Drafts by Thomas Rabeyron
Pourquoi cette traduction de
Entropy, Free Energy, and Symbolization
Jérôme Alain Lapasset
29... more Pourquoi cette traduction de
Entropy, Free Energy, and Symbolization
Jérôme Alain Lapasset
29 VII 2022
Je propose ici une traduction, en accès libre, d’un article en anglais qui se propose de contribuer à une réflexion dans le champ hautement spéculatif de la neuropsychanalyse. Il s’agit de : Rabeyron, T. and Massicotte, C. (2020). Entropy, Free Energy, and Symbolization : Free Association at the Intersection of Psychoanalysis and Neuroscience. Front. Psychol. 11 : 366. doi : 10.3389/fpsyg.2020.00366 ; Frontiers in Psychology ǀ www.frontiersin.org.
Je ne suis pas psychanalyste, j’ai néanmoins beaucoup travaillé pour comprendre au mieux les propos, tenter de respecter et d’éclairer les concepts qui ne sont pas au premier plan de ma pratique clinique, en fournissant les moyens au lecteur intéressé d’en saisir la substantifique moelle et, pourquoi pas, investiguer davantage la (ou les) question(s) que cet écrit ne peut manquer de soulever. Il va de soi que cette traduction a été soumise à l’auteur principal (le professeur Thomas Rabeyron), ce qui a ouvert à des discutions intéressantes et enrichissantes, dont je le remercie.
Par nature, J’apprécie de me frotter à d’autres systèmes de pensée…. C’est ainsi, que la présente traduction est dans la continuation d’un travail de réflexions engagé depuis de nombreuses années et dont la mise en accès libre sur internet du Nouveau Projet pour une Psychologie Scientifique : schéma général (traduction de Mark Solms (2020): New project for a scientific psychology: General scheme, Neuropsychoanalysis, DOI: 10.1080/15294145.2020.1833361, en février 2021) n’est qu’un exemple.
De formation scientifique, j’ai parfaitement conscience des limites de la science en général et des neurosciences en particulier [, là comme ailleurs, les lois de l’économie et de la performance (cf. la fameuse loi des trois P : « Publier, Publier ou Périr »), les pressions politico-sociales, s’exercent, et le fait qu’il s’agisse d’une pratique humaine, donne lieu à des choix arbitraires plus ou moins raisonnés (Giulia Anichini, 2018 ; Forest, 2014) ou pire, à des dérives aux promesses fallacieuses qui invitent à la plus grande vigilance (Forest, 2022). Dans un champ différent aux multiples recoupements, il en va de même de la psychanalyse. Le père emblématique de cette dernière a lui-même proposé trois topiques différentes à valeur heuristique, la neuropsychanalyse (Malaguarnera, 2017) pourrait donner jour à de nouveaux éclairages cliniques ou modélisation de la psyché, sans pour cela chercher de justification au travers des neurosciences. Elle pourrait même parvenir à une topic plus fine, par le dialogue qu’elle recherche à entretenir en favorisant la capacité à penser à la multiplicité des interprétations alternatives des processus incriminés], mais c’est précisément ce qui fait toute la valeur de la démarche scientifique… Si pour moi le cerveau est la plaque tournante (le « Hub » central de toute expérience vécue, les différents niveaux d’analyse que propose les neurosciences, disons, cognitive, affective et sociale, nous apportent des éclairages essentiels pour comprendre, critiquer, remanier, affiner des modèles de fonctionnement de la psyché pour les psychanalystes, de l’esprit incarné (fusse-t-il ou non un espace neuronal global de travail, pour moi) ; et impulser de nouvelles formalisation modélistique à partir des questionnements paradigmatiques …
L’esprit critique constructif, l’analyse rigoureuse en collaboration et l’expérience partagée sont des traits dominant de mon travail (intellectuel, clinique, thérapeutique… et personnel sur moi-même)… En fait, rarement un livre ne m’a autant touché, sur les plans professionnel et personnel, que l’ouvrage récent « Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité » du professeur Raphael Gaillard (2022)(1) … Un exemple de sens de la mesure, au travers de l’expression d’une intelligence humaine à la fois rigoureuse et lucide. Tout cela pour dire que, même si je reconnais le caractère révolutionnaire, à l’époque, de Sigmund Freud, le fait de vouloir prouver qu’il avait raison, m’irrite un peu et me semble aux antipodes des aspirations de l’homme lui-même… j’ai également apprécié l’esprit de mesure, la rigueur scientifique et l’attention portée à l’expérience humaine du dernier ouvrage de Jean Pol Tassin (2021) (2) qui propose également, tout en respectant les perspectives de chacun, une réelle intention, non de triturer des faits, mais de contribuer à une pensée novatrice, concrète et pertinente à une utilité réelle du soin.
Je n’ai aucun esprit de chapelle ; ce n’est pas ce qui m’anime…. Je pense que la dimension politico-économique, ainsi que les prérogatives institutionnelles, ou les revendications théoriques exclusives, desservent autant les finalités desdites institutions qu’elles sont censées défendre que les individus qui ont l’ambition de s’y faire reconnaître, sans parler de l’aspiration à œuvrer pour une connaissance (à multiples facettes) véridique et au service du soin.
C’est dans cette intention que je verse ce travail au débat. Ceci permettrait de passer, selon moi, non pas d’une « neuropsychanalyse » à une « psychanaloneuroscience », mais de définir où aller vers la précision de nouveaux concepts à la fois ancrés dans l’expérience clinique et les sciences du cerveau, à un autre niveau de complexité (niveau d’analyse et de développement), autre que la captation partielle de concepts, le plus souvent trop simplificateurs.
N’oublions pas qu’aujourd’hui, le mercantilisme et l’industrie s’emparent des neurosciences pour asservir le grand public au libéralisme économique et imposer dans l’esprit du consommateur moyen la seule référence techno-cérébrale au service des pulsions d’achat ; ce que la psychanalyse a elle-même fait à sa manière devant sa remise en cause récente en France, au point que certains caciques (3) essaient d’introduire de pseudo méthodes d’évaluation, sous forme tautologique pour valider des pratiques hasardeuses….
(1) - Gaillard, R. (2022). Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité, PARIS : Grasset Éd., 256 pages.
(2) - Tassin, J.-P. (2021). Les coulisses du cerveau, l’inconscient aux commandes, MALAKOFF : Dunod Éd., 171 pages.
(3) - Quatre sens existent à ce terme : 1. Vieux. Chef indien de certaines tribus d'Amérique ; 2. En Espagne et en Amérique espagnole, notable local qui exerce un contrôle de fait sur la vie politique et sociale de son district ; 3. Familier. Premier à un concours, en particulier à l'École normale supérieure : 4. Familier. Personne qui occupe socialement une des premières places.
Malaguarnera, S. (2017). La neuropsychanalyse: Enjeux théoriques et pratiques, CreateSpace Independent Publishing Platform, 164 pages ;
Anichini, G., (2018). La fabrique du cerveau, les dessous d’un laboratoire de neuro-imagerie, PARIS : Éditions Matériologiques, 261 pages ;
Forest, D., (2014). Neuroscepticisme, les sciences du cerveau sous le scalpel de l’épistémologie, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 208 pages ;
Forest, D., (2022). Neuropromesses, une enquête philosophique sur les frontières des neurosciences, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 327 pages)
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Drafts by Thomas Rabeyron
Entropy, Free Energy, and Symbolization
Jérôme Alain Lapasset
29 VII 2022
Je propose ici une traduction, en accès libre, d’un article en anglais qui se propose de contribuer à une réflexion dans le champ hautement spéculatif de la neuropsychanalyse. Il s’agit de : Rabeyron, T. and Massicotte, C. (2020). Entropy, Free Energy, and Symbolization : Free Association at the Intersection of Psychoanalysis and Neuroscience. Front. Psychol. 11 : 366. doi : 10.3389/fpsyg.2020.00366 ; Frontiers in Psychology ǀ www.frontiersin.org.
Je ne suis pas psychanalyste, j’ai néanmoins beaucoup travaillé pour comprendre au mieux les propos, tenter de respecter et d’éclairer les concepts qui ne sont pas au premier plan de ma pratique clinique, en fournissant les moyens au lecteur intéressé d’en saisir la substantifique moelle et, pourquoi pas, investiguer davantage la (ou les) question(s) que cet écrit ne peut manquer de soulever. Il va de soi que cette traduction a été soumise à l’auteur principal (le professeur Thomas Rabeyron), ce qui a ouvert à des discutions intéressantes et enrichissantes, dont je le remercie.
Par nature, J’apprécie de me frotter à d’autres systèmes de pensée…. C’est ainsi, que la présente traduction est dans la continuation d’un travail de réflexions engagé depuis de nombreuses années et dont la mise en accès libre sur internet du Nouveau Projet pour une Psychologie Scientifique : schéma général (traduction de Mark Solms (2020): New project for a scientific psychology: General scheme, Neuropsychoanalysis, DOI: 10.1080/15294145.2020.1833361, en février 2021) n’est qu’un exemple.
De formation scientifique, j’ai parfaitement conscience des limites de la science en général et des neurosciences en particulier [, là comme ailleurs, les lois de l’économie et de la performance (cf. la fameuse loi des trois P : « Publier, Publier ou Périr »), les pressions politico-sociales, s’exercent, et le fait qu’il s’agisse d’une pratique humaine, donne lieu à des choix arbitraires plus ou moins raisonnés (Giulia Anichini, 2018 ; Forest, 2014) ou pire, à des dérives aux promesses fallacieuses qui invitent à la plus grande vigilance (Forest, 2022). Dans un champ différent aux multiples recoupements, il en va de même de la psychanalyse. Le père emblématique de cette dernière a lui-même proposé trois topiques différentes à valeur heuristique, la neuropsychanalyse (Malaguarnera, 2017) pourrait donner jour à de nouveaux éclairages cliniques ou modélisation de la psyché, sans pour cela chercher de justification au travers des neurosciences. Elle pourrait même parvenir à une topic plus fine, par le dialogue qu’elle recherche à entretenir en favorisant la capacité à penser à la multiplicité des interprétations alternatives des processus incriminés], mais c’est précisément ce qui fait toute la valeur de la démarche scientifique… Si pour moi le cerveau est la plaque tournante (le « Hub » central de toute expérience vécue, les différents niveaux d’analyse que propose les neurosciences, disons, cognitive, affective et sociale, nous apportent des éclairages essentiels pour comprendre, critiquer, remanier, affiner des modèles de fonctionnement de la psyché pour les psychanalystes, de l’esprit incarné (fusse-t-il ou non un espace neuronal global de travail, pour moi) ; et impulser de nouvelles formalisation modélistique à partir des questionnements paradigmatiques …
L’esprit critique constructif, l’analyse rigoureuse en collaboration et l’expérience partagée sont des traits dominant de mon travail (intellectuel, clinique, thérapeutique… et personnel sur moi-même)… En fait, rarement un livre ne m’a autant touché, sur les plans professionnel et personnel, que l’ouvrage récent « Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité » du professeur Raphael Gaillard (2022)(1) … Un exemple de sens de la mesure, au travers de l’expression d’une intelligence humaine à la fois rigoureuse et lucide. Tout cela pour dire que, même si je reconnais le caractère révolutionnaire, à l’époque, de Sigmund Freud, le fait de vouloir prouver qu’il avait raison, m’irrite un peu et me semble aux antipodes des aspirations de l’homme lui-même… j’ai également apprécié l’esprit de mesure, la rigueur scientifique et l’attention portée à l’expérience humaine du dernier ouvrage de Jean Pol Tassin (2021) (2) qui propose également, tout en respectant les perspectives de chacun, une réelle intention, non de triturer des faits, mais de contribuer à une pensée novatrice, concrète et pertinente à une utilité réelle du soin.
Je n’ai aucun esprit de chapelle ; ce n’est pas ce qui m’anime…. Je pense que la dimension politico-économique, ainsi que les prérogatives institutionnelles, ou les revendications théoriques exclusives, desservent autant les finalités desdites institutions qu’elles sont censées défendre que les individus qui ont l’ambition de s’y faire reconnaître, sans parler de l’aspiration à œuvrer pour une connaissance (à multiples facettes) véridique et au service du soin.
C’est dans cette intention que je verse ce travail au débat. Ceci permettrait de passer, selon moi, non pas d’une « neuropsychanalyse » à une « psychanaloneuroscience », mais de définir où aller vers la précision de nouveaux concepts à la fois ancrés dans l’expérience clinique et les sciences du cerveau, à un autre niveau de complexité (niveau d’analyse et de développement), autre que la captation partielle de concepts, le plus souvent trop simplificateurs.
N’oublions pas qu’aujourd’hui, le mercantilisme et l’industrie s’emparent des neurosciences pour asservir le grand public au libéralisme économique et imposer dans l’esprit du consommateur moyen la seule référence techno-cérébrale au service des pulsions d’achat ; ce que la psychanalyse a elle-même fait à sa manière devant sa remise en cause récente en France, au point que certains caciques (3) essaient d’introduire de pseudo méthodes d’évaluation, sous forme tautologique pour valider des pratiques hasardeuses….
(1) - Gaillard, R. (2022). Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité, PARIS : Grasset Éd., 256 pages.
(2) - Tassin, J.-P. (2021). Les coulisses du cerveau, l’inconscient aux commandes, MALAKOFF : Dunod Éd., 171 pages.
(3) - Quatre sens existent à ce terme : 1. Vieux. Chef indien de certaines tribus d'Amérique ; 2. En Espagne et en Amérique espagnole, notable local qui exerce un contrôle de fait sur la vie politique et sociale de son district ; 3. Familier. Premier à un concours, en particulier à l'École normale supérieure : 4. Familier. Personne qui occupe socialement une des premières places.
Malaguarnera, S. (2017). La neuropsychanalyse: Enjeux théoriques et pratiques, CreateSpace Independent Publishing Platform, 164 pages ;
Anichini, G., (2018). La fabrique du cerveau, les dessous d’un laboratoire de neuro-imagerie, PARIS : Éditions Matériologiques, 261 pages ;
Forest, D., (2014). Neuroscepticisme, les sciences du cerveau sous le scalpel de l’épistémologie, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 208 pages ;
Forest, D., (2022). Neuropromesses, une enquête philosophique sur les frontières des neurosciences, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 327 pages)
Entropy, Free Energy, and Symbolization
Jérôme Alain Lapasset
29 VII 2022
Je propose ici une traduction, en accès libre, d’un article en anglais qui se propose de contribuer à une réflexion dans le champ hautement spéculatif de la neuropsychanalyse. Il s’agit de : Rabeyron, T. and Massicotte, C. (2020). Entropy, Free Energy, and Symbolization : Free Association at the Intersection of Psychoanalysis and Neuroscience. Front. Psychol. 11 : 366. doi : 10.3389/fpsyg.2020.00366 ; Frontiers in Psychology ǀ www.frontiersin.org.
Je ne suis pas psychanalyste, j’ai néanmoins beaucoup travaillé pour comprendre au mieux les propos, tenter de respecter et d’éclairer les concepts qui ne sont pas au premier plan de ma pratique clinique, en fournissant les moyens au lecteur intéressé d’en saisir la substantifique moelle et, pourquoi pas, investiguer davantage la (ou les) question(s) que cet écrit ne peut manquer de soulever. Il va de soi que cette traduction a été soumise à l’auteur principal (le professeur Thomas Rabeyron), ce qui a ouvert à des discutions intéressantes et enrichissantes, dont je le remercie.
Par nature, J’apprécie de me frotter à d’autres systèmes de pensée…. C’est ainsi, que la présente traduction est dans la continuation d’un travail de réflexions engagé depuis de nombreuses années et dont la mise en accès libre sur internet du Nouveau Projet pour une Psychologie Scientifique : schéma général (traduction de Mark Solms (2020): New project for a scientific psychology: General scheme, Neuropsychoanalysis, DOI: 10.1080/15294145.2020.1833361, en février 2021) n’est qu’un exemple.
De formation scientifique, j’ai parfaitement conscience des limites de la science en général et des neurosciences en particulier [, là comme ailleurs, les lois de l’économie et de la performance (cf. la fameuse loi des trois P : « Publier, Publier ou Périr »), les pressions politico-sociales, s’exercent, et le fait qu’il s’agisse d’une pratique humaine, donne lieu à des choix arbitraires plus ou moins raisonnés (Giulia Anichini, 2018 ; Forest, 2014) ou pire, à des dérives aux promesses fallacieuses qui invitent à la plus grande vigilance (Forest, 2022). Dans un champ différent aux multiples recoupements, il en va de même de la psychanalyse. Le père emblématique de cette dernière a lui-même proposé trois topiques différentes à valeur heuristique, la neuropsychanalyse (Malaguarnera, 2017) pourrait donner jour à de nouveaux éclairages cliniques ou modélisation de la psyché, sans pour cela chercher de justification au travers des neurosciences. Elle pourrait même parvenir à une topic plus fine, par le dialogue qu’elle recherche à entretenir en favorisant la capacité à penser à la multiplicité des interprétations alternatives des processus incriminés], mais c’est précisément ce qui fait toute la valeur de la démarche scientifique… Si pour moi le cerveau est la plaque tournante (le « Hub » central de toute expérience vécue, les différents niveaux d’analyse que propose les neurosciences, disons, cognitive, affective et sociale, nous apportent des éclairages essentiels pour comprendre, critiquer, remanier, affiner des modèles de fonctionnement de la psyché pour les psychanalystes, de l’esprit incarné (fusse-t-il ou non un espace neuronal global de travail, pour moi) ; et impulser de nouvelles formalisation modélistique à partir des questionnements paradigmatiques …
L’esprit critique constructif, l’analyse rigoureuse en collaboration et l’expérience partagée sont des traits dominant de mon travail (intellectuel, clinique, thérapeutique… et personnel sur moi-même)… En fait, rarement un livre ne m’a autant touché, sur les plans professionnel et personnel, que l’ouvrage récent « Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité » du professeur Raphael Gaillard (2022)(1) … Un exemple de sens de la mesure, au travers de l’expression d’une intelligence humaine à la fois rigoureuse et lucide. Tout cela pour dire que, même si je reconnais le caractère révolutionnaire, à l’époque, de Sigmund Freud, le fait de vouloir prouver qu’il avait raison, m’irrite un peu et me semble aux antipodes des aspirations de l’homme lui-même… j’ai également apprécié l’esprit de mesure, la rigueur scientifique et l’attention portée à l’expérience humaine du dernier ouvrage de Jean Pol Tassin (2021) (2) qui propose également, tout en respectant les perspectives de chacun, une réelle intention, non de triturer des faits, mais de contribuer à une pensée novatrice, concrète et pertinente à une utilité réelle du soin.
Je n’ai aucun esprit de chapelle ; ce n’est pas ce qui m’anime…. Je pense que la dimension politico-économique, ainsi que les prérogatives institutionnelles, ou les revendications théoriques exclusives, desservent autant les finalités desdites institutions qu’elles sont censées défendre que les individus qui ont l’ambition de s’y faire reconnaître, sans parler de l’aspiration à œuvrer pour une connaissance (à multiples facettes) véridique et au service du soin.
C’est dans cette intention que je verse ce travail au débat. Ceci permettrait de passer, selon moi, non pas d’une « neuropsychanalyse » à une « psychanaloneuroscience », mais de définir où aller vers la précision de nouveaux concepts à la fois ancrés dans l’expérience clinique et les sciences du cerveau, à un autre niveau de complexité (niveau d’analyse et de développement), autre que la captation partielle de concepts, le plus souvent trop simplificateurs.
N’oublions pas qu’aujourd’hui, le mercantilisme et l’industrie s’emparent des neurosciences pour asservir le grand public au libéralisme économique et imposer dans l’esprit du consommateur moyen la seule référence techno-cérébrale au service des pulsions d’achat ; ce que la psychanalyse a elle-même fait à sa manière devant sa remise en cause récente en France, au point que certains caciques (3) essaient d’introduire de pseudo méthodes d’évaluation, sous forme tautologique pour valider des pratiques hasardeuses….
(1) - Gaillard, R. (2022). Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité, PARIS : Grasset Éd., 256 pages.
(2) - Tassin, J.-P. (2021). Les coulisses du cerveau, l’inconscient aux commandes, MALAKOFF : Dunod Éd., 171 pages.
(3) - Quatre sens existent à ce terme : 1. Vieux. Chef indien de certaines tribus d'Amérique ; 2. En Espagne et en Amérique espagnole, notable local qui exerce un contrôle de fait sur la vie politique et sociale de son district ; 3. Familier. Premier à un concours, en particulier à l'École normale supérieure : 4. Familier. Personne qui occupe socialement une des premières places.
Malaguarnera, S. (2017). La neuropsychanalyse: Enjeux théoriques et pratiques, CreateSpace Independent Publishing Platform, 164 pages ;
Anichini, G., (2018). La fabrique du cerveau, les dessous d’un laboratoire de neuro-imagerie, PARIS : Éditions Matériologiques, 261 pages ;
Forest, D., (2014). Neuroscepticisme, les sciences du cerveau sous le scalpel de l’épistémologie, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 208 pages ;
Forest, D., (2022). Neuropromesses, une enquête philosophique sur les frontières des neurosciences, PARIS : Les Éditions d'Ithaque, 327 pages)