Modalité d’occupation et exploitation des milieux au Paléolithique dans le Sud-Ouest de la France : l’exemple du Quercy Actes de la session C67, XVème Congrès mondial de l’UISPP, Lisbonne,, 2013
L’histoire des recherches préhistoriques, autant que la faible densité des sites archéologiques, ... more L’histoire des recherches préhistoriques, autant que la faible densité des sites archéologiques, ont fait que le Quercy a longtemps gardé un rôle périphérique dans la connaissance du Paléolithique. Les informations sur l’exploitation du monde animal que l’on peut obtenir à partir des fouilles antérieures à la seconde moitié du XXe siècle sont, d’un point de vue archéozoologique, particulièrement limitées, du fait du faible intérêt dont bénéficiaient les vestiges organiques, hormis l’industrie osseuse et la parure. Dans le Quercy lotois, les recherches menées depuis 40 ans se sont longtemps résumées à celles menées près de la Dordogne (Les Fieux, Le Piage) et celles de M.-R. Séronie-Vivien sur le causse de Gramat (Pégourié, Le Sanglier) et de M. Lorblanchet autour du confluent Lot-Célé (Sainte-Eulalie, grotte de la Gare de Conduché). À l’extrémité sud, dans la vallée de l’Aveyron, les fouilles autour de Bruniquel complètent le panorama.
Dans la dynamique des recherches actuelles au coeur du Quercy, trois gisements fouillés récemment retiennent l’attention : Le Cuzoul de
Vers, Les Peyrugues et le Petit Cloup Barrat. L’étude de ces sites, localisés autour de la grotte ornée de Pech Merle, constitue une importante source de renouvellement de la connaissance des implantations humaines au cours du Paléolithique supérieur récent, mais aussi dans les différentes régions avec lesquelles des relations ont pu être mises en évidence (Charente - Périgord, Pyrénées). Les données de pièges naturels, bien datés, viennent enrichir la connaissance des paléoenvironnements et par conséquent des choix anthropiques. Les
études sur l’exploitation du monde animal menées en Quercy s’insèrent désormais dans des perspectives régionales élargies et prennent
place au sein des problématiques globales sur les comportements à l’époque des derniers Néandertaliens et de l’Homme moderne.
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Papers by Kuntz Delphine
responsible for faunal recompositions perceptible throughout Europe. In this article, by comparing all the
AMS radiocarbon dates obtained on reindeer bone and the faunal communities derived from bone assemblages
dated between ca. 19,000 cal BP and 11,700 cal BP, we examine the disappearance of reindeer
from the southwest of France. The new dating shows that the species disappeared slightly earlier in the
Pyrenees, at ca. 14,000 cal BP, than in the northern Aquitaine where reindeer remained until ca.
13,800 cal BP. In the southwest of France, the natural range of reindeer began to fragment very early,
from the Bølling period, and by the end of the GI-1e only residual reindeer populations remained in the
Dordogne. These results are consistent with those observed throughout the rest of France and
Switzerland, where reindeer also disappeared at the GI-1e/GI-1ca transition. Further north (Belgium,
Germany, and Denmark), the species found favourable conditions for its development throughout the
GS-1. In England, reindeer remained present until the beginning of the Holocene at very low latitudes
compared to what has been observed on the continent. These results clearly illustrate the gradual
withdrawal of reindeer towards the north and east of Europe and probably the local extinction of
reindeer in Britain.
interactions as cultural stimulation, as well as how resource availability and human demography functioned as factors of changes."
À la lumière de données issues d’observations de boucheries pratiquées de manière traditionnelle par ces peuples, nous avons cherché à discuter des pratiques culinaires au Paléolithique supérieur. Les données récemment acquises sur cinq séries archéologiques, documentant les différents technocomplexes du Paléolithique supérieur, montrent en effet que le Renne occupait une place importante dans la vie quotidienne de ces sociétés. La confrontation des données issues de l’ethnographie avec celles des séries archéologiques nous permet ainsi d’apprécier et de discuter de plusieurs aspects cruciaux de l’alimentation aux temps préhistoriques.
relations homme/renne dans les gisements lotois à la fin des temps paléolithiques. Partant de modèles éthologiques et ethnologiques connus pour l'espèce Rangifer tarandus, nous tentons, au travers d'une synthèse bibliographique et de données inédites, de caractériser les modalités d’exploitation alimentaire du renne par les groupes de chasseurs-cueilleurs magdaléniens. L'étude montre que ce taxon, très abondant dans les vestiges de faune, a été chassé durant plusieurs millénaires, majoritairement à la belle saison et lors de chasses non sélectives à petite échelle.
Au sommet de la séquence pléistocène, un niveau renfermant un cerf de très grande taille est daté à 10 650 ± 50 (AMS, Ly-16389). À la base de la séquence, cinq mètres plus bas, un os de cheval donne la date de 26 320± 410 BP (Lyon-3087-Poz). Les recherches actuelles concernent des niveaux datés entre 13 000 et 16 000 BP. À terme, c’est plus de la moitié du Paléolithique
supérieur qui devrait être couverte par les assemblages fauniques
de l’Igue du Gral. Malgré le faible volume fouillé, de l’ordre de 5 à 6 m3, plus de 8 500 vestiges ont été mis au jour. Cerf, renne, bison, cheval, antilope saïga, loup, léporidés et chocard sont les espèces principalement identifiées. L’étude taphonomique entreprise montre que le site a principalement fonctionné en aven piège, sans intervention humaine apparente. Le matériel exhumé constitue une source d’informations exploitable pour la paléontologie des vertébrés, la reconstitution des paléo-environnements de la seconde moitié du stade isotopique 2, la taphonomie en avens et les activités des carnivores. Sa position chronologique et spatiale lui confère un intérêt particulier pour appréhender les choix cynégétiques des chasseurs ayant fréquenté le Quercy durant le Paléolithique supérieur récent.
Dans la dynamique des recherches actuelles au coeur du Quercy, trois gisements fouillés récemment retiennent l’attention : Le Cuzoul de
Vers, Les Peyrugues et le Petit Cloup Barrat. L’étude de ces sites, localisés autour de la grotte ornée de Pech Merle, constitue une importante source de renouvellement de la connaissance des implantations humaines au cours du Paléolithique supérieur récent, mais aussi dans les différentes régions avec lesquelles des relations ont pu être mises en évidence (Charente - Périgord, Pyrénées). Les données de pièges naturels, bien datés, viennent enrichir la connaissance des paléoenvironnements et par conséquent des choix anthropiques. Les
études sur l’exploitation du monde animal menées en Quercy s’insèrent désormais dans des perspectives régionales élargies et prennent
place au sein des problématiques globales sur les comportements à l’époque des derniers Néandertaliens et de l’Homme moderne.
Talks by Kuntz Delphine
responsible for faunal recompositions perceptible throughout Europe. In this article, by comparing all the
AMS radiocarbon dates obtained on reindeer bone and the faunal communities derived from bone assemblages
dated between ca. 19,000 cal BP and 11,700 cal BP, we examine the disappearance of reindeer
from the southwest of France. The new dating shows that the species disappeared slightly earlier in the
Pyrenees, at ca. 14,000 cal BP, than in the northern Aquitaine where reindeer remained until ca.
13,800 cal BP. In the southwest of France, the natural range of reindeer began to fragment very early,
from the Bølling period, and by the end of the GI-1e only residual reindeer populations remained in the
Dordogne. These results are consistent with those observed throughout the rest of France and
Switzerland, where reindeer also disappeared at the GI-1e/GI-1ca transition. Further north (Belgium,
Germany, and Denmark), the species found favourable conditions for its development throughout the
GS-1. In England, reindeer remained present until the beginning of the Holocene at very low latitudes
compared to what has been observed on the continent. These results clearly illustrate the gradual
withdrawal of reindeer towards the north and east of Europe and probably the local extinction of
reindeer in Britain.
interactions as cultural stimulation, as well as how resource availability and human demography functioned as factors of changes."
À la lumière de données issues d’observations de boucheries pratiquées de manière traditionnelle par ces peuples, nous avons cherché à discuter des pratiques culinaires au Paléolithique supérieur. Les données récemment acquises sur cinq séries archéologiques, documentant les différents technocomplexes du Paléolithique supérieur, montrent en effet que le Renne occupait une place importante dans la vie quotidienne de ces sociétés. La confrontation des données issues de l’ethnographie avec celles des séries archéologiques nous permet ainsi d’apprécier et de discuter de plusieurs aspects cruciaux de l’alimentation aux temps préhistoriques.
relations homme/renne dans les gisements lotois à la fin des temps paléolithiques. Partant de modèles éthologiques et ethnologiques connus pour l'espèce Rangifer tarandus, nous tentons, au travers d'une synthèse bibliographique et de données inédites, de caractériser les modalités d’exploitation alimentaire du renne par les groupes de chasseurs-cueilleurs magdaléniens. L'étude montre que ce taxon, très abondant dans les vestiges de faune, a été chassé durant plusieurs millénaires, majoritairement à la belle saison et lors de chasses non sélectives à petite échelle.
Au sommet de la séquence pléistocène, un niveau renfermant un cerf de très grande taille est daté à 10 650 ± 50 (AMS, Ly-16389). À la base de la séquence, cinq mètres plus bas, un os de cheval donne la date de 26 320± 410 BP (Lyon-3087-Poz). Les recherches actuelles concernent des niveaux datés entre 13 000 et 16 000 BP. À terme, c’est plus de la moitié du Paléolithique
supérieur qui devrait être couverte par les assemblages fauniques
de l’Igue du Gral. Malgré le faible volume fouillé, de l’ordre de 5 à 6 m3, plus de 8 500 vestiges ont été mis au jour. Cerf, renne, bison, cheval, antilope saïga, loup, léporidés et chocard sont les espèces principalement identifiées. L’étude taphonomique entreprise montre que le site a principalement fonctionné en aven piège, sans intervention humaine apparente. Le matériel exhumé constitue une source d’informations exploitable pour la paléontologie des vertébrés, la reconstitution des paléo-environnements de la seconde moitié du stade isotopique 2, la taphonomie en avens et les activités des carnivores. Sa position chronologique et spatiale lui confère un intérêt particulier pour appréhender les choix cynégétiques des chasseurs ayant fréquenté le Quercy durant le Paléolithique supérieur récent.
Dans la dynamique des recherches actuelles au coeur du Quercy, trois gisements fouillés récemment retiennent l’attention : Le Cuzoul de
Vers, Les Peyrugues et le Petit Cloup Barrat. L’étude de ces sites, localisés autour de la grotte ornée de Pech Merle, constitue une importante source de renouvellement de la connaissance des implantations humaines au cours du Paléolithique supérieur récent, mais aussi dans les différentes régions avec lesquelles des relations ont pu être mises en évidence (Charente - Périgord, Pyrénées). Les données de pièges naturels, bien datés, viennent enrichir la connaissance des paléoenvironnements et par conséquent des choix anthropiques. Les
études sur l’exploitation du monde animal menées en Quercy s’insèrent désormais dans des perspectives régionales élargies et prennent
place au sein des problématiques globales sur les comportements à l’époque des derniers Néandertaliens et de l’Homme moderne.
Afin d’envisager des comparaisons morphométriques avec les peuplements passés, plusieurs échantillons de populations actuelles (Norvège, Finlande, Groenland), provenant d'écotypes distincts (respectivement montagne, taïga, toundra), ont pour la première fois été analysés. Le corpus paléolithique, centré sur le Sud-ouest de la France durant les épisodes climatiques du dernier Pléniglaciaire et du Tardiglaciaire (entre 21 500 - 13 000 cal. BP), comporte quant à lui 18 assemblages naturels et anthropiques.
Les résultats obtenus, tant dans le registre actuel que fossile, apportent de nouveaux éléments de discussion et contredisent, par certains aspects, les résultats de chercheurs ayant travaillé précédemment sur les rennes fossiles.
Data from natural traps sheds new light on human hunting strategies. In Quercy, for example, it has been shown that far from being rare, certain species that were not hunted were actually abundant in the surrounding area. Hunting is slightly more diversified in northern Aquitaine than in the south-east, and it seems probable that a large biomass was available throughout the regions studied. The choices made by hunters during the Recent Solutrean and the Badegoulian are, therefore, not simply a systematic exploitation of the entire animal biomass available. This information prompts a re-examination of our assumptions about human occupation strategies.