La vie tumultueuse

des toiles

Auteur Jol Cambre

Plan
1- La naissance
2- L ge adulte
3- La fin d une petite toile
4- La fin d une toile moyenne
5- La fin d une toile massive

Prambule

 La masse des toiles :

L toile la moins massive est 14 fois moins massive que le Soleil. Soit 7% de sa
masse. On crit 0,07 M
Le symbole M veut dire 1 masse solaire. Retenez-le bien...

La plus massive fait 100 fois sa masse.

100 M
A droite l'toile Pistol au centre de la Voie lacte,
dans le Sagittaire, prsente une masse d'environ
100 M et brille comme 10 millions de soleils !
Nota: On croyait en l existence d toiles de 3000 M
dans les annes soixante, puis de 1000 M dans les
annes 80. Mais les nouveaux tlescopes ont montr
qu en fait il s agissait d toiles multiples.
On calcule la masse des toiles selon deux mthodes:
partir des systmes binaires ou partir de leur
luminosit, car il y a une relation entre luminosit et
masse.

 Leur volume:
Les toiles les plus volumineuses peuvent avoir un diamtre 1500 fois
plus grand que le Soleil comme Mu Cephei ou 700 fois comme Antars dans le
Scorpion. Mise la place du Soleil, Antars engloutirait les plantes au-del de
l orbite de Jupiter! Par contre une toile naine tient dans le volume de la Terre, et une
toile neutrons fait seulement 20 km de diamtre!

Leur temprature :
Le Soleil a une temprature de surface de 5780 K. Les toiles les plus chaudes frisent
les 50 000 K. Les plus froides sont 2000 K.

Leur luminosit :
Les toiles les plus lumineuses
peuvent briller comme des
millions de soleils.
A droite Eta Carina, une toile gante de
100 M qui brille comme 4 millions de
soleils environ 9000 AL. Elle est dans une
phase cataclysmique trs instable qui
conduira son explosion en supernova d'ici
peu. La plus massive toile fait 116 M
(systme A1 dans NGC 3603).

 Luminosit (suite) : Les anciens avaient classs les toiles en 6 grandeurs. De 1

pour les plus brillantes 6 pour les plus faibles visibles l il nu. A prsent on parle
de magnitude et on a introduit des magnitudes ngatives, le Soleil, le plus lumineux,
tant -27, Vega 0, Albireo +3, les astres les plus faibles tant +30 environ. Il
s agit l de magnitude apparente note m: Si le Soleil tait plac 100 AL il ne
serait pas visible l il nu...
m = - 2,5 log10 I/d o I = intensit lumineuse de l toile et d = distance.
Un truc: Une toile de magnitude 0 est 2,5 fois plus brillante qu une toile de magnitude
1 et 2,5x2,5=6,25 fois plus brillante qu magnitude 2. Etc.
Une toile de magnitude 6 est 100 x moins lumineuse
quune toile de magnitude 1.

Deux astronomes ont pens classer sur un tableau les toiles connues en fonction de leur
couleur (abscisse) et de leur magnitude (ordonne). Et l, surprise, pas de distribution alatoire,
mais des courbes regroupant la majorit des toiles: Le diagramme de Hertzsprung-Russel
est un outil fondamental pour
comprendre l volution des toiles.

La temprature d une
toile est quivalente
sa couleur.
Sa luminosit est
dpendante de sa masse.
Tant que les toiles voluent sur la
Squence Principale la relation
luminosit/masse obit la rgle :
L M3.3.
Rsultat: une toile 2 x plus
massive que le Soleil est 10 x plus
lumineuse.

1- La naissance

 Petit rappel pralable:

Les galaxies contiennent des nuages molculaires (gaz et poussires) qui sont:
- Des nuages diffus: Ces nuages sont excessivement dilues. Ils renferment 1 atome
par cm3. Leur temprature est de l'ordre de 100 K. On y rencontre de l'hydrogne
atomique H1 ainsi que de petites quantits de quelques molcules.
H1
- Des nuages denses:
Ils sont plus froids (environ 10 K) et donc plus denses que les nuages diffus. La
densit peut y dpasser 10 000 atomes/cm3. Plus de 130 espces molculaires ont dj
t identifies : citons le monoxyde de carbone, l'ammoniac, le mthane ainsi que des
alcools, des thers, et mme l'eau (trs rpandue dans
l'univers), mais l hydrogne molculaire H2 domine.
Il y a aussi des molcules comportant un nombre plus
lev d'atomes : CH2CHCN, C2H5OH (thanol), etc.
H2
C2H5OH
(thanol,
mais oui...)
Mais pas de
framboise;)

 Tout dbute dans un nuage dense de gaz et de poussires:

La vie des toiles commence dans ces normes nuages molculaires denses de gaz et
de poussires de masse totale comprise entre 100.000 et quelques millions de M .
Comme la nbuleuse M42 ou M16, qui sont d normes nurseries stellaires, capables
de produire des milliers de soleils.
Dans ces nuages, le gaz est un mlange d'hydrogne
H2 (~74 % en masse), d'hlium (~24 %) ; et de
~2% d autres lments: molcules, poussires.
0,5 micron

M16

Les grains de poussire

interstellaire sont constitus d'un
noyau de silicates et de
graphites, enrob de matriaux
volatiles, dans lesquels domine la
glace d'eau. On peut aussi
rencontrer toutes sortes de
molcules, commencer par de
l'ammoniac, sous forme de glace.

Les poussires ne se forment pas dans le milieu interstellaire lui-mme car celui-ci est bien trop
tnu pour que les rencontres de molcules y soient nombreuses. Les poussires se forment dans
le voisinage des toiles en fin de vie, lorsque d'normes quantits de matire sont jectes, soit
sous forme de vent stellaire, soit lors de l'explosion de supernovae.

 Ce nuage commence se contracter:

Ces nuages sont en quilibre car ils sont en rotation et ils sont chauffs lgrement
par les toiles voisines. Mais un jour, certaines rgions de la nbuleuse
commencent se contracter sous l'effet de la gravit, suite une perturbation
(explosion de supernova, rencontre de deux galaxies, onde de densit* d un
bras spiral de galaxie). Une srie de nuages plus denses se forme peu peu
l intrieur de la nbuleuse...
Les toiles naissent en groupes!

* Zone plus dense dans un bras spiral

dont le dplacement produit une sorte
d'onde de choc capable de comprimer
le milieu interstellaire.

 La phase globule de Bock:

Observons un de ces nuages: Lentement, mesure que la gravitation se renforce, la
partie centrale du nuage devient un globule de Bok (ou objet de Barnard),
Barnard) un petit
nodule sombre et dense d environ 15 K (-258C). A cette temprature, le nuage de
poussires et de molcules mesure environ 600 UA.

Barnard 68
en visible.

Barnard 68
en IR

La prsence de ce nuage sombre est trahie par l'absence d'toiles l'arrire-plan qui
fait apparatre sa silhouette. En vision IR, le globule laisse voir les toiles de
l'arrire-plan. Ces rgions o la densit va augmenter de manire considrable en
mme temps que la temprature sont appeles des prototoiles.

 La phase disque protoplantaire:

En continuant se condenser sous l'effet de la gravitation, le gaz des prototoiles se
rchauffe. Quand il est assez chaud, il produit une mission de radiations dans les
micro-ondes puis dans l IR. A la temprature de 2 3000 K, il peut rayonner dans le
rouge, mais cette lumire est bloque par le nuage de poussire environnant. L'toile
en formation nous est donc invisible de manire directe.
Ce nuage est trs vaste, il peut faire environ 20 fois la taille du systme solaire. Avant
de s'agglomrer sur la future toile, la matire forme un disque autour d'elle. Ce disque
plus dense que le milieu environnant est sombre. Un tel disque est appel pour cette
raison un disque protoplantaire.
protoplantaire L pais disque protoplantaire est rendu opaque
par la concentration de poussires qu il renferme.
L afflux de matire vers le centre du
disque provoque une augmentation de
la vitesse de rotation. Pourquoi?

Un disque protoplantaire parmi les 150 dcouverts

dans le trapze d Orion.

La rponse: Voici un nuage de gaz qui se contracte sous

l'effet de sa propre gravit (dessin du bas de gauche). Au
fur et mesure de la contraction, la conservation du moment
angulaire* conduit le nuage tourner plus vite sur lui-mme.
La force centrifuge quilibrant de plus en plus la force de
gravitation, le contenu de la rgion quatoriale se dplace
vers le centre et ralentit. Le long de l'axe de rotation, la force
centrifuge est nulle. Elle crot progressivement lorsqu'on
s'loigne de l'axe. La matire situe le long de l'axe de
rotation tombe donc plus vite vers le centre et le disque
commence se former (dessin du centre). A terme,
l'ensemble de la matire se retrouve dans le plan quatorial
(dessin de droite).
* L = mvr (L=Constante)

A ce stade, le disque protoplantaire atteint un

quilibre centrifuge: sa rotation compense les effets
de la force de gravitation. Le processus de contraction
est stopp!
Un nouveau phnomne va sauver le processus de
formation stellaire : la fragmentation de la masse gazeuse.
Chacun des fragments de l'anneau emporte alors sa part de moment angulaire, plus
faible que le moment angulaire initial. Il peut devenir son tour un noyau de
condensation et poursuivre l'effondrement. Si la force centrifuge finit par se rvler
trop importante, une nouvelle fragmentation a lieu. Et ainsi de suite jusqu' ce que le
moment angulaire des fragments rsultants
n empche plus leur condensation en toile.
Au stade ultime de la fragmentation, chaque
portion de nuage prend encore une fois la forme
d'un disque pais, dans lequel se formeront
peut-tre des plantes. Le gaz tombe prsent
en torrents au centre et s'y accumule. Ainsi
grossit d'abord une proto-toile.

 Phase proto-toile jets polaires de type Herbig-Haro:

Puis, du fait de la compression du gaz, la temprature s'lve rapidement. Un
prodigieux dgagement d'nergie s'ensuit. La plus grande partie du nuage environnant
de gaz et de poussire finit par tre ject par les vents violents que gnre la
prototoile. Cette jection se fait principalement sous forme de jets polaires*, baptiss
objets de Herbig-Haro,
Herbig-Haro perpendiculaires au disque de matire.
Ces jets polaires nous apparaissent l o le disque de poussires et le plus fin: aux
ples. L mission dans l IR est intense.
* Ces jets filent 1 million de km/h...

Etoile

Objets de Herbig-Haro

Bta Pictoris vue

dans l IR.
HH30, prototoile : la future toile est
invisible, mais elle illumine le disque de
matire qui l'entoure (en vert).

 La phase T-Tauri:
Au bout de quelques millions d'annes, une grande
partie du disque a t ject. La jeune toile au centre
du nuage devient directement visible. L'toile est dj
constitue d'une certaine faon. Son nergie n'est pas
encore d'origine thermonuclaire, mais
gravitationnelle, ce qui ne l'empche pas de briller
intensment. Ce stade correspond ce que les
astronomes appellent la phase T Tauri.
Tauri
Une T Tauri est un objet encore trs instable. Il
connat des crises, des variations soudaines d'clat.

C'est ce moment-l que le disque de gaz qui

entoure la jeune toile va pouvoir, dans certains
cas, se condenser pour former des plantes.
Dans Orion, de jeunes toiles au stade TTauri avec un disque proto-plantaire
nettement visible autour.

Entoure d un cocon de
poussires, une toile vient
de natre.

 Le dmarrage de la fusion nuclaire:

Si le disque protoplantaire atteint une masse d'au moins 7% de celle du Soleil
(0,07M), la contraction gravitationnelle se poursuit jusqu ce que le noyau atteigne
environ 10 millions de degrs ! Alors, l'hydrogne commence se transformer en
hlium par fusion nuclaire.
L'lvation de temprature et de pression qui en rsulte stoppe la contraction de l'objet.
Lorsque l'nergie nuclaire produite par la transformation de l'hydrogne en hlium
parvient quilibrer la force de gravitation qui tend contracter son noyau, l'toile est
en quilibre hydrodynamique.A ce point elle est parvenue l'tat stable de la maturit.

Tout ce processus n'a pas pris plus de 40 millions d'annes. Peu de temps, en vrit,
compar au reste de la vie de l'toile...
Rcapitulons. Processus de formation d'une toile de masse moyenne :

Tout ceci s'applique des toiles dont la masse finale est infrieure ou gale quelques
masses solaires. La formation des toiles massives reste encore largement incomprise
ce jour. Elle serait due en partie des phnomnes de coalescence de plusieurs
prototoiles.

 Les toiles rates de type naines brunes:

Mais certaines toiles natteignent jamais la maturit.
Il s'agit d'toiles dont certaines ont juste assez de masse
pour amorcer les ractions thermonuclaires, mais ces
dernires s arrtent peu aprs. D autres plus petites n y
arrivent pas. Toutes mettent tt ou tard un
rayonnement provoqu par la contraction de leur noyau
sous l effet de la gravit. Ces toiles rates sont des
naines brunes.
brunes Nous en reparlerons.
A droite la premire toile naine brune
confirme, Gliese 229B (photo Hubble).

Les toiles rates de type plante gazeuse:

Il existe des cas o la masse est plus faible encore, moins de 0,07 M .
Le destin de ces corps est de devenir des plantes gazeuses,
comme Jupiter ou Saturne.
Dfinition (UAI) : Un plante est un objet en orbite autour d une toile et
qui est assez petit pour que la fusion du deutrium ne puisse pas dbuter
(soit moins de 13x la masse de Jupiter).
Nota: La temprature centrale de Jupiter est de 20 000 K, loin des 10
millions de degrs K requis pour fusionner l hydrogne.

Les toiles de type naines rouges:

Ce sont les plus nombreuses de lunivers! Elles ont une masse comprise entre 0,3 et
0,08 fois celle du Soleil, et une temprature de surface plus basse que 3500 K. Elles
mettent peu de lumire, parfois moins d'un dix-millime de celle du Soleil.
cause de leur petite masse, les naines rouges consument trs lentement leur
hydrogne et possdent donc une dure de vie trs longue, estime entre quelques
dizaines et 100 milliards d'annes. Les naines rouges n'arrivent jamais au stade o
les autres toiles commencent la fusion de lhlium et ne deviennent donc jamais
des gantes rouges.
Elles se contractent et s'chauffent lentement
jusqu' ce que tout leur hydrogne soit consomm.

Proxima du Centaure, une naine rouge

2- L ge adulte

 Une toile est travaille en permanence par deux forces opposes :

la gravit qui contracte car elle attire la matire partir du centre du noyau. C est
une force, ou une dformation de l espace-temps selon le point de vue, qui attire et ne
repousse pas. Elle a un caractre fondamental, immuable. Elle ne s puise jamais et
ragit instantanment.
la fusion nuclaire qui provoque une pression radiative des gaz chauds qui part du
noyau vers l extrieur.
C est une force qui fonctionne avec
un carburant, les noyaux atomiques.

Pourquoi la plupart des toiles

sont-elles stables?
Parce-que les deux forces
opposes squilibrent.
Gravit et pression sont plus forts prs du centre

Cet quilibre est d au mcanisme suivant :

Si l'toile commence se dilater (la pression interne
l'emporte), alors sa temprature interne baisse.
L'efficacit des ractions nuclaires baisse, la pression
interne diminue, et la gravitation peut reprendre le dessus :
l'expansion est stoppe.
Si la gravitation l'emporte, l'toile se contracte, sa
temprature augmente puisque de l'nergie
gravitationnelle est libre. Ceci acclre les ractions
thermonuclaires qui leur tour font monter la
temprature et la pression interne : la contraction est
stoppe.
De plus, l nergie libre par le noyau n est pas
bloque (risque d explosion) mais filtre vers l extrieur
grce l enveloppe gazeuse en couches concentriques qui
agit la manire d'un couvercle quipe de soupape.
Une toile est un norme racteur
fusion nuclaire

 La structure d une toile proche de nous, le Soleil :

Les photons gamma de haute nergie mis par le noyau grce la fusion nuclaire
traversent la zone radiative et sont absorbs, rmis, absorbs et rmis de multiples
fois. Dans la zone convective, la temprature est plus basse et permet des mouvements
de matire, avec des courants ascendants portant l nergie en surface et des courants
descendants plus froids.
Finalement, 1 million d annes
aprs l mission du photon initial,
ses successeurs jaunes beaucoup moins
nergtiques (heureusement pour nous)
arrivent en surface et partent dans
l espace vers notre bonne vieille Terre.
Quelques chiffres sur le Soleil:
Rayon: 700 000 km.
Age: 4,6 milliards d annes.
Dure de vie: 10 milliards d annes.
Quelques chiffres sur le noyau:
25% du R solaire, 50% de sa masse.
Temprature: 15 millions de degrs.
Pression: 100 milliard d atmosphres.
Densit: 160 kg/L (10 x le plomb).

Une toile tire son nergie de deux sources:

- la contraction gravitationnelle
- et surtout la fusion nuclaire.

La contraction :
Si une masse gazeuse se contracte lentement sous l action des forces gravifiques, les
particules, ions, atomes, molcules, acquirent une nergie cintique. Celle-ci
correspond leur vitesse de chute, (sous l action des collisions et des interactions
diverses entre particules). Cette nergie est transforme chaque instant :
- 50% en chauffement;
- 50% en rayonnement.
Cela explique que des objets qui ne sont pas assez
massifs pour dclencher les ractions de fusion
nuclaire ou les ayant arrtes puissent tout de
mme rayonner comme certaines toiles naines brunes.
La quantit d nergie potentielle gravifique qui peut tre
libre est considrable, de l ordre de :
E = GM2/R
o M est la masse de l toile, R son rayon et G la constante
de Newton. Pour le Soleil, sa conversion en chaleur aurait pu
alimenter notre toile pendant 50 millions d annes...

 La fusion nuclaire :
Le rle de la chaleur et de la densit : Lorsque le cur d une toile comme le
Soleil atteint la temprature denviron 15 millions de K et une densit autour de 100
g/cm3 la fusion peut dmarrer. La matire (de l hydrogne surtout) est l tat de
plasma: une soupe turbulente de protons et d lectrons libres (arrachs leur noyau)
avec un reste d atomes constitus. Les atomes d hydrogne deviennent alors des ions
chargs positivement : on les appelle des protons.
Ces protons ont alors une vitesse suffisante pour vaincre la force de rpulsion
lectrostatique. Ils peuvent entrer en collision et fusionner.

Atome H

 A la base de tout : l quivalence masse-nergie:

Les toiles fabriquent de l'nergie, mise principalement sous forme de rayonnement
lectromagntique, partir d'une petite fraction de leur masse. Pour rapprocher deux
noyaux, qui normalement se repoussent (charges lectriques +), il est ncessaire que
certains de leurs protons expulsent leur charge pour devenir des neutrons. Or, entre la
masse d'un proton et d'un neutron il existe une petite diffrence de masse. Elle est
convertie en nergie.
Ex: Le noyau de l'atome d'hlium est compos de 2 protons et de 2 neutrons. Autour, on trouve 2
lectrons. Si l'on cre un noyau d hlium en partant des particules qui le composent, la masse
du noyau form est lgrement infrieure la masse des 4 particules prises individuellement.

Un noyau est plus lger que l'ensemble

de ses constituants pris sparment.

4H

He + Energie

Cycle proton/proton:
Dans le Soleil, 4 noyaux
d'hydrogne se
transforment en :
1 noyau d'hlium : 4He
2 positrons : e+ (lectrons +)
2 neutrinos :
2 photons gamma :
Il y a une perte de masse de 0,007 g par gramme d hydrogne.
Transforme en nergie selon la formule d Einstein (1879-1955)

E = M C

Nota: M est en kg et C = vitesse de la lumire

dans le vide, soit 300 000 km/s.

Le Soleil fusionne 600 millions de tonnes de noyaux d hydrogne chaque seconde en

595,8 millions de tonnes de noyaux d hlium...
La diffrence m = 4,2 millions de tonnes est transforme en nergie E = m c.
Le Soleil met une nergie lumineuse d'environ 4x10 23 Kw Colossal!

 La dure de vie d une toile est gouvern par sa masse:

Classe

Masse Rayon

Luminosit

W
O5
B0
B5
A0
A5
F0
F5
G0
G2Soleil
G5
K0
K5
M0
M5
C
S

>40
32
16
6.5
3.2
2.1
1.75
1.25
1.06
1
0.92
0.80
0.69
0.48
0.20
~5/10
~5/10

1.000.000
600.000
16.000
600
60
20
6
3
1.3
1
0.8
0.4
0.1
0.02
0.001

20
18
7.4
3.8
2.5
1.7
1.4
1.2
1.1
1
0.9
0.8
0.7
0.6
0.3
(2)
(2)

Temp. de surface Dure de vie

en degrs K
(millions annes)
50.000
40.000
28.000
15.500
9.900
8.500
7.400
6.600
6.000
5.800
5.500
4.900
4.100
3.500
2.800
~2500
~2000

<1
1
10
100
500
1.000
2.000
4.000
10.000
12.000
15.000
20.000
30.000
75.000
200.000
0.1
0.1

Abondance
en %
ngligeable
0.00002
0.1
1
3
9
14
73
ngligeable
ngligeable

Une toile de 2 M brle son hydrogne 10x plus vite que le Soleil. Sa dure de vie sur la squence principale est
donc 5 x plus courte. Une toile de 10 M a 10x plus de carburant mais le brle 2000x plus vite!

Deux astronomes ont pens classer sur un tableau les toiles connues en fonction de
leur couleur (abscisse) et de leur magnitude (ordonne). Et l, surprise, pas de
distribution alatoire, mais des courbes regroupant la majorit des toiles.
Le diagramme de Hertzsprung-Russel
est un outil fondamental pour
Les 120 000 toiles du catalogue Hipparcos
comprendre l volution des toiles.

La temprature d une
toile est quivalente
sa couleur.
Sa luminosit est
dpendante de sa
masse.
Tant que les toiles voluent sur la Squence
Principale la relation luminosit/masse obit
la rgle : L M3.3.
Rsultat: une toile 2 x plus massive que le
Soleil est 10 x plus lumineuse.

En positionnant les toiles sur ce diagramme, on s'aperoit que la grande majorit des
toiles se situe dans une bande qui va d'en haut gauche (trs chaud et trs lumineux)
vers le bas droite (froid et peu lumineux). Cette bande est appel la squence
principale. Les toiles de la squence principale sont classes en 7 groupes principaux,
appels classes spectrales, des plus chaudes vers les plus froides : O, B, A, F, G, K, M.
A l'intrieur de chaque groupe, on subdivise encore en sous-groupes de 0 9, toujours
du plus chaud vers le plus froid

On en a rajout depuis. La suite

complte est : W, O, B, A, F, G,
K, M, R, N, S, C.
Une astuce mnmonique permet
de la mmoriser sans difficult :
Whaow, Oh Be A Fine Girl,
Kiss Me Right Now,
Sweetheart .
Les C sont les carbones

Ainsi les toiles les plus chaudes, O et B, sont bleues, tandis que les plus froides, du
groupe M, sont rouges. Notre soleil est une toile de classe G2 , ce qui correspond
une temprature de surface d'environ 6000 K. Il rayonne donc principalement dans le
jaune.
Pour dfinir le type spectral complet d'une toile, on ajoute une classification indique
en chiffres romains relative la luminosit de l'toile : de Ia, les supergantes
lumineuses, V, les toiles de la squence principale.
Voici le positionnement de
certaines toiles connues :
Rigel
Btelgeuse

B8 Ia
M2 Iab

Canopus
Arcturus
Achernar
Vga
Sirius
le Soleil
V

F0 Ib
K3 III
B3 V
A0 V
A1 V
G2

En plus dtaill:

3- La fin d une
petite toile
(0,07 0,5 M)
(Ces chiffres sont des ordres de grandeur)

Rappel: Les objets de masse infrieure 0,07 M ne sont pas suffisamment massifs pour que
leur temprature centrale atteignent les 10 millions de degrs ncessaires la fusion de
l'hydrogne. Ce sont soit des naines brunes soit des plantes, gazeuses ou telluriques.

La fin des rserves d hydrogne du noyau:

Pour les trs petites toiles entre 0.07 et 0,5 M, mesure que l'nergie est
consomme, les noyaux atomiques utiliss dans le processus de nuclosynthse
deviennent incapables de ragir, ce sont des cendres nuclaires et elles
s'accumulent dans le noyau. Elles ne peuvent plus synthtiser dlments et produire
de lnergie sans une augmentation de la temprature ou de la pression.
Comme tout systme produisant du travail, la fin des
rserves d'hydrogne entrane un manque d'nergie
pour l'toile. L'quilibre entre la force gravitationnelle
et la pression de radiation entretenue par ce feu
nuclaire tant rompu, ltoile ne peut plus retenir la
force de gravit, ce qui dclenche immdiatement
une contraction de son noyau.

 La phase naine blanche d hlium :

Lorsqu'il n'y a plus d'hydrogne brler, le cur se contracte mais pas assez pour
atteindre la temprature ncessaire la fusion de l'hlium (100 millions de degrs), car
la masse de dpart est insuffisante.
L'toile ne passe pas par le stade de gante rouge et n expulse pas son enveloppe
gazeuse sous forme d une nbuleuse plantaire, comme le font les toiles moyennes.
Elle devient une naine blanche d'hlium* directement.
Nous verrons les caractristiques
des naines blanches dans le
chapitre suivant.

Naines blanches photographies

par le tlescope spatial Hubble
dans l amas globulaire M4.
* Puis plus tard une naine noire.

4- La fin d une toile

moyenne
(0,5 8 M)
(Ces chiffres sont des ordres de grandeur)

Schma gnral de la vie des toiles moyennes

Raction

Temprature (en millions de K)

Combustion de l'hydrogne
Contraction du noyau

10

Combustion de l'hlium
Contraction du noyau

100

gante rouge, nbuleuse plantaire, naine blanche, naine noire.

 La fin des rserves d hydrogne du noyau (idem petite toile):

Fin de la fusion de l hydrogne du noyau, contraction de l toile.

La phase gante rouge:

La contraction du noyau provoque une lvation substantielle de la temprature et de
la pression. Autour du coeur, une coquille d'hydrogne se contracte, et voit ainsi sa
temprature augmenter, ce qui dclenche des ractions de fusion. Ces ractions de
fusion dans cette coquille sont assez rapides, et l'onde de pression qui en rsulte a pour
effet de faire gonfler les couches priphriques de l'toile. Ce phnomne est appel
shell burning en anglais.
L'toile qui tait jusque l de magnitude constante devient une toile variable. Son
diamtre peut enfler d un facteur 200x. Comme ltoile
s'tend, elle se refroidit et sa surface devient rouge sombre.
A ce stade l'toile quitte la Squence
principale et se transforme en gante rouge
(0.5 8 M).
Laspect du Soleil tel quon peut limaginer dans 5 milliards
dannes : Le petit point jaune au-dessus droite est la taille
du Soleil de nos jours.

 La fusion de l hlium en carbone :

L hydrogne s puise, tandis que le coeur en continuant s'effondrer voit sa
temprature crotre. Si celle-ci devient suffisamment leve, c'est dire au-del de 100
millions de degrs, les noyaux d'hlium prsents dans le cur fusionnent pour former
des noyaux de bryllium instables. Ceux-ci vont leur tour fusionner avec un autre
noyau d'hlium pour donner du carbone, qui est stable (raction dite triple alpha* ).
Cette phase trs rapide est appele flash de l'hlium . A ce moment, l'nergie est
produite un rythme lev, ce qui permet l'toile gante de prserver son quilibre.

L'enveloppe externe de l'toile est alors arrache par les vents stellaires causs par
les pulsations du coeur de carbone en formation. La perte de masse peut concerner 1/3
de la masse totale! Certains atomes ou
molcules refroidis se condensent en
poussires solides minuscules, grains
de silicate et carbone enrobs de glace.
Les vieilles gantes rouges sont des
usines poussires , qui serviront
peut-tre plus tard former un systme
plantaire autour d une future toile

 Naine blanche et nbuleuse plantaire :

Pour une toile dont la masse du coeur est infrieure la masse critique
de Chandrasekhar* (1.44 fois M), le processus s'arrte lorsque tout
l'hlium est puis. Le noyau de carbone devient alors inerte, les
processus de fusion ralentissent et l'toile commence doucement s'teindre.
Le coeur de l'toile, n'ayant plus de carburant
pour contrer la gravitation, continue
s'effondrer sur lui-mme jusqu' ce que la
densit soit si grande qu'elle va obliger les
lectrons quitter leurs orbites autour des
noyaux.
Or le principe de Pauli (mcanique quantique),
interdit des lectrons de se trouver tous dans
le mme tat d'nergie.
Ce principe va crer une pression de
dgnrescence qui va stopper l'effondrement
de l'toile en s'opposant la gravitation.
* Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995)

Helix NGC 7923

Au sein de son enveloppe de gaz et de poussires en dilatation, l toile rsiduelle se

contracte et se rchauffe passant en quelques milliers d annes de la gante rouge puis
orange puis jaune, la naine verte puis bleue puis UV, qui visuellement apparat
comme une naine blanche.
blanche
Illumine par la lumire rsiduelle de l'toile, les restes parpills de cette enveloppe
forment ce que l'on nomme une nbuleuse plantaire.
Celle-ci va se disperser dans le milieu interstellaire en quelques centaines de milliers
d'annes.
Le rayonnement de l toile est alors assez
puissant pour dtruire les poussires, dissocier
les molcules, ioniser les atomes qui mettent
alors d intenses radiations rouges (raie H) et
vertes (raie OIII de l oxygne ionis 2 fois).
L toile met un vent tnu mais ultrarapide (700 000km/h) qui sculpte l enveloppe
nbulaire y inscrivant lobes bipolaires, hlices,
anneaux et jets. C est magnifique!
IC 418

Les naines blanches une fois leur temprature assez basse, deviennent invisibles,
cadavres stellaires perdus dans l espace-temps...
Ce sont des toiles en rotation rapide, car elles conservent la masse de l'toile initiale
tout en tant beaucoup plus petites (conservation du moment cintique).
* L = mvr (L=Constante)

Elles peuvent de plus possder un champ

lectrique et magntique assez intense
pour se comporter comme des
acclrateurs de particules et mettre
dans le domaine des radio-frquences
ou des rayons X.

Une naine blanche est typiquement de la taille

de la Terre, pour une masse considrable.
La densit y est norme : un verre d'eau rempli
de matire pse plus de 50 tonnes !
M27

La vie du soleil et des toiles de 0,5 8 M dans le diagramme H-R:

 Parfois: Les nova ou supernova de type I

Origine: explosion thermonuclaire.
Lexplosion est partielle (nova) ou totale, (supernova I).
Si la naine blanche fait partie d'un systme binaire, si
l'autre toile est proche et si elle se trouve dans la phase
gante rouge, ses couches externes vont se trouver
aspires par le champ d'attraction gravitationnel de la
naine blanche. C est la petite naine qui mange l atmosphre de la grosse!
Cette matire (de l hydrogne surtout) va se condenser en un disque d accrtion
autour de la naine blanche, et tomber vers la surface de cette dernire. Lorsque la
temprature et la pression dans ce disque seront assez leves, une raction
thermonuclaire va pouvoir s'amorcer, induisant ainsi un flash de lumire qui peut
rayonner comme 10.000 soleils : c'est le phnomne de la nova,
nova qui peut
se rpter intervalles plus ou moins rguliers.
Novae rcurrentes : Certaines novae connaissent des explosions intervalles trs irrguliers.
T Pyx (Boussole), par ex., qui bat tous les records de frquence, c est tous les 10 20 ans en
moyenne. Les novae naines se montrent bien plus gnreuses en matire d'explosions : U Gem,
par exemple, connat une crise en moyenne tous les trois mois. En fait, pratiquement toutes les
novae peuvent tre considres comme potentiellement rcurrentes. L'intervalle entre deux
explosions dans le cas des novae ordinaires est de l'ordre de 10 000 100 000 ans.

Dans certains cas, cette chute de matire est suffisamment brutale et massive pour
que la masse critique de Chandrasekhar* (1.44 fois M) soit atteinte. La raction
entrane la destruction totale de l'toile naine qui vole en clats en une gigantesque
explosion thermonuclaire: c'est alors une supernova de type I,
I phnomne
extrmement lumineux, le plus puissant parmi les supernovae.
Simplement, ici, l'explosion n'est pas seulement localise la surface de la naine. Elle
concerne l'ensemble de l'astre. Mille fois plus rares que les novae, de telles supernovae
impliquent une nergie un million de fois suprieure. On les distingue des supernovae
de type II par le fait qu elles ne comportent
pas la raie de l hydrogne dans leur spectre
et surtout que leur cause est diffrente
(effondrement gravitationnel pour les SNII).

5- La fin d une toile

massive
(> 8 M)
(Ces chiffres sont des ordres de grandeur)

Schma gnral de la vie des toiles massives

Raction

Temprature (en millions de K)

Combustion de l'hydrogne
Contraction du noyau

10

Combustion de l'hlium
Contraction du noyau

100

Combustion du carbone
Contraction du noyau

600

Combustion de l'oxygne
Contraction du noyau

1500

Combustion du silicium
Contraction du noyau

4000

Photodissociation du fer

6000

supernova, toile neutrons, parfois mme trou noir.

Au dbut tout se passe comme pour les toiles entre 0,5 8 M...

La fin des rserves d hydrogne du noyau :

Pour les toiles > 8 M, la fin des rserves d'hydrogne du noyau entrane un manque
d'nergie, ce qui dclenche la contraction du noyau.

La phase supergante rouge :

La contraction du noyau lve temprature et pression,
dclenchant la fusion de lhydrogne dans une coquille
d'hydrogne autour du cur.
Cette chaleur engendre une dilatation dmesure de son
enveloppe et sa luminosit va crotre rapidement. L'toile
devient une toile variable. Son diamtre peut augmenter
d un facteur 200. L'toile quitte la Squence principale
et se transforme en supergante rouge.
rouge
Malgr une temprature superficielle ne dpassant plus 3000 K,
ces toiles supergantes sont tellement volumineuses qu'elles
illuminent le ciel. On peut citer Btelgeuse, Aldbaran ou
Antars : ce sont toutes des toiles de premire grandeur.

Btelgeuse

 Fusions de l hlium, du carbone, de l oxygne...

Pour les toiles de 8 40 M le noyau devient si chaud qu'il fusionne de plus en plus
rapidement, puisant les rserves de combustible trs vite*, ce qui provoque une
contraction du noyau, suivi d une lvation de temprature et d une nouvelle fusion
avec un autre lment atomique plus lourd, donc demandant plus de temprature pour
fusionner. A 100 millions de degrs le noyau dhlium se transforme en carbone puis
en oxygne. Vers 7 ou 800 millions de degrs, les noyaux de carbone et doxygne se
transforment en non puis en sodium. Au-del de 1 milliard de degrs, le coeur dune
toile de 15 M se transforme en silicium puis en nickel et se dsintgre en fer. Cette
transformation physique est rapide et d'autant plus que la masse de l'toile est
importante. * Les lments autres que hydrogne et hlium sont peu abondants.
Contraction, fusion, contraction, fusion Jusqu au fer!

 Une structure en pelure doignon

A la veille de sa mort lintrieur dune toile prend laspect dune pelure doignon .
Compos d'hydrogne en surface, une toile massive est constitue d'lments de plus
en plus lourds mesure que l'on se rapproche du centre. Ces enveloppes concentriques
sont cres aux diffrentes tapes de la combustion thermonuclaire et suivent des
seuils bien prcis de temprature et de pression au-del desquels les ractions
semballent.

Ce schma en pelure doignon reprsente

la distribution des lments dominants dans
une toile de 20 M juste avant son
effondrement (lchelle nest pas respecte).
La temprature (K) et la masse (M) de
chaque zone sont galement notes jusqu la
surface de l'toile. Le symbole du fer entre
guillemets dans le coeur de ltoile signifie
que le fer est prsent ainsi que dautres
lments stables proches de sa masse
atomique.

 La supernova de type II :
Origine: explosion d origine gravitationnelle (effondrement de l toile).
Si la masse finale du cur dpasse 3 M les ractions en chane peuvent semballer,
la temprature du noyau montant jusqu 1 milliard de degrs.
Pendant les phases de combustion de l hydrogne et de l hlium, l nergie produite
se faisait essentiellement sous forme de photons qui en interagissant avec le gaz de
l toile, maintenaient une pression leve. Au-del de la combustion du carbone, la
temprature centrale dpasse 1 milliard de degrs; la majeure partie de l nergie
s chappe sous forme de neutrinos*, sans interaction, et qui sont donc incapables de
la rchauffer. Pour compenser cette vritable hmorragie nergtique, l toile brle
son combustible restant de plus en plus vite et de plus en plus intensment.

L volution se termine quand dans le

coeur, le silicium se transforme en fer,
l lment le plus stable de la nature.
* Les neutrinos sont des particules de masse
quasi nulle, qui ont la proprit de pouvoir
traverser une toile entire sans tre arrts.

Fer

Le fer tant incapable de fusionner en donnant de l nergie, cette dernire qui

compensait la pression de gravitation vient manquer.
La tenace gravitation ne rencontrant plus d opposition, la contraction du cur
reprend. Quand sa masse atteint la masse critique dite de Chandrasekhar, (1.44 fois
M), il s'effondre brutalement sur lui-mme, en entranant les couches externes de
l'toile.
Les parties les plus denses de l toile tombent les premires, et en quelques
millisecondes un corps extraordinairement dense se forme, atteignant la densit des
noyaux atomiques eux-mmes, soit 200 milliards de tonnes par cm.
A ces densits, les lectrons
entrent dans les protons des
noyaux pour former des
neutrons et il se forme une
pr-toile neutrons. La
compression du noyau est
stoppe.

 Le reste de la matire du cur qui continue tomber, bute sur cette enclume et
rebondit violemment vers l extrieur, crant une fantastique onde de choc,
choc qui
remonte le courant des couches superficielles en train de s effondrer avec une vitesse
de 1/4 de celle de la lumire. A ce moment une norme bouffe de neutrinos
est mise signant le dernier soupir de l toile
La puissante onde de choc un moment freine par la matire venant sa rencontre,
reprend le dessus grce ce dernier coup de pouce des neutrinos.
neutrinos
En effet, un petit pourcentage des neutrinos, pigs un court instant par la densit
phnomnale du cur, se cognent aux gros noyaux prsents en leur cdant une part de
leur nergie. L'onde de choc ne du rebond, qui tait moribonde, se dchane de
nouveau et finalement aboutit la dispersion explosive dans l'espace de toute la
matire de l'enveloppe.
Vido
La taille de l enveloppe est telle qu il faut plusieurs
heures voire plusieurs semaines l onde de choc
pour parvenir en surface
Les diffrentes couches de l toile sont violemment
propulses dans l espace, une vitesse de plusieurs
milliers de km/s et une supernova de type II apparat
Ce cataclysme dgage une norme quantit d nergie
lumineuse, gale pendant un instant celle d une galaxie
toute entire!

Cette explosion possde assez d'nergie (150

milliards de degrs) pour dclencher
d ultimes ractions de fusion, permettant
ainsi la synthse d' lments plus lourds que
le fer : zinc, or, mercure, plomb, etc.
Tous les lments que l'on peut trouver sur la
Terre, l'exception de l'hydrogne et de
l'hlium, proviennent ainsi de l'explosion de
supernovae.

En se dispersant dans l'espace, les dbris de

supernovae enrichissent le milieu interstellaire en
lments lourds, qui seront incorpors dans les
toiles de la gnration suivante et les plantes qui
les entoureront peut-tre, permettant la Vie
d clore
Nous sommes bien des poussires d toiles ...
M1

 La fin de type toile neutrons :

Aprs la phase supernovaII, le reste du coeur seffondre sur lui-mme, et sil n atteint
pas le rayon de Schwarzschild, devient une toile neutrons.
Dans le cas contraire, qui concerne les toiles de masse > 30 M , il devient un trou
noir.
Le principe de Pauli interdit deux neutrons de se trouver dans le mme tat au mme
endroit. C'est lui qui va permettre au rsidu de l'toile de compenser la force de
gravitation par la pression de dgnrescence engendre par ces neutrons.

C est une bille lisse et dure, o la plus

grosse montagne ne dpasse pas le
micron...
L'corce de l'toile se compose
essentiellement de fer.
Un cube de sucre de matire
pse 400 milliards de tonnes!

 La fin de type trou noir :

Aprs la phase supernovaII, le reste du coeur
seffondre sur lui-mme, et sil atteint le rayon
de Schwarzschild*, devient un trou noir.
Ce trou noir n'a pas de surface matrielle ; la
matire est rduite un point de densit infinie,
appel singularit. La surface du trou noir
est appele l'horizon, sa taille est appel rayon
de Schwarzschild . Un trou noir est invisible.

Film

Aspect d un trou noir en rotation :

Dans ce cas, l'espace-temps est non
seulement dform en entonnoir , mais
en plus, il s'enroule pour suivre la rotation
du trou noir. Un rayon lumineux qui irait
droit vers le trou noir suivrait en fait la
ligne d'espace-temps dessine ici en rouge.
* Rayon de Schwarzschild : Rayon l'intrieur
duquel il faut comprimer une masse pour qu'elle
devienne un trou noir. Ce rayon augmente avec
la masse.

Conclusion

Les toiles: des fontaines d atomes.

Le monde des toiles est profondment cratif.
C est dans les creusets stellaires, ports des
chaleurs inimaginables, que naissent les
espces nuclaires utiles et
varies qui forment la base de toute
structure matrielle ou vivante : carbone,
azote, oxygne, sodium, calcium, fer etc.

Ceux-ci serviront leur tour de germes d organisation de structures

atomiques complexes, dans la fracheur des nuages interstellaires.
Et de nuage de gaz en toile, de grain de poussire en plante, de molcule
d eau en hlice ADN, s difiera le support matriel de toute chose inerte
et vivante.
(Texte adapt de celui de Michel Cass, astrophysicien.)