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Le Point

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Le Point
Image illustrative de l’article Le Point

Pays France
Zone de diffusion France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire, parution le jeudi
Genre Magazine d'actualité
Prix au numéro 6,90 €
Diffusion 285 589 (diffusion France payée) ex. (2024[1])
Fondateur Olivier Chevrillon, Claude Imbert, Jacques Duquesne, Pierre Billard, Georges Suffert, Henri Trinchet, Robert Franc, Philippe Ramond, Michel Bracciali
Date de fondation 1972 (52 ans)
Éditeur Sebdo 1, boulevard Victor
75015 Paris
Ville d’édition Paris

Propriétaire François Pinault via Artémis[2]
Directeur de publication Étienne Gernelle
Directrice de la rédaction Valérie Toranian
ISSN 0242-6005
ISSN (version électronique) 2271-0744
Site web www.lepoint.fr

Le Point est un magazine d'actualité hebdomadaire français, créé en 1972 par une équipe de journalistes venant essentiellement de L'Express et proches d'Olivier Chevrillon et de Claude Imbert. C'est l'un des cinq magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale en France. Depuis 1997, il appartient en totalité à l'industriel François Pinault, via sa holding Artémis.

Associé historiquement à un lectorat de cadres, Le Point entend rendre un service de sélection et clarification d'information par la publication régulière de dossiers thématiques, guides ou palmarès adaptés à ce public.

Le journal est traditionnellement classé à droite et, depuis les années 2010, sa ligne éditoriale fait l'objet de critiques et controverses.

Histoire

Création

La création du magazine trouve son origine dans un conflit opposant des journalistes et administrateurs de L'Express avec le propriétaire et fondateur de ce titre Jean-Jacques Servan-Schreiber auquel ils refusent qu'il serve ses ambitions politiques[3],[TN 1]. Il aboutit à de nombreuses démissions le 12 juin 1971[TN 2].

Jacques Duquesne, l'un des fondateurs du magazine, ici photographié dans les années 1990.

Entre juin et octobre 1971, un nouveau projet de magazine d'actualité est élaboré par une partie des démissionnaires. À la partie rédactionnelle participent Claude Imbert, futur rédacteur en chef, Georges Suffert et Jacques Duquesne qui ont été embauchés le 7 juillet par Jean Prouvost pour travailler à Paris Match, mais également Pierre Billard, Henri Trinchet, Robert Franc, recrutés au même moment par le même pour travailler à RTL, et enfin Olivier Chevrillon, toujours haut fonctionnaire en disponibilité, futur PDG[4],[TN 3]. Ce dernier fait une recherche active de financements et s'adjoint pour la partie marketing et gestion, Philippe Ramond, éditeur de L'Expansion et Pierre Bracciali, alors responsable administratif de L'Express[TN 4].

Le journal d'opinion L'Express, devenu magazine d'actualité en 1964, ne suit plus strictement cette formule quelques années plus tard et n'a plus de cœur de cible en raison de sa politique de large diffusion[4],[5]. Les membres démissionnaires souhaitent donc lancer un nouveau magazine d'actualité, en visant une clientèle plus restreinte mais « très exigeante quant à la qualité de l'information, du commentaire et de l'écriture »[4]. Un groupe de population clairement identifié est plus intéressant pour les annonceurs[5].

De premières négociations financières avec d'éventuels bailleurs de fonds pour rassembler 30 millions de francs sont menées et échouent fin novembre 1971. Elles sont reprises avec Simon Nora, directeur général de la Librairie Hachette, que connaissent Olivier Chevrillon et George Suffert depuis leur passage au club Jean-Moulin et aboutissent en décembre avec l'accord d'Ithier de Roquemaurel, PDG d'Hachette[4],[TN 5]. Hachette s'engage à respecter l’indépendance du futur journal[TN 6]. Il est pendant un court moment évoqué de reprendre le titre Réalités, appartenant à Hachette, et ses abonnés[4],[TN 7]. La dénomination de l'hebdomadaire est relative à l'expression « Faire le point » en usage dans la marine[TN 8].

À compter de , des études sont menées pour identifier plus précisément le créneau commercial et rédactionnel. Les cadres supérieurs urbains sont considérés comme un marché potentiel[4],[5],[TN 9]. Leur très fort pouvoir d'achat les rend prisés des annonceurs[5]. En février, des locaux sont fournis aux neuf fondateurs à La Défense[4],[TN 10]. L'équipe est étoffée par de nouvelles embauches et monte à 130 personnes[4],[TN 11]. La documentation du défunt journal Paris Jour est achetée[TN 12]. Un numéro 0 est envoyé aux publicitaires en avril[4],[TN 13], puis trois[4] ou cinq numéros d'essais sont produits entre fin août et septembre[TN 13]. Philippe Ramond, nommé directeur général du magazine, s'assure du succès de la vente des encarts publicitaires pour les premiers numéros[4],[TN 14]. Le , Hachette donne son accord définitif et lance un plan de financement sur trois ans de 26 000 000 francs (24 689 958  en 2015)[TN 15]. Celui-ci prévoit un équilibre financier au bout de trois ans puis des bénéfices[4],[TN 15]. Le , l'équipe déménage avenue Pierre-Ier-de-Serbie[TN 15].

Temps de succès : du premier numéro au début des années 1980

Succès des ventes

Le premier numéro, précédé d'une vaste campagne publicitaire, paraît le au prix de 3,50 francs[4]. Il est vendu à 300 000 exemplaires[TN 16]. Mais, les ventes baissent rapidement car les premiers numéros sont d'une qualité inégale et des erreurs sont faites dans le choix des Unes[TN 17]. Pour accroître la qualité des textes et renforcer le caractère sérieux de la parution, il est fait appel à de nouvelles personnalités reconnues. La maquette est révisée pour le numéro 10 et un éditorial est inséré à partir du numéro 11. Il est tout d'abord collégial puis signé Olivier Chevrillon à partir de 1975[TN 17]. De nouvelles rubriques apparaissent dont une sur les indiscrétions du monde politique[TN 18]. Les Unes provocatrices sont celles qui se vendent le mieux[TN 18]. Elles sont, comme chez ses concurrents, inspirées par les nécessités du marketing et non par une démarche informative rigoureuse[FG 1].

En trois années, le journal réussit à atteindre l'équilibre financier puis à être largement bénéficiaire, passant de 150 000 ou 160 000 exemplaires écoulés en moyenne la première année à 300 000 exemplaires en 1978 et environ 330 000 exemplaires dans la première moitié des années 1980[4],[5],[TN 19]. L'audience passe de 1 493 000 personnes en 1976 à 2 292 000 personnes en 1981[5]. Le chiffre d'affaires est de 46 500 000 francs en 1974 (35 570 851  en 2015), de 250 935 089 francs en 1981 (92 084 773  en 2015)[TN 20]. La réussite du magazine permet un déménagement rue de Rennes en janvier 1977 pour des locaux plus spacieux[TN 21].

Ligne éditoriale

Son format s'inspire de celui du Time. S'adressant préférentiellement aux cadres, qui représentent rapidement un lecteur sur deux, le journal fait initialement le pari de privilégier la vente au numéro, pour tester en permanence l'intérêt du lecteur, et de refuser les réductions sur les abonnements[5]. Il se veut indépendant du monde politique et culturel[5]. Les journalistes ont une grande liberté[TN 22].

Pour se différencier de « L’Express, dont les engagements se sont déplacés au centre de l’échiquier politique français, Le Point adopte une position économique libérale »[3]. Tout en restant axé sur l’actualité nationale et internationale, l'hebdomadaire affiche la volonté d’être au plus près des préoccupations de son lectorat, un « public de décideurs et de responsables », ceci passant par le choix des thématiques de ses rubriques et des sujets abordés dans les articles. Des numéros sont consacrés au salaire des cadres chaque année, mais le journal les renseigne aussi sur leur logement, « leur argent, leurs placements, leur retraite, les voies de la réussite, les stratégies pour se faire augmenter », ouvre un espace pour les offres d'emplois[5]. Le lecteur trouve également des articles de renseignements pratiques, des dossiers répondant aux goûts et à l'évolution des modes de vie, avec une tendance à l'individualisme, comme « le palmarès du bien-être » par département, avec l'objectif d'augmenter les ventes en province, ou des dossiers sur la santé[5],[TN 23]. La publication de ces palmarès, régulièrement répétée, a également une vocation marketing[FG 1]. Les statistiques, que ce soit pour des sondages politiques ou d'autres sujets, sont abondement utilisées pour prouver l'objectivité[TN 24].

Coups marketings et politiques

Le magazine réalise aussi des coups marketings et politiques qui participent de son succès. Le numéro du 17 décembre 1973 titre en Une Crises : Messmer doit partir. Le premier ministre Pierre Messmer est appelé à démissionner. En représailles, l'augmentation des prix du livre de poche attendue par Hachette est empêchée[TN 6]. Le journal retrouve un agent de la DST de l'affaire des plombiers, révèle l'affaire de Valthaire[TN 25]. La publicité des sondages électoraux étant interdite une semaine avant les élections en 1978 et 1981, le magazine organise des dîners pour les révéler à des personnalités politiques, ce qui permet de développer des relations avec ces dernières[TN 26].

Un problème éthique majeur secoue le magazine en 1976. Le 21 juin, le journaliste Georges Suffert accuse sans aucune preuve ni source le militant communiste Henri Curiel d'être le chef d'un réseau de soutien au terrorisme international et d'être lié au KGB et au terroriste Carlos. Deux ans plus tard, Henri Curiel est assassiné et Georges Suffert est accusé d’en être indirectement la cause[TN 27]. Cette affaire, une orientation plus droitière du journal ainsi que d'autres raisons entraînent le départ temporaire de Jacques Duquesne de l'été 1977 à l'été 1978[TN 28]. Le fondateur Robert Franc meurt de maladie en octobre 1978[TN 29].

Difficultés : de 1982 à 1990

Des crises et des départs dans la rédaction

L'élection de François Mitterrand en 1981 provoque des remous à la rédaction du magazine. Elle suscite la joie dans l'ensemble du service politique du journal qui vote à gauche, mais inquiète la direction. Selon l'historien N. Tryzna, le contenu du journal ne laisse alors que très peu transparaître les choix politiques[TN 30]. En 1982, le fondateur Henri Trinchet part à la retraite[TN 31]. La même année, en octobre, éclate une crise ouverte entre Claude Imbert, directeur de la rédaction, et André Chambraud, rédacteur en chef adjoint et chef du service politique, actionnaire depuis 1978, sur fond d'idées politiques, de volonté de promotion interne dans une organisation cadenassée. Elle aboutit au départ d'André Chambraud[TN 32]. À l'été 1983, l'antagonisme entre Olivier Chevrillon et Philippe Ramond aboutit au renvoi de ce dernier[TN 33]. En décembre 1985, la gestion commerciale du magazine est source de conflit entre Claude Imbert et Olivier Chevrillon et ce dernier quitte le magazine[FG 2],[TN 34]. Il est suivi par son ami Georges Suffert. Ces départs successifs remettent en cause l'image du journal[TN 34]. Il ne reste plus que trois des fondateurs. Jacques Duquesne est alors choisi comme nouveau PDG sur proposition de Claude Imbert qui n’a plus aucun rival potentiel à la rédaction[FG 2],[TN 35]. En septembre 1986, Maurice Roy, rédacteur en chef et actionnaire démissionne, car mis sur la touche et à partir de 1987, Pierre Billard, âgé de 65 ans, abandonne rapidement ses fonctions[TN 36]. En 1988, Denis Jeambar devient directeur de la rédaction. Claude Imbert conserve l'éditorial[FG 2].

Le Point est alors un magazine situé au centre droit[FG 2], se réclamant de figures du libéralisme comme Raymond Aron[6], illustré par de grandes plumes de ce courant comme celle de Jean-François Revel[7], éditorialiste, qui a rejoint Le Point en 1982 après avoir quitté L'Express l'année précédente.

Stabilisation des ventes

Pour son dixième anniversaire, Le Point semble avoir stabilisé son lectorat « haut de gamme », constitué de cadres à plus de 50%, plutôt jeunes, citadins, dont un tiers ont effectué des études supérieures[5], pour des ventes stabilisées autour des 330 000 exemplaires[5],. Durant cette période, la vente sur abonnement tend à prendre le pas sur la vente au numéro.

Pour retrouver de la vitalité, Le Point lance une nouvelle formule le 16 janvier 1989, la plus importante depuis sa création. Le titre passe en quadrichromie, le nombre de pages augmente et apparaissent des commentaires personnalisés dont l’éditorial de Claude Imbert[5],[TN 37]. Mais, en 1990, pour la première fois, Le Point est déficitaire à hauteur de 17 800 000 francs (4 023 865  en 2015) pour un chiffre d'affaires de 387 400 000 francs (87 575 595  en 2015)[TN 37].

Une stratégie de fidélisation est élaborée avec la création, en , du « Cercle des lecteurs » qui offre des privilèges exclusifs à caractère culturel[5]. Mais, le club est rapidement abandonné[TN 37]. En 1988, une campagne publicitaire met en scène des personnalités du monde littéraire ou audiovisuel afin de montrer que le journal est lu par des gens importants mais l'hebdomadaire montre des signes d’essoufflement[5]. Entre 1984 et 1989, les ventes ont légèrement baissé ainsi que les bénéfices. La concurrence s'est aussi développée avec notamment l'apparition de L'Événement du jeudi en 1984[5],[8].

Tentatives de diversification

Le Point est alors un magazine situé au centre droit[FG 2], se réclamant de figures du libéralisme comme Raymond Aron[6]. Dans l'optique de se développer dans des secteurs de la presse où il n'est pas présent, la société du magazine acquiert à partir de 1977, des participations dans de la presse écrite (Vie publique, Le Journal du dimanche, Tennis Magazine, L’Écho républicain), créé un journal belge (L'Instant) une revue (Musique) et un magazine pour les 50-65 ans (Atouts), rachète Gault et Millau en 1987, lance des filiales informatiques, médiatiques ou d’édition, prend une part très minoritaire au capital de TF1 en 1988. Nombre de ces investissements sont des échecs et coûtent chers à la société[TN 38].

1990-2000 : nouvelle formule et consolidation

Arrivée de Bernard Wouts et nouvelle formule

En mai 1990, Bernard Wouts qui était administrateur général du Monde depuis 1985 est recruté comme président directeur général en remplacement de Jacques Duquesne. Il initie des transformations importantes pour le magazine. Contrairement à ses prédécesseurs, il n'est pas journaliste de formation et s'occupe tout d'abord de l'amélioration des finances, de la gestion du personnel, de l’impression, puis fait diminuer le prix[TN 39]. Ce n'est qu'en 1994 que l'aspect éditorial est concerné avec à nouveau un changement de formule, celle de 1989 n'ayant pas eu d'effet sur les ventes. Sur une idée de Wouts, le format passe en dos carré permettant une impression page par page favorisant la réactivité, tandis que le directeur de publication Denis Jeambar fait une réorganisation rédactionnelle avec une nouvelle maquette, une augmentation de la pagination et de nouvelles rubriques[FG 2],[TN 39]. Ces changements ont un effet sur les ventes qui repartent progressivement à la hausse, mais le magazine reste le troisième en diffusion totale derrière L'Expresse et le Nouvel Observateur[TN 39].

En 1994 commencent les numéros spéciaux, tout d'abord « Grandes Écoles et universités », puis l'année suivante une édition « Affaires »[FG 2],[TN 39]. Durant l'été 1996, Jean Schmitt remplace à la direction de la rédaction Denis Jeambar qui est parti[FG 2].

Les années 90 voient des mouvements significatifs dans l'actionnariat du Point. L'actionnaire majoritaire Nicolas Seydoux entend revendre ses parts en 1992 et une solution originale est trouvée avec la constitution en 1993 d'un groupement d’intérêt économique commun avec le concurrent qu'est L'Express. Bien que restant indépendants, les deux titres partagent ainsi un même actionnariat[TN 40]. L'actionnaire majoritaire est tout d'abord la firme Générale occidentale, filiale d'Alcatel-Alsthom, qui intègre ensuite CEP Communication, dépendant de Havas où Alcatel est devenu premier actionnaire en 1995. En 1997, la Compagnie générale des eaux entre dans l'actionnariat d'Havas et son président Jean-Marie Messier n'entend pas conserver Le Point et L'Express. La situation se stabilise finalement en octobre 1997 avec dissolution de l'actionnariat commun entre les deux titres et rachat du Point, pour moins de 200 millions d'euros, par Artemis, filiale personnelle de François Pinault[2],[FG 2],[TN 41].

Au niveau de la rédaction, les doutes sur les mouvements de l'actionnariat avaient mené à la création en 1992 d'une société des rédacteurs du Point chargé d'assurer l'indépendance éditoriale, nouveauté pour le magazine mais existant depuis longtemps dans d'autres grands titres comme Le Monde ou Le Figaro. La charte d'indépendance écrite pour les actionnaires sera signée par François Pinault lors de son achat du titre[TN 41].

Les années Franz-Olivier Giesbert (2000-2014)

Renforcement des ventes

Franz-Olivier Giesbert en 2012
Franz-Olivier Giesbert en 2012

Appuyé par Claude Imbert qui se retire, en septembre 2000, Franz-Olivier Giesbert devient directeur du Point. Il choisit Michel Colomès comme rédacteur en chef.

Au niveau de la direction, le dernier acte significatif de Bernard Wouts sera le déménagement du Point dans des locaux plus fonctionnels. Il quitte sa fonction de P.-D.G. en 2003 qui est reprise par Franz-Olivier Giesbert dans une conjonction nouvelle des directions de la gestion et de la rédaction. Là où la figure historique de Claude Imbert se voyait en garant des contenus laissant la logistique aux gestionnaires, Giesbert délègue le contrôle des contenus et se soucie d'assurer la promotion du magazine dans les médias[TN 42]. La direction se renforce en 2005 avec l'arrivée de Cyrille Duval qui était responsable de la régie publicitaire du Figaro et prend le poste de vice-président, le duo s'intervertissant en 2009, Duval devenant P.-D.G. et Giesbert vice-président.[TN 42]

À cette occasion, ce dernier marque à nouveau sa différence vis-à-vis de l'esprit des fondateurs du Point, en revendiquant une identité politique[TN 42],[9] :

« Le journal de demain doit incarner quelque chose de fort. L’avenir est aux journaux identitaires. Le Point est un journal très clairement européen, libéral, dont la ligne éditoriale est en totale adéquation avec ses lecteurs [qui] sont riches, ouverts, diplômés, très mobiles politiquement, aussi bien centre-gauche que centre-droit, très européens »

Pour Nicolas Tryzna, les objectifs mêmes du Point auraient changé avec le binôme Giesbert/Duval : là où la publicité était vue comme moyen secondaire d'assurer l'indépendance du magazine, elle devient plus centrale dans un objectif financier d'augmenter le chiffre d'affaire et le bénéfice, le magazine devant attirer des lecteurs pour que des annonceurs investissent dans celui-ci. Comme pour de nombreux journaux, ce serait un « passage de « l’information à la publicratie» »[TN 43],[10].

C'est aussi en 2009, que la rédaction en chef passe à Étienne Gernelle[FG 2].

Durant cette période, le président Nicolas Sarkozy demande à plusieurs reprises la mise à pied de Franz-Olivier Giesbert à François Pinault n'appréciant pas certaines publications le concernant ou ses proches ainsi que les tribunes de Valéry Giscard d’Estaing dont l’esprit serait trop libre[11],[12]. Le propriétaire du journal s'y refuse, considérant Giesbert comme un « excellent patron de presse, solide, créatif et paradoxal »[12].

Cette période correspond de fait à un âge d'or en termes de diffusion, imposant Le Point parmi les cinq plus grands magazines d'actualité hebdomadaires, et souvent en tête[13][source insuffisante]. C'est à cette époque que des éditorialistes médiatiques comme Bernard-Henri Lévy rejoignent le journal[14][source insuffisante].

L'arrivée de Franz-Olivier Giesbert aboutit à une révision de la maquette en 2001, pour attirer un lectorat plus jeune. Un nouveau logo est adopté, le format est légèrement agrandi, la pagination est augmentée, le nombre de thèmes s'accroit. L'hebdomadaire ne rompt pas cependant avec les clefs de sa réussite passée en conservant par exemple le numéro « Spécial vin », une des meilleures ventes[15],[FG 2]. Le journal met en Une un ou deux titres très courts, souvent composés de un ou deux mots, souvent sous forme de question. L'adéquation du texte avec l'image est forte. Les sujets mis en avant sont régulièrement liés à la politique et à l'international[15].

En 2004, L'Équipe magazine, L'Express, Le Figaro magazine, Paris-Match et Le Point s'associent et lancent en juin 2004 la régie publicitaire Consonews afin de proposer des offres multi-supports attractives aux annonceurs et d'augmenter les recettes publicitaires. Ceci intervient dans une période où la presse payante doit faire face au développement de la presse gratuite qui se finance sur la publicité[16].

Positions controversées

En , Claude Imbert, fondateur du Point crée la polémique en se déclarant « un peu islamophobe » sur la chaîne LCI. Cette déclaration provoque la réaction d'organisations telles que le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et le Conseil des démocrates musulmans de France ainsi que du Parti socialiste. Face à la polémique, il s'explique sur la même chaîne et précise que selon lui « L'islam, depuis le XIIIe siècle, s'est calcifié et a jeté sur l'ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan » mais que le terme islamophobie s'adresse à ses yeux « à une religion, l'islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans »[17],[18],[19]. Les propos sont controversés au sein même de la rédaction entre ceux pour qui cette déclaration a été « reçue comme une claque et on ne la partage pas » et ceux qui en prennent la défense comme Franz-Olivier Giesbert[TN 44].

En 2010, Le Point publie un dossier nommé « Immigration Roms, allocations, mensonges… Ce qu'on n'ose pas dire ». Le site web Arrêt sur images révèle alors que l'hebdomadaire a publié ce qui n'était qu'un canular d'un homme qui s'est fait passer pour la troisième femme d'un Français polygame d'origine malienne qui souhaitait prouver que « les médias travaillent mal sur la banlieue »[20],[21]. L'hebdomadaire précise de son côté que le faux-témoin « imitant avec talent la voix d'une femme africaine » s'était fait passer pour le fixeur de la prétendue femme[22]. Dans l’article, les journalistes laissaient croire qu’ils l’avaient rencontrée, décrivant une « jeune femme au joli visage légèrement scarifié de chaque côté des yeux »[23].

En , Bernard-Henri Lévy, chroniqueur au Point, confond deux personnalités portant le même nom de famille et attribue à Bernard Cassen du Monde diplomatique des propos antimusulmans tenus en réalité par le pamphlétaire d’extrême droite Pierre Cassen. L’hebdomadaire refuse la publication d’un droit de réponse[24]. L'hebdomadaire est condamné à s’exécuter le . La cour soulignant « l’insuffisance de rigueur et la carence de fond », « la gravité et la virulence » de la diffamation, estime que « le bénéfice de la bonne foi ne saurait lui être accordé »[25] et impose au Point de payer 3 500 euros d’amende[25]. La Cour condamne également Bernard-Henri Lévy et Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point pour « diffamation publique envers un particulier »[26].

Les couvertures du journal sur l'islam, en particulier Cet islam sans gêne en 2012, controversées[27],[28],[29],[30],[31], ont fait l'objet d'analyses qui évoquent un amalgame entre islam et islamisme[29]. Ces analyses soulignent la « droitisation » du Point, qui accompagne une tendance plus large dans le monde politique et dans la presse française[32]. L'Obs, Libération, Le Monde diplomatique et Acrimed considèrent ainsi que l'hebdomadaire verse dans l'islamophobie[33],[32],[29],[34],[35].

Depuis 2014 : tournant éditorial et affaires

Tournant éditorial

En janvier 2014, Franz-Olivier Giesbert démissionne de la présidence du Point, estimant qu'à 65 ans et face aux nouveautés du numérique, il n'est plus « l'homme de la situation »[36],[FG 2]. Il est remplacé par Étienne Gernelle, ancien directeur de la rédaction[37],[FG 2]. Celui-ci affirme alors dans les colonnes du Figaro vouloir « positionner Le Point sur le très haut de gamme »[38]. Entre 2014 et 2017, le journal emploie entre 187 et 175 salariés[FG 2].

À partir de cette époque[réf. nécessaire], le ton du journal évolue vers plus de polémiques et son parcours est émaillé de plusieurs condamnations pour manquements à la déontologie professionnelle (voir la section détaillée plus bas), du fait notamment de faux témoignages et de campagnes de diffamation commanditées entre autres par les services secrets des Émirats arabes unis ou des personnalités politiques françaises. En 2022, à la suite de l'affaire Corbière-Garrido, Mediapart recense ces dérives du journal et dresse le diagnostic d'un titre devenu « accro aux fausses infos »[23].

Selon Libération, l'islam prend alors une place disproportionnée dans la ligne éditoriale de l'hebdomadaire, fait encore renforcé en 2022 avec la nomination de Valérie Toranian comme directrice de la rédaction, connue selon le quotidien « comme une obsessionnelle de la question de l’Islam et du voile »[6]. Selon Mediapart, Le Point devient également alors une caisse de résonance du déni écologique, et contribue à la promotion de plusieurs lobbyistes climato-négationnistes comme Bertrand Alliot, proche de l'extrême droite néofasciste et directeur du think-tank anti-écologiste Action Écologie[39].

En , le site d'information Mediapart publie plusieurs articles sur le traitement par Le Point d'informations reçues sur le financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 et sur des malversations criminelles liées à la construction de l'hôpital de Benghazi ; deux articles commandés par la rédaction, mis en page et payés n'auraient finalement pas été publiés[40],[41]. Le directeur du Point se défend de toute censure et accuse Mediapart de « complotisme »[42].

En octobre 2024, Étienne Gernelle annonce dans Le Figaro que Le Point va arrêter sa collaboration avec l'Agence France-Presse, pour passer à une « politique de contenu 100 % fait maison », assortie d'un nouveau modèle commercial pour le site[43].

En le magazine est victime d'une cyberattaque concernant les données personnelles d'un peu moins de 900 000 lecteurs. Les coordonnées bancaires ne font pas partie des données volées[44].

Révélations concernant les pressions de Google sur l'Union européenne

En 2022, le journal Le Point révèle un plan confidentiel de Google pour exercer une pression intense sur l'Union européenne[45]. L'objectif de Google est de mettre en difficulté le commissaire européen Thierry Breton[45]. Les révélations déclenchent un tollé. Lors d'un entretien avec Thierry Breton, le patron de Google Sundar Pichai présente ses excuses[46].

Accusations d'islamophobie portées contre le magazine et ses dirigeants

Dans leur ouvrage intitulé Les Éditocrates 2 (2018), les auteurs Sébastien Fontenelle, Mona Chollet, Olivier Cyran et Laurence De Cock reprochent à Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point, de normaliser l'islamophobie en valorisant des figures comme Alain Finkielkraut ou Michel Houellebecq[47].

Dans une enquête menée en 2015 pour l'Institut Montaigne sur l'antisémitisme et l'islamophobie sur le marché du travail français, l'universitaire Marie-Anne Valfort utilise un échantillon constitué des unes du Point, de L'Obs et de L'Express. Elle conclut que les médias français favorisent la propagation de stéréotypes négatifs sur l'islam[48], et propose de demander à la Commission nationale consultative des droits de l'homme et au Défenseur des droits un rapport sur la contribution éventuelle des médias français à « la diffusion de stéréotypes antisémites, islamophobes ou xénophobes »[49]. Anne-Marie Valfort souligne le fait que l'image donnée de l’islam dans les couvertures du Point, de L'Obs et de L'Express est bien plus dévalorisante que celle donnée du christianisme et du judaïsme, plus dévalorisante aussi que l'image donnée de l’extrême droite[48].

Entre 2018 et , cinq « unes » du magazine Le Point sont consacrées à l'islamisme et l'associent tantôt aux services publics français (l’école, l’hôpital, les transports étant supposés affectés par la radicalisation islamiste), tantôt aux Gilets jaunes, ou à la haine de la police, ou encore aux narcotrafiquants, selon Frédéric Lemaire, sur Acrimed[50].

En 2019, Le Point consacre un dossier à un sondage de l'IFOP sur « le rapport qu'entretiennent les musulmans de France avec leur religion et la laïcité ». Le site web Arrêt sur images en juge les résultats contestables et présentés de manière excessivement alarmiste en vue de susciter la peur du public[51].

Selon Libération en 2022, le magazine connaîtrait une « désorientation » de sa ligne éditoriale, l'image de l'hebdomadaire dans l'opinion publique[non neutre] étant celle « d’un hebdo de droite aux régulières poussées identitaires, à coups de unes racoleuses contre l’Islam[non neutre] » en contradiction avec un positionnement qu'il voudrait revendiquer comme de centre droit, héritière de Raymond Aron[6]. Selon le quotidien, la nomination comme directrice de la rédaction en 2022 de Valérie Toranian serait de nature à conforter cette lecture[6].

Selon le sociologue Marwan Mohammed dans un ouvrage collectif paru chez Oxford University Press, Le Point, au même titre que Le Figaro, Causeur, Valeurs actuelles, Marianne, LCI, CNEWS et BFM TV, « occupe une position centrale dans la dissémination et la popularisation d'idées islamophobes »[52]. Par ailleurs, en 2023, une étude publiée dans la revue Réseaux. Communication – Technologie – Société sur la fréquence d'emploi dans les médias du mot « islamo-gauchisme » en France entre 2015 et 2021 place Le Point, en compagnie de Valeurs actuelles, au premier rang des hebdomadaires qui l'utilisent le plus souvent[53]. Au vu des données statistiques, « nous observons, disent les auteurs, une politique de « matraquage » de la part de quatre médias (Le Figaro, Le Point, Valeurs actuelles et Marianne) visant à imposer le terme dans le débat public »[53].

Condamnations

Outre la condamnation le [25] de Bernard-Henri Lévy pour la diffamation de Bernard Cassen du Monde diplomatique dans un article de ,[24], l’hebdomadaire est condamné à plusieurs reprises depuis le début des années 2010.

En 2014, le directeur de la publication de l'hebdomadaire, Franz-Olivier Giesbert, est condamné à 1 500 euros d'amende pour « diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine ou nationalité chinoise »[54]. Le Point avait publié en 2012 un article intitulé « L’intrigante réussite des Chinois en France » ; SOS Racisme avait alors porté plainte pour « diffamation raciale publique » ; le magazine n'a pas fait appel[55]. Selon Télérama, Le Point a donné une image caricaturale des immigrants chinois[55].

En 2014, Jean-François Copé porte plainte pour diffamation après la publication d'analyses erronées dans le cadre de l'affaire Bygmalion. En 2016, le directeur de l'hebdomadaire, Franz-Olivier Giesbert, ainsi que les deux journalistes, sont condamnés pour diffamation[56]. Le jugement est confirmé en appel en [57]. Le directeur de publication du magazine et les deux journalistes déposent alors un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme et affirment que cette condamnation pour diffamation publique est une violation de la liberté d'expression. Le recours est rejeté en car la CEDH considère « que les requérants n’avaient pas fait preuve de la diligence requise en ce qui concerne la vérification de l’exactitude matérielle des faits »[58].

Le , Le Point publie un article, rapidement repris dans les autres titres de la presse nationale, affirmant qu'« un film porno a été tourné à la mairie d'Asnières ». Pourtant, il s'avère que les images en question provenaient d’un montage et que les « scènes torrides » décrites par le journal n’ont pas été filmées en mairie[23]. L'auteur de l'article et rédacteur en chef du Point, Jérôme Béglé, et le directeur de l'hebdomadaire, Étienne Gernelle, sont condamnés après avoir été poursuivis en justice par l’ancien maire PS d’Asnières, Sébastien Pietrasanta. L’article incriminé reste cependant en ligne, sans modification. Surtout, selon Mediapart, « les condamnations dans la fausse affaire du “film porno” d’Asnières s’inscrivent dans un contexte particulier » puisque Jérôme Béglé est un ami du chef de l'opposition de droite de la ville, Manuel Aeschlimann, lequel est à l'origine de cette fausse information. La justice a ainsi relevé que « le journaliste, non seulement s’est contenté de donner foi, sans les vérifier et sans recueillir au préalable le point de vue de la partie civile, aux accusations de Manuel Aeschlimann, mais les a en outre assorties de commentaires ou d’expressions malveillants »[23].

En , l'hebdomadaire, le directeur de la publication et les cinq co-auteurs d'un portrait consacré à Rachida Dati, dont Aziz Zemouri, sont condamnés pour diffamation pour avoir affirmé que Rachida Dati aurait refusé de restituer un appartement qui lui avait été prêté, pour avoir fait état d'« intimidations et pressions » qu'elle aurait faites sur son frère afin de le faire renoncer à un projet de livre témoignant de son histoire et de celle de sa famille[59],[60].

En , le magazine, son directeur de publication et le journaliste Aziz Zemouri sont condamnés à deux reprises pour diffamation. Le journaliste a qualifié dans un article de 2018 l'actrice Sand Van Roy de « call-girl » dans l'affaire de viol l'opposant à Luc Besson[61]. En , une autre condamnation est prononcée, car Le Point a fait état d'un dépôt de plainte en Belgique qui s'est révélé être inexistant. Selon le tribunal, cette publication laisse insinuer que l'actrice « dépose des plaintes pour viol dépourvues de tout fondement »[62].

Manquements à la déontologie professionnelle

En juin 2022, Le Point publie un article d'Aziz Zemouri accusant les députés de La France insoumise, Alexis Corbière et Raquel Garrido, d'employer illégalement une femme de ménage algérienne sans papiers à qui ils « imposeraient des cadences infernales ». Les députés, en couple dans la vie privée, réfutent et les incohérences de l'enquête sont relevées[63],[64],[65]. L'article est finalement retiré du site le lendemain de sa publication et le directeur de publication du journal Étienne Gernelle présente ses excuses aux concernés[60]. Le journaliste, déjà condamné plusieurs fois pour diffamation, est licencié[60],[66].

Une enquête du site Mediapart publiée en juillet 2022 pointe les « très nombreuses informations erronées » publiées par Le Point « et presque jamais modifiées », accusant l’hebdomadaire de « tordre la déontologie, en censurant également des articles »[23].

Le journal Libération juge en décembre 2022 que « Le Point a un passif important en matière d’articles erronés, entre l’annonce exclusive d’une candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2017 ou, en 2010, le témoignage d’une “femme de polygame” qui n’avait jamais existé », erreurs qui s'ajoutent à l'affaire de fausses accusations contre Raquel Garrido et Alexis Corbière en juin 2022[6].

En , Le Point est mis en cause par le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) pour avoir comparé les méthodes du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre à celle du Hamas[67],[68]. Le CDJM conclut à une violation déontologique, tandis que la direction de l'hebdomadaire remet en cause la légitimité du CDJM[67].

Affaire Alp Services

Selon Mediapart et Le Soir[69], le journaliste Ian Hamel, correspondant du Point à Genève, a été rémunéré par l'agence de renseignement privée Alp Services basée en Suisse, agence qui travaille pour le compte des Émirats arabes unis, et qui est chargée de mener une campagne de dénigrement contre le Qatar et les Frères musulmans[70]. Le patron d'Alp Services, Mario Brero, annonce à son commanditaire émirati qu'il est sur le point de faire publier dans le « prestigieux magazine français Le Point » un article à charge contre le procureur général du Qatar, Ali ben Fetais al-Marri (personnalité ciblée par le pouvoir émirati) ; quelque temps après, Ian Hamel signe dans Le Point un article sur ce procureur général intitulé « Le Monsieur Anticorruption du Qatar et son hôtel particulier »[70],[71].

Organisation interne

Actionnariat

À sa création, le journal est édité par la société anonyme Presse et Information au capital de 111 000 francs dont 90 % sont détenus par le groupe Hachette et le restant par les neuf fondateurs[4],[TN 45]. La part du groupe d'édition monte à 97 % en 1975 avec une élévation du capital à 486 000 francs[TN 45]. À partir du , le magazine est édité par la Société d'Exploitation de l'hebdomadaire Le Point (SEBDO), au capital de 960 000 francs. Elle est détenue à 13 % par les huit fondateurs — Jacques Duquesne ayant temporairement quitté Le Point — et quatre autres responsables de la rédaction. Environ 87 % appartiennent à Presse et Information, filiale à 100 % du Groupe Hachette[4],[TN 45]. Durant toutes ces années, Olivier Chevrillon préside le conseil d'administration dont la composition assure à l'hebdomadaire une totale indépendance vis-à-vis d'Hachette[4],[TN 45].

En décembre 1980, le groupe Matra appartenant à Jean-Luc Lagardère, prend possession du groupe Hachette. Après la victoire de la gauche aux élections de 1981, Le Point demande à quitter le groupe Hachette, dont la nationalisation est évoquée ; l'équipe dirigeante craint d'y perdre son autonomie. Le , la société Gaumont présidée par Nicolas Seydoux rachète 51 % du capital du Point et devient actionnaire majoritaire[4],[TN 46]. En 1985, Nicolas Seydoux les possède en nom propre sous une holding personnelle « Cinépar »[TN 47].

En 1992, souhaitant se désengager de son investissement dans Le Point, Nicolas Seydoux cède ses parts à la Générale occidentale[72]. La Générale occidentale possède alors 40% du capital. Elle devient actionnaire majoritaire du Point en . Un groupement d'intérêt économique « L'Express-Le Point » prend alors naissance pour gérer en particulier la publicité, source importante de revenus. Cet étrange attelage de deux hebdomadaires concurrents ne durera qu'un temps. En , la Compagnie générale d'électricité, devenue Alcatel-Alsthom, fait apport de ses activités de presse à CEP communication, une filiale d'Havas, groupe dont Alcatel (PDG : Serge Tchuruk) devient l'actionnaire principal[réf. souhaitée].

Le , le journal est racheté pour près de 200 millions de francs par François Pinault, PDG de la holding Artémis[73],[74] et présenté comme un proche de Jacques Chirac. Claude Imbert, en garant de la continuité du journal et de sa ligne, demeure l'un des éditorialistes principaux[Selon qui ?].

Direction

Denis Jeambar en 2010.

Le groupe Le Point ou Société d'Exploitation de l'Hebdomadaire Le Point est une société anonyme à conseil d'administration. Son siège social est situé dans le 15e arrondissement de Paris. Depuis 2019, Le Point est dirigé par Renaud Grand Clément (PDG)[75]. Francois Claveri est le directeur général délégué[76].

En , Sébastien Le Fol est débarqué de son poste de directeur de la rédaction, remplacé par Valérie Toranian[77].

Depuis 2014, le directeur de la publication est Étienne Gernelle.

En , après le départ d'Olivier Chevrillon, Jacques Duquesne, directeur adjoint de la rédaction, est nommé président-directeur général.

En 1988, Denis Jeambar est nommé directeur de la rédaction.

À l'été 1996, Denis Jeambar, directeur de la rédaction, quitte Le Point. Il est remplacé par Jean Schmitt.

En , Franz-Olivier Giesbert devient directeur du Point et Claude Imbert conserve l'éditorial. Michel Colomès (63 ans) est nommé directeur de la rédaction en remplacement de Jean Schmitt.

En , Étienne Gernelle (33 ans) est nommé directeur de la rédaction. Il succède à Michel Colomès (72 ans) à qui l'on a fait valoir ses droits à la retraite.

Journalistes et éditorialistes

Le Point compte plusieurs chroniqueurs réguliers, qui ne font pas partie de la rédaction mais y publient très régulièrement des tribunes :

L'écrivain Gabriel Matzneff, accusé de viols d'enfants, a longtemps été chroniqueur invité au Point[78], et même après la révélation du scandale a cité Franz-Olivier Giesbert comme l'un de ses cinq « soutiens indéfectibles »[79].

Selon Étienne Gernelle, directeur de la publication[80] :

« Sur les réseaux sociaux, je me fais parfois interpeller pour le virer. Notre philosophie est claire : plus on nous demande de virer quelqu’un, moins on le fera. C’est une question de liberté d’expression »

La rédaction compte plusieurs dizaines de journalistes de renom, dont Laurence Allard, Emmanuel Berretta, Manuel Carcassonne, Sophie Coignard, Florence Colombani, Michel Colomès, Charles Consigny, Jacques Dupont, Baudouin Eschapasse, François Gauvin, Jean Guisnel, Danièle Kriegel, Marc Lambron, Frédéric Lewino, François-Guillaume Lorrain, Saïd Mahrane, Claire Meynial, Yann Moix, Bruno Monier-Vinard, Christophe Ono-dit-Biot, Gilles Pudlowski, Sacha Reins, Michel Richard, Voutch, Fabien Roland-Lévy, Émilie Trévert et Olivier Weber.

En 2022, Libération fait état d'une crise au sein de la rédaction, marquée notamment par le licenciement du directeur de la rédaction Sébastien Le Fol, une baisse des abonnements et le départ de journalistes. Les procès-verbaux du comité social et économique (CSE) de l'entreprise font état d'une « ambiance générale morose » parmi les 220 salariés. Les inégalités de salaires, avec des rémunérations particulièrement basses du côté des jeunes salariés et des équipes techniques, comparées à celles de la direction, sont également mises en cause[6].

Anciens collaborateurs du Point

Activité économique et commerciale

Financement

Le Point a connu une période de ventes dynamiques du tout début des années 1980 au années 2000, puis a subi une forte baisse de ses ventes entre 2014 et 2017, avec une chute d’un quart de sa diffusion, qui s’est traduite par trois années de pertes.

Par ailleurs, contrairement à d'autres journaux (Mediapart, Le Mondeetc.), il ne communique pas ses résultats financiers aux lecteurs. Depuis 2018, ses données ne semblent d'ailleurs plus disponibles au registre du commerce.

En euros 2014 2015 2016 2017 2018-2023
Chiffre d'affaires (€) 80 373 700 79 416 100 67 820 500 70 090 400 Non disponible
Résultat d'exploitation (€) -3 607 000 871 200 - 757 800 -1 836 100 Non disponible
Résultat net (€) -12 064 800 1 029 500 307 600 -1 861 300 Non disponible

Dans le cadre des aides de l'État à la presse, Le Point a reçu environ 4,5 millions d'euros en 2013 de subventions publiques[81],[82],[83], auxquelles s'ajoutent plusieurs subventions du ministère de la Culture et de la Communication[84]. En 2023, ce montant est descendu à environ 2,6 millions d’euros (soit un peu moins de 20 ¢ par numéro)[85].

Diffusion et ventes

En avril 2024, l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM) publie sa nouvelle étude One Next Global S1 2024 qui dévoile l'audience globale (imprimée et numérique) des marques de presse. Le Point arrive en tête des newsmagazines en France, avec 9,93 millions de lecteurs et détrône Paris Match de sa place de leader[13]. C'est l'un des cinq magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale en France[86]. En octobre 2024, Le Point compte 43 000 abonnés uniquement au numérique[87].

Diffusion du Point par numéro[88]
Année Diffusion France payée Évolution annuelle Diffusion totale
(gratuits inclus)
1999 301 423[89] en augmentation 2,2 %[89] NC
2000 302 625[90] en augmentation 0,4 %[90] NC
2001 329 073[91] en augmentation 8,7 %[91] NC
2002 337 024[92] en augmentation 2,4 % NC
2003 350 088[93] en augmentation 3,9 % NC
2006 NC NC 408 931
2007 NC NC 443 956
2008 NC NC 443 738
2009 NC NC 434 745
2010 NC NC 429 650
2011 NC NC 430 086
2012 412 286 NC 432 813
2013 399 291 en diminution –3,2 % 417 940
2014 383 559 en diminution –3,9 % 401 171
2015 364 085 en diminution –5,1 % 380 222
2016 340 253 en diminution –6,5 % 355 586
2017 315 579 en diminution –7,3 % 330 602
2018 288 319 en diminution –8,7 % 301 722
2019 292 795[94] en augmentation 1,55 %[94] NC
2020 279 032 en diminution –4,9 % 288 361
2021 294 456 en augmentation 7,0 % 303 198
2022 295 614 en augmentation 0,4 % 304 231
2023 291 221 en diminution –1,5 % 299 191

Distinctions

Prix de journalisme

Le prix Albert-Londres de la presse écrite est décerné à Alain Louyot en 1985, Olivier Weber en 1992, Caroline Puel en 1997 et à Claire Meynial en 2016[95].

Le prix Jean-Luc-Lagardère du journaliste de l'année est décerné à Anna Bitton-Cabana, en 2009, pour l'article « Sarkozy-Villepin, histoire secrète d'une haine »[96]. Marc Nexon le reçoit en 2011 pour l'article « Le génie qui s’est retiré du monde »[97]. Pierre-Antoine Delhommais en est récipiendaire l'année suivante pour l'article « Et si l'on saisissait La Joconde… » et, Kamel Daoud le reçoit en 2016 pour ses chroniques dans Le Point et dans Le Quotidien d'Oran[98].

Dans le cadre du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, le prix spécial Ouest-France Jean-Marin est remis en 1996 à Olivier Weber pour son article « Tchétchénie, les Russes dans le bourbier »[99].

Prix de la BD du Point

Depuis 2014, Le Point décerne le prix de la BD du Point pour récompenser une bande dessinée.

Après les attentats de janvier 2015, au cours desquels Georges Wolinski est assassiné, le prix change de nom en hommage au défunt, avec l'accord de sa veuve Maryse Wolinski, et il devient le « Prix Wolinski de la BD du Point »[100].

Notes et références

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  9. Tryzna 2017, p. 90-93.
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  30. Tryzna 2017, p. 164-168, 181-182.
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  2. a b c d e f g h i j k l m et n Feyel 2023, chapitre 17, section "Le Point"
  • Autres références :
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Voir aussi

Une catégorie est consacrée à ce sujet : Le Point.

Articles connexes

Bibliographie

  • Nicolas Tryzna, Le Point : création, position et fonctionnement d'un hebdomadaire français à la fin du XXe siècle (Thèse de doctorat en Histoire des médias), Paris, (résumé, lire en ligne)

Liens externes