiérarchie
substituer, dans la communauté scientifique
sociale inférieure, ou encore une langue qui a
des appellations supposées plus neutres,
un statut politique ou culturel inférieur à celui
langue première ou L1, sans résoudre pour
d'une autre langue de la communauté. C'est
autant les difficultés liées à la multiplicité des
de l'existence de langue(s) minoritaire(s) au
sein d'une même communauté que naissent les
LANGUE PREMIÈRE ■ On appelle langue
situations conflictuelles, d'ordre diglossique.
première (L1) d'un individu celle qu'il a
>■ D iglossie .
acquise en-premier, chronologiquement, au
moment'du développement de sa capacité de
LANGUE M IX T E . >■A lternance
co diq ue .
langage. «Première» ne signifie donc pas la
plus utile, ni la plus prestigieuse, pas plus que
LANGUE NATIONALE ■ Quand elle n'est
« seconde » ne veut dire « secondaire ».
pas officielle, une langue nationale véhicule
des valeurs nationales, d'ordre culturel. Les
LANGUE PRIVILÉGIÉE ■ On parle de
langues nationales africaines ont générale
langue privilégiée, ou de langue étrangère
ment fait l'objet d'une reconnaissance offi
cielle (par décrets relatifs à leur transcription
privilégiée, dans les pays où une langue étran
gère a un statut particulier, notamment celui
et à leur orthographe par exemple), sans
de première' langue étrangère obligatoire
avoir le caractère de langues officielles (statut
dans les programmes scolaires. C'est par
réservé au français en Afrique francophone).
Toutes les langues africaines n'ont pas encore
exemple le cas du Maroc où le français reste
la première langue étrangère alors que l'arabe
le statut de langues nationales et très peu
sont enseignées à l'école.
officielle dès le retour à l'indépendance.
LANGUE OFFICIELLE ■ Langue adoptée
par un État (ou un groupe d'États), générale
ment au nom de sa constitution, une langue
officielle est une langue institutionnelle :
administration, justice, éducation, secteurs
législatif et commercial, etc. Un même État
peut se doter de deux langues officielles
(c'est le cas du Cameroun par exemple où le
a naturellement accédé au rang de langue
LANGUE SECONDE ■ »
F rançais LANGUE
SECONDE.
LANGUE SOURCE ■ On appelle langue
source la langue dans laquelle un message
est transmis et que le traducteur/lnterprète
décode dans le but de réencoder le message
dans une autre langue (appelée
langue
cible). Le message à transmettre peut être
français et l'anglais sont langues officielles).
En Afrique, le français demeure langue offi
écrit (généralement sans contrainte de temps
cielle (mais non nationale) dans seize États.
tionnaires) ou oral. Il s'agit, dans ce second
LANGUE PARTENAIRE ■ La notion de
et avec utilisation de supports comme les dic
cas, d'une-tâche d'interprétation. Langue
apparait au Sommet francophone de Québec
source peut être employé en didactique dans
le sens de langue première, maternelle ou
non, toujours en opposition à langue cible.
(1987) où l'on entend parler de partenariat des
>■ Lan gu e
langue partenaire est relativement récente. Elle
de départ.
langues dans l'espace francophone. Il faudra
attendre 2002 et la réunion régionale des pays
LANGUE STANDARD ■ On désigne par
d'Afrique de l'Ouest sur l'enseignement du
français en Afrique francophone (Ouagadou
gou, A1F, mars 2002) pour que les participants
langue standard une variété sociale et géolinguistique normée, censée être utilisée dans
le cadre institutionnel, comme dans les médias.
précisent les implications du partenariat
français-langues africaines, allant sans doute
normative est fortement présente lorsqu'on
plus loin qu'une simple coexistence : enrichis
parle de «français standard», expression qui
sements lexicaux réciproques, respect des
s'oppose à toutes les autres formes de français,
La dimensión' non seulement normée, mais
normes endogènes, enseignement conjoint
notamment aux formes régionales encore
français-langues maternelles, abandon des
largement dévalorisées dans les représen
modèles normatifs hexagonaux.
tations collectives de la langue.
À
LANGUE VÉHICULAIRE ■ Une langue véhi
un nouveau traitement par l'État français de
culaire est une langue qui dépasse le cadre
ses langues et cultures régionales.
de vie d'une communauté linguistique et qui
répond à un besoin social d'intercommunica
LANGUE VOISINE ■ Des langues voisines
tion entre groupes éventuellement dotés de
sont des langues typologiquement proches,
vernaculaires spécifiques. L'espagnol, l'anglais,
le français, le créole dans les Caraïbes ou le
apparentées, c'est-à-dire ayant une origine
wolof au Sénégal jouent le rôle de langue
l'espagnol qui sont toutes les trois des langues
véhiculaire.
romanes. Du fait de leur origine commune,
deux langues voisines peuvent présenter des
LANGUE VERNACULAIRE ■ On qualifie
zones plus ou moins Importantes de trans
commune, comme l'italien, le français et
de vernaculaire une langue ou variété telle
parence, notamment au plan lexical. Cette
. qu'un dialecte, utilisée au foyer familial, à la
similitude peut être à la fois un élément
maison. L'adjectif «vernaculaire» a pu prendre,
dans le passé, un sens péjoratif pour qualifier
facilitateur d'apprentissage, mais aussi, dans
les langues'africaines parfois assimilées à des
certains cas, source d'erreurs.
Fau x -a m is , In terco m préh en sio n .
dialectes, voire à de simples patois.
LATENCE ■ La notion d'apprentissage latent
LANGUES ET CULTURES D'ORIGINE
(LCO) - L'expression désigne, au niveau de
a été développée par les psychologues qui
contestaient le rôle du renforcement dans
l'école primaire des différents pays européens,
l'apprentissage. Elle désigne un apprentissage
un dispositif (non obligatoire) d'enseignement
spontané dont les effets ne sont pas immé
particulier, réservé aux enfants issus de l'immi
diatement visibles mais qui s'actualisent dans
gration. Par extension, elle renvoie aussi aux
une situation propice. L'apprentissage latent
idiomes avec lesquels ces enfants sont censés
est proche de l'apprentissage Incident, mou
être en contact au sein de leur famille, même
vement également Involontaire et Inconscient.
s'il existe des décalages importants entre les
langues officielles enseignées et les vernacu
On a soutenu que le lexique d'une langue
étrangère s'apprend de façon latente ou Inci
laires en usage dans les familles migrantes. Cet
dente, à travers la lecture.
enseignement peut être dispensé soit pendant
les heures scolaires, soit en dehors de l'école.
LECTE ■ Le mot lecte peut être considéré
comme un synonyme de variété linguistique.
LANGUES ET CULTURES RÉGIONALES
Les lectes représentent donc le produit du phé
■ On désigne ainsi les langues et cultures
nomène de variation qui est constitutive de
historiques territorialisées (le basque, le breton,
toute langue. L'origine de la variation peut être
l'occitan, le catalan, etc.) qui sont minoritaires
précisée : on parlera ainsi de réglolecte ou de
face à la langue et à la culture françaises.
topolecte pour désigner l'origine géogra
Depuis la loi Deixonne (1951) et après plu
phique, de sociolecte pour référer aux groupes
sieurs siècles de minoration systématique
sociaux, de technolecte pour faire référence à
officielle, et surtout à la suite des décrets
un métier ou une activité particulière.
Savary et Bayrou, les langues et cultures
>- V ariation .
' régionales ont droit de cité dans l'école de la
République française. Mais leur authentique
LECTEUR*
d évelop p eriez scolaire est venu des écoles
Illettrisme, Lecture , Littératie.
2» A nalphabétisme, C ompréhension ,
associatives (et militantes) bilingues (Diwans,
Ikastolas, Calandretas, Bressoles). Le rapport
LECTURE ■ En didactique des langues, on
Poignant (1998) semble cependant envisager
aborde généralement la lecture par trois
voies différentes : le choix des textes à lire, la
produire d'autres textes, centons, imitations
nature des activités pédagogiques, et l'accès
ou créations originales. On y découvre des
au sens des messages écrits.
éléments de civilisation. À cela s'ajoute l'idée
Par tradition, le corpus des textes à lire (avec
que la fréquentation plus ou moins assidue
l'aide du maître ou en dehors de la classe) est
généralement limité à des extraits regroupés
obligé pour la formation des esprits.
dans des anthologies ou des recueils. Certains
des grands textes constitue un passage
auteurs et surtout certains passages ont été lus
À côté du choix des textes, la question qui va
devenir centrale chez les didacticiëns dans les
et relus : le Télémaque de Fénelon fut utilisé
années 1970-1980 est celle de la construc
pour l'enseignement du français dans tous les
tion du sens par le lecteur, et ce sous l'in
pays d'Europe pendant plus de deux siècles,
on lisait des fables de La Fontaine ou de
fluence probable des recherches concernant
la lecture en langue maternelle (notamment
Florian, des scènes de Molière, Mme de Cenlis
et autres. Les textes sont parfois modifiés pour
celles qui portent sur l'illettrisme). Faut-il
préférer la conception dite ascendante (bas-
les besoins de la pédagogie, selon une pra
tique qui remonte à l'Antiquité, où l'on avait
haut) selon laquelle l'élaboration du sens
s'effectuerait d'abord par une perception des
déjà, par exemple, des réécritures des oeuvres
traces écrites puis par un rapprochement de
de Tite-Live à des fins scolaires. On lit égale
ces traces avec des unités déjà mises en
mémoire; ou la conception dite descendante
ment des textes non littéraires : vulgarisation
scientifique, textes à caractère historique, vies
des grands hommes, histoires édifiantes.
Chaque période et chaque pays ont leurs pré
(haut-bas) selon laquelle les éléments éçrlts
seraient dès leur perception initiale sous la
férences ou leurs obligations dont les pro
dépendance des connaissances stockées par
le lecteur ?
grammes sont le reflet. Mais de façon géné
rale, le corpus des textes jugés convenables ou
gies pédagogiques mises en oeuvre. Il ne s'agit
utiles s'élargit progressivement : introduction
de nouveaux types de documents, formations
tel ou tel usage que de trouver lés meilleures
en langue destinées à des professionnels exi
façons de développer les compétences de
geant l'usage de textes spécialisés, moindre
défiance à l'égard des lectures «interdites»,
compréhension : construction progressive du
journaux par exemple, dont la langue a long
catives, en allant des plus petites vers les plus
temps été considérée comme médiocre et
grandes (morphologie,
donc indigne de pénétrer dans les classes.
phrase); ou, à l'inverse, construction du sens
Tout texte ou presque peut désormais servir
par confrontation progressive d'hypothèses
que le lecteur se fait du contenu d'un texte
de support à l'apprentissage.
Le débat aura des répercussions sur les straté
plus tant de choisir les meilleurs textes pour
sens d'un texte par repérage d'unités signifi
lexique, syntaxe,
Les activités pratiquées sont diverses : elles
visent essentiellement le développement de
avec les informations du, texte en question.
la connaissance de la langue étrangère en
tant que telle. On fait de l'explication littérale
les diverses orientations avec l'idée que la
compréhension d'un texte est un double
des mots; on traduit les textes, on les mémo
rise, on les récite à haute voix, on les utilise
processus d'intégration d'informations et de
confrontation de ces informations avec les
comme point d'appui pour l'entrainement
à la prononciation. On les prend comme
connaissances générales du lecteur, qu'elle
dépend donc autant de la cohérence du
réservoirs de formes et donc comme base
texte que de sa plausibilité par rapport à
l'expérience préalable du sujet.
d'observation du fonctionnement de la
Les modèles interactifs tenteront d'unifier
langue et prétextes à exercices de langue. Ils
Dans cette optique, les'activités de lecture
sont source de citations lorsqu'il s'agit de
ont aussi pour fonction de restaurer, chez le
•W '- 'I
lecteur rendu malhabile par Ja méconnais
»- C a p it a l , C h a m p , C l a s s e m e n t , C u l t u r e , H a b i t u s ,
sance de la langue étrangère, des stratégies
de lecture automatiques en langue mater
Interculturel .
nelle, mais occultées. Sont mobilisées à cette
fin les capacités d'inférence du lecteur, ses
LEX1E ■ La lexie se définit comme l'unité
fonctionnelle significative du discours, alors que
habitudes de localisation d'unités significa
le lexème correspond à une unité abstraite qui
tives (typographie, organisation textuelle,
appartient à la langue. La lexie peut être
lexique, données grammaticales), sa facilité à
constituée d'un seul mot (exemple : livre), de
développer des formes de lecture différentes
deux mots ou plus (exemples : essuie-glace,
selon la nature des textes et ses intentions
mise au point), elle peut également corres
(lecture sélective, lecture de survol, lecture
pondre à des expressions figées (exemple :
rapide, lecture approfondie accompagnée ou
non de prise de notes, lecture savante com
prendre le train en marche). Simple ou com
plexe, une lexie constitue une unité de sens
portant éventuellement des activités d'anno
et s'inscrit dans une catégorie grammaticale
tation...). Et sont valorisées également toutes
(nom, verbe adjectif, etc.).
les procédures qui favorisent aussi bien la
> L exique , M ot, V ocabulaire .
compréhension de textes particuliers que le
développement de capacités à llre/com-
LEXIQUE ■ Le lexique désigne l'ensemble
prendre des textes nouveaux.
des unités constituant le vocabulaire d'une
^A
uthentique,
C ompréhension , D ocument, É crit.
langue, d'une communauté linguistique,
d'un groupe social (profession, classe d'âge,
LEGITIMITE ■ Ce concept d'origine socio-
milieu, etc.) ou d'un individu. Du point de
logique désigne une pratique, une idée, une
vue linguistique, en opposition au terme voca
conviction, qui sont devenues légitimes
quand elles sont reconnues par un groupe ou
bulaire réservé au discours, le terme
une société comme valides et incarnant une
système de formes et de significations, les
lexique
renvoie à la description de la langue comme
sorte de norme. Les légitimités changent au
unités du lexique étant les lexèmes.
fil du temps. Certaines s'effacent comme ne
>■ L e x ie , M o t , V o c a b u l a i r e .
correspondant plus à la situation actuelle et
des non-légitimités conquièrent leur légiti
LINGUAFRANCA ■ Au sens propre, lingua
mité. Par exemple, la bande dessinée fut
franca est le nom de l'outil de communica
longtemps culture illégitime et, maintenant,
appartient de plein droit à la légitimité. On a
tion à base de langues romanes forgé dès le
xvme siècle par les commerçants des ports du
le droit de s'y référer. Il n'y a donc pas de
légitimité intrinsèque, en soi : est légitime ce
ou à un sabir, ce terme est aujourd'hui utilisé
pourtour méditerranéen. Assimilé à un jargon
qui est devenu légitimé, c'est-à-dire ce qu'un
pour désigner une langue de communication
groupe est parvenu à faire reconnaître
comme acceptable. Il existe dans tout
adoptée sur un territoire étendu par des
groupe social des « instances de légitimation »
différentes. La lingua franca emprunte géné
c'est-à-dire des institutions o'u des personnes
ralement
qui sont officiellement chargées de décréter
langues présentes sur le territoire. Ce terme
ce qui est légitime et ce qui ne l'est pas. Dans
est parfois utilisé, avec une connotation péjo
un champ donné ce sont toujours les domi
rative, pour désigner le français véhiculaire
nants qui prononcent les légitimités; les
parlé dans certains pays d'Afrique.
groupes ethniques de langues maternelles
des
éléments
aux
différentes
dominés finissent toujours par adhérer sincè
rement à ces valeurs ainsi décrétées. Dès lors
LINGUISTIQUE ■ Il est désormais tradition
la situation de domination est parachevée.
nel de faire remonter le terme de linguistique
à l'ouvrage posthume et fondateur de la dis
Apparue aüx' États-Unis au cours des années
cipline de Ferdinand de Saussure, le Cours de
1950, la linguistique appliquée est d'abord liée,
linguistique générale. La linguistique s'intéres
sant de manière centrale à la langue orale
d'une part à des modèles d'analyse linguis
tique relativement formalisés (structuralisme
étudiée synchroniquement se différencie alors
distributionnel), d'autre part à des techno
franchement de la philologie. Dans les années
logies de quantification (décomptes et statis
1970, sous sa forme structurale, elle est
tiques), d'enregistrement et de reproduction
considérée comme la discipline phare de l'en
(magnétophone et laboratoire de langue), de
semble des sciences humaines. C'est alors
recherche d.'automatisation (traduction auto
que la méthodologie de l'enseignement des
matique). Qaps l'enseignement des langues, le
langues se conçoit comme une linguistique
succès de la notion après 1960 accompagne
appliquée (les méthodes audio-orales, en par
celui des exercices structuraux et de la métho
ticulier). Mais dans un troisième temps la lin
guistique tend à se fondre au sein des
dologie audio-orale. La linguistique appliquée
sciences du langage. Celles-ci s'intéressent
d'ailleurs de plus en plus à des pratiques ou à
de descriptions linguistiques reposant surtout
sur les procédures de la linguistique distribu-
des phénomènes langagiers que la linguis
tionnelle pour la phonologie, la morphologie
tique ne visait pas ou même écartait explici
et la syntaxe, voire la sémantique lexicale.
exploite et porte à son crédit le renouvellement
tement de son projet, en particulier les phé
En France, lé Centre de linguistique appliquée
nomènes discursifs ou pragmatiques qui
relèveraient pour Saussure de la parole. Les
(CLA) de l'Üniversité de Besançon et la revue
Études de linguistique appliquée (ELA), dont la
faits lexico-grammaticaux, caractéristiques de
création, à la charnière des années 1950 et 1960
la langue, tendent à constituer un niveau de
est due à Bernard Quemada, marquent une pre
base que complètent d'autres niveaux d'ana
mière institutionnalisation de la linguistique
lyse : le niveau textuel (l'au-delà de la phrase),
appliquée. La fondation, un peu plus tard, d'as
le niveau énonciatif (l'énoncé ou le texte en
sociations
rapport avec sa situation de production), le
niveau Interactlonnel (l'énoncé comme infor
Association française de linguistique appliquée)
ou internationales (AILA : Association internatio
mation, réponse, situé dialogalement par rap
port aux énoncés de l'Interlocuteur).
nale de linguistique appliquée) témoigne de
En conséquence, en didactique contempo
nationales
(telles
que
l'AFLA,
l'extension et de la reconnaissance du domaine.
raine, la compétence linguistique apparait
Pour ce qui touche notamment au français
langue étrangère, l'affirmation progressive de
comme une compétence importante mais
la
qui ne se suffit pas à elle même et doit se
langues, puis de la didactique des langues au
cours des années 1970 (à l'initiative notam
compléter par une compétence discursive,
interactlonnelle, situationnelle et culturelle.
méthodologie
de
l'enseignement
des
ment de Robert Galisson, Michel Dabène, Denis
Girard) se caractérise aussi comme un rejet
LINGUISTIQUE APPLIQUÉE ■ La linguis
tique appliquée est le secteur des sciences du
d'une conception «applicationiste» et «des
langage qui traite des relations entre ces
dernières et différents domaines d'activité
assiste alors à un double mouvement, la reven
dication d'un territoire propre à la didactique
sociale : enseignement et apprentissage des
et le souci de ne pas s'en tenir à la linguistique
comme discipline «contrlbutoire» pour la
langues, traduction, politique linguistique,
terminologie et ingénierie des langues. En
France, la linguistique appliquée a donné lieu
à débats et Interrogations quant à ses rapports
avec la didactique des langues.
cendante» dé la linguistique appliquée. On
réflexion sur l'enseignement et l'apprentissage.
Ce déplacement est moins perceptible dans
d'autres pays où la linguistique appliquée n'a
pas donné lieu aux mêmes mises en question.
D idactique, D idactologie, M éthodologie,
rences) : là où existent des différences, il y aura
Pédagogie.
des difficultés. Cette façon de voir est motivée
LINGUISTIQUE CONTRASTIVE ■ La lin
tissage qui cherche à éviter les fautes à tout
guistique contrastive est une activité pré-
prix. Ainsi l'analyse contrastive concerne plus
par une conception béhavioriste de l'appren
/
didactique de deux points de vue.
l'enseignement que l'apprentissage. Au cours
1. Du point de vue chronologique, il existe
des années 1960, quelques ensembles péda
en Europe, depuis la fin du xvme siècle, une
gogiques de FLE ont été conçus pour des
grammaire comparée des langues indo-euro
groupes linguistiques spécifiques d'apprenants
péennes. Plus près de nous, la linguistique
en s'appuyant sur ces principes.
‘ comparée désigne une branche de la linguis
Les travaux de la linguistique acquisitionnelle
tique appliquée apparue au cours des années
et ceux qui ont été menés sur le bilinguisme
1950 aux États-Unis avant l'apparition de la
et les contacts de langue ont infirmé en
didactique des'langues en tant que discipline
grande partie ces hypothèses et, depuis une
autonome. Elle s'appuie sur une conception
structuraliste de la langue et sur les descrip
vingtaine d'années, ont apporté un éclairage
nouveau sur le rôle de la langue première
tions qui en découlent. L'objectif premier de
dans l'apprentissage : plutôt que de les caté
cette discipline est la comparaison systé
matique de deux langues à tous les niveaux
goriser comme des erreurs, on peut consi
. d'analyse (phonologique, morphosyntaxique,
lexical, sémantique) pour mettre en évidence
première comme des indicateurs d'identité
personnelle ou socioculturelle de l'apprenant
dérer les phénomènes d'influence de la langue
leurs différences.
ainsi que comme des indicateurs de son
2. Elle.se situe en amont du processus de
niveau d'apprentissage (interlangue) de la
didactisation : cette démarche n'est justifiée
langue étrangère ou seconde.
que par sa finalité didactique, enseigner une
E rreur, Faute , Interférence .
langue X à des locuteurs de langue Y.
La linguistique contrastive repose sur un
LITTÉRATIE ■ Calqué sur le terme anglais
certain nombre de présupposés théoriques
literacy, ce terme dont l'orthographe fait
fortement critiqués depuis :
encore débat (on trouve littéracie) est un néo
• des conceptions linguistiques : les langues
logisme, introduit il y a une quinzaine d'années
sont différentes mais elles peuvent être com
dans la recherche francophone (Québec), et
parées, ce gui implique qu'il existe un cadre
théorique général, suffisamment développé
qui signe d'une certaine manière l'importation
pour permettre la description, puis la com
gation que recouvrent, dans notre tradition,
paraison, de toutes les langues. En l'état
des termes comme lecture et écriture.
actuel des sciences du langage, seul le niveau
phonologique est susceptible d'un tel traite
En un sens restreint, la littératie désigne le
savoir-lire susceptible d'être acquis par un
ment mais les théories traitant des autres
niveaux ne sont pas encore assez puissantes
définition d'une telle compétence, dont la
d'un champ et surtout d'un mode d'investi
individu dans une communauté donnée. La
pour atteindre un tel résultat;
mesure fait l'objet d'incessants débats dans
• des conceptions sur l'acquisition/apprentis-
les systèmes éducatifs et sociaux contem
sage des langues ; cette approche part de l'hy
porains, renvoie à ses contraires privatifs :
pothèse que l'apprentissage d'une L2 pose des
l'analphabétisme et l'illettrisme. Dès ce pre
problèmes de nature autre que ceux rencon
mier sens, on se rend compte de la trans
trés dans l'acquisition d'une L1. L'objectif est
versalité des domaines convoqués par l'étude
d'anticiper et d'expliquer les difficultés dues à
de la littératie, de la psychologie cognitive à
l'influence de la langue première (interfé-
la sociologie.
I -KJ
LI I I t K A l U K t
En un sens plus large, le champ de la littéra-
variations historiquement- situées'des cultures
tie Intègre le savoir-écrire et l'usage du lan
éducatives jouent un rôle déterminant.
gage écrit dans la société, ce qu'on pourrait
A lphabétisation, Illettrisme, Lecture.
nommer la culture de l'écrit. Sur la base de
travaux anthropologiques et ethnologiques
(ceux de Jack Goody en particulier), l'étude
de la littératie consiste à ausculter les moda
lités d'appropriation de l'écrit, les fonctions
LITTÉRATURE ■ Le terme de littérature
désigne l'ensemble des oeuvres écrites, qu'elles
soient de fiction ou qu'elles s'inspirent de la
réalité, qui portent dans leur expression même
assignées à son emploi dans des systèmes
la marque de préoccupations esthétiques.
sociaux différents où les partages entre ora
Corpus idéal car elle véhiculait la norme,
lité et écriture ne s'opèrent pas de la même
réunissait les objectifs linguistiques, rhéto
manière. L'influence de la lecture-écriture,
riques et culturels d'un enseignement qui
d'un système d'écriture spécifique sur l'orga
favorisait l'écrit, et offrait un regard intério
nisation intellectuelle des usagers et la trans
risé sur la civilisation française, la littérature a
formation des rapports sociaux constitue un
été l'outil privilégié des méthodologies tradi
thème central des recherches sur la littératie
tionnelles et a longtemps couronné l'appren
en ouvrant un espace fécond de discussion
tissage de la langue : les textes littéraires
entre psychologues, linguistes et théoriciens
des cultures. Il est clair ici que la vocation
étaient des prétextes pour l'apprentissage de
la grammaire et du vocabulaire et le dernier
interdisciplinaire de ces travaux souvent
volume des méthodes était généralement un
d'origine anglo-saxonne a du mal à s'impo
recueil de textes littéraires. Les méthodolo
ser dans un contexte français davantage
gies audio-orale et audiovisuelle, fondées sür
marqué par les cloisonnements académiques
l'apprentissage de la parole en situation et
et une culture du langage dominée par la
d'une présentation de la civilisation au quoti
référence à la littérature.
dien évincèrent quasi entièrement la littéra
Pourtant, le potentiel didactique de la notion
ture des supports d'apprentissage. Elles favori
sèrent cependant la réécriture et l'adaptation
de littératie, instaurant une forme de continuité
de la connaissance des systèmes d'écriture à la
construction des discours, est loin d'être négli
des œuvres littéraires en fonction des données
geable. Chercher les formes de relations entre
collections « En français facile »), pensant ainsi
les dimensions culturelles et cognitives dans les
remplir au minimum leurs «obligations cultu
relles» : cote mal taillée qui illustre la difficile
actes de lire et d'écrire, distinguer la scriptu-
du français fondamenta.l, (par exemple, les
reprendre sur d'autres bases les dichotomies
question de partage civilisation/culture des
années 1970. Avec l'approche communica
culture de l'écrit/culture de l'oral, articuler les
travaux entre les pratiques scolaires et extra
tive, la littérature est d'une certaine manière
réhabilitée par l'introduction de textes litté
scolaires (familiales et sociales) constituent des
chantiers qui concernent frontalement la didac
Considéré comme un document authentique,
tique des langues. S'il ne s'agit pas de se laisser
le texte littéraire est exploité dans les méthodes
ralité (les écrits) et la textuallté (les textes),
raires parmi les supports d'apprentissage.
fasciner par la magie d'un nouveau mot, il
pour développer la compréhension de l'écrit
Importe de se rendre attentifs à la somme de
et comme déclencheur de l'expression orale.
connaissances sur les systèmes d'écriture, les
Aujourd'hui, une approche plus cohérente
supports, les textes et leurs usages, impliquée
s'appuie sur la typologie des textes (narration,
par la littératie, les littératies pourrait-on dire.
description, argumentation, poésie, théâtre,
Ces recherches sont, en effet, d'autant plus
etc.) afin de permettre le repérage des inva
utiles à la didactique qu'elles unissent des
riants (éléments attendus et spécifiques à un
perspectives techniques et culturelles où les
type de texte) et du traitement particulier de
ceux-ci (écarts, littérarité) : car le propre du
littéraire, s'il réside dans un discours marqué
tions plus opératoires dans l'apprentissage
et une langue travaillée, s'inscrit également
dans un jeu infini de l'identique (respect des
»- C ivilisation, C ulture, Interculturel.
d'une langue et d'une culture étrangères.
codes et des thèmes) et dû' différent (trans
LOCUTEUR ■ La linguistique centrée sur le
gressions des codes, variations linguistiques,
écarts, entailles, etc.) dans le vaste continuum
système de la langue a longtemps considéré
que représente la littérature. Cette démarche
des énoncés, par opposition au destinataire
a l'avantage d'activer les connaissances diffuses
que possède le lecteur dans sa culture d'ori
qui les reçoit. Cette vision, qui ne tient compte
gine, de favoriser une véritable interaction
conception unifiée du locuteur maitre de son
le locuteur comme le sujet parlant qui produit
ni du sujet ni du contexte, propose une
entre le texte et son lecteur et de susciter le
langage : la communication y est vue comme
plaisir du texte qui, selon Barthes, provient
un encodage et un décodage d'énoncés
de la reconnaissance d'éléments connus et
entre partenaires sur la même longueur
de la perception de ceux qui sont en effrac
tion par rapport aux attentes du code général
d'onde et qui partagent le même code.
et littéraire. Elle permet également d'appré
tion ont montré les limites de ce schéma. Le
hender le texte littéraire dans ses spécificités
discours n'est pas un tout homogène, mais
un assemblage (polyphonie) dans lequel il
langagières, typologiques, génériques et thé
La pragmatique et les théories de l'énoncia
matiques. L'appareil pédagogique propose
convient de distinguer ce qui est dit (locu
des aides à la construction du sens et vise à
tion) des intentions des énonciateurs. Ceux-ci
rendre l'apprenant autonome dans ses entrées
en littérature française et francophone. Mais
s'y influencent réciproquement au sein des
interactions, gouvernées par des règles
on ne lui propose généralement que des
sociales (pertinence, coopération, intelligi
extraits et l'histoire littéraire est quasi géné
bilité, appropriation, etc.), et où se négocient,
ralement évincée en didactique du FLE au
en fonction d'attentes mutuelles, les rôles et
profit de l'analyse textuelle qui s'oriente de
les intentions de chacun. Or ceux-ci ne sont
plus en plus sur l'articulation lecture/écriture
pas toujours transparents. Le discours apparait
(activités de construction du sens/activités de
donc comme une construction commune au
réécriture ou d'écriture créative). Elle favorise
a priori la compréhension, mais, comme tou
cours de laquelle les significations sont
jours, la littérature participe aussi, bien qu'indirectement, à l'appropriation de la langue :
grammaire et vocabulaire pour l'essentiel. La
construites ensemble, où s'instaurent les
stratégies nécessaires pour que la commu
nication réussisse, et où la personnalité de
littérature est également Lin réservoir des
chacun est marquée par son style, c'est-à-dire
la relation qu'il entretient envers lui-même,
possibles de la langue, un espace où la
son interlocuteur et le contexte.
langue est travaillée et se travaille et, à son
La prise en compte récente du sujet dans cette
contact, l'apprenant peut être sensibilisé à
théorie générale de la communication, où l'an
thropologie, la psychologie, la sociologie ont
toutes les nuances et au pouvoir de la langue
qui recrée le monde à l'infini.
Véritable laboratoire de langue, la littérature
un rôle à jouer, est importante en didactique
des langues. Chaque apprenant de langues se
est également le lieu de crojsement des cul
situe désormais comme un locuteur particulier,
tures et l'espace privilégié de l'interculturalité. La littérature et le texte littéraire
caractérisé par son identité sociale et culturelle,
devraient donc s'insérer davantage dans le
municatives et culturelles sont transitoires. Du
et dont les compétences linguistiques, com
champ de la didactique des langues pour
point de vue méthodologique, cela conduit à
gagner une place plus cohérente et des fonc
offrir à chaque apprenant la possibilité de
développer individuellement son comporte
signification), un acte illocutoire (accomplir
ment langagier personnel.
intentionnellement un acte en énonçant) et
>
un acte perlocutoire (modifier le monde par
É n o n c ia t io n , In t e r a c t io n , P o l y p h o n ie , P r a g
m a t iq u e ,
Style.
les effets de cet accomplissement).
L'acte locutoire est donc le constituant le plus
LOCUTEUR NATIF ■ En tant que personne
matériel et le plus purement linguistique de
parlant une langue acquise dans sa petite
cette triple activité. En tant que tel, il est
enfance, le locuteur natif a intériorisé les règles
l'objet central de la classe de langue pré-
grammaticales, communicatives et culturelles
communicative qui enseigne la bonne forma
de cette langue : il est capable de formuler
tion et phonétique et linguistique des énoncés
des jugements de grammaticalité d'un énoncé,
d'appropriation de celui-ci à la situation, et
d'énoncer des appréciations culturelles propres
à son expérience personnelle. La qualité de
locuteur natif ne doit cependant pas se sub
stituer à la fonction d'enseignant, qui néces
site une formation professionnelle. Il vaut
mieux le considérer comme un informateur,
et comme une ressource d'apprentissage
(partenaire communicatif pour un travail en
expression ou en compréhension).
>
A p p r o p r ia t io n , C u l t u r e , E n s e ig n a n t , G r a m
m a t ic a l ,
In f o r m a t e u r .
qui le constituent. Cette bonne formation
(audibilité, inteprétabilité, etc.) conditionne
partiellement la réussite des deux autres.
>■ A c t e d e p a r o l e , I l l o c u t o ir e , P e r l o c u t o i r e .
LUDIQUE ■ Une activité d'apprentissage
dite ludique est guidée par des règles de jeu
et pratiquée pour le plaisir qu'elle procure.
Elle permet une communication entre appre
nants (collecte d'informations, problème à
résoudre, compétition, créativité, prise de
décisions, etc.). Orientée vers un objectif
d'apprentissage, elle permet aux apprenants
LOCUTOIRE ■ En pragmatique on consi
dère que le locuteur en produisant une phrase
accomplit simultanément trois actes : un acte
locutoire (formuler un énoncé pourvu d'une
d'utiliser de façon collaborative et créative
l'ensemble de leurs ressources verbales et
communicatives.
A ctivité, T âche .
MACROSYNTAXE ■ Les règles de syntaxe
rendent compte
du
fait
qu'un
énoncé
comme « le guidon de la moto de mon frère
est cassé» (1) est grammatical en français.
Cet énoncé illustre en effet un type fonda
mental de phrase française : sujet - verbe.
Mais tousleslocuteurs francophones savent
être ou non accompagné d'un support audio
(cassette ou cédé audio), audiovisuel (cassette
vidéo) ou informatique (cédérom) à usage
individuel ou collectif. Quand le livre de
l'élève est accompagné d'un guide pour le
professeur, d'un cahier d'exercices, de cassettes
audio ou vidéo, ou d'autres supports encore,
que le même contenu peut être véhiculé par
l'ensemble du matériel pédagogique ainsi
des énoncés qui n'ont pas la forme d'une
phrase standard comme « Il y a mon frère tu
constitué est généralement désigné par le
sais sa 'moto le guidon bon ben complète
terme de méthode, qui s'est diffusé à
l'époque de la méthodologie audiovisuelle.
simple dislocation du premier, un ensemble
Les manuels peuvent être universalistes (desti
nés à des publics divers) ou spécifiques (desti
nés à un public précis ou une situation particu
lière). Les manuels universalistes sont en
d'approches-a proposé que la syntaxe des
général conçus pour une classe d'âge (enfants,
langues comporte une double composante :
adolescents, grands adolescents et adultes). Ils
la microsyntaxe qui décrit les règles constitu
tives des énoncés de type (1) et la macro
tants, intermédiaires, avancés) et une indica
syntaxe qui décrit les énoncés de type (2).
tion du volume horaire d'enseignement qu'ils
Dans ces approches, l'unité maximale de
représentent. Il arrive toutefois qu'ils soient
adaptés à un pays particulier, en utilisant la
ment cassé » (2).
Considérant qu'un tel énoncé a une forme
propre qui ne peut être ramenée à une
l'analyse n'est donc plus la phrase, mais la
construction (verbale, nominale, etc.) en
comportent une indication de niveau (débu
langue maternelle des élèves par exemple. La
microsyntaxe et l'énoncé ou la période en
frontière entre manuel universaliste et manuel
macrosyntaxe.
spécifique est alors moins nette. Certains
>
Syn taxe.
' '
manuels font mention d'une correspondance
avec les certifications en langue étrangère.
didactique (livre) qui sert couramment de
support à l'enseignement. Dans l'enseigne
Les principes d'organisation du manuel
peuvent reposer sur des objectifs de commu
nication (fonctions, notions), des structures
ment des langues vivantes, le manuel peut
grammaticales, des thèmes, ou croiser plu-
MANUEL ■ Ce terme renvoie à l'ouvrage
sieurs entrées. La progression peut être linéaire
En linguistique, le distributionnalisme de
ou en spirale. Un manuel est habituellement
divisé en leçons, unités, séquences mais cer
Bloomfield, sous l'influence du béhaviorisme,
pose que la langue est un comportement
tains proposent des modes d'organisation plus
vastes : modules, dossiers ou parcours. Dans
analysable à partir de la combinatoire de ses
unités, de ses mécanismes, sans recours à
une unité d'enseignement,
les rubriques
l'introspection et à la subjectivité. Il s'oppose
principales reviennent de façon régulière.
ainsi au mentalisme.
>- M a t é r ie l , M é t h o d e , S é q u e n c e , U n it é didactique .
»- M entalisme .
MARCHÉ ■ > O f f r e .
MEDIA ■ On distingue dêux-grandes formes
de communication humaine, la communica
MATÉRIEL ■ Le terme de matériel recouvre
tion directe ou interpersonnelle et la commu
tous les supports (papier, audio, vidéo, infor
matique, en ligne), authentiques ou conçus à
nication médiatisée. Celle-ci fait appel à'un
support technique comme la télévision ou
des fins didactiques, et servant à l'enseigne
ment d'une langue étrangère ou à l'auto
l'affiche. La notion de média implique une
technologie d'amplification des messages et
apprentissage. Il suppose qu'un ensemble de
une grande diffusion. Elle suppose en outre
une institution, un système de gestion et des
documents ou d'activités est organisé en
fonction d'un objectif d'enseignement ou
d'apprentissage.
acteurs.
Il existe différentes catégorisations des médias.
Dans une méthode, on peut faire une distinc
Si l'on envisage leur audience, on distinguera
tion entre les manuels, qui visent à développer
une compétence générale et sont les supports
les médias de masse, de groupe ou encore
les automédias (en anglais : self media). Sous
de base de l'enseignement, et le matériel
complémentaire. Les matériels complémen
qui s'autofinancent, les médias financés par
taires ont pour objectif de :
les recettes publicitaires, les médias à revenu
l'angle économique, on trouvera les médias
• développer une compétence (ou aptitude)
mixte (comme la presse) et les médias à finan
particulière : compréhension et expression
cement totalement public (par exemple : la
orales, compréhension et expression écrites;
télévision de l'Assemblée'hatîonale).
• renforcer une des zones de la compétence
linguistique : lexique, phonétique, grammaire;
On désigne par le terme de nouveaux médias
• proposer des activités sur des objectifs spé
prolongent et démultiplient les capacités
traditionnelles de diffusion depuis les années
cifiques, en général professionnel (français
à la fois les techniques et technologies qui
des affaires par exemple) ;
1970 (câbles, satellites) mais aussi'de nouveaux
• donner des informations sur les aspects cul
supports et contenus (vidéographie, télétexte,
turels liés à une langue ;
vidéotex).
Aux réseaux électroniques comme Internet
• préparer des examens pour obtenir des cer
tifications.
>• A u t h e n t i q u e ,
Fa b r iq u e , M a n u e l , M éth o d e ,
sont désormais liés des «.e-médias» que l'on
pourrait qualifier de médias « hybrides » puis
qu'ils mélangent sur un même support (la
S u ppo rt.
page de la toile) des textes écrits, des images
MÉCANISME a
En psychologie, mécanisme
est généralement synonyme de processus
et du son. Selon toute vraisemblance et
comme le montre l'histoire des sciences et
élémentaire. Le terme est aussi employé,
des techniques, ces médias électroniques ne
plus marginalement, dans le sens d'ensemble
complexe de processus (par exemple : le méca
viendront pas remplacer les médias précédents
nisme perceptif).
des dynamiques de complémentarité.
mais devraient s'inscrire par rapport à eux dans
Les rapports entre les médias et la didactique
tence de trois registres : une mémoire senso
des langues sont constants et nombreux :
rielle, une mémoire à court terme et une
tout d'abord parce que les ■■médias peuvent
servir à diffuser des contenus d'apprentissage
mémoire à long terme. La mémoire sensorielle
de langue : méthodes télévisées, méthodes
vidéo, cours radiophoniques, cours sur Internet;
par une mémoire temporaire à capacité
ensuite parce que les satellites de transmis
mémoire à long terme (MLT) est un registre
maintient l'information avant son traitement
réduite, la mémoire à court terme (MCT). La
sion directe ont permis de donner accès à
sans limitation de durée de stockage ni de
des programmes authentiques français dans
un grand nombre de pays du monde; enfin
capacité. Des amendements ont été apportés à
parce que les médias (presse, radio, télévision
tituent à la MCT la mémoire de travail, dans
ce modèle : Baddeley et Hitch (1974) subs
et maintenant e-médias) sont souvent abor
laquelle les informations issues de la mémoire
dés en tant que tels dans des enseignements
sensorielle et de la MLT sont provisoirement
pour développer chez Ips apprenants une
conservées, et où s'effectuent sélection et opé
compétence médiatique.
rations de traitement. Si la question de la struc
> J o u r n a l , M atériel .
ture de la MLT n'est pas tranchée, un consen
sus existe pour y attacher plusieurs contenus
MÉDIATION ■ Le terme de médiation dé
de mémoire : procédural et déclaratif.
signe généralement une relation qui s'opère
L'approche fonctionnelle conçoit la mémoire
entre des personnes sous le guidage de tiers
comme un système unique de stockage et de
spécialistes (des médiateurs). Plus largement,
traitement d'informations de nature diffé
on peut dire que la médiation est présente
rente : Craik et Lockart (1972) considèrent
d'emblée dans le langage dès lors qu'on
les traitements mnésiques comme une série
admet que les mots ne sont pas les choses,
d'étapes,
même si ces mots veulent désigner, repré
comme déterminé par la nature de l'activité
senter ces choses. La médiation peut donc
du traitement. Anderson (1990) introduit les
influencer la relation de l'homme à la réalité
du monde et, en ce sens, elle est centrale
concepts d'activation et de force d'une trace
dans l'analyse des représentations, sociales et
dans l'approche interculturelle. La médiation
peut être renforcée par le biais des machines
ou des interfaces spécialisées, les machines
et le degré
de
mémorisation
mnésique, qui rendent compte respective
ment de la disponibilité d'une information
stockée et de sa persistance.
Dans une perspective connexionniste, la
mémoire n'a pas d'architecture propre. Dans
à communiquer et plus généralement les
un cerveau conçu comme un réseau de neu
médias. Médiation et médiatisation sont des
réalités tellement liées que chaque média
rones formels (des cellules codant des traits
de signification, interconnectées par des arcs),
s'est désormais doté de son propre médiateur,
les représentations en mémoire résultent de
c'est-à-dire d'un intercesseur avec le public.
modèles d'activation des cellules et des arcs.
>- Interculturel, Représentation.
Les processus mnésiques fondamentaux sont :
MEMOIRE ■ En psychologie cognitive, la mé
tion de traces, qui, largement automatique
moire est la capacité d'un individu ou d'un
en MCT, est davantage sous le contrôle du
• l'encodage de l'information, ou constitu
système à saisir l'information issue de l'envi
sujet en MLT et est favorisé par la structura
ronnement, à la conserver selon différentes
tion de l'apport;
modalités, puis à la recouvrer.
• le stockage. Alors que la durée de conser
La conception dominante défend une archi
vation des informations issues de l'apport est
tecture modulaire de la mémoire. Le modèle
très limitée en MCT, la capacité de stockage
Atchinson et Schiffrin (1968) postule l'exis
permanent est considérée comme illimitée;
• la récupération, facilitée par des indications
des discours tenus par l'apprenant et par
contextuelles associées à l'information à rap
l'enseignant sur la grammaire, sur le langage
peler.
et, plus généralement, sur leurs activités
La phase de mise en mémoire de l'informa
d'enseignement et d'apprentissage.
tion est appelée mémorisation.
*- M é t a l i n g u i s t i q u e .
>- C o g n i t i v i s m e , P s y c h o l o g i e .
MÉTALINGUISTIQUE ■ La fonction méta
MÉMORISATION
■
M ÉM ORISER»
M é m o ir e .
*■
M é m o ir e .
linguistique du langage a été décrite par
Jakobson comme une des caractéristiques de
>
la communication humaine qui l'opposerait
à la communication animale par exemple.
MENTALISME ■ En psychologie, ce terme
Celle-ci a la capacité de se prendre elle-
désigne les théories fondées sur la vie intérieure
de l'individu (par opposition à la psychologie
cipants pour des raisons diverses se doivent
même pour cible chaque fois que les parti
du comportement). En linguistique, il est
de parler du code ou des éléments de ce
employé de façon critique par les structura
code qu'ils utilisent. L'activité du grammai
listes américains (Bloomfield) pour qualifier le
recours à l'intuition afin d'expliquer la signifi
rien qui décrit une langue en utilisant les
cation de formes linguistiques. Actuellement, il
langue est ‘typique de ce fonctionnement
moyens d'expression que lui fournit cette
s'applique aux théories cognitivistes postulant
métalinguistique. Il en est de même de celles
des états mentaux sous-jacents aux activités
humaines, dont les phénomènes linguistiques.
de l'enseignant et de l'apprenant.
»- C o d e , F o n c t i o n d u l a n g a g e .
>- C o g n i t i v i s m e , M é c a n i s m e .
MÉTHODE ■ Dans les écrits didactiques
M ESSA G E»
>■ F o n c t i o n d u l a n g a g e .
actuels, le mot «m éthode» est utilisé cou
ramment avec trois sens différents :
MÉTA- ■ Préfixe d'origine grecque signifiant
• celui de matériel didactique (manuel + élé
« de second ordre », très productif en sciences
ments complémentaires éventuels tels que
du langage (exemples : métalangage, méta-
livre du maître, cahier d'exercices, enregis
règle, etc.), il désigne alors une entité réflexive
trements sonores, cassettes vidéo, etc. : on
qui prend pour objet elle-même ou une
parie ainsi de la «m éthode» De vive voix ou
entité de même nature.
Archipel) ;
MÉTACOGNITIF ■ La notion d'activité méta-
« méthode directe » du début du siècle) ;
cognitive a été conçue dans le cadre large de
• et enfin celui qu'il possède dans l'expression
«méthodes actives», le seul que l'on retiendra
• celui de méthodologie (on parle ainsi de la
référence des sciences cognitives en élargissant
la valeur des applications purement linguis
tiques du préfixe méta-. Elle englobe toutes les
pratiques réflexives qui explicitent, en miroir, le
fonctionnement intellectuel de l'individu, en
particulier en situation d'apprentissage, et per
mettent ainsi au sujet de réguler cette activité
ici.
Pris dans cê dernier sens, une «m éthode»
correspond en didactique des langues à
l'ensemble des procédés de mise en oeuvre
d'un principe méthodologique unique. La
«méthode directe» désigne ainsi tout ce qui
dans ses différentes composantes.
permet d'éviter de passer par l'intermédiaire
» - M é t a -, M é t a l i n g u i s t i q u e .
de la langue source (l'image, le geste, la
MÉTALANGAGE ■ En didactique, on appelle
« méthode active » tout ce qui permet de sus
métalangage (ou métalangue) l'ensemble
citer et maintenir l'activité de l'apprenant,
mimique, (a.définition, la situation, etc.); la
jugée nécessaire à l'apprentissage (choisir
l'utilisation de la langue cible est possible
des documents intéressants, varier les sup
(priorité à la méthode directe), de présenter
ports et^ les activités, maintenir une forte
de préférence les nouvelles formes linguis
«présence physique» en classe, faire s'écou
tiques à l'oral (priorité à la méthode orale).
ter et s'interroger entre eux les apprenants,
etc.).
constituée (traditionnelle, directe, audio-orale,
La cohérence
de chaque
méthodologie
Exception faite de la méthode interrogative
audiovisuelle, etc.) repose sur un «noyau dur»
(qui Correspond au schéma : question de
constitué d'un nombre limité de méthodes
l'enseignant - réponses des apprenants - éva
privilégiées et fortement articulées ou combi
luation ou réaction de la part de l'ensei
nées entre elles.
gnant), toutes les méthodes apparues depuis
directe du début du xxe siècle, par exemple,
un siècle et demi en didactique scolaire des
sont systématiquement privilégiées toutes les
langues peuvent se classer par paires oppo
activités qui vont amener les apprenants eux-
sées : ce sont les méthodes active et trans
missive, directe et indirecte, synthétique et
orale) directement en langue cible (méthode
analytique, inductive et déductive, réflexive
directe) : les conceptions didactiques actuelles
et répétitive, applicatrice et imitative, onomasiologique et sémasiologique, orale et
écrite, expressive et compréhensive.
par articulation - succession chronologique
de deux.méthodes différentes, par exemple
lorsque, à un exercice de conceptualisation
grammaticale (méthode inductive), succède un
exercice d'application (méthode déductive) ou par combinaison (utilisation conjointe de
méthodes,
par
exemple
mêmes (méthode active) à parler (méthode
des formateurs cités plus haut reposent donc
sur le noyau dur de cette méthodologie
directe, qui s'est maintenu jusqu'à nos jours.
Ces méthodes peuvent être reliées entre elles
plusieurs
Dans la méthodologie
des
méthodes inductive, active et écrite lors
qu'un enseignant demande aux apprenants
de découvrir eux-mêmes la règle de gram
maire à partir d'une série de phrases écrites
au tablea'u)CLes méthodes opposées ne peu
vent bien évidemment être qu'articulées les
unes aux autres. Certaines méthodes sont
obligatoirement combinées entre elles (les
Dans la méthodologie audio-orale, on va
chercher à ce que les apprenants, de manière
intensive (méthode répétitive), reproduisent
des modèles (méthode imitative) de langue
orale (méthode orale) : appliquée au dialogue
de base, ce noyau dur va générer l'exercice
de dramatisation (dans lequel l'apprenant,
en jouant le dialogue mémorisé), reproduit
l'ensemble de ses modèles); appliqué à l'en
seignement de la grammaire, il génère l'exer
cice structural. On voit que la méthodologie
audiovisuelle française est fondamentale
ment éclectique puisque l'on retrouve ces
deux noyaux durs dans l'unité didactique : le
noyau dur de la méthodologie audio-orale
méthodes intuitive et réflexive, par exemple),
dans la dramatisation des dialogues de base
d'autres s'attirent naturellement (les méthodes
et les exercices structuraux, et le noyau dur
répétitive, imitative et orale, par exemple),
de la méthodologie directe dans les activités
d'autres enfin sont privilégiées à tel ou tel
moment parce que le principe correspon
de passage des dialogues au style indirect
et au récit, de description des images, de
dant se trouve en position dominante : en
conversation sur les personnages et les situa
didactique scolaire, par exemple, la plupart
tions des dialogues.
des formateurs conseillent actuellement aux
>- A pproche C ommunicative , M éthodologie, P ro
enseignants débutants de ne pas faire eux-
cédé ,
T ech n iq ue .
mêmes ce que les apprenants pourraient
faire (priorité à la méthode active), de ne pas
MÉTHODE PAR LE MOUVEMENT ■
utiliser ou faire utiliser la langue source si
>■ A pprentissage
par la réaction physique totale.
METHODE SILENCIEUSE
166
MÉTHODE SILENCIEUSE ■ Conçue au
cours des années 1960 par Caleb Gattegno,
des phonèmes semble disproportionné par
rapport au résultat obtenu-. De plus la
mathématicien de formation et disciple de
méthode semble reposer sur le principe selon
lequel l'apprentissage de le phonologie de la
langue cible va garantir une égale capacité
Piaget, la «méthode silencieuse» appartient
aux méthodologies dites «non convention
nelles». Fondée sur l'élaboration collective
par le groupe d'apprenants de la phonologie
de la langue cible, la méthode attache une
importance centrale à la maîtrise de la liaison
graphies/sons. Les différentes combinaisons
graphies/sons sont répertoriées dans des
tableaux (qui utilisent un code couleur pour
faciliter la mémorisation des sons. Par exemple
au son [o] en français correspondent la cou
leur orange et les graphies «ô, hô, o, au, eau,
hau»). Les tableaux restent accrochés dans la
salle de classe en permanence, ce qui permet
à l'enseignant et aux apprenants de s'y réfé
rer dès que le besoin s'en fait sentir. Le nom
en compréhension. Or, on sait qu'il n'en est
rien, le transfert expression-compréhension
est peu important, sinon quasi inexistant,
alors que le transfert inverse, analogue au
processus qui préside à l'apprentissage de la
langue maternelle, ne fait aucun doute.
MÉTHODES ACTIVES
b
»- M
éth o d e.
MÉTHODE DIRECTE ■ »- D ir e c t .
MÉTHODOLOGIE ■ Utilisé au singulier défini
(«la méthodologie»), ce mot désigne, comme
«la sociologie» ou «la philosophie» un do
de la méthode provient du silence ostensible
maine de réflexion et de construction intellec
que s'impose l'enseignant. Il ne fournit pas de
modèle phonologique à imiter, mais s'efforce,
par des mimiques et des gestes, de faire pro
tuelles ainsi que tous les'discours qui s'en
duire par le groupe les sons correspondants
d'apprendre et de mettre en relation ces deux
processus qui constituent conjointement
aux couleurs et aux graphies reproduites sur
les tableaux. Par exemple, ouvrir largement
la bouche suffit généralement à faire pro
noncer le son [a] à un groupe d'apprenants.
Équipé d'une baguette qui lui permet de
réclament. Dans le cas qui nous intéresse, il
correspond à toutes les manières d'enseigner,
l'objet de la didactique des langues. On dira
ainsi que jusqu'à la fin des années 1960, ce
que nous appelons actuellement la «didac
tique des langues» se réduisait pour l'essen
tableaux, l'enseignant va faire produire des
phrases par les apprenants. Celles-ci doivent
tiel à la méthodologie, ou encgrç que la
préoccupation principale de la plupart des
enseignants débutants porte sur les problèmes
permettre l'apprentissage de la morphosyn
taxe et de l'intonation de la langue cible. Les
Utilisé à l'indéfini ou au pluriel («une métho
phrases ainsi produites ne présentent pas
dologie», «les méthodologies», «des métho
toujours un potentiel communicatif percep
dologies»), ce mot désigne des constructions
méthodologiques d'ensemble historiquement
désigner des couleurs ou des graphies sur les
tible à première vue (par exemple, « le bâton
net lui donne des bleus»), La méthode, en
effet, repose sur l'utilisation de bâtonnets de
couleurs et de longueurs différentes, qui per
mettent d'installer des «situations», selon le
terme même de Gattegno, qui favoriseront
l'apprentissage de sous-systèmes linguis
tiques (prépositions, comparatif : «le bâtonnet
orange est plus long que le bâtonnet vert»).
Le temps investi dans l'apprentissage des
relations graphies/sons et dans la production
méthodologiques.
datées qui se sont efforcées de donner des
réponses cohérentes, permanentes et univer
selles à la totalité des questions Concernant
les manières de faire dans les différents
domaines de l'enseignement/apprentissage
des langues (compréhensions écrite et orale,
expressions écrite et orale, grammaire-,
lexique, phonétique, culture), et qui se sont
révélées capables de mobiliser pendant au
moins plusieurs décennies de nombreux
MÉTHODOLOGIES NO N CONVENTIONNELLES
167
chercheurs, concepteurs de matériels didac
tiques et enseignants s'intéressant à des
supposer être suivie dans les pratiques de
classe en fonction de la tradition et de la for
publics et contextes variés, de sorte qu'elles
mation méthodologiques dominantes parmi
se sont complexifiées et fragilisées en tant
les enseignants et les apprenants, ainsi que
de leur adaptation à leur environnement de
travail).
que systèmes en même temps qu'elles se
sont généralisées.
Si l'on adopte cette définition (destinée à
>■
faire un tri aussi nécessaire qu'empirique), on
admettra que ne méritent historiquement
v is u e l ,
en France l'appellation de «méthodologie»
MÉTHODOLOGIES NON CONVENTION
NELLES ■ Regroupées sous les termes huma
que la méthodologie traditionnelle dite de
« grammaire-traduction » du xixe siècle, la mé
A p p r o c h e c o m m u n ic a t i v e , A u d i o -o r a l , A u d i o
D ir e c t , M é t h o d e .
thodologie directe des années 1900-1910,
nistic approaches en anglais ou Alternative
Methoden en allemand, les méthodes dites
la méthodologie audio-orale américaine
non conventionnelles correspondent à des
des années 1950-1960 et .la méthodologie
projets de formation faisant souvent appel à
audiovisuelle des années 1960-1970; que la
une vision holiste de l'apprenant. S'opposant
« méthode Gouin » des années 1880 n'a
à des approches considérées comme trop
jamais été une méthodologie, que la «suggestopédie», le « silent woy» et autres
rationalistes de l'enseignement et de l'appren
tissage, ces méthodes préconisent fréquem
constructions méthodologiques récentes
dites « non conventionnelles » n'ont de toute
évidence pas les moyens d'atteindre ce statut;
ment de solliciter le potentiel créatif ou
enfin qu'il existe deux cas de figure excep
le siège des émotions et de la créativité, en
Imaginatif des apprenants. On évoque ainsi
l'hémisphère cérébral droit considéré comme
tionnels, celui de la «méthodologie active»
l'opposant à l'hémisphère gauche, siège des
dans la didactique scolaire des années 19201960, parce qu'elle s'est voulue d'emblée
capacités analytiques. Il s'agit donc d'envi
à la fois cohérente et éclectique, et celui
de I'«approche communicative» des années
sager l'apprenant comme un tout (du grec
holon) et non simplement comme une
machine à apprendre raisonnante. Pour com
1970-1980, parce qu'elle s'est voulue d'em
pléter cette dimension holiste, certaines
blée à la fois cohérente et ouverte.
«méthode» qui correspond à une unité mini
male de cohérence concernant les manières
méthodes introduisent délibérément une
sollicitation du corps par le mouvement
(apprentissage par la réaction physique totale,
approche relationnelle) ou la relaxation (sug-
de faire en didactique des langues, la « métho
gestopédie).
dologie» peut être définie comme l'unité
maximale correspondante. En tant que telle,
concepteurs, veulent placer l'apprenant au
Dans ce second sens, par opposition au mot
elle est forcément très dépendante des diffé
rents acteurs qui la mettent en œuvre dans
leurs environnements concrets. De sorte que
dans l'analyse méthodologique d'un matériel
didactique, il est sinon aisé du moins indis
pensable de distinguer au moins entre la
méthodologie de référence (celle dont les
auteurs se réclament), la méthodologie de
conception (celle qu'ils ont effectivement
mise en œuvre) et la méthodologie d'utilisa
tion (celle que l'on peut raisonnablement
Ces méthodes,
selon
leurs
centre du dispositif d'enseignement. Les
méthodes non conventionnelles présentent
l'Intérêt, grâce aux choix effectués explicite
ment par leurs concepteurs, d'éclairer cer
taines zones de la didactique des langues
moins fréquemment explorées : la relation
graphie/son et l'importance du système pho
nologique (méthode silencieuse), le recours
systématique à la langue maternelle (suggestopédie), la prééminence de la compréhension
orale (apprentissage par la réaction physique
totale), le rôle du groupe (méthode commu
MICRO-ENSEIGNEMENT
16«
nautaire). L'origine non linguistique de plu
les années 1970, les tenants du micro-ensei
sieurs concepteurs de méthodes non conven
tionnelles peut expliquer en partie ces préoc
gnement, notamment en didactique des
langues, ont été enclins à enregistrer des
cupations et leur relative liberté conceptuelle :
séquences plus vraies et plus longues et à pri
par exemple Lozanov, psychiatre, pour la suggestopédie; Gattegno, mathématicien, pour la
vilégier la dimension du visionnage auto
méthode silencieuse; Curren et Krashen, psy
critique, y compris en groupe, plutôt que la
micro-leçon. Ce qui revenait à faire de la
chologues, pour, respectivement, la méthode
vidéo un outil parmi d'autres pour analyser
communautaire et l'approche naturelle.
des prestations pédagogiques en grandeur
>■ A p p r e n t i s s a g e c o m m u n a u t a i r e , A p p r e n t i s s a g e
nature, une sorte de «grille d'observation»
PAR LA RÉACTION PHYSIQUE TOTALE, APPROCHE RELA
sui generis, observable à loisir. Les personnes
en formation ont dû dès lors réfléchir davan
TIONNELLE,
M é t h o d e s il e n c ie u s e , S u g g e s t o p é d ie .
MICRO-ENSEIGNEMENT ■ Cette méthode,
tage aux aspects à enregistrer, ainsi qu'à leur
technique d.'enregistrement, la prise de vue
venue des Etats-Unis et mettant en œuvre les
n'étant par définition pas neutre.
procédés de l'enregistrement vidéo et de
l'autoscopie, est utilisée en formation initiale
>■ AUTOSCORIE o
ou continue des enseignants. Elle consiste
MILIEU ■ On oppose l'appropriation des
à n'enregistrer que de très courtes séquences
langues en milieu non naturel (au sein d'une
institution organisée vers cet apprentissage,
(micro-leçons) portant sur des micro-aptitudes
(en anglais teaching skills) et se déroulant
devant des groupes restreints d'élèves (micro
comme l'école) de l'appropriation en milieu
naturel (la famille pour la langue maternelle,
classes). La séance standard de micro-ensei
l'environnement social pour un étranger
gnement peut se dérouler en quatre phases :
• une première micro-leçon d'essai et son
étudie prioritairement les phénomènes d'ac
visionnement autocritique par le prestataire
quisition propres au milieu naturel, alors que
migrant). En principe, la psycholinguistique
en présence ou non du formateur selon leur
la didactique des langues se consacre essen
décision ;
tiellement à l'apprentissage mis en place en
• une deuxième micro-leçon destinée à corri
milieu non naturel. Mais les deux types de
ger ce qui n'a pas été jugé satisfaisant;
situations ne sont pas étanches (par exemple
• un dernier visionnement, éventuellement
apprentissage d'une langue seconde, cours
avec l'ensemble du groupe de formation si le
en immersion, utilisation du milieu naturel en
cours d'apprentissage d'une langue étrangère).
prestataire y consent.
D'autres essais sont possibles avec ou sans
modification des contenus enseignés ou des
Les deux disciplines collaborent car l'étude
des apprentissages et des acquisitions montre
aptitudes exercées. L'inspiration skinnerienne
qu'il existe des opérations similaires dans cha
de la méthode est évidente aussi bien dans
cune des deux situations
le découpage très analytique de l'acte péda
>> A c q u i s i t i o n ,
gogique que dans le choix des aptitudes à
g lo tte,
E x o l in g u e ,
G u id a g e ,
H étéro -
I m m e r s i o n , La n g u e s e c o n d e .
exercer : renforcement de la participation des
élèves, diversification des stimuli, mise en
M IM IQ U E ■ >
K in é m iq u e .
perspective de l'activité proposée, fluidité
dans le questionnement des élèves, tech
niques de remédiation et de rétroaction (en
MINIMAL STËP ■ tr. pas à pas.
»- P a s à p a s , P r o g r e s s i o n .
anglais feedback), aptitudes à reformuler, à
exposer, à vérifier la compréhension, silences
et aptitudes non verbales, clôture, etc. Dès
MODÈLE ■ Représentation fonctionnelle
cohérente de conceptions théoriques, métho-
MOMENTS
169
dolôgiques et organisationnelles, le modèle
généité des publics à former (professeurs,
constitue en pédagogie le lien entre la ratio
nalisation et l'action. Il permet de définir ce
chie éducative de tous pays et de respon
personnels des différents échelons de la hiérar
du' nom de quoi on agit en connaissance de
cause'et non quelque chose qu'il faut repro
sabilités et compétences très diverses).
duire, C'est, comme dit Edgar Morin, un
principe d'action qui organise, communique
accompagne actuellement le développe
et anime.
En ce sens, modèle désigne une represen
ment et de la formation à distance. C'est
La conception modulaire de la formation
ment des TICE et notamment de l'enseigne
de
également la formule la plus répandue des
stages de formation continue des professeurs
valeurs, conceptions et principes qui servent
de référence et se constituent dans un
de FLE. Cependant, si cette conception per
met un découpage précis de la formation en
contexte historique, social et culturel, appelés
à évoluer. Le modèle devient alors outil
d'analyse qui s'enrichit d'interactions entre
compétences à acquérir, elle laisse parfois de
côté les finalités ou les buts à atteindre. C'est
tation
dynamique
ou
un ensemble
pourquoi d'autres formules qui tentent de
l'action et la rationalisation, par exemple le
mieux cerner les attentes et les demandes
modèle de l'approche systémique ou le triangle
pédagogique.
On désigne aussi par modèle le processus de
des enseignants font l'objet, grâce à une ana
modélisation. Il s'agit en ce sens d'une mon
>- F ormation , S tage .
lyse minutieuse des besoins, de l'élaboration
de cahiers des charges préalables.
tée vers l'abstraction à partir de pratiques,
pour en dégager des éléments transférables
et-adaptables. Par exemple un modèle de
MOMENTS ■ L'expression «moments de la
classe» met l'accent sur le paramètre tempo
formation d'enseignants de langue, de mon
tage de dispositif d'autoformation.
rel. Elle renvoie à la leçon de la méthodologie
SGAV qui découpe l'acte pédagogique en
une succession de phases qui ont chacune un
La science des méthodes qui servent à modé
liser les phénomènes complexes est appelée
objectif spécifique et dont le déroulement
la systémique, ce terme désignant aussi la
vise une appropriation maximale des éléments
démarche de modélisation.
nouveaux à acquérir. Deux grands moments
normés, la présentation et l'appropriation, qui
2» D is p o s it if .
MODÉLISATION ■ >■M
o d èle.
se subdivisent en plusieurs autres, se sont
progressivement mis en place avec quelques
aménagements et variations dans les années
MODÉLISER ■ »- M
o d èle.
MODULE ■ On appelle module la partie
d'un programme d'enseignement, d'appren
tissage ou de formation qui a été divisé en
plusieurs"uni’tés correspondant à une com
pétence à acquérir et qui est combinée à
1970 pour finalement structurer toute leçon,
selon le projet didactique de la méthodologie
SGAV.
• La présentation des structures nouvelles se
réalise en trois étapes :
- la présentation du dialogue (principal
support de l'unité didactique) à l'aide de la
d'autres unités. Chaque module pris iso
bande enregistrée et accompagné des images
lément constitue un objectif spécifique et peut
contenues dans le film fixe ou figurant sur le
également être évalué isolément. La concep
tion modulaire de la formation s'est dévelop
tableau de feutre avec pour objectif principal
la compréhension globale de la situation;
pée en raison de la diversité croissante de
la demande (linguistique, didactique et
-l'explication par la reprise du dialogue
séquence par séquence (ou image par image)
pédagogique, socioculturelle), et de l'hétéro
afin d'aider l'étudiant à isoler correctement
MONITEUR
1
7.0
chaque unité sonore et à en comprendre le
MORPHOLOGIE ■ La morphoJogie est la
sens;
partie de la linguistique qui a pour, objet
- la répétition/mémorisation des modèles
présentés avec correction phonétique de ces
l'étude de la forme et de la construction des
morphèmes. Deux domaines distincts se
répétitions.
dégagent pour le français ; la mprphologie
• L'appropriation des éléments nouveaux se
dérivationnelle et la morphologie flexionnelle. La morphologie dérivationnelle décrit
les phénomènes d'affixation (préfixation et
réalise en trois étapes :
- l'exploitation des éléments appris par cœur
précédemment grâce à leur reprise sous forme
suffixation) et la composition, entraînant la
d'exercices dans des contextes ou situations
création de nouvelles unités lexicales. La mor
phologie flexionnelle, qui se situé du côté de
la morphosyntaxe, concerne ;
analogues (réemploi des répliques du dialogue
avec d'autres personnages et intégrées aux
connaissances antérieures);
- la fixation par la transformation des énon
• la variation en genre et en nombre de l'ad
jectif et du substantif, appelée traditionnelle
ploitation, est en fait l'objectif même de la
ment la flexion nominale;,..
• la variation en personne, temps, mode et
aspect des verbes, appelée traditionnelle^
leçon, avec le réemploi de toutes les struc
ment la flexion verbale.
cés avec des procédés variés de mémorisation;
- la transposition de l'ensemble, qui clôt l'ex
tures nouvellement acquises et qui conduit
l'élève à réutiliser avec plus de spontanéité
les éléments acquis dans des situations voi
sines sous la forme de jeux de rôle ou d'acti
vités de dramatisation (élaboration de dia
logues reproduisant grosso modo le dialogue
initial).
Ce schéma structure toutes les leçons SCAV
pour les niveaux 1 et 2 même si la termi
nologie est différente d'une méthode à
l'autre et si le nombre de phases varient pour
se réduire au schéma canonique suivant :
1. Présentation / explication;
2. Répétition / mémorisation;
En didactique du FLE, il est important de faire
apparaître à l'apprenant que les règles et les
marques morphologiques de l'oral et de l'écrit
ne se recouvrent pas nécessairement.
MOT ■ Un mot est une unité signifiante,
constituée dans sa formé ‘ótate d'un ou plu
sieurs phonèmes, et dont la transcription
écrite est constituée d'une séquence de signeï
comprise entre deux blancs graphiques.
Quoique couramment utilisée, la notion dé
mot est cependant remise en question dans
l'analyse linguistique en raison de son carac
tère vague et peu opérationnel, en particulier
pour l'analyse des lexies complexes ou
3. Exploitation / fixation;
4. Transposition / appropriation.
L'unité didactique, qui s'est substituée à la
leçon avec l'approche communicative, con
encore des phénomènes,,de .polysémie. D'un
point de vue didactique, ce terme est cepen
dant utile, car il renvoie à une notion fami
serve les deux grandes phases, mais les assou
lière à l'apprenant à travers la pratique .et
l'étude de sa langue maternelle ou de la
plit, les inscrit dans l'étude des actes de
langue étrangère qui lui est enseignée,
parole et supprime les frontières trop rigou
s» Lexique , R eprésentation , V ocabulaire .
reuses
qui
compartimentent
les étapes
distinctes imposées à l'activité pédagogique
MOTIVATION ■ Dans son sens le plus géné
(par exemple, fusion entre exploitation et
ral, la motivation est un concept utilisé en
transposition).
psychologie pour tenir compte dès facteurs
qui déclenchent les conduites; elle peut être
>■ A ctivité, SGAV, U nité
didactique .
MONITEUR ■ >- C ontrôle
(I).
définie comme «un principe de forces qui
poussent les organismes à atteindre un but».
MOTIVER
171
Dans un essai de généalogie des motivations
humaines dites naturelles/ ori peut avancer
qu'elles prennent place à l'intérieur d'une
cessus d'acquisition, même si récompenses et
encouragements ne suffisent en aucun cas à
déclencher « l'irrésistible envie d'apprendre»
culture (Bruner); les désirs et les actions menées
(Skinner).
en leur nom, médiatisés par des moyens
La notion de rentabilité, d'utilité des activités
symboliques, ne correspondent pa$ simple
qu'il entreprend à long terme (parfois difficile
à jauger, comme c'est souvent le cas dans un
ment à des préférences mais à des références,
à des croyances.
Dans le domaine de l'apprentissage, on admet
pays
où
la
langue
seconde
n'est
pas
parlée) est, elle, déterminante. Aussi l'appre
que la motivation joue un grand rôle et
nant met-il en place des moments de bilan,
qu'elle détermine la mise.eft route, la vigueur
un processus d'évaluation, en attribuant
ses résultats à des facteurs contrôlables :
connaître à court terme l'utilité d'une acti
ou l'orientation des conduites ou' des acti
vités cognitives et fixe la valeur conférée aux
divers éléments de l'environnement. Le désir
pour le savoir est bien un processus multi
forme, biologique, psychique, culturel : il
conduit l'apprenant à donner du sens à ce
qu'il apprend, ce qui augmenté en retour sa
motivation.
vité, pouvoir mesurer ses efforts, évaluer la
difficulté de la tâche, compter sur la chance.
Continuer à saisir et à traiter l'information ou
cesser de le faire dépend de cette évaluation.
Mais la notion de motivation recouvre essen
MOTIVER ■ «Donnez à l'enfant le désir
d'apprendre et toute méthode sera bonne»,
tiellement des éléments cognitifs-et affectifs.
Elle est le résultat de l'interaction entre des
disait jean-Jacques Rousseau dans VÉmile.
C'est ce sens de créer, d'éveiller des réactions
facteurs extérieurs (les multiples éléments de
susceptibles de favoriser l'apprentissage que
recouvre aujourd'hui le verbe motiver. Pour
l'environnement jouant un rôle stimulant ou
bloquant : milieu familial, société, projets pro
fessionnels ou personnels) et la personnalité,
l'état interne (besoin et intérêt, qui maintien
nent l'attention et l'esprit «n éveil malgré les
difficultés cognitives qui surgissent).
tant, si les enseignants ne pensent plus que la
matière à enseigner est en elle-même moti
vante, Ils restent persuadés que les moyens
captivants (humour, charme, accroche) restent
insuffisants pour disposer favorablement
On nommera la première motivation externe,
très fréquente comme déclencheuf de l'ap
quelqu'un à l'égard d'une tâche à accomplir :
prentissage (rencontre, séjour) mais fragile,
et la seconde motivation interne, plus solide,
de recettes propres à motiver.
liée au plaisir d'apprendre, à la curiosité, à
la création où il serait souhaitable d'ancrer
l'apprentissage car elle sert de support à
l'attention et à la mise en mémoire de connais
sances nouvelles.
Pour se maintenir, cette motivation doit être
reconnue et entretenue à. court terme : dans
la motivation ne peut se résoudre en termes
Les pédagogues du courant rogerien (Cari
Rogers) estiment que la motivation réside
dans les besoins intrinsèques de l'Individu,
dans le besoin de s'épanouir. L'enseignant se
doit, certes, d'encourager ou de diriger les
besoins innés ou acquis propres à chaque
enfant ou adulte, d'en faire naître de nou
veaux, mais surtout d'amener l'apprenant à
tout apprentissage, et dans celui des langues
en particulier, la perception que l'apprenant
découvrir ses propres motivations.
a de soi et celle qu'il se fait de la situation
projet à valeur affective qui maintient la
d'apprentissage sont des facteurs importants.
Aussi les renforcements positifs, les apprécia
motivation
tions consolidant la confiance et la réussite
l ■
joueront-ils le rôle de stimulants dans le pro
Motiver sera faire croître l'intérêt pour tout
initiale
amplifiée,
en faisant
prendre conscience à l'élève de son potentiel
intellectuel et de ses goûts.
x* M otivation .
MULTIDISCIPLINARITE
MULTIDISCIPLINARITÉ ■ »
172
I n t e r d is c ip l i
narité .
vant constituer un facteur de motivation et
d'immersion; il comporte également une
dimension didactique qui, mariée à son
MULTILINGUISME ■ *■ P olyglossie .
authenticité,'peut favoriser son intégration
pédagogiques
MULTIMÉDIA ■ Le terme multimédia
En attendant que la plus grande partie du
désigne à l'origine le regroupement, dans un
public soit équipée de liaisons rapides à
même dispositif permettant l'interactivité, de
données écrites, sonores et imagées (images
domicile, ce sont toujours les cédéroms et les
dévédéroms qui permettent le stockage et la
fixes ou animées). Mais ce mot s'est également
restitution confortables d'une grande masse
imposé comme un hyperonyme de cédérom,
Internet, voire hypertexte et hypermédia, et
il est maintenant utilisé aussi bien comme
substantif que comme adjectif (« un multimé
de données véritablement multimédias. Qu'ils
dia », « des produits multimédias »).
selon qu'ils visent ou non cet apprentissage.
se trouvent en ligne ou sur cédérom, on peut
distinguer deux grandes familles de produits
utilisables dans l'apprentissage des langues,
Les principaux attributs du multimédia sont
1. Les premiers peuvent se présenter, à l'instar
l'hypertextualité, la multicanalité, la multi-
des méthodes papier, comme de véritables
référentialité et l'interactivité (Lancien, 1998).
cours de langue ou bien simplement comme
• Il n'est pas certain que l'hypertextualité
des exercices ou activités entraînant à des
compétences partielles.
(mise en rapport d'un texte présent à l'écran
avec d'autres textes sur le même thème qui
y sont appelés) constitue un atout péda
2. Les seconds sont souvent des produits
culturels, voire ludo-culturels. Les didacticiels
gogique : des chercheurs ont montré à quel
de langue sont utiles pour le travail de la
point les stratégies de lecture, adaptées au
support imprimé, peuvent être bouleversées
compréhension, l'apprentissage de données
par une présentation non linéaire. La possibi
fonctionnements linguistiques et discursifs.
lité, cependant, de lier discours et langue en
Leur, limite la plus évidente concerne l'analyse
de réponses et on ne peut guère considérer
présentant par exemple une vidéo avec des
sous-titres sur lesquels on peut cliquer pour
avoir des explications, constitue une des
civilisationnelles ou l'entrainement à certains
sérieusement qu'un cédérom permette l'en
trainement à la communication, sauf à consi
potentialités du multimédia.
dérer. corpme tel les répétitions d'énoncés.
• La multicanalité, nommée multimodalité
On notera que de nombreux systèmes-auteurs
quand on se place du point de vue de l'utili
ou autres générateurs d'exercices permettent
sateur, n'est pas vraiment spécifique au multi
média puisque la vidéo présentait déjà des
à des non-informaticiens de créer de telles
•"a
activités d'apprentissage, notamment dans
les laboratoires multimédias qui remplacent
images, du son et parfois du texte; mais
combinée avec l'interactivité, elle permet des
agencements nouveaux que l'utilisateur peut
activer de diverses manières. Un des atouts
pour les langues est la fréquente redondance
entre les canaux et la place importante du
texte.
• La multiréférentialité est la possibilité d'obte
nir, sur un même sujet, des sources d'informa
souvent les anciens laboratoires de langues
analogiques.
Les produits non destinés à l'apprentissage
des langues peuvent être utilisés par des
apprenants .avancés dans une perspective
d'immersion,dans la langue cible et seront
alors choisis pa; ceux-ci en fonction de l'intérêt
qu'ils présentent pour eux; ils peuvent égale
tion de genres très divers : on en perçoit bien
ment faire l'objet de scénarios pédagogiques
l'intérêt didactique. Le multimédia présente
ainsi une certaine polyphonie discursive pou
(Mangenot, 2001) et constitueront alors le
support de certaines tâches.
173
M U L T IM E D IA
De nombreux projets concernant les langues
communication (ou mieux, d'une collabo
utilisent les différents canaux de communi
ration) à distance entre apprenants semblent
être les suivantes : existence d'un projet
aux finalités à la fois claires et précises, enga
gement et savoir-faire d'enseignants-anima
cation. qu'offre le réseau Internet, qu'il
s'agisse d'écrit synchrone (en anglais chat),
asynchrone (courriel, forums), voire, plus rare
ment, de son synchrone ou de visioconférence.
La plupart de ces projets sont documentés
sur la toile et utilisent celle-ci pour publier les
réalisations. Les conditions de réussite d'une
teurs, intérêt du scénario pédagogique, croise
ment judicieux du dispositif technique avec
les tâches qu'il permet.
>• Interactivité, T âche , TIC-TICE.
NATIF ■ »- L o c u t e u r
fonctionnement cognitif du cerveau humain
sain : imagerie tomographique aux rayons X ou.
n a t if .
NATUREL ■ >■A pprentissage,
M ilieu .
NEUROSCIENCES ■ On appelle neuro
scanner, imagerie par résonance magnétiqu.e.
Cette nouvelle alliance entre la psychologie et
l'imagerie cérébrale est féconde dans tous les
sciences l'ensemble des recherches et des
domaines de la cognition, de la perception aux
connaissances portant sur le système ner
veux, et dont l'objectif est de localiser les fonc
activités logicomathématiques, y compris sur
tions cérébrales et de mettre en évidence
l'organisation et le fonctionnement du cerveau
jusqu'à la compréhension de ses propriétés
fonctionnelles les plus Intégrées, les fonctions
les thématiques de l'émotion, de la conscience,
des apprentissages et des dysfonctionnements
cognitifs liés aux maladies mentales."''
>• C o g n it io n .
cognitives. Les neurosciences s'appuient sur
NIVEAU ■ La notion de niveau est générale
les découvertes et les méthodes de la géné
tique et de la biologie moléculaire, et elles
ont connu un très grand développement
ment utilisée, soit comme critère dè définition'
d'enseignements et apprentissages de langue,
soit comme critère de classement des appre
dans la seconde moitié du xxe siècle : neuro
logie, neuroanatomie, neurobiologie, neuro
nants.
physiologie, neurochimie, neuro-endocrino
logie, neuropathologie... Des sciences
et apprentissages, et, partant, des . matériels
qui leur servent de supports, les niveaux
nouvelles se sont développées à l'interface
débutant, intermédiaire, avancé - niveau 1,
entre les neurosciences et d'autres sciences
humaines : neurolinguistique, neuropsycho
niveau 2, niveau 3 - délimitent les étapes
d'enseignement/apprentissage linéairement
ordonnées à parcourir pour arriver au terme:
de tout apprentissage de langue. À chaque
logie, neuropsychiatrie, neuropsycholinguislique... La neuropsychologie en particulier a
d'abord étudié le dysfonctionnement cogni
tif et sa relation avec des lésions cérébrales
basée sur des Images anatomiques. Les tech
nologies modernes, surtout l'avènement de
l'électronique et de l'informatique, ont rendu
possible l'imagerie qui permet d'observer le
S'agissant de la définition d'enseignements
étape correspondent des objectifs et dés conte
nus d'apprentissage formant un ensemble
que tout apprenant doit maîtriser avant d'ac
céder à l'étape suivante.. ...
Cette utilisation de la notion de niveau présup
pose alors que les connaissances et capacités.
NIVEAU
175
à acquérir sont les mêmes pour tous les
par tous et non un enseignement diversifié et
apprenants. Elle n'est donc pas compatible
avec l'approche communicative de l'enselgnement/apprentlssage des langues, ni avec
centré sur l'apprenant;
la notion de centration sur l'apprenant, qui
Impliquent une forte personnalisation des
objectifs et contenus d'apprentissage liée aux
besoins/attentes de compétence langagière
de ceux qui se lancent dans un apprentissage
2. l'apprentissage est un comportement unifié,
indépendant des caractéristiques Individuelles
des apprenants, de leurs styles d'apprentissage,
et des conditions spécifiques dans lesquelles Ils
apprennent (disponibilité, moyens), et non un
comportement individualisé;
3. l'acquisition est un processus d'accumu
de langue : le futur guide de groupes de
lation linéaire de fractions de connaissances
touristes français est loin 'd'avoir les mêmes
préoccupations de compétence langagière
que l'informaticien japonais homme par son
et non un processus cognitif, non cumulatif
entreprise dans sa filiale française. Elle exige,
Utilisée comme critère de classement des
apprenants, la notion de niveau représente
d'autre part, que les capacités à acquérir
soient organisées selon une progression qui
permette leur découpage en « tranches » suc
et non linéaire de construction de savoirs et
de savoir-faire.
cessives. Elle implique donc que soient définis
une synthèse d'informations concernant leur
apprentissage et leurs acquisitions. Le niveau
attribué à un apprenant (débutant, faux-débu
des critères d'organisation fiables et stables.
tant, avancé, faible, moyen, fort), déterminé de
Certains auteurs de matégejs préconisent le
manière plus ou moins empirique ou à partir
critère de simpliclté/complexité, d'autres
celui de la fréquence d'utilisation, d'autres
des résultats obtenus à des tests dits de niveau
encore celui de l'utilité/urgerice; ou de la
en groupes homogènes, est une mesure glo
nécessité (les célèbres « bases» qui condition
bale qui le situe en tant qu'apprenant, au
regard de l'enseignement/apprentlssage (son
neraient toutes les acquisitions ultérieures),
ou tout simplement du bon sens, qui brasse
tous les autres critères en proportions aléa
toires et fait Intervenir de surcroît celui de
quantité (tant de mots, règles de grammaire,
servant typiquement à répartir les apprenants
niveau détermine le niveau du cours ou des
matériels dont il pourra bénéficier), mais éga
lement, par extrapolation, en tant qu'usager
de la langue apprise (Indication d'un degré de
actes de parole par nlveair)< •
Elle présuppose également que les acquisitions
compétence). C'est ainsi que l'apprenant
réalisées par les apprenants, se conforment à
par exemple, sera également considéré, et se
considérera, comme un apprenant qui ne maî
trise que moyennement la langue apprise.
la progression adoptée : les acquisitions du
niveau intermédiaire doivent se faire Impéra
classé dans un groupe de niveau Intermédiaire,
tivement après celles du niveau débutant et
Cette utilisation de la notion de niveau est
avant celles du niveau avancé, au prix parfois
de longues séances de révision, voire de
fortement sujette à caution, pour plusieurs
« redoublements ».
D'une manière plus générale, l'utilisation de
la notion de niveau comme critère de défini
tion d'enselgnements/apprentlssages et de
matériels Implique l'adhésion à une théorie
raisons.
1. Le niveau attribué est parfois fondé sur des
Informations obtenues à partir de critères
imprécis : tel apprenant se considère comme
débutant parce qu'il n'a jamais suivi de cours
de langue, tel autre parce qu'il estime n'avoir
rien acquis dans les cours qu'il a suivis, ou
avoir tout oublié.
didactique dans laquelle :
1. l'enseignement est un enseignement à
l'unisson, centré sur des contenus identiques
2. Lorsque le niveau est déterminé sur des
pour tous, appris au même rythme par tous,
critères précis, lesquels utilise-t-on parmi tous
fractionnés en étapes successives parcourues
les critères possibles : la quantité de connais-
I /O
[NJlVtAU U t LAINCiUt
sances acquises, et, dans ce cas, de quelles
connaissances (lexicales, grammaticales, dis
cursives, communicatives, etc.)? La qualité
des performances, mais de quelles perfor
mances (compréhension, expression, à l'oral,
à l'écrit, etc.), et quelle qualité (correction,
appropriation, aisance, intelligibilité, etc.) ?
Mais la principale raison, rédhibitoire, est que
l'évaluation en termes d'un niveau global
conduit à réduire une appréciation multidi
mensionnelle à une «m oyenne» unique et
l'Europe et notamment de la réflexion sur des
systèmes d'unités capitalisables que la notion
de niveau-seuil a vu le jour. Elle réfère à un
objectif d'apprentissage considéré comme
«seuij» fonctionnel, situé au-delà d'un
simple niveau de «survie» et permettant à
un sujet autonome une communication relati
vement personnalisée en langue étrangère.
Passé ce rîiveau, les visées d'apprentissage
peuvent se diversifier.
implique par là même que l'apprenant éva
Le nom de niveau-seuil a été donné à l'outil
de référence pour la définition et la détermi
lué est homogène du point de vue de ses
compétences/connaissances.
fonctionnels dans l'apprentissage d'une langue
nation de premiers objectifs et de contenus
1. Un résultat unique fondé sur des apprécia
tions divergentes n'a pas de signification autre
étrangère .et, par extension, au niveau de
qu'arithmétique et résulte en une évaluation
tels objectifs. Depuis 1975, date de parution
erronée : quelle signification et quelle valeur
du Threshold Level pour l'anglais, des
niveaux-seuils ont ainsi été élaborés pour un
compétence correspondant à l'atteinte de
donner à une indication de niveau établie à
partir de résultats satisfaisants à l'écrit mais
grand nombre de langues européennes. Pour
insuffisants à l'oral, ou bons en grammaire
mais mauvais en vocabulaire, ou positifs en
1976.
compréhension mais négatifs en expression?
Les niveaux-seuils ont été élaborés selon le
2. L'observation ponctuelle et longitudinale
modèle dit notionnel-fonctlonnel, initiale
ment proposé'par D. Wilkins et en relation au
des apprenants aboutit immanquablement à
la constatation que l'état et l'évolution de
le français, Un niveau-seuil a été produit en
concept de -besoins de communication
(Richterich et-Chancerel, 1977). La démarche
leurs compétences/connaissances sont toujours
hétérogènes : typiquement, leurs performances
consiste à déterminer ce que les individus ou
en compréhension orale sont nettement
groupes considérés devront être capables de
supérieures à leurs performances en expres
faire, Jangaglèrement, dans les situations aux
sion orale; leurs connaissances écrites sont
supérieures à leurs connaissances orales; ils
quelles ils seront participants. Cette capacité
est spécifiée en termes de catégories notion
« se débrouillent » parfaitement dans certaines
situations de la vie courante mais sont inca
nelles (notions générales et notions spéci
fiques) et fonctionnelles (actes de parole).
pables de faire face dans d'autres (situations
Ces catégories translinguistiques sont ensuite,
pour la langue considérée, actualisées par
des formes linguistiques courantes. À la diffé
conflictuelles, par exemple).
Au total, il serait souhaitable de remplacer
cette évaluation en niveaux par une évalua
tion analytique faisant apparaître les profils
de compétence/connaissance des apprenants.
rence d'outils antérieurs comme le français
fondamental, les niveaux-seuils ne résultent
>• A p p r o c h e c o m m u n ic a t i v e , C e n t r a t io n s u r l ' a p
pas d'enquêtes linguistiques, mais ils répon
dent à un modèle commun qui autorise des
pren an t.
comparaisons de langue à langue.
NIVEAU DE LANGUE
■ >■ V a r i a t io n .
Les niveaux-seuils ont donné lieu à mentions
et usages multiples dans divers programmes
NIVEAU-SEUIL ■ C'est dans le cadre des
scolaires, maquels et méthodes de langues,
tests et certifications. Ils constituent aussi un
projets «Langues vivantes» du Conseil de
moyen dévalorisation symbolique pour des
I/ /
langues de moindre diffusion, qui disposent
tème didactique, c'est-à-dire l'ensemble des
ainsi çi-e descriptions analogues à celles des
institutions et des acteurs qui accompagnent
«grandes» langues européennes. Au fil des
l'enseignant dans son activité professionnelle,
années, des variations ont été enregistrées
dans la mise en œuvre du modèle général.
en définissant en amont les programmes
Dès l'origine, les choix opérés pour Un
qu'il doit suivre, en élaborant les manuels
qu'il va utiliser, et en lui donnant pour cible
niveau-seuil diffèrent sur bien des points de
les épreuves d'examen que ses élèves doivent
ceux qui ont été retenus pour The Threshold
Level. Ce dernier a d'ailleurs donné lieu à une
sont donc largement interprétés par cette
nouvelle version en 1990. Pour The Threshold
instance régulatrice de la demande langagière
Level et Un niveau-seuil, des adaptations
l'Europe.
en termes d'outils et de procédures didac
tiques qu'elle met à la disposition de l'ensei
gnant (manuels, méthodes, méthodologie,
Le niveau-seuil a été resitué dans des éche
lonnements de plusieurs niveaux, comme
etc.).
La noosphère est donc particulièrement dense
ceux que propose le Cadre européen com
dans le cas de l'enseignement au sein d'insti
mun de référence pour les langues.
tutions éducatives officielles (programmes et
>■ Évaluation .
examens nationaux), moins dans le cas d'ins
titutions plus indépendantes. Elle comprend
scolaires ont' été éditées par le Conseil de
réussir. Les besoins en langue des apprenants
NON-DIRECTIVITÉ ■ Le terme « non direc
aussi bien les corps d'inspection que ceux de
tif» vient d-',une. démarche d'entretien, élabo
rée par Cari Rodgers, et visant à rester centré
formateurs, aussi bien les maisons d'édition
sur l'interlocuteur. Selon lui, le point de vue
listes et leurs revues professionnelles.
spécialisées que les associations de spécia
non directif permet une certaine indépen
dance psychologique à l'individu en même
NORMATIF a L'adjectif «normatif» corres
temps que le maintien de son intégrité psy
pond au substantif « norme » dans son accep
chique.' Utilisée en psychologie et en sciences
humaines, cette technique d'entretien a eu
des répercussions en didactique. Dans une
tion la plus étroite, c'est-à-dire lorsqu'il définit,
dans une perspective toujours prescriptive,
perspective non directive de l'apprentissage,
l'enseignant est’ centré sur la classe et sur
l'apprenant, à l'écoute de ses besoins, de ses
représentations et de ses valeurs. Le savoir est
conçu comme complexe et non linéaire et il
s'agit de le construire en lui donnant du sens.
L'approche non directive a favorisé le déve
loppement de notions essentielles comme
l'interaction, l'écoute, la négociation du sens,
la réciprocité, l'autonomie, la confiance en la
des modèles et lorsqu'il hiérarchise des
usages, à partir de la description des pratiques
d'une élite censée représenter la norme.
Normatif s'oppose alors à «normal» qui
désigne tout usage conforme aux pratiques
du plus grand nombre. Mais le normatif (qui
concerne les règles) et le normal (qui concerne
l'usage) peuvent se rejoindre au sein d'une
norme définie par le respect de l'usage du
plus grand nombre érigé alors en modèle.
capacité d'apprentissage d'un individu et le
NORME ■ Fondé sur la critique des présup
respect de l'apprenant.
posés du structuralisme réduisant la langue à
un objet homogène, sur la prise en compte
»■ D ir e c t iv it é .
des conditions de production historique et
NOOSPHÈRE ■ Le concept de noosphère,
sociale du discours et sur la réintroduction du
élaboré'par Yves Chevallard (1985) dans le
cadre de la didactique des mathématiques,
sujet énonciateur dans la langue, le dévelop
pement de la sociolinguistique a remis à
l'honneur la notion de norme en la débarras
désigne l'environnement immédiat du sys
NOTATION
sant de ses aspects mentalistes stigmatisés à
17.8
juste titre par les linguistes à l'époque du
• la priorité au capital symbolique privilé
giant l'utilisation de formes linguistiques pro
structuralisme triomphant. La réflexion enga
venant d'un groupe réputé supérieur et
gée sur le concept de norme s'est surtout
ayant donc acquis une certaine légitimité aux
développée, et ce n'est certainement pas un
hasard, chez les linguistes et les sociolin-
yeux des autres locuteurs.
guistes de l'aire francophone.
voire fantasmée). Elle se situe sur le terrain
La conceptualisation de la notion ne s'est pas
des attitudes et des représentations et'
consiste à accorder des valeurs esthétiques
faite sans ambiguïté. On a donc intérêt à gar
der présente à l'esprit la distinction transversale
entre ce qui est du domaine du «normal»
(norme = ensemble d'usages) et ce qui est du
domaine du « normatif» (norme = ensemble
de règles). La diversité des approches, souvent
plus idéologiques que linguistiques, n'interdit
pas de proposer trois principaux types de
norme.
1. La norme objective (appelée également
norme de fonctionnement ou norme statis
tique) définie comme l'ensemble des faits
répétitifs et collectifs n'appartenant pas
nécessairement au système ou à la structure
de la langue : accents «locaux», phéno
3.
La norme subjective (ou ê'nicOre évaluative,
affectives ou morales aux formes. C'est ainsi
qu'on qualifiera certains discours de «froids»,
«prétentieux», «expressifs», «chaleureux»,
etc. Ce type de norme se manifeste donc
directement par les discours épilinguistiques
des locuteurs. Il constitue ce„que l'on va parfois
appelé l'imaginaire linguistique défini comme
l'ensemble des normes évaluatives subjectives,
caractérisant les représentations des sujets
sur les langues et les pratiques langagières.
À ces trois types de norme, il faut désormais
ajouter celui de norme endogène, définie
comme la reconnaissance par les locuteurs
détenteurs légitimes d'une norme locale des
mènes suprasegmentaux, morphophonolo
écarts qui la séparent de la norme importée,
giques (liaisons), morphologiques (variation
cette norme locale étant perçue comme une
marque d'identité. La norme endogène, ini
des paradigmes flexionnels), syntaxiques
(règles des accords), sémantiques (tri des
connotations), etc. Cette norme peut égale
tialement perçue en termes d'imperfections
ou de déviances justifiées par les exigencé’s'
ment être descriptive. Elle se contente alors
d'enregistrer des faits sans associer de juge
de la compétence communicationnelle se
ments de valeur à leur description et sans les
hiérarchiser.
d'une personnalité sociale particulière.
L'émergence d'une norme endogène et sa
cohabitation avec la norme exogène (celle
2. La norme prescriptive qui définit des
modèles et qui hiérarchise des usages identifiés
trouve revendiquée comme la manifestation
en description, d'où une fusion parfois gênante
pour l'observateur, au plan épistémologique
du français dit standard par exemple) repré
sentent un problème sérieux posé aux sys
tèmes éducatifs africains.
comme à celui des pratiques, entre norme
> Épi-, N ormatif.
objective et norme prescriptive. Les critères
de hiérarchisation sont à la fois internes à la
NOTATION ■ On désigne par notation l'attri
langue (arguments esthétiques, fonctionnels,
formels, logiques, etc.), fondés essentiellement
sur la fréquence, et externes à la langue. Pour
bution d'une note qui représente’lé résultat
du processus d'évaluation d'une épreuve.
Cette note traduit l'appréciation chiffrée
ces derniers, on peut distinguer :
d'une performance. La note peut être brute
• l'appartenance au groupe (norme = signum
(basée sur deux catégories, -par"exemple
social);
• le respect de la tradition (le bon usage étant
vrai/faux, réussi/échoué, oui/non), globale
souvent localisé dans le passé);
(impression générale, non critériée, de l'exa- <
mlnateur), analytique (attribuée en fonction'
NOTIONNEL
179
d'un barème critérié et pondéré), standar
disée ou mécanique (par exemple par scanner,
munication (Hymes et Gumpertz, 1972) qui
domine encore aujourd'hui la didactique du
donc objective).
>■ B a r è m e , D o c i m o l o g i e ,
FLE.
Parallèlement à ces apports non linguistiques
É v a l u a t io n .
(philosophiques, anthropologiques, sociolo
NOTE«
>
B a r è m e , D o c i m o l o g i e , É v a l u a t io n ,
giques, etc.) nord-américains se développent
N o t a t io n .
en France, à partir des travaux de Benveniste
NOTIONNEL ■ L'adjectif notionnel est relatif
qui fondent la théorie de l'énonciation (1966),
les notions (fondamentales dans tout dis
cours) de la personne (moi), de l'espace (ici)
à des notions ou concepts qu'un apprenant
doit s'approprier dans des situations de com
munication multiples.
Dans la décennie 1970-80, l'approche dite
fonctionnelle-notionnelle, contemporaine du
niveau-seuil, renvoie à un principe d'organi
et du temps (maintenant). Ces notions
seront actualisées dans toutes les méthodes
de langue au double niveau des structures
linguistiques et des conditions langagières en
contexte, conformément aux objectifs d'ap
sation des programmes d'apprentissage des
langues vivantes pour des adultes, où la prio
rité est donnée à la valeur communicative
prentissage définis en fonction des publics
spécifiques d'apprenants.
Le terme même de notion semble avoir
des éléments du langage' plutôt qu'à leur
valeur grammaticale et formelle.
L'analyse des besoins langagiers. permet
disparu au bénéfice d'actes, contexte, inter
prétation, concepts qui se sont en revanche
largement imposés en sciences du langage. II
de déterminer ce qui est nécessaire aux
apprenants en termes de fonctions du lan
pourrait toutefois retrouver un regain de
vigueur dans les approches cognitives actu
gage et d'actes de paroles, et les notions
générales et spécifiques que l'apprenant
elles, centrées sur le langage en général et
l'acquisition en particulier. Ce retour à la
devra maîtriser.
Cette approche dite fonctionnelle-notionnelle
s'inscrit dans la perspective 'pragmatique
ouverte par la philosophie du iangage d'Austin
cognition privilégie en effet l'étude des
mécanismes inférentiels qui permettent aux
locuteurs d'interpréter des énoncés et de
puis Searle et l'émergence de la sociolinguis
tique et du concept de compétence;de com
contexte.
comprendre les actes qu'ils accomplissent en
>• F o n c t i o n n e l , N iv e a u -s e u i l .
OBJECTIF ■ On appelle objectif ce à quoi
demande, des préoccupations majeures des
on tente de parvenir, le résultat qu'on se pro
pose d'obtenir par des moyens appropriés.
didacticiens du français langue étrangère. En
fonction des publics et des demandes institu
La notion d'objectif implique que l'on fixe en
même temps les modalités de mesure de son
tionnelles et sociales, on fixe un ou des
objectifs (par exemple : que les apprenants
réussissent les unités A2 et A3 du DELF, que
degré d'atteinte. On ne confondra donc pas
objectif avec des notions qui pourraient
les apprenants.' puissent comprendre une
paraître quasi synonymes comme celles de
but, de finalité ou d'intention. En didactique
documentation
des langues, l'objectif est le résultat idéal de
l'importance de la notion, apparait à la fin
des années 1970 l'appellation «français sur
objectifs spécifiques» (de l'anglais french on
l'enseignement et de l'apprentissage. La
notion d'objectif est très liée aux moyens mis
en place pour sa réalisation : stratégies, types
de méthodes, contenus d'enseignement,
activités pédagogiques, progression, système
d'évaluation, etc. On distingue en général
deux types d'objectifs : les objectifs globaux et
les sous-objectifs séquentiels, comme des
tâches à accomplir pour réaliser à la fin l'ob
jectif global.
professionnelle
dans
un
domaine paçtiçulier du français). Signe de
spécifie purposes), qui supplante encore les
autres appellations utilisées comme français
de spécialité, français des affaires, langue du
droit, ,etc. On met l'accent sur le fait que les
objectifs d'apprentissage sont différents de
ceux du français général, le but final étant la
maîtrise de ’ta1 langue française dans un
contexte professionnel.
Bloom et ses collaborateurs ont proposé
>■ B esoin , D emande , F rançais
en 1970 une taxinomie d'objectifs pédago
cifiques ,
giques, à la fois d'ordre cognitif et affectif. Il
semble toutefois que les types d'objectifs
pédagogiques privilégiés dans la didactique
OBJECTIVATION ■ L'objectivation est un
des langues pendant longtemps aient été des
des pratiques.sociales ou idées comme des
objectifs plus parcellisés et plus mécanistes
(grammaticaux ou lexicaux par exemple).
Avec l'émergence de l'approche communica
tive, la notion d'objectif a fait partie, comme
les notions de public, de besoin ou de
sur objectifs spé
P ublic .
concept sociologique. Elle permet de traiter
objets (comme des «choses»), c'est-à-dire
comme des réalités identifiables pareillement
par tous. Qn ne se fie pas à ce que des indi
vidus pensent d'une croyance, ni à ce qu'ils
en disent, mais à l'image qu'ils s'en font. On
ui-rxt:
181.
voit par exemple les préférences comme des
objets, c'est-à-dire comme de l'extérieur.
Objectiver une opinion, c'est donc la rendre
de formation. Par exemple, une grille d'obser
vation de l'enseignant tiendra compte du
temps de parole qu'il s'attribue, de la circu
identiquement identifiable par tout un cha
lation de la parole dans la classe, de la
cun. Cela ne signifie pas qu'objectiver une
formulation de ses consignes, de son ques
pratique sociale suffise à définir celle-ci.
tionnement, de sa manière de corriger ou
Simplement, mais c'est décisif, elle permet
d'évaluer les productions des apprenants, de
sa façon d'utiliser le tableau, de la qualité de
d'agir sur elle, y compris collectivement.
OBJECTIVER'* *- O bjectivation .
son écoute, de sa façon d'expliquer le
lexique, la grammaire et la phonétique, du
poids de la culture dans son cours.
OBSERVATION ■ L'observation est une
> G rille.
technique de recherche développée par les
sciences .expérimentales, de type psycholo
OBSERVATION PARTICIPANTE ■ Point
gique, anthropologique ou social,
pour
de départ de la recherche, l'observation par
démontrer et étayer la pertinence de leurs
ticipante permet, avec le temps, la réflexion
et des lectures scientifiques parallèles, de
travaux.
Depuis les anthropologues du début du
xxe siècle (Bronislaw Malinowski), l'observa
tion expérimentale est sortie des laboratoires
constituer un corpus sur lequel le chercheur
s'appuie pour ses démonstrations. Le plus
sur le terrain, c'est-à-dire une observation où
souvent, celui-ci extrait les axes dominants
de son travail de son journal ethnogra
phique. Mais il peut à l'inverse partir de
l'observateur vit la réalité de ses observés,
quelques grandes lignes de recherche qu'il a
tout en tenant un journal de ce vécu. Cette
construites par hypothèses et qui seront oui
ou non confirmées au cours de ses observa
tions de terrain. La position de l'observateur
pour devenir une observation participante
technique s'est largement développée dans
les sciences sociales sous le nom de journal
ethnographique. Cependant la forme clas
sique d'observation indiquée ci-dessus garde
sa pleine validité.
>■ O b s e r v a t io n p a r t ic ip a n t e .
participant a été fortement critiquée, parce
que trop subjective : tout en pratiquant luimême aussi cette technique devenue indis
pensable même si elle est parfois peu fiable,
Labov parle du « paradoxe de l'observateur ».
OBSERVATION DE CLASSE ■ L'obser
vation de classe est une technique qui se
pratique régulièrement, dans les cursus de
formation d'enseignants, pour comprendre
ce qui se passe exactement dans une situation
réelle d'enseignement et d'apprentissage
d'une langue et de sa culture. L'observation
Mais, en se référant à Weber et à Shütz sur
tout, la plupart des chercheurs adoptent en
matière d'observation la position appelée
réciprocité des perspectives, qui implique
un double regard entre l'observateur et
l'observé, et limite donc quelque peu la sub
jectivité.
peut être limitée soit aux manières d'être et
de faire de l'enseignant, soit aux manières
OFFRE ■ L'offre et la demande sont deux
d'être et de faire des apprenants, mais peut
composantes du concept de marché. Au sens
économique et académique, le marché est le
lieu de rencontre (éventuellement abstrait)
également porter sur les interactions entre
enseignant et enseignés.
Pour chaque observation de classe, un objec
tif est fixé et une grille d'observation est dres
sée. Cette grille peut cibler différents critères
en fonction de la recherche ou de l'objectif
où les offres des vendeurs rencontrent les
demandes des acheteurs qui s'ajustent à un
certain prix. Le marché est donc une façon
de confronter offre et demande afin de réali-
1 82
ORAL
ser un échange de services, de biens ou de
capitaux.
• L'offre désigne la quantité de biens et ser
vices que les vendeurs sont prêts à vendre
écrits, se prêtait mal à l'exercice de compé-.
tences orales et ce n'est qu'à partir du moment
où les fondements de cette approche ont été
critiqués, dans les méthodes directes puis
pour un prix donné. Ainsi l'ensemble de la
audio-orales et audiovisuelles, que la place
production des fraises n'est pas l'offre réelle
des producteurs, car ils peuvent très bien
de l'oral a réellement été problématisée, au
point de passer parfois au premier plan.
D'autre part, la façon la plus répandue de
décider de détruire une partie de leur récolte
s'ils n'estiment pas les cours rémunérateurs.
L'offre n'existe donc dans une économie de
marché que par rapport à une demande
solvable prête à payer un prix donné.
9 La demande désigne la quantité de biens et
services ou capitaux que les acheteurs sont
prêts à acquérir à un prix donné, étant donné
leurs revenus et leurs préférences. Les besoins
les plus élémentaires des individus les plus
penser l'oral, y compris pour des cadrés
méthodologiques qui en reconnaissaient là
légitimité, a été et continue souvent à êtrè‘
contrastive : l'oral est référé à Décrit. Ainsi
voit-on les manuels mettre l'accent' sur les
différences en termes de contraintes de
communication : aux caractères communicativement économiques .d'immédiateté, à
l'irréversibilité du processus, à la possibilité
de réglages et d'ajustements, à la présence,
pauvres ne constituent pas une demande
pour les entreprises capitalistes, car ils ne
de référents situationnels commmuns et à Ja
détiennent pas les moyens financiers leur
permettant de se porter demandeurs sur le
possibilité de recours à des procédés non
verbaux qui caractérisent la communication
marché (demande solvable). En économie, la
demande désigne l'intention d'achat, tandis
orale, on oppose souvent les caractéristiques
de l'écrit que sont la communication différée,
que la consommation correspond à l'acte de
satisfaction des besoins.
la possibilité de reprise de lecture, la néces
sité d'anticiper les comportements du lecteur
Demande et offre agissent l'une sur l'autre,
et de lui fournir des explications suffisantes,
et le transcodage linguistique. Ce sont ces
caractéristiques de l'oral, dont la linguistique
dans les deux sens. Dans l'enseignement
« progressiste » on a longtemps privilégié l'idée
qu'il fallait s'efforcer de répondre à la
demande des usagers (enfants et parents).
C'est en partie juste; il faut bien voir cepen
dant que la demande dépend de l'offre : une
du xxe siècle a su montrer les avantages, qui
ont légitimé la communication orale dans l'apprentissage et l'enseignement des langues
vivantes.
offre riche fait naitre des demandes. Quand
Ces réflexions, croisées avec les critiques du
les filières universitaires officielles (licence,
concept de norme, ont mis fin à quelques
maîtrise, DEA, DESS, doctorat) de français
assimilations simplistes : à l'écrit, le,s.registres
langue étrangère ont été crées en 1983-84,
c'est, certes, qu'elles correspondaient à
standard et soutenu, à l'ora’îla familiarité. Or
l'examen des productions a tôt fait de révéler
une demande, mais, en retour, cette offre
nouvelle a augmenté les demandes et les a
diversifiées. L'enseignement, pour avancer,
doit impérativement enrichir ses offres.
tout un continuum de production orales (des
oraux plutôt qu'un oral), allant de formes
familières à des discours très élaborés (l'oral
de la conférence, par exemple), et a montré
>■ C oût, Produit .
que cette diversité existe aussi à l'écrit.
O R A L ■ La composante orale a longtemps
été minorée dans l'enseignement des langues
étrangères, notamment du FLE. De fait, l'enseignement-traduction, fondé sur des modèles
On comprend mieux dès lors que le couple
oral/écrit ne soit plus l'axe structurant des
approches de l'oral en didacUque-'du F L E .
L'accent se déplace vers une autre distinc
tion ; le fait que l'oral est tantôt un moyen...
ORTHOEPIE
183
d'enseignement et d'apprentissage, tantôt
un objectif à part entière. Cette distinction
peut se révéler utile pour apprécier l'évolu
tion de la composante orale dans l'histoire de
la didactique du FLE.
Les méthodes audio-orales, inspirées du distri
butionnalisme, accordaient à l'oral une place
prédominante, visible par le recours au ma
activités centrées sur la production orale,
dans deux directions principales :
• l'apprentissage de la réalisation d'actes de
parole (saluer, se présenter, parler de son état
de santé, etc.);
• la maîtrise de genres oraux (explicatifs, nar
ratifs, argumentatifs, etc.).
Mais il faut se garder de réduire le travail de
gnétophone et au laboratoire de langue : les
production orale en FLE à ces activités com
débuts des apprentissages étâient unique
ment oraux. Les exercices fondés sur la répé
tition et l'imitation de modèles structuraux
municatives, car une part importante de la pro
duction orale est engendrée par les situations
visaient la mémorisation des structures syn
taxiques. Les méthodes audiovisuelles ont
privilégié le même canal : De vive voix, par
d'enseignement elles-mêmes : par exemple, le
moment de préparation d'un jeu de rôle
entraine des échanges entre apprenants qui,
menés en français, permettent un apprentis
dialogue. Mais toutes ces approches faisaient
de l'oral un moyen d'enseignement plus
sage en situation d'argumentation.
Cependant, plus rares sont les travaux spé
cifiques sur la compréhension orale, compé
tence très importante en langue étrangère. Il
qu'un objectif : les structures de la langue
y a pourtant place pour une réflexion sur ce
étaient visées plus que les fonctionnements
qui la facilite ou la gêne, et plusieurs modèles
oraux de la communication et leurs impli
de compréhension orale ont été élaborés
cations linguistiques. L'oralité elle-même
dans le champ de la didactique. Il peut être
était prise en compte par le biais d'exercices
dits de correction phonétique, inspirés le plus
souvent des principes de la méthode verbotonale qui continuent à rendre de grands ser
utile aussi, dans certaines situations, de déve
lopper prioritairement des compétences de
compréhension et d'intercompréhension,
vices pour des apprenants débutants. La
mer dans sa langue maternelle. Cet axe prend
exemple, ne présentait à l'élève que des
images et aucune représentation écrite du
situation commença à changer quand une
méthode comme C'est le piirttemps manifesta
le souci de présenter une lartgue contextuali
sée, avec des traits d'oralljte-et des variations
régionales.
Les approches communicatives, visant le
développement des compétences de com
permettant à chacun de continuer à s'expri
une importance croissante, notamment grâce
aux recherches menées autour de l'intercom
préhension, comme c'est le cas pour les
langues romanes : l'oral est concerné au pre
mier chef par ces recherches.
> C o m p r é h e n s i o n , E x p r e s s io n , P h o n é t i q u e , P r o
s o d ie .
munication, ont achevé le processus en fai
sant de l'oral un objectif à part entière : de
nouvelles techniques, jeux de rôles et cadres
O R T H O E P IE ■ L'orthoépie ou phonétique
normative définit la norme de la pronon
de simulations globales, erg sont l'expression
la plus évidente. Dans le même temps, la
ciation des sons d'une langue et de leur
conception de l'oralité s'enrichit : l'approche
essentiellement en laboratoire de langue
morphosyntaxique est intégrée à uhe vision
plus large faisant appel à tous les aspects non
et suppose une connaissance du système
verbaux, à l'ethnographie de la communica
également une définition de la norme de
prononciation dans la langue : l'orthoépie
tion et à la pragmatique.
À côté des travaux développant la maîtrise de
l'écrit, les manuels ont fait une place à des
enchaînement dans la parole. Elle se pratique
graphophonétique de la langue. Elle suppose
recherche la mise en œuvre des formes pho
niques à l'intérieur de certaines marges d'ac-
ORTHOGRAPHE
184
ceptabilité telles que l'utilisateur de la langue
• les logogrammes,
sera considéré comme n'ayant pas d'accent
particulier, qu'on ne parviendra à le situer ni
« figures de mots », dans lesquelles la graphie
ne fait qu'un avec le mot. Ces logogrammes
socialement ni géographiquement.
ont un rôle sémantique dans la mesure où ils
»■ P h o n é t i q u e .
qui
constituent
des
permettent de distinguer des homophones
(ces/ses, cahot/chaos). Ces distinctions sont
ORTHOGRAPHE ■ Comme les autres lan
réalisées parle moyen de lettres muettes ou
gues romanes, la langue française a constitué
«étymologiques» (hôte!faute!). À noter toute
son orthographe à partir de l'alphabet latin. À
fois que toutes les lettres « historiques » ou
ces lettres latines sont venus s'ajouter, à
«étymologiques» ne présentent pas une valeur
diverses époques, des signes diacritiques et des
lettres nouvelles destinées à marquer des dis
distinctive : certaines ne jouent aucun rôle
tinctions ignorées du latin. De plus, le déve
subsistent que comme des vestiges : tel est
le cas pour les consonnes doubles (année,
loppement historique de l'écriture du français
dans le système graphique français et elles ne
comme), des lettres latines (doigt, digitum), de
est à l'origine de sa relative indépendance :
cette écriture en est venue à noter directement
des informations grammaticales et séman
comme dans' théâtre).
tiques. C'est pourquoi, comme le préconisent
> -
lettres grecques (th purement étymologique
G raphème, ‘G raphie, I déogram m e .
les linguistes contemporains, il faut aborder
ORTHOPHONIE ■ L'orthophonie est une
l'orthographe française comme un système
composite : écriture alphabétique transcrivant
discipline thérapeutique qui a pour objectif
les sons du français, et écriture idéographique
codant le signifié. Ce système apparait sous-
essentiel la rééducation du langage oral et
écrit grâce à des techniques appropriées.
tendu par un certain nombre de principes :
principe phonéticographique, principe mor
ment : le retard de langage, les troubles
phologique, principe étymologique, principe
historique, principe de différenciation. Ce sys
tème complexe est à mettre en rapport selon
Nina Catach avec trois sortes d'unités lin
Les troubles du langage oral sont essentielle
d'articulation; Jes troubles de type assimilatoire affectant les phonèmes en séquence, la
dysphasie ou difficulté à acquérir le langage
oral, l'aphasie ou trouble acquis du langage
guistiques : le phonème, le morphème et le
lexème. On distinguera donc trois zones
oral, les troubles de la voix parlée ou chantée,
la dysarthrie ou trouble de la gesticulation
constitutives du système graphique français
articulatoire, la difficulté à acquérir le langage
correspondant à chaque type d'unité :
oral dans les cas de surdité, d'infirmité motrice
• les phonogrammes, qui notent directement
cérébrale, d'autisme ou de déficience intel
les phonèmes. Ces phonogrammes sont de
lectuelle... L'orthophoniste rééduque égale
plusieurs sortes : lettre simple, quand une
lettre correspond à un son (à = [a]); lettre
ment en voix'œsophagienne en cas d'ablation
du larynx et prend en charge les troubles de
la communifcation liés au vieillissement ou
simple à signe auxiliaire (cédille souscrite à c :
ça) ; digramme, groupe de deux lettres cor
respondant à un phonème (ou pour [u] dans
loup)', trigramme, groupe de trois lettres
notant un phonème (-Ile pour [j] dans fille);
aux maladies dégénératives.
Les troubles concernant l'acquisition du code
écrit-sont : la dyslexie, la dysorthographie et
la dysgraphie ou trouble du geste d'écriture.
• les morphogrammes, qui sont des marques
Les troubles aphasiques concernent également
morphologiques, généralement des marques
finales non prononcées, sauf en cas de liaison
l'écrit.
de genre (petit/petite) ou de nombre (petit/
tions qui s'apparentent à la kinésithérapie pour
petits, il chante/ils chantent) ;
tous les muscles de la zone orofaciale : troubles
L'orthophoniste exerce également des fonc
Ü K IH U m U N It
IBt>
de la déglutition, troubles vélo-pharyngés,
durable à acquérir la numération et la logique
troubles de la trompe d'Eustache, bavage... Les
mathématique) sont également de son ressort.
troubles, mrrésiques et la dyscalculie (difficulté
>■ D y s l e x ie , D y s o r t h o g r a p h i e .
P
PAIRE MINIMALE ■ Ce sont deux mots
geste paralinguistique et geste colinguistique
(d'une syllabe ou plus) très proches phoniquement dont la différence est constituée
chez ). Cosnier).
PARADIGMATIQUE ■ Saussure a défini la
par un seul phonème (exemple : vie et vue
[vi] - [vy] ou avis et habit [avi] - [abi]) que
langue comme un système de signes, chaque
l'on associe pour distinguer un phonème
signe entrant dans un réseau de relations
réciproques qui le caraçtérise. Cela a permis
d'un autre et prouver ainsi sa pertinence à
l'intérieur du système phonologique d'une
langue donnée. L'existence d'une paire mini
male ainsi constituée permet de définir le [i]
paradigmatique et de rendre compte, ainsi,
du système de la langue.
comme un phonème distinct du [y] et le [v]
distinct du [b] puisque la commutation (sub
stitution) effectuée permet de conclure à l'exis
Sur l'axe paradigmatique se dessinent les rap
ports, toujours virtuels, entre les unités linguis
tiques pouvant figurer dans un même environ
tence de deux mots différents. L'opération
de commutation, à partir des paires mini
males, permet de mettre en évidence la fonc
nement de la chaîne sonore. Ces unités font
tion distinctive d'un son et par conséquent
mais, dans un contexte donné, elles s'excluent
sa valeur phonologique dans une langue
donnée. En didactique les paires minimales
sont utilisées dans les tests de perception, de
discrimination et de reconnaissance auditives,
mutuellement. Par exemple, dans .l'énoncé
« L'homme que j'ai croisé ce matin près du
parc portait un sombrero», le choix s'est porté
s» P h o n è m e .
couvre-chefs, à l'exclusion de toutes les autres :
d'opposer les deux axes syntagmatique et
partie d'un paradigme car elles ont les mêmes
propriétés sémantiques ou grammaticales
sur une dénomination du paradigme des
chapeau, casquette, béret, bonnet___
PARA- n Préfixe très utilisé dans la termino
>■ S y n t a g m a t i q u e .
logie spécialisée des sciences du langage (paralinguistique, paratexte), para- fonctionne en
opposition avec le préfixe co- (colinguistique,
PARADIGME ■ >■P a r a d ig m a t iq u e ,
Sy n t a g m a
t iq u e .
cotexte). Il désigne une relation plus lâche
que celle que désigne co- entre le phénomène
langagier de référence (linguistique, texte) et
le phénomène qui s'y rattache (exemple :
PARAPHRASE ii La paraphrase est la refor
mulation d'un énoncé pour le,rendre plus
clair, plus précis dans la même situation. La'
PATTERN
187
compréhension d'un énoncé ¡mpfiqueen effet
qu'on sache lui faire correspondre d'autres
énoncés ayant la même signification, autre
ment dit faire une traduction intralinguistique.
Dans un deuxième temps l'analyse de dis
cours (authentiques) écrits ou oraux a redonné
une place scientifique à l'étude de la parole.
>■ D i s c o u r s .
En didactique des langues, la paraphrase est
très utilisée :
PAS À PAS ■ On désigne ainsi un mode de
• par l'enseignant. Dans la phase d'explica
tion, celui-ci tente parfois de faire comprendre
progression minimale, issu de l'enseignement
programmé, visant à conditionner le réflexe
une nouvelle notion à l'apprenant à travers
linguistique de l'élève par valorisation de la
une variation contextuelle, en-.se servant des
bonne réponse et du renforcement positif.
mots qu'il a déjà acquis et aussi des mots
transparents entre les deux langues s'il en
Dans ce but, les méthodologues audio-ora-
existe ;
ticale faite pas à pas (en anglais step by step),
où chaque unité d'apprentissage s'articule
• par l'apprenant. Faire redire à l'apprenant
ce qu'il a compris, avec ses mots à lui, est un
des moyens pour l'enseignant de vérifier la
compréhension d'un texte. C'es't aussi pour
l'apprenant une stratégie de compensation
très utile en expression.
llstes optent pour une gradation gramma
autour d'une difficulté linguistique mineure.
Cette orientation stricte de la réponse par
unités élémentaires est à replacer dans le
contexte des «machines à enseigner».
>■ A u d i o -o r a l , B é h a v io r is m e , P r o g r e s s i o n .
La paraphrase discursive est’une technique
mise en place par certaines méthodes audio
PASSIF ■ Un comportement est dit passif
visuelles de deuxième génération
(vers
quand l'individu n'est pas lui-même la source
1975). Elle consistait à faire deviner et donc
de l'énergie utilisée. Ce terme est assez sou
vent employé de façon erronée pour qualifier
ce processus actif qu'est la compréhension.
produire
par les apprenants
toutes
les
phrases qui leur venaient à l'esprit en voyant
l'image qui correspondait à une,des phrases
du dialogue. On n'écoutait la:phrase enregis
*■
trée que quand toutes les hypothèses des
PATOIS ■ Un patois est la variante dialectale
d'une communauté rurale précise. Furetière
apprenants avaient été épuisées.
le définissait comme un «langage corrompu
et grossier tel que celuy du menu peuple, des
»■ E x e r c i c e , S t r a t é g ie .
PARAVERBAL b
»
A c t if .
A c c e n t , G est e, K in é m iq u e ,
K in é s i q u e , R y t h m e .
paysans et des enfants qui ne sçavent pas
encore bien prononcer». Le terme patois
sous-entend la ruralité et la rusticité des gens
PAROLE ■ La parole est le concept saussurien
qui s'oppose à la langue, comm'e' l'utilisation
du système linguistique s'oppôse à ce système.
En tant que manifestation de la langue indivi
duelle, occasionnelle, et se .matérialisant sous
des formes de taille et de nature très diverses,
la parole a longtemps été considérée comme
impure et difficilement analysable. De ce fait, la
linguistique se donnait pour objet la langue,
générale, abstraite, qui permet cette utilisation
individuelle et lui est sous-jacente^. Elle limitait
son étude aux unités de taille, égale ou infé
rieure à la phrase.
qui parlent ce langage. Ils rudoient, voire
déforment, la langue nationale. On lui pré
fère le mot dialecte qui, lui, jouit aujourd'hui
d'un certain degré d'estime,
s * C r é o l e , D ia l e c t e , L a n g u e , L in g u a f r a n c a , P id
g in
, S a b ir .
PATTERN ■ Pattern est un terme anglais luimême emprunté au français «patron» dans
son sens figuré de modèle, type, forme, et
surtout structure. On le rencontrait en didac
tique sous la forme du composé pattern-drill
pour désigner les exercices structuraux de
l'tU A Q U U t
première génération élaborés aux États-Unis
188
tionnaires de la Deuxième Guerre mondiale
mçthode, tandis que pédagogie «différenciée»,
«institutionnelle» ou «par objectifs» se place
dans celui de la théorie.
(le mot drill évoque les exercices militaires
effectués dans les casernes).
ensemble de significations la relation entre
pour enseigner les langues aux corps expédi
Plusieurs auteurs mettent au centre de cet
>■ E x e r c ic e s s t r u c t u r a u x , L in g u is t i q u e a p p l iq u é e ,
enseignant et enseigné, retournant ainsi au
Structure.
sens étymologique. A. Prost (1985) voit dans
la pédagogie' des savoirs positifs concernant
PÉDAGOGIE ■ De son étymologie grecque
les études, c'est-à-dire la façon pour l'ensei
signifiant «le fait de conduire l'enfant à
l'école » puis de le diriger, au sens éducatif du
mot, le terme actuel s'est considérablement
gnant de permettre aux élèves d'apprendre.
Plus largement, le modèle de R. Legendre
(1988) appelle «relations pédagogiques» les
éloigné pour prendre des valeurs d'extension
relations entre sujet en position d'apprentis
diverse, parmi lesquelles on peut distinguer
sage, objet de l'apprentissage et agent (enseignarit par exemple).
quatre niveaux principaux de signification.
1. Dans la vie quotidienne, la pédagogie est
la caractéristique de celui qui est pédagogue,
qu'il soit enseignant institutionnel ou pas :
d'où des énoncés apparemment paradoxaux
comme «cet enseignant manque de péda
gogie», ou «ce technicien est pédagogue».
Être pédagogue c'est ici un comportement,
appuyé sur la faculté d'expliquer, de faire assi
La pédagogie a peu à peu tenté de se consti
tuer commejcience. La pensée pédagogique
européenne est d'abord le fait d'« essayistes»,
esprits éclairés, comme Comenius, Rabelais,
Montaigne, Rousseau, Alain : le bon sens
prime, infléchi parfois par une conception de
l'enfant, de la nature humaine, des besoins
de la société. La pédagogie est un art, dépen
miler certaines connaissances ou contraintes.
dant largement du savoir-faire du maître. Au
2. Un deuxième niveau donne au terme le
sens de manières d'enseigner, qui incluent
xixe siècle, la formation du discours scienti
fique conduit l'Allemand Herbart à poser la
aussi bien la méthode que les techniques
d'enseignement : on parlera d'une péda
gogie de l'oral, de la grammaire ou de la
pédagogie tomme «science philosophique»,
s'appuyant sur la psychologie de l'apprentis
lecture, autant que de fiches pédagogiques
destinées à guider l'action de l'enseignant.
sage
et
sur la morale. Au début du
XXe
siècle,
les travaux en Belgique de O. Decroly, en Suisse
de E. Claparède, en Italie de M. Montessori,
3. À un troisième niveau, pédagogie prend le
sens de réflexion sur l'école, l'enseignement,
en France de A. Binet, F. Buisson, contribuent
l'action éducative. Ces réflexions prennent
forme dans des théories pédagogiques issues
gogiè. Celle-cis'enrichit des apports de la phi
losophie, de^ la sociologie avec E. Durkheim
de courants dont on esquissera plus loin un
rapide historique.
(qui fait de la pédagogie une «théorie pra
tique »), ,c(e la psychologie surtout avec j. Piaget
à étayer le statut scientifique de la péda-
4. Au quatrième niveau, le plus général, la
ou G. Mialaret. Toutefois, selon l'importance
pédagogie englobe tout ce qui a trait à l'action
éducative auprès de l'enfant ou de l'adulte.
accordée au pôle «agent», avec les qualités
propres à l'individu enseignant, ou au pôle
Le terme pédagogie est souvent précisé par
des adjectifs ou des compléments de nom. Le
domaine de la technique propose par exemple
la pédagogie par ateliers, ou la pédagogie de
théorie ou méthode, la pédagogie est encore
actuellement considérée tantôt comme un
groupe, voire de grands groupes. Pédagogie
«expérimentale», «non directive» ou «de
soutien», relèvent plutôt du domaine de la
art, tantôt comme une science.
La didactique dés langues n'est pas indépen
dante de l'évolution de cette pensée péda
gogique. L'approche communicative par
exemple V e s t appuyée sur une conception
PEDAGOGIE DES GRANDS CROUPES
•189
de l'apprenant dans une relation d'interac
tion avec l'enseignant. Des travaux récents
sur les difficultés d'apprendre la langue
seconde ou étrangère renvoient aux analyses
de l'apprenant comme sujet, et à une
conception de la pédagogie comme étayage
de l'apprentissage par ce sujet actif, aboutis
sant à une individualisation des apprentis
prix cependant d'une diminution globale de
l'horaire d'enseignement pour les élèves.
Quand ces solutions eurent cessé de produire
leurs effets, il fallu bien se résigner à ouvrir
plus grandes les portes des classes et à aug
menter notablement la taille des divisions. Il
n'est pas rare ainsi en Afrique de rencontrer
des classes de collège qui accueillent plus de
En raison du vaste spectre sémantique du
terme pédagogie, des confusions restent
cent élèves et des classes de l'école primaire
dont les effectifs peuvent atteindre les deux
cents élèves : on comprend bien que les solu
sages.
possibles. La plus fréquente se produit avec
tions qui prévalaient dans des classes à effectif
«éducation» : pour la réduire, on pourrait
soutenir que la pédagogie (sens 1 ou 2)
«norm al» (entre vingt et quarante élèves)
contribue' à l'éducation. La confusion avec
«méthode, méthodologie» ou «technique»
contextes. En même temps, il apparaissait que
le retour des effectifs au niveau des années
n'étaient
plus opératoires dans de tels
est plus .difficile à éviter, puisque pédagogie
1960 n'était guère envisageable, du moins
•peut parfois se comprendre aussi dans ces
dans l'immédiat. Il fallait donc prendre acte
sens-là. Quant au conflit avec le terme
d'une telle situation et rechercher les solutions
«didactique», il est à peu près insoluble. Si
l'on prend pédagogie aux sens 1 ou 2, c'est
une partie de la didactique. Si on lui donne le
pédagogiques appropriées.
On rappellera cependant qu'en Europe, dans
la première partie du xixp siècle, le mouvement
sens très général de tout ce qui concerne
de l'école mutuelle, qui connut un grand
l'action d'éduquer, c'est la didactique qui est
succès, permettait de scolariser les élèves en
ensembles de tailles considérables. Reprenant
partie prenante de la pédagogie.
>■
D id a c t iq u e ,
In d iv id u a l is a t io n ,
M éth o d e,
M é t h o d o l o g ie .
le modèle de la fabrique, il regroupait en un
même local des enfants de tous niveaux qui
étaient placés sous l'autorité d'un maître,
PÉDAGOGIE DES GRANDS GROUPES ■
Au lendemajn.de la Deuxième Guerre mon
diale et, plus encore, au moment où la décolo
lequel déléguait alors à des moniteurs, c'està-dire des élèves plus âgés que ceux qu'ils
avalent pour tâche d'encadrer, le soin de for
nisation s'est achevée, les politiques de scolari
mer les élèves sur des tâches très précisément
sation ont connu un fort développement et
les modèles éducatifs proposés en direction
ce mouvement, qui permettait de scolariser
des pays 'du tiers-monde ont été pour l'essen
de nombreux enfants à peu de frais, périclita
tiel empruntés à ceux en usage dans les pays
à partir de 1840, face à l'autre modèle, celui
•développés. Même si dans ces pays-là les
. effectifs étaient plus élevés qu'ils ne le sont
aujourd'hui, leur taille était sans commune
de la méthode simultanée.
Dans le courant des années 1980, différentes
rencontres se sont tenues pour examiner,
mesure.3 v e t.c e qui pouvait déjà s'observer
dans un certain nombre de pays d'Afrique et
notamment sous l'impulsion d'André de
Peretti, un certain nombre de solutions pos
d'Asie. Pour faire face au flux toujours gran
dissant d'élèves, les autorités éducatives de
sibles. Le grand groupe devait être considéré
ces pays,adoptèrent comme première solu
tion, celle de la double vacation. Une même
salle de'classe accueillait une classe (classe"élève) le matin, une autre l'après-midi, au
Indiquées. Importé d'Angleterre après 1815,
comme une ressource et non comme une
source de difficulté. Les solutions envisagées
consistaient le plus souvent à fragmenter le
grand groupe en groupes de travail plus
restreints. Mais ces propositions se heurtaient
PÉDAGOGIE DIFFÉRENCIÉE
190
à un certain nombre d'obstacles matériels :
lourdeur des tables-bancs qui occupaient la
conduites d'apprentissage ou de leurs inté
rêts et motivations. Quand les écart? qui les
totalité de l'espace de la classe et empê
caractérisent sont relativement limités, l'en
chaient de la sorte toute réorganisation.
Toutes les activités d'autre part ne pouvaient
seignant peut proposer une réponse pédago
être organisées selon ce schéma.
L'observation des classes à fort effectif fait en
traitement de l'apprentissatje!"Si, en revanche,
les écarts de profil se révèlent particulière
réalité apparaitre un choix constant, celui
d'un enseignement frontal : le maitre fait sa
leçon devant les élèves en s'appuyant sur
gique commune, dans un registre moyen de
ment élevés, l'enseignant aura intérêt à appor
ter des réponses différenciées, selon le profil
des élèves.
l'usage du tableau noir qui marque les diffé
Deux modes de différenciatiompeuvent être
rents moments de la journée et de chacun
envisagés :
des points abordés. Les élèves sont en posi
tion d'écoute, recopient dans leur cahier, au
• soit différencier dans le temps les démarches
d'apprentissage, en ayant recours à des outils
et des supports différenîs--(vidéo, logiciels,
conversation, textes, etc.), soit faire se succé
terme d'un traitement mental de la matière
apprise que le maitre ne peut cependant
accompagner. Une des solutions peut consis
’
ter à multiplier les canaux de présentation de
l'information : plan de travail affiché au
der des modes d'activités distincts (travail
collectif, travail de groupes, travail individuel),
soit encore proposer des modes de traite
tableau, utilisation d'affichages, présence de
manuels, discours du maitre, jeux de dia
ment de l'information (observation, enquête,
comparaison, analyse, simulation) qui per
logue présentés devant la classe, de façon à
mettent d'approcher les contenus d'appren
ce que les élèves puissent circuler dans un
tissage selon des entrées variées ;
environnement
• soit différencier d'emblée les activités dans
la classe en fonction cKa- profil* de chacun
diversifié
d'informations,
comparer les éléments présentés, les corro
borer, en prenant appui sur la parole du maitre.
(différenciation simultanée). Les groupes
PÉDAGOGIE DIFFÉRENCIÉE ■ La pédago
peuvent être constitués : 1) à partir de résul
tats d'évaluation ; 2) à partir du libre choix
gie différenciée a fait son entrée depuis long
temps dans les réflexions des éducateurs
que chacun d'entre eux peut faire entre
des propositions qui leur sont faites par
majeurs de l'histoire de la pédagogie. Freinet
l'enseignant; 3) par tris successifs, à partir de
par exemple, en a été un fervent adepte.
difficultés éprouvées dans la réalisation d'une
En elle-même il s'agit d'une option où l'on s'ef
force de tracer un enseignement aussi indivi
dualisé que possible sans cesser pour autant de
tâche commune. Les élèves sont alors orien
maintenir un rapport positif de l'intéressé avec
tés soit vers d'autres activités, ¿oit n'ont à
accomplir qu'une partie de la tâche proposée.
Mais dans tous les cas, la pédagogie différen
le savoir en lui-même. On cherche à établir un
équilibre entre le rythme qui convient à un
ciée ne consiste ni dans la recherche, de
individu et l'objectif final. En langues vivantes,
c'est le CRAPEL qui a mis en exergue le pre
(enseignement individualisé, apprentissage
mier, grâce à son apprentissage autodirigé, la
nécessité d'une pédagogie différenciée qui est
le contraire d'un enseignement élitiste.
classes de niveaux.
On constitue, à l'intérieur du groupe-classe,
Un groupe-classe ne rassemble jamais des
élèves qui seraient tous dotés d'un profil iden
tique d'apprentissage, qu'il s'agisse de leur
niveau préalable dans les acquis, de leurs
réponses appropriées aux cas. de chacun
en autonomie), ni dans la constitution de
des groupes de besoin, dont la nature, la
taille et les objectifs pourront vârier tout au
long de la session d'apprentissage.
La pédagogie différenciée ne constitue pas
une méthode pédagogique au sens -où,
191
PÉDAGOGIE EN CONTEXTE
comme dans l'apprentissagè des langues, il
Le caractère de plus en plus multiculturel de
existe une méthode directe, Une méthode
SCAV ou une méthode par traduction. C'est
nos sociétés a pour effet la présence, dans
une démarche pédagogique qui prend place
chacune, de locuteurs plus ou moins nom
breux de langues cibles qui sont susceptibles
à l'intérieur de choix méthodologiques plus
d'être sollicités, pour la réalisation de vidéo-
généraux, et qui permet d'apporter une
réponse à l'hétérogénéité des élèves. Pour
graphies dans lesquelles ils peuvent se pré
senter d'abord de façon succincte, puis plus
étendue, autour de thèmes canoniques tels
autant, cette démarche ne s'applique pas for
sage. Elle peut alterner avec des moments
que les caractérisations personnelles, les goûts
et intérêts, les itinéraires professionnels, les
d'apprentissage collectifs par lesquels le
choix de vie et les projets. Du point de vue
groupe retrouve sa cohérence et se donne
des repères communs. Démarche exigeante,
elle peut faire parfois reculer les enseignants
de l'accès au sens, l'exposition à des produc
tions de locuteurs qui partagent un grand
cément à tous les moments dè l'apprentis
devant la complexité de sa mise en œuvre.
Elle peut être approchée par étapes,-mais il
nombre de références spatiotemporelles et
culturelles avec le sujet apprenant, non seu
lement rend plus aisé la compréhension
est clair que des élèves de niveau faible ou
insuffisant feront des progrès beaucoup plus
(concept des entrées intelligibles de Krashen),
mais en même temps entraine chez lui des
importants s'ils sont en contact avec des
attitudes de prédiction et de perception
élèves d'un meilleur niveau, que s'ils sont
regroupés en classes de niveau homogène
où sont rassemblés des élèves faibles ou en
globale qui activent des stratégies et des pro
difficulté. La pédagogie différenciée permet
de compréhension plus directement axés
d'apporter une solution à cet ensemble de
contraintes : des classes hétérogènes, des acti
sur sa situation actuelle et son vécu. Cette
cessus linguistiques d'appréhension, surtout
si, à cette exposition, s'ajoutent des exercices
approche reposant sur une communauté
vités communes, des réponses différenciées.
présente autour de lui, et rendant compte
Pour être convenablement mise en œuvre, la
d'itinéraires souvent originaux de personnes
qui offrent leur collaboration pour aider à son
pédagogie différenciée appelle'de la part de
l'enseignant une attention particulière
apportée aux conduites d'apprentissage de
ses élèves; elle peut s'appuyer sur; l'usage
d'outils diagnostiques qui assurent une évalua
tion plus précise des compétences et capacités
apprentissage, peut soutenir, renforcer ou
même éveiller chez le sujet apprenant une
attitude positive par rapport à la langue cible
et faciliter une appropriation plus affective
de chacun. Les nouvelles technologies consti
qu'intellectuelle du lexique qui en favorisera
la mémorisation. Par la suite, des vidéo-
tuent certainement un support d'activité qui
permettra à la pédagogie différenciée de
graphies de personnes vivant dans le ou les
pays où la langue cible est la langue commune
trouver dans l'enseignement des langues un
sont présentées, l'attrait de la différence
élan nouveau.
étant en effet bien souvent à la base du désir
PÉDAGOGIE EN CONTEXTE ■ La péda
d'apprendre une langue étrangère. Le va-etvient constant entre les discours des locu
gogie en contexte est une pratiqüe péda
teurs du lieu, ceux des locuteurs d'ailleurs et
gogique qui s'appuie sur l'environnement
humain et géographique du sujet apprenant
ceux des participants au cours garantit la
multiplication des activités de brassage pour
les mêmes énoncés et des énoncés parallèles
pour l'exposition à la langue cible, l'accès au
sens et l'émergence d'une attitude émotion
nelle positive par rapport aux locuteurs de
cette langue, donc par rapport èr-cette langue.
et crée les conditions de là constitution d'au
tomatismes nécessaires à l'accroissement et à
l'intégration des connaissances. Comme on
i' c u m v j W ' o i c
i-m k
w d j c i ^ i i i -d
i
yz
le sait, l'encouragement à la créativité par
seulement fies savoirs et savoir-faire acquis,
des dispositifs favorisant des interactions
mais aüssi de facteurs multiples comme la
ouvertes (jeux de rôles, simulations, débats,
mémoire, la motivation, l'identité sociale, les
etc.) ne peut porter ses fruits que si le sujet
apprenant dispose d'un stock de routines de
plus en plus riche et stable.
composantes affectives. Les performances
En prenant en compte le contexte, non pas
pour s'y soumettre mais pour en tirer parti, et
en valorisant l'aspect social de tout appren
tissage langagier, la pratique pédagogique
décrite ci-dessus attribue, entre autres rôles,
au professeur celui de créateur de réseaux
d'interactions soit locales, soit à distance, et
introduit surtout, dans le cours, au grand
bénéfice des sujets apprenants, une parole
vivante à la place ou au moins à côté des
dialogues stéréotypés des manuels.
linguistiques ou communicatives d'un indi
vidu ne sont pas toujours représentatives de
ses compétences.
>■ C o m p é t e n c e .
PÉRISCOLAIRE ■ Le terme périscolaire
désigne, des activités promues par des asso
ciations ou par l'école, et des coopérations
pour favoriser les échanges et les déplace
ments, pour développer une mobilité des
apprenants, les emmener dans d'autres lieux,
les extraire de la «captivité» de la salle de
classe. Ces activités peuvent s'exprimer par
un accompagnement scolaire : aide aux
PÉDAGOGIE PAR OBJECTIFS ■ La péda
devoirs, clubs d'art, de sport (en France,
gogie par objectifs est un type de pédagogie
Dans la plupart des cas, un objectif global est
Charte de l'accompagnement scolaire, 1992,
ouvrantM'école sur son environnement social
et culturel). Mais elles se déroulent aussi hors
dg temps scolaire (quotidiennement ou après
fixé (par exemple : pour un médecin ou un
étudiant en médecine étranger, lire et com
liaison avec la mission éducative de l'école.
qui consiste à lier l'objectif fixé à son mode
opératoire et aux moyens de sa réalisation.
prendre de la documentation médicale en
français) et décomposé en sous-objectifs qui
concourent tous à la réalisation de l'objectif
les activités des élèves et des enseignants), en
Elles expriment une complémentarité entre
école et. loisirs (proximité ou vacances).
On parle de péri- et non d'extra-scolaire, ce
global (par exemple : acquérir le vocabulaire
spécifique). Ensuite, un ensemble d'activités
qui montre' une reconnaissance de la valeur
pédagogiques ciblées sont sélectionnées et
périscolaires : ces activités, adjacentes aux
moments passés à l'école pour apprendre,
proposées pour atteindre chaque sous-objectif.
Chaque unité d'activité pédagogique est
considérée comme nécessaire et suffisante
pour la réalisation du sous-objectif.
La pédagogie
par objectifs entraîne un
découpage particulier du temps d'apprentis
sage qui se fait par blocs successifs et com
éducative ët: même cognitive des activités
soht également porteuses d'éducation et
d'apprentissage et apparaissent comme une
autre façon d'apprendre.
Dans le cadre de l'enseignement des langues
étrangères,; on regroupe sous le nom de
pacts, correspondant à chaque sous-objectif.
périscolaire, des activités telles que voyages,
séjours linguistiques et culturels, jumelages,
B u t , F r a n ç a is s u r o b je c t if s s p é c if iq u e s , O b je c t if .
correspondance scolaire, manifestations dans
PERFORMANCE ■ Ce terme, issu de la
activités ont pour caractéristiques communes
les cercles, clubs et sorties théâtrales. Ces
grammaire générative, renvoie à la mise en
de se situer en dehors du cadre, des horaires,
oeuvre (processus) et au résultat concret, en
situation de production ou d'expression, de
la compétence linguistique, communicative
des programmes, des exercices scolaires nor
maux (pour s'évader des contraintes de
classe telles que emploi du temps, notes, etc.).
ou culturelle. La performance ne dépend pas
Elles complètent les activités de classe avec les
IV 3
PIIO N LIIQ U t
dans d'autres cadres plus apparentés au loisir
PHONATION ■ La phonation est l'acte d'émis
sion des sons du langage humain qui fait
ou à la découverte, avec un côté plus cultu
appel à la fonction vocale. Cette fonction
rel ou interculturel.
Grâce aux activités périscolaires emerge une
complexe, qui donne naissance à la voix et à
la parole, nécessite la participation conjuguée
pédagogie ouverte sur le monde, où l'élève
de plusieurs mécanismes neuromusculaires :
_ mêmes objectifs pédagogiques, mais tenus
est considéré dans ses habitus langagiers, et
• la production du souffle qui contrôle l'ex
qui contribue à rendre moins artificielles les
pulsion de l'air emmagasiné dans les voies
respiratoires;
activités d'apprentissage. Si l'école sort de
plus en plus de ses frontières naturelles pour
" s'installer dans la vie, l'enseignement devient
• la mise en vibration de l'anche sonore, consti
tuée par l'accolement des cordes vocales, au
moyen du souffle qui se transforme en onde
■ alors plus libre et plus actif.
sonore, premier élément de la voix individuelle;
PERLOCUTOÏRE ■ Les pragmaticiens depuis
• l'excitation
J.-L. Austin accordent une importance déter
(pharynx, cavité buccale, cavité nasale) par
cette onde, qui devient onde de parole en
s'enrichissant, dans ce passage, de timbres et
minante au contexte dans l'analyse des effets
réels .obtenus sur celui-ci par l'accomplisse
ment des actes illocutoires. Par exemple,
«Viens ici»
prétend
accomplir un acte
... d'ordre et convainc (ou non) autrui de s'exé
cuter, avec les conséquences que ce résultat
peut entraîner sur la situation hic et nunc.
L'acte jllocutorre .relève donc du domaine de
l'intentionnalité, l'acte perlocutoire de celui
de l'action.
> A c t e d e p a r o l e , I l l o c u t o ir e , P r a g m a t iq u e .
PERTINENCE ■ On parle ou on écrit à par
tir d'une information déjà construite, d'un
" savoir implicite partagé entre locuteurs. Une
nouvelle information est censée être en adé
quation avec _ ces données antérieures, et
avoir Jn effet sur elles (effet contextuel) : l'in
terlocuteur essayera donc de l'interpréter en
ce sens. Ce principe de pertinence peut être
résonateurs
supérieurs
de résonances et caractérise ainsi la voix d'un
individu particulier.
PHONATOIRE ■ >■ P hon ation , P hon étiqu e .
PHONÈME ■ Chaque langue possède un
nombre fini de sons distinctifs qu'on désigne
sous le nom de phonèmes. Le phonème est
constitué d'une matrice de traits acoustiques
et articulatoires pertinents permettant dans
une langue donnée de le distinguer des
autres phonèmes. C'est le phonème que l'au
diteur reconnaît et non le son, car le son de
la parole est soumis à une grande variabilité.
La phonétique se charge d'étudier les sons
de toutes les langues, alors que la phonolo
gie étudie le rôle et les fonctions de chaque
phonème à l'intérieur d'une langue donnée.
aucun lien avec les informations précédentes,
Le français compte 36 phonèmes répartis en
16 phonèmes vocaliques, 17 phonèmes consonantiques et 3 phonèmes semi-vocaliques.
n'appor.te rien de nouveau, ou est contradic-
>• Paire
enfreint lorsque l'information nouvelle n'a
-
des
minimale ,
P honétique , S o n , Syllabe.
•toire. En phonologie et en phonétique, la
pertinence renvoie au caractère distinctif des
PHONÉTIQUE ■ La phonétique est tradi
traits.
tionnellement considérée comme une com
posante de la linguistique, mais son statut a
>-
Paire- minîma'Cî .’
évolué au cours du temps. Son objet d'étude
est la parole humaine et, à ce titre, les faits
propres à l'oralité et à l'oral des langues et du
PHASE ■ i* M o m en t .
PHATIQUE ■ >• Fo n c tio n s
du langage .
langage relèvent de son champ d'études.
194
PHONETIQUE
La phonétique est la discipline qui étudie la
du xixe siècle, et elle a très rapidement
composante sonore d'une langue dans sa réa
lisation concrète, des points de vue acous
emprunté la voie expérimentale grâce à la
mise au point d'appâreils'-fky’m ographe et
tique, physiologique (articulatoire) et perceptif
radiographie) qui permettaient les premiers
(auditif). La phonologie (ou phonétique fonc
tionnelle), quant à elle, vise la description du
enregistrements de la parole et les premières
applications didactiques. L'aspect physiolo
système phonologique qui consiste à isoler
gique de l'audition étant considéré comme le
les unités distinctives abstraites (phonèmes et
complément indispensable de. la production
éléments prosodiques), à établir leur liste et
celle de leurs traits pertinents et à étudier leur
de la parole, les premières descriptions
phonétiques (articulatoires et auditives) ont
fonctionnement.
Il serait réducteur de vouloir reléguer la
permis de définir, d'une part le mode et le
lieu d'articulation des sons.par/.éférence aux
phonétique au seul aspect matériel des sons
sans lien avec la fonction linguistique exercée
organes phonatoires, et d'autre part le rôle
par ceux-ci au sein du discours, dans la
et l'identification auditive des différents pho
nèmes.
À l'heure actuelle, l'ambition est plus vaste :
on cherche à rendre compte 'de la fonction
vocale dans l'ensemble de l'acte phonatoire.
mesure où elle s'occupe de leur agencement
dans la séquence parlée. La nature complexe
de la parole justifie la diversité des appro
ches, des méthodes et des techniques
utilisées pour décrire le phénomène dans la
communication
et
dans
l'apprentissage
d'une langue.
En raison de la spécificité de son domaine
d'étude, la phonétique fait appel à des modes
d'investigation très divers : l'anatomie et la
physiologie de la phonation et de l'audition,
de chacun des traits dans la recorinaissance
Les moyens mis à la disposition des cher
cheurs sont plus élaborés et font appel à des
technologies avancées en-radiographie et en
exploration neurofonctionnelle.
La phonétique acoustique étudie la physique
de l'onde de parole recueillie directement en
laboratoire ou enregistrée à ' distance.. .La
l'analyse et la synthèse acoustiques des sons
de parole, l'approche discursive de la chaîne
parlée. Produite par les organes phonatoires
parole, en tant que signal acoustique, est
analysée, décomposée, traitée. La méthode
humains, la parole est constituée de vibra
tions acoustiques de l'air qui se propagent de
signal et les dispositifs utilisés sont des analy
seurs de fréquences. Les propriétés dégagées
la bouche d'un locuteur jusqu'à l'oreille du
par l'analyse, vérifiées*'pah la synthèse de
récepteur, mais c'est en même temps l'ex
parole, ont servi de base à la description pho
pression, dans une certaine langue, d'une
énonciation particulière, dont la situation et
le récepteur sont eux aussi particuliers. On ne
nologique des langues : les traits et les indices
acoustiques mis en évidence ont été utilisés
en particulier par les phonologues de l'école
peut donc enfermer la phonétique dans une
seule de ses dimensions.
Une démarche a longtemps caractérisé la
générative.
La phonétique est appelée à' jouer un rôle
essentiel dans le traitement didactique de
discipline, c'est l'approche diachronique (his
torique); elle a pour objet l'étude des chan
l'oralité, considérée comme l'acte verbal qui
se réalise dans une „relation-' interactive
d'échange entre (au moins) deux personnes.
gements des sons d'une langue au cours du
temps. Le travail du phonéticien consistait
scientifique d'approche est le traitement du
catégories de sons. La phonétique physiolo
Dans l'apprentissage d'une langue et du lan
gage (par l'enfant), la parole sollicitée impjique
toute la personne et fait appel non seulement
aux capacités articulatoires et perceptives,
gique s'est développée la première, à la fin
mais aussi à des aspects cognitifs, affectifs,
alors à rechercher les causes et à définir des
lois expliquant l'évolution subie par certaines
p l u r il in g u is m i:
195
expressifs et comportementaux. La priorité
de l'apprentissage n'est plus la phrase mais le
discours, constitué de suites (discursives) de
langues autochtones d'Asie et d'Océanie :
formes sonores regroupées par le rythme et
mélanésien fait d'anglais et de malais. Le
l'intonation. Une approche phonétique de
l'oralité permet d'aider un apprenant de
langue à résoudre une partie des difficultés
liées à la reconnaissance auditive des pho
pidgin, qui n'est en principe jamais langue
maternelle, ne remplace pas la langue natio
par exemple le pidgin de Chine fait d'un
mélange d'anglais et de chinois, le pidgin
nale mais, là où il existe, son influence a
néanmoins tendance à s'étendre.
nèmes parmi la multiplicité des variantes
>■ C r é o l e ,
sonores et à mettre en place des stratégies
P a t o is , S a b i r .
D ia l e c t e ,
La n g u e ,
L in g u a
fra n ca ,
efficaces dans la compréhension orale. Au
cours de son développement, le jeune enfant
PLANIFICATION LINGUISTIQUE ■
construit dans sa langue maternelle •Un pay
»- P o l i t i q u e l i n g u i s t i q u e .
sage sonore qui est une représentation men
tale englobant toutes les variations sonores
produites par son entourage dans différents
types de situations de parole. Ce concept de
paysage sonore d'une langue éclaire et vivifie
la perception linguistique : en gardant asso
ciées les deux faces de la production et de la
réception du langage, il ouvre des perspec
tives nouvelles à la didactique de l'oral.
>■ In t o n a t io n , P h o n a t io n , P h o n è m e , P r o n o n
ciatio n ,
P r o so d ie , Ry t h m e .
t■
PHONOLOGIE ■ >
P h o n é t iq u e .
PLURIDISCIPLINARITÉ ■
>
I n t e r d is c ip l i n a r i t é .
PLURILINGUISME ■ On appelle plurilin
guisme la capacité d'un individu d'employer
à bon escient plusieurs variétés linguistiques,
ce qui nécessite une forme spécifique de la
compétence de communication. Celle-ci
consiste à gérer le répertoire linguistique en
fonction d'un éventail large de facteurs situa
tionnels et culturels (domaines; rôles, statuts
et identités des participants; actes, stratégies
et genres; modalités et canaux; ton, finalités :
PHRASE ■ La phrase est un assemblage de
intertextualité, principes de la conversation
mots grammaticalement construit qui consti
tue le cadre normatif de la grammaire tradi
tionnelle (phrase simple, dite «canonique»);
elle forme une unité prosodique et-séman
tique. Concept très discuté en linguistique,
et de l'implicite, etc.). Toutefois, cette spéci
ficité est une question de degré et de com
plexité, quantitative plutôt que qualitative :
son statut relativement indépendant en fait
un outil privilégié pour guider les apprentis
tiques ou de l'ordre du dialecte ou du registre
sages. Du point de vue de ^communication
linguistique, les actes de langage sont reflé
tés par les types de phrase (éndnciative,
exdamative, interrogative ou impérative)
retenus pour le français,
s» É n o n c é .
un individu unilingue opère des choix simi
laires, mais qu'on considère comme stylis
parce qu'ils sont intra- plutôt qu'interlinguis
tiques. Dans ce cas, les différentes formes
parmi lesquelles s'exerce le choix sont consi
dérées comme appartenant à la même langue.
Les représentations sociales et les attitudes
envers la variation et les variétés comptent
pour beaucoup dans la perception et la caté
gorisation du plurilinguisme.
/ PIDGIN ■ Le mot pidgin provient de la pro
La compétence plurilingue n'est pas simple
nonciation chinoise déformée* de l'anglais
ment un faisceau de compétences de com
business. Il désigne une làrrgue composite
née, pour des raisons essentiellement com
munication égales, et surtout pas parfaites ni
uniformes, sauf en ce qui concerne les aspects
merciales, du contact de l'anglais, aveç.diverses
purement formels des énoncés. Le niveau et
POLITIQUE LINGUISTIQUE
196
tion de sa participation aux activités sociales
prement dite, sur laquelle pourrait s'appuyer
une véritable politologie linguistique. Elle est
toujours du ressort des États à travers leurs
et de la distribution des domaines, des fonc
institutions, officielles ou non. Le choix de la
la nature de la compétence de l'individu
changent d'une variété à une autre en fonc
tions communicatives et des aptitudes, selon
langue est généralement lié de façon très
les normes et les besoins situationnels et
étroite au\ questions ayant trait à l'unité
intentionnels.
nationale, ’ en
particulier
dans
les pays
Pour ces raisons, la manifestation la plus
d'Afrique noire francophone anciennement
évidente du plurilinguisme est l'alternance
sous tutelle française (mais aussi belge,
codique. Mais comme le choix de variété est
compétence de communication pluriiingue
anglaise ou allemande). C'est ainsi qu'au
Cameroun, par exemple, on a parlé du rôle
dd français dans la « politogenèse » de la
comporte nécessairement une compétence
nation camerounaise, seul garant de l'unité
social et non du seul ressort d'un locuteur, la
de cas
nationale face aux 252 langues approximati
extrêmes diglossiques ou polyglossiques, où
les normes sociolinguistiques ne laissent
vement dénombrées à ce jour dans le pays.
aucun choix aux participants, ils auront tou
choix du français comme langue officielle par
jours un travail de négociation et d'accom
la plupart, clés pays africains au lendemain
modation en ce qui concerne le choix de la
des indépendances) participe également de
variété, leurs rôles et identités respectifs et la
définition de la situation.
la volonté des États de montrer leur apparte
de
négociation
: à l'exception
La politique.'linguistique (par exemple le
Le plurilinguisme de tout citoyen est l'un des
nance à telle ou telle sphère économique et
culturelle, aux yeux de la communauté inter
objectifs principaux de la politique linguistique
nationale. Les problèmes linguistiques qui
du Conseil de l'Europe. L'un des instruments
les plus utiles à ce projet est le Portfolio euro
péen de langues qui permet au titulaire de
ressortissent à la politique linguistique dans
ses..aspects les plus globaux concernent donc
décrire et valoriser toutes ses compétences
elles-mêmés, mais les fonctions dévolues aux
linguistiques, apprises ou acquises.
langues errfarésence dans un même espace
>- A l t e r n a n c e c o d i q u e , B i l i n g u i s m e , C o m p é t e n c e ,
national, le plus souvent en proie à des
conflits de type diglossique, voire ethnique.
D i g l o s s ie , M u l t i l i n g u i s m e , P o l y g l o s s i e .
POLITIQUE LINGUISTIQUE ■ La politique
linguistique est l'ensemble des choix d'un
essentiellement non les formes linguistiques
La plupart des pays d'Afrique noire franco
phone sont actuellement confrontés à un
problème qui touche à la politique linguis
État en matière de langue et de culture.
Elle tient à la définition d'objectifs généraux
tique dans ce qu'elle a de plus sensible : le
(statut, emploi et fonction des langues,
implication en matière d'éducation, de for
intégrer progressivement dans les systèmes
éducatifs. ,Le choix d'un certain nombre de
mation, d'information et de communication,
langues, et, par conséquent, l'élimination
d'un certain nombre d'autres langues (six
etc.). Indépendamment des processus déci
sionnels mis en œuvre, toute politique doit se
fonder sur une analyse aussi précise que
possible des situations (sociolinguistiques,
sociopolitiques, socio-économiques et socio
culturelles) et sur une approche prospective
chôlx des langues nationales à retenir et à
langues retenues sur les vingt parlées au
Sénégal par exemple) est du ressort de la
politique linguistique.
La politique linguistique est donc à distinguer
de, la planification linguistique, qui est l'en
La politique linguistique n'est pas à distin
semble des opérations qui visent à définir la
programmation et les modalités de la réalisa
guer fondamentalement de la politique pro
tion des objectifs définis par la politique, en
de leur évolution.
PRAGMATIQUE
197
fonction des moyens disponibles et des pro
malaysia, malais et anglais) sont des cas de
cédures envisagées pour cette mise en
œuvre. Pour garder l'exemple du Sénégal, il
polyglossie sociétale.
»■ B i l i n g u i s m e , D i g l o s s i e .
s'agirait ici de prévoir un calendrier pour
l'introduction des six langues nationales
POLYPHONIE ■ Selon Mikhaïl Bakhtine
sénégalaises dans les divers circuits de la
communication écrite (mise en place d'une
(1930) puis O. Ducrot (1980), tout discours
politique de régionalisation scolaire, diffusion
exhibe plusieurs voix : celle de l'énonciateur
penser une refondation du système éducatif
et celle des locuteurs dont les propos sont
rapportés, sous formes de citation, para
phrase, mention, ou allusion. Dans une accep
en fonction de l'introduction en son sein d'une
tion large, est polyphonique tout énoncé
ou de^lusjçurs, langues-cultures africaines.
Enfin, la politique linguistique est également
à différencier de Yaménagement linguistique,
contenant un emprunt au sens commun :
qui est l'ensemble des opérations permettant
la réalisation concrète, touchant à la langue
(exemple : «Il parait que...»), verbes intro
ducteurs, changements d'indices personnels
elle-même (orthographe, emprunts lexicaux,
(« je t'assure, il m'a répondu »), de registre de
langue («il m'a répondu : casse-toi!»). On
parle aussi d'hétérogénéité discursive.
et promotion de manuels, etc.), mais aussi de
néologismes, etc.), des objectifs définis par la
politique et programmés par la planification.
Si l'on garde l'exemple fictif du cas sénégalais
envisagé ici, l'aménagement linguistique
consisterait â'âtnéliorer et à compléter, entre
autres tâches, les décrets existant depuis
proverbe, topoï, stéréotype. Ce phénomène
laisse des traces dans l'énoncé : locutions
PORTFOLIO EUROPÉEN DES LAN
GUES ■ Élaboré à l'initiative du Conseil de
l'Europe, le Portfolio européen des langues
1975 et portant sur le découpage des mots
en sérère,. en wolof et dans les quatre autres
(PEL) est un outil qui permet aux individus
langues nationales sénégalaises.
jour les différentes composantes des résultats
de leur expérience langagière, que cette
»- C o r p u s ( I I ) , S t a t u s .
qui le souhaitent d'enregistrer et de tenir à
dernière ait donné lieu ou non à une recon
POLYGLOSSIE ■ On appelle polyglossie la
naissance formelle. Un tel document met en
forme de multilinguisme sociétal standardisé
évidence de façon positive les acquis de nature
diverse dont peut faire état l'apprenant à un
point donné de son parcours. Destiné aux
employeurs ou aux autorités éducatives, le
qui compte .411. moins trois variétés linguis
tiques et dont la distribution complémentaire
est basée sur une répartition fonctionnelle. À
la différence d'autres formes de multi
linguisme sociétal, dans une communauté
PEL prend toute sa valeur dans le cas de la
mobilité professionnelle ou éducative.
polyglossique chacune des variétés que com
»- B iographie
langagière ,
Évaluation .
porte (e répertoire linguistique de la société
en question occupe un domaine communi
PRAGMATIQUE ■ La pragmatique est à
catif et situationnel spécifique, sans chevau
chements. S'il est vrai que par définition l'on
l'origine une partie de la philosophie du lan
ne peut fed'ülre de telles situations à une
simple opposition binaire entre une variété
haute et une variété basse, les variétés sont
généralement hiérarchisées sur une échelle
de prestige. Le Grand Duché du Luxembourg
(français, allemand, luxembourgeois, portugais
et anglais) et Singapour (mandarin, bahasa
gage. Elle a contribué à l'élaboration concep
tuelle des approches communicatives. On en
doit la définition fondatrice, qui consacre une
approche linéaire du langage, au philosophe
Ch. Morris en 1938 : on examine la syntaxe,
puis la sémantique, et enfin la pragmatique,
à savoir les relations entre les signes et leurs
utilisateurs. En 1980, O. Ducrot proposa une
PRATIQUE'S DC CLASSE
approche intégrée (pragmatique intégrée) : le
traitement de l'énoncé s'opère sur la base
d'informations linguistiques et situationnelles.
En 1986, D. Sperber et D. Wilson fondèrent
la pragmatique inférentieiie en élaborant la
théorie de la pertinence pour rendre compte
du traitement de toute Information : un
énoncé pertinent est celui qui produit le
maximum d'effets contextuels pour le mini
mum d'efforts de traitement. Enfin la décen
nie 1990 vit émerger la pragmatique interac
198
demandeur doit en déduire que je ne
connais pas la page précise, car ma réponse
viole la maxime de quantité, probablement
pour respecter celle de qualité (ne pas trans
mettre une Information erronée). Dans ce
domaine de l'implicite, c'est à J.-R. Searle
qu'on doit d'avoir développé la notion d'acte
de langage indirect.
.. .
»- A c t e d e p a r o l e , A p p r o c h e c o m m u n i c a t i v e .
PRATIQUES DE CLASSE > L'expression
tionniste, synthèse complexe de courants
désigne traditionnellement les activités réa
philosophiques, sociologiques, psychologiques
et linguistiques (théorie de l'énonciation,
lisées par l'enseignant lui-même face aux
apprenants dans la salle ¿Té chasse. Il s'agit des
analyse conversationnelle, analyse du discours).
On doit à H.P. Crlce d'avoir pensé l'articu
activités concrètes ou procédures directe
ment observables (par exemple la proposition
lation de la théorie illocutolre avec la conver
par l'enseignant d'une activité de conceptua
sation, par les notions d'implicature et de
principe, permettant de répondre à des
questions du type : comment comprenonsnous autre chose que ce qui est dit littérale
lisation grammaticale suivie d'exercices '
d'application), par opposition'aux activités
abstraites ou processus (les traitements
cognitifs correspondants effectués par l'ap
m ent? Comment pouvons-nous signifier
prenant). Il s'agit aussi des activités effective
autre chose que ce que nous énonçons? Par
Implicature, H.P. Grlce entend tout contenu
non littéral, qu'il soit inscrit dans la langue ou
ment réalisées, par opposition aux activités
exigées par les principes pédagogiques, les
dans le contexte. Ces contenus Implicites
sont Interprétés par le biais d'inférences, sur
la base d'un principe très général de coopé
ration (que votre contribution corresponde à
ce qui est attendu de vous) décliné en quatre
maximes :
• Quantité (que votre contribution ne con
tienne ni plus ni moins d'informations qu'il
n'est requis) : ne pas dire en dix minutes ce
qui nécessite dix secondes;
• Qualité (n'affirmez que ce que vous croyez
être vrai) ;
• Relation (parlez de ce dont II est effective
ment question) ;
• Manière (ne soyez ni ambigu, ni confus).
Les transgressions peuvent être accidentelles
ou volontaires : le savoir-vivre oblige parfois
à violer la règle de qualité, lorsqu'on se
déclare «enchanté» par exemple. Mais l'In
tériorisation de ces règles facilite l'Interpréta
tion : si à la question « Où se trouve l'exercice
X ? » je réponds «Vers le milieu du livre», le
théories ou la méthodologie de référence,' les
Instructions officielles ou encore les concep
teurs du matériel didactique utilisé : dans Je
domaine de la grammaire en classe de fran
çais langue étrangère, on a pu .observer que,
dans les pratiques de classe, les enseignants
privilégiaient la méthode transmissive et
déductive (ils expliquaient eux-mêmes la règle
de grammaire avant dé' donner Hès exercices
d'application), alors que le principe de cen
tration sur l'apprenant aurait demandé qu'ils
mettent en œuvre les méthodes opposées,
active et Inductive (en demandant aux'
apprenants de conceptualiser eux-mêmes).
>■ A c t iv i t é .
PRAXÉOLOGIE ■ Le terme de praxéologle
est emprunté à plusieurs domaines (épisté
mologie, psychologie sociale, économie). Il
peut utilement caractériser ce qui fait, la
dynamique de la didactique des langues,
comme essai d'optimisation des méthodes
employées (Raynal, Rieunier, 1997), suscép-
19 9
PRCCOCC
tlbles de s'inscrire sans exclusive défis telle ou
jumelées, dès 1954, en France pour l'anglais
telle approche, théorique ou empirique. Sera
(Arles et Paris) ou l'allemand (Bordeaux),
mais aussi dans des municipalités de grandes
désignée comme praxéologique une activité
qui manifeste un va-et-vient de la pensée, un
mouvement de confrontation et de’dépasse
ment enrichissant entre théories et pratiques :
c'est dans cette logique de la praxis sociale
(par exemple, l'efficacité-‘observée, sur le
villes, comme Turin ou Florence en Italie,
introduisant le français dès l'école maternelle
dans les écoles municipales. C'est également
à cette époque que débutent des recherches
sur le bilinguisme enfantin (Renzo Titone);
terrain, d'une approche particulière de telle
• dans le cadre de programme nationaux, de
difficulté linguistique rencontréeet traitée
suite, une méthodologie. Celle-ci, à son tour
type expérimental comme le « Projet pilote
pour l'enseignement du français à l'école
primaire» conduit par le ministère de l'Ins
truction britannique (1964-1974), introduisant
mise à l'épreuve de la classe, est reconsidérée
un apprentissage du français à partir de 8 ans;
et donne alors lieu à des développements et
• dans le cadre de politiques régionales des
«autonomies» en Espagne (1978), à travers
la mise en place d'un enseignement bilingue :
langue régionale (catalan, basque, galicien)
et la langue officielle de l'État espagnol (le
dans la pratique pédagogique) que peut se
fonder une théorie d'enseignement et, à la
des correctifs nouveaux, qui se traduiront
ensuite par une transformation des représen
tations et des pratiques. La praxéologie met
en valeur une logique du vivant, adaptative
et interdisciplinaire (Gràwitz; 1972), qu'il
s'agisse de détermination des moyens et des
castillan). Cette politique, visant à promou
voir à l'école des compétences bilingues, a
fins, de conditions de faisabilité, de régula
suscité de nombreuses recherches sur le bilin
tion scientifique.
guisme, en particulier en Catalogne (Miguel
Siguan).
PRECOCE ■ Ce qualificatif caractérise l'ensei
Dès 1962, le Conseil de l'Europe a inscrit le
gnement d'une langue étrangère ou seconde
à de jeunes publics scolaires'dans le cadre de
thème de l'enseignement précoce dans son
l'école primaire et de l'école maternelle (on
programme. Au cours de la décennie 1990, il
a publié un grand nombre de travaux et de
dit aussi enseignement pré-secondaire, pré
recherches soutenus et relayés par les actions
élémentaire ou pré-scolaire). Il souligne une
de la Commission européenne. Celle-ci recom
mande, en 1995, de commencer l'apprentis
situation nouvelle par rapport à la situation
scolaire de référence, celle du secondaire, en
introduisant, plus tôt que ne le prévoyait
la tradition scolaire, renseignement-appren
tissage d'un nouvel idiome dans le cursus de
l'école obligatoire.
L'introduction anticipée des langues étrangères
à l'école s'est développée, eh Europe, quelques
années après la fin de la Deuxième Guerre
sage précoce d'une langue étrangère dès le
niveau pré-scolaire en vue de la maîtrise d'au
moins trois langues communautaires pour les
citoyens de l'Union européenne, dans un
souci de justice sociale et de formation de la
personne. Les politiques nationales et euro
péennes prennent progressivement le relais
mondiale comme un des moyens de prévenir
des initiatives locales et régionales, sous la
pression de la demande sociale de parents
et d'éradiquer les antagonismes entre les États,
conscients du rôle des langues dans la réussite
en proposant aux jeunes générations de
scolaire. En France, il y a eu sur l'enseigne
découvrir le plus tôt possible la langue de
l'autre. Dans les années 1960, on recensait
pour le français différentes expériences :
ment précoce des tergiversations politiques
qui ne permettent pas. pour l'instant de
dégager une option définitive.
• dans le cadre de programmes locaux, mis
Ce nouvel apprentissage linguistique visant
la mise en place progressive de compétences
en place à l'initiative de la Fédération des villes
PRÉCONSTRUIT
bilingues, premières marches à la construc
tion du plurilinguisme, pose la question des
200
baie, multidimentionnelle et multisensorielle,
ludi-que et visant la décentration culturelle.
relations entre les langues en présence en
La langue est au service de l'action, de la
termes de chronologie (la bilingualité consé
cutive, de Hamers), et de structuration (le
créativité verbale, du métalangage et du
développement cognitif à travers la construc
répertoire bilingue, de Py, qui n'est en aucun
tion de nouvelles connaissances disciplinaires
cas l'addition des deux systèmes linguis
et de savoirs encyclopédiques dans les deux
tiques). Les phénomènes de passage d'une
langue à l'autre - l'alternance codique - dans
langues.
>■ ÉvÉlL AU'LANGAGE, SENSIBILISATION.
les interactions en classe permettent de
rendre visible le rôle pivot que joue la langue
PRÉCONSIR(JIT ■ On peut classer les maté
source dans les séquences d'apprentissage
de la langue cible.
allant du préconstruit (ensemble d'activités
D'autre part, l'âge des apprenants (de B à
11 ans) oblige à tenir compte des stades du
développement sur les plans socio-affectif,
cognitif et langagier : le besoin de commu
riels d'apprentissage le long d'un continuum
toutes faites, prêtes à l'emploi pour atteindre
un objectif d'apprentissage, comme des
extraits de méthodes, par exemple) à des
matériels à construire soi-même (documents
non accompagnés de consignes; liste d'ins
niquer, la fonction ludique, les dimensions
sensorimotrices sont constitutifs du dévelop
tructions sans document). Au centre de ce
pement global.
Les travaux des neurosciences et des sciences
continuum, on trouvera des matériels laissant
une plus ou fnoins grande latitude d'utili
cognitives, en particulier au niveau de la
sation.
perception auditive et de la production pho
»■ A dapté.
natoire, éclairent les hypothèses sur les
potentialités qui peuvent être plus facilement
PRÉREQUIS ■ Un prérequis, c'est ce qui est
mobilisées avant 5/6 ans (période sensible) et
avant 8 ans (âge critique). Ils mettent en
lumière les dimensions verbomotrices dans
considéré comme nécessaire pour aborder tel
apprentissage, ce qu'il faut savoir d'avance, les
outils'qu'il faut-'maitriser d'emblée.
l'acquisition des automatismes linguistiques
et langagiers et dans la structuration de la
PRÉSENTATION ■ >• M oments.
mémoire sémantique, liées à la précocité.
■ "S
Compte tenu de la multiplicité et de l'im
PRÉSUPPOSÉ ■ Héritage de la logique, le
brication des facteurs en jeu, liés au déve
présupposé s'oppose au «posé», ce qui déjà
donné comme étant connu ou allant de soi.
Selon les environnements disciplinaires où le
terme est employé, il prend des valeurs diffé
loppement, et de la diversité des paramètres
externes, différents modes d'organisation de
l'enseignement des langues en présence sont
proposés dans les programmes scolaires :
immersion, sensibilisation, initiation, éduca
tion linguistique, éducation bilingue, ensei
gnement bilingue, éveil au langage. L'absence
de traditions scolaires et de modèles didac
tiques de référence facilitent l'introduction
de ces conceptions nouvelles. Leur mise en
œuvre exige que soient prises en compte,
plus qu'à tout autre niveau du cursus, les
spécificités de « l'enfant apprenant» à traversune approche communicative à la fois glo-
rentes. En sémantique, le présupposé désigne
plutôt un noyau de sens, dans lequel un mot
puise sa valeur allusive ou qui en alimente la
polysémie. Utifisé en pragmatique, il désigne
plutôt l'iritersubjectivité qui circule implicite
ment dans le discours, par exemple l'intention-d'agir que, dans une même séquence de
conversation, des locuteurs s'attribuent réci
proquement (appelée présupposition ou acte
illocutoire par O. Ducrot). Utilisé plus large
ment en, sciences sociales, le présupposé
¿U
interroge une relation d'évidence à la vérité.
accéder ensuite à la langue de scolarisation.
Il désigne un rapport au savoir qui repose sur
un sens commun, toujours suspecté de
bétisation, la langue de communication et la
cacher, sous le « naturel », un ensemble de
culture scolaire.
croyances._
Pour s'insérer dans le cursus scolaire les nou
veaux arrivants sont intégrés, pas toujours de
>
C ro ya n ces.
PRIMO-ARRIVANT ■ Le terme désigne,
dans le milieu scolaire, les élèves allophones,
en situation d'immigration, scolarisés depuis
Pour le troisième cas, la priorité est à l'alpha
manière rationnelle, dans une structure tem
poraire spécifique qui leur permet d'apprendre
la langue de façon rapide et intensive. En
France, ce sont, dans le cycle élémentaire, les
. premier ou du second degré. Il existe de
classes d'initiation (CLIN) destinées depuis
1970 à des élèves de 7 à 12 ans et, au collège
nombreuses autres dénominations pour ce
et au lycée, les classes d'accueil, dénommées
public qui arrive à l'école et qu'il faut scolari
classes d'adaptation (CLAD) en 1973 puis CLA
ser d.'urgence., : allophones, adolescents
en 1986. Il existe également une structure de
migrants, élèves migrants, élèves nouvelle
ment arrivés, élèves de nationalité étrangère,
soutien pour des primo-arrivants en difficulté
enfants de migrants, jeunes migrants, mal
en difficulté scolaire, les cours de rattrapage
intégré (CRI). L'appropriation de la nouvelle
moins d'un an dans un établissement du
francophones, non francophones, nouveaux
arrivants, nouveaux rejoignants, nouveaux
linguistique et des élèves d'origine étrangère
langue se faisant dans un contexte homoglotte
venus,-néo-arrivants, primo-demandeurs.
francophone, les apprenants, plongés dans un
Les primo-arrivants sont des apprenants en
monde de paroles, sont en situation d'immer
sion linguistique qui doit favoriser et accélérer
âge de scolarisation qui, en entrant la pre
mière fois sur le territoire français, entrent
le processus d'apprentissage.
aussi«’d a n s 'lin 1
' nouvel univers linguistique
> A l p h a b é t is a t io n , L a n g u e d e s c o l a r is a t io n , L a n
étranger pour eux. Ils ne partagent pas de
gue sec o n d e.
savoir linguistique ni sociolinguistique avec
les .membres de la société d'accueil. Ce
public est assez hétérogène par l'origine, l'âge,
le parcours scolaire, la langue d'origine, la
culture, la motivation et le mode de vie. Il
représente plusieurs catégories d'apprenants :
• ceux qui ont suivi un parcours scolaire nor
mal mais -quL.gnt encore des difficultés lin
guistiques. Les structures cognitives existent.
Il suffit de les réactualiser;
• ceux qui ne maîtrisent pas la langue et qui
ont été mal ou peu scolarisés dans leur pays
d'origine;
• ceux qui sont analphabètes dans leur
PROCEDE ■ Le procédé est l'unité minimale
repérable dans les manières de faire utilisées
par l'enseignant dans la conduite du processus
d'enseignement/apprentissage (Puren). Ainsi,
lorsqu'un apprenant a utilisé oralement en
classe un verbe au présent (par exemple : « le
client s'énerve») au lieu du passé composé
(«s'est énervé»), l'enseignant peut utiliser
l'un des procédés suivants : signaler verbale
ment la forme à corriger (« le temps du
verbe...»), la répéter avec une Intonation
interrogative («s'é n erve ?»), reprendre la
■* langue d'origine parce qu'ils n'ont jamais été
phrase en s'arrêtant juste avant l'erreur sur ce
même type d'intonation («Le client...?»),
scolarisés.
Dans les trois cas il y a une urgence. Pour le
faire un geste (pouce en arrière pour indiquer
l'obligation d'utiliser un temps du passé),
premier cas,'tin travail sur la maîtrise de la
etc., ou combiner plusieurs de ces procédés.
langue des disciplines scolaires est indispen
sable. Pour le deuxième cas, il faut travailler
Tous ceux qui ont été cités ci-dessus corres
pondent en l'occurrence à la mise en oeuvre
en priorité la langue de communication pour
de la méthode active, puisqu'il s'agit pour
PROCEDURAL
202
l'enseignant d'amener l'élève à corriger luimême son erreur.
>- M é t h o d e , T e c h n i q u e .
tissage). Même s'ils comportent plusieurs
étapes (certaines automatiquesVd'autres sous
le contrôle du sujet), ces processus peuvent
s'effectuer très rapidement. On s'accorde'1
PRO CÉDURAL.
3» S a v o ir , S a v o ir -f a ir e .
généralement sur l'idée d'une flexibilité dès
PROCESSUS ■ Ce terme désigne l'enchai-
processus cognitifs, sous l'effet de paramètres r
internes et externes.
nement d'une suite d'opérations orientées
ï> C o g n i t i o n , M é c a n i s m e , S t r a t é g ie .
vers un produit. Par exemple, on peut décrire
l'ensemble du processus que subissent des
PRO D U IT. Le produit est l'élément central
unités linguistiques en vue d'engendrer des
unités supérieures (modèle dit item and pro
cess). On peut, en pragmatique linguistique,
sur lequel repose toute offre. C et énoncé
reconstruire le processus d'inférence néces
saire pour accéder au sens d'un énoncé. On
peut, enfin, rendre compte de l'enchainement de séries en s'appuyant sur les théories
probabilistes (modèles stochastiques d'ap
prentissage).
En psychologie, avec les conséquences didac
tiques que cela entraine, le terme renvoie à
plusieurs acceptions :
prend un sens particulier dans le domaine
culturel, où le produit est complexe. On uti
lise ce terme dans un sens large pour signifier
tout autant un objet tangible (livre, cédérom,
vidéocassette) qu'un service, une idée ou
une cause. On associe donc le terme produit
à tout résultat du processus de création qui fait
l'objet d'une mise sur un marché; par
exemple un spectacle, une exposition, une
1. pris dans le sens de processus élémentaire
séance d'animation ou une.émissi(Jri de télé
vision seront définis comme des produits,
ainsi, bien entendu, qu'un cours.
ou microprocessus, il est synonyme de méca
nisme. Ainsi entendu, il désigne une opération
on oppose, les biens et les services. Dans le ■
• Les biens et les services : on distingue, voire
élémentaire d'une fonction cognitive, suscep
domaine culturel on se focalise sur les formes
tible d'être combinée avec d'autres opérations
élémentaires, pour engendrer une opération
de concurrence ou de substitution entre les
d'ordre supérieur dans le cadre d'un modèle
envisager leur complémentarité. Aujourd'hui,
les consommateurs, lorsqu'ils entrent en pos
session de certains biens, achetant de plus en
théorique donné. Par exemple, dans une
perspective de psychologie cognitive, les
opérations de saisie d'une donnée textuelle,
d'activation et de recouvrement des informa
tions déjà en mémoire s'articulent pour
aboutir à la compréhension d'un énoncé.
biens et les services mais on peut au contraire
plus, directement et indirectement, des ser
vices liés (conseils en ligne, service aprèsvente). Il existe ainsi une diversité des sup
ports du produit.
Le terme peut également renvoyer à un
• Produit direct et effets indirects .■•d'un côté,
mécanisme élémentaire isolé (par exemple le
un service se présente sous la forme1immé
diate de l'activité du prestataire : l'enseignant
processus de généralisation mis en oeuvre par
un apprenant dans l'acquisition d'une
langue, sous l'effet d'une stratégie cogni
fait son cours après l'avoir préparé, le méde
tive) ;
2. le terme désigne aussi une activité mentale
complexe, constituée d'opérations en chaîne
ordonnées dans le temps et orientées vers un
état final (par exemple, le processus percep
tif, les processus de compréhension et de
conseils et prescriptions. À ce niveau, des
production langagière, le processus d'appren
cin élabore un diagnostic..et fournit des
évaluations peuvent être faites sur la qualité,,
et l'efficience de ces interventions. Dans tous
les cas il s'agit du service immédiat ou du .
produit direct. D'un autre côté, ces mêmes
services sont souvent sollicités pour obtenir
des résultats (ou impact). La formation a des
PROGRAMME
203
effets à moyen terme (succès scolaires) et à
l'avenir (œuvre d'imagination, le programme
long terme (compétences professionnelles).
doit rester réaliste), une démarche (il impose
Ce résultat différé est difficilement présen
table comme un produit, mais plutôt comme
une promesse. L'effet indirect 'attendu, celui
une programmation; Martinez, 2002). Mais
auquel on attribue de la valeur, est aussi
important, sinon plus, que la prestation.
une liste récapitulative de ce qui doit être fait
lors d'un cursus de formation. Le programme
• L'évaluation des produits
il se présente aussi, surtout dans sa forme de
programme scolaire, comme un inventaire,
dans une écono
proposé aux apprenants parait alors être un
mie marchande, tout produit a un prix.
Celui-ci se traduit habituellement par la valeur
encore au curriculum, une mise en forme
en monnaie qu'on attribue au produit; mais
il comprend aussi l'effort que le consomma
concrète mais figée des activités de conception
et d'exploitation de choix opérés antérieure
teur doit fournir dans son acte d'achat et dans
ment : logique du projet, évaluation des
niveaux d'entrée et de sortie, choix des
l'usage du produit (type d'apRrentissage par
exemple). Nous devons donc considérer qu'il
y a un prix à payer, même dans le cas où
celui-ci est gratuit (coût indirect). Le point de
convergence entre les produits marchands et
non marchands repose sur le rôle particulier
que joue le bénéficiaire (usager, client, etc.)
dans le processus de réalisation du produit.
Les produits culturels opérant sur l'informa
tion ou les savoirs étant essentiellement
produit plus qu'un processus, par opposition
contenus en termes de savoirs, savoir-faire et
savoir-être, séquençage (détermination d'un
ordre), planification, préparation des éléments
(Richards, 2001).
Il faut, évidemment, envisager de nécessaires
corrections au cours de la mise en œuvre du
programme et établir une véritable évalua
tion de son efficacité (Lehmann, 1993). Il
n'apparait pas que ces exigences soient bien
de participation met en valeur les relations de
satisfaites par les grandes institutions éduca
tives, au vu des programmes d'enseignement
services.
des langues figurant dans les instructions offi
>- C o û t , O f f r e .
cielles. Mais, probablement sous l'effet de la
recherche en éducation, le discours destiné
PROGRAMME ■ Un programme est une
d'abord à l'enseignant et focalisé sur les
suite d'éléments formant un ensemble établi
à l'avance, cohérent, organisé et finalisé. Ce
activités, les méthodes ou le domaine disci
immatériels, le processus de'-coproduction,
mot d'origine grecque («écrit à l'avance»)
englobe divers sens courants : ¡'idée d'afficher
ce qu'on veut faire, d'énpn.cer les caractéris
plinaire montre désormais une attention plus
grande aux compétences et comportements
à faire acquérir dans la classe. Les pro
grammes officiels, en FLE comme en FLS, se
tiques fonctionnelles d'une architecture édu
limiteront de moins en moins souvent à un
cative, d'annoncer la thématique d'un travail
dont les résultats seront' ensuite évalués, de
fournir la liste ordonnée des tâches et ins
énoncé de contenus et à une disposition
bâtie sur le modèle «horaires-programmesinstructions». Certains systèmes éducatifs en
tructions à suivre. En somme, le programme
confient l'élaboration et le suivi à un conseil
est à la fois résultat de décisions relatives au
ou comité spécialisé.
curriculum, projet général de formation et,
plus modestement, auxiliaire pédagogique.
résultante de trois sources d'informations : le
C'est donc un plan d'action orienté et, par là
système de formation, avec sa certification
même, une forme de projet : il recouvre une
finalité (ce qu'on veut obtenir, par exemple :
l'introduction d'une secondé .langue vivante
dans un système éducatif), une projection vers
éventuelle, et en particulier l'examen final ; le
manuel ou la méthode; les textes réglemen
taires ou instructions officielles que commen
L'image qu'on se fait d'un programme est la
tent et font appliquer les corps d'inspection
7U 4
I'K U ljK t S S IU IN
et d'appui pédagogique. Un certain encyclo
pédisme, en France du moins, a par ailleurs
pédagogique imposée fut presque unanime
ment jugée comme dénuée de légitimité
été pointé du doigt (Holmes, McLean, 1989).
et d'intérêt : la mise sur le même plan des élé
Dans une situation dont Richterich (1994)
ments enseignés et la linéarité de la progression
soulignait la complexité, risquent alors d'être
plus ou moins éludées des notions telles que
l'approche communicative, dans sa souplesse,
celles de progression d'apprentissage, de co
présence des langues dans le curriculum
(Coste, 2002) ou encore de formation des
enseignants à des pratiques d'éducation
ne correspondaient pas aux présupposés de
son fonctionnement discontinu, son idéologie
même. Moins radicalement, on proposa que le
schéma de la progression ne soit plus cumula
tif, mais spirataire, ménageant retours en
plurilingue soucieuses de s'adapter au chan
gement culturel et social.
arrière, enrichissements et approfondissements.
>
à cause de l'incompatibilité entre progression
C u r r i c u l u m , In s t r u c t i o n s o f f ic ie l l e s , R é f é r e n
t ie l ,
S a v o ir , S a v o ir -f a ir e , S y l l a b u s .
Le problème restait entier, entre autres raisons
grammaticale, fondée sur les éléments de la
PROGRESSION ■ Parce que les progressions
langue, et progression de type notionnelfonctionnel, basée sur des actes de paroles
d'enseignement ne conditionnent pas néces
(Galisson, 198Q; Puren, 1988; Bérard, 1991).
sairement les progressions de l'apprentissage,
il convient de distinguer ces dernières (stra
L'attention portée à la notion de progrès de
tégies propres à l'apprenant) des progres
sions d'enseignement, qui renvoient aux
gression possible des contenus, et le flux de
stratégies mises en place par les méthodologues et les enseignants pour structurer et
raître artificielle toute idée d'organisation
(Costé, 2000, mais dès 1974, Porcher).
coordonner leur action afin d'atteindre un
but préalablement défini (savoir et savoir-
ment, la coexistence sur le marché de métho
faire linguistiques, communicatifs, culturels).
En ce qui concerne les stratégies d'enseigne
ment, W.F. Mackey a ainsi montré au début
des années 1970 que les groupages et les
séquences des éléments sont le résultat
d'une organisation nécessairement élaborée
en amont. Il rappelle l'évidence (largement
confortée par la recherche sur l'acquisition)
que tout ne peut être enseigné en même
l'apprenant rendait aussi plus floue la pro
données authentiques faisait désormais appa
La diversité extrême des pratiques d'enseigne
des utilisées de manière éclectique (non pas
toujours dans lé bon sens du terme) ont sus
cité depuis le besoin d'y voir clair. Les critères
ont été réexaminés. On n'en est plus à la
démarche «du connu à l'Inconnu, du concret
à l'abstrait, du simple au compliqué, du par
ticulier. au général » (Puren, 1988) qui ne pou
vait répondre à aucune problématique spéci
fique, car on peut toujours se demander ce
temps, mais doit être ordonné. Si l'ordre des
qui est simple et pour quel apprenant. Borg
faits linguistiques présentés procède d'un
(2001).propose un cadre d'analyse polycen-
mouvement vers le haut ou l'avant, d'un
accroissement, il suggère de parler non de
trique, où sont croisées histoire des métho
simple gradation, mais de progression(s),
On sait combien s'est voulue rigoureuse, des
l'enseignant^ l’enseigné (l'apprenant), l'ins
trument éducatif (outil technique, dispositif
pédagogique), la matière à enseigner, la
méthode comme relevant d'une option
méthodes traditionnelles jusqu'à l'ère de
théorique, l'objectif à évaluer. Une telle
l'audiovisuel, l'exigence d'une réflexion non
empiriste sur cette organisation dite progres
sion d'enseignement. Puis (sauf peut-être au
modélisation s'inscrit dans la volonté d'une
pensée dialogique actuelle, intégrant les
composantes, .linguistique, socioculturelle,
niveau 1 du cours de FLE) une pré-construction
méthodologique, etc.
ensembles organiques qui génèrent le pro
grès par étapes (Mackey, 1972).
dologies et typologie des centrations : sur
¿U i
r r \ \ jjv jL / ii
sitifs didactiques comme de celle des appren
dans le même temps le geste artlculatolre est
nécessaire pour améliorer la perception. Cela
tissages et de ce que nous savons des pro-
engendre deux faits aussi Importants l'un
gressipns d'apprentissage (Besse, Porquler,
1991), la notion de progression semble être
que l'autre : un son ne peut être produit s'il
Mais, devant la complexification des dispo
à la fois une nécessité et un idéal : un point
qui recule à l'horizon, tant pèsent sur elle des
n'est pas perçu, mais le fait de produire ou
d'articuler (ou de tenter de le faire) aide aussi
à sa perception.
contraintes peu ou mal maîtrisables, métho
>■
A r t i c u l a t io n , P h o n é t i q u e , P r o s o d ie , R't t h m e .
dologiques, individuelles, institutionnelles,
matérielles ou encore liées à la formation des
PRONOSTIC*
> D ia g n o s t ic , É v a l u a t io n , T e s t .
enseignants.
>
N iv e a u .
PROJET ■ Ce terme, philosophique à l'ori
PROSODIE ■ Le terme prosodie est fréquem
ment assimilé à celui de métrique (dans son
acception littéraire) ou d'intonation (dans son
gine, désigne une action dirigée vers un
acception linguistique), alors que sa significa
objectif futur et que l'on organise de manière
tion générique fait référence à un ensemble de
phénomènes tels que l'accent, le rythme, la
adéquate à l'atteinte de celui-ci. Il existe des
projets 'individuels (projet d'enseignement,
par exemple, ou projet d'apprentissage) et
des projets collectifs (en pédagogie et en
quantité, le tempo, les pauses, les tons et l'in
tonation, que l'on qualifie d'éléments proso
diques ou d'éléments suprasegmentaux du
recherche). Au terme du processus, un projet
langage. Imposé par la linguistique améri
exige évidemment d'être évalué et que son
caine, le terme suprasegmental signifie géné
ralement que les éléments prosodiques s'as
ou se,s>protagonistes puissent identifier les
raisons de leur succès ou les motifs de leur
échec. En tout état de cause un projet est
réfléchi, calculé, progressif et mesuré : cela
impliqué qu'il soit d'emblée construit puis
rectifié au fur et à mesure de son déroule
ment (quel que soit son temps total).
PRONONCIATION ■ La prononciation est
liée à l'articulation mais également à l'audi
tion (capacitê'’sènsorielle de l'oreille) et à la
perception (interprétation de la réalité phy
sique). Prononcer c'est donc entendre et
produire les sons et les faits prosodiques
socient à des unités de la chaîne verbale dont
l'empan n'est pas coextensif à celui des pho
nèmes. C'est ainsi, par exemple, que le
domaine de l'accent est la syllabe, et celui de
l'intonation l'énoncé et ses constituants.
Selon un point de vue aujourd'hui obsolète,
le vocable suprasegmental a également pu
signifier que le continuum prosodique n'est
pas segmentable en entités discrètes. Enfin,
dans l'optique d'une conception plurilinéaire
de la parole, ce terme évoque l'idée que
les éléments prosodiques se superposent en
quelque sorte aux phonèmes (comme la
natif puisse comprendre le message qui lui
musique se superpose à la parole dans le
chant). Bien que cette dernière conception
est adressé, ou de sorte que la prononciation
soit compatible avec l'évolution conceptuelle
n'entrave pas la communication entre natif
des théories prosodiques actuelles, Il paraît
et non-natif. Il est essentiel de lier étroite
ment dans.l'eoselgnement et l'apprentissage
souhaitable d'éviter l'usage du terme supra
d'une langue donnée de telle manière qu'un
du système phonique et prosodique d'une
langue, l'audition/perception et l'articulation.
Il y a un lien étroit entre ces deux domaines :
un phonème (ou un élément prosodique) pour
être produit doit d'abord être perçu mais
segmental, ce dernier pouvant s'avérer ambigu
dans la mesure où les primitives des systèmes
prosodiques (notamment des systèmes accen
tuas et des systèmes intonatifs) sont ellesmêmes considérées comme des segments
autonomes (des «autosegments», selon la ter
PROSODIE
minologie en usage), constitutifs de la repré
206
proprement grammaticales, la prosodie exerce
sentation phonologique des langues.
nombre de fonctions communicatives qui con
Les éléments prosodiques configurent, avec
les phonèmes, la forme sonore des langues.
sistent à objectiver des modalités illocutolres,
à activer des calculs inférentieis, à contextua
Ils se distinguent cependant de ces derniers à
liser les énoncés et leurs auteurs, à exprimer
la fois par leur spécificité formelle, leur maté
rialité et leur hétérogénéité fonctionnelle. En
ce qui concerne les aspects formels, on peut
considérer la prosodie comme un supra-sys
l'affect, à réguler les interactions verbales et à,
identifier le sujet parlant (marques idiosyn
crasiques, régionales et socioculturelles).
tème dont l'architecture est constituée de trois
(conforté notamment par les données des
ordres structurels interagissants qui prennent
sciences cognitives) et de la spécificité proso
en charge l'organisation métrique, l'organisa
dique des familles de langues et des langues
individuelles (mise en évidence par lés’ études
tion tonale et l'organisation temporelle du
lexique (cas des langues possédant une pro
sodie lexicale dont la notation doit figurer
dans les entrées des dictionnaires) et des
énoncés (ensemble des langues). Appliquées
au lexique, l'organisation métrique, l'organisa
tion tonale et l'organisation temporelle gèrent
respectivement les oppositions accentuelles,
En dépit de son rôle central dans lé langage
comparatives et les travaux sur l'acquisition du
langage), la prosodie demeure le parent pauvre
de la didactique des langues, en particulier de1
la didactique du FLE, qui ne bénéficie pas,
contrairement à celle de l'anglais par.exemple,
d'une tradition solidement ancrée. Il est difficile
tonales et de quantité. Appliquées au niveau
de l'énoncé et du discours, elles régulent
de concevoir qu'une approche didactique de
l'oralité qui prétend être fondamentalement
communicative puisse ignorer la prosodie.
le rythme, l'intonation et l'ensemble des phé
Certes, l'association de signes’prosodiques ico-
nomènes associés au contrôle de la durée : la
distribution des pauses et des allongements
syllabiques ainsi que les variations du débit
ñiques et d'un comportement mimogestuel
surabondant peuvent favoriser des échanges
concerne sa nature pluriparamétrique : les
rudimentaires entre des personnes qui ne par
tagent pas la même langue, car c'est alors sur
cette seule base que peut s'établir Une forme
embryonnaire de communication. Il' n'en
signaux prosodiques physiques sont compo
sés des variations de la fréquence fondamen
demeure pas moins que la maîtrise de la proso
die linguistique d'une langue étrangère parti
tale de la voix, de l'intensité et de la durée,
qui sont interprétées subjectivement comme
cipe pour une large part à la .production cou
rante de cette langue et à sa compréhension. Il
des modifications de la mélodie, du volume
est également établi empiriquement que la
sonore et de la longueur. La fonctionnalité
compétence communicative d'un apprenant se •
révèle plus efficace lorsqu'elle est supérieure à
de la parole. En ce qui concerne la matéria
lité des éléments prosodiques, le fait à retenir
des éléments prosodiques se distingue par sa
pluralité. La fonction d'assistance à l'enco
celle des sons de la langue étrangère que dans
dage et au décodage des messages oraux est
primordiale, car elle concerne à la fois la mise
le cas inverse. L'importance de la prosodie.étant
en forme et le traitement du lexique (fonction
distinctive de l'accent et du ton, segmen
peuvent être mises en avant par les questions
suivantes : quand faut-il enseigner la prosodie?
tation des unités lexicales de la chaîne), des
Quelle prosodie doit-on enseigner? Comment
constructions syntaxiques, de l'organisation
informationnelle (signalement des distinctions
connu/nouveau, thème/rhème, focus/présupposition), de la structure argumentative et de
l'architecture du discours. Outre ces fonctions
reconnue, les principales sources de difficultés
intégrer l'enseignement de la prosodie à celui
des autres aspects de la langue? Quelques rares
tentatives se sont efforcées d'apporter des élé- ’
ments de réponse à ces problèmes, mais il reste
beaucoup à faire. Le développement remar-
PSYCHODRAME
207
quable des bases de connaissance sur la proso
Les enseignants trouveront dans la psychana
die des langues et l'apport de plus en plus
lyse un apport pour pratiquer une certaine
performant de l'outil informatique pour le trai
réflexivité sur leur trajectoire personnelle, sur
tement du son et de l'image permettent d'en
leur rapport aux institutions, à l'étranger
comme image de l'altérité, et sur leur pra
visager à court terme une avancée significative
dans ce domaine.
tique de classe, leurs difficultés relationnelles :
PROXÉMIQUE ■ En ethnographie de la
apport intellectuel, reconstruction autobiogra
phique, apport thérapeutique comme dans les
communication,
la proxémïque étudie la
gestion de l'espace physique par les partici
pants d'une interaction verbale.
>■ K i n é m i q u e .
groupes de parole psychanalytiques.
Langage, altérité et transmission nous impli
quent tous au niveau de la négociation identi
taire ininterrompue qu'est une vie, et font de
la classe de langue une réalité relationnelle
PROXIMAL ■ >- Z o n e
pem en t.
p r o x im a l e
de
d évelo p
t ..
complexe qui requiert davantage que les né
cessaires savoirs intellectuels. La psychanalyse,
tiples, est le dispositif universellement insti
qui en un siècle a diversifié ses pratiques, ses
terrains d'exploration et ses théories, peut
avec d'autres sciences humaines enrichir la
didactique des langues au niveau de la
tuant de l'humain : elle structure conjointe
ment la société et le psychisme de l'individu
des enseignants, puis de leur pratique profes
et garantit à l'homme sa place en humanité
sionnelle.
PSYCHANALYSE« La psychanalyse montre
que le langage, sous forme de langues mul
(son ancrage psycho-symbolique) au' moyen
du principe généalogique, phénomène de
langage, de reconnaissance symbolique et
surtout de différenciation. Céfui-ci assure à la
recherche menée en amont, de la formation
Dans un monde soumis à des déstructurations
violentes, la diversité et la complexité des
publics et des contextes nécessitent le
recours aux théories et pratiques de la sym
fois l'affiliation à l'espèce à travers les lignées
bolisation dont la psychanalyse est, pour
et communautés, et la différenciation d'avec
l'autre, conséquence de l'intériorisation
inconsciente de l'interdit de l'inceste. En rece
l'Occident, l'une des plus importantes.
vant place, nous construisons notre identité
unique, et en cela nous sommes dçs sem
est utile en tant qu'outil psychothérapeutique
de groupe, quand il s'agit de travailler en
blables, à égalité de statut. De là les difficultés
jouant des rôles proches du sien propre sur des
potentielles pour le transfuge qui passe de
son système langue/culture à_un autre. Parfois,
événements traumatisants, autant il convient
qui en aura manqué trouvera dans cet ailleurs
la différenciation/affiliation dont il était en
où l'enseignant ne dispose pas de la formation
et de moyens pour traiter les dérapages
quête à son insu.
conduisant à une hyperémotivité et à des
Ces profondes questions psychiques/identi-
conduites agressives ou dépressives. La fron
taires sont présentes dans la classe de langue,
tant du côté de l'apprenant (surtout hors
jours très nette et on peut facilement passer de
PSYCHODRAME ■ Autant le psychodrame
de l'éviter en classe de langue dans la mesure
tière avec le jeu de rôle n'est toutefois pas tou
pays d'origine) que de l'enseignant. Poür celui-
l'un à l'autre quand l'enseignant propose des
ci, à la question de son identité complexe
(plusieurs langues) s'ajoute celle, du désir de
situations ou bien encore des personnages
transmettre. D'importantes significations iden
titaires et statutaires conscientes et incons
La difficulté à s'exprimer dans une langue
étrangère constitue pourtant un bon filtre à
cientes se rejouent là.
ce type d'épanchements et certains ensei-
trop impliquants pour un public donné.
P S Y C H O L IN G U IS T IQ U E
208
gnants considèrent qu'il ne faut pas non plus
refuser en classe l'expression des émotions,
type et la situation d'appropriation. Toutefois
l'hypothèse de l'existence d'universaux du
les moments vrais, les implications dès lors
qu'ils ne remettent pas en cause ou gênent
langage et du traitement des langues n'amène
pas aux mêmes conclusions selon que l'on se
les autres élèves.
réclame du courant innéiste ou constructiviste.
Pour les premiers, d'inspiration chomskyenne,
>■ J e u d e r ô l e s , S i m u l a t i o n .
la modularité de ['esprit humain explique que
PSYCHOLINGUISTIQUE ■ Issue d'une
l'aptitude grammaticale, la grammaire univer
rencontre entre la linguistique et la psycholo
selle, est inscrite dans le potentiel génétique de
l'homme. Pourries seconds, d'inspiration piagé-
gie, cette discipline apparue dans les années
1950 étudie le comportement langagier en
tienne, le développement des structures cogni
temps réel, c'est-à-dire les processus de com
préhension, de production et d'acquisition lin
tives de l'enfant autorise le développement
langagier. Le courant socioconstructiviste
guistiques, en associant les analyses formelles
des linguistiques (structurales, génératives,
cognitives) aux modèles de l'activité men
tale. Elle a donc pour objet l'étude des pro
(Vygotski) insiste, lui, sur le rôle fondamental de
cessus cognitifs qui sous-tendent la compré
hension et la production de messages
l'interaction sociale et du langage dans le déve
loppement social et cognitif de l'enfant.
>■ C o n s t r u c t i v i s m e , I n n é i s m e .
PSYCHOLOGIE ■ La psychologie est la
linguistiques et ceux qui conduisent à l'ap
propriation d'une langue, qu'elle soit pre
mière, étrangère ou seconde.
discipline, çomportant de nombreux sous-
À partir d'observations des données linguis
tifs, dés traits de personnalité et des comporte
tiques (recueillies en situation de compréhen
ments des individus dans leur environnement.
sion, de traitement ou de production) et des
Plusieurs écoles de pensée, dont le béhavio
processus cognitifs Impliqués, la psycholinguis
risme, le constructivisme et le cognitivisme ont
influencé la didactique des langues. En associa
domaines, qui vise la connaissance scientifique
des activités mentales, des phénomènes affec
tique propose des modélisations du processeur
humain pouvant expliquer le passage du mot
tion avec d'autres disciplines, des domaines
à l'idée ou de l'idée au mot. Il s'agit d'expli
connexes se sont développés, telles la psy
quer, entre autres, l'organisation des connais
sances linguistiques en mémoire, les procé
cholinguistique, la psychopédagogie et la
psychosociologie.
dures d'accès à ces connaissances, les rôles des
différentes composantes du langage (lexique,
PSYCHOLOGIE SOCIALE. La psychologie
grammaire, phonologie/phonétique) dans les
processus de compréhension et de production,
sociale pose que pour décrire le comportement
humain, il faut faire l'étude des petits groupes,
et la mobilisation cognitive de ces moyens
des Interactions de toute nature entre l'indi
vidu et les groupes dont il fait partie, et traiter
de l'influence exercée par les groupes sociaux
sur les fonctions cognitives telles que la per
ception, la mémoire, l'invention, la motivation.
linguistiques en contexte et en situation.
En matière d'acquisition des langues, la psy
cholinguistique se propose d'expliquer les
capacités mentales permettant l'acquisition
d'une L1 ou d'une L2. Tout en reconnaissant
les différences qui existent entre l'acquisition
d'une L1 et d'une L2, les chercheurs postu
Son objet propre est donc le groupe, dont
l'étudë a longtemps été négligée à la fois par
les sociologues (plus tournés sur les classes
lent l'existence de mécanismes cognitifs de
traitement du langage et d'appropriation des
sociales ou les catégories sociales) et par les
psychologues (plus sensibles aux aspects
langues que les apprenants exploitent quels
strictement individuels). Cette focalisation sur
le groupe fut Ijœuvre de chercheurs comme
que soient les facteurs externes, c'est-à-dire le
209
PUBLIC
Lewin (1890-1947), Moreno (1892-1974) et
l'acquisition de rôles nouveaux, mieux adap
Stoetzel (1910-1987).
Les méthodes de la psychologie sociale recou
tés aux tâches inédites qui pourraient lui être
rent à l'observation- systématique (participante,
dévolues;
• enfin, le concept de représentation, central
directe ou indirecte) et à la mesure du
en psychologie sociale, est également au
comportement; à cette fin des protocoles
cœur des préoccupations des enseignants de
d'enquête expérimentaux sont élaborés pour
langue-culture.
étudier l'influence de variables.
En matière de didactique des langues étran
gères, plusieurs concepts de cette discipline
sont intéressants :
• l'analyse sociométrique des groupes, de
leur subdivision en sous-groupes est impor
tante pôur dééfi'réles relations qui se nouent
dans une classe de langue, entre apprenants
notamment, et pour mettre en place de
nouvelles pratiques favorisant l'implication
effective des apprenants;
,. • la distinction entre le groupe d'apparte
nance, dont le sujet fait effectivement partie,
et le groupe de référence, celui auquel il fait
appel à titre de comparaison, peut être utile
en matière de comportements langagiers pour
comprendre les éléments de motivation des
R e p r é s e n t a t io n .
PSYCHOPÉDAGOGIE m La psychopédago
gie fut longtemps un enseignement mal défini
dans la formation des instituteurs. On ensei
gnait des connaissances psychologiques et
l'élève-maitre devait construire sa pédagogie
avec ces matériaux. Cet enseignement était
peu efficace parce que ce ne sont pas les
savoirs seuls qui définissent une action et que
l'application est insuffisante : Piaget a souvent
répété qu'on ne pouvait pas appliquer en
classe ce qu'il montrait psychologiquement, et
Chomsky a dit pareillement qu'aucune de ses
connaissances linguistiques ne pouvait servir
telle quelle à enseigner les langues. Beaucoup
pourtant pratiquent encore cette fausse piste.
apprenants;
• le concept de rôle est utile pour analyser les
différentes fonctions de l'enseignant dans sa
classe, pour découvrir sa situation réelle dans
PUBLIC ■ On appelle public les destinataires
d'un enseignement et les utilisateurs d'un
programme d'apprentissage. Chaque public
; 1le groupe (distincte de son statut officiel),
son impact sur les autres, l'image que les
doit être analysé dans ses composantes (âge,
objectifs, situation linguistique, etc.) pour
■
■autres se font de lui, les rôles périmés ou
routiniers auxquels il demeure attaché. Une
analyse; rigoure‘û'se sur ce plan peut faciliter
que l'on puisse lui adapter une enseigne
ment adéquat.
»■
C a p t if .
Q
QCM
■ >>
Q uestionnaire
à c h o ix
m u l t ip l e s .
éventail réduit de réponses. Elles sont utiles à
l'entrainement en compréhension (détaillée,
QUESTION ■ Une question est un acte de
sélective, globale, etc.), car elles nç supposent
parole (exprimé de manière orale, écrite, gra
phique ou gestuelle) par lequel l'enseignant sol
pas une réponse en langue’ciblë. Les questions
ouvertes, qui appellent une réponse plus ou
moins longue, mettent en œuvre le bagage lin
licite une réponse verbale d'un apprenant. Elle
est à distinguer d'une « demande de faire », c'est
à dire d'une consigne. On peut l'aborder sous
un angle philosophique (la maïeutique), métho
dologique (utilisation de la langue maternelle,
construction du savoir) ou technique (rôle dans
la structure de l'interaction didactique; effet sur
les productions des apprenants, en quantité ou
en qualité; reformulation ou répétition d'une
question si la réponse n'est pas adéquate;
temps laissé pour y répondre, etc.). C'est le
questionnement des enseignants qui a été le
plus étudié, même si les questions des appre
nants (questions posées à soi-même, aux autres
apprenants, à l'enseignant) méritent intérêt.
En relation avec l'activité d'apprentissage
où elles prennent place, les questions de
l'enseignant sollicitent des comportements
d'apprentissage, ou des évaluations (ou l'auto
évaluation) de celui-ci, en production ou en
guistique et communicatif de l'élève. Les ques
tions guidées (par exemple : « montrez que... *)
visent à faire expliciter le bien-fondé d'une infor
mation (repérage, justification, élucidation).
La majorité des questions posées par les ensei
gnants sont des questions dont ils connaissent
la réponse : il s'agit de fausses questions, de
moyens pour faire produire tel énoncé par
l'élève, caractéristiques du discours pédago?
gique.
La question peut porter sur des contenus,
linguistiques, communicatifs, culturels, ou sur
l'apprentissage lui-même (objectif, support,
déroulement, évaluation, stratégie d'appren
tissage, acquisitions, vécu de l'apprenant ou
du groupe).
Savoir qui est à l'Initiative déS’questions, qui est
compréhension, à l'écrit ou à l'oral (recherche
fournisseur ou consommateur d'information,
quelle est la pertinence des questions pouf
apprendre à apprendre, si elles apportent réét-
d'information, confirmation, vérification, correc
tion, répétition, repérage, etc.). Les questions
les formes et les contenus des questions révè
fermées appellent une réponse non verbale
(vrai/faux, oui/non, case à cocher, classement,
appariement, questions à choix multiples) ou un
lent le statut et les rôles respectifs qu'ensei
gnants et apprenants construisent autour de
l'apprentissage et en particulier le rapport entre
lement aide ou réflexion sur l'apprentissage
Q U E S T IO N N A IR E À C H O IX
211
M U L T IP L E S
enseignant (ou méthode), apprenant et .objet
des questions qui le composent est suivie
d'apprentissage.
>■ É v a l u a t io n , E x e r c ic e ,
d'une série de propositions de réponses :
Q u e s t io n n a i r e à c h o i x
MULTIPLES.
pour répondre il suffit de choisir la (ou les)
réponse(s)
correcte(s).
Les
propositions
incorrectes, appelées distracteurs, doivent
QUESTIONNAIRE ■ Instrument de recher
che essentiel, le questionnaire permet de
recueillir de façon systématique des données
empiriques et, ainsi, de confirmer la validité
des hypothèses formulées. Il doit être standard
(mêmes questions pour tous), administré dans
les mêmes conditions et comporter deux types
de questions : celles qui se rapportent au
contenu et celles qui ont trait à la forme.
Ces questions peuvent être fermées, semi-fer
mées et plus ouvertes.
>■ C o r p u s ( I ) , É c h a n t i l l o n , E n q u ê t e , E n t r e t ie n .
être suffisamment plausibles. La part du
hasard doit être corrigée par un nombre suf
fisant d'items. Les Q CM
sont difficiles à
construire, mais leur correction est facile, et
peut être mécanisée. Ils conviennent pour
évaluer un grand nombre d'individus, et sont
très utilisés en évaluation (reconnaissance de
formes grammaticales, vocabulaire, civilisa
tion, compréhension).
Du point de vue de l'apprentissage, les QCM
sont utiles pour des activités d'observation,
ou de compréhension orale ou écrite : leur
QUESTIONNAIRE À CHOIX MULTIPLES ■
avantage est de ne pas utiliser l'aptitude
Un questionnaire à choix multiples (ou
QCM) est un questionnaire dont chacune
d'expression en langue étrangère.
>■ C o m p r é h e n s io n , É v a l u a t io n , E x e r c ic e , Q u e s t io n .
R
RÉCEPTEUR
■ »- É m e t t e u r .
ment; du Cadre européen commun de réfé
rence (1998) que complète un Portfolio des
REECRITURE ■ Le terme de réécriture ren
voie à un processus, celui d'écrire à nouveau,
ou à son résultat, soit avec modification
ponctuelle, soit avec refonte de tout un
texte. En didactique, écrire et réécrire sont
compris comme deux faces d'une même
langues (2001), ou encore du Référentiel
général d'oriehtations et de contenus pour le
français langue seconde (2000), publié sous la
direction de l'Agence universitaire de la
Francophonie.
Il n'est pas étonnant que la notion ait ren
activité, la seconde apparaissant lorsque le
scripteur, par lecture-révision, perçoit des dis
contré d'abord les besoins en certification
sonances entre son projet textuel et le texte
déjà produit. La réécriture est ainsi objectif et
apparaît comme le résultat tangible d'une
réflexion surjes attentes du système politique
outil d'enseignement.
et social (quej individu et citoyen ?), écono
»- E x e r c i c e d e r e f o r m u l a t i o n .
mique (quel producteur de biens?) et tech
dans le cadre professionnel (Figari, 1994) et elle
nique (quelles tâches et quelle place?). Le
RÉEMPLOI
■
>■
E x e r c ic e d e r é e m p l o i.
référentiel de compétences a ainsi une
double fonction de guide et accompagna
RÉFÉRENTIEL ■ Un référentiel se présente
teur de l'apprentissage, mais aussi de sys
comme un inventaire de compétences
nécessaires à des activités et l'inventaire fina
lisé de ces activités elles-mêmes. La construc
tème de repérage au moment de l'évaluation
de l'acquisition des compétences visées (Le
tion, l'emploi ou l'évaluation d'éléments de
dispositifs didactiques sont des activités qui
gagnent à être rendues objectives et formali
sées, dans la mesure où l'on pourra, pour
intervenir, comparer des éléments dont cer
Boterf, 1998), par exemple, en langue étran
gère, avec un dispositif d'unités capitalisables,
comme le DELF et le DALF, ou le DCL (diplôme
de compétence en langue).
On a fait remarquer que, à cause du flou qui
tains serviront de norme ou de repère
entoure le concept de compétence, la place
était laissée, en fait, à l'évaluation d'une per
(Richterich, 1985). Un système de référence dis
ponible peut donc y contribuer. Ainsi en a-t-il
été jadis du français fondamental (1956),.
naguère du niveau-seuil (1977), plus récem
formance et, en somme, plutôt à la réalisation
d'une tâche (qui, certes, manifeste l'acquisition
d'une compétence réelle, mais «en situation»).
Néanmoins, l'absence de référentiel explicite
¿\i
R E M U E - M E N IN G E S
est lourde de conséquences, ainsi que semble
2. Une règle peut énoncer un jugement nor
le montrer, en France, le cas de l'action lin
matif. On parle dans ce cas de règle prescrip
tive. Il s'agit d'édicter une norme répondant
guistique menée auprès des publics issus de
l'immigration.(Pqf-hard, 2002).
au bon usage, parfois indépendamment du
Le caractère indicatif et non prescriptif de la
véritable usage des locuteurs. Il en est ainsi
plupart des référentiels autorise des pratiques
pédagogiques qui, tout en échappant à l'im
de la règle qui stipule l'emploi de l'indicatif
provisation, gardent une certaine souplesse.
Comme lé suggère Perrenoud (1994), la pla
nification, des activités a tout lieu de rester
appliquée systématiquement que par une
un « bricolage » au sens de Lévi-Strauss : la
première démarche pratique en pédagogie
est rétrospective, elle consiste à se tourner
vers ua..ensemble de connaissances déjà
constitué. Le référentiel ne constitue donc
pas au premier chef un réseau de contraintes,
il s'inscrit dans la perspective d'un système
de valeurs éducatives et politiques, souvent
affichées par les auteurs.
>
C u r r i c u l u m , I n s t r u c t i o n s o f f ic ie l l e s , S a v o ir ,
’S a v o ir -f a ir e , S y l l a b u s .
REFORMULATION
infime minorité de locuteurs.
Les règles d'emploi concernent le caractère
approprié des formes linguistiques aux fins
de la communication, selon les caractéris
tiques des locuteurs, leur statut social, leurs
intentions de communication, leurs attentes
par rapport à la situation de communication
dans laquelle ils sont impliqués. C'est un des
apports de l'approche communicative que
de prendre en compte la double maîtrise des
règles d'usage et des règles d'emploi qu'im
plique l'apprentissage d'une langue.
>■ A p p r o p r i é .
■ >- E x e r c i c e d e r e f o r
m u l a t i o n ..
REGISTRE ■
avec «après que», dont on sait qu'elle n'est
REGRESSION
■
*■
A c q u i s it io n , A p p r o p r ia t io n ,
P r o g r e s s io n .
>■ V a r i a t i o n .
REGLE ■ On distingue en grammaire les
règles d'usage, qui concernent la composante
linguistique des énoncés, et les règles d'em
ploi, qui touchent la dimension pragmatique
■et socioculturelle des comportements langa
giers. Les règles d'usage relèvent de deux
catégories. "•
1. Une règle peut être la description d'une
régularité de la langue. On parlera alors de
règle descriptive. Ce qualificatif ne doit pas
faire oublier que toute règle est une construc
tion particulière et non une réalité de la
langue. Ainsi la règle de formation majori
taire du genre des adjectifs en français sera
différente si l'on part des formes écrites ou
des formes orales ; dans le premier cas l'ajout
d'un -e à'1a forme'masculine permet d'obte
nir la forme féminine, dans le deuxième cas,
c'est la suppression de la consonne de la
forme féminine qui permet d'aboutir à la
forme masculine.
REMÉDIATION ■ On appelle remédiation
un ensemble d'activités qui permettent de
résoudre les difficultés qu'un apprenant ren
contre. Celles-ci sont repérées partir d'un
diagnostic se fondant sur ses performances
(ce diagnostic est une des fonctions de l'éva
luation). La remédiation, conçue comme un
soutien, se fait en principe en fonction de
démarches pédagogiques différentes, et sou
vent de manière individualisée. Elle porte sur
des savoirs et des savoir-faire langagiers ou
communicatifs, mais aussi sur les modalités
d'apprentissage (apprendre à apprendre).
A p p r e n d r e à a p p r e n d r e , D ia g n o s t ic , É v a l u a t io n .
REMUE-MÉNINGES ■ Le terme est issu de
l'anglais brain-storming, littéralement «tem
pête sous un crâne». À l'origine, il s'agit d'une
technique de groupe, fondée sur la méthode
d'association libre d'idées, utilisée dans les
entreprises pour faire produire le maximum
de mots (et rechercher de nouveaux produits,
RENFORCEMENT
214
des créneaux de marché, des arguments publi
citaires), ou bien encore pour résoudre des
problèmes techniques ou relationnels.
En français langue étrangère, le «remueméninges » s'est développé essentiellement à
l'oral pour faire réagir des élèves sur des
questions créatives (et construire des publici
tés ou des récits, notamment à partir
d'images ou de photos), ou polémiques (et
J.-J. Gumperz pour désigner l'ensemble des
langues et variétés natippajes, -régionales,
sociales et fonctionnelles qu'un locuteur ou
un groupe utilisent au gré des situations.d.p
communication auxquelles ils sont confron
tés. La notion se substitue à celle d'idiolects
qui est inapte à rendre compte du phéno
mène de contacts de langues chez les sujets
multilingues (majoritaires dans le monde). Le
faire produire le maximum de mots sans
répertoire verbal doit être conçu dans son
pour autant en passer par le feu du débat).
aspect dynamique et évolutif, impliquant des
Les objectifs sont de permettre à chacun de
s'exprimer, ne serait-ce que par un mot, mot
compétences partielles/ -hétérogènes mais
complémentaires pour les locuteurs.
qui peut avoir une importance considérable
dans le débat ou dans la création, mais aussi
>■ B il i n g u e , I d io l e c t e .
de faire travailler en groupe les participants
en mobilisant un vocabulaire collectif.
Il existe des variantes du remue-méninges à
RÉPÉTITION ■ >
l'écrit.
• La constellation : chacun écrit sur sa feuille, en
RÉPONSE ■ >
réponse à une sollicitation, tous les mots qui lui
passent par la tête, sans aucun souci de logique
E x e r c ic e
de
r é p é t it io n ;
M o m en t.
B é h a v io r is m e , S t i m u l u s .
REPRÉSENTATION ■ Il s'agit d'.une notion
transversale que l'on retrouve dans plusieurs
ou de forme. Les mots sont alors disposés autour
du mot déclencheur écrit au centre de la feuille.
domaines au sein des sciences de l'homme e.t
• Le panel de recherche d'idées en groupe
sociolinguistique qu'en didactique des langues:
(PRIG) : chaque élève écrit au tableau, en
cultures, une position théorique de premier
réponse à une sollicitation, tous les mots qui lui
plan. L'origine en est ancienne mais l'on peut
dire que la sociologie d'E. Durkheim, sous la
dénomination de « représentation collective »
passent par la tête (un mot par déplacement),
sans aucun souci de logique avec la question
de la société et qui a acquis, aussi bien .en
posée. Le but est de faire émerger le «contenu
est responsable de son entrée dans l'analyse
manifeste» et surtout le «contenu latent»,
contemporaine des phénomènes' sociétaux.
pour fonder une analyse ou une proposition
Cependant c'est la psychologie sociale qui
va en promouvoir l'usage actuel, après
créative (comme en publicité). Les mots pro
duits peuvent aussi être soulignés, puis barrés
par les participants si l'on souhaite engager un
débat muet, ou bien mis en relation de façon
aléatoire par des lignes ou des cercles, et com
poser ainsi des formules ouvertes, poétiques,
publicitaires, à la manière des oxymores.
requalification en «représentation socialev.
S. Moscovici, par ses travaux sur la psychat
nalyse et les images dont elle était investie
dans la société française de l'après-guerre,
proposa au début des années 1960 une
RENFORCEMENT ■ >■B é h a v io r is m e .
actualisation de la notion dans la perspective
d'une différenciation intergroupa.le au sein
d'une société donnée. La postérité de l'œuvre
REPERAGE
pionnière de Moscovici a été et reste consi
dérable : elle alimente tout un courant très
b
s- A c t iv it é , C o m p r é h e n s io n , L e c
ture .
RÉPERTOIRE VERBAL ■ La notion
productif de la psychologie, selon deux axes
qui peuvent être considérés comme complé
de réper
mentaires : un axe qualitatif qdi s'intéresse
toire verbal a été introduite par le sociolinguiste
aux contenus de la représentation, sur la base
21 S
d'enquêtes; un axe expérimental et formalisateur qui s'intéresse à la manière dont se
REPRESENTATION
tionnement des marchés linguistiques chez
constituent et se modifient les représentations.
P. Bourdieu - où le pouvoir du marché domi
nant de faire régner l'ordre normatif officiel
La première perspective a ainsi traité de
a, comme contrepartie, la capacité des domi
nombreux objets aussi divers que la santé,
nés (culturellement et linguistiquement) à
l'entreprise, la chasse, l'environnement, l'ali
transgresser au sein de marchés francs les
mentation, le sida, etc. Quant è la deuxième
normes dominantes et les stéréotypes stigma
tisants qui leur son liés. De la même façon, la
perspective, elle a conduit, à- l'élaboration
d'une théorie dite du noyau central qui
considère que les traits constitutifs d'une
représentation sociale se distribuent en deux
ensembles : un système central qui donne à
la représentation sa stabilité et sa teneur
sémantique fondamentale et un système péri
phérique, ouvert, où les traits associés sont
plus Instables, contextuels, permettant préci
sément l'adaptation à la diversité des situa
tions.
■ • -r
Cette théorie permet d'éclairer utilement la
compréhension du processus de stéréotypage
et de la nature représentationnelle du stéréo
type. Ce dernier, en effet, est considéré à
juste titre comme une représentation qui
n'évolue plus, victime d'un prpcessus de
figement qui semble bien être une tendance
inéluctable pour la représentation, dont la
pertinence pratique en discours-est essentielle
ment due à son fonctionnement simplifi
notion d'imaginaire linguistique, proposée
par A.-M.
Houdebine,
réfère à diverses
normes sociolinguistiques et donc aux repré
sentations dont sont porteurs (et victimes)
les usagers de la langue.
La sociolinguistique du conflit diglossique,
quant à elle, a largement contribué à pro
mouvoir au sein de l'analyse des contacts de
langue en situation de dominance une place
de premier plan pour le paradigme représen
tationnel, sous diverses appellations : outre
les représentations diglossiques, les préjugés,
fantasmes, stéréotypes, mythes et autres
manifestations des idéologies diglossiques.
L'étude de l'émergence et de l'usage coerci
tif en France du désignant «patois» à partir
du xvme siècle (et plus particulièrement de la
Révolution), comme catégorisation stigmati
sante d'une langue dominée, apporte l'illus
tration indiscutable de l'impact linguicide des
cateur et donc univoque, et à une stabilité
représentations diglossiques dénoncées entre
rassurante pour les membres du groupe ou
autres, pour la France, par R. Lafont. La
même pertinence de la notion-concept de
de la communauté concernés. On peut alors
considérer que la structure du stéréotype, à
la différence de celle d'une représentation
évolutive, est devenue, à des fins d'identifi-
représentation a été mise en avant par les
sociolinguistes qui se sont intéressés aux
fonctionnements langagiers au sein des
cation/catégorisation et donc d'efficacité
maximales, et à la suite d'un us'age immodéré,
un unique ensemble fermé de traits désormais
populations de migrants (comme B. Py et
immuables.
tique du FLE en particulier, n'ont pas manqué
En sociolinguistique, la notion de représen
de déceler l'importance de la prise en
tation et la question du stéréotypage sont au
cœur aussi bien de l'approche du fonction
tion des situations d'enseignement-apprentis-
nement de la communauté linguistique chez
W. Labov - et des évaluations plus ou moins
discriminatoires auxquelles ,-Spnt soumises
G. Lüdy, par exemple, pour la Suisse).
La didactique des langues-cultures et la didac
compte des représentations dans l'observa
sage d'une part (représentations de la langue
elle-même et de cet enseignement-appren
tissage qu'ont les parents, les apprenants, les
certaines formes linguistiques ainsi due de
l'insécurité linguistique que ces évaluations
enseignants, les décideurs concernés, etc., et
engendrent - que de l'observation dû fonc
et son déroulement mêmes), et donc dans la
qui pèsent lourdement sur sa mise en œuvre
RENFORCEMENT
¿14
des créneaux de marché, des arguments publi
J.-J. Gumperz pour désigner l'ensemble des
citaires), ou bien encore pour résoudre des
langues et variétés nationales, régionales,
sociales et fonctionnelles qu'un locuteur ou
problèmes techniques ou relationnels.
En français langue étrangère, le « remueméninges » s'est développé essentiellement à
un groupe ytilisent au gré des situations de
communicatiçn auxquelles ils sont confron
l'oral pour faire réagir des élèves sur des
questions créatives (et construire des publici
tés ou des récits, notamment à partir
tés. La notion se substitue à celle d'idiolecte
d'images ou de photos), ou polémiques (et
faire produire le maximum de mots sans
multilingues (majoritaires dans le monde). Le
pour autant en passer par le feu du débat).
Les objectifs sont de permettre à chacun de
aspect dynamique et évolutif, impliquant des
s'exprimer, ne serait-ce que par un mot, mot
complémentaires pour les locuteurs.
qui peut avoir une importance considérable
>
qui est inapte à rendre compte du phéno
mène de contacts de langues chez les sujets
répertoire verbal doit être conçu dans son
compétences partielles, hétérogènes mais
B i l i n g u e , Id i o l e c t e .
dans le débat ou dans la création, mais aussi
de faire travailler en groupe les participants
en mobilisant un vocabulaire collectif.
RÉPÉTITION ■ >
E x e r c ic e
de
r é p é t it io n ,
M o m en t.
Il existe des variantes du remue-méninges à
REPONSE ■ >■B é h a v io r is m e ,
l'écrit.
S t im u l u s .
• La constellation : chacun écrit sur sa feuille, en
réponse à une sollicitation, tous les mots qui lui
REPRÉSENTATION ■ Il s'agit d'une notion
passent par la tête, sans aucun souci de logique
ou de forme. Les mots sont alors disposés autour
transversale que l'on retrouve dans plusieurs
domaines au sein des sciences de l'homme et
du mot déclencheur écrit au centre de la feuille.
de la société et qui a acquis, aussi bien en
• Le panel de recherche d'idées en groupe
(PRIC) : chaque élève écrit au tableau, en
sociolinguistique qu'en didactique des languescultures, une position théorique de premier
réponse à une sollicitation, tous les mots qui lui
plan. L'origine en est ancienne mais l'on peut
diré que la sociologie d'E. Durkheim, sous la
dénomination de «représentation collective»
est responsable de son entrée dans l'analyse
passent par la tête (un mot par déplacement),
sans aucun souci de logique avec la question
posée. Le but est de faire émerger le «contenu
manifeste» et surtout le «contenu latent»,
contemporaine des phénomènes sociétaux.
pour fonder une analyse ou une proposition
Cependant ..c'est la psychologie sociale qui
créative (comme en publicité). Les mots pro
va en promouvoir l'usage actuel, après
duits peuvent aussi être soulignés, puis barrés
requalification en « représentation sociale ».
S. Moscovici, par ses travaux sur la psycha
par les participants si l'on souhaite engager un
débat muet, ou bien mis en relation de façon
aléatoire par des lignes ou des cercles, et com
darjs la société française de l'après-guerre,
poser ainsi des formules ouvertes, poétiques,
publicitaires, à la manière des oxymores.
proposa au début des années 1960 une
actualisation de la notion dans la perspective
RENFORCEMENT ■ >- B é h a v io r is m e .
d'une société donnée. La postérité de l'œuvre
pionnière de Moscovici a été et reste consi
REPERAGE ■ >• A c t iv it é ,
dérable : elfe alimente tout un courant très
nalyse et les images dont elle était investie
d'une différenciation intergroupale au sein
C o m p r é h e n s io n , L e c
ture.
productif dèTa psychologie, selon deux axes
qui peuvent être considérés comme complé
RÉPERTOIREVERBAL ■ La notion de réper
mentaires : un axe qualitatif qui s'intéresse
toire verbal a été introduite par le sociolinguiste
aux contenus de la représentation, sur la base
ZI O
d'enquêtes; un axe expérimental et formalisateur qui s'intéresse à la manière dont se
P. Bourdieu - où le pouvoir du marché domi
constituent et se modifient les représentations.
nant de faire régner l'ordre normatif officiel
La première perspective a ainsi traité de
nombreux objets aussi divers que la santé,
a, comme contrepartie, la capacité des domi
nés (culturellement et linguistiquement) à
■
l'entreprise, la chasse, l'environnement, l'ali
transgresser au sein de marchés francs les
normes dominantes et les stéréotypes stigma
mentation, le sida, etc. Quant à la deuxième
perspective, elle a conduit à l'élaboration
d'une théorie,'dite du noyau central qui
considère que les traits constitutifs d'une
représentation sociale se distribuent en deux
tisants qui leur son liés. De la même façon, la
notion d'imaginaire linguistique, proposée
par A.-M. Houdebine, réfère à diverses
normes sociolinguistiques et donc aux repré
ensembles : un système central qui donne à
la représentation sa stabilité et sa teneur
sentations dont sont porteurs (et victimes)
sémantique fondamentale et un système péri
phérique; ouvert, où les traits associés sont
La sociolinguistique du conflit diglossique,
les usagers de la langue.
plus instables, contextuels, permettant préci
sément l'adaptation à la diversité des situa
quant à elle, a largement contribué à pro
mouvoir au sein de l'analyse des contacts de
langue en situation de dominance une place
tions.
de premier plan pour le paradigme représen
Cette théorie permet d'éclairer utilement la
tationnel, sous diverses appellations : outre
compréhension du processus de stéréotypage
les représentations diglossiques, les préjugés,
et de la nature représentationnelle du stéréo
fantasmes, stéréotypes,
type. Ce dernier, en effet, est considéré à
juste titre comme une représentation qui
manifestations des idéologies diglossiques.
,, n'évolue plus, victime d'un processus de
tif en France du désignant «patois» à partir
, figement qui semble bien être une tendance
, inéluctable pour la représentation, dont la
du xvme siècle (et plus particulièrement de la
Révolution), comme catégorisation stigmati
pertinence pratique en discours est essentielle
sante d'une langue dominée, apporte l'illus
ment due à sort fonctionnement simplifi
cateur et donc univoque, et à une stabilité
tration indiscutable de l'Impact lingulcide des
représentations diglossiques dénoncées entre
rassurante pour les membres du groupe ou
autres, pour la France, par R. Lafont. La
de la communauté concernés. On peut alors
même pertinence de la notion-concept de
considérer que la structure du stéréotype, à
la différence de celle d'une représentation
' évolutive, est devenue, à des fins d'identifi•cation/catégorisation et donc d'efficacité
maximales, et à la suite d'un usage immodéré,
un unique ensemble fermé de traits désormais
immuables.’• “
En sociolinguistique, la notion de représen
tation et la question du stéréotypage sont au
cœur .aussi bien de l'approche du fonction
L
tionnement des marchés linguistiques chez
mythes et autres
L'étude de l'émergence et de l'usage coerci
représentation a été mise en avant par les
sociolinguistes qui se sont intéressés aux
fonctionnements langagiers au sein des
populations de migrants (comme B. Py et
G. Lüdy, par exemple, pour la Suisse).
La didactique des langues-cultures et la didac
tique du FLE en particulier, n'ont pas manqué
de déceler l'importance de la prise en
nement de la communauté linguistique chez
compte des représentations dans l'observa
tion des situations d'enseignement-apprentis
sage d'une part (représentations de la langue
W. Labov - et des évaluations plus ou moins
elle-même et de cet enseignement-appren
discriminatoires auxquelles sont soumises
certaines formes linguistiques ainsi que de
tissage qu'ont les parents, les apprenants, les
l'insécurité linguistique que ces évaluations
enseignants, les décideurs concernés, etc., et
qui pèsent lourdement sur sa mise en œuvre
engendrent.- qçie de l'observation du fonc-
et son déroulement mêmes), et donc dans la
216
RETROACTION
programmation de politiques linguistiques et
thésique (exemple : la coordination entre le
éducatives, et d'autre part dans les principes
didactologiques avancés, comme en premier
niveau de tension musculaire et les informa
tions motrices), du système biologique
lieu la démarche interculturelle prônée, en
phase avec l'approche communicative, par
(exemple : la transmission des infprmations à
un neurone des effets de‘ sa propre activité),
H.
des effets d'apprentissage (exemple : le
conditionnement opérant), du système Inter
Besse, R. Calisson, L. Porcher, G. Zarate et
bien d'autres dans le champ. Ce qu'implique
une telle démarche, c'est la prise en compte
sérieuse et donc le traitement pédagogique
adéquat des obstacles à une perception
interculturelle correcte et singulièrement des
stéréotypes qui, de par leur nature de repré
sentations figées, fossilisées, enferment l'Autre
de l'enseignement-apprentissage dans une
actif (exemple : les hochements de tête,
sourires, gestes, etc. en retour aux émissions
verbales du locuteur), etc.
Dans le cadre de l'apprentissage d'urte’langue
première ou étrangère, il s'agit des réactions
verbales et gestuelles (corrections, reformu
pseudo-connaissance que le manuel et bien
entendu le professeur ne sauraient ignorer.
lations, reprises, répétition ¿complètes ou par
tielles, etc.) des experts (individus - parents,
enseignants ou autres - ayant des connais
On attend d'eux qu'ils mettent en place,
sances supérieures à celles de l'apprenant)
comme par exemple avec la stratégie des
regards croisés, une relativisation et un
dépassement de cette pseudo-connaissance.
aux productions verbales de ce dernier. Ces
rétroactions verbales semblent faciliter l'acqui
sition de cette langue.
Mais la démarche interculturelle ne saurait
s'en tenir au traitement des stéréotypes inter
R H È M E i »- T hème (II).
culturels : elle doit permettre de construire
une authentique compétence intercultureile,
en offrant le plus de clés possibles (autre
ment dit de savoirs sur les représentations
partagées par l'Autre-collectif, des plus fermées,
souvent les plus prégnantes, aux plus dyna
miques, les plus labiles évidemment), permet
tant l'accès à un imaginaire ethno-socio-culturel singulier et donc différent.
»- C onnaissance, Interculturel, Psychologie
sociale, Savoir, Stéréotype.
RÔLE ■ Un rôle est toujôurs la conduite d'un
acteur (enseignant ou apprenant) qui inter
prète subjectivement une fonction qui lui
revient objectivement. Rôle est donc "Un
concept fondamental en psychologie sociale
comme en didactique et est toujours couplé
à celui de fonction. On tient son rôle lors
qu'on prend l'initiative, lorsqu'on développe
justement une action à l'égard de son
apprentissage ou de son enseignement, lors
qu'on participe, lorsqu'on fie reste pas passif,
RÉTROACTION ■ Ce terme, parfois concur
lorsqu'on s'engage. Il importe toutefois de
rencé par rétrocontrôle, est une traduction
bien rester dans le rôle qu'on a, soit choisi,
soit qui incombe, et de s'y comporter métho
diquement sous peine de ne pas être un
de l'anglais feedback (de to feed, nourrir, et
back, en retour). Il est issu de la cybernétique
et rend compte de l'autorégulation ou de
l'équilibre d'un système, obtenus par une
acteur du tout, c'est-à-dire de nè pas contri
action en retour du système sur la cause qui
Rôle s'oppose à statut, avec lequel, donc, il
est complémentaire. Un rôle tenu est tou
jours une manière personnelle d'interpréter
produit son action même, de façon à réduire
l'écart entre les effets réels du système et
ceux attendus (exemple : un thermostat qui
maintient une température constante). Ce
terme est utilisé aussi bien pour rendre
compte du système proprioceptif ou kines
buer à son propre développement. '
un statut. Il est indispensable, dans ces
conditions, de le faire en tenant aussi ce que
l'on appelle «la distance au rôle», c'est-àdire de savoir que, lorsqu'on joue un rôle,
RYTHME
217
même impeccablement par hypothèse, on le
joue (précisément) ; comme le garçon de café
de Sartre «joue à être garçon de café». En
somme, chacun doit veiller à ne pas se
confondre avec ses rôles sans pour autant ne
pas les prendre au sérieux.
>■ JEU DE RÔLES, SIMULATION.
,,
RYTHME ■ Le rythme se caractérise par le
des pauses ou des allongements compensa
toires ;
• la prononciation ou non de la graphie e ;
• la non-linéarité de certaines suites de sons.
Toutes ces considérations ne concernent pas
l'écrit oralisé, trop souvent pris comme
modèle didactique et de ce fait comme
modèle rythmique.
Comme l'élément rythmique principal est en
L'absence d'accent lexical confère au français
fin de groupe, il ne peut comme dans la
majorité des langues se manifester par une
parlé une originalité rythmique non seulement
énergie acoustique mais par une énergie
par rapport aux familles de langues voisines
germaniques ou slaves mais également par
rapport aux autres langues romanes.
articulatoire, ce qui rend difficile les compa
raisons prosodiques entre le français et la
retour à intervalles réguliers d'un temps fort.
Les unités rythmiques s'identifient aux unités
minimales de signification observables dans
le discours oral. Elles se composent d'un petit
nombre de syllabes et se caractérisent par
une tension articulatoire croissante qui cul
mine sur la dernière syllabe prononcée.
L'importance linguistique de cette syllabe
majorité des autres langues. La variation
mélodique qui accompagne les voyelles en
syllabes finales sous la forme d'un glissando
croissant ou décroissant n'a pas en effet la
pertinence auditive des écarts mélodiques
qui peuvent caractériser les voyelles accen
tuées d'autres langues à accent lexical.
placée à la fin et non pas au début des unités
Le rythme français se caractérise par un allon
gement de la dernière syllabe, manifestation
explique plusieurs tendances observées en
de la force articulatoire. Il s'agit d'une carac
expression spontanée :
• la réduction du nombre des syllabes par mot
téristique qui induit un rythme tout à fait par
(par exemple, «de la publicité», six syllabes
écrites prononcées en deux : «dlapub»);
• l'emploi de nombreux siglés ou acronymes
comme FLE;
• l'équilibre temporel entre unités phoné
tiques successives, soit par un nombre égal
ou presque de syllabes prononcées, soit par
ticulier et de ce fait rare dans les langues.
Au plan didactique, peut-on néanmoins oser
parler d'accent final? On en arrive au para
doxe suivant, à savoir que ce qui est rythmi
quement important en français ne frappe pas
l'oreille, mais s'incarne dans la discrétion
difficile à identifier de l'énergie articulatoire.
>■
A ccen t , D ébit.
s
SABIR ■ Le mot sabir provient d'une défor
comprend Içs processus d'analyse et d'inté
mation de l'occitan ou de l'espagnol saber
mentaire, limité à quelques règles grammati
gration des données dans le système de
connaissances de l'apprenant. Elle est géné
ralement considérée comme la phase initiale
cales et à un vocabulaire déterminé, qui est
né de la rencontre de plusieurs langues très
du processus d'appropriation d'une langue
étrangère.
différentes et qui sert de langue véhiculaire.
À l'origine, le mot désignait le jargon mêlé
> Exposition, A cquisition.
« savoir ». Il s'agit d'un parler composite rudi
d'arabe, de berbère, de français, d'espagnol
SAVOIR ■ Le terme, qui a aujourd'hui pour
et d'italien utilisé par les habitants d'Afrique
synonyme courant la lexie «savoir déclaratif»,
du Nord qui voulaient converser et surtout
avoir des relations commerciales avec les
Européens sans utiliser de traducteur. (On se
a participé historiquement au débat sur le
rapport entre «savoir» et «savoir-faire» (know
rappelle les paroles du muphti en lingua
franca dans Le Bourgeois gentilhomme de
Molière : «Si ti sabir, ti respondir»). Un sabir
ne devient jamais une langue maternelle. En
français courant, ce terme a pris une conno
tation péjorative et désigne maintenant une
forme incorrecte de la langue. En sociolin
guistique, le sabir est défini comme une
variété de français élémentaire.
>■ C réole, D ialecte, Langue, Lingua franca, Patois,
Pidgin .
vs know how en anglais). Pour certains, le
savoir, en d'autres termes les connaissances
linguistiques, précède nécessairement le savoirfaire communicatif. Grâce à l'approche com
municative on a pu montrer qu'un savoir-faire
opérationnel peut précéder le savoir concep
tuel. Il est maintenant assez communément
admis que le ’savoir seul ne peut garantir un
savoir-faire
véritable.
- "3
SAVOIR DÉCLARATIF«
>■
Savoir.
SAVOIR PROCEDURAL ■ > Savoir-FAIRE.
SAISIE ■ La saisie (en anglais intake) désigne,
dans un sens restreint, le traitement initial
perceptif qu'effectue l'apprenant sur les don
nées linguistiques auxquelles il est exposé,
mais tout ce qui est saisi ne devient pas .
connaissance. Dans un sens plus large, la saisie
SAVOIR-ÊTRE ■ Cette vieille lexie a trouvé
une nôüvelle.yigueur avec la combinaison de
l'approche communicative et des préoccupa
tions interculturelles. L'apprenant est Invité à
se situer dans sa relation à l'autre, tant du point
SEMIOLOGIE
•219
de vue linguistique que culturel. L'ouverture
des unités dans l'objectif d'une compréhen
vers d'autres-cultures est donc encouragée et
les apprenants sensibilisés à la relativité des
sion orale de type bas-haut. La segmentation
des unités est assurée à l'écrit par les espaces
valeurs et attitudes culturelles. La notion
entre les mots.
C ompréhension.
d'identité personnelle est soulignée, l'appre
nant n'ayant pas à se muer en réplique d'un
locuteur natif. On aurait intérêt à remplacer
«savoir-être» par «savoir se comporter».
>■ Approprié.
SÉMANTIQUE ■ Originellement définie
comme l'étude scientifique du sens des mots,
la sémantique a vu son domaine s'élargir à la
■ On appelle savoir-faire,
phrase et aux conventions de l'usage discursif
(pragmatique). La didactique des langues a
ou encore savoir procédural, la capacité à uti
liser de façon discursivement appropriée telle
bénéficié des recherches sur l'analyse sémique
et les champs sémantiques (sémantique struc
ou telle forme de la langue-cible. Dans l'ap
proche communicative, on convient d'ajou
turale) ainsi que des recherches sur les traces
1s a v o ir -f a ir e
ter des ' savoir-faire d'ordre non verbal :
contact, oculaire, proxémique, kinésique.
•Discursivement, les savoir-faire supposent le
respect, sauf volonté expresse de les enfreindre,
des scripts de référence des échanges lin
guistiques, c'est-à-dire les déroulements que
de l'activité énonclative dans l'énoncé, les
normes sociales (registres, stéréotypes) et les
actes de langage.
>
S é m io l o g ie , S e n s .
SEMI-INTENSIF ■ >■I n t e n s i f .
tel ou tel événement discursif doit en prin
SEMIOLOGIE ■ Pour la période contempo
cipe respecter.
raine, le terme sémiologie apparaît dans le
Cours de linguistique générale de F. de Saussure.
SCENARIO ■ >■Jeu
de rôles.
SCRIPTEUR b > Scriptural.
Il y est présenté de manière programmatique
comme le cadre théorique dans lequel il
convient d'inscrire les développements de la
linguistique générale pour leur donner leur
SCRIPTURAL ■ Ce terme désigne l'ordre lan
gagier dans lequel s'effectuent la production et
la réception de textes écrits. Plusieurs traits spé
pleine extension. La sémiologie se définit
comme science générale des signes dans la
vie sociale et prétend fournir un cadre dans
cifiques le caractérisent : la production non
interactive en l'absence du destinataire, le noncontrôle de la réception, la verbalisation du non-
lequel la globalité des faits humains peuvent
être ressaisis du point de vue de leur signifi
cation, c'est-à-dire comme faisant partie de
verbal (gestes, mimiques, Intonation). On parle
langages
ainsi, par exemple, de compétence scripturale
Comme tels, ils sont susceptibles d'être
décrits au moyen d'un appareil formel ren
voyant aux principaux concepts linguistiques
. pour désigner le degré de maîtrise de la culture
de l'écrit ou de pratiques scripturales pour dési
(rites,
coutumes,
institutions).
>» É c r it , I l l e t t r i s m e , L it t é r a t ie .
saussuriens : le rapport vertical du signifié au
signifiant dans le signe, le rapport horizontal
de dépendance des parties du signe entre
SÉCURITÉ ■ >
elles au sein des systèmes de valeurs qui les
gner les activités de lecture ou d'écriture.
In s é c u r i t é .
réunit et les oppose.
SEGMENTATION ■ La segmentation est le
mis en œuvre pour compléter la discrimina-
L'effort de construction de la sémiologie s'est
poursuivi avec le Danois L. Hjelmslev et avec
les structuralistes français réunis dans les
‘ tion de formes et permettre l'interprétation
années 1960 autour de la revue Commuai-
processus cognitif de reconnaissance d'unités
SEN S
220
cation (R. Barthes, A.J. Greimas, etc.), tandis
qu'aux États-Unis Ch. S. Peirce, contemporain
de Saussure, avait, lui, élaboré une sémiotique
d'une séquence sur document visuel (critère
sur des bases théoriques toutes différentes.
collective sur un article dejournal-(critères de
grammaticale ou lexicale (critère du domaine),
du support), d'une séquence de discussion
tâche + dispositif + support), ou encore d'une
SENS ■ Notion pré-théorique à laquelle on
séquence de recherche individuelle de docu
peut laisser son acception commune, le sens
apparaît comme un phénomène linguistique
ments publicitaires sur Internet (critères de
tâche + dispositif + supports + outil).
et extralingulstique. Vu qu'une unité linguis
tique ne prend de valeur qu'en contexte,
Du point de vue normatif, les fameux «m o
ments de la classe audiovisuelle» des années
l'apprentissage du sens en FLE se fait de pré
1960 correspondaient à une succession donnée
de séquences prédéfinies par les méthodologues eux-mêmes. Du point de vue
férence par le biais du contexte linguistique
(créativité lexicale, phrase, texte) et du
contexte situationnel. De même, on préfère
la traduction intralinguale à la traduction
descriptif, l'enjeu actuel' dés •recherches sur
s- Sémantique, Sémiologie.
l'observation de classe est de repérer des
séquences-types et des montages récurrents
de séquences qui soient représentatives dés
SENSIBILISATION ■ On entend par sensi
pratiques de classe effectives. Du point de
vue formatif, cet enjeu est de donner aux
bilisation l'effort de mettre en contact l'ap
enseignants les outils qui leur permettent de
prenant avec divers corpus pour développer
chez celui-ci des savoirs sur la langue et la
construire et articuler des séquences de
interlinguale pour accéder au sens,
culture, par une mise en perspective compa
rative des fonctionnements de divers sys
tèmes linguistiques et des diverses pratiques
culturelles, connus ou inconnus. Ce travail,
qui vise la mise en place de processus de faci
litation dans la construction de savoirs lin
guistiques potentiellement transférables
d'une langue à d'autres, précède ou accom
manière à la fols cohérente et adaptée à leur
environnement.
Contrairement à la « séquence », la « séance »
correspond à une durée continue d'ensei
gnement défini par le seul critère institution
nel : on dira ainsi que dans l'enseignement
scolaire français, les séances d'enseignement
sont en général d'une heure. À une séance
pagne l'apprentissage proprement dit d'une
langue étrangère à l'école.
peuvent correspondre plusieurs séquences,
et, à l'inverse, une séquence peut durer plu
sieurs séances.
>■ Éveil
>* Activité.
au langage .
SEQUENCE ■ On nomme séquence une
SEUIL ■
... •_
N iv e a u -s e u il .
série d'activités regroupées dans la même
unité de temps par les enseignants en fonc
tion d'un ou plusieurs critères de cohérence
didactique. Ces critères peuvent être diffé
rents et combinés, de sorte qu'on peut parler
par exemple d'une séquence de travail en
groupes restreints faisant suite à une séquence
de travail individuel (critère du dispositif),
d'une séquence en compréhension orale ou
SGAV (STRUCTURO-GLOBAL AUDIO
VISUEL) ■ On désigne ainsi une probléma
tique méthodologique d'enseignement-ap
prentissage des langues créée à partir de 1960
par P. Guberina (Université de Zagreb) et
P. Rivenc (ENS de Saint-Cloud), et dévelop
pée ensuite en collaboràttôn 'avec plusieurs
en compréhension écrite (critère du type de
autres équipes universitaires notamment en
Belgique, en Croatie, en Espagne, au Liban ef
compétence langagière), d'une séquence sur .
ordinateur (critère de l'outil), d'une séquence
en France, dans le cadre d'une association
internationale. Sa conception se fonde sur un
SIMULATION GLOBALE
221
des procédures variées en fonction des situa
lien, néerlandais, portugais, russe, serbo-croate,
ukrainien, et des supports multimédias,
notamment pour le français et l'espagnol.
tions d'apprentissage :
>■ Audiovisuel, Français
ensemble concerté, cohérent et interactif de
principes fondamentaux servant de base à
fondamental,
Moment.
• la priorité à la communication o'rale en
interaction, associant le verbal, le paraverbal,
SILEN C E. >• M éthode
et le posturomimogestuel;
• une approche situationnelle, à la fois psy
SILENT-WAY . > M éthode
cholinguistique et interculturelle;
• une saisie et une construction graduelles et
globalisatrices du sens;
sage vise à reproduire avec la plus grande
silencieuse.
silencieuse.
SIMULATION ■ Cette activité d'apprentis
• le traitement décalé de la langue écrite, à la
réception et à la production ;
• l'association des perceptions et des images
authenticité possible la situation de commu
auditives et visuelles (naturelles et simulées).
La démarche SGAV consiste en une approche
nario (un canevas) d'abord écrit à l'avance,
puis progressivement improvisé. La simu
lation met ainsi en œuvre, de manière réa
liste, les savoirs et savoir-faire linguistiques,
situationnelle, audiovisuelle, cdmmunicative
et intégrée, de la langue orale d'abord, puis
de la langue écrite, incluant des stratégies
verbotonales de travail phonétique, une inté
nication à laquelle se prépare l'apprenant.
Celui-ci y joue son propre rôle suivant un scé
communicatifs et culturels nécessaires. Utile
en évaluation formative, car y apparaissent
gration progressive des moyens d'expression
progrès et lacunes, la simulation est aussi
lexicaux, grammaticaux et prosodiques les
utilisée dans les examens certificatifs.
plus usuels, associés à une prise en compte
> Jeu
de rôles.
permanente des attitudes et des comporte
ments interculturels. Cette démarche Intègre,
dans la mesure du possible, une volonté
d'évaluation formative de l'apprenant et des
SIMULATION GLOBALE ■ Plus ambitieuse
personnes en formation.
d'apprenants un univers de référence - par
exemple un immeuble, un village, une ile, un
hôtel, un camp de vacances, un congrès
international, une entreprise, etc. -, à animer
L'objectif est la construction,, par approxima
tions successives, d'uné compétence de
communication dans la langue et la culture
étrangère.
Ses champs d'application sont la didactique
des langues (étrangère, seconde, maternelle),
la formation d'enseignants, de formateurs et
de chercheurs, l'éducation des personnes à
audition ou à vision défidiënte, l'éducation
bilingue ou plurilingue.
À partir du prototype en FLE. Voix et Images de
France, élaboré au CREDIF sous la conduite de
P. Rivenc et de P. Cuberina, a été réalisée une
que le simple jeu de rôles, la simulation glo
bale consiste à faire inventer par un groupe
cet univers de personnages en interaction et
d'événements, et à simuler toutes les fonc
tions du langage que ce cadre, qui est à la
fois un lieu thème et un univers du discours,
est susceptible de faire surgir : productions
orales et écrites, interactions verbales et jeux
de rôles, pratiques d'écriture diverses allant
de la phrase simple au texte long. Les simu
lations globales se prêtent particulièrement
bien à des animations à distance sur réseau
première génération de cours pour débu
Internet.
tants adultes (anglais, allemand, Italien, néer
landais, russe), Sont parus ensuite une
Cette approche pédagogique offre plusieurs
pour des publics diversifiés : allemand, anglais,
avantages : elle permet de motiver les appre
nants par le recours au jeu et une « catharsis »
des passions individuelles et sociales par le
arabe, chinois, espagnol, français, hébreu, ita
recours à l'identité fictive (l'élève avance mas
deuxième génération de cours plus élaborés,
222
SITUATION D'APPRENTISSAGE
qué et se sent plus enclin à dire des choses
munication. Les salutations rituelles, la men
personnelles, voire intimes). Ce faisant, N fait
tion du chapeau neuf et les commentaires
œuvre créative. Enfin, elle permet de faire
sur cette mention constituent les événement
l'épreuve du réel en l'absence du réel et
d'ainsi mieux maîtriser la langue et le com
de communication. Chacun de ces événements
portement le jour où la situation réelle se pré
sentera.
(salutations, compliments, demande concer
nant), le prix, commentaires flatteurs ou cri
Toutefois, si l'enseignant ne cadre pas suffi
tiques, commentaires sur les commentaires,
samment le jeu, il peut y avoir des risques de
etc.).
se compose d'«actes de communication»
dérapages psychodramatiques.
Dans une côrhmunauté donnée (endolingue
>■ C réativité, Jeu de
ou exolin’gue), toute situation de communi
rôles,
Psychodrame, T héâtre.
cation se définit par le site physique et social
SITUATION D'APRENTISSAGE ■ On
entend par situation d'apprentissage les condi
tions dans lesquelles se déroule un apprentis
sage. Elles Incluent celles où se trouve
l'apprenant (son état physique, sa disponibi
lité, sa motivation, son passé scolaire, ses repré
sentations relatives à la langue qu'il apprend
ou aux modalités d'apprentissage, etc.), ainsi
où se déroulent les échanges langagiers (où?'),
par ses participants (qui?) et surtout leurs
Intentions (pourquoi? et pour quoi?).
Depuis les premières méthodes SCAV, l'ensei
gnement des langues se fonde sur les situations
de communipation, pour faciliter les activités
de compréhension et d'expression orales et
écrites. L'approche communicative a accentue
que les conditions externes (lieu, moment,
le rôle de la situation en mettant en jeu, non
nature de l'enseignement, supports d'appren
seulement le site, les participants et leurs
tissage, qualités de l'enseignant).
intentions, mais aussi les actes verbaux (les
SITUATION DE CLASSE ■ La situation de
gestuelle, la kinésique), ainsi que leurs tona
lités (registre de langue, affectivité, stratégies
mises en place), les instrumentalités (présen
paroles échangées) et non verbaux (la mimoclasse réfère aux spécificités de la triple relation
enseignant/apprenant/contenus. Si l'accent
est mis sur les contenus, la situation sera dite
tation de soi,'emblèmes psychosociologiques
traditionnelle. Si l'accent est mis sur l'échange
affichés) et lés normes (reconnaissance plus
et la relation interactive enseignant/apprenants, la situation de classe privilégiera la
ou moins1effective des valeurs, des modèles
communication. Si l'éclairage est avant tout
et des comportements sociaux) qui régissent
la communication.
mis sur l'apprenant, c'est l'autonomie des
apprentissages qui sera surtout prise en
compte.
SKETCH ■ > Jeu de
>* Situation
SKILL ■ tr. aptitude, habileté.
de communication.
SITUATION DE COMMUNICATION ■
C'est, selon Dell Elymes (1962), l'unité essen
tielle de toute communication. Erving Goffman
(1981) a montré qu'une situation de com
munication se compose d'événenements de
communication qui sont eux-mêmes formés
de différents actes de communication. Prenons
rôle.
SOCIOLECTE ■ On définit le sociolecte
comme up ensemble de variations de type
diastratique (à côté d'autres ensembles de
variations), c'est-à-dire liées à une identité
socioculturelle, à une position dans la stratifi
elle ; elle porte un chapeau neuf ; son m ari.
cation de la société (et à sa représentation).
La notion de sociolecte (à laquelle les diction
naires préfèrent la dénomination de «niveau
de langue »)-ne concerne pas seulement des
est dans le salon : voilà une situation de com
spécificités lexicales mais également des
l'exemple suivant. Une femme rentre chez
traits d'ordre phonétique et m o rp h o s y n
taxique. À propos de ce que l'on appelle depuis
quelques années la «langue des c it é s » , par
exemple,"on peut’ dire qu'on a affaire à un
sociolecte générationnel.
dants (par exemple : «après qu'il *so/tvenu»).
Comme le barbarisme, le solécisme est une
forme d'erreur dont la correction est nécessaire
quand elle est hors du système syntaxique,
mais qui peut être modulée lorsqu'elle n'est
qu'une appréciation divergente de la norme.
> S o c io l in g u is t iq u e .
> Barbarisme,
E rreur, F a ute.
SOCIOLINGUISTIQUE ■ On p e u t situer
. l'essor de la sociolinguistique à partir des tra
vaux de W. Labov sur la variation so cia le des
SON ■ Le son de la parole est une onde ou
phénomène vibratoire qui résulte des modifi
usages linguistiques. Science du
langage
cations subies par le passage de l'air dans
intéressée fondamentalement par
l'analyse
sociaux, la sociolinguistique s'est diversifiée
l'appareil phonatoire. Les vibrations émises
puis perçues par l'oreille se caractérisent par
4 paramètres quantifiables au plan acous
et traite aussi bien de micro-objets (u n cor
tique : la durée ou longueur, l'amplitude ou
pus. d'entretiens de migrants su r leur
vécu langagier, par exemple) q u e d'objets
intensité, la fréquence ou hauteur, la qualité
complexes’ comme la mise en œ u v re de
politiques .linguistiques dans certains États
un continuum sonore que le phonéticien
des faits linguistiques en relation a v e c les faits
plurilingues, et ce aussi bien sur le plan des
■manifestations, des pratiques, q u e sur celui
acoustique ou timbre. Une langue présente
découpe en unités; ces différents sons
s'agencent suivant des règles propres à chaque
langue pour transmettre du sens au message
des représentations, de l'im aginaire collectif.
ainsi produit. Les sons de la parole sont faits
>- Sociolecte. '
de vibrations régulières, dites périodiques
pour les voyelles, et de vibrations irrégulières
SOCIOLOGIE ■ Ce champ disciplinaire par
ticulièrement diversifié et h é té ro g è n e a
contribué, aux côtés d'autres sciences de
pour les consonnes, dites apériodiques. On
peut chanter une voyelle car les cordes vocales
vibrent de façon régulière mais ce n'est pas
tique et la didactologie des langues-cultures
le cas pour la plupart des consonnes. De
manière générale on dit que les voyelles sont
d’ans l'émergence de ses p rin cip es fonda
des sons musicaux et que les consonnes sont
teurs. Pour toute une école française de
sociologie, la démarche so cio lo g iq u e adé
des bruits accompagnés ou non de sonorité.
■homme et de la société, à éclairer la didac
»■ P h o n è m e , P h o n é t i q u e , P r o n o n c i a t i o n , A r t i
quate est? celle qui se donne p o u r objectif de
mettre en évidence ce qui est c a c h é , censuré,
c u l a t io n .
refoulé, dans une société d o n n é e . Ainsi, en
dévoilant la nature normative e t conflictuelle
SPONTANE ■ Une production langagière
des marchés linguistiques, P. Bourdieu a
contribué efficacement à l'in te llig e n ce du
encodée et émise en temps réel, à au moins
un débit normal, sans hésitations ou anaco
statut des langues et de la v a ria tio n de leurs
luthes, sans aucune phase de préparation
préalable et sans aide de support prothétique
usages sociaux.
est qualifiée de spontanée quand elle est
c o n fo rm e à la
quelconque (dictionnaire, etc.). Pour ces der
nières raisons, la spontanéité est considérée
comme plus caractéristique de l'oral que
norme syntaxique de la langue à un moment
donné (par exemple : «il fau t q u e je * viens»),
de l'écrit. On la relie souvent à la notion
d'aisance, qui est valorisante pour l'ethos ou
Certaihs considèrent co m m e d e s solécismes
des emplois pourtant statistiquem ent abon
l'image de soi du locuteur, soit parce qu'elle
SOLÉCISME ■ .Un solécisme est une produc
tion Involontairement non
est perçue comme un facteur essentiel de la
STAGE
224
compétence linguistique et communicative,
langues nationales (les mêmes plus le roman
soit parce qu'elle témoigne de sa sincérité et
une absence d'arrière-pensées.
che).
>• L a n g u e n a t io n a l e , L a n g u e o f f ic ie l l e , P o l i t i q u e
l in g u is t i q u e .
STAGE ■ Un stage est une période pendant
laquelle un professeur de français va, pen
STÉRÉOTYPE ■ Un stéréotype consiste en
dant sa formation initiale, s'initier aux réalités
une représentation «Cliché» d'une réalité
de la classe ou, en formation continue, per
(individu, paysage, métier, etc.) qui réduit
fectionner l'une ou l'autre de ses compé
tences professionnelles, s'initier à de nou
celle-ci à un trait, à «une idée toute faite». Il
velles méthodes ou techniques pédagogiques,
se mettre à niveau du point de vue de la
est donc une vue partielle et par conséquent
partiale de cette réalité. Le stéréotype ne doit
pas être confondu avec ce qulil représente,
langue ou de ses connaissances sociocultu
mais il est important de noter qu'il en fait
relles. Le stage est de plus en plus souvent
intégré et validé dans la formation profes
sionnelle de l'enseignant.
partie. La tour Eiffel, par exemple, est pour
des millions d'êtres humains un stéréotype
de Paris et même de la France,.mais elle ne
>
suffit pas à les caracte'rfser, même si elle
Fo r m a t io n , M o d u l e .
STAGIAIRE
■ »- S t a g e .
contribue aussi à les définir. S'il est vain,
pédagogiquement, de vouloir lutter contre
les stéréotypes, qui sont plus puissants et
STATUS ■ Le status est l'un des deux éléments
plus enracinés que leurs objets, il est indis
(avec le corpus) constitutifs des grilles d'ana
pensable néanmoins de les compléter et de
montrer ainsi qu'ils ne représentèrit qu'un
aspect de la réalité considérée.
lyse des situations linguistiques. Le status
regroupe tout ce qui est de l'ordre du statut,
des institutions, des fonctions et des représen
Le statut du stéréotype, en tant qu'objet cogni
tations. Le caractère d'officialité d'une langue
est l'une des composantes majeures du status,
tif, est ambigu. Quand ¡Ls'apparente au lieu
commun, le stéréotype puise dans un réper
mais il n'est pas le seul. Sont également à
toire de conventions, de clichés ou d'associa
tions de mots. Quand le locuteur étranger
prendre en compte le fonctionnement linguis
tique des secteurs tertiaire et secondaire (privés
notamment), l'administration publique (locale
et nationale), la justice, l'éducation, la religion
et tous les moyens de communication.
C o rpu s.
STATUT e C'est l'État (administration, gouver
nement) qui accorde aux langues leur statut,
c'est-à-dire qui règle leur utilisation dans ses
communications institutionnelles. En Afrique,
par exemple, dans les pays où le français a le
statut de langue officielle, les langues afri
caines peuvent avoir (mais toutes ne l'ont
pas) celui de langues nationales, selon leurs
fonctions sociales. Cette reconnaissance juri
dique différenciée se retrouve dans un pays
recourt à ce fonds de références) il témoigne
de sa familiarité avec la culture.qu'il partage
avec le natif. En début d'apprentissage, le
recours aux stéréotypes peut également être
considéré comme une forme de connais
sance première, sur laquelle l'enseignant peut
s'appuyer pour construire la suite de son
enseignement. À l'articulation de deux ou
plusieurs cultures, le stéréotype peut ainsi à
la fois fermer ou ouvrir l'accès de l'une à
l'autre.
La stéréotypie repose sur des opérations de
simplification, de généralisation et de quali
fication par un nombre restreint de caté
gories et de propriétés. On distingue les
comme la Suisse où cohabitent trois langues
hétéro-stéréotypes, désignant une commu
nauté étrangère, et les auto-stéréotypes, aux
officielles (allemand, français, italien) et quatre
quels une communauté s'identifie. Il est
STRATÉGIE
225
désormais admis que la catégorisation qui est
rement ou non, à des stimulations physiques,
à l'œuvre dans la stéréotypie renvoie aux
modes de pensée du groupe qui .produit le
à des informations ou à des situations
diverses face auxquelles il présente des
stéréotype, et non pas au groupe qui est
conduites caractéristiques. De ce fait, géné
désigné explicitement. Les stéréotypes peu
vent être négatifs (dans la forme la plus
ralement, un adjectif en qualifie la nature
(exemple : stimulus visuel, verbal, etc.). Dans
son acception béhavioriste (et de façon
extrême, l'autre est considéré comme une
menace) ou positifs (stéréotypes qui suresti
ment les propriétés attribuées à l'autre).
Pour analyser la place des stéréotypes dans la
didactique du français, il convient de distin
guer deux périodes :
• la période coloniale et post-coloniale, où le
générale pour les théories associationnistes),
le stimulus (S) est un événement (simple ou
complexe) qui détermine une réaction (R) ou
une réponse (plus ou moins complexe). Le
stimulus et la réponse qu'il engendre sont
généralement liés dans une relation de cau
stéréotype était considéré comme un
concentré de vérité, simplifiant dans un but
pédagogique une réalité sociale supposée
salité («couple S-R»), Les béhavioristes ont
trop complexe pour être enseignée telle
leurs réponses (stimulus conditionnel, neutre,
différentiel, renforçateur, aversif, subliminal,
qu'elle. Les manuels qui personnalisent un
précisé, à partir d'expériences très rigoureuses,
différentes caractéristiques des stimuli et de
type national (par exemple, «l'esprit français»
des premières éditions du- Guide France,
Hachette) y recouraient comme à une évidence ;
etc.).
• les années 1980, où la notion de stéréotype
STRATEGIE ■ La notion de stratégie s'est
B éhaviorisme .
s'est imposée, sa visibilité allant croissant au
imposée graduellement dans la réflexion didac
fur et à mesure que l'emploi des documents
authentiques se banalisait dans les usages
didactiques. Dans cette période, quand le
débat interculturel s'est développé dans le
tique au cours des années 1970, parallèlement
à l'analyse des styles d'apprentissage, la
champ de la didactique des langues, le sté
réotype fut considéré comme üne entrave à
l'interprétation fine de la réalité sociale, parce
qu'il sous-entend une vision orientée et res
trictive de la réalité socioculturelle étrangère.
L'étude des procédés de la stéréotypie a alors
été admise comme un objectif pédagogique,
analysant, par exemple, les représentations
réciproques qui circulent entre deux pays.
>- Représentation, C ulture.
STIMULUS ■ Dans son sens physiologique,
recherche en matière d'interlangue et le déve
loppement de l'apprentissage autonome. Le
terme trouve des applications variées qui ne
simplifient pas son utilisation. Tantôt il renvoie
à des stratégies d'apprentissage, tantôt à des
stratégies de communication. Parmi les pre
mières O'Malley et Chamot proposent de
distinguer des stratégies métacognitives cor
respondant à une réflexion sur le processus
d'apprentissage, des stratégies cognitives cor
respondant au traitement de la matière à
étudier, et enfin des stratégies socio-affec
tives impliquant une interaction avec une
autre personne. Les stratégies d'apprentissage
le stimulus désigne les modifications physico
peuvent être assimilées pour certaines d'entre
énergétiques qui stimulent, les récepteurs
elles à des stratégies de communication. Par
d'un organisme (exemple : les fréquences
sonores comprises entre 20 et 20 000 hertz
exemple, les stratégies de compensation (égale
ment appelées «compétence stratégique»
par Canale et Swain ou encore «tactiques
excitent les récepteurs auditifs de l'oreille
humaine). Dans son sens psychologique, ce
terme est employé lorsqu'il s'agit dé men
tionner qu'un individu est soumis, volontai
compensatoires » par d'autres auteurs) permet
tent de suppléer à certaines difficultés que l'on
pourrait éprouver dans le maniement de la
STRATÉGIE D'APPRENTISSAGE
langue cible. Elles font manifestement partie
du répertoire communicatif courant que l'on
peut déployer aussi bien en langue maternelle
226
comme trop fonctionnaliste et soumise aux
contraintes du rendement immédiat. Les
conditions matérielles et logistiques de l'en
qu'en langue cible. On y compte par exemple
le recours à la paraphrase ou aux hyper-
seignement ont également été examinées :
onymes («véhicule» à la place de «vélo» ou
« camion »), les mimiques, les gestes, le des
spatiale du groupe-classe, recours ou non
taille optimale des groupes, disposition
aux outils technologiques disponibles. Le rôle
sin, les onomatopées, les hypergénériques
même de l'enseignant a fait l'objet de réflexions
désémantisés tels que «truc, machin, bidule»
débouchant sur le concept de conseiller.
dont la signification tient uniquement au
contexte d'utilisation. Les stratégies d'évite
ment, par lesquelles le locuteur s'abstient
tions mêlant enseignement et séances de
conseil doit être soumise encore à des ana
d'évoquer tel ou tel sujet ou de recourir à
telle ou telle formulation difficile à produire,
L'action'de: celui-ci dans le cadre de forma
lyses pratiques et théoriques.
>
E n s e ig n a n t , M é t h o d e , P r o c é d é , S t r a t é g ie .
phonétiquement ou morphologiquement,
peuvent être incluses dans les stratégies de
compensation. Le débat porte également sur
STRATÉGIE D'ÉVITEMENT ■ >- Stratégie .
la nature consciente ou inconsciente de l'em
STRUCTURAL« >■E xercice
structural .
ploi des stratégies d'apprentissage, ce qui
Incite certains formateurs à préconiser un
entrainement explicite aux stratégies consi
dérées comme étant les plus rentables. On
court le risque dans ce cas de méconnaître la
spécificité des styles d'apprentissage des
STRUCTURALISME ■ Le structuralisme
désigne tout à la fois une représentation de la
langue en tant que système et des méthodes
pour décrire les structures de ce système. Par
analogie, cette approche fut par la suite géné
apprenants, qui peuvent conditionner en par
ralisée à l'ensemble des sciences humaines
tie la pertinence de telle ou telle stratégie pour
les individus en question.
(ethnologie, anthropologie, sociologie, critique
** C o m p ét e n c e .
STRATÉGIE D'APPRENTISSAGE ■
>- S t r a t é g ie .
STRATÉGIE DE COMPENSATION ■
*■
S t r a t é g ie .
littéraire et artistique, psychanalyse, etc.). Est
dit structuraliste tout ce qui relève du struc
turalisme. Ce peut être aussi une personne
qui adhère à ce courant.
>■ Structure, S ystème .
STRUCTURE ■ Ce mot, d'usage très général,
désigne l'agencement, l'organisation des diffé
STRATÉGIE D'ENSEIGNEM ENT ■ La
rents éléments d'un tout concret ou abstrait. La
prise de conscience dans les années 1970 de
description peut être formelle ou fonctionnelle.
la variabilité des stratégies et styles d'appren
tissage a permis une réflexion parallèle sur les
stratégies adoptées par les enseignants. A la
guistique. Il complète la conception saussu-
notion de simple transmission ex cathedra de
système. Les linguistes du Cercle de Prague,
connaissances s'est substitué le concept d'une
nécessaire adaptation de l'enseignement aux
besoins et styles des apprenants par la varia
avec Troubëtzkoy, assignent à la description
tion des activités proposées. L'éclectisme ainsi
tème, formé d'éléments se conditionnant
mutuellement, se distingue d'autres systèmes
par l'organisation interne de ses éléments,
par sa structure.
développé a été critiqué par certains méthodologues, préoccupés par le développement
d'une approche communicative considérée
Le terme prend une valeur plus précise en lin
rienne de la langue considérée comme un
linguistique de mettre au jour la structure du
système objet de l'analyse. Ainsi, chaque sys
.i, .
2 /V
S lIL t
L'analyse structurale s'effectue à différents
»- D idactique , Exercices
niveaux, chacun d'entre eux étant conçu
tique appliquée ,
structuraux ,
Linguis
Système .
comme un sous-système : on parle alors des
structures phonologique, morphologique,
syntaxique,
lexicale,
sémantique
STRUCTURO-GLOBAL ■ > SGAV.
d'une
langue. Différentes écoles linguistiques
relèvent du structuralisme. Le distributionna
STYLE ■ En apprenant une langue étrangère
on adopte des techniques, des stratégies, des
lisme américain a pris comme point de
départ de l'analyse des critères de forme (le
comportements variables d'un individu à
l'autre, ce qui constitue pour chacun son
morphème) alors que la tradition euro
péenne'a mis l'accent sur les fonctions des
style d'apprentissage. Le domaine des styles
d'apprentissage (parfois appelés styles tout
unités faisant système (le monème).
En grammaire générative, une distinction
court ou profils cognitifs ou encore profils
d'apprentissage) a été longtemps investi par
est établie entre structure profonde et struc
ture de surface. Cette dernière décrit la
les psychologues. Les dldacticiens de langues
s'y intéressent depuis les années 1970,
structure "syrttaxique d'une phrase telle
qu'elle se présente avant sa réalisation pho
vioristes
nique ou graphique. La structure profonde
influence dans le domaine de l'enseigne-
correspond à une représentation beaucoup
ment/apprentissage des langues et où une
centration véritable sur l'apprenant s'est
plus abstraite de la relation syntaxique : les
période pendant laquelle les théories béhaont
définitivement
phrases « Pierre aime Marie, Marie est aimée
de Pierre, Pierre n'aime pas Marie » ont des
structures de surface différentes mais la
développée.
Une distinction
même
perdu
fondamentale
est
leur
celle
qu'ont établie Witkin et alii (1971), à savoir la
certain
différence entre dépendance et indépen
nombre d,ç transformations permettent de
dance du champ dans le domaine de la per
passer 'de la structure profonde à celle de
surface. À un niveau très abstrait, Il est pos
sible que toutes les langues recourent à une
ception visuelle. Il semblerait que plus le sujet
structure
profonde.
Un
même structure profonde, c'est l'hypothèse
de la grammaire universelle.
La représentation de la langue comme sys
tème autonome de structures (immanence)
est celle qui a prévalu en linguistique
appliquée à l'enseignement des langues
pendant plusieurs décennies. La pratique des
exercices structuraux en témoigne. Cette
est indépendant du champ, plus il aurait
tendance à adopter une approche active et
participative lors de Lâches d'apprentissage.
Par contre, plus il est dépendant du champ,
plus il aurait tendance à adopter une attitude
«suiviste». Cependant les dépendants du
champ auraient une plus grande sensibilité
aux dimensions interpersonnelles des situa
tions où ils se trouvent, ce qui peut présenter
un atout en matière d'apprentissage linguis
était relativement inopérante au-delà de
tique. La dépendance ou l'indépendance
peut être mesurée grâce à des tests de dis
cette limite. Elle ne permettait pas, en
traction (Karp 1962), où il s'agit pour les
outre, de rendre compte des variations lan
sujets testés de repérer le plus rapidement
gagières. La prise en compte d'autres para
mètres «non linguistiques» de la situation
possible des détails, tels que des dessins géo
approche, très utile au niveau de l'énoncé,
métriques «cachés» parmi d'autres dessins.
de communication a permis de relativiser
Une deuxième distinction courante est celle
cette immanence, sans la nier. Cet élargis
sement de' 'là "représentation de l'objet à
qui a été établie entre sérialistes et holistes ou
globalistes (Pask 1976). En situation d'ap
enseigner/apprendre coïncide avec l'émer
gence de la didactique des langues.
prentissage les sérialistes adoptent une
démarche pas à pas, analytique, en s'arrêtant
SUBSTITUTION
228
aux détails. Les globalistes prennent plutôt
connaissance de l'ensemble de la tâche à
effectuer avant de traiter des détails. Ces
deux styles peuvent présenter des Inconvé
importante. Ce type de personnalité s'intéresse
à l'application pratique des idées et s'avère
performant dans des situations où il y a une
seule réponse ou solutiog.au^problème posé ;
nients : les «globe-trotters» généralisent de
4. le style accommodant est caractérisé par le
façon superficielle les problèmes rencontrés,
goût de l'action et des expériences nouvelles.
les « irréfléchis» se perdent dans les détails et
Ce type de personnalité est prêt à prendre
ne voient pas la forêt à cause des arbres. Plus
des risques et à résoudre les problèmes par
récemment la distinction visuel/auditif (De La
essai et erreur (Duda 1991).
Socialement, les divergents et les accommo
dants ont le goût du contact, à la différence
des assimilants et des convergents, plutôt
Garanderie 1987), à laquelle on peut ajouter la
notion de kinesthésique (apprendre en bou
geant, en sollicitant son corps), a rencontré
intéressés par la théorie, la technique ou
un succès certain. Des auteurs proposent de
distinguer les «collectionneurs de données»
(en anglais data gatherers) des «grammai
dimensions psychocognitives, il semblerait
les objets physiques. Enfin,‘en plus de ces
riens» (en anglais rule formers). L'observation
que les styles d'apprentissage puissent égale
intuitive des classes de langue permet de
confirmer cette distinction, ainsi que celle
ment être influencés par la culture des appre
nants. Par exemple, la distinction polychrorië/
proposée par Narcy entre réalistes et perfec
monochrone proposée par Hall a été attestée
tionnistes (Narcy 1991). Cette distinction
lors d'une expérience menée avec des appre
semble correspondre en grande partie à l'op
position holistes/sérialistes. La tentative la
plus achevée pour distinguer les styles
nants arabes, à tendance polychrone, et asia
tiques, plutôt monochrones (Duda, Parpette
1986).
•
semble bien être celle de Kolb (1984). Pour
Kolb, l'apprentissage correspond à la résolu
SUBSTITUTION ■>■E x e r c ic e
d e s u b s t it u t io n .
tion de conflits entre deux axes opposés dia
lectiquement : l'axe préhension correspond à
SUGGESTOPÉDIE ■ La suggestopédie,
la manière dont l'apprenant saisit l'expé
rience à laquelle il est exposé, l'axe transfor
mation correspond à la manière dont l'expé
rience est traitée et appliquée. L'orientation
mise au point dans les années 1960 par le
psychiatre bulgare Georgi Lozânov, repose
sur la suggestologie, théorie psychologique
de ces deux axes va déterminer quatre styles
issue des expériences menées au xixe siècle et
au début du xxe dans le domaine de l'hyp
nose et de l'autosuggestio'n. Ea méthode
d'apprentissage fondamentaux :
1. le style divergent est caractérisé par une
repose sur trois grands principes : l'influence
de l'environnement dans l'apprentissage, le
grande capacité imaginative. Ce type de per
rôle de l'inconscient et la désuggestion."La
suggestopédie attache de l'importance au
de l'apprenant vers l'une ou l'autre extrémité
sonnalité sait donner des réponses alternatives
aux problèmes posés; c'est pourquoi il est
particulièrement précieux dans des situations
de « remue-méninges » ;
2. le style assimilant est plutôt orienté vers la
confection de modèles théoriques sans un
intérêt particulier pour leur application pra
tique. Ce type de personnalité est caractérisé
par une grande capacité de synthèse;
3. le style convergent correspond à une capa:
cité de raisonnement hypothético-déductif
cadre dans lequel les cours se déroulent : la
classe sera équipée de fauteuils ou .chaises
longues, permettant des phases de relaxa
tion, et non de tables et de chaises. Les
apprenants doivent être libérés des
influences négatives inconscientes du passé
grâce à la désuggestion. Celle-ci doit per
mettre aux apprenants de prendre confiance
en eux-mêmes, en tant qu'apprenants. D'un
point de vue pédagogique, la méthode
229
SUPPORT
repose sur un jeu de rôles à épisodes et sur
un principe de prestige. Les apprenants assu
ment de nouvelles identités connotées positi
vement d'un point de vue social (grand
des années 1960 se sont développés des sup
ports supplémentaires, accompagnant les
livres : microsillons souples ou rigides, bandes
magnétiques, cassettes son, films fixes, diapo
reporter, photographe de presse, avocat,
sitives. Plus récemment on trouve des vidéos,
etc.) et le cadre des activités d'apprentissage
voire des cédéroms, accompagnés ou non de
livres ou de fascicules. Au cours des années
sera un congrès international, etc. Les ensei
gnants eux-mêmes doivent' «séduire» les
apprenants par leur appa'rence, par leur
autorité pour ce qui est d.e l'organisation du
cours et l'animation des activités et par leur
talent d'animateur (ils doivent savoir chanter,
jouer d'un instrument). La méthode possède
des
traits
«pré-communicatifs» .par
le
recours à des situations vraisemblables
(accueil dans un hôtel, soirées ou sorties
entre amis). Elle a recours À-une technique de
traduction consécutive des, dialogues com
posant les unités de la méthode. Cette utili
sation délibérée de la langue maternelle
oppose la suggestopédie à d'autres méthodes
qui préconisent le recours à la langue cible
seule. Les dialogues sont d'abord lus de
façon naturelle par l'enseignant sur fond de
musique classique, puis de façon théâtrale, le
1970 des documents authentiques autres que
des textes littéraires (articles de presse, émis
sions de radio ou de télévision, chansons popu
laires) ont été introduits dans les cours de
langues. Cela permettait de familiariser les
apprenants avec un discours écrit ou oral
destiné à un public de locuteurs natifs.
Malheureusement, des difficultés tenant aux
droits d'auteur sont rapidement apparues,
freinant la commercialisation de produits pro
posant des échantillons de documents authen
tiques. Leur utilisation à titre de « citation » en
salle de classe sans qu'il y en ait une exploita
tion commerciale est tolérée par les ayants
droit. Actuellement, l'existence du nouveau
support qu'est le DVD laisse entrevoir de nou
velles possibilités d'exploitation autonome par
les apprenants de langue, qui peuvent utiliser
fond musical prenant le dessus. L'utilisation
les aides proposées par le DVD : doublage son,
de la musique est censée” -contribuer à la
pseudo-passivité des apprenants grâce à
laquelle le contenu langagier des dialogues
sous-titres en multiples langues. Cependant la
mise à disposition de ce type de support par les
institutions éducatives, en centre de ressources
est fixé de manière subliminale. La suggesto
par exemple, se heurte elle aussi au problème
des droits de diffusion. Internet présente éga
pédie vise à permettre aux apprenants de
mobiliser leurs réserves cognitives impor
tantes, sous-utilisées en temps normal selon
lement une profusion de documents écrits ou
Lozanov. Par la variété et le nombre des acti
vités proposées, la méthode favorise le déve
cependant du traitement éventuel à apporter
loppement de l'expression orale, mais la
compréhension orale ne fait pas l'objet d'un
entraînement spécifique.
>
M é t h o d o l o g ie s n o n c o n v e n t io n n e l l e s .
SUPPORT ■ Pendant longtemps les supports
sonores en langue cible. La question demeure
aux documents authentiques que l'on souhai
terait utiliser en tant qu'enseignant, ou exploi
ter à titre personnel en tant qu'apprenant.
Certains enseignants reculent encore devant
l'utilisation de documents authentiques en rai
son de leur apparente complexité discursive et
linguistique. Leur emploi cependant même
tués principalement de méthodes sous formes
avec des débutants est tout à fait possible.
L'exploitation par des apprenants en situation
de livres, comportant des documents didacti-
d'autodidaxie de supports tels que les chan
sés d'origine littéraire ou non, ,des dialogues
ad hoc pour la présentation.de tel ou tel point
sons populaires, le DVD ou Internet plaide
pour une réflexion approfondie sur la nature
de grammaire, et enfin des exercices. À partir
du soutien à apporter en soutien aux appre
pour l'enseignement de langue ont été consti
SUPI'KtSMUN
230
nants (apprendre à apprendre) dans ou hors la
immédiatement supérieure au phonème.
classe de langue.
C'est uñe suite de segments dont le regrou
pement est soumis à des contraintes parti
SUPPRESSION ■>-E x e r c i c e .
culières selon les langues. En français, la
SUPRASEGMENTAL ■ >- P r o s o d i e .
voyelle (noyau de la syllabe), accompagnée
syllabe est constituée au minimum d'une
ou non d'une ou plusieurs consonnes, par
SURAPPRENTISSAGE ■ On appelle surap
prentissage la conduite consistant à exécuter
une tâche après l'atteinte de la performance
exemple : .où [u], beau [bo], crypte [kript].
Lorsque la syllabe se termine par une
fixée comme seuil de réussite d'un apprentis
consonne elle est dite fermée, par exemple :
part [par], il [il]; lorsqu'elle se termine sur
sage verbal, afin de le consolider. D'abord
la voyelle, elle est dite ouverte, par exemple :
pensée en termes de renforcement du lien
la [la], clé [kle], La structure syllabique
stimulus-réponse, l'efficacité de cette procé
dure peut s'interpréter en psychologie cogni
(ouverte ou fermée, accentuée ou inaccen
tuée) a des conséquences sur la prononcia
tive en termes d'augmentation de la force
tion de certaines voyelles ; dans les syllabes
des traces en mémoire (incidence sur la
accentuées (la dernière syllabe d'un mot), la
voyelle sera en général fermée si elle se
trouve en syllabe ouverte et la voyelle sera
durée de l'apprentissage) ou d'augmentation
de l'activation des traces (incidence sur leur
disponibilité).
en généraE-ouverte si elle se trouve en
syllabe fermée. Par exemple dans : il a peur
[ilapœr], «eu » est prononcé [œ], voyelle
SURCHARGE COGNITIVE ■ On appelle
surcharge cognitive le dysfonctionnement de
ouyerte, parce qu'elle est en syllabe fermée;
l'activité mentale qui survient lorsqu'un indi
vidu est dans l'incapacité de mobiliser des
voyelle fermée, parce qu'elle est en syllabe
connaissances utiles dans le traitement d'une
information, ou l'état des ressources attention-
dans un peu [pa], « e u » est prononcé [0],
ouverte. En français, la syllabe est un élément
nelles qui excèdent les capacités de mémoire
très-important car elle constitue l'unité de
base du rythme.
mobilisées dans la gestion des tâches. La
»- A c c e n t , P a ir e m i n i m a l e , P h o n è m e , R y t h m e .
surcharge cognitive conduit à l'émergence
■a
d'automatismes non pertinents car un coût
SYLLABUS ■ La définition d'un curriculum
cognitif trop élevé perturbe la mise en place
de processus de contrôle efficaces dans l'éta
blissement de liaisons entre les activités à
combiner.
conduit à s'interroger sur la nature et la quan
tité des contenus (savoir, savoir-faire, savoirêtre), qui seront ensuite distribués selon une
>■ C o g n i t i o n .
progression. Le terme syllabus, peu usité en
France (à l'inverse du Canada), recouvre le
SURGÉNÉRALISATION ■ Surgénéralisation
tue le premier cadre d'instruction (Eash,
se dit d'une procédure d'acquisition qui
1991), avec une valeur prescriptive (c'est le
sens initial du mot, emprunté à la religion) et
produit de,cette réflexion orientée. Il consti
consiste à appliquer de façon trop générale
une règle découverte pour un ou plusieurs
fonctionnements langagiers, et qui aboutit à
une utilisation de l'interlangue non conforme
à la langue visée. Par exemple : «tu as *li ça ? »,
« je *compriais pas ».
SYLLABE ■ La syllabe est l'unité phonétique
organisationnelle, qui donne à l'enseignant
des repères souvent sécurisants. Rogers (1976)
note qu'il n'est pas à lui seul le programme
éducatif : il se borne à indiquer les contenus
d'un cours donné. Mais on le voit prendre
des formes variées, qui vont de la description
de ce cours' â un document étendu accom
pagné de principes de mise en œuvre
logique.
SYNTAGMATIQUE ■ Sur l'axe syntagma-
Outre le fait que la réflexion semble désormais
tique, par opposition à l'axe paradigmatique,
se dessinent les relations entre unités linguis
tourner davantage autour du curriculum en
tiques effectivement produites dans la chaine
général; on'ô'Bsérve une tendance à l'évolu
sonore. Celles-ci se combinent entre elles et
leur successivlté témoigne du caractère linéaire
tion, allant d'un syllabus produit sur des bases
grammaticales-linguistiques ou notionnellesfonctionnelles (Wilkins, 1976) vers des formes
qui iront jusqu'à refuser toute sélection
préalable ou centrées sur le processus d'ap
prentissage (Prabhu, 1987, Lehmann, 1993).
Un modèle bien explicité (Stem, 1993, LeBlanc,
1995) est celui du syllabus du curriculum multidimensionneL.çanadien, avec ses cinq com
posantes, fondées sur une vision intégrative et
participative, en fonction de besoins et de la
détermination d'objectifs élargis : syllabus
langue, communicatif/expérientiel, culture,
du langage. Les rapports syntagmatlques
rendent compte de la structure d'une langue
donnée car ils révèlent les propriétés combi
natoires des unités linguistiques.
»- P aradigmatique , Structure .
SYNTAXE ■ La syntaxe est une des compo
santes de la grammaire d'une langue. Dans
l'acception traditionnelle, elle contient l'en
semble des règles qui régissent la combinai
son des mots dans les phrases de la langue.
La linguistique moderne oppose syntaxe et
formation langagière générale et évaluation.
Dans tous les cas, Miled (2002) souligne l'impor
sémantique sur ce point. Ainsi, c'est en vertu
tance de la cohérence et la nécessité de rester
les adverbes que l'énoncé «*|ean a acheté
au plus près de la réalité de l'apprentissage.
hier une presque voiture», inacceptable pour
»■ C u r r i c u l u m ,
tout locuteur francophone, sera déclaré
g ra m m es,
In s t r u c t io n s
o f f ic ie l l e s ,
Pro
R éfer ' ê N t ie l .
SYMBOLIQUE ■ Fonction intellectuelle plus
générale que la fonction linguistique propre
ment dite, la fonction symbolique concerne
tous les modes de représentation cognitive de
la réalité. Le développement de la fonction
symbolique chez l'enfant est au centre des pré
occupations de la psychologie génétique déve
loppée par Jean Piaget. Ce sont en effet ces
représentations mentales en général qui per
mettent à l'homme d'agir sur la réalité sans
d'une règle de syntaxe du français concernant
agrammatical. C'est au contraire une règle
sémantique qui rendra compte de l'inaccep
tabilité de l'énoncé « ‘ Certainement, il a
peut-être changé de voiture ».
Les approches formalistes considèrent que la
syntaxe constitue l'interface entre les interpré
tations sémantiques et l'organisation phono
logique de l'énoncé. Au contraire, les approches
fonctionnalistes considèrent que la syntaxe et
la phonologie permettent conjointement de
manipuler des objets réels mais en travaillant
rendre perceptibles les structures cognitives
sous-jacentes aux énoncés. Mais les unes
comme les autres prennent la phrase comme
sur des Images de cette réalité. Cette position
unité maximale de l'analyse, l'étude des
s'oppose à celle de Noam Chomsky, pour qui
combinaisons entre phrases relevant de l'ana
lyse du discours ou de la rhétorique, C'est ce
la compétence linguistique proprement dite
est au fondement de la psyché humaine. En
didactique, et notamment en didactique des
langues secondes, la fonction symbolique
recouvre lès phénomènes identitaires et symp
tomatiques de la langue, c'est-à-dire ceux qui
servent aux partenaires de l'acte communicatif
à laisser des traces de leur être et de leurs
appartenances (Cuq et Gruca, 2002).
postulat qu'ont remis en cause les approches
macrosyntaxiques.
>■ M acrosyntaxe .
SYSTÉMATISATION
a >■
A c t iv i t é .
SYSTEME ■ Ce terme, utilisé par des disci
plines très diverses, désigne un ensemble dont
SYSTEME VERBO-TONAL
232
les éléments Interdépendants forment un
pellation de système éducatif. Reflet de la
tout. Seuls deux domaines d'usage seront
société qui les a institués, ces systèmes ont
retenus ici pour leur rapport plus ou moins
des caractéristiques nationales qui les distin
direct avec la didactique des langues : celui
guent les uns des autres.
des sciences du langage et celui des sciences
de l'éducation.
Influencée par la réflexion (militaire) en
cybernétique, la notion de système s'est affi
En linguistique d'expression française, c'est
Saussure qui le premier propose en 1916 de
née : c'est un ensemble de composantes, de
règles, de moyens délibérément organisés
considérer la langue comme un «système de
pour atteindre un but donné. C'est cette
signes», ou une structure, jetant du même
approche systémique qui a été adoptée par
le Conseil de l'Europe pour ces travaux sur
coup les bases scientifiques de cette disci
l'enseignement/apprentissage. dès langues
pline : la langue, dit-il, «est un système dont
tous les termes sont solidaires et où la valeur
de l'un ne résulte que de la présence simul
vivantes.
tanée des autres». C'est sans doute le sous-
E r r e u r , F a u t e , I n t e r l a n g u e , L in g u is t i q u e a p p l iq u é e ,
système phonologique d'une langue qui
illustre le mieux cette définition : le phonème
[o] du français défini à partir d'un ensemble
S t r u c t u r e , U n it é c a p i t a l is a b l e .
SYSTÈME VERBO-TONAL ■ Le système
de quinze autres voyelles n'a pas du tout la
même valeur systémique que le phonème [o]
verbo-tonal de travail phonétique a été mis au
point dans les années 1950 par Petar Guberina,
de l'espagnol entrant en opposition avec
directeur de l'Institut de phonétique de
quatre autres voyelles. En s'appuyant sur une
définition moins rigoureuse de la notion, on
l'Université de Zagreb, au départ de recherches
appliquées à la rééducation des déficiences
parle aussi de systèmes verbal, pronominal,
etc.
auditives et des troubles de la parole.
Guberina s'appuie sur les notions de crible
C'est sur cette représentation systémique de
l'objet «langue» que se sont appuyées les
premières réflexions en linguistique appli
quée.
phonologique (Troubetzkoy, 1938) et de sur
dité phonologique (Polivanov, 1931) : tout sys
>-
A n a lyse
s y s t é m iq u e ,
C o n s e il
de
l' E u r o p e ;
tème phonologique résulte de l'organisation
au plan perceptif de données phoniques (les
Dans les recherches sur l'acquisition des
sons et les phonèmes).
langues, le terme de système a été repris pour
caractériser l'Interlangue des apprenants,
appelée système intermédiaire. Les premiers
étrangère résultent d'une structuration des
éléments informationnels inadéquate car die?,
Nos «fautes» de prononciation -en langue
travaux sur l'apprentissage distinguaient les
erreurs des fautes en s'appuyant sur leur
caractère plus ou moins systématique. Par la
suite, certains auteurs ont proposé de consi
tée par des habitudes sélectives propres à Ja
perception de notre langue maternelle.
dérer l'interlangue comme constituée de
parole une activité supposant l'existence d'un
système complexe mais inconscient de régu
microsystèmes simples plus ou moins stables
sur le plan interne comme dans leurs rela
tions mutuelles. Cette hypothèse a le mérite
Le système verbo-tonal relève de la concep
tion psychosociolinguistique qui voit dans la
lations audiophonatoires. C'est ce système
de permettre de rendre compte de la varia
de régulations qu'il convient d'éduquer par
une action sur le stimulus (l'émission modèle),
bilité de l'interlangue des apprenants.
en fonction et au départ d'une appréciation
Dans le domaine de l'éducation, on désigne
l'ensemble du dispositif mis en place pour
correcte de l'erreur commise; le contrôle du
assurer l'instruction des enfants et plus géné
tion; les données proprioceptives joueront
un rôle fondamental, puisqu'il est admis que
ralement de la jeunesse d'un pays sous l'ap
processus se fondera donc sur la (reproduc
!
233
l'échange professeur-élève se réalise essentiel
lement sous le contrôle permanent de la per
ception de chacun. L'ensemble du processus
doit aboutir à une conduite inconsciente,
non analytique, de l'élève et une méthodolo
gie rigoureuse, prenant pour,-lçvier le facteur
qui apparait responsable de, la déficience,
présidera au choix du stimulus.
naüumjgl
Dans la méthodologie verbo'-tonale, l'appren
tissage phonétique est diffus dans celui de la
les cours SGAV de la première génération
une phase privilégiée, celle de la répétition.
Le travail de correction se fait essentiellement
en classe, à la suite d'une lente maturation.
Les principaux procédés recommandés visent
toujours à diriger la perception auditive de
l'élève par la présentation d'un modèle plus
adéquat («optim al») que celui qui a engen
dré l'erreur. Ils recourent aux éléments pro
langue. Aussi le système propose-t-il une
sodiques, à la prononciation nuancée et à la
phonétique combinatoire.
phonétique intégrée, soit à la stratégie d'ap
Le système phonologique nouveau n'est assi
prentissage de la langue, soit à celle de
rééducation des troubles de la parole. Dans
le cas des langues étrangères (surdité phono
milé qu'à la suite d'une lente maturation, et
à force d'approximations successives : les
la phonologie combinatoire ou des allophones. Mais dans les deux cas, il n'est pas
procédés ont simplement pour but de favori
ser ces approximations. La correction d'un
son ne peut donc être tenue pour terminée si
elle a seulement donné lieu à un résultat
satisfaisant lors de son insertion dans une
structure optimale. Il faudra peu à peu affiner
question d'isoler la phonétique de l'objectif
la perception en présentant à l'élève des
stratégique essentiel, qui est la communica
tion parlée. D'où la nécessité d'intégrer le
contextes sonores différents, de moins en
moins «optimaux». Et ce n'est que lorsque
travail phonétique dans la mise en œuvre
d'activités de communication, 'ce que pro
l'élève parviendra, non à reproduire, mais à
pose la problématique SGAV dont le système
verbo-tonal est solidaire.
Il n'y a donc pas de leçon de phonétique à
son dans les cas les plus difficiles que le tra
proprement parler, bien qu'il ait existé dans
>- P h o n é t i q u e ,
logique), on s'efforce de présenter d'abord,
en fonction de l'erreur, des modèles «opti
maux» aux points de vue de la prosodie, de
produire parfaitement et spontanément le
vail pourra être considéré comme réussi et le
processus de perception achevé.
SGAV.
.!/
.
TABLEAU DE FEUTRE ■ Le tableau de feutre
ajoute un paramètre au cadre tracé par Nunan,
est un support fait d'une surface de tissu
celui du résultat de la tâche. Selon lui, une
(flanelle, feutrine, etc.) permettant de déplacer
tâche communicative consiste à échanger des
des représentations de personnages ou d'objets
en carton floqué. Ces figurines amovibles
significations pour parvenir à un résultat.
aident à l'animation de petites scènes dialo-
sion de résolution de problème, dont les acti
On peut également introduire une dimen
guées. Cet outil pédagogique est utilisé comme
vités fondées sur l'échange d'informations
support systématique pour l'apprentissage de
entre
la lecture, ou comme auxiliaire audiovisuel dans
les méthodes de type SGAV. Il a été un des
moyens de faire participer la modalité visuelle à
exemple. La perspective actionnelle et la cen
la classe de la langue maternelle puis étrangère.
> SGAV.
TACHE ■ La notion de tâche provient de la
recherche anglo-saxonne qui s'intéresse depuis
longtemps à l'apprentissage fondé sur les tâches
(Nunan, 1989, Willis, 1996). Ces dernières
années, elle a été largement utilisée par le
Cadre européen commun de référence pour
les langues.
Pour Nunan, la tâche est un ensemble structuré
d'activités devant faire sens pour l'apprenant; il
s'agit de se confronter à un support authentique,
par des activités de compréhension, de produc
tion, d'interaction avec les pairs, la visée prag
matique étant privilégiée par rapport à la forme
linguistique. Concevoir une tâche implique la
prise en compte de six paramètres : les objectifs,
le support, les activités, les rôles respectifs de l'en-.
seignant et des apprenants, le dispositif. Willis
apprenants
constituent
un
bon
tration sur l'apprenant dont se réclame le
Cadre européen sont alors proches.
Une autre distinction pédagogiquement
intéressante entre exercice, activité et tâche a
été proposëe’par Bouchard (1985) et renvoie
d'une part au support, fabriqué dans le cas
de l'exercipe et authentique dans les autres cas,
d'autre part aux interactions entre appre
nants, présentes dans le seul cas de la tâche.
Dans tous les cas, la conception d'une tâche
demande de croiser une analyse fine du sup
port avec des objectifs (en termes d'appropria
tion) .afin de susciter des activités langagières
riches, tout en étant attentif au dispositif spa
tio-temporel èt humain : présentiel ou autoapprentissagè, 'interactions entre pairs, mode
d'évaluation, utilisation ou non du multimédia.
Les productions verbales suscitées par les
tâches constituent un objet d'étude pour cer
tains chercheurs.
>• A c t iv it é , E x e r c i c e .
235
I th ^ I t b l
TAXINOMIE ■ En sciences naturelles, on
appelle taxinomie (ou taxonomie) une dassificationhiérarchisée selon des critères stricts,
explicites, et généralement arborescents. La
méthode d'inventaire et de classification taxi
nomique est très utilisée en grammaire distri-
U t V A L U A I I U I N U L frtMlNty/AIJ,/
consignes, mêmes durées, mêmes feuilles de
réponse. Les réponses aux items subissent dif
férents types d'analyses psychométriques qui
conduisent au rejet ou à l'acceptation finale de
l'item. La phase de pré-test et les analyses affé
rentes garantissent statistiquement la qualité
utilisé cet outil dans le domaine éducatif en
des items retenus. Ainsi, quelle que soit la
version du test, les résultats obtenus par les
établissant sa célèbre taxinomie d'objectifs.
candidats restent comparables tout au long
butionnelle: Én 1958, l'Américain Bloom a
des sessions et leur assurent un positionne
TAXONOMIE*
Ta x in o m ie .
TCF (TEST DE CONNAISSANCE DU
FRANÇAIS) ■ Le TCF est un test de niveau
linguistique en français langue générale des
tiné à tous.Jes.publics non francophones qui
souhaitent, pour des raisons professionnelles
ou personnelles, faire valider de façon simple,
fiable et rapide leurs connaissances en français.
Il a été élaboré par le Centre international
d'étudès pédagogiques (CIEP) à la demande
du ministère de l'Éducation nationale, afin de
doter la France d'un instrument efficace
d'évaluation des connaissances en français
des non-francophones.
Le TCF. se présente sous la forme d'un ques
tionnaire à choix multiples, comportant 80
items pour lesquels une seule réponse est
ment fiable sur une échelle de six niveaux, qui
sont ceux qui ont été définis par le Conseil de
l'Europe dans le Cadre européen commun de
référence et par le groupe ALTE (Association
des centres d'évaluation en langues en Europe).
Toutes les options pédagogiques et tech
niques prises pour le TCF sont validées par un
conseil scientifique présidé par le délégué
général à la langue française et aux langues
de France (et constitué de 25 linguistes, gram
mairiens et lexicologues, représentants insti
tutionnels et experts universitaires reconnus
dans le champ du français langue étrangère)
et par un comité d'experts constitué d'univer
sitaires, de chercheurs et de psychométriciens.
Reconnu par ALTE, le TCF a obtenu en 2003 la
certification ISO 9001 version 2000, conférant
aux processus de management et de concep
possible parmi les quatre choix proposés. Les
questions sont conçues selon un principe de
difficulté progressive. Deux épreuves complé
tion du test une reconnaissance internationale.
mentaires permettent d'évaluer l'expression
(ou un ensemble de procédés) directement lié
à un élément particulier du dispositif d'ensei
orale et écrite.
Accompagné des épreuves d'expression
orale et écrite, ce test permet, sous certaines
conditions," de remplacer les tests d'accès
TECHNIQUE ■ Une technique est un procédé
gnement ou d'apprentissage, par exemple à
une activité, à un support, à un outil ou à une
directs au DELF 2nd degré ou au DALF. Le TCF
est un test standardisé et calibré, élaboré en
forme de travail; on parlera ainsi, respective
ment, de la technique du résumé ou du com
mentaire de textes littéraires, des techniques
partenariat avec le service des examens de
de recherche de documents sur Internet, des
l'université de Cambridge (UCLES : University of
techniques du travail de groupe.
Cambridge Local Examinations Syndicate).
>■ M éthode , P rocédé .
Chaque item du TCF est validé lors de com
missions d'évaluation. Ces items validés sont
ensuite pré-testés sur un échantillon standard
d'au ,/rioins.-200 personnes. Les pré-tests se
TECHNOLOGIE ■ > TIC-TICE.
TEF (TEST D'ÉVALUATION DE FRANÇAIS)
déroulent dans des conditions similaires aux
■ Le TEF a été créé en 1998 par la Chambre
conditions de passation du test : mêmes
de commerce et d'industrie de Paris, afin de
TEST
236
permettre aux étudiants de prouver leur
niveau de français à l'entrée à l'université et
pour permettre aux entreprises de sélection
ner objectivement des personnes disposant
d'un niveau suffisant de français.
Sa plus grande originalité est de fournir une
évaluation individualisée des candidats. Ainsi
deux candidats qui obtiennent le même score
luer le niveau de connaissance ou de compé
tence acquises par un individu dans un
domaine donné. Il peut être pronostiqué,
diagnostique ou projectif et sert générale-'
ment à classer les individus les uns par rap
port aux autres.
>■ D iagnostic, Évaluation, U nité
capitalisable.
(7 niveaux, sur une échelle de 0 à 900 points)
TEXTE ■ La notion de te^te s'est éloignée de
son sens quotidien pour devenir centrale en
n'ont pas forcément les mêmes commen
taires sur leurs compétences. La structure du
tique où elle désigne l'ensemble des énoncés
et sont placés à un même niveau de langue
TEF est constituée de 3 épreuves obligatoires
représentant au total 150 questions à choix
multiples, d'une durée de 2 h 10 (Compréhen
sion écrite, 1 h, 50 questions; Compréhen
sion orale, 40 minutes, 60 questions; Lexique
et Structure, 30 minutes, 40 questions) et de
3 épreuves facultatives (Expression écrite, 1 h ;
Expression orale, 35 minutes). Les mauvaises
psychologie du langage et en psycholingui.s-,
oraux ou écrits produits par un sujet dans lç.
but de constituer une unité de communica
tion (Bronckart, Fayol). Cette notipn a connu
une vogue particulière avec cé qu'on a appelé
d'une manière un peu métaphorique les gram
maires de texte, dont l'idée née chez les
anglicistes tchèques (Danësy-Svobo’da...) s'est
répandue ensuite en Europe à la fois dans les
réponses sont pénalisées de façon à réduire
pays de langue allemande (Petôfi) et de langue
les réponses au hasard et permettre d'évaluer
anglaise (Halliday et Hasan). Certains dëS
les candidats sur leurs réelles compétences.
premiers travaux prenant pour cible le fran- -
La fiabilité et la validité du TEF sont assurées
par le respect d'un cahier des charges précis,
rédigé en partenariat avec le service de péda
çais ont été produits par des enseignants
étrangers de français (Danemark).
gogie expérimentale de la faculté de psycho
logie et de sciences de l'éducation
de
Ces études se donnent pour cible les régula
rités observables dans l'organisation du
texte, au-delà de la phrase. Elles distinguent
l'Université de Liège, en relation, pour les
analyses statistiques, avec le département de
souvent trois phénomènes :
mathématiques et statistiques de l'École
phénomènes interphrastiques (substitutions
anaphoriques, connexions temporelles et
lexicales, articulateurs phrastiques...);
supérieure d'ingénieurs en électronique et
en électrotechnique de Noisy-le-Grand.
Aucun diplôme n'est requis pour s'inscrire
au TEF et les sessions sont organisées à la
demande, sans limitation de candidats, dans
le monde entier. Les résultats sont envoyés
très rapidement sous forme d'attestation de
résultats détaillant les scores obtenus et plu
sieurs commentaires détaillés par compé
tence évaluée; un graphique permet égale
ment de visualiser très rapidement le niveau
général du candidat. Le TEF existera bientôt
en ligne, avec correction immédiate.
• la microstructure textuelle, qui concerne les
• la superstructure, qui concerne les planifica
tions que manifestent les textes au niveau de
leurs grandes masses. On observe par ailleurs
que ces plans de texte permettent de
construire des typologies (Adam);
• la macrostructure qui définit globalement le
texte et le caractérise comme un tout, d'un
point de vue tant sémantique (hyperthème)1
que pragmatique (macro-acte de langage'
sous-jacent).
La notion de texte reste cependant de.nature
TEST ■ On appelle test un examen standar
très grammaticale et formelle : les grammaires
de texte sont censées analyser les règles de
disé, fidèle, valide et étalonné. Il sert à éva
bonne formation du texte qui lui donnent sa
THFÂTRF
237
cohésion. Il s'oppose alors au discours,
de
notion plus pragmatique qui réunit le texte
et son contexte et caractérise la qualité dis
cursive par sa cohérence. Celle-ci se mani
caractéristiques d'une langue-culture.
feste plus chez les participants de l'activité
discursive, intention de communication et
interprétation, que dans l'objet langagier
la
compréhension-appropriation
des
Le théâtre dans la classe de FLE offre les
avantages classiques du théâtre en langue
maternelle : apprentissage et mémorisation
d'un texte, travail de l'élocution, de la
diction, de la prononciation, expression de
lui-même : un discours peut être cohérent
sentiments ou d'états par le corps et par le
(interprétable) même si le texte correspon
dant n'est pas cohésif (par exemple, la poé
sie depuis le xixe siècle).
jeu de la relation, expérience de la scène et du
» - D is c o u r s , G e n r e s d e t e x t e s , T y p e s d e t e x t e s .
acteur/personnage, être/paraitre, masque/
rôle. Il offre comme avantages supplémen
THÉÂTRE ■ La pratique -théâtrale a été
taires de faire découvrir une culture à travers
l'étude de textes du théâtre francophone,
de mettre en scène et donc de jouer des
associée au français langue étrangère de
longue date et s'est développée dans plu
sieurs directions : l'étude, dans la classe, de
textes de théâtre ouvrant sur un apprentis
public, expérience du groupe et écoute des
partenaires, approche de la problématique
personnages insérés dans des univers franco
phones.
sage par cœur des répliques avec mise en
L'apprentissage relève toujours d'une forme
scène des personnages, ou le montage de
de dédoublement identitaire puisque l'indi
vidu doit aller vers celui qu'il va devenir, se pro
scènes, voire de petites pièces d'auteurs fran
cophones, jouées par les élèves', en fin d'an
née ou dans le cadre de concours de théâtre
jeter vers l'inconnu de lui-même. Apprendre
une langue étrangère est une démarche
scolaire, dans les lycées, les universités ou les
Alliances françaises et Instituts. Ce type d'ate
encore plus «risquée» puisque cela revient à
lier est, le plus souvent, ouvert aux volon
langue maternelle et des références cultu
taires et en dehors du temps de la classe.
relles de la mère-patrie (rapport œdipien
maternel) pour aller vers une langue-culture
Depuis quelques années, des auteurs propo
sent des pièces d'une trentaine de minutes,
mettant en scène de très nombreux acteurs,
de façon que chaque élève troqve à jouer un
rôle. La pratique des simulations globales
ouvre également très souvent sur une pra
tique théâtrale, soit par l'intermédiaire d'une
pièce jouée en fin de parcours et reprenant
des « moments forts » de la vie de l'immeuble,
du village, de l'ile, soit par le jeu de scènes de
milieux professionnels comme l'hôtel, l'en
treprise ou la conférence internationale.
La formation à l'improvisation de type
commedia dell'arte («théâtre de l'opprimé»
d'Augusto Boal, ou « match's d'improvisation »
à la québécoise) est égalemènt pratiquée.
quitter un tant soit peu le territoire de la
étrangère. Cette «schizie» identitaire (expres
sion non pathologique de la schizophrénie)
est vécue la plupart du temps de façon heu
reuse par les apprenants, lesquels voient
dans cette opportunité une occasion de jouer
à être quelqu'un d'autre et de prolonger le
temps joyeux où ils jouaient au papa et à la
maman, au voleur et au gendarme, au
médecin et au patient. Mais ce «clivage»
peut aussi en effrayer certains, tant il est vrai
qu'il y a là un saut vers « l'étranger de soimême ».
La pratique du théâtre permet d'aborder de
façon ludique et créative la question du
masque et du rôle dans la vie personnelle ou
À noter également que (là suggestopédie
professionnelle, d'approcher l'idée shakes
de Lozanov intègre dans son approche de
pearienne que nous sommes tous à jouer
dans un théâtre les rôles d'une «pièce pleine
de bruit et de fureur, écrite par un idiot» et
l'apprentissage des langues étrangères la pra
tique du théâtre, en tant qu'élément essentiel
¿ iü
IH tM t (IJ
que notre temps se passe à aller d'une scène
deux fonctions. Mais alors que l'analyse de la
à l'autre, à incarner des rôles prescrits.
phrase en sujet-verbe-complément est indé
> J eu d e r ô l e s , R ô l e s .
pendante du contexte, celle en thème et rhème
est une analyse contextuelle qui s'opère en
T H È M E (1) ■ Technique classique de traduc
tenânt compte de l'amont du texte.
tion pédagogique, le thème est un exercice
T exte.
d'expression écrite qui consiste à transposer
un extrait de texte en langue maternelle en
TIC-TICEb L'acronyme TIC signifie « techno
un extrait de texte en langue étrangère. Son
logies de' J'ihformation et de la communi
objectif est de
cation» et s'est progressivement substitué à
mettre
en pratique
les
connaissances grammaticales de l'apprenant.
«nouvelles -technologies»; il renvoie bien
On en distingue trois formes classiques :
aux deux principales potentialités des systèmes
• le thème grammatical : il est constitué de
informatiques : l'accès, de manière déloca-
phrases non liées et sert à vérifier les points
liséç, à une grande quantité d'informations
de grammaire de la leçon ;
codées sous forme numérique, et la commu
• le thème d'imitation : c'est un mini-texte
fabriqué, proposé pour imiter les tournures
nication à distance selon diverses modalités
que ne permettaient pas les technologies
du texte en langue étrangère étudiées dans
la leçon;
antérieures, la plus populaire étant la toile
mondiale (World Wide Web).
• le thème littéraire : c'est un extrait de texte
Les TICE sont les «technologies de l'informa
tion et de la cehnmunicatlon pour l'éducation ».
authentique en langue maternelle; il est des
tiné à des étudiants avancés, qui doivent faire
preuve de leur connaissance des finesses de
la langue cible.
»- T r a d u c t i o n , V e r s i o n .
TH EM E
(II) ■ La notion de thème s'utilise en
grammaire de texte pour décrire la progres
sion de l'information d'une phrase à l'autre.
Elle se fonde sur le principe de la connexité :
toute phrase doit rappeler une partie de l'in
L'acronyme est en voie de généralisation, en
lieu et place de «nouvelles technologies édu
catives» (NTE); les NTE Incluaient cependant
la vidéo analogique, ce que ne font plus les
TICE.
La didactique des langues, plus que d'autres
disciplines, s'est toujours intéressée aux tech
nologies, ne serait-ce que parce que celles-ci
permettent dg faire entrer le monde exté
formation déjà connue par le lecteur (refus
rieur dans-la salle de classe. À ce niveau aussi,
il est classique de distinguer la fonction d'in
du coq-à-l'âne) et lui ajouter une information
formation, qui permet l'accès délocalisé à des
nouvelle. C'est cette information considérée
ressources multimédias authentiques, et la
comme partagée que l'on nomme thème
fonction de communication, qui permet aux
alors que l'information nouvelle est appelée
acteurs (enseignants, apprenants) d'entrer
rhème. L'information partagée peut provenir
de la phrase immédiatement précédente, de
en contact à. distance (communication
médiatisée par ordinateur), voire de collabo
l'amont du texte ou d'informations considé
rer à des proj'ets (apprentissages collaboratifs
assistés par órdinateur).
rées comme devant être connues du lecteur.
Le thème se réalise souvent sous la forme de
On peut considérer qu'à l'origine des TICE,
pronoms ou de substituts nominaux, voire
de répétitions. En français, il se trouve géné
dans les années 1960, était l'enseignement
assisté par ordinateur (EAO), aux tendances
ralement en tête de phrase alors que le
rhème termine celle-ci. En conséquence le
thème se superpose souvent avec le sujet de _
la phrase, le même syntagme portant les
très béhavioristes; en langues, il s'agissait
d'exercices structuraux écrits. Au début des
années 1980, des expérimentations ont eu
lieu avec le vidéodisque interactif, mais ce
TRADUCTION
239
support est resté confidentiel. Dix ans plus
unité de sens et doivent être tous pris en
tard, avec l'apparition des cartes sonores, ont
paru les premiers didacticiels multimédias,
compte. En effet, la traduction nécessite en
premier lieu la transmission de l'Information
sur disquettes d'abord puis rapidement sur
initiale au destinataire de l'énoncé mais elle
cédérom. La fin des années 1990 a vu naitre
doit aussi essayer de produire sur lui les
mêmes effets que sur l'interlocuteur de la
un intérêt pour la formation à distance via
Internet (en anglais e-learning) et les appren
tissages collaboratifs assistés par ordinateur.
En langues, la recherche s'intéresse depuis
une trentaine d'années à l'apprentissage des
langue source.
Quand la traduction est utilisée dans le cadre
de l'enseignement et de l'apprentissage des
langues étrangères, on parle de traduction
langues' assisté par ordinateur (ALAO, traduc
pédagogique, par opposition à la traduction
tion littérale de l’anglais CALL). La revue élec
interprétative ou professionnelle. Les tech
tronique francophone ALSIC (apprentissage
des langues et systèmes d'information et de
niques classiques de traduction pédago
gique sont la version et le thème. D'abord
communication), créée en 1998, est repré
utilisées pour l'apprentissage des langues
sentative de ce champ de recherche.
anciennes, ces techniques sont encore cou
>■ M u l t i m é d i a .
rantes dans les universités françaises et dans
les concours de recrutement de professeurs
TOP-DOWN ■ tr. haut-bas.
de langues anciennes et de langues vivantes.
>- C o m p r é h e n s i o n , L e c t u r e .
On leur confère, selon le moment où on les
utilise, une valeur d'apprentissage ou une
TRADUCTION ■ La traduction est une acti
valeur d'évaluation.
vité sémiotique complexe liée aux comporte
ments,de-.compréhension et d'expression
par les processus de déverbalisation puis de
reverbalisation. À l'oral, la traduction est aussi
appelée interprétation. Celle-ci peut être
simultanée (donnée en même temps que
L'utilisation de la traduction est fondée sur la
conviction que l'apprenant a une tendance
naturelle à faire référence à sa langue mater
nelle pour s'approprier une langue étrangère
et que l'enseignant a donc tout intérêt à uti
liser méthodologiquement cette tendance.
tement après le locuteur). La traduction est
De ce fait, la traduction a joui d'une position
plus ou moins importante au cours de l'his
généralement comprise comme un exercice
de recherche d'équivalences entre des textes
toire des méthodologies, allant d'une place
privilégiée dans l'enseignement des langues
exprimés
différentes.
anciennes et dans les méthodologies issues de
Mais les langues n'étant pas des systèmes
isomorphes, il n'est guère possible de tabler
d'une langue à l'autre sur l'existence de
cet enseignement (grammaire-traduction), à
parle le locuteur) ou consécutive (immédia
en
deux
langues
correspondances terme à terme, c'est-à-dire
sur l'existence d'une identité sémantique
un bannissement pur et simple (méthodolo
gie directe, SGAV).
La mise à l'écart de la traduction dans la
méthodologie directe, et à vrai dire dans la
malgré des formes différentes. Quand le tra
plupart des méthodologies du xxe siècle, a
ducteur s'attache exclusivement à être fidèle
été justifiée par les excès des méthodologies
précédentes et par la prédominance nouvelle
à la forme, la traduction est dite mot à mot,
énoncé est analysé en segments minimaux
accordée à l'oral, mais surtout par la mise en
évidence de ses inconvénients. Du point de
vue pratique, la traduction se révèle en effet
difficile à mettre en oeuvre avec des groupes
traduisibles ou unités de traduction (sèmes,
mots oü syntagmes) qui doivent former une
vue de l'apprentissage proprement dit, l'acti-
ou littérale. Quand il s'attache exclusivement
à être fidèle-ag sens, la traduction est dite
libre. Dans la pratique de traduction, chaque
linguistiquement hétérogènes. Du point de
240
T R A N S D IS C IP L IN A R IT É
vité de transcodage peut favoriser les interfé
lors de tâches offrant des similitudes mais appar
tenant à deux disciplines différentes. L'effet
rences et ne contribue guère à développer la
capacité discursive de l'apprenant. Surtout,
facilitateur observé résulterait alors de l'emploi,
la traduction ne permet que peu d'interac
d'une technique particulière ou d'une strate,-
tion et ne présente donc guère d'intérêt
gie d'apprentissage. En conséquence, dans 1?,
pratique pédagogique, pour que l'apprentis
communicatif.
Aujourd'hui pourtant le courant communica
tif, sans pour autant prôner une utilisation
sage soit efficace, on doit s'efforcer de présen
ter les matières à apprendre de telle façon
systématique des techniques de traduction,
ne pose pas en dogme l'exclusion de la
langue maternelle de la classe de langue.
Par exemple, la pratique d'une traduction
interdisciplinaire. De plus, celui-ci pourra être
«opérationnalisé», ce qui "consiste essentielle
explicative est occasionnellement admise au
niveau lexical soit pour introduire un nouveau
mot jugé difficile, soit pour lever rapidement
à apprendre».
une ambiguïté. En grammaire aussi, on
utilise parfois la traduction explicative pour
que le transfert puisse être à la fois intra- et
ment à réfléchir aux stratégies et opérations
cognitives utilisées : il s'agit en fait d'«apprendre'
>- A p p r e n d r e à a p p r e n d r e , I n t e r f é r e n c e , S t r a t é g ie : ‘
TRANSFORMATION
■ >- E x e r c i c e .
pallier le manque de métalangage de l'ap
prenant, surtout au niveau débutant. Certains
TRANSPOSITION
■ >
M o m en t,
SCAV.
accordent aussi à la traduction pédagogique
l'intérêt de permettre une certaine didactisation du chemin naturel de référence vers et
depuis la langue maternelle de l'apprenant et
d'être un bon moyen de guidage de la
réflexion comparative. Enfin, en utilisation
occasionnelle, elle peut permettre de sécuri
ser certains apprenants
»• A l t e r n a n c e c o d i q u e , T h è m e ,
V ersion .
TRANSPOSITION DIDACTIQUE ■ On
doit le concept de transposition didactique,
au sociologue Michel Verret (1975). Reprij
dans le cadre de la didactique des mathéma
tiques par Yves Chevallard (1985), il rend
compte des transformations que subit une
notion issue de l'extérieur de la sphère didac
tique pour être transformée d'abord en un
objet enseignable (sélection, programmation),
TRANSDISCIPLINARITÉ
■ >- I n t e r d is c ip l i
n a r it é .
puis en un objet enseigné '^présentation,
explication, évaluation) et enfin éventuelle
ment, par extension, en un objet d'appren
TRANSFERT ■ Sur un plan général, le trans
fert désigne l'ensemble des processus psycho
logiques par lesquels la mise en oeuvre d'une
activité dans une situation donnée sera facilitée
tissage. Les notions considérées sont classi
quement des savoirs savants (par exemple la •
théorie des ensembles) dans le cas des mathé
par la maîtrise d'une autre activité similaire et
matiques et des sciences de la nature, mais ils
peuvent être aussi des savoirs sociaux en par
acquise auparavant. Le transfert est alors
ticulier dans le cas des langues (par exemple
qualifié de transfert positif ou facilitation
proactive. Mais parfois l'acquisition de nou
Ce concept de transposition pose pour les
velles habiletés peut être au contraire entravée
par des capacités acquises antérieurement.
On parle alors de transfert négatif ou inhibi
tion proactive.
En ce qui concerne les apprentissages sco
laires, le transfert peut se réaliser à l'intérieur .
d'une seule et même discipline ou au contraire
les actes de langage).
langues la question de la didactisation des
savoirs savants issus des sciences du langage.
On peut considérer la transposition didac
tique comme une opération qui vise à don
ner aux apprenants la maîtrise fohctionnelle
de savoir sociaux qu'elle présente et organise
en fonction d'une discipline et d'une théorie
TYPOLOGIE
241
de référence. Dans le cas de la didactique des
Il existe de nombreux principes classificatoires
langues, la pragmatique et la théofie des
et donc de nombreuses typologies. On retien
dra deux démarches principales : celle de Jean-
actes de langage de Searle en sont de bons
exemples.
<
.
»- D i d a c t i q u e .
'
•
Michel Adam (1985) qui élabore des règles de
fonctionnement qui seront ensuite éprouvées
dans des textes (démarche déductive) ; celle de
TRIANGLE DIDACTIQUE ü >■D id a c t i q u e .
Jean-Paul Bronckart et son équipe (1987) qui
extraient d'un important corpus analysé infor
TUTEUR« >
matiquement une «configuration de traits lin
guistiques» qui permettent de catégoriser les
textes (démarche inductive). Autre différence
fondamentale, l'équipe de Bronckart intègre
E n s e ig n a n t .
TYPES DE TEXTES ■ De même .qu'une
phrase n'est pas une succession aléatoire de
mots, un texte n'est pas une succession aléatoire
de phrases. Les travaux sur Ips, types de textes,
qui se développent depuis les années 1960,
essaient de mettre en évidence les caractéris
tiques des «grandes masseS verbales» : il s'agit
d'ordonner leur diversité afin d'en permettre
une meilleure compréhension. À l'origine des
typologies textuelles se trouve l'activité de clas
sement qui, en sciences humaines, est associée
d'une part à l'activité conceptuelle (classer c'est
organiser, structurer, donc penser) et d'autre
part à l'idée de scientificité : â la base de tout
classement il y a une théorie ét toute théorie se
dans son analyse l'ancrage social du texte :
c'est pourquoi II s'agit de «typologie des dis
cours ». En dépit de ces différences méthodo
logiques, les analyses concordent pour la
détermination de traits linguistiques qui per
mettent de catégoriser certains types de textes.
De plus, Il y a aussi accord sur le fait qu'il
n'existe pas de texte typologiquement homo
gène ; Jean-Michel Adam tente de résoudre
cette question en proposant une unité de
classement plus réduite, celle de séquence
textuelle; Jean-Paul Bronckart propose la
catégorie de texte intermédiaire par rapport à
manifeste sous la forme d'un classement. Une
typologie suppose la mise en œuvre d'un
ses quatre archétypes de base.
Les connaissances sur les types de textes
influent sur les compétences textuelles des
ensemble
de critères explicites dans un
apprenants (en réception comme en produc
domaine d'application particulier. Idéalement,
une typologie devrait répondre autant que pos
tion). Dans les classes, l'influence des travaux
sur les types de textes s'est traduite par le tri
sible à quatre principes :
ou le groupement de textes, activités au
• homogénéité : application dqs mêmes cri
• monotypie : un texte ne doit pas être classé
cours desquelles les apprenants analysent et
repèrent des régularités formelles qui, asso
ciées les unes aux autres, permettent de
dans plusieurs catégories;- •
caractériser textes ou séquences de textes.
• non-ambiguïté : les textes doivent clairement
>- G e n r e s d e t e x t e s .
tères à tous les textes ;
- .
appartenir à un type et non à un autre;
• exhaustivité : aucun texte ne doit être exclu.
TYPOLOGIE«
>- T e x t e , T y p e s d e t e x t e .
U
UNITÉ CAPITALISABLE ■ Notion créée par
B. Schwartz dans les années 1950, elle a été
reprise en didactique des langues dans les
ment de classe programmé, codifié et expli
cité. C'est ce parcours de classe qui est mis
années 1970 par les travaux du Conseil de
en avant pour caractériser l'unité didactique
audidvisuelle.. r
l'Europe. Il s'agissait de construire pour les
langues un système d'unités de valeur dont
Il se décompose en plusieurs phases ou
«moments de la classe de langue», chaque
l'acquisition, au fur et à mesure de l'apprentis
phase remplissant une ou plusieurs fonctions
dans l'apprentissage.
sage, devait mener à la maîtrise d'une ou de
plusieurs compétences. Ce projet, définissant
la compétence en langue comme constituée
• Présentation : approche globale des faits de
d'éléments indépendants identifiables, que
langue à travers l'écoute du dialogue en
situation;
chacun est susceptible d'apprendre et donc sur
lesquels chacun est susceptible d'être évalué,
situation et des répliques; appréhension des
était l'ébauche de la définition de niveaux de
notions linguistiques et de la structuration
• Explication : compréhension du sens de la
compétences. Resté confidentiel, il est cepen
des énoncés;-
dant à l'origine de la nature des épreuves du
• Exp/o/iaf/o/rcappropriation du code (réem
DELF et du DALF, ainsi que de la réflexion qui a
rendu possible la création de référentiels pour
les formations en langues.
ploi en situation, manipulation...);
• Répétition : vérification de la perception, de
>- C e r t if ic a t io n , É v a l u a t io n .
la prononciation, de la compréhension ;
• Fixation : mémorisation du dialogue, auto
matisation (exercices structuraux);
UNITÉ DIDACTIQUE ■ Ce terme se
répand dans la littérature didactique avec la
• Transposition : ouverture vers une expression
plus libre.,
diffusion des méthodes SGAV dans un sens
sensiblement équivalent à celui de parcours.
La leçon audiovisuelle ainsi conçue constitue
L'unité didactique se définit alors comme un
ensemble d'activités pédagogiques articulées
de façon cohérente en une succession de
phases. La leçon audiovisuelle, dont toutes les
activités sont intégrées autour du supportdialogué, est en effet régie par un déroule
une «unité didactique». Le schéma qui la
structure servira d'ailleurs de cadre ou de
référence pour de nombreux manuels audio
visuels et post-audiovisuels. Des variantes
seront cependant introduites dans la succes
sion, la dénomination ou le regroupement
des phases.
ZHi
Bien.que l'approche communicative rompe
UNIVERSAUX ■ La question des universaux
avec l'idée d'un déroulement de leçon codifié
et unique, on peut cependant retrouver, sous la
est philosophique avant d'être linguistique. Elle
se centre sur la question de savoir si la notion
diversité des contenus des manuels commu
nicatifs, la permanence d'une organisation
en grandes phases d'apprentissage. Certains
d'universalité a une réalité, si elle est dans les
auteurs l'explicitent dans leurs préfaces,
comme par exemple : Sensibilisation - Décou
verte - Pratique ( Cartes sur tables, 1982) ; On
découvre - On systématise - On s'approprie
( Café Crème, 1997) ; Agir, réagir - Connaître,
reconnaître - S'exprimer (Forum, 2000).
On note, derrière ces phases, la permanence
d'une structure ternaire s'apparentant au
schéma classique : exposition-analyse-synthèse.
Le terme d'unité didactique est également
répandu avec-lesens d'unité de regroupement
des contenus. Il sert alors d'hyperonyme pour
désigner ce que les auteurs de manuels
nomment selon les cas «leçons», «unités»,
«dossiers» ou «séquences». On peut donc
analyser une unité didactique de manuel sous
l'angle de la cohérence de son parcours en
matière d'activités d'apprentissage.
>- A c t iv it é , M o m e n t .
choses (réalisme) ou bien si elle est une
manière de parler des choses (nominalisme).
En linguistique cela se traduit par une Interro
gation sur ce qu'il y a de commun, donc d'uni
versel, dans la diversité des langues. Schéma
tiquement l'étude porte sur les aspects
sémantiques (universaux substantiels) et for
mels (universaux formels) du langage. Il est
très difficile de dégager des universaux de
substance. Quant aux universaux formels,
s'ils existent, ils sont en très petit nombre.
C. Hagège ne reconnaît que trois relations
syntaxiques universelles : la prédication, la
détermination et la coordination. En phono
logie, le caractère distinctif du trait pertinent
est également considéré comme faisant
partie des universaux formels.
U SAG E ■
»- N o r m e , R è g l e .
V
VALIDATION ■ La validation est un processus
conditions de sa transmission (institutionnelle
par lequel on entérine, par des preuves souvent
chiffrées (notes), une évaluation, lui donnant
ainsi un caractère officiel. La validation d'une
et hors institution) et de ■som.usa’gê dans le
monde entier, celles de son développement
endogène (dans les anciennes colonies fran<-
évaluation ne doit pas être confondue avec
sa validité.
çaises d'Afrique noire notamment) et même,
>■ É v a l u a t io n .
(Côte d'ivoire, Cameroun, etc.). .
Les trois principaux facteurs de. variation sont
dans certains pays, de sa vernaèularisation
VARIATION ■ Le concept de variation est
les facteurs extrasystémiques, intrasystémiques,
au cœur même de la discipline linguistique.
Bien avant C. Hagège, c'est W. Labov qui,
le premier, avait posé les bases de ce qu'on
appelle aujourd'hui la linguistique variation-
intersystémiques.
niste, fondée sur l'étude des liens existant
entre la variation linguistique et la diversité
sociale. Ces liens demandent aujourd'hui à
être précisés. Le modèle labovien permet de
distinguer trois concepts-clés autorisant à parler
de sociolinguistique variationniste plutôt que
de linguistique variationniste : le changement
linguistique, l'hétérogénéité des pratiques
linguistiques et des grammaires qui les mo
délisent, l'existence d'une variation réglée et
contrainte par le système linguistique lui-même.
En effet, toutes les langues sont affectées par
ce phénomène et le français n'échappe pas à
la règle générale. La multiplicité des variétés
de français observées en France et hors de
France permet même d'affirmer que la
langue française est de plus en plus soumise,
à la variation tant se sont diversifiées les
En situation d'unilinguisme, la variation n'af
fecte pas la totalité du système,'mais se trouve
limitée à des aires de variabilité correspon
dant à des points de faiblesse du système qui'
déclenchent des processus d'autorégulation
(les sous-systèmes verbaux et prépositionnels'
sont particulièrement fragiles). Il-existe bien
néanmoins, dans le domaine de la phono
logie notamment, des zones d'invariance,
qui constituent le noyau dur de la langue et
peuvent seulement être atteintes-lorsque se
produisent des phénomènes importants
d'ordre sociolinguistique, affectant les condi
tions de transmission et d'usage du français.:
contacts linguistiques, situations de commit-,
nication exolingue qui mettent en oeuvre des
processus intersystémiques ou intrasysté
miques allant bien au-delà des processus
autorégulateurs. Sabir, pidgin, français élémen
taire, français d'emploi occasionnel, français
régional, entre autres variétés) constituent une
245
VIDÉO
typologie proposée par G. Manessy dès 1978
VERNACULAIRE ■ »
U n g u e VERNACULAIRE.
et caractérisée par des variables phoniques,
prosodiques, grammaticales,' lèxicales séman
VERSION ■ Technique classique de traduc
tiques, voire rhétoriques et* stylistiques. La
reconnaissance et l'identification ,;de ces
tion pédagogique, la version est un exercice
de compréhension et d'expression écrites qui
variétés ont été à l'origine de l'émergence du
consiste à transposer un extrait de texte
en langue étrangère en un extrait de texte
en langue maternelle. Longtemps considérée
«fait africain » en français.
La variation peut également s'inscrire dans
mais les données d'ordre cognitif ne sont plus
comme un pilier de l'enseignement des langues,
la version est aujourd'hui moins utilisée en
phase d'apprentissage proprement dit mais
reste assez courante dans certains contextes
à négliger), à une adéquation plus étroite des
scolaires ou universitaires pour contrôler la
moyens linguistiques mis en-oeuvre dans la
compréhension du lexique et des structures
communication pour l'efficacité immédiate
grammaticales de la langue étudiée
La version est un exercice très difficile pour plu
un processus d'optimisation systémique visant,
à travers une fonctionnalisation qui obéit
sans doute à des règles universelles (et désor
de cette dernière. C'est toujours le poids
excessif du prestige de la norme ou celui de
la tradition socioculturelle qui freine la varia
tion et, partant, l'amélioration de la fonc
tionnalité de la langue.
La rétroaction de l'interaction vérbale sur la
langue et de la variation sur le système remet
une nouvelle fois en causç la dichotomie
saussurienne langue/parole. A cela s'ajoute le
fait que, contrairement à ce que l'on a long
temps cru, les modalités d'encodage et de
décodage ne sont pas toujours symétriques,
ce qui est de nature à accélérer le'phéno
mène de variation.
Le changement linguistique, d û é la variation,
s'opère donc par l'action cohjointe de facteurs
extrasystémiques, de processus intrasystémi-
sieurs raisons. D'abord, le type de traduction
attendu est rarement précisé : s'agit-il d'une
traduction littérale ou plus libre, doit elle être
plutôt spontanée ou fondée sur l'imitation sty
listique? Ensuite, l'apprenant a rarement affaire
à un texte entier, dont la complétude lui don
nerait d'elle-même des indications fondamen
tales de sens. Il ne dispose presque jamais du
contexte ni des éléments extralinguistiques qui
permettent les premières classifications séman
tiques. Enfin, sa compétence linguistique peu
sure le pousse souvent à utiliser systématique
ment le dictionnaire bilingue dès le début de
l'exercice, non pas pour des vérifications de
détails, mais dans la recherche de correspon
dances lexicales de bas niveau.
>■ T h è m e , T r a d u c t io n
ques et, le cas échéant, intèrS/stémiques. On
assiste alors à une accélération significative
de la variation. Les différences de modalités
VGOS
■ >■ V o c a b u l a i r e g é n é r a l d ' o r ie n t a t io n
SCIENTIFIQUE.
d'encodage et de décodage entraînent en outre
une rétroaction de la parole sur la langue, au
VIDEO ■ Le mot est une abréviation de vidéo
cœur des préoccupations du sociolinguiste.
phonie qui désigne une technique d'enregis
En didactique du français, la prise en compte
trement de l'image sur un support magné
de la variation soulève la question de la norme
tique, au moyen d'une caméra et visualisable
à enseigner (en France et hors de France) et
sur écran. Par extension vidéo est devenu un
nom générique englobant tout le matériel et
les activités ayant recours à cette technique.
pose la nécessité d'admettre l'émergence des
normes endogènes.
>■
N o r m e , S o c i o l in g u is t iq u e .
VERBO-TONAL
■ >• S y s t è m e v e r b o -t o n a l .
La vidéo occupe une place importante dans
l'enseignement des langues d'abord parce
qu'elle permet à travers la cassette la circula
VOCABULAIRE
,, _
_
246
tion de toutes sortes de programmes (dédiés
lité pour le sujet en fonction de la situation
aux langues ou authentiques) utilisés avec les
apprenants mais aussi parce que certains
enseignants l'ont utilisée pour réaliser des
documents avec leurs élèves.
(thèmes, intérêts et nature du discours). En
revanche, l'occurrence des mots gramma
>■ I m a g e .
ticaux, essentiellement liée au fonctionne
ment syntaxique de la langue, est plus
stable.
»■ L e x i q u e , L e x ie , M o t .
VOCABULAIRE ■ Dans l'usage courant, le
terme vocabulaire désigne l'ensemble des
mots d'une langue et c'est en ce sens que
des ouvrages à but pédagogique ou docu
mentaire s'intitulent vocabulaire. Ce terme
VOCABULAIRE GÉNÉRAL D'ORIENTA
TION SCIENTIFIQUE (VGOS) ■ Le VGOS
a été publié,ep 1971 par le CREDIF, sous la
lexique susceptible d'être inventorié et
décrit : vocabulaire des mathématiques, du
droit du tourisme par exemple.
direction d'André Phal, à partir d'une idée de
René Michéa, pour faciliter aux étudiants, cher
cheurs et techniciens étrangers l'accès aux
études scientifiques en français. Contrairement
aux vocabulaires techniques spécifiques d'une
discipline, il se veut à la fois scientifique et
Du point de vue de la linguistique, le voca
général et propose à l'apprenant les moyens
bulaire renvoie au discours, alors que le
d'exprimer les notions élémentaires qui sont
communes à ‘ toutes les spécialités (quantité,
est également utilisé dans les études de cor
pus spécialisés portant sur un domaine du
lexique renvoie à la langue. Il existe des rela
tions sémantiques entre les mots composant
le vocabulaire d'une langue. Elles désignent
mesure, poids,1 rapports, vitesse, etc.) et les
opérations' intellectuelles comme l'hypothèse,
des relations de sens privilégiées (opposition,
la mise en relation, la déduction et l'induction,
équivalence, inclusion par exemple) entre
la causalité, la vérification, etc.
des mots différents ou entre les différents
Comme le français fondamental dont il est un
des compléments, il a été établi à partir de
vastes enquêtes portant sur l'analyse quantita
tive de textes généraux et didactiques issus de
sens d'un même mot. D'un point de vue
didactique, la maîtrise de ces relations est
essentielle dans l'apprentissage de la langue,
qu'il s'agisse de la langue maternelle ou
d'une langue étrangère. Les dictionnaires
recourent d'ailleurs largement à elles pour
préciser ou expliciter le sens des mots.
Dans la pratique d'une langue, le terme
vocabulaire actif désigne à l'ensemble des
mots qu'un sujet utilise pour communiquer,
et le terme vocabulaire disponible désigne
l'ensemble des mots que le sujet n'utilise pas
forcément, mais qu'il est en mesure de
mobiliser sans effort en fonction des besoins
de compréhension et d'expression. Un mot
peut ainsi avoir une fréquence d'occurrences
peu élevée mais un haut degré de disponibi
manuels du second cycle de l'enseignement
secondaire, de cours et manuels du premier
cycle de l'enseignement supérieur, d'ouvrages
et de publications scientifiques extra-universi
taires, appartenant aux domaines des mathé
matiques, de la physique, de la chimie, des
sciences de la vie et de la Terre, mais pas des
sciences humaines.
Les 1 160 unités lexicales retenues (mots iso
lés, expressions ou lexies) sont présentées
dans une liste alphabétique précisant les
emplois et las structures les plus usuels rele
vés dans les domaines scientifiques.
»• F r a n ç a is f o n d a m e n t a l .
X
XÉNITÉ ■ Ce terme a été proposé par le
La xénité qui peut être marquée d'une
linguiste H.. Weinrich à partir des locutions
anglaise { strangeness) et allemande (Fremd
connotation négative peut aussi être consi
dérée comme un facteur facilitant l'appren
heit) pour désigner l'ensemble des signes
tissage grâce à l'attrait de la nouveauté et du
d'altéritè, physiques ou socioculturels, dont
dépaysement, soit linguistique, soit culturel.
l'interprétation fait percevoir un sujet comme
étranger. La langue constitue le plus obser
XÉNOLECTE ■ À partir du suffixe -lecte uti
vable de ces signes.
lisé notamment par les linguistes créolistes
Le taux de xénité affecté à la langue peut
pour désigner les variantes d'une langue, ce
varier considérablement en fonction de diffé
terme a été proposé pour désigner le parler
rents facteurs tels que l'écriture ou la phoné
spécifique de locuteurs s'exprimant dans
tique (notamment sous l'angle phonolo
une langue qui leur est étrangère et qui, de
ce fait, abonde en marques transcodiques
gique). Il est largement subjectif et donne
fréquemment lieu à la naissance de stéréo‘ types.
(xénismes).
s- A l t e r n a n c e c o d i q u e , X é n i t é .
ZONE PROXIMALE DE DÉVELOPPE
MENT ■ Appelée aussi zone de proche déve
L'enfant comprend toujours à partir de ce qu'il
sait déjà, et tout progrès suppose une interac
loppement, la notion de zone proximale de
développement est essentiellement liée au
processus de scolarisation de l'enfant. Sa
tion de type pédagogique dans laquelle
l'enfant est sollicité pour-aller, au-delà de ce
validité repose sur l'hypothèse que l'appren
tissage influence le développement. Elle
avec l'aide d'un autre dont le développement
implique une critique des formes tradition
nelles de l'évaluation.
capacité ultérieure à accomplir seul la même
L'école est identifiée comme le lieu du passage
aux formes supérieures du concept (ce que
nome et savoir en collaboration qui constitue
Vygotski dénomme concept scientifique),
Ce sont les mécanismes de l'imitation, enten
c'est-à-dire aux formes de structuration essen
dus au sens large, qui permettent de mobiliser
les facultés conscientes et volontaires de l'en
tiellement discursives et langagières de la pen
sée, ce qui implique l'organisation des notions
de manière logique et hiérarchisée. Cette
mutation psychique n'est pas seulement un
problème de développement interne et de
maturation. Elle suppose l'apparition et le
savoir acquis. Ce dont est capable un individu
intellectuel est supérieur au sien détermine'Sa
tâche. C'est ce différentiel entre.savoir auto
la zone proximale de développement.
fant nécessaires à l'acquisition du concept.
L'imitation permet l'établissement des liens
intersubjectifs utilisables par l'enfant pour se
hisser au niveau d'abstraction qui caractérise le
concept scientifique.
développement de nouvelles facultés psy
chiques telles que l'attention et la mémoire
En terme d'évaluation, cela implique que l'on
privilégie la mesure dynamique du dévelop
volontaires, dont le potentiel s'actualise dans
un processus éminemment social de collabora
tion entre l'enfant et l'adulte formateur.
pement sur celle de l'évaluation statique du
niveau des connaissances-da. l'e'rifant à un
moment donné.
GLOSSAIRE D'ÉQUIVALENCES
FRANÇAIS-ALLEMAND
A
accent : Akzent; Betonung
acceptabilité : Annehmbarkeit
acceptable : annehmbar
accommodation : Akkomodation
acculturation ; kultureller Anpassungsprozess
acquisition : Erwerb
acte de communication : kommunikative
Handlung
acte de langage : Sprachhandlung 1
acte de parole : Sprechakt
acteur : Handelnder
actif ; activ
activité : Aktivität; Tätigkeit
aculturation : Kulturverlust; fehlende
eigenkulturelle Orienterung
adaptable : adaptierbar
adapté : angepasst
affectivité : Affektivität
agrammatical : ungrammatisch
allocutaire : Angesprochene/r
allophone : lautliche Variante
alphabétisation : Erstschreibunterricht
altérité : Andersheit
alternance codique : Überwechseln in eine
andere Sprache
aménagement linguistique : Sprachenpolitik
analphabète : Analphabet,-.
analyse systémique : Systemanalyse
analytique : analytisch
andragogie ; Erwachsenenbildung
animateur : Moderator
anthropologie : Anthropologie
appliqué : angewandt
apport : sprachlicher Kontext
apprenant : Lernender
apprendre à apprendre : Lernen lernen
apprentissage : Lernen
apprentissage communautaire : Community
Language Learning
apprentissage par la réaction physique
totale : Total Physical Response
approche communicative : kommunikativer
Ansatz
approche naturelle : natürlicher Ansatz
approche relationnelle : relationaler Ansatz
approche systémique : systemischer Ansatz
appropriation : Aneignung
approprié : angemessen
aptitude : Fähigkeit
articulation : Artikulation
assimilation : Assimilation; Aufnahme
atelier : (Lern-)Werkstatt
audio-oral : audiolingual
audiovisuel : audiovisuell
authentique : authentisch
auto-apprentissage : Selbstlernen;
selbstbestimmtes Lernen
autocorrection ; Selbstkorrektur
autodidacte : Autodidakt/in; Selbstlerner
autodidaxie : Selbstlernen
autodirection ; Selbstbestimmung
autodirigé : selbstbestimmt
auto-évaluation : Selbstevaluation
automatisme : Automatismus
autonomie : Autonomie
autonomisation : zur Selbständigkeit
führender Prozess
288
GLOSSAIRE D'ÉQUIVALENCES FRANÇAIS-PORTUGAIS
suppression : supressâo
suprasegmental : supra-segmental
surapprentissage : sobre-aprendizagem
surcharge cognitive : sobrecarga cognitiva
surgénéralisation : sobregeneralizaçâo
syllabe : sílaba
syllabus : syllabus
symbolique : simbólico
syntagmatlque : sintagmático
syntaxe : sintaxe
systématisation : sistematizaçào
système : sistema
système verbo-tonal : sistema verbo-tonal
triangle didactique : triángulo didáctico
tuteur : tutor
types de textes : tipos de textos
typologie : tipología
U
unité capitalisable : unidade capitalizável
unité didactique : unidade didáctica
universaux : universais
usage : uso
V
T
tableau de feutre : quadro de feltro
tâche : tarefa
taxinomie : taxinomia
taxonomie : taxonomía
technique : técnica
technologie : tecnología
test : teste
texte : texto
théâtre : teatro
thème (I) : tema
thèm e (II) : tema
TIC-TICE : TIC
top-down : top-down, descendente
traduction : traduçâo
transdisciplinarité : transdisciplinaridade
transfert : transferència
transformation : transformaçâo
transposition : transposiçâo
transposition didactique : transposiçâo
didáctica
validation’: validaçâo
variation : variaçâo
verbo-tonal : verbo-tonal
vernaculaire : vernacular
version : retroversâo
VGO S : VGOS (vocabulário gérai de orientaçâo científica)
vidéo : video,
vocabulaire : vocabulário
X
xénité : xenidade
xénolecte : xenolecto
Z
zone proximale de développem ent : zona
de desenvolvimiento proximal, zona de
desenvolvimiento próxima
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sous la d ire c tio n de Je a n - P ie rre C u q .
Le
Û'CiîomiorVc
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didactique
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ffQ jnçais la n g u e è t ( a n g è re q w $ Con< k est un outil
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langues
f II est destinf' îux^juriiants, aux proies
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^aLnmion, Renseignement, la recherche en
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des articles et ceux d o n fl
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Comme JoiiiliUknr~’i!r ! Ì SD II I.I /f me re/ouu virement que ,'i.ïie au d'jmr.
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[malgré lei augurée. a l eitpleine expuntum. l'n dunon nane c'en loujnnrl tn(e pronto
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(} où chaque mot rit.un ballon qui évolué iinpievisildeineiii et vous land na .uve
Le dictionnaire, valide pour torn ci pom tout, allie te jeu ci l'effìcdeìi/. le plan i
li détir et bi durapirne. Toujoun h menu et toujours un aune.
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