Books by Flore Garcin-Marrou
En octobre 2012 paraissait à Barcelone un livre coordonné par
Gabriela Berti : Félix Guattari, lo... more En octobre 2012 paraissait à Barcelone un livre coordonné par
Gabriela Berti : Félix Guattari, los ecos del pensar. La jeune philosophe de Barcelone nous proposait un tour du monde des groupes qui se réclament de la pensée de Deleuze et Guattari. Nous connaissions au Brésil Suely Rolnik et ses livres, Cartographies du désir et Micropolitiques ; nous connaissions Peter Pál Bart et le théâtre Ueinzz. Mais nous avons découvert avec stupéfaction l’activité schizoanalytique collective de Gregório Baremblitt et les différentes institutions qu’il a créées. Nous sortions d’une année de lectures collectives de Chaosmose et de philo-performances qui nous avaient alertés sur l’affinité entre certains théâtres et la pensée de Guattari. Nous avions commencé à redécouvrir le théâtre de Félix Guattari.
Si foisonnante soit la recherche actuelle, notamment en France, autour de la marionnette, aucun o... more Si foisonnante soit la recherche actuelle, notamment en France, autour de la marionnette, aucun ouvrage collectif n’a jusqu’alors proposé, à notre connaissance, une tentative de saisie synthétique des aspects philosophiques de la marionnette et de son théâtre. Il s’agit avec cet ouvrage de commencer à combler ce vide et de poser des jalons sur un sujet très vaste. En effet, si les liens entre théâtre et philosophie ont fait l’objet de nombreux travaux et sont aujourd’hui un terrain d’investigation très dynamique, la densité métaphorique et symbolique de la forme particulière de théâtre qu’implique la marionnette engage d’autres problématiques : en mettant à distance la présence humaine, le théâtre de marionnettes fait du questionnement sur la nature et la condition humaine ainsi que sur les frontières entre le vivant et le non vivant le centre de la représentation. Par ailleurs, les récents développements de la pensée scientifique, philosophique et anthropologique, associée aux évolutions technologiques récentes, autour des questions touchant au « post‑humain », rendent nécessaire de réactiver le modèle de la marionnette aux côtés d’autres figures comme l’automate, le robot, l’avatar numérique ou le cyborg, particulièrement présents sur les scènes actuelles. On le verra largement dans ce livre, la marionnette nous aide depuis longtemps à penser ce qu’il y a en nous d’« autre » que l’humain et constitue en cela un outil précieux pour appréhender nos avatars ou prothèses contemporaines.
Gilles Deleuze et Félix Guattari ne sont pas connus pour avoir manifesté un réel intérêt pour le ... more Gilles Deleuze et Félix Guattari ne sont pas connus pour avoir manifesté un réel intérêt pour le théâtre. En adoptant une première approche historique et biographique, ce jugement s’avère être une injustice profonde envers ces deux esprits, car l’un ne cesse d’évoquer le théâtre afin d’en faire une critique constructive et l’autre se révèle être l’auteur d’une production théâtrale inédite à ce jour, dont nous dévoilons les enjeux dramaturgiques. Dans une seconde partie, il s’agit de cartographier une pensée du théâtre hétérogène, défendue par les deux philosophes : le théâtre est utilisé dans la création de nouveaux concepts et d’une nouvelle énonciation philosophique. Le « théâtre de la pensée », la « dramatisation », le « théâtre de signes », le « schizo-théâtre », le « théâtre mineur », le « théâtre pris dans des devenirs-autres » constituent les signes avant-coureurs d’un « théâtre de l’à venir » qui constitue le fil rouge de notre recherche. Comme une réponse à la crise du drame, Gilles Deleuze oriente le théâtre vers d’autres lignes de fuite qui portent le théâtre vers les limites de l’abstraction pure, pendant que Félix Guattari conçoit un théâtre postdramatique. Cette thèse inclut des index répertoriant le vocabulaire théâtral et les personnalités de théâtre à partir de l’œuvre complète des deux philosophes, ainsi que des interviews de quelques uns de leurs proches amis artistes.
Gilles Deleuze and Félix Guattari are not famous for having a deep, enduring interest in theatre.... more Gilles Deleuze and Félix Guattari are not famous for having a deep, enduring interest in theatre. My thesis first develops historical and biographical elements to reveal that the notion of their indifference to theatre is cruelly inexact: the former repeatedly mentions drama and constructively criticises it, while the latter turns out to be the author of dramas which are yet unpublished, and whose theatrical characteristics are revealed here. In a more conceptual part, I then offer the mapping of a heterogeneous web of notions that both philosophers abide by: theatre is used in the creation of new concepts; it is at the service of a new wording of philosophy. The Theatre of Thought, the Method of Dramatisation, the Theatre of Cruelty, the Schizo Theatre, the Minor Theatre and the Theatre through the process of Becoming-Other are the signposts of A Coming Theatre that our research sets out to explore. Gilles Deleuze’s philosophy offers a reaction to the crisis of theatre. While Deleuze takes theatre on new lines of flight and pushes it on the verge of pure abstraction, Félix Guattari forges a Postdramatic Theatre. My thesis includes indexes of all the theatrical vocabulary and characters to be found in the works of both philosophers, as well as interviews by some of their close artist friends. "
Supervisors : Pr. Dr. Denis Guénoun (Paris-Sorbonne University), Pr. Dr. Paola Marrati (Johns Hopkins, Baltimore), Pr. Dr. Françoise Bonardel (Paris-Panthéon-Sorbonne University), Pr. Dr. Joseph Danan (Paris-Sorbonne-nouvelle University)
Papers by Flore Garcin-Marrou
Que dit exactement la voix de Gilles Deleuze lors de ces quelques minutes-incipit de l’Abécédaire... more Que dit exactement la voix de Gilles Deleuze lors de ces quelques minutes-incipit de l’Abécédaire ? Son interrogation porte sur la difficulté à dire « je », au sens égotiste, pour énoncer une pensée. Pour lui, la pensée n’émane pas d’un seul individu mais résulte d’une « construction de problèmes » qui pousse le sujet pensant et parlant à se dessaisir du pouvoir de dire « je » et à incarner une multiplicité de voix. On entend alors distinctement : « Une des phrases les plus belles (…) dans Beckett, c’est un (…) personnage de Beckett qui dit : ‘Oh, mais je le dirais si ils y tiennent’, ‘si "ils" y tiennent, si ils y tiennent, mais oh je sais très bien le dire comme tout le monde, seulement voilà, je mets rien là-dessous’ . » Samuel Beckett, dans ses romans (Molloy, Malone meurt, L’Innommable), met en effet en scène le corps et la voix de celui qui monologue, abdiquant progressivement jusqu’à devenir dans L’Innommable une boule parlante glissant progressivement du « je » au « il », toujours plus désincarnée et plurielle.
Performance Philosophy, 2015
Chimères, 2013
Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays.
Revue Théâtre public n°214, Oct 2014
proposition 1 : dramaturgies de l’embarcation
proposition 2 : un radeau, ça passe à travers
pro... more proposition 1 : dramaturgies de l’embarcation
proposition 2 : un radeau, ça passe à travers
proposition 3 : les procédés d’isolation
proposition 4 : du remplacement de l’action par la sensation
proposition 5 : du rhapsodique au diagrammatique, ou le Radeau comme Sahara
Cahiers Antonin Artaud, Alain Jugnon dir., éd. Les Cahiers., Oct 1, 2013
"À quelle occasion Deleuze fait-il une lecture personnelle du théâtre de la cruauté ? Lorsqu’il s... more "À quelle occasion Deleuze fait-il une lecture personnelle du théâtre de la cruauté ? Lorsqu’il s’interroge sur l’acte de penser et le concept d’image de la pensée. Le philosophe tient à évaluer la nature des représentations que la pensée implique, la qualité et les caractéristiques de l’image qu’elle engendre. Chaque pensée (celle de Hume, Nietzsche, Kant…) dévoilée par Deleuze dans ses travaux d’historien de la philosophie, se révèle être une scène pensive. Dès 1953, dans Empirisme et subjectivité, Deleuze porte son intérêt sur d’autres dramaturgies de la pensée que la philosophie canonique platonicienne qui engendre une représentation unifiante, instaurant un rapport d’identité entre le réel et son imitation. À un espace de présupposés transcendants, Deleuze voit dans la philosophie de Hume la possibilité d’y opposer un champ d’immanence qui précède toute représentation structurante. Alors que la pensée idéaliste repose sur des formes constituées et constituantes, l’image de la pensée humienne est l’expérimentation de forces qui parcourent la matière et donnent à penser. La dimension discursive et signifiante de la pensée passe en arrière-plan : la philosophie est alors celle qui capte de mystérieuses forces, des ombres et des flux, des « traits de feu ».Cette interrogation sur l’acte de penser fait écho au Pèse-nerfs : Artaud s’y interroge sur la manière dont la pensée naît en lui, et notamment sur ce qu’il se passe « AVANT LA PENSÉE », à l’affût des larves de son cerveau, des « déchets de [soi]-même » et des « raclures de [son] âme ». Ses pensées sont des geysers et le théâtre de la cruauté, le lieu où se matérialisent ces sensations affectives d’ordre nerveux, expressions de l’insupportable, de l’irreprésentable et des couches sombres de l’inconscient.
À son tour, dans Différence et répétition, Deleuze expérimente un théâtre immanent de la pensée : un « étrange théâtre fait de déterminations pures, agitant l’espace et le temps, agissant directement sur l’âme, ayant pour acteurs des larves et pour lequel Artaud avait choisi le mot “cruauté” ». "
Revue Trahir, René Lemieux dir., Aug 2011
Deleuze Studies, volume 6, n°2, May 2012
The Fonds Guattari contain a number of unpublished manuscripts catalogued under the title of ‘écr... more The Fonds Guattari contain a number of unpublished manuscripts catalogued under the title of ‘écrits littéraires’ which include a set of theatrical dialogues. Noting the scope of these titles, as well as their likely models, Guattari's theatrical practices are introduced with reference to the only play that was actually staged, Socrates, courtesy of Enzo Cormann at the Théâtre Ouvert, in Paris, in 1988.
Revue Chimères, n°77. Chaosmose, Penser avec Félix Guattari 1, Oct 2012
Félix Guattari aura été à la fois romancier, poète, auteur dramatique, scénariste – même si cet a... more Félix Guattari aura été à la fois romancier, poète, auteur dramatique, scénariste – même si cet aspect de sa pensée est relativement passé sous silence. Son formidable récit autobiographique intitulé Ritournelles, publié aux éditions Lume en 2007 grâce à Jean-Baptiste Thierrée, montre que Félix Guattari s’est forgé pendant de longues années un style poétique, surréaliste, donnant vie à une prose branchée sur son propre stream of consciousness, dans la lignée des poètes de la Beat Generation. Aujourd’hui, il faut aller plonger dans les archives du fonds Félix Guattari, s’installer studieusement dans la nef de l’abbaye d’Ardenne de l’Institut Mémoire des Editions Contemporaines à Caen, pour découvrir, entre autres, le recueil de poésie Crac en plan, pas un pli, de multiples versions du scénario Un Amour d’UIQ et douze pièces de théâtre composées entre 1979 et 1990, qui restent à ce jour inédites. L’Affaire du sac de chez Lancel (1979), Le Maître de lune, Psyché Ville Morte, Socrate, Visa le noir tua le blanc (1985-1986) et La Nuit, la fin des moyens (1990) sont les six pièces les plus abouties : de multiples versions montrent qu’elles ont été travaillées à plusieurs reprises. Elles circuleront du vivant de Félix Guattari entre les mains de ses amis artistes : il y aura une suite pour deux d’entre elles. Socrate, dans une version remaniée par Enzo Cormann, donnera lieu à une conférence-spectacle présentée au Théâtre Ouvert, à Paris, le 18 janvier 1988. La Nuit, la fin des moyens sera lue au Festival d’Avignon en 1990. Mais il existe aussi des dialogues moins aboutis et non datés (Dialogue théâtral entre Toc, Tric et Mistrac, Dialogue théâtral entre Elodie, Robinson et Arsinoé, Dialogue entre Thérèse et Ugo), des pièces d’inspiration beckettienne Ding, Les Cubes, ainsi qu’une réécriture dadaïste d’un dialogue philosophique Parménide. Pour quelles raisons Félix Guattari s’est-il autant investi dans l’écriture dramatique ? À quel type de théâtre son écriture fait-elle référence ? Écrit-il, comme Jean-Paul Sartre, un théâtre à thèse développant sur scène les problématiques questionnées au sein de son œuvre théorique ? Non, son théâtre prend le contre-pied absolu de cet horizon d’attente car ce théâtre comique, potache et d’inspiration dada, témoigne d’une posture existentielle que l’auteur n’a pas cessé de revendiquer : celle de ne jamais être là où on l’attend, de ne jamais habiter le centre des choses et d’explorer plutôt les périphéries et les marges. Viser l’écriture théâtrale est une façon de rejoindre d’autres territoires d’expérimentation, de se prêter à un devenir-nomade. Si ces pièces de théâtre ont été oubliées et ont peu suscité d’envie chez les metteurs en scène, est-ce pour autant le signe qu’il faudrait les oublier ?
Revue Coulisses, n° 41, « Le dialogue Orient-Occident. Ou comment se dépaysent les écritures théâtrales ? », Oct 2010
Uploads
Books by Flore Garcin-Marrou
Gabriela Berti : Félix Guattari, los ecos del pensar. La jeune philosophe de Barcelone nous proposait un tour du monde des groupes qui se réclament de la pensée de Deleuze et Guattari. Nous connaissions au Brésil Suely Rolnik et ses livres, Cartographies du désir et Micropolitiques ; nous connaissions Peter Pál Bart et le théâtre Ueinzz. Mais nous avons découvert avec stupéfaction l’activité schizoanalytique collective de Gregório Baremblitt et les différentes institutions qu’il a créées. Nous sortions d’une année de lectures collectives de Chaosmose et de philo-performances qui nous avaient alertés sur l’affinité entre certains théâtres et la pensée de Guattari. Nous avions commencé à redécouvrir le théâtre de Félix Guattari.
Supervisors : Pr. Dr. Denis Guénoun (Paris-Sorbonne University), Pr. Dr. Paola Marrati (Johns Hopkins, Baltimore), Pr. Dr. Françoise Bonardel (Paris-Panthéon-Sorbonne University), Pr. Dr. Joseph Danan (Paris-Sorbonne-nouvelle University)
Papers by Flore Garcin-Marrou
proposition 2 : un radeau, ça passe à travers
proposition 3 : les procédés d’isolation
proposition 4 : du remplacement de l’action par la sensation
proposition 5 : du rhapsodique au diagrammatique, ou le Radeau comme Sahara
À son tour, dans Différence et répétition, Deleuze expérimente un théâtre immanent de la pensée : un « étrange théâtre fait de déterminations pures, agitant l’espace et le temps, agissant directement sur l’âme, ayant pour acteurs des larves et pour lequel Artaud avait choisi le mot “cruauté” ». "
Gabriela Berti : Félix Guattari, los ecos del pensar. La jeune philosophe de Barcelone nous proposait un tour du monde des groupes qui se réclament de la pensée de Deleuze et Guattari. Nous connaissions au Brésil Suely Rolnik et ses livres, Cartographies du désir et Micropolitiques ; nous connaissions Peter Pál Bart et le théâtre Ueinzz. Mais nous avons découvert avec stupéfaction l’activité schizoanalytique collective de Gregório Baremblitt et les différentes institutions qu’il a créées. Nous sortions d’une année de lectures collectives de Chaosmose et de philo-performances qui nous avaient alertés sur l’affinité entre certains théâtres et la pensée de Guattari. Nous avions commencé à redécouvrir le théâtre de Félix Guattari.
Supervisors : Pr. Dr. Denis Guénoun (Paris-Sorbonne University), Pr. Dr. Paola Marrati (Johns Hopkins, Baltimore), Pr. Dr. Françoise Bonardel (Paris-Panthéon-Sorbonne University), Pr. Dr. Joseph Danan (Paris-Sorbonne-nouvelle University)
proposition 2 : un radeau, ça passe à travers
proposition 3 : les procédés d’isolation
proposition 4 : du remplacement de l’action par la sensation
proposition 5 : du rhapsodique au diagrammatique, ou le Radeau comme Sahara
À son tour, dans Différence et répétition, Deleuze expérimente un théâtre immanent de la pensée : un « étrange théâtre fait de déterminations pures, agitant l’espace et le temps, agissant directement sur l’âme, ayant pour acteurs des larves et pour lequel Artaud avait choisi le mot “cruauté” ». "
Professeur d’Études théâtrales à l’Université du Mirail à Toulouse, Muriel Plana mène depuis plusieurs années un séminaire portant sur la relation entre théâtre et féminin. S’appuyant sur les théories féministes, sociologiques et psychanalytiques ou autres théories du genre, elle construit dans Théâtre et féminin un véritable parcours réflexif et sensible, au sein duquel souffle un grand vent de liberté, tant sur le choix des méthodes que dans les œuvres étudiées. La principale question posée est la suivante : Qu’est-ce qu’un théâtre féminin ? Distinguant le "féminin", le "féminisme", la "féminité", tout en évaluant les tenants politiques de tels concepts, cet ouvrage questionne les sexes, les genres, la place des femmes au pouvoir et dans le milieu théâtral. Muriel Plana désigne par "théâtre des femmes" un théâtre dont les auteurs et les metteurs en scène sont de sexe féminin, par théâtre féminin", un théâtre fait par des femmes ou des hommes en quête d’une vision du monde féminine, par "théâtre féministe" un théâtre qui travaille à critiquer la domination masculine et à défendre l’émancipation du sexe féminin.
Ces 363 pages sont une ode à la non-résignation et démontrent, qu’outre une sous-représentation notoire des femmes dans le milieu du théâtre, particulièrement à des postes de "pouvoir" (auteur dramatique, metteur en scène, directrice de salle), on doit être davantage attentif à une nouvelle génération d’artistes trentenaires, pour qui le théâtre est non seulement féminin, mais aussi possiblement transgenre, dépassant tous les clivages.
La suite sur Non.fiction