Réserve de gibier de Selous
Facteurs affectant le bien en 2024*
- Activités illégales
- Cadre juridique
- Espèces envahissantes/exotiques terrestres
- Exploitation forestière/production de bois
- Exploitation minière
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Modification du régime des sols
- Pétrole/gaz
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Réduction significative de la faune sauvage due au braconnage ; Besoin de renforcer l’implication des communautés locales
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Réduction significative de la faune sauvage due au braconnage
- Financement insuffisant et interruption du système de rétention
- Les défis de la gestion de la chasse aux trophées.
- Modification de la législation en 2009 autorisant la prospection et l'extraction d'hydrocarbures et d'uranium à l'intérieur des réserves naturelles.
- Réduction de la superficie du bien pour accueillir une mine d'uranium
- Mise à exécution du projet d’exploitation et prise en compte de la lixiviation in situ par le développeur
- Absence de préparation aux catastrophes et de surveillance des eaux liées à la mine d'uranium
- Gestion et développement inadéquats du tourisme
- Décision de construire et construction consécutive du projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP) et de ses infrastructures connexes sans évaluation d'impact adéquate
- Exploitation forestière dans la zone du réservoir
- Proposition de construction du barrage de Kidunda sans évaluation d'impact adéquate
- Autres développements potentiels d’infrastructures
- Besoin d’une zone tampon
- Besoin de renforcer l’implication des communautés locales
- Espèces exotiques envahissantes
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
2014 : Le braconnage et ses conséquences dramatiques sur les populations d’éléphants et ses effets sur l’écosystème. En 2018, les impacts du projet de barrage hydroélectrique de Stiegler's Gorge (mentionné plus récemment sous le nom de projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP)) ont été ajoutés à la justification de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Un projet de DSOCR a été élaboré mais n'a pas été finalisé avant que la justification de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ne soit modifiée pour inclure les impacts du JNHPP.
Mesures correctives pour le bien
Un projet de plan d'action avec des mesures correctives a été élaboré mais n'a pas été soumis par l'État partie avant que la justification de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ne soit modifiée pour inclure les impacts du JNHPP.
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Pas encore identifié
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
Néant
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Montant total approuvé : 67 980 dollars E.U.
1999 |
Project Planning Workshop for Strengthening ...
(Approuvé)
Réapprobation : 24 Jan, 2001 (n°1368 - 8883 dollars E.U.)
|
7 500 dollars E.U. |
1987 | Equipment for anti-poaching measures at Selous Game ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1984 | Purchase of a vehicle for Selous Game Reserve (Approuvé) | 10 480 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
Juin 2007, novembre 2008 et décembre 2013 : Missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN. Février 2017 : Mission de suivi réactif UICN.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024
Le 23 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/199/documents/, qui se résume comme suit :
- L'État partie poursuit la mise en œuvre du projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP) et réitère sa position comme quoi le projet aura des impacts mineurs sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, compte tenu de la dimension du bien, que son impact a été mesuré dans une évaluation d'impact environnemental et social (EIES) et que les mesures d'atténuation basées sur l’EIES continuent d’être mises en œuvre. Dix nouvelles études scientifiques ont été commandées pour générer des informations supplémentaires sur les mesures d’atténuation envisagées. Les rapports seront communiqués dès leur achèvement ;
- Un regain d’intérêt subsiste pour le projet du barrage de Kidunda et l’EIES demandée datée de 2021 (mise à jour à partir de l’EIES de 2017). L’EIES a été signalée comme étant annexée au présent rapport (mais soumise séparément le 9 juin 2024) ;
- Le plan de gestion environnementale (PGE) 2012 du projet d'extraction d'uranium de Mkuju a été actualisé et le rapport joint en annexe (daté de 2016). L'État partie informera le Comité du patrimoine mondial quand le projet commencera ;
- Les grands projets de développement prévus auparavant (prospection gazière et pétrolière de Kito-1 et blocs d'exploration pétrolière à l’extérieur de la réserve) sont en sommeil. Tout en notant qu’aucune décision n’a été prise, l'État partie s’engage à entreprendre de nouvelles EIES en cas de réactivation de ces projets compte tenu du calendrier élargi ;
- Le 25 février 2024, l'État partie a invité la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour mai 2024 afin d’évaluer l’état de conservation du bien et renouer le dialogue sur les enjeux identifiés.
En avril 2024, des articles de presse et les médias ont indiqué que l’évacuation de l’eau du JNHPP avait causé l’inondation d’infrastructures et de cultures essentielles, le déplacement de populations et la perte de vies en aval du barrage.
Du 16 au 19 avril 2024, grâce à l’appui financier du Gouvernement de la Norvège, l’UNESCO, en collaboration avec l'UICN et l’ICCROM, a organisé un atelier de soutien aux biens de la région d’Afrique de l’Est inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, qui comprenait une discussion sur ce bien et auquel a participé l'État partie. Le 3 mai 2024, l'État partie a soumis un projet d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) au Centre du patrimoine mondial pour examen.
L'État partie avait officiellement invité la mission de suivi réactif, au moment de préparer le présent rapport, mais il n’avait pas encore confirmé les dates proposées pour la mission.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024
En ce qui concerne la mise en œuvre du barrage JNHPP sur le bien, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN rappellent les antécédents des vives préoccupations soulevées dans les documents et les décisions du Comité du patrimoine mondial depuis plus de dix ans quant aux impacts potentiels de ce projet sur la VUE du bien, depuis les évaluations d’impact inadéquates jusqu’à la poursuite de sa construction contre la demande du Comité, et la perte d’intégrité et les dommages irréversibles induits pour les valeurs qui sous-tendent la VUE.
La continuation du JNHPP dont l’achèvement est imminent, dans ce contexte, est profondément préoccupante. Il convient de souligner une fois encore que le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont d’avis que le degré d'impact sur la VUE du bien est beaucoup plus important que l’empreinte physique du réservoir du JNHPP, car cela conduit à un changement significatif de l’hydrologie de la rivière Rufiji et à des incidences majeures sur les écosystèmes en amont et aval du barrage avec la perte du couvert forestier, la connectivité écologique et les modifications du système de plaines alluviales.
D’autre part, l'évaluation d'impact environnemental stratégique (EIES) révisée soumise en juin 2023 ne peut pas traiter entièrement les insuffisances relevées précédemment selon les meilleures pratiques standards en matière d’EIE, les évaluations restent superficielles, et cela donne une analyse restreinte des impacts sur la VUE entrant dans la phase opérationnelle. La valeur d’une EIE actualisée à ce moment-là est sérieusement limitée du fait que la construction est presque achevée et que le remplissage du barrage est en cours.
La mission de suivi réactif offrira l’occasion d’évaluer les impacts du barrage sur la VUE du bien basée sur toute la documentation disponible. Il est également regrettable qu’aucune autre précision n’ait été apportée sur les 10 études scientifiques supplémentaires déjà mentionnées dans le précédent rapport de l'État partie.
Il est regrettable que les données du recensement des éléphants en 2022 qui figuraient dans le précédent rapport sur l’état de conservation de l'État partie n’aient pas été transmises ultérieurement au Centre du patrimoine mondial, ce qui aurait permis d’actualiser le statut de la population d’éléphants.
Notant le regain d’intérêt pour le projet de barrage de Kidunda, il est préoccupant que l’EIES révisée n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial que le 9 juin 2024 malgré des rappels répétés. La soumission tardive n’a pas permis l’examen de l’EIES. Rappelant les craintes relatives à l'impact potentiel du barrage sur la VUE du fait qu’il pourrait inonder une partie du bien, il est recommandé de réitérer la demande antérieure du Comité à cet égard.
Bien qu’il soit noté que l'État partie continue d’exprimer sa volonté d’entreprendre de nouvelles EIES en cas de réactivation des grands projets précédemment planifiés (ex. prospection pétrolière et gazière de Kito-1 ; blocs d'exploration pétrolière), il est fort inquiétant que, pour le projet de la mine d'uranium de Mkuju, dont le Comité avait été informé de la suspension en 2018, l'État partie a soumis un PGE révisé (daté de 2016, actualisé à partir de 2012) et fait savoir qu’il informera le Comité du patrimoine mondial lorsque le projet commencera, en dépit des engagements antérieurs exigeant de procéder à une nouvelle EIES en cas de réactivation du projet. Une nouvelle EIES et un PGE sont essentiels pour informer la prise de décision en prenant en considération le temps écoulé et l’évolution de l’état de conservation du bien depuis 2016 mais aussi en raison de la mise à jour selon laquelle le mode d’extraction pourrait passer de l’exploitation à ciel ouvert à la lixiviation chimique, méthode qui présente un risque important de contamination de la nappe phréatique. Une nouvelle EIES est requise en vertu des paragraphes 118bis et 172 des Orientations et conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial.
Il est noté que la mission de suivi réactif conjointe invitée sera déterminante pour évaluer le statut de la VUE du bien, y compris par rapport aux questions mentionnées ci-dessus et aux options offertes à l'État partie et au Comité, y compris les options pour conserver l'écosystème plus large de Selous-Niassa. Le projet de DSOCR récemment mis à jour sera examiné en outre par la mission.
Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7A.55
Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) (N 199bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.2,
- Rappelant les décisions 43 COM 7A.16, 44 COM 7A.51 et 45 COM 7A.14 adoptées à sa 43e (Bakou, 2019) session et ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
- Notant que la construction du projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP) dans le bien est sur le point de s’achever, rappelle également sa plus grande inquiétude quant à ce projet, y compris sa position claire comme quoi la construction de barrages équipés de grands réservoirs à l’intérieur des limites des biens du patrimoine mondial est incompatible avec leur statut de patrimoine mondial, l’engagement pris par l'État partie de n’entreprendre aucune activité de développement dans le bien sans l’approbation du Comité, et l’impact irréversible de la mise en œuvre continue du JNHPP sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Exprime son inquiétude concernant l’annonce d’inondation et ses impacts sur les communautés, y compris la perte de vies en aval du JNHPP suite à l’évacuation de l’eau provenant du barrage, et demande à l'État partie de fournir d’urgence plus d’informations à ce sujet ;
- Réitère de nouveau ses inquiétudes quant aux impacts potentiels du projet du barrage de Kidunda proposé qui pourrait inonder une partie du bien, regrette que l’évaluation d'impact environnemental et social (EIES) révisée de 2021 ait été soumise trop tard pour pouvoir être examinée à temps pour la 46e session du Comité, et réitère sa demande à l'État partie de ne prendre aucune décision qui serait difficilement réversible avant que l’EIES révisée soit examinée par l’UICN ;
- Rappelant en outre l’engagement de l'État partie de veiller à ce que les développements majeurs planifiés auparavant, y compris la mine d'uranium de Mkuju en suspens, fassent l’objet d’un nouveau processus d’EIES s’ils étaient envisagés à l’avenir, demande également à l'État partie de s’assurer qu’une nouvelle EIES soit entreprise pour la mine d'uranium de Mkuju proposée afin d’évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible, y compris l’approbation du projet ;
- Réitère également sa demande à l'État partie de s’assurer que tout développement susceptible d’avoir un impact sur la VUE du bien soit évalué conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
- Prend note du fait que l'État partie a invité la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN, et prie instamment l'État partie d’organiser cette mission dès que possible afin d’évaluer, entre autres, le statut de la population d’éléphants, les impacts du JNHPP mis en œuvre à l’intérieur du bien, ainsi que de divers autres projets de construction sur la VUE du bien, puisqu’il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et d'évaluer les futurs scénarios pour le bien, y compris les options pour conserver l'écosystème plus large de Selous-Niassa ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
- Décide de maintenir la Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
46 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/24/46.COM/7A, WHC/24/46.COM/7A.Add, WHC/24/46.COM/7A.Add.2, WHC/24/46.COM/7A.Add.3 et WHC/24/46.COM/7A.Add.4),
- Décide de maintenir les 55 biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam
- Autriche, Centre historique de Vienne
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba
- Égypte, Abou Mena
- État de Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir
- État de Palestine, Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano
- Îles Salomon, Rennell Est
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat)
- Iraq, Hatra
- Iraq, Ville archéologique de Samarra
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie)
- Kenya, Parcs nationaux du Lac Turkana
- Liban, Foire internationale Rachid Karameh-Tripoli
- Libye, Ancienne ville de Ghadamès
- Libye, Site archéologique de Cyrène
- Libye, Site archéologique de Leptis Magna
- Libye, Site archéologique de Sabratha
- Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana
- Mali, Tombeau des Askia
- Mali, Tombouctou
- Mali, Villes anciennes de Djenné
- Mexique, Îles et aires protégées du Golfe de Californie
- Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré
- Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din
- République arabe syrienne, Site de Palmyre
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous
- Roumanie, Paysage minier de Roșia Montană
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo
- Ukraine, Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk
- Ukraine, Le centre historique d’Odesa
- Ukraine, Lviv – ensemble du centre historique
- Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port
- Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte
- Yémen, Hauts lieux de l'ancien royaume de Saba, Marib
- Yémen, Ville historique de Zabid
- Yémen, Vieille ville de Sana’a
Projet de décision : 46 COM 7A.55
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.2,
- Rappelant les décisions 43 COM 7A.16, 44 COM 7A.51 et 45 COM 7A.14, adoptées à sa 43e (Bakou, 2019) session et ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
- Notant que la construction du projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP) dans le bien est sur le point de s’achever, rappelle également sa plus grande inquiétude quant à ce projet, y compris sa position claire comme quoi la construction de barrages équipés de grands réservoirs à l’intérieur des limites des biens du patrimoine mondial est incompatible avec leur statut de patrimoine mondial, l’engagement pris par l'État partie de n’entreprendre aucune activité de développement dans le bien sans l’approbation du Comité, et l’impact irréversible de la mise en œuvre continue du JNHPP sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Exprime son inquiétude concernant l’annonce d’inondation et ses impacts sur les communautés, y compris la perte de vies en aval du JNHPP suite à l’évacuation de l’eau provenant du barrage, et demande à l'État partie de fournir d’urgence plus d’informations à ce sujet ;
- Réitère de nouveau ses inquiétudes quant aux impacts potentiels du projet du barrage de Kidunda proposé qui pourrait inonder une partie du bien, regrette que l’évaluation d'impact environnemental et social (EIES) révisée de 2021 ait été soumise trop tard pour pouvoir être examinée à temps pour la 46e session du Comité et réitère sa demande à l'État partie de ne prendre aucune décision qui serait difficilement réversible avant que l’EIES révisée soit examinée par l’UICN ;
- Rappelant en outre l’engagement de l'État partie de veiller à ce que les développements majeurs planifiés auparavant, y compris la mine d'uranium de Mkuju en suspens, fassent l’objet d’un nouveau processus d’EIES s’ils étaient envisagés à l’avenir, demande également à l'État partie de s’assurer qu’une nouvelle EIES soit entreprise pour la mine d'uranium de Mkuju proposée afin d’évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible, y compris l’approbation du projet ;
- Réitère également sa demande à l'État partie de s’assurer que tout développement susceptible d’avoir un impact sur la VUE du bien soit évalué conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
- Prend note du fait que l'État partie a invité la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN et prie instamment l'État partie d’organiser cette mission dès que possible afin d’évaluer, entre autres, le statut de la population d’éléphants, les impacts du JNHPP mis en œuvre à l’intérieur du bien, ainsi que de divers autres projets de construction sur la VUE du bien, puisqu’il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et d'évaluer les futurs scénarios pour le bien, y compris les options pour conserver l'écosystème plus large de Selous-Niassa ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
- Décide de maintenir Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.