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Tourlaville

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Tourlaville
Tourlaville
L'église Notre-Dame.
Blason de Tourlaville
Blason
Tourlaville
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Commune Cherbourg-en-Cotentin
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Gilbert Lepoittevin
2020-2026
Code postal 50110
Code commune 50602
Démographie
Gentilé Tourlavillais
Population 15 925 hab. (2020)
Densité 926 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 38′ 27″ nord, 1° 34′ 44″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 132 m
Superficie 17,19 km2
Élections
Départementales Tourlaville
Historique
Commune(s) d'intégration Cherbourg-en-Cotentin
Localisation
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Tourlaville
Liens
Site web cherbourg.fr

Tourlaville est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 15 925 habitants[Note 1].

Les cinq conseils municipaux de Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville ayant voté le la fusion de leurs communes respectives, la nouvelle commune prend après cette fusion le , le nom de Cherbourg-en-Cotentin.

Géographie

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Au nord de la péninsule du Cotentin, aux portes du Val de Saire, Tourlaville est en banlieue est du chef-lieu d'arrondissement. La ville est située en bordure de mer, en majeure partie au sein de la grande rade de Cherbourg, à 2,5 km à l'est du centre-ville de Cherbourg et à 15 km à l'ouest de Saint-Pierre-Église[1].

La commune a perdu une partie de son territoire, d'abord au profit de Cherbourg (actuellement quartier du Val-de-Saire) puis par la scission de La Glacerie en 1901 qui représentait plus de la moitié de sa superficie (18,7 km2).

Au Moyen Âge, la paroisse, très vaste, s'étendait de la Divette jusqu'à Digosville, le Mesnil-au-Val et Brix[2].

Le nom de la localité est attesté sous la forme à finale latinisée Torlachvilla en 1063-1066[4].

Il semble que le nom de Tourlaville ait pour origine la « ville » (au sens ancien de « domaine rural ») d'un certain Thorlakr, nom de personne norrois. L'anthroponyme Thorlakr est basé sur le nom de Thor, le nom du dieu scandinave, suivi de lakr, variation de leikr, « jeu ». Il se rencontre également dans Tout-la-Ville (Torlavilla 1198 ; à Saint-Martin-aux-Chartrains) et dans Tous-les-Mesnils (Toulamesnil 1328 ; Ouville-la-Rivière)[4]. Le nom de famille normand Tourlaque subsiste jusqu'au XXe siècle et un sieur de ce nom est à l'origine de la rue Tourlaque, dans le 18e arrondissement de Paris[5].

Le gentilé est Tourlavillais.

Microtoponymie

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  • Bréquécal, avec brekka comme déterminant (pente) et skáli comme déterminé (cabane, baraque, abri provisoire), serait donc la « baraque de la pente », Brekuskáli[6].

Préhistoire

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Le lieu a été fréquenté anciennement comme l'atteste les monuments mégalithiques qui parsemaient son territoire comme les Pierres Couplées dans la lande Saint-Gabriel, les menhirs de Maupas ou le dolmen de Truffert, et dont ils ne subsistent aucun vestiges.

C'est au Mielles de Tourlaville, qu'à l'été 1829, fut découvert un fanum (sanctuaire gallo-romain), des fondations de plusieurs maisons ainsi que de nombreux vestiges gallo-romain. Le site a été probablement détruit au IVe siècle par des pirates saxons[7]. C'est entre 1828 et 1832, lors des travaux d'aménagement du cordon dunaire autour de l'ancienne redoute, que furent mis au jour un ensemble d'objets appelé « dépôt » des Mielles de Tourlaville. Il se compose d'au moins 22 sujets fragmentaire de figurines en terre blanche : Vénus anadyomènes, déesses-mères, enfant souriant (risus), cavaliers et chevaux, ainsi qu'une statuette dite de Cérès en bronze, de quatre vases miniatures, des fragments de poteries, des pesons tronconiques en terre cuite, des meules, des embouts de trépied en bronze supportant la vasque d'un braséro, un pendentif, des tuiles, des briques, etc. Le site, d'après le style des figurines et les vases, aurait été occupé entre les années 50 et 250-300. Ce dépôt, domestique, et plutôt aisé, se rapporterait probablement à une villa littorale[8].

Vers 1060, le duc Guillaume donne à l'évêque de Coutances, Geoffroy de Montbray, les églises de Cherbourg, Tourlaville et Barfleur[9].

Époque moderne

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Gilles de Gouberville (1521-1578), sieur du Mesnil-au-Val s'approvisionne en pierre à couvrir (schiste bleu du Cotentin) dans une carrière située à Tourlaville[10].

La famille de Belleville ouvre vers 1560 la verrerie de Tourlaville, dans la vallée du Trottebec, à la lisière nord de la forêt de Brix. Colbert fusionne cette verrerie avec la Manufacture royale de glaces de miroirs en décembre 1670[11].

Époque contemporaine

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L'affaire criminelle Mohamed ben Mohamed Kerdjemil a lieu dans la commune et est jugée le par la cour d'assises de la Manche, à Coutances[12].

Héraldique et logotype

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Héraldique

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Armes de Tourlaville

Les armes de la commune de Tourlaville se blasonnent ainsi :

D'azur à la tour d'argent ouverte et ajourée de sable, au chevron d'or brochant sur le tout[13].

Depuis l'incorporation de la commune dans Cherbourg-en-Cotentin en 2016, le logo reprend celui de cette dernière (le « C » de Cherbourg-en-Cotentin) suivi du nom de la commune déléguée concernée.

Politique et administration

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Tendances politiques et résultats

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Administration municipale

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Le conseil municipal était composé de trente-trois membres dont le maire et neuf adjoints[14].

Liste des maires

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Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1945 1947 Camille Leclerc Radical-socialiste  
1947 juin 1995 Georges Fatôme SFIO puis PS Charpentier-tôlier, conseiller général et régional,
président de la CUC
octobre 2012 André Rouxel PS Dessinateur industriel, conseiller général
octobre 2012[15] décembre 2015 Gilbert Lepoittevin[14] PS Technicien DCNS
Pour les données antérieures, dérouler la boîte ci-dessous.
Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2016[16] En cours Gilbert Lepoittevin PS Technicien DCNS
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[17],[Note 2].

En 2020, la commune comptait 15 925 habitants, en évolution de −0,35 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Au , Tourlaville est la quatrième ville du département de la Manche après Cherbourg-Octeville, Saint-Lô et Équeurdreville-Hainneville.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 3283 7213 2373 7173 6243 9384 1304 5494 877
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
5 5115 8245 8315 5435 7576 2076 8317 3828 304
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
7 2287 5257 8797 2637 3877 5018 3959 0719 600
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
11 56912 06212 19715 59017 51617 55116 64915 83615 882
2019 - - - - - - - -
15 995--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique

Tourlaville accueille plusieurs industries liées à la construction navale et la métallurgie : les chantiers navals des CMN et de JMV, les bâtiments de Sanmina, les ateliers de Construction métallique de l'Ouest.

Plusieurs zones artisanales et commerciales ont profité de l'étalement urbain de Cherbourg, pour devenir un des plus importants pôles commerciaux de la communauté urbaine de Cherbourg (dissoute en 2016 au profit de la ville de Cherbourg-en-Cotentin), accueillant un hypermarché, des concessionnaires automobiles, des services aux entreprises (Mainco, SMI...).

Lieux et monuments

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Le château des Ravalet, ou château de Tourlaville, du XVIe siècle, de style Renaissance, bâti à l'emplacement de l'ancien château fort, est la propriété de la commune de Cherbourg depuis 1935. L'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [20], et accueille des expositions et des animations.

L'église Notre-Dame, rue de Verdun, des XIVe – XIXe siècles, qui est dans l'ensemble gothique dont l'avant-porche, et qui comporte des armoiries sur le Clocher. L'édifice abrite une chaire à prêcher du XVIIIe classée au titre objet aux monuments historiques[21], ainsi qu'un bas-relief des XVe-XVIe-XVIIe et une fontaine à eau bénite du XVIIIe. L'édifice est aujourd'hui rattaché à la nouvelle paroisse Saint-Clair du doyenné de Cherbourg-Hague[22]. Le , Charlotte Odos de Bonniot (1683-1710), fille de Charles Odos de Bonniot, commissaire d'artillerie du roi, sieur de Sainte Marie, et épouse de François Quiévastre, est inhumé dans la nef de l'église[23]. En face de l'avant-porche se dresse l'ancienne croix du cimetière et un tombeau du XVIIIe siècle.

Parmi les autres édifices religieux on recense les églises Notre-Dame du Travail, rue Jean Goubert, l'église Saint-Joseph du XXe siècle, rue de l'Église Saint-Joseph (les Mielles), détruite en 1999 et dont seul le clocher a été conservé, la chapelle Saint-Gabriel attenante au presbytère, les ruines de la chapelle Saint-Maur et l'oratoire de la Bonne Vierge Simmonet.

Le parc paysager de Bagatelle couvre quatre hectares variant espaces aménagés et naturels[24] au centre de la ville.

Le port du Becquet a été construit en 1783 pour le transport des blocs de pierre pour le projet de la grande digue de Louis-Alexandre de Cessart et de La Bretonnière. Il tient son nom des deux pointes rocheuses qui l'encadrent, les becquets. Son originalité tient à sa jetée de pierres sèches et de pierres plates verticales.

La grande zone côtière du Collignon a été aménagée pour accueillir une base de loisirs avec, aux côtés de la seule plage surveillée de l'agglomération, une piscine, un camping, la Maison du littoral et de l'environnement, etc.

Le port, la jetée et le fort des Flamands, au nord-ouest, jouxtent la rade de Cherbourg.

Le bâtiment de l'Intechmer (Institut national des sciences et techniques de la mer) œuvre de l'architecte Jacques Rougerie qui est planté dans les dunes de Collignon[25].

Autres lieux et monuments

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  • Maison de Belessert, au hameau éponyme, bâtie probablement dans la première moitié du XVIIe siècle, par Gilles Quiévastre (1753-1620), échevin de Cherbourg, avocat, sieur de Belessart (Bellessert)[26].

Activité et manifestations

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L'Association sportive de Tourlaville fait évoluer deux équipes de football en ligue de Basse-Normandie et deux autres en divisions de district[27].

Personnalités liées à la commune

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Jeannine Bavay, « Tourlaville », Vikland, la revue du Cotentin, no 3,‎ octobre-novembre-décembre 2012, p. 58-69 (ISSN 0224-7992).
  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 251.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 651.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Population municipale 2020.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

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  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. Bavay (Tourlaville), Vikland n°3, p. 58.
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  4. a et b François de Beaurepaire, Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard, 1986.
  5. Marianne Mulon, Origine et histoire des noms de famille, éditions Errance, 2002.
  6. Georges Bernage, « Cherbourg et les Vikings », Vikland, la revue du Cotentin, no 3,‎ octobre-novembre-décembre 2012, p. 4 (ISSN 0224-7992).
  7. Georges Bernage, « Cherbourg cité médiévale », Vikland, la revue du Cotentin, no 3,‎ octobre-novembre-décembre 2012, p. 36-37 (ISSN 0224-7992).
  8. Caroline Duclos, Laurence Jeanne et Laurent Paez-Rezende, « Le dépôt des Mielles de Tourlaville », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 103.
  9. Jeanine Bavay, « Barfleur », Vikland, la revue du Cotentin, no 7,‎ octobre-novembre-décembre 2013, p. 17 (ISSN 0224-7992).
  10. Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 25.
  11. Sabine Melchior-Bonnet, Histoire du miroir, Imago, , p. 1994.
  12. Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, éd. de Borée, avril 2012.
  13. « GASO, la banque du blason - Tourlaville Manche »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  14. a et b Réélection 2014 : « Gilbert Lepoittevin rendosse le costume du maire », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  15. « Gilbert Lepoittevin, nouveau maire de Tourlaville », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  16. Premier conseil municipal pour Cherbourg-En-Cotentin.
  17. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee
  18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  20. « Domaine du château de Tourlaville », notice no PA00110621, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  21. « Chaire à prêcher », notice no PM50001527, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  22. Site du diocèse.
  23. Revue de la Manche, 260, p. 18.
  24. « Site de la ville de Tourlaville - Tourisme : le parc paysager de Bagatelle » (consulté le ).
  25. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 288.
  26. Andrée Gérard, « La Maison de Belessert à Cherbourg-en-Cotentin », Revue de la Manche, t. 65, no 260,‎ avril-mai-juin 2023, p. 7-32 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
  27. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS Tourlaville » (consulté le ).