Ce document décrit différentes classifications historiques des régimes politiques proposées par Aristote, Montesquieu et Rousseau. Il présente ensuite une classification contemporaine distinguant les régimes autoritaires, démocratiques et les régimes en transition.
0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
67 vues47 pages
Ce document décrit différentes classifications historiques des régimes politiques proposées par Aristote, Montesquieu et Rousseau. Il présente ensuite une classification contemporaine distinguant les régimes autoritaires, démocratiques et les régimes en transition.
Ce document décrit différentes classifications historiques des régimes politiques proposées par Aristote, Montesquieu et Rousseau. Il présente ensuite une classification contemporaine distinguant les régimes autoritaires, démocratiques et les régimes en transition.
Ce document décrit différentes classifications historiques des régimes politiques proposées par Aristote, Montesquieu et Rousseau. Il présente ensuite une classification contemporaine distinguant les régimes autoritaires, démocratiques et les régimes en transition.
Téléchargez comme PPTX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pptx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 47
Le régime politique
Un régime politique correspond à un mode
d’organisation et de gouvernement d’un Etat. Lorsqu’on analyse un régime politique on s’intéresse: Aux fondements du pouvoir: de qui émane l’autorité des gouvernants? (principe de légitimité); Au choix des gouvernants: comment ont-ils été sélectionnés? (principe de représentativité); A la répartition des pouvoirs: quels sont les rapports entre les trois pouvoirs? (indépendance); Au contrôle des gouvernants: quelles sont les limites imposées aux gouvernants? On peut dire que tout régime politique est un ensemble de réponses apportées à chacune des questions que posent l’existence et l’organisation des gouvernants au sein d’un groupe social. Comment sont choisis les gouvernants? Quelle est la structure de chacun d’eux? En principe, c’est la constitution qui prévoit l’organisation et le fonctionnement des organes de l’Etat. I- Classification historique des régimes politiques 1- Classification d’Aristote Aristote établit une classification des régimes politiques des cités grecques de son époque. Il avait étudié 158 constitutions. Il propose une typologie des régimes en croisant deux critères: Le critère du nombre (qui gouverne?): dans la cité, le pouvoir peut être exercé soit par un seul, soit par quelques-uns, soit par tous (ou par le plus grand nombre). Il y a donc trois régimes (normaux) possibles. Le critère de la finalité (pour qui est exercé le gouvernement?: est-ce en vue du bien de tous, ou en vue du bien de soi-même? (justice pour tous ou justice pour soi-même?). Ce deuxième critère permet de parler de déviation ou de dégénérescence de régimes. En croisant les deux critères, on obtient six régimes possibles. Trois régimes normaux et trois régimes déviants ou anormaux selon que le gouvernement gouverne en vue de l’intérêt général ou de son intérêt propre. Pouvoir exercé La majorité/ la Un seul Quelques-uns par masse Monarchie Pour tous Aristocratie République (royauté) pour soi-même Tyrannie Oligarchie Démocratie La tyrannie est donc la déviation de la monarchie, puisqu’un seul gouverne dans son intérêt; L’oligarchie ( la ploutocratie) est la déviation de l’aristocratie puisque quelques-uns gouvernent dans l’intérêt des riches; La démocratie est la déviation de la politeia (république) puisqu’elle vise l’intérêt des gens modestes. pour Aristote les trois régimes droits ( Monarchie, Aristocratie et République) sont tous excellents parce qu’ils permettent à tous les citoyens égaux d’être alternativement gouverneurs et gouvernés. 2- classification de Montesquieu Pour Montesquieu, trois formes de régimes sont possibles: le régime républicain, le régime monarchique et le régime despotique. i- régime républicain régime dans lequel tout ou partie du peuple possède la souveraine puissance. Ce gouvernement se subdivise en deux types. L’aristocratie (gouvernement de quelques- uns) et démocratie (gouvernement de tous). Aristocratie et démocratie ne s’opposent donc pas essentiellement, puisque ce ne sont que deux espèces différentes d’un même genre de régime politique. Dans une démocratie, le peuple est à la fois monarque et sujet. Il est monarque par ses suffrages qui sont ses volontés. De ce fait, les lois qui établissent le droit de suffrage sont fondamentales dans ce gouvernement. Montesquieu détaille les différents modes de scrutin : par le hasard (le « sort ») ou par le choix, secret ou publique. Le vote secret fut une des causes de la chute de Rome, car on ne peut plus dans ce cas de figure éclairer le peuple en révélant publiquement pour qui votent les gens éclairés. Le principe de ce gouvernement est la vertu, c’est-à-dire le civisme qui signifie que l’homme accorde plus d’importance à l’intérêt général et à la nation qu’à son propre intérêt. le pouvoir appartient au peuple ou à une partie de celui-ci. Comme celui-ci va être amené à statuer sur des lois qui vont l’affecter lui-même, il faut que ceux qui votent aient assez de vertu. Montesquieu illustre cela de plusieurs exemples historiques dans l'Esprit des Lois. Prenons le cas de l’Angleterre. C’est la corruption de ses dirigeants qui a fait qu’elle n’a jamais pu se constituer en démocratie. Enfin, Athènes a vaincu les Perses et Sparte avec 20 000 hommes car ils étaient vertueux. Elle a perdu avec 20 000 hommes contre Philippe. Qu’est-ce qui les a fait perdre, alors qu’ils avaient les mêmes forces ? Le manque de vertu des citoyens. Le principe de l’aristocratie est semblable, parce que de même, les nobles devront décider de lois qui les affecteront eux- mêmes. Ils doivent eux aussi être vertueux, mais en proportion moindre, ce que Montesquieu appelle modération. ii- régime monarchique Un seul gouverne et possède donc le pouvoir souverain et exerce ses fonctions avec des lois fixes et établies. Le monarque ne dispose pas d’une toute puissance, qui se limite et dépend de pouvoirs intermédiaires exercés par la noblesse, les magistrats et le clergé restant ainsi dans le domaine de la haute société. Ainsi, la maxime fondamentale de la monarchie est : point de monarque, point de noblesse ; point de noblesse, point de monarque, mais on a un despote. S’attaquer aux nobles est la meilleure manière pour le peuple de renverser une monarchie, mais celle-ci sera remplacée par un despotisme. De même, si le pouvoir du clergé est dangereux dans une république, il est utile dans une monarchie car il peut arrêter la puissance arbitraire du monarque. Mais qu’est alors le principe de la monarchie ? Il s’agit pour Montesquieu de l’honneur, c’est-à-dire le préjugé de chaque personne et de chaque condition. Si celui-ci est un préjugé, qui peut amener à regarder de haut telle personne qui ferait partie d’une autre classe sociale, il peut inspirer les plus belles actions. Celui-ci est lié indissolublement à l’esprit d’ambition qui est bénéfique dans une monarchie. iii- régime despotique : un seul gouverne, mais sans règles préétablies. Il gouverne par ses caprices et sa propre volonté. Dans le despotisme, on remarque généralement le schéma suivant : celui qui a le pouvoir, le délègue à un subordonné, un vizir, qui se charge de toutes les affaires du pays, tandis que le premier se consacre aux plaisirs et mène une vie de volupté. Le principe de ce gouvernement est la crainte. C’est par celle-ci que le prince se maintient au pouvoir. Tandis qu’un gouvernement modéré peut relâcher quelque peu la surveillance de ses sujets, puisqu’il se maintient par ses lois. Montesquieu prend l’exemple dans l'Esprit des Lois de l’un des rois de Perse, qui fit tuer les membres de son gouvernement car ils n’avaient pas fait verser de sang. On trouve dans les états despotiques une obéissance extrême des sujets au despote. « il n’y a point […] d’accommodement, de termes, d’équivalents, de pourparlers, de remontrances. L’homme est une créature qui obéit à une créature qui veut ». En revanche, on ne peut pas obéir au prince, s’il décrète quelque chose de contraire à la religion : « on tuera son père, si le prince l’ordonne ; mais on ne boira pas de vin, s’il le veut et l’ordonne » . 3- classification de J-J. Rousseau J-J. Rousseau distingue trois formes de gouvernement basées sur celui qui exerce la souveraineté. Pour Rousseau, chaque forme de gouvernement est la meilleure en certains cas et la pire en d’autres. La démocratie: le gouvernement est entre les mains de tout le peuple; L’aristocratie: le gouvernement est entre les mains d’une minorité; La monarchie: le gouvernement est concentré entre les mains d’un magistrat unique dont tous les autres tiennent leurs pouvoirs. Rousseau reprend à Aristote le thème de la dégénération des gouvernements , mais il en donne une explication différente: il existe un vice inhérent au corps politique qui conduit la volonté particulière des gouvernants à agir sans cesse contre leur sens de l’intérêt collectif. Il compare ce processus du corps politique à celui du vieillissement du corps de l’homme: le corps politique, aussi bien que le corps de l’homme, commence à mourir dès sa naissance et porte en lui même les causes de sa destruction. Mais l’un et l’autre peuvent avoir une constitution plus ou moins robuste et propre à le conserver plus ou moins longtemps. La constitution de l’homme est l’ouvrage de la nature, celle de l’Etat est l’ouvrage de l’art. Il ne dépend pas des hommes de prolonger leur vie, il dépend d’eux de prolonger celle de l’Etat aussi bien qu’il est possible, en lui donnant la meilleure constitution qu’il peut avoir. Le mieux constitué finira mais plus tard qu’un autre, si nul accident imprévu n’amène sa perte avant le temps. Forme initiale Démocratie Aristocratie Monarchie Forme finale Ochlocratie Oligarchie tyrannie
Ochlocratie: pouvoir de la foule, une forme de
gouvernement où la masse peut imposer tous ses désirs. A noter en fin, que pour J-J. Rousseau, la démocratie est une simple utopie car: « il n’a jamais existé de véritable démocratie et il n’en existera jamais. Il est conte l’ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit nombre soit gouverné ». II- Classification contemporaine des régimes politiques La classification contemporaine des régimes politiques distingue trois types: 1- les régimes autoritaires Ces régimes se caractérisent par: - Une tendance à l’oligarchie: les pouvoirs politiques et économiques sont concentrés dans un petit nombre de mains. - Une démocratie d’apparence: le recrutement des dirigeants relève plus de la cooptation que de la mise en concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques. Les élections n’ont qu’une apparence démocratique. Elles visent à légitimer le système politique aux yeux du monde et à l’intérieur de s’assurer de l’l’apathie des masses sans que leurs résultats, connus à l’avance, n’aient une quelconque influence. Les élections sont sous contrôle: le clientélisme du pouvoir politique se traduit par l’achat de voix, la satisfaction des besoins des fidèles, le bourrage des urnes… La confusion des pouvoirs: le pouvoir exécutif contrôle le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. L’absence d’Etat de droit: d’une par l’Etat ne respecte pas ses propres lois, ce qui crée un sentiment d’impunité chez les dirigeants. D’autre part, les libertés individuelles sont de plus en plus remises en cause avec le développement du contrôle policier: interdiction de manifester, liberté d’expression entravée, contrôle administratif de la création d’ associations,… C’est dire que dans les régimes autoritaires il y a une tendance à l'abus d'autorité, quelle que soit la forme des régimes autoritaires : le gouvernement fonctionne plus à la force qu'au compromis, à l'injonction qu'à la persuasion, à la règle de fait que de droit. II- les régimes totalitaires trouvant leur légitimation dans une idéologie, les régimes totalitaires cherchent à anéantir dans la société toute différenciation culturelle ou spirituelle. Les membres de la société qui s’opposent à cette idéologie sont marginalisés et même éliminés. Exemples L’Allemagne de Hitler L’Italie de Mussolini L’URSS de Staline Le Cambodge des Khmers rouges,…. Ces régimes totalitaires se caractérisent par: - Ils se créent autour du culte d’un chef qui est considéré comme exprimant la volonté inconsciente du peuple, Il devient un prophète, lui seul sait. Le monopole idéologique est une autre composante des systèmes totalitaires. Une seule idée prévaut celle de la vérité. Tout le reste est erroné et doit donc disparaitre. L’obéissance absolue est un devoir. Le totalitarisme est basé sur le contrôle de tous les moyens de pouvoir. Ce système passe par l’abolition de tout ce qui est de nature à remettre en cause le contrôle de la société: élimination de l’opposition, affaiblissement des syndicats, développement d’un appareil de propagande très puissant… Le système totalitaire doit contrôler les esprits et y faire régner la peur. Seul un système policier établissant un régime de terreur permanente est capable de réaliser cet objectif « c’est la pratique de dénonciation où chaque citoyen a peur de son voisin » . III- les régimes démocratiques Les principes des régimes démocratiques sont: la souveraineté populaire, la séparation des pouvoirs et le respect des libertés fondamentales. 1- la souveraineté populaire Elle suppose que les citoyens puissent participer aux prises de décisions politiques, directement ou indirectement, et qu’ils puissent contrôler ceux qui prennent ces décisions. Dans une démocratie, l’ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain et exprime sa volonté par le vote, selon le principe « un homme, une voix ». C’est le fondement théorique principal de la démocratie. Notion de citoyenneté la citoyenneté est le fait pour une personne d’être reconnue comme membre d’une société et d’avoir le droit de participer à sa vie politique. Elle suppose trois attributs: Avoir la nationalité; Jouir de ses droits civiques et politiques; Participer à la vie politique. La souveraineté populaire suppose donc: i/ la citoyenneté; ii/ l’égalité des citoyens devant la loi. Ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ça n’a pas été toujours le cas: - Dans l’Antiquité, les droits civils étaient réservés aux maitres - En France, de 1789 à 1848 le suffrage est censitaire, c.à.d. que le droit de vote est réservé aux citoyens qui payent un minimum d’impôt (le Cens), et jusqu’en 1945 le vote est réservé aux hommes car la femme est considérée comme mineure. iii/ le pluralisme politique: l’offre politique doit être diversifiée de manière à ce que les électeurs aient de vrais choix politiques à faire. iv/ la règle de la majorité qui est appliquée dans toutes les démocraties. Mais cette règle est elle démocratique? v/ la reconnaissance de l’opposition: droit à l’information, participation aux commissions d’enquêtes parlementaires.. vi/ la régularité des élections: les élections doivent avoir lieu de façon régulière et permettre à l’opposition d’accéder au pouvoir (alternance). 2- la séparation des pouvoirs Montesquieu distingue au sein de l’Etat trois pouvoirs: législatif, exécutif et judiciaire. La séparation des pouvoirs est un principe de répartition des différentes fonctions de l’Etat qui sont confiées à différentes composantes de ce dernier. - Le pouvoir législatif est confié au Parlement. Il vote les lois sur proposition du gouvernement (projet de loi) ou des parlementaires (proposition de loi). Le pouvoir exécutif est confié au gouvernement à la tête duquel se trouve le chef d’Etat ou le chef de gouvernement. Il est en charge de l’exécution des lois et dispose de domaines distincts de ceux du parlement (l’armée, la police, la diplomatie, l’administration…). Le pouvoir judiciaire est confié au juge. Ce pouvoir a pour rôle de contrôler l’application de la loi et de sanctionner son non respect. Cette séparation des pouvoirs doit respecter deux règles: La règle de la spécialisation: les trois pouvoirs ont des domaines qui leur sont propres et chaque organe ne doit pas empiéter sur le domaine de l’autre. La règle d’indépendance des pouvoirs: les trois pouvoirs se situent au même niveau. Un organe ne peut commander aux deux autres. 3- les libertés fondamentales Elles regroupent à la fois les droits de l’Homme, les libertés publiques et les droits intangibles. les droits de l’Homme sont un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels et inaliénables. Ils sont généralement reconnus par la loi, par des normes de valeurs constitutionnelles ou par des conventions internationales afin que leur respect soit assuré . 1ère génération: les droits civils et politiques. 2ème génération: les droits sociaux culturels. 3ème génération: les droits de solidarité 4ème génération: les droits bioéthiques. Les libertés publiques sont l’ensemble des droits et des libertés individuelles et collectives garantis par les textes législatifs et donc l’Etat. Les libertés ne sont dites publiques que si l’Etat intervient pour les reconnaitre et les aménager. Les droits intangibles sont considérés comme le noyau dur des droits fondamentaux. Ils sont si importants que les Etats ne peuvent y déroger même en cas de conflits armés. Il y a Quatre droits intangibles: droit à la vie, droit à ne pas être torturé, droit à ne pas être tenu en esclavage et droit de non rétroactivité de la loi pénale.