Books by Gabriel Arnou-Laujeac
« Voici donc un recueil de Gabriel Arnou-Laujeac, qui, au delà de sa perfection formelle, m’a pl... more « Voici donc un recueil de Gabriel Arnou-Laujeac, qui, au delà de sa perfection formelle, m’a plongé dans un abîme de questions. Je me sens bien obligé de dire que nous découvrons avec Arnou-Laujeac un poète d’une rare envergure. »
—Michel Cazenave, philosophe, écrivain, éditeur, critique littéraire, producteur (France Culture, France 3, Arte...).
« Magnifique Plus loin qu'ailleurs : sur le fil du rasoir d'une voie qui nous serait inaudible à force d'être connue, Gabriel Arnou-Laujeac garde pourtant, comme miraculeusement, le souffle poétique… qui nous garde en ce secret d'innocence. »
—Fabrice Midal, philosophe, écrivain et éditeur (Belfond et Pocket).
« Plus loin qu'ailleurs, un livre riche de poésie et d'un souffle qui crée une respiration. On suit Gabriel Arnou-Laujeac ici, là-bas, plus loin, mais aussi plus haut. Il nous entraine au-devant avec grâce et puissance. »
—Stéphane Barsacq, écrivain, éditeur (Albin Michel), journaliste (Le Figaro Magazine).
« Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. »
—Alain Santacreu, romancier et essayiste, théoricien de la contrelittérature.
« Ce qui surprend tout d’abord chez Gabriel Arnou-Laujeac est l’étrange tonalité transpoétique de son livre, comme une résonance évocatrice de l’interstice entre musique, peinture et mots. La musicalité est celle des psaumes et des cantates. La structure picturale s’approche de celle de William Blake. Et les mots, par une secrète alchimie, s’auto-dépassent. De grande potentialité philosophique, son texte ne peut être rattaché à aucune philosophie. »
—Basarab Nicolescu, physicien, philosophe, membre de l’Académie Roumaine, Prix de l’Académie Française.
« Une pure merveille ! Le vertige que procure sa plume est indicible. Un rythme, une musique, des mots qui s'aiment, savamment mis ensemble... On devrait l'étudier dans les lycées, le faire dire par des acteurs sur les ondes radiophoniques. »
—Isabelle Duquesnoy, romancière, biographe, historienne de l'art, Prix du Roman Français Livre de Poche, St Maur 2018, Deauville, Prix Passeurs d'encre 2018, Prix Ados 2012.
« Je suis entrée dans l'univers de Gabriel Arnou-Laujeac comme on entre dans une église. Un temple, une mosquée, une pagode… D'une rare exigence dans le paysage actuel, son écriture est habitée par la grâce et « l’écho du silence » qui résonne au dedans. »
—Maram Al-Masri, Prix international de poésie Antonio Viccaro 2013, Prix de la Société des Gens de Lettres (SGDL) 2007.
« Plus loin qu'ailleurs est un livre qui se respire, qui embaume, qui élève l'âme et dont l'inspiration est à la fois, tout en s'en éloignant par sa propre originalité, Plotinienne, Dionysienne (Saint Denys l'Aréopagyte) et Cantienne (Cantique des Cantiques). L'écriture de Gabriel Arnou-Laujeac, unique, me fait songer à Saint John Perse. Cette première page - je l'espère et je le prédis - en annonce d'autres. »
—Monseigneur Michel Laroche, théologien et écrivain, collaborateur de la revue géopolitique Diplomatie.
« On admirera dans nombre de ces pages l’écriture enthousiaste d’un écrivain libéré de toute convention, qui joint à un souffle indomptable, l’expression lyrique en possession de sens. Il est inconcevable de ne pas voir que, dans l’instant de lecture, le monde de Gabriel Arnou-Laujeac soit de toute beauté.»
—Sylvie Besson, chercheur et critique littéraire (Le Nouveau Recueil de Jean-Michel Maulpoix).
« Une écriture rare. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d’apparence, dénude les mots pour les porter à l’incandescence. Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu’universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l’espace, s’adresser à ce que l’humain a de meilleur et de plus haut en lui. »
—Alain-Jacques Lacot, éditeur et chroniqueur à Recours au Poème et au Magazine Littéraire, chargé de mission au Centre National du L¬¬ivre (CNL).
« Plus loin qu'ailleurs de Gabriel Arnou-Laujeac est une véritable partition. Ce ne sont pas seulement les silences inscrits, les temps d'arrêts, les rythmes et les sons, mais également les pages qui se tournent dans ce livre comme celles d'une partition... Les mesures semblent indiquées, et une autre dimension s'éveille du papier. Bravo, encore ! »
—Hélène Tysman, pianiste classique, lauréate de nombreux concours internationaux.
« Il y a dans l'univers de ce poète «des psaumes inédits, des cantiques interdits», une façon insolite et sacrée de « mourir à ce monde inversé ». C'est souvent d'une beauté quasi liturgique. »
—Jean-Luc Maxence, écrivain et éditeur (Le Nouvel Athanor).
« Son ouvrage rappelle les fresques de la Chapelle Sixtine où la finesse et la grâce du trait servent la beauté et la profondeur de magnifiques compositions à la gloire du Créateur. »
—Valérie Debieux, écrivain, critique littéraire, directrice adjointe du magazine La Cause Littéraire.
* Winner of a Hemingway Grant: Beyond Elsewhere was awarded a Hemingway Grant by the French Min... more * Winner of a Hemingway Grant: Beyond Elsewhere was awarded a Hemingway Grant by the French Ministry of Culture, The Institut Français, and the Cultural Services of the French Embassy.
"'This is the absolute dawn', Gabriel Arnou-Laujeac declares in the final pages of Beyond Elsewhere, a dazzling hymn to the currents of desire that shape each individual life. [...]. Do not miss the chance to take this exhilarating journey.»—Christopher Merrill
"A wonderfully lyric, mesmerizing meditation. Beyond Elsewhere defies definition, hovering in that physical space somewhere above us, just beyond reach, but visible in a breathless lyrical cloud. Arnou-Laujeac poems are psychotropic." —Victoria Chang
"This incandescent metonym of light is, writ small, a marriage of eastern and western wisdoms—a bildungsroman describing the arc of a young man's journey from innocence, through passion and despair, to the great clarity of spiritual understanding. Arnou-Laujeac's intensely visual account, clothed in lyrical image and visionary flame, in Cardona's transcendent translation, easily carries us along in his brightly burning chariot in quest of the Divine."—Sidney Wade
"Hélène Cardona's new translation confirms again her exquisite powers and imagination in turning Arnou-Laujeac's amazing work into an English classic."—Willis Barnstone
"The intensity of the prose poetry took my breath away" —Antonio D'Alfonso
"Gabriel Arnou–Laujeac creates a new mythopoetic language of transformation."—Ron Starbuck
"French author Gabriel Arnou-Laujeac’s poetic narrative is just exquisite – enough said."—Andrew Singer
"Stylistically spontaneous and thematically deep, "Beyond Elsewhere" is a challenging read. Arnou-Laujeac effortlessly distills whole schools of knowledge in short verses and phrases."—Tulika Bahadur
Prefață de Basarab Nicolescu, postfață de Maram Al-Masri, traducere de Gabriela Mocănaşu.
„Un me... more Prefață de Basarab Nicolescu, postfață de Maram Al-Masri, traducere de Gabriela Mocănaşu.
„Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu’ailleurs a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză.
Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen?
Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii.
Translations by Gabriel Arnou-Laujeac
Copyright © 2018 Arsha Avinash Foundation
Traduction et annotation de l’édition française : Gabr... more Copyright © 2018 Arsha Avinash Foundation
Traduction et annotation de l’édition française : Gabriel ARNOU-LAUJEAC
Avant-propos : Svāmī Viditatmānanda Sarasvatī et Svāmī Paramarthānanda Sarasvatī
« Epouse du Feu » de Sri Aurobindo - Traduction du poème "The Bride Of Fire" par Gabriel Arnou-La... more « Epouse du Feu » de Sri Aurobindo - Traduction du poème "The Bride Of Fire" par Gabriel Arnou-Laujeac.
Parution dans « Recours au Poème », le 19 novembre 2013.
Published Papers by Gabriel Arnou-Laujeac
Aditi, 2021
Article sur le destin et le libre arbitre selon l'advaita-vedānta suivi d"un dialogue avec Śrī Ca... more Article sur le destin et le libre arbitre selon l'advaita-vedānta suivi d"un dialogue avec Śrī Candraśekhara Bhāratī III, 34ème Śaṅkarācārya du Śṛṅgeri Śāradā Pīṭham; Traduit de l’anglais, annoté, translittéré et introduit par Gabriel Arnou-Laujeac
Paru dans la revue Aditi, ISSN 2608-8835.
Publié par Centre Aditi d’Etudes sur la Tradition Hindoue, 2019.
https://centre-aditi.com/
Esprit Yoga
" Les quatre ornements de l’esprit" selon Patañjali (IIè s. avant JC) : en très bref, ayant dû r... more " Les quatre ornements de l’esprit" selon Patañjali (IIè s. avant JC) : en très bref, ayant dû répondre à l'aimable invitation du magazine Esprit Yoga en utilisant 2500 caractères au maximum !
Paru dans Esprit Yoga n°51
Copyright © 2018 ULTREIA
Nulle civilisation n’a célébré avec autant de ferveur et de continuité... more Copyright © 2018 ULTREIA
Nulle civilisation n’a célébré avec autant de ferveur et de continuité la figure hiératique du renonçant que la civilisation védique. Aujourd’hui encore, malgré le chant des sirènes du matérialisme mondialisé, le renonçant ou sannyāsin — « lui qui repousse même la richesse comme une guenille », dit Ādi Śaṅkara (788-820) dans sa « Quintaine de l’ascète » — a conservé un statut privilégié dans la société indienne. Tout comme le sādhu emblématique de la Kumbha Mehlā , le sannyāsin inspire le respect par le dépassionnement (vairāgya) ultramondain dont il fait preuve, sachant qu’il se détourne de toutes les possessions et préoccupations temporelles qui suffisent à consumer la vie des autres Hommes. Non seulement laisse-t-il le monde terrestre derrière lui, mais il n’éprouve pas plus d’attrait pour les mondes célestes . Ces lieux relatifs, conditionnés par l’espace et le temps, ne sauraient constituer le but de celui dont le regard porte, au-delà des mondes visibles et invisibles, vers l’Absolu (Brahman) révélé par les Upaniṣads, défini en tant que Cit ou Pure Conscience en sa qualité de cause efficiente de l’Univers et en tant que Sat ou « Pure Existence » en sa qualité de cause matérielle.
De par son dénuement et la majesté de son apparence — vêtu d’une simple robe ocre, il ressemble à une flamme qui s’élève, resplendissante, dans la nuit du monde ¬—, l’authentique sannyāsin incarne, aux yeux de l’Homme de foi, la métaphore de la connaissance qui dissipe l’obscurité de l’ignorance : « La Vérité qui est une nuit obscure pour tous les êtres, en elle s’éveille le Yogi maître de soi. L’ignorance en laquelle veillent les êtres n’est qu’une nuit pour le sage qui voit » relève poétiquement la Bhagavad-Gītā (II, 69).
A l’instar des Ṛṣis de jadis, qui ont « vu » les hymnes védiques révélés par Brahman mais n’en sont pas les auteurs, le sannyāsin accompli est un « voyant » parmi les aveuglés qui tâtonnent sur le sentier de l’existence, éblouis par les apparences trompeuses et les plaisirs fugaces, incapables d’étancher leur soif de plénitude, encore moins de trouver l’inconditionnelle félicité du Soi que le renoncement (sannyāsa), enseignent les Vedas, permet d’atteindre. Bien sûr, c’est l'œil de la connaissance (jñāna-cakṣuḥ), cité à deux reprises dans la Bhagavad-GItā (XV, 10 et XIII, 34), qui fait du sannyāsin accompli un « voyant », non pas l’organe physique, puisque le Soi suprême est « le Voyant non vu » (Adṛṣṭo draṣṭā), comme l’enseigne la Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad (III, vii, 23) : étant sans forme, le Soi ne peut être un objet de perception mais « Celui qui perçoit toutes choses » (sarvānubhūh) précise la même Upaniṣad (II ,v, 19).
La civilisation védique ne se contente pas de reléguer le mode de vie du sannyāsin à la marge négligeable de l’existence, elle l’installe au contraire en son cœur et en son faîte. Traditionnellement, l’adoption de la vie de sannyāsin constitue en effet le quatrième stade de la vie, point culminant d’une existence vécue en harmonie avec l’ordre cosmique (ṛtam) et la « Loi éternelle » (Sanātana-Dharma ) qui la soutient. Selon le Mānava-Dharmaśāstra, le Traité de Loi rédigé par le sage Manu qui remonte à la plus haute antiquité, le premier des quatre stades (caturāśrama) est celui de brahmacārī ou d’étudiant, période de formation académique et religieuse. La seconde étape est celle de gṛhastha ou chef de famille qui s’achève autour de cinquante ans selon la Tradition, c’est-à-dire à mi-chemin de la naissance et de la mort, la durée de référence d’une vie humaine étant fixée à cent années par les écritures védiques. Après s’être dûment acquitté de l’ensemble de ses devoirs religieux et séculiers, le gṛhastha lègue ses biens à sa progéniture et embrasse, seul ou avec son épouse si cette dernière le désire, la vie de vānaprasthi, d’ermite sylvestre. Il s’exerce alors, spirituellement et physiquement, au renoncement total, à la vie de sannyāsin, stade ultime d’une existence spirituellement accomplie.
Ces quatre stades sont indissociables des quatre grands buts légitimes de l’Homme, nommés purushārthas : artha (la sécurité) ; kāma (le plaisir) ; dharma (l’ordre universel dont découlent les normes de conduite individuelle) ; mokṣa (la Libération).
La Libération, but ultime et idéal du Sanātanī , n’est autre que l’élimination de l’ignorance (avidyā) métaphysique — caractérisée par l’identification au corps et au mental changeants et périssables —, grâce à la connaissance juste (samyag-jñāna) du Soi suprême.
« (Les hommes) étant frappés par trois sortes de souffrances, la nécessité d'une enquête sur les ... more « (Les hommes) étant frappés par trois sortes de souffrances, la nécessité d'une enquête sur les moyens de leur élimination s'impose [I]. »
Ainsi débutent les strophes du Sānkhya ou Sānkhya-kārikā (SK) d'Īśvara Kṛṣṇa, traitémétaphysique référentiel du Sānkhya-darśana [2], un des six darśanas orthodoxes (āstika)[3] du Sanātana-dharma [4]. Le point de départ du Sānkhya est donc la constatation de la précarité de la condition humaine: tous les hommes sont, à des degrés divers, assujettis à la souffrance. Le premier des trois types de souffrance est lié au corps (maladies, vieillissement, etc) et au mental (désir, colère, envie, peur, jalousie, etc.) ; le second est engendré par des causes extérieures (hommes, animaux...) ; enfin, la dernière catégorie est la souffrance causée par les éléments ou l'influence des planètes. L'être humain souffre et, par ignorance, cherche à y remédier par des moyens inadaptés, qui ne détruisent pas la racine productrice de la souffrance mais ne font que camoufler provisoirement ses symptômes. Comment, dès lors, éliminer la racine des trois formes de souffrance selon le Sāṅkhya ? La souffrance peut être éradiquée par « la Connaissance juste du Non-manifesté, du Manifesté et du Connaisseur des phénomènes » (SK.2). En se basant sur les écritures védiques, le Sānkhya pose l'existence, derrière toutes les manifestations phénoménales, de deux réalités coéternelles :Puruṣa (le Connaisseur des phénomènes) et Prakṛti (le Non-manifesté à l'origine du Manifesté). Puruṣa est le principe immatériel, la Conscience pure, le Connaisseur des phénomènes, ce que Patañjali nomme le Soi dans ses sūtras du « Yoga aux huit membres » (aṣtanga-yoga). Prakṛti est le principe matériel, inconscient, le non-Soi à l'origine du monde phénoménal. Hormis leur nature éternelle, ces deux réalités sont de nature opposée : Prakṛti est unique mais complexe et dynamique; Puruṣa est pluriel mais simple et non-agissant. C'est de l'identification fallacieuse du Puruṣa à la Prakṛti et à ses effets qu'est issue, selon le Sānkhya, la souffrance sous toutes ses formes. C'est pourquoi la cessation de la souffrance ne peut résulter que d'une discrimination intuitive entre ces deux principes antagoniques, trouvant sa résolution dans l'isolement (Kaivalya) ou dans la libération de la Conscience pure (Puruṣa) qui semblait jusqu'alors prise dans le filet de la Prakṛti. Le Non-manifesté, le Manifesté et leprincipe de causalité
Gabriel Arnou-Laujeac. Critique de Life in suspension/La vie suspendue d'Hélène Cardona, Salmon ... more Gabriel Arnou-Laujeac. Critique de Life in suspension/La vie suspendue d'Hélène Cardona, Salmon Poetry, USA, 108 p. juin 2016
Article paru dans « La Cause Littéraire » le 6 juin 2016.
Extrait :
"A propos de son précédent recueil , le philosophe poète Michel Cazenave avait estimé que l’« on voit bien là que la fine pointe de la culture n’assèche pas l’esprit et ne débouche pas forcément, comme on voudrait trop nous le faire croire, sur un scepticisme généralisé - mais que c’est au contraire, parfois, et comme c’est ici le cas, une ouverture à ce qui nous transcende et nous appelle dans l’espace de nos nuits ». On ne saurait mieux exprimer cette dimension spirituelle qui habite la poésie d’Hélène Cardona et nous la rend rare et précieuse. Rare, car la poésie d’Hélène Cardona souffle à rebours de l’air du temps ; elle se situe à contre-courant de la production littéraire que le psychiatre Carl Gustav Jung qualifiait de « poésie névrotique », centrée sur les états d’âme obsessionnels de l’auteur, les replis les plus crasses de l’âme humaine, l’apparente absurdité de l’existence que cette forme de « poésie » ne fait mine, au mieux, de rejeter que pour mieux l’embrasser. Précieuse, car, plus que jamais, la poésie a besoin de serviteurs inspirés, inspirants, dont le regard porte au-delà du visible, sachant que « la lucidité, prévient Gustave Thibon, est le pire des aveuglements si l'on ne voit rien au-delà de ce qu'on voit : le visible amputé de l’invisible n’est que le masque du néant. »
Le dernier recueil bilingue d’Hélène Cardona, Life in supension / La vie suspendue, récemment paru aux éditions Salmon Poetry, s’inscrit précisément dans cet élan visionnaire où la poésie voit et donne à voir au-delà des apparences trompeuses, dans une tentative de communiquer ce qui se situe au-delà du langage, car, ainsi que le murmure le poème « Basse altitude » :
« Certaines choses sont trop sacrées
pour être dites »
Book Reviews by Gabriel Arnou-Laujeac
Copyright © 2019 Pacific Rim Review of Books
"The intensity of the prose poetry took my breath... more Copyright © 2019 Pacific Rim Review of Books
"The intensity of the prose poetry took my breath away" (Antonio d'Alfonso).
© 2015 World Litterature Today
When I first read Beyond Elsewhere (Plus loin qu’ailleurs, Éditio... more © 2015 World Litterature Today
When I first read Beyond Elsewhere (Plus loin qu’ailleurs, Éditions du Cygne), by Gabriel Arnou-Laujeac, I simply fell in love in a way that hadn’t happened since I first read Henry James. It compelled me to translate the book and present a translation panel at this week’s 2015 AWP conference in Minneapolis titled “Translation as a Love Affair: International Perspectives on Creative Process.” Did you ever fall in love with a book? So much that you felt the need to translate it?
© CONVORBIRI LITERARE
UMBRA ABSENŢEI
"Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez... more © CONVORBIRI LITERARE
UMBRA ABSENŢEI
"Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu'ailleurs 1 a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză. Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen? Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii. Al doilea fapt surprinzător este senzaţia de totală autenticitate şi organicitate. La Gabriel Arnou-Laujeac, experienţa spirituală precede experienţa poetică. De mare potenţă filosofică, textele sale nu pot fi ataşate nici unei filosofii. Textele sale descriu un voiaj al sufletului spre soarele absolut al divinităţii comune tuturor religiilor. Metafizica sa nu este intelectuală: ea este 1 Gabriel Arnou-Laujeac, Plus loin qu'ailleurs, Éditions du Cygne, Paris, 2013, prefaţă de Maram Al-Masri.
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"Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs”... more copyright © Contrelittérature
"Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. Son écriture est rythmée par la déchirante mélancolie de l’état auroral. Langage poétique et mystique où l’âme devient mémoire : mémoire de soi en tant qu’image de Dieu.
Subjectif, non préformé, son récit-poème rejette tout formalisme, adoptant une prose poétique libérée de la ligne même, sans autre typographie que la perspective du sens et de la profondeur.
Cette prose semble suspendue dans les airs et ne se laisse saisir que si l’on consent à quitter les mots, voguant au gré de leur souffle, pour s’attacher à l’image qui se détache du verbe, image de l’image par laquelle nous retournons à notre port d’attache communiel.
En nos temps d’insignifiance, vides de vivance profonde, ce magnifique texte poétique, tel un météore, nous rappelle à la vérité du non-oubli. Si la reconnaissance de notre appartenance à l’Être est un consentement, lire Arnou-Laujeac, c’est consentir amoureusement au dire de l’Amen.
Alain Santacreu,
à propos de Plus loin qu'ailleurs,
éditions du Cygne, 2013.
"Gabriel Arnou-Laujeac is one of French poetry's most innovative new voices. He graduated from Sc... more "Gabriel Arnou-Laujeac is one of French poetry's most innovative new voices. He graduated from Sciences Po (Institute of Political Studies) and holds a Research Master's in Human Rights. Publications include Petite anthologie de la jeune poésie française (Éditions Géhess, 2009), Le livre de la prière (Éditions de l’Inférieur, 2013)… He contributed to the book Irak, la faute, with Alain Michel and Fabien Voyer (Éditions du Cerf, 2000)."
© Le Nouveau Recueil, Jean-Michel Maulpoix
L’œuvre de Gabriel Arnou-Laujeac est autant marqué... more © Le Nouveau Recueil, Jean-Michel Maulpoix
L’œuvre de Gabriel Arnou-Laujeac est autant marquée du sceau de l’intime que du désir de creuser et d’évider le monde par une main ferme et agile tant celle-ci est illumination, quand le poète y délivre le souffle calciné et brûlant de sa peau à force d’empoigner un buisson ardent, cette main est aussi intense en cela qu’elle ouvre sa paume jusqu’au sang, jusqu’à la chair blessée, jusqu’à l’épuisement de l’encre et à « l’écho du silence », qu’elle s’affranchit de l’étroitesse des espaces et ne s’interdit pas de partager autant ses lignes brisées que la luminosité retrouvée. Dès les premières pages, l’écriture s’impose à la matière sensible de notre être comme une ouverture sur l’insaisissable, la parole, elle, affirmant la nécessité absolue d’être à l’écoute du monde : « Où que se tournait mon visage, je ne voyais qu’un monde aux temples d’ombres et l’ombre de l’absence recouvrant chaque atome de l’univers… » (p 11). Récit-poème ou poème symphonique, les mots de Gabriel Arnou-Laujeac existent à la fois hors des sentiers battus, dans le décloisonnement du temps et le désenclavement de l’espace; la langue n’est pas circonscrite, elle est le lieu de rencontre du passé et du présent, du passé et du futur, devenus contemporains dans l’objet-langue qui est toujours tendu entre l’ancien et l’à-venir, ente l’être et son non-être, les mots libérés peuvent alors se saisir des symboles tandis que le Verbe, au gré d’un souffle pieux ou vigoureux, chasse tour à tour les terreurs, redresse l’âme affaissée, change en somme la nuit en aube : «Je blanchis la nuit chaque jour que dieu fait, j’allume l’or du temps au flambeau d’extases foudroyantes et, par la grâce de beautés aux brûlures éphémères, j’embrase tout l’univers dans un éclair d’éternité » (p 29). A une présence impénétrable, à « cette ombre de lumière » passante et cependant puissante, correspond – dans et après la chute – l’expérience d’une plénitude de cette même présence, et celle-ci suffit à créer une Géométrie sans fin, une conscience de la finitude des choses infinies au sein desquelles une voix doit absolument résonner, « comme la voix de quelqu’un qui appelle un égaré dans la nuit et, par sa seule inflexion, lui désigne son chemin. » (Jaccottet , A la lumière d’hiver)
© 3è Millénaire
"Un météore a traversé récemment l'espace poétique français: Gabriel Arnou-La... more © 3è Millénaire
"Un météore a traversé récemment l'espace poétique français: Gabriel Arnou-Laujeac. Venu de nulle part. En France, on publie beaucoup de poésie mais peu d'oeuvres attirent l'attention des revues littéraires. Fait inhabituel pour un auteur inconnu, Plus loin qu'ailleurs [1] a été accueilli par une salve d'éloges de la part de noms importants dans le monde littéraire français. Six mois après sa publication, des traductions en anglais, en roumain et en persan ont déjà été proposées à l'auteur.
Comment peut-on expliquer un tel phénomène? "
"Voici donc un recueil de Gabriel Arnou-Laujeac, qui, au delà de sa perfection formelle, m'a plon... more "Voici donc un recueil de Gabriel Arnou-Laujeac, qui, au delà de sa perfection formelle, m'a plongé dans un abîme de questions."
Michel Cazenave, philosophe.
Paru dans Recours au Poème le 30 juillet 2013.
L'élégie est un genre qui se fait rare dans la ... more Paru dans Recours au Poème le 30 juillet 2013.
L'élégie est un genre qui se fait rare dans la poésie contemporaine française et il faut une certaine audace à Gabriel Arnou-Laujeac pour aller ainsi à contre-courant dans ce long poème en prose qu'est son premier recueil Plus loin qu'ailleurs. Le titre annonce bien l'intention de l'auteur : « Je t'emmènerai où s'exilent les peuples du vent, loin du troupeau désespérant, loin de ses diables inhumains et de ses dieux trop humains ».Cet ailleurs n'est pas une utopie, il a un lieu, même si c'est « en ce lieu sans adresse », celui où demeure ce que d'aucuns ont pu appeler « l'amour fou ». Mais ce n'est pas du côté de Breton qu'il convient d'aller chercher les références de Gabriel Arnou-Laujeac. Celui-ci nous parle, en fait, d'une expérience métaphysique, certains diraient mystique ; celle de l'Amour absolu, vécu à la fois charnellement et spirituellement : « Jaillie à vif d'une flamme virginale, la passion nous prend tout entiers dans son souffle animal : les étincelles du soleil parcourent nos corps au galop dans un fracas d'océans ». Cette expérience vécue ici-bas est ressentie comme le seul moyen d'échapper à la bassesse du monde. « Quels amants n'abritent point, au saint-des-saints de leur corps entremêles, la mémoire d'une plénitude à faire renaître ? » écrit-il, nous faisant entendre que nos corps sont des « Temples » et que seul l'amour vrai rend libre, permettant ce « retour » à l'unité, à la plénitude. « Par-delà ce quotidien trop étroit pour nos ailes existe un lieu vers l'étoile idéale, et c'est là que je t'emmène : vers la clarté. Viens. » « Je t'emmènerai loin, plus loin qu'ailleurs, à l'intérieur, mourir à ce monde inversé ». D'autres avant lui, et non des moindres, ont tenté de faire comprendre et ressentir cette expérience de l'amour, de nous parler de ce « lieu sans adresse » où l'amour humain se confond ave l'amour divin. Ils ont pour nom Hâfez, Rûmi, et plus près de nous Tagore et son « Offrande Lyrique ». Mais un jour, l'amour que l'on croyait unique, s'éteint et « L'amour borde une dernière fois votre lit et vous donne le baiser du grand soir. Pourquoi ? ». Au-delà de la désespérance et de l'exil intérieur, « il faut tenter de vivre » comme l'a écrit un autre poète. Reste alors pour se retrouver à se fondre dans la Création, ce « grand-tout » dont chacun de nous est une parcelle. Reste alors l'invocation : « J'invoque le sceau du ciel qui est un Souffle, un Souffle indomptable, un Souffle qui traverse, purifie, ressuscite tout ce qu'il enlace au gré de sa danse insaisissable ». Cette quête de l'Absolu et d'éternité est servie par une écriture rare dans la poésie contemporaine occidentale. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d'apparence, dénude les mots pour les porter à l'incandescence. Sa langue s'adresse avec force à l'intelligence du coeur, celle qui nous fait échapper aux contingences de notre siècle. « Il reste l'écho du silence qui s'élève à contre-nuit, pour que sonne et résonne la promesse du retour, au creux des âmes apatrides qui savent n'être point d'ici, ni d'ailleurs, et encore moins de maintenant ». Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu'universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l'espace, s'adresser à ce que l'humain a de meilleur et de plus haut en lui.
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Books by Gabriel Arnou-Laujeac
—Michel Cazenave, philosophe, écrivain, éditeur, critique littéraire, producteur (France Culture, France 3, Arte...).
« Magnifique Plus loin qu'ailleurs : sur le fil du rasoir d'une voie qui nous serait inaudible à force d'être connue, Gabriel Arnou-Laujeac garde pourtant, comme miraculeusement, le souffle poétique… qui nous garde en ce secret d'innocence. »
—Fabrice Midal, philosophe, écrivain et éditeur (Belfond et Pocket).
« Plus loin qu'ailleurs, un livre riche de poésie et d'un souffle qui crée une respiration. On suit Gabriel Arnou-Laujeac ici, là-bas, plus loin, mais aussi plus haut. Il nous entraine au-devant avec grâce et puissance. »
—Stéphane Barsacq, écrivain, éditeur (Albin Michel), journaliste (Le Figaro Magazine).
« Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. »
—Alain Santacreu, romancier et essayiste, théoricien de la contrelittérature.
« Ce qui surprend tout d’abord chez Gabriel Arnou-Laujeac est l’étrange tonalité transpoétique de son livre, comme une résonance évocatrice de l’interstice entre musique, peinture et mots. La musicalité est celle des psaumes et des cantates. La structure picturale s’approche de celle de William Blake. Et les mots, par une secrète alchimie, s’auto-dépassent. De grande potentialité philosophique, son texte ne peut être rattaché à aucune philosophie. »
—Basarab Nicolescu, physicien, philosophe, membre de l’Académie Roumaine, Prix de l’Académie Française.
« Une pure merveille ! Le vertige que procure sa plume est indicible. Un rythme, une musique, des mots qui s'aiment, savamment mis ensemble... On devrait l'étudier dans les lycées, le faire dire par des acteurs sur les ondes radiophoniques. »
—Isabelle Duquesnoy, romancière, biographe, historienne de l'art, Prix du Roman Français Livre de Poche, St Maur 2018, Deauville, Prix Passeurs d'encre 2018, Prix Ados 2012.
« Je suis entrée dans l'univers de Gabriel Arnou-Laujeac comme on entre dans une église. Un temple, une mosquée, une pagode… D'une rare exigence dans le paysage actuel, son écriture est habitée par la grâce et « l’écho du silence » qui résonne au dedans. »
—Maram Al-Masri, Prix international de poésie Antonio Viccaro 2013, Prix de la Société des Gens de Lettres (SGDL) 2007.
« Plus loin qu'ailleurs est un livre qui se respire, qui embaume, qui élève l'âme et dont l'inspiration est à la fois, tout en s'en éloignant par sa propre originalité, Plotinienne, Dionysienne (Saint Denys l'Aréopagyte) et Cantienne (Cantique des Cantiques). L'écriture de Gabriel Arnou-Laujeac, unique, me fait songer à Saint John Perse. Cette première page - je l'espère et je le prédis - en annonce d'autres. »
—Monseigneur Michel Laroche, théologien et écrivain, collaborateur de la revue géopolitique Diplomatie.
« On admirera dans nombre de ces pages l’écriture enthousiaste d’un écrivain libéré de toute convention, qui joint à un souffle indomptable, l’expression lyrique en possession de sens. Il est inconcevable de ne pas voir que, dans l’instant de lecture, le monde de Gabriel Arnou-Laujeac soit de toute beauté.»
—Sylvie Besson, chercheur et critique littéraire (Le Nouveau Recueil de Jean-Michel Maulpoix).
« Une écriture rare. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d’apparence, dénude les mots pour les porter à l’incandescence. Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu’universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l’espace, s’adresser à ce que l’humain a de meilleur et de plus haut en lui. »
—Alain-Jacques Lacot, éditeur et chroniqueur à Recours au Poème et au Magazine Littéraire, chargé de mission au Centre National du L¬¬ivre (CNL).
« Plus loin qu'ailleurs de Gabriel Arnou-Laujeac est une véritable partition. Ce ne sont pas seulement les silences inscrits, les temps d'arrêts, les rythmes et les sons, mais également les pages qui se tournent dans ce livre comme celles d'une partition... Les mesures semblent indiquées, et une autre dimension s'éveille du papier. Bravo, encore ! »
—Hélène Tysman, pianiste classique, lauréate de nombreux concours internationaux.
« Il y a dans l'univers de ce poète «des psaumes inédits, des cantiques interdits», une façon insolite et sacrée de « mourir à ce monde inversé ». C'est souvent d'une beauté quasi liturgique. »
—Jean-Luc Maxence, écrivain et éditeur (Le Nouvel Athanor).
« Son ouvrage rappelle les fresques de la Chapelle Sixtine où la finesse et la grâce du trait servent la beauté et la profondeur de magnifiques compositions à la gloire du Créateur. »
—Valérie Debieux, écrivain, critique littéraire, directrice adjointe du magazine La Cause Littéraire.
"'This is the absolute dawn', Gabriel Arnou-Laujeac declares in the final pages of Beyond Elsewhere, a dazzling hymn to the currents of desire that shape each individual life. [...]. Do not miss the chance to take this exhilarating journey.»—Christopher Merrill
"A wonderfully lyric, mesmerizing meditation. Beyond Elsewhere defies definition, hovering in that physical space somewhere above us, just beyond reach, but visible in a breathless lyrical cloud. Arnou-Laujeac poems are psychotropic." —Victoria Chang
"This incandescent metonym of light is, writ small, a marriage of eastern and western wisdoms—a bildungsroman describing the arc of a young man's journey from innocence, through passion and despair, to the great clarity of spiritual understanding. Arnou-Laujeac's intensely visual account, clothed in lyrical image and visionary flame, in Cardona's transcendent translation, easily carries us along in his brightly burning chariot in quest of the Divine."—Sidney Wade
"Hélène Cardona's new translation confirms again her exquisite powers and imagination in turning Arnou-Laujeac's amazing work into an English classic."—Willis Barnstone
"The intensity of the prose poetry took my breath away" —Antonio D'Alfonso
"Gabriel Arnou–Laujeac creates a new mythopoetic language of transformation."—Ron Starbuck
"French author Gabriel Arnou-Laujeac’s poetic narrative is just exquisite – enough said."—Andrew Singer
"Stylistically spontaneous and thematically deep, "Beyond Elsewhere" is a challenging read. Arnou-Laujeac effortlessly distills whole schools of knowledge in short verses and phrases."—Tulika Bahadur
„Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu’ailleurs a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză.
Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen?
Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii.
Translations by Gabriel Arnou-Laujeac
Traduction et annotation de l’édition française : Gabriel ARNOU-LAUJEAC
Avant-propos : Svāmī Viditatmānanda Sarasvatī et Svāmī Paramarthānanda Sarasvatī
Parution dans « Recours au Poème », le 19 novembre 2013.
Published Papers by Gabriel Arnou-Laujeac
Paru dans la revue Aditi, ISSN 2608-8835.
Publié par Centre Aditi d’Etudes sur la Tradition Hindoue, 2019.
https://centre-aditi.com/
Paru dans Esprit Yoga n°51
Nulle civilisation n’a célébré avec autant de ferveur et de continuité la figure hiératique du renonçant que la civilisation védique. Aujourd’hui encore, malgré le chant des sirènes du matérialisme mondialisé, le renonçant ou sannyāsin — « lui qui repousse même la richesse comme une guenille », dit Ādi Śaṅkara (788-820) dans sa « Quintaine de l’ascète » — a conservé un statut privilégié dans la société indienne. Tout comme le sādhu emblématique de la Kumbha Mehlā , le sannyāsin inspire le respect par le dépassionnement (vairāgya) ultramondain dont il fait preuve, sachant qu’il se détourne de toutes les possessions et préoccupations temporelles qui suffisent à consumer la vie des autres Hommes. Non seulement laisse-t-il le monde terrestre derrière lui, mais il n’éprouve pas plus d’attrait pour les mondes célestes . Ces lieux relatifs, conditionnés par l’espace et le temps, ne sauraient constituer le but de celui dont le regard porte, au-delà des mondes visibles et invisibles, vers l’Absolu (Brahman) révélé par les Upaniṣads, défini en tant que Cit ou Pure Conscience en sa qualité de cause efficiente de l’Univers et en tant que Sat ou « Pure Existence » en sa qualité de cause matérielle.
De par son dénuement et la majesté de son apparence — vêtu d’une simple robe ocre, il ressemble à une flamme qui s’élève, resplendissante, dans la nuit du monde ¬—, l’authentique sannyāsin incarne, aux yeux de l’Homme de foi, la métaphore de la connaissance qui dissipe l’obscurité de l’ignorance : « La Vérité qui est une nuit obscure pour tous les êtres, en elle s’éveille le Yogi maître de soi. L’ignorance en laquelle veillent les êtres n’est qu’une nuit pour le sage qui voit » relève poétiquement la Bhagavad-Gītā (II, 69).
A l’instar des Ṛṣis de jadis, qui ont « vu » les hymnes védiques révélés par Brahman mais n’en sont pas les auteurs, le sannyāsin accompli est un « voyant » parmi les aveuglés qui tâtonnent sur le sentier de l’existence, éblouis par les apparences trompeuses et les plaisirs fugaces, incapables d’étancher leur soif de plénitude, encore moins de trouver l’inconditionnelle félicité du Soi que le renoncement (sannyāsa), enseignent les Vedas, permet d’atteindre. Bien sûr, c’est l'œil de la connaissance (jñāna-cakṣuḥ), cité à deux reprises dans la Bhagavad-GItā (XV, 10 et XIII, 34), qui fait du sannyāsin accompli un « voyant », non pas l’organe physique, puisque le Soi suprême est « le Voyant non vu » (Adṛṣṭo draṣṭā), comme l’enseigne la Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad (III, vii, 23) : étant sans forme, le Soi ne peut être un objet de perception mais « Celui qui perçoit toutes choses » (sarvānubhūh) précise la même Upaniṣad (II ,v, 19).
La civilisation védique ne se contente pas de reléguer le mode de vie du sannyāsin à la marge négligeable de l’existence, elle l’installe au contraire en son cœur et en son faîte. Traditionnellement, l’adoption de la vie de sannyāsin constitue en effet le quatrième stade de la vie, point culminant d’une existence vécue en harmonie avec l’ordre cosmique (ṛtam) et la « Loi éternelle » (Sanātana-Dharma ) qui la soutient. Selon le Mānava-Dharmaśāstra, le Traité de Loi rédigé par le sage Manu qui remonte à la plus haute antiquité, le premier des quatre stades (caturāśrama) est celui de brahmacārī ou d’étudiant, période de formation académique et religieuse. La seconde étape est celle de gṛhastha ou chef de famille qui s’achève autour de cinquante ans selon la Tradition, c’est-à-dire à mi-chemin de la naissance et de la mort, la durée de référence d’une vie humaine étant fixée à cent années par les écritures védiques. Après s’être dûment acquitté de l’ensemble de ses devoirs religieux et séculiers, le gṛhastha lègue ses biens à sa progéniture et embrasse, seul ou avec son épouse si cette dernière le désire, la vie de vānaprasthi, d’ermite sylvestre. Il s’exerce alors, spirituellement et physiquement, au renoncement total, à la vie de sannyāsin, stade ultime d’une existence spirituellement accomplie.
Ces quatre stades sont indissociables des quatre grands buts légitimes de l’Homme, nommés purushārthas : artha (la sécurité) ; kāma (le plaisir) ; dharma (l’ordre universel dont découlent les normes de conduite individuelle) ; mokṣa (la Libération).
La Libération, but ultime et idéal du Sanātanī , n’est autre que l’élimination de l’ignorance (avidyā) métaphysique — caractérisée par l’identification au corps et au mental changeants et périssables —, grâce à la connaissance juste (samyag-jñāna) du Soi suprême.
Ainsi débutent les strophes du Sānkhya ou Sānkhya-kārikā (SK) d'Īśvara Kṛṣṇa, traitémétaphysique référentiel du Sānkhya-darśana [2], un des six darśanas orthodoxes (āstika)[3] du Sanātana-dharma [4]. Le point de départ du Sānkhya est donc la constatation de la précarité de la condition humaine: tous les hommes sont, à des degrés divers, assujettis à la souffrance. Le premier des trois types de souffrance est lié au corps (maladies, vieillissement, etc) et au mental (désir, colère, envie, peur, jalousie, etc.) ; le second est engendré par des causes extérieures (hommes, animaux...) ; enfin, la dernière catégorie est la souffrance causée par les éléments ou l'influence des planètes. L'être humain souffre et, par ignorance, cherche à y remédier par des moyens inadaptés, qui ne détruisent pas la racine productrice de la souffrance mais ne font que camoufler provisoirement ses symptômes. Comment, dès lors, éliminer la racine des trois formes de souffrance selon le Sāṅkhya ? La souffrance peut être éradiquée par « la Connaissance juste du Non-manifesté, du Manifesté et du Connaisseur des phénomènes » (SK.2). En se basant sur les écritures védiques, le Sānkhya pose l'existence, derrière toutes les manifestations phénoménales, de deux réalités coéternelles :Puruṣa (le Connaisseur des phénomènes) et Prakṛti (le Non-manifesté à l'origine du Manifesté). Puruṣa est le principe immatériel, la Conscience pure, le Connaisseur des phénomènes, ce que Patañjali nomme le Soi dans ses sūtras du « Yoga aux huit membres » (aṣtanga-yoga). Prakṛti est le principe matériel, inconscient, le non-Soi à l'origine du monde phénoménal. Hormis leur nature éternelle, ces deux réalités sont de nature opposée : Prakṛti est unique mais complexe et dynamique; Puruṣa est pluriel mais simple et non-agissant. C'est de l'identification fallacieuse du Puruṣa à la Prakṛti et à ses effets qu'est issue, selon le Sānkhya, la souffrance sous toutes ses formes. C'est pourquoi la cessation de la souffrance ne peut résulter que d'une discrimination intuitive entre ces deux principes antagoniques, trouvant sa résolution dans l'isolement (Kaivalya) ou dans la libération de la Conscience pure (Puruṣa) qui semblait jusqu'alors prise dans le filet de la Prakṛti. Le Non-manifesté, le Manifesté et leprincipe de causalité
Article paru dans « La Cause Littéraire » le 6 juin 2016.
Extrait :
"A propos de son précédent recueil , le philosophe poète Michel Cazenave avait estimé que l’« on voit bien là que la fine pointe de la culture n’assèche pas l’esprit et ne débouche pas forcément, comme on voudrait trop nous le faire croire, sur un scepticisme généralisé - mais que c’est au contraire, parfois, et comme c’est ici le cas, une ouverture à ce qui nous transcende et nous appelle dans l’espace de nos nuits ». On ne saurait mieux exprimer cette dimension spirituelle qui habite la poésie d’Hélène Cardona et nous la rend rare et précieuse. Rare, car la poésie d’Hélène Cardona souffle à rebours de l’air du temps ; elle se situe à contre-courant de la production littéraire que le psychiatre Carl Gustav Jung qualifiait de « poésie névrotique », centrée sur les états d’âme obsessionnels de l’auteur, les replis les plus crasses de l’âme humaine, l’apparente absurdité de l’existence que cette forme de « poésie » ne fait mine, au mieux, de rejeter que pour mieux l’embrasser. Précieuse, car, plus que jamais, la poésie a besoin de serviteurs inspirés, inspirants, dont le regard porte au-delà du visible, sachant que « la lucidité, prévient Gustave Thibon, est le pire des aveuglements si l'on ne voit rien au-delà de ce qu'on voit : le visible amputé de l’invisible n’est que le masque du néant. »
Le dernier recueil bilingue d’Hélène Cardona, Life in supension / La vie suspendue, récemment paru aux éditions Salmon Poetry, s’inscrit précisément dans cet élan visionnaire où la poésie voit et donne à voir au-delà des apparences trompeuses, dans une tentative de communiquer ce qui se situe au-delà du langage, car, ainsi que le murmure le poème « Basse altitude » :
« Certaines choses sont trop sacrées
pour être dites »
Book Reviews by Gabriel Arnou-Laujeac
"The intensity of the prose poetry took my breath away" (Antonio d'Alfonso).
When I first read Beyond Elsewhere (Plus loin qu’ailleurs, Éditions du Cygne), by Gabriel Arnou-Laujeac, I simply fell in love in a way that hadn’t happened since I first read Henry James. It compelled me to translate the book and present a translation panel at this week’s 2015 AWP conference in Minneapolis titled “Translation as a Love Affair: International Perspectives on Creative Process.” Did you ever fall in love with a book? So much that you felt the need to translate it?
UMBRA ABSENŢEI
"Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu'ailleurs 1 a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză. Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen? Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii. Al doilea fapt surprinzător este senzaţia de totală autenticitate şi organicitate. La Gabriel Arnou-Laujeac, experienţa spirituală precede experienţa poetică. De mare potenţă filosofică, textele sale nu pot fi ataşate nici unei filosofii. Textele sale descriu un voiaj al sufletului spre soarele absolut al divinităţii comune tuturor religiilor. Metafizica sa nu este intelectuală: ea este 1 Gabriel Arnou-Laujeac, Plus loin qu'ailleurs, Éditions du Cygne, Paris, 2013, prefaţă de Maram Al-Masri.
"Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. Son écriture est rythmée par la déchirante mélancolie de l’état auroral. Langage poétique et mystique où l’âme devient mémoire : mémoire de soi en tant qu’image de Dieu.
Subjectif, non préformé, son récit-poème rejette tout formalisme, adoptant une prose poétique libérée de la ligne même, sans autre typographie que la perspective du sens et de la profondeur.
Cette prose semble suspendue dans les airs et ne se laisse saisir que si l’on consent à quitter les mots, voguant au gré de leur souffle, pour s’attacher à l’image qui se détache du verbe, image de l’image par laquelle nous retournons à notre port d’attache communiel.
En nos temps d’insignifiance, vides de vivance profonde, ce magnifique texte poétique, tel un météore, nous rappelle à la vérité du non-oubli. Si la reconnaissance de notre appartenance à l’Être est un consentement, lire Arnou-Laujeac, c’est consentir amoureusement au dire de l’Amen.
Alain Santacreu,
à propos de Plus loin qu'ailleurs,
éditions du Cygne, 2013.
L’œuvre de Gabriel Arnou-Laujeac est autant marquée du sceau de l’intime que du désir de creuser et d’évider le monde par une main ferme et agile tant celle-ci est illumination, quand le poète y délivre le souffle calciné et brûlant de sa peau à force d’empoigner un buisson ardent, cette main est aussi intense en cela qu’elle ouvre sa paume jusqu’au sang, jusqu’à la chair blessée, jusqu’à l’épuisement de l’encre et à « l’écho du silence », qu’elle s’affranchit de l’étroitesse des espaces et ne s’interdit pas de partager autant ses lignes brisées que la luminosité retrouvée. Dès les premières pages, l’écriture s’impose à la matière sensible de notre être comme une ouverture sur l’insaisissable, la parole, elle, affirmant la nécessité absolue d’être à l’écoute du monde : « Où que se tournait mon visage, je ne voyais qu’un monde aux temples d’ombres et l’ombre de l’absence recouvrant chaque atome de l’univers… » (p 11). Récit-poème ou poème symphonique, les mots de Gabriel Arnou-Laujeac existent à la fois hors des sentiers battus, dans le décloisonnement du temps et le désenclavement de l’espace; la langue n’est pas circonscrite, elle est le lieu de rencontre du passé et du présent, du passé et du futur, devenus contemporains dans l’objet-langue qui est toujours tendu entre l’ancien et l’à-venir, ente l’être et son non-être, les mots libérés peuvent alors se saisir des symboles tandis que le Verbe, au gré d’un souffle pieux ou vigoureux, chasse tour à tour les terreurs, redresse l’âme affaissée, change en somme la nuit en aube : «Je blanchis la nuit chaque jour que dieu fait, j’allume l’or du temps au flambeau d’extases foudroyantes et, par la grâce de beautés aux brûlures éphémères, j’embrase tout l’univers dans un éclair d’éternité » (p 29). A une présence impénétrable, à « cette ombre de lumière » passante et cependant puissante, correspond – dans et après la chute – l’expérience d’une plénitude de cette même présence, et celle-ci suffit à créer une Géométrie sans fin, une conscience de la finitude des choses infinies au sein desquelles une voix doit absolument résonner, « comme la voix de quelqu’un qui appelle un égaré dans la nuit et, par sa seule inflexion, lui désigne son chemin. » (Jaccottet , A la lumière d’hiver)
"Un météore a traversé récemment l'espace poétique français: Gabriel Arnou-Laujeac. Venu de nulle part. En France, on publie beaucoup de poésie mais peu d'oeuvres attirent l'attention des revues littéraires. Fait inhabituel pour un auteur inconnu, Plus loin qu'ailleurs [1] a été accueilli par une salve d'éloges de la part de noms importants dans le monde littéraire français. Six mois après sa publication, des traductions en anglais, en roumain et en persan ont déjà été proposées à l'auteur.
Comment peut-on expliquer un tel phénomène? "
Michel Cazenave, philosophe.
L'élégie est un genre qui se fait rare dans la poésie contemporaine française et il faut une certaine audace à Gabriel Arnou-Laujeac pour aller ainsi à contre-courant dans ce long poème en prose qu'est son premier recueil Plus loin qu'ailleurs. Le titre annonce bien l'intention de l'auteur : « Je t'emmènerai où s'exilent les peuples du vent, loin du troupeau désespérant, loin de ses diables inhumains et de ses dieux trop humains ».Cet ailleurs n'est pas une utopie, il a un lieu, même si c'est « en ce lieu sans adresse », celui où demeure ce que d'aucuns ont pu appeler « l'amour fou ». Mais ce n'est pas du côté de Breton qu'il convient d'aller chercher les références de Gabriel Arnou-Laujeac. Celui-ci nous parle, en fait, d'une expérience métaphysique, certains diraient mystique ; celle de l'Amour absolu, vécu à la fois charnellement et spirituellement : « Jaillie à vif d'une flamme virginale, la passion nous prend tout entiers dans son souffle animal : les étincelles du soleil parcourent nos corps au galop dans un fracas d'océans ». Cette expérience vécue ici-bas est ressentie comme le seul moyen d'échapper à la bassesse du monde. « Quels amants n'abritent point, au saint-des-saints de leur corps entremêles, la mémoire d'une plénitude à faire renaître ? » écrit-il, nous faisant entendre que nos corps sont des « Temples » et que seul l'amour vrai rend libre, permettant ce « retour » à l'unité, à la plénitude. « Par-delà ce quotidien trop étroit pour nos ailes existe un lieu vers l'étoile idéale, et c'est là que je t'emmène : vers la clarté. Viens. » « Je t'emmènerai loin, plus loin qu'ailleurs, à l'intérieur, mourir à ce monde inversé ». D'autres avant lui, et non des moindres, ont tenté de faire comprendre et ressentir cette expérience de l'amour, de nous parler de ce « lieu sans adresse » où l'amour humain se confond ave l'amour divin. Ils ont pour nom Hâfez, Rûmi, et plus près de nous Tagore et son « Offrande Lyrique ». Mais un jour, l'amour que l'on croyait unique, s'éteint et « L'amour borde une dernière fois votre lit et vous donne le baiser du grand soir. Pourquoi ? ». Au-delà de la désespérance et de l'exil intérieur, « il faut tenter de vivre » comme l'a écrit un autre poète. Reste alors pour se retrouver à se fondre dans la Création, ce « grand-tout » dont chacun de nous est une parcelle. Reste alors l'invocation : « J'invoque le sceau du ciel qui est un Souffle, un Souffle indomptable, un Souffle qui traverse, purifie, ressuscite tout ce qu'il enlace au gré de sa danse insaisissable ». Cette quête de l'Absolu et d'éternité est servie par une écriture rare dans la poésie contemporaine occidentale. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d'apparence, dénude les mots pour les porter à l'incandescence. Sa langue s'adresse avec force à l'intelligence du coeur, celle qui nous fait échapper aux contingences de notre siècle. « Il reste l'écho du silence qui s'élève à contre-nuit, pour que sonne et résonne la promesse du retour, au creux des âmes apatrides qui savent n'être point d'ici, ni d'ailleurs, et encore moins de maintenant ». Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu'universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l'espace, s'adresser à ce que l'humain a de meilleur et de plus haut en lui.
—Michel Cazenave, philosophe, écrivain, éditeur, critique littéraire, producteur (France Culture, France 3, Arte...).
« Magnifique Plus loin qu'ailleurs : sur le fil du rasoir d'une voie qui nous serait inaudible à force d'être connue, Gabriel Arnou-Laujeac garde pourtant, comme miraculeusement, le souffle poétique… qui nous garde en ce secret d'innocence. »
—Fabrice Midal, philosophe, écrivain et éditeur (Belfond et Pocket).
« Plus loin qu'ailleurs, un livre riche de poésie et d'un souffle qui crée une respiration. On suit Gabriel Arnou-Laujeac ici, là-bas, plus loin, mais aussi plus haut. Il nous entraine au-devant avec grâce et puissance. »
—Stéphane Barsacq, écrivain, éditeur (Albin Michel), journaliste (Le Figaro Magazine).
« Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. »
—Alain Santacreu, romancier et essayiste, théoricien de la contrelittérature.
« Ce qui surprend tout d’abord chez Gabriel Arnou-Laujeac est l’étrange tonalité transpoétique de son livre, comme une résonance évocatrice de l’interstice entre musique, peinture et mots. La musicalité est celle des psaumes et des cantates. La structure picturale s’approche de celle de William Blake. Et les mots, par une secrète alchimie, s’auto-dépassent. De grande potentialité philosophique, son texte ne peut être rattaché à aucune philosophie. »
—Basarab Nicolescu, physicien, philosophe, membre de l’Académie Roumaine, Prix de l’Académie Française.
« Une pure merveille ! Le vertige que procure sa plume est indicible. Un rythme, une musique, des mots qui s'aiment, savamment mis ensemble... On devrait l'étudier dans les lycées, le faire dire par des acteurs sur les ondes radiophoniques. »
—Isabelle Duquesnoy, romancière, biographe, historienne de l'art, Prix du Roman Français Livre de Poche, St Maur 2018, Deauville, Prix Passeurs d'encre 2018, Prix Ados 2012.
« Je suis entrée dans l'univers de Gabriel Arnou-Laujeac comme on entre dans une église. Un temple, une mosquée, une pagode… D'une rare exigence dans le paysage actuel, son écriture est habitée par la grâce et « l’écho du silence » qui résonne au dedans. »
—Maram Al-Masri, Prix international de poésie Antonio Viccaro 2013, Prix de la Société des Gens de Lettres (SGDL) 2007.
« Plus loin qu'ailleurs est un livre qui se respire, qui embaume, qui élève l'âme et dont l'inspiration est à la fois, tout en s'en éloignant par sa propre originalité, Plotinienne, Dionysienne (Saint Denys l'Aréopagyte) et Cantienne (Cantique des Cantiques). L'écriture de Gabriel Arnou-Laujeac, unique, me fait songer à Saint John Perse. Cette première page - je l'espère et je le prédis - en annonce d'autres. »
—Monseigneur Michel Laroche, théologien et écrivain, collaborateur de la revue géopolitique Diplomatie.
« On admirera dans nombre de ces pages l’écriture enthousiaste d’un écrivain libéré de toute convention, qui joint à un souffle indomptable, l’expression lyrique en possession de sens. Il est inconcevable de ne pas voir que, dans l’instant de lecture, le monde de Gabriel Arnou-Laujeac soit de toute beauté.»
—Sylvie Besson, chercheur et critique littéraire (Le Nouveau Recueil de Jean-Michel Maulpoix).
« Une écriture rare. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d’apparence, dénude les mots pour les porter à l’incandescence. Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu’universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l’espace, s’adresser à ce que l’humain a de meilleur et de plus haut en lui. »
—Alain-Jacques Lacot, éditeur et chroniqueur à Recours au Poème et au Magazine Littéraire, chargé de mission au Centre National du L¬¬ivre (CNL).
« Plus loin qu'ailleurs de Gabriel Arnou-Laujeac est une véritable partition. Ce ne sont pas seulement les silences inscrits, les temps d'arrêts, les rythmes et les sons, mais également les pages qui se tournent dans ce livre comme celles d'une partition... Les mesures semblent indiquées, et une autre dimension s'éveille du papier. Bravo, encore ! »
—Hélène Tysman, pianiste classique, lauréate de nombreux concours internationaux.
« Il y a dans l'univers de ce poète «des psaumes inédits, des cantiques interdits», une façon insolite et sacrée de « mourir à ce monde inversé ». C'est souvent d'une beauté quasi liturgique. »
—Jean-Luc Maxence, écrivain et éditeur (Le Nouvel Athanor).
« Son ouvrage rappelle les fresques de la Chapelle Sixtine où la finesse et la grâce du trait servent la beauté et la profondeur de magnifiques compositions à la gloire du Créateur. »
—Valérie Debieux, écrivain, critique littéraire, directrice adjointe du magazine La Cause Littéraire.
"'This is the absolute dawn', Gabriel Arnou-Laujeac declares in the final pages of Beyond Elsewhere, a dazzling hymn to the currents of desire that shape each individual life. [...]. Do not miss the chance to take this exhilarating journey.»—Christopher Merrill
"A wonderfully lyric, mesmerizing meditation. Beyond Elsewhere defies definition, hovering in that physical space somewhere above us, just beyond reach, but visible in a breathless lyrical cloud. Arnou-Laujeac poems are psychotropic." —Victoria Chang
"This incandescent metonym of light is, writ small, a marriage of eastern and western wisdoms—a bildungsroman describing the arc of a young man's journey from innocence, through passion and despair, to the great clarity of spiritual understanding. Arnou-Laujeac's intensely visual account, clothed in lyrical image and visionary flame, in Cardona's transcendent translation, easily carries us along in his brightly burning chariot in quest of the Divine."—Sidney Wade
"Hélène Cardona's new translation confirms again her exquisite powers and imagination in turning Arnou-Laujeac's amazing work into an English classic."—Willis Barnstone
"The intensity of the prose poetry took my breath away" —Antonio D'Alfonso
"Gabriel Arnou–Laujeac creates a new mythopoetic language of transformation."—Ron Starbuck
"French author Gabriel Arnou-Laujeac’s poetic narrative is just exquisite – enough said."—Andrew Singer
"Stylistically spontaneous and thematically deep, "Beyond Elsewhere" is a challenging read. Arnou-Laujeac effortlessly distills whole schools of knowledge in short verses and phrases."—Tulika Bahadur
„Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu’ailleurs a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză.
Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen?
Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii.
Traduction et annotation de l’édition française : Gabriel ARNOU-LAUJEAC
Avant-propos : Svāmī Viditatmānanda Sarasvatī et Svāmī Paramarthānanda Sarasvatī
Parution dans « Recours au Poème », le 19 novembre 2013.
Paru dans la revue Aditi, ISSN 2608-8835.
Publié par Centre Aditi d’Etudes sur la Tradition Hindoue, 2019.
https://centre-aditi.com/
Paru dans Esprit Yoga n°51
Nulle civilisation n’a célébré avec autant de ferveur et de continuité la figure hiératique du renonçant que la civilisation védique. Aujourd’hui encore, malgré le chant des sirènes du matérialisme mondialisé, le renonçant ou sannyāsin — « lui qui repousse même la richesse comme une guenille », dit Ādi Śaṅkara (788-820) dans sa « Quintaine de l’ascète » — a conservé un statut privilégié dans la société indienne. Tout comme le sādhu emblématique de la Kumbha Mehlā , le sannyāsin inspire le respect par le dépassionnement (vairāgya) ultramondain dont il fait preuve, sachant qu’il se détourne de toutes les possessions et préoccupations temporelles qui suffisent à consumer la vie des autres Hommes. Non seulement laisse-t-il le monde terrestre derrière lui, mais il n’éprouve pas plus d’attrait pour les mondes célestes . Ces lieux relatifs, conditionnés par l’espace et le temps, ne sauraient constituer le but de celui dont le regard porte, au-delà des mondes visibles et invisibles, vers l’Absolu (Brahman) révélé par les Upaniṣads, défini en tant que Cit ou Pure Conscience en sa qualité de cause efficiente de l’Univers et en tant que Sat ou « Pure Existence » en sa qualité de cause matérielle.
De par son dénuement et la majesté de son apparence — vêtu d’une simple robe ocre, il ressemble à une flamme qui s’élève, resplendissante, dans la nuit du monde ¬—, l’authentique sannyāsin incarne, aux yeux de l’Homme de foi, la métaphore de la connaissance qui dissipe l’obscurité de l’ignorance : « La Vérité qui est une nuit obscure pour tous les êtres, en elle s’éveille le Yogi maître de soi. L’ignorance en laquelle veillent les êtres n’est qu’une nuit pour le sage qui voit » relève poétiquement la Bhagavad-Gītā (II, 69).
A l’instar des Ṛṣis de jadis, qui ont « vu » les hymnes védiques révélés par Brahman mais n’en sont pas les auteurs, le sannyāsin accompli est un « voyant » parmi les aveuglés qui tâtonnent sur le sentier de l’existence, éblouis par les apparences trompeuses et les plaisirs fugaces, incapables d’étancher leur soif de plénitude, encore moins de trouver l’inconditionnelle félicité du Soi que le renoncement (sannyāsa), enseignent les Vedas, permet d’atteindre. Bien sûr, c’est l'œil de la connaissance (jñāna-cakṣuḥ), cité à deux reprises dans la Bhagavad-GItā (XV, 10 et XIII, 34), qui fait du sannyāsin accompli un « voyant », non pas l’organe physique, puisque le Soi suprême est « le Voyant non vu » (Adṛṣṭo draṣṭā), comme l’enseigne la Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad (III, vii, 23) : étant sans forme, le Soi ne peut être un objet de perception mais « Celui qui perçoit toutes choses » (sarvānubhūh) précise la même Upaniṣad (II ,v, 19).
La civilisation védique ne se contente pas de reléguer le mode de vie du sannyāsin à la marge négligeable de l’existence, elle l’installe au contraire en son cœur et en son faîte. Traditionnellement, l’adoption de la vie de sannyāsin constitue en effet le quatrième stade de la vie, point culminant d’une existence vécue en harmonie avec l’ordre cosmique (ṛtam) et la « Loi éternelle » (Sanātana-Dharma ) qui la soutient. Selon le Mānava-Dharmaśāstra, le Traité de Loi rédigé par le sage Manu qui remonte à la plus haute antiquité, le premier des quatre stades (caturāśrama) est celui de brahmacārī ou d’étudiant, période de formation académique et religieuse. La seconde étape est celle de gṛhastha ou chef de famille qui s’achève autour de cinquante ans selon la Tradition, c’est-à-dire à mi-chemin de la naissance et de la mort, la durée de référence d’une vie humaine étant fixée à cent années par les écritures védiques. Après s’être dûment acquitté de l’ensemble de ses devoirs religieux et séculiers, le gṛhastha lègue ses biens à sa progéniture et embrasse, seul ou avec son épouse si cette dernière le désire, la vie de vānaprasthi, d’ermite sylvestre. Il s’exerce alors, spirituellement et physiquement, au renoncement total, à la vie de sannyāsin, stade ultime d’une existence spirituellement accomplie.
Ces quatre stades sont indissociables des quatre grands buts légitimes de l’Homme, nommés purushārthas : artha (la sécurité) ; kāma (le plaisir) ; dharma (l’ordre universel dont découlent les normes de conduite individuelle) ; mokṣa (la Libération).
La Libération, but ultime et idéal du Sanātanī , n’est autre que l’élimination de l’ignorance (avidyā) métaphysique — caractérisée par l’identification au corps et au mental changeants et périssables —, grâce à la connaissance juste (samyag-jñāna) du Soi suprême.
Ainsi débutent les strophes du Sānkhya ou Sānkhya-kārikā (SK) d'Īśvara Kṛṣṇa, traitémétaphysique référentiel du Sānkhya-darśana [2], un des six darśanas orthodoxes (āstika)[3] du Sanātana-dharma [4]. Le point de départ du Sānkhya est donc la constatation de la précarité de la condition humaine: tous les hommes sont, à des degrés divers, assujettis à la souffrance. Le premier des trois types de souffrance est lié au corps (maladies, vieillissement, etc) et au mental (désir, colère, envie, peur, jalousie, etc.) ; le second est engendré par des causes extérieures (hommes, animaux...) ; enfin, la dernière catégorie est la souffrance causée par les éléments ou l'influence des planètes. L'être humain souffre et, par ignorance, cherche à y remédier par des moyens inadaptés, qui ne détruisent pas la racine productrice de la souffrance mais ne font que camoufler provisoirement ses symptômes. Comment, dès lors, éliminer la racine des trois formes de souffrance selon le Sāṅkhya ? La souffrance peut être éradiquée par « la Connaissance juste du Non-manifesté, du Manifesté et du Connaisseur des phénomènes » (SK.2). En se basant sur les écritures védiques, le Sānkhya pose l'existence, derrière toutes les manifestations phénoménales, de deux réalités coéternelles :Puruṣa (le Connaisseur des phénomènes) et Prakṛti (le Non-manifesté à l'origine du Manifesté). Puruṣa est le principe immatériel, la Conscience pure, le Connaisseur des phénomènes, ce que Patañjali nomme le Soi dans ses sūtras du « Yoga aux huit membres » (aṣtanga-yoga). Prakṛti est le principe matériel, inconscient, le non-Soi à l'origine du monde phénoménal. Hormis leur nature éternelle, ces deux réalités sont de nature opposée : Prakṛti est unique mais complexe et dynamique; Puruṣa est pluriel mais simple et non-agissant. C'est de l'identification fallacieuse du Puruṣa à la Prakṛti et à ses effets qu'est issue, selon le Sānkhya, la souffrance sous toutes ses formes. C'est pourquoi la cessation de la souffrance ne peut résulter que d'une discrimination intuitive entre ces deux principes antagoniques, trouvant sa résolution dans l'isolement (Kaivalya) ou dans la libération de la Conscience pure (Puruṣa) qui semblait jusqu'alors prise dans le filet de la Prakṛti. Le Non-manifesté, le Manifesté et leprincipe de causalité
Article paru dans « La Cause Littéraire » le 6 juin 2016.
Extrait :
"A propos de son précédent recueil , le philosophe poète Michel Cazenave avait estimé que l’« on voit bien là que la fine pointe de la culture n’assèche pas l’esprit et ne débouche pas forcément, comme on voudrait trop nous le faire croire, sur un scepticisme généralisé - mais que c’est au contraire, parfois, et comme c’est ici le cas, une ouverture à ce qui nous transcende et nous appelle dans l’espace de nos nuits ». On ne saurait mieux exprimer cette dimension spirituelle qui habite la poésie d’Hélène Cardona et nous la rend rare et précieuse. Rare, car la poésie d’Hélène Cardona souffle à rebours de l’air du temps ; elle se situe à contre-courant de la production littéraire que le psychiatre Carl Gustav Jung qualifiait de « poésie névrotique », centrée sur les états d’âme obsessionnels de l’auteur, les replis les plus crasses de l’âme humaine, l’apparente absurdité de l’existence que cette forme de « poésie » ne fait mine, au mieux, de rejeter que pour mieux l’embrasser. Précieuse, car, plus que jamais, la poésie a besoin de serviteurs inspirés, inspirants, dont le regard porte au-delà du visible, sachant que « la lucidité, prévient Gustave Thibon, est le pire des aveuglements si l'on ne voit rien au-delà de ce qu'on voit : le visible amputé de l’invisible n’est que le masque du néant. »
Le dernier recueil bilingue d’Hélène Cardona, Life in supension / La vie suspendue, récemment paru aux éditions Salmon Poetry, s’inscrit précisément dans cet élan visionnaire où la poésie voit et donne à voir au-delà des apparences trompeuses, dans une tentative de communiquer ce qui se situe au-delà du langage, car, ainsi que le murmure le poème « Basse altitude » :
« Certaines choses sont trop sacrées
pour être dites »
"The intensity of the prose poetry took my breath away" (Antonio d'Alfonso).
When I first read Beyond Elsewhere (Plus loin qu’ailleurs, Éditions du Cygne), by Gabriel Arnou-Laujeac, I simply fell in love in a way that hadn’t happened since I first read Henry James. It compelled me to translate the book and present a translation panel at this week’s 2015 AWP conference in Minneapolis titled “Translation as a Love Affair: International Perspectives on Creative Process.” Did you ever fall in love with a book? So much that you felt the need to translate it?
UMBRA ABSENŢEI
"Un meteor a apărut de curând in spaţiul poetic francez: Gabriel Arnou-Laujeac. Venit de niciunde. În Franţa se publică multă poezie dar puţine volume sunt remarcate în revistele literare. Fapt neobişnuit pentru un debutant, volumul Plus loin qu'ailleurs 1 a fost întâmpinat cu o salvă de elogii de către nume importante în lumea literară franceză. Cum s-ar putea explica un asemenea fenomen? Ceea ce surprinde, în primul rând, la Gabriel Arnou-Laujeac este strania tonalitate transpoetică a poemelor sale, ca o rezonanţă evocatoare a interstiţiului dintre muzică, pictură şi cuvinte. Muzicalitatea este cea liturgică a psalmilor si a cantatelor. Structura picturală se apropie de cea a lui William Blake. Iar cuvintele, printr-o secretă alchimie, se autodepăşesc, mergând dincolo de ceea ce este zis, în infinitul spaţiu al tăcerii. Al doilea fapt surprinzător este senzaţia de totală autenticitate şi organicitate. La Gabriel Arnou-Laujeac, experienţa spirituală precede experienţa poetică. De mare potenţă filosofică, textele sale nu pot fi ataşate nici unei filosofii. Textele sale descriu un voiaj al sufletului spre soarele absolut al divinităţii comune tuturor religiilor. Metafizica sa nu este intelectuală: ea este 1 Gabriel Arnou-Laujeac, Plus loin qu'ailleurs, Éditions du Cygne, Paris, 2013, prefaţă de Maram Al-Masri.
"Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. Son écriture est rythmée par la déchirante mélancolie de l’état auroral. Langage poétique et mystique où l’âme devient mémoire : mémoire de soi en tant qu’image de Dieu.
Subjectif, non préformé, son récit-poème rejette tout formalisme, adoptant une prose poétique libérée de la ligne même, sans autre typographie que la perspective du sens et de la profondeur.
Cette prose semble suspendue dans les airs et ne se laisse saisir que si l’on consent à quitter les mots, voguant au gré de leur souffle, pour s’attacher à l’image qui se détache du verbe, image de l’image par laquelle nous retournons à notre port d’attache communiel.
En nos temps d’insignifiance, vides de vivance profonde, ce magnifique texte poétique, tel un météore, nous rappelle à la vérité du non-oubli. Si la reconnaissance de notre appartenance à l’Être est un consentement, lire Arnou-Laujeac, c’est consentir amoureusement au dire de l’Amen.
Alain Santacreu,
à propos de Plus loin qu'ailleurs,
éditions du Cygne, 2013.
L’œuvre de Gabriel Arnou-Laujeac est autant marquée du sceau de l’intime que du désir de creuser et d’évider le monde par une main ferme et agile tant celle-ci est illumination, quand le poète y délivre le souffle calciné et brûlant de sa peau à force d’empoigner un buisson ardent, cette main est aussi intense en cela qu’elle ouvre sa paume jusqu’au sang, jusqu’à la chair blessée, jusqu’à l’épuisement de l’encre et à « l’écho du silence », qu’elle s’affranchit de l’étroitesse des espaces et ne s’interdit pas de partager autant ses lignes brisées que la luminosité retrouvée. Dès les premières pages, l’écriture s’impose à la matière sensible de notre être comme une ouverture sur l’insaisissable, la parole, elle, affirmant la nécessité absolue d’être à l’écoute du monde : « Où que se tournait mon visage, je ne voyais qu’un monde aux temples d’ombres et l’ombre de l’absence recouvrant chaque atome de l’univers… » (p 11). Récit-poème ou poème symphonique, les mots de Gabriel Arnou-Laujeac existent à la fois hors des sentiers battus, dans le décloisonnement du temps et le désenclavement de l’espace; la langue n’est pas circonscrite, elle est le lieu de rencontre du passé et du présent, du passé et du futur, devenus contemporains dans l’objet-langue qui est toujours tendu entre l’ancien et l’à-venir, ente l’être et son non-être, les mots libérés peuvent alors se saisir des symboles tandis que le Verbe, au gré d’un souffle pieux ou vigoureux, chasse tour à tour les terreurs, redresse l’âme affaissée, change en somme la nuit en aube : «Je blanchis la nuit chaque jour que dieu fait, j’allume l’or du temps au flambeau d’extases foudroyantes et, par la grâce de beautés aux brûlures éphémères, j’embrase tout l’univers dans un éclair d’éternité » (p 29). A une présence impénétrable, à « cette ombre de lumière » passante et cependant puissante, correspond – dans et après la chute – l’expérience d’une plénitude de cette même présence, et celle-ci suffit à créer une Géométrie sans fin, une conscience de la finitude des choses infinies au sein desquelles une voix doit absolument résonner, « comme la voix de quelqu’un qui appelle un égaré dans la nuit et, par sa seule inflexion, lui désigne son chemin. » (Jaccottet , A la lumière d’hiver)
"Un météore a traversé récemment l'espace poétique français: Gabriel Arnou-Laujeac. Venu de nulle part. En France, on publie beaucoup de poésie mais peu d'oeuvres attirent l'attention des revues littéraires. Fait inhabituel pour un auteur inconnu, Plus loin qu'ailleurs [1] a été accueilli par une salve d'éloges de la part de noms importants dans le monde littéraire français. Six mois après sa publication, des traductions en anglais, en roumain et en persan ont déjà été proposées à l'auteur.
Comment peut-on expliquer un tel phénomène? "
Michel Cazenave, philosophe.
L'élégie est un genre qui se fait rare dans la poésie contemporaine française et il faut une certaine audace à Gabriel Arnou-Laujeac pour aller ainsi à contre-courant dans ce long poème en prose qu'est son premier recueil Plus loin qu'ailleurs. Le titre annonce bien l'intention de l'auteur : « Je t'emmènerai où s'exilent les peuples du vent, loin du troupeau désespérant, loin de ses diables inhumains et de ses dieux trop humains ».Cet ailleurs n'est pas une utopie, il a un lieu, même si c'est « en ce lieu sans adresse », celui où demeure ce que d'aucuns ont pu appeler « l'amour fou ». Mais ce n'est pas du côté de Breton qu'il convient d'aller chercher les références de Gabriel Arnou-Laujeac. Celui-ci nous parle, en fait, d'une expérience métaphysique, certains diraient mystique ; celle de l'Amour absolu, vécu à la fois charnellement et spirituellement : « Jaillie à vif d'une flamme virginale, la passion nous prend tout entiers dans son souffle animal : les étincelles du soleil parcourent nos corps au galop dans un fracas d'océans ». Cette expérience vécue ici-bas est ressentie comme le seul moyen d'échapper à la bassesse du monde. « Quels amants n'abritent point, au saint-des-saints de leur corps entremêles, la mémoire d'une plénitude à faire renaître ? » écrit-il, nous faisant entendre que nos corps sont des « Temples » et que seul l'amour vrai rend libre, permettant ce « retour » à l'unité, à la plénitude. « Par-delà ce quotidien trop étroit pour nos ailes existe un lieu vers l'étoile idéale, et c'est là que je t'emmène : vers la clarté. Viens. » « Je t'emmènerai loin, plus loin qu'ailleurs, à l'intérieur, mourir à ce monde inversé ». D'autres avant lui, et non des moindres, ont tenté de faire comprendre et ressentir cette expérience de l'amour, de nous parler de ce « lieu sans adresse » où l'amour humain se confond ave l'amour divin. Ils ont pour nom Hâfez, Rûmi, et plus près de nous Tagore et son « Offrande Lyrique ». Mais un jour, l'amour que l'on croyait unique, s'éteint et « L'amour borde une dernière fois votre lit et vous donne le baiser du grand soir. Pourquoi ? ». Au-delà de la désespérance et de l'exil intérieur, « il faut tenter de vivre » comme l'a écrit un autre poète. Reste alors pour se retrouver à se fondre dans la Création, ce « grand-tout » dont chacun de nous est une parcelle. Reste alors l'invocation : « J'invoque le sceau du ciel qui est un Souffle, un Souffle indomptable, un Souffle qui traverse, purifie, ressuscite tout ce qu'il enlace au gré de sa danse insaisissable ». Cette quête de l'Absolu et d'éternité est servie par une écriture rare dans la poésie contemporaine occidentale. Exigeante, fluide et pure, son lyrisme même, paradoxe d'apparence, dénude les mots pour les porter à l'incandescence. Sa langue s'adresse avec force à l'intelligence du coeur, celle qui nous fait échapper aux contingences de notre siècle. « Il reste l'écho du silence qui s'élève à contre-nuit, pour que sonne et résonne la promesse du retour, au creux des âmes apatrides qui savent n'être point d'ici, ni d'ailleurs, et encore moins de maintenant ». Merci à Gabriel Arnou-Laujeac de ce texte lumineux, aussi intemporel qu'universel, qui fait de lui ce contemporain sans âge, sachant, par-delà le temps et l'espace, s'adresser à ce que l'humain a de meilleur et de plus haut en lui.
* Winner of a Hemingway Grant: Beyond Elsewhere was awarded a Hemingway Grant by the French Ministry of Culture, The Institut Français, and the Cultural Services of the French Embassy.
"Hélène Cardona's new translation confirms again her exquisite powers and imagination in turning Arnou-Laujeac's amazing work into an English classic."
—Willis Barnstone, The Poetics of Translation
"A dazzling hymn to the currents of desire that shape each individual life... Do not miss the chance to take this exhilarating journey." —Christopher Merrill
"Beyond Elsewhere defies definition, hovering in that physical space somewhere above us, just beyond reach, but visible in a breathless lyrical cloud. Arnou-Laujeac's poems are psychotropic—a beautiful new voice in poetry."—Victoria Chang
"This incandescent metonym of light is, writ small, a marriage of eastern and western wisdoms—a bildungsroman describing the arc of a young man's journey from innocence, through passion and despair, to the great clarity of spiritual understanding. Arnou-Laujeac's intensely visual account, clothed in lyrical image and visionary flame, in Cardona's transcendent translation, easily carries us along in his brightly burning chariot in quest of the Divine."—Sidney Wade
Gabriel Arnou-Laujeac : Je ne suis pas certain de pouvoir deviner le sens que vous attribuez précisément à cette affirmation qui, me semble-t-il, peut donner lieu à une grande variété d'interprétations. Je vous rejoins sur le fait que la poésie puisse être considérée comme un acte. Rappelons ici que l'étymologie grecque du mot poésie, poiein, signifie « faire ». Mais s'agit-il d'une « action politique » ? Il m'apparaît, au contraire, que l'action poétique est parfaitement libre des contingences et de la nécessité auxquelles l'action politique est soumise et qu'elle a pour devoir de gérer. A l'inverse, en paraphrasant Nicolas Diéterlé, le poète peut se permettre de contourner le monde pour voir, derrière, le Monde. Au fond, la poésie est essentiellement une vision-l'art de voir l'Invisible dans le visible et l'Imperceptible dans les objets des sens. Certes, un tel regard porte en lui une dimension « révolutionnaire », en ce sens qu'il tranche avec l'aveuglement nihiliste qui gouverne notre époque (et il conviendrait certainement à notre époque non pas de voir plus, ni même de voir mieux, mais de changer radicalement de regard). La poésie, dans son acception la plus élevée, est une vision spirituelle sur laquelle la théorie a peu de prise. Quelques poètes occidentaux l'ont su intuitivement. Ainsi Arthur Rimbaud, dans la fameuse lettre dite du voyant : « Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant ». Ou Jean Cocteau dans Opéra : « Toute ma poésie est là : Je décalque / L'invisible (invisible à vous) ». Le poète voit et donne à voir au-delà des apparences trompeuses, dans une tentative de communiquer ce qui se situe au-delà du langage, « car la poésie, observe Fray Louis de Léon, n'est rien d'autre qu'une communication du souffle céleste et divin ». Si elle n'est pas traversée par ce souffle, elle ne vaut alors guère mieux qu'un bavardage de plus.
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