Cours Mycologie Riba
Cours Mycologie Riba
Cours Mycologie Riba
1. Introduction à la mycologie
2. Généralités sur les champignons
3. Mode de développement et de reproduction
4. Systématique des champignons
5. Identification des champignons
1. Introduction à la mycologie
L'ensemble du monde vivant est classé en six règnes principaux :
NB: Le rôle principal des champignons dans la nature est de décomposer les
matières organiques : ce mode de nutrition est appellé saprophytisme. Les
champignons saprophytes (ou saprobies) se nourrissent des végétaux ou animaux
morts, mais sont capables de synthétiser certaines substances eux-mêmes.
Les comparaisons des séquences génétiques des différentes espèces du monde vivant ont permis
d’établir un arbre phylogénétique dans lequel les champignons prennent une place bien
individualisée.
Les champignons ne sont donc plus placés parmi les Végétaux (en tant que Cryptogames,
Thallophytes, non chlorophylliens) . Ils constituent un règne autonome, le cinquième
règne ou règne fongique [du latin fungus = champignon].
GÉNÉRALITÉS
Les Champignons, encore appelés "Fungi" (contraction du latin "funus", funéraille, et d'"ago",
produire) ou mycètes (du grec mukês, champignon)
Le champignon =THALLOPHYTE “plante trés simple, sans racine, ni tige,ni feuille”, est un thalle.
( du grec, thallos = pousse et phytos = plante )
• Leur paroi cellulaire est chitineuse, ce qui les rapproche plus des animaux que des végétaux,
dont la paroi est cellulosique.
•Ils développent un appareil végétatif appelé mycélium.
Caractères des champignons
4 - leur appareil végétatif est ramifié, diffus et tubulaire ; il est constitué de filaments fins
enchevêtrés, les hyphes, à croissance apicale ;
6 - reproduction par des spores de natures diverses, issues d'une reproduction asexuée
ou sexuée .
3. La symbiose:
-Symbiose mycorhizique : les champignons s'associent avec un partenaire chlorophyllien
macroscopique, Spermaphyte, Ptéridophyte ou Bryophyte .
- Symbiose lichénique: Les champignons s'associent avec un partenaire chlorophyllien
microscopique, Algue ou Cyanobactérie .
Classification des champignons
Le règne fongique comprend actuellement environ 70 000 espèces recensées. Mais les
estimations actuelles, proposées par extrapolation, évaluent le nombre effectif de champignons,
à la surface de la planète, à plus d'un million d'espèces.
Cette division forme un groupe monophylétique contenant les Oomycètes (comme les
mildious), les diatomées, les algues brunes...
2. les "Mycota" =Eumycota correspondent au règne fongique actuel au sens strict :
ayant une reproduction sexuée et produisant des spores non (ou uni) flagellées.
Ce sont ces organismes qui constituent le règne fongique au sens strict et qui sont
classés en quatre grandes divisions :
Si on ignore à laquelle de ces divisions appartient leur forme sexuée, deux cas de figure se
présentent :
2) soit on les conserve provisoirement dans un ensemble artificiel (sans valeur hiérarchique
dans la systématique) dénommé "ensemble des champignons mitotiques".
(REGNE)
Spores
Asexuée Sexuée
Zygospores
Zygomycètes
Endospores
Ascospores
Conidies Ascomycètes
Basidiospores
Deutéromycètes Basidiomycètes
Mode de développement des champignons
1. Thalle végétatif
La grande majorité des champignons se présentent sous une forme filamenteuse, caractérisée par
une structure tubulaire, ramifiée, et plurinucléé.
Chez les Eumycètes supérieurs, les hyphes sont cloisonnées par des cloisons qui divisent le filament en
segments (articles) similaires à des cellules. La présence de pores traversant ces cloisons, permet le
passage intercellulaire du cytoplasme et d’organites subcellulaires, et même de noyaux qui peuvent
ainsi migrer au sein du mycélium sur des distances relativement importantes. Ces pores peuvent être
obturés par des structures sphéroïdes, les corps de Wornin, qui isolent ainsi un article en cas de lésion,
par exemple.
Pores
Cloisons
Chez les Zygomycètes (Eumycètes inférieurs), les hyphes ne sont généralement pas
cloisonnées (mycélium siphoné ou coenocytique) et les noyaux cohabitent dans le
cytoplasme commun.
Sporocyste
Aspect macroscopique
Apophyse
Columelle
Sporocystophore
Suspenseurs
Formation de zygospores
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Les Rhizopus
La croissance des filaments permet la dissémination du champignon et sa pénétration dans
les substrats. Une spore déposée sur un milieu de culture solide (gélosé) produit, après
quelques heures, une (ou plusieurs) hyphe(s) qui s’allonge d’abord de manière exponentielle,
puis de façon linéaire lorsqu’une vitesse maximum de croissance, qui varie selon les espèces
de 20 à 100 m min-1, est atteinte.
Les champignons peuvent alors se multiplier selon un mode asexué ou un mode sexué (selon
les espèces, les champignons possèdent ces deux modes de reproduction, ou le premier
seulement). Dans le premier type de multiplication (mode anamorphe, ou forme “imparfaite”),
des processus de différenciation aboutissent, sans phénomène méiotique, à la formation de
spores asexuées (multiplication végétative). Dans le second type de multiplication (mode
téléomorphe, ou forme “forme parfaite”) interviennent la conjugaison de thalles différents, la
conjugaison des noyaux, une réduction chromatique, pour conduire à la formation de spores
sexuées (zygospores, ascospores ou basidiospores). L’existence des deux modes de reproduction,
qui peuvent être présents simultanément ou séparément, réalise l’holomorphe.
Lorsque seuls des phénomènes de croissance sont observés, on parle de mycélium stériles
(mycelia sterila ) qui sont généralement non identifiables.
Production of ascospores
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Formation of basidiospores
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IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS
L’identification des champignons est effectuée par la comparaison d’un grand nombre de
critères d’ordre morphologique, physiologique et écologique , après leur culture sur
différents milieux qui servent à induire les phénotypes recherchés.
I. Caractères morphologiques
La couleur des colonies est un élément très important d’identification ; les couleurs les plus
fréquentes sont le blanc, le crème, le jaune, l’orange, le rouge allant jusqu’au violet ou le
bleue, le vert, le brun allant jusqu’au noir. Les pigments peuvent être localisés au niveau du
mycélium (Aspergillus, Penicillium) ou diffuser dans le milieu de culture (Fusarium).
NB: Chaque espèce de champignon est caractérisée non seulement par sa couleur, son apparence
et son mode de reproduction, mais aussi par ses exigences spécifiques d’ordre physiologique (ex.
température de croissance) et écologique (substrat, conditions d’environnement)
2. Caractères microscopiques
L’examen microscopique d’une colonie fongique peut se faire après
-Observation direct du mycélium sur la boite
- Réalisation d’un étalement entre lame et lamelle et coloration de la préparation au Bleu Cotton.
Généralement, un examen à l’objectif 40 est suffisant pour mettre en évidence la plupart des éléments
importants de diagnostic .
2.1. Le thalle : tous les champignons possèdent un appareil végétatif constitué de filaments (hyphes)
qui, ensemble, forment le thalle filamenteux ou le mycélium ; le thalle peut être siphoné ou septé :
- Le thalle siphoné, constitué d’éléments tubulaires peu ou pas ramifié, de diamètre large et
irrégulier (5-15 μm), non cloisonné est caractéristique des Zygomycètes ;
- Le thalle septé ou cloisonné, constitué de filaments de diamètre étroit (2-5 μm) et régulier, divisé
par des cloisons en articles uni ou pluricellulaires est caractéristique des Ascomycètes,
Basidiomycètes et Deutéromycètes .
2.2. Les spores
Les spores qui sont le produit de la reproduction asexuée peuvent être endogènes ou exogènes :
- Les spores endogènes (endospores) sont produites à l’intérieur d’un sac fermé (sporange), porté
par un filament spécialisé (sporangiophore). Ces spores, que l’on observe par exemple chez les
Mucorales, sont libérées par le déchirement de la paroi de sporange à maturité.
- Les spores exogènes (conidies), retrouvées chez les Ascomycètes, Basidiomycètes et
Deutéromycètes, sont formées par bourgeonnement à partir d’une cellule spécialisé (cellule
conidiogène).
L’examen des spores et de leur organisation est une étape importante de l’identification fongique.
2.2.1. Aspect des spores :
Les cellules conidiogènes peuvent naître de structures plus ou moins élaborées issues du
mycélium végétatif. Ceci est utilisé pour l’identification de genres et d’espèces
Les cellules conidiogènes non différenciées sont intégrées dans les hyphes, intercalaires ou situées
dans une position terminale (ex: Aureobasidium).
Les cellules conidiogènes sont différenciées. Elles peuvent alors être :
- directement insérées sur les filaments végétatifs (ex : Acremonium, Fusarium) ;
- bien distinctes des filaments végétatifs, portées par des conidiophores dispersés sur le thalle
végétatif :
Les structures protectrices issues de la reproduction asexuée sont les pycnides et les
acervules :
- Les pycnides sont des nodules mycéliens, creux, composés d’une paroi épaisse
formée par un feutrage compact de filaments mycéliens. La face interne de la paroi est
tapissée des conidiophores produisant des conidies qui sont libérées à maturité par l’ostiole
(Phoma).
- Les acervules sont des agrégats de filaments mycéliens enchevêtrés, solidement attachés sur
un végétal délimitant une cavité avec une ouverture. A l’intérieur, on retrouve une assise de
conidiophores produisant les conidies.
Sur les milieux de culture seules les pycnides sont visibles, les acervules ne se formant que
dans les tissus de l’hôte végétal.
Les structures protectrices issues de la reproduction sexuée peuvent être observées chez
les Ascomycètes ; l’ascocarpe, qui protège l’asque peut être de plusieurs types:
a) les apothècies : l’ascocarpe est ouvert, en forme de coupe, portant les asques en surface ;
b) les cléistothèques : l’ascocarpe est arrondi et lisse ; il n’y a pas de réseaux mycéliens
périphériques ; il est clos et sa paroi se fissure à maturité pour libérer les asques
sphériques octosporées (ex : Emericella) ;
c) les périthèces : l’ascocarpe à la forme d’une bouteille avec, à l’extrémité rétrécie, une
ouverture (ostiole) ; le périthèce renferme des asques allongés, entourés d’une paroi à
simple membrane (unituniqué) ou à deux membranes (bituniqué) et contenant chacun 8
ascospores (Chaetomium) ;
2.2.6. Présence des chlamydospores
Les chlamydospores sont des éléments de résistance qui sont formés à partir du filament
mycélien ou à son extrémité. Elles ont une paroi épaisse. Contrairement aux autres spores, les
chlamydospores ne possèdent pas de mécanismes de libération permettant leur dissémination à
maturité. Bien que peu spécifiques puisqu’elles se retrouvent pratiquement chez toutes les
espèces lorsque les conditions sont défavorables, elles peuvent cependant constituer une aide
dans l’identification lorsqu’elles apparaissent précocement (comme chez certaines espèces de
Fusarium).
Figure 4. Structures micromorphologiques des moisissures rencontrées couramment dans les
produits alimentaires.
4. Caractérisation moléculaire
En ce qui concerne les Fusarium, les méthodes moléculaires existantes donnent des
résultats fréquemment peu concluants et l’examen morphologique classique semble
encore une méthode indispensable à l’identification des espèces appartenant à ce
genre fongique (Healy et al., 2005).
•Les champignons nuisibles
•Les champignons phytopathogènes (voir phytotoxines)
•Les champignons pathogènes pour l’Homme (Mycoses et allergies) (voir vidéo
deutéromycètes)
•Les champignons toxinogènes