On migration studies by Ines Ebilitigué
Revue européenne des migrations internationales, 2016
Since photography was invented, its techniques and uses have kept evolving throughout the 19th, 2... more Since photography was invented, its techniques and uses have kept evolving throughout the 19th, 20th and 21st centuries. The Thirties marked a turning point when American anthropologists considered photographic images as a legitimate instrument for ethnographic research. Renewed historical conditions, migrations currents and the recent digital revolutions radically changed the connection between this media and the social sciences. Covering the three past decades, seven researchers on migrations and their visibility in global cities each contribute here to give an account of how photographic documentation moved from “social photography” to “participative photography” – nevertheless keeping ethnographic purposes in mind. Along this move, migrants may have become active participants in producing images, which enhance the city, more precisely their own neighbourhood, and in staging local otherness. As for the photographer-researcher, s/he may choose between a variety of positions, working as an active witness of their individual or collective history, as an ethnographer revealing cultural particularisms, an artist catalyst of social perceptions, a flâneur drifting along floating observations… so following the democratization of the use of images which allows a permanent invention of means of expression.
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Depuis son invention, la photographie et ses usages n’ont cessé d’évoluer du XIXe au XXIe siècle. Les années 1930 ont marqué un tournant quand des anthropologues étatsuniens ont considéré l’image photographique comme un instrument de recherche à part entière. Les transformations des conditions historiques, du sens des migrations, puis les récentes révolutions numériques ont radicalement changé le rapport des sciences sociales à ce médium. Considérant les trente dernières années de recherche sur les migrations et leur visibilité dans les métropoles contemporaines, sept contributions viennent ici décrire la façon dont le travail photographique s’est émancipé de la « photographie sociale » pour aboutir à la « photographie participative » – sans pour autant abandonner le propos ethnographique. Dans ce mouvement, les habitants ont pu devenir acteurs dans la captation d’images qui valorisent la ville et leur quartier d’immigration et participer à certaines formes de mise en scène de l’altérité locale. Quant au chercheur/e-photographe, il/elle a désormais à sa disposition diverses postures, comme témoin actif de la biographie individuelle ou collective de ces populations, révélateur de particularismes culturels, artiste catalyseur de perceptions sociales, flâneur dérivant au gré de son observation flottante… suivant la démocratisation du rapport à l’image qui ne cesse de susciter de nouvelles modalités d’expression.
Papers by Ines Ebilitigué
La Revue Européenne des Migrations Internationales a 30 ans. Pour célébrer cet anniversaire, elle... more La Revue Européenne des Migrations Internationales a 30 ans. Pour célébrer cet anniversaire, elle propose un numéro spécial rassemblant des contributions originales et diversifiées. À côté du format classique des articles, ce numéro contient des entretiens avec des directeurs de revues, des chercheurs, des artistes. À travers ces échanges sont interrogés la fonction des revues scientifiques dans un monde de l’édition et de la recherche en pleine mutation, l’usage de certaines catégories et concepts dans la compréhension des questions migratoires et des relations interethniques, la place des migrations dans des sociétés multiculturelles. D’autres articles traitent de questions plus épistémologiques en rendant compte de dispositifs d’enquête en contexte urbain (usage de la photographie, d’enregistrements sonores), de la mesure des flux migratoires et de leur représentation graphique, de muséographie des histoires migratoires. Certaines contributions sont davantage liées à l’actualité ...
Presses universitaires de Provence eBooks, 2018
[Revue européenne des migrations internationales], Dec 1, 2016
Cette recherche traite du devenir de l’espace urbain et de ses logiques traditionnelles, dans un ... more Cette recherche traite du devenir de l’espace urbain et de ses logiques traditionnelles, dans un contexte marqué par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce sujet est abordé par le prisme des commerces ethniques situés dans trois localités, parisiennes et régionales. Le regard est focalisé sur ces lieux afin de comprendre les facteurs à l’origine de la présence, en leur sein, des TIC accessibles au public. Trois hypothèses sont proposées. Il s’agit d’abord d’expliquer ce phénomène par le message des scénographies commerciales, puis par le besoin qu’éprouvent les migrants de maintenir les liens avec leurs origines culturelles et leur famille, enfin par l’appartenance des commerçants à la communauté des migrants. La méthodologie privilégie les méthodes d’enquête qualitative relevant de l’anthropologie et de la microsociologie. L’analyse des données permet de valider les hypothèses. Elle offre également la possibilité de montrer que dans une société marquée p...
Since photography was invented, its techniques and uses have kept evolving throughout the 19th, 2... more Since photography was invented, its techniques and uses have kept evolving throughout the 19th, 20th and 21st centuries. The Thirties marked a turning point when American anthropologists considered photographic images as a legitimate instrument for ethnographic research. Renewed historical conditions, migrations currents and the recent digital revolutions radically changed the connection between this media and the social sciences. Covering the three past decades, seven researchers on migrations and their visibility in global cities each contribute here to give an account of how photographic documentation moved from “social photography” to “participative photography” – nevertheless keeping ethnographic purposes in mind. Along this move, migrants may have become active participants in producing images, which enhance the city, more precisely their own neighbourhood, and in staging local otherness. As for the photographer-researcher, s/he may choose between a variety of positions, worki...
Cette recherche traite du devenir de l’espace urbain et de ses logiques traditionnelles, dans un ... more Cette recherche traite du devenir de l’espace urbain et de ses logiques traditionnelles, dans un contexte marque par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce sujet est aborde par le prisme des commerces ethniques situes dans trois localites, parisiennes et regionales. Le regard est focalise sur ces lieux afin de comprendre les facteurs a l’origine de la presence, en leur sein, des TIC accessibles au public. Trois hypotheses sont proposees. Il s’agit d’abord d’expliquer ce phenomene par le message des scenographies commerciales, puis par le besoin qu’eprouvent les migrants de maintenir les liens avec leurs origines culturelles et leur famille, enfin par l’appartenance des commercants a la communaute des migrants. La methodologie privilegie les methodes d’enquete qualitative relevant de l’anthropologie et de la microsociologie. L’analyse des donnees permet de valider les hypotheses. Elle offre egalement la possibilite de montrer que dans une societe marquee p...
Migrations, circulations, mobilités
Revue européenne des migrations internationales
Street photography would quickly raise more specific questions, however, like the relationship be... more Street photography would quickly raise more specific questions, however, like the relationship between the subject and object of the gaze ("What is the relatedness of seer Migrations and Metropolises: Photographic Views Revue européenne des migrations internationales, vol. 32 -n°3 et 4 | 2016 INDEX
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On migration studies by Ines Ebilitigué
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Depuis son invention, la photographie et ses usages n’ont cessé d’évoluer du XIXe au XXIe siècle. Les années 1930 ont marqué un tournant quand des anthropologues étatsuniens ont considéré l’image photographique comme un instrument de recherche à part entière. Les transformations des conditions historiques, du sens des migrations, puis les récentes révolutions numériques ont radicalement changé le rapport des sciences sociales à ce médium. Considérant les trente dernières années de recherche sur les migrations et leur visibilité dans les métropoles contemporaines, sept contributions viennent ici décrire la façon dont le travail photographique s’est émancipé de la « photographie sociale » pour aboutir à la « photographie participative » – sans pour autant abandonner le propos ethnographique. Dans ce mouvement, les habitants ont pu devenir acteurs dans la captation d’images qui valorisent la ville et leur quartier d’immigration et participer à certaines formes de mise en scène de l’altérité locale. Quant au chercheur/e-photographe, il/elle a désormais à sa disposition diverses postures, comme témoin actif de la biographie individuelle ou collective de ces populations, révélateur de particularismes culturels, artiste catalyseur de perceptions sociales, flâneur dérivant au gré de son observation flottante… suivant la démocratisation du rapport à l’image qui ne cesse de susciter de nouvelles modalités d’expression.
Papers by Ines Ebilitigué
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Depuis son invention, la photographie et ses usages n’ont cessé d’évoluer du XIXe au XXIe siècle. Les années 1930 ont marqué un tournant quand des anthropologues étatsuniens ont considéré l’image photographique comme un instrument de recherche à part entière. Les transformations des conditions historiques, du sens des migrations, puis les récentes révolutions numériques ont radicalement changé le rapport des sciences sociales à ce médium. Considérant les trente dernières années de recherche sur les migrations et leur visibilité dans les métropoles contemporaines, sept contributions viennent ici décrire la façon dont le travail photographique s’est émancipé de la « photographie sociale » pour aboutir à la « photographie participative » – sans pour autant abandonner le propos ethnographique. Dans ce mouvement, les habitants ont pu devenir acteurs dans la captation d’images qui valorisent la ville et leur quartier d’immigration et participer à certaines formes de mise en scène de l’altérité locale. Quant au chercheur/e-photographe, il/elle a désormais à sa disposition diverses postures, comme témoin actif de la biographie individuelle ou collective de ces populations, révélateur de particularismes culturels, artiste catalyseur de perceptions sociales, flâneur dérivant au gré de son observation flottante… suivant la démocratisation du rapport à l’image qui ne cesse de susciter de nouvelles modalités d’expression.