La Faute Médicale

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Faute médicale : Exemple d’arrêt

Réalisé par : Safia Abajad Encadré par : Pr FJER


Introduction

L'examen de la faute médicale s'inscrit au cœur de la responsabilité


médicale, où le droit rencontre la pratique médicale. Ce concept juridique
complexe soulève des enjeux cruciaux dans la responsabilité des
professionnels de la santé. En effet, la faute médicale constitue une
violation des normes de soins, engageant la responsabilité du praticien.
Cette question soulève des défis délicats quant à la délimitation des
standards de diligence attendus dans le domaine médical.
Plan :
• La responsabilité médicale
• La faute médicale :
• Mise en oeuvre de RM :
• Arrêt de faute médicale : Cour de
Cassation, 04/05/2005
La responsabilité médicale
La faute est un élément primordial et le fondement juridique dans la mise en œuvre de responsabilité
médicale, d’où on définit d’abord la responsabilité médicale. On distingue 4 formes de la responsabilité
médicale

1- La responsabilité civile est une obligation légale qui pèse sur un individu, une entreprise ou une
organisation lorsqu’ils causent un dommage à autrui, que ce soit volontairement ou non. Cette obligation
a pour objectif principal de réparer le préjudice subi par la victime en indemnisant celle-ci pour les pertes
et les dommages qu’elle a subis. Et on distingue deux types
■ la responsabilité civile contractuelle est mise en jeu lorsqu’un contrat a été établi entre deux
personnes (avec détermination d’obligations pour chacun des contractants) et qu’un des
contractants n’a pas rempli les obligations auxquelles il s’était engagé dans ce contrat

■ La responsabilité délictuelle est retenue lorsqu’il y a absence de contrat entre le praticien et


son patient.
La responsabilité médicale
2- La responsabilité administrative : Il est engagée lorsque le médecin exerce dans un service
public, la responsabilité est donc supportée par l’administration qui l’emploie. En cas de faute médicale,
la victime s’adresse à l’administration pour obtenir une indemnisation.
Comme on peut le déduire de l’article 79 (DOC) « l’état et municipalités sont responsables des
dommages causés directement par le fonctionnement de leur administrations et par les fautes de leur
administration et par les fautes de service de leurs agents ».
CF : l’arret blanco (le déclenchement du contentieux administratif)
La responsabilité médicale
3- La responsabilité pénale du médecin est engagée lorsque sa conduite correspond à un fait que la loi
qualifie de contravention, de délit ou de crime. Le plus souvent il s’agira d’un acte intentionnel qui est
prohibé. Mais le comportement répréhensible peut correspondre aussi à une imprudence grave voire à
une abstention coupable. Seules les infractions expressément prévues par la loi peuvent donner lieu à
des poursuites pénales.
4- la responsabilité disciplinaire : Elle peut être engagée dès lors qu’il est prouvé que le médecin a
manqué à l’une de ses obligations déontologiques. Cette responsabilité n’a aucune vocation
indemnitaire et vise seulement à sanctionner un comportement.
La faute médicale :
La notion de faute médicale n’a pas été définie par le législateur marocain, Ce dernier s’est contenté
d’énumérer les dispositions des articles 432 et 433 du code pénal qui incriminent :
« l’imprudence, l’inattention, la négligence ou l’inobservance des règlements dans les coups et
blessures ou maladies comme conséquences »
La doctrine juridique définit la faute médicale comme étant :
« la défaillance que n’aurait pas présentée un médecin normalement compétent et diligent en
agissant dans les mêmes circonstances »
CF : l’arret mercier
La responsabilité du médecin peut être engagé suite aux dispositions des articles 77, 78, 85 et 88 du
DOC
■ Article 77 du D.O.C : « Tout fait quelconque de l’homme qui, sans autorité de la loi,
cause sciemment et volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son
auteur à réparer le dit dommage, lorsqu’il est établi que ce fait en est la cause directe. Toute
stipulation contraire est sans effet. »
■ Article 78 du D.O.C : « Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu’il a causé,
non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu’il est établi que cette faute en est la cause
directe. Toute stipulation contraire est sans effet. La faute consiste, soit à omettre ce qu’on était
tenu de faire, soit à faire ce dont on était tenu de s’abstenir, sans intention de causer un dommage.
»
■ Article 85 du D.O.C : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre... »
Exemple : le petit enfant,
■ Article 88 du D.O.C : « Chacun doit répondre du dommage causé par les choses qu’il a sous
sa garde lorsqu’il est justifié que ces choses sont la cause directe du dommage s’il ne démontre pas :
• Qu’il a fait tout ce qui était nécessaire afin d’empêcher le dommage.
• Et que le dommage dépend, soit d’un cas fortuit, soit d’une force majeure, soit de la faute de celui
qui en est victime. »
Exemple : les chiens
Mise en oeuvre de RM :
La mise en œuvre de la responsabilité médicale implique
l’existence de trois éléments essentiels :
■ La faute
■ Le dommage
■ Le lien de causalité
Exemple : textilome
Arrêt de faute médicale : Cour de Cassation, 04/05/2005

Les faits :
La partie demanderesse a déclaré qu’elle a eu le 13 novembre 1998 une opération chirurgicale de la
vésicule biliaire par le défendeur, médecin, dans une clinique à Casablanca, suite à laquelle elle a souffert
d'une paralysie du bras droit. Elle demande que le tribunal condamne les défendeurs susmentionnés
solidairement à lui verser une indemnisation pour le préjudice subi, qu'elle estime à cent mille dirhams,
en remplaçant les défendeurs par la compagnie d'assurance dans l'exécution de la décision.
La procédure :
■ Le jugement de première instance: la victime assignent en responsabilité le médecin chirurgien , la clinique. La

juridiction de Casablanca a statué en faveur de la demanderesse en condamnant le défendeur, le chirurgien, et


la clinique à lui verser une indemnisation fixée à quatre-vingt mille dirhams, avec les intérêts légaux à compter
de la date du jugement. La compagnie d'assurance royale marocaine est substituée aux défendeurs pour
l'exécution de la décision.
■ L’appel interjeté : Le jugement à été interprété en appel par la compagnie d’assurance
■ La solution de la cour d’appel : La cour d'appel le 04-02-2003 a confirmé le jugement en se basant sur la
clause explicite du contrat d'assurance selon laquelle la garantie couvre les dommages et les préjudices causés
aux patients en raison des risques possibles et des erreurs commises par les médecins de la clinique. De plus,
l'opération chirurgicale effectuée sur la victime par le chirurgien a eu lieu dans les locaux de la clinique, avec
la participation de ses médecins et après l'approbation de sa direction.
■ Le pourvoi en cassation : Ainsi un pourvoi en cassation a été formé par la compagnie d’assurance
les prétentions des parties
■ La compagnie d’assurance critique la décision susmentionnée pour violation des dispositions de la loi,
ainsi l'absence de justification et la violation des procédures formelles fondamentales. En effet, le
tribunal n'a pas répondu à la demande de la compagnie concernant son inclusion dans la poursuite
demandé par la victime, considérant cela comme non justifié, car il n'y a aucune relation entre cette
dernière et la compagnie d’assurance et que seule la clinique, en tant qu'assurée, est habilitée à
demander cette représentation, et que les assureurs n'ont aucun droit à cet égard, sauf dans le cadre de
la loi sur les accidents de la circulation.
les prétentions des parties
■ Le chirurgien est indépendant de la clinique, n'étant pas un employé de celle-ci, et il n'existe aucune
relation de subordination entre eux. Il possède son propre cabinet et n'est pas lié à la clinique que dans
certaines circonstances, lorsqu'il effectue des opérations pour l'un de ses patients. Par conséquent, il
exerce son métier en toute liberté, choisissant les méthodes de traitement appropriées pour ses
patients. La clinique ne peut donc pas être tenue responsable de ses erreurs.
La question de droit :
L’inclusion de la compagnie d’assurance dans la poursuite peut-elle être demandé directement par la

victime d’erreur médicale commise par une médecin indépendant de la clinique assurée ?
La solution :

La cour de cassation rejette le pourvoi en indiquant que la compagnie d’assurance couvre tous les
dommages causés aux patients de la clinique en raison des erreurs commises par les médecins qui y
travaillent, conformément à ce qui est couramment appelé "l'obligation dans l'intérêt d'autrui". Ainsi, la
cour a considéré à juste titre que la victime, a le droit d'intenter directement une action en justice contre la
compagnie d’assurance conformément aux règles générales basées sur l'obligation dans l'intérêt d'autrui.

La cour a souligné que le chirurgien était celui qui avait effectué l'opération chirurgicale sur la victime dans
les locaux de la clinique assurée par la compagnie d’assurance, avec l'approbation de la direction de cette
dernière et l'assistance de ses médecins, en particulier le médecin responsable de l'anesthésie. De plus, la
cour a noté que la patiente est restée sous la supervision et les soins de la clinique après l'opération. En
conséquence, la cour a considéré que le chirurgien était lié à la clinique en ce qui concerne l'intervention
qu'il avait effectuée, et que la clinique était responsable des conséquences des erreurs commises par le
médecin, conformément aux termes du contrat d'assurance conclu entre elle et la demanderesse.
Cour de cassation : 20-12-2006

• Les faits :

Madame A prétend avoir été enceinte et avoir subi une intervention médicale pour nettoyer
l'utérus après une fausse couche, sur les recommandations du Dr. N. Malgré trois opérations
de nettoyage, des restes de fœtus persistent, provoquant des complications graves,
notamment des lésions profondes, des inflammations, des gonflements abdominaux et des
blessures incurables. Ces complications sont considérées comme une faute professionnelle,
avec lien de causalité établie par les rapports médicaux entre l'erreur commise et les
dommages subis.
les prétentions des parties :

Le médecin a fait appel en contestant le jugement initial, arguant que celui-ci manquait de preuves solides, se
basant sur deux expertises médicales qui ne confirmaient pas de lien de causalité entre l'inflation de l'utérus et
ses actions.

L'expertise ordonnée par le tribunal en présence du premier médecin a confirmé que l'inflation de l'utérus
résultait des plusieurs interventions de nettoyage agressives. La deuxième expertise a également affirmé que si
la plaignante avait pris les mesures nécessaires, aucun résidu de placenta n'aurait persisté. Malgré cela, la
plaignante a subi plusieurs opérations de nettoyage, mettant sa vie en danger, alors que l'intervention pour retirer
le fœtus mort aurait été simple et n'aurait pas nécessité de répétition.

Décision de la cour d’appel :

La cour d'appel a confirmé le jugement initial, statuant en faveur de la victime et lui accordant un montant de 44
048 366 dirhams.

Le pourvoi en cassation : C'est cette décision qui fait l'objet de l'appel.


• La solution de la cour de cassation :

La cour de cassation rejette le pourvoi vue que le médecin est responsable de fournir des soins, non
d'atteindre des objectifs spécifiques. Sa responsabilité découle du devoir de déployer des efforts
médicaux conformes aux connaissances scientifiques et aux principes établis de la profession médicale,
visant à maintenir la santé du patient et à éviter tout préjudice. C’est ainsi que les rapports médicaux,
confirment la probabilité d'un dommage placentaire et d'une déformation du col utérin. Le médecin
expert a conclut que le nettoyage n'était pas complet, et l'absence d'anesthésie générale a causé des
dommages psychologiques à la patiente.

Le tribunal justifie la demande d'indemnisation, soulignant les graves dommages physiques et


psychologiques subis par la plaignante en raison de l'erreur médicale résultant du manque de vigilance
du médecin. La décision est motivée par la relation causale entre l'erreur médicale et le préjudice subi,
sans violation ou déformation des faits.
Cour de cassation : 15-10-2008
• Les faits :

Le demandeur, Moulay Idriss, a accusé le Dr. R d'avoir effectué une opération chirurgicale
le 19/09/1994 après un traitement préparatoire limité aux médicaments jugés insuffisants.
L'intervention, réalisée par voie trans-urétrale, a entraîné des complications graves
auxquelles le médecin n'a pas réagi, conduisant à une détérioration de la santé du
demandeur. Le Dr. M, médecin traitant, a ensuite sollicité le Dr. Noureddine pour une
deuxième opération visant à remédier aux complications, mais elle a échoué en raison d'un
rétrécissement persistant dans la partie inférieure de l'urètre, entraînant une perforation
dangereuse et une grave détérioration de l'état de santé du demandeur.
• Le jugement :

Le tribunal a statué en faveur du demandeur d’une indemnisation


solidairement entre les trois médecins, la clinique et les compagnies
d’assurance de 8 000 000 dirhams avec les intérêts légaux à partir de la
date du jugement initial.
10-05-2006 :
• Les faits :

La plaignante, a porté son cas devant le tribunal de première instance, alléguant qu'une
opération chirurgicale a été effectuée pour elle le 30/05/1998 à la clinique Fadila à
Mohammedia en raison d'une tumeur utérine. Cependant, après l'intervention, elle est
tombée dans le coma, a perdu le mouvement complet de ses membres et a développé une
insuffisance rénale nécessitant une dialyse régulière. Les radiographies réalisées le
31/9/1998 ont confirmé les dommages neurologiques subis par elle, la conduisant à être
transférée en Europe pour un traitement, tous ces problèmes étant attribués à une carence en
oxygène dans le sang, entraînant des complications neurologiques graves, une paralysie des
membres et des troubles psychologiques.
La demanderesse réclame une erreur médicale de la part de son médecin et tient
responsable ceux impliqués dans les dommages qui lui ont été causés. Elle demande
également que la clinique Fadila soit tenue responsable et qu'une expertise médicale soit
effectuée pour déterminer ses droits.

Le jugement :

Le tribunal a statué en faveur de la demanderesse d’une indemnisation totale de 1 600 000


dirhams pour les dommages matériels et moraux subis par celle-ci lors de l'opération
chirurgicale effectuée à la clinique mentionnée le 30/05/1998. La compagnie d'assurance
royale marocaine doit également être sollicitée pour payer la somme assurée de 1 000 000
dirhams.
MERCI POUR
VOTRE
ATENTION

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