Papers by Etienne Samin
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
SAMIN, Etienne (ed.), GUILLAUD, Hubert, JOFFROY, Thierry, GARNIER, Philippe, MOLES, Olivier, POUR... more SAMIN, Etienne (ed.), GUILLAUD, Hubert, JOFFROY, Thierry, GARNIER, Philippe, MOLES, Olivier, POURSOULIS, Georgia, GENIS, Léa, CORBA BARRETO, Mauricio, 2014. Disaster resistant building cultures: the ways forward? Proceedings - scientific seminar / May 27-28, 2013. Grenoble : CRAterre, AE&CC. 183 p. Abstract The idea was first to set up an inventory work of researches and of researchers who were interested in this topic and who are still interested in it, to probe the reasons why they were in..
La reconstruction de logements en Haiti n'en est qu'a ses debuts plus de trois ans et dem... more La reconstruction de logements en Haiti n'en est qu'a ses debuts plus de trois ans et demi apres la catastrophe. Aujourd'hui, 300 camps restent encore installes a Port-au-Prince et environ 460 000 personnes sont toujours deplacees1. Neanmoins, cette lenteur est relative car la reconstruction d'une ville ou d'un territoire obeit a des criteres de temporalite propres compte tenu des enjeux politiques, sociaux, environnementaux et economiques auxquels Haiti doit faire face. Ce rapport, presente les six programmes soutenus par la FAP en Haiti. Il vise a souligner leurs points forts et leurs impacts positifs, mais aussi leurs limites et leurs faiblesses. Les recommandations qui seront faites concerneront les programmes toujours en cours de financement. La pertinence de la poursuite de l'appui financier de la FAP sera appreciee non seulement au regard des resultats de la reconstruction operee en post-urgence, mais surtout en vue de la strategie deployee - ou non - ...
Journal of Building Physics
E3S Web of Conferences
This study deals with the impact of the amount and granulates type of Typha Australis on the hygr... more This study deals with the impact of the amount and granulates type of Typha Australis on the hygric performance of building material based on clay. Three compositions are tested: Two of them have the same proportion of granulate but differ by their morphology (transversal or longitudinal cut of the plant). The third composition contains less Typha granulates resulting from the transversal cut. Hygric properties are experimentally, such as permeability, sorption isotherms, and moisture buffering value. Results show an influence of the Typha granulate and its volume content on the hygrothermal properties of the material due to the porosity.
Tout d'abord, je voudrais remercier Daoud Fawadleh (responsable des programmes «Alimentation», «M... more Tout d'abord, je voudrais remercier Daoud Fawadleh (responsable des programmes «Alimentation», «Moyens de subsistance» et «Habitat», Caritas Jérusalem) et Gaetan Devisme (responsable des Balkans et de la Palestine, Caritas International Belgique) pour m'avoir aidé à organiser ce suivi, pour leur disponibilité, leur flexibilité dans l'organisation de cette mission et pour le partage de leurs réactions, surtout lorsque j'ai été très critique. Merci également Daoud pour la parfaite organisation de nos réunions et nos visites.
Rapport de fin de mission et annexes du 25.09.13 au 25.10.13 Evaluation des programmes financés p... more Rapport de fin de mission et annexes du 25.09.13 au 25.10.13 Evaluation des programmes financés par la Fondation Abbé-Pierre en Haïti : ADEMA, CARE, Entrepreneurs du Monde, Fondation Architectes de l'Urgence, Planète Urgence, Comité National de Solidarité Laique Centre international de la construction en terre International centre for earth construction Etienne Samin -février 2013 strictement que leur auteur, ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Fondation Abbé-Pierre et ne sauraient la lier en aucune manière. Toutes les photographies et les documents graphiques sont personnels, sauf mention spéciale.
L’habitat constitue un cadre dans lequel prennent sens des projets collectifs. Porter un autre re... more L’habitat constitue un cadre dans lequel prennent sens des projets collectifs. Porter un autre regard sur celui-ci signifie peut-être s’écarter d’une tendance qui nous a conduit à imposer toute évaluation et toute évolution des choses et des lieux selon des critères technologiques et économiques.
Notre propos s’appuie sur la critique d’une conception de l’ « habitat » faussement fondée sur l’idéologie de la performance, de la répétition de solutions présupposées compétitives et sur la croyance en une industrialisation transnationale qui mutilent une réalité complexe en la réduisant à des modèles simplifiés et cloisonnés.
La réappropriation d’une culture constructive inspirée de la « tradition » peut apporter des solutions aux problématiques sociales, économiques et environnementales. Elle peut participer à la création d’emplois, au développement d’une économie locale, à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie et à la récupération des matériaux ...
Préférons laisser des ruines que des déchets !
Il faut redonner confiance à ces cultures et inciter à un retour aux matériaux dits « traditionnels » en faisant appel à cet héritage constructif tout en en améliorant - si nécessaire - les techniques de mise en œuvre. « Développement durable », « protection de la biodiversité », « sauvegarde des savoirs locaux », ... si l’on ne veut pas voir dans ces velléités la simple évocation d’un lieu commun du politiquement correct, il semble important de leur associer une dimension beaucoup plus pragmatique : l’emploi de ressources locales et la constitution concrète d’un patrimoine vivant fondé sur une culture constructive située peuvent être le point de départ d’une résistance active à l’hégémonie du monisme techno-bureaucratique.
Objet d’étude et terrain d’investigation :
La pierre de taille calcaire de Meuse et Meurthe-et-Moselle a été couramment employée à Nancy, pour les équipements prestigieux comme pour les habitations : en vieille ville et en ville neuve, naturellement, mais aussi dans la ville du XIXème jusqu’au milieu du XXème siècle avant d’être définitivement évincée par le béton. Au-delà du sens commun qui véhicule pour la pierre l’image d’un matériau de luxe rare, nous chercherons à comprendre comment la pierre a pu disparaître de manière aussi radicale de nos constructions aujourd’hui alors qu’elle constitue un matériau de « gros-œuvre » évident, durable, pouvant être extrait localement, « prêt à l’emploi » et dont les réserves semblent encore loin d’être épuisées.
Au travers de cette étude, nous allons tenter d’évaluer la pertinence d’un retour à l’emploi de la pierre de taille locale pour la construction de bâtiments ordinaires par rapport aux matériaux dits « conventionnels » et artificiels qui prédominent dans le paysage de la construction en France.
Nous tenterons, par l’étude de l’adaptation et du redéploiement d’une filière locale de construction en pierre massive structurelle, de réaliser un projet-prototype manifeste capable de démontrer que les qualités incontestables du patrimoine en pierre peuvent être transposées à une architecture contemporaine, prouvant ainsi qu’une continuité matérielle et sensible entre patrimoine ancien et « patrimoine vivant » est toujours possible.
Enfin, le réemploi de la pierre de taille locale aujourd’hui pourrait être l’occasion de susciter un débat renouvelé autour de la notion d’authenticité dans la pensée et l’acte de construire. Il permettrait notamment de s’interroger sur le phénomène d’appropriation, au sein d’un habitat de type pavillonnaire, d’éléments constructifs a priori sans fondement logique, sans dimension symbolique située ou contextualisée, ni sens critique. Nous essaierons enfin de mettre en évidence le lien qui semble réunir dans la médiocrité* la démission des politiques d’aménagement de l’espace périurbain et les pratiques constructives normalisées.
* de mediocris : «qui se trouve à mi-hauteur, dans un juste milieu» (Le Robert, Dictionnaire étymologique du Français).
Un « projet manifeste » en pierre de taille :
En termes d’environnement bâti de notre quotidien, qui décide de la dimension patrimoniale d’un héritage bâti collectif, et selon quels critères ? La « patrimonialisation » des centres doit-elle inévitablement aboutir à la « muséification » d’un lieu cerné, composé d’édifices sacralisés et arrachés à l’histoire ?
Sensibles à une perception subjective - locale - de l’espace et du territoire, notre projet cherche à valoriser le « déjà-là » matériel (ce qui est disponible sous nos pieds) par un ensemble de dispositifs et d’expérimentations avec la pierre calcaire lorraine.
Les caractéristiques du matériau se manifesteraient dans sa « mise en forme », c’est-à-dire dans la conception, l’élaboration et le montage du projet (le « savoir »), dans sa forme et sa structure (le pilotage, la gestion et l’organisation de sa construction, donc le « savoir-faire ») et dans son déploiement, son rayonnement public, universitaire et politique (le « faire-savoir »). Cela implique pour nous de confronter à des pratiques actuelles (en matière de construction, de loge- ment, de fabrique de l’urbain, ...) certaines problématiques et enjeux découlant de notre réflexion et de nos expériences. Ce qu’il nous importe de saisir, c’est la manière dont un matériau, qui représente un monde et un récit effacés, désavoué en tant qu’élément de construction porteur « originel », pourrait être réintroduit dans les usages et dans les pratiques. Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers une démarche holistique de projet répondant directement à un diagnostic du territoire et de ses enjeux actuels. Notre démarche se doit donc :
- d’être pragmatique (éviter le gaspillage, la surproduction, la surconsommation, ...),
- de viser un équilibre entre pratique traditionnelle et radicalité contemporaine,
- d’associer réellement le projet architectural à des relations humaines entre chacun des corps de métier (de l’extraction du matériau à la finition, de la conception à l’usage),
- d’accepter l’incertitude, le droit à l’erreur et de se baser sur le retour d’expérience.
by Juan Trabanino, Etienne Samin, Mariana Correia, Philippe Garnier, Julio N., R. Lord, Annalisa Caimi, Christian Belinga, Georgia Poursoulis, Yannick Sieffert, Milo Hofmann, and Guillaume Roux-Fouillet Figure 2-Habitat sur pilotis traditionnel et contemporain de Kompong Phluk Village -lac Tonle Sap... more Figure 2-Habitat sur pilotis traditionnel et contemporain de Kompong Phluk Village -lac Tonle Sape, Cambodge 2010 (Source : photographie personnelle) 6 SOMMAIRE Plan de l'étude 7 8
"Housing shortage is one of Nicaragua’s most acute problems today. The country can actually provi... more "Housing shortage is one of Nicaragua’s most acute problems today. The country can actually provide only one third of its population’s real housing needs. As a result half of it, that it about 3 million people, live in crowded, dangerous and undignified conditions.
The Casa de la Mujer (CdM) is a national association of Nicaraguan women who, for decades, have been fighting against precariousness and extreme forms of poverty. Since 2005 the Casa de la Mujer has been developing projects which aim to improve living conditions through the building of houses and social guidance such as judicial help or social reinsertion in a local economic network by providing vocational training. Since 2003 the French association Habitat-Cité has accompanied the work done by the CdM along with the Abbé Pierre Foundation which has brought its financial support for ten years.
In order to reinforce their contribution to the CdM project the two French organizations have engaged the services of the CRATERRE-ENSAG (a research institute on earth architecture at the National Higher School of Architecture of Grenoble) to carry out a feasibility study and allow the CdM to benefit from the latter’s expertise on the following issues: the quality/price ratio for housing units, the effective potential of local building materials and technical skills, the size of housing units, the management of space, vocational training and the search for partnership.
The work which is presented here is the final product of several approaches which have been run conjointly. First it is a synthesis of the feasibility study we have carried out, of all the data we have collected and of the reflections and opportunities which the evaluation of our hypotheses has generated. This work also provides a reflection proceeding from the experiences, interviews and practical sensory workshops which involved the beneficiaries of the project, namely the builders, inhabitants and the members of the CdM.
The general outline of this memoir follows the stages which our reflection went through over the twelve months it took us to think out and take all the necessary measures to put into practice the outcome of our preliminary research.
Firstly, we describe the overall framework, our aims, the problems they raise and our hypotheses. We started from the assumption that building methods based on local cultural traditions constitute a rich legacy which has been borne out by history. To bring into focus what has been handed down by tradition helps understand how local culture influenced building methods and the way people coped with natural hazards and subsequently intervened in the conception of a fully integrated housing project taking into account economic, social and environmental constraints. A brief case study based on different housing projects in Granada and other Nicaraguan localities has allowed us to underline the strengths and weaknesses of the building methods we have encountered. The research work carried out jointly with local partners hailing from both private and public sectors has helped us reflect on improvements that could be brought to existing housing programs.
Our findings based on field studies and on recent publications have also allowed us to bring to light the complexity and the different levels of dysfunction that affect the housing sector in Nicaragua. Whether it concerns community housing or not, either on a national or on a local basis, like the city of Granada, the study of the problems we have encountered has allowed us to make out with more accuracy what the real demands and challenges are. As regards the Casa de la Mujer three demands have been clearly identified so as to guarantee its financial and technical self-reliance while abiding by the following principles:
1. To diversify the range of building solutions bearing in view the necessity of cutting down on building costs and creating employment.
2. To boost financially aided building projects.
3. To set up a cooperative trading venture for building materials.
As we are bringing our work to a close we entertain fond thoughts for the persons who have accepted to sacrifice part of their time to feed our study and make us acquainted with administrative constraints, helped us with devising means and methods of action and have finally allowed us to live through a thrilling adventure. It is above all thanks to them, to their personal histories, that, today, the Casa de la Mujer has committed itself to a courageous project. Indeed its collective drive against poor living conditions has achieved a twofold success:
1. It has managed to launch a housing project by relying on locally exploited materials and traditional building methods based on adobe load-bearing masonry.
2. It has managed to bring together builders, the CdM team, families and local experts around a common venture.
Our findings confirm the significance of the role of culture as a factor of development and innovation in a bid to “relocalise” mechanisms linking up projects, agents and inhabitants to their environment. They also point to the necessity of having a global vision of housing in connection with environmental conditions. In this respect the acknowledgment of traditional building methods and the networking of local partners are empowering. Likewise, our feasibility study bears out the idea that natural materials and building skills available in Granada represent technical solutions which are in keeping with the strategic needs of the CdM. When fully integrated in the context of specific development projects, the creative potential and informational resources of local building cultures turn out to be innovative tools to come to terms with today’s economic, social and environmental challenges.
However, if this study fulfills the expectations of our initial terms of reference it also points to new problematic. In particular as regards the Casa de la Mujer whose major concern - that is breaking free from economic dependency by relying on local resources - cannot eschew a necessary examination of how the environment will be impacted. The use of local materials is certainly an exciting option but their exploitation raises questions as to how it will be rationally organized. Another issue is that of a proper professional training. As a result it is essential that a genuine dialogue with the inhabitants and participatory channels should be established. Specific needs and challenges have been clearly identified in both rural and urban contexts and they must now be transposed into housing project initiatives which appropriately meet them. Administrative constraints must be taken into account when building with local materials because their evaluation by the research department of the Ministry of Transport and Infrastructure is mandatory."
Conference Presentations by Etienne Samin
International scientific seminar proceedings and appendixes
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The Research Unit Architecture, env... more International scientific seminar proceedings and appendixes
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The Research Unit Architecture, environment and building cultures (AE&CC) brings together the International centre of earthen Architecture (CRAterre) and the Building cultures research laboratories of the National higher school of architecture of Grenoble (ENSAG) around the notion of “building cultures”.
For many years, the members of these team and others have thought over various definitions of this notion, and each of them came up with their own definition. The notion of “building cultures” is indeed a contemporary one, related to our reflection on the very act of building and to our needs of knowledge and which subsumes all the building processes (technical know- how, materials, building methods) of the past and of the present, whether they are still extent or now extinct in ancient or indigenous societies. The concept is also an incentive to rediscover the knowledge and technical expertise which were obliterated by the domination of occidental dogma, the modernization of the industrial era, an overweening confidence in the benefits of technological progress, which is notably based on the ideology of performance, the rehearsal of presupposed competitive solutions, the belief in a transnational industrialization. All of these tendencies mutilate a complex reality by reducing it to simplified and partitioned models.
In fact, industrialization and modern engineering have wiped out the constructive specificities, which properly belonged to very single culture, in order to impose an allegedly universal practice capable of responding to all the building structural problems by applying standardised norms.
Today, in order to uncover the vestiges of these constructive specificities in all the so-called “non-industrialised” societies, we name “building culture” what was formerly known as rules of the art practices and constituted a good practice taught by masters to apprentices and were handed down from generation to generation.
This study of disaster-resistant building cultures is fully in keeping with the current trend of reflection which throws a particular light on all the means implemented by different societies throughout the world when confronted with natural hazards in order to answer an essential need, which is the protection and shelter only a settling is supposed to provide.
This study is also in keeping with a societal need that brings together, on one hand the illegitimately so-called “emerging countries”, and, on the other, our so-called “developed western countries”. In many of these countries people can not always afford to use industrialized materials such as concrete and steel, nor can they master the sophisticated knowledge and norms requires by technical regulations that transnational construction lobbies impose. And yet, they are confronted with multiple, violent and recurrent natural hazards. On the other side, both “emerging” and “developed” countries are also confronted with increasing numbers of natural hazards and risks brought about by a global concern on climate change, by the economy necessities of reducing the cost and consumption of energy. In this context, advanced research on natural materials which requires much less energy for their transport and transformation, is led to revert local and traditional practices our societies have almost entirely forgotten.
The research now continued on building cultures is therefore in line with contemporary concerns and brings together in a universal way, with a positive meaning, the needs of all sundry, since we have to face global threats which can endanger each of us.
This is why the CRAterre Laboratory within the framework of the Labex AE&CC established in 2012-2013 a global survey of the research carried out in the field of disaster resistant building cultures. The aim of this work is to contribute to the definition and consignment of the different research orientations on this topic. This project was launched in mid-october 2012 calling on several experts from the Habitat team of CRAterre along with external personalities.
The idea was first to set up an inventory work of researches and of researchers who were interested in this topic and who are still interested in it, to probe the reasons why they were interested and the finality of their work, to spot out the trends, constraints, wants and needs in order to map out future research orientations.
After defining the lines along which our work and methodology will be carried out, we set out to explore our internal resources by consulting the existing bibliography, setting up fairly exhaustive bibliographical lists, identifying networks, organizations, persons of note or likely to be interested in this problematic, and, along the way, by defining the contours of a future database on this topic.
This initial work was brought to an end with the organization of a seminar of reflection and exchanges which was held at ENSAG on May 27- 29 2013, whose aim was to finalize and publish suggestions of research orientations on disaster resistant building cultures. The outcome of this seminar is consigned in the proceedings which constitute our present publication. It compiles the working groups’ syntheses and the papers proposed by all the contributors. All the digital appendices are compiled in a file joined to the present document in order to provide an easy access to all the elements of knowledge given and shared during these few days (powerpoints and short movies presented, audio recordings, group pictures).
Books by Etienne Samin
La mobilisation des matières premières « terre » et « fibre végétale » dans la construction, util... more La mobilisation des matières premières « terre » et « fibre végétale » dans la construction, utilisées séparément ou ensemble, relève de longues traditions à travers tous les continents. De multiples techniques utilisant ces ressources ont été développées en fonction de particularités qui dépendent de contextes géologiques, géographiques, climatiques et culturels, mais aussi de la nécessité de faire avec les moyens disponibles sur place.
Aujourd’hui, le recours aux énergies fossiles doit être réduit drastiquement en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) et du réchauffement climatique qu’il induit. Devant l’urgence actuelle de réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment, on assiste à un intérêt mondial croissant pour des matériaux peu consommateurs de ressources non-renouvelables, à la fois pour leur fabrication et pour leur mise en œuvre.
Cette attention particulière pour les matériaux « bas carbone » croise celle d’une meilleure efficience énergétique pendant la phase d’utilisation du bâti, notamment par une isolation thermique adaptée. Dans de telles perspectives, il a été prouvé que l’utilisation de matériaux biosourcés peut impacter très efficacement la consommation énergétique des bâtiments (C&B, 2012). Par ailleurs, un retour à la construction de murs régulateurs du confort thermique et peu énergivores est également primordial, car il constituerait l’une des réponses à adopter face à l’évolution actuelle des exigences en termes de confort thermique et, de façon générale, pour un environnement bâti sain.
Au Sénégal, le roseau Typha australis est devenu envahissant, notamment dans les fleuves et lacs du nord du pays. Jusqu’à présent, il était considéré à juste titre comme nuisible. L’exploitation raisonnée de cette plante, transformée en ressource-matière, constitue ainsi une opportunité en vue de contribuer à un développement local durable au Sénégal. C’est dans ce cadre qu’a été lancé le Projet PNEEB / TYPHA :
« Transfert de technologie : Projet de production de matériaux d’isolation thermique à base de Typha ». Afin de le mettre en œuvre, le projet a engagé CRAterre pour des services de Recherche et Développement qui concernent la production et l’utilisation, au Sénégal, de matériaux de construction à base de Typha et de terre.
Qu’il s’agisse de maçonnerie en terre avec des matériaux denses et monolithiques, ou d’éléments légers et de petites dimensions, ou encore d’isolants thermiques en doublage de parois existantes, ces stratégies doivent être pensées de manière globale à l’échelle de l’habitat (elles doivent par exemple inclure une réflexion sur la gestion des protections solaires, de la ventilation et de l’humidité).
La réflexion menée sur la production des éléments de construction en terre et en Typha a donc été menée dans ce sens :
• rechercher de modes de construction économiques,
• utiliser de matériaux moins dépendants des énergies fossiles,
• redécouvrir des qualités urbaines et architecturales du patrimoine et des savoirs y afférents,
• mettre à profit des propriétés thermomécaniques inhérentes aux matières premières naturelles.
Ce rapport constitue donc tout d’abord une capitalisation des recherches bibliographiques et des expérimentations menées sur les matières premières « Terre » et « Typha », ainsi que sur les éléments constructifs qui ont été produits dans le cadre du projet. Il propose ainsi :
• un aperçu de l’état actuel des connaissances sur les propriétés mécaniques et hygrothermiques du Typha australis, ainsi qu’un panorama d’applications sur le Typha et les mélanges de Typha et de terre, réalisées dans plusieurs pays et dans différents laboratoires de recherche,
• un compte-rendu du travail effectué et des activités organisées durant les deux années du projet.
La synthèse globale des résultats atteints est présentée en trois parties et huit chapitres :
• La première partie constitue la dimension « recherche en amont » sur les matières et les matériaux Typha et Terre-Typha
o dans le chapitre 1 nous présenterons le cadre de la recherche, les antécédents à la phase actuelle de R&D, les livrables rendus en accord avec les termes de références,
o le chapitre 2 nous permettra d’exposer quelques prérequis et définitions préalables sur les propriétés que nous recherchons dans les éléments de construction que nous avons développés et, à cet égard, pourquoi les matériaux à base de « Typha » sont particulièrement intéressants,
o le chapitre 3 constituera un aperçu des méthodes suivies pour initier et développer la démarche de recherche-développement ancrée à la fois sur une prospection théorique et pratique ainsi que sur une recherche participative.
• La deuxième partie présente les résultats de la R&D, tant sur la mise au point de méthodes spécifiques que sur les objectifs atteints. Elle suit la logique de « Recherche et Développement », à savoir une démarche qui débute avec l’analyse des « matières premières » et qui va jusqu’à la proposition de « systèmes constructifs » :
o le chapitre 4 dresse un bilan des activités ainsi qu’une synthèse des livrables exigés pour la R&D,
o le chapitre 5 restitue les résultats du volet d’identification des
« matières premières » afin de les transformer en « matériaux »,
o le chapitre 6 présente la mise au point des « éléments de construction » ainsi que le développement des «équipements » et
« outils » spécifiques nécessaires à leur production.
o le chapitre 7 décrit les modalités de mise-en-œuvre des éléments de construction et comment ils s’intègrent aux « systèmes constructifs » existants et/ou comment ils permettent d’en constituer de nouveaux,
• La troisième partie est consacrée à l’évaluation des performances des matériaux produits (Typha et Terre-Typha). Cette partie est d’abord basée sur une synthèse de la littérature, puis sur les premiers résultats actuels de la caractérisation des matériaux réalisés :
o le chapitre 8 présente les premiers résultats des essais de caractérisation hygrothermiques et mécaniques réalisés en laboratoire,
o une discussion sur l’ensemble des résultats obtenus est ensuite proposée, permettant de mettre en lumière les résultats probants, les pistes de recherche à poursuivre, ainsi que les compléments d’action nécessaires.
Tous les éléments présentés dans ce rapport constituent des
« propositions » pour le contexte Sénégalais. Les résultats de R&D testés lors des différents essais de mise-en-œuvre ont été sélectionnés et validés par l’équipe PNEEB-Typha. Si ce travail donne déjà des résultats permettant de passer à une phase opérationnelle, il est bien entendu que d’autres équipements de production et d’autres matériaux pourraient être développés par la suite.
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Papers by Etienne Samin
Notre propos s’appuie sur la critique d’une conception de l’ « habitat » faussement fondée sur l’idéologie de la performance, de la répétition de solutions présupposées compétitives et sur la croyance en une industrialisation transnationale qui mutilent une réalité complexe en la réduisant à des modèles simplifiés et cloisonnés.
La réappropriation d’une culture constructive inspirée de la « tradition » peut apporter des solutions aux problématiques sociales, économiques et environnementales. Elle peut participer à la création d’emplois, au développement d’une économie locale, à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie et à la récupération des matériaux ...
Préférons laisser des ruines que des déchets !
Il faut redonner confiance à ces cultures et inciter à un retour aux matériaux dits « traditionnels » en faisant appel à cet héritage constructif tout en en améliorant - si nécessaire - les techniques de mise en œuvre. « Développement durable », « protection de la biodiversité », « sauvegarde des savoirs locaux », ... si l’on ne veut pas voir dans ces velléités la simple évocation d’un lieu commun du politiquement correct, il semble important de leur associer une dimension beaucoup plus pragmatique : l’emploi de ressources locales et la constitution concrète d’un patrimoine vivant fondé sur une culture constructive située peuvent être le point de départ d’une résistance active à l’hégémonie du monisme techno-bureaucratique.
Objet d’étude et terrain d’investigation :
La pierre de taille calcaire de Meuse et Meurthe-et-Moselle a été couramment employée à Nancy, pour les équipements prestigieux comme pour les habitations : en vieille ville et en ville neuve, naturellement, mais aussi dans la ville du XIXème jusqu’au milieu du XXème siècle avant d’être définitivement évincée par le béton. Au-delà du sens commun qui véhicule pour la pierre l’image d’un matériau de luxe rare, nous chercherons à comprendre comment la pierre a pu disparaître de manière aussi radicale de nos constructions aujourd’hui alors qu’elle constitue un matériau de « gros-œuvre » évident, durable, pouvant être extrait localement, « prêt à l’emploi » et dont les réserves semblent encore loin d’être épuisées.
Au travers de cette étude, nous allons tenter d’évaluer la pertinence d’un retour à l’emploi de la pierre de taille locale pour la construction de bâtiments ordinaires par rapport aux matériaux dits « conventionnels » et artificiels qui prédominent dans le paysage de la construction en France.
Nous tenterons, par l’étude de l’adaptation et du redéploiement d’une filière locale de construction en pierre massive structurelle, de réaliser un projet-prototype manifeste capable de démontrer que les qualités incontestables du patrimoine en pierre peuvent être transposées à une architecture contemporaine, prouvant ainsi qu’une continuité matérielle et sensible entre patrimoine ancien et « patrimoine vivant » est toujours possible.
Enfin, le réemploi de la pierre de taille locale aujourd’hui pourrait être l’occasion de susciter un débat renouvelé autour de la notion d’authenticité dans la pensée et l’acte de construire. Il permettrait notamment de s’interroger sur le phénomène d’appropriation, au sein d’un habitat de type pavillonnaire, d’éléments constructifs a priori sans fondement logique, sans dimension symbolique située ou contextualisée, ni sens critique. Nous essaierons enfin de mettre en évidence le lien qui semble réunir dans la médiocrité* la démission des politiques d’aménagement de l’espace périurbain et les pratiques constructives normalisées.
* de mediocris : «qui se trouve à mi-hauteur, dans un juste milieu» (Le Robert, Dictionnaire étymologique du Français).
Un « projet manifeste » en pierre de taille :
En termes d’environnement bâti de notre quotidien, qui décide de la dimension patrimoniale d’un héritage bâti collectif, et selon quels critères ? La « patrimonialisation » des centres doit-elle inévitablement aboutir à la « muséification » d’un lieu cerné, composé d’édifices sacralisés et arrachés à l’histoire ?
Sensibles à une perception subjective - locale - de l’espace et du territoire, notre projet cherche à valoriser le « déjà-là » matériel (ce qui est disponible sous nos pieds) par un ensemble de dispositifs et d’expérimentations avec la pierre calcaire lorraine.
Les caractéristiques du matériau se manifesteraient dans sa « mise en forme », c’est-à-dire dans la conception, l’élaboration et le montage du projet (le « savoir »), dans sa forme et sa structure (le pilotage, la gestion et l’organisation de sa construction, donc le « savoir-faire ») et dans son déploiement, son rayonnement public, universitaire et politique (le « faire-savoir »). Cela implique pour nous de confronter à des pratiques actuelles (en matière de construction, de loge- ment, de fabrique de l’urbain, ...) certaines problématiques et enjeux découlant de notre réflexion et de nos expériences. Ce qu’il nous importe de saisir, c’est la manière dont un matériau, qui représente un monde et un récit effacés, désavoué en tant qu’élément de construction porteur « originel », pourrait être réintroduit dans les usages et dans les pratiques. Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers une démarche holistique de projet répondant directement à un diagnostic du territoire et de ses enjeux actuels. Notre démarche se doit donc :
- d’être pragmatique (éviter le gaspillage, la surproduction, la surconsommation, ...),
- de viser un équilibre entre pratique traditionnelle et radicalité contemporaine,
- d’associer réellement le projet architectural à des relations humaines entre chacun des corps de métier (de l’extraction du matériau à la finition, de la conception à l’usage),
- d’accepter l’incertitude, le droit à l’erreur et de se baser sur le retour d’expérience.
The Casa de la Mujer (CdM) is a national association of Nicaraguan women who, for decades, have been fighting against precariousness and extreme forms of poverty. Since 2005 the Casa de la Mujer has been developing projects which aim to improve living conditions through the building of houses and social guidance such as judicial help or social reinsertion in a local economic network by providing vocational training. Since 2003 the French association Habitat-Cité has accompanied the work done by the CdM along with the Abbé Pierre Foundation which has brought its financial support for ten years.
In order to reinforce their contribution to the CdM project the two French organizations have engaged the services of the CRATERRE-ENSAG (a research institute on earth architecture at the National Higher School of Architecture of Grenoble) to carry out a feasibility study and allow the CdM to benefit from the latter’s expertise on the following issues: the quality/price ratio for housing units, the effective potential of local building materials and technical skills, the size of housing units, the management of space, vocational training and the search for partnership.
The work which is presented here is the final product of several approaches which have been run conjointly. First it is a synthesis of the feasibility study we have carried out, of all the data we have collected and of the reflections and opportunities which the evaluation of our hypotheses has generated. This work also provides a reflection proceeding from the experiences, interviews and practical sensory workshops which involved the beneficiaries of the project, namely the builders, inhabitants and the members of the CdM.
The general outline of this memoir follows the stages which our reflection went through over the twelve months it took us to think out and take all the necessary measures to put into practice the outcome of our preliminary research.
Firstly, we describe the overall framework, our aims, the problems they raise and our hypotheses. We started from the assumption that building methods based on local cultural traditions constitute a rich legacy which has been borne out by history. To bring into focus what has been handed down by tradition helps understand how local culture influenced building methods and the way people coped with natural hazards and subsequently intervened in the conception of a fully integrated housing project taking into account economic, social and environmental constraints. A brief case study based on different housing projects in Granada and other Nicaraguan localities has allowed us to underline the strengths and weaknesses of the building methods we have encountered. The research work carried out jointly with local partners hailing from both private and public sectors has helped us reflect on improvements that could be brought to existing housing programs.
Our findings based on field studies and on recent publications have also allowed us to bring to light the complexity and the different levels of dysfunction that affect the housing sector in Nicaragua. Whether it concerns community housing or not, either on a national or on a local basis, like the city of Granada, the study of the problems we have encountered has allowed us to make out with more accuracy what the real demands and challenges are. As regards the Casa de la Mujer three demands have been clearly identified so as to guarantee its financial and technical self-reliance while abiding by the following principles:
1. To diversify the range of building solutions bearing in view the necessity of cutting down on building costs and creating employment.
2. To boost financially aided building projects.
3. To set up a cooperative trading venture for building materials.
As we are bringing our work to a close we entertain fond thoughts for the persons who have accepted to sacrifice part of their time to feed our study and make us acquainted with administrative constraints, helped us with devising means and methods of action and have finally allowed us to live through a thrilling adventure. It is above all thanks to them, to their personal histories, that, today, the Casa de la Mujer has committed itself to a courageous project. Indeed its collective drive against poor living conditions has achieved a twofold success:
1. It has managed to launch a housing project by relying on locally exploited materials and traditional building methods based on adobe load-bearing masonry.
2. It has managed to bring together builders, the CdM team, families and local experts around a common venture.
Our findings confirm the significance of the role of culture as a factor of development and innovation in a bid to “relocalise” mechanisms linking up projects, agents and inhabitants to their environment. They also point to the necessity of having a global vision of housing in connection with environmental conditions. In this respect the acknowledgment of traditional building methods and the networking of local partners are empowering. Likewise, our feasibility study bears out the idea that natural materials and building skills available in Granada represent technical solutions which are in keeping with the strategic needs of the CdM. When fully integrated in the context of specific development projects, the creative potential and informational resources of local building cultures turn out to be innovative tools to come to terms with today’s economic, social and environmental challenges.
However, if this study fulfills the expectations of our initial terms of reference it also points to new problematic. In particular as regards the Casa de la Mujer whose major concern - that is breaking free from economic dependency by relying on local resources - cannot eschew a necessary examination of how the environment will be impacted. The use of local materials is certainly an exciting option but their exploitation raises questions as to how it will be rationally organized. Another issue is that of a proper professional training. As a result it is essential that a genuine dialogue with the inhabitants and participatory channels should be established. Specific needs and challenges have been clearly identified in both rural and urban contexts and they must now be transposed into housing project initiatives which appropriately meet them. Administrative constraints must be taken into account when building with local materials because their evaluation by the research department of the Ministry of Transport and Infrastructure is mandatory."
Conference Presentations by Etienne Samin
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The Research Unit Architecture, environment and building cultures (AE&CC) brings together the International centre of earthen Architecture (CRAterre) and the Building cultures research laboratories of the National higher school of architecture of Grenoble (ENSAG) around the notion of “building cultures”.
For many years, the members of these team and others have thought over various definitions of this notion, and each of them came up with their own definition. The notion of “building cultures” is indeed a contemporary one, related to our reflection on the very act of building and to our needs of knowledge and which subsumes all the building processes (technical know- how, materials, building methods) of the past and of the present, whether they are still extent or now extinct in ancient or indigenous societies. The concept is also an incentive to rediscover the knowledge and technical expertise which were obliterated by the domination of occidental dogma, the modernization of the industrial era, an overweening confidence in the benefits of technological progress, which is notably based on the ideology of performance, the rehearsal of presupposed competitive solutions, the belief in a transnational industrialization. All of these tendencies mutilate a complex reality by reducing it to simplified and partitioned models.
In fact, industrialization and modern engineering have wiped out the constructive specificities, which properly belonged to very single culture, in order to impose an allegedly universal practice capable of responding to all the building structural problems by applying standardised norms.
Today, in order to uncover the vestiges of these constructive specificities in all the so-called “non-industrialised” societies, we name “building culture” what was formerly known as rules of the art practices and constituted a good practice taught by masters to apprentices and were handed down from generation to generation.
This study of disaster-resistant building cultures is fully in keeping with the current trend of reflection which throws a particular light on all the means implemented by different societies throughout the world when confronted with natural hazards in order to answer an essential need, which is the protection and shelter only a settling is supposed to provide.
This study is also in keeping with a societal need that brings together, on one hand the illegitimately so-called “emerging countries”, and, on the other, our so-called “developed western countries”. In many of these countries people can not always afford to use industrialized materials such as concrete and steel, nor can they master the sophisticated knowledge and norms requires by technical regulations that transnational construction lobbies impose. And yet, they are confronted with multiple, violent and recurrent natural hazards. On the other side, both “emerging” and “developed” countries are also confronted with increasing numbers of natural hazards and risks brought about by a global concern on climate change, by the economy necessities of reducing the cost and consumption of energy. In this context, advanced research on natural materials which requires much less energy for their transport and transformation, is led to revert local and traditional practices our societies have almost entirely forgotten.
The research now continued on building cultures is therefore in line with contemporary concerns and brings together in a universal way, with a positive meaning, the needs of all sundry, since we have to face global threats which can endanger each of us.
This is why the CRAterre Laboratory within the framework of the Labex AE&CC established in 2012-2013 a global survey of the research carried out in the field of disaster resistant building cultures. The aim of this work is to contribute to the definition and consignment of the different research orientations on this topic. This project was launched in mid-october 2012 calling on several experts from the Habitat team of CRAterre along with external personalities.
The idea was first to set up an inventory work of researches and of researchers who were interested in this topic and who are still interested in it, to probe the reasons why they were interested and the finality of their work, to spot out the trends, constraints, wants and needs in order to map out future research orientations.
After defining the lines along which our work and methodology will be carried out, we set out to explore our internal resources by consulting the existing bibliography, setting up fairly exhaustive bibliographical lists, identifying networks, organizations, persons of note or likely to be interested in this problematic, and, along the way, by defining the contours of a future database on this topic.
This initial work was brought to an end with the organization of a seminar of reflection and exchanges which was held at ENSAG on May 27- 29 2013, whose aim was to finalize and publish suggestions of research orientations on disaster resistant building cultures. The outcome of this seminar is consigned in the proceedings which constitute our present publication. It compiles the working groups’ syntheses and the papers proposed by all the contributors. All the digital appendices are compiled in a file joined to the present document in order to provide an easy access to all the elements of knowledge given and shared during these few days (powerpoints and short movies presented, audio recordings, group pictures).
Books by Etienne Samin
Aujourd’hui, le recours aux énergies fossiles doit être réduit drastiquement en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) et du réchauffement climatique qu’il induit. Devant l’urgence actuelle de réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment, on assiste à un intérêt mondial croissant pour des matériaux peu consommateurs de ressources non-renouvelables, à la fois pour leur fabrication et pour leur mise en œuvre.
Cette attention particulière pour les matériaux « bas carbone » croise celle d’une meilleure efficience énergétique pendant la phase d’utilisation du bâti, notamment par une isolation thermique adaptée. Dans de telles perspectives, il a été prouvé que l’utilisation de matériaux biosourcés peut impacter très efficacement la consommation énergétique des bâtiments (C&B, 2012). Par ailleurs, un retour à la construction de murs régulateurs du confort thermique et peu énergivores est également primordial, car il constituerait l’une des réponses à adopter face à l’évolution actuelle des exigences en termes de confort thermique et, de façon générale, pour un environnement bâti sain.
Au Sénégal, le roseau Typha australis est devenu envahissant, notamment dans les fleuves et lacs du nord du pays. Jusqu’à présent, il était considéré à juste titre comme nuisible. L’exploitation raisonnée de cette plante, transformée en ressource-matière, constitue ainsi une opportunité en vue de contribuer à un développement local durable au Sénégal. C’est dans ce cadre qu’a été lancé le Projet PNEEB / TYPHA :
« Transfert de technologie : Projet de production de matériaux d’isolation thermique à base de Typha ». Afin de le mettre en œuvre, le projet a engagé CRAterre pour des services de Recherche et Développement qui concernent la production et l’utilisation, au Sénégal, de matériaux de construction à base de Typha et de terre.
Qu’il s’agisse de maçonnerie en terre avec des matériaux denses et monolithiques, ou d’éléments légers et de petites dimensions, ou encore d’isolants thermiques en doublage de parois existantes, ces stratégies doivent être pensées de manière globale à l’échelle de l’habitat (elles doivent par exemple inclure une réflexion sur la gestion des protections solaires, de la ventilation et de l’humidité).
La réflexion menée sur la production des éléments de construction en terre et en Typha a donc été menée dans ce sens :
• rechercher de modes de construction économiques,
• utiliser de matériaux moins dépendants des énergies fossiles,
• redécouvrir des qualités urbaines et architecturales du patrimoine et des savoirs y afférents,
• mettre à profit des propriétés thermomécaniques inhérentes aux matières premières naturelles.
Ce rapport constitue donc tout d’abord une capitalisation des recherches bibliographiques et des expérimentations menées sur les matières premières « Terre » et « Typha », ainsi que sur les éléments constructifs qui ont été produits dans le cadre du projet. Il propose ainsi :
• un aperçu de l’état actuel des connaissances sur les propriétés mécaniques et hygrothermiques du Typha australis, ainsi qu’un panorama d’applications sur le Typha et les mélanges de Typha et de terre, réalisées dans plusieurs pays et dans différents laboratoires de recherche,
• un compte-rendu du travail effectué et des activités organisées durant les deux années du projet.
La synthèse globale des résultats atteints est présentée en trois parties et huit chapitres :
• La première partie constitue la dimension « recherche en amont » sur les matières et les matériaux Typha et Terre-Typha
o dans le chapitre 1 nous présenterons le cadre de la recherche, les antécédents à la phase actuelle de R&D, les livrables rendus en accord avec les termes de références,
o le chapitre 2 nous permettra d’exposer quelques prérequis et définitions préalables sur les propriétés que nous recherchons dans les éléments de construction que nous avons développés et, à cet égard, pourquoi les matériaux à base de « Typha » sont particulièrement intéressants,
o le chapitre 3 constituera un aperçu des méthodes suivies pour initier et développer la démarche de recherche-développement ancrée à la fois sur une prospection théorique et pratique ainsi que sur une recherche participative.
• La deuxième partie présente les résultats de la R&D, tant sur la mise au point de méthodes spécifiques que sur les objectifs atteints. Elle suit la logique de « Recherche et Développement », à savoir une démarche qui débute avec l’analyse des « matières premières » et qui va jusqu’à la proposition de « systèmes constructifs » :
o le chapitre 4 dresse un bilan des activités ainsi qu’une synthèse des livrables exigés pour la R&D,
o le chapitre 5 restitue les résultats du volet d’identification des
« matières premières » afin de les transformer en « matériaux »,
o le chapitre 6 présente la mise au point des « éléments de construction » ainsi que le développement des «équipements » et
« outils » spécifiques nécessaires à leur production.
o le chapitre 7 décrit les modalités de mise-en-œuvre des éléments de construction et comment ils s’intègrent aux « systèmes constructifs » existants et/ou comment ils permettent d’en constituer de nouveaux,
• La troisième partie est consacrée à l’évaluation des performances des matériaux produits (Typha et Terre-Typha). Cette partie est d’abord basée sur une synthèse de la littérature, puis sur les premiers résultats actuels de la caractérisation des matériaux réalisés :
o le chapitre 8 présente les premiers résultats des essais de caractérisation hygrothermiques et mécaniques réalisés en laboratoire,
o une discussion sur l’ensemble des résultats obtenus est ensuite proposée, permettant de mettre en lumière les résultats probants, les pistes de recherche à poursuivre, ainsi que les compléments d’action nécessaires.
Tous les éléments présentés dans ce rapport constituent des
« propositions » pour le contexte Sénégalais. Les résultats de R&D testés lors des différents essais de mise-en-œuvre ont été sélectionnés et validés par l’équipe PNEEB-Typha. Si ce travail donne déjà des résultats permettant de passer à une phase opérationnelle, il est bien entendu que d’autres équipements de production et d’autres matériaux pourraient être développés par la suite.
Notre propos s’appuie sur la critique d’une conception de l’ « habitat » faussement fondée sur l’idéologie de la performance, de la répétition de solutions présupposées compétitives et sur la croyance en une industrialisation transnationale qui mutilent une réalité complexe en la réduisant à des modèles simplifiés et cloisonnés.
La réappropriation d’une culture constructive inspirée de la « tradition » peut apporter des solutions aux problématiques sociales, économiques et environnementales. Elle peut participer à la création d’emplois, au développement d’une économie locale, à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie et à la récupération des matériaux ...
Préférons laisser des ruines que des déchets !
Il faut redonner confiance à ces cultures et inciter à un retour aux matériaux dits « traditionnels » en faisant appel à cet héritage constructif tout en en améliorant - si nécessaire - les techniques de mise en œuvre. « Développement durable », « protection de la biodiversité », « sauvegarde des savoirs locaux », ... si l’on ne veut pas voir dans ces velléités la simple évocation d’un lieu commun du politiquement correct, il semble important de leur associer une dimension beaucoup plus pragmatique : l’emploi de ressources locales et la constitution concrète d’un patrimoine vivant fondé sur une culture constructive située peuvent être le point de départ d’une résistance active à l’hégémonie du monisme techno-bureaucratique.
Objet d’étude et terrain d’investigation :
La pierre de taille calcaire de Meuse et Meurthe-et-Moselle a été couramment employée à Nancy, pour les équipements prestigieux comme pour les habitations : en vieille ville et en ville neuve, naturellement, mais aussi dans la ville du XIXème jusqu’au milieu du XXème siècle avant d’être définitivement évincée par le béton. Au-delà du sens commun qui véhicule pour la pierre l’image d’un matériau de luxe rare, nous chercherons à comprendre comment la pierre a pu disparaître de manière aussi radicale de nos constructions aujourd’hui alors qu’elle constitue un matériau de « gros-œuvre » évident, durable, pouvant être extrait localement, « prêt à l’emploi » et dont les réserves semblent encore loin d’être épuisées.
Au travers de cette étude, nous allons tenter d’évaluer la pertinence d’un retour à l’emploi de la pierre de taille locale pour la construction de bâtiments ordinaires par rapport aux matériaux dits « conventionnels » et artificiels qui prédominent dans le paysage de la construction en France.
Nous tenterons, par l’étude de l’adaptation et du redéploiement d’une filière locale de construction en pierre massive structurelle, de réaliser un projet-prototype manifeste capable de démontrer que les qualités incontestables du patrimoine en pierre peuvent être transposées à une architecture contemporaine, prouvant ainsi qu’une continuité matérielle et sensible entre patrimoine ancien et « patrimoine vivant » est toujours possible.
Enfin, le réemploi de la pierre de taille locale aujourd’hui pourrait être l’occasion de susciter un débat renouvelé autour de la notion d’authenticité dans la pensée et l’acte de construire. Il permettrait notamment de s’interroger sur le phénomène d’appropriation, au sein d’un habitat de type pavillonnaire, d’éléments constructifs a priori sans fondement logique, sans dimension symbolique située ou contextualisée, ni sens critique. Nous essaierons enfin de mettre en évidence le lien qui semble réunir dans la médiocrité* la démission des politiques d’aménagement de l’espace périurbain et les pratiques constructives normalisées.
* de mediocris : «qui se trouve à mi-hauteur, dans un juste milieu» (Le Robert, Dictionnaire étymologique du Français).
Un « projet manifeste » en pierre de taille :
En termes d’environnement bâti de notre quotidien, qui décide de la dimension patrimoniale d’un héritage bâti collectif, et selon quels critères ? La « patrimonialisation » des centres doit-elle inévitablement aboutir à la « muséification » d’un lieu cerné, composé d’édifices sacralisés et arrachés à l’histoire ?
Sensibles à une perception subjective - locale - de l’espace et du territoire, notre projet cherche à valoriser le « déjà-là » matériel (ce qui est disponible sous nos pieds) par un ensemble de dispositifs et d’expérimentations avec la pierre calcaire lorraine.
Les caractéristiques du matériau se manifesteraient dans sa « mise en forme », c’est-à-dire dans la conception, l’élaboration et le montage du projet (le « savoir »), dans sa forme et sa structure (le pilotage, la gestion et l’organisation de sa construction, donc le « savoir-faire ») et dans son déploiement, son rayonnement public, universitaire et politique (le « faire-savoir »). Cela implique pour nous de confronter à des pratiques actuelles (en matière de construction, de loge- ment, de fabrique de l’urbain, ...) certaines problématiques et enjeux découlant de notre réflexion et de nos expériences. Ce qu’il nous importe de saisir, c’est la manière dont un matériau, qui représente un monde et un récit effacés, désavoué en tant qu’élément de construction porteur « originel », pourrait être réintroduit dans les usages et dans les pratiques. Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers une démarche holistique de projet répondant directement à un diagnostic du territoire et de ses enjeux actuels. Notre démarche se doit donc :
- d’être pragmatique (éviter le gaspillage, la surproduction, la surconsommation, ...),
- de viser un équilibre entre pratique traditionnelle et radicalité contemporaine,
- d’associer réellement le projet architectural à des relations humaines entre chacun des corps de métier (de l’extraction du matériau à la finition, de la conception à l’usage),
- d’accepter l’incertitude, le droit à l’erreur et de se baser sur le retour d’expérience.
The Casa de la Mujer (CdM) is a national association of Nicaraguan women who, for decades, have been fighting against precariousness and extreme forms of poverty. Since 2005 the Casa de la Mujer has been developing projects which aim to improve living conditions through the building of houses and social guidance such as judicial help or social reinsertion in a local economic network by providing vocational training. Since 2003 the French association Habitat-Cité has accompanied the work done by the CdM along with the Abbé Pierre Foundation which has brought its financial support for ten years.
In order to reinforce their contribution to the CdM project the two French organizations have engaged the services of the CRATERRE-ENSAG (a research institute on earth architecture at the National Higher School of Architecture of Grenoble) to carry out a feasibility study and allow the CdM to benefit from the latter’s expertise on the following issues: the quality/price ratio for housing units, the effective potential of local building materials and technical skills, the size of housing units, the management of space, vocational training and the search for partnership.
The work which is presented here is the final product of several approaches which have been run conjointly. First it is a synthesis of the feasibility study we have carried out, of all the data we have collected and of the reflections and opportunities which the evaluation of our hypotheses has generated. This work also provides a reflection proceeding from the experiences, interviews and practical sensory workshops which involved the beneficiaries of the project, namely the builders, inhabitants and the members of the CdM.
The general outline of this memoir follows the stages which our reflection went through over the twelve months it took us to think out and take all the necessary measures to put into practice the outcome of our preliminary research.
Firstly, we describe the overall framework, our aims, the problems they raise and our hypotheses. We started from the assumption that building methods based on local cultural traditions constitute a rich legacy which has been borne out by history. To bring into focus what has been handed down by tradition helps understand how local culture influenced building methods and the way people coped with natural hazards and subsequently intervened in the conception of a fully integrated housing project taking into account economic, social and environmental constraints. A brief case study based on different housing projects in Granada and other Nicaraguan localities has allowed us to underline the strengths and weaknesses of the building methods we have encountered. The research work carried out jointly with local partners hailing from both private and public sectors has helped us reflect on improvements that could be brought to existing housing programs.
Our findings based on field studies and on recent publications have also allowed us to bring to light the complexity and the different levels of dysfunction that affect the housing sector in Nicaragua. Whether it concerns community housing or not, either on a national or on a local basis, like the city of Granada, the study of the problems we have encountered has allowed us to make out with more accuracy what the real demands and challenges are. As regards the Casa de la Mujer three demands have been clearly identified so as to guarantee its financial and technical self-reliance while abiding by the following principles:
1. To diversify the range of building solutions bearing in view the necessity of cutting down on building costs and creating employment.
2. To boost financially aided building projects.
3. To set up a cooperative trading venture for building materials.
As we are bringing our work to a close we entertain fond thoughts for the persons who have accepted to sacrifice part of their time to feed our study and make us acquainted with administrative constraints, helped us with devising means and methods of action and have finally allowed us to live through a thrilling adventure. It is above all thanks to them, to their personal histories, that, today, the Casa de la Mujer has committed itself to a courageous project. Indeed its collective drive against poor living conditions has achieved a twofold success:
1. It has managed to launch a housing project by relying on locally exploited materials and traditional building methods based on adobe load-bearing masonry.
2. It has managed to bring together builders, the CdM team, families and local experts around a common venture.
Our findings confirm the significance of the role of culture as a factor of development and innovation in a bid to “relocalise” mechanisms linking up projects, agents and inhabitants to their environment. They also point to the necessity of having a global vision of housing in connection with environmental conditions. In this respect the acknowledgment of traditional building methods and the networking of local partners are empowering. Likewise, our feasibility study bears out the idea that natural materials and building skills available in Granada represent technical solutions which are in keeping with the strategic needs of the CdM. When fully integrated in the context of specific development projects, the creative potential and informational resources of local building cultures turn out to be innovative tools to come to terms with today’s economic, social and environmental challenges.
However, if this study fulfills the expectations of our initial terms of reference it also points to new problematic. In particular as regards the Casa de la Mujer whose major concern - that is breaking free from economic dependency by relying on local resources - cannot eschew a necessary examination of how the environment will be impacted. The use of local materials is certainly an exciting option but their exploitation raises questions as to how it will be rationally organized. Another issue is that of a proper professional training. As a result it is essential that a genuine dialogue with the inhabitants and participatory channels should be established. Specific needs and challenges have been clearly identified in both rural and urban contexts and they must now be transposed into housing project initiatives which appropriately meet them. Administrative constraints must be taken into account when building with local materials because their evaluation by the research department of the Ministry of Transport and Infrastructure is mandatory."
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The Research Unit Architecture, environment and building cultures (AE&CC) brings together the International centre of earthen Architecture (CRAterre) and the Building cultures research laboratories of the National higher school of architecture of Grenoble (ENSAG) around the notion of “building cultures”.
For many years, the members of these team and others have thought over various definitions of this notion, and each of them came up with their own definition. The notion of “building cultures” is indeed a contemporary one, related to our reflection on the very act of building and to our needs of knowledge and which subsumes all the building processes (technical know- how, materials, building methods) of the past and of the present, whether they are still extent or now extinct in ancient or indigenous societies. The concept is also an incentive to rediscover the knowledge and technical expertise which were obliterated by the domination of occidental dogma, the modernization of the industrial era, an overweening confidence in the benefits of technological progress, which is notably based on the ideology of performance, the rehearsal of presupposed competitive solutions, the belief in a transnational industrialization. All of these tendencies mutilate a complex reality by reducing it to simplified and partitioned models.
In fact, industrialization and modern engineering have wiped out the constructive specificities, which properly belonged to very single culture, in order to impose an allegedly universal practice capable of responding to all the building structural problems by applying standardised norms.
Today, in order to uncover the vestiges of these constructive specificities in all the so-called “non-industrialised” societies, we name “building culture” what was formerly known as rules of the art practices and constituted a good practice taught by masters to apprentices and were handed down from generation to generation.
This study of disaster-resistant building cultures is fully in keeping with the current trend of reflection which throws a particular light on all the means implemented by different societies throughout the world when confronted with natural hazards in order to answer an essential need, which is the protection and shelter only a settling is supposed to provide.
This study is also in keeping with a societal need that brings together, on one hand the illegitimately so-called “emerging countries”, and, on the other, our so-called “developed western countries”. In many of these countries people can not always afford to use industrialized materials such as concrete and steel, nor can they master the sophisticated knowledge and norms requires by technical regulations that transnational construction lobbies impose. And yet, they are confronted with multiple, violent and recurrent natural hazards. On the other side, both “emerging” and “developed” countries are also confronted with increasing numbers of natural hazards and risks brought about by a global concern on climate change, by the economy necessities of reducing the cost and consumption of energy. In this context, advanced research on natural materials which requires much less energy for their transport and transformation, is led to revert local and traditional practices our societies have almost entirely forgotten.
The research now continued on building cultures is therefore in line with contemporary concerns and brings together in a universal way, with a positive meaning, the needs of all sundry, since we have to face global threats which can endanger each of us.
This is why the CRAterre Laboratory within the framework of the Labex AE&CC established in 2012-2013 a global survey of the research carried out in the field of disaster resistant building cultures. The aim of this work is to contribute to the definition and consignment of the different research orientations on this topic. This project was launched in mid-october 2012 calling on several experts from the Habitat team of CRAterre along with external personalities.
The idea was first to set up an inventory work of researches and of researchers who were interested in this topic and who are still interested in it, to probe the reasons why they were interested and the finality of their work, to spot out the trends, constraints, wants and needs in order to map out future research orientations.
After defining the lines along which our work and methodology will be carried out, we set out to explore our internal resources by consulting the existing bibliography, setting up fairly exhaustive bibliographical lists, identifying networks, organizations, persons of note or likely to be interested in this problematic, and, along the way, by defining the contours of a future database on this topic.
This initial work was brought to an end with the organization of a seminar of reflection and exchanges which was held at ENSAG on May 27- 29 2013, whose aim was to finalize and publish suggestions of research orientations on disaster resistant building cultures. The outcome of this seminar is consigned in the proceedings which constitute our present publication. It compiles the working groups’ syntheses and the papers proposed by all the contributors. All the digital appendices are compiled in a file joined to the present document in order to provide an easy access to all the elements of knowledge given and shared during these few days (powerpoints and short movies presented, audio recordings, group pictures).
Aujourd’hui, le recours aux énergies fossiles doit être réduit drastiquement en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) et du réchauffement climatique qu’il induit. Devant l’urgence actuelle de réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment, on assiste à un intérêt mondial croissant pour des matériaux peu consommateurs de ressources non-renouvelables, à la fois pour leur fabrication et pour leur mise en œuvre.
Cette attention particulière pour les matériaux « bas carbone » croise celle d’une meilleure efficience énergétique pendant la phase d’utilisation du bâti, notamment par une isolation thermique adaptée. Dans de telles perspectives, il a été prouvé que l’utilisation de matériaux biosourcés peut impacter très efficacement la consommation énergétique des bâtiments (C&B, 2012). Par ailleurs, un retour à la construction de murs régulateurs du confort thermique et peu énergivores est également primordial, car il constituerait l’une des réponses à adopter face à l’évolution actuelle des exigences en termes de confort thermique et, de façon générale, pour un environnement bâti sain.
Au Sénégal, le roseau Typha australis est devenu envahissant, notamment dans les fleuves et lacs du nord du pays. Jusqu’à présent, il était considéré à juste titre comme nuisible. L’exploitation raisonnée de cette plante, transformée en ressource-matière, constitue ainsi une opportunité en vue de contribuer à un développement local durable au Sénégal. C’est dans ce cadre qu’a été lancé le Projet PNEEB / TYPHA :
« Transfert de technologie : Projet de production de matériaux d’isolation thermique à base de Typha ». Afin de le mettre en œuvre, le projet a engagé CRAterre pour des services de Recherche et Développement qui concernent la production et l’utilisation, au Sénégal, de matériaux de construction à base de Typha et de terre.
Qu’il s’agisse de maçonnerie en terre avec des matériaux denses et monolithiques, ou d’éléments légers et de petites dimensions, ou encore d’isolants thermiques en doublage de parois existantes, ces stratégies doivent être pensées de manière globale à l’échelle de l’habitat (elles doivent par exemple inclure une réflexion sur la gestion des protections solaires, de la ventilation et de l’humidité).
La réflexion menée sur la production des éléments de construction en terre et en Typha a donc été menée dans ce sens :
• rechercher de modes de construction économiques,
• utiliser de matériaux moins dépendants des énergies fossiles,
• redécouvrir des qualités urbaines et architecturales du patrimoine et des savoirs y afférents,
• mettre à profit des propriétés thermomécaniques inhérentes aux matières premières naturelles.
Ce rapport constitue donc tout d’abord une capitalisation des recherches bibliographiques et des expérimentations menées sur les matières premières « Terre » et « Typha », ainsi que sur les éléments constructifs qui ont été produits dans le cadre du projet. Il propose ainsi :
• un aperçu de l’état actuel des connaissances sur les propriétés mécaniques et hygrothermiques du Typha australis, ainsi qu’un panorama d’applications sur le Typha et les mélanges de Typha et de terre, réalisées dans plusieurs pays et dans différents laboratoires de recherche,
• un compte-rendu du travail effectué et des activités organisées durant les deux années du projet.
La synthèse globale des résultats atteints est présentée en trois parties et huit chapitres :
• La première partie constitue la dimension « recherche en amont » sur les matières et les matériaux Typha et Terre-Typha
o dans le chapitre 1 nous présenterons le cadre de la recherche, les antécédents à la phase actuelle de R&D, les livrables rendus en accord avec les termes de références,
o le chapitre 2 nous permettra d’exposer quelques prérequis et définitions préalables sur les propriétés que nous recherchons dans les éléments de construction que nous avons développés et, à cet égard, pourquoi les matériaux à base de « Typha » sont particulièrement intéressants,
o le chapitre 3 constituera un aperçu des méthodes suivies pour initier et développer la démarche de recherche-développement ancrée à la fois sur une prospection théorique et pratique ainsi que sur une recherche participative.
• La deuxième partie présente les résultats de la R&D, tant sur la mise au point de méthodes spécifiques que sur les objectifs atteints. Elle suit la logique de « Recherche et Développement », à savoir une démarche qui débute avec l’analyse des « matières premières » et qui va jusqu’à la proposition de « systèmes constructifs » :
o le chapitre 4 dresse un bilan des activités ainsi qu’une synthèse des livrables exigés pour la R&D,
o le chapitre 5 restitue les résultats du volet d’identification des
« matières premières » afin de les transformer en « matériaux »,
o le chapitre 6 présente la mise au point des « éléments de construction » ainsi que le développement des «équipements » et
« outils » spécifiques nécessaires à leur production.
o le chapitre 7 décrit les modalités de mise-en-œuvre des éléments de construction et comment ils s’intègrent aux « systèmes constructifs » existants et/ou comment ils permettent d’en constituer de nouveaux,
• La troisième partie est consacrée à l’évaluation des performances des matériaux produits (Typha et Terre-Typha). Cette partie est d’abord basée sur une synthèse de la littérature, puis sur les premiers résultats actuels de la caractérisation des matériaux réalisés :
o le chapitre 8 présente les premiers résultats des essais de caractérisation hygrothermiques et mécaniques réalisés en laboratoire,
o une discussion sur l’ensemble des résultats obtenus est ensuite proposée, permettant de mettre en lumière les résultats probants, les pistes de recherche à poursuivre, ainsi que les compléments d’action nécessaires.
Tous les éléments présentés dans ce rapport constituent des
« propositions » pour le contexte Sénégalais. Les résultats de R&D testés lors des différents essais de mise-en-œuvre ont été sélectionnés et validés par l’équipe PNEEB-Typha. Si ce travail donne déjà des résultats permettant de passer à une phase opérationnelle, il est bien entendu que d’autres équipements de production et d’autres matériaux pourraient être développés par la suite.