Papers by Rémi Clot-Goudard
Revue de métaphysique et de morale
En philosophie de l’esprit, la compréhension d’autrui est volontiers présentée comme le fruit d’u... more En philosophie de l’esprit, la compréhension d’autrui est volontiers présentée comme le fruit d’une activité complexe d’attribution d’états mentaux, ou mindreading . La question centrale est alors celle de savoir comment accéder à l’esprit d’autrui. L’article soutient que cette façon d’aborder le sujet doit être rejetée, au profit d’une élucidation de la compréhension repartant de notre capacité à décrire spontanément ce que fait quelqu’un. Identifier une action apparaît comme l’exercice d’une capacité conceptuelle acquise par l’insertion dans un enchevêtrement de pratiques qui caractérise un monde social. L’examen des conditions de l’apprentissage des concepts jette alors une lumière nouvelle sur le phénomène de l’incompréhension .
The Oxford Handbook of Elizabeth Anscombe
To what extent can an agent be held responsible for what he does? According to Aristotle, we are ... more To what extent can an agent be held responsible for what he does? According to Aristotle, we are answerable for our voluntary actions, the ‘voluntary’ being ‘[1] that of which the origin is in oneself, [2] when one knows the particular factors that constitute the location of action’. This question, which was of paramount importance for Anscombe, led her to focus on the second, epistemic condition of responsibility. This chapter suggests that in fact, a large part of her philosophy of action can be read as an effort to build a complex and subtle answer to the question what kind of knowledge an agent must have of his own action in order for him to be accountable for it (and/or for all or some of its consequences). In Intention, Anscombe shows that for his action to be intentional under some description, an agent must have a practical knowledge of it under this very description; that is why ignorance can sometimes be put forward as a ground for exoneration. But ignorance can also be bl...
Recension de Peter Hacker, "Dialogues sur la pensée, l'esprit, le corps et la co... more Recension de Peter Hacker, "Dialogues sur la pensée, l'esprit, le corps et la conscience", Marseille, Agone, 2021, paru sur le site "Nonfiction.fr"
Lecture critique de "L'animal humain" d'Anne Le Goff, dans le c... more Lecture critique de "L'animal humain" d'Anne Le Goff, dans le cadre d'un symposium en ligne organisé par la revue Igitur
Comment caracteriser la forme logique de l'abduction ? Dans ses travaux, le philosophe et log... more Comment caracteriser la forme logique de l'abduction ? Dans ses travaux, le philosophe et logicien C. S. Peirce n'a cesse de plaider pour la reconnaissance de la specificite de l'inference abductive ; mais il parait difficile d'en formuler un critere de validite satisfaisant. L'article se propose d'aborder ce probleme a partir d'une analogie avec l'inference pratique en suivant l'analyse qu'en donne Elizabeth Anscombe. La these soutenue est que la specificite de l'abduction ne saurait se laisser decrire sur le seul plan d'un calcul logique, mais exige d'introduire une dimension pragmatique dans l'analyse qui fasse reference a la fin poursuivie par l'agent raisonneur. Plutot que de contraster l'abduction avec la deduction et l'induction, comme le faisait le premier Peirce, on suggere que les modes d'inference se distinguent par les fins auxquels ils sont arrimes et par un certain usage des propositions et de leur...
International audienceCet article propose un portrait de la philosophe britannique Elizabeth Ansc... more International audienceCet article propose un portrait de la philosophe britannique Elizabeth Anscombe (1919-2001). Penser les problèmes à la racine : c'est ce qu'Elizabeth Anscombe s'est proposé de faire, considérant que les questions philosophiques, particulièrement en philosophie pratique, devaient être traitées pour elles-mêmes et non à travers leur réception érudite
International audienceEn quoi consiste l'explication d'une action ? La question, fondamen... more International audienceEn quoi consiste l'explication d'une action ? La question, fondamentale pour toute réflexion méthodologique sur les sciences de l'homme, renvoie d'abord à une pratique commune : celle de ce besoin inéluctable d'expliquer le comportement d'autrui ou, à l'inverse, de rendre compte de notre propre conduite. Dans ce livre, Rémi Clot-Goudard se propose d'élucider les conditions d'intelligibilité des actions humaines et la nature de notre capacité à les comprendre, en s'appuyant sur une approche logico-grammaticale. Son objet est celui d'une philosophie de l'action conçue, non comme une enquête normative, mais comme un examen descriptif visant à clarifier l'usage du langage de l'action intentionnelle
Igitur, 2021
Lecture critique de "L'animal humain" d'Anne Le Goff, dans le cadre d'un symposium en ligne organ... more Lecture critique de "L'animal humain" d'Anne Le Goff, dans le cadre d'un symposium en ligne organisé par la revue Igitur
Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 ... more Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 février 2021.
Recherches sur la philosophie et le langage, 2017
Pré-version d'un article à paraître dans Recherches sur la philosophie et le langage, « L'abducti... more Pré-version d'un article à paraître dans Recherches sur la philosophie et le langage, « L'abduction », n°33, sept. 2017
Comment caractériser la forme logique de l'abduction ? Dans ses travaux, le philosophe et logicien C. S. Peirce n'a cessé de plaider pour la reconnaissance de la spécificité de l'inférence abductive ; mais il paraît difficile d'en formuler un critère de validité satisfaisant. L'article se propose d'aborder ce problème à partir d'une analogie avec l'inférence pratique, en suivant l'analyse qu'en donne Elizabeth Anscombe. La thèse soutenue est que la spécificité de l'abduction ne saurait se laisser décrire sur le seul plan d'un calcul logique, mais exige d'introduire une dimension pragmatique dans l'analyse qui fasse référence à la fin poursuivie par l'agent raisonneur. Plutôt que de contraster l'abduction avec la déduction et l'induction, comme le faisait le premier Peirce, on suggère que les modes d'inférence se distinguent par les fins auxquels ils sont arrimés et par un certain usage des propositions et de leurs relations logiques. Enfin, l'article discute brièvement l'idée avancée récemment par T. Kapitan selon laquelle l'inférence abductive devrait être considérée comme une sorte d'inférence pratique.
Dans V. Aucouturier & M. Pavlopoulos (dir.), "Agir et Penser. Essais sur la philosophie d'Elizabe... more Dans V. Aucouturier & M. Pavlopoulos (dir.), "Agir et Penser. Essais sur la philosophie d'Elizabeth Anscombe", Paris, Publications de la Sorbonne, 2015.
Many philosophers nowadays take for granted a causalist view of action explanation, according to ... more Many philosophers nowadays take for granted a causalist view of action explanation, according to which intentional action is a movement caused by mental antecedents. For them, “the possibility of human agency evidently requires that our mental states – our beliefs, desires, and intentions – have causal effects in the physical world: in voluntary actions our beliefs and desires, or intentions and decisions, must somehow cause our limbs to move in appropriate ways” (Jaegwon Kim, Mind in a Physical World, Cambridge (MA), MIT Press, 2000 (1998), p. 31). The main question then is not to know whether there is mental causation at all, but how we should account for it. How can the mind move our body? In her 1983 paper, “The Causation of Action”, Elizabeth Anscombe shows how confused this way of putting things is. For her, if intentions or beliefs can indeed be taken to be causes of action, it is not in any metaphysically problematic sense. Seeing this requires us to distinguish clearly two theses: (1) “to be done in execution of a certain intention” is not a causal relation between intention and action; (2) an intention may be said to cause something: but this pertains to a specific kind of causal history, different from that which is uncovered by physical enquiry. First we will show how the metaphysical problem of mental causation arises from a given conception of action. Then we will turn to Anscombe’s arguments in favour of the two aforementioned theses.
This article addresses the pedagogical problem of the non-linear reading of philosophical texts i... more This article addresses the pedagogical problem of the non-linear reading of philosophical texts induced by hypertext links in a computerized knowledge base used for computer aided teaching of philosophy. This paper should be considered as an experiment report. We will first present a general description of the LOG philosophy text base and then discuss the rationality at work in hypertext links, both from the point of view of the designer of the base and of its users.
Books by Rémi Clot-Goudard
Vrin, 2018
Le raisonnement joue un rôle crucial aussi bien dans la communication interpersonnelle que dans l... more Le raisonnement joue un rôle crucial aussi bien dans la communication interpersonnelle que dans l’action humaine. Les recherches sur la déduction nourrissent depuis l’Antiquité les travaux de logique. De même, les enquêtes sur l’induction commandent les réflexions en épistémologie. Mais le troisième mode d’inférence introduit par Charles Sanders Peirce à la suite d’Aristote, l’abduction, reste peu étudié en France alors même que l’on mesure de plus en plus son importance et la créativité qu’elle déploie dans tous les domaines de la connaissance, ainsi que dans l’effectuation des pratiques les plus courantes.
Nous proposons ici : 1) en partant des analyses inaugurales de Peirce de cerner la complexité et la spécificité de l’abduction dans le champ sémiotique; 2) de rendre compte de son fonctionnement cognitif comme mode d’inférence distinct de la déduction logique; 3) de dégager sa fécondité dans le vaste champ des pratiques humaines, notamment à travers le roman policier, l’art contemporain et l’urbanisme. Dans leur diversité, les dix contributions composant ce volumes attestent éloquemment de la subtilité et de l’inventivité qui caractérise le raisonnement abductif.
Ithaque, May 27, 2015
En quoi consiste l’explication d’une action ? La question, fondamentale pour toute réflexion méth... more En quoi consiste l’explication d’une action ? La question, fondamentale pour toute réflexion méthodologique sur les sciences de l’homme, renvoie d’abord à une pratique commune. Dans nos rapports à autrui, il arrive que la compréhension fasse défaut. C’est alors que surgit le besoin d’explication, afin de comprendre la conduite d’autrui ou encore éclairer les autres sur ce que nous faisons.
Qu’est-ce qu’une action intentionnelle ? Les pensées d’un agent causent-elles son comportement ? Comment caractériser le savoir qu’un agent possède de sa propre action ? Quel rapport l’explication d’une action entretient-elle avec
ce savoir ? À quelles conditions est-il possible de comprendre autrui ?
S’appuyant sur l’approche logico-grammaticale de Ludwig Wittgenstein et d’Elizabeth Anscombe, Rémi Clot-Goudard récuse les conceptions faisant des prédicats psychologiques les noms d’états ou d’événements internes aux agents
et connus d’eux seuls. Il fait valoir que le caractère intentionnel des actions doit
se comprendre à partir des règles qui gouvernent leur mode de description et qu’il faut rapporter les intentions au raisonnement pratique et à la connaissance pratique pour cerner leur force explicative. Il soutient ainsi que la maîtrise des concepts psychologiques est un savoir-faire enté sur l’expressivité naturelle du corps humain et la dimension intrinsèquement sociale et institutionnelle de la vie humaine – invitant ainsi ses lecteurs à se déprendre de l’illusion moderne d’un “sujet désengagé”.
Vrin, May 13, 2014
En quoi consiste l’explication des actions humaines? Au sein de la philosophie analytique, la rép... more En quoi consiste l’explication des actions humaines? Au sein de la philosophie analytique, la réponse standard à cette question, que les travaux de Davidson ont largement contribué à façonner, est la conception causaliste : expliquer une action consiste à mentionner la raison pour laquelle l’agent l’a accomplie, conçue comme la combinaison particulière d’états mentaux (désir et croyance) dont l’occurrence est la cause des mouvements corporels constituant l’action. En identifiant les raisons à des causes, cette conception a fait ressurgir les questions métaphysiques modernes touchant la causalité mentale, la nature de l’esprit et sa relation au monde physique. Mais les difficultés auxquelles donne lieu le causalisme ne justifient-elles pas plutôt son réexamen ? C’est ce que se proposent de faire les auteurs des contributions réunies dans ce volume, que ce soit pour en défendre et en prolonger les intuitions fondatrices ou au contraire pour en contester le bien-fondé.
Translations by Rémi Clot-Goudard
Ithaque, 2021
Que se passe-t-il quand nous agissons ? Pourquoi faisons-nous les choses que nous faisons ? Et, t... more Que se passe-t-il quand nous agissons ? Pourquoi faisons-nous les choses que nous faisons ? Et, tout compte fait, sommes-nous responsables de nos actions ? Dans ce livre composé de quatorze essais inédits en français, Constantine Sandis s’attache à explorer la nature des actions humaines et à interroger notre responsabilité à leur égard, en discutant les idées de philosophes aussi divers que Hume, Hegel, Wittgenstein, Anscombe, Davidson ou Dretske. Sandis rejette la conception répandue selon laquelle les raisons que nous avons d’agir comme nous le faisons sont des états mentaux ou neurologiques. En lieu et place de cette image simpliste, il propose une analyse sophistiquée de la variété des formes que peuvent prendre les explications des actions. Selon lui, les raisons pour lesquelles nous agissons ne sont pas les causes de nos actions, ce qui toutefois n’exclut en rien la possibilité d’expliquer causalement pourquoi nos actions se produisent. La diversité des facteurs explicatifs ne s’épuise pas dans la seule distinction des causes et des raisons : Sandis attire ainsi l’attention sur les confusions qui résultent d’une analyse insuffisante de cette diversité. Les implications de cette clarification pour la psychologie philosophique et morale sont étonnantes. En effet, l’une des intuitions fondamentales de la tragédie antique, telle qu’il l’interprète, est que nous devons endosser la responsabilité de nos actions même lorsqu’elles sont motivées par des forces qui nous semblent tout à fait étrangères à nous-mêmes.
Ithaque, 2015
Qu’est-ce que l’identité personnelle ? Quelles sont les conditions qui assurent l’identité d’une ... more Qu’est-ce que l’identité personnelle ? Quelles sont les conditions qui assurent l’identité d’une personne à travers le temps ? Est-ce la continuité corporelle, ou celle des états mentaux, ou encore la permanence d’une substance immatérielle ? L’identité personnelle pourrait-elle avoir des degrés ? Qu’est-ce qui, en fin de compte, importe pour la survie ? En recourant à d’innombrables expériences de pensée, comme la transplantation du cerveau d’un corps à un autre, la téléportation, l’hypothèse d’une extraordinaire longévité, la scission du cerveau, la fission en deux jumeaux ou encore la fusion avec un autre, trois éminents philosophes contemporains, Derek Parfit, Richard Swinburne et David Lewis renouvellent les réflexions sur l’identité et la survie, en proposant trois réponses inédites et radicalement différentes.
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Papers by Rémi Clot-Goudard
Comment caractériser la forme logique de l'abduction ? Dans ses travaux, le philosophe et logicien C. S. Peirce n'a cessé de plaider pour la reconnaissance de la spécificité de l'inférence abductive ; mais il paraît difficile d'en formuler un critère de validité satisfaisant. L'article se propose d'aborder ce problème à partir d'une analogie avec l'inférence pratique, en suivant l'analyse qu'en donne Elizabeth Anscombe. La thèse soutenue est que la spécificité de l'abduction ne saurait se laisser décrire sur le seul plan d'un calcul logique, mais exige d'introduire une dimension pragmatique dans l'analyse qui fasse référence à la fin poursuivie par l'agent raisonneur. Plutôt que de contraster l'abduction avec la déduction et l'induction, comme le faisait le premier Peirce, on suggère que les modes d'inférence se distinguent par les fins auxquels ils sont arrimés et par un certain usage des propositions et de leurs relations logiques. Enfin, l'article discute brièvement l'idée avancée récemment par T. Kapitan selon laquelle l'inférence abductive devrait être considérée comme une sorte d'inférence pratique.
Books by Rémi Clot-Goudard
Nous proposons ici : 1) en partant des analyses inaugurales de Peirce de cerner la complexité et la spécificité de l’abduction dans le champ sémiotique; 2) de rendre compte de son fonctionnement cognitif comme mode d’inférence distinct de la déduction logique; 3) de dégager sa fécondité dans le vaste champ des pratiques humaines, notamment à travers le roman policier, l’art contemporain et l’urbanisme. Dans leur diversité, les dix contributions composant ce volumes attestent éloquemment de la subtilité et de l’inventivité qui caractérise le raisonnement abductif.
Qu’est-ce qu’une action intentionnelle ? Les pensées d’un agent causent-elles son comportement ? Comment caractériser le savoir qu’un agent possède de sa propre action ? Quel rapport l’explication d’une action entretient-elle avec
ce savoir ? À quelles conditions est-il possible de comprendre autrui ?
S’appuyant sur l’approche logico-grammaticale de Ludwig Wittgenstein et d’Elizabeth Anscombe, Rémi Clot-Goudard récuse les conceptions faisant des prédicats psychologiques les noms d’états ou d’événements internes aux agents
et connus d’eux seuls. Il fait valoir que le caractère intentionnel des actions doit
se comprendre à partir des règles qui gouvernent leur mode de description et qu’il faut rapporter les intentions au raisonnement pratique et à la connaissance pratique pour cerner leur force explicative. Il soutient ainsi que la maîtrise des concepts psychologiques est un savoir-faire enté sur l’expressivité naturelle du corps humain et la dimension intrinsèquement sociale et institutionnelle de la vie humaine – invitant ainsi ses lecteurs à se déprendre de l’illusion moderne d’un “sujet désengagé”.
Translations by Rémi Clot-Goudard
Comment caractériser la forme logique de l'abduction ? Dans ses travaux, le philosophe et logicien C. S. Peirce n'a cessé de plaider pour la reconnaissance de la spécificité de l'inférence abductive ; mais il paraît difficile d'en formuler un critère de validité satisfaisant. L'article se propose d'aborder ce problème à partir d'une analogie avec l'inférence pratique, en suivant l'analyse qu'en donne Elizabeth Anscombe. La thèse soutenue est que la spécificité de l'abduction ne saurait se laisser décrire sur le seul plan d'un calcul logique, mais exige d'introduire une dimension pragmatique dans l'analyse qui fasse référence à la fin poursuivie par l'agent raisonneur. Plutôt que de contraster l'abduction avec la déduction et l'induction, comme le faisait le premier Peirce, on suggère que les modes d'inférence se distinguent par les fins auxquels ils sont arrimés et par un certain usage des propositions et de leurs relations logiques. Enfin, l'article discute brièvement l'idée avancée récemment par T. Kapitan selon laquelle l'inférence abductive devrait être considérée comme une sorte d'inférence pratique.
Nous proposons ici : 1) en partant des analyses inaugurales de Peirce de cerner la complexité et la spécificité de l’abduction dans le champ sémiotique; 2) de rendre compte de son fonctionnement cognitif comme mode d’inférence distinct de la déduction logique; 3) de dégager sa fécondité dans le vaste champ des pratiques humaines, notamment à travers le roman policier, l’art contemporain et l’urbanisme. Dans leur diversité, les dix contributions composant ce volumes attestent éloquemment de la subtilité et de l’inventivité qui caractérise le raisonnement abductif.
Qu’est-ce qu’une action intentionnelle ? Les pensées d’un agent causent-elles son comportement ? Comment caractériser le savoir qu’un agent possède de sa propre action ? Quel rapport l’explication d’une action entretient-elle avec
ce savoir ? À quelles conditions est-il possible de comprendre autrui ?
S’appuyant sur l’approche logico-grammaticale de Ludwig Wittgenstein et d’Elizabeth Anscombe, Rémi Clot-Goudard récuse les conceptions faisant des prédicats psychologiques les noms d’états ou d’événements internes aux agents
et connus d’eux seuls. Il fait valoir que le caractère intentionnel des actions doit
se comprendre à partir des règles qui gouvernent leur mode de description et qu’il faut rapporter les intentions au raisonnement pratique et à la connaissance pratique pour cerner leur force explicative. Il soutient ainsi que la maîtrise des concepts psychologiques est un savoir-faire enté sur l’expressivité naturelle du corps humain et la dimension intrinsèquement sociale et institutionnelle de la vie humaine – invitant ainsi ses lecteurs à se déprendre de l’illusion moderne d’un “sujet désengagé”.