Irving Fisher
Irving Fisher
Irving Fisher
IRVING FISHER
Table des matières
Introduction
1. La théorie quantitative de la monnaie
2. La déflation par la dette
3. Le taux réel
4. La théorie du capital et de l'intérêt
5. La proposition 100% monnaie de Fisher
INTRODUCTION
D’après cette théorie, il y a un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix. Ainsi,
une augmentation de la monnaie en circulation n’a pas d’effets bénéfiques sur l’économie car elle ne génèrera
que une augmentation des prix (inflation).
L’équation d’Irving Fisher
L’équation à la base de la théorie quantitative de la monnaie est due à Irving Fischer. Elle se présente sous la
forme :
M×V = P×T
Cette formule exprime que, la monnaie (M) en circulation au cours d’une période, sert à réguler un certains nombre de
transactions (T) dont le prix moyen en est (P) pour une vitesse de circulation (V) donnée.
D'ailleurs selon Friedman, « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et
qu’elle ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la
production ».
Application
❏ Supposons que la masse monétaire en circulation dans un pays est de 1000 avec une
vitesse de transaction de 2 et un volume des biens échangés de 1000 .
Selon l’équation de Fisher: MV=PT
P= MV/T = 1000*2/1000=2 dhs
❏ Supposons encore que la masse monétaire augmente de 5% et observons le niveau des
prix.
M= 1000*5% + 1000= 1050
P=MV/T= 1050*2/1000=2.1 dhs
Nous pouvons alors constater à travers notre application que lorsque la masse monétaire augmente, le
niveau des prix des unités augmentent également. On peut ainsi dire que:
★ Le niveau des prix est étroitement lié à la quantité de la monnaie en circulation sur la base de
l’équation de Fisher. La source de l'inflation provient d'une création de monnaie excessive.
★ Les variations de l’offre de la monnaie sont exogènes car la quantité de monnaie mise en circulation
dépend de la politique monétaire de la Banque Centrale.
2. La déflation par la dette
La théorie de Fisher sur la déflation par la dette suggère que lorsqu’il y a une baisse générale des prix dans l’économie,
cela peut entraîner une augmentation de la dette. À mesure que les prix baissent, la valeur réelle de la dette augmente, ce
qui rend plus difficile pour les emprunteurs de rembourser leurs prêts. Cela peut entraîner une diminution des dépenses et
des investissements, entraînant une nouvelle contraction économique. C'est comme un cercle vicieux dans lequel la chute
des prix aggrave le fardeau de la dette, ce qui entrave l'activité économique.
Mise en perspective
Imaginez un scénario dans lequel une personne contracte un emprunt hypothécaire pour acheter une maison. S’il existe une
situation de déflation par la dette, où les prix des maisons et d’autres biens baissent, la valeur de leur maison peut
diminuer.
Cela signifie que le fardeau de la dette de la personne devient plus important par rapport à la valeur de sa maison. Il
devient plus difficile pour eux de vendre la maison et de rembourser l’hypothèque, ce qui entraîne des difficultés
financières et des défauts de paiement potentiels.
3. Le taux réel
Dans l’ouvrage The Theory of Interest (publié en 1907 et republié en 1930), Irving Fisher (1867-1947) a distingué clairement taux d'intérêt nominal et taux d'intérêt réel, en fonction
de la hausse des prix. Les années 1970, marquées par l'inflation, en particulier lors du second choc pétrolier, ont rendu cette approche importante.
Fisher distingue le taux réel du taux nominal en considérant l'impact de l'inflation. Le taux nominal est le taux d'intérêt déclaré, tandis que le taux réel s'ajuste à l'inflation et reflète le
véritable pouvoir d'achat des intérêts gagnés ou payés. Cela aide à comprendre la valeur réelle de l’argent au fil du temps.
Avec un taux d'intérêt nominal i et un taux d'inflation π , tous deux mesurés sur une même période, l'équation du taux d'intérêt réel, noté r , sur cette période est la suivante:
r=(i−π)/(1+π)
Il est possible, de façon intuitive, d'approximer le taux d'intérêt réel de la façon suivante :
r ≈i−π
Exemple
Considérons un prêt de 1 000 euros, d'une durée de 1 an, au taux de 7,1 % ; 1 071 euros devraient être
remboursés (1 000 + 71) dans un an.
Imaginons que le taux d'inflation prévu pour l'année à venir soit faible, c'est-à-dire de 2 %. À ce taux, ce qui coûte
aujourd'hui 1 000 euros vaudra alors 1 020 euros dans un an. Comme 1 071 est égal à 1 020 augmenté de 5 %, avec le
remboursement de l'emprunt (1 071 euros) on pourra acheter 5 % de plus dans un an qu'avec 1 000 euros aujourd'hui :
la différence : 7,1 % - 2 % = 5,1 % est une bonne approximation de l'augmentation du pouvoir d'achat (5 %).
Application
Supposons que vous disposez d'un compte d'épargne avec un taux d'intérêt nominal de 5 %. Si le taux d'inflation
est de 2 %, la théorie de Fisher nous aide à déterminer le taux réel. En soustrayant le taux d’inflation du taux
nominal, on constate que le taux de rendement réel est de 3 %. Cela signifie qu’après prise en compte de
l’inflation, votre épargne augmentera en réalité de 3 % en termes de pouvoir d’achat.
4. La théorie du capital et de l'intérêt
Selon Fisher, le taux d’intérêt est déterminé par l’interaction entre l’offre et la demande de capital. En termes simples, cela
signifie que le taux d’intérêt est influencé par des facteurs tels que la disponibilité des fonds et le désir des gens d’emprunter
ou d’investir.
Par exemple, disons qu’il existe une forte demande de prêts de la part des entreprises qui cherchent à développer leurs
activités. Cette demande accrue de capitaux exerce une pression à la hausse sur les taux d’intérêt. D’un autre côté, s’il existe
un excédent de fonds disponibles pour les prêts et une moindre demande de prêts, cela peut entraîner une baisse des taux
d’intérêt.
Ainsi, la théorie de Fisher suggère que le taux d’intérêt reflète l’équilibre entre l’offre et la demande de capital dans
l’économie.
5. La proposition 100% monnaie de Fisher
La proposition 100 % monétaire de Fisher, également connue sous le nom de « Plan Chicago », suggère un
système monétaire dans lequel toute la monnaie en circulation est garantie à 100 % par les réserves détenues par
la banque centrale. Cela signifie que chaque unité monétaire serait entièrement adossée à un montant équivalent
de réserves, comme de l’or ou d’autres actifs. L’objectif de cette proposition est d’éliminer le système bancaire à
réserves fractionnaires et de réduire le risque de crises financières. Il vise à créer un système monétaire plus
stable et plus sûr.
Avantages de cette politique
L’un des principaux arguments du « 100% monnaie » est de mettre fin à la dépendance de la création monétaire envers
les prêts bancaires, dont les effets sont procycliques.
Irving Fisher, par exemple, a mis en avant que, dans la mesure où la monnaie est créée par les banques, une hausse
des emprunts bancaires entraîne une hausse du volume de monnaie ; celle-ci tend à entraîner une hausse du niveau
des prix et des profits ; cette dernière entraîne une nouvelle hausse des emprunts bancaires ; et ainsi de suite. Il s’ensuit
des processus cumulatifs inflationnistes en phase de hausse, et déflationnistes en phase de baisse. En dissociant la
création monétaire des prêts bancaires, un système « 100% monnaie » rendrait de tels enchaînement cumulatifs
impossibles.
Aussi, en séparant la création monétaire des prêts bancaires, un système 100% monnaie permettrait à l'autorité de
directement contrôler le volume de monnaie en circulation, sans avoir à manipuler les taux d'intérêt pour stabiliser le
niveau des prix. Ces derniers seraient entièrement déterminés par l'offre et la demande de prêts,
Hausse des prix et Hausse des
profits pour les emprunts
banques bancaires
commerciales
Hausse de la
monnaie en
circulation