Charlotte Girard
Charlotte Girard | |
Charlotte Girard en 2017. | |
Fonctions | |
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Coprésidente de la commission nationale du Parti de gauche pour la Constituante et la Sixième République | |
Avec | Clément Sénéchal |
Biographie | |
Date de naissance | |
Parti politique | PS (2002-2008) PG (2008-2019) LFI (2016-2019) |
Conjoint | François Delapierre |
Diplômée de | Université Panthéon-Sorbonne |
Profession | Juriste Maîtresse de conférences en droit public |
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Charlotte Girard, née le , est une universitaire et femme politique française. Elle est maîtresse de conférences en droit public au Centre de recherche et d'études sur les droits fondamentaux à l'université Paris-Nanterre.
Après avoir travaillé dans l'aide humanitaire, elle s'investit en politique en 2002 au Parti socialiste, où elle rencontre François Delapierre et Jean-Luc Mélenchon. Elle participe avec ces derniers à la création d'un parti scissionnaire, le Parti de gauche, puis d'un mouvement, La France insoumise (FI). Elle devient membre de l'équipe de campagne de Mélenchon lors de l'élection présidentielle de 2017, avant de se présenter aux législatives de la même année, sans succès. En 2019, elle refuse d'occuper la tête de liste de la FI pour les élections européennes de 2019, avant de quitter le parti, dénonçant un manque de démocratie et d'organisation en son sein.
Depuis, elle participe à la fondation du think tank Intérêt général, et fait partie de son conseil d'orientation scientifique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Après une enfance et une adolescence passées à La Réunion[1], Charlotte Girard étudie à l'université Panthéon-Sorbonne, à Paris. Elle obtient en 1993 son diplôme d'études universitaires générales, puis sa licence en droit public l'année suivante. En 1995 elle est diplômée d'une maîtrise de droit public puis obtient en 1996[2] un diplôme d'études approfondies de droit public comparé des États européens[3], sous la direction d'Alain Claisse et avec comme sujet d'étude « Le “droit au silence”. Un exemple de la différence de conception des droits des individus au Royaume-Uni et en France »[2].
En 2004, elle soutient, sous la direction d'Étienne Picard, sa thèse intitulée « Des droits fondamentaux au fondement du droit : réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit »[4],[5], dont une version remaniée est éditée par la Sorbonne six ans plus tard[3],[6].
En 2012, elle est habilitée à diriger des recherches[2]. Entre 2014 et 2016, six thèses sont entamées sous sa direction[7].
Elle est maîtresse de conférences en droit public au Centre de recherche et d'études sur les droits fondamentaux à l'université Paris-Nanterre[8],[9].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Charlotte Girard était la compagne de François Delapierre jusqu'à son décès en 2015. Elle a eu avec lui deux filles[10].
Engagement politique
[modifier | modifier le code]Engagement dans l'humanitaire et débuts en politique
[modifier | modifier le code]Outre les études, la jeune Charlotte Girard s'investit aussi dans l'humanitaire[11] et est fondatrice de l'association Autremonde[12]. Elle part en 1994 en mission au Rwanda après le génocide des Tutsis. C'est à cette occasion qu'elle se forge une conscience politique[13] et qu'elle rencontre Djordje Kuzmanovic, qu'elle côtoiera plus tard au sein de La France insoumise[14].
En 1995, elle soutient Lionel Jospin, le candidat du Parti socialiste (PS) pour l'élection présidentielle de la même année. Après l'élimination de celui-ci dès le premier tour de l'élection de 2002 face à Jean-Marie Le Pen (Front national, FN) et Jacques Chirac (Rassemblement pour la République), elle intègre le PS[12],[9]. Elle le sent pourtant « en ruine », et considère que « Jospin se dirig[e] vers un chemin que je n'approuve pas ». Au PS, elle rejoint la Convention pour la VIe République d'Arnaud Montebourg[12]. Elle milite par la suite pour le « non » au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe de 2005[9]. Après un référendum interne au parti en prévision de ce dernier, soldé par la victoire du « oui », et la volonté de Montebourg (qui jusque là défendait le « non ») de dorénavant promouvoir le traité, elle quitte la Convention. Avec François Delapierre et Jean-Luc Mélenchon et le soutien d'Henri Emmanuelli et de Laurent Fabius, elle participe au courant du PS Trait d'union ainsi qu'à la fondation de l'association politique Pour la République sociale. C'est à cette occasion qu'elle se lie avec François Delapierre — qu'elle épousera — ainsi qu'avec Jean-Luc Mélenchon[12].
Création du Parti de gauche
[modifier | modifier le code]Charlotte Girard participe à la création en 2008 du Parti de gauche, scission du Parti socialiste et dont une partie des membres proviennent de Pour la République sociale. Elle occupe en son sein la fonction de coprésidente de la commission nationale pour la Constituante et la Sixième République, avec Clément Sénéchal[15],[16].
Engagement au sein de La France insoumise
[modifier | modifier le code]Elle intègre La France insoumise (FI) à sa création en 2016, et devient porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du mouvement à l'élection présidentielle de 2017, dont elle coordonne sa campagne[17]. Elle est également co-responsable avec Jacques Généreux de L'Avenir en commun, le programme de La France insoumise pour les élections présidentielles et législatives de la même année[18],[19]. Elle participe par la suite à une émission de chiffrage du programme de cinq heures, diffusée en direct sur YouTube[20] et à la création avec Mathieu Dupas, dans le cadre de la mise en place de compléments programmatiques à L'Avenir en commun, d'un livret sur l'Assemblée constituante[21]. Selon un article de Claude Askolovitch dans L'Obs, Mélenchon aurait prévu, s'il avait été élu, de confier à Girard le poste de Première ministre[22],[23]. Après l'arrivée au second tour d'Emmanuel Macron (En marche !) et de Marine Le Pen (FN), Charlotte Girard refuse d'accorder son soutien à Macron, s'opposant à la fois à ce dernier et à Le Pen[24].
Candidate pour la FI à l'élection législative de 2017 dans la dixième circonscription de l'Essonne[25], Charlotte Girard perd le scrutin au second tour face à celui de La République en marche, Pierre-Alain Raphan, qui la dépassait de onze points au premier tour[26]. Elle réunit 4 134 voix (15,55 %) au premier tour, et 9 713 (46,58 %) au second[27],[28].
Charlotte Girard présente en 2017 le contre-budget de LFI à celui du nouveau président de la République Emmanuel Macron, dans une nouvelle émission de chiffrage diffusée sur YouTube[29]. En 2018, elle se dit « satisfaite » de la démission de Jean-Marc Janaillac de la direction d'Air France-KLM après la victoire du non à un référendum interne à l'entreprise sur l'accord salarial. Elle évoque un départ « responsable »[30].
Départ de La France insoumise
[modifier | modifier le code]Pour les élections européennes de 2019, elle est pressentie pour être tête de liste de La France insoumise, avec Manuel Bompard[9]. Sur les listes bicéphales proposée aux militants du mouvement en [31], elle occupe la première place de la liste des femmes[32]. Elle annonce finalement mi-novembre ne pas occuper une place éligible sur la liste définitive des candidats et candidates de la FI, en évoquant des « contraintes personnelles, familiales et professionnelles »[33] et regrettant la mise en avant de Sophia Chikirou[34]. Elle est à la dernière place de la liste finale[35].
Après l'échec électoral de la FI aux élections européennes, Charlotte Girard et plusieurs cadres et militants de La France insoumise, dont Manon Le Bretton et Hélène Franco, signent une note évoquant un fonctionnement « dangereux pour l'avenir ». Il est noté l'absence d'« instance de décision collective ayant une base démocratique » et le trop grand poids du groupe des parlementaires LFI. Il est demandé la possibilité d'organiser des débats contradictoires, de proposer des textes aux votes et d'installer une « assemblée constituante du mouvement »[36]. Quelques jours après, elle quitte la FI, dénonçant notamment le fait qu'« il n'y a pas de moyen de ne pas être d'accord »[37].
Activités de réflexion politique
[modifier | modifier le code]Charlotte Girard participe en à la fondation du think tank Intérêt général, qui déclare vouloir participer à « l'alternative populaire » à la politique menée par Emmanuel Macron, afin de « préparer l'accession au pouvoir des forces émancipatrices » ; il évolue dans la sphère d'influence de La France insoumise[38]. Charlotte Girard intègre son conseil d'orientation scientifique à la mi-2020[39].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Charlotte Girard (préf. Alain Claisse), Culpabilité et silence en droit comparé, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Logiques juridiques », , 222 p. (ISBN 978-2-7384-5507-9, BNF 36180588)
- Charlotte Girard, La Conception anglaise des droits fondamentaux dans une perspective européenne : Étude de cas, Royaume-Uni, Esperia Publication, , 120 p. (ISBN 978-960-86151-5-1)
- Desmond Tutu (dir.), Philippe-Joseph Salazar (éditeur scientifique) et Afrique du Sud. Truth and reconciliation commission (trad. Sylvie Courtine-Denamy et Charlotte Girard), Amnistier l'apartheid : Travaux de la Commission vérité et réconciliation, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'ordre philosophique », , 352 p. (ISBN 978-2-02-068604-4, BNF 39300816)
- Charlotte Girard, Laure Jeannin, Stéphanie Hennette-Vauchez et Centre d'études et de recherches sur l'administration publique, Voyage au bout de la dignité : Recherche généalogique sur le principe juridique de dignité de la personne humaine, Mission de recherche droit et justice, , 270 p.
- Charlotte Girard (dir.) et Stéphanie Hennette-Vauchez (dir.), La dignité de la personne humaine : Recherche sur le processus de juridicisation, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Droit et justice », , 318 p. (ISBN 978-2-13-055128-7, BNF 40033848)
- Charlotte Girard (préf. Étienne Picard), Des droits fondamentaux au fondement du droit : Réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « De Republica », , 415 p. (ISBN 978-2-85944-618-5, BNF 42075434)
- Charlotte Girard (dir.) (préf. Paul Tavernier), La lutte contre le terrorisme : L'hypothèse de la circulation des normes, Bruxelles, Éditions Bruylant, coll. « Collection du Centre de recherche et d'étude sur les droits de l'homme et le droit international », , 332 p. (ISBN 978-2-8027-3530-4, BNF 42652267)
- Marc Duval (préf. Charlotte Girard et Clément Sénéchal), La 6e République et son assemblée constituante : Pourquoi ? Comment ?, Paris, Bruno Leprince, coll. « Petits manuels de gauche », , 63 p. (ISBN 978-2-36488-086-3)
- L'Avenir en commun : Le programme de la France insoumise et de son candidat Jean-Luc Mélenchon (préf. Jean-Luc Mélenchon, Charlotte Girard et Jacques Généreux), Éditions du Seuil, , 128 p. (ISBN 978-2-02-131751-0)
- Charlotte Girard et Mathieu Dupas (coordination), L'Avenir en commun : Changer de République pour faire place au peuple, t. 28, coll. « Les livrets de la France insoumise », 20 p. (lire en ligne)
- François Boulo, Charlotte Girard, François Cocq et al. (préf. Henri Peña-Ruiz), Le temps constituant, Étival-lès-Le Mans, éditeur Éric Jamet, , 137 p. (ISBN 978-2-904724-53-4, BNF 45866819).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-Marc Techer, « Charlotte Girard : Nous ne sommes pas dans un état d'esprit "Cartel de partis" », sur Clicanoo.re, .
- « Charlotte Girard », sur Université Paris-Nanterre (consulté le ).
- Notice sur data.bnf.fr.
- « Charlotte Girard, “Des droits fondamentaux au fondement du droit : Réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit” », sur Fichier central des thèses (consulté le ).
- Charlotte Girard ; sous la dir. d'Étienne Picard, « Des droits fondamentaux au fondement du droit : Réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit », sur Système universitaire de documentation/Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (consulté le ).
- Charlotte Girard, Des droits fondamentaux au fondement du droit : réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit, Paris, Publications de la Sorbonne, , 415 p. (ISBN 978-2-85944-618-5).
- « Charlotte Girard », sur Thèses (consulté le ).
- Emmanuel Fansten, « Charlotte Girard : "Le terrorisme bouleverse la séparation des pouvoirs" », sur Libération, .
- Quentin Laurent, « Charlotte Girard et Manuel Bompard, le tandem de Mélenchon pour les européennes », sur Le Parisien, .
- Lilian Alemagna, « François Delapierre, parti à gauche », sur Libération, .
- Julie Morini, « [Portrait de campagne] #2 Charlotte Girard, l'insoumise au cœur de l'organigramme Mélenchon », sur Essonne Info, .
- Camille Rivieccio, « Charlotte Girard : « J'admire beaucoup les autres » », Charles, no 23, (lire en ligne).
- « Présidentielle : la galaxie Mélenchon », sur Le Point, (consulté le ).
- Sarah Paillou, « Kuzmanovic, le militaire russophone qui conseille Mélenchon », sur Le Journal du dimanche, .
- « La 6e République et son assemblée constituante. Pourquoi ? Comment ? », sur Bruno Leprince Éditions.
- « Organigramme pôles », sur Politique.org, .
- « Les insoumis préparent la venue de Charlotte Girard coordinatrice nationale de la campagne de Jean-Luc Mélenchon », sur RegardActu, .
- Jérôme Latta, « Charlotte Girard : « Le programme de la France insoumise a une cohérence à la fois économique et idéologique » », sur Regards, .
- « Pour Charlotte Girard, « La France insoumise n'a jamais eu une attitude de rejet » », sur France Info, .
- Jérôme Latta, « Charlotte Girard : « Le programme de la France insoumise a une cohérence à la fois économique et idéologique » », sur Regards, .
- Charlotte Girard et Mathieu Dupas, « Constituante : changer de République pour faire place au peuple », sur L'Avenir en commun (consulté le ).
- Claude Askolovitch, « Mélenchon, une certaine idée du chaos », L'Obs, no 2753, , p. 28-34 (lire en ligne).
- Bruno Donnet, « Le plan de Bercy pour imposer les géants du web », sur Europe 1, .
- Victor Dhollande-Monnier, « La coresponsable du programme de Jean-Luc Mélenchon Charlotte Girard refuse d’appeler à voter pour Emmanuel Macron », sur Le Lab, .
- « Législatives 2017 : les candidats de La France insoumise qualifiés pour le second tour », sur Le Monde, .
- C. Ch., « Législatives en Essonne : trois candidates « insoumises » qualifiées pour le second tour », sur Le Parisien, .
- « Résultats dans la 10e circonscription de l'Essonne : Pierre Alain Raphan (LREM) élu », sur Le Parisien, .
- « Résultats des élections législatives 2017 », sur Ministère de l'Intérieur, .
- Pierre Jacquemain, « Charlotte Girard : « Si révolution il doit y avoir, elle passera par les urnes » », sur Regards, .
- « Vidéo. Charlotte Girard est satisfaite de la démission de Jean-Marc Janaillac de la présidence du groupe Air France-KLM », sur France Info, .
- Lucas Zajdela, « Élections européennes 2019 : deux têtes de liste pour la France insoumise ? », sur LCI, .
- « Rapport du comité électoral – Réunion du 30 juin », sur La France insoumise, .
- « Charlotte Girard renonce à copiloter la liste LFI aux européennes », sur Europe 1, (consulté le ).
- Clémentine Autain et Charlotte Girard, les frondes indociles Libération, 6 juin 2019
- « Deux candidates de La France insoumise s'attaquent au statut européen du travailleur détaché », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
- Une note interne à La France insoumise étrille (sans le nommer) Jean-Luc Mélenchon L’Obs, 6 juin 2019
- « Charlotte Girard quitte la France insoumise », sur L'Obs, (consulté le ).
- Abel Mestre, « Les « insoumis » se dotent d'un « laboratoire d'idées » pour bâtir une « alternative » à Macron », sur Le Monde, (consulté le ).
- Michel Soudais, « Un an après sa création, l’Intérêt général se structure », sur Politis, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Naissance en septembre 1974
- Étudiant de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Maître de conférences en droit
- Enseignant à l'université Paris-Nanterre
- Juriste français du XXIe siècle
- Personnalité de La France insoumise
- Candidat aux élections législatives françaises de 2017
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