Impermanence
Rien ne reste à jamais figé à l’image des saisons changeantes. La vie s’écoule au rythme du temps et de ce fait, elle nous soumet à l’impermanence des choses, à l’éphémère. Savoure ainsi chaque instant tel un dernier hommage. Enivre-toi et fleuris en ton existence, avec les mots et les images.
vendredi 29 novembre 2024
Ici et maintenant
vendredi 15 novembre 2024
Les fées de l'automne
Tout était magique ce jour-là, cette lumière si belle de l'automne finissant, le bruit de la rivière qui gambadait encore avant d'être prise par le gel, les derniers mélèzes flamboyants qui dansaient sur les flancs de la montagne et cet air si pur qu'il en brûlait presque les poumons.
Le petit pont de bois avait vu passer tout l'été des hordes de promeneurs pressés mais ce jour-là, il n'était foulé que par les fées de l'automne, qui partout où elles dansaient, jetaient leurs derniers sorts sur la vallée déjà presque endormie.
Le message du jour était clair et limpide : "Quand vos pensées sont trop sombres, n'oubliez pas de prendre le chemin des hauteurs pour retrouver le bleu immaculé de vos rêves."
Alors j'ai franchi le pont et je me suis noyée dans le bleu, l'orange et le jaune.
Dédé@Novembre 2024
vendredi 1 novembre 2024
Le grand silence
C'était un peu comme un pélerinage pour rendre grâce à la montagne.
Le coeur légèrement serré devant tant de beauté, on avait pourtant envie de danser, comme les mélèzes flamboyants dans ce ciel monotone mais quelque chose nous retenait : c'était cette paix si grave, oui, ce grand moment si particulier, celui qui enveloppe la nature peu avant la neige.
Alors on a opté pour le silence, on a simplement marché et on a contemplé, laissant les mélèzes de feu virevolter encore un peu, avant le grand repos hivernal.
Dédé@Novembre 2024
vendredi 18 octobre 2024
Balades automnales
Chaque année, c'est la même histoire. Présences furtives, apparitions diaphanes : devant moi, la sylve déroule son chemin enchanté. Et quand les brumes se lèvent, j'écoute, recueillie, les feuilles dégringoler.
Dédé@Octobre 2024
vendredi 4 octobre 2024
Orgueil
Francfort-sur-le-Main a des allures de cité américaine, avec ses tours altières qui touchent le ciel de leurs structures effilées. La Seconde guerre mondiale l'a pourtant laissée pantelante, particulièrement pendant le mois de mars 1944 durant lequel l'armée britannique a bombardé sans relâche la cité, la détruisant quasi entièrement. Mais l'homme se relève toujours et la résilience des survivants et des générations suivantes a conduit à cet audacieux développement urbain. Et le résultat s'étalait en cette fin de journée sous nos yeux ébahis, la Skyline, quartier d'affaires et de bureaux dans lesquel des traders du monde entier décident de transactions financières mirobolantes. Oui, c'est une ville ultramoderne qui s'est relevée avec une fureur de vivre après les bombardements, une ville haute et ouverte sur le monde et cela donnait presque le vertige de contempler l'intelligence archictecturale de l'homme.
Mais même si ce terme de "gratte-ciel" était tout à fait approprié ce soir-là où les tours semblaient toucher le ciel et trouer la barrière des nuages, je n'ai pu m'empêcher d'être saisie par des sentiments contradictoires. Certes, le spectacle était époustouflant mais j'y voyais également le signe d'un urbanisme dominateur, à l'image de l'idéologie néo-libérale, vouée à conquérir encore et encore l'humanité, à inventer et réinventer sans cesse la mondialisation grâce à la toute-puissance de l'argent. M'est revenu alors en mémoire ce tragique 11 septembre 2001, jour funeste où la civilisation florissante des gratte-ciel orgueilleux, du dieu dollar et de la plus puissante armée au monde a failli. Ce jour-là, le 21ème siècle s'était ouvert sur un décor de tragédie : attentats, morts et blessés par milliers, désespoir et vacuité des idéologies.
Mais qu'est-ce que nos civilisations hautaines ont appris de tout ceci, de cette barbare Seconde guerre mondiale, de tous les conflits et de tous les attentats meurtriers qui ont suivi? Bien peu de choses semble-t-il et le "citoyen occidental" reste très souvent sourd à la souffrance de populations démunies et exploitées, martyrisées dans le silence assourdissant des nantis.
Oui, ce soir-là, cette ville grandiose avec son quartier d'affaires résolument tourné vers l'avenir m'a laissé un goût amer en bouche. Même si un gratte-ciel a le pouvoir de faire tomber sur la terre les rayons chaleureux du soleil, même s'il est le fruit du génie humain, il est indéniablement le signe d'un monde profondément inégalitaire.
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Dédé@Octobre 2024
vendredi 20 septembre 2024
Tout simplement
Les Länder de l'Est avaient un je-ne-sais-quoi de mélancolie surannée, comme si la symphonie du temps déroulait ses notes plus lentement qu'ailleurs en Occident.
Ce bord de la Mer Baltique n'échappait en rien à cette impression de nostalgie. Alors qu'ailleurs bien plus au Sud, l'été vantard et caniculaire écrasait des vacanciers blasés, cette plage semblait presque oubliée, jeune demoiselle timide ne dévoilant ses charmes qu'à celles et ceux qui savaient encore apprécier le calme à peine troublé par le bruit du ressac.
Au plus fort de la journée, alors que le vent balayait le sable et que le soleil se montrait espiègle face à de fringuants nuages, les Allemands restaient terrés dans leur "Strandkorb", dans un quasi-silence qui contrastait singulièrement avec d'autres plages bondées et malmenées par le tourisme de masse. Même les gosses construisaient leur château de sable en chuchotant tandis que quelques vaillants nageurs affrontaient le froid glacial de l'eau.
Ce soir-là, le bonheur s'est invité dans le tendre roulis des vagues et ce glorieux coucher de soleil nous a laissés heureux, avec l'envie irrépressible de poursuivre la construction de nos châteaux intérieurs.
Ces moments où la vie s'élève comme un ballon d'enfant sont précieux.
Et ce n'est pas cette Strandkorb esseulée qui allait nous contredire: oui, c'était beau et serein, tout simplement.
P.S. Je reviens gentiment dans la blogosphère. Même si l'énergie manque un peu, la volonté est là de poursuivre mon partage avec vous. Cependant, le rythme des publications ne sera peut-être pas régulier. Merci de votre fidélité.
Dédé@Septembre 2024