Books by Françoise Chatelain
Le cours de français en Belgique francophone mérite une attention toute particulière car il ensei... more Le cours de français en Belgique francophone mérite une attention toute particulière car il enseigne la langue et la culture de la société. L’enseignement de la littérature est le support principal de ce deuxième volet. Cette anthologie propose une série de documents (programmes de cours, articles de presse, textes d’opinions, extraits d’œuvres littéraires, conférences…) pour expliquer, de manière diachronique, comment cet enseignement littéraire – qui concerne la littérature française de France mais aussi celle de Belgique francophone – a conquis progressivement sa place face aux langues anciennes, quelles évolutions il a connues, quelle place il occupe aujourd’hui. Replacés dans le contexte général de l’histoire de l’enseignement en Belgique, ces textes offrent un éclairage qui va au-delà d’une simple évocation disciplinaire : ils permettent de mieux saisir combien cette matière scolaire s’inscrit dans un mouvement socio-culturel plus large. Enfin, la place non négligeable accordée aux textes d’auteurs belges, témoignant de leur expérience scolaire comme élève ou comme professeur, montre qu’une étude de l’histoire de l’enseignement est riche d’enseignements pour l’histoire littéraire dans son ensemble.
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1914, par Françoise Chatelain 5 Ghelde... more Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1914, par Françoise Chatelain 5 Ghelderode et De Coster : de Y Humble supplique à la Comète à La Balade du Grand Macabre Communication de M. André Vandegans à la séance mensuelle du 8 janvier 1983 55 À propos et au-delà des structuralismes Communication de M. Willy Bal à la séance mensuelle du 12 février 1983 74 Chronique 88 Catalogue des ouvrages publiés 90 Toutes reproductions ou adaptations d'un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit et notamment par photocopie ou microfilm, réservées pour tous pays. Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1914 par Françoise CHATELAIN
Papers by Françoise Chatelain
Dès les années 1970, les recherches en didactique du français se développent dans différents espa... more Dès les années 1970, les recherches en didactique du français se développent dans différents espaces institutionnels. À l’université, elles se libèrent peu à peu de divers champs scientifiques, tels ceux de la linguistique appliquée, de la psychopédagogie, des sciences de l’éducation, ou des études littéraires qui, toutes, deviennent disciplines contributrices. Hors de l’université, les recherches en didactique du français se développent dans des organismes, comme en France, l’INRDP (devenu INRP en 1976 puis IFÉ en 2010). En Suisse, l’IRDP, fondé en 1970, et les centres de recherche cantonaux contribuent à leur essor, tout comme en Belgique francophone, le CEDOCEF (Centre d’Études et de Documentation du français) et la cellule « français » du CAF (Centre d’Autoformation et de Formation continuée). Ces recherches prennent des formes diverses : recherche-action, recherche-innovation, recherche expérimentale, recherche-développement. La didactique du français s’étant donné pour objets d’analyse « les contenus (savoirs, savoir-faire...) en tant qu’ils sont objets d’enseignement et d’apprentissage, référés/référables à des matières scolaires » (Reuter, éd., 2007 : 69), son développement est aussi lié à l’évolution de l’enseignement du français au sein de l’institution scolaire et à la prise en compte des questions concernant la formation des enseignants. Chaque réforme de programme ou de la formation des enseignants crée un nouveau contexte à comprendre et à analyser. La question de l’incidence des aspects institutionnels sur le champ de la didactique du français est donc centrale. Ce sont ces liens entre le contexte institutionnel et politique et le développement de la recherche en didactique du français que le volume 10 de la collection « Recherches en didactique du français » de l’AIRDF explore
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Le cours de français en Belgique francophone mérite une attention toute particulière car il ensei... more Le cours de français en Belgique francophone mérite une attention toute particulière car il enseigne la langue et la culture de la société. L'enseignement de la littérature est le support principal de ce deuxième volet. Cette anthologie propose une série de documents (programmes de cours, articles de presse, textes d'opinions, extraits d'œuvres littéraires, conférences…) pour expliquer, de manière diachronique, comment cet enseignement littéraire – qui concerne la littérature française de France mais aussi celle de Belgique francophone – a conquis progressivement sa place face aux langues anciennes, quelles évolutions il a connues, quelle place il occupe aujourd'hui. Replacés dans le contexte général de l'histoire de l'enseignement en Belgique, ces textes offrent un éclairage qui va au-delà d'une simple évocation disciplinaire :ils permettent de mieux saisir combien cette matière scolaire s'inscrit dans un mouvement socio-culturel plus large. Enfin, l...
fruit de l’histoire de l’enseignement et des traditions pédagogiques mais aussi de la position de... more fruit de l’histoire de l’enseignement et des traditions pédagogiques mais aussi de la position des écrivains et du statut du livre en Belgique francophone. Tout d’abord, il ne faut jamais oublier que l’enseignement en Belgique repose, depuis la Constitution de 1830, sur la liberté : liberté pour tout citoyen de créer un établissement d’enseignement, liberté du père de famille – aujourd’hui des parents – de choisir l’établissement de ses enfants, liberté des réseaux de décider de leurs méthodes pédagogiques, liberté, enfin, du professeur dans sa classe. Cette liberté a été réaffirmée à de nombreuses reprises, notamment en 1959 dans le Pacte scolaire ou, plus récemment en 1997, dans le « Décret définissant les missions prioritaires de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre », communément appelé « Décret-missions ». Il n’est pas inutile non plus de rappeler l’histoire de l’enseignement du français dans le secondai...
Docteure en Langues et Lettres (ULB) L'année 1886 est marquée en Belgique et, spécialemen... more Docteure en Langues et Lettres (ULB) L'année 1886 est marquée en Belgique et, spécialement dans la région de Charleroi, par des conflits sociaux qui ont eu des conséquences importantes pour la vie politique et sociale du pays. L'incendie du château Baudoux à Jumet et la mort de manifestants à Roux restent particulièrement gravés dans la mémoire collective. Il semblerait que ces souvenirs se soient nourris du traitement littéraire et artistique qui a été fait des évènements. Ce sont ces interactions entre histoire et littérature que nous souhaitons examiner ici. Et, pour commencer, un rappel des faits, mais aussi de quelques éléments d'histoire littéraire ne nous parait pas inutile. Les faits L'agitation sociale est fréquente dans les années 1880 en Belgique, mais aussi en France, à Decazeville par exemple en janvier 1886. En Belgique ces affron-tements dégénèrent en émeutes en mars de la même année. Le 18, à Liège, une manifestation commémore les quinze ans de la Commune de Paris, des meetings ont lieu dans plusieurs communes et de folles rumeurs circulent sur des tentatives de coups d'État.
L’histoire des disciplines scolaires est peu developpee en Belgique francophone. Pourtant le cour... more L’histoire des disciplines scolaires est peu developpee en Belgique francophone. Pourtant le cours de francais, considere comme fondamental puisqu'au-dela de ses contenus propres il enseigne la langue et la culture de la societe, merite une attention toute particuliere. Cette these se propose de faire le point sur pres de 175 ans d’histoire de la discipline dans l’enseignement secondaire et, en particulier, sur la place qu’occupe et a occupe la litterature francaise – mais aussi la litterature belge francophone – dans les programmes, les manuels, les debats... Elle explore les pistes qui devraient permettre d’expliquer les rapports existant entre la discipline d’une part et les structures generales de l’enseignement et le poids des ideologies qui sous-tendent celles-ci d’autre part, mais aussi de determiner la position des enseignants dans les divers debats qui se sont developpes.
Charleroi 1666-2016. 350 ans d'histoire des hommes, des techniques et des idées, actes du colloque de Charleroi des 23 et 24 septembre 2016
Docteure en Langues et Lettres (ULB) L'année 1886 est marquée en Belgique et, spécialement dans l... more Docteure en Langues et Lettres (ULB) L'année 1886 est marquée en Belgique et, spécialement dans la région de Charleroi, par des conflits sociaux qui ont eu des conséquences importantes pour la vie politique et sociale du pays. L'incendie du château Baudoux à Jumet et la mort de manifestants à Roux restent particulièrement gravés dans la mémoire collective. Il semblerait que ces souvenirs se soient nourris du traitement littéraire et artistique qui a été fait des évènements. Ce sont ces interactions entre histoire et littérature que nous souhaitons examiner ici. Et, pour commencer, un rappel des faits, mais aussi de quelques éléments d'histoire littéraire ne nous parait pas inutile. Les faits L'agitation sociale est fréquente dans les années 1880 en Belgique, mais aussi en France, à Decazeville par exemple en janvier 1886. En Belgique ces affron-tements dégénèrent en émeutes en mars de la même année. Le 18, à Liège, une manifestation commémore les quinze ans de la Commune de Paris, des meetings ont lieu dans plusieurs communes et de folles rumeurs circulent sur des tentatives de coups d'État.
La Région wallonne, en accord avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les aspects pédagogiques... more La Région wallonne, en accord avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les aspects pédagogiques,
a lancé en 2011 et 2013 deux appels à projets à destination des établissements scolaires.
Il s’agissait de demander à ceux-ci de proposer des projets pédagogiques concrets s’appuyant
sur du matériel informatique innovant afin de mesurer les bénéfices de leur usage et de déterminer
la philosophie d’un futur déploiement de matériel informatique dans l’enseignement.
Cet article se propose d’examiner les propositions destinées à être mises en œuvre au cours de
français dans l’enseignement secondaire et dans les Hautes écoles pédagogiques. Il s’agit d’observer
les représentations des enseignants quant à cette utilisation, mais aussi la manière dont elles
peuvent avoir évolué au cours de l’expérimentation et entre les deux appels à projets.
Un panorama historique de l'enseignement de la littérature belge dans les programmes et les prati... more Un panorama historique de l'enseignement de la littérature belge dans les programmes et les pratiques en Belgique francophone.
Dans les années 1950, Pierre Ryckmans, étudiant en droit et en histoire de l’art à l’Université c... more Dans les années 1950, Pierre Ryckmans, étudiant en droit et en histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain, fut invité à participer à un voyage en Chine avec d’autres jeunes étudiants belges. Ce fut une révélation. À l’issue de ses études en Belgique, il se perfectionna à l’Université de Taïwan et passa plusieurs années en Asie. Ses travaux à cette époque portaient tous sur la culture chinoise: sa thèse – Les «propos sur la peinture» de Shitao, traduction et commentaire pour servir de contribution à l’étude terminologique et esthétique des théories chinoises de la peinture –, ses traductions de documents anciens, ses notices biographiques de peintres chinois pour l’Encyclopaedia universalis... Sinologue renommé, il s’installa en Australie pour y enseigner la langue et la littérature chinoises. Sa connaissance de la réalité de la République populaire de Chine l’incita à s’intéresser à la politique du régime communiste et il publia, en 1971, Les Habits neufs du Président Mao: chronique de la Révolution culturelle, sous le pseudonyme de Simon Leys. Cet essai fut suivi de plusieurs autres sur la politique chinoise, qui provoquèrent de vives polémiques en France. Leys était un intellectuel pur jusqu’à ce qu’il s’engage contre la Révolution culturelle chinoise. Convaincu que la volonté du pouvoir communiste chinois était d’éradiquer la culture traditionnelle à laquelle il était viscéralement attaché, il ne pouvait que s’élever contre lui.
Dans Orwell ou l’horreur de la politique (1984), il écrit :
« C’est cette dimension humaine qui donne à l’œuvre d’Orwell une place à part dans la littérature politique de notre temps. Plus spécifiquement, ce qui fonde son originalité supérieure en tant qu’écrivain politique, c’est qu’il haïssait la politique. [...] si la politique doit mobiliser notre attention, c’est à la façon d’un chien enragé qui vous sautera à la gorge si vous cessez un instant de la tenir à l’œil. »
Leys partage avec Orwell cette haine du politique, ou du moins d’un politique qui outrepasse son rôle naturel. C’est précisément le cas de la dictature totalitaire qui vise à « supprimer l’existence même des intellectuels et des lettrés », par hostilité naturelle «à la recherche du vrai et du beau comme fins en soi.
La publication d’une œuvre de fiction dans ce contexte pouvait surprendre, que dire alors d’un texte comme La Mort de Napoléon ? Publié en 1986, c’est le seul texte de fiction de Simon Leys.
C’est Napoléon Ier qui est au cœur du récit : l’Empereur s’est échappé de Sainte-Hélène où un imposteur l’a remplacé. Il voyage sous l’identité d’Eugène Lenormand et doit débarquer à Bordeaux pour fédérer ses partisans et reprendre le pouvoir. Mais le destin ne le permet pas: après un long voyage, une escale sur un îlot désolé, deux changements de bateau, il se croit près du but quand l’escale à Bordeaux où il devait débarquer est supprimée. Napoléon est dès lors contraint de poursuivre jusqu’à Anvers. Il entreprend alors de regagner la France en traversant la Belgique : passant par Anvers, Bruxelles, Waterloo, Fleurus et Charleroi, il atteint, non sans difficulté, Paris grâce à l’aide d’un sergent qui l’a reconnu. Il y trouve refuge chez l’Autruche, la veuve d’un adjudant de la Grande Armée.
Celle-ci accueille chez elle un petit groupe de nostalgiques de l’Empire. C’est là qu’il apprend la mort de Napoléon à Sainte-Hélène – sa propre mort! Contraint d’abandonner provisoirement son projet de reconquête du pouvoir, il met ses prodigieuses qualités de stratège au service de la vente de melons que la veuve fait venir de Provence. Il est bientôt reconnu par un des fidèles mais celui-ci s’estime trahi et l’emmène dans un asile de fous où il se trouve confronté à quantité de répliques dégradées de lui-même. Cette épreuve le renforce dans sa volonté de reprendre sa place. Mais la mort l’empêchera définitivement d’y parvenir. Il disparaît en comprenant qu’il a négligé l’essentiel et qu’il ne connaît même pas le nom de sa compagne.
Occultée par l’apport essentiel de Leys à la sinologie, son œuvre narrative mérite d’être redécouverte pour elle-même, à la lumière notamment des articles critiques qu’il écrivit dans la presse française mais aussi anglo-saxonne.
Un jeu littéraire
Leys s’est amusé à construire son récit en jouant sur les codes de différents genres littéraires.
La Mort de Napoléon est une fable, un conte philosophique, de ceux que Leys évoque, en 2001, dans « Ouvertures », un essai sur les débuts de textes : « Dans les fables philosophiques, cependant, c’est une tactique plus traditionnelle qui demeure de règle; en général, il s’agit d’intriguer le lecteur, de provoquer sa curiosité en captant d’emblée son imagination1.» L’incipit du texte ne déçoit pas de ce point de vue :
« Comme il ressemblait vaguement à l’Empereur, les matelots du « Hermann-Augustus Stoeffer » l’avaient surnommé Napoléon. Aussi, pour la commodité du récit, ne l’appellerons-nous pas autrement.
Et d’ailleurs, c’était Napoléon.» (p. 5)
Dictionnaire du littéraire (PUF), 2010
Cet article du Dictionnaire du littéraire (Paris, Puf, 2010, P. Aron & A. Viala, dir.) examine la... more Cet article du Dictionnaire du littéraire (Paris, Puf, 2010, P. Aron & A. Viala, dir.) examine la place qu'Internet a prise dans le travail du chercheur en littérature française.
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Papers by Françoise Chatelain
a lancé en 2011 et 2013 deux appels à projets à destination des établissements scolaires.
Il s’agissait de demander à ceux-ci de proposer des projets pédagogiques concrets s’appuyant
sur du matériel informatique innovant afin de mesurer les bénéfices de leur usage et de déterminer
la philosophie d’un futur déploiement de matériel informatique dans l’enseignement.
Cet article se propose d’examiner les propositions destinées à être mises en œuvre au cours de
français dans l’enseignement secondaire et dans les Hautes écoles pédagogiques. Il s’agit d’observer
les représentations des enseignants quant à cette utilisation, mais aussi la manière dont elles
peuvent avoir évolué au cours de l’expérimentation et entre les deux appels à projets.
Dans Orwell ou l’horreur de la politique (1984), il écrit :
« C’est cette dimension humaine qui donne à l’œuvre d’Orwell une place à part dans la littérature politique de notre temps. Plus spécifiquement, ce qui fonde son originalité supérieure en tant qu’écrivain politique, c’est qu’il haïssait la politique. [...] si la politique doit mobiliser notre attention, c’est à la façon d’un chien enragé qui vous sautera à la gorge si vous cessez un instant de la tenir à l’œil. »
Leys partage avec Orwell cette haine du politique, ou du moins d’un politique qui outrepasse son rôle naturel. C’est précisément le cas de la dictature totalitaire qui vise à « supprimer l’existence même des intellectuels et des lettrés », par hostilité naturelle «à la recherche du vrai et du beau comme fins en soi.
La publication d’une œuvre de fiction dans ce contexte pouvait surprendre, que dire alors d’un texte comme La Mort de Napoléon ? Publié en 1986, c’est le seul texte de fiction de Simon Leys.
C’est Napoléon Ier qui est au cœur du récit : l’Empereur s’est échappé de Sainte-Hélène où un imposteur l’a remplacé. Il voyage sous l’identité d’Eugène Lenormand et doit débarquer à Bordeaux pour fédérer ses partisans et reprendre le pouvoir. Mais le destin ne le permet pas: après un long voyage, une escale sur un îlot désolé, deux changements de bateau, il se croit près du but quand l’escale à Bordeaux où il devait débarquer est supprimée. Napoléon est dès lors contraint de poursuivre jusqu’à Anvers. Il entreprend alors de regagner la France en traversant la Belgique : passant par Anvers, Bruxelles, Waterloo, Fleurus et Charleroi, il atteint, non sans difficulté, Paris grâce à l’aide d’un sergent qui l’a reconnu. Il y trouve refuge chez l’Autruche, la veuve d’un adjudant de la Grande Armée.
Celle-ci accueille chez elle un petit groupe de nostalgiques de l’Empire. C’est là qu’il apprend la mort de Napoléon à Sainte-Hélène – sa propre mort! Contraint d’abandonner provisoirement son projet de reconquête du pouvoir, il met ses prodigieuses qualités de stratège au service de la vente de melons que la veuve fait venir de Provence. Il est bientôt reconnu par un des fidèles mais celui-ci s’estime trahi et l’emmène dans un asile de fous où il se trouve confronté à quantité de répliques dégradées de lui-même. Cette épreuve le renforce dans sa volonté de reprendre sa place. Mais la mort l’empêchera définitivement d’y parvenir. Il disparaît en comprenant qu’il a négligé l’essentiel et qu’il ne connaît même pas le nom de sa compagne.
Occultée par l’apport essentiel de Leys à la sinologie, son œuvre narrative mérite d’être redécouverte pour elle-même, à la lumière notamment des articles critiques qu’il écrivit dans la presse française mais aussi anglo-saxonne.
Un jeu littéraire
Leys s’est amusé à construire son récit en jouant sur les codes de différents genres littéraires.
La Mort de Napoléon est une fable, un conte philosophique, de ceux que Leys évoque, en 2001, dans « Ouvertures », un essai sur les débuts de textes : « Dans les fables philosophiques, cependant, c’est une tactique plus traditionnelle qui demeure de règle; en général, il s’agit d’intriguer le lecteur, de provoquer sa curiosité en captant d’emblée son imagination1.» L’incipit du texte ne déçoit pas de ce point de vue :
« Comme il ressemblait vaguement à l’Empereur, les matelots du « Hermann-Augustus Stoeffer » l’avaient surnommé Napoléon. Aussi, pour la commodité du récit, ne l’appellerons-nous pas autrement.
Et d’ailleurs, c’était Napoléon.» (p. 5)
a lancé en 2011 et 2013 deux appels à projets à destination des établissements scolaires.
Il s’agissait de demander à ceux-ci de proposer des projets pédagogiques concrets s’appuyant
sur du matériel informatique innovant afin de mesurer les bénéfices de leur usage et de déterminer
la philosophie d’un futur déploiement de matériel informatique dans l’enseignement.
Cet article se propose d’examiner les propositions destinées à être mises en œuvre au cours de
français dans l’enseignement secondaire et dans les Hautes écoles pédagogiques. Il s’agit d’observer
les représentations des enseignants quant à cette utilisation, mais aussi la manière dont elles
peuvent avoir évolué au cours de l’expérimentation et entre les deux appels à projets.
Dans Orwell ou l’horreur de la politique (1984), il écrit :
« C’est cette dimension humaine qui donne à l’œuvre d’Orwell une place à part dans la littérature politique de notre temps. Plus spécifiquement, ce qui fonde son originalité supérieure en tant qu’écrivain politique, c’est qu’il haïssait la politique. [...] si la politique doit mobiliser notre attention, c’est à la façon d’un chien enragé qui vous sautera à la gorge si vous cessez un instant de la tenir à l’œil. »
Leys partage avec Orwell cette haine du politique, ou du moins d’un politique qui outrepasse son rôle naturel. C’est précisément le cas de la dictature totalitaire qui vise à « supprimer l’existence même des intellectuels et des lettrés », par hostilité naturelle «à la recherche du vrai et du beau comme fins en soi.
La publication d’une œuvre de fiction dans ce contexte pouvait surprendre, que dire alors d’un texte comme La Mort de Napoléon ? Publié en 1986, c’est le seul texte de fiction de Simon Leys.
C’est Napoléon Ier qui est au cœur du récit : l’Empereur s’est échappé de Sainte-Hélène où un imposteur l’a remplacé. Il voyage sous l’identité d’Eugène Lenormand et doit débarquer à Bordeaux pour fédérer ses partisans et reprendre le pouvoir. Mais le destin ne le permet pas: après un long voyage, une escale sur un îlot désolé, deux changements de bateau, il se croit près du but quand l’escale à Bordeaux où il devait débarquer est supprimée. Napoléon est dès lors contraint de poursuivre jusqu’à Anvers. Il entreprend alors de regagner la France en traversant la Belgique : passant par Anvers, Bruxelles, Waterloo, Fleurus et Charleroi, il atteint, non sans difficulté, Paris grâce à l’aide d’un sergent qui l’a reconnu. Il y trouve refuge chez l’Autruche, la veuve d’un adjudant de la Grande Armée.
Celle-ci accueille chez elle un petit groupe de nostalgiques de l’Empire. C’est là qu’il apprend la mort de Napoléon à Sainte-Hélène – sa propre mort! Contraint d’abandonner provisoirement son projet de reconquête du pouvoir, il met ses prodigieuses qualités de stratège au service de la vente de melons que la veuve fait venir de Provence. Il est bientôt reconnu par un des fidèles mais celui-ci s’estime trahi et l’emmène dans un asile de fous où il se trouve confronté à quantité de répliques dégradées de lui-même. Cette épreuve le renforce dans sa volonté de reprendre sa place. Mais la mort l’empêchera définitivement d’y parvenir. Il disparaît en comprenant qu’il a négligé l’essentiel et qu’il ne connaît même pas le nom de sa compagne.
Occultée par l’apport essentiel de Leys à la sinologie, son œuvre narrative mérite d’être redécouverte pour elle-même, à la lumière notamment des articles critiques qu’il écrivit dans la presse française mais aussi anglo-saxonne.
Un jeu littéraire
Leys s’est amusé à construire son récit en jouant sur les codes de différents genres littéraires.
La Mort de Napoléon est une fable, un conte philosophique, de ceux que Leys évoque, en 2001, dans « Ouvertures », un essai sur les débuts de textes : « Dans les fables philosophiques, cependant, c’est une tactique plus traditionnelle qui demeure de règle; en général, il s’agit d’intriguer le lecteur, de provoquer sa curiosité en captant d’emblée son imagination1.» L’incipit du texte ne déçoit pas de ce point de vue :
« Comme il ressemblait vaguement à l’Empereur, les matelots du « Hermann-Augustus Stoeffer » l’avaient surnommé Napoléon. Aussi, pour la commodité du récit, ne l’appellerons-nous pas autrement.
Et d’ailleurs, c’était Napoléon.» (p. 5)