heure-bleue

Je connais depuis longtemps cette toile d’Andrew Wyeth.
Chaque fois me vient une série de questions.
Souvent les mêmes questions…
Cette jeune femme couchée dans l’’herbe, qu’y fait-elle ?
Tente-t-elle de fuir ?
Est-elle surveillée par une marâtre ?
Veut-elle atteindre ou fuir la maison qu’on aperçoit au loin ?
Et si oui, pourquoi ?
Et si non, pourquoi ?
Faites part de vos conjectures et je vous ferai part des miennes.
À lundi…

Elle m'a frappée avec sa canne, je crois qu'elle m'a brisé la jambe.
Elle ne bouge pas, elle attend.
Cette garce sait bien que je ne vais pas pouvoir aller loin.

Elle guette sa proie et sa proie, c'est moi.
Oui, c'est ma génitrice, une puritaine de la plus belle eau.
Ah ça, pour juger, elle est forte !
Pour me renseigner sur les risques qu'il y a à partager un moment avec un homme, plus personne !
C'était quand même à elle de me prévenir de ne jamais se laisser séduire par de belles paroles !

Et voilà... Je suis enceinte.
Il est marié en plus.
Et pas avec moi !
J'aurais dû savoir que c'était le don Juan du village.
J'avoue que je n'ai pas été très maligne mais il avait des yeux si doux...

Elle veut tuer l'enfant que je porte et je suis sûre qu'elle va réussir...

Mr Renoir en peignant « La loge » porte un regard qui me semble critique sur ce couple dont je ne sais s’il est au concert ou au théâtre.
Mais à quoi pensent donc les deux moitiés de ce couple ?
Écoutent-ils ?
Regardent-ils ?
Songent-ils mais à quoi ?
Nous en saurons plus lundi j’espère…
Lui : C'est un test, je dois me marier, j'ai 30 ans, une bonne situation, il me faut une femme qui me donnera des enfants, au moins un garçon, qui dirigera la maison.

Elle : Mes parents exigent que je me marie, ils disent qu'il est temps, que bientôt tous les bons partis seront pris, il n'est pas vilain, j'espère qu'il me traitera bien, qu'il n'exigera pas trop de moi, j'ai peur du devoir conjugal mais si je veux des enfants à aimer, il me faudra bien accepter ce que ma mère appelle "Un mal nécessaire".

Lui : J'espère qu'elle sera docile, pas trop instruite, je veux une femme qui m'attende, me serve mon scotch et me laisse tranquille pour lire mon journal, je veux que les enfants viennent me voir et repartent immédiatement, j'ai travaillé, j'ai besoin de calme.

Elle : Pourvu qu'il demande ma main à Papa, je ne veux pas finir vieille fille et finir gouvernante chez une cousine qui me traitera avec condescendance.

La musique enfle, on approche de la fin...

La première chose qui m’est revenue quand j’ai vu cette image, c’est la voix de Tino Rossi.
« Le plus beau de tous les tango du moooonde… C’est celui que j’ai dansé dans vos braaaas »
Mais pas seeulement.
Mais vous ?
Que vous inspire cette toile de Mark Keller ? Un souvenir ? Un spectacle ? Un morceau de vie ?
Nous verrons bien lundi qui ce tango aura inspiré…
Espérant toutefois que le sujet ne fera pas peine à Alainx qui n’a pas pu danser le tango mais semble néanmoins très bien passé de la danse pour fasciner quelqu’un pour le suivre pour la vie.
À lundi donc…

Je n'aime pas la danse, elle me le rend bien.
Je n'aime pas danser et les ballets m'endorment.
Mais non, je ne suis pas un schtroumpf grognon.

J'ai pourtant adoré "West side story", "Un américain à Paris".

Je suis allée voir "Porgy and Bess" au Châtelet, j'en suis sortie sur un petit nuage.

Alors la toile du Goût ne m'inspire pas vraiment mais j'ai promis de faire le devoir.
Le sens du devoir me donne l'impression de ne pas voir le temps passer.

Cette « photo modifiée tableau » de Richard Tuschman m’a, « interpellé quelque part au niveau du vécu » comme on dit quand on joue au « psy mode années 80 »  
De fait, quel sens donner à cette toile ?
Qui part ? Elle  ? Lui ? Eux ?
Revient-elle ? Part-elle ?
Qui est la silhouette derrière la fenêtre ?
Celle qui fait partir ou celle qui fait revenir ?
Et qui doit partir ou revenir ?
Bref c’est, comme disait ma mère « un vrai sac de nœuds »…
Je compte sur les efforts de tous pour donner un sens à cette toile.
À lundi…

Maman a décidé de partir.
Papa essaie de la retenir.
Je suis derrière la fenêtre, je ne bouge pas, ils sont trop occupés pour se retourner.

Maman vient de prendre sa valise, mes larmes coulent, elle va partir, à travers les larmes, je vois ma mère s'approcher de mon père, lui tendre la valise, ils repartent vers la maison.
C'est gagné pour cette fois...

J’aime particulièrement l’automne mais que vous inspire-t-il ?
Certains lieux me remuent le peu d’âme qui me reste, surtout celui-ci que j’ai parcouru tant de fois.
Êtes-vous plus « Ô bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits »
Ou « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris, »

Êtes vous plus branchés Verlaine ou Verhaeren ?
Ou êtes vous simplement vous et vos rêves ou vos idées ?
À lundi, j’espère…

Le Goût nous a fait quitter Montmartre.
Ça grimpait trop, il ne pouvait plus souffler, alors on a déménagé.
Encore une fois mais pour un quartier "plat".

Depuis, il râle, il n'aime pas ce coin, nous retournons donc souvent à Montmartre où l'automne le ravit.
On traîne souvent du côté de son ancien lycée, toujours Montmartre et lui qui ne respirait plus grimpe sans problème alors qu'il s'essoufle sur du plat...
Je reconnais que le cimetière Saint Vincent est plein de charme et que l'automne sent encore la lavande.
Je reconnais que « Le Rêve » est un café plein de charme.
Je reconnais que la rue des martyrs est un lieu plein de tentation.

Pourquoi déménager alors ?
En dehors de l'essouflement, c'est surtout pour une question de chaudière.
Nous voulions bien la changer alors que nous n'étions que locataires.

Ici aussi, nous sommes poursuivis par la froidure, l'ouverture du chauffage est retardée.
Alors il a froid, il ne regarde pas l'automne s'installer devant nos fenêtres, les arbres jaunissent, ils sont peut-être beaux mais hélas ils ne sont pas montmartrois...