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dimanche 21 novembre 2021

Ils ont vécu leur rêve : témoignages et sourires

Suite de petites phrases à l'arrivée de la mini-transat.


J’ai réalisé mes objectifs, je suis content d’avoir accompli ce projet-là.

J’ai été poussé dans mes retranchements, mais le cerveau est bien fait. Une fois à terre, on ne se rappelle que du positif.

Ca a, dans tous les cas, été une incroyable expérience pour moi. La Mini Transat est LA chose à faire.

Faire la Mini Transat, c’est la meilleure décision de toute ma vie. J’ai tellement appris ! C’est tellement dur ! D'un point de vue mental, c’est une expérience incroyable, j’ai beaucoup appris sur moi. Ce que je retiens de cette course ? Qu’il y a toujours une étape suivante et qu’il ne faut jamais abandonner. 

Ce que je mettrais en avant, c’est la persévérance. 

J’ai raté le côté sportif mais le côté aventure, je l’ai vécu à fond ! Je me suis dit que je faisais partie de la centaine de personnes sur sept milliards qui ont eu le privilège de faire la traversée en solitaire sur un si petit bateau. Je suis tellement chanceux ! Donc, même si j’avais été dernier, j’aurais gardé le sourire. Je suis vraiment heureux d’avoir mené ce projet à bout.

Je suis super heureux d’arriver. C’est un sentiment très fort de se dire que ça y est, la boucle est bouclée, qu’on est allé au bout de son projet et de son aventure. Ça a vraiment été une expérience fantastique. Ca n’a été que du bonheur. J’ai appris et découvert beaucoup de choses. J’ai adoré ce que je viens de vivre ! 

Toute l’étape n’a été que du mental. J’ai l’impression que tout le monde a beaucoup réfléchi sur le sens de sa vie ! 

Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile pour moi de gérer la solitude. Je ressentais souvent le manque de mes proches, de mes amis. J’ai fait une sacrée introspection, et maintenant, je sais que je n’aime pas être seule !

J’ai cependant beaucoup apprécié de me retrouver face à moi-même en mer. Cela m’a laissé le temps de faire de l’introspection, de réfléchir à une multitude des choses, sur moi mais pas seulement. 

Le but c’est le chemin. Je crois que là je l’ai vraiment réalisé. L’important c’est de le faire et de le vivre vraiment parce que c’est là qu’on apprend les choses. Je pense que j’ai découvert plein de choses sur moi-même.

Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, ça m’a fait quelque-chose. J’étais tellement fière de moi, tellement contente d’être allée jusqu’au bout, de m’être dépassée autant et d’avoir accompli le projet que je voulais faire. C’est chouette. 

C’est tellement grand que j’ai du mal encore à réaliser ce qu’il s’est passé mais c’était incroyable ! Je n’ai pas de mots ! 

C’est complétement fou d’arriver et de recevoir un tel accueil ! Je ne m’attendais pas à ça et ça me rend très heureux. Je me sens très chanceux d’être arrivé au bout de mon aventure. C’est la concrétisation d’un rêve pour moi. Au moment où j’ai franchi la ligne, ça m’a fait quelque-chose. J’ai vraiment réalisé ce que je venais d’accomplir. C’est entièrement de la joie et du bonheur ! 

Je me suis retrouvé à pleurer sans trop savoir pourquoi. La joie sans doute. 

Je suis ravi d’être arrivé. Être là et l’avoir fait, c’est tellement bon !

C’était difficile de faire le choix de la route : soit tu gagnes, soit tu apprends, mais tu ne perds jamais ! Moi, j’ai vécu une belle leçon, une expérience formidable. J’ai beaucoup profité de la traversée. J’ai pris le temps de regarder les étoiles et la mer. Je n’ai pas ressenti la solitude. Au bout de quelques jours, on se rend compte qu’être seul, c’est agréable.

Je suis trop trop content ! J’ai eu le sentiment que le temps s’arrêtait. Je me sentais bien tout seul, j’étais dans mon élément, vraiment à l’aise.

C’est dur, c’est long mais c’est ouf ! C’est un défi tout à fait incroyable ! C’était encore mieux que ce que je pensais. 

Je me sens pleinement épanoui. Il y a eu des petites déceptions sur la fin mais ce n’est pas ça qui va rester. C’était tellement bien. Je suis heureux.

Grâce à cette expérience, j’ai gagné tellement ! 

J’ai eu du temps pour tout. Pour apprendre, pour avoir le mal de mer, pour être parfaitement bien en mer, pour découvrir mon bateau, pour observer les nuages…. C’est fou de vivre tout ça et ce sera de l’expérience précieuse pour mon futur. 

C’était long, on n’est pas habitué à se retrouver seul aussi longtemps. C’était difficile pour moi. Je l’ai plus ou moins bien vécu, ça dépendait des moments. Une sorte d’ascenseur émotionnel. Il y a des instants où on se dit que c’est incroyable comme on est chanceux, et d’autres où on se demande ce qu’on vient faire là ! La première chose que je rêvais de faire en descendant à terre, c’était des bisous et des câlins. Je ressens un bonheur immense.

C’était une super aventure. Je me suis lancé pour ça, pour vivre cette expérience fabuleuse et j’imagine ce que ça aurait été si je ne l’avais pas fait. Je suis tellement content d’être arrivé au bout. C’est magique ! Je me suis dit « profite, profite, profite. Tu n’as que ça à faire parce qu’après c’est fini, tu retournes à ta vie ordinaire."

 

 

 

Le doyen (68 ans) et dernier, porté par la famille mini.

mercredi 17 novembre 2021

Une transat en solitaire, c'est un voyage intérieur.

 Passionné de bateaux, bien que ne pouvant plus en faire, je continue de suivre les courses dont une en particulier qui a lieu tous les deus ans, la mini transat. Elle se court sur des bateaux qui font 6,50 m de long, mais qui portent énormément de voile pour un poids d'une tonne maximum, ce qui fait qu'ils peuvent aller très vite et procurent beaucoup de sensations. J'en ai essayé un, je confirme!     


 Même si tout augmente, ces bateaux restent encore dans des budgets accessibles, et il existe aussi un marché d'occasion, si bien qu'il y a beaucoup d'amateurs et de jeunes. Pendant la course ils ont une meteo succincte par radio, et leur position dans le classement, c'est tout. Ainsi ils ne savent pas où sont les autres hormis ceux qu'ils voient. Pas d'ordinateur, pas de sophistication, pas de communication sauf avec le comité de course, ou les bateaux proches par radio. Une vraie course en solitaire.   

Première étape vers les Canaries, deuxième étape : la traversée de l'Atlantique vers la Guadeloupe, soit une quinzaine de jours. Les meilleurs ont des objectifs de victoire, de podium ou de" top dix", mais pour la plupart c'est surtout l'aventure (ils sont un peu plus de 80, et c'est pratiquement leur première traversée). A chaque arrivée de cette course, les photos montrent des visages radieux, souriants, ouverts, et des commentaires extraordinaires que je vous laisse découvrir.

 

Au final c'est juste incroyable!

J’ai réussi et en plus avec un super résultat ! Je suis vraiment très heureuse ! 

Je suis très heureux de cette place, mais je suis surtout ravi d’être ici, avec mon bateau, et d’avoir traversé l’atlantique ! La Mini Transat m’a donné le goût de l’Atlantique, un goût que j’aimerais retrouver encore.

Faire une transat en solitaire, ce n’est pas anodin. C’est un voyage intérieur. C’est une sacrée expérience. 

C’était que du bonheur, excepté les sargasses et les grains.

La Mini est clairement une aventure complètement barjot. C’est un truc de malade ! Je ne m’imaginais pas ça. Je n’imaginais pas toutes ces émotions. Je n’imaginais pas toutes ces sensations. Humainement, c’est vraiment beaucoup plus fort que ce que je pensais. C’était juste beau. C’était dur par moments et fantastique par d’autres. Il y a eu tellement de choses fortes… 

Arriver de l’autre côté, voir une île se dessiner et se dire qu’on a traversé l’océan, c’est complètement fou. Je n’avais jamais passé 17 jours tout seul. Ça a été plein de nouveautés. 

 Franchement, j’ai pris beaucoup, beaucoup, beaucoup de plaisir ! J’ai trop hâte d’y retourner ! Je suis contente d’être là aujourd’hui. J’ai fait tout ce que je pouvais et je ne pouvais pas donner plus. Quand j’ai franchi la ligne j’ai ressenti un grand bonheur d’être arrivée de l’autre côté, d’avoir achevé ça et en même temps je réalise que c’est fini. 

Je suis ravie de l’aventure, il n’y a que du positif.

C’est une expérience unique, une occasion rare de se déconnecter. Vivre sa vie simple, manger, dormir, faire avancer le bateau. Je suis tellement heureux que je pense que je ne m’arrêterai pas là ! 

C’est magique d’arriver ici avec un tel accueil ! C’est même choquant après 17 jours de mer en solitaire mais c’est génial. Je ne m’attendais pas à ça. J’ai vécu des moments uniques à la belle étoile. Ça a été une expérience complète ! 

  
 
 





dimanche 24 janvier 2021

Autour du monde en solitaire

 J'avais commencé à parler de cette course en bateau autour du monde, le Vendée Globe, au moment du départ début novembre. C'est la course la plus dure et difficile qui soit car ils sont seuls sur leur bateau pendant près de 3 mois, voire 4 mois pour les derniers. Les bateaux de dernière génération peuvent aller très vite, tapent, cognent, font du bruit, dans un inconfort total. Impossible de se reposer vraiment.
S'ils sont seuls physiquement, ils ont une équipe derrière eux, une famille, avec qui ils sont en contact plus ou moins quotidiennement pat téléphone, mail... Dès qu'il y a un problème, ils appellent. Un technicien expliquera avec photos, plans, tout ce qu'il faut pour le régler. Ce n'est pas, ou plus, la vraie solitude. Ils peuvent consulter la météo, les photos satellites des masses nuageuses, afin de se frayer le meilleur chemin possible.
Mais cela reste une aventure totale, car il y a l'imprévu, les coups de vent, l'état de la mer, les rencontres avec les Ofnis (j'en avais parlé), la casse, le risque de couler (c'est arrivé plusieurs fois), la fatigue, la peur, le découragement. Il faut être fort dans sa tête, et certains frôlent l'héroïsme.

On peut dire qu'il y a 3 types de marins : ceux qui viennent pour gagner, ceux qui veulent terminer mais faire le meilleur classement possible, et ceux qui viennent pour l'aventure en espérant terminer aussi.
Les premiers, qui se disent compétiteurs, ont une pression terrible. Le moindre problème est un frein dans leur progression, et donc une tension. Il se trouve qu'assez vite il y a eu plusieurs abandons parmi les favoris, et un qui est revenu au point de départ pour réparer (ils ont droit) et repartir 9 jours après les autres. Pendant des semaines il a fait une tête déconfite tellement il était dévasté par son accident. Il avait tout misé depuis près de 4 ans sur un bateau novateur, une course mythique, avec un budget énorme, et un choc, une casse, et tout s'arrête. "Je n'étais pas câblé pour çà" a t-il dit, c'est à dire repartir bon dernier sans avoir de concurrent à côté avec qui se battre (même s'il en a redoublé beaucoup depuis). Une course tous les 4 ans, et tout qui s'arrête au bout de 3 jours, 10 jours ou deux mois...
La déception est énorme. Certains se sont élancés jusqu'à 3 fois sur cette course sans un finir une seule. C'est donc éprouvant à tous les niveaux. 

Tempête

Mais, ce que je trouve formidable dans cette course, c'est la solidarité, entre marins d'une part, et de la part du public. Depuis 30 ans, nombre de marins se sont sauvés entre eux, encore cette année où plusieurs ont été détournés pour aller vers l'un d'entre eux dont le bateau s'était disloqué et avait coulé en 2 ou 3 minutes. Or, petit clin d'oeil du ciel, celui qui l'a sauvé avait lui même était sauvé par ce même bateau (mais avec un autre marin), alors que sa coque s'était retournée, quille cassée, près du cap Horn, et qu'il attendait à l'intérieur, dans un Vendée Globe précédent (voir photo).
Lorsqu'un abandon arrive, les marins se soutiennent et s'envoient des messages. Eux seuls savent ce que ça représente. De même les pages Facebook sont remplis de mots de soutien et d'encouragement.
Je suis sûr que ça peut casser la coquille de certains compétiteurs pour découvrir un peu plus d'humanité. Certains témoignages après coup le montrent bien.

Jean Le Cam est resté 24 H dans sa coque retournée, en attendant son sauveur.

Raphaël Dinelli sauvé in extremis après 48 H dans le froid au sud de l'Australie.

Cette course est un condensé de vie, exacerbée. Ils en bavent énormément, prennent peu de plaisir au final, mais quand ça marche, roule, glisse, c'est du grand bonheur à l'échelle dix ou cent, et c'est ce qu'ils retiennent. Quand tout est difficile, va mal, semble fini, et qu'ils réussissent à réparer et repartir, il y a un contentement incroyable, celui d'avoir puisé dans des forces insoupçonnées, d'être allé au bout du bout de soi-même, d'avoir vaincu l'adversité... 
De plus en plus de skippers utilisent le yoga, la méditation, le coaching mental, pour apprendre la détente et braver les difficultés.
Enfin il y a le retour... Au début de cette course, il n'y avait pas les médias, les appels quotidiens, les cameras en direct. Dans cette solitude bien plus réelle qui durait 4 mois pour les premiers, le retour à la civilisation, à la cohue, à l'invasion finalement devait être un véritable choc. Aujourd'hui c'est bien différent, même si l'éloignement physique a bien été réel. 
Lors de la première course autour du monde en 1968 - 69, un seul est revenu au point de départ au bout de 312 jours, sans aucune communication avec l'extérieur. Un autre marin, Bernard Moitessier, y est devenu célèbre en ne revenant pas vers la civilisation "pour ne pas perdre son âme", et en poursuivant un demi tour du monde en plus jusqu'à Tahiti.
Au vu de ma modeste expérience en bateau, ce que font ces hommes et ces femmes reste exceptionnel.



mardi 8 décembre 2020

La course autour du monde

 

Ce porte containeurs a perdu ou vu endommagés 1 900 de ces containeurs il y a qq jours.

La technologie est partout, on l’a vu, mais elle a fait un pas de plus encore : on a installé sur certains bateaux un système de détection des OFNI (Objet Flottant Non Identifié). Comme sur nos routes encombrées, la mer est le moyen le plus vaste pour convoyer toutes sortes de marchandises. Des milliers de cargos et porte-conteneurs transportent du fret et des centaines de milliers de conteneurs, dont environ 1 400 (officiellement) tombent à l’eau chaque année. Ainsi ces grosses boites (comme des camions) flottent plus ou moins semi-immergées avant de sombrer par le fond. A chaque course des bateaux heurtent en aveugle ces OFNI ou des billes de bois, ou un mammifère marin. Avec la vitesse, avec ces nouveaux appendices, et surtout la mer poubelle (filets, plastiques…), bref autant de risques qui ont un coût matériel mais parfois humain. Quelle solution ? Impossible de surveiller la mauvaise conduite de tous ces gens de mer pour punir ceux qui sont responsables de méfaits. Alors on installe en tête de mât une sorte de détecteur d’OFNI jusqu’à environ 600 m qui déclenche une alarme afin de prévenir le marin. De même au niveau de la quille un appareil envoie des ondes censées éloigner les mammifères marins. 

C’est évident qu’on n’arrêtera pas les courses. Pourtant il y a de plus en plus de casse. Plus on va vite, plus on augmente les risques, à tous les niveaux. On peut avoir un très bon bateau, être parmi les marins les plus expérimentés, et casser, ou l’inverse : avoir un bateau ancien, un budget dix fois moindre, moins d’expérience, et finir. Le Vendée Globe a cette particularité qu’en moyenne la moitié seulement des bateaux terminent. Tous les participants le savent, mais c’est impossible à intégrer. Quand l’accident arrive, il n’y a plus qu’un marin qui pleure, qui mettra sans doute des mois, ou des années à digérer l’évènement. Derrière tout ça, il y a une équipe, un ou des sponsors, pas forcément une assurance (c’est une autre histoire en soi), et surtout l’engagement d’un marin depuis des années. Certains ont tout misé sur la course au dépend de tout le reste, maison, famille, etc… et vont tout perdre (maison, famille), et payer pendant des années pour rembourser leurs dettes. Cette course est folle à bien des niveaux.

Premier démâtage lors de cette course, 8 jours après le départ...

Pour gagner, il faut de la chance, même pour terminer. Il y a des bateaux qui changent de propriétaire à chaque course, presque tous d’ailleurs, et certains n’ont jamais fini une seule fois, il y a toujours eu un accident, la faute à pas de chance pourrait-on dire ! De même certains ont pris plusieurs départs mais ne sont jamais arrivés à finir. Y a-t-il un karma ? Plusieurs ont démâté au bout de 24 heures, alors que la course est censée durer environ  trois mois ! Vous imaginez ?

jeudi 19 novembre 2020

Tour du monde à la voile

Un autre appareil est le dessalinisateur, qui comme son nom l'indique utilise l'eau de mer et la transforme en eau buvable. 

Quand les marins sont proches, ils peuvent s’appeler par radio VHF, ce qui peut arriver même après quelques milliers de kilomètres. Ils appellent aussi leur compagne ou compagnon par Skype ou Whatsapp, certains deux fois par jour, pour les rassurer, pour parler de la famille ou quand ils ont besoin de soutien. Ils appellent tout aussi régulièrement leur équipe technique pour les tenir au courant de la marche du bateau, des petits ou gros problèmes. Ils ont droit à de l’aide technique à distance, non seulement par téléphone, mais par mail avec dessins si besoin. Vue la complexité de la machine, des différents domaines qui n’ont rien à voir avec la voile (moteur, électricité, électronique, informatique, réparations sur le bateau, etc…), ils ne peuvent être spécialistes en tout et bénéficient des conseils de leur propres spécialistes. Ainsi un certain Michel Desjoyaux (qui a gagné deux fois cette course) a pu redémarrer son moteur en panne grâce aux conseils de son équipe à terre. Sinon plus d’énergie, plus d’appareils, plus de pilote, plus de météo, et donc plus de course. S'il n'avait pas bénéficié de cette aide, il aurait perdu ou aurait abandonné.

La voile à ce stade est un sport inégalitaire : ceux qui ont le plus de moyens, la plus grosse équipe (une douzaine pour certains), ont forcément plus de chances d’être devant.

Depuis 4 ans les foils sont autorisés. Ce sont des sortes d’ailes sur lesquelles les coques peuvent s’appuyer et qui les sustentent. Si ça alourdit le budget, par contre les bateaux semblent voler, ce qui est très spectaculaire.

Le résultat pour les bateaux les plus récents, c’est qu’ils peuvent gagner dix nœuds ou plus sous certaines allures (20 km/h environ). Ils peuvent atteindre trente nœuds voire plus (55 km/h), ce qui est énorme. La contrepartie étant des sauts, des décélérations, bref des chocs qui peuvent être très violents. Ces bateaux sont d’un inconfort total, voire dangereux, d’où port de casque, protections obligatoires, renforts de mousse dans les angles… Quant au bruit, il peut atteindre les 90 décibels ! Donc là aussi protection…

Au vu des nouveaux chocs, il y a eu des renforcements rajoutés car la coque travaille différemment, et la plupart ont eu des pépins. Aujourd’hui, grâce à la technologie, on met des dizaines de capteurs dans les zones sensibles avec des seuils à ne pas dépasser, des alarmes, des écrans de surveillance, bref tout un arsenal pour prévenir des risques que l’on s’est plu à créer.

Il y a aussi des caméras un peu partout, non seulement pour faire de l’image média pour la direction de course et les sponsors, et donc le public via internet, mais aussi pour surveiller de l’intérieur. En effet les bateaux vont tellement vite, qu’ils déclenchent des effets de vague presque en permanence qui arrosent le pont et peuvent vous envoyer valdinguer sur plusieurs mètres si vous n’êtes pas attachés. Donc les cockpits (espace extérieur de manoeuvres) se ferment de plus en plus, certains complètement, pour être protégés des lances à incendies déclenchées par la vitesse de ces bateaux devenus extrêmes.

                                                   Des formes tendues pour surfer ou planer.

mercredi 11 novembre 2020

Tour du monde à la voile

On pourrait croire que la voile c'est "écologique", on avance avec la seule force du vent, et c'est tout. C'est vrai sur le principe, mais il y a tous les à côtés, et dans une course autour du monde les "à côtés" sont nombreux. Le grand but c'est non seulement de finir, mais de gagner, en tout cas d'être le mieux placé possible. Il faut donc aller vite, et pour aller vite il faut de la technologie, beaucoup de technologie, d'ailleurs on appelle ces bateaux des machines!

                                                          Les bateaux volent désormais...

Il faut faire léger et puissant, pour cela on utilise le carbone, un matériau composite utilisé dans l'aviation pour ses qualités mécaniques exceptionnelles et sa légèreté, plus performant que l'aluminium. Par contre un matériau très cher, non recyclable, et pas du tout écologique. La coque, le mât, la bôme, les foils (j'y reviendrai), absolument tout est en carbone. Coût d'un bateau neuf de 18,28 m : 6 à 7 millions d'euros. Les prix ont doublé en dix ans. Les voiles sont aussi faites dans de nouveaux matériaux extrêmement performants, légers, le plus raide possible, indéformables.

Dans la machine, il y a d'innombrables machines. Il faut donc un ou des fournisseurs d'énergie. Sans énergie, on ne peut rien faire. Les bateaux les plus récents consomment jusqu'à 6 500 Wh par jour.

                                                              Cablage des différents appareils.

Il faut déjà un moteur pour sortir et rentrer dans le port, ou en cas d'accident. Il est plombé pendant la course, mais on peut le faire tourner (pas l'hélice) pour alimenter les batteries. Ainsi certains emmènent jusqu'à 200 litres de gasoil pour être autonomes. Il y a aussi les panneaux solaires et les hydrogénérateurs (hélices tournant dans l'eau). La tendance est de diminuer l'énergie fossile (gasoil). Ces systèmes servent à alimenter la lumière, les feux de navigation la nuit, les GPS, toute l'électronique, les ordinateurs, les moyens de communication, le pilote automatique, des vérins, des pompes, etc...

On ne fait plus le point au sextant, on a sa position en permanence avec le GPS. Il y a aussi sondeur, radar, AIS (pour repérer les bateaux à proximité), une centrale qui indique la vitesse et la direction du vent, celle du bateau, le cap, un téléphone satellite, une balise reliée aux satellites qui permet d'être repéré, les ordinateurs. Les ordis permettent d'avoir la carte sous les yeux, de capter les bulletins météo pour faire sa route en conséquence. Des programmes sont rentrés qui connaissent le potentiel du bateau et indiquent en fonction de la force du vent et de sa direction quelle voile utiliser pour avoir la vitesse optimale en fonction des points de passage conseillés. Cela indique aussi jusqu'où aller pour virer de bord. Ainsi on peut faire plusieurs routages selon la météo reçue et estimée et choisir sa route en conséquence. Les marins passent beaucoup de temps devant leurs écrans (anciennement dénommé table à cartes), afin d'évaluer la meilleure route possible.

dimanche 18 novembre 2018

Folles courses à la voile

La voile est un sport à part. Je parle des grandes courses qui font traverser un océan ou faire le tour du monde. La technologie aidant, on est rentré dans un monde de sophistication réservé aux professionnels. Sans ordinateur, qui permet de faire les calculs pour la route à suivre, les simulations météo, sans pilote automatique relié au compas et à la girouette, sans appareil pour fournir de l'énergie pour faire marcher tout çà, c'est impossible de faire une course. Et je ne parle pas de dessalinisateur, ballast, quille basculante, foils rétractables et réglables, etc, etc...
Un bateau ce n'est plus une coque et des voiles, c'est devenu une usine à gaz avec des dizaines de bouts (ficelles) qui arrivent dans le cockpit, pas mal de boutons de réglage pour les systèmes hydrauliques et autre largueur automatique d'écoutes (cordages) au cas où le bateau chavire...
Il faut du temps pour mettre au point de telles machines, savoir les faire marcher au mieux, et bien sûr pas mal d'argent (d'où les sponsors). Il faut un à deux ans pour les plus complexes, et une équipe autour.
Parfois, en tout cas à chaque course, cela peut se terminer vite et mal. Ainsi des favoris peuvent s'arrêter au bout de quelques heures et voir des années d'efforts anéanties en un instant. Ils sont pros, ont des assurances, mais même amateurs la déception est immense.

La dernière génération de bateau volant (en monocoque)

Cette année la Route du Rhum nous a offert des scénarios incroyables. Cette course qui part de Saint Malo en novembre, donc avec des risques de mauvais temps, pour rejoindre le soleil de la Guadeloupe, n'est pas facile du tout. Il y a toujours un quart ou un tiers des bateaux qui n'arriveront pas à destination, voire plus selon les catégories. Il faut sacrément en vouloir pour se lancer dans une telle opération.
Ainsi un bateau s'est échoué sur une île dès les premières heures, appelant les secours.
Plusieurs bateaux ont eu des chocs occasionnant des fuites d'eau plus ou moins graves, et ont du s'arrêter.
Avec le mauvais temps, trois dépressions à suivre, des mâts sont tombés (c'est malheureusement classique), des foils (permettant aux bateaux de voler ou presque) se sont cassés ou sont carrément partis, occasionnant entre autre le retournement d'un trimaran de 31 mètres. Des voiles déchirées, des appareils ne fonctionnant plus, des parties de structure qui se déforment ou se cassent, un flotteur de trimaran arraché...
Nombre de bateaux s'arrêtent pour réparer ou se mettre à l'abri.
Deux concurrents se rentrent dedans après dix jours de course.
Une concurrente rentre en collision avec un cargo.
Un autre trimaran se retourne, et sera récupéré par un voilier en course deux jours après.
Enfin, celui qui avait largement la course gagnée dans la classe Imoca (les bateaux de 18 mètres faisant le Vendée Globe autour du monde), s'endort pour cause de fatigue intense et se réveille contre les rochers d'une falaise en arrivant sur la Guadeloupe. Il met le moteur, s'en sort, et finit la course, mais avec une pénalité qui le prive de la victoire.
Il y a aussi ceux qui se blessent...
La course n'est pas finie, il y a six classes de bateaux, mais que de déboires, que d'aventures, ou de mésaventures.

Et puis, alors qu'il n'était pas favori, c'est un marin atypique, disert, fuyant les médias, modeste, mais une force de la nature, préférant le simple, aux moyens limités par rapport aux autres "grands" favoris, sur un bateau déjà ancien, qui gagne dans les derniers miles avec sept minutes d'avance sur un second qui a mené toute la course. Un certain Francis Joyon dont j'avais déjà parlé il y a quelques années. Son âge : 62 ans, et qui avoue n'avoir dormi que quelques minutes par ci par là pendant les sept jours de sa course!

Francis Joyon lors d'une escale à Bordeaux

jeudi 1 novembre 2018

Voiles et reflets

Sagement amarrés, dans l'attente des régates.



Toutes les manoeuvres se font à la main,
il faut du monde pour maîtriser de tels voiliers.

L'eau ne connaît pas la ligne droite...

mardi 30 octobre 2018

Voiles classiques

Né au bord de la mer j'ai contemplé le ciel et les mouettes, l'horizon et les nuages, le vent et les voiles, la vase et ses reflets, dès mon plus jeune âge. Il m'en reste une attirance pour les bateaux, les ports, non pas les parkings de baignoires en plastique, mais la finesse et l'élégance des vieux gréements, la pureté des formes, le savoir faire de ces artisans aux mains habiles, l'ambiance du bois, des cordages, du bronze et du laiton...
Encore une fois, début octobre, Saint Tropez offrait le spectacle de son rassemblement des Voiles Classiques. 





dimanche 17 juin 2018

Grands voiliers à Bordeaux


  





Pendant quelques jours le port de la Lune retrouve son animation d'antan...