Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A,
- Rappelant les décisions 41 COM 7A.7 et 43 COM 7A.7, adoptées respectivement à ses 41e(Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
- Accueille favorablement les efforts continus de l'État partie visant à améliorer les mesures de lutte anti-braconnage, avec le déploiement additionnel de 183 éco-gardes, à renforcer les capacités opérationnelles, à intensifier les efforts de surveillance et initier des initiatives visant la résilience des communautés, et encourage l'État partie à poursuivre ses efforts avec l’appui de ses partenaires ;
- Note la baisse significative du nombre de carcasses d'éléphants braconnés, l’estimation des effectifs actuels de l’espèce à environ 700 individus et la saisie de produits de la faune sauvage, mais note avec grande inquiétude que la population a diminué de plus de 90% depuis le début de la crise sécuritaire en 1996 et a continué de diminuer depuis le dernier recensement de 2017 et que le braconnage d’éléphants reste une menace importante et demande à l'État partie de poursuivre ses efforts pour contrôler le braconnage afin de créer les conditions pour la restauration de la faune et de fournir au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN de plus amples informations sur l’effectif des éléphants dans le bien ;
- Note également avec satisfaction l'augmentation à 62 individus de la population des girafes du Kordofan et l'absence d’individu braconné en 2019 et en 2020, et rappelant que la sous-espèce reste en danger critique d'extinction, réitère sa demande à l’État partie de poursuivre les efforts de suivi et de protection écologiques de cette espèce, et demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial la stratégie et le plan d’action pour la conservation des girafes au sein du bien ;
- Remercie les bailleurs de fonds qui continuent à appuyer la conservation du bien, notamment la Commission européenne et le gouvernement de la Norvège à travers son financement au Fonds du patrimoine mondial ;
- Exprime sa plus vive préoccupation quant à l’absence d’indices de présence du rhinocéros blanc dans le parc depuis 2008, confirmant la probable extinction de la sous-espèce, et demande en outre à l’État partie, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, de mener une réflexion sur les impacts de cette extinction probable sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Félicite l’État partie pour le dialogue sur la coopération transfrontalière entre les responsables de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le Service étatique en charge de la faune du Soudan du Sud (SSWLS) et encourage également l’État partie à renforcer cette coopération pour réduire les activités criminelles transfrontalières, comme le braconnage et le commerce transfrontalier illégal de produits de la faune sauvage, notamment par le biais de la formalisation d'un Protocole d'entente pour la coopération transfrontalière ;
- Regrette l’absence d’un plan de gestion du bien et d'une zone tampon opérante et prie instamment l’État partie d’accélérer la création d’une zone tampon pour le bien et de finaliser le plan de gestion du bien y compris de sa périphérie tout en s’assurant de sa cohérence avec la stratégie de développement durable du parc, le Plan d’utilisation des terres pour les domaines de chasse, le décret ministériel de 2019 interdisant l'exploitation artisanale dans les domaines de chasse, la stratégie de relocalisation des camps de réfugiés en dehors du parc initié en 2018 et tout autre document stratégique ;
- Regrette également à nouveau que l’État partie n’ait toujours pas soumis la version finale de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et réitère également sa demande à l’État partie de développer des indicateurs clairs pour le rétablissement des populations clés d’espèces sauvages sur la base de la proposition élaborée par la mission de 2016, les données disponibles des recensements aériens et du système de suivi, afin de fixer un calendrier réaliste pour un retrait éventuel du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session ;
- Décide de ne plus continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
- Décide également de maintenir le Parc national de la Garamba (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.