Les tsiganes sont implantés dans la région de Nauplie depuis le XIVe siècle et la plupart de ceux que l'on rencontre à Nauplie sont sédentaires, hormis les familles qui viennent y passer la saison touristique pour vendre ballons gonflables, jouets et autres gadgets.
Je n'ai pas étudié la question, mais je constate que les deux communautés, grecque et tsigane, se côtoient sans vraiment communiquer dans un mépris qui semble réciproque.
Il n'est pas rare de croiser un limonaire, ou un violoniste. Dans mon quartier, j'entends tous les matins un ferrailleur passer avec sa camionnette et son mégaphone pour récupérer les déchets métalliques, suivi de près par un revendeur de fruits et légumes, ce qui me permet de faire mes emplettes sans avoir à descendre jusqu'au centre ville.
Les enfants ne semblent pas tous scolarisés et certains sont envoyés mendier aux terrasses des cafés ou chargés de revendre, qui des mouchoirs en papiers, qui des stylos.
Un soir où je travaillais dans une agence de voyage, deux gamins d'environ 7 et 5 ans entrèrent dans le bureau et me proposèrent des mouchoirs en papier, justement, et des allumettes. Je me décidais pour les mouchoirs. Le plus petit des deux, tout déçu de me voir ignorer ses allumettes :
- "Prends aussi des allumettes !
- Je n'en ai pas besoin, j'ai un briquet.
- Mais madame, tu sais combien c'est utile des allumettes dans la maison ? On en a toujours besoin ! Prends une boîte, tu le regretteras pas !
Je n'ai pas résisté à l'argument de vente et ne l'ai pas regretté non plus ! C'est vrai, c'est utile !