Saint-Maurice-en-Cotentin
Saint-Maurice-en-Cotentin | |
L'église Saint-Maurice. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Tony Jouanneault 2020-2026 |
Code postal | 50270 |
Code commune | 50522 |
Démographie | |
Population municipale |
247 hab. (2021 ) |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 23′ 25″ nord, 1° 42′ 21″ ouest |
Altitude | Min. 34 m Max. 126 m |
Superficie | 7,46 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton des Pieux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Saint-Maurice-en-Cotentin est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 247 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 883 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin à 28 km à vol d'oiseau[4], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 963,9 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Saint-Maurice-en-Cotentin est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (91,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (47,7 %), terres arables (35,7 %), forêts (8,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est d'abord attesté sous les formes Sanctus Mauricius, puis Sanctus Mauricius de Putevilla fin XIIe, alternativement Putivilla au XIIe siècle[13], dans le cartulaire de l'abbaye de Montebourg, Sancti Mauricii vers 1280[14], Saint-Maurice-de-Puteville en 1408, et Saint-Maurice de l'Espinay (Sanctus Mauricius de Spineto) au XVe[15], et aux XIVe et XVe siècles Saint-Maurice de l'Espinoy[14].
L'église est dédiée à Maurice d'Agaune.
À la Révolution, les toponymes étant déchristianisés, le nom de la commune fut tout simplement Maurice[16] pour redevenir Saint-Maurice en 1801. Le déterminant complémentaire en-Cotentin a été ajouté en 1938[17].
Histoire
[modifier | modifier le code]Avant la Révolution, le fief de Saint-Maurice relevait de la seigneurie de Campigny près de Bayeux, et valait un demi fief de haubert. Il avait des extensions à Saint-Pierre-d'Arthéglise, La Haye-d'Ectot, et au Mesnil.
Roger de Magneville, le plus ancien seigneur connu de Saint-Maurice, donna au début du XIIIe siècle, le patronage de l'église à l'abbaye de Montebourg. La seigneurie avait pour chef lieu le manoir de la Cour[18].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blason | De gueules à l'aigle impériale d'argent empiétant sur un foudre d'or, surmontée d'une couronne fermée aussi d'or et croisetée du même. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2021, la commune comptait 247 habitants[Note 2], en évolution de −6,08 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Jusqu’au XVIIIe siècle, entre le hameau Vastel et la Mahauderie, un gisement de minerai de fer fut exploité[25].
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Maurice des XVe, XVIIe – XVIIIe siècles, avec une grosse tour du XVIe siècle et une gargouille de facture médiévale à l'angle du clocher[Note 3]. Le croisillon nord qui date du XVe siècle supporte le clocher. La sacristie à cinq pans date de 1725, et les fenêtres du chœur percées au XVe siècle ont été modifiées en 1892, et celles de la nef, en anse de panier, ont été agrandies au XVIIIe siècle.
- L'édifice abrite plusieurs œuvres classées au titre objet aux monuments historiques dont les statues de saint Maurice en chevalier, avec heaume, lance et écu[26] (limite XIVe-XVe)[27], saint Laurent du XVe[28], saint évêque du XVe, saint Sébastien du XVIIIe, saint Jean Baptiste du XVIIe, un christ en croix du XVIe, un groupe sculpté saint Denis de Paris portant sa tête, en pierre polychromée, du XVIe, une aube et une chasuble du bienheureux Thomas Hélye du XIIIe[29], ainsi qu'un autel dit « tombeau » en faux marbre du XVIIIe siècle, un retable, une plaque en marbre à la mémoire de Charles-Étienne Fontaine (Ozeville, 1744 - La Sansonnerie, 1803) curé de Saint-Maurice, exilé à Jersey en 1791, et une verrière des XIXe-XXe de René Aubry et Gérard Bourget[25].
- Le droit de patronage appartenait à l'abbaye de Montebourg qui prélevait deux parts de la dîme, la troisième étant dévolue au curé. Entre 1613 et 1616, la famille Cuquemelle fait refaire la chapelles sud afin d'y inhumer ses membres. L'édifice fut saccagée lors de la Terreur.
- En 2015, une association pour la sauvegarde de l'église de Saint-Maurice a été créée[réf. nécessaire].
- Ancien presbytère du XVIIIe siècle, près de l'église, et dont une poutre portait la date de 1756[14].
- Croix de cimetière du XVIIe siècle, calvaire du XVIIe siècle.
- Croix de chemin du hameau Vastel et du carrefour D 42/D 116 du XXe siècle.
- Fontaine du bienheureux Thomas Hélye, inaugurée le , située à 200 m à l'ouest de l'église.
- Manoir de la Cour des XVIe, XVIIIe – XIXe siècles, avec sa tourelle d'angle en encorbellement avec quatre meurtrières et ses fenêtres à meneaux à angles vifs, et une chapelle avec chevet plat à arc brisé, situé au nord, vers Saint-Pierre-d'Arthéglise. Il fut le chef lieu de la seigneurie de Saint-Maurice.
- Le , Jacques Sorin, sieur de Rotot, en fit l'acquisition contre la somme de 4 000 livres, et passa par la suite à la famille de Beaudrap qui au XIXe siècle en avait toujours la possession avec 500 vergées (100 ha) de terres[30].
- Manoir de Ronceray des XVIe – XVIIe siècles, avec une tourelle carrée d'escalier et communs, au nord-est, avec 400 vergées de terres, possession de la famille Cuquemelle[Note 4][31].
- Hôtel Mauger des XVIIe – XVIIIe siècles, situé à 500 m, domaine de 200 vergées au sud-est de l'église, possession de la famille Cuquemelle.
- Le , la propriété est partagée entre Ernestine-Eulalie Ango, mère de Barbey et sa sœur, Désirée Ango, épouse de Jean-Louis François Pontas du Méril (1753-1826), médecin, maire de Valognes. La part de la mère de barbey sera vendue en 1867[31].
- Hôtel Hallot, possession de la famille Cuquemelle.
- Hôtel Fauvel, aujourd'hui ferme équestre, au sud-est du bourg, et dont il ne subsiste plus de vestiges intéressants. Il fut la possession de la famille d'Harcourt.
- Monument 9e Division d'infanterie à la mémoire des 14 soldats et officiers de la 9e division américaine, tués près de cet endroit le . Ce monument fut inauguré le par le fils du capitaine Henri N. Blanchard, qui fut blessé ici et décéda une dizaine de jours plus tard[32].
- Jardin remarquable à la Bizerie.
Activité culturelle et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Thomas Hélye (v. 1180-1257), missionnaire du XIIe siècle né à Biville, et béatifié en 1859 sous Pie IX. Vers 1255, il eut la charge de la paroisse Saint-Maurice. Il existe d'ailleurs une fontaine du Bienheureux Thomas Hélye. L'église conserve une chasuble, une aube et une ceinture lui ayant appartenu et qui furent cachées et sauvées en 1790 par Marie Besselièvre.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jeannine Bavay, « Saint-Maurice-en-Cotentin », Vikland, la revue du Cotentin, no 2, juillet-août-septembre 2012, p. 68-73 (ISSN 0224-7992).
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 217.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 580.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Saint-Maurice-en-Cotentin sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Elle est similaire à celles qu'on voit sur les deux églises de Portbail.
- Famille très ancienne, qui compte parmi ses descendants Jules Barbey d'Aurevilly. Un Roger Cukemel est cité dans une charte de l'abbaye de Blanchelande à la fin du XIIe siècle.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Saint-Maurice-en-Cotentin et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Saint-Maurice-en-Cotentin ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- Georges Bernage, « Noms de lieux scandinaves dans le canton de Barneville-Carteret », Vikland, la revue du Cotentin, no 1, avril-mai-juin 2012, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Bavay (Saint-Maurice), Vikland n°2, p. 68.
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 206.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- François de Beaurepaire, op. cit..
- Bavay (Saint-Maurice), Vikland n°2, p. 72.
- « Alain Collas-Dugenetel prend les rênes », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Saint-Maurice-en-Cotentin (50270) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Portrait. De l’école primaire au fauteuil de maire, il a été élu à 21 ans dans le Cotentin », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Gautier 2014, p. 580.
- Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 117.
- « Statue : Saint Maurice soldat », notice no PM50001045.
- « statue : Saint Laurent », notice no PM50001044.
- « Aube dite du Bienheureux Thomas Hélye », notice no PM50001050 et « chasuble dite du Bienheureux Thomas Hélye », notice no PM50001049, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Bavay (Saint-Maurice), Vikland n°2, p. 72-73.
- Bavay (Saint-Maurice), Vikland n°2, p. 73.
- Monument commémoratif Saint-Maurice-en-Cotentin.