Papers by Agnès Aubry
Revue française des affaires sociales, 2023
Cambouis, la revue des sciences sociales aux mains sales, 2021
Les thématiques abordées dans l’entretien sont multiples et s’entremêlent en partie. Nous pouvons... more Les thématiques abordées dans l’entretien sont multiples et s’entremêlent en partie. Nous pouvons néanmoins en dégager quelques-unes. Après avoir exposé sa manière de comprendre le « cambouis » dans lequel tout ethnographe plonge ses mains (mais aussi sa tête et son cœur…), Olivier Schwartz revient sur les modalités distinctes d’entrée sur ses terrains d’enquête : alors qu’il mène une enquête que l’on pourrait qualifier d’« incognito » (Dargère, 2012) dans le Nord, auprès d’hommes et de femmes qui sont ses voisin·e·s, il se présente comme un sociologue universitaire à la RATP. L’accès aux conducteurs et conductrices de bus de la région parisienne fait l’objet de nombreuses petites négociations en cascade, du haut vers le bas de la chaîne hiérarchique. Bien que ces deux enquêtes aient cours sur une temporalité longue, les pratiques de (non) négociation mises en œuvre par Olivier Schwartz diffèrent fortement et sont en partie liées aux rôles endossés sur chacun des terrains. Après avo...
Cambouis, la revue des sciences sociales aux mains sales
Introduction au dossier « Négocier un terrain d'enquête »
Critique Internationale, 2019
En Suisse, les politiques en matière d’asile et d’octroi de permis de séjour cantonnent de nombre... more En Suisse, les politiques en matière d’asile et d’octroi de permis de séjour cantonnent de nombreuses personnes dans des espaces civiques incertains qui limitent le champ de leurs possibles professionnels. Je rends compte ici des logiques qui encadrent le travail bénévole d’hommes migrants rencontrés au sein d’une organisation caritative dans une ville de Suisse romande. Maintenus en marge du marché du travail en raison de leur position civique précaire, ces hommes se tournent vers le bénévolat caritatif afin d’être en mesure de « travailler », selon leurs termes. En m’appuyant sur des observations ethnographiques et des entretiens, je propose de questionner la frontière ténue entre travail bénévole contraint et travail bénévole volontaire, dans un contexte de méritocratisation de l’accès à un statut légal. J’interroge ainsi les voies par lesquelles ces hommes sont amenés à travailler gratuitement, en soulignant les contraintes du marché du travail auxquelles ils font face. Je reviens également sur les injonctions à prouver son « mérite civique » qui circulent en Suisse, et sur la manière dont ils se les réapproprient à travers leur bénévolat.
In Switzerland, asylum and residency permit policies confine many people to uncertain civic spaces, limiting the range of professional possibilities available to them. In this article, I recount the considerations framing the volunteer labor of migrant men within a charitable organization in a town of French-speaking Switzerland. Kept to the margins of the labor market due to their precarious civic position, these men turn towards charitable volunteering to be able to “work”, as they put it. Relying on ethnographic observation and interviews, I examine the frontier between compulsory unpaid labor and volunteer work in a context marked by the meritocratization of access to a legal status. Underscoring the labor market constraints with which they are confronted, I thus consider the paths by which these men are led to work for free. I also revisit the demands to prove one’s “civic merit” that are commonplace in Switzerland and the manner in which these migrants use volunteer work to re-appropriate them.
Metropolitics , 2018
Across Europe, refugees and immigrants find themselves in uncertain civil and legal territory; pr... more Across Europe, refugees and immigrants find themselves in uncertain civil and legal territory; precariousness infuses every aspect of their daily existence. In this paper, Agnes Aubry elucidates the multiple meanings of immigrants’ voluntary work in a soup kitchen, demonstrating the legal, moral, and sociological connections between labor and citizenship.
Book Chapters by Agnès Aubry
Les mondes de la bien-faisance. Les pratiques du bien au prisme des sciences sociales. Sous la direction de Laura Ruiz de Elvira, Sahar Aurore Saeidnia, 2021
Dictionnaire des mouvements sociaux, in Olivier Fillieule et al., 2020
Book Reviews by Agnès Aubry
Conference Presentations by Agnès Aubry
Sociologie des mondes associatifs - Carnet du RT35 de l’Association Française de Sociologie, 2020
Call for Paper by Agnès Aubry
En France, Italie, Suisse, comme en Angleterre, en Turquie ou au Liban, le bénévolat des migrant-... more En France, Italie, Suisse, comme en Angleterre, en Turquie ou au Liban, le bénévolat des migrant-e-s est un phénomène de plus en plus présent et, pourtant, sous-analysé. L’émergence et le développement de cette forme de travail non rémunéré semblent être liées à des exclusions plus ou moins formelles du marché du travail (Mezzadra, Neilson, 2013), en raison du statut juridique des migrant-e-s (demandeurs-ses d’asile, “sans papiers”, ou personnes en voie de régularisation). Le bénévolat des personnes migrantes répond également à des injonctions multiples, qui incitent à faire preuve de valeur civique, et à fournir le gage d’une “bonne intégration” à la société d’accueil (Chauvin, Garcés-Mascareñas, 2014). Souvent subsumé sous les traits de programmes d’empowerment, ce phénomène souffre ainsi d’une triple invisibilité : due au statut de réfugié-e/demandeur-se d’asile/sans papiers d’une part, à l’étiquette « bénévole » de ce travail d’autre part, mais aussi au champ dans lequel il s’exerce : celui des associations, ONG et institutions de l’asile (Drif, 2018).
Cette journée d’étude vise donc à explorer le rôle que jouent les champs associatif et humanitaire dans la mise au travail des personnes migrantes, à travers le bénévolat. En effet, associations et ONG constituent des lieux à la fois habilitants et contraignants (Palomares et Rabaud, 2006), pour les migrant-e-s : si ces derniers-ères peuvent apparaître comme un vivier de main d’œuvre gratuite pour des associations et ONG en manque de moyens, l’activité bénévole relève également de différentes tactiques mises en place par les personnes migrantes. En effet, il peut s’apparenter à des stratégies de professionnalisation à travers la construction de relations de travail ou l’acquisition de formations, mais peut aussi renvoyer à une volonté de reconnaissance publique (Tcholakova, 2013), et faire figure de levier vers une forme d’accès à une citoyenneté a minima (Muehlebach, 2012 ; Phillimore, Humphris, and Khan, 2018).
Centré sur les pratiques, le travail de terrain ethnographique se confronte nécessairement aux ca... more Centré sur les pratiques, le travail de terrain ethnographique se confronte nécessairement aux catégories. Les acteurs.trices sociaux évoluent en effet dans un monde symboliquement organisé dans lequel les significations sont indissociables de processus d’abstraction,
typification, catégorisation etc. Étudier le monde social c’est, à bien des égards, étudier la manière dont les personnes et les groupes, ne coïncidant jamais totalement avec les catégories symboliques qui les enserrent (Valentine, 2007), “font” avec elles, se coordonnent autour
d’elles, luttent pour leur conservation ou leur modification, voire en créent de nouvelles.
L’édition 2017 des ALE explorera les différents enjeux auxquels se confronte la recherche ethnographique lorsqu’elle se frotte aux catégories. Avec quelles catégories, quels outils ou avec quelle posture décrire la vie sociale des catégories ? Peut-on se passer d’une distinction entre catégories de la pratique et catégories de l’analyse, comme le défendent les détracteur.ice.s de la rupture épistémologique ? Quel usage théorique peut-on faire des catégories de la pratique ? Qu’est-ce que les catégories nous disent de la relation entre enquêteur.trice et enquêté.e.s, et des prérogatives que les un.e.s et les autres se reconnaissent ou, au contraire, se refusent ?
Conference Program by Agnès Aubry
Centré sur les pratiques, le travail de terrain ethnographique se confronte nécessairement aux ca... more Centré sur les pratiques, le travail de terrain ethnographique se confronte nécessairement aux catégories. Les acteurs.trices sociaux évoluent en effet dans un monde symboliquement organisé dans lequel les significations sont indissociables de processus d’abstraction, typification, catégorisation etc. Étudier le monde social c’est, à bien des égards, étudier la manière dont les personnes et les groupes, ne coïncidant jamais totalement avec les catégories symboliques qui les enserrent (Valentine, 2007), “font” avec elles, se coordonnent autour d’elles, luttent pour leur conservation ou leur modification, voire en créent de nouvelles. L’édition 2017 des ALE explorera les différents enjeux auxquels se confronte la recherche ethnographique lorsqu’elle se frotte aux catégories. Avec quelles catégories, quels outils ou avec quelle posture décrire la vie sociale des catégories ? Peut-on se passer d’une distinction entre catégories de la pratique et catégories de l’analyse, comme le défendent les détracteur.ice.s de la rupture épistémologique ? Quel usage théorique peut-on faire des catégories de la pratique ? Qu’est-ce que les catégories nous disent de la relation entre enquêteur.trice et enquêté.e.s, et des prérogatives que les un.e.s et les autres se reconnaissent ou, au contraire, se refusent ?
Conferences and colloquia by Agnès Aubry
by Isabel Boni-Le Goff, Pauline Delage, Lisa Adkins, Joëlle Moret, Louis Jésu, LAPALUS MARYLENE, Laurence Bachmann, Viviane Albenga, alice aterianus-owanga, fatma çıngı kocadost, Agnès Aubry, Emilie Biland, and Thibaut Menoux
Drafts by Agnès Aubry
Journée Le politique, la politisation, les rapports politiques au monde social : Quels enjeux de recherche ? AAC interne au Crapul, 2020
Cette journée a pour but d'échanger entre membres du Crapul sur la manière dont, dans nos recherc... more Cette journée a pour but d'échanger entre membres du Crapul sur la manière dont, dans nos recherches, nous sommes confronté•es à la question de la définition et de l'identification du politique, des comportements politiques, de la participation politique et de la politisation, et à celles de leurs déterminants-et notamment les rapports politiques au monde social susceptibles d'avoir des effets sur le rapport au monde politique. La question de la définition du politique, et partant des comportements politiques et de la politisation, est l'objet de controverses théoriques et de débats sur leurs évolutions contemporaines.
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Papers by Agnès Aubry
In Switzerland, asylum and residency permit policies confine many people to uncertain civic spaces, limiting the range of professional possibilities available to them. In this article, I recount the considerations framing the volunteer labor of migrant men within a charitable organization in a town of French-speaking Switzerland. Kept to the margins of the labor market due to their precarious civic position, these men turn towards charitable volunteering to be able to “work”, as they put it. Relying on ethnographic observation and interviews, I examine the frontier between compulsory unpaid labor and volunteer work in a context marked by the meritocratization of access to a legal status. Underscoring the labor market constraints with which they are confronted, I thus consider the paths by which these men are led to work for free. I also revisit the demands to prove one’s “civic merit” that are commonplace in Switzerland and the manner in which these migrants use volunteer work to re-appropriate them.
Book Chapters by Agnès Aubry
Book Reviews by Agnès Aubry
Conference Presentations by Agnès Aubry
Call for Paper by Agnès Aubry
Cette journée d’étude vise donc à explorer le rôle que jouent les champs associatif et humanitaire dans la mise au travail des personnes migrantes, à travers le bénévolat. En effet, associations et ONG constituent des lieux à la fois habilitants et contraignants (Palomares et Rabaud, 2006), pour les migrant-e-s : si ces derniers-ères peuvent apparaître comme un vivier de main d’œuvre gratuite pour des associations et ONG en manque de moyens, l’activité bénévole relève également de différentes tactiques mises en place par les personnes migrantes. En effet, il peut s’apparenter à des stratégies de professionnalisation à travers la construction de relations de travail ou l’acquisition de formations, mais peut aussi renvoyer à une volonté de reconnaissance publique (Tcholakova, 2013), et faire figure de levier vers une forme d’accès à une citoyenneté a minima (Muehlebach, 2012 ; Phillimore, Humphris, and Khan, 2018).
typification, catégorisation etc. Étudier le monde social c’est, à bien des égards, étudier la manière dont les personnes et les groupes, ne coïncidant jamais totalement avec les catégories symboliques qui les enserrent (Valentine, 2007), “font” avec elles, se coordonnent autour
d’elles, luttent pour leur conservation ou leur modification, voire en créent de nouvelles.
L’édition 2017 des ALE explorera les différents enjeux auxquels se confronte la recherche ethnographique lorsqu’elle se frotte aux catégories. Avec quelles catégories, quels outils ou avec quelle posture décrire la vie sociale des catégories ? Peut-on se passer d’une distinction entre catégories de la pratique et catégories de l’analyse, comme le défendent les détracteur.ice.s de la rupture épistémologique ? Quel usage théorique peut-on faire des catégories de la pratique ? Qu’est-ce que les catégories nous disent de la relation entre enquêteur.trice et enquêté.e.s, et des prérogatives que les un.e.s et les autres se reconnaissent ou, au contraire, se refusent ?
Conference Program by Agnès Aubry
Conferences and colloquia by Agnès Aubry
Drafts by Agnès Aubry
In Switzerland, asylum and residency permit policies confine many people to uncertain civic spaces, limiting the range of professional possibilities available to them. In this article, I recount the considerations framing the volunteer labor of migrant men within a charitable organization in a town of French-speaking Switzerland. Kept to the margins of the labor market due to their precarious civic position, these men turn towards charitable volunteering to be able to “work”, as they put it. Relying on ethnographic observation and interviews, I examine the frontier between compulsory unpaid labor and volunteer work in a context marked by the meritocratization of access to a legal status. Underscoring the labor market constraints with which they are confronted, I thus consider the paths by which these men are led to work for free. I also revisit the demands to prove one’s “civic merit” that are commonplace in Switzerland and the manner in which these migrants use volunteer work to re-appropriate them.
Cette journée d’étude vise donc à explorer le rôle que jouent les champs associatif et humanitaire dans la mise au travail des personnes migrantes, à travers le bénévolat. En effet, associations et ONG constituent des lieux à la fois habilitants et contraignants (Palomares et Rabaud, 2006), pour les migrant-e-s : si ces derniers-ères peuvent apparaître comme un vivier de main d’œuvre gratuite pour des associations et ONG en manque de moyens, l’activité bénévole relève également de différentes tactiques mises en place par les personnes migrantes. En effet, il peut s’apparenter à des stratégies de professionnalisation à travers la construction de relations de travail ou l’acquisition de formations, mais peut aussi renvoyer à une volonté de reconnaissance publique (Tcholakova, 2013), et faire figure de levier vers une forme d’accès à une citoyenneté a minima (Muehlebach, 2012 ; Phillimore, Humphris, and Khan, 2018).
typification, catégorisation etc. Étudier le monde social c’est, à bien des égards, étudier la manière dont les personnes et les groupes, ne coïncidant jamais totalement avec les catégories symboliques qui les enserrent (Valentine, 2007), “font” avec elles, se coordonnent autour
d’elles, luttent pour leur conservation ou leur modification, voire en créent de nouvelles.
L’édition 2017 des ALE explorera les différents enjeux auxquels se confronte la recherche ethnographique lorsqu’elle se frotte aux catégories. Avec quelles catégories, quels outils ou avec quelle posture décrire la vie sociale des catégories ? Peut-on se passer d’une distinction entre catégories de la pratique et catégories de l’analyse, comme le défendent les détracteur.ice.s de la rupture épistémologique ? Quel usage théorique peut-on faire des catégories de la pratique ? Qu’est-ce que les catégories nous disent de la relation entre enquêteur.trice et enquêté.e.s, et des prérogatives que les un.e.s et les autres se reconnaissent ou, au contraire, se refusent ?