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mercredi 25 janvier 2023

Hans-Martin est un paysan à l'ancienne qui vit hors du temps


Un artisan, un artiste, un homme simple, 
une rareté aujourd'hui...
Magnifique!

vendredi 18 mars 2022

Rosy - une aventure de vie par Marine Barnérias


A 21 ans elle apprend qu'elle est atteinte de sclérose en plaques. C'est une véritable déflagration. Elle décide de s'écouter et entreprend un voyage pour sauver son corps, son esprit et son âme. Cela fera l'objet d'un livre : Seper Hero, puis d'un film : Rosy (qui est sorti en janvier). Sa nature spontanée et bienveillante a attiré les gens qu'il fallait pour entreprendre tout ça. Un véritable voyage initiatique.

mardi 19 janvier 2021

Jean-Pierre Bacri et son franc-parler


Vous nous manquerez Monsieur Bacri...

mercredi 13 mai 2020

L'homme qui maîtrisait le temps


La nature est surtout intéressante quand elle devient impitoyable. 
Dans cette vie là, j'ai fait beaucoup de choses dangereuses. 
Le danger c'est une des bases de ma philosophie, 
parce que l'être humain progresse le mieux dans l'incertitude que dans la certitude. 
C'est quand on est tout à fait sûr d'une chose qu'on s'endort.

N'essaie pas de posséder, c'est inutile, tu perds ton temps. 
Essaie plutôt la gratitude pour chaque minute qui passe.

Paul
La folle vie d'un aventurier philosophe de 95 ans

vendredi 8 février 2019

samedi 29 septembre 2018

André Rochette



Photos prises en 2006 lors d'un week end avec André.

Demandant de ses nouvelles, il y a un peu plus d'un an, à sa femme Bernie, elle me répondit en souriant : "Il est heureux!"
Je recommande vivement son livre : Par l'amour de la vie" qui parle de son cheminement auprès d'Arnaud Desjardins, et nous fait découvrir en toute humilité son passage de l'autre côté. Un témoignage essentiel.
Peut-on dire qu'un être nous quitte quand ses paroles restent vivantes dans notre coeur?

Je vous renvoie à l'article du 9 aout dernier.

dimanche 26 août 2018

mercredi 18 octobre 2017

Ce cher Christian Bobin

Ce cher Christian Bobin, il nous parle comme si l'on était un ami de longue date... 
Il nous délecte de ses mots images, et restitue très vite les odeurs de la terre, les pissenlits, ces fleurs qu'aucun fleuriste ne proposera jamais, le bruit du vent dans les feuilles du tremble, le rouge gorge et son poitrail de tablier de forgeron, l'éclat du flocon de neige... 
On approche le simple, le très bas, le silence que seule la solitude permet de découvrir, le regard de celui qui vous ouvre son âme, le monde devient petit, il tiendrait dans une main, non, disons deux mains offertes, on touche l'indicible, et en même temps montrable, la vie quand l'homme s'efface, la sainteté en quelque sorte... 
Des mots reviennent, comme infirmités, gratitude, ouverture, présent, maîtres...
Il est complètement humain, au sens d'imparfait, et ça le rend si tendre.



Les questions étaient des remerciements, des appréciations, des élans du coeur. Il était touché. Tout était si fin, subtil, bien au delà du mouvement et des bruits de fond du monde qu'il voit dépérir. Tout en modestie, la beauté chatoyante en filigrane...
Cette nuit, je l'entendais encore.
Un homme rare, comme le moine poète Ryokan  (18 ème siècle) qui l'a inspiré...

Le voleur parti
n'a oublié qu'une chose
la lune à la fenêtre


vendredi 18 mars 2016

Denise Desjardins


Un jour, ou une nuit
les yeux se ferment
trop tard peut être
ou trop tôt
cela dépend de notre vécu intérieur
Il faut se souhaiter
que la mort
ne nous surprenne pas endormi...

Merci Denise

mercredi 3 décembre 2014

Rendez-vous en terre inconnue

http://www.programme-tv.net/news/tv/60091-rendez-vous-terre-inconnue-arthur-emu/


Rendez-vous en terre inconnue est une émission à succès créée par Frédéric Lopez. Le principe est simple : emmener une personne qui a une certaine notoriété dans un pays dont elle ne connaît pas la destination en partant. En fait c'est plutôt une peuplade qui a très peu de contact avec le monde extérieur. C'est donc un changement total, un vrai dépaysement, à la fois pour l'invité, mais aussi pour nous téléspectateurs qui découvrons un mode de vie. En fait, c'est surtout la simplicité, la solidarité, l'humanité de ces gens, que nous découvrons. Nous sommes touchés, car c'est une vraie rencontre de coeur à cœur qui s'opère entre des êtres que tout sépare, cela dans une nature souvent hostile. L'un des intérêts de cette émission c'est la transformation qui se passe chez l'invité, mais aussi chez ceux qui accueillent. Les adieux se font souvent dans les larmes.
Les gens adhèrent, à croire que cet aspect humain, sensible, que l'on cache et dénigre bien souvent touche vraiment plus de personnes que l'on pourrait le croire à première vue.

Hier soir c'était Arthur, animateur télé et radio. J'avoue que j'ai jugé à première vue ce que pourrait être une émission avec un homme qui semble peu porté sur l'élévation de la conscience humaine. Mais je m'étais trompé. Une émission comme celle ci peut facilement faire oublier l'image que l'on a, ou qu'a donné une personne du show bizz. L'émission n'est qu'un résumé, car en vérité la personne est immergé dans un monde complètement différent pendant près de 20 jours. Dès lors il peut se passer beaucoup de choses. Finis les repères habituels, le confort douillet, les visages familiaux, tout est neuf, différent, inconnu, y compris ses propres réactions.
Arthur, Jacques de son vrai nom, joue le jeu sans tricher. Il va marcher, mal dormir (dans un sac de couchage), travailler manuellement, lui qui n'a jamais connu tout ça. Et il va découvrir des gens qui sourient, sont accueillants, malgré leurs propres difficultés dans un lieu assez ingrat.
La petite vidéo ci dessus est touchante car il ne cache rien de sa vulnérabilité. Tout le long de l'émission ensuite, il est resté près de ce qu'il avait vécu, près de ce qu'il sentait, sans prétendre quoique ce soit, sans se la jouer. Tellement d'artistes, ou de gens connus, sont prisonniers de leur personnage public qu'ils en oublient d'être eux mêmes, ce qui nous guette tous d'ailleurs.
J'ai apprécié du coup cet aspect d'un homme qui a osé se montrer avec son humanité, ses faiblesses, ou son ridicule, bref qui ne s'est pas caché derrière une façade.

Il se trouve que les médias mettent aujourd'hui en avant le soi disant exil fiscal d'Arthur. Publicité peut être due à l'émission d'ailleurs. Frédéric Lopez est lui même mis sur la sellette par certains car ayant autorisé le passage de l'émission alors qu'il ne savait rien de tout ça au moment du tournage en mai. Bien sûr c'est un aspect dont on peut parler, mais ces intellectuels et défenseurs de l'intégrité idéologique ne retiennent que ce qu'ils veulent bien, incapables qu'ils sont de reconnaître un homme qui se met à nu vis à vis de lui même devant un large public. De l'intellect au cœur il y a 30 cm que sont bien souvent incapables de franchir ceux qui sont un tantinet trop intelligents et qui peuvent envahir de leurs belles paroles l'univers médiatique. Bien sûr la richesses de certains peut sembler indécente, mais la froideur de certains autres qui se veulent moralistes me semble tout autant repoussante. A un moment Arthur a dit qu'il n'avait jamais senti autant la vie passer en lui. Je trouve cela magnifique. Et j'ose croire que cela a touché pas mal de monde au vu des réactions envoyées par sms.

Pour finir, Frédéric Lopez a parlé des actions que les gens peuvent découvrir en allant voir les Colibris, dont je mets le site : http://www.colibris-lemouvement.org/
Le monde bouge, même si cela ne se voit pas toujours.

Si vous voulez revoir cette émission : http://www.france2.fr/emissions/rendez-vous-en-terre-inconnue

dimanche 6 avril 2014

Rencontre avec Christian Bobin

Faire la queue pour approcher un homme.
Un homme qui écoute, qui regarde, qui sourit.
Deux heures parce que l'on s'était dit que si l'on s'y mettait trop tôt, il y aurait peut être la pression de tous ceux qui derrière attendent leur dédicace, que l'on n'aurait pas osé prendre son temps, le temps d'une rencontre.
Chistian Bobin est quelqu'un qui s'est mis le temps de son côté depuis longtemps déjà.  Il se laisse rencontrer.
La file n'avance pas, car il est disponible envers chacun. Comme si à chaque fois un ami de l'écrit est accueilli par celui qui écrit. Un ami ne précipite rien. Il est un ami.
L'homme est plus à l'aise dans cette rencontre avec l'humain que sur un plateau ou devant une assistance. Cette simplicité amicale donne des regards de complicité. Dans la simplicité le rire fuse, et l'intuition lâche les mots qui touchent. Chaque dédicace est unique. Comme tout ce qui se vit vraiment. La grande vie...
Le temps passé, deux heures, vécu sans impatience, est le temps de l'approche, de la nécessaire décantation pour vivre pleinement l'émerveillement de quelques minutes improvisées au bord d'une table.
Il tient son stylo comme un pinceau, il écrit comme un calligraphe, il sourit comme la bonté frémissante, il retient un mot particulier qu'il demande de préciser, il est comme une rareté longtemps attendue, il est comme il écrit...
A propos d'un auteur poète, Jean Grosjean, il note une citation : "Le passé est imprévisible". On éclate de rire. Sandra, qui avait fait le déplacement pour cette rencontre, est touchée. L'impalpable flotte, et nous sommes au bout de l'hameçon.
Quelle belle rencontre.

Pour les parisiens, il sera à La Procure jeudi prochain, près de l'église Saint Sulpice.

 
Le poète d'inspiration chrétienne Jean Grosjean aurait eu 100 ans cette année (en 2012). Pour La Vie, l’écrivain Christian Bobin revient sur cette figure, dont il fut l'ami.
Pour le centenaire de la naissance de Jean Grosjean (1912-2006), ses proches organisent un colloque au collège des Bernardins, à Paris. Christian Bobin a été l’ami de ce poète considéré comme une figure majeure de la littérature. Pour lui, "parler de Grosjean est la plus grande réjouissance et l’expression d’une gratitude".
Christian Bobin, comment avez-vous rencontré Jean Grosjean ? 
La poétesse Lydie Dattas m’a fait découvrir ses récits – Samson, Samuel –  puis son œuvre maîtresse : l’Ironie christique. Quand je l’ai rencontré, il m’est apparu comme un pêcheur à la ligne sorti du livre du Tao. Il avait une maigreur ascétique à quoi l’on reconnaît les gens que la pensée a brûlés et simplifiés. Ses yeux et son sourire amenaient des nuances infinies et délicates à la moindre parole. Son trajet intellectuel est celui d’un homme, qui est "de son Occident", comme dit Rimbaud, et même romain puisque membre de l’Église catholique. Puis il s’en éloigne, devient peu à peu galiléen et dans les dix dernières années de sa vie, il a la transparence, l’humour et la malice d’un sage japonais. Juste une anecdote : j’échange quelques propos avec lui autour de la table couverte d’une toile cirée, dans sa maison d’Avant-lès-Marcilly. Entre nous deux, un bouquet de roses du jardin. Un pétale tombe. Le doigt de Jean Grosjean le montre et il dit en souriant : "Tiens, un ange !"

Vous dites qu’il est non pas derrière nous mais devant nous... 
Ses livres nous proposent une aide puissante pour séparer ce qui dans la vie appartient au cœur (l’âme) et ce qui appartient au monde (comme somme d’obligations et de bassesses à laquelle chacun est soumis). Ses phrases ne perdent pas une seconde la boussole christique. L’axe premier de son écriture est un axe araméen.
Il consiste en ceci : ce qui compte, ce n’est pas ce que je sais, pas même ce que je crois, encore moins ce que je possède. Ce qui compte, c’est la personne singulière qui me fait face. Son travail est un travail d’avenir dans ce monde qui a durci ses coutumes et s’est encore plus épaissi.

Quels livres recommandez-vous pour entrer dans son œuvre ? 
Le mieux est de commencer par lire le Messie. Dans ce récit bouleversant, le Christ est un homme d’aujourd’hui. Nous venons de le congédier dans la mort et il revient sur la pointe des pieds. Tout se passe entre la Résurrection et le grand envol. Sa poésie ?
On peut y entrer par la Lueur des jours. Chaque page est baignée d’une lumière lunaire et traversée par tous les oiseaux du songe. J’ai parfois l’impression, tant cette poésie est limpide, qu’il ne s’y passe rien. Mais pour ce rien je donne toutes les bibliothèques.

samedi 9 février 2013

A propos de Christian Bobin

La vraie intimité EST D’ORDRE SPIRITUEL

L’enfance, un des thèmes favoris de Christian Bobin. "L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière." C’est sur cette phrase, extraite de la Bible, que s’ouvre Le Très-Bas. Sur sa table de travail, presque côte à côte, un livre rouge, La Bible de Jérusalem, et un Babar en tissu vert... "‘‘Croyez-vous en Dieu?’’ Telle est la question qui revient sans cesse à la fin des lectures que je fais de temps en temps dans des librairies de province. Je n’y réponds pas toujours. Tout dépend du questionneur. C’est la question la plus intime que je connaisse, beaucoup plus que celles portant sur le sexe. Aujourd’hui, on ne parle que de sexualité, sans pudeur et sans finesse. La vraie intimité de chacun d’entre nous est amoureuse et spirituelle. A la question de la foi, on ne peut pas répondre n’importe où, ni à n’importe qui. J’y réponds quand je sens que c’est un enfant, dans l’homme de trente ans ou soixante ans, qui me la pose. Car il ne faut pas que l’autre abîme la réponse."
Cette pudeur des sentiments, traduite par une écriture dépouillée, séduit indistinctement lecteurs, libraires et critiques. Patrick Kéchichian, critique littéraire du Monde, estime ainsi que "tout l’effort de Christian Bobin est concentré vers un seul but, un unique propos: peser le moins possible, n’alourdir toute la littérature que d’une très fine, très légère rosée." Charles Juliet renchérit dans Le Figaro: "Bien qu’il n’écrive que des proses, Christian Bobin est un poète. Il est un poète parce qu’il est un grand amoureux. Un amoureux en qui survit l’esprit d’enfance." Seul, Jean-Louis Ezine du Nouvel Observateur se moque de la nouvelle dévotion qui entoure ses œuvres: "Saint Bobin, lisez pour nous!", s’exclame-t-il en le traitant de "gourou mystique"...
Mais, à dire vrai, peu de choses mettent Christian Bobin en colère. A l’exception du cynisme: "Une grave maladie de l’intelligence, l’infirmité de se croire supérieur à ce dont on parle. On ne veut pas s’exposer, alors on se protège de sa propre faiblesse. Kierkegaard n’a-t-il pas dit un jour: ‘‘Il faut que le cœur se brise ou se bronze."" Christian Bobin, lui, continue de s’exposer. Dernièrement, dans Les nuits magnétiques, sur France Culture, il anima quatre émissions consacrées aux lettres d’amour. A sa façon, toute en retenue, en pointillé. C’est lui qui conclut l’émission par une lettre adressée à "celle qui est au-dessous de l’encre depuis le livre Souveraineté du vide". En voici les cinq premières lignes: "Pendant les toutes premières années de ma vie, je n’ai été qu’un imposteur. Je suivais des études et j’ai exercé un travail, mais, que je me taise ou que je parle, je ne faisais que remuer de la poussière. Ma vie était comme une résidence secondaire à la morte saison, avec ses meubles couverts de draps. J’étais assis devant la porte et j’attendais. J’attendais de vous rencontrer pour entrer dans mon visage, dans mon corps et dans mon cœur. J’attendais de vous aimer pour faire les premiers pas sur terre."


NOUAILLAS OLIVIER - PUBLIÉ LE 28 JANVIER 1993 - LA VIE N°2474

mercredi 14 décembre 2011

Michel Serres

Hier soir je suis allé écouter Michel Serres parler de son dernier livre : "Habiter".
Je l'ai vu ou entendu plusieurs fois sur les ondes, et outre que sa voix m'est sympathique, je trouve ce qu'il dit intéressant. C'était donc l'occasion de le rencontrer.

Bien qu'arrivant un quart d'heure en avance, on me dit en bas de l'escalier qu'il n'y a plus que des places debout. J'arrive dans la salle, bien pleine, avec déjà pas mal de gens debout sur les côtés. Je m'avance et découvre une place libre au deuxième rang. La personne attendue ne venant pas. Je me retrouve entouré de gagagénaires (je blague), mais en tout cas pas mal d'octo... Il faut dire que Michel Serres est né en 1930.

Il commença par cacher son regard derrière ses épais sourcils. Mais bien vite, dès que le présentateur eut fini les présentations et ses dires sur le sujet de l'habiter, Michel Serres, ayant pris quelques notes, retint son auditoire en homme savant qu'il est.
C'est un réel plaisir de l'écouter, car il est très cultivé, qualité qui semble de plus en plus rare aujourd'hui, il a un recul qui lui fait expliquer tout un tas de choses avec un regard que l'on n'a pas forcément, il parle fort bien, sans chercher ses mots ni hésiter, et raconte de véritables histoires à partir d'un point de départ que rien n'aurait laissé supposer. Un homme érudit, talentueux, conteur, et simple... Très nourrissant.

Il aborda les sujets : nomade - sédentaire, d'où vient le premier habitat, ce que signifie l'adresse et comment elle est en train d'évoluer, le sens de l'abri dont le premier est le ventre de la mère, etc, etc...
Ce n'est pas tant qu'il a parlé d'habitat que de la fonction et du devenir de l'habiter.

A un moment, il a dit qu'il avait relu les quatre évangiles, et qu'on n'y parle pas de maison. Il a dit juste après que Jésus n'avait pas de maison, ni ses apôtres, et qu'il était en quelque sorte un SDF. Le coup est bien trouvé, et il est vrai que Jésus n'a pas de foyer où il rentre se reposer. Il marche, et il est invité.
Pourtant j'ai été surpris en l'entendant parler ainsi, car les évangiles parlent souvent de maison, je dirais même qu'ils ne parlent que de ça, la Maison du Père....
Je me suis bien gardé de le lui faire remarquer. Je vois bien que la compréhension de la Bible ou des évangiles n'a rien à voir avec l'intelligence classique.
Profitant de l'occasion je voudrais revenir sur la maison dans l'évangile.
(à suivre)

mercredi 14 septembre 2011

Aiguebelle

Le lendemain je me rendais à l'abbaye cistercienne d'Aiguebelle.
J'y découvre une salle en hommage aux sept moines de Tibhirine assassinés dans leur prieuré en 1996. L'ambiance est tout à fait religieuse, dans le sens où l'on se sent en intimité avec ce qui s'est passé, avec ces moines qui ont choisi finalement de rester alors qu'ils en connaissaient les risques.

Deux d'entre eux étaient passés par Aiguebelle :


Le frère Luc Dochier, surnommé le toubib, qui partit soigner les prisonniers de guerre en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale et se constitua lui même prisonnier à la place d'un père de famille. Il soignait tout le monde en Algérie, quelle que soit sa religion ou sa tendance politique. Ainsi il était très apprécié des Algériens qui le considéraient comme un saint homme, un marabout. Marthe Robin, à qui il rendit visite, lui prédit qu'il ne manquerait jamais de médicaments, ce qui fut le cas.

Le frère Christian de Chergé, qui devint le prieur de la communauté, parlait arabe et favorisa le dialogue islamo-chrétien. Il travaillera sur le Coran, le nom d'Allah et le Dhikr. Je ne savais pas que j'allais en vivre un le soir même!
On découvre ce témoignage :

Il revient en Algérie en 1959 comme jeune officier, et il se souviendra toujours d’avoir eu la vie sauve au cours d’une embuscade grâce à un Algérien qui risqua sa vie pour le sauver : Mohamed, un musulman garde champêtre algérien, père de dix enfants. À Christian qui lui avait promis de prier pour lui, Mohamed avait répondu : « Je sais que tu prieras pour moi. Mais vois-tu, les chrétiens ne savent pas prier ! » Lors d’une altercation dans la rue, Mohamed va protéger Christian de la mort. Or, le lendemain matin, Mohamed est retrouvé assassiné. Christian n'oubliera jamais son ami, sa vie entière en sera bouleversée :
« Dans le sang de cet ami, j’ai su que mon appel à suivre le Christ devrait trouver à se vivre, tôt ou tard, dans le pays même où m’avait été donné le gage de l’amour le plus grand. »


Il pressent son enlèvement et écrit ce texte envoyé à sa famille :  "Quand un A - Dieu s'envisage."


« S’il m’arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd’hui - d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays [...] Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »

Je reste assez longtemps dans cette salle, comme une chapelle ardente, exposant des photos, des textes, des sculptures. Je me sens comme une miette...

mardi 7 juin 2011

dimanche 27 mars 2011

L'esprit du chemin

J'avais déjà parlé de cet homme qui marche en allant de lieu en lieu uniquement inspiré par leur noms et leur sens. Son premier livre s'intitulait : "Celui qui marche". Olivier Lemire vient de sortir un second livre : "L'esprit du chemin".

Il a marché vers « le Bonheur ». Après avoir rejoint à pied dans de précédents voyages des lieux aux noms aussi étonnants que « la Mort », « l’Amour » ou encore « la Lumière », il s’en prend cette fois au Bonheur, rivière cévenole au nom charmant et au cours tragique… Et sur le chemin du Bonheur, il interroge comme à son habitude les personnes qu’il croise sur son chemin, en passant par autant de lieux-dits dont le nom a un sens au regard de la quête du bonheur : « Plaisir », « la Santé », « l’Inquiétude », ou encore « Conscience »…   Le livre relate ce voyage inédit dans la campagne française. Il est agrémenté d’un cahier de photos permettant de voir de ses yeux à quoi ressemble « le Corps », « l’Esprit » ou encore « le Rêve », et d’autant d’illustrations cartographiques des fameux lieux-dits.

Aller voir son site : http://celuiquimarche.wordpress.com/

samedi 11 décembre 2010

Arouna Lipschitz


Une femme remarquable qui parle de son parcours et de la voie.

lundi 11 octobre 2010

Pour l'amour de Massoud


J'ai toujours eu une attirance particulière pour l'Afghanistan, et je fus réellement attristé par l'invasion soviétique, puis par ces années de guerre. Le commandant Massoud avait toute mon admiration, allez savoir pourquoi. Cet homme semblait intègre, bien au dessus de tous les chefs de guerre, et autres pays un jour attaquant, un jour aidant, ou vice et versa.

Ayant lu plusieurs livres sur Massoud, je finis actuellement "Pour l'amour de Massoud" un livre coécrit par sa femme Sediqa Massoud et Marie Françoise Colombani.
Ce témoignage unique nous permet de voir d'une part la vie en Afghanistan pendant cette terrible guerre, où en quelques minutes des familles entières sont décimées par les attaques soviétiques, où les gens fuient avec quasiment rien à travers les montagnes pendant des semaines et des semaines, où les trahisons se multiplient avec pour seul motif l'argent, et au milieu de tout ça des êtres exceptionnels qui sont sans doute dans les traces de cette tradition afghane, soufie, où une parole est une parole, et un être humain une âme avant tout.
Cette jeune femme sans éducation scolaire, fille d'un des proches de Massoud, va être promise à Amer Saheb plus connu sous le nom de Massoud. Elle avait 17 ans quand ils se sont mariés, lui 34. Il a accepté la proposition à condition qu'elle fût d'accord, ce qui est absolument rare dans ce pays. Bien sur cela devait rester secret pour que les Russes n'en profitent pas puisque tout finit par se savoir. Or un mariage dans ces pays traditionnels, a des proportions que nous ne connaissons pas. On peut imaginer les futures histoires de famille, d'amour propre blessé.

Il va éduquer sa femme, lui qui connait vraiment le Coran et la poésie perse. Il ne peut lui faire de cadeau car cela serait aussitôt repéré. Il se servira de sa soeur pour cela.
Ils auront plusieurs enfants et sa femme nous dit qu'il jouait avec eux autant qu'il était possible. De son côté elle lui expliquait la réalité de la condition des femmes afghanes, que les hommes ne connaissent pas, surtout quand ils sont pris tout jeunes dans les madrasas pour alimenter les réseaux talibans, ce qu'ils vont découvrir après la guerre.
Massoud est un homme libre qui considère l'autre comme ayant les mêmes droits. Il est toujours prêt à se dévouer pour la cause de son pays, à pardonner à ceux qui le trahissent, à payer de lui même sans tirer aucun avantage de la situation qu'il occupe.
Il vivait simplement, dormait peu, priait dès le lever du jour et méditait en marchant. Pendant les premières années de la résistance, un théologien l'accompagnait partout et discutait avec lui des commentaires du Coran.
Sa femme le servait, et lui l'aidait à grandir. Il ne lui faisait pas sentir le poids des responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Ils vivaient un amour rare, basé sur le don et le respect. Elle était inquiète pour lui, et il était inquiet pour sa famille. Il lui est arrivé à elle de lui désobéir pour rester près de lui quitte à être en danger.
Parmi les témoignages extraordinaires qu'elle cite, il y a celui d'un soldat russe, ancien prisonnier de la résistance, qui s'éprit de la cause afghane, devint musulman et l'un des proches de Massoud.
Celui d'un soldat sous ses ordres qui le trahit, mit une bombe sous le passage de sa voiture, qui explosa, mais ne le tua pas car ce jour là Massoud en avait pris une autre, et l'attendait le soir sur la route en pleurant sur sa déloyauté et l'enfer qui l'attendait désormais. Il fut pardonné!
Cet homme en avance sur son temps, ne cherchant pas le pouvoir, mais conscient des enjeux et des difficultés, avait un magnétisme, une force de conviction, qui fit qu'il pouvait retourner des situations. Il fit ce qu'il put pour développer l'école, la condition des femmes, et sans doute élever le niveau de ceux qui le côtoyaient.
Au fil des pages on découvre un homme exceptionnel, droit, intègre, ne jugeant pas, et sans doute prêt à donner de l'amour sinon de la compassion dans des situations où la réaction serait de mise.
Il appelle sa femme "Pari" c'est à dire "Ange"...

vendredi 8 octobre 2010

Javary et le Yi Jing

Pourquoi avez-vous décidé de publier une nouvelle traduction du Yi Jing?

"Parce que, tout ce qui nous avait été décliné par toutes les traductions occidentales de ce texte chinois depuis la première en 1840, ont toutes véhiculées un regard biaisé sur le Yi Jing. Un regard restrictif, réactionnaire, et surtout particulièrement mysogine, c'est à dire avec une appréciation dévalorisée du yin.
Hors justement l'une des grandes leçons que nous enseigne le Yi Jing, c'est que la stratégie yin est souvent beaucoup plus efficace que la stratégie yang.
Mais au cours de l'histoire de la Chine, les dynasties réactionnaires ont fait des interprétations biaisées du Yi Jing, valorisant le yang plutôt que le yin.
Ces interprétations erronées ont été rapportées par les traducteurs occidentaux parce qu'elles étaient auréolées de l'image de l'âge et de la tradition.
Il m'a donc semblé nécessaire de donner un nouveau regard juste sur le Yi Jing.
Du fait de ma pratique du Yi Jing, j'avais un avantage sur les traducteurs précédents, qui est que je pouvais ajouter à ma recherche sinologique ma connaissance de la pratique du Yi Jing.

Voici un exemple :
Il y a une série de mots dans le Yi Jing qui servent à définir la qualité énergétique de la situation. Certains de ces mots apparaissent 80 fois, 100 fois, 150 fois dans le texte.

Et donc en jouant avec ces deux éléments, c'est à dire à la fois une certaine connaissance du chinois ancien et la pratique du Yi Jing, j'ai cherché à faire plus qu'une traduction. J'ai essayé de faire une compréhension en trouvant les mots français qui ne sont pas forcément une traduction des mots chinois, mais qui permettent aux lecteurs français de comprendre ce que les mots chinois signifiaient dans l'optique de l'utilisation du Yi Jing. Cela je crois n'avait jamais été fait auparavant, parce que jusque là tous ceux qui avaient écrit sur le Yi Jing, soit écrivaient dessus sans le pratiquer, soit le pratiquaient sans connaître le chinois. J'avais la chance d'avoir ces deux appuis qui me permettaient de marcher sur mes deux jambes."