Curiculum vitae intellectualis (francais, english) by Michel Ratté
J'ai obtenu mon diplôme de maîtrise en philosophie à l'Université du Québec à Trois-Rivières en 2... more J'ai obtenu mon diplôme de maîtrise en philosophie à l'Université du Québec à Trois-Rivières en 2000 et mon diplôme de doctorat en philosophie au sein du programme conjoint des départements de philosophie de l'UQTR et de l'UQAM, en 2006 1. Mes publications scientifiques dès le début des années 1990 font état de mon intérêt pour les problèmes spécifiques du renouveau de la théorie critique en tant que philosophie de la société. J'étais particulièrement intéressé par les questions de fondement et de légitimation de la critique de la première et de la deuxième génération de l'École de Francfort 2. Mes recherches approfondies et mon débat continu à l'époque (1995-2002) avec feu Rainer Rochlitz, un participant incontournable de la deuxième École de Francfort sur la question de l'institution de l'art, m'ont permis de faire un mémoire qui outrepassait en ambition et en résultat les exigences de la maîtrise — le mémoire, légèrement modifié, est devenu un ouvrage qui fut publié en 2000 aux Éditions de la Lettre volée (Bruxelles). Cet ouvrage a été nominé dans la catégorie « livre de l'année » des prix OPUS 2000 du Conseil québécois de la musique. Non seulement se situait-il dans la continuité de précédents articles, mais j'y exposais de nouvelles idées qui m'ont ouvert des horizons dans lesquels s'inscrivent encore mes recherches actuelles.
Papers by Michel Ratté
BRILL eBooks, 2012
[The studies in this book set out to examine the labile resonances of phenomenology and art in Mi... more [The studies in this book set out to examine the labile resonances of phenomenology and art in Michel Henry, by examining the different figures of movement given to the concept of the aesthetic by the philosopher. They are preceded by one of Michel Henry’s own texts. Les etudes qui composent ce livre proposent d’interroger les resonances labiles de la phenomenologie et de l’art chez Michel Henry, en examinant les differentes figures du deplacement imprime par le philosophe au concept d’esthetique. Le tout est precede d’un texte de Michel Henry., The studies in this book set out to examine the labile resonances of phenomenology and art in Michel Henry, by examining the different figures of movement given to the concept of the aesthetic by the philosopher. They are preceded by one of Michel Henry’s own texts. Les etudes qui composent ce livre proposent d’interroger les resonances labiles de la phenomenologie et de l’art chez Michel Henry, en examinant les differentes figures du deplacement imprime par le philosophe au concept d’esthetique. Le tout est precede d’un texte de Michel Henry.]
Contention, 2015
The first part of this article reports the main events of the 2012 student protest in Quebec lead... more The first part of this article reports the main events of the 2012 student protest in Quebec leading to the government's adoption of Bill 12. It highlights the major ideological conflict generated through the liberal managerial mutation of the academic institutions as a key to understand more clearly the student's claims. Rapidly, the standard strike was transformed into a massive mobilization that produced many protests and other forms of resistance. The response given by the government to these unprecedented acts of resistance was Bill 12, to be understood as a symbolic coup d'état with voluntarily disruptive media effects whose aim was to make people forget the massive rejection of a pseudo tentative agreement in relation to Higher Education reform. The bill was also supported through the abusive and twisted use by the government of a series of buzzwords, like "bullying" and "access to education", which were relayed by the media. The authors also discuss the issues surrounding the traditional conceptions regarding the analysis of discourses, mobilizing Orwell's concept of doublethink and the notion of selfdeception inherited form Sartre.
L es études sur les publics d'art, dans la mesure où la sociologie est concernée, oscillent princ... more L es études sur les publics d'art, dans la mesure où la sociologie est concernée, oscillent principalement entre une statistique des pratiques culturelles et une sociologie du goût, de nature plus qualitative (Heinich, 2001, p. 49). D'un côté, les sociologues cherchent à associer des pratiques culturelles, ou des répertoires de pratiques-disciplines ou genres artistiques-à des ensembles d'individus agrégés en groupes sociaux. De l'autre, ils s'intéressent plutôt à l'usage social de ces pratiques par des individus issus de milieux ou de groupes sociaux plus ou moins différenciés. Une bonne partie de l'intérêt du travail de Pierre Bourdieu dans La distinction (1979), comme sa difficulté, tient précisément à la tentative de lier les deux approches. En effet, on y trouve, d'une part, des analyses quantitatives du comportement culturel de la population française des années 1960 (et non pas 1970 comme on le laisse souvent entendre, y compris chez Bourdieu), qui démontrent une forte corrélation entre pratiques culturelles et structure sociale (le fameux tableau de correspondance entre espace culturel et espace social) ; d'autre part, on y trouve une sociologie critique de la hiérarchie de la légitimité culturelle, déduite du guy bellavance
Sociologie et sociétés, 2004
"Le chapitre 9 de la Grande sociologie, dans sa première partie qui nous intéresse plus particuli... more "Le chapitre 9 de la Grande sociologie, dans sa première partie qui nous intéresse plus particulièrement, propose d’analyser un nombre significatif de formes sociales en tant qu’elles seraient dépendantes de propriétés intrinsèques de l’espace (Simmel, 2013, 599-668). C’est à partir d’une compréhension analytique ou théorique de l’espace que Simmel fait de ces formes sociales réelles présentes et passées des exemplifications du caractère de nécessité structurante de propriétés de l’espace pour ces formes sociales. Les principales propriétés de l’espace dont traite Simmel se présentent de manière duale : l’exclusivité (ou non), la fixité (ou non) ; la proximité et la distance. Il n’est pas rare de voir ces unités duales de propriétés spatiales imbriquées les unes avec les autres dans le traitement des formes sociales. Je vais justement suivre des fils conducteurs économes dans mes analyses qui, je l’espère, vont contribuer à une compréhension pertinente du texte simmélien incontestablement difficile.
"Cette difficulté tient évidemment à l’immense ambition du projet et à sa complexité. Pour s’en faire une idée, je présente succinctement l’objet du présent article. Simmel fait dériver du principe analytique de l’exclusivité de l’espace, l’extension du sol de l’État et affirme qu’en une autre guise il est non exclusif. L’espace de l’État co-occure idéellement avec d’autres espaces ; par exemple, l’omnilieu spirituel que représente l’Église catholique romaine ; la vastitude d’une métropole urbaine est elle-même vécue par rayonnement spirituel dans les plus petites villes d’une même nation, etc. La fixité et la mouvance sont trouvées structurantes évidemment dans les formes sociales générales de la sédentarité du nomadisme et de la migration. La fixité serait la condition qui rend possible l’investissement symbolique de lieux, places et sites. C’est la fixité d’un lieu qui rend possible par ailleurs le rayonnement orienteur et attractif qu’il a sur certains groupes sociaux. Simmel donne en exemple entre autres l’église paroissiale ; les grandes places consacrées à la commémoration d’événements nationaux, etc. à partir de cette idée de point rayonnant.
"Le lointain et le proche sont quant à eux des facteurs essentiels de solidarisation ou de désolidarisation de certains groupes sociaux. Il est alors aussi question de l’étranger, du voisin, de la relation amoureuse, etc. du point de vue de la proximité et de la distance.
"Ce qui va nous intéresser ce sera, dans la section 1., les difficultés de la tentative de conciliation de la compréhension kantienne de l’espace comme condition de possibilité de toute expérience avec le concept simmélien d’« action réciproque » ainsi qu’avec la prétention d’offrir une description réaliste de la spatialité des organisations sociales. Je serai alors en mesure, dans la section 2. de discuter de manière critique certains éléments de la réflexion de Simmel sur la question de l’exclusivité spatiale dans sa liaison aux figures de l’État et de la frontière. La section 3. reprend l’exercice critique à l’égard de la fixité et de la non-fixité spatiale qui structure la sédentarité, le nomadisme, l’église catholique romaine et la ville comme lieu de résidence
Le présent article expose la nécessité d’une prudence éthique particulière dans le cadre des prog... more Le présent article expose la nécessité d’une prudence éthique particulière dans le cadre des programmes de soutien aux pratiques culturelles artistiques. Dans certains cas, ce soutien peut être crucial pour la survie culturelle et indissociable d’une signification politique pour les praticiens. On connait bien le problème de « l’appropriation culturelle » qui est l’objet d’un débat important . Ici, il en sera question dans un cas de figure particulier. Le cœur du présent article est d’expliciter les difficultés et les modalités de l’établissement de cette prudence éthique en certains lieux institutionnels : les conseils des arts. Ils consacrent ou consacreront désormais une partie de leur aide à la vitalité des cultures des diasporas en provenance de pays extraoccidentaux dans une perspective d’enrichissement de notre société multiculturelle.
Georg Simmel soutient que la culture est une expression objective de la subjectivité inhérente de... more Georg Simmel soutient que la culture est une expression objective de la subjectivité inhérente de la culture, et cette expression objective réalise en retour l'authentique subjectivité de la culture. Ce processus aurait un dynamisme inhérent qui donne lieu à une infinie accumulation objective qui est en même temps ce qui rend toujours plus contingente l'appropriation subjective de la culture objective autant que la contribution subjective à la culture objective. C'est ainsi que la « riche culture » devient la matérialisation monstrueuse d'une infinité objective qui épuise le désir de synthèse subjective. Simmel voit dans cette situation la tragédie propre de la culture. La culture est certes « la grande entreprise de l'esprit (Simmel, 1988,, 216). Cependant la dynamique de cette entreprise la ferait courir à sa propre perte. « Surmonter l'objet comme tel en se créant lui-même comme objet, pour ensuite revenir à lui-même enrichi de cette création, réussit d'innombrables fois, mais [l'esprit doit payer] cet accomplissement de soi par le risque tragique de voir s'engendrer, dans l'autonomie du monde créé par lui et qui en est la condition, une logique et une dynamique détournant, à une rapidité toujours accélérée et à une distance toujours plus grande, les contenus de la culture de la finalité même de la culture »(Simmel, 1988, 216-217). Cette observation a eu un grand impact sur moi. Elle a conquis mon esprit par son irrésistible acuité historico-sociale confirmée par ma situation existentielle au sein de laquelle j'étais et je demeure encore animé par la volonté de contribuer à l'art de la musique de manière significative. Il est à noter que la « subjectivité de la culture » de Simmel n'a pas fait l'objet d'un transfert pour me constituer moi-même en sujet artistique tragique. D'abord, ma familiarité relative avec la philosophie hégélienne m'a permis de comprendre le phrasé hégélien de l'observation de Simmel, ce qui m'a tenu à distance de toute complaisance dans une conscience malheureuse. Cela étant dit, j'allais rapidement penser que ce Simmel hégélien ne pouvait qu'éclipser une partie essentielle de sa pensée. Le retour sur soi de l'esprit est le noeud de l'observation du tragique de la culture chez Simmel. Pourtant, l'objectivation de l'esprit « réussi d'innombrables fois »! Ce constat même suppose qu'une intelligibilité de la multiplicité des objectivations de l'esprit existe et ne doit pas tout au retour sur soi de l'esprit. C'est dire qu'en fait plutôt qu'une tragédie de la culture issue après tout d'une contradiction seulement « formelle » selon les dires de Simmel lui-même (cf. Simmel, 1988, 179), il n'y a peut-être que des points de vue sur elle qui lui sont inhérents, le regard qui embrasse la culture avec le postulat d'innombrables objectivations réussies comme expressions de l'esprit et celui qui est pris d'effroi devant l'impossibilité rationnelle d'une coordination synthétique du produit de la vie de l'esprit. J'aimerais m'attarder ici à la phase d'éveil du premier point de vue sous la figure de la passion adolescente pour l'art. Au début de mon adolescence, j'ai eu l'esprit happé par certaines musiques, surtout par le jazz. Comme tout le monde, je vivais des adhésions affectives à l'égard de « hits » soumis au «turn-over» de la musique populaire, mais je portais par ailleurs une attention vive et durable à de véritables énigmes musicales pour moi. Tout a commencé quand j'ai vu à la télévision le film d'un certain concert de Miles Davis et son orchestre en 1973 à Montreux. Cela m'avait mené à choisir au hasard, chez un disquaire, le titre Bitches Brew (Davis, 1970) qui m'a fasciné sans bien comprendre comment rapporter ce que j'y entendais au concert de 1973 que je continuais de regarder. La musique de Miles Davis devint encore plus énigmatique quand ma mère m'offrit un autre disque de celui-ci-Water Babies (Davis, 1976 [1967-69])-qu'elle avait peut-être choisi par goût pour le titre ou pour la pochette bon enfant, ou les deux. Je fus encore plus frappé par la différence de la musique de Water Babies en regard de celle du concert de 1973. Je n'avais pas la gratification de me laisser envouter par le tumulte assourdi de la musique de Bitches Brew et une austérité inattendue m'a tenu en respect pendant des mois. Puis j'ai trouvé, au grand dam de mes parents, une version du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, enfouie dans une anthologie de « musique classique » faisant partie de leur collection qu'ils n'avaient de toute évidence pas entièrement écoutée.
Open Space, Issue 5, fall 2003
This is a translation by Yves Charuest and Tim Hodgkinson of "Réinterpréter la musique improvisée... more This is a translation by Yves Charuest and Tim Hodgkinson of "Réinterpréter la musique improvisée : l'improvisation comme forme" that was published in MusicWorks, Issue 66, fall 1996.
Description de "Correspondances magiques des langueurs de l’amour en musique ou De la rencontre d... more Description de "Correspondances magiques des langueurs de l’amour en musique ou De la rencontre des musiques enregistrées comme objet trouvé surréaliste par excellence (1984)". Montage sonore conçu par Michel Ratté et Yves Charuest, libre de droit, superposant musiques et poésie dite; première diffusion lors de l’évènement inaugural de la célébration : Les 20 ans du Musée d’art contemporain (janvier 1985). Matériel tiré de : Richard Wagner, Tristan und Isolde (prélude), direction Herbert Von Karajan, Orchestre philarmonique de Berlin, EMI 2C 165-02293/7 (vinyles),1972 ; Ahmed Rami et Riad el Sonbati, Ya Zalemny, chanté par Oum Kalthoum, Sono Cairo, LP-SC60/024, 1971 ; André Breton, L’Union Libre, poème dit par Roger Blin, paru sur André Breton et Tristan Tzara, série Poètes Actuels, Adès, 10052 (vinyle), 1973.
Peut-on se passer d'une description approfondie de l'expérience de la musique écoutée avec un bal... more Peut-on se passer d'une description approfondie de l'expérience de la musique écoutée avec un baladeur pour l'évaluer comme pratique culturelle ? * Michel Ratté © working paper dernière révision : août 2016 1. Une contribution critique aux études culturelles Dans le présent texte, je discuterai le travail de chercheurs dont les travaux sont inscrits dans la mouvance des études culturelles de l'École de Birmingham. Je serai particulièrement attentif au travail de description des usages du baladeur (qu'on a connu d'abord sous le nom commercial de Walkman 1) qu'ils nous ont offerts à l'appui de leur évaluation normative de ces usages, une évaluation qui est inhérente au programme néomarxiste des études culturelles (Paul du Gay et coll., 2013). Il ne s'agit pas pour moi de condamner le principe même de l'évaluation normative des pratiques, mais bien de mettre en relief la possibilité d'une correction substantielle des descriptions typificatrices de ces usages pour que ces derniers soient évalués de manière pertinente. On ne peut pas être contre la vertu : l'analyse des pratiques culturelles proposée par la mouvance des Études culturelles prescrit une enquête approfondie sur les pratiques populaires afin de les comprendre dans leurs diversités et leurs nuances, seule condition pour en saisir les aspects aliénés autant qu'émancipateurs. L'idée de chercher une diversité au sein des pratiques culturelles des classes populaires est à vrai dire une injonction méthodologique nécessaire considérant les préjugés d'uniformité et de pauvreté de sens dont elles sont affligées par les élites savantes. D'autant que cette injonction relève de l'idée gramscienne réaffirmée par Raymond Williams, d'une nécessité politique pour les classes populaires de réaliser leur autocompréhension critique (Williams 2010). Ce néomarxisme s'oppose au marxisme orthodoxe qui considérait que les pratiques culturelles étaient des épiphénomènes dont seule la généalogie économico-matérielle rendait intelligible le sens politique. Cela dit, la construction critique d'une conscience d'être située en un lieu spécifique au sein des rapports de classe de la société capitaliste est un défi ambitieux dans le contexte de l' « idéologie hégémonique » protéiforme des sociétés libérales capitalistes, contexte dont Gramsci a initié la théorie. La perspective néomarxiste sur la culture que veut faire valoir Raymond Williams et sa postérité propose d'être particulièrement attentif à tout ce qui résiste à l'idéologie hégémonique comme *Ce document de travail contient autant des sections rédigées que des exposés schématiques encore non rédigés. Tout le matériau fût présenté dans diverses conférences communications et séminaires de recherche, entre autres : Ratté, Michel. « Ouïr la musique au quotidien : critique des utopies et dystopies à propos de l'écoute intime en public », dans le cadre du séminaire de 2 e et 3 e cycles du département de sociologie, SOC810X-20, Problématiques sociologiques contemporaines : sphère publique/espace public (offert par Louis Jacob), 25 novembre 2008; Ratté, Michel. « Contribution phénoménologique à l'analyse critique de la compréhension offerte par les études culturelles de l'expérience du baladeur lors de la déambulation quotidienne en milieu urbain ». Conférence dans le cadre des activités du groupe de recherche Media and Urban Life (FQRSC, 2010-2014), Communication Studies and History of Arts , McGill University. Le présent document collige des éléments pertinents pour l'analyse du phénomène du baladeur, éléments tirés de mon travail depuis 2007 jusqu'à récemment portant sur la contribution critique spécifique de la phénoménologie dans ce que l'on peut désormais appeler les Sounds Studies. 1Sous l'appellation de baladeur, j'entends ici les appareils audiophoniques portables et utilisables pendant la déambulation publique (du Walkman des années 1980 au IPod et téléphone intelligent contemporain) et qui diffusent le son à travers des écouteurs, donc en circuit binaural rapproché quasi fermé, pour une écoute dite « privée ».
Working paper à partir d,une communication Ratté, Michel et Audrey Laurin-Lamothe 2013 : "Paniqu... more Working paper à partir d,une communication Ratté, Michel et Audrey Laurin-Lamothe 2013 : "Panique, catastrophe et rationalité : enchaînements sur les pensées d'André Orléan et de Jean-Pierre Dupuy". Collectif d'analyse sur la financiarisation du capitalisme avancé : « Crise, mise en crise et financiarisation du capitalisme », Université du Québec à Montréal, Montréal, 5 avril 2013.
L’auteur s’intéresse aux problèmes d’arrimage entre la notion d’horizon et la conception des cham... more L’auteur s’intéresse aux problèmes d’arrimage entre la notion d’horizon et la conception des champs de perception sensible où intervient la notion d’arrière-plan. Arrière-plan et horizon chez Husserl sont intriqués, mais également l’objet d’une distinction qui doit être soulignée. Relevant quelques significations de « horizon » chez Husserl, l’auteur expose le problème de la structure horizontale des champs de perception sensible chez Husserl qui sont envisagés selon différentes perspectives qui ne sont pas parfaitement coordonnées, mais qui restent complémentaires et donc fournissent un ensemble de ressources qui permettent à Husserl des analyses étonnantes. L’auteur déplie une observation husserlienne comparative de la phénoménalisation d’objets simultanés dans les champs du visible et de l’audible. À partir de cette analyse, il défend la possibilité de laisser tomber l’affirmation de l’originarité de la structure arrière-plan/avant-plan pour la saisie phénoménologique du champ de l’audible. Il propose enfin une perspective sur la question du pouvoir subjectif participant à l’ouverture de l’horizon de l’audible une fois devenu impertinente l’analogie entre cette disposition et celle proprement spontanée et libre de la focalisation dans le cadre de la structure arrière-plan/avant-plan du champ du visible.
L’auteur présente sous forme d’article les linéaments d’un programme d’analyse typologique des ac... more L’auteur présente sous forme d’article les linéaments d’un programme d’analyse typologique des actes compositionnels de la musique improvisée collective. Il motive d’abord son projet en rappelant son travail original sur la musique improvisée qui remonte à 1999. Passant à la description rigoureuse des actes de composition improvisée, l’auteur fait remarquer l’importance de la question de la cohérence pour comprendre l’expressivité spécifique de certaines musiques improvisées. Il articule entre autres les rapports entre les actes compositionnels et les textures sonores volontaires ou involontaires afin de différencier de manière approfondie des types d’expressivité de la musique d’improvisation libre à partir d’une idée protéiforme de la cohérence. C’est ainsi que l’auteur conçoit déjà sa typologie, à peine esquissée, d’emblée comme un outil de description souple. Il en fait état avec ses observations sur l’expressivité de la recherche non triviale de cohésion de continuum par l’exacerbation de l’hétérophonie dans la musique du groupe de Ornette Coleman, Prime Time, ainsi que dans celle d’I Like Jazz, le groupe de l’auteur lui-même.
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Curiculum vitae intellectualis (francais, english) by Michel Ratté
Papers by Michel Ratté
"Cette difficulté tient évidemment à l’immense ambition du projet et à sa complexité. Pour s’en faire une idée, je présente succinctement l’objet du présent article. Simmel fait dériver du principe analytique de l’exclusivité de l’espace, l’extension du sol de l’État et affirme qu’en une autre guise il est non exclusif. L’espace de l’État co-occure idéellement avec d’autres espaces ; par exemple, l’omnilieu spirituel que représente l’Église catholique romaine ; la vastitude d’une métropole urbaine est elle-même vécue par rayonnement spirituel dans les plus petites villes d’une même nation, etc. La fixité et la mouvance sont trouvées structurantes évidemment dans les formes sociales générales de la sédentarité du nomadisme et de la migration. La fixité serait la condition qui rend possible l’investissement symbolique de lieux, places et sites. C’est la fixité d’un lieu qui rend possible par ailleurs le rayonnement orienteur et attractif qu’il a sur certains groupes sociaux. Simmel donne en exemple entre autres l’église paroissiale ; les grandes places consacrées à la commémoration d’événements nationaux, etc. à partir de cette idée de point rayonnant.
"Le lointain et le proche sont quant à eux des facteurs essentiels de solidarisation ou de désolidarisation de certains groupes sociaux. Il est alors aussi question de l’étranger, du voisin, de la relation amoureuse, etc. du point de vue de la proximité et de la distance.
"Ce qui va nous intéresser ce sera, dans la section 1., les difficultés de la tentative de conciliation de la compréhension kantienne de l’espace comme condition de possibilité de toute expérience avec le concept simmélien d’« action réciproque » ainsi qu’avec la prétention d’offrir une description réaliste de la spatialité des organisations sociales. Je serai alors en mesure, dans la section 2. de discuter de manière critique certains éléments de la réflexion de Simmel sur la question de l’exclusivité spatiale dans sa liaison aux figures de l’État et de la frontière. La section 3. reprend l’exercice critique à l’égard de la fixité et de la non-fixité spatiale qui structure la sédentarité, le nomadisme, l’église catholique romaine et la ville comme lieu de résidence
"Cette difficulté tient évidemment à l’immense ambition du projet et à sa complexité. Pour s’en faire une idée, je présente succinctement l’objet du présent article. Simmel fait dériver du principe analytique de l’exclusivité de l’espace, l’extension du sol de l’État et affirme qu’en une autre guise il est non exclusif. L’espace de l’État co-occure idéellement avec d’autres espaces ; par exemple, l’omnilieu spirituel que représente l’Église catholique romaine ; la vastitude d’une métropole urbaine est elle-même vécue par rayonnement spirituel dans les plus petites villes d’une même nation, etc. La fixité et la mouvance sont trouvées structurantes évidemment dans les formes sociales générales de la sédentarité du nomadisme et de la migration. La fixité serait la condition qui rend possible l’investissement symbolique de lieux, places et sites. C’est la fixité d’un lieu qui rend possible par ailleurs le rayonnement orienteur et attractif qu’il a sur certains groupes sociaux. Simmel donne en exemple entre autres l’église paroissiale ; les grandes places consacrées à la commémoration d’événements nationaux, etc. à partir de cette idée de point rayonnant.
"Le lointain et le proche sont quant à eux des facteurs essentiels de solidarisation ou de désolidarisation de certains groupes sociaux. Il est alors aussi question de l’étranger, du voisin, de la relation amoureuse, etc. du point de vue de la proximité et de la distance.
"Ce qui va nous intéresser ce sera, dans la section 1., les difficultés de la tentative de conciliation de la compréhension kantienne de l’espace comme condition de possibilité de toute expérience avec le concept simmélien d’« action réciproque » ainsi qu’avec la prétention d’offrir une description réaliste de la spatialité des organisations sociales. Je serai alors en mesure, dans la section 2. de discuter de manière critique certains éléments de la réflexion de Simmel sur la question de l’exclusivité spatiale dans sa liaison aux figures de l’État et de la frontière. La section 3. reprend l’exercice critique à l’égard de la fixité et de la non-fixité spatiale qui structure la sédentarité, le nomadisme, l’église catholique romaine et la ville comme lieu de résidence
192 pages, 15 x 21 cm, cousu
19,50 €, 1999
Michel Ratté nous invite à interpréter l’œuvre d’art moderne comme un symbole dont les médiations internes ont une portée expressive, expression conçue comme une problématicité de la représentation. Il démontre que l’œuvre élabore de manière immanente l’expression de l’affection pathique en assumant le caractère problématique de la représentation de cette affection. La musique exprime, dans le rapport tendu entre les parties et le tout, une dimension affective spécifique : le sentiment de l’oubli, le sentiment de la passivité à l’égard de l’oubli.
Michel Ratté est un musicien improvisateur montréalais présent sur les scènes du jazz et de la musique nouvelle. On peut entendre sa musique sur ses disques Musique-Idée (1990), Passages et dérives (1994) , Catalogue, vol. 1 (1998) et vols. 2-3 (2019). Il écrit sur la musique et la philosophie de l’art dans diverses revues savantes et culturelles. Il a été directeur du volet français de la revue Musicworks de 1995 à 2000..
Lien vers la "Lettre d'Amérique. Les raisons d'un combat" comprenant la liste intégrale des signataires :
http://www.voltairenet.org/article9840.html
il est question entre autres des propos de Jean Larose, Gilles Tremblay et d'autres sur la crise de la radio culturelle de SRC en 2002 qu,on trouvera à l'adresse suivante On trouvera ce texte, celui de Gilles Tremblay auquel je réfère plus loin ainsi que plusieurs autres répliques à J. Larose — notamment de Sylvain Lafrance —, à l’adresse suivante :
http://www.vigile.net/archives/ds-medias/docs/02-6-22-larose-medias.html
Il est aussi question de propos de Marc Angenot et al. que l'on trouvera à l'adresse suivante :
http://www.vigile.net/archives/ds-Qc-monde/docs/02-8-7-coll-terrorisme.html
Ce texte est offert, avec toutes nos excuses, aux universitaires québécois qui n'arrivent pas à trouver le ton permettant de se faire entendre au milieu du ramage qui tient lieu d’expression de la pensée chez leur collègues.