Zone de nature sauvage de Tasmanie
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Exploitation forestière/production de bois
- Exploitation minière
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Biosécurité
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Exploitation forestière commerciale dans les zones attenantes au bien
- Biosécurité
- Impacts des activités touristiques/de loisirs/des visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Exploitation minière (Exploration et extraction minières)
- Plan permettant l’exploitation forestière commerciale dans le bien (problème résolu)
- Construction potentielle d’un barrage (problème résolu)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Mars 2008 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN/ICOMOS de suivi réactif ; novembre 2015 : mission conjointe UICN/ICOMOS de suivi réactif
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 15 juin 2017, l’État partie a soumis une analyse de la littérature et un rapport de synthèse sur le patrimoine aborigène du bien. Il a soumis, le 28 novembre 2017, un rapport sur l’état de conservation du bien, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/181/documents/, et le 14 décembre 2017, un plan détaillé d’évaluation culturelle complète du bien. Ces rapports de l’État partie donnent les informations suivantes :
- Un nouveau plan de gestion, qui s’applique à toutes les terres réservées au sein du bien en vertu de la loi de 2002 sur la conservation de la nature de Tasmanie (plus de 97 % de la superficie du bien), est entré en vigueur en décembre 2016. Toutes les recommandations de la mission de 2015 sont en cours de mise en œuvre par ce plan, y compris, entre autres, l’interdiction de l’exploitation forestière et minière commerciale au sein de l’intégralité du bien, des dispositions pour une organisation conjointe de gestion avec les peuples autochtones de la Tasmanie et des mesures pour approfondir la compréhension du patrimoine culturel aborigène tasmanien ;
- Le plan de gestion comprend des critères d’évaluation supplémentaires, y compris la prise en compte des impacts sur les valeurs de zone de nature sauvage en plus des valeurs naturelles et culturelles, pour tout projet de développement touristique commercial au sein du bien, et prévoit l’élaboration d’un plan touristique directeur d’ici 2019 afin de garantir une approche stratégique du tourisme dans le bien. Ce plan touristique directeur s’appuiera sur une analyse des attentes et demandes actuelles et futures des visiteurs et comprendra une stratégie de marketing qui intégrera la promotion des valeurs du bien avec d’autres stratégies touristiques tasmaniennes ;
- Le plan de gestion reflète les recommandations issues d’analyses indépendantes des incendies survenus en Tasmanie en 2016 ; 4 millions de dollars australiens (3,1 millions de dollars EU) ont été engagés sur quatre ans par le gouvernement tasmanien pour la mise en œuvre des recommandations principales relatives à la gestion des incendies ;Un bilan des recherches archéologiques entreprises au sein du bien lors des 40 dernières années a été finalisé en mars 2017 et a été approuvé par le Conseil du patrimoine aborigène tasmanien. Ce rapport étayera la préparation de la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (DrVUE) ;
- Le Plan détaillé d’évaluation culturelle exhaustive de la zone de nature sauvage de Tasmanie du patrimoine mondial a été élaboré sous la conduite et avec les conseils du Conseil du patrimoine aborigène. Ses insuffisances sont reconnues : il ne contient par exemple pas de synthèse sur les sites d’art rupestre connus au sein du bien. Ce document inclut donc dix plans de travail conçus pour améliorer la compréhension et la gestion des valeurs culturelles aborigènes. L’un de ces plans est relatif à la création d’un programme régional de documentation de l’art rupestre, tandis qu’un autre se concentre sur les besoins de formation en gestion du patrimoine culturel. Ces plans seront mis en œuvre grâce à un Accord autonome de participation de la population intégré au plan de gestion ;
- Le processus de désignation, en tant que réserve, de zones permanentes de production de bois (PTPZL) et de zones de future exploitation forestière potentielle (FPPFL) situées au sein du bien est en cours, et la catégorie de réserve de ces zones sera déterminée après consultation de la population ;
- Les efforts de protection de la perruche à ventre orange (Neophema chrysogaster), espèce menacée, sont renforcés entre autres par une subvention de 3,2 millions de dollars australiens (2,5 millions de dollars EU) afin de contribuer plus avant au rétablissement de sa population sauvage ;
- Une démarche d’identification d’une double désignation pour le bien a été lancée, en concertation avec la Communauté aborigène tasmanienne.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
La mise en œuvre continue des recommandations issues de la mission de suivi réactif de 2015 et des demandes précédentes du Comité devrait être accueillie favorablement. Cela vaut particulièrement pour l’engagement avéré de l’État partie, inscrit dans le plan de gestion de 2016, pour l’interdiction de toute exploitation forestière commerciale et exploration et extraction minière au sein de l’intégralité du bien. Comme demandé par le Comité, les recommandations issues des analyses indépendantes de la gestion des incendies de 2016 en Tasmanie ont été pleinement prises en compte dans le nouveau plan de gestion, et l’allocation par le gouvernement tasmanien de ressources pour leur mise en œuvre est accueillie favorablement.
L’inclusion, dans le plan de gestion, de critères d’évaluation supplémentaires des projets commerciaux ainsi que de la nécessité de déterminer les impacts potentiels sur la valeur du bien en tant que zone de nature sauvage sont également accueillis favorablement. Toutefois, les avancées réalisées à ce jour sont limitées s’agissant du développement d’un plan touristique directeur pour le bien. S’il est noté que ce plan doit être finalisé d’ici l’échéance de décembre 2019, l’absence de ce document stratégique est préoccupante. Par ailleurs, certaines dispositions du plan de gestion de 2016 soulèvent des préoccupations, en particulier le nouveau zonage de certaines zones de « nature sauvage » en zones « de loisirs isolées » afin de donner des perspectives touristiques satisfaisantes et de prendre des dispositions pour un accès aérien étendu, ce qui pourrait avoir des impacts sur les valeurs de zone de nature sauvage du bien. À cet égard, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de hâter l’élaboration du plan touristique directeur afin de garantir le fait que l’approche stratégique du développement touristique au sein du bien garde pour objectif premier la protection de la VUE. Il est en outre recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre le projet de plan touristique directeur au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et ce, avant sa finalisation.
Il est également recommandé que le Comité demande à l’État partie de hâter les efforts en cours visant à désigner en tant que réserves les zones PTPZL et FPPFL actuellement situées au sein du bien, conformément aux recommandations de la mission de 2015.
Les efforts de protection de la perruche à ventre orange, espèce menacée, sont également accueillis favorablement.
Le plan détaillé d’évaluation culturelle complète du bien et les travaux menés pour livrer une synthèse des recherches archéologiques conduites au cours des 40 dernières années sont accueillis favorablement. Ce plan détaillé répond à une demande faite par le Comité pour la première fois lors de sa 32e session, en 2008, visant à promouvoir la recherche, la documentation, la protection, le suivi et la gestion effective des sites archéologiques et culturels aborigènes, et constitue une étape majeure pour comprendre la pleine valeur du patrimoine culturel au sein du bien et pour impliquer bien davantage les communautés aborigènes dans cette gestion. Ce plan et ces travaux constitueront également une base pour la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (DrVUE) dans la mesure où il s’agit de la première étape pour combler le manque de documentation détaillée sur les sites archéologiques et d’art rupestre.
Il est recommandé que le Comité félicite l’État partie pour les avancées réalisées à ce jour s’agissant de l’évaluation du patrimoine culturel et de la documentation des recherches archéologiques et autres menées, et qu’il encourage l’État partie à pleinement mettre en œuvre les plans de travail afin de clairement déterminer le patrimoine vivant et le patrimoine archéologique et soutenir la gestion conjointe de ces ressources avec les communautés aborigènes.
Enfin, le soutien permanent de l’État partie en faveur du patrimoine culturel aborigène est noté, et il est recommandé que le Comité réitère sa demande pour que l’État partie inclue des spécialistes du patrimoine culturel dans ses équipes afin de garantir une protection et gestion efficace des sites culturels au sein du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.61
Zone de nature sauvage de Tasmanie (Australie) (C/N 181quinquies)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.66 adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement la mise en œuvre en cours des recommandations de la mission de 2015 grâce au nouveau plan de gestion pour le bien de 2016, particulièrement l’interdiction de l’exploitation forestière et de l’exploration et extraction minière au sein du bien, et des recommandations relatives à la recherche et à la gestion en matière d’incendies, et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts à cet égard ;
- Accueille également favorablement l’inclusion spécifique, dans le plan de gestion, de critères d’évaluation supplémentaires des projets touristiques commerciaux ainsi que de la nécessité de déterminer les impacts potentiels sur la valeur du bien en tant que zone de nature sauvage ;
- Prie instamment l’État partie de hâter l’élaboration du plan touristique directeur afin de garantir une approche stratégique du tourisme au sein du bien, conformément à l’objectif premier de protection de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), et de soumettre le projet de plan touristique directeur au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant sa finalisation ;
- Demande à l’État partie de finaliser de toute urgence la désignation en cours, en tant que réserves, des zones permanentes de production de bois (PTPZL) et des zones de future exploitation forestière potentielle (FPPFL) situées au sein du bien ;
- Félicite l’État partie pour les avancées réalisées dans l’évaluation du patrimoine culturel en documentant les recherches archéologiques et autres menées au cours des 40 dernières années ;
- Encourage également l’État partie à mettre en œuvre le plan détaillé d’évaluation culturelle complète du bien afin de pleinement déterminer le patrimoine vivant et le patrimoine archéologique et de soutenir la gestion conjointe de ces ressources avec les communautés aborigènes ; et l’encourage en outre à utiliser ces données pour achever la rédaction de la Déclaration rétrospective de VUE ;
- Réitère sa recommandation à l’État partie d’étoffer les équipes du bien avec des spécialistes du patrimoine culturel afin de garantir une protection et gestion véritable des sites culturels situés au sein du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.61
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.66 adoptée à sa 40esession (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement la mise en œuvre en cours des recommandations de la mission de 2015 grâce au nouveau plan de gestion pour le bien de 2016, particulièrement l’interdiction de l’exploitation forestière et de l’exploration et extraction minière au sein du bien, et des recommandations relatives à la recherche et à la gestion en matière d’incendies, et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts à cet égard ;
- Accueille également favorablement l’inclusion spécifique, dans le plan de gestion, de critères d’évaluation supplémentaires des projets touristiques commerciaux ainsi que de la nécessité de déterminer les impacts potentiels sur la valeur du bien en tant que zone de nature sauvage ;
- Prie instamment l’État partie de hâter l’élaboration du plan touristique directeur afin de garantir une approche stratégique du tourisme au sein du bien, conformément à l’objectif premier de protection de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), et de soumettre le projet de plan touristique directeur au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant sa finalisation ;
- Demande à l’État partie de finaliser de toute urgence la désignation en cours, en tant que réserves, des zones permanentes de production de bois (PTPZL) et des zones de future exploitation forestière potentielle (FPPFL) situées au sein du bien ;
- Félicite l’État partie pour les avancées réalisées dans l’évaluation du patrimoine culturel en documentant les recherches archéologiques et autres menées au cours des 40 dernières années ;
- Encourage également l’État partie à mettre en œuvre le plan détaillé d’évaluation culturelle complète du bien afin de pleinement déterminer le patrimoine vivant et le patrimoine archéologique et de soutenir la gestion conjointe de ces ressources avec les communautés aborigènes ; et l’encourage en outre à utiliser ces données pour achever la rédaction de la Déclaration rétrospective de VUE ;
- Réitère sa recommandation à l’État partie d’étoffer les équipes du bien avec des spécialistes du patrimoine culturel afin de garantir une protection et gestion véritable des sites culturels situés au sein du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.