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Vere Gordon Childe

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Vere Gordon Childe () est un archéologue australien. Il a dirigé la fouille du site néolithique de Skara Brae, en Écosse. Il est aussi connu pour avoir popularisé les expressions « Révolution néolithique » et « Révolution urbaine ». Il est surtout l'un des grands archéologues capables de replacer leurs découvertes au sein d'une théorie du développement préhistorique à l'échelle européenne et mondiale. Ses idées marxistes ont nourri sa pensée sur la Préhistoire.

Childe est né le 14 avril 1892 à Sydney[1]. Après des études universitaires menées en Angleterre à l'université d'Oxford (Queen's College), il revient en Australie pour devenir entre 1916 et 1921 le secrétaire particulier de John Storey, membre du Parlement de Nouvelle-Galles du Sud puis Premier ministre. Son ouvrage de 1923, Comment les travaillistes gouvernent, repose sur l'expérience acquise pendant ces années. Après la mort soudaine de Storey en 1921, Childe abandonne la politique et repart en Europe.

Son livre intitulé L'Aube de la civilisation européenne (1925) lui vaut une notoriété immédiate, et il enchaîne avec d'autres œuvres sur la théorie archéologique. Dans ce premier livre, il fonde sa théorie des relations entre les développements européens et proche-orientaux[2]. Il explore aussi les rapports de l'archéologie et des langues indo-européennes qu'il développe plus tard dans Les Aryens: une étude des origines indo-européennes (1926).

Il pose en principe une théorie plus détaillée d'une invasion aryenne de l'Europe, d'abord postulée par Max Muller, identifiant le Sud de la Russie comme la patrie des Proto-Indo-Européens. Ses idées de base contribuent aussi à la théorie de l'invasion des Kourganes plus tard suggérée par Marija Gimbutas. Le concept original de Childe sur les Aryens est inévitablement sous l'influence de l'idéologie de son temps, mais diffère profondément des idées suprémacistes aryennes des Nazis qu'il attaque fortement pendant les années trente.

Cet érudit est aussi un linguiste accompli. En 1927, il est nommé professeur d'archéologie à Édimbourg, un poste qu'il occupe jusqu'à 1946. Ses fouilles de Skara Brae débutent en 1928 quand il est appelé pour surveiller le travail qui a commencé à la suite d'une tempête ayant mis au jour de nouvelles structures au-delà de celles déjà connues. Pour Childe c'est inhabituel car il n'est pas un spécialiste des fouilles. Son apport essentiel consiste dans l'interprétation des données et découvertes d'autres chercheurs. Cette année-là, 1928, voit paraître son livre L'Est le plus ancien, qui explore l'émergence de la civilisation au Proche-Orient.

Vers , des fermiers du néolithique vivent dans des maisons de pierre, comme ici à Skara Brae.

Childe est aussi un remarquable pédagogue : ses deux livres les plus largement lus, De la Préhistoire à l'histoire (1942, traduction française 1963) et Man Makes Himself (1951), sont des exposés très lisibles qui font découvrir l'archéologie à un public plus large et aident à le rendre célèbre.

Quittant Édimbourg après la guerre, Childe est nommé directeur de l'Institut d'archéologie de l'université de Londres jusqu'à sa retraite en 1956. Il meurt en Australie dans les montagnes Bleues. Son corps est retrouvé le 19 octobre 1957 en contrebas des chutes appelées Govetts Leap Falls[1],[3].

Principaux apports

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Childe est impliqué dans les activités politiques de gauche en Australie, mais son marxisme est plus intellectuel que militant. Peut-être est-il naturel que, étant un archéologue dont les seules sources d'information sont des indices matériels du passé, il ait été conduit à adopter une théorie holistique qui explique tout fait comme résultant de changements dans les modes de production. Il est évident que les premiers hommes étaient des chasseurs-cueilleurs, et que les civilisations surgissent quand elles ont d'abord adopté l'agriculture et ensuite rassemblé leur population dans des villages. Ces développements, qu'il dénomme « Révolution néolithique » et « Révolution urbaine » et sont en premier lieu esquissées à partir des preuves archéologiques qu'il a rassemblées, sont toujours des concepts majeurs dans les études préhistoriques.

Cette thèse est contredite par les dernières datations au carbone 14, qui montrent que la sédentarité précède la naissance de l'agriculture. Ainsi, la première ville de l'histoire humaine, Jéricho, est antérieure aux premières cultures de blé. Jacques Cauvin, dans son livre Naissance des divinités, naissance de l'agriculture, revient sur cette idée.

Les développements ultérieurs des civilisations (Childe s'est concentré sur l'Europe et le Proche-Orient, avec quelques excursions en dehors) peuvent être expliqués par les changements techniques qui interviennent et qui sont discernables au travers des « archives archéologiques ». Pour réaliser ceci, Childe commence à utiliser des expressions comme l'âge du bronze ou l'âge du fer, comme une façon d'esquisser les évolutions d'un niveau matériel à un autre, plutôt qu'un simple outil de datation.

Childe est l'un des rares à mettre en exergue la période hellénistique comme sommet de la civilisation gréco-romaine plutôt que le monde d'Athènes au Ve siècle, ou celui de l'Empire romain. Dans la Méditerranée orientale hellénisée, et particulièrement Alexandrie, il voit le point haut de la culture classique.

  • The Dawn of European Civilization (1925), Traduction française L'Aube de la Civilisation européenne, Paris, Payot, 1949
  • The Aryans: A Study of Indo-European Origins (1926)
  • The Danube in Prehistory (1929)
  • The Bronze Age (1930)
  • New Light on the Most Ancient East (1935), traduction française L'Orient préhistorique, Paris, Payot, 1935.
  • Prehistory of Scotland (1935)
  • Man makes himself (1936, 2e édition augmentée 1951), Traduction française L'Invention de la civilisation, Paris, Gonthier, 1963. Réédition Kontre Kulture 2013
  • Prehistoric communities of the British Isles (1940, 2e édition 1947)
  • What Happened in History (1942), traduction française De la Préhistoire à l'histoire (1963)
  • Progress and Archaeology (1944, 1945)
  • History (1947)

Bibliographie

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Notes et références

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  1. a et b Data BNF, « Vere Gordon Childe (1892-1957) » Accès libre, sur Bibliothèque nationale de France (consulté le )
  2. Jean-Jacques Hatt, « Pour une nouvelle chronologie de la Protohistoire française. », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 51, no 7,‎ , p. 379-384. (DOI 10.3406/bspf.1954.3113)
  3. (en) Terry Irving et Rowan Cahill, Radical Sydney: Places, Portraits and Unruly Episodes, University of New South Wales Press, , 384 p. (ISBN 9781742230931, présentation en ligne, lire en ligne), p. 133-135

Liens externes

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