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L'EPI

faces de la mêmepièce disciplinaire, l'économie internationale et l'analyse politique. La proximité des deux et leur insertion internationale, alimente les disputes, exacerbe les tensions épistémè ontologique entre les différents tenants des deux disciplines. Les Relations Internationales sont un océan de concept, une mer d'enjeux, une multitude de fleuves théoriques qui s'entrechoquent et qui s'entremêlent pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

L’économie politique politique internationale est à l’intersection de deux disciplines, de deux faces de la mêmepièce disciplinaire, l’économie internationale et l’analyse politique. La proximité des deux et leur insertion internationale, alimente les disputes, exacerbe les tensions épistémè ontologique entre les différents tenants des deux disciplines. Les Relations Internationales sont un océan de concept, une mer d’enjeux, une multitude de fleuves théoriques qui s’entrechoquent et qui s’entremêlent pour le meilleur, mais aussi pour le pire. La réalité est parfois difficile à entrevoir, difficile à observer, les relations internationales dans leur dimension analytique n’échappent pas à cette perspective, face à la connaissance et la manière de l’acquérir et de l’intégrer en savoir, les auteurs se sont différenciés, se sont affrontés, mais se sont aussi retrouvés. Multiples courants, multiples théories, diverses épistémologies, syllogismes méthodologiques, oxymores ontologiques, le tout et le rien, les débats sont vifs, et les esprits s’échauffent. L’économie politique internationale et les relations internationales, quel lien les unit, quel obstacle les sépare ? Répondre à cette question n’est pas une entreprise facile, l’entremise est ardue, puisque c’est de fonction dont il s’agit ; qui prime sur l’autre, l’économie ou la politique, qui est fonction de l’autre. Est-ce qu’il y une relation de dépendance entre les deux. La problématique est difficilement inextricable, ontologiquement dialectique, à chacun ses arguments, à chacun sa démonstration. Poser les premiers jalons de réponse à ce catogan épistémologique, c’est poser un regard sur les deux grands courants qui structurent l’analyse en économie politique internationale ; orthodoxes versus hétérodoxes, rationalité versus réflexivité, la dialectique est intrinsèquement inévitable, l’antagonisme difficilement conciliable. Au-delà, des débats, parlé de l’EPI, c’est ergoté d’une discipline élevée au rang de branche académique il y a plus de quarante ans. L’instant (T), le big bang qui créa l’EPI, est un événement majeur de la seconde moitié du siècle passé ; la décision de l’administration Nixon de suspendre le système monétaire relatif aux accords de brettonwoods  : L’administration Nixon en 1971, avait des alternatives afin de déprécier le dollar ; la première consistait à accepter un ralentissement de l’économie mondiale, avec son lot de chômage et d’inflation, une hausse des prix aurait suivi les achats massifs de dollar par les gouvernements étrangers, conduisant, ainsi à une forte et brutale hausse de la masse monétaire au niveau mondial. Si cette solution est économiquement envisageable, politiquement, elle est loin de faire l’unanimité chez les partenaires économiques des États-Unis, surtout en Europe de l’Ouest et le Japon. La seconde solution, consistait quant à elle, à abaisser la valeur nominale du dollar exprimée dans les autres monnaies sur le marché, ce qui implique que les autres pays membres du fond monétaire international acceptent d’un commun accord, de réévaluer simultanément leurs propres monnaies par rapport aux dollars, mais la tache est ardue, même pour les États-Unis. Convaincre l’ensemble des pays du FMI par des négociations multilatéralesest une mission impossible, le consensus est irréalisable. La révélation des autres monnaies vis-à-vis du dollar impliquerait, une hausse des produits manufacturés de ces pays, par rapport à ceux des États-Unis, les conséquences économiques seraient lourdes pour ces pays, leurs industries d’exportation et leurs industries concurrentes aux importations subiraient d’énormes torts. C’est leurs balances commerciales qui serontmenacées. Dans l’impossibilité de dégager un consensus politique, seule, une décision unilatérale est possible pour les États-Unis ; suspendre la convertibilité du dollar en or, afin d’exercer encore plus de pressions sur les autres, et face à la menace d’une vague massive de conversion déstabilisatrice du système monétaire, Nixon décide le 15 aout 1971, de suspendre la convertibilté du dollar en or, mettant, ainsi, fin au système de brettonwoods, et ouvrant de surcot la porte aux fluctuations monétaires dictées par les marchés. Voir MARY HENRY G., Dollar : la monnaie internationale : histoire, mécanismes et enjeux, Levallois-Perret, Studyrama, vol1, 2004, p. 61. 188p. , selle la fin d’une ère, et met en relief le début d’une autre. Des questionnements émergents de cette décision, le doute est grand chez les académiciens, journalistes, politologues, économistes, etc. : est-ce que c’est la fin de l’hégémonie américaine, à l’image de ce que l’Empire britannique a vécu avant elle ? Si c’est le cas, peut-on parler alors de déterminisme historique ? Est-ce que le déclin amorcé de l’hégémonie américaine conduirait le monde dans une spirale déstabilisatrice et prédatrice, assoiffée de récession et de crises économiques, et affamées de conflits ? Dans un raisonnement contraire, des hypothèses opposées aux premières apparaissent et se cristallisent autour d’une seule question : est-ce que le système international pour sa stabilité a besoin d’une puissance hégémonique qui veille à son bon fonctionnement structurel ? Ces questions se sont encrées au cœur des problématiques structurant la réflexion en EPI ; puissance hégémonique et stabilisation du système international posent les jalons de la relation entre l’accumulation de la richesse et la recherche de la puissance, qui sont les articulateurs définitionnels de l’économie politique internationale. En ce sens, c’est la question du pouvoir global dont il s’agit, « qui gouverne », comme le souligne Harold D. Lasswell dans sa définition, de la politique « qui obtient quoi, quand, ou, et comment   : JOURDON P. TAUSCH A., trois essais pour économie politique du 21esiècle, « questions contemporaines », Coll. Paris, l’harmattan.p.15. 204p. ». C’est une sorte de modèle algébrique transposé à une question qui a été toujours au cœur de vifs débats épistémiques et empiriques. La question du « qui gouverne » structure le fil politique, elle ordonne pour certains, la toile économique, le pouvoir a besoin de lieux, de champs ou il peut être exercé par ceux qu’ils le cherchent, comme la nature, le pouvoir est une force ne supportant pas le vide. Si la politique est un lieu de pouvoir, l’économie l’est tout aussi, la conjonction des deux, l’économie politique ne peut être qu’à l’image des deux premiers, un lieu de pouvoir. Négliger les faits économiques de l’analyse politique renverrait la science politique à l’incertitude analytique, aux bas-fonds de la stérilité épistémologique. Les structures et les intérêts économiques sont loin d’être de simples variables d’ajustement à caractère marginal, a contrario, basculer dans le déterminisme opposé est une exacerbation épistémologique sans fondements. Dans l’absolu, la politique et l’économie, loin de figurer dans une simple inclinaison unilatérale de causalité, l’antériorité de l’un vis-à-vis de l’autre ne se pose pas. N’importe quelle situation politique est fonction de plusieurs facteurs hétérogènes et multiples. La relation entre le pouvoir politique et le pouvoir économique est un aspect de la structure d’autorité qui régente les sociétés humaines, que ce soit au niveau local ou au niveau global  : MEYNAUD J., « pouvoir politique et pouvoir économique », revue économique, vol9, n°6, 1958,pp.925-926. Pp925-957. . L’économie politique dans sa vocation internationale n’échappe pas à cette réflexion, l’EPI est au cœur de l’étude de l’interaction réciproque et dynamique entre l’accumulation de la richesse et la poursuite de la puissance. Comme pour l’économie politique classique, l’EPI a pour objet particulier les relations de pouvoir et aux interactions entre l’économique « la création de la richesse » et le politique « pouvoir des États », à la seule différence que ces interactions vont au-delà des frontières étatiques. L’analyse de l’interaction dynamique entre l’accumulation de la richesse et la poursuite de la puissance au niveau international n’est pas nouvelle, marginalisée par des politologues faisant fi des questionnements économiques en relations internationales et des économistes ne donnant aucune caution aux questions de pouvoir en économie internationale, peu de travaux académiques se sont risqués à une irruption multidisciplinaire en économie politique dans son volet international.  Alors que le monde était régi par l’équilibre de la terreur, des événements sont venus enclencher l’expansion de l’EPI en tant que discipline. La régression de l’hégémonie américaine, combinée à la vague d’indépendance que connaît le monde érode le pouvoir des États-Unis à proposer des normes, à créer le consensus. Face à ce nouveau fait international, des débats apparaissent, des disputes s’enclenchent, le déclin de l’hégémonie américaine cristallise les passions et attise les différences d’interprétations. Détente, chocs pétroliers, fin du système monétaire de brettonwoods, ralentissement de l’économie, manque de croissance, inflation et crise de la dette alimentent les incertitudes sur la stabilité de l’économie internationale et par extension du système international. Tout le monde surtout dans les milieux universitaires commence à comprendre le caractère important des interdépendances économiques et leurs effets sur la stabilité du système international. L’EPI est plus qu’une simple discipline, pour Peter Kazenstein  : , elle est aussi un domaine particulier des relations internationales, pour chaque volet de la vie international, il existe une économie politique internationale particulière. Le commerce, la finance, les marchés,etc., tous ces champs ont leur propre économie politique internationale. Des acteurs différents interviennent comme agent selon le champ concerné, et avec des préférences politiques qui doivent être différenciées par l’analyse. L’EPI est encrée, du moins dans les universités anglo-saxonnes comme un champ disciplinaire possédant ses propres codes, concepts et propositions, l’articulation de cet ensemble est cohérente, les approches théoriques qui le traversent en est la preuve  : Chez les auteurs francophones les essais spécifiques sont rares, mais il existe, néanmoins une série d’ouvrages de référence sur la question, voir : Christian Chavagneux, économie politique internationale, La Découverte, Paris, 2004 ; Dario battistella [2003], Théories des relations internationales, Paris, Presses de Sciences Po ; Gérard Kébabdjian, les théories de l’économie politique internationale, Seuil, Paris, 1999 ; Jean-Christophe Graz, la gouvernance de la mondialisation, la découverte, Paris, 2004. JosephaLaroche, 2000, Politique internationale, 2eédition, Paris, LGDJ ; Pierre Berthaud, Gérard Kébabdjian (eds.), la question politique en économie internationale, la découverte, Paris, 2004 ; Stéphane Paquin, la nouvelle économie politique internationale, Armand Colin, Paris, 2008 . Aussi l’EPI s’est forgé sur la confrontation entre le théorique et l’empirique, entre les concepts et les faits. La gravité exercée par les faits sur les concepts conduit les tenants de l’EPI à refuser l’articulation d’hypothèses stériles en inadéquation avec l’observation des faits. L’abstraction est mise aux pats du facultatif. La confrontation de la théorie aux faits, l’articulation des concepts et leur inscription dans leur réalité factuelle sont au cœur de la problématique structurante de l’économie politique internationale. Confronté l’abstraction au factuel inscrit l’épistémè de l’EPI dans des schémas interprétatifs des faits. Les liens de causalités entre les différentes variables sont identifiés, mais d’une manière interprétative. Dans la définition classique de l’EPI, les interactions dynamiques entre l’accumulation de la richesse et la poursuite de la puissance sont souvent envisagées sous le prisme de la confrontation entre l’État et le marché. Pour Robert Giplin : «  dans le monde moderne, l’existence parallèle et l’interaction mutuelle de l’État et du marché créent l’économie politique  : Robert Gilpin [2001], Global Political Economy. Understanding the International Economic Order, Princeton, Princeton University Press. » Cette interaction créée entre l’État et les forces du marché un ordre marchand, des règles y sont appliqués et respectées, du moins en théorie. Cet échange mutuel est loin d’être un long fleuve de tranquillité ; l’opposition des forces marchandes à l’État est fédératrice d’instabilités structurelles. C’est de rapport de force dont il s’agit. Dans les fleuves canoniques de l’EPI, ces rapports de force ne doivent pas se triturer seulement aux mondes interétatiques, les liens asymétriques d’interaction et les relations de pouvoir embrassent des acteurs différenciés, au niveau international, mais aussi national. La transnationalisation de la production, l’intensification des rapports commerciaux et financiers, est à l’origine de nouvelles dynamiques, du raffermissement d’acteurs privés devenus de plus en pluspétulants face au pouvoir de l’État, les forces intégratives comme la globalisation, la régionalisation des rapports interétatiques, l’internationalisation normative du droit, font que la dialectique ontologique en EPI entre l’État et le marché, la politique et l’économie, entre l’articulation nationale et internationale des rapports de force soit renouvelée, renvoyée aux chicanes de la dispute et du débat. Le soluté du tout devient difficile à ordonnancer dans une seule et unique approche. L’apport de l’EPI à l’étude des relations économiques internationales est conséquent, les différentes approches théoriques qui la régentent sont prolixes sur la manière d’appréhender le lien entre politique et économie au niveau international, sur la façon d’analyser l’articulation de l’État et du marché, en d’autres termes, qui commande l’autre ? Les problématiques relatives à a guerre et à la paix ne sont plus le point focal des relations internationales, de nouveaux enjeux sont apparus, nécessitant de nouvelles clés conceptuelles afin de les analyser à la lumière de la réalité, de leur réalité empirique, loin de l’abstraction et de la simple axiomatique conceptuelle. Face à cette nécessité d’analyser les phénomènes internationaux à la jointure de la politique et de l’économie, des clés conceptuelles sont indispensables. En frontispice de l’abstraction, des passes théoriques font leur apparition et ordonnent la réflexion des chercheurs en économie politique internationale autour d’un axe, d’une bielle analytique, qui épouse la stabilité comme objectif, l’hégémonie et les régimes internationaux, comme moyens, l’articulation de la puissance et l’agencement de la coopération y sont traités comme facteurs de rassérénissement des relations internationales. Mais avant de développer plus l’axiomatique théorique de l’EPI, il est inéluctable de poser l’écot que cette discipline à apporter à l’étude des relations internationales. L’apport de l’EPI aux relations internationales : Les relations internationales sont traversées par de multiples courants, d’enjeux et de problématiques, la façon de les appréhender diffère selon l’axe théorique choisi. L’EPI s’inscrit dans une épistémologie totalement inclusive et extensive, l’extériorité de l’État vis-à-vis des problématiques économiques n’est qu’une chimère, les relations internationales sont une imbrication d’enjeux protéiformes qui ne peuvent être séparés que par une ligne imaginaire, substrat d’une simple abstraction mentale et non l’articulation de la réalité internationale. Les relations internationales sont loin d’être une simple problématique de guerre et de paix, ces relations ne se triturent pas à une polémosphère, réduite à l’étude du conflit, où la coopération est aussi envisagée, l’EPI permet de mieux agencer à la réalité la dialectique du confit et de la coopération. L’opposition et/ou la contiguïté des préférences et des intérêts d’acteurs éclectiques ne se limitant pas à l’État sont ordonnancés dans les expectatives classiques de l’économie politique internationale tels que les relations entre les États, les interdépendances de marché et enfin les arrangements institutionnels. Les liens entre l’accumulation de la richesse et la poursuite d’une politique de puissance sous-tendent le questionnement ontologique de l’EPI. La puissance et la richesse sont analysées au prisme des standardisations, des institutions et des acteurs économiques qui les articulent. L’enjeu est de mettre en lumière les singularités résultantes de ces deux éléments reliés à une seule et unique synarthrose entre la politique et l’économie. La phonation problématique de l’EPI s’intéresse ainsi, aux rapports entre les différentes entités publics et privés, fragmentées en un système d’interaction d’autorités dans une économie internationalisée, en un réseau d’interdépendances complexes entre acteurs asymétriques. L’arrière-plan de cette pensée git dans le lien entre les flux capitalistiques et l’autorité étatique et leur échange dans des espaces taxinomiques et différenciés. Les relations économiques internationales ne sont pas régentées par la simple volonté des États, tout comme elles ne sont guère l’émanation extensive de la dynamique capitalistique des marchés. Les rouages de l’EPI reposent sur des pistons théoriques relatifs à l’étude des phénomènes de socialisation propres aux rapports économiques internationaux, dépassant l’espace candide des formalités et des exigences politiques et du processus capitalistique du marché. L’espace des relations économiques internationales ne s’égruge pas en un unique éther ou un collodion de rationalité réduite aux sphères de l’étatique et du marché ; c’est de socialisation dont il s’agit aussi entre ces deux microcosmes. L’EPI enrichit l’analyse économique, elle lui apporte une valeur ajoutée par une démarche transversale de transdisciplinarité. L’analyse économique standard écarte les données politiques, il n’est pas question d’invoquer des variables qui selon les économistes n’ont qu’une incidence mineure sur les choix économiques d’acteurs certes différenciés, mais rationnels. Les données politiques ne s’insèrent pas au schéma classique de la rationalité économique. L’EPI, efface la ligne imaginaire entre le niveau domestique et systémique, les décideurs politiques articulent leurs préférences avec celles des autres agents, les décisions politiques par ce biais ne peuvent qu’être que l’expression d’un compromis bicéphale entre le socio-économique et le socio-politique. L’EPI par sa nature est un champ de spécialisation transdisciplinaire, un des rhizomes définissant les relations internationales. Fruit d’une ascendance ou de descendance des relations internationales, le débat reste vif entre les spécialistes de ce champ disciplinaire, mais tous s’accordent à dégoiser que l’EPI ne s’agit en aucun cas d’une branche de l’économie. Aux prolégomènes de ce que l’EPI allait devenir, c’est un quarteron de politologues, et non d’économistes, qui ont épousé les postulats de cette discipline afin de commuter les relations internationales vers sa propre réalité. Une réalité qui ne se triture pas seulement à la guerre et la paix, au conflit et à la coopération, et aux enjeux politico-sécuritaires. Les économistes ont délaissé ce nouveau champ, qui pourtant leur tendait les bras, les raisons tiennent dans l’orientation purement économique de ces derniers, leur choix épistémologique d’épouser l’utilitarisme et les carcans de la rationalité absolue font de l’individu un être calculant tout ce qu’il fait et entreprend en matière de gains absolue ; seuls les déterminants économiques sont pris en compte . Cet ethnocentrisme marque la volonté des économistes à arrimer leur champ de spécialisation dans les recherches économétriques et les modèles mathématiques. Sur la question des flux capitalistiques et du commerce international, recourir à une analyse économique classique mettra le prisme sur le marché et sur la seule logique de la rationalité individuelle. Ce réductionnisme extrait le commerce international de sa réalité globale et l’insère dans des schémas théoriques abstraits. Observer la diachronie du commerce international à la lumière de la seule analyse économique se voit revêtir les habits de la stérilité et l’anathème de l’incompréhensible ; l’évolution de ce dernier du XIV au début du XX siècle, marque des contextes que la simple économie ne peut seule identifiée dans leur complexité, les cordes cabalistiques se tendent, et l’évolution du commerce international durant cette période demeure incompréhensible sans en référer aux configurations et équilibres de pouvoir que jadis structuraient les rapports internationaux sur l’échiquier mondial. De même, la morphologie du commerce international durant la bipolarité et la cristallisation des tensions Est-Ouest était soumise à la volonté de ce que les deux superpuissances désirées. Les tumultueuses années quatre-vingt, avec leur vague de dérégulations économiques et autres politiques néolibérales ont fait du commerce l’accélérateur d’intérêts régionaux, l’accélérateur de l’histoire, l’incubateur de l’immédiaté de l’information, de l’internationalisation des normes, en somme la globalisation change la donne économique, la virtualisation des biens à forte valeur ajoutée a remis au gout du jour les questions relatives à la propriété intellectuelle. L’analyse économique basée sur la seule logique de la rationalité individuelle est lacunaire, batée, elle marche que sur un seul pied, la politique et le pouvoir n’ont qu’une place subsidiaire dans l’analyse, mais ces deux axes se posent aussi dans l’analyse de l’économie mondiale. Au final, il existe une double détermination, une double logique articulant la définition canonique de l’EPI : l’interaction entre la puissance et la richesse, est le point de départ ontologique de l’EPI, comme le souligne Gerard Kébabdjian : « deux logiques hétérogènes sont à l’œuvre dans l’économie mondiale ( la logique de la domination et la logique d’internet), l’économie mondiale n’est intangible qu’à la lumière de cette double détermination  » Le libre échange illustre parfaitement ce raisonnement ; les économistes voient dans ce dernier l’incarnation idyllique d’un jeu harmonieux entre différents intérêts agrégés dans une logique inclusive et non exclusive ; en cherchant son propre gain, l’individu ou n’importe qu’elle autre entité travaille pour l’intérêt général, un jeu a somme positive prend place, les acteurs qu’y jouent cherchent à maximiser leurs propres gains, la distribution de ces derniers créée certes un déséquilibre, mais génère aussi des mécanismes de compensation entre les gagnants et les perdants. Ce théorème n’est qu’une orientation abstraite, une vue de l’esprit ou les données empiriques dans leur globalité s’insèrent mal ; en effet, les conditions relatives à la distribution des gains entre les gagnants et les perdants dans un contexte économique globalisé ne permettent pas aux perdants d’être totalement indemnisés à la hauteur de l’investissement engagé, les gagnants peuvent se soustraire aux injenctions d’indemnisation des perdants, parce que leur position créée un différentiel de gains favorable leur permettant d’avoir un rapport de force qui est à leur avantage. Donc, la donne politique existe et son importance est grande, la marginalisé reviendrait à marginaliser tout un pont important dans l’analyse de l’économie mondiale. Les configurations de puissance créées des déséquilibres et donc des inégalités, l’agora de l’économie n’est ni morale ni moralisante, la place de l’éthique et de la justice y est secondaire, le fait politique représentatif du pouvoir, de l’État est au front des problématiques qui traversent l’EPI à l’ère de la globalisation. Il est irréfragable que, les récentes évolutions économiques ont contraint les économistes les plus rigoristes à revoir leurs syntagmes théoriques, de nouvelles orientations sont venues aiguiller leurs hypothèses de travail vers de nouveaux horizons épistémiques. Cette nouvelle donnée a permis aux parangons abstraits de ces derniers de revêtir des considérations moins idylliques de l’économie mondiale et du commerce international ; la compétition et la concurrence économique ne peuvent pas être parfaites, dans un monde qui ne l’est pas. Les questions relatives à la production et au système financier et monétaire connaissent un enrichissement inéluctable, mais restent graver dans le marbre de l’économie, ce cadre restreint l’analyse, toutes les dimensions et ramifications dans lesquelles les phénomènes internationaux évoluent ne sont pas bien appréhender. Les questions de pouvoir, les institutions, les relations transnationales, l’histoire s’apparentent à des singularités multidirectionnelles qu’un simple modèle s’appuyant sur une unique jambe épistémique ne peut appréhender dans leur globalité et dans leur interaction. L’économie mondiale n’est pas une ramification ou une extrapolation d’un monolithisme théorique abstrait, elle est pluridimensionnelle, elle est multidirectionnelle, l’EPI saisit cette nature, elle renoue avec la tradition de l’économie politique classique ou les problématiques de l’économie sont appréhender à la lumière des sciences sociales et non à celle de modèles théoriques à forte teneur mathématique. Les caractérisations sociales ont toute leur place dans le raisonnement économique ; l’histoire et ses déterminations influencent l’économie, c’est inéluctable, le revers de cette affirmation marche aussi ; certaines articulations économiques sont prises en compte dans l’analyse des situations internationales, l’apparition de mécanismes de caractérisation analytiques comme la théorie des jeux, en est la représentation, non comme une fin, mais comme un modus operendi. De plus, certaines thèses portées par les économistes intègrent comme instrument analytique le champ de l’économie politique internationale ; la prise en compte de la morphologie imparfaite de la concurrence, tout comme la géo économie en est la représentation. L’économie internationale est un usufruit multidisciplinaire, divers travaux y ont été menés, et une littérature trapue existe, surtout dans le monde anglo-saxon, loin du monolithisme épistémologique, l’EPI est traversée par différents courants, par des approches théoriques qui parfois s’accordent, et souvent s’opposent. Dans les écrits traditionnels de l’EPI, c’est un érudit de la discipline qui pose les jalons définitionnels de cette dernière qui, avec le temps ont été élevés au rang de caractérisation canonique, tous s’accordent sur cette définition qui met l’EPI à la jointure de l’étude de l’interaction dynamique entre la recherche de la puissance et l’accumulation de la richesse. Robert Giplin est ce docte qui, par ses écrits a contribué à poser les espars paradigmatiques de l’EPI. En dehors de son positionnement ontologique et épistémologique, Giplin introduit à l’EPI son architecture conjecturale ; les questions relatives à l’hégémonie américaine et à la coopération agencent ses hypothèses produites sur l’économie politique internationale. Est-ce que la stabilité du système internationale est tributaire de la présence de l’hégémonie américaine ? Est-ce que cette hégémon devra suivre une politique pragmatique basée sur la défense de ses intérêts propres ou bien doit-il suivre la concrétisation du bien commun ? En d’autres termes, est-ce que c’est les gains relatifs ou bien les gains absolus qui hiérarchisent ses priorités ? Est-ce que la coopération dépend de cet hégémon ? Est-ce que le déclin de l’hégémon mettra fin aux mécanismes de coopération qui existent ? En d’autres termes, est-ce que les « régimes internationaux » disparaitront avec le déclin de l’hégémon ? Autour de ces questionnements, s’est construit le matériel conceptuel de l’EPI, différents courants, et divers approches sont apparues, se sont accordées et se sont affrontées. Deux grands courants existent en EPI, la différenciation entre les deux prend sa racine dans l’orientation épistémologique distincte choisit par les tenants de cette discipline. D’un coté, le paradigme orthodoxe est le premier à voir le jour et à structurer la pensée en économie politique internationale et à l’inscrire dans une méthodologie intensif à hypotypose explicative, alors que de l’autre coté, le paradigme hétérodoxe vient faire évoluer la discipline vers plus d’extensivité méthodologique à caractère interprétatif. Toute discipline scientifique, mole ou dure, se définit par des accords qui délimitent son champ conceptuel et opérationnel, un cran de concordance ontologique se dégage entre ses chantres sur son objet, et une certaine accordance épistémologique sur la façon de l’appréhender. Or en Relation Internationale, cette double introjection est difficilement identifiable dans un champ disciplinaire aussi non linéaire, l’EPI ne déroge pas à cette constatation. Le fait schismatique est inhérent aux Relations Internationales, et donc à l’EPI, ce dernier inhibe la possibilité d’aboutir à une grande théorie en relations internationales, malgré l’insistance de certains. Aux prolégomènes mêmes des Relations Internationales, certains chercheurs à partir des dérivés factuels de son objet d’étude «l’ international » lui rejettent le statut de discipline ; « l’international » ne peut être définit qu’en opposition au « national », en cela sa définition est négative, tout ce qui y se réfère peu ou proue n’a qu’une importance frivole, une aloi résiduelle, par rapport au « national », Richard Mansbach et Yale Ferguson n’hésitent pas à jeter l’anathème de l’anti discipline sur les Relations internationales et par extension à l’EPI, pour eux, existe une consomption, une sorte d’hectisie inhérente à l’objet des Relations internationales, cette émaciation trahit un champ dont les concepts ne peuvent être définis que négativement. Pour ces derniers, les Relations internationales sont élusives, leur objet ne peut être reprographié en laboratoire, et ne saurait prétendre à l’impératif de réfutabilité  : Yale ferguson. Certes, cette position entre célérité théorique et démarche scientifique mérite d’être soulevée, mais son articulation doit être entrevue à la lumière de ce que la théorie en science sociale recèle. Mettre des point de diaphanéité sur une science sociale, c’est posé les jalons de sa cohérence et de son altérité  : F. dunn ; l’objet d’étude de l’EPI ne peut être dissocié de celui des Relations internationales. « L’international   : bentham» est l’articulateur des deux, faisant de l’EPI une sous-discipline des Relations Internationales. Dans la morphogenèse que le monde connait en ce dix huitième siècle, avec l’intensification des relations transfrontalières, le ponctuel se voit chasser au profit de la régularité des échanges, et le néologisme onomastique de l’international devient une régularité idéographique, à l’image de ce que le monde est ; une hystérésis de transactions et de relations entre Etats-nation. Les interactions entre entités politiques ne datent pas du dix huitième siècle, des arrangements formels ou non ont jalonné l’histoire des sociétés humaines. Un avatar d’un système international existait, mais loin de l’image hypocoristique qu’on lui voulait. La centralité du système politique acquêt par une impétuosité coercitive devient l’Alpha et l’Omega de l’organisation politique de cette allégorie systémique, la force en est l’élément structurant et l’équilibre des puissances en est l’expression de la régulation. Un ordre taxinomique voit le jour, une hiérarchie des puissances est établie, l’horizontalité des relations entre ces dernières n’est qu’épisodique et erratique. C’est avec la « souveraineté   : la souveraineté, un concept introduit aux prémisses de la guerre des trentes ans, et définit ar Jean Bodin comme « la puissance perpétuelle et absolue d’une république ». BODIN J., Les six livres de la république, Paris, Fayard-Corpus, 1986, livre I, p. 179. » que le système international prend sa forme et délimite ses frontières, les relations ente Etats-nation s’intensifient dans la régularité à un point ou le comportement d’un Etat devient le prodrome comportemental des autres, en d’autres termes une interdépendance comportementale voit le jour, et se voit inscrite dans le marbre de l’histoire par le biais du traité de Westphalie. La souveraineté devient l’articulateur de la puissance étatique comme le délinéament suprême de l’organisation politique des sociétés humaines  : parle de souveraineté . Ainsi, le prologue des relations internationales porte-il en lui l’étude des régularités interactionnelles entre Etats-souverains : « le point de départ des relations internationales est l’existence des Etats, ou de communautés politiques indépendantes, avec à leur tête un gouvernement revendiquant la souveraineté sur une portion particulière de la surface terrestre et un segment particulier de la population humaine   :BULL  H., The anarchical society, Basingstoke, Palgrave-Macmillan, 3 ed., 2002, p.8. voir aussi, AGNEW J., « The Territorial Trap : The GeographicalAssumptions of International Relations », Review of International Relations, 1 (1), printemps 1994, pp. 53-80. » L’Etat renferme en lui une dualité, une sorte de double nature que la sociologie et la science politique ont eu du mal à appréhender, mettant l’accent sur les lexèmes internes de l’Etat, les morphèmes externes de ce dernier restent inexplorer. Dans ces analyses, l’Etat est souvent dissocié de la société, renvoyant directement à la définition Wébérienne de l’Etat comme l’expression d’un gouvernement central, d’un conglomérat de bureaucraties qui ont la capacité et l’autorité de définir les règles applicables à tous  : Sur l’idéal type wébérien de l’Etat, voir. GAZIB M. & THIRIOT C., Le politique en Afrique : états des débats et pistes de recherche, Paris, Karthala, 2009, pp. 44-45. . Dans une autre perspective, celle de la discipline des relations internationales, les traditionnalistes voient l’Etat comme une boule de billard politique ayant des frontières territoriales à protéger d’éventuelles ingérences étrangères, cette vision renvoie l’Etat à sa simple expression. Certes, cette dernière permet de capturer un aspect important de la réalité inhérente au niveau international, mais elle exclue toute initiative d’enquête sur la structure interne de l’Etat et le rôle qu’elle joue dans la définition du comportement étatique. Le concept systémique de l’Etat fournit le cadre de la discussion précédemment esquissée ; l’analyse des relations internationales requière une vision plus large, une vision qui place l’Etat et le système dans une relation mutuellement constitutive. Les Etats sont à la fois partiellement auto-construits par leur dynamique interne et partiellement des produits de la compétition parfois féroce introduite par leur environnement anarchique externe. Les dynamiques domestiques et internationales sont essentielles dans l’analyse, tout comme la relation complexe entre eux  : ADAMS N-B. & SYDIE R-A., Sociological Theory, Newbury park, Pine Forge Press, 2001, pp. 383-390.. La théorie des relations internationales à souvent, dans son orientation traditionaliste, rendu difficile la compréhension de cette construction mutuelle entre Etat et système, mais comme le souligne Joel Migdal, lorsque un nouvel Etat rentre dans les tumultes de l’histoire, il ne le fait pas seul. Il apparaît avec l’aide des autres unités politiques similaires à lui, ensemble, ils forment un nouveau système d’Etats. Ils forment un système pour la raison est que lorsqu’un Etat, décide d’augmenter ses attributs, cette action conduit irrémédiablement à la concrétisation d’un changement au sein des autres Etats, ce changement découle de la peur qu’ont les leaders politiques de voir leurs voisins devenir plus puissants, et plus forts qu’eux. Le fantastique avantage qu’ont les Etats à pouvoir mobiliser et organiser les ressources nécessaires à la conduite de la guerre comme pour les autres objectifs, permet aux autres formes d’organisations politiques non étatiques de survivre. De l’établissement du contrôle étatique sur la société vient, la possibilité d’augmenter la sécurité et les capacités dont disposent les Etats dans l’arène internationale : MIGDAL J-S., Strong Societies and Weak States: State-society relations and state capabilities in the Third World, Princeton, Princeton University Press, 1988, pp. XIII-19.. Cette signification large de l’Etat, va être l’encrage conceptuel et intellectuel de beaucoup d’auteurs. Pour eux, l’Etat ne peut être analysé que par une démarche qualitative ; il y a une diversité d’Etat autant qu’objet référent à l’étude des relations internationales. Une manière d’appréhender cette diversité, c’est de trouver des critères d’analyse cohérents. La catégorisation des Etats part d’un dénominateur commun, qui est celui de la souveraineté  : WALTZ K-N., Theory of International politics, op. cit, pp. 96-97. . Les Etats partagent différentes caractéristiques, mais les disparités entre ces dernier peuvent être énormes ; la localisation relative, le caractère de la population, la taille, la géographie, les ressources, les structures économiques, politiques et sociales, le degré d’indépendance, tous relèvent de l’évidence, il ne serait point utile de les illustrés plus. Même la souveraineté, leitmotiv suprême comme caractéristique conventionnelle d’identification étatique, est dans les faits distribuée d’une manière non équitable entre les Etats, la question des Etats pénétrés n’est qu’un exemple à cela. S’il y a une référence à la définition de la souveraineté, celle introduite par un structuraliste comme Kenneth Waltz en est la représentation la plus fidèle. Un Etat souverain, est un Etat qui dispose de la capacité à décider seul de la manière dont il va faire face à ses problèmes internes et externes, incluant la possibilité ou pas de recourir à l’aide l’extérieure ce qui limiterai sa liberté d’action en cas d’engagement  : Ibid. p. 96. . Pour des Etats pénétrés, la question qui se pose est relative à leur le choix ou pas de recourir à une assistance étrangère, limitant ainsi, leur propre liberté. Donc le comportement d’un Etat non pénétré et d’un autre pénétré ne va pas être le même dans sa définition et dans son articulation  : Voir.TUCKER R-W., The inequality of Nations, London, Martin Robertson, 1977, 214p. ; ANAND R-P., “on the equality of states”, in SONDERMAN F-A.& OLSON W-C. & MCLELLAN D-S., The Theory and Practice of International Relations, Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 1970, pp. 23-29. . L’approche de l’Etat comme un articulateur référent de l’objet d’étude commun des Relations internationales qui est le niveau « international » introduit différentes approches, différentes méthodes, mais surtout deux grands axes épistémologiques, axes qui par extension, délimitent la caractérisation de la connaissance dans l’EPI. Ces deux bielles de détermination épistémique divise les différentes approches en deux grandes écoles théoriques : les schèmes d’intellection de l’un et de l’autre sont attentatoire, l’un plongé dans le chott de l’explication alors que l’autre embrasse l’accort de l’interprétation. La hiérarchisation des relations entre groupes sociaux délimités territorialement et politiquement et représentés par une autorité politique implique une analyse qui requiert des outils méthodologiques qui doivent s’inscrire dans un marbre épistémologique scientifique. L’essence des relations internationales, c’est l’existence d’entités politiques indépendantes  : BULL H., The Anarchical Society (1977), Basingtake Pulgrave-Macmillan, 3 ed, 2002, p.8. et souveraines sur un territoire et une population  : Sur l’idée de souveraineté est sa correlation à l’idée de perpétualité voir, BODIN J., Les six livres de la république (1576), Paris, Fayard-Corpus, 1986, livre I, p. 179. . Ces relations entre Etats sont au cœur d’une immense littérature philosophique réduisant les relations entre ces entités à un état de nature  : sur l’etat de nature voir, HOBBES T., Léviathan (1651), Paris, Sirey, 1971, p. 126. Voir aussi, LOCKE J., Traité du gouvernement civil (1690), paris, Garnier-Flamarion, 1984, p.321. ou chaque Etat tient l’autre en respect. L’état de nature au niveau des relations interétatiques est ainsi, relié par les spécialistes des relations internationales à un statu, à une structure qui épouse les contours d’un schéma anarchique, où les Etats ne reconnaissent aucune autorité supérieure à la leur  : C’est G. Lowels Dickinson qui introduit pour la première fois le terme d’anarchie en Relations Internationales, dans ces de deux ouvrages : The EuropeanAnarchy, Allen et unwin, 1916, et The international anarchy, londre, Swarthmore, 1966. . En d’autres termes, l’anarchie est relative à « l’absence d’une instance monopolisant l’usage de la violence légitime sur l’Etat   : ARON R., « qu’est qu’une théorie des relations internationales », Revue française de science politique, 17, 5 octobre 1967, pp. 837-861. ». En opposition à la hiérarchisation et à la centralisation des systèmes politiques internes, les systèmes internationaux sont décentralisés et anarchiques  : WALTZ K., Theory of international politics, op. cit, p.88. . Cette distinction entre les deux milieux est l’adage de ceux qui voient les Etats comme des boules de billards qui s’entrechoque sans que cela n’ait d’incidence directe sur leur ordre interne  : Cette distiction entre les milieux interne et externe relatifs à l’Etat est refuter par les post-moderniste. Barry Buzan et Richard Little n’hésitent pas à qualifier les les tenants de ce genre de distinction, de souffrir d’anarchophilie, sur cette question voir, BUZAN B, LITTLE R., « the idea of international system. Theory meets history », International political science review, 15 (3), juillet 1994, pp. 231-255. . L’anarchie est aux prolégomènes de la vie internationale et son principal trait de délimitation  : BULL H, Society and Anarchy in international relations. Les relations internationales sur cette toile de fond connaissent une complexification diachronique à travers le temps et l’espace, ces dernières ne se réduisent plus à la simple expression de l’interétatique ou d’inter-gouvernementalisme, mais englobent tout ce que les Etats ne peuvent contrôler territorialement et politiquement, au-delà même de la nature réelle de ces relations, quelles soient politiques, économiques, culturelles, sociales, environnementales. Cette complexification n’expulse nullement l’idée d’anarchie comme critère définitionnel de l’objet d’étude des relations internationales. L’anarchie structure le système international et l’agence, tout comme elle délimite l’objet de son étude  ; voir « Rethiking the international today », Millenium review 35 (3) 2007. . Un consensus existe sur la délimitation disciplinaire des Relations Internationales, c'est-à-dire l’anarchie, mais un antagonisme subsiste sur la démarche scientifique à suivre dans l’étude méthodique de ces mêmes relations. Une théorie est nécessaire, « une expression cohérente et systématique de notre connaissance de la réalité  : BRAILLARD P., Théories des relations internationales, Paris, PUF, 1977, p.13.  » est une obligation. Une contemplation du monde et de son agencement sont un pré requis pour poser les premiers jalons de la connaissance, une théorie c’est aussi la « connaissance contemplative de l’ordre du monde  : ARON R., « qu’est qu’une theorie des relations internationale ? » op. cit.  ». Contemplation, intuition, la théorie sous ce focal ouvre trop la porte à des considérations métaphysiques, à des sortes de révélations sans moutures logiques, ni de fils conducteurs empiriques. La diachronie temporelle faisant son chemin, les sciences sociales connaissent une assomption scientifique, grâce à des apports méthodologiques conséquents, la scientificité des sciences sociales sort des questionnements métaphysiques et suit le chemin du raisonnement logique, agencé par de la confrontation empirique, mais l’intuition et la contemplation sont nécessaires à la théorie, elles relèvent de son originalité  : WALTZ K., Theory of international politics, op. cit, p.9. . Les relations internationales comme n’importe quelle autre science sociale qui aspire à la scientificité de sa démarche épistémologique et méthodologique se doit d’avoir des outils théoriques capables d’apporter une signification à une masse de phénomènes qui, sans une étude scientifique resteraient sans lien entre eux et non éligible à l’intangibilité de la réflexion  : MORGENTHAU H.J., Politics among nations, the struggle for power and peace (1948), New york, MacGraw-Hill, 7ed, revue, 2005, p.3. . Une démarche scientifique qui vise à apporter ordre et signification à des phénomènes sociaux complexes n’est pas une chose aisée à bâtir, dans les sciences sociales deux conceptions existent sur la manière d’approcher ces phénomènes  : BABTISTELLA B., Théories des Relations Internationales, Paris, SciencePo les presses, 3ed, 2009, pp. 28-29.  : La conception explicative qui épouse le rationalisme et le positivisme comme point d’encrage, elle est l’aboutissement de ce que les mouvements humanistes de la renaissance et des siècles des lumières portent en eux. Cette conception suppose l’existence de causes objectives indépendamment de ce que les acteurs veulent. Aux mêmes causes, les mêmes effets, d’où la possibilité de la prospective et de la généralisation à partir de lois au sens arithmétique du terme. La conception compréhensive qui est la juste expression du relativisme et de l’historicisme remet en cause l’universalisme rationaliste des premiers. Cette dernière, insert les objets d’étude des sciences sociales dans leurs contextes sociaux spécifiques. Ils ne peuvent pas être à l’image de ceux que les sciences dures étudient. L’explication ne peut être atteinte au sens scientifique du terme, seule l’interprétation est possible, face à la subjectivité consubstantielle aux phénomènes sociaux, il ne peut y avoir de causes objectives observables ; l’interprétation des relations internationales ne se fait qu’à partir de la signification que leur donne les acteurs. En d’autres termes, comme le relève Raymond Aron, il ne peut y avoir une théorie pure des Relations Internationales, dans cette discipline, seule de la sociologie est possible ; l’explication causale est inintengible, puisque les actions des acteurs étudier son non logiques  : ARON R., « qu’est qu’une theorie des relations internationales », op. cit. . Cette orientation compréhensive et interprétative des phénomènes internationaux entre Etats, n’empêche pas Aron d’inclure dans son idée une possible ouverture vers la possible généralisation théorique en Relations Internationales. Les phénomènes sous cette optique ne peuvent être compris et interprétés que selon les enjeux et les solutions que les acteurs eux-mêmes envisagent et les buts qu’ils cherchent à atteindre et leurs manières d’y arriver  : HOLLIS M, SMITH S., Explaining and understanding international relations. Op. cit. p 2.. A partir de ces deux conceptions, l’anarchie apparaît soit comme une donnée objective, une constante structurelle du système internationale affermissant les conditions de vélocité des acteurs et la conflictualité du système, ou soit l’expression de ce que les Etats veulent ; puissance, sécurité, non dépendance etc. La donnée compréhensive des phénomènes internationaux tient son origine dans la sociologie wébérienne, même si Webber articule sa sociologie comme une démarche qui, à partir de l’interprétation des actions à pour but d’en expliquer causalement le cheminement de leurs effets  : WEBBER M., Wirtschatt und Gersehschaft (1922), Tübingen, J. C. B Mohr, 5ed, revisée, 1985, p.1. Cette sociologie de la compréhension va au-delà de la simple interprétation subjective des phénomènes sociaux, reliée à la valeur et au sens que les acteurs leur donne, l’étude des comportements des acteurs implique aussi d’en décoder les raisons cachées, leurs conditions sous-jacentes, cette sociologie met l’accent sur l’étude de toutes les causes et non pas seulement des causes extérieures à ceux que les acteurs veulent  : BABTISTELLA D., Théories des relations internationales, op. cit. p. 41.. Une mitoyenneté méthodologique existe alors entre l’interprétation et l’explication, entre la fin de causalité et celle de la signification. Il s’agit donc, d’une interprétation explicative des phénomènes sociaux complexes  : WEBBER M., Essais sur la theorie de la science (1924), Paris, Presse-Pocket, 1992, p. 303 ;. Une complémentarité existe entre ces deux méthodes, elle est intégré au même étui épistémologique, même si des écueils sont à relever entre les deux démarches en ce qui concerne les niveaux d’analyses  : Sur la question des niveaux d’analyses « individu, Etat, system », voir SINGER D., « The level of analyses problem in international relations » dans KNORR K .VERBA S (eds)., The international system. Theoritical essays, Princeton, Princeton university press, 1961, pp. 72-92. , ces écueils sont à l’image d’un antagonisme, d’une opposition immuable entre les auteurs en relations internationales ; le structuralisme holistique d’une démarche compréhensive s’oppose à l’individualisme méthodologique d’une approche explicative. En somme, l’arrière plan théorique en relations internationales est à conjuguer au pluriel ; plusieurs théories se rejoignent, mais se font face aussi ; comme il a été souligné auparavant, l’anarchie est le critère de délimitation de l’objet d’étude des relations internationales, chaque théorie part de ce postulat pour établir son propre plaidoyer en faveur d’une explication causale des relations internationales, ou bien pour une interprétation compréhensive de ces mêmes relations. De ce schisme méthodologique, nait un antagonisme et des divergences sur plusieurs questions d’ordres épistémologiques, ces divergences cristallisent les débats sur l’objet d’étude qui doit être déflorer en prima nocté en relations internationales : « la politique interétatique, les relations transnationales, ou bien la politique mondiale… », mais aussi, sur l’acteur référent des relations internationales ; « l’Etat, l’individu, ou bien les classes »,les variables d’analyses sont, elles aussi un objet prolixe à ces débats : « rapports de force, rapports de production, normes et valeurs », de même, les concepts qui régentent les relations internationales contemporaines, comme la puissance, l’hégémonie, la domination, la paix, la guerre, la coopération, la stabilité, n’échappent pas a ce que Arnold Wolfers  : Voir : WOLFERS A., « Politial theory and international relations » in WOLFERS A., Discord and collaboration, Baltiomre, The john hopkins university press, 1962, pp. 233-251 qualifie de connotation émotionnelle, de jugements moraux et d’hypothèses préscientifiques. Il existe ainsi, un agonisme partagé par toutes les sciences sociales : quel objet étudié ? Par quelle méthode scientifique ? Dans le cas de l’EPI, un agonisme consensuel existe entre les internationalistes voyant dans la dynamique des rapports entre Etats et marché, un élément clé des relations internationales. Cet agonisme ne ferme pas la porte aux antagonismes concernant l’objet d’étude de l’économie politique internationale. Ainsi, trois grands postulats sont admis par tous les spécialistes de l’EPI et recensés par Stéphane PAQUIN  : PAQUIN S., la nouvelle économie politique internationale. Théories et enjeux. Paris, A. Collin, 2008, p. 69. : Il existe une imbrication entre l’économique et le politique, dont il est difficile d’imaginer une cessation ; Les Etats son primordiaux pour les activités du marché Il existe une contiguïté entre la politique intérieure et la politique internationale. Pour Susan STRANGE  : Susan Strange reconnaît volontier dans son article « PoliticalEconomy and International relations »,in BOOTH K & SMITH S (eds), International Relations TheoryToday, Cambridge, Cambridge UniversityPress, 1995, pp.154-174, que le mérite ne revient pas seulement a elle, dans l’émergence de l’EPI, des auteurs en concomittance a ses travaux sur la question, ont eux aussi développé des réflexion sur l’engrènement entre léeconomique et le poiltique au niveau international, à titre d’exemple les travaux menés par : KINDLEBERGER C., Power and Money. The Economics of International Politics and Poltic s of International Ecomomics, New power, New York, Basic Boos, 1970.BALDWIN D., « Money and Power », Journal of Poitics, 33 (3), august 1979, pp. 578-614.Il est a souligné aussi, que de nombreux economistes au début du siècle dernier et jusqu'à sa moitié avant que le lien entre l’économique et le politique ne ne devienne evident, ont souligné l’importance des données politiques dans le processus de création de la richesse au niveau international, à titre d’exemple, les travaux menés par des économistes tels que KEYNES, VINER, POLANYI, et HIRSCHMANN ; , la fer de lance de l’approche hétérodoxe en l’EPI, l’objet de cette dernière est l’économie mondiale, c'est-à-dire, l’ensemble des interactions et des inductions entre Etats d’un côté, et la compétition économique planétaire de l’autre. Strange par sa définition de l’objet d’étude, triture l’EPI à l’étude d’une agglomération compétitive, d’une accrétion dans laquelle des unités sont en relations les unes avec les autres d’une manière régulière et susceptibles de dégager des sécrétions conflictuelles. Les situations d’interactions alimentes des oripeaux de la compétition, alors que des relations d’interdépendances génèrent des guenilles d’accrétion ; dans cette agglomérat d’interdépendance, chaque acteur agit individuellement, dans l’absolu, son action reste marginale, mais une fois cumulée avec celles accomplies par les autres acteurs, des effets plus importants émergent, le résultat est que l’ensemble des relations sous les effets de cette agrégation peuvent connaître un changement profond ; la dérégulation libérale des années quatre-vingt a donné aux marchés financiers une certaine importance, mais dans l’absolu, les échanges financiers internationaux ne comptent que peu pris individuellement, mais une fois amoncelés, ils acquièrent une indépendance d’action, une capacité d’influence aussi forte selon les situations que celle des Etats, ces derniers, n’ont qu’à composer avec les marchés financiers dans la mise en œuvre de leurs politiques économiques et monétaires  : DEVIN G., Sociologie des relations internationales, Paris, « coll repères », la découverte, 2007, p 6. 123p. . Ces relations d’interdépendance de toutes sortes, provoquent souvent des effets non intentionnellement recherchés par les acteurs, mais qui sont dus à cette interdépendance  : Voir : BOUDON R., la logique du social, Paris, Hachette, « Pluriel », 1979. . Outre cette expression hétérodoxe de l’objet étude de l’EPI, l’orientation orthodoxe figure le stato-centrisme au cœur de ses explications de l’économie politique internationale, comme le souligne S. Krasner, l’EPI s’intéresse aux lexèmes politiques des relations économiques internationales  : Voir : KRASNER S., « The accomplishments of International Political Economy », in SMITH S, BOOTH K & ZALEWSKI M (eds), International Theory. Positivism and beyond, Cambridge, Cambridge, UniversityPress, 1996, pp. 108-127. . De ces deux visions apparaît une profonde divergence, divergence qui prend racine dans le terreau de l’ilotisme réciproque entre les relations internationales et l’ économie internationale, en somme, entre politologues et économistes, entre deux schémas de pensée différents, entre l’incarnation des uns et la désincarnation des autres ; pour les politologues, les relations internationales se triturent à la dialectique de la paix et de la guerre entre les Etats, les autres formes d’interactions dont les relations économiques font partie, ne peuvent être ramener qu’a cette dialectique entre coopération éventuelle et bisbilles conflictuelles potentielles. Au contraire, pour les économistes, toute donnée non éligible à la modélisation scientifique dans des calculs désincarnés n’a pas sa place dans l’analyse de l’économie internationale, la sophistication objective des outils conceptuels d’inspiration économique ne peut être conjuguée à la subjectivité des outils politologues. In fine, cette désincarnation met les économistes en marge de la réalité qu’ils veulent expliquer, leurs éphémères intellectuels complexes ne permettent pas d’approcher avec pertinence la réalité de notre monde, les outils conceptuels des uns doivent être agrégés a ceux des autres : un atomisme bicéphale est nécessaire alors à la bonne compréhension de l’économie internationale et des relations internationales, liant les associationnismes polémologiques aux mécanismes économiques dans l’étude des deux champs. L’EPI ne se triture pas aux frontières gravitationnelles d’un système interprétatif, elle présente aussi des schémas explicatifs par des éclairages théoriques sur un substrat abstrait qu’est le système économique international et sur ses structures d’ordre. A cet effet, l’EPI aspire à démontrer l’existence de liens interactionnels entre les axiomes du pouvoir politique et les apophtegmes mercantile du marché, en d’autres termes, comment le pouvoir politique organise t’il les relations économique et comment les forces économiques contraignent-elles l’action politique ? L’EPI se pose ainsi, pour objectif d’intégrer les dimensions économique relatives à la logique de richesse, dans les arcanes traditionnelles des théories des relations internationales, dont le concept opérationnel principal s’agence autour de la logique de puissance. Mais ceci, n’est pas une chose aisée, les champs de l’économie et de la politique se distinguent l’un de l’autre au niveau épistémologique. Dans les aphorismes de l’économie le sujet et l’objet de l’analyse sont séparés, cette séparation conduit à une sophistication des modèles d’analyse et à leur extrême abstraction, la quête de l’objectivité étant le but recherché, cette abstraction conduit les économistes à des investigations mathématiques loin de ce que la réalité offre comme perspective d’analyse. A l’opposé de cette séparation entre la communauté scientifique et son objet d’étude, la politique est à l’image de ce que les politologues et les spécialistes des questions politiques sont, la disparition de la discipline qu’ils incarnent sonnerait le glas des modèles théoriques développés, la raison tient dans l’objectivité relative qu’ont ces politologues et spécialistes envers le traitement de leur objet d’étude. En ce sens, l’EPI est un champ définitionnel non consensuel ; les fondements qui la régissent ne sont pas stabilisés, son objet est à la jointure d’abstractions économiques exacerbées et de relations sociales difficilement modélisables, Etat et marché, de cette dialectique née la complexité de son objet d’étude. Afin d’essayer d’y remédier, et comme une tentative de simplifier le problème, le réductionnisme c’est imposé comme le moins pire des choix épistémologique, d’un côté, triturer l’économie aux dynamiques de marché, de l’autre, insérer le champ de la politique, dans un ensemble gouvernemental représentatif, la « politie  : Concept utilsé par Aristote et repris par Jean Jacques Rousseau afin de définir la meilleure forme de gouvernement, celle représentative de la volonté du plus grand nombre,  », ou le marché n’intervient pas, le limitant ainsi, à l’Etat. Par ce biais, l’objet de l’EPI représente l’étude des mécanismes d’interaction entre le Marché et l’Etat au niveau international, comment, au niveau international, les Etats organisent-ils les relations de marché ? Et comment les forces du marché attèlent-elles l’action politique des Etats ? Pour répondre à ses questions l’EPI, propose un éclectisme intellectuel qui traverse des ponts paradigmatiques entre différents éléments théoriques distincts selon le point de départ orthographique de l’intellectuel qui les tient. A cet effet, il n’est pas rare dans cette discipline de rencontrer un auteur qui va inscrire son analyse dans un paradigme, tout en attestant de la pertinence de l’argumentation soutenue par les tenants d’un autre paradigme. L’EPI ne se cloisonne pas dans des paradigmes dans des frontières intellectuelles fermées, au contraire, si ces frontières existent, elles ne sont qu’artificielles. D’un paradigme à un autre, l’EPI dans son aspiration classique est traversée par trois courant principaux, qui sont l’incarnation au niveau international des trois principaux courant de l’économie politique au niveau national : le libéralisme le mercantilisme le marxisme Au niveau international, ils sont traduis par le néolibéralisme institutionnel le réalisme le marxisme et ses émanations comme l’école de la dépendance ou bien du système mondent etc. Le paradigme libéral : Les aphorismes paradigmatiques du libéralisme remonte aux écrits d’Adam Smith et de David Ricardo, voire de certains auteurs plus anciens, aux prolégomènes de son apparition, le libéralisme épouse les contours d’un courant normatif ; allant à l’encontre du protectionnisme affiché par les mercantilistes, le primo libéralisme plaide pour la liberté des échanges afin de maximiser les richesses des nations aux niveaux national et international, le tout devant aboutir à une meilleure fluidité des marchés. Dans sa forme contemporaine, et après avoir connu une diachronie évolutive plus ou moins harmonieuse selon les uns, tumultueuse selon les autres, le libéralisme soutien que l’économie politique internationale soit analysée à partir d’un modèle positif, reposant sur trois bras conceptuels : l’individualisme, la rationalité et enfin l’économisme. Dans le modèle libérale, c’est l’individu qui aimante le fait social, tout se structure par lui et pour lui, dans cette construction, l’Etat n’est que l’incarnation imagée à un niveau supérieur de l’agrégation de volontés individuelles. En ce sens, l’Etat est une allégorie analytique, un plongement des désirs des individus qui le font. L’Etat–nation ne représente dans l’absolu rien par lui-même, il est la somme d’intérêts d’individus égoïstes. Ce niveau de l’individu en tant qu’apostème analytique, traduit la volonté des libéraux de souligner la rationalité, et le caractère apolitique et asocial de ce dernier : un individu qui cherche à maximiser uniquement son bien-être, va de façon intentionnelle travailler pour le bien des autres, si la seule logique économique l’anime, la satisfaction de son bien-être matériel sera sa ligne de conduite. Dans un contexte ou la marché est efficient et efficace, chaque échange est un gain pour tous ses parties prenantes, ce qui induit que, les conflits dans un contexte où le marché remplie bien sa mission ne sont pas irréductibles, une situation de coordination peut émerger et se traduire par le biais de mécanismes coopératifs institutionnels ou pas au niveau national, comme au niveau international. Un jeu à somme nul n’a pas de place dans une situation où le marché est à même de gérer et de régler. Dans ce schéma de pensée, la politique a une place secondaire, elle est agencée par l’économie qui la régente, c’est la relation « coûts-avantages » qui détermine originellement l’action des agent économiques les uns par rapports aux autres, la politique dans cette optique n’est que le regroupement de problèmes que l’économie ne peut régler du fait de leur caractère irrationnel, c’est-à-dire qui n’obéissent pas au aux déterminants de la rationalité économique fixée par le prix entre le calcul des coûts et des avantages. L’économie politique de nature libérale apparaît ainsi, comme l’érection néoclassique du libéralisme politique ; l’économie domine la politique, l’antériorité de la première sur le deuxième est l’akène des calculs algorithmiques et l’esprit cartésien qui anime la discipline économique et qui lui donne le primat sur l’irrationalité du politique qui intervient lorsque le marché failli face à l’illogisme des situations politique en tant que phénomènes sociaux. On retrouve la même excroissance analytique au niveau international, pour les libéraux, l’économie politique internationale doit anatomiser les phénomènes internationaux à l’orée de concepts opératoires clés, un concept est alors privilégié ; comme les individus cherchent à maximaliser chacun de son côtés, leurs propres bien-être, c’est l’intérêt qui est traduit de l’idée aux faits, de cette idée née le concept opératoire d’intérêt, qui est la clé de voute de l’analyse des phénomènes internationaux. Le prima est épandu à l’intérêt, et très accessoirement au concept de pouvoir, comme dans le morphogramme réaliste. Dans une logique d’intérêt on est certes, dans des pérégrinations entre coordination et compétition, mais dans l’absolu, c’est la coopération et ses mécanismes de coopération par les prix qu’ils l’emportent. Dans les délinéations réalistes, c’est le conflit qu’il l’emporte, chacun des acteurs veux renforcer sa position relative vis-à-vis de l’autre. Dans l’arborescence libérale, les acteurs sont intéressés par les gains absolus, ainsi, c’est la logique de la rationalité qui les anime. Intérêt et pouvoir sont des lignes axiales, des glèbes qui ont le même point de départ, mais qui aboutissent à des résultats différents, dans la logique économique, la coopération est induite par la main invisible du marché, dans le politique des mécanismes de coopération peuvent émerger par l’accoutumance du comportement des acteurs, les uns vis-à-vis des autres. Par ce biais, la coopération dans le champ politique est une possibilité ponctuelle et non une finalité perpétuelle en soi, au niveau international, cette ponctualité épouse les traits xylographiques d’un ensemble de règles, de normes, de valeurs institutionnalisés ou pas, qui induisent l’idée de coopération, mais dans un contexte de rapport irrémédiablement de pouvoir. Le modèle réaliste : Dans le monde de l’EPI, comme dans l’abécédaire des théories des relations internationales, la théorie réaliste s’impose comme l’exhalaison théorique dominante ; elle est le cœur de l’orthodoxie de la politique internationale. Elle n’est pas exsangue comme tous les aphorismes de contradictions et de critiques. Ses prolégomènes ontologiques ont pour origine, les mandements philosophiques de Thucydide, de Machiavel, et de Hobbes. Le point de référence des réalistes en économie politique internationales rejoint celui des « mercantilistes » en économie politique classique ; le libéralisme et le marxisme dans leurs extensions économiques sont jugés irrecevables entant qu’articulateurs analytiques face à l’explication des causes sous-jacentes des désordres internationaux. La pensée réaliste en économie politique internationale est la résultante causative, mais non exclusive des écrits de l’école allemande de l’économie politique classique. Certains, n’hésitent pas à alléguer quelques opuscules de Keynes comme une référence au modèle réaliste de l’économie politique internationale. Le modèle réaliste est l’aven qui aspire toute la dynamique de recherche en relations internationales et de ce fait en économie politique internationale. Le point de départ de ce modèle se situe dans le rôle central que jouent les Etats-nations ; ces derniers ne sont animés que par des buts de puissance qui, au-delà de simple buts, renvoient à une logique d’action qui définit le comportement internationale des Etats-nation. En économie politique, les réalistes s’attachent à mettre en lumière les dispositions par lesquelles les Etats-nation font appel à des déterminants économiques afin de concrétiser des buts politiques, qui sont par leur nature, des résolutions de puissance, alors que le réalisme en théories des relations internationales s’intéresse à la réquisition des éléments militaires dans la réalisation de buts de puissance. De ce fait, les phénomènes économiques internationaux ne sont que l’expression d’un jeu de puissance entre Etats-nation, c’est le politique qui détermine et agence l’économique, en d’autres-termes, c’est la structure de puissance, qui épouse les traits de l’ordre anarchique des relations internationales, qui délimite les faits économiques. Dans le modèle réaliste, comme dans n’importe quel modèle d’analyse, des hypothèses sont avancées comme autant de points d’encrage ontologique et épistémologique qui en fondent la réflexion, ces hypothèses peuvent être schématisées en trois postulats principaux : L’anarchie : Le postulat de l’anarchie, comme il a été déjà révélé au début du chapitre, est la clé de voute du modèle réaliste, elle en est l’articulateur, elle agence et commande toute la réflexion théorique au sein de ce modèle. L’anarchie est ainsi, l’alpha et l’oméga qui structure la politique internationale. « Structure », c’est ce que l’anarchie représente ; dans un système d’Etats-nations qui est, l’incarnation pour les réalistes du système international, c’est l’anarchie qui délimite les frontières politiques des comportements interétatiques, elle en est le point gravitationnel. Dans ce système, les Etats-nations, sont les acteurs nodaux des relations internationales et par extension, de l’économie politique internationale. Ils sont les points cardinaux qui concentrent tous les pouvoirs. Ce « stato-centrisme » est le détonateur épistémique distinctif du réalisme, les Etats-nations y sont les acteurs principaux avec leur propre logique d’action qui ne dépend pas de la volonté des individus qui les font. Dans la représentation réaliste de l’ordre international, ce dernier est anarchique dont la principale caractérisation est l’absence d’une autorité contraignante supérieure à celle des Etats. En d’autres termes, l’anarchie pour les réalistes induit l’incapacité d’existence d’un système coopératif à long terme. Les possibilités de coopération ne sont que conjecturelles et/ou ponctuelles. Cette synchronie coopérative induit l’incapacité de règlement des conflits internationaux -qui sont les émanations naturelles d’un système anarchique- par le biais d’instances internationales. Les réalistes dans leur approche analytique de l’anarchie posent un regard sur un objet à deux visages : étymologique et sémantique, le lexique de l’anarchie implique l’absence d’autorité totale ou partielle, elle est l’articulation de la suprématie, de l’indépendance et de la souveraineté des Etats-nations sur toute autre organisation qu’elle soit politique ou non. Tous les autres acteurs sont subordonnés et ployés à la volonté des Etats-nations ; « individus, frimes multinationales, classes sociales », tous abdiquent face à la volonté des Etats-nations. Ces Etats pour les réalistes agencent la légitimité au niveau international, ils sont à même de juger ce qui est légitime de celui qu’il ne l’est pas. Dans des relations entre Etats-nations, il n’y pas de place pour des valeurs normatives réduites à une simple dialectique entre les gueltes du bien, et riflettes du mal. Au niveau du système international, le recours à la violence est ainsi légitime, légitimation ayant pour racine le monopole de la violence que les Etats ont sur leurs populations. Par extrapolation ou par effet de plongement inversé, au niveau international, c’est la hiérarchisation des « souverainetés » dans une relation d’égalité qui crée les bases de légitimation de la violence, en l’insérant dans l’étau d’un état de guerre permanent. Dans cet environnement du chacun pour soi, chaque Etat épouse la poursuite de ses propres gains au détriment des gains des autres, c’est le sefl help qui s’érige alors, en doctrine d’action et l’ « auto préservation » en devient le principal objectif. La survie dans un environnement hostile implique pour les Etats-nations de ne pas laisser la possibilité à leur congénère de devenir plus puissant qu’eux, c’est ce que Hertz assimile à un jeu dialectique, « d’action et de réaction » qui prend une forme d’un « dilemme de sécurité » : un Etat qui concoure à sa propre sécurité, insuffle de manière directe ou indirecte de l’insécurité à un autre qui se sent menacer par la démarche du premier, en réaction cet Etat entreprend une démarche de sécurité qui va à son tour induire de l’insécurité pour le premier, par ce biais, un effet d’escalade se met en place qui peut conduire à un conflit entre les deux, voire à une guerre. En l’absence d’une autorité supranationale contraignante, les Etats sont le point de gravité du recours à la violence légitime. Pour autant, cette situation de monopole de la violence légitime par les Etats n’est pas le reflet du désordre ou du chaos, dans certaines circonstances et sous certaines contingences, de l’ordre peut émerger et une stabilité systémique peut être observée, toujours dans un environnement qui reste par nature conflictuelle. Des mécanismes de stabilisation existent, Hans Morgenthau dans son livre Peace among nations, the struggle for power recense une série d’entre eux : L’équilibre de la puissance, représente la meilleure des configurations internationales entre les Etats. Dans cette dernière, tous les Etats se neutralisent mutuellement, ce qui crée une situation de statu quo et permet de figer l’articulation conflictuelle du système dans une forme non belliqueuse. C’est une configuration qui place les Etats concernés dans une logique de repos, ou de non remise en cause du système, aucun Etat a intérêt à remettre en cause ce dernier, de peur de perdre sa position relative et donc de la puissance. C’est de fixation dont il s’agit. L’efficacité de cet équilibre repose, sur la présence d’une puissance stabilisatrice qui veille à son bon fonctionnement et maintien. Les alliances et/ou compensations le peuvent aussi. Dans l’économie politique internationale réaliste, cette puissance stabilisatrice épouse les traits d’une puissance hégémonique, une sorte d’autorité absolue, un super Léviathan, ayant le droit de vie ou de mort sur les normes, les valeurs, les institutions, et articulations systémiques que sont les rapports de puissance entre Etats. C’est de stabilité hégémonique que les premiers réalistes en économie politique internationale ont discuté et débattu avec leurs détracteurs de tout bord, est ce que les régimes internationaux pour survivre ont besoin d’une puissance hégémonique ? L’ordre peut émerger, mais le chaos reste possible, l’anarchie peut se stabiliser autour d’un hégémon, mais cette stabilité n’est pas un acquis au niveau international. La stabilité hégémonique est alors, un postulat problématique pour les réalistes ; puisque la nature des rapports interétatiques est systémiquement anarchique, le conflit en est le canon de régulation, la puissance en est l’articulateur de la taxinomie entre ses éléments, chaos et stabilité oscillent ainsi entre possibilité et éventualité. La stabilité systémique qui passe par la présence d’un hégémon en économie politique internationale est l’expression d’un algorithme aléatoire, ou les résultats escomptés ne seront pas forcément à la hauteur espérée. La quête de la puissance est alors un articulateur principal pour les Etats, ces derniers à la fois unitaires et rationnels ont pour objectifs la maximisation de leurs capacités de puissance afin d’améliorer ou bien de maintenir leurs positions relatives dans les rapports qu’ils ont les uns aux autres. La puissance est donc le principal conducteur du comportement étatique au niveau international. Si la puissance au sein du courant réaliste fait l’unanimité en tant que concept opératoire, sa définition est sujette à controverse en théorie des relations internationale, Que ce soit pour Kenneth Waltz et Robert Giplin, la puissance demeure un concept sibyllin et atrabilaire. Par essence, la puissance est définit en corolaire de ce qu’elle représente intrinsèquement ; la puissance est avant tout chose une question de ressources, c’est à partir de ces dernières que les rapports d’interaction entre Etats se structurent, elle permettre d’agencer la nature de ces rapports entre contrainte et attraction, la puissance est alors insérée non seulement dans un rapport de force, mais aussi dans une lutte de volonté, c’est-à-dire, que la puissance est la capacité qu’a un acteur d’imposer sa volonté à un autre afin que ce dernier agisse selon les intérêts du premier « orientation positive », ou bien de ne pas remettre en cause ces mêmes intérêts « orientation négative ». En d’autres termes, c’est le pouvoir de peser sur les décisions prises par les autres dont il s’agit, dans cette optique, la puissance n’est que l’expression des ressources en action, or cette orientation dynamique qui triture la puissance à un mouvement dynamique des ressources n’est pas suffisante, la puissance doit aussi se définir indépendamment des ressources qui la font et la défont. La puissance est à la fois pour les réalistes, un concept opératoire et un but qu’il soit transitoire « un passage obligé pour assurer sa survie » ou bien perpétuelle afin de dominer. La puissance porte en elle une orientation défensive et offensive, c’est aussi un moyen et une fin en soi. Cette double disposition triture la puissance dans des calculs voulus, dans des sortes d’algorithmes rationnels entre « couts et avantages », or, des effets de puissance peuvent exister dans des relations de pouvoir, sans que la domination ou la contrainte ne soient calculées et voulues, en d’autres termes, la puissance porte en elle une once d’aléatoire et de cheminements inconscients de la domination ou de la contrainte. De plus, dans des schémas relationnels d’interdépendance, le relief coercitif de la puissance ne permet pas d’arriver à une analyse démonstrative efficace, elle peut aussi induire la reconfiguration des règles et des normes dans lesquelles les autres acteurs évoluent, et prennent leurs décisions. Donc, une imprécision définitionnelle de la puissance existe, dont il est difficile pour les réalistes de corriger. La puissance n’échappe pas ainsi à la relativité des jeux à somme nul, un gain pour l’un, implique forcement une perte pour l’autre, d’où la conflictualité chronique du système international. La traduction analytique de ce postulat en EPI pour les réalistes se meut dans la nécessité de prendre en compte la logorrhée qu’on les Etats-nations à défendre leurs gains relatifs, au lieu d’hypothétiques gains absolus. L’altérité négative est au cœur du comportement étatique. Opposition de volonté et mimétisme comportemental sont, donc les noyaux durs des relations de puissance entre Etats, mais aussi entre ces derniers et les autres acteurs, dis périphériques de l’économie politique internationale, qui au passage ne dérogent pas à cette règle structurelle. mais aussi entre ces derniers et les autres acteurs, dis périphériques de l’économie politique internationale, qui au passage ne dérogent pas à cette règle structurelle. Dans cet environnement international ostensiblement anarchique et possiblement conflictuel, la sécurité à une place centrale comme objectif à atteindre et à garantir, ce postulat trahi une taxinomie voulue par les réalistes des objectifs fixant les comportements étatiques. La high politics tient le haut du pavé alors que la low politics n’est que l’expression de simples questions excentrées. Le militaire à la primauté au détriment des questions économiques et sociales. En EPI, cela ne se traduit pas par la mise à mort des problématiques économiques, au contraire, les facteurs économique sont perçus comme des dénominateurs importants des politiques de puissance que les Etats suivent, la croissance, et la stabilité économique sont pour les Etats autant d’objectifs principaux, ils concourent à la maximisation de la puissance et à la garantie de bonnes conditions pour la sécurité. L’accumulation de la richesse est par conséquent, un modus operendi dans la maximation de la puissance et la quête de la sécurité. Dans des situations d’opposition entre des considérations politiques et économiques, la dialectique décisionnelle entre les deux n’existera pas, parce que les Etats privilégieront toujours leurs intérêts politiques. De nature presque cabalistique, comme autant de catogans dont il est difficile de dénouer tous les tenants et les aboutissants, les intérêts politiques animent le comportement des Etats. Pourquoi les Etats-Unis se sont longtemps opposés à la création de la monnaie unique en Europe, alors que l’Euro leur permettait de ne plus supporter seuls, les aléas économiques au niveau mondial, l’Euro apportait au dollar une complémentarité qui aurait dû induire une acceptation des Etats-Unis et non une opposition. Les raison avancées par les réalistes afin d’expliquer cette dialectique paradoxale est le reflet de considérations politiques et stratégiques ; les Etats-Unis par le biais du dollar maintiennent leur hégémonie sur l’économie mondiale et alimentent ainsi leur empire non territorial en pouvoir. De même, le refus des Etats-Unis de réformer structurellement le système monétaire international qui ne concourt pas forcement à la pérennisation de leur intérêt économique - la crise économique de 2008 en est une preuve - peut avoir une explication réaliste relative à la volonté des Etats-Unis de maintenir un certain rapport de force qui leur ai favorable politiquement au niveau international. La taxinomie des objectifs et leur indexation sur la nature des intérêts politiques, agencent pour les réalistes, la rationalité de l’Etat, et fédèrent son unité décisionnelle. Ainsi, le bien-être matériel n’est-il pas un objectif crédible pour les réalistes afin d’expliquer le comportement des Etats et leur interaction dans des rapports de force, qu’ils soient symétriques ou asymétriques. Donc, la rationalité mise en avant par les réalistes diffère de celle soutenue par les courants libéraux et marxistes. Pour ces derniers, la genèse actionnelle du comportement étatique est dictée par des déterminants économiques, or la concrétisation du bien-être matériel est loin d’être la principale préoccupation des Etats pour les réalistes. Sous ce prisme, une fenêtre de compréhension s’ouvre sur un ensemble de décisions qui, d’un point de vue économique sont mauvaises alors, que leur explication s’articule plus autour de déterminants politiques. Un Etat n’aura aucune hésitation à sacrifier sur l’autel de son intérêt de possibles avantages économiques afin d’affaiblir la position relative de ses Etats rivaux, ou bien dans le but de renforcer la sienne que ce soit politiquement et/ou militairement. Donc la rationalité politique peut apparaitre selon les circonstances comme la résonnance d’une irrationalité perçue d’un point de vue économique, pour les réalistes, la rationalité d’homoeconomicus n’est pas celle dans l’absolu, d’homopoliticus. Ainsi, les politiques économiques ne sont pour les réalistes que les extrapolations de stratégies politiques. L’économie politique internationale est une adjonction de la politique internationale. L’économie mondiale est secondaire dans les analyses réalistes, l’occurrence ou non, de morphotypes organisationnels de régulation ne sont analyser que sous le prisme des rapports de force et la logique de puissance. Une théorie se détache alors, comme le point d’appui directionnel à l’analyse de l’économie politique internationale « la théorie de la stabilité hégémonique » articule la réflexion des réalistes sur cette dernière, elle l’ouvre la voie à l’analyse des régimes internationaux, qui auraient dû être décriés par les réalistes au regard de leur postulat excluant les possibles formes de coopération permanentes entre Etats d’un côté, Etats et autres acteurs internationaux non étatiques de l’autre, la raison explicative de cela, se trouve dans « la théorie de la stabilité hégémonique » qui stipule que, l’existence de régimes internationaux comme forme de coopération ne s’explique que par l’existence d’un hégémon. La variable indépendante renvoie à l’occurrence de la volonté de l’hégémon à partir de calculs politiques relatifs à la maximisation de sa position relative et non absolue dans le système, et de mettre en route un ensemble de valeurs, de normes et de règles qui contribuent à maintenir sa domination sur les autres acteurs, l’occurrence de régimes internationaux n’est que l’expression d’une variable dépendante de la première, une possibilité et non une finalité. Le modèle marxiste en économie politique internationale Ce courant de pensée, depuis son agnelage se trouve toujours dans les interstices des analyses développées en l’EPI. Classiquement deux modèles se sont fait face et le sont toujours d’ailleurs, réalistes d’un côté, libéraux de l’autre triturent les analyses dans ce champs, tout ce qui est extérieur au deux se trouve irrémédiablement relégué à un confins orbital lointain. Loin d’être marginal, mais marginalisé, ce modèle aura une toute autre importance lorsque l’avènement des courants hétérogènes en EPI scellera le renouveau de la discipline. Comme le propre de chaque courant de pensée, la réflexion marxiste sur l’économie politique internationale repose sur des fondations, leur fonction de simplification analytique est nécessaire, les explicitées est donc, une entreprise centrale afin de mieux comprendre le regard que pose ce dernier sur l’économie politique internationale. Les classes sociales sont les principaux acteurs de l’économie politique internationale, ni les Etats, ni les individus n’ont assez d’indépendance pour décider de leur propre chef. Les individus se meuvent dans les habits de la classe sociale qui est la leur, comme les Etats d’ailleurs qui ne sont que la simple émanation organisationnelle de la volonté d’une ou de classes sociales. Ces classes suivent des intérêts qu’ils leurs dictent la marche à suivre et le comportement à adopter. Comme pour le courant libéral, le bien-être matériel est le but recherché, non pas par les individus, mais par les classes sociales, ainsi, le marxisme n’est-il que l’autre face d’une philosophie qui fait de la satisfaction d’intérêts matériels une quête immuable et transcendante. De la comme pour le libéralisme, le marxisme accorde le prisme de l’agencement des comportements à des déterminants économiques, plus que politiques. L’antériorité de l’économie créée chez certains auteurs marxistes en économie politique international une sorte de fascination pour le déterminisme économique comme épistémologie d’analyse. Même si la spécificité du déterminisme économique marxiste est plus ou moins éloignée de celle développée par les libéraux, elle reste néanmoins une phalange épistémologique de la même ontologie matérialiste. Comme pour le réalisme, le conflit a une valeur créatrice, c’est dans l’opposition que les classes sociales articulent leur rapport. La lutte des classes est alors la parfaite expression de l’antagonisme entre, ceux qui profitent et défendent le capital humain prolétaire. Le capitalisme est l’incarnation de cette lutte entre le capital et le travail, entre la bourgeoisie et les prolétaires, le marxisme dans son épistémologie pose l’ambition de donner une explication scientifique à ce phénomène de lutte, à cette relation d’exploitation entre les deux articulateurs de l’opposition ; dans la nature, la relation dominant-dominé est régie par la force, tandis que la relation entre le prédateur et la proie est agencée par l’échelle alimentaire, un ordre existe au sein d’une même espèce et entre espèces, cette ordre est l’expression d’une lutte pour le pouvoir ou pour la survie. Cet ordre naturel n’est pas dans le cadre de la nature un articulateur structurant de changement, il reste indélébile et immuable. Dans l’histoire humaine, au contraire, cette lutte de classes et se rapport dominant-dominé a un effet structurant sur la diachronie historique des rapports politiques, économiques et sociales entre les peuples. De là vient le déterminisme historique qui peint les analyses marxistes des rapports nationaux entre les classes, et internationaux entre les Etats. Observer les émanations de la lutte des classes est parfois ardu et sibyllin ; la lutte des classes peut revêtir les traits d’un trompe-l’œil. Comme un genre pictural dont le but est la confusion, la lutte des classes est parfois subtile, et difficilement perceptible pour les observateurs lambda non alertent à ces questions. A la subtilité d’un capitalisme parfois complexe, la lutte des classes entant qu’émanation de ce dernier, ne peut être qu’à l’image de la subtilité et de la complexité de son introduction. Les progrès initiés par la productivité liée au développement de nouveaux moyens et outils de production conduisent les économies à la croissance et à la maximisation de leurs potentiels productifs, en conséquence, la simple dialectique salaire-travail n’est plus un jeu économique a somme nul, les deux peuvent croitre conjointement et se renforcés mutuellement. Les trois modèles cités sont la base de réflexion en économie politique internationale, ils sont l’origine philosophique et épistémologique des courant, dit, classiques en économie politique internationale, ces derniers sont les reflets des idées introduites par les trois modèles classiques en économie politique nationale : le mercantilisme, le libéralisme et le marxisme. Néanmoins, en économie politique internationale, la connaissance a connu une évolution, une sorte de révolution paradigmatique, qui a donné naissance à une nouvelle orientation en opposition face à la rigidité opératoire des courants classiques. Cette nouvelle orientation est de nature épistémologique différente de la première voie, face à l’orthodoxie des premiers, une hétérodoxie apparaît, avec des concepts opératoires qu’ils lui sont propres, mais dans le souci est d’apporter une autre réponse au mêmes problématiques au-delà des catogans classiques dictés par la voie orthodoxe. L’économie politique internationale est loin de se triturer à la simple lutte des Etats-nations, ou bien à la succincte opposition des classes, ou bien à la synthèse de l’agrégation coopérative des intérêts, l’économie politique internationale est loin de la relation binaire et de la dialectique opposition-coopération, lutte et compromis. Les acteurs y sont multiples, les objectifs aussi. Une autre voie est donc nécessaire afin de mieux statuer sur les phénomènes complexes qui traversent l’EPI. L’existence de deux voies, ne signifie nullement une opposition absolue, ou un choc frontal des analyses, des ponts existent, et il est courant de trouver des auteurs qui naviguent entre les deux bords. Afin de mieux statuer sur l’économie politique internationale comme discipline et construire ainsi nos hypothèses d’analyse, il est important de voir l’état actuel de cette dernière et quelles sont les idées qui en constituent le maintsrean. Aujourd’hui, l’économie politique internationale se meut autour de trois réflexions, deux de la mouvance orthodoxe et une de l’hétérodoxe. Ces dernières ont leurs figures de proue respectives : Robert Giplin, pour le courant réaliste, Robert Kehone, Stéphane Krasner, joseph Nye pour le courant libéral, et enfin Susan Strange et Robert Cox, pour le courant hétérodoxe. Parler d’économie politique internationale comme discipline aujourd’hui, c’est parler avant tout des idées introduites par ces auteurs, et la façon qu’à trouver chacun d’eux d’analyser la complexité des rapports internationaux en économie politique. Dans l’école orthodoxe, les principaux tenants de la discipline sont adeptes de la théorisation à moyen terme, le monde est complexe, certes, mais pas assez pour échapper aux liens de causalités entre variables, en ce sens, des règles objectives sont observables, et surtout quantifiables, ainsi, la méthodologie relative au choix de la modélisation formelle, ou bien à la standardisation induite-elle par la théorie du choix rationnel le leitmotiv taxinomique de l’analyse. L’école hétérodoxe silionne d’autres cieux épistémologiques et méthodologiques : elle hachure l’ordonnancement classique et abstrait de la première, la réalité ne peut pas être entre humaine, tout comme entre Etat-nations, ou entre Etats-nations et autres acteurs non étatiques. L’hétérodoxie en économie politique internationale dodeline dans une épistémologie proche de la sociologie historique interprétative ; point de théories et autres abstractions à moyen terme, point de rêves d’une théorie universelle en relations internationales et du coup en économie politique internationale, le choix rationnel ou la modélisation formelle n’ont aucun sens dans le domaine des sciences sociales, la place de l’explication est relative, voire inexistante, l’humain dans son rapport à l’altérité, qu’il soit conflictuel ou bien coopératif reste assujettit à une part croissante d’irrationalité, le comportement sociale de l’humain, au même titre que celui des Etats-nations ou des acteurs non étatiques est sculpter au burin de l’interprétation réflexive par celui qui le subit ou qu’il l’assène Objectivisation causale d’un côté, interprétation réflexive de l’autre, positivisme tranché face à un post-positivisme évolutif vers le post-modernisme , telle est la ligne de faille entre les deux principales plaques tectoniques en économie politique internationale, le résultat de la friction entre les deux est la conséquence de socialisations scientifiques schismatiques, ce schisme est facilement observable entre ceux qui accotent l’une ou l’autre voies. D’un côté les Etats-Unis, de l’autre la Grande Bretagne et le Canada, des cultures socialement comparables, mais deux différentes socialisations scientifiques dans la discipline des relations internationales et en particulier en économie politique internationale, Robert Cox insiste sur le fait qu’une théorie est toujours socialement et politiquement orientée selon l’intérêt de celui qui la reçoit, elle est toujours pour quelqu’un et pour la concrétisation d’un intérêt, l’objectivisation des causes factuelles des phénomènes sociaux observés, si elle existe, n’annule pas la réflexivité des buts de celui qu’il l’élabore ou bien la soutien. Dans le cas de l’école orthodoxe, toutes les théories développées dans le cadre des relations internationales et par extension en économie politique internationale servent les intérêts avant tout de la puissance américaine, que ce soit au niveau de la stabilité hégémonique ou bien de la paix par le commerce ou la paix démocratique ou la théorie des régimes ou bien de l’interdépendance complexe, et le soft power, c’est en filigrane l’intérêt hégémonique des Etats-Unis qui est défendu, et soutenu. Face à cette orientation politique des théories existantes, des idées novatrices naissant de l’autre côté de l’atlantique comme de l’autre côté du miroir, une nouvelle orientation voit le jour sous la plume de Susan Strange et d’autres penseurs britanniques spécialistes des relations internationales et de l’économie politique internationale, l’arpion acerbe de Susan Strange finit d’achever l’autonomisation de l’économie politique internationale comme discipline à part entière des relations internationales, tout ce qui n’est pas relative à la sécurité relève de l’économie politique internationale, la guerre et la paix, le diplomate et le soldat qui sont les principaux thèmes d’étude des relations internationales se retrouvent bouleverser et bousculer. Susan Strange avec ses idées sur les interactions entre les Etats-nations et les forces du marché, sur la nature de la puissance et Robert Cox avec ses réflexions sur le lexique hégémonique et la structuration historique à partir d’une posture néogramscienne, révolutionnent un champ disciplinaire sclérosé et monocultural badinant dans l’orientation politique des théories produites et le cloisonnement épistémologique. Susan Strange et Robert Cox pour en citer qu’eux inscrivent ainsi, leurs réflexions relatives dans l’albâtre de la normativité et de la critique de l’hégémonie américaine, de l’interdépendance complexe comme chemin de coopération asymétrique, des régimes internationaux et du caractère pacificateur du commerce et donc, des marchés. Les gnostiques des deux bords se distinguent les uns des autres au niveau épistémologique et au niveau méthodologique, mais cette distinction n’est qu’en réalité l’articulation d’un ensemble continu d’éléments, une sorte de continuum sur le même axe ontologique relatif à l’objet d’étude de l’économie politique internationale : accumulation de la richesse et la poursuite de la puissance, les interactions entre Etats-nations et marchés, le rôle majeur des interactions politiques dans la définition du morphotype de la structuration économique du marché et de son évolution, la séparation artificielle entre les clos de la politique intérieure et la politique internationale, mais deux points d’articulation scientifique diamétralement opposés subsistent : théories à moyen terme face à des théorisations réflexives, interprétation constitutive face à l’explication causale et l’observation empirique, sociologie interprétative historique face à la modélisation formelle et le choix rationnel. Pour les uns l’EPI n’est que le cheminement d’une pensée qui place l’approche politique au cœur de l’étude des relations économiques internationales, ce qui renvoi cette sous-discipline selon leur vocable aux cordes de l’interétatique, l’objet c’est l’Etat et son évolution dans son environnement international. Tandis que pour les autres, l’EPI est loin de la succincte réduction aux rapports interétatiques, leur interdisciplinarité et multidisciplinarité, les conduisent à prendre la mesure de l’ensemble des acteurs, non pas seulement les Etats dans l’étude des relations économiques non plus internationales, mais mondiales. En somme, une même ontologie, mais deux épistémologies différentes, le tableau de l’EPI est loin de refléter le consensus épistémologique malgré un cadre constitutif commun. En effet, à partir des années soixante-dix et quatre-vingt, le monde est à la croisée des chemins entre l’affaiblissement de la puissance américaine, l’accélération de l’histoire par le biais de la mondialisation, l’intensification des interdépendances économiques et l’internationalisation des activités économiques et commerciales des grandes entreprises combinées à la stagnation économique des pays en voie de développement à cause du poids de leurs dettes, l’EPI prend tout son sens, et les chercheurs commencent à se rendre compte de l’immense influence que les rapports politico-économiques ont dans la structuration, non seulement de l’ensemble économique, mais aussi de la structure politique internationale. La porte s’ouvre sur une nouvelle ère, le cheminement naturel des problématiques soulevées laissait entrevoir l’appropriation des économistes des nouveaux catogans observés, or le contraire se produit, les économistes se tourne à l’époque de plus en plus vers l’abstraction théorique, et la modélisation formelle et les théories relatives au choix rationnel et au choix public, l’économétrie prend le pas sur les analyses qualitatives au détriment des approches quantitatives. Les dimensions politiques doivent être analysées à l’orée de ce que les déterminants économiques offrent comme exactitude analytique. Les market failure ne sont pas pertinentes comme variables dans leur analyse économétrique. Ce qui est assujettit à l’analyse, c’est l’ensemble des économies nationales et non leur relation les unes aux autres, ce qui est étudier, c’est le contexte national des économies et non le contexte de leur mondialisation. La finance internationale, le commerce international et les relations entre les monnaies nationales ne trouvent qu’un écho secondaire dans les analyses des économistes néoclassiques, alors qu’ils sont au cœur des problématiques de l’EPI. Cet autisme affiché par les économistes néoclassiques aux problématiques liées à l’économie politique internationale est fondatrice du désintérêt qu’on ces derniers aux questionnements de l’EPI. Gérard Kébabdjian souligne ce désamour : « l’économie s’est développée comme science en niant la spécificité des relations internationales par rapport à la logique générale de l’échange et des marchés ; encore aujourd’hui, elle n’accorde qu’un statut théorique bâtard à cet objet, même si beaucoup d’économistes, avec des bonheurs divers ont cherché à s’affranchir de cette limitation. Il importe donc de partir de cette prémisse pour comprendre le rapport complexe qu’entretient la théorie économique avec les relations internationales, donc avec ce champ connexe qu’est la théorie des relations internationales  : KEBABDJIAN G., « l’objet international dans la théorie économique », annuaire français des relations internationales, IV, 2003, p.67.  », « sur le plan empirique, tel ou tel aspect des relations internationales ne fasse intervenir une dimension économique. La position de principe énonce que l’analyse des relations internationales n’a pas besoin de mobiliser une conceptualisation propre car les instruments généraux de la théorie économique sont suffisants. Dit autrement, l’objet des « relations internationales » n’est pas intrinsèquement de nature économique et son éventuel traitement comme objet d’étude spécifique concerne d’autres disciplines que l’économie (la théorie « des relations internationales  : Ibid. »). En effet, la naissance d’une « économie politique » comme chose de connaissance est liée à la naissance de l’Etat-nation et aux premières relations ente ces ensembles politiques délimités territorialement et disposant de la souveraineté comme un sacre saint immuable à l’exercice de la violence légitime, de cet état de fait, les primo analyses développées par les tenants de ce qui allait être connu comme le courant mercantiliste placent les réflexions politico-économiques au cœur du proto système international de l’époque. Cette économie politique s’inscrit dès lors dans un milieu où la compétition politique entre les Etats-nations à des extériorisations économiques certaines. Puissance et richesse se retrouvent intiment liées, et l’économie ne peut échapper à cette dimension fondatrice de l’ordre international de l’époque. L’économie politique comme objet de connaissance est liée alors à la logique de « gouvernement » des hommes, à cette « gouvernabilité   : FOUCAULT M., « il faut défendre la société », Cours au collège de France 1976, Gallimard-Seuil, Paris, 1997, », que Michel Foucault relève et décrit. Les mercantilistes sont ainsi les instigateurs des premières analyses et réflexions développées sur l’idée de gouvernement, sur l’idée d’une politique économique gouvernementale, et surtout sur les relations internationales et l’idée de souveraineté entre Etats-nations à l’image de ce que Jean Bodin et David Hume ont écrit. Ce proto système international est au carrefour de ce que la puissance et la richesse ont en commun et l’économie comme « objet de connaissance » est amalgamée à ces deux variables. Mais l’avènement de la « révolution industrielle », conduit l’Europe en plein bouleversement technologique et idéologique, à la production d’une nouvelle doctrine, la modernité née et prend le morphotype du libéralisme politique et du capitalisme économique, l’exultation de la modernité produit alors une « double rupture fondatrice de l’économie en tant que « nouvelle science » : une rupture avec l’Etat, et une rupture avec les relations internationales. La double rupture fera ensuite partie de l’héritage revendiqué par la théorie néo-classique. Si cette rupture a persisté et persiste encore, c’est qu’elle était constitutive de quelque chose de fondamental pour la « science économique  : Ibid. (…) que la compréhension économique pouvait se passer de l’idée d’Etat ou de relations internationales, autrement dit, que ces deux entités pouvaient être conçues comme de fausses contraintes de l’économie face à la seule réalité qui compte, celle des individus (individualisme méthodologique) et des marchés comme procédure de coordination des choix rationnels  : Ibid.p.68 ». L’Etat se trouve relégué aux reliques d’un passé devenu révolu pour une agora économique exclusivement triturée aux seules logiques de marché; l’Etat existe juste pour satisfaire le pacte économique scellé entre les individus et le marché, à présent, c’est la marché par ses différents éléments de coordination qui suffit seul, à garantir la paix des intérêts par le biais de la concurrence sans que l’intervention du Léviathan étatique soit nécessaire, le rôle de l’Etat devient facultatif au gré de la diachronie des marchés vers plus d’autonomie fonctionnelle. Le commerce international, n’a d’intérêt pour la science économique naissante que s’il est envisagé dans sa dimension interindividuelle, il n’est internationale qu’en raison de l’existence des Etats, sa nature profonde renvoie aux échanges entre individus sur des plateformes physiques, qui avec l’évolution sont devenues de plus en plus immatérielles. Ainsi, une harmonisation des intérêts se crée-t-elle par le biais des mécanismes de coordination du marché entre l’individuel et le collectif dans l’Etat et par extension entre les Etats. Une communauté d’intérêt se constitue au sein d’une nation, puis entre les nations, ainsi, « la nouvelle science économique se présente comme rhétorique fortement intégrative, susceptible de satisfaire le philosophe épris de liberté politique et d’universalisme, ainsi que les marchands et les industriels avides de liberté économique et de conquête de marché   : Ibid.». De nouvelles matrices aux concepts opératoires propres naissent et finissent par fondre en deux le bâtis mercantiliste de départ, tout ce qui est relatif à l’Etat, aux relations internationales, au pouvoir et à la quête de la puissance se retrouvent jetés en pâture, comme proie aux critiques acerbes des thèses néo-classiques. Les mots d’ordre sont dès lors, (l’individualisme, le marché, la concurrence, la définition des prix, les mécanismes d’offre et de demande, les relais d’équilibre économiques, etc.). Une théorie économique est pertinente que si elle reprend ces éléments quantifiables et observables empiriquement, tout ce qui est peu ou prou lié à l’ordre politique n’a aucune pertinence dans la théorisation objective. « L’économie s’intéresse à ce que font les individus  : KRUGMAN P., « What Economices Can Learn From Evolutionary Theorist », november, 1996. Consultable sur http://stuff.mit.edu/people/krugman.», par ces mots Paul Krugman souligne l’importance qu’a l’individualisme méthodologique pour les économistes, la base de leur ontologie scientifique se structure autour de l’étude des inter-individualités marchandes, l’ordre politique relatif à l’existence de l’Etat ontologiquement parlant et a ses liens avec ses congénères et autres acteurs de nature non étatiques ne sont repris dans les analyse que s’il sont un frein au développement du marché en favorisant un déséquilibre chaotique au sein de ce dernier. Afin de pallier aux problèmes épistémologiques que l’Etat pose aux économistes, ces derniers à partir de leur individualisme méthodologique n’hésitent pas à réifier l’Etat dans son comportement, à l’orée de la rationalité affichée par l’homoéconomicus, qui en voulant maximiser son intérêt individuel, cherche la satisfaction de son bien-être et par ricochet le bien-être collectif par le mécanisme de coordination du marché, Certains théoriciens en relations internationales n’hésitent pas à reprendre ce lexique, ce verbe que les économistes ultralibéraux n’ont eu cesse de porter dans leur travaux et cours dispensés dans les universités américaines, la fameuse école de Chicago est le point de départ de cette objectivisation du comportement étatique, que ce soit au niveau des thèses économiques ultralibérales comme celles de Milton Friedman ou bien des thèses de politique internationales à l’image de celle développées par le réalisme structurel de Kenneth Waltz. Dans sa célèbre théorie des firmes, Friedman affirme que les firmes sont animées par le seul objectif de maximiser leurs profits, et d’assurer ainsi leur survie, comme tout acteur rationnel qui se respecte, les firmes conduisent leur stratégie économique sur la base de calcul entre les coûts engagés et les gains réalisés. Cette thèse sous-entend que, au vue de cet objectif rationnel, les firmes n’ont pas d’axiomes politiques prédéfinis dans leur matrice comportementale, cette dernière n’est basée que sur des calculs simples respectant la logique de rationalité. Il n’y a alors aucun intérêt à aller étudier les mécanismes de prise de décision aux seins des firmes, ce qui qui sort de la boite noire décisionnelle suffit amplement à la bonne compréhension des tenants et aboutissant de leur comportement. A l’image de cette thèse et de ses extrapolations, Kenneth Waltz, le chantre du néoréalisme ou réalisme structurelle en relations internationales reprend l’essence de ce postulat et l’applique aux comportements étatiques, la centralité de l’Etat et son unicité implique indéniablement sa rationalité comportementale ; l’Etat cherche à maximiser sa sécurité et assurer sa survie par ses propres moyens (self help) dans un contexte certes, taxinomique dans les relations de puissance entre Etats, mais irrémédiablement anarchique. Ainsi, les trois principes directeurs de l’analyse pour Waltz qui sont le self help, le survival, et le statism, ne sont que l’articulation empirique de la rationalité du comportement étatique dans son environnement international, où les interactions prennent le pas sur les agrégations. Et la dialectique entre les gains relatifs et les gains absolus dans l’ordonnancement du comportement étatique ne remet pas en cause cette rationalité ; que soit en compétition ou en harmonie, en conflit ou en coopération, la rationalité demeure la clé de voute de toute analyse épistémologiquement pertinente. Les économistes dans leurs analyses des politiques économiques étatiques ne s’intéressent qu’aux outputs et leur influence directe ou indirecte sur les acteurs économiques et le bon fonctionnement du marché. Les négociations, le marchandage, le compromis et les différents arbitrages politiques, sont analysés parce qu’ils s’imposent à l’analyse, mais les relations de pouvoir entre les différents acteurs inscrits dans ses procédures politiques n’ont qu’une place marginale, ce qui est important, c’est l’utilité ou non d’une politique économique (résultat) et non son cheminement constitutif. Les effets des théories économiques sur certaines des plus importantes théories en relations internationales et donc en EPI orthodoxe est grande, surtout au niveau des méthodologies en matière d’individualisme méthodologique et de modélisation formelle. C’est au niveau épistémologique que la fracture entre la discipline économique et celle des relations économique est profonde ; elle relève de la dialectique schismatique entre la désincarnation et l’incarnation ; « depuis un siècle, surtout aux Etats-Unis, la discipline est devenue de plus en plus abstraite, en dépendance directe à la logique déductive et à la création de modèles théoriques tarabiscotés et parcimonieux dans le but de réduire la réalité complexe à sa simple expression. Le but est de trouver la nature du lien entre deux objets (de causalité ou de corrélation) afin, selon les mots de Harry Johnson « de prédire quelque chose de grand à partir de quelque chose de petit  : COHEN B., “The Transatlantic Divide: Why are American and British IPE, so Different?”, Review of International Political Economy, 14 (2), 2007, p.206. ». La déduction devient la pierre angulaire de la logique méthodologique des économistes sur tout aux Etats-Unis, tous ce qui ne peut pas être vérifié par des éléments quantitatifs est un éphémère, une chimère destinées à l’oubli. L’EPI vient alors afin de combler les lacunes explicatives des économistes vis-à-vis de certains phénomènes internationaux qui échappent à leurs modèles explicatifs restrictifs. Des concepts opératoires comme ceux de puissance, d’hégémonie, de relations de force ou bien des phénomènes internationaux comme les interdépendances, la mondialisation et les mouvements sociaux ne peuvent se triturer à la désincarnation mathématique et à la sophistication abstraite du formalisme des modèles économiques. L’EPI au lieu d’aller vers ce formalisme s’oriente vers son point d’origine, l’économie politique classique, mais appliquée aux problématiques internationales ; les enjeux de politiques internationales s’ouvrent aux électrons économiques, ainsi, l’EPI s’impose-t-elle comme discipline aux origines plutôt relevant des sciences sociales que de l’application désincarnée des modèles économiques parcimonieux aux enjeux économiques internationaux. Dans cet espace disciplinaire protéiforme qu’est l’EPI, l’influence de certains économistes est indéniable ; les travaux de Charles Kindleberger sur la stabilité hégémonique, en est une preuve, d’autres économistes inscrivent leur nom à l’encre indélébile sur la mosaïque des idées de l’EPI, à l’image des travaux de Richard Cooper, Jacob Viner, Albert Hirschmann. En somme, l’EPI est une discipline qui au-delà d’une certaine homogénéité ontologique se divise profondément entre le monolithisme méthodologique des uns et le holisme poststructuraliste des autres. Cette différenciation à une influence directe sur les choix des principaux acteurs de l’analyse chez les orthodoxes et les hétérodoxes. Les tenants d’une certaine orthodoxie sémantique en EPI place cette dernière comme un champ subsidiaire des relations internationales, en ce sens, l’action publique est le principal centre de préoccupation, l’Etat, est le centralisateur publique des choix individuels, il est à la fois l’instigateur, l’exécuteur et le principal bénéficiaire ou déficitaire en relations internationales. Pour les orthodoxes, l’Etat est l’alpha et l’Omega de la cristallisation positive ou négative de l’accélération des relations internationales, il peut être le principal gagnant ou le principal perdant, ses capacités peuvent connaître un affaiblissement ou un raffermissement. Plusieurs théories ont, en ce sens, été développées comme la théorie de la stabilité hégémonique relative à la capacité américaine de diriger le monde, la théorie des régimes relative aux modes de coordination plus ou moins à long termes, et enfin les théories relatives aux interactions réciproques entre l’économie politique internationale et la politique intérieure. Tout ce qui est circonvoisin des acteurs non gouvernementaux et autres acteurs transnationaux quel que soit leurs natures n’ont qu’une place chétive dans les analyse orthodoxes et ceci malgré l’intérêt affiché par certains orthodoxes dans les années soixante-dix a cette question comme le souligne les travaux de Kehone et Nye sur l’interdépendance complexe et sur son influence sur les rapports de force et la recherche de puissance  : Ibid.. L’accélération des relations internationales et leur intensification complexe dans le réceptacle de mondialisation ou de la globalisation ne remet pas en cause l’uniformité de l’objet d’étude des auteurs orthodoxes, et ceci malgré des désaccords sur les effets de cette intensification sur la capacité de l’Etat à évoluer dans son environnement international et donc sur la politique internationale  : Pour les orthodoxes de tendances réalistes tels que Krasner ou bien Giplin, la mondialisation ne remet pas en cause les jeux classiques de la politique internationale, qui sont avant toute chose, des jeux de puissance, en d’autres termes, la mondialisation ne change pas la nature de l’Etat. Pour les orthodoxes d’une tendance plus libérale, la mondialisation n’est simplement que l’intensification et l’accélération des interdépendances, du moins c’est partagé par Nye et Keohane. Vor, KRASNER S. D, « International Political Economy », Abiding Discord Review of International Political Economy, 1(1), 1994, p.3-19. Voir aussi, GIPLIN R., Global Political Economy, op. cit. Voir aussi, KEOHANE R.O & NYE J. S, power and interdependence…….. De son côté, l’arborescence hétérodoxe est loin de la conformité affichée par l’orthodoxie en EPI, la multidisciplinarité des pères fondateurs de ce mouvement et ceux qui les ont suivi, fait qu’il existe une multitude de sujets et une variété d’études. Les deux figures emblématiques des hétérodoxes que sont Susan Strange et Robert Cox ont produit plusieurs thèses sur des sujets dont la multiplicité est l’expression du lexique acerbe que ces deux chercheurs affichent contre le monolithisme des orthodoxes, cette multiplicité des thèmes étudiés va de la finance internationale, des multinationales, de la puissance structurelle et le retrait de l’autorité face aux forces du marché en passant par les interactions entre les différentes politiques monétaires des Etats, à l’analyse des liens entre les structures de production et les structures historiques, tout comme l’étude des leviers de l’hégémonie américaine au-delà de la conformité des outils de domination classiques. L’ordre mondiale est loin de se trituré à un monde stato-centré ; d’autres acteurs existent et leur influence est significative sur certains éléments en économie politique internationale, certes, l’Etat demeure un pivot important des relations internationales et en économie politique internationale, mais son rôle de dominant est loin d’être aussi claire ; les mouvements sociétaux, les forces du marché, les facteurs de production ainsi, que les différentes structures inhérentes à l’affirmation ou non du pouvoir ont un rôle tout aussi important en économie politique internationale que celui de l’Etat. « En fonction des enjeux et des situations, il est possible que les banques ou les compagnies pétrolières, ou biens les barons de la drogue colombiens, ou les grandes entreprises multinationales soient tout aussi importants que les Etats dans la détermination des questions du qui obtient quoi, qui ont toujours été au centre de l’étude politique  : STRANGE S., The Retreat Of The State, op. cit. p.68. ». Certains hétérodoxes à l’image de Robert Cox, au lieu de mettre l’emphase sur l’Etat choisissent d’assujettir à leur esprit critique les forces sociales et les modes de production comme principal objet d’étude, le complexe Etat-société est au centre de son investissement ontologique, épistémologique et méthodologique. Pour les hétérodoxes, le stato-centrisme exacerbé des orthodoxes ne reflète pas assez la complexité multidimensionnelle du monde ; des acteurs périphériques comme ceux de la finance tels que les sociétés de Trading ou bien des nouvelles technologies et celles du crédit comme les banques par exemple sont ceux, qui selon Strange ont le plus d’influence dans l’espace d’immédiateté qui caractérise la condition humaine à l’heure actuelle  : TOOZE R., « Susan Strange et l’économie politique internationale », art. cité, pp.-103-104.. Elle ne s’arrête pas à ce constat, elle affirme le caractère politique de certains acteurs non étatiques en les considérant comme des autorités disposant d’outils propres pour exercer une forme de pouvoir avec des incidences politiques : « échapper au stato-centrisme inhérent aux analyses conventionnelles des relations internationales est une nécessité. L’étude de la mondialisation doit mettre l’emphase aussi sur le comportement des firmes multinationales et autres acteurs économiques, tout comme les autres formes d’autorité politique  : STRANGE S., « The Westfailure System », Review of International Studies, 25, 1999, p.354. » Reconnaitre le stato-centrisme, c’est admettre que le cœur de cible de la politique internationale se résume à la dialectique guerre et paix. Saisir la complexité des rapports ordonnant la politique mondiale par le biais d’un lexique polémologique est une approche réductionniste, qui selon les hétérodoxes ne doit pas avoir la primauté sur les consciences collectives, les enjeux de sécurité ne sont pas l’unique calice d’où les acteurs de la politique mondiale doivent abreuver leur soif d’intérêts, d’autres défis les attendent, qui obtient quoi ne se limite pas seulement aux questions sécuritaires, elle les transcende « qui devient riche, qui devient pauvre, qui a accès aux soins et qui ne l’a pas (…) sont aussi des problématiques importantes  : STRANGE S., The Retreat of The State, op. cit.p.69. », les questions environnementales sont aussi importantes. L’individu est souvent menacé par son propre Léviathan que par celui des autres, la prédation à son encontre et la confiscation de sa liberté et ou de sa limitation est envisageable de la part de l’autorité politique qui le représente dans son exercice légitime de la violence et/ou de la législation, que de la part d’autres Etats. Un partisan, (sauf les groupes terroristes) ou un dissident a plus à craindre de son propre gouvernement que d’une intervention directe d’un gouvernement étranger. Parler des acteurs clés des relations internationales en général et de l’économie politique internationale en particulier, cristallise encore plus la position schismatique entre orthodoxes et hétérodoxes ; sur l’échelle des niveaux d’analyse et de la méthodologie à suivre, les uns et les autres campent sur leurs positions respectives, a chacun sa tranchée. D’un côté, les orthodoxes qui, en prenant les individus comme référent des relations internationale et/ou bien la représentation de leur volonté collective en entité étatique et en organisations internationales, se tournent schématiquement vers l’individualisme comme méthode, lorsqu’il s’agit de rendre compte de la complexité des relations internationales et de l’économie politique internationale par le biais de la puissance structurelle, les forces sociales ou bien encore les modes de production et les rapport Etat-marché, Etat-société, la méthodologie imprimée en filigrane des analyses hétérodoxes est le reflet d’une démarche holistique et récipiendaire du poststructuralisme explicatif, alors que pour les adeptes de l’individualisme méthodologique, la rationalisme et la modélisation formelle s’imposent comme solution  : PALAN R., « The Proof Of the Pudding is in the Ending: IPE in the light of the crisis 2007/8 », New Political Economy, 14 (3), 2009, p.390.. L’opposition méthodologique renvoie naturellement les deux courants aux cordes de la discorde sur les niveaux d’analyse. Cette dispute née de postures ontologiques différentes sur la manière d’appréhender le monde, les sociétés à partir de la place que tiennent les individus dans ce système, en d’autres termes, quel est la relation entre l’agent et sa structure ? Qui précède, qui a la primauté ? Pour les orthodoxes, les actions individuelles agrégées sont le principal moteur des phénomènes sociaux, par extension, les unités constitutives d’un système agencent son fonctionnement ; le système n’est ainsi que la somme de ses unités qui sont en interdépendances actives. De leur côté, les hétérodoxes, voient dans le système un objet non réductible aux actions de ses unités, les phénomènes sociaux ont ainsi une existence propre. En somme, la différence entre l’individualisme méthodologique des uns et l’holisme des autres dans la définition de la nature des liens entre le système et ses unités, est semblable à celle entre l’addition et la fusion. Pour les orthodoxes (A+B= AB), la somme AB est réductible à ses unités A et B, ce qui signifie que le résultat de l’addition n’est qu’une variable dépendante dans l’analyse, alors que pour les hétérodoxes, il ne s’agit plus d’une addition, mais d’une multiplication (A*B= C), la somme épouse les traits d’une nouvelle entité, certes disposant des caractéristiques génétiques de A et de B, mais dans l’existence est irréductible à ces derniers. Cette différenciation ontologique a de directes incidences épistémologiques ; la rationalité élevée au rang de norme par les orthodoxes les plonge dans des emprunts théoriques aux économistes depuis plus d’un demi-siècle  : GIPLIN R., Global Political Economy, op. cit. pp.48-52. Voir aussi, WATSON M., “The Historical Roots Of Theoretical Traditions in Global Political Economy, in RAVENHILL J (ed), Global Political Economy, op. cit. p.51. aussi RAVENHILL J., “The Study of Global Political Economy”, in RAVENHILL J (ed)., Global Political Economy, op. cit. p.25., l’apparition du behaviourisme en est la principale expression. La rationalité modélisée par le biais de théories comme celle du choix rationnel devient la méthode à suivre afin d’apporter l’objectivisation et l’abstraction nécessaires qui manquent aux sciences sociales en général et aux relations internationales en particulier ; l’arborescence de la rationalité implique le recours à l’utilitarisme humien, et aux calculs coûts-avantages : les individus sont rationnels, cela leur impose d’être forcément égoïstes et calculateurs, ne faisant confiance qu’à leur capacité à maximiser leurs intérêts, calculés à l’orée des bénéfices tirés au regards de l’investissement consenti. Mais cette réflexion en matière de gains absolus à pour certains orthodoxes une faiblesse, elle ne rend pas assez compte du caractère stratégique des interactions entre les individus ; ces interactions sont avant tout des rapports de force, un intérêt face à un autre, la relativité de la situation stratégique naissante impose à l’individu dans la recherche de la maximisation de son intérêt à inclure dans ses calculs les choix rationnels de ses congénères  :Voir, LAKE D. A & POWELL R (eds)., Strategic Choice and International Relations, Princeton (N.J), Princeton University Press, 1999., un gain pour l’un est forcément une perte pour l’autre. L’altérité se manifeste pour les orthodoxes réalistes par l’opposition de volontés individuelles, alors que pour les libéraux, elle est le reflet d’une juxtaposition ou bien d’une agrégation de ces mêmes volontés. Les hétérodoxes sont totalement opposés à cette épistémologie ; ils sont réflectivistes, ils rejettent en bloc le positivisme causales et les explications objectives qui n’ont selon eux d’objectif que l’intérêt qu’elles défendent, aucune théorie est neutre, les explications sociales en général et politiques en particulier ne peuvent être objectives, puisque ceux qui les tiennes ne peuvent pas faire abstraction de leur objet d’étude. Ainsi, est-il sceptiquement envisageable de développer une théorie universelle en relations internationales et en économie politique internationale sur les bases d’une causalité qui ne peut exister socialement parlant ; l’individu, l’Etat, les firmes, les organisations internationales, les acteurs non gouvernementaux, les acteurs de la finance, le marché, les modes de production, les structures historiques ne peuvent être analysés comme de simples variables indépendantes ou dépendantes. Les liens de causalités entre ces différents éléments et la prédictibilité de leur évolution sont impassiblement inenvisageables. Pour les orthodoxes la théorie en relations internationale à un objectif explicatif, et une finalité prédictive, l’explication et la prédiction appellent des modèles scientifiques basés sur l’orientation quantitative et la sophistication abstractive ; l’intrication des relations internationales entre guerre et paix ne peut connaître un désenchevêtrèrent analytique que par le biais de modèles explicatifs complexes. L’individualisme méthodologique comme un sémaphore et le choix rationnel comme berme impliquent dans le modèle choisit selon Helen Milner, la détermination des hypothèses, la logique des conclusions tirées et l’examen empirique des modifications ou autres modulations des variables dans l’étude  : MILNER H. V., Interests, Institutions and Information: Domestic Politics and International Relations, Princeton University Press, 1997, p. 5. . Les aspects et autres contenance de la vie sociale sont réduit à l’état abstractif de données, analysables empiriquement de manière causale, ainsi, la question de l’identité et son rôle dans la définition des intérêts des acteurs n’échappe-t-elle pas à l’objectivation, la construction sociale de l’intérêt n’a aucun sens explicatif à l’orée de ce que la causalité offre en matière de prédiction. Certes, les perceptions que se font les acteurs de leur environnement et de leurs intérêts à une sorte outrecuidance qui n’en demeure pas moins épisodique. La déduction reposant sur les lauriers de l’empirisme de l’observation et de l’anagogie causale est selon Robert Keohane et Judith Glodstein un élément nécessaire à la prédiction, cette dernière est donc, suffragante à la posture hypothéticodéductive. L’identité et autres éléments sociétaux ne sont que des morphèmes que les acteurs s’échangent dans des schémas déjà constitués  :Voir: GOLDSTEIN J. L & KEOHANE R. O (eds)., Ideas and Foreign Policy : Beliefs, Institutions, and Political Change, Ithaca (N. Y.)., Cornell University Press, 1993. . Pour Paul Sabatier et Edella Schlager, les approches cadrant avec celle développé par Keohane et Goldestein sur le rôle des idées dans la rationalisation de la politique publique sont « minimalistes cognitives », elles « souhaitent examiner toutes les explications alternatives raisonnables avant de conclure que les idées ont joué un rôle important dans le changement du noyau dur de l’action publique. L’argument de base part de l’hypothèse que les acteurs politiques ont besoin de légitimer leurs positions politiques, de sorte qu’elles paraissent contribuer au bien-être collectif. Il s’agit souvent toutefois d’une rationalisation a posteriori de positions en réalité motivées par l’intérêt individuel ou par autre raison moins acceptable. Les « intérêts matériels antérieurs » sont toujours la cause des idées.   : SCHLAGER E et SABATIER P., « les approches cognitives des politiques publiques : perspectives américaines », Revue française de science politique, 2000, vol 50, n°2, pp.218-219. pp. 209-234. » . Les individus sous cet angle n’interagissent pas dans une contexture sociale permettant leur propre construction, aux débuts de leur existence sociale, les individus sont déjà préprogrammés dans un mode où ils peuvent résoudre les alambiquages rencontrés. La modélisation formelle par le biais des accotoirs du choix rationnel est réfutée par les hétérodoxes, ils n’acceptent pas l’idée de l’universalisation du comportement individuel autour de la maximisation du choix le plus rationnel, que ce soit en politique, en économie ou dans les relations sociales. Susan Strange caractérise par ses mots l’orientation prééminente chez les hétérodoxes : « l’orientation de l’économie vers la promotion d’une vue trop optimiste des relations internationales n’est pas, peut-être, si surprenante. En premier lieu, elle tend comme discipline à exagérer la rationalité dans le comportement humain. La théorie économique continue à assumer des choix économiques, même lorsque l’économie descriptive a montré à bien des égards que des fois, la rationalité et les décisions prises sont influencées par des considérations non économiques. En effet, l’histoire économique internationale montre que les choix politiques sur les politiques économiques ont rarement été motivés par des évaluations raisonnées des coûts et des avantages économiques quantifiables, mais plutôt par des objectifs et des craintes politiques, et parfois par des considérations tout à fait hors de propos et les émotions.  : STRANGE S., “ International Economics and International Relations : A case of Mutual Neglect”, art, cite, p.310. ». Les individus dans ses propos ne sont pas réductibles à de simples éléments quantitatifs, dont le comportement peut connaître une inclinaison quantifiable statistiquement parlant. L’interchangeabilité des individus en tant qu’unité de calcul n’est qu’une chimère d’une science, qui au lieu de lui apporter la précision recherchée, ne fait que de ne l’en éloigner, « La seule chose, que j’ai toujours trouvé triste à propos de la science est son habitude de réduire les individus à des unités statistiques, et de passer ensuite aux hypothèses qui sont la base des modèles développés autour du postulat que les individus sont des unités interchangeables. Il est à peine nécessaire de prévenir les politologues, et encore les hommes politiques ou les journalistes de la dangerosité de laisser ces habitudes intellectuelles influencer leur jugement sur le comportement des Etats dans la société internationale  Ibid.». Susan Strange comme l’ensemble des chercheurs hétérodoxes sont hermétiques au dogme la rationalité analytique des orthodoxes, en cherchant la précision et la scientificité, ils se sont perdus dans les méandres de l’abstraction et de la désincarnation, loin de la réalité. La rationalité est un élément qui n’est pas rejeté par les hétérodoxes en tant que concept, ou en tant qu’élément structurant certains choix humains ; les individus face à des choix simples, feront appel à des éléments logiques tirés de leur rationalité basée sur le calcul entre les coûts et les avantages : par exemple, la même télévision, avec les mêmes caractéristiques techniques est affichée à des prix différents dans deux magasins différents, un individu normalement constitué va privilégier la télévision qui est la moins cher. Mais lorsque la situation devient bien plus complexe, cette rationalité absolue sera plus difficile à invoquer pour définir son choix, toujours le même exemple de la télévision, cette fois, la télévision est proposée à un prix attractif non pas dans un autres magasin différent du premier, mais sur un site internet, le plus rationnel serait que l’individu achète la télévision qui coute le moins cher, hors la situation est plus compliquée, s’il prend la décision d’acheter la télévision sur ce site d’achat en ligne, il prend le risque d’acheter une marchandise sans la voir au préalable, tout comme il prend le risque que sa télévision lui soit livrée avec un ou des défauts techniques, ou au pire cassée, la situation peut se compliquer encore plus lorsque le facteur temps devient primordiale, quelqu’un de presser est pousser par des prérogatives autres que celui qui a tout son temps. En d’autres termes, la rationalité absolue face à des situations complexes peut avoir une valeur analytique faible. Du moins c’est l’argument de Susan Strange, loin de remettre en cause la rationalité en tant que telle, elle préfère faire appel au concept de « rationalité limitée » développé par Herbert Simon afin d’interpréter des situations où face à la complexité, les individus peuvent prendre des décisions qui paraissent au regard de la rationalité absolue comme non rationnelles. Les individus, les Etats, les firmes multinationales ont des objectifs multisectoriels, ces acteurs ne cherchent pas forcement à maximiser leurs intérêts par la meilleure décision qui soit, mais par la décision qui soit la plus adaptée à la situation qui leurs fait face en conciliant au mieux possible, l’ensemble de leurs objectifs. L’optimalité n’est plus l’alpha et l’Omega d’un choix rationnel, c’est l’acceptabilité au regard des objectifs, de ce qui est réalisable, et de la complexité de la situation, qui en devienne l’articulateur, en résumé, c’est le meilleur des moins bons choix qui est l’agenceur des décisions. Pour Susan Strange, l’uniformisation des objectifs et leur potentielle satisfaction, qui sont le cœur d’une prise de décision ou d’un choix rationnel implique une stabilité dans le temps, une diachronie n’est pas envisagée. Cette fixation temporelle des objectifs limite la portée de la « rationalité limitée » d’Herbert Simons ; dans le jeu bilatéral ou bien triangulaire des négociations entre acteurs différents, deux variables limitent le calcul rationnel : La diachronie trop célère des préférences fait que les acteurs ne peuvent pas statuer définitivement sur leurs priorités et donc sur la manière de les satisfaire au mieux. L’imperfection de l’information et son asymétrie ajoute encore plus de complexité à la négociation, ceux qui la mènent ne peuvent pas être alertes face à tout ce qui les entoure. Trop d’information distillée au même temps ou bien au compte goute, crée du bruit informatif qui brouille les cartes de chacun en matière de priorités et de préférences. Le spectre des comportements chez les orthodoxes est uniforme et stable dans le temps, il ne tient pas de la diversification culturelle et la dichotomie représentationnelle, il existe un seul système de pensée partagée, une architecture cognitive commune entre tous les individus. Ainsi, apparaît-il que la place de l’identité et les valeurs construites n’ont qu’une agora périphérique. Pour les hétérodoxes, cette approche d’uniformatisation des comportements humains ne répond pas à l’impératif basique de toute démarche empirique, qui est l’observation, au contraire, elle fait appel à des suppositions théoriques abstractives. Prédire est à la fois la raison et le but de cette démarche de désincarnation, invoquer la rationalité facilite certes, la construction théorique en se basant sur le minimum de causes élémentaires, mais cette parcimonie méthodologique orthodoxe est réfutée par les hétérodoxes. Plus naturellement, les hétérodoxes se destinent à une approche moins encaquée dans le cercle explicatif rationnel, ils portent un regard holistique sur le monde qui les entoure, ils se distinguent par des approches théoriques structuralistes, mais un structuralisme qui n’est pas celui de certains orthodoxes, ils inscrivent leur théorie dans le marbre du néostructralisme. Les théories de Cox sur les « structures historiques » et l’hégémonie néo gramscienne ne peuvent pas être comprises sans que la lumière soit mise sur liens systémiques de la première et la puissance non relationnelle de la deuxième, de même la « puissance structurelle » de Strange souligne la faiblesse de la puissance relationnelle en mettant l’emphase sur la quadri dimensionnalité de la structure du système international. Observer l’architecture systémique est tout aussi important dans la délimitation des leviers de puissance que de statuer sur la nature des liens croisés entre les unités qui la compose. Les orthodoxes et les hétérodoxes ont des points de chute communs, mais aussi des divergences inconciliables ; si la naissance de la discipline de l’EPI et ses prolégomènes historiques rencontres chez les uns et les autres une similarité et un agonisme, voire une compatibilité, il est en est tout à fait le contraire sur le plan du choix des acteurs fondamentaux ou bien du choix de la méthodologie à suivre ou bien encore, l’articulation épistémologique à suivre. Pour les orthodoxes, les individus et leurs volontés agrégées en représentations collectives distinctes en entités politiques ou bien en règles et en normes formelles ou pas, sont au cœur de l’analyse, tandis que pour les hétérodoxes, les structures de production qui se meuvent en structures historiques, ou en forces du marché ou bien en celles de la finance, sont les principaux acteurs, les Etats-nations chez les uns, le système international chez les autres, le choix des acteurs principaux est schismatique et source de divergences et de discordes. De même, la manière d’appréhender le comportement étatique est source d’antinomie, l’approche des Etats comme acteurs rationnel et unitaire à caractère égoïste trouve l’hilarité critique des hétérodoxes. De même, les hétérodoxes sont plus multidisciplinaire, moins dans la désincarnation et dans l’abstraction, ils sont plus dans le holisme méthodologique, alors que les orthodoxes ont une approche de l’économie politique internationale ancrée dans l’individualisme méthodologique, ou les faits sociaux sont le produit fini d’actions individuelles et non la composition d’une quelconque structuration systémique. PAGE \* MERGEFORMAT 44