Books by Pascal Montlahuc
Fiche éditeur : https://www.pulaval.com/livres/prince-et-citoyen-essai-sur-le-charisme-de-l-emper... more Fiche éditeur : https://www.pulaval.com/livres/prince-et-citoyen-essai-sur-le-charisme-de-l-empereur-romain-d-auguste-a-severe-alexandre
Fondé sur une utilisation adaptée du concept wébérien de charisme, ce livre interroge un système situé à mi-chemin entre le respect des normes républicaines et la construction d’une monarchie liée à la domination charismatique de l’empereur romain. Il s’agit de considérer l’attitude de princes qui construisaient leur charisme de monarque en agissant comme des citoyens « normaux » ou en adoptant des comportements hérités de la République : plus le prince s’abaissait, plus il s’élevait, et plus il s’élevait, plus il devait s’abaisser. S’il veillait à entretenir une telle dynamique, il était loué comme un bon monarque parce qu’il était un bon citoyen et réciproquement. L’analyse de ce paradoxal « monarque républicain » met en évidence les pratiques du primus inter pares (premier entre ses pairs) et du civilis princeps (prince citoyen), à l’origine d’un charisme différent selon que le prince interagissait avec les primores Vrbis ou avec le reste du populus. Fondée sur une civilitas qui évitait en partie la « quotidianisation » du charisme parce qu’elle réaffirmait périodiquement l’exceptionnalité de l’abaissement impérial, la domination de cet homme à la fois prince et citoyen tirait sa singularité du respect affiché pour les pouvoirs légaux-rationnels et traditionnels au fondement de la cité.
Based on an adaptation of the Weberian concept of charisma, this book examines a system situated midway between respect for republican norms and the construction of a monarchy that is linked to the charismatic domination of the Roman emperor. The main objective of this study is to consider the attitude of princes who built their charisma as monarchs by acting like “normal” citizens, or by adopting behaviours inherited from the Republican times: the more the emperor lowered himself, the higher he rose, and the higher he rose, the more he had to lower himself. If he took care to maintain such a dynamic, he was praised as a good monarch because he was a good citizen, and vice versa. Analyzing this paradoxical “republican monarch” highlights the practices of the primus inter pares (first among equals) and of the civilis princeps (citizen prince), which gave strength to a different charisma, based on the prince interacting with the primores Vrbis or with the rest of the populus. Founded on a civilitas that partly avoided the “routinization” of charisma by periodically reaffirming the exceptionality of imperial debasement, the domination of this man who was at the same time prince and citizen drew its singularity from the respect shown for the legal-rational and traditional powers at the foundation of the city.
L'oeuvre de Paul Veyne est iconoclaste et profondément novatrice. De l'archéologie à l'histoire d... more L'oeuvre de Paul Veyne est iconoclaste et profondément novatrice. De l'archéologie à l'histoire de l'art, du pouvoir de l'empereur au métier d'historien, du paganisme à la sexualité, les études réunies ici entendent restituer tous ses champs d'investigation, et explorer toute la richesse de ce « romain vrai » qu'est l'Histoire. Paul Veyne aimait susciter le débat ; discuter de son oeuvre est un moyen de lui emboîter le pas. Paul Cournarie, normalien (Lyon), agrégé d'histoire, est docteur en histoire grecque de l'université Bordeaux-Montaigne. Pascal Montlahuc est maître de conférences HDR en histoire ancienne à l'université Paris Cité.
Pascal Montlahuc est maître de conférences en histoire ancienne à Université Paris Cité et membre... more Pascal Montlahuc est maître de conférences en histoire ancienne à Université Paris Cité et membre de l'UMR 8210 ANHIMA. Jean-Pierre Guilhembet est professeur d'histoire romaine à Université Paris Cité et membre de l'UMR 8210 ANHIMA. Raphaëlle Laignoux est maîtresse de conférences en histoire romaine à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne et membre de l'UMR 8210 ANHIMA.
Extrait de la 4e de couverture :
L’ambition de ce livre est à la fois simple et démesurée: sans s... more Extrait de la 4e de couverture :
L’ambition de ce livre est à la fois simple et démesurée: sans sacrifier l’érudition aux impératifs de la vulgarisation, il offre un aperçu des grands jalons d’une histoire romaine qui peut, et parfois doit, s’écrire au présent et qui est enrichie par les avancées scientifiques récentes. Dans une nouvelle édition refondue, cette brève synthèse propose donc un survol général de l’histoire de la civilisation romaine, de la fondation semi-légendaire de la Ville au VIIIe siècle av. J.-C., jusqu’à la disparition de l’Empire en Occident au Ve siècle. Elle permet à l’étudiant ou au lecteur curieux de poser les principaux jalons de cette histoire, tout en offrant une introduction aux grandes tendances de la recherche contemporaine dans le monde francophone et anglo-américain."
Papers by Pascal Montlahuc
Aborder les sources de l'histoire du monde romain entre 70 av. J.-C. et 73 apr. J.-C. oblige à pa... more Aborder les sources de l'histoire du monde romain entre 70 av. J.-C. et 73 apr. J.-C. oblige à partir d'un paradoxe. D'une part, il s'agit là probablement de la période la mieux documentée de l'histoire de Rome : on peut parfois en écrire le récit événementiel, au moins politique, si ce n'est au jour le jour, en tout cas de décade en décade. D'autre part, ce siècle et demi souffre lui aussi du décalage, chronique et important pour l'Antiquité classique, entre la masse de documents produits et le stock documentaire qui subsiste aujourd'hui : dans notre vision du monde romain, il ne faut pas oublier ces sources, notamment administratives, dont nous savons indirectement qu'elles ont bel et bien existé, mais qui ont irrémédiablement disparu, une « mémoire perdue » (Nicolet 1994).
Les notices biographiques qui suivent mettent au jour un vaste réseau de personnages qui ont faço... more Les notices biographiques qui suivent mettent au jour un vaste réseau de personnages qui ont façonné plus ou moins durablement le monde romain sur la période considérée. Dans un souci de synthèse, seules certaines de ces figures ont été retenues et les informations les concernant ont été sélectionnées dans la perspective du programme. Pour la clarté de l'exposition, le lecteur pourra trouver, noté en gras au sein de chaque notice, les personnages qui font l'objet d'une autre fiche. De même, certaines expressions clés sont mises en valeur afin de mieux saisir le personnage concerné. Agrippa (Marcus Vipsanius Agrippa) (64/62-12 av. J.-C.) Descendant d'une famille italienne peu connue, ami d'enfance d'Octave, il apparaît dans les sources aux côtés de ce dernier, à Apollonie d'Illyrie, en 44, lorsque la nouvelle de la mort de César leur parvient. A son retour à Rome en 43, il est tribun de la plèbe et fait son entrée au Sénat. Il attaque alors en justice Cassius, un des assassins de César et devient assez rapidement le proche conseiller d'Octavien, notamment dans le domaine militaire. En effet, il combat victorieusement à Philippes (42) et remporte la victoire lors de la guerre de Pérouse. Il est préteur urbain en 40 avant de se rendre en Aquitaine comme gouverneur en 38-37. Il y réprime une révolte puis mène, à une date incertaine, une expédition au-delà du Rhin, sur la rive gauche duquel il installe les Ubiens. Consul en 37, il conduit la flotte qui vainc Sextus Pompée à Mylae puis à Nauloque le 3 septembre 36. Il combat les Illyriens en 35-34 et construit l'aqueduc Julia lors de son « édilité mémorable » de 33 (il est le seul ex-consul à être édile). Il dirige la flotte lors de la campagne d'Actium et fut l'artisan du succès militaire d'Octavien, tenant l'aile gauche lors de l'affrontement qui voit la victoire finale d'Octavien sur Antoine, le 2 septembre 31. Entre 31 et 27, alors qu'Octavien est hors d'Italie, Agrippa gouverne l'Italie avec l'aide de Mécène. Au retour d'Octavien, il procède, de concert avec ce dernier, à une purge du Sénat. Il est consul en 28/27 et, à partir de cette année, devient l'architecte du programme de celui qu'il faut désormais nommer Auguste. Agrippa participe à l'élaboration de la fameuse « Rome de marbre » augustéenne, en construisant par exemple en 27 le Panthéon (comme l'indique encore la dédicace), des bains publics ou en agrandissant les Saepta Julia en 26. Il devient alors, selon le mot de Fr. Hurlet, un réel « corégent ». Le fait est notable lorsque, Auguste étant tombé malade en 23, il confie à Agrippa son sceau en cas de décès, ce qui fait de lui le réel numéro deux de l'Empire et renforce sa popularité auprès des troupes de Rome. Il est par la suite envoyé en Asie comme proconsul jusqu'en 21. Lors de son retour à Rome, il entre dans la famille du Prince en épousant Julie, la fille d'Auguste. Ce dernier lui confie la réorganisation des provinces, notamment la mise en place d'un réseau routier important en Gaule, centré sur la cité de Lugdunum (Lyon). Il combat rudement les Cantabres en 19 avant de revêtir la puissance tribunicienne en 18, pour une durée de 5 ans. La mesure est prolongée en 13, et Agrippa se voit alors doté d'un imperium maius probablement proche ou égal à celui, jusqu'à présent unique, d'Auguste. Pendant ses séjours à Rome, il revêt également la charge de quindecemvir sacris faciundis et dirige les Jeux Séculaires de 17, aux côtés d'Auguste. Il part de nouveau en mission entre 17 et 16/13, établit dans le Pont le roi Polémon, installe des vétérans à Berytus et Heliopolis (Liban) et noue une amitié avec Hérode le Grand, roi de Judée. Se rendant en Pannonie afin d'y mater une révolte mineure, il tombe malade sur le chemin du retour et meurt subitement en Campanie en 12 a.C. Son corps rapatrié, Auguste prononce l'éloge funèbre de son ami et transporte dans son propre mausolée les cendres de celui qui, à ses côtés, a marqué durablement le monde romain par son action militaire, politique et administrative infatigable. La popularité d'Agrippa, père des « princes de la jeunesse » Caius et Lucius, reste importante dans les années qui suivent son décès. Celui qui refusa trois triomphes de son vivant fut alors honoré pleinement après sa mort, comme un membre de la domus Augusta. Agrippine « la Jeune » (Claudia Agrippina) (6 novembre 15-mars 59 ap. J.-C.) Elle est la fille de Germanicus et d'Agrippine dite « l'Ancienne » (fille d'Agrippa). De son premier mariage avec Cn. Domitius Ahenobarbus, en 28, nait en 37 le futur empereur Néron. Elle est accusée d'adultère (une accusation pratique pour masquer une possible implication dans une conjuration politique menée par C. Lentulus Gaetulicus) et exilée par Caligula en 39. Elle est pourtant rappelée par son oncle l'empereur Claude, qui vient de faire exécuter sa femme Messaline et qui épouse Agrippine en 49. En 50, sa ville de naissance, l'actuelle Cologne, se voit renommée en son honneur Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Lorsque Claude décède en 54, les rumeurs vont bon train sur la participation d'Agrippine à un empoisonnement visant l'empereur. Sous le principat de son fils Néron, son influence politique est immense et rapportée (peut-être parfois de manière exagérée) par les sources. Tacite la présente par exemple comme assistant en cachette aux séances du Sénat, dissimulée derrière un rideau (Ann., 13.5). Sa légende noire est renforcée par le fait qu'elle fut soupçonnée d'avoir fait assassiner le proconsul M. Iunius Silanus, arrière-petit fils d'Auguste et rival potentiel de son fils Néron. Ce serait également elle qui aurait persuadé Claude d'adopter Néron afin qu'il veille sur son fils Britannicus. Lorsque ce dernier, fils de Claude et Messaline, fut peut-être assassiné en 55, Agrippine est accusée du forfait mais conserve une influence notable jusqu'en 59, même si la disgrâce de son protégé Pallas, en 55, affaiblit son poids politique. Si l'on en croit Tacite, elle aurait pu commettre l'inceste pour éloigner Néron des griffes de sa femme Poppée (Ann. 2). De manière quelque peu ironique, c'est toutefois Néron qui commandite son assassinat. Cherchant à l'empoisonner puis à la noyer, il la fait finalement tuer par un affranchi (Anicetus) à Baïes. Agrippine, mère de Néron, laisse l'image d'une froide calculatrice au service de la grandeur de son fils. Son action a surtout concerné Rome et ses intrigues de cour plus que le monde romain dans son entier.
Ce travail doit beaucoup aux remarques de R. Baudry (Université Paris X Ouest Nanterre La Défense... more Ce travail doit beaucoup aux remarques de R. Baudry (Université Paris X Ouest Nanterre La Défense) et de R. Millot (ENS Lyon). Qu'ils soient tous deux vivement remerciés, tout comme doivent l'être J.-P. Guilhembet (Université Paris 7 Denis Diderot) pour sa relecture patiente et stimulante, ainsi que R. Morstein-Marx (University of California Santa Barbara) et M.-Cl. Ferriès (Université Grenoble II Pierre Mendès France) pour leurs conseils. suggestions érudites sur les textes antiques, tout comme les experts anonymes de la REA, proposées et les erreurs qui subsistent relèvent du seul auteur de ces lignes. ** Doctorant en histoire romaine, Université Paris 7 Denis Diderot, ANHIMA
Mélanges d'histoire économique, sociale et politique, offerts au Professeur Yves Roman Volume sec... more Mélanges d'histoire économique, sociale et politique, offerts au Professeur Yves Roman Volume second édités par Clément Chillet, Cyril Courrier et Laure Passet Diffusion : De Boccard, 4, rue de Lanneau, 75 005 Paris © Société des Amis de Jacob Spon, 2018 M.O.M., 7, rue Raulin, 69007 Lyon ISBN : 978-2-909142-05-0 pour le présent volume (vol.1) 978-2-909142-06-7, pour le second volume (vol. 2)
Hurlet Frédéric et Montlahuc Pascal
plusieurs décennies, une question traverse l'historiographie sur la Rome de la fin de la Républiq... more plusieurs décennies, une question traverse l'historiographie sur la Rome de la fin de la République : le système politique de cette époque peut-il être qualifié de « démocratie » ? Si tel n'est pas le cas, dans quelle catégorie de régime le « classer » 1 ? Il est temps d'aller définitivement au-delà d'un tel débat, aujourd'hui menacé de sclérose. Non que la proposition de F. Millar visant à faire de la République romaine « une démocratie dans un sens strictement neutre » et les objections argumentées qui ont été présentées par plusieurs historiens allemands (dont K.-J. Hölkeskamp, M. Jehne ou E. Flaig) aient été dépourvues de légitimité dans le . 1. Cf., sur ce point, le bilan historiographique établi par fr. hurlet, « Démocratie à Rome ? Quelle démocratie ? En relisant Millar (et Hölkeskamp) » dans st. benoist éd., Rome, a City and its Empire in Perspective: The Impact of the Roman World through Fergus Millar's Research. Rome, une cité impériale en jeu : l'impact du monde romain selon Fergus Millar, Leyde 2012, p. 19-43. 2. Cf. à ce sujet un recueil comprenant les principales études de F. Millar sur la République romaine : F. Millar, Rome, the Greek World, and the East. Vol. 1. The Roman Republic and the Augustan Revolution, éds. H. M. cotton, G. M. roGers, Chapel Hill-Londres 2002. Sur la réaction aux travaux de Millar, cf., e.g., M. jehne éd., Demokratie in Rom ? Die Rolle des Volkes in der Politik der römischen Republik, Stuttgart 1995 et K.-J. hölkeskaMp, Rekonstruktionen einer Republik. Die politische Kultur des antiken Roms und die Forschung der letzten Jahrzente, Munich 2004 (traduction française : Reconstruire une République. Antiquité romaine. La « culture politique » de la Rome antique et la recherche des dernières décennies, Nantes 2008 ; traduction anglaise : Reconstructing the Roman Republic. An Ancient Political Culture and Modern Research, Princeton 2010, avec des addenda substantiels).
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Books by Pascal Montlahuc
Fondé sur une utilisation adaptée du concept wébérien de charisme, ce livre interroge un système situé à mi-chemin entre le respect des normes républicaines et la construction d’une monarchie liée à la domination charismatique de l’empereur romain. Il s’agit de considérer l’attitude de princes qui construisaient leur charisme de monarque en agissant comme des citoyens « normaux » ou en adoptant des comportements hérités de la République : plus le prince s’abaissait, plus il s’élevait, et plus il s’élevait, plus il devait s’abaisser. S’il veillait à entretenir une telle dynamique, il était loué comme un bon monarque parce qu’il était un bon citoyen et réciproquement. L’analyse de ce paradoxal « monarque républicain » met en évidence les pratiques du primus inter pares (premier entre ses pairs) et du civilis princeps (prince citoyen), à l’origine d’un charisme différent selon que le prince interagissait avec les primores Vrbis ou avec le reste du populus. Fondée sur une civilitas qui évitait en partie la « quotidianisation » du charisme parce qu’elle réaffirmait périodiquement l’exceptionnalité de l’abaissement impérial, la domination de cet homme à la fois prince et citoyen tirait sa singularité du respect affiché pour les pouvoirs légaux-rationnels et traditionnels au fondement de la cité.
Based on an adaptation of the Weberian concept of charisma, this book examines a system situated midway between respect for republican norms and the construction of a monarchy that is linked to the charismatic domination of the Roman emperor. The main objective of this study is to consider the attitude of princes who built their charisma as monarchs by acting like “normal” citizens, or by adopting behaviours inherited from the Republican times: the more the emperor lowered himself, the higher he rose, and the higher he rose, the more he had to lower himself. If he took care to maintain such a dynamic, he was praised as a good monarch because he was a good citizen, and vice versa. Analyzing this paradoxical “republican monarch” highlights the practices of the primus inter pares (first among equals) and of the civilis princeps (citizen prince), which gave strength to a different charisma, based on the prince interacting with the primores Vrbis or with the rest of the populus. Founded on a civilitas that partly avoided the “routinization” of charisma by periodically reaffirming the exceptionality of imperial debasement, the domination of this man who was at the same time prince and citizen drew its singularity from the respect shown for the legal-rational and traditional powers at the foundation of the city.
L’ambition de ce livre est à la fois simple et démesurée: sans sacrifier l’érudition aux impératifs de la vulgarisation, il offre un aperçu des grands jalons d’une histoire romaine qui peut, et parfois doit, s’écrire au présent et qui est enrichie par les avancées scientifiques récentes. Dans une nouvelle édition refondue, cette brève synthèse propose donc un survol général de l’histoire de la civilisation romaine, de la fondation semi-légendaire de la Ville au VIIIe siècle av. J.-C., jusqu’à la disparition de l’Empire en Occident au Ve siècle. Elle permet à l’étudiant ou au lecteur curieux de poser les principaux jalons de cette histoire, tout en offrant une introduction aux grandes tendances de la recherche contemporaine dans le monde francophone et anglo-américain."
Papers by Pascal Montlahuc
Fondé sur une utilisation adaptée du concept wébérien de charisme, ce livre interroge un système situé à mi-chemin entre le respect des normes républicaines et la construction d’une monarchie liée à la domination charismatique de l’empereur romain. Il s’agit de considérer l’attitude de princes qui construisaient leur charisme de monarque en agissant comme des citoyens « normaux » ou en adoptant des comportements hérités de la République : plus le prince s’abaissait, plus il s’élevait, et plus il s’élevait, plus il devait s’abaisser. S’il veillait à entretenir une telle dynamique, il était loué comme un bon monarque parce qu’il était un bon citoyen et réciproquement. L’analyse de ce paradoxal « monarque républicain » met en évidence les pratiques du primus inter pares (premier entre ses pairs) et du civilis princeps (prince citoyen), à l’origine d’un charisme différent selon que le prince interagissait avec les primores Vrbis ou avec le reste du populus. Fondée sur une civilitas qui évitait en partie la « quotidianisation » du charisme parce qu’elle réaffirmait périodiquement l’exceptionnalité de l’abaissement impérial, la domination de cet homme à la fois prince et citoyen tirait sa singularité du respect affiché pour les pouvoirs légaux-rationnels et traditionnels au fondement de la cité.
Based on an adaptation of the Weberian concept of charisma, this book examines a system situated midway between respect for republican norms and the construction of a monarchy that is linked to the charismatic domination of the Roman emperor. The main objective of this study is to consider the attitude of princes who built their charisma as monarchs by acting like “normal” citizens, or by adopting behaviours inherited from the Republican times: the more the emperor lowered himself, the higher he rose, and the higher he rose, the more he had to lower himself. If he took care to maintain such a dynamic, he was praised as a good monarch because he was a good citizen, and vice versa. Analyzing this paradoxical “republican monarch” highlights the practices of the primus inter pares (first among equals) and of the civilis princeps (citizen prince), which gave strength to a different charisma, based on the prince interacting with the primores Vrbis or with the rest of the populus. Founded on a civilitas that partly avoided the “routinization” of charisma by periodically reaffirming the exceptionality of imperial debasement, the domination of this man who was at the same time prince and citizen drew its singularity from the respect shown for the legal-rational and traditional powers at the foundation of the city.
L’ambition de ce livre est à la fois simple et démesurée: sans sacrifier l’érudition aux impératifs de la vulgarisation, il offre un aperçu des grands jalons d’une histoire romaine qui peut, et parfois doit, s’écrire au présent et qui est enrichie par les avancées scientifiques récentes. Dans une nouvelle édition refondue, cette brève synthèse propose donc un survol général de l’histoire de la civilisation romaine, de la fondation semi-légendaire de la Ville au VIIIe siècle av. J.-C., jusqu’à la disparition de l’Empire en Occident au Ve siècle. Elle permet à l’étudiant ou au lecteur curieux de poser les principaux jalons de cette histoire, tout en offrant une introduction aux grandes tendances de la recherche contemporaine dans le monde francophone et anglo-américain."
Les interventions prendront la forme d’une galerie de portraits consacrés à des auteur.e.s fondamentaux/ales des SHS, dans l’optique de considérer le surcroit d’intelligibilité qu’apportent, ont apporté ou peuvent apporter leurs travaux à une étude renouvelée et réflexive de l’Antiquité. Les quatre premières séances seront consacrées à la description que Hoggart propose des classes populaires anglaises, à l’habitus de Bourdieu, à la figure hégélienne du grand homme, aux interactions telles que Goffman les conçoit. Elles introduiront ces concepts du point de vue de spécialistes des mondes grec et romain pour se demander si ces outils théoriques permettent d’éclairer les pratiques antiques et de quelle manière.
Présenatation - Cette séance portera sur le statut de la comparaison dans les travaux actuels d’anthropologie générale. La définition même de cette dernière n’est plus évidente : s’agit-il d’établir un discours scientifique « général » sur l’homme au sens qu’il concernerait la masse
entière de tous les hommes, dans l’espace et dans le temps ? ou que
ce discours traiterait d’aspects « généraux » au sens de fondamentaux (le « religieux », l’« économique ») ? ou, encore, généraux au sens de causaux (l’identification de régularités, de constantes anthropologiques ou de mécanismes) ? Par ailleurs, avec l’effacement de l’héritage structuraliste, constate-t-on aujourd’hui une diminution des travaux visant ces degrés de généralité ? Les présentations des trois intervenants – confrontés dans leurs travaux à l’une ou l’autre de ces acceptions de la généralité anthropologique – nous conduiront vers ces questions. Les opérations de comparaison y sont impliquées, qu’elles concernent la mise en rapport et en équivalence d’observations diverses par leur nombre, diverse par la nature des faits observés, ou diverse par les méthodes et les concepts fondant l’observation.