mercredi 30 décembre 2020

Au bout du bout

Alors que 2021 n’a pas encore débuté et que 2020 touche à sa fin le moins que l’on puisse dire c’est que ce que nous nous étions souhaités il y a de cela un an a été particulièrement bouleversé. Ce qui m’est arrivé, vous est également arrivé et nous est arrivé à chacun d’entre nous. Et même si chacun a vécu les évènements à sa manière chacun d’entre nous ne sera plus tout à fait le même après avoir vécu cette année. On parlera de la pandémie comme nos parents parlaient de mai 1968, de la sécheresse de 1976, de Tchernobyl en 1986 et comme nous parlons des attentats de septembre 2001, de la canicule de 2003, du tsunami de 2004, de Fukushima en 2012, des attentats de Charlie Hebdo de 2015, …

2020 restera comme une année suspendue. Presque une année pour rien. Mais finalement une année où nous nous serons rendus compte collectivement que nous ne sommes pas grand-chose.

Certains diront que demain ne sera plus pareil. J’en doute. Je suis même persuadé du contraire. Une fois vaccinés nous reprendrons le cours de nos vies et tout redeviendra comme avant. C’est d’ailleurs peut être mieux ainsi.

Mais en cette fin de 2020 j’avais envie de regarder, pèle mêle, les photos de l’année écoulée. Sans légende et sans classement. Comme elles viennent. 


























jeudi 12 novembre 2020

Onze mois

Honnêtement je ne vais pas une nouvelle fois ici me faire la promesse d’écrire plus régulièrement sur ce carnet intime qui n’est que l’ombre de lui-même. Lassitude ? Même pas. 

Mais il est tellement plus facile de rédiger un tweet que de se concentrer sur une écriture plus profonde à défaut d’être particulièrement intéressante. 

Pourtant la succession de vrais et de faux confinements, les doutes mais aussi les vacances et l’avenir qui ne peut être que meilleur auraient été de bons sujets. C’est que depuis le 6 janvier (dernier post) où l’on se souhaitait le meilleur il s’en est passé des choses et pas nécessairement toujours en bien.

Très vite le décès brutal d’une tante d’Alexandre. Coup de massue. Enterrement glacial. Cérémonie dans cette église si familière de Niort à jamais synonyme de mort.

Des vacances en Inde, toujours. Les dernières avant quelques temps manifestement. 15 jours entre Amritsar, Haridwar, Lucknow, Varanasi, Agra et Delhi. Quinze jours, juste avant la tempête du Covid-19. Quinze jours de vacances avec ma tante. De merveilleuses vacances dont le souvenir encore aujourd’hui m’émeut profondément. D’abord et encore parce que c’était l’Inde et pour une bonne partie parce qu’il y avait Marianne avec nous. J’aimerai tellement repartir demain pour vivre à nouveau ces sensations. Je ne pense qu’à l’Inde.

J’espère que nous pourrons les revivre.

Le confinement, le télétravail, les heures passées à la maison, la peur du dehors, la peur des autres, les messages anxiogènes. Et par-dessus tout cela un soleil éclatant, le plaisir de ne rien faire, l’impossibilité de lire mais le plaisir de faire du sport. Le jardinage, la préparation des repas. Comme une parenthèse. Sensation mêlée de chaos et d’absolue tranquillité. Puis l’infarctus de papa. Badaboum. Plus de peur que de mal. Mais impression sur l’instant que le sol se dérobe, comme si les mots prononcés n’avaient pas de sens et ne s’adressaient pas à moi.

Puis le retour au travail du moins physiquement, retrouver petit à petit les réflexes d’avant mais toujours avec le sentiment d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Saint Ouen passe à gauche ! Enfin ! Tant mieux ! Les vacances d’été, le soleil toujours et encore. Le mariage de Nic et Jane, mon frère. Formidable de se retrouver dehors, heureux, un des plus beaux week-ends de l’année.

Les vacances en Sicile. Le soleil, la chaleur, la nourriture, les balades, les découvertes. Ne rien faire, mais plus loin. Puis Oléron et Niort. Un mois d’août avant de revenir vers la tempête et les nuages qui recommencent à s’accumuler. La mère d’une amie qui décède en quelques jours. Deuxième enterrement. Puis le diabète d’Hannah, 4 ans, ma nièce. Tristesse mais aussi joie de voir que cette petite fille est presque plus forte que nous. Allez on reprend une glace du coup.

Des week-ends en Bourgogne, à Nantes, à Béziers pour rattraper un peu le temps avant que les distances ne se raccourcissent et que les portes du confinement ne se referment.

Puis le voilà à nouveau, le confinement. Mais pas le vrai, pas celui qui fut une parenthèse. Non on reste au travail mais on nous interdit de nous voir, de nous retrouver, de sortir et de nous amuser. Métro, boulot, dodo. Il fait gris, il pleut, les jours raccourcissent. Sale temps.

Et puis c’est au tour de la grand-mère d’Alexandre de mourir. Troisième enterrement. Joli. Glacial. Sous le soleil.

Onze mois se sont écoulés depuis le dernier post et beaucoup de choses ont changé. Notre regard que l’on porte sur le monde a changé. Comme si tout s’était rapetissé.



lundi 6 janvier 2020

2020

Alors pour 2020 on se dit quoi ? On se souhaite des jours meilleurs ? Des repas entre amis, en famille aussi et puis avec son amoureux, c’est mieux. De la musique, des livres, des chansons d’Alex Beaupain et celles de Nina Simone si on veut, Cigarettes after sex aussi parce que c’est vachement bien et Vampire Week-end parce que le dernier album est tout simplement magnifique. Des bougies parfumées et des ronrons de chat sur les genoux, un plaid aussi, même si là ça commence à faire mémé. On va se souhaiter aussi un voyage en Inde, en Ecosse ou en Grèce et peut être même au Laos. Des villes à visiter, et qui sait je finirais peut être même par aimer Montpellier. On va se souhaiter aussi que la réforme des retraites soit enterrée, qu’ADP ne soit pas privatisé et que l’action collective en sorte renforcée. On va se souhaiter que la gauche écologiste, sociale, bref la gauche qu’on aime, remporte le plus de villes possible lors des élections municipales. On va souhaiter que Saint Ouen redevienne une vraie ville de gauche dont nous pourrons être fiers. Alors bien sûr on va se souhaiter la santé et surtout de guérir bien vite si jamais on la perd. On va se souhaiter du bruit, parce que le silence peut être pesant et des rencontres à foison pour déguster des vins merveilleux et des bières délicieusement ambrées. On va se souhaiter de faire du vélo, pour se promener, pour aller travailler ou simplement pour aller admirer les jambes des garçons et des filles aussi si vous voulez. On va se souhaiter de la course à pieds aussi et des records personnels à faire tomber. On va se souhaiter du soleil et de la pluie aussi mais surtout lors des dimanches d’hiver pour profiter de nos maisons avec nos amis et des gâteaux que nous pourrons partager ou des endroits douillets où nous pourrons boire des caffe latte. Du coup on va se souhaiter de la cannelle, des rires, des sourires, de pleurer aussi un peu mais pas trop ou alors juste ce qu’il faut. On va se souhaiter aussi de changer de travail. Très vite pour ne plus avoir mal au ventre quand on y pense et des démangeaisons quand on n’y pense pas. Un travail juste pour ne pas s’ennuyer en journée mais qui ne nous ennuie pas en dehors des heures auquel on doit y penser. On va rêver un monde plus beau à défaut de pouvoir le changer ou alors un peu quand même. On va se souhaiter des voyages en train, des découvertes. Des lendemains sans avoir à penser à demain. On va se souhaiter de chanter sous la pluie. Et puis beaucoup d’Oléron, beaucoup beaucoup d’Oléron et Paris aussi parce que finalement c’est assez joli.

2020 ce sera peut-être tout ça et puis ce sera aussi tout ce que l’on n’imagine pas. On va croiser les doigts.

mardi 3 septembre 2019

Automne météorologique

Alors oui bien sûr il s’est passé beaucoup de choses ces deux derniers mois. 

Un mariage et pas des moindres, des vacances au soleil durant tout le mois de juillet (lambiner sur l’Ile d’Oléron). Un mois d’août à Paris avec une nouvelle virée à Oléron et dans l’Yonne, des BBQ, des balades à pieds et en vélo, des footings matinaux et d’autres moins. Des livres lus mais pas tant, tant le mariage occupait mon esprit, puis la fatigue, qui m’empêchait de garder les yeux ouverts. Des séries à regarder et comme tout le monde Years & Years que j’ai beaucoup aimé. Et Pose aussi. 

Et puis la lancinante question du travail qui me donne envie de prendre mes jambes à mon cou. 

S’évader en partant à Genève dans 10 jours. A Berlin pour la Toussaint, quelque part pour fêter le nouvel an ? Et deux semaines en Inde en février pour un parcours presque inédit : Delhi, Amristar, Hardiwar, Rishikesh, Lucknow, Varanasi, Agra et Delhi. Deux semaines de bonheur avec Alexandre et ma tante dans les bagages.

 

Toujours aussi hâte de partir à la (re) découverte de ce pays et (re) trouver Delhi. Du coup j’ai commandé une tripotée de livres sur l’Inde. Je dévore. Je ne comprends pas pourquoi les gens passent par Amazon pour acheter leurs livres. Le service de Gibert est hyper efficace et moins cher. Je suis adepte. J’ai envie que l’été se prolonge mais je le sens fuir.

lundi 5 août 2019

mardi 2 juillet 2019

Rotules

Sur les rotules. C’est un peu comme ça que je sens que je vais arriver péniblement à la fin de cette année et au début des vacances.
Je crois que je n’ai jamais autant désiré des vacances même si je crois que je les redoute aussi. Désiré car je pense que je suis épuisé même si j’ai parfois un peu de mal à me l’avouer. Redouté parce que y’a tout de même une big party à organiser le 13 juillet et que je ne suis pas très fort dans l’organisation des fêtes et autres petites sauteries. Du coup c’est vrai que je compte un peu beaucoup sur Alexandre pour prendre les choses en main. Plus j’angoisse et moins je suis efficace.
J’adore la une du Society de cette quinzaine. Je me suis fait arroser par des pompiers pour la première fois de ma vie lors de la dernière Gay pride. Rafraîchissant.
J’ai du mal à lire en ce moment. Je ne rentre pas dans les romans. Je pense que j’aurais l’esprit plus libre à partir du 14 juillet.
Recours devant le Tribunal administratif rejeté. On se sera bien battu mais le béton va couler sur les puces de Saint Ouen. Je garde espoir.
Nos roses trémières de banlieue tirent un peu la tronche, elles n’ont pas la beauté de celles d’Oléron.
Au moins j’ai ma tenue pour le 13 juillet. Reste juste à vérifier le fait de porter ou non une ceinture.
On a aussi le menu. Mais je ne dirai rien. Même sous la torture.
Je crois que tout est prêt ou presque mais comme avant un oral d’examen on a l’impression que rien n’est en ordre et que l’on a tout oublié.
C’est du vrac mais en ce moment c’est un peu mon état.
Repas au jardin

Magazine Society

mercredi 19 juin 2019

Semaine 25

Trop de froid. Trop de pluie. Trop de chaud. On ne sait plus comment s’habiller. En fait si on le sait puisque c’est costard cravate souliers vernis chaque jour que Dieu fait (oui avec une majuscule).

L’été c’est pas si mal sauf que dormir la fenêtre ouverte relève d’un combat de tous les instants. Envie de meurtre sur les caniches des voisins. Envie de torturer les mecs qui passent avec leurs enceintes portables connectées super basses dolby surround dans la rue à 3 heures du matin. Envie de crucifier les conducteurs des voitures qui décollent sur le dos d’âne placé pile poil en dessous des fenêtres de la chambre. Mais sinon je vais bien.
Je lis le dernier livre dont on ne sait pas trop ce qu’il est de Bret Easton Ellis. C’est toujours embarrassant de s’apercevoir qu’un artiste, auteur ne colle pas avec l’image que l’on se fait de lui. En fait ce mec est juste un gros beauf suffisant qui ne comprend pas le monde dans lequel il vit et qui fait part de ce qu’il considère comme ayant été un âge d’or dont il était partie prenante.
Maintenant que le mec a pris de la bedaine, a amassé un paquet de pognon le voilà qui peut ricaner sur les droitsdelhommiste comme disant les fachos chez nous et sur les libéraux comme disent les trumpistes là-bas. Bref je ne sais pas si j’arriverai au bout de ce pensum prétentieux et finalement un peu raciste je crois (même si le livre est tellement confus qu’en fait je n’en suis même pas sûr).
Le chat nous débarrasse des mouches. J’ai peur qu’il ingère une abeille. Du coup ce serait con car il tuerait une abeille qui est le dernier rempart avant l’effondrement de la biodiversité et lui-même par la même occasion.
Je me suis fait violence, je porte aujourd’hui pour la première fois un des deux costumes que j’ai acheté dernièrement. C’est con mais il me faut du temps avant de porter des habits neufs. J’ai peur de les abîmer.
Deux semaines que le producteur de légumes à des tomates. C’est le retour des salades.
J’ai signé sur le site gouvernemental pour l’organisation d’un référendum sur la privatisation envisagée d’ADP. Ne manque plus que 4 699 999 signatures. N’hésitez pas.
Samedi je retourne voir Myyyylène à L’Arena the last and maybe…
Fera t-il beau pour la Gaypride ? Fera t-il beau le 13 juillet ? Pour le moment on attend l’orage.

Chat qui dort sur fauteuil crapaud
Rue des Rosiers - Saint Ouen
Mylène Farmer - 15 juin 2019
Mylène Farmer - 15 juin 2019

vendredi 14 juin 2019

J-30


Si on m’avait dit qu’un jour j’irai voir ne serait-ce qu’un concert de Mylène Farmer j’aurais ri au nez de celui qui aurait osé affirmer une telle chose. Du coup je vais en voir trois.
Comme tout le monde j’ai acheté quelques albums adolescent boutonneux que j’étais. En l’occurrence deux. « Ainsi soit je » en CD et « L’autre » en K7 (je me souviens même l’avoir acheté au Super U d’Aytré dans la zone commerciale le long de la rocade qui nous emportait chaque week-end vers l’Ile d’Oléron). Ma culture musicale s’arrêtait là. Et puis… et puis depuis je vis avec un fan adorateur de Mylène. Non pas que j’en sois devenu un, non, mais le plaisir de voir le plaisir que procure chez l’autre le fait de la voir sur scène me remplit de joie. C’est peut être ça l’amour oui ça dégouline un peu). Et il en faut pour attendre des heures sous la pluie en plein vent pour être sûr d’avoir une place en fosse le plus proche de la scène possible. Et c’est là qu’on se rend compte que le mois de juin est particulièrement pluvieux. Vive les ponchos.
Trois fois. Et entre tout ça un petit tour pour voir la « La force du destin » à Bastille. Deux ambiances à coup sûr. Hamburgers à l’Arena. Sandwich au saumon Pradier à Bastille. Cheveux méchés, effilés et déstructurés à l’Arena. Coupe Maniatis à Bastille. Legging à l’Arena. Costumes et tailleurs à Bastille. Mumm à l’Arena. Taittinger à Bastille. Téléloisirs à l’Arena. Figaro à Bastille. Pas sûr que ces deux mondes se croisent bien souvent. Nous faisons le lien. Mi-chic. Mi-beauf. Mi-popu. Mi-csp+.
Dans 30 jours nous seront mariés. Premier 14 juillet la bague au doigt. Feu d’artifice.
Il pleut trop. Il fait froid. La maison est humide. Le mois de juin est pourri. A partir de quelle date pourra-t-on profiter du jardin ? A quoi ça sert de s’être endetté sur 23 ans pour avoir un jardin si c’est pour en profiter 15 jours par an ? L’impression de vivre en Ecosse, les gens souriant, le fish & chips et la stout en moins. Du coup on déménage ? Envie de Glasgow, d’Ullapool, d’Oban et d’ile de Skye.
Je ne bois plus de café. Je bois beaucoup trop de thé. Je porte des costumes Anthony Garçon coupe Paris pour les garçons fins et mesurant moins de1,80 mètre (courts sur pattes quoi). Mais je préfère ça à la coupe Napoli pour les gros baraqués gonflés aux hormones. Et puis Paris ça fait toujours aussi chic même si en vrai le métro pue, que les rues sont dégueulasses et que les gens tirent des tronches de six pieds de long. En vrai c’est Saint Ouen. C’est en fait tout pareil mais ça fait juste moins rêver. Du coup on n’est pas déçu. Pas comme les japonais qui déchantent lorsqu’ils montent dans le RER B après avoir fantasmé sur le romantisme des pavés parisiens et du métropolitain et qu’ils glissent sur un vieux reste de KFC abandonné sur un quai de métro.
Dans 30 jours nous serons mariés. Dans 30 jours nous serons allongés à Vertbois sur la plage à regarder les vagues jouer avec le vent et à se dire que ça ne fait que commencer.

Saint Ouen - Les Puces

Mylène Farmer - 7 juin 2019

Mylène Farmer - 7 juin 2019

La force du destin - 13 juin 2019



mardi 21 mai 2019

Week-end à R... Niort


Il s’en sera donc fallu d’un week-end du coté de Niort pour me donner des envies de vacances. De longues heures à lire, dormir, manger, se promener, ne rien faire. Le dépaysement à 4 heures de Paris. C’est fou comme la province est proche. Il paraitrait même qu’elle commencerait presque en Essonne. Tu t’éloignes de 50 kilomètres de Paris et tu trouves des marchés avec des vrais légumes moches et plein de terre, des gens qui sourient, tu mets 10 minutes à rallier le centre-ville et à en repartir. Tu vas à la Foirfouille et au nouveau truc tendance « Action » où on trouve des plaques funéraires à moins de 15 euros pièces. Quoiqu’en écrive Houellebecq Niort n’est pas si moche. Il faut juste gratter derrière les faubourgs un peu déprimants surtout vus sous la flotte et la grisaille pour découvrir un joli centre un peu apathique mais comme le sont les centres des villes avec leurs magasins morts. Et puis une ville dont la grande artère commerciale se nomme la rue Ricard ne peut pas être foncièrement mauvaise. Hier au soir j’ai jardiné. J’ai désherbé à la main. Y’a pas à dire ça relaxe le désherbage. Je suis sûr que l’on aurait évité de nombreuses guerres et cancers si le RoundUp n’avait pas été inventé. Quand tu désherbés tu ne te fous sur la gueule de ton voisin alors qu’après avoir épandu ton RoundUp tu as tout le loisir d’aller le dézinguer.
Je lis Salman Rushdie en anglais dans le texte. Je crois que je rame un peu. Vu le dernier épisode de GOT. Il parait qu’il était bien. Je ne dois pas être assez expert. Sinon on se marie dans sept semaines et je n’ai toujours rien à me mettre. Je crois que le stress monte un peu.

Niort sa halle et son donjon

vendredi 10 mai 2019

Alexandre


Je prends du plaisir à lire. Beaucoup. A lire en anglais aussi. A lire libé et des magazines. A regarder le jardin et à m’en occuper. A prendre le train. A conduire. A boire une bière légère après une chaude journée en Asie. A manger des fraises, des figues, des asperges, des tomates, de la marmelade d’orange, des moules, des langoustines, des huîtres. A boire du thé. Beaucoup. Beaucoup. Peut être parfois trop. A fumer une cigarette aussi trois fois par an. A boire un jus de citron. A marcher sur la plage de préférence à Oléron. A discuter avec des amis, avec ma famille, autour d’un barbecue dans le jardin. A lézarder sur la terrasse à Oléron. A écouter ma musique ou FIP. A faire du vélo. A courir sur les berges de Seine, dans le marais poitevin ou bien jusqu’au chenal d’Ors. Je prends aussi du plaisir à ne rien faire. Et je prends plaisir à partager tout cela avec Alexandre.

lundi 6 mai 2019

Retour de plage


Alors oui bien sûr il faut toujours revenir. Le corollaire des vacances c’est le travail. L’un ne va pas sans l’autre. Il n’y aurait pas de vacances sans les heures passées au bureau et dans les transports. Le problème c’est que les vacances passent toujours plus vite que le temps que nous passons à attendre qu’elles arrivent ou à regretter qu’elles soient passées. Les faux derches diront que rien ne vaut le travail, je le leur laisse.

Une semaine à Oléron. Entre lecture, merlu mayonnaise, tractage sur le marché du Château, bulots, balades sur la plage, langoustines, journal, fish  chips, balades sur la citadelle, rougets à la tapenade, footing jusqu’au chenal d’Ors, huîtres, salon du livre et brocante.

Une semaine à faire faire des devis, remplir un dossier de mariage, attendre la publication des bans, revisiter la salle, se donner des idées de déco. Se dire que dans presque deux mois c’est plié. La bague au doigt et tout ça.

Une semaine à Oléron c’est aussi retrouver la famille, du moins une partie, l’autre restera sur Facetime avant que nous soyons à nouveau réuni en juillet.

Je vous le confirme c’est la pleine saison des asperges, des fraises et des patates nouvelles. Les langoustines sont à 12 euros le kilo et la chocolatine est encore à moins de 1 euro, les joies de la province, les producteurs de légumes au marché et un panier de la ménagère à la hauteur des salaires pratiqués.

Lire aussi des revues. Un livre. Le dernier Houellebecq. Le premier de ma vie. J’avais un a priori très fortement négatif. Peut-être plus lié au physique de l’écrivain qu’à son écriture. Ce n’est finalement pas si mal. Horriblement cru. Je ne pensais pas. Quelques belles trouvailles néanmoins. Le mec semble assez doué tout de même et bien renseigné. C’est assez documenté et bien souvent ça tombe juste. Après les âmes sensibles dont je suis peuvent parfois trouver cela à la limite de l’illisible.

Se sentir écartelé entre Oléron et Saint Ouen aussi. Sentir que l’on est d’ici mais que la vie est ailleurs. Se prendre à rêver d’aller au travail en vélo en passant par les marais et oublier le RER D. Se prendre à rêver d’une vie où le périphérique serait remplacé par le viaduc et le marché de Saint Ouen par celui du Château. Les aubépines par les roses trémières et la valériane. Et puis il faut bien arrêter de rêver. Et rentrer. Le Château – Rochefort – Surgères – Niort – Poitiers – Châtellerault – Tours – Blois – Orléans – Paris – Saint-Ouen. Six heures de route. Ce n’est pas si loin finalement.   

Joie grisante sur le retour de passer la barrière de péage sans payer. Les gilets jaunes avaient pris d’assaut Saint Arnoult. Du jaune, des fumigènes et des gendarmes mais surtout 23,170 euros qui resteront dans nos poches et qui n’iront pas grossier le chiffre d’affaires de Vinci Autoroutes. Drôle de pays tout de même. Drôle de pays qui conduit des hommes et des femmes à sacrifier leur dimanche après-midi pour permettre à d’autres de resquiller avec le sourire en se disant que finalement : « c’est autant que ces cons de Vinci n’auront pas ».

En notre absence le gazon est redevenu vert. Il a dû pleuvoir ici.

Digue Pacaud - Saint Trojan

Lectures


mardi 23 avril 2019

Pâques au balcon


Un week-end qui commence par un long trajet en voiture. 25 kilomètres… en 135 minutes. L’absurdité absolue. Des kilomètres de conducteurs comme moi. Coincés sur le bitume. Seuls dans leur habitacle d’une tonne, bloqués. Tous connectés à Waze pour gagner 3 minutes. Waze qui s’affole et change de parcours toutes les 5 minutes dès qu’un quartier pavillonnaire autrefois calme se transforme en dégueuloir à autoroutes. Absurdité. Se dire que définitivement il faut éviter le centre-ville d’Aubervilliers. Ça coince.

Une bonne soirée se termine forcément à la crêperie. On a nos repères. Les lieux ont leur importance.
Chaque jour qui passe fait de Saint Ouen une ville qui n’est plus tout à fait Saint Ouen. A la crêperie, à la table derrière nous Aliénor la mère et Zéphyr et Balthazar les enfants (pour de vrai), le papa n’a pas de nom mais il a la trentaine bedonnante sous son t-shirt Zadig & Voltaire froissé comme il faut. Enfants qui font de la trottinette dans la salle et qui cassent la vaisselle. La mère a peine gêné d’être à la tête d’une horde de petits Attila, le père qui s’en fout royalement et qui sirote sa bière brassée dans le Vexin sans gluten, sans houblon mais avec des omega 3 dedans. Il s’agirait de ne pas brider l’inventivité de ces deux adorables bouts de chou. S’en vouloir de jeter des regards noirs (sans effet). Lutter pour ne pas devenir à 42 ans déjà un vieux con que l’on n’a jamais voulu être mais que l’on devient presque malgré soi. Moi aussi je veux être bienveillant. Souriant et détaché. Mais ceux que l’on a fui en passant du canal Saint Martin à Saint Ouen semblent eux aussi avoir franchi le périph’, cette barrière que l’on pensait naïvement infranchissable. Il va falloir s’y faire je ne bougerai plus. Les bobos me passeront sur le corps. Je resterai là. J’attends avec impatience que Stains soit aussi le nouveau Brooklyn et que ma ville ne soit plus « tendance » comme ils disent, que les restos redeviennent des restaurant du quartier et que les trottinettes trop chouettes aillent s’égayer du côté de Sarcelles devenue hypra hype.
Samedi footing sur les quais. Fendre la foule des badauds venus voir l’âme de la France partie en fumée. On en connait le prix. Plus d’un milliard. Les échafaudages porteront peut être le nom des généreux donateurs. Y’a pas de petits profits.
Samedi achat de livres. La moisson ne fut pas fructueuse Joanny et Houellebecq seront de la partie. Je vous dirai ce que j’en pense. Vous lirez ou pas.
Samedi récupération de mobilier pour enfants transitant entre Oléron, Saint Ouen et Paris. Raison pour laquelle j’ai pris la voiture vendredi. Pour trimballer le barda avec aisance. Retour dans l’enfer automobile. Porte de Clignancourt. Porte de Bagnolet. Un quart de tour. Un quart de Périph’. Vite la garer. Ne plus y toucher. Jusqu’à demain.
Samedi course. Pain traditionnel pas trop cuit. Deux brochettes et deux saucisses. La saison des barbecues est ouverte même si Météofrance semble vouloir la refermer dès demain. Passer à la cave. Un vin bio. Passer au primeur. Brocolis, bananes, pommes, champignons, patates, salade. Tout bio comme il faut. Repasser le Périph’ et se demander si on ne serait pas un peu aussi ce bobo que l’on ne veut pas voir. Ne pas répondre à la question. Trop compliqué. 
Soirée tranquille. Film un peu chiant. Livre excitant.
Dimanche à la campagne ou bien en fin de ville on ne sait plus. Reprendre la voiture du coup puisqu’elle est là. Retour dans les embouteillages. Un dimanche matin. Des lotissements. Un non lieu comme on dit. Mais des vies. Et puis une jolie maison. Un air de vacances. Des amis. Un brunch (saloperie de bobos encore) qui s’éternise. Une échappée dans la forêt. Des arbres, des fleurs, un sous-bois. Un air de vacances bien agréable, là juste là à Voisins le Bretonneux. Un bien bon moment. Rentrer en voiture, louper la sortie. Fallait mettre Waze. Prendre le chemin des écoliers. Clamart, Issy les Moulineaux et monter sur le Périph à Pont du Garigliano. Demi-tour. Saint Ouen.
Dimanche soir pizza. Retrouver le serveur que l’on croyait avoir démissionné. Mais qui se souvient encore des pizzas que nous prenons et du vin que nous buvons. On commande donc les yeux fermés. Magie du commerce de proximité.
Lundi matin. Un lundi qui ressemble à un dimanche. Porridge. Vieux restes d’Ecosse. Aspirateur. Fini les moutons. Caisse du chat. Foncer au cours de sport. Retrouver les badauds devant Notre Dame. Ça n’en finit donc pas. Rentrer à 15H00. Œufs au plat. Reprendre le ménage là où on l’avait laissé dans un coin des toilettes. Et puis jardiner un peu. Tenter de sauver ce qui peut l’être. Maitriser la jungle mais pas trop. Tout est sec. Depuis quand n’a-t-il pas vraiment plu. C’est peut-être nous qui sommes sur le barbecue. La saison a déjà commencé mais n’est pas prête de se terminer. Les mésanges sont prêtes à quitter le nid. Le chat est aux aguets. 
Finir par un verre. Une bière brassée comme il faut. Le long du canal (encore cette histoire de bobos qui ne nous quitte plus). Une amie. Qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. Un vrai plaisir comme à chaque fois. Et comme à chaque fois se dire que l’on ne se voit pas assez. Prendre une bière là-haut mais juste là pas trop en bas. Et regarder plus bas les junkies se piquer. Comme si de rien n’était. Bière à 5 balles contre dose bon marché qui va gagner. Chacun son trip. Mais surtout ne pas se mélanger. Pourquoi faire. Un instant se rappeler Cyril Collard. Les nuits fauves c’était ici. Et finalement rien ne semble avoir trop changé. Les bars avec les lampions n’ont encore rien pu y faire. La marge est encore ici.
Rentrer vite. Se dire que Paris c’est tout de même formidable. Un film. Un bon cette fois ci. Un week-end merveilleux qui nous a presque fait sentir le goût des vacances.
Mardi, les mésanges ont quitté le nid.    


Jardin caché

Jardin ouvert

Canal renversé


mercredi 17 avril 2019

Dis on repart en inde ?

Ca vote en inde… Les éditorialistes comme ils savent le faire parlent d’élections de la démesure, de plus grande démocratie du monde toussa toussa itou itou. Du coup ça m’a donné envie de réfléchir à un prochain voyage et un itinéraire. La difficulté étant que ce sera mon sixième voyage dans ce pays et que nous allons y aller avec tantine pour qui se sera le premier. J’ai très très hâte de découvrir à nouveau l’Inde à travers ses yeux. Je pense que ça va me faire l’effet d’y aller pour la première fois alors que j’ai le sentiment de connaître aussi bien Delhi que Saint Ouen.
Du coup il faut à la fois mixer quelques incontournables que nous aurions déjà vus et des destinations nouvelles pour que nous conservions le goût de la découverte.
Je pense donc que nous allons rester en Inde du nord. Delhi pour commencer. Une ville que j’adore justement parce que je pense que beaucoup de gens la déteste. Du coup elle n’en est que plus à moi. Elle est infernale, parfois intenable de promiscuité. Bien plus à mon avis que Bombay ou Calcutta.
Puis Chandigarh pour découvrir la ville de Le Corbusier. Une découverte.
Amristar et son célèbre temple d’or vénéré par les sikhs. Une découverte aussi et une vraie attente.
Après ces deux étapes dans le nord et à la frontière du Pakistan nous descendrions à Bikaner pour découvrir des havelis que nous en connaissons pas encore. Une étape à Jaipur ? A voir.
Forcément nous nous arrêterions à Agra pour ces monuments fabuleux bien qu’encore une fois je déteste cette ville dans laquelle il est quasiment impossible de circuler à pieds. Et revoir le Taj Mahal peut être pour la troisième fois.
Et puis Varanasi. Parce que l’Inde c’est Varanasi. Un voyage en inde n’est pas tout à fait un voyage en Inde sans que l’on arrête la course du temps sur le bord du Gange.
Et puis je pense que nous en aurons assez fait en quinze jours. Il faudra même peut être retirer une étape. En tous les cas j’ai vérifié tout est faisable en train. Formidable.
Rien qu’en écrivant ces lignes j’ai l’impression de me retrouver sur un quai de gare indien. Les odeurs, les bruits, les annonces sonores, la foule, le crissement des trains. Rien qu’en écrivant ces lignes je salive à l’idée de manger un paneer tikka masala. Rien qu’en écrivant ces lignes je sens la fraicheur d’une Kingfisher bue après une chaude journée à visiter. Rien qu’en écrivant ces lignes je vois les couleurs de l’Inde.

Boarding !

Le Gange à Varanasi

Les ghats de Varanasi

mardi 16 avril 2019

... Y'a la maison qui brûle...


Le temps joue à saute-mouton. Un jour du soleil. Un jour du gris. Un jour de la pluie. Un jour du froid. Un jour du chaud. On ne sait plus trop bien comment s’habiller. Couper le chauffage ou non. Fermer les volets ou pas. Pas encore la fin de l’hiver. Pas encore le début de l’été. C’est peut être ça que l’on appelle le printemps. Une saison où les arbres sont en fleurs, fragiles, et qu’une averse en quelques minutes vient gâcher. Tout le monde aime le printemps. Comme un renouveau après le froid, l’humidité et les jours courts. Je préfère l’été. C’est plus franc du collier comme saison. Le printemps est plus traitre, limite sournois.
Comme si une catastrophe n’arrivait jamais seule voilà qu’à chaque évènement Twitter se pare de ses plus belles plumes et que chacun essaie de trouver la bonne formulation, le bon dessin pour exprimer non pas ce qu’il ressent mais plutôt ce qu’il est convenable de ressentir, le tout enrubanné de « jolis » mots et de formules qui n’en sont que vaseuses.  
Notre Dame de Paris en a fait les frais. Avant y’avait Plantu qui donnait le top départ du mauvais goût. Maintenant y’a les dessins et les « pray for… » de Twitter. Il y a pourtant quelque chose de troublant à se dire que nombre d’entre nous ne verrons plus jamais la cathédrale telle qu’elle était ou alors d’en haut, ou d’en bas selon le point de vue sur la vie au-delà du trépas.
J’ai téléchargé une application sur les livres que je lis. C’est bien ça permet de faire des statistiques. Des listes. Bref de rationnaliser puisque nos jours sont comptés. Huit livres en janvier, cinq en février, trois en mars et pour l’instant deux en avril. Dix-huit en tout. Le rythme se réduit. J’ai lu 5 626 pages et il m’en reste donc 1 363 à lire si j’en crois l’application qui compte les pages des livres sur ma table de nuit.
Mon téléphone vient de biper. Une notification. 700 millions d’euros sont déjà collectés moins de 24 heures après le début de l’incendie pour reconstruire Notre Dame. 700 millions en quelques heures. Ça laisse rêveur sur ces grandes fortunes qui planquent leur argent bien au chaud et qui le lâchent au gré de leur bon vouloir. Ça laisse songeur sur les milliards qui échappent à tout contrôle. Gageons que tout cet argent engagé sera déductible des impôts de ceux qui nous en feront grâce. Belle campagne de communication qui ne coûtera quasiment rien à ceux qui se font fort d’être généreux avec notre argent.
Ne croyez pas que ça m’énerve en vrai je m’en fous. Un lot de consolation, car on n’en est pas moins humain, l’incendie nous aura épargné la poudre de Perlimpim que le ravi de la crèche n’aurait pas manqué de nous balancer à la figure. Et la poudre ça pique les yeux.


Rue des Rosiers - Saint Ouen