co-edited books by Jean-Luc Maroy
Paris, L’Harmattan, 2012 (Structures et pouvoirs des imaginaires) 196 p. ISBN 978-2-296-96971-1 , 2012
Apocalypse(s) ! Depuis ses débuts, le cinéma n’a cessé de projeter des images de fin du monde, de... more Apocalypse(s) ! Depuis ses débuts, le cinéma n’a cessé de projeter des images de fin du monde, de cristalliser sur grand écran les craintes suscitées aussi bien par le devenir collectif de l’humanité que par le sens de l’existence individuelle. Qu’il s’agisse d’une destruction planétaire filmée à grand renfort d’effets spéciaux ou d’un effondrement plus silencieux, les films apocalyptiques ne manquent pas de soulever les questions des fins dernières : Quel monde espérer après le chaos ? Qu’en est-il de la révélation ultime ?
Au cinéma, ces interrogations prennent les formes les plus diverses, alimentant une création foisonnante où les allusions au texte biblique côtoient les références à des périls réels ou fantasmés. Pour se pencher sur cet imaginaire apocalyptique, sont ici conviés des chercheurs de différentes provenances (spécialistes de l’expression artistique et théologiens), offrant une approche plurielle et critique, à la mesure de la richesse et des enjeux de ce type de cinéma. Tandis que la première partie aborde, en une série de plans d’ensemble, les traits dominants du genre, notamment à travers le prisme du film-catastrophe, la seconde partie se resserre sur une suite d’études consacrées à la dimension apocalyptique présente dans l’œuvre de réalisateurs marquants (Tarkovski, Herzog, Kieślowski, etc.) et de créateurs en art vidéo (Viola, Theys).
REVIEWS/ Odile RONDET, in : Communications [Canada] (2012) ; Morgane LERAY, in : Acta Fabula, Notes de lecture, http://www.fabula.org/revue/document7292.php (22/10/2012) ; Jean-Marie LANLO, in : Cinefilic (20/1/2013) www.cinefilic.com/2013/01/livre-limaginaire-de-lapocalypse-au (20/1/2013)"
Jean-Luc Maroy, 2016
L'article aborde la question des images des religions dans le films Incendies de Denis Villeneuve... more L'article aborde la question des images des religions dans le films Incendies de Denis Villeneuve (2011). Cette question n'est pas simple, même si elle est incontournable dans la mesure où il y a des mots, des signes et des symboles dans un film qui n'est pourtant pas religieux en tant que tel. Elle est aussi importante à un autre titre, parce que le film, comme la pièce de Wajdi Mouawad dont il est issu, s'appuie sur un contexte historique et politique, la guerre du Liban des années 1980 qui a connu des déchirements religieux. Le film campe l'histoire d'une militante, Nawal Marwan, qui, par bien des traits, rappelle celle de Souha Bechara, qui fut chrétienne orthodoxe et communiste. Néanmoins le réalisateur, Denis Villeneuve, n'a pas voulu proposer trop d'éléments explicites qui eussent pu identifier le cadre de l'histoire avec cette guerre, cherchant à garder un projet plus universaliste, eu égard à la réalité complexe du conflit.
Le cinéma du Moyen-Orient de ces dernières années offre une réelle opportunité d’étude pour la th... more Le cinéma du Moyen-Orient de ces dernières années offre une réelle opportunité d’étude pour la théologie pratique. Le vivre ensemble, mis en scène sous forme de récits souvent efficaces, peut être décodé à la lumière de la foi chrétienne. On soulignera dès lors l’omniprésence de thèmes comme ceux de l’étranger, des frontières, du rôle des femmes, le tout porté par l’espoir et souvent l’humour dans des cadres souvent conflictuels. Le théologien découvre que la question de l’altérité est au centre des récits : une altérité en souffrance qui demande une transformation du regard sur l’autre en prenant distance avec les cadres habituels familier/étranger, ami/ennemi qui ne peuvent qu’induire in fine la violence s’ils ne sont pas portés par l’estime, la bienveillance, la reconnaissance, en un mot, l’amour du prochain.
Depuis sa création en 2003, la pièce Incendies de Wajdi Mouawad n’arrête pas de fasciner. Montée ... more Depuis sa création en 2003, la pièce Incendies de Wajdi Mouawad n’arrête pas de fasciner. Montée et traduite de multiples fois à travers le monde, elle a trouvé un souffle nouveau en 2010 grâce à son adaptation au cinéma par Denis Villeneuve. Face à cette œuvre double dont la richesse thématique et esthétique paraît inépuisable, cet ouvrage propose des contributions d’horizons divers (Sciences humaines ; études cinématographiques ; études théâtrales ; philosophie ; théologie ; sciences des religions; mathématiques) afin de mieux saisir la complexité d’Incendies et d’éclairer ses réseaux de sens et le mystère de ses images.
Avez-vous remarqué la sortie du film Oblivion (« oubli ») ? Rien à voir avec le tome III du jeu v... more Avez-vous remarqué la sortie du film Oblivion (« oubli ») ? Rien à voir avec le tome III du jeu vidéo « The Elder Scrolls » dont il n'est donc pas une adaptation, bien que comme dans la trame du jeu, l'un des ingrédients du film est la recherche d'une identité perdue. Jack Harper est un « tech », le n°49 précisément, dans un monde post-apocalyptique, qui s'occupe de la maintenance de drones, euxmêmes chargés de protéger d'immenses collecteurs d'eau en suspension sur la mer dont la fonction est de produire de « l'énergie de fusion ». Une énergie qui fait fantasmer, à raison ou à tort, un certain nombre de scientifiques contemporains. On apprend que « les chacals », des extra-terrestres, ont détruit la lune et tenté d'envahir la terre ; que les terriens les ont finalement vaincus, et qu'entretemps la planète est devenue inhabitable à cause de déflagrations nucléaires. Tout semble paradoxalement aller bien dans le meilleur des mondes possibles : « Another day in paradise » dit régulièrement la femme d'Harper, référence à peine voilée à la chanson de Phil Collins. Le couple a en effet un projet (quoique Jack n'en soit pas enthousiaste, on découvre petit à petit pourquoi) : celui d'aller s'établir sur Titan, satellite de Saturne, avec les rescapés, tout en vivant temporairement dans un module placé audessus du sol, high-tech et tout confort, comme beaucoup en rêveraient ! La situation semble donc « sous contrôle », sauf que… et c'est là que le scénario nous emmène ailleurs : Jack a des souvenirs fugaces d'éléments qu'il ne parvient pas à coller à la réalité. Le titre du film commence alors à prendre sens.
Bruxelles – Montréal, Lumen vitae – Novalis, 2014 (coll. Théologies pratiques) 296 p, 2014
I. Le vivre ensemble dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle
Les Églises et les ... more I. Le vivre ensemble dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle
Les Églises et les débats sur la diversité ethno-religieuse
Solange LEFEBVRE
Les chrétiens et les transformations du monde arabe. Entre communautarisme et résignation, le risque d’exister
Tarek MITRI
La fête nationale de l’Annonciation au Liban. L’appel fait à une femme, Marie, pour le vivre ensemble des Libanais
Wardé MAKSOUR
Pas d’autre nom que celui de Jésus ? Le rapport aux autres religions à travers quelques textes bibliques
Isabelle GRELLIER
Rencontres interreligieuses et pratiques d’hospitalités. L’expérience des moines de Tibhirine
Gilles ROUTHIER
Est-ce que vous pouvez aimer un assassin ? La mission militaire et le vivre ensemble
Karlijn DEMASURE
Les facteurs qui contribuent à l’émergence de la violence dans les couples islamo-chrétiens au Liban
Marie-Rose TANNOUS
De l’étranger au familier : regards cinématographiques sur le vivre ensemble
Jean-Luc MAROY
II. Le vivre ensemble dans une perspective ecclésiale et pastorale
Les valeurs éthiques communes, lieu d’une réflexion théologique
Salim DACCACHE
La vie sociale des personnes mentalement vulnérables. Une approche éthique relationnelle
Axel LIEGEOIS
La lecture biblique : un apprentissage du vivre ensemble ? Approches bibliques et méthodes de lecture interculturelle
Verena NAEGELI
Au seuil de la rencontre. Jalons pour une Église d’hospitalités. Une lecture des écrits de Laurent Schlumberger
Pierre BLANZAT
La liturgie de bénédiction nuptiale pour couple mixte (catholique-protestant). Un défi pour le « vivre ensemble » des chrétiens
Jean-Patrick NKOLO FANGA
La formation chrétienne des adultes et la dimension ecclésiale de la foi
Catherine CHEVALIER
Pour un leadership ecclésial en résonnance avec les théories du développement humain et organisationnel
Lorraine STE-MARIE
Éléments pour une pastorale du « vivre ensemble » dans un contexte de diversité ethnique
François YUMBA WA KUMWENDA
III. Nouveaux champs pour le vivre ensemble
Des « béguinages familiaux » au 21e siècle en Belgique
Arnaud JOIN-LAMBERT
La palabre africaine au service de la Parole pour un vivre ensemble
Jonas MOROUBA
L’émergence de communautés écoféministes en Amérique du Nord
Pierrette DAVIAU
L’accueil des personnes LGBT dans les Églises. Du rejet au non-jugement, un chemin riche en communion
Joan CHARRAS SANCHO, Jean VILBAS
Postface
Karlijn DEMASURE
« Vivre ensemble », deux mots souvent utilisés de concert qui expriment parfois des réalités vécues, plus souvent un idéal à construire, un projet de vie dans lequel le but n’est pas seulement de vivre en commun, mais de vivre comme un, unis dans l’appréciation et le respect mutuels… Cette fraternité peut être recherchée indépendamment de la foi, mais les croyants ont la conviction que l’idéal d’un vivre ensemble holistique inclut une dimension spirituelle. Les chrétiens particulièrement considèrent que ce qui se vit dans le domaine familial, ecclésial, interreligieux, socioculturel, etc. dit quelque chose de leur foi en Dieu révélé en Jésus-Christ. En ce sens, le vivre ensemble est un défi pratique pour la théologie, car il s’agira de comprendre cette foi qui se déploie dans un vivre ensemble. Cet ouvrage collectif, écrit principalement par des théologiens pratiques francophones membres de la Société Internationale de Théologie Pratique aborde ce défi sous divers angles. Les trois axes retenus sont autant de fils conducteurs même si les réflexions proposées constituent une véritable palette du fait de la grande variété des situations analysées. Le vivre ensemble est abordé dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle, puis dans une dynamique ecclésiale et pastorale, avant de se pencher sur quelques nouveaux champs pour le vivre ensemble.
I. Le vivre ensemble dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle
Thesis Chapters by Jean-Luc Maroy
RÉSUMÉ
L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme ... more RÉSUMÉ
L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme le dit le philosophe Hans-Georg Gadamer à propos de l’art, de « séjourner » auprès d’elle pour qu’elle délivre petit à petit la profondeur de son sens. Cette œuvre pousse jusqu’en ses retranchements la question de l’analyse et de l’interprétation, dont la tradition critique accompagne la production des films dans l’histoire du cinéma. Tarkovski a construit un art très personnel, fondé sur une conception poétique du cinéma cherchant à exprimer « la vérité de la vie », un art tendu vers l’absolu dont le temps est la matrice essentielle. L’esthétique tarkovskienne forgée et théorisée tout au long de sa carrière est donc d’un grand secours pour comprendre ses films. En se penchant sur L’Enfance d’Ivan et Le Sacrifice, nous pouvons apprécier la richesse d’une production qui tend à rencontrer les grandes questions qui se posent à l’humanité en la fin du XXe siècle. Plus particulièrement, et surtout dans son dernier film, analysé ici dans son intégralité, Tarkovski met en évidence la crise spirituelle que traverse l’humanité et qui met en danger son existence. Un tel film est riche d’enjeux théologiques ; du rapport de l’art à la théologie, de motifs apocalyptiques et eschatologiques, du rapport entre matière et esprit, entre logos et ratio. Ce qui préoccupe particulièrement le cinéaste, c’est que le développement de la civilisation laisse en jachère les besoins spirituels de l’humanité. L’art tarkovskien tend, à son corps défendant peut-être, à renouer avec un courant prophétique présent depuis longtemps dans la littérature religieuse russe, confrontant la question de la foi avec celle de la modernité.
Papers by Jean-Luc Maroy
Peut-on parler d’une progressive disjonction (disruption) entre le corps et l’esprit induite par ... more Peut-on parler d’une progressive disjonction (disruption) entre le corps et l’esprit induite par l’usage du monde numérique ? L’étude du monde imaginaire des zombies, ces êtres sans conscience et sans esprit et celle du post-humain, qui poursuit un idéal de pur esprit indique un malaise dans la civilisation : que faire de l’espace (à l’heure de la mondialisation), du corps (à l’heure de la machine), de la mort (à l’heure de la perte des transcendances) ? Si le zombie rappelle la corrosion du corps et de l’esprit qu’impose le rythme de la modernité, on comprend que le salut, pour les post-humanistes soit du côté de la dé-corporation de l’homme. Le théologien, dont la tradition ne sépare pas nature et culture, corps et esprit, ne peut se résoudre à envisager une immortalité numérique qui de toute façon n’échapperait pas à la loi de l’entropie, pas plus qu’il ne peut se résoudre à accepter les stratégies déshumanisantes de la post-modernité qui laisse les individus vidés de toute consc...
L'article comporte la recension et la critique de cinq livres parus entre 2017 et 2019 sur le... more L'article comporte la recension et la critique de cinq livres parus entre 2017 et 2019 sur le cinéma et les rapports que les films entretiennent avec la religion, la spiritualité et la théologie. Ils sont représentatifs de cinq démarches différentes contemporaines : étude cinématographique de films à consonance spirituelle (R. Johnston, C. Barsotti), approfondissement des rapports entre la théologie et le medium cinéma (R. Johnston, K. Callaway, C. Detweiler), cinéphilie (B. de Seguins Pazzis), ciné-club paroissial (S. De La Moissonière) ou encore usage pédagogique dans le cadre de l'enseignement ou catéchétique (L. Aerens)
Dans le film Incendies de Denis Villeneuve, inspiré de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad du mê... more Dans le film Incendies de Denis Villeneuve, inspiré de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad du même nom, il y a des mots, des signes et des symboles religieux. Comment le réalisateur les traite-t-il? Quelle est leur signification, comment font-ils avancer le récit? En examinant les mentions du mot "Dieu", les questions d'identité et de violence au nom de la religion, la dimension du sacré et celle du miracle, nous montrerons que le film tente une percée sur le plan spirituel et religieux là où a priori on ne l'attendrait pas. En effet, à travers l'itinéraire des personnages de Simon et Jeanne, le spectateur est invité à un parcours du tragique à la vérité, en passant par des étapes de "révélations" et une quête des "origines". Le thème de l'accomplissement de la "promesse", enfin, est riche d'une dimension à la fois humaine et religieuse qui éclaire un aspect essentiel de l'oeuvre, celle de l'espérance, toujours fra...
Revue Theologique De Louvain, 2018
Gaspard Salatko, anthropologue, publie ici un livre inspiré au départ par un séminaire intitulé A... more Gaspard Salatko, anthropologue, publie ici un livre inspiré au départ par un séminaire intitulé Anthropologie des dispositifs cultuels, animé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris) par Jacques Cheyronnaud et Élisabeth Claverie. L’A. résume bien le propos de son livre par les termes suivants : « la posture ici adoptée ne vis pas à produire du discours théologique en mobilisant les résultats des sciences sociales, mais à caractériser les pratiques relatives à la génération des énoncés théologiques et à leurs mises en pratiques, notamment rituelles et esthétiques, sans omettre de prendre en considération la façon dont la discipline théologique intègre et assimile les propositions issues des sciences sociales » (p. 13). Voir aussi la recension d'Arnaud Join-Lambert dans Ephemerides Theologicae Lovanienses
Ephemerides Theologicae Lovanienses, 2012
Le cinema du Moyen-Orient de ces dernieres annees offre une reelle opportunite d'etude pour l... more Le cinema du Moyen-Orient de ces dernieres annees offre une reelle opportunite d'etude pour la theologie pratique. Le "vivre ensemble", mis en scene sous forme de recits souvent efficaces, reprend un certain nombre de themes comme ceux de l'etranger, des frontieres, du role des femmes, le tout porte par l'espoir et parfois l'humour dans des cadres conflictuels. Le theologie decouvre que l'alterite est au centre des recits : une alterite en souffrance qui demande une transformation du regard sur l'autre. Il s'agit de prendre distance avec les cadres habituels familier/etranger, ami/ennemi qui ne peuvent qu'induire, in fine, la violence, s'ils ne sont pas traverses par une dynamique de reconnaissance, de bienveillance, d'estime et de respect, en un mot par "l'amour du prochain".
Le cinema est affaire de regard et multiplie les points de vue sur le handicap a mesure des films... more Le cinema est affaire de regard et multiplie les points de vue sur le handicap a mesure des films produits et realises dans l'histoire. Il peut servir de point de depart a une reflexion critique sur le handicap grâce a sa capacite d'evoquer en profondeur certains aspects de la vie humaine qui n'apparaissent pas autrement. Certains chercheurs en ethique medicale (Shapiro) considerent qu'un film ou une scene de film est plus riche qu'un portrait clinique classique. Nous voudrions, dans ce cadre, examiner quelques films significatifs. Le chercheur en sociologie ( voir Genard, Cantelli) pourra y trouver certains de ses questionnements sur l'autonomie. Le theologien pourra, lui, enrichir sa comprehension de l'homme (voir Adolphe Geshe), en examinant comment certains sujets traites cinematographiquement peuvent resonner avec l'univers biblique et la foi chretienne.
Comme le cinéma entretient des liens constants avec la foi chrétienne depuis ses origines, il arr... more Comme le cinéma entretient des liens constants avec la foi chrétienne depuis ses origines, il arrive que certains films, certains réalisateurs trouvent un langage qui permette l’expérience spirituelle, tout en maintenant « ouverte » l’interprétation, ce qui respecte la liberté du spectateur. On notera que la dimension artistique en est un préalable indispensable, que cette expérience ne fait pas l’économie de la matérialité de l’image ou du son, qu’elle se laisse saisir d’abord par les sens avant la raison, et enfin qu’elle s’exprime sous forme de « brèche », de réalité « implicite » au donné cinématographique. Est-elle communicable ? Ce n’est pas simple, mais acquérir une certaine culture cinématographique, laisser parler ses émotions, prendre le temps de l’analyse et de l’échange permet de laisser retentir une œuvre qui peut révéler quelque chose du sens de la vie, de la présence de Dieu.Since the cinema has maintained constant ties with Christian faith since its origins, it sometimes happens that certain films or certain directors find a language that leaves room for spiritual experience, while keeping the interpretation open and thus respecting the freedom of the viewer. It should be noted that the artistic dimension is an indispensable precondition, that this experience cannot avoid the materiality of the image or the sound, that it can be apprehended by the senses before the intellect, and finally that it expresses itself in the form of a “breach”, a reality that is “implicit” in the cinematographic experience. Is it communicable? Not an easy question to answer, but acquiring a certain level of cinematographic culture, letting one’s emotions speak, and taking the time for analysis and exchange make it possible for a work to resonate in such a way that it can reveal something of the meaning of life and the presence of God
L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme le dit ... more L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme le dit le philosophe Hans-Georg Gadamer à propos de l’art, de « séjourner » auprès d’elle pour qu’elle délivre petit à petit la profondeur de son sens. Cette œuvre pousse jusqu’en ses retranchements la question de l’analyse et de l’interprétation, dont la tradition critique accompagne la production des films dans l’histoire du cinéma. Tarkovski a construit un art très personnel, fondé sur une conception poétique du cinéma cherchant à exprimer « la vérité de la vie », un art tendu vers l’absolu dont le temps est la matrice essentielle. L’esthétique tarkovskienne forgée et théorisée tout au long de sa carrière est donc d’un grand secours pour comprendre ses films. En se penchant sur L’Enfance d’Ivan et Le Sacrifice, nous pouvons apprécier la richesse d’une production qui tend à rencontrer les grandes questions qui se posent à l’humanité en la fin du XXe siècle. Plus particulièrement, et surtout dans son dernier film, analysé ici dans son intégralité, Tarkovski met en évidence la crise spirituelle que traverse l’humanité et qui met en danger son existence. Un tel film est riche d’enjeux théologiques ; du rapport de l’art à la théologie, de motifs apocalyptiques et eschatologiques, du rapport entre matière et esprit, entre logos et ratio. Ce qui préoccupe particulièrement le cinéaste, c’est que le développement de la civilisation laisse en jachère les besoins spirituels de l’humanité. L’art tarkovskien tend, à son corps défendant peut-être, à renouer avec un courant prophétique présent depuis longtemps dans la littérature religieuse russe, confrontant la question de la foi avec celle de la modernité.(THEO - Théologie) -- UCL, 201
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co-edited books by Jean-Luc Maroy
Au cinéma, ces interrogations prennent les formes les plus diverses, alimentant une création foisonnante où les allusions au texte biblique côtoient les références à des périls réels ou fantasmés. Pour se pencher sur cet imaginaire apocalyptique, sont ici conviés des chercheurs de différentes provenances (spécialistes de l’expression artistique et théologiens), offrant une approche plurielle et critique, à la mesure de la richesse et des enjeux de ce type de cinéma. Tandis que la première partie aborde, en une série de plans d’ensemble, les traits dominants du genre, notamment à travers le prisme du film-catastrophe, la seconde partie se resserre sur une suite d’études consacrées à la dimension apocalyptique présente dans l’œuvre de réalisateurs marquants (Tarkovski, Herzog, Kieślowski, etc.) et de créateurs en art vidéo (Viola, Theys).
REVIEWS/ Odile RONDET, in : Communications [Canada] (2012) ; Morgane LERAY, in : Acta Fabula, Notes de lecture, http://www.fabula.org/revue/document7292.php (22/10/2012) ; Jean-Marie LANLO, in : Cinefilic (20/1/2013) www.cinefilic.com/2013/01/livre-limaginaire-de-lapocalypse-au (20/1/2013)"
Les Églises et les débats sur la diversité ethno-religieuse
Solange LEFEBVRE
Les chrétiens et les transformations du monde arabe. Entre communautarisme et résignation, le risque d’exister
Tarek MITRI
La fête nationale de l’Annonciation au Liban. L’appel fait à une femme, Marie, pour le vivre ensemble des Libanais
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Gilles ROUTHIER
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Karlijn DEMASURE
Les facteurs qui contribuent à l’émergence de la violence dans les couples islamo-chrétiens au Liban
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Lorraine STE-MARIE
Éléments pour une pastorale du « vivre ensemble » dans un contexte de diversité ethnique
François YUMBA WA KUMWENDA
III. Nouveaux champs pour le vivre ensemble
Des « béguinages familiaux » au 21e siècle en Belgique
Arnaud JOIN-LAMBERT
La palabre africaine au service de la Parole pour un vivre ensemble
Jonas MOROUBA
L’émergence de communautés écoféministes en Amérique du Nord
Pierrette DAVIAU
L’accueil des personnes LGBT dans les Églises. Du rejet au non-jugement, un chemin riche en communion
Joan CHARRAS SANCHO, Jean VILBAS
Postface
Karlijn DEMASURE
« Vivre ensemble », deux mots souvent utilisés de concert qui expriment parfois des réalités vécues, plus souvent un idéal à construire, un projet de vie dans lequel le but n’est pas seulement de vivre en commun, mais de vivre comme un, unis dans l’appréciation et le respect mutuels… Cette fraternité peut être recherchée indépendamment de la foi, mais les croyants ont la conviction que l’idéal d’un vivre ensemble holistique inclut une dimension spirituelle. Les chrétiens particulièrement considèrent que ce qui se vit dans le domaine familial, ecclésial, interreligieux, socioculturel, etc. dit quelque chose de leur foi en Dieu révélé en Jésus-Christ. En ce sens, le vivre ensemble est un défi pratique pour la théologie, car il s’agira de comprendre cette foi qui se déploie dans un vivre ensemble. Cet ouvrage collectif, écrit principalement par des théologiens pratiques francophones membres de la Société Internationale de Théologie Pratique aborde ce défi sous divers angles. Les trois axes retenus sont autant de fils conducteurs même si les réflexions proposées constituent une véritable palette du fait de la grande variété des situations analysées. Le vivre ensemble est abordé dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle, puis dans une dynamique ecclésiale et pastorale, avant de se pencher sur quelques nouveaux champs pour le vivre ensemble.
I. Le vivre ensemble dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle
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L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme le dit le philosophe Hans-Georg Gadamer à propos de l’art, de « séjourner » auprès d’elle pour qu’elle délivre petit à petit la profondeur de son sens. Cette œuvre pousse jusqu’en ses retranchements la question de l’analyse et de l’interprétation, dont la tradition critique accompagne la production des films dans l’histoire du cinéma. Tarkovski a construit un art très personnel, fondé sur une conception poétique du cinéma cherchant à exprimer « la vérité de la vie », un art tendu vers l’absolu dont le temps est la matrice essentielle. L’esthétique tarkovskienne forgée et théorisée tout au long de sa carrière est donc d’un grand secours pour comprendre ses films. En se penchant sur L’Enfance d’Ivan et Le Sacrifice, nous pouvons apprécier la richesse d’une production qui tend à rencontrer les grandes questions qui se posent à l’humanité en la fin du XXe siècle. Plus particulièrement, et surtout dans son dernier film, analysé ici dans son intégralité, Tarkovski met en évidence la crise spirituelle que traverse l’humanité et qui met en danger son existence. Un tel film est riche d’enjeux théologiques ; du rapport de l’art à la théologie, de motifs apocalyptiques et eschatologiques, du rapport entre matière et esprit, entre logos et ratio. Ce qui préoccupe particulièrement le cinéaste, c’est que le développement de la civilisation laisse en jachère les besoins spirituels de l’humanité. L’art tarkovskien tend, à son corps défendant peut-être, à renouer avec un courant prophétique présent depuis longtemps dans la littérature religieuse russe, confrontant la question de la foi avec celle de la modernité.
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Au cinéma, ces interrogations prennent les formes les plus diverses, alimentant une création foisonnante où les allusions au texte biblique côtoient les références à des périls réels ou fantasmés. Pour se pencher sur cet imaginaire apocalyptique, sont ici conviés des chercheurs de différentes provenances (spécialistes de l’expression artistique et théologiens), offrant une approche plurielle et critique, à la mesure de la richesse et des enjeux de ce type de cinéma. Tandis que la première partie aborde, en une série de plans d’ensemble, les traits dominants du genre, notamment à travers le prisme du film-catastrophe, la seconde partie se resserre sur une suite d’études consacrées à la dimension apocalyptique présente dans l’œuvre de réalisateurs marquants (Tarkovski, Herzog, Kieślowski, etc.) et de créateurs en art vidéo (Viola, Theys).
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Au seuil de la rencontre. Jalons pour une Église d’hospitalités. Une lecture des écrits de Laurent Schlumberger
Pierre BLANZAT
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Jean-Patrick NKOLO FANGA
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Catherine CHEVALIER
Pour un leadership ecclésial en résonnance avec les théories du développement humain et organisationnel
Lorraine STE-MARIE
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François YUMBA WA KUMWENDA
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Joan CHARRAS SANCHO, Jean VILBAS
Postface
Karlijn DEMASURE
« Vivre ensemble », deux mots souvent utilisés de concert qui expriment parfois des réalités vécues, plus souvent un idéal à construire, un projet de vie dans lequel le but n’est pas seulement de vivre en commun, mais de vivre comme un, unis dans l’appréciation et le respect mutuels… Cette fraternité peut être recherchée indépendamment de la foi, mais les croyants ont la conviction que l’idéal d’un vivre ensemble holistique inclut une dimension spirituelle. Les chrétiens particulièrement considèrent que ce qui se vit dans le domaine familial, ecclésial, interreligieux, socioculturel, etc. dit quelque chose de leur foi en Dieu révélé en Jésus-Christ. En ce sens, le vivre ensemble est un défi pratique pour la théologie, car il s’agira de comprendre cette foi qui se déploie dans un vivre ensemble. Cet ouvrage collectif, écrit principalement par des théologiens pratiques francophones membres de la Société Internationale de Théologie Pratique aborde ce défi sous divers angles. Les trois axes retenus sont autant de fils conducteurs même si les réflexions proposées constituent une véritable palette du fait de la grande variété des situations analysées. Le vivre ensemble est abordé dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle, puis dans une dynamique ecclésiale et pastorale, avant de se pencher sur quelques nouveaux champs pour le vivre ensemble.
I. Le vivre ensemble dans une perspective interreligieuse et pluriculturelle
L’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski est complexe et exigeante. Elle demande, comme le dit le philosophe Hans-Georg Gadamer à propos de l’art, de « séjourner » auprès d’elle pour qu’elle délivre petit à petit la profondeur de son sens. Cette œuvre pousse jusqu’en ses retranchements la question de l’analyse et de l’interprétation, dont la tradition critique accompagne la production des films dans l’histoire du cinéma. Tarkovski a construit un art très personnel, fondé sur une conception poétique du cinéma cherchant à exprimer « la vérité de la vie », un art tendu vers l’absolu dont le temps est la matrice essentielle. L’esthétique tarkovskienne forgée et théorisée tout au long de sa carrière est donc d’un grand secours pour comprendre ses films. En se penchant sur L’Enfance d’Ivan et Le Sacrifice, nous pouvons apprécier la richesse d’une production qui tend à rencontrer les grandes questions qui se posent à l’humanité en la fin du XXe siècle. Plus particulièrement, et surtout dans son dernier film, analysé ici dans son intégralité, Tarkovski met en évidence la crise spirituelle que traverse l’humanité et qui met en danger son existence. Un tel film est riche d’enjeux théologiques ; du rapport de l’art à la théologie, de motifs apocalyptiques et eschatologiques, du rapport entre matière et esprit, entre logos et ratio. Ce qui préoccupe particulièrement le cinéaste, c’est que le développement de la civilisation laisse en jachère les besoins spirituels de l’humanité. L’art tarkovskien tend, à son corps défendant peut-être, à renouer avec un courant prophétique présent depuis longtemps dans la littérature religieuse russe, confrontant la question de la foi avec celle de la modernité.
Une question traverse l'ouvrage : que fait-on quand on fait de la théologie du cinéma ? Comment envisager sous l'angle théologique les films, l'esthétique, la pensée du cinéma ? Et d'abord, qu'entendre des rapports entre l'art et la théologie ? Il me semble que la théologie est appelée à produire un discours sur le sens des choses. Que ce sens soit " donné ", comme dans la Révélation, ou qu'il s'agisse de le " découvrir " dans la réalité, l'histoire, les arts, voire de le " créer ", en corrélant ensemble des univers de pensée et d'action qui ne dialoguent pas, ou même de " l'imaginer ", là où l'expérience et la pensée font défaut, la théologie ne peut se contenter de l'analyse des faits, des dispositifs, des structures, des signes, des stratégies, c'est-à-dire en rester au registre phénoménal. Son " monde " est inconfortable, toujours en déplacement entre la grâce qui se donne et la nature humaine qui la reçoit, entre le visible et l'invisible de l'image, entre le " champ " et le " hors champ " qui, par leur dispositif même, posent la question du spirituel".