Cours Canaux Transmission

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INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE

TOULOUSE

4
me
Anne RT


_________











CANAUX DE TRANSMISSIONS
BRUITES





SUPPORT DE COURS
ENONCE DE TRAVAUX DIRIGES







Alexandre Boyer
[email protected]
http://lesia.insa-toulouse.fr/~a_boyer



Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 2
TABLE DES MATIERES






Introduction..................................................................................................................... 3
A. Caractristiques des canaux de transmission............................................................. 6
B. Origine des perturbations et leurs effets sur le canal de transmission ..................... 17
C. Limitations et modles des canaux de transmission ................................................ 35
D. Techniques de fiabilisation dun canal de transmission par codage de canal.......... 46
E. Techniques de fiabilisation dun canal de transmission sur la couche physique ..... 55
F. Rgnration dun signal .......................................................................................... 73
Conclusion - Planification dune transmission numrique........................................... 84
Rfrences..................................................................................................................... 86
Annexe A Rappel sur les units................................................................................. 87
Annexe B Produits dintermodulation pour une non-linarit dordre 3................... 89
Annexe C Dmonstration du premier critre de Nyquist .......................................... 92
Annexe D Filtre en cosinus surlev ......................................................................... 93
Annexe E Fonction derreur de Gauss complmentaire ERFC................................. 95
Annexe F Glossaire.................................................................................................... 96
Travaux Dirigs ............................................................................................................ 97


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 3

Introduction
Le rle dun systme de tlcommunications est de transmettre distance des informations
dun metteur un ou plusieurs rcepteurs au travers dun canal de manire fiable et cot rduit.
Dans un systme de transmission numrique, une suite finie de symboles reprsente linformation.
Celle-ci est transmise sur le canal de transmission par un signal rel ou analogique. Ce signal peut
prendre une infinit de valeurs diffrentes et est ainsi soumis diffrentes formes de perturbations et
dinterfrences, pouvant conduire des erreurs dinterprtations du signal recueilli par le rcepteur. Le
rle de lingnieur en tlcommunications est donc de sassurer que le rcepteur pourra recevoir le
message mis par lmetteur sans aucune erreur, par un dimensionnement judicieux du canal de
transmission et par la mise en place de techniques le rendant plus robuste.
Rappel historique :
La figure 1 prsente un historique de lvolution des techniques de tlcommunications.
Contrairement ce que lon pourrait croire, les premiers systmes de tlcommunications tre
apparus taient numriques. Il sagissait des tlgraphes optiques de Chappe (1794) et lectriques de
Morse (1832), dans lesquels linformation tait reprsente par des impulsions lumineuses ou
lectriques. Cest ensuite le tlphone de Bell (1876) et les transmissions radio de Marconi (1896) qui
ont ouvert lre des communications analogiques. Ainsi, les premiers systmes radio mobiles taient
analogiques. Les premires bases thoriques des communications numriques datent de 1948
(Shannon), mais le numrique est finalement apparu la fin des annes 70 avec des applications telles
que le CD audio, les ordinateurs personnels, les GSM Ces dernires annes ont vu une vritable
explosion des systmes et des normes de communication, principalement sans fils. Bien que les
premires transmissions radio datent de plus dun sicle, les systmes de communication sont rests
principalement filaires. Une des principales difficults tait lie aux proprits non stationnaires du
canal radio. Un signal peut suivre plusieurs chemins pour arriver un rcepteur donn, ce qui peut
conduire distordre trs fortement le signal reu. Ainsi, le canal de transmission radio a un impact
nfaste sur la qualit du signal transmis. Il est donc essentiel de mettre en place des circuits et des
algorithmes permettant de fiabiliser la transmission. Nanmoins, mme si des ingnieurs et des
chercheurs avaient dj imagin des solutions, leur mise en uvre tait difficile voire impossible faute
de technologies suffisamment performantes sur lesquels elles pouvaient tre implantes. Le boom
de lindustrie de la microlectronique partir des annes 70 et lvolution constante des
performances des circuits intgrs a rendu possible le dveloppement rcent des systmes de
tlcommunications.
1987 - standard
GSM
2005 -standard
Wimax
1896 - 1e liaison
radio
1950 1st service de
radiotlphonie
1978 - Advanced
Mobile Phone
Service
1956 - 1e liaison
tlphonique
transatlantique
1832 - invention
du tlgraphe
2002 - dploiement
du 1
e
rseau UMTS
1876 - invention
du tlphone
1983 - protocole
TCP-IP
1860 - 1e liaison
tlgraphique
transatlantique
1948 Travaux de
C. Shannon
2008 DVB-H
en France
2010 Dploiement
3.9G LTE

Fig. 1 - Historique des techniques de tlcommunications
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 4

Analogique vs numrique :
Les signaux
numriques prsentent
certains avantages par
rapport aux signaux
analogiques. Le principal
avantage est la vulnrabilit
moindre du signal
numrique aux
perturbations extrieures par
rapport un signal
analogique. En effet, il est
plus difficile dentraner la
modification dun bit dans
un signal numrique que de
perturber srieusement un
signal analogique de
quelques dizaines de
millivolts. Le deuxime
avantage est quil est
possible de manipuler un signal numrique et de le soumettre diffrents traitements (image, son,
vido.). Celui-ci peut tre compress pour amliorer le dbit dinformations, des codes dtecteurs ou
correcteurs derreur peuvent lui tre ajouts, le rendant plus robuste aux perturbations extrieures.
Nanmoins, la mise au point dun systme numrique est plus complexe que celle dun systme
analogique au point de vue systmes lectroniques mais aussi au niveau des algorithmes dvelopper.
La complexit se traduit aussi en terme de cot. Lavnement des systmes numriques sest ainsi fait
en parallle de celle de lvolution des circuits intgrs.
Problmatique du cours de canaux de transmission bruits
Le rle de tout systme de communication est dassurer que le rcepteur comprenne
lintgralit des messages transmis par lmetteur, quel que soit la compression, le format ou le type
des donnes, mais aussi les perturbations induites sur le canal de transmission et son effet parasite. La
figure 6 prsente un schma gnral un canal de transmission.
10011 E(t) R(t)
0 ou 1 ?
source
D cision
Support de
transmission
Filtre
r cepteur
chantillonneur
Filtre
metteur
Canal de transmission
BRUIT

Fig. 6 - Schma dun canal de transmission numrique
Le transfert de linformation ncessite une source de donnes, traduites dans un systme
comprhensible par lmetteur et le rcepteur (codage, format, compression pralablement dfinis). Le
canal proprement dit reprsente le lien ou le support de transport de linformation entre les 2 entits
communicantes, mais il comprend aussi les dispositifs en entre et en sortie du support de transmission
qui vont aider lmission, la rception et lextraction correcte des donnes numriques. Pour
envoyer le signal travers le canal, la source a besoin dun systme dadaptation (physique pour
mettre en forme le signal, logiciel pour le protocole de dialogue). Le signal peut tre directement


Fig. 2 Tlgraphe de Morse Fig. 3 - Tlphone de Bell


Fig. 4 Radio de Marconi Fig. 5 Claude Shannon
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A. Boyer 5
transmis travers le canal, la transmission se fait alors sur la mme bande de frquence que le signal
transmettre. On parle alors de transmission en bande de base. Nanmoins, ce type de transmission
est rarement ralis en pratique, notamment pour les transmissions radio. Le signal est alors transmis
hors de la bande de base, une modulation permet de transposer le signal en bande de base des
bandes de frquence bien plus hautes prsentant des caractristiques bien meilleures et permettant un
partage du canal radiofrquence entre tous les systmes de tlcommunications.
Une fois le signal transmis, le rcepteur rcupre lautre bout du canal un signal perturb,
dform et affaibli. De ce signal, il doit extraire linformation numrique originale sans erreur. Un
filtrage permet de compenser les effets nfastes du support de transmission. Puisquil sagit
dinformation numrique et synchrone, le rcepteur doit tre capable de rcuprer lhorloge sur
laquelle les bits mis taient initialement synchroniss. Une fois que le rcepteur a reconstruit un
signal numrique propre , il doit linterprter et dcider de la valeur prise par signal chaque
priode.
Nanmoins, le signal transmis est soumis de nombreuses perturbations externes et internes
au canal de transmission. Dans un premier temps, le bruit ambiant peut perturber les communications
numriques. Des techniques de traitement du signal, de codage et de modulation ont t dveloppes
ces dernires annes pour amliorer la robustesse des liaisons vis--vis du bruit. Nanmoins, le bruit
nest pas la seule source de perturbations, la fonction de transfert du canal introduit une distorsion au
signal lors de sa propagation. De plus, dans le cas de communications numriques, laspect multi
utilisateur doit tre pris en compte car le canal de transmission est partag et des interfrences sont
craindre. Par consquent, les performances des systmes de communication dpendent des
caractristiques du canal de propagation. La tache dlicate de lingnieur en tlcommunication est de
trouver des solutions en terme de format de modulation et codage de linformation, pour optimiser ces
performances, et donc pour diminuer la rception la probabilit derreur lors de la dcision sur les
symboles reus.
Le but de ce cours est de prsenter lorigine de toutes les perturbations pouvant affecter la
transmission dun signal entre un metteur et un rcepteur, de dterminer dans quelles conditions un
canal va assurer correctement la transmission, et de proposer diffrentes techniques qui vont permettre
de rduire la probabilit dapparition derreurs. Dans ce cours, nous nous intresserons principalement
aux transmissions numriques puisque celles-ci sont majoritairement employes dans les standards
de communication. Les objectifs de ce cours sont les suivants :

Prsenter larchitecture gnrale dun canal de transmission ainsi que les diffrents types de
canaux et leurs caractristiques.
Prsenter brivement lorigine des perturbations qui peuvent altrer une communication et
leurs effets sur le signal.
Prsenter les limitations thoriques dun canal de transmission, prvues dans le cadre de la
thorie de linformation.
Dcrire des techniques de fiabilisation de la transmission dun signal par codage de canal
Dcrire des techniques de fiabilisation de la transmission dun signal, effectues sur la
couche physique
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 6
A. Caractristiques des canaux de
transmission
Dans ce chapitre, nous allons dans un premier temps prsenter larchitecture gnrale dun
canal de transmission numrique et dcrire brivement les diffrents blocs le constituant. Dans un
deuxime temps, nous dcrirons les principaux supports de transmissions numriques employs de nos
jours ainsi que leurs principales caractristiques.
I. Architecture gnral dun canal de transmission
Les systmes de tlcommunication numrique sont bass sur larchitecture prsente la
figure 7. La source primaire dinformation peut tre soit de type analogique quon numrise ensuite
(ex. de la voix pour un tlphone mobile) soit directement de type numrique. Linformation
analogique est ensuite chantillonne et numrise travers un tage de conversion analogique
numrique. La taille du message binaire original ainsi produit est en gnral trs importante et contient
en outre un grand nombre de redondance. Il subit alors un codage de source, qui a pour but de le
mettre dans un format standard dchange et de rduire sa taille (compression). Le codage source peut
aussi comporter une tape de cryptage dans le cas o lon souhaite scuriser le transfert des donnes et
leur archivage.
Source
analogique
Numrisation source
Codage source
Cryptage
Codage de canal
Modulation
Accs multiple. Mise
sur porteuse.
Amplification
Source
numrique
canal canal
Filtrage. Mise en bande
de base. Amplification
faible bruit
Dmodulation
Dcodage de canal
Dcryptage
Dcompression source
Conversion N/A
Destinataire
analogique
Destinataire
numrique
Prparation la transmission
Transmission
BRUIT Rception =
Reconstruction
du signal
Rception
Reconstitution de la source

Fig. 7 Architecture gnral dun canal de transmission
Un canal de transmission ne se limite pas seulement au support physique du transfert de
linformation. Il comprend aussi les dispositifs qui permettent dadapter le signal transmettre au
canal et de minimiser les erreurs de rception. Ces tapes peuvent tre ralises bien en amont de la
transmission proprement dite. La premire tape est le codage de canal, qui consiste ajouter
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 7
volontairement de la redondance au signal afin de le protger contre les diffrentes perturbations. On
retrouve par exemple lajout de codes dtecteurs ou correcteurs derreurs. Le codage de canal est
ralis uniquement en bande de base.
Une fois que ces symboles ont t ajouts au signal numrique, celui-ci est modul afin de
transformer le signal informatif en un signal physique capable de transiter sur le canal de transmission
utilis. Le signal est alors transpos de sa bande de base une bande de frquence bien plus haute. La
technique de modulation est choisie en fonction de la nature du canal, de son utilisation et du dbit.
Des techniques daccs multiples ou de multiplexage peuvent tre employes afin de partager un
mme canal entre diffrents utilisateurs et doptimiser son utilisation, mais aussi de rduire linfluence
des parasites. Suivant la technique employe, le multiplexage peut tre effectu dans ou hors bande de
base.
Une fois le signal mettre mis en forme (modul, filtr, amplifi), il peut tre transmis
travers le canal de transmission. A travers ce cours, on supposera que le signal mis est vierge de tout
parasite puisque toutes les prcautions ont t prises afin dassurer la qualit du signal mis. Le
passage de linformation travers le canal est critique. Le signal subit lattnuation et les dformations
inhrentes au canal ainsi que les diffrentes perturbations extrieures qui se couplent sur le canal. Le
canal nest pas le seul responsable de lajout de bruit au signal utile puisque lensemble des circuits de
rception et de rgnration du signal ajoute une part non ngligeable de bruit. En outre, le bruit nest
pas le seul problme. Le canal prsente certains dfauts intrinsques (inertie aux changements
temporels, attnuation, ) qui limite la quantit dinformation quon peut faire passer travers le
canal. A partir de la thorie de linformation (chapitre C), il est possible de prdire les performances
limites thoriques dun canal de transmission.
Le rcepteur reoit le plus souvent un signal faible, bruit et distordu quil va falloir
reconstruire avant de linterprter. La premire tape de la rception consiste filtrer le signal et
lamplifier afin de lextraire du bruit ambiant et des interfrences. Une tape de dmodulation suit afin
dextraire le signal utile et de le ramener en bande de base. Diffrentes tapes de rgnration
permettent ensuite de reformer un signal numrique dune qualit suffisante pour tre trait par un
circuit lectronique. Lopration de dcodage de canal suit, afin de vrifier que le signal reu nest pas
erron et enlever lensemble des symboles rajouts lors du codage du canal. En cas de dtection
derreur, des demandes de retransmission peuvent tre prvues suivant le protocole employ. Le signal
numrique quon cherchait transmettre peut enfin tre envoy au destinataire. Si la qualit du canal
et les techniques de fiabilisation de la transmission taient suffisants, le destinataire ne devrait faire
aucune erreur dinterprtation et retrouver le signal original.
Exercice - Etat de lart technologique : la figure ci-dessous prsente lintrieur dun tlphone
portable et un schma bloc simplifi. Dterminer dans quels blocs sont ralises les oprations
dcrites la figure 7.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 8

BaseBand
DSP
CAN
CNA
Filtre
Codage
voix
Dcodage
voix
Codage
canal
Dcodage
canal
Filtre Egal.
Mod.
CNA
CNA
CAN
CAN
BaseBand Analog
Rcepteur
RF
Transmetteur
RF
PA
Transceiver Antenne
RF & IF
Analog
Microprocesseur
Mmoires
I
Q
Q
I

Fig. 8 - Tlphone cellulaire clat et schma bloc
Rponse :
















Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 9














II. Les diffrents types de canaux de transmission
Une transmission dinformation se fait toujours distance, un support physique assure le lien
entre la source et le destinataire. Dans cette partie, nous allons prsenter les principaux supports
couramment utiliss comme mdia de transmission.
1. Communication lectrique filaire
Linformation est vhicule par un signal lectrique , cest dire une onde
lectromagntique se propageant travers un cble mtallique. On trouve deux catgories de lignes de
transmission utilises en tlcommunications :

cble bifilaire, de bande passante faible et rserv pour les
transmissions bas dbit (infrieur 2 Mbits/s pour le rseau
tlphonique). Il sagit le plus souvent de paires bifilaires torsades
afin de rduire la surface de couplage aux perturbations extrieures.
cble coaxial, de bande passante plus importante et qui permet de raliser des transmissions
avec un dbit relativement lev (jusqu' 565 Mbits/s sur le rseau
tlphonique). Le cble coaxial est notamment utilis pour
connecter les centraux tlphoniques entre lesquels transite un
grand nombre de communications. Son avantage par rapport au
cble bifilaire est dtre blind, rduisant ainsi le couplage des perturbations
lectromagntiques, et de prsenter un milieu de propagation quasi uniforme le long de la
ligne.
La principale caractristique dun cble est son impdance caractristique. Celle-ci est dfinie
par les dimensions gomtriques de la ligne et le milieu de propagation de londe lectromagntique le
long de la ligne (constante dilectrique de lisolant). Cette impdance ne reprsente pas une impdance
au sens classique lectrique du terme, il sagit en fait du rapport du champ lectrique sur le champ
magntique de londe se propageant dans le cble (quation 1). La valeur de limpdance
caractristique dun cble dpend de ses caractristiques gomtriques et du milieu de propagation
(permittivit dilectrique de lisolant sparant les deux conducteurs du cble).
( )
( )
( ) m / A
m / V
c
H
E
Z = (quation 1)
La connaissance de limpdance caractristique est fondamentale car elle va permettre de
dterminer la valeur optimale donner la charge terminale Z
load
de la ligne pour assurer la meilleure
transmission du signal. Une ligne est dite adapte si on vrifie lgalit suivante :
c load
Z Z = . Dans le
cas dune ligne adapte, toute lnergie de londe incidente est fournie la charge terminale. Par
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A. Boyer 10
contre, toute rupture dimpdance conduit la rflexion dune partie de londe incidente, la manire
dun changement de milieu pour une onde lumineuse. Lamplitude de cette onde rflchie est dautant
plus grande que la dsadaptation est importante, comme le montre lquation 2:
C load
C load
inc
refl
Z Z
Z Z
V
V
+

= = (quation 2)
O est le coefficient de rflexion, V
inc
et V
refl
lamplitude en tension des ondes incidentes et
rflchies. Londe prsente le long de la ligne de transmission est la combinaison des ondes incidentes
et rflchies.
Que se passe t-il alors si la condition dadaptation nest pas respecte ? Pour rpondre cette
question, il faut considrer les effets lis la propagation de londe lectromagntique le long du
cble, qui vont dpendre du rapport entre la longueur du cble et la longueur donde du signal
transmis. La longueur donde dans le vide dune onde est lie sa frquence par lquation suivante,
o c est la vitesse de la lumire (3.10
8
m/s) :
f
c
= (quation 3)
Pour de faibles frquences, la longueur donde est largement plus grande que la longueur de la
ligne de transmission, londe est quasiment constante en tout point de la ligne, quel que soit
limpdance de charge (fig. 9). Par contre, si la longueur donde devient infrieure la longueur de la
ligne, lamplitude de londe nest plus constante le long de la ligne, et prsente des minima et maxima
rgulirement espacs.
x
Vinc
0
L
L <<
cble
Lamplitude de londe
est quasi constante sur
toute la ligne
onde
x
Vinc
0
L
L >>
cble
Lamplitude de londe
nest pas constante le
long de la ligne
onde

Fig. 9 Propagation dune onde le long dune ligne de transmission en fonction de sa longueur donde
Si ladaptation de la ligne nest pas assure chacun de ses terminaux, londe va tre rflchie
plusieurs fois sur chacun des terminaux, faisant osciller la tension aux bornes de la charge (ringing)
comme le montre la figure 10. Les effets sur le signal peuvent tre :
Un retard ltablissement du signal
Des surtensions, sous-tensions et des oscillations pouvant conduire des erreurs
dinterprtation des signaux reus.
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A. Boyer 11
x=0
x
Vincident
Vrflchi
Vload
Cble dimpdance
caractristique Zc
Vin
Iin
Vload
temps
Vin
temps
Si Zload Zc

Fig. 10 - Effet de la dsadaptation dimpdance sur le signal transmis

Exercice Problme dadaptation de ligne : soit un cble tlphonique de 1 mtre utilis pour
transmettre un signal binaire de frquence F. A partir de quelle frquence F faut-il prendre en compte
les effets de propagation de londe lectromagntique.
Rponse :












Un autre paramtre essentiel est lattnuation du cble lie aux diffrentes pertes (ex : les
pertes dans le dilectrique). Cette attnuation augmente en gnral avec la frquence. Un cble coaxial
standard prsente des pertes typiques de 0.3 dB/m 100 MHz et 1 dB/m 1 GHz. Cette attnuation
limite lutilisation de communications filaires pour de longues distances.
2. Communication optique filaire
Les fibres optiques sont des guides pour les ondes lectromagntiques dont les frquences sont
de lordre du spectre visible. La lumire est guide le long dune fibre par rflexions multiples. La
figure 11 dcrit la structure dune fibre optique ainsi que le principe de la propagation de la lumire le
long de la fibre. Les 2 principaux avantages des fibres optiques sont leurs bandes passantes trs
leves (plusieurs dizaines de Gbits/s, voire quelques trabits/s) ainsi que leurs faibles attnuations
(0.2 dB/km pour une longueur donde de 1550 nm). Thoriquement, les dbits dans les fibres optiques
devraient tre infinis, mais ils sont principalement limits par les composants lectroniques des tages
de transmission et de rception. En outre, contrairement aux communications filaires et
radiolectriques, les fibres optiques sont insensibles aux perturbations lectromagntiques externes
puisque ces dernires ne peuvent sy coupler. Inversement, le signal guid le long de la ligne ne peut
sortir que par lautre bout de la ligne, interdisant toute fuite du signal et assurant une sret de
transmission trs leve. Elles introduisent trs peu de distorsions sur le signal et permettent de raliser
des multiplexages frquentiels trs efficaces. Enfin, elles subissent peu dchauffement par rapport aux
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A. Boyer 12
liaisons filaires lectriques ce qui amliorent leur fiabilit. Malgr tous ces avantages, les principaux
points ngatifs concernent la fragilit de fibres et de leurs connecteurs, ainsi que le cot dinstallation
et dentretien des rseaux en fibres optiques. Aujourdhui, la plupart des liaisons transocaniques sont
ralises par des fibres optiques puisque 80 % des communications longues distances sont effectues
laide des 25 millions de kilomtres de fibres optiques enterres ou submerges.


Propagation du
signal
Cur (silice, plastique)
Gaine rflchissante
Indice de rfraction n1
Indice de rfraction n2
n1 > n2
10 200 m Faisceau de
lumire incidente

Fig. 11 Guidage dun faisceau lumineux par une fibre optique
Le dbit record dune fibre optique a t obtenu par loprateur japonais NTT Docomo, avec
1800 Go/s sur une de distance de 160 km.
Question : Soit une fibre optique de 100 km de long prsentant une attnuation de 0.2 dB/km. Quelle
est la puissance restante du signal reu ?
Rponse :









3. Radio communication
Les radiocommunications utilisent la propagation d'une onde
lectromagntique dans l'atmosphre. Ce milieu est gnralement rserv aux
transmissions par satellite ou par faisceaux hertziens ainsi qu'aux communications
mobiles. Le dispositif de base pour transmettre ou recevoir un signal travers le
canal radiolectrique ou hertzien est une antenne. Les lois de propagation travers
ce canal sont dtermines par les quations de Maxwell. Les radiocommunications
stendent sur un spectre trs large (de plusieurs KHz plusieurs GHz). La figure
12 prsente loccupation du spectre radiofrquence.

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A. Boyer 13
Fr quence (Hz)
100K 1M 10M 100M
1G
10G 100G
Radio AM
Radio OC
CB
TV VHF
Radio FM
RFID
TV UHF
ILS
GSM
GPS
DCS
UMTS
Radar
auto
IEEE
802.11b
VHF
30 - 300MHz
UHF
300 - 3000MHz
SHF
3 - 30GHz
EHF
30 - 300GHz
HF
3 - 30MHz
MF
0.3 - 3MHz
WiMAX
IEEE
802.11c

Fig. 12 Occupation du spectre radiofrquence
RFID : 13.56MHz, 27.1MHz
Radio FM : 88-108MHz
TV : 54-72MHz, 76-88MHz, 174-216MHz,
470-806MHz
Applications commerciales : 434.3MHz
GSM : 890-915MHz (montant), 935-960MHz
(descendant)
DCS : 1800MHz
GPS : 1217.6-1237.6MHz, 1565.4-
1585.4MHz
UMTS : 1920-1980MHz, 2110-2170MHz
Wifi - IEEE 802.11b : 2460MHz
Wifi - IEEE 802.11c : 60 GHz
Bluetooth : 2400MHz
WIMAX (IEEE 802.16) : 2-11 GHz
Type Bande passante Applications
Paire torsade >100KHz Tlphonie, LAN
Cble coaxial >100MHz Tlvision, LAN
Fibre optique >1GHz LAN, WAN
Faisceaux
hertziens
Dpend de la
frquence de la
porteuse
Tlvision, tlphonie
mobile, LAN
Satellites >10MHz GPS, WAN
Tableau 1 - Les diffrents supports de transmission et
applications

Lavantage des radiocommunications par rapport aux autres supports de communication
(fialire, fibre optique) est le faible cot dinstallation dun rseau grande chelle, puisquil ne
ncessite pas dinstaller des supports physiques entre chaque nud et terminaux du rseau, il suffit
dinstaller une antenne. Nanmoins, il prsente de nombreux inconvnients. Dabord, il sagit du mode
de transmission le plus soumis aux perturbations extrieures et aux effets nfastes du support de
transmission. Par nature, le canal radiolectrique est variable dans le temps, imprdictible et
multichemin. Ensuite, les transmissions de donnes travers le canal radiolectrique ne peuvent pas
tre scurises et nimporte quelle antenne adapte la frquence de transmission est susceptible de
capter le signal. Enfin, le canal radiolectrique subit de trs fortes attnuations avec lloignement. En
espace libre (sans obstacles), le modle de propagation dune onde ne dpend que de la distance
sparant les 2 antennes et de la frquence. Lquation 4 donne lattnuation en espace libre.
Nanmoins, dans un environnement rel, le cas idal de lespace libre ne peut sappliquer et on doit
utiliser des modles de propagation plus complexes prenant en compte des rflexions, des diffractions,
des diffusions, des attnuations ainsi que la vitesse de dplacement relatif du rcepteur par rapport
lmetteur. De plus, le dplacement du rcepteur ou de lmetteur modifie chaque instant les
caractristiques du canal de transmission. Enfin, dautres proprits peuvent caractriser une antenne,
comme sa polarisation. En pratique, des modles statistiques permettent destimer simplement les
attnuations en prenant en compte les obstacles dans diffrents types denvironnement (ville, milieu
rural, ). La figure 13 prsente les attnuations radio calcules partir de modles plus complexes,
prenant en compte la nature de lenvironnement de propagation (modle Okumara-Hata ou COST
231).
( ) ( ) ( ) f d dB n Attnuatio log 20 log 20 4 . 32 + + =
(quation 4)
d : distance en km sparant lmetteur du rcepteur. Cette quation suppose une propagation sans obstacles
f : frquence du signal en MHz
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A. Boyer 14

Fig. 13 Attnuation dun signal radiofrquence 950 MHz pour diffrents environnements
Question : Un tlphone mobil GSM met pleine puissance (2 W) une frquence de 950 MHz. Le
seuil de rception de la station de base du rseau tlphonique est de -102 dBmW. Quelle est
lattnuation maximale que peut subir le signal mis par le tlphone. Quelle est la porte thorique
de cet metteur dans lhypothse dun espace libre ? Dans un milieu rural ? Dans un milieu urbain ?

Rponse :













Comme dans une liaison filaire les problmes dadaptation dimpdance se posent aussi pour
les liaisons radiofrquences, en entre et en sortie des antennes dmission et de rception. Pour
optimiser le transfert, les liaisons entre lmetteur-rcepteur et lantenne doivent tre adaptes autour
de leurs frquences de rsonance. Limpdance caractristique et la frquence de rsonance dune
antenne sont principalement lies la gomtrie et la disposition de lantenne dans son
environnement.
Cependant, une antenne diffre dun cble puisque londe ne se propage pas le long dun
circuit bien dfini mais dans plusieurs directions dans lespace. Certaines antennes peuvent mettre de
manire quasi uniforme dans toutes les directions (on parle dantenne omnidirectionnelle, comme les
antennes fouet), alors que dautres dans une direction bien prcise (antenne directionnelle comme une
antenne parabolique). On caractrise cette facult concentrer plus ou moins lmission sur une zone
de lespace par la directivit, ou bien par le gain de lantenne pour comparer la puissance rayonne
par une antenne donne dans une direction par rapport une antenne de rfrence, le plus souvent
omnidirectionnelle. La figure 14 prsente un exemple de diagramme de rayonnement dune antenne.
Le choix dune antenne directive dpend de la couverture dsire de lespace environnant.

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 15

Fig. 14 Diagramme de rayonnement dune antenne log priodique
4. Comparaison des portes
Les liaisons filaires, optiques et radio subissent des attnuations trs diffrentes. La figure 15
prsente une comparaison des attnuations en fonction de la distance sparant lmetteur du rcepteur
pour ces 3 types de canaux de transmission. Le canal radio est celui qui prsente lattnuation la plus
importante, alors que les fibres optiques constituent le support qui introduit le moins dattnuation.
Nanmoins, les liaisons radiofrquences permettent de construire des rseaux de communication
conomique et sont les seuls autoriser la mobilit des metteurs-rcepteurs.

Fig. 15 - Comparaison de lattnuation du signal pour diffrents supports de communication
5. Autres supports de transmission dinformation
Dautres supports de transmission existent comme les supports de stockage que sont les CD,
les DVD ou les disques durs. Ils reprsentent eux aussi des moyens de transfert dinformation et sont
aussi soumis des contraintes spcifiques en terme de taux derreur. Il est important de connatre les
caractristiques dun support de transmission ainsi que leurs limitations pour le dimensionnement dun
canal de transmission (capacit max. dinformation transmise, bande passante), techniques adopter
pour assurer la qualit de service. Enfin, il faut sassurer des rglementations associes lutilisation
dun support.



Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 16
III. Ce quil faut retenir

Un canal de transmission nest pas simplement compos du support de transmission,
mais aussi de lensemble des dispositifs qui permettent dadapter le signal
transmettre au canal et de minimiser les erreurs de rception.
Afin de rsister aux perturbations induites par le support de transmission, un signal
transmettre subit en gnral des oprations de codage de source, de codage de canal,
de modulation, de mise en forme . Il subit les oprations inverses en rception.
Lors de la transmission travers le canal, le signal subit les attnuations et les
dformations propres au canal, ainsi que le bruit provenant de perturbateurs externes.
En outre, les metteurs et rcepteurs du canal contribue gnrer des perturbations qui
dgradent le signal.
Les dfauts du canal de transmission et les perturbations externes vont limiter la
quantit dinformation qui peut passer travers le canal et affecter la qualit du signal.
Un rcepteur reoit en gnral un signal faible, bruit et distordu. Il doit tre en
mesure de le reconstruire puis de linterprter afin de retrouver le signal dorigine.
Les transmissions dinformations se font en gnral par liaison filaire (cble lectrique
ou fibre optique) ou par liaison hertzienne (ou sans fils). Cette dernire est la plus
sensible aux perturbations externes et dont lenvironnement de propagation est le plus
difficile modliser.

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 17
B. Origine des perturbations et leurs
effets sur le canal de transmission
Les perturbations que subissent les canaux de transmission ont de nombreuses origines.
Chacun a un effet propre sur le canal mais tous sont en mesure de dgrader le signal et dempcher le
rcepteur dinterprter correctement le signal reu. Dans cette partie, nous allons passer en revue
lensemble des perturbations qui peuvent altrer une communication numrique et dcrire leurs effets.

I. Bruit li aux quipements lectroniques
1. Dfinition du bruit
Les signaux utiles sont souvent mlangs du bruit. Le bruit est par dfinition un signal
parasite alatoire, le plus souvent dorigine thermique. Tout signal de frquence F dont lamplitude est
infrieure ou gale celle du bruit, ou sous le seuil de bruit, la frquence F ne pourra tre
diffrenci du bruit par un dispositif lectronique de rception (fig. 16). Le bruit dfinit donc la limite
basse en amplitude permettant la dtection dun signal. Au cours du dimensionnement dun canal de
transmission, il faudra tenir compte du niveau de bruit afin de dfinir la sensibilit du rcepteur. Le
bruit peut tre caractris de plusieurs manires :
par sa densit spectrale, c'est--dire la rpartition nergtique en fonction de la frquence
(puissance par hertz). Les tlcommunications tant bases sur des transmissions et des
rceptions effectues sur des bandes de spectre troites, il est ncessaire de dterminer la
quantit de bruit pouvant occuper la bande spectrale du signal utile.
par sa fonction de rpartition ou densit de probabilit en amplitude, et aussi par diffrentes
valeurs statistiques comme sa valeur moyenne et sa variance. En effet, comme le bruit est
gnralement alatoire (il peut tre dans certains cas dterministes mais ses caractristiques
ne sont pas connues), celui est vu comme un signal alatoire.
Niveau de
puissance
Seuil de bruit
Signal
dtectable
Signal non
dtectable

Fig. 16 Dtection dun signal au dessus du seuil de bruit

2. Bruit Johnson
Toute rsistance, mme si elle nest pas parcourue par un courant, produit ses bornes une
tension de bruit appele bruit Johnson. Ce bruit est produit par lagitation thermique alatoire des
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 18
lectrons. Ce bruit possde un spectre plat, cest dire que la puissance du bruit est constante avec la
frquence. On parle alors de bruit blanc. Son amplitude dpend de la valeur de la rsistance et de la
temprature ambiante. La tension efficace de bruit aux bornes dune rsistance R peut se calculer
laide de lquation 5, la densit spectrale de bruit laide de lquation 6.
4 TR
bruit
V k B = (quation 5)
2
4 TR ( / )
bruit
DSP k V Hz = (quation 6)
R = rsistance du conducteur (Ohm)
k=1.38x10
-23
Joule/K, constante de Boltzmann
T= temprature du matriau (K)
B=largeur de bande (Hz)

Comme le bruit est un phnomne alatoire, lamplitude du bruit Johnson est imprvisible
mais suit une loi gaussienne.
3. Bruit de grenaille
Un courant lectrique peut tre compar un flux de charges discrtes de charges constantes.
Contrairement lcoulement dun fluide, un courant est compos dlments finis qui connaissent des
fluctuations statistiques. La fluctuation du courant est donne par lquation 7 :

2
bruit
I qIB = (quation 7)
q=1.6x10
-19
C charge dun lectron
I= amplitude du courant continu (A)
B=largeur de bande (Hz)

Les fluctuations relatives du courant sont dautant plus importantes que le courant est faible.
Comme le bruit Johnson, il sagit dun bruit blanc gaussien. Cette formule est particulirement valable
dans une jonction PN, mais surestime le bruit de grenaille dans un conducteur mtallique.
4. Bruit en 1/f ou bruit de scintillement
Alors que les bruits Johnson et de grenaille sont des phnomnes irrductibles lis des
phnomnes physiques, les composants rels ont une source de bruit supplmentaire ayant plusieurs
origines lies leur fabrication (nature du matriau, rsistif par exemple). Ainsi, les rsistances sont
affectes de variations de rsistance proportionnelles au courant qui les traversent produisant des
fluctuations de tension leurs bornes. Le spectre de ce bruit suit peu prs une loi en 1/f, sa densit de
puissance est donc divise par 10 chaque dcade de frquence. On appelle aussi ce bruit le bruit rose.
5. Bruit thermique
Comme nous venons de le voir, le bruit est essentiellement dorigine thermique et son
amplitude dpend de la frquence. Il est beaucoup plus important en basse frquence quen haute
frquence cause du bruit de scintillement, mais il a tendance se stabiliser en haute frquence. En
considrant que le bruit est constant sur la bande de frquence vise (ce qui est gnralement le cas
puisque les bandes de frquence alloues aux transmissions sont limites), la formule suivante est
propose afin de dterminer de manire simple lamplitude du bruit dorigine thermique aux bornes
dun dispositif de rception.
( ) ( ) kTB log 10 dBW N =
(quation 8)
N : amplitude du bruit
k : constante de Boltzmann (k=1.38e-23 J/K)
T : temprature (K)
B : bande de frquence (Hz)

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 19
La formule prcdente permet dvaluer le seuil ou plancher de bruit d lagitation
thermique ambiante.
Question : calculer la densit spectrale du bruit temprature ambiante (27c) laide de la formule
prcdente.
Rponse :







6. Bruit dun circuit actif et facteur de bruit
Les circuits actifs sont constitus de nombreux lments capables de gnrer du bruit
(transistors, diodes). Ainsi, les amplificateurs introduisent une part non ngligeable de bruit dans les
rcepteurs. Un modle quivalent de bruit ramen en entre est donn pour reprsenter le bruit dun
amplificateur. Il contient :
Une manire courante de caractriser le bruit interne par un systme lectronique est le facteur
de bruit ou Noise Figure. Celui-ci est gal au rapport entre la puissance de bruit mesur en sortie sur la
puissance de bruit mesur en entre dun systme lectronique (quation 9). Il indique donc la quantit
de bruit ajout par le systme lectronique.
( ) ( ) ( ) dB N dBm N dB NF
N
N
NF
in out
in
out
= = (quation 9)
Lorsque plusieurs systmes lectroniques sont cascads, le facteur de bruit du systme complet
va dpendre des facteurs de bruit NFi de tous les lments et de leurs gains Gi. Il peut se calculer
partir de la relation de Friis (quation 10).

1
e
lment
2
e
lment N
e
lment
G1
NF1
G2
NF2
GN
NFN
Nout Nin

1 2 1 2 1
3
1
2
1
...
1
...
1 1

+ +

+ = =
N
N
in
out
G G G
NF
G G
NF
G
NF
NF
N
N
NF (quation 10)
Remarque : les circuits passifs gnrent aussi du bruit. En effet, une rsistance gnre du bruit
Johnson. Le facteur de bruit dun dispositif passif est li son attnuation L par la formule ci-dessous.
L
NF
passif
1
= (quation 11)
7. Bruit dune antenne
Dans un systme de transmission radio, les performances en termes de sensibilit du rcepteur
dpendent non seulement de celles des circuits lectroniques, mais aussi de lantenne qui contribue
ajouter du bruit au signal. Lantenne possde une rsistance de perte et prsente donc une source de
tension de bruit de Johnson, qui dpend fortement de la temprature de lantenne. Une antenne est
aussi une source de bruit cause de sa fonction premire : capturer des ondes lectromagntiques. En
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 20
effet, une antenne est susceptible de capter lensemble des signaux parasites produits par son
environnement (interfrences lectromagntiques, bruit thermique).
8. Autres sources de bruit
Les sources de bruit sont trs nombreuses. On peut trouver par exemple les rayonnements
cosmiques qui sont des vnements localiss et de haute nergie. Certains circuits peuvent tre
sensibles aux vibrations et aux sons comme les dtecteurs. Plusieurs techniques existent pour rejeter
le bruit :
moyenne du signal puisque le bruit est de nature alatoire
rduction de la bande passante
filtrage
techniques de conception de circuits dits faible bruit
La figure 17 prsente un exemple de mesure lanalyseur de spectre du bruit aux bornes dune
rsistance.

Fig. 17 Mesure du bruit aux bornes dune rsistance
Question : Commenter la mesure de la figure 17.
Rponse :












Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 21
II. Rapport signal sur bruit
1. Dfinition

Connatre la puissance du bruit N na un intrt que si on peut la comparer celle du signal Ps
et en dduire son impact sur la dgradation du signal. Cest pourquoi on utilise gnralement un
rapport de puissance appel rapport signal sur bruit (Signal Noise Ratio) :
N
P
SNR
nom S
=
(quation 12)
Le rapport signal sur bruit se rapporte toujours au niveau nominal du signal. Le plus souvent,
celui-ci est exprim en dB (quation 13). Voir Annexe A pour les conversions entre les chelles
linaires et les chelles logarithmiques (dB).
( )
|
|

\
|
=
N
P
dB SNR
nom S
log 10 (quation 13)
Celui-ci va donc permettre dapprcier la qualit dun signal et dterminer la sensibilit dun
dispositif pour une densit spectrale du bruit donne. Le rapport signal bruit est une donne surtout
intressante pour des signaux analogiques, puisquil va permettre destimer la dgradation subit par ce
dernier. En effet, plus le rapport signal bruit est faible, plus le signal est dgrad par le bruit et plus il
sera difficile de supprimer linfluence du bruit sur le signal. Il est ncessaire de garantir un rapport
signal bruit important pour sassurer que le signal reu reste une copie fidle du signal transmis.
Ci-dessous, voici 4 exemples de contraintes en terme de SNR, les 3 premires correspondent des
transmissions analogiques, la dernire une transmission numrique.

Exemple de SNR :

Tlphonie classique : SNR 50dB (B=3.1 KHz), bruit peine perceptible, bruit 30dB
trs gnant.
Transmission de musique : SNR 47dB (B=15 KHz), plus svre que les exigences en
tlphonie puisque largeur de bande plus grande.
Transmission de tlvision : SNR 52dB (B=5 MHz)
Systme GSM : SNR 8dB (B=200KHz), le bruit thermique tant de -120dBm 290K, le
premier tage damplification ajoutant un bruit de 10dB, la sensibilit du rcepteur est de -
102dBm (63pW) ! Cette sensibilit permet de garantir un taux derreur binaire dau plus 1
pour 100 bits.

2. Cas dun signal numrique - Rapport signal bruit par bit
Les signaux numriques sont sensibles au bruit, mais ne sont pas aussi sensibles que les
signaux analogiques. Contrairement un signal analogique, la qualit dun signal numrique ne se
mesure pas la distorsion du signal, mais la possibilit pour un circuit digital de dtecter
correctement ltat binaire transmis. Alors que la principale contrainte dune communication
analogique est le rapport signal bruit qui est directement reli la distorsion du signal, celle dune
communication numrique est le taux derreur binaire (cf. VI.5).
Alors que les exigences en termes de rapport signal bruit pour les transmissions analogiques
sont trs leves (plusieurs dizaines de dB !), celles-ci sont beaucoup plus faibles pour des
communications numriques. Les niveaux de bruit ncessaires pour induire une erreur binaire doivent
tre trs grand et du mme ordre que lamplitude du signal. En gnral, il est possible de recevoir un
signal numrique avec une qualit acceptable avec un rapport signal bruit lgrement ngatif !
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 22
Ainsi, le rapport signal sur bruit nest pas la meilleure mtrique pour qualifier la qualit dun
signal numrique. On prfre employer un rapport signal bruit normalis appel rapport signal
bruit par bit not Eb/No. Il sagit du rapport entre lnergie vhicule par un bit Eb et la densit
spectrale en puissance du bruit No. Comme nous le verrons plus tard, cette grandeur est directement
relie au taux derreur binaire, et fixer une contrainte en termes de taux derreur binaire revient fixer
une contrainte sur le rapport Eb/No.
Le rapport signal bruit et le rapport signal bruit par bit sont relis par lquation 14.
B
F
N
E
N
S
b
o
b
=
(quation 14)
S : puissance du signal (W)
N : puissance du bruit (W)
Eb : nergie par bit (W.s/bit)
No : densit spectrale de bruit (W/Hz)
Fb : dbit binaire (bits/s)
B : bande passante du canal de transmission (Hz)


III. Distorsions non linaires des circuits lectroniques
Les circuits lectroniques actifs sont souvent modliss par des lois linaires, alors que leur
comportement est purement non linaire. Celui-ci est nglig afin de faciliter la prdiction de leur
comportement (par ex, en utilisant des fonctions de transfert). Ces effets lis au comportement
intrinsque des composants et leurs imperfections vont dgrader les performances du systme en
modifiant certains paramtres tels que le gain des tages damplification ou en crant des signaux
parasites. Les effets non linaires sont difficiles modliser et, en gnral, ils sont modliss laide
de srie de dveloppement limit lordre 2 ou 3. Les lois non linaires apparaissent alors comme des
polynmes dordre 2 ou 3 (ces calculs sont prsents lannexe B), enrichissant le spectre du signal de
sortie de nouvelles composantes spectrales. On dit alors que les signaux dentre et de sortie de
dispositifs non linaires ne sont plus isomorphes. On distingue plus particulirement deux types de
distorsions :
La distorsion harmonique
La distorsion dintermodulation
1. Distorsions harmoniques
La distorsion harmonique est due, en cas dexcitation par une sinusodale pure de frquence
fo, la cration de composantes aux frquences harmoniques kfo, o k est un entier. Le spectre en
sortie du dispositif non linaire est enrichi en nouvelles composantes spectrales. Pour caractriser la
distorsion spectrale, on utilise les notions de taux de distorsion. Le taux de distorsion de
lharmonique k, note dk, prend en compte lapparition de nouvelles composantes spectrales :
( )
1
%
k
k
A amplitude harmonique k
d
amplitude du fondamental A
= = (quation 15)

Le taux de distorsion harmonique global d caractrise la distorsion totale du signal. Il sagit
du rapport des valeurs efficaces du signal de sortie sans la composante fondamentale sur celui avec
fondamentales :

+
=
+
=
+
=
= =
1
2
2
1
1
2
2
2
1
k
k
k
k
k
k
A
A
A
A
d (quation 16)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 23

La distorsion apparat ds que les signaux ont des amplitudes importantes et que les
approximations linaires ne sont plus valables. Les distorsions harmoniques apparaissent
principalement dans les tages damplification des metteurs-rcepteurs. Le gain de tout amplificateur
est considr comme constant tant que lamplitude du signal dentre reste faible. Lentre et la sortie
de lamplificateur sont alors relies par une loi linaire et les signaux dentre et de sortie sont
isomorphes. Cependant, ds que lamplitude du signal dentre est suffisamment leve pour sortir du
domaine linaire, le gain nest plus constant et diminue. On parle de compression de gain. Ds lors, le
signal de sortie subit une distorsion damplitude.
Pour caractriser la plage damplitude du signal dentre sur laquelle le gain peut tre
considr comme constant, on dfinit le point de compression 1 dB; il sagit de la plage
damplitude du signal dentre pour laquelle la relation suivante est vrifie :

1 0
1
dB
G G dB = (quation 17)

o Go est le gain en zone linaire. Le point 1dB correspond la puissance fournir en entre
pour que le gain rel de lamplificateur scarte de 1dB du gain linaire. Lannexe B prsente un calcul
qui fait apparatre cette compression de gain dans un systme non linaire dordre 3. La figure 18
illustre la notion de point de compression 1dB. La seule faon de limiter la distorsion du signal de
sortie est de limiter lamplitude du signal en entre pour sassurer que le circuit reste dans la zone de
fonctionnement linaire. On peut aussi filtrer le signal distordu afin de ne conserver que la composante
de frquence fondamentale.
Puissance
sortie
1dBm
Caractristique
idale
Point de
compression 1dB
Puissance
entre
Pe
Ps
Zone de
fonctionnement
non linaire
Distorsion

Fig. 18 - Illustration de la distorsion dun signal provoqu par le comportement non linaire dun
amplificateur

1. Distorsions dintermodulation
La distorsion dintermodulation est lie lexistence de produits dintermodulation. Ceux-ci
apparaissent lorsquun signal dentre constitue dune combinaison linaire de termes sinusodaux de
frquences diffrentes fi, fj, passe travers un dispositif non linaire. Le signal de sortie est alors
compos, en plus des composantes harmoniques initiales, de termes dintermodulation dont les
frquences sont gales des combinaisons linaires des frquences initiales
j i
f n f m F = .
Ces distorsions sont trs gnantes car elles gnrent des signaux parasites dans la bande utile.
Nanmoins, cette proprit est mise profit dans les circuits mlangeurs des
modulateurs/dmodulateurs pour la transposition de frquences. Lannexe B prsente le calcul du
signal de sortie pour un systme non linaire dordre 3. La figure 19 prsente le spectre du signal de
sortie dun amplificateur. Le signal dentre correspond la somme de 2 sinusodes de frquences 200
et 250MHz. On remarque que le signal prsente de nombreux produits dintermodulation.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 24

Fig. 19 - Signal de sortie dun amplificateur non idal et produits dintermodulation
On peut remarquer que les produits les plus gnants sont ceux dordre 3 (2F1-F2 et 2F2-F1).
En effet, si les frquences F1 et F2 sont trs proches, les produits dordre 3 peuvent parasiter le signal
utile si ils apparaissent dans la bande passante du rcepteur. Pour caractriser les dgradations
apportes par les produits dintermodulation, on utilise la distorsion dintermodulation IM3, qui est
gale au rapport de lamplitude des signaux de produit dordre sur celle des signaux initiaux. Ce
rapport est exprim en dBc, c pour carrier, c'est--dire par rapport la porteuse . Des valeurs
comprises entre 20 et 40 dB peuvent tre considres comme acceptables.
1
3
2 1 2
20 log ( )
F
F F
V
IM dBc
V

| |
=
|
\
(quation 18)
Question : Daprs lexemple de la figure 19, calculer la valeur IM3 ?
Rponse :,





2. Bruit de phase des oscillateurs locaux des rcepteurs
Bien que ses effets soient moindres, une autre source de bruit lie aux dfauts des circuits
lectroniques du rcepteur est le bruit de phase. Celui-ci est li linstabilit des oscillateurs locaux
(OL) du rcepteur. Ceux-ci sont souvent des oscillateurs contrls en tension monts lintrieur
dune boucle verrouillage de phase (PLL) et subissent en permanence une variation alatoire de leur
frquence de fonctionnement. Au niveau du spectre, le bruit de phase se traduit par une large bande de
bruit situ au pied de la porteuse, comme le montre la figure 20.


F1 F2
2F2-F1
2F1-F2
2F1+F2 2F2+F1
f=50MHz
f f
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 25
frquence
signal
frquence
signal
oscillateur peu bruyant oscillateur bruyant
brui t de
phase
seui l de
brui t

Fig. 20 - Bruit de phase
Ces oscillateurs locaux sont utiliss dans les
circuits de rception pour ramener le signal modul
en bande de base. Si lOL est bruyant, son bruit va se
superposer au signal utile des canaux adjacents et
tre ramen dans la bande passante du rcepteur. Le
bruit de phase est trs perturbateur car ses effets sont
cumulatifs. Il nexiste pas de contre mesures
permettant de rduire son effet, le seul moyen est
damliorer la puret spectrale de lOL sa
conception. Voila pourquoi des gabarits trs stricts
sont imposs aux oscillateurs locaux dans les
applications radio, comme celui de la norme GSM
prsent figure 21.

Fig. 21 - Gabarit frquentiel impos par la
norme GSM
Le bruit de phase est le plus souvent exprim en dBc/Hz. Il sagit du rapport de la puissance
du bruit sur une bande passante de 1Hz sur la puissance de la porteuse. Cette bande est choisie en
scartant de 10KHz de la porteuse. Une valeur typique de bruit de phase est de -120dBc/Hz.
Porteuse Fp
frquence
puissance
10KHz
1Hz
Bruit de
phase

Fig. 22 - Calcul du bruit de phase

3. Autres sources de perturbations
Dautres sources de perturbations lies llectronique du rcepteur existent et ont dj t
tudies les annes prcdentes : on trouve par exemple les rsidus de spectres non supprims par les
filtres anti-repliement. Ceux-ci sont utiliss pour limiter la largeur de bande dun signal
chantillonner. Si celle-ci ne respecte pas le thorme dchantillonnage de Shannon, un phnomne
de repliement de spectre peut avoir lieu et entraner une distorsion du signal transmis. Les erreurs de
quantification sont une source de dgradation du signal invitable dans toute chane de conversion
analogique numrique et qui rduisent les performances du systme en terme de rapport signal sur
bruit.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 26
IV. Perturbations induites par le support de transmission
1. Communications filaires
Les cbles, sils ne sont pas blinds, peuvent coupler un grand nombre de perturbations
lectromagntiques qui se superposent au signal utile et rduisent le rapport signal bruit. De plus, les
ruptures dadaptation existant le long dun cble ont tendance ralentir et dformer le signal.
Lattnuation dun cble rduit non seulement lamplitude du signal et mais contribue aussi ltaler
dans le temps. Un autre problme se pose dans le cas de cbles placs proximit les uns des autres :
la diaphonie. Elle est due la proximit de chacun des cbles qui fait se coupler mutuellement les 2
signaux prsents sur chacun des 2 cbles (cration de couplages inductifs et capacitifs entre les
cbles). Si une ligne sensible est place trop prs dune ligne sur laquelle un signal rapide est vhicul,
le signal rapide se couplera sur la ligne sensible par diaphonie et parasitera le signal sensible.
2. Propagation hertzienne
Un canal radio reprsente le mdium le plus soumis aux perturbations. Dans la ralit, un
espace libre dgag de tout obstacle et aux proprits uniformes est un cas purement idal. Les ondes
incidentes peuvent subir les diffrents effets dun environnement non idal :
Des rflexions multiples qui deviennent complexes aux frquences radio UHF car les
irrgularits des obstacles sont lorigine de diffrences de phase entre les diffrents rayons
rflchies. Ces rflexions multiples crent diffrents trajets, de longueurs varies, entre
lmetteur et le rcepteur entranant un talement temporel. On parle de propagation multi
trajet.
Des diffusions, c'est--dire des rflexions pour lesquelles il nexiste aucune direction
privilgie. Elles sont provoques par exemple par des gouttelettes deau en suspension
Des diffractions qui interviennent ds que les dimensions des obstacles deviennent
comparables la longueur donde. Ce problme est majeur pour les ondes UHF.
Des absorptions par leau et les gaz de latmosphre, lattnuation variant avec la frquence

De plus, une liaison radio peut tre soumise un phnomne singulier appel vanouissement
rapide ou slectif, dcrit par la figure 23, qui sobserve principalement dans le cas des
communications radiomobiles.
transmission
Diffusion /
diffraction
rflexion
temps
Signal reu
seuil
Trajets multiples
frquence
Fonction de
transfert
seuil
fade
Impulsion
fade

Fig. 23 - Phnomne de trajets multiples et vanouissement rapide dun signal radio

Leurs causes sont multiples, elles sont lies aux trajets multiples emprunts par les ondes, mais
aussi leffet Doppler rsultant du dplacement du mobile par rapport lmetteur. Ces 2 phnomnes
crent des interfrences entre les signaux incidents qui peuvent devenir constructives ou destructives.
Dans ce cas, une perte trs importante voire totale du signal est craindre pendant des dures qui vont
de quelques s quelques secondes. Paralllement, cela se traduit par un vanouissement affectant
quelques bandes de frquence troites. De plus, contrairement aux liaisons filaires et par fibre optique,
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 27
une liaison radio est un canal dont les caractristiques ne sont pas stationnaires dans le temps. Par
consquent, ce phnomne est un des problmes les plus srieux en tlcommunications car les
attnuations sont importantes, difficile modliser et combattre efficacement.

V. Brouillage ou interfrences
Le terme brouillage ou interfrences signifie quun signal parasite de puissance non
ngligeable mis la mme frquence que le signal utile peut perturber la transmission sur le canal, en
dgradant le rapport signal bruit ou en introduisant des distorsions. On trouve 2 types
dinterfrences :
Linterfrence due la prsence simultane dautres utilisateurs soit sur le mme canal de
transmission (mauvais duplex, interfrences entre utilisateurs), soit sur des canaux adjacents
(la largeur de bande du canal adjacent ne respecte pas les contraintes fixes).
Le brouillage intentionnel (activit militaire, volont de perturber une communication
gnante). La technique revient placer proximit de lutilisateur une source haute
puissance et de la faire mettre la frquence du canal. Seules les communications radio
peuvent tre brouilles, les communications par fibre optique restent inviolables.

Dans les rseaux cellulaires, le brouillage entre cellules adjacentes mettant sur une mme
sous bande est invitable. On parle dinterfrence co-canal. Celui-ci est d la rutilisation des
frquences alloues par un oprateur dans des cellules voisines, comme le montre la figure 24. Des
rgles de rutilisation de frquence sont ds lors requises ainsi quun dimensionnement judicieux des
puissances des metteurs.
Les canaux mettant sur des bandes de frquences voisines ou adjacentes peuvent aussi se
perturber. En effet, les signaux sont rarement borns en frquence, alors que les bandes de frquence
alloues le sont. Un filtrage efficace est ncessaire pour couper toute mission hors bande et viter des
phnomnes de blocage de canaux adjacents. Cependant, les dfauts des circuits et des filtres (bruit de
phase, distorsions non linaires, produits dintermodulation) limitent lefficacit du filtrage en
produisant un grand nombre dharmoniques hors bande.
Signal
Interfrences
Interfrences
Interfrences
f1
f1
f1
f1
f
1 f
2 f
k
Frquence
Bande alloue
un oprateur
Sous bande

Fig. 24 - Interfrence co-canal dans un rseau cellulaire

VI. Effets des perturbations
1. Affaiblissement
Par dfinition, laffaiblissement ou lattnuation est le rapport de la puissance la sortie du
systme Ps sur la puissance son entre Pe. On le calcule de la manire suivante :
10 log ( )
s
e
P
A dB
P
| |
=
|
\
(quation 19)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 28
1
ln ( )
2
s
e
P
A Np
P
| |
=
|
\
(quation 20)
Suivant la base choisie pour le logarithme, le gain ou laffaiblissement sont exprims en
dcibel (dB) ou en nper (Np). Mme si le nper est mathmatiquement plus naturel que le dcibel
(dans la thorie des lignes, lattnuation suit une loi exponentielle), lusage du dcibel est plus
rpandu. On passe dune unit lautre laide des 2 formules suivantes :
1 20 log( ) 8.68 Np e dB dB = = (quation 21)
1
1 ln(10) 0.115
20
dB Np Np = = (quation 22)
Pour la conversion en dB, reportez vous lannexe A.
2. Retard de transmission
Le temps mis par une information pour parvenir de la source au destinataire peut tre un
lment dapprciation de la qualit de transmission. Il est d essentiellement au temps de propagation
des ondes lectromagntiques sur un fil ou dans lespace libre, mais dans certains cas de transmission
de donnes, il peut aussi tre d des retards de commutation (commutation par blocs). Lquation 23
donne lexpression de la vitesse de propagation dune onde lectromagntique dans un milieu
homogne et sans pertes, lquation 24 permet de calculer le retard dans une ligne.
r r
c
v

=
0 (quation 23)
co = vitesse de la lumire dans le vide = 3
e
8 m/s
r = constante dilectrique relative (par exemple 1 dans lair, 11.6 dans le silicium)
r = permabilit magntique relative (= 1 dans les matriaux non magntiques)
v = vitesse de propagation du signal
v
L
T
d
=
(quation 24)
Td = retard
L = longueur de la ligne

Le retard nest pas critique dans une communication unilatrale (ex : tlvision, fax, ), mais
le devient ds quune rponse est attendue dans lautre sens (ex : conversation tlphonique). Pour des
raisons physiologiques, le retard dans une conversation tlphonique devient sensible ds quil atteint
150ms et trs pnible ds quil dpasse 400ms.
Question : Quel est le retard introduit par une ligne tlphonique entre 2 personnes situes 1000
km ? Celui dans le cas dune liaison par satellite gostationnaire ?
Rponse :









Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 29
3. Transmission conforme Distorsions linaires
Mme si la transmission conforme ne concerne que les transmissions analogiques, nous allons
quand mme aborder ce point. Dans le cas dune transmission analogique, linformation est contenue
dans la forme du signal qui doit tre sauvegarde tout prix. Pour une transmission conforme, le
signal reu ne doit diffrer du signal mis que :
Par un facteur daffaiblissement constant
Par un retard constant

Il en rsulte que laffaiblissement de la transmission est une constante indpendante de la
frquence et que le dphasage doit tre une fonction linaire de la frquence. Si les 2 conditions
prcdentes ne peuvent pas tre satisfaites, des distorsions linaires pourront apparatre. On parle en
particulier de :
Distorsion daffaiblissement si laffaiblissement varie avec la frquence
Distorsion de phase si le dphasage ne varie pas linairement avec la frquence, c'est--dire
si le temps de propagation nest pas constant.
Ainsi, leffet de distorsions linaires sur un signal sinusodal mis na pas de consquence
puisquen rception on rcupre un signal sinusodal. Cependant tout autre signal voit sa forme et son
spectre modifis. Toutefois, aucune nouvelle composante frquentielle napparat, contrairement aux
cas de distorsions non linaires.
Remarque : distorsion de phase
Soit un signal dont le spectre est compos de 2 harmoniques de frquences F1 et F2.
Supposons que ce signal passe travers un filtre qui ajoute un dphasage chacune des harmoniques
et par consquent un retard ou temps de propagation au signal. Pour ne pas dformer le signal, il faut
que le retard des 2 harmoniques soit identique. Pour un signal de priode T et de frquence f,
dphasage et temps de propagation sont lis par la relation suivante :
2 2
T
f



= = = (quation 25)
Si on veut que le retard soit indpendant de la frquence, il faut que le dphasage soit une
fonction linaire de la frquence, autrement dit un dphasage linaire.
, tan
2 2
k f k
si k f cons te
f

= = = =
Cependant, pour une transmission numrique, la conformit nest pas ncessaire ! En effet, le
signal reu tant chantillonn et rgnr avant que linformation numrique en soit extraite, la seule
condition est que linterfrence entre symboles ou moments soit nulle.

4. Interfrences inter symbole diagramme de loeil
Le phnomne dinterfrence inter symbole (ISI ou IES) consiste en un chevauchement
partiel entre les symboles adjacents, comme le montre la figure 25. La valeur du symbole reu
linstant T est perturbe par les symboles reus prcdemment. Le symbole reu peut alors tre
confondu avec un autre et introduire des erreurs dinterprtation par le rcepteur. Linterfrence inter
symbole est la principale source derreur binaire dans les communications numriques.
temps temps
Signal mettre
Signal reu
transmission

Fig. 25 - Etalement dun signal numrique aprs transmission
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 30

Pour amliorer la fiabilit dune communication numrique, il convient de minimiser le risque
dapparition dIES. Comme nous le verrons dans les chapitre C et F, la thorie de linformation prvoit
que ces interfrences apparaissent si les conditions de Nyquist ne sont pas respectes. Si ces
conditions sont respectes, la probabilit quil existe de linterfrence inter-symbole tend vers 0.

Condition dapparition dinterfrences intersymboles

Il est possible de savoir si un canal pourra prsenter un risque important dapparition
dinterfrence inter symbole en tudiant sa rponse impulsionnelle discrte. Soit le canal de
transmission dcrit la figure 26, prsentant un filtre metteur, un support de transmission puis un
filtre rcepteur.
Filtre
metteur
Filtre
rcepteur
++
Support de
transmission
x(t)
n(t)
z(t) y(t)

Fig. 26 Modle de canal de transmission

Supposons quun metteur transmette une squence binaire a
i
sous la forme dun signal x(t),
o s(t) reprsente la rponse impulsionnelle du filtre metteur et Ts la priode des symboles binaires :
( ) ( )

=
i
S i
iT t s a t x (quation 26)
Le signal est ensuite transmis travers le canal de transmission, caractris par une rponse
impulsionnelle c(t) et qui ajoute un bruit n(t). Le signal en entre du rcepteur z(t) peut scrire sous la
forme :
( ) ( ) ( ) ( ) t n t c t x t z + = * (quation 27)
Ce signal passe ensuite travers un filtre de rception, dont la rponse impulsionnelle est
note r(t). Le signal en sortie du filtre de rception peut scrire :
( ) ( ) ( ) t z t r t y * = (quation 28)
( ) ( ) ( ) t w iT t p a t y
i
S i
+ =

(quation 29)
o w(t) reprsente le bruit en sortie du filtre et p(t) la rponse impulsionnelle du systme
compos du canal et des filtres dmission et de rception. Finalement, le signal de sortie est
chantillonn de manire synchrone avec lmetteur tous les t
i
= i.Ts et peut scrire :
( ) ( ) ( ) ( ) ( )
i
i k
S k i i
t w T k i p a p a t y + + =

0
(quation 30)
Le premier terme reprsente la contribution du i
eme
symbole transmis, c'est--dire celui quon
cherche recevoir sans erreurs. Le second terme reprsente leffet rsiduel des symboles
prcdemment transmis sur le dcodage du i
eme
symbole. Cet effet est appel interfrence inter
symboles. En labsence de bruit et dIES, on ne rcuprerait que le premier terme et aucune erreur
dinterprtation ne serait possible.
Plaons nous dans le cas o le rapport signal bruit est important, le terme w(t
i
) peut tre
nglig. Intressons nous aux conditions sur la rponse impulsionnelle p(t) qui permettent dannuler
lIES.

Remarque :
Pour quil ny ait pas dIES, il faut que les symboles ne chevauchent pas. Une premire
condition simple pour annuler lIES est davoir un support de transmission dont la dure de
transmission (cest dire la dure de la rponse impulsionnelle) est infrieure la priode binaire.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 31
Cependant, cette condition est rarement rencontre dans les systmes de transmission. Ainsi, en raison
des longueurs des cbles tlphoniques et des dsadaptations, lIES stale sur plusieurs millisecondes.
Dans le cas dun dbit de symboles de 2400 Bauds, lIES stale sur plusieurs dizaines de symboles.

A partir de lquation 30, il est possible dnoncer la condition sur p(t) pour laquelle lIES
sannule. Cette condition est appele critre de Nyquist en temps :

( ) ( )
( )
( ) ... 3 , 2 , 0
0
0
S S S S
T T T t pour t p
k i pour
k i pour p
T k i p = =

=
=
(quation 31)
Si cette condition est vrifie, le signal en sortie du filtre de rception
scrit : ( ) ( ) 0 p a t y
i i
= . Cette condition indique que tous les symboles doivent sannuler aux instants
dchantillonnage des autres symboles. Le filtre p(t), qui reprsente le canal en entier (filtre
dmission, support de transmission, filtre de rception) est dit canal de Nyquist sil vrifie cette
condition.
La figure 27 illustre la condition de Nyquist dapparition dinterfrences intersymbole. A
linstant dchantillonnage suivant le retour 0 de limpulsion, le signal reu qui a travers le canal 2
est bien revenu ltat 0, le risque de confondre ce symbole avec un autre est quasi nul. Cependant,
dans le cas du canal 1, le signal nest pas encore revenu 0 et son tat se situe sur une zone
indtermine. En prsence de bruit supplmentaire, cet tat pourra tre interprt par la rcepteur
comme un 1 logique, provoquant une erreur binaire.
temps
Impulsion
lmentaire
Transmission
travers canal 1
Tm
Tm Tm
Risque dISE
Tm Tm
0
=0
Pas dISE
Transmission
travers canal 2
1
0
Indtermin
1
0
Indtermin

Fig. 27 - Condition dapparition dIES Annulation du signal reu aux instants dchantillonnage

Diagramme de loeil

Cette condition dannulation de lIES est facilement vrifiable laide dun diagramme de
lil. Le diagramme de lil est un outil graphique permettant de visualiser la prsence dIES
affectant une communication et de qualifier la qualit du signal numrique reu. Le principe consiste
envoyer travers un canal de transmission une srie de symbole (binaire) connu, de mesurer la
rponse la sortie de canal et de superposer les tracs du signal reu sur un multiple de la dure du
symbole. On ralise donc la superposition des intervalles [iTs; (i+1)Ts]. Ce type de diagramme peut
tre gnr laide dun oscilloscope synchronis sur le dbit du signal. La ressemblance du rsultat
graphique avec un il a donn le nom ce diagramme. La figure 28 donne un exemple de signal
binaire et le diagramme de lil en rsultant.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 32


Fig. 28 - Trac dun diagramme de lil

Le diagramme est un outil graphique trs intressant car sa lecture fournit des informations sur
les performances du canal de transmission :
Louverture verticale ou la hauteur de lil donne la marge en terme de bruit sur les
niveaux. Plus louverture est faible, plus la prsence de bruit pourra causer une erreur de
dcision sur le niveau.
Louverture horizontale ou la largeur de lil donne la marge en terme dcart temporel
entre linstant dchantillonnage idal et tout autre temps dchantillonnage. Linstant
dchantillonnage idal, c'est--dire le moment o la probabilit derreur est minimise, se
situe linstant o lil prsente sa plus grande ouverture.
La pente de fermeture ou douverture donne la sensibilit une erreur lors de linstant
dchantillonnage idal.

De manire gnrale, plus lil est ferm, plus leffet de lIES est grave. En pratique, le
diagramme de lil permet :
Dajuster un galiseur afin dannuler lIES
Dajuster lhorloge locale du rgnrateur afin dchantillonner le signal reu au moment o
lIES sannule
De contrler la qualit du signal reu durant la rception

La figure 29 prsente un exemple de diagramme de lil pour un signal binaire faiblement
bruit. La figure 30 prsente le digramme de lil obtenu pour un signal bruit et trop rapide par
rapport la bande passante du canal.


Fig. 29 - Diagramme de lil dun signal peu bruit
T
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 33


Fig. 30 - Diagramme de lil dun signal bruit et rapide

Question : partir des figures 29 et 30, dire dans quel cas on a un fort risque dIES et indiquer quel
est linstant idal pour chantillonner le signal.
Rponse :








5. Taux derreur binaire
Alors que la qualit dun signal analogique est dgrade par toute distorsion ou attnuation
non linaire cr par le canal de transmission, la qualit dun signal numrique ne sera rduite que si
les effets ngatifs du canal conduisent le rcepteur confondre plusieurs symboles ou bits dans le cas
dun signal binaire. Afin de quantifier la dgradation subie par un signal numrique ou de spcifier la
qualit que doit atteindre une transmission numrique, on utilise la notion de taux derreur binaire
ou Bit Error Rate (BER). Il sagit du taux derreur mesur la rception dune transmission
numrique, et se calcule laide de lquation 32.
( )
reus bits de total nombre
errons bits de nombre
BER = % (quation 32)

Comme nous le verrons dans la partie E.II, le BER est reli au rapport signal sur bruit par bit
Eb/No et aux caractristiques de la technique de modulation employe. Plus la contrainte sur la qualit
de service dune transmission est leve, plus le BER est faible. Par exemple, la norme GSM spcifie
un BER < 1 % pour une puissance reue > -102 dBm.


Remarque : le BER nest pas la seule mtrique utilise pour qualifier la qualit dun signal
numrique. On retrouve aussi le Frame Error Rate (FER) ainsi que le Block Error Rate (BLER) qui
indique respectivement la probabilit derreur par trame et la probabilit derreur par blocs de
donnes.


T
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 34
VII. Ce quil faut retenir

Le bruit est un signal alatoire souvent dorigine thermique, qui fixe le seuil minimum
de rception des systmes lectroniques. Le bruit coupl un signal dpend de la
bande passante du signal.
Tout systme lectronique prsente des dfauts qui dgradent le signal en lui ajoutant
du bruit et en le distordant par des effets non linaires.
On caractrise lajout de bruit par un systme lectronique par le facteur de bruit ou
noise figure.
Le rapport signal bruit dfinit le rapport minimum respecter entre la puissance du
signal sur la puissance du bruit afin de garantir une rception de qualit du signal.
Les signaux numriques sont plus robustes au bruit que les signaux analogiques, on
prfre employer le rapport signal bruit par bit not Eb/No.
Le signal est aussi affect par les dfauts du support de transmission et les
interfrences provenant des autres canaux de transmission.
Les perturbations affectant le canal conduisent affaiblir le signal, le retarder et le
distordre.
Dans le cas dun signal numrique, ces effets peuvent conduire des interfrences
inter symboles, c'est--dire le chevauchement des symboles successifs, et donc des
erreurs dinterprtation.
Il est possible dannuler linterfrence intersymbole dun canal si il sagit dun canal
de Nyquist, cest dire que sa rponse impulsionnelle respecte le critre de Nyquist
dans le temps.
On mesure la qualit dun signal analogique par le rapport signal sur bruit, celle dun
signal numrique par le taux derreur binaire (Bit Error Rate).


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 35
C. Limitations et modles des canaux de
transmission

Si il est en principe possible de transmettre nimporte quel type et nimporte quelle quantit
dinformation travers un canal quelconque, condition dy mettre le temps, et de mettre en uvre
des mthodes de traitement de signal (modulation, codage), le dbit dinformation transmissible en
temps rel travers un canal donn est strictement limit par ses caractristiques propres. Dans le
cas dune transmission numrique, le rcepteur doit pouvoir distinguer deux symboles successifs pour
interprter correctement le contenu du signal. Le canal doit donc disposer dune certaine rsolution en
amplitude afin de distinguer deux tats adjacents. Le bruit de fond va fixer la limite la rsolution en
amplitude. Le rcepteur dispose aussi dune certaine rsolution temporelle. Celles-ci sont prvues dans
le cadre de la thorie de linformation dfinie par Shannon. Dans ce chapitre, nous allons prsenter
diffrents lments de thorie de linformation afin de modliser un canal et de dterminer sa capacit
maximale transmettre sans erreur un message numrique.
I. Thorie de linformation
Le but de ce cours nest pas de prsenter de manire exhaustive la thorie de linformation,
mais de comprendre ce quelle apporte comme contraintes pour celui qui cherche dimensionner un
canal. La thorie de linformation a t propose par Claude Shannon en 1948, qui cherchait valuer
les performances optimales des systmes de tlcommunications en prsence de perturbations de
nature alatoire. Ses travaux ont mis en vidence plusieurs rsultats fondamentaux que nous pouvons
rsumer ainsi :
Shannon montre quil est possible de transmettre une information sans erreur quel que soit
les perturbations ou le bruit de fond existants, condition demployer une reprsentation
approprie de linformation, c'est--dire en utilisant un codage appropri. Mme si Shannon
ne propose pas de codage permettant datteindre cette condition, il dmontre que de tels
codes existent et permettent de se rapprocher des conditions de transmission sans erreur.
Shannon fournit ensuite un ensemble de grandeurs permettant de quantifier linformation
contenue dans un message.
Shannon donne une contrainte sur le dbit dinformations transmises en fonction des
caractristiques du canal, et donne ainsi des limitations sur la bande passante du canal
Enfin, il donne une contrainte sur le nombre de valeurs diffrentes prise par un signal en
fonction du rapport signal sur bruit.

II. Calcul de la quantit dinformation dun message
binaire
Quantifier linformation contenue dans un message nest pas trivial car linformation est une
notion abstraite. Linformation peut se dfinir ainsi : elle reprsente leffet de surprise que possde
un message. Il convient maintenant de mettre en quations cette dfinition.
Nous nous intressons ici linformation vhicule par une source discrte ou numrique. Soit
un message de k caractres appartenant un alphabet compos de n caractres. Linformation que
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 36
contient un caractre dpend de sa probabilit dapparition P. On peut calculer la quantit
dinformation I (exprime en Shannon) contenu dans un caractre par la formule suivante :
( ) ( )
( )
( )
ln
log
ln
n
P
I sh P
n
= = (quation 33)
Nous allons nous placer dans le cas particulier de messages binaires. La quantit prcdente
devient :
( ) ( )
( )
2
ln
log
ln 2
P
I sh P = = (quation 34)
Ainsi, si P=1, la quantit dinformation est nulle puisquon annule leffet de surprise de
lapparition de ce caractre. Plus la probabilit dapparition dun caractre est faible, plus la quantit
dinformation est grande. Pour calculer la quantit dinformation totale dun message binaire, on
utilise la notion de quantit dinformation moyenne dune source I
tot
:
( )
2
1
log
n
tot i i
i
I kP P
=
=

(quation 35)
La quantit dinformation moyenne par caractre mis par la source est dfinie par lentropie
de la source note H :
( )
2
1
( / ) log
n
i i
i
H sh caractre P P
=
=

(quation 36)
Lentropie sera maximum si le message est purement alatoire, c'est--dire quand leffet de
surprise sera maximal. Pour traduire lcart entre lentropie dune source et lentropie maximale
possible, on dfinit la redondance dune source laide de lquation 37. Il sagit dune notion
fondamentale pour le codage de source, nous y reviendrons.
max
(%) 1
H
R
H
= (quation 37)
III. Cadence de transmission de linformation dans un
canal
La cadence de transmission de linformation dpend du nombre de caractres mis par unit
de temps. On dfinit le dbit de moments

M comme le nombre de symboles par unit de temps et il


sexprime en bauds. Un moment est un intervalle de temps au cours duquel un symbole lmentaire de
linformation est transmis. Il peut sagir dun bit si on le considre comme symbole lmentaire, ou
dun groupe de bits si on considre que les symboles lmentaires du message sont composs de
plusieurs bits. Dans une transmission numrique, chaque symbole reste constant durant une dure
constante T
M
appele la dure des moments. On calcule le dbit de moments laide de lquation
38, qui est reli la vitesse de variation des signaux sur un canal.
( )
M
T
Bd M
1
=

(quation 38)
Dans le cas dune information numrique, un symbole est cod laide dun certain nombre de
bits. Le choix de ce nombre peut se calculer laide de la quantit de dcision D, qui dpend de la
taille n de lalphabet employ. Il faut par exemple 8 bits pour dfinir 256 niveaux de gris sur une
image noir et blanc.
( )
2
( ) log D bits n = (quation 39)
Le dbit binaire de la source ou dbit de la source est donc le produit du dbit de moments
(le nombre de symbole par unit de temps) par la quantit de dcision (le nombre de bits pour coder un
symbole).
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 37
( )
( )
M
T
n
D M s bits D
2
log
/ = =

(quation 40)

Plus le dbit binaire sera important et plus la quantit dinformation transmise sera importante.
Nanmoins, tout canal rel est limit une valeur maximale de dbit, appele capacit du canal. La
connaissance de cette capacit est fondamentale car elle va fixer des contraintes sur la bande passante
du canal de transmission et sur le rapport signal bruit minimal respecter.

IV. Premier critre de Nyquist - Rsolution dans le temps
Tout canal de transmission possde une certaine inertie et il nest pas possible de faire varier
les paramtres dun signal (lectrique, lumineux) une vitesse infinie. De manire empirique, elle est
limite au moins par le temps de monte du signal Tr, ce qui va imposer une limite infrieure la
dure des moments T
M
, comme le montre la figure 31.
r
r m
T
M T T
1
max
min
= =

(quation 41)

Signal mis
Signal reu
Tr=TM
Tr = temps de monte
TM = dure dun moment
temps

Fig. 31 - Limitation temporelle de ltablissement dun signal sur un canal
Si on ne respecte pas la condition prcdente, il est possible que deux symboles conscutifs
soient confondus, crant alors une interfrence intersymbole. Le temps de monte dun signal transmis
dans un canal est li la bande passante de ce canal. Le canal de transmission doit donc prsenter une
bande passante minimale pour faire passer un signal sans risques dinterfrences intersymboles.
Reprenons le critre de Nyquist pour dterminer cette condition sur la bande passante du
canal. A partir de lquation 30, le critre de Nyquist prsent lquation 31 peut aussi tre nonc
dans le domaine frquentiel en appliquant une transforme de Fourier sur la rponse impusionnelle
discrte du canal de transmission. Le signal reu chantillonn tous les t = Ts peut tre vu comme un
peigne de Dirac. La transforme de Fourier de lgalit de lquation 31 peut alors scrire :
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) 0
1
:
0 0 0
p
T
k
f k p
T
Fourier de e Transform
p kT t k p p T k i p
k S S
k
S
k
S
=
|
|

\
|

= =



( )
S
S k
T p
T
k
f P 0 =
|
|

\
|

+
=
(quation 42)

La figure 32 prsente une allure du spectre de la rponse impulsionnelle discrte du canal. Le
spectre prsente le spectre de la rponse impulsionnelle du canal P(f), rpt infiniment tous
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 38
les
S
S
T
F
1
= , o Fs est la frquence dchantillonnage du signal reu. B reprsente la bande passante
du canal de transmission.
frquence
0
P(f)
S
T
1
S
T
2
S
T
2

S
T
1

2B
P(f-FS) P(f-FS) P(f+2FS) P(f-2FS)

Fig. 32 Spectre de la rponse impulsionnelle discrte du canal de transmission
Lgalit de lquation 42 nest respecte que si le spectre est constant quelque soit la
frquence. Cette galit ne peut tre respecte que si toutes les rptitions de P(f) se chevauchent les
unes les autres. Il est possible de montrer que cette condition peut tre ralis si :
B F
T
B
S
S
2
2
1
< >
(quation 43)
Cette condition est similaire la condition de Nyquist, mais vue dans le domaine frquentiel.
Cette condition fixe la bande passante minimale que doit prsenter un canal de transmission pour faire
passer sans erreurs un message binaire avec un dbit de symboles donn, ou inversement, le dbit de
symbole maximal pour un canal de bande passante donn.
On peut montrer que pour un canal idal reprsent par un filtre passe bas de largeur de bande
B, le temps de monte et la largeur de bande et le temps de monte sont lis par la relation suivante
(cf. annexe C) :
0.5
r
B T = (quation 44)
Cette condition permet dnoncer le thorme de Nyquist (1928) :

Pour un canal passe-bas idal de largeur de bande B, le passage dans le canal namne
aucune interfrence entre moments si et seulement si :
B
T T
M M
r M
= = =

2
1 1
min
max (quation 45)

Ce thorme a surtout un intrt thorique puisquil considre un canal passe-bas idal, ce qui
est loin dtre reprsentatif dun canal rel. Cependant, ce thorme donne une limite absolue la
rapidit dune transmission dans un canal rel. Ainsi, en pratique, on prend souvent comme limite
minimale pour la priode dun symbole la relation suivante :
min
2
M r
T T = .
En pratique, on retrouve la relation suivante pour un canal rel :
0.35 0.4
r
B T ou = (quation 46)
Cette relation permet dnoncer le critre de Nyquist largi :
B
T T
M
r M
=

25 . 1
2
1 1
min
(quation 47)
Cette relation empirique donne une limite en terme de dbit dans les canaux de transmission
usuels plus raliste que celui prvu par le thorme de Nyquist. Elle signifie quon peut transmettre
1.25 Bd par Hertz de largeur de bande ou, inversement, quil faut consacrer 0.8Hz chaque symbole
que lon souhaite transmettre. Le critre de Nyquist et le critre de Nyquist largi fournissent des
formules simples pour dterminer la bande passante ncessaire donner un canal de transmission
pour autoriser un dbit binaire donn. Le critre de Nyquist est aussi appel critre de Nyquist en
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 39
frquence et permet de dterminer si une transmission numrique en bande de base peut se faire sans
IES.
V. Rsolution en amplitude
Indpendamment de linertie du canal, un autre phnomne vient dgrader la transmission : les
perturbations et en particulier le bruit, qui se superposent au signal lintrieur du canal. Il en rsulte
que plus le nombre de symboles possibles est grand, plus il sera dur de les diffrencier. Puisque la
puissance du signal est limite, il nest pas possible de disposer dun nombre illimit de valeurs
diffrentes codant un signal que lon pourra diffrencier avec une probabilit derreur nulle. Dans
lhypothse dun bruit additif blanc gaussien et pour un rapport signal sur bruit S/N donn, Shannon a
pu montrer que pour conserver une probabilit derreur dinterprtation des symboles quasi nulle, le
nombre maximal dtats Nmax est donn par lquation 48.
max
1
S
N
N
= + (quation 48)
Nanmoins, il est impossible dassurer une probabilit derreur nulle puisque cela signifierait
quune erreur est un vnement impossible. En prsence de bruit alatoire et pour un dispositif de
transmission donn, une erreur est un vnement toujours possible. On peut donc en dduire une
quantit maximale de dcision par moments :
max 2
1
( ) log 1
2
m
S
D bits D
N
| |
= +
|
\
(quation 49)
VI. Capacit dun canal de transmission
Supposons quon dispose du canal de transmission comme celui prsent la figure 33. Celui-
ci prsente une bande passante finie B et est soumis diverses perturbations, quon modlise comme
un bruit blanc gaussien (canal AWGN voir VIII.2). Le rcepteur au bout du canal impose une
contrainte sur le rapport signal sur bruit.
Canal de transmission idal
de largeur de bande B
Bruit additif blanc
et gaussien
sortie
S/N

Fig. 33 - Canal de transmission bruit

Comme nous lavons vu dans les deux paragraphes prcdents, il nous faut vrifier les deux
conditions suivantes :
le dbit de moments doit respecter lingalit 45 ou 47 pour annuler linterfrence
intersymbole
la quantit de dcision par moments doit respecter lingalit 49 pour diffrencier en
amplitude les diffrentes valeurs que peut prendre un moment.

A partir de ces deux conditions, il est possible de dduire la capacit C du canal, cest dire le
dbit binaire maximal que peut transmettre le canal. Celle-ci est donne par lquation 50.
( )
|

\
|
+ = = =

N
S
1 log B M D D s / bits C
2
max
max m
max m (quation 50)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 40
Cette capacit dfinit la limite maximum pour le dbit binaire que peut supporter le canal. Une
transmission binaire peut se faire thoriquement avec une probabilit derreur quasi nulle si le dbit
binaire respecte la condition suivante :
C Dm

(quation 51)
Si cette condition nest pas respecte, un risque dapparition dinterfrences entre symboles est
craindre. Cependant, en pratique, on constate que la probabilit derreur ne peut pas tendre
totalement vers 0 et il nest pas possible de la rduire autant quon le voudrait. Dans le cas dune
transmission numrique, mme en respectant la condition prcdente, plus la contrainte en terme de
taux derreur binaire est faible, plus il faudra rduire le dbit binaire. On peut reprsenter
gomtriquement cette condition laide de la figure 34. Le message transmettre est modlis
comme un paralllpipde rectangle de section

D et de longueur T (dure du message).


Message
Canal
T
D
C
B
log2(1+S/N)

D

Fig. 34 - Illustration de la capacit dun canal de transmission
Question : Discuter de linterchangeabilit de la largeur de bande B et du rapport S/N.
Rponse :










VII. Sensibilit dun rcepteur
Une des principales contraintes dun rcepteur concerne sa sensibilit ou seuil de rception,
c'est--dire le niveau de puissance minimal du signal dentre pour que celui-ci soit dtect. La
sensibilit dun rcepteur dpend non seulement du niveau de bruit en entre du signal, mais aussi du
rapport signal bruit minimal respecter pour une application donne et des marges compensant les
pertes additionnelles dues limplmentation physique du rcepteur. La sensibilit dun rcepteur peut
se calculer laide de la formule suivante :
( ) pertes SNR bruit de seuil dBW sensibilit
min
+ + = (quation 52)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 41
Seuil de bruit
SNRmin
Niveau de
puissance
Marges
supplmentaires
signal
Seuil de
sensibilit

Fig. 35 - Seuil de sensibilit dun signal

Dans le cas dune transmission numrique, le rapport signal bruit est exprim en terme de
rapport signal bruit par bit. Comme nous le verrons dans la prochaine partie Modlisation de canaux
de transmission, le rapport signal bruit par bit est directement reli au taux derreur binaire dune
transmission numrique. En utilisant les quations 8 et 12, la sensibilit dun rcepteur numrique peut
sexprimer sous la forme suivante :
( ) ( ) pertes M log 10 N / E kT log 10 dBW sensibilit
o b
+
|

\
|
+ + =

(quation 53)
k : constante de Boltzmann (1.38e-23 J.K
-1
)
T : temprature (K)
E
b
/N
o
: rapport signal bruit par bit (dB)

M : dbit de moments (Bd)



Question : La norme de tlcommunication mobile 2G appele DCS 1800 impose les caractristiques
suivantes au rcepteur :
un taux derreur binaire < 2 %, ce qui impose un E
b
/N
o
> 4.9 dB
la bande alloue un canal est de 200 KHz
le dbit binaire est de 270.83 Kbits/s
le bruit ajout par le rcepteur sur le signal reu doit tre infrieur 9 dB
lattnuation du rcepteur sur le signal doit tre infrieure 3 dB
En se plaant temprature ambiante (27c), calculer la sensibilit en dBm dun tlphon mobile
DCS 1800.
Rponse :









Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 42




VIII. Modlisation de canaux de transmission
Un modle de canal reste une vision simplifie de la ralit, sa modlisation complte pourrait
atteindre une trs grande complexit (par exemple un rseau cellulaire dans un milieu urbain). Dans ce
cours, on prend la notion de canal au sens large du terme, c'est--dire quon y inclut le mdium de
transmission mais aussi les quipements de transmission et de rception. Voici quelques dfinitions :

Canal discret : lensemble des symboles reus aprs le passage dans le canal est fini.
Linformation est donc numrique.
Canal temps discret : lchelle des temps est discrte.
Canal sans mmoire : le symbole reu un instant donn dpend uniquement du symbole
mis au mme instant t (en considrant le retard de transmission nul). Si le canal a une
mmoire, la sortie dpend aussi des symboles prsents en t, t<t.
Canal stationnaire : ses caractristiques sont fixes au cours du temps. Une fibre optique est
un canal stationnaire, ses caractristiques tant quasi invariantes au cours du temps, alors
quune liaison radio correspond un canal non stationnaire puisque ses caractristiques
dpendent de nombreux facteurs tels que les objets environnants, les conditions
atmosphriques ou les perturbations lectromagntiques.
Canal slectif : le signal transmettre a des composantes frquentielles qui sont attnues
diffremment par le canal de propagation. Il introduit donc une distorsion dans le signal
transmis.

Nous allons maintenant prsenter quelques modles simples de canaux de transmission. Des
modles bien plus complexes existent (par exemple pour le canal radiolectrique), mais ils ne sont pas
traits dans ce cours.
1. Canal binaire symtrique ou BSC
Il sagit dun canal discret binaire sans mmoire. Ce canal est qualifi de symtrique car la
probabilit quun 1 devienne un 0 en sortie est gale celle quun 0 devienne un 1. p est la probabilit
derreur. La figure 36 illustre le modle de ce canal.
0 0
entre sortie
1 1
p
p
1-p
1-p
0 0
entre sortie
1 1
p
p
1-p
1-p

Valeur pris
par le signal
+V
-V
Densit de
probabilit
Probabilit que le
symbole mis soit 0
Probabilit que le
symbole mis soit 1
On dcide que la valeur
reue est un 0
On dcide que la valeur
reue est un 1
Interfrences
entre symboles

Fig. 36 - Canal binaire symtrique
Mme si ce modle de canal reste simpliste, il permet dvaluer rapidement les performances
dun systme numrique en termes de taux derreur binaire.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 43
2. Canal Additive White Noise Gaussian Noise (AWNG)
Dans ce modle de canal, on considre que le bruit est blanc et gaussien. Comme il sagit dun
bruit blanc, la densit spectrale de bruit est constante avec la frquence, ce qui reprsente une
hypothse simplificatrice des calculs, et qui est valide si on considre des bandes de frquence troites.
Le bruit est un processus alatoire, gnralement de nature gaussienne. La figure 37 propose un
modle gnral pour reprsenter un canal de transmission rel. Le canal est caractris par une
fonction de transfert ou une rponse impulsionnelle. Les perturbations externes et le bruit se couplent
au canal et sont ajouts au signal transmis.

Signal numrique
mis
Signal numrique
reu
Bruit et
perturbations
Canal de transmission
Filtre linaire
+
+
1 0 0 1

Fig. 37 - Modle gnral dun canal de transmission bruit
Un canal AWGN est non discret et sans mmoire qui reprsente parfaitement une liaison radio
en vue directe dont le bruit est principalement dorigine thermique. Le bruit additif est dans ce cas un
bruit gaussien de moyenne nulle et de variance . La densit de probabilit est donne par lquation
54. La figure 38 illustre la reprsentation temporelle dun bruit gaussien et la distribution statistique
qui peut en tre extrait, dont la densit de probabilit suit une distribution gaussienne. La
reprsentation temporelle ne permet pas dextraire dinformations sur le signal en raison de sa nature
alatoire (pas de priode par exemple), mais la distribution permet dextraire des lments statistiques
sur la nature du bruit.
2
2
1
( ) exp
2 2
x
p x

| |
=
|
\
(quation 54)
Temps
Moyenne
Amplitude
du bruit (x)
2

Densit de
probabilit p(x)
Amplitude
du bruit (x)

Fig. 38 Reprsentation temporelle dun bruit gaussien et distribution statistique de son amplitude






Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 44
3. Taux derreur binaire thorique dun signal binaire sur un canal
AWGN
Dans le cadre dun canal AWNG, il est possible de dterminer la relation thorique
fondamentale reliant le taux derreur binaire et le rapport signal par bit. Elle va nous permettre de
dterminer le rapport signal bruit minimal pour respecter une contrainte en terme de taux derreur
binaire minimal. Cette relation est aussi fortement dpendante de la faon dont le signal est vhicul
travers le canal, c'est--dire la faon dont il est modul. Comme nous le verrons dans le dernier
chapitre ddi aux techniques de fiabilisation du canal hors bande de base, la plupart des modulations
employes dans les communications numriques sont de type modulations de phase M symboles.
Pour ce type de modulation, cette relation scrit sous une forme proche de lquation suivante :
|
|

\
|
=
o
b
N
E
erfc
2
1
BER
(quation 55)
erfc reprsente la fonction derreur de Gauss complmentaire. Celle-ci est dcrite lannexe
E. Nous dmontrerons cette relation dans le cas dun signal binaire traversant un canal AWGN dans le
chapitre F IV : Dcision Rcepteur optimal. Cette formule reste cependant thorique mais donne
une bonne estimation du taux derreur binaire pour un rapport signal bruit donn. En effet, on
considre un modle idal du bruit constant avec la frquence, ce qui nest pas totalement exact dans
la ralit. La relation entre le BER et le rapport Eb/No est dpendante de nombreux paramtres tels
que la modulation, le filtrage, le codage canal
La figure 39 prsente le taux derreur binaire en fonction du rapport signal bruit dans le cas
dune modulation QPSK. On remarque que plus le rapport signal bruit augmente, plus le taux
derreur binaire diminue. Un fait surprenant est que mme si le rapport signal sur bruit est ngatif, le
taux derreur binaire nest pas gal 1. Dans cet exemple, pour E
b
/N
o
= 0 dB, le taux derreur binaire
est de 8 %. Mme si ce taux derreur est suprieur aux spcifications usuelles des systmes de
communications numriques, moins de 1 bit sur 10 risque dtre altr alors que le signal a un niveau
plus faible que le bruit. Il faut cependant rappeler que linformation dans un signal numrique nest
pas porte par la forme du signal. Il peut tre distordu et linformation sera conserve intacte tant quil
est possible de reconnatre le bon tat binaire.

Fig. 39 Taux derreur binaire en fonction du rapport signal bruit dans le cas dun canal AWNG et
dune modulation QPSK
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 45
Question : Un signal numrique de dbit = 12 Kbits/s est modul en QPSK. Le signal en bande de
base prsente une bande passante de 200 KHz. Calculer le rapport signal bruit ncessaire pour
garantir un BER < 0.1 %.
Rponse :




4. Canal de Rayleigh
Dans les liaisons radiomobiles, les canaux de transmission voluent en fonction du temps
cause des dplacements alatoires des entits communicantes et lexistence dobstacles entre
lmetteur et le rcepteur. Il peut en rsulter que le signal mis suit plusieurs trajets avant darriver au
rcepteur, conduisant une variabilit importante du signal reu due laddition de plusieurs signaux
dphass. Lorsque le dbit de transmission est suffisamment faible, chaque symbole ne se superpose
quavec lui-mme, au moins sur une portion significative de sa dure. Un canal de Rayleigh permet de
prendre en compte ces effets : rflexions multiples, vanouissements, fluctuations grande et petite
chelle et effet Doppler. Lamplitude et la phase du signal reu apparaissent comme des variables
alatoires qui suivent une loi de Rayleigh (quation 56). Ce modle est particulirement adapt une
reprsentation statistique dun canal radiomobile.
|
|

\
|
=
2
2
2
2
2
exp ) (

x x
x p (quation 56)

IX. Ce quil faut retenir

Le dbit de donnes transmissibles en temps rel travers un canal de transmission est
limit par ses caractristiques propres. Le rcepteur doit tre en mesure de distinguer
deux symboles successifs. Il doit disposer dune rsolution suffisante en amplitude
(lie au bruit) et en temps (li linertie du canal).
Dans le cadre de la thorie de linformation, le thorme de Nyquist dfinit le dbit de
moments maximal admissible dans un canal idal.
La capacit dun canal dfinit le dbit binaire maximal que peut transmettre un canal
afin de garantir une interfrence inter symboles quasi nulle. La capacit dpend de la
bande passante du canal et du rapport signal bruit.
On dfinit le seuil de rception ou de sensibilit dun rcepteur comme le niveau de
puissance minimale pour que le signal soit dtect et correctement interprt. Le seuil
de sensibilit est li au seuil de bruit et au rapport signal bruit minimum.
Afin de dterminer les capacits des canaux et les seuils de sensibilit en entre des
rcepteurs, il est ncessaire de modliser les canaux de transmission.
Ces modles sont capables de prdire les performances des canaux telles que les
rponses temporelles et frquentielles. Ils fournissent aussi les caractristiques du
bruit.
Le modle le plus courant est le modle dit Additive White Noise Gaussian. Dans le
cadre de ce modle, une relation entre le taux derreur binaire et le rapport Eb/No peut
tre calcul laide de la fonction erfc.


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 46
D. Techniques de fiabilisation dun canal
de transmission par codage de canal
Les canaux rels prsentent diffrents dfauts : ils dforment les signaux transmis (distorsions)
et ajoutent des perturbations indsirables (bruit). Dans le chapitre prcdent, nous avons appris
dterminer les performances thoriques dun canal. En pratique, il est cependant difficile de les
atteindre et les performances rellement atteintes peuvent ne pas tre suffisamment satisfaisante pour
lapplication envisage. Afin doptimiser les performances des canaux de transmission, diffrentes
techniques peuvent tre mises en place afin de rduire leffet du bruit, des perturbations ou des
distorsions et augmenter le dbit du canal jusqu se rapprocher de sa capacit maximale. Il est
possible de modifier physiquement le signal ou bien modifier son contenu en employant un codage
appel codage de canal qui le rendra plus robuste aux perturbations. Ces deux types de techniques
peuvent tre raliss simultanment, mais ne font pas appel aux mmes procds.
Tout systme de communication peut
tre modlis en utilisant le modle ISO / OSI
(International Standard Organization / Open
Systems Interconnections) (ISO 7498), prsent
la figure 40. Ce modle dcrit les fonctionnalits
ncessaires linterconnexion au sein dun
rseau de systmes communicants.
La problmatique de fiabilisation du
canal de transmission est traite dans les couches
les plus basses : la couche physique et la couche
liaison de donnes. Les deux chapitres suivants
traitent des techniques mises en uvre dans ces
deux couches pour fiabiliser le canal. Ce chapitre
traite des techniques de codage de canal, mise en
uvre dans la couche liaison de donnes.

Physique
Liaison de donnes
Rseau
Transport
Session
Prsentation
Application
Numro de
couche
1
2
3
4
5
6
7
Support de transmission

Fig. 40 Modle ISO/OSI

I. Couche liaison de donnes
La couche liaison de donnes a pour but dassurer la communication des donnes entre 2
entits communicantes. Elle assure une mise en forme des donnes qui permet de vrifier la validit du
message, par lencapsulation des donnes dans des trames et par lajout de codes dtecteurs ou
correcteurs derreurs. Elle est subdivise en 2 sous couches (fig. 41) :
Sous couche Medium Access Control (MAC) : cette sous couche gre lacceptation des
messages vers les couches plus leves. Elle est responsable de la mise en trame du message
(encapsulation/dcapsulation des donnes), du codage des trames, de larbitrage de laccs
au support de transmission, de la dtection et de la signalisation des erreurs, et de
lacquittement des messages reus
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 47
Sous couche Logical Link Control (LLC) : elle est ddie au filtrage des messages, la
notification des surcharges (plusieurs messages reus simultanment qui peuvent tre
crass) et gre la procdure de recouvrement des erreurs dtectes par la couche MAC.

1. Physique
2. Liaison de donnes
3. Rseau
4. Transport
5. Session
6. Prsentation
7. Application
Logic Link Control (LLC)
Medium Access Control (MAC)

Fig. 41 Couche liaison de donnes
II. Codage de source
Le codage sert adapter au mieux linformation transmettre aux caractristiques du canal.
On distingue deux types de codage :
Le codage de source, qui sert rduire la taille du message transmettre
Le codage de canal, qui sert rduire les effets des distorsions induites par le canal et des
perturbations externes sur le message transmettre

Le codage de source modifie dune manire prdfinie le contenu du message initial.
Lopration de dcodage en rception permettra de retrouver le contenu initial du message. Le codage
de source sert compresser le message, c'est--dire rduire sa taille et optimiser la quantit
dinformation envoyer. Une autre utilit est de crypter linformation et damliorer la scurit de la
transmission. La source peut tre considre comme un ensemble de messages ou de mots appartenant
un ensemble de M messages possibles. Chaque message est une suite ordonne de caractres parmi
les n caractres disponibles. Lopration de codage de source na de sens que si le codage est
dchiffrable, c'est--dire si il est :
Dfini : deux messages diffrents ne doivent pas tre reprsents par le mme mot
Sparable : on peut placer sans ambigut la coupure entre chaque mot.
Si tous les mots ont la mme longueur, ils commencent ou se terminent par le mme caractre
spcial quon ne peut trouver quen dbut ou en fin de mot, alors le code peut tre sparable. Un code
est dit irrductible si il vrifie la rgle du prfixe, c'est--dire quun mot ne peut pas tre le dbut
dun autre mot. Un code irrductible est forcment sparable, mais la rciproque est fausse.

Question : Soit une source binaire comprenant M=4 messages et n=2 caractres. Quels sont les codes
dchiffrables ?
Messages Code 1 Code 2 Code 3 Code 4 Code 5 Code 6
a 00 00 0 0 0 1
b 01 01 1 10 01 01
c 00 10 00 110 011 001
d 11 11 11 111 0111 0001
Rponse :

.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 48
On dfinit la longueur moyenne L des messages de la source comme le nombre moyen de
caractres par message. On peut la calculer en connaissant la probabilit dapparition Pi et la longueur
Li en caractres du message i, laide de lquation suivante 57.
( )
1
M
i i
i
L caractres P L
=
=

(quation 57)
Le codage de source consiste reprsenter les diffrents messages de faon minimiser L.
Cependant, Shannon a montr quil existe une limite infrieure cette longueur. Elle est donne
laide du premier thorme de Shannon ou thorme de codage de source qui sapplique
uniquement aux sources sans mmoire :
( )
min
2
log
H
L L
n
=
(quation 58)
On peut dfinir lefficacit dun code dchiffrable pour une source sans mmoire laide de
lquation 59. On peut aussi dfinir la redondance dun code (quation 60). Le but du codage est
daugmenter lefficacit du codage ou de diminuer sa redondance.
( )
min
%
L
L
=
(quation 59)
( ) % 1 R =
(quation 60)
Cependant, le codage de source doit se faire en connaissant le dbit de moments quon
souhaite faire passer travers le canal. En effet, la vitesse laquelle la source transmet des donnes
ltage dmission des moments dans le canal ne doit pas tre trop importante si on cherche faire une
transmission en continu ou transmission en temps rel, comme le montre la figure 42.
Source Source Information
Emetteur Emetteur
Canal
Codage source Codage canal
Modulation,

c
D
m D


Fig. 42 - Transmission en temps rel
Si

C
D reprsente le dbit de caractres fournit par la source et m D

le dbit de moments mis


travers le canal, pour raliser une transmission en temps rel, il faut vrifier la condition nonce
dans lquation 61. Si cette ingalit nest pas respecte, la source devra fournir les donnes de
manire discontinue de manire ce que lmetteur puisse mettre toutes les donnes fournies par la
source sans en perdre.
m c D D

(quation 61)

III. Codage/dcodage dun canal Codes correcteur
derreur
On dsigne par codage de canal la transformation appliquer aux symboles transmettre pour
les protger des perturbations rencontres durant la transmission. Contrairement au codage de source,
le codage de canal consiste ajouter de la redondance au message transmettre, comme lajout code
dtecteur ou correcteur derreur pour les transmissions numriques. Il existe 2 stratgies de codage de
canal :
Dtection derreurs dans le message reu et demande de retransmission laide dun
meilleur protocole (Automatic Repeat reQuest). Cette technique ncessite une voie de retour
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 49
(si cela est autoris) et cr des risques de congestion du canal si la perturbation est trop
forte.
Dtection derreurs et correction en rception (Forward Error Coding). Cette technique
introduit de la redondance dans le message initial, mais les circuits et les algorithmes
implmenter sont plus complexes.

Cette dernire technique est couramment employe dans la plupart des systmes de
tlcommunications numriques. Elle consiste ajouter en fin de trames plusieurs bits, appels bits de
redondance, dpendants du contenu dune ou plusieurs trames afin de les protger contre les erreurs
de dcisions du rcepteur. En rception, un traitement de ces bits supplmentaires permet de dtecter
les erreurs voire pour certains codes de restaurer les symboles dorigine. La gestion de la dtection
derreur est dcrite dans le protocole de la transmission.
Lajout dun code correcteur derreur est limit par la capacit du canal. En effet, des
squences trop longues ne peuvent pas tre ajoutes sans rduire le dbit de donnes utiles. Pour
quantifier la redondance ajoute un message, on emploie le terme de rendement de code ou taux de
codage R :
code
Message
K bits
Message cod
N bits
code
Message
K bits
Message cod
N bits

On dfinit parfois un code de la manire suivante : pour le code ci-dessus, on parle de code
(k,n,t), avec k le nombre de bits du message coder, n le nombre de bits du message cod et t le
nombre de bits errons qui pourront tre dtects ou corrigs.
Quelques dfinitions :
Un code est dit systmatique si on retrouve dans le message cod le message non cod
lidentique. Dans le cas o le message initial est de longueur K bits et la longueur du message cod est
de N bits, les N-K bits sont des bits de parit. Dans ce cas, le rendement est lev, suprieur en
gnral 0.7. En pratique, on parle dun faible rendement si il est infrieur 0.4.
Le codage entrane un surdbit qui se traduit soit par une diminution du dbit utile soit par une
augmentation du dbit transmis sur le canal et par consquent dune augmentation de la bande
passante ou de la puissance mise pour accrotre la capacit. On peut lier le dbit avant codage Dc
avec le dbit aprs codage Db laide du rendement, comme le montre lquation 62.
R
D
D
b
C
=

(quation 62)
Mme si le codage de canal augmente la redondance et diminue le dbit utile dinformation, il
amliore globalement le systme de transmission puisquil apporte une protection au message
transmis. Afin de quantifier cette amlioration, on utilise le gain de codage, qui reprsente la
diffrence en dB entre les rapports signal/bruit respectifs du systme cod et non cod qui permettent
datteindre le mme taux derreur. Comme le montre la figure 43, pour une limite en terme de taux
derreur binaire, la contrainte en terme de rapport signal sur bruit sera plus faible pour un message
auquel on a ajout un code correcteur derreur (message 2) par rapport au message non cod (message
1). Le gain de codage reprsente la diffrence de rapport signal bruit entre ces 2 techniques pour
atteindre la mme performance en terme de taux derreur binaire.
Eb/No
Taux derreur
binaire
1
2
Gain de codage

Fig. 43 - Gain de codage
K
R
N
=
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 50
Un code est dit linaire si la transformation entre le message dorigine et le message cod est
linaire. Ainsi, toute combinaison linaire de mots de code reste un mot de code. Il est possible
dutiliser plusieurs codes diffrents pour un mme message. On parle de code concatn en srie
quand on met en uvre successivement 2 codes ou davantage. Lide directrice de la conception dun
code est despacer au maximum les mots cods afin quun nombre limit derreurs dues au canal de
transmission puisse transformer le mot initial en un mot qui nappartient pas au code. Le rcepteur
pourra dtecter les erreurs en vrifiant si le mot appartient ou non au code et les corriger en prenant le
mot de code le plus proche du mot reu. On distingue 2 types de codes : les codes en blocs et les codes
convolutifs. Nous allons voir leurs diffrences dans la prochaine partie.
Exemple : le bus CAN
Le bus CAN (Controller Area Network) (norme IEC 11898) est couramment employ dans
lautomobile afin dinterconnecter les diffrents contrleurs lectroniques prsents dans un vhicule et
multiplexer les diffrentes requtes sur un mme bus srie. La transmission physique peut seffectuer
sur une paire torsade, sur une fibre optique, par liaison infrarouge ou par liaison radio. La figure 45
prsente le format des trames de donnes du protocole CAN.

Fig. 44 Systmes lectroniques
embarques dans une automobile
Identificateur
Champ de
contrle
Donnes CRC
Dbut de
trame
Fin de
trame
12 bits 6 bits 0 8 octets 16 bits 1 bit 9 bits

Fig. 45 - Format dune trame dans le protocole CAN

Le protocole CAN intgre plusieurs mcanismes de gestion des erreurs (code correcteur
derreurs, surveillance permanente du bus par lensemble des stations, gestion automatique des
conflits). Toutes ces techniques permettent de rduire la probabilit derreur 4.6
e
-11 !

IV. Code en blocs
Le principe dun code en blocs consiste dcouper le flux dinformation en plusieurs blocs de
K symboles, auxquels on ajoute N symboles de code associ. Chaque bloc est ainsi transform en un
nouveau bloc de K+N symboles. Chaque bloc reste indpendant des autres blocs. Linformation nest
pas traite de manire continue puisquil sera ncessaire de bufferiser les K symboles reus avant de
les envoyer avec les N symboles supplmentaires de codage. Linformation en entre est traite par
paquet.

Question : bits de parit :
Soit linformation binaire initiale : 100110100001avec les blocs originaux (K=3) : 100-110-
100-001. On ajoute dans chaque bloc un 0 ou un 1 de manire toujours obtenir un nombre pair
de 1 dans chaque bloc. On obtient les blocs cods suivants (N+K = 4) : 1001-1100-1001-0011
Calculer le rendement de ce code. Pourquoi est-ce un code dtecteur derreur ? Est-ce un code
correcteur derreur ?
Rponse :

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 51










V. Code convolutif
Un codeur convolutif traite linformation de manire continue. Les N bits ajouts par le codeur
ont t dtermin partir des K bits prsents en entre, mais dpendent aussi des G-1 groupes de K
bits prcdents. G correspond la longueur de contrainte du code. Le code dpend alors de
lchantillon prsent et dun certain nombre dchantillons prcdents, crant une forte corrlation
entre plusieurs paquets dinformation. Ainsi, si un paquet parmi les G paquets utiliss pour le codage
est altr, cette forte corrlation rduit la probabilit derreur. Cette technique offre donc un moyen de
protection puissant pour les donnes transmettre dans des milieux trs bruits comme une liaison
satellite. La figure 46 prsente un exemple de codeur utilis pour la DVB (Digital Video Broadcasting)
ou tlvision numrique.

Fig. 46 - Exemple de codeur convolutif

Chaque bit entrant va gnrer 2 bits sortant qui seront lis aux 6 bits prcdents. Le bit 1 de
sortie est un "OU exclusif" entre les bits 1,2,3,4 et 7 tandis que le bit 2 de sortie est un "OU exclusif"
des bits 1,3,4,6 et 7. En observant les bits prcdemment reus, on pourra deviner la valeur la plus
probable du bit reu. Un dcodeur de Viterbi ralise lopration de dcodage. Cependant, cette
technique double la longueur du message transmettre ! Une astuce pour rduire la longueur du
message rside dans le poinonnage des bits du message. Cette opration consiste ne pas transmettre
tous les bits du message, permettant ainsi damliorer le rendement du codage. Le dcodeur rajoutera
un 0 l o il considre quun bit a t supprim. Mme si des erreurs sont dlibrment introduites
dans le code transmettre, la grande robustesse du code convolutif permet de retrouver la valeur la
plus probable du bit supprim.

VI. Exemple de codes
1. Codage de Gray
Lorsquun rcepteur fait une erreur sur un symbole, il confond gnralement ce symbole avec
son plus proche voisin. Un codage de Gray code des symboles voisins par des mots ne diffrant que
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 52
dun bit. Ainsi, une confusion dun des deux symboles nintroduira une erreur que sur un seul bit. Le
codage de Gray peut se construire de la manire suivante :

Soit une suite dentiers appartenant lintervalle [0,N-1]. Ils peuvent tre cods sur k bits bi
tels que 1 2 1
k
N = . Pour un entier n donn de cet intervalle, le code de Gray
1 2 0
...
k k
a a a

du mot
binaire naturel
1 2 0
...
k k
b b b

scrit :
[ ]
1 1
1
0, 2
k k
i i i
a b
a b b i k

+
=
=

Exemple : Codage de Gray de nombre entier naturel
Nombre entier Codage binaire classique Codage de Gray
0 0000 0000
1 0001 0001
2 0010 0011
3 0011 0010
4 0100 0110
5 0101 1110
6 0110 1100
7 0111 0100
2. Codage de Reed Solomon
Le codage de Reed Solomon est un code en bloc dtecteur et correcteur derreur. Celui-ci est
notamment utilis dans la norme DVB. Il est not RS(188,204,t=8).

Question : Que signifie la notation RS(188,204,t=8) ?
Rponse :





Ce code consiste ajouter des octets redondants valant soit la somme soit la somme pondre
des diffrents octets prsents dans le message. Pour comprendre ce code, appliquons le un message
compos de 3 octets, par exemple le suivant : 12 15 34. On ajoute 2 octets de redondances. Le premier
est gal la somme des 3 octets, le second la somme pondr par le rang de chaque octet des 3
octets :
Premier octet de redondance : 12+15+34 = 51
Deuxime octet de redondance : 121+152+343 = 114
Le message cod devient donc : 12 15 34 51 114. Imaginons quon transmette ce message,
quun des octets ait t perturb et quon rcupre le message suivant : 18 15 34 51 114. Si on refait la
somme des 3 octets et la somme pondre, on peut dtecter une erreur :
18+15+34 = 57
181+152+343 = 120
La diffrence des sommes simples (celle reue et celle recalcule) donne la valeur de lerreur :
57-51 = 6. Celle des diffrences pondres divises par lerreur donne le rang de lerreur :
Codage
de Gray
bk- ak-
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 53
120 114
1
6

= . Il sagit donc du premier octet qui est dfectueux et lerreur est de +6. Bien entendu, si
une erreur affecte un des octets de redondance, lerreur ne pourra pas tre dtecte, sauf si on ajoute
une redondance la redondance.
VII. Entrelacement - Brassage
Tous les codes correcteurs derreurs ont une limite en terme de correction. Une des choses les
plus difficiles corriger est une longue suite de bits errons. Afin dviter ce genre dvnement, il est
possible de rpartir les bits dun paquet mettre sur plusieurs paquets. On appelle cette technique
lentrelacement. Elle est rpandue dans des applications diverses : tlphonie mobile, compact
disques, DVB... Le principe de lentrelacement utilis est dcrit par la figure 47. Lexemple suivant va
nous aider mieux comprendre lintrt de lentrelacement des donnes. On suppose quun octet code
une lettre et quun mot de 5 lettres correspond un
paquet.
Le tableau 2 prsente une partie du message
mettre. Celui-ci subit une opration
dentrelacement et est envoy travers le canal de
transmission (les correspondent aux lettres des
paquets prcdents quon a pas fait apparatre dans
lexemple). Quatre erreurs viennent alors affecter le
message reu. Ces 4 erreurs se suivent et empchent
toute correction simple dun des paquets (3 erreurs !). Mais aprs dsentrelacement, ces erreurs sont
convenablement rparties sur chacun des paquets ; 4 paquets sont affects dune seule erreur et une
mthode de correction simple permettra de rcuprer le message original. Sans entrelacement, cette
mthode serait reste inefficace.
Message original carte niche vieux poule tasse route verre
Entrelacement s---- na--- vir--- pict- toehe rauue voslx
Rception du
message 4 fautes
s---- na--- vir--- pict- toehe raXXX Xoslx
Dsentrelacement carte nichX vieXx poXle tasse route Xerre
Tableau 2 Rpartition des erreurs laide dun entrelacement

Une autre technique proche de lentrelacement est le brassage. Cette technique permet
dviter de longues suites de 0 et de 1 qui vont crer une ou plusieurs raies spectrales forte
nergie, et de rpartir uniformment lnergie sur le spectre du canal. Dans les chapitres suivants, nous
verrons que cette technique sapparente ajouter au signal de la diversit frquentielle. Ainsi, mme
sans prsence de signal en entre, un flux digital est transmis, ce qui facilite la synchronisation de
lhorloge du rcepteur ncessaire la rcupration des donnes. Cette technique est utilise par
exemple dans la DVB. La figure 48 prsente un schma de principe du circuit utilis en DVB pour
brasser des donnes laide dun gnrateur pseudo-alatoire. Cest le mme circuit qui est utilis
pour dbrasser les donnes.
Fig. 47 - Principe de lentrelacement
e
n
t
r
e
l
a
c
e
m
e
n
t
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 54
15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1
AND AND
++
++
enable
Donnes
Donnes
brasses
Registre dcalage
Gnrateur pseudo-alatoire

Fig. 48 - Principe du brassage utilis en DVB



VIII. Ce quil faut retenir

Afin de se protger contre le bruit, les perturbations externes et les effets parasites du
canal de transmission, le canal peut tre rendu plus robuste laide de techniques
spciales implmentes sur les metteurs et les rcepteurs. Elles aident augmenter la
capacit et la rapprocher des limites thoriques.
Les techniques qui modifient le contenu dun signal numrique pour rendre le canal
plus robuste face au bruit sont qualifies de codage de canal.
Les techniques de codage de canal sont assures par la couche liaison de donnes dans
le cadre du modle ISO/OSI.
La technique de codage de canal la plus courante est lajout de codes
dtecteur/correcteur derreurs.
Dans le cas dun code dtecteur derreurs, le rcepteur demande gnralement une
retransmission des donnes. Dans le cas dun code correcteur derreurs, le message
initial pourra tre retrouv condition que peu de bits soient errons. Le nombre
maximal de bits errons dpend des performances du code.
Dautres techniques courantes de codage de canal visent mlanger lordre des bits
dans un message binaire (entrelacement) ou introduire des bits supplmentaires pour
ajouter de la diversit frquentielle au signal (brassage).


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 55
E. Techniques de fiabilisation dun canal
de transmission sur la couche physique
Dans le chapitre prcdent, nous avons vu quil tait possible de rendre un canal de
transmission robuste par codage du message transmettre. Il est aussi possible daccrotre la fiabilit
dune transmission en agissant sur le signal lectrique transmettre. Cela se traduit par des techniques
de filtrage du signal reu, de modulations, dgalisation, daccs multiples ou dajout de diversit. En
gnral, ces techniques concernent les couches physiques des systmes de transmission (fig. 40).

I. Couche physique
La couche physique dfinit la faon dont le signal est transmis. Elle assure le transfert
physique des donnes binaires entre les diffrents systmes communicants dun rseau en fonction des
proprits du support de transmission (lectriques, lectroniques, optiques ). Cette couche a pour
missions principales de garantir la reprsentation correct des bits (niveaux lectriques, timing),
synchroniser les bits avec une horloge systme pour garantir un chantillonnage correct, et dfinir le
support de transmission. La couche physique peut tre subdivise en 3 sous couches (fig. 49) :
Sous couche Medium Dependent Interface (MDI) : connectique avec le support de
transmission
Sous couche Physical Medium Attach (PMA) : dfinit les caractristiques physiques des
metteurs et rcepteurs
Physical Signalling (PLS) : codage/dcodage des bits (niveaux lectriques associs aux
bits), bit timing, synchronisation des bits

2. Liaison de donnes
1. Physique
3. Rseau
4. Transport
5. Session
6. Prsentation
7. Application
Physical Medium Attach (PMA)
Medium Dependent Interface (MDI)
Physical Signalling (PLS)

Fig. 49 Couche physique

II. Mise en forme lectrique code en ligne
Le codage de canal se traduit aussi par la mise en forme lectrique du signal numrique, qui
consiste faire la correspondance entre les symboles du message et les impulsions lectriques qui
seront physiquement transmises sur le canal. Cela sapparente une modulation en bande de base. Le
choix du code en ligne se fait selon certains critres, notamment celui dassurer la compatibilit
entre le dbit transmettre et la bande passante du milieu de transmission. En choisissant la
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 56
mthode de codage approprie, on peut donner certaines caractristiques avantageuses au
signal :
modification de loccupation spectrale (meilleure adaptation au support de transmission,
notamment la suppression de la composante continue, de la porteuse et de bandes de
frquences superflues afin damliorer le rendement nergtique)
synchronisation de lhorloge du rcepteur sur le flux numrique reu
utilisation de la redondance intrinsque du code pour la dtection des erreurs

La slection d'une mthode de codage consiste rechercher le meilleur compromis entre
certains des avantages cits auparavant et la dgradation du rapport signal bruit. Ce compromis
dpend avant tout du support de transmission. Les codes peuvent tre symboles indpendants dans le
cas o lapparition de chaque symbole est quiprobable et dcorrle de lapparition des autres.
1. Code NRZ (Non Return to Zero) binaire
Deux niveaux de tension diffrents de 0 sont utiliss pour coder chacun des tats binaires. Le
plus souvent, on choisit une tension ngative pour le bit 0. Il ny a jamais de passage la tension
nulle, on dit quil ny a pas de transitions. La version la plus simple est le code NRZ-L (Level). Pour
chaque priode de bit Tb, la valeur du signal Sk pour chaque bit bk est calcule de la manire suivante :
'1'
' 0'
k k
k k
S V si b
S V si b
= + =
= =

Il sagit donc dun signal rectangulaire de largeur Tb. La figure 50 prsente un exemple de
chronogramme dun code NRZ accompagn de sa transforme de Fourier. La priode de bit Tb est de
10ns, donc la frquence de bit ou de rythme Fb est de 100MHz.


Fig. 50 - Code NRZ (chronogramme et densit spectrale de puissance)
Lnergie dun signal cod en NRZ est principalement situ sur la bande [0;Fb], qui contient le
lobe principal du spectre. Une composante continue existe, ce qui peut tre pnalisant en terme de
rendement nergtique si le canal bloque la composante continue (exemple des antennes), puisque de
de lnergie est consomme pour rien. De plus, aucune raie nest prsente la frquence de bits Fb, ce
qui rend difficile la rcupration dun signal dhorloge de synchronisation de la rception du signal
(dmodulation synchrone). Le fait quil ny ait pas de raies en Fb provient du fait quil ny a pas
forcment de transition tous les Tb.
2. Code RZ (Return to Zero) binaire
Dans le code RZ, le niveau 0 est cod par un signal nul. Il sagit dun signal rectangulaire
damplitude +V, unipolaire et de largeur [0;Tb], suivi dun retour 0 pendant lintervalle [Tb ;Tb].
est un nombre compris entre 0 et 1.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 57
[ ]
[ ]
0;
'1'
0 ;
0 ' 0'
b
k k
b b
k k
V t T
S si b
t T T
S si b

= =

= =

La figure 51 prsente un exemple de chronogramme dun code RZ et de sa transforme de
Fourier. Le message binaire est le mme que dans lexemple prcdent, la frquence de rythme est
similaire. On prend dans cet exemple =0.5.


Fig. 51 - Code RZ (chronogramme et densit spectrale de puissance)

Ce codage entrane toujours lapparition dune composante continue. Pour =0.5, le codage
RZ permet de rcuprer une raie la frquence de commutation des bits ce qui va faciliter la
rcupration du rythme de la transmission en rception. Nanmoins, lapparition de cette raie suppose
la stationnarit des lments binaires, c'est--dire une squence quilibre de 0 et de 1. Si une
longue suite de 0 apparat dans le message, le signal transmis reste nul pendant un long laps de
temps. Lamplitude de la raie Fb dcrot alors fortement et la puissance du signal recueilli peut
devenir insuffisante pour assurer la rcupration du rythme. Le rcepteur peut alors perd sa
synchronisation.
3. Code binaire biphase (code Manchester)
La rgle du codage est la suivante.
0;
2
'1'
;
2
0;
2
' 0 '
;
2
b
k k
b
b
b
k k
b
b
T
V t
S si b
T
V t T
T
V t
S si b
T
V t T
(
+
(

= =


(

(

= =

+
(



La figure 51 prsente un exemple de chronogramme dun code Manchester et de sa
transforme de Fourier. Le message binaire est le mme que dans lexemple prcdent, la frquence de
rythme est similaire.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 58


Fig. 52 - Code Manchester (chronogramme et densit spectrale de puissance)
Cette fois, le spectre du code Manchester ne contient pas de composante continue, ce qui
pouvait se prvoir de manire statistique. On peut ainsi transmettre sur le mme canal une tension
dalimentation continue et le signal informatif sans perturber ce dernier. Puisquil y a toujours des
transitions tous les Tb, on peut rcuprer une raie Fb et reconstituer le signal dhorloge laide dun
filtre slectif centr sur Fb. Cependant, par rapport au code NRZ, loccupation spectrale du code
Manchester est plus large [0 ;2Fb]. Le codage Manchester est notamment utilis dans la norme
Ethernet.
4. Code bipolaire RZ ou Alternate Marked Inversion
Contrairement aux codes en ligne prcdents, ce code nest pas symboles indpendants. Il
permet dajouter une corrlation entre les symboles transmis, alors quil nen existait aucune dans la
source du message, o tous les symboles taient indpendants. Lajout dune certaine corrlation entre
les symboles ajoute une redondance linformation sans avoir ajouter de bits supplmentaires. La
rgle du codage est la suivante.
0;
2
'1', var 1 1.
;
2
0 ' 0'
b
k k
b
b
k k
T
nV t
S si b n ie alternativement de
T
nV t T
S si b
(

(

= = +


= =

La figure 53 prsente un exemple de chronogramme dun code AMI et de sa transforme de
Fourier. Le message binaire est le mme que dans lexemple prcdent, la frquence de rythme est
similaire.

Fig. 53 - Code AMI (chronogramme et densit spectrale de puissance)
Ce codage prsente plusieurs intrts :
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 59
Il permet une dtection derreur en contrlant la somme des symboles, sans avoir ajouter
de bits redondants
La composante continue est nulle
Par contre, aucune raie Fb nest prsente. Cependant, on peut nanmoins rcuprer lhorloge
bit. Si on effectue un redressement double alternance, on retrouve un codage RZ qui prsente une raie
Fb. Mais des problmes de perte de synchronisation peuvent apparatre. Dautres mthodes
symboles dpendants ne prsentant pas ce problme ont t imagines (code HDBn) mais nous ne les
traiterons pas.

III. Modulation/Dmodulation
1. Dfinition
La transmission des signaux se fait habituellement dans leurs bandes de frquences initiales.
On parle de transmission en bande de base. Parfois, la transmission en bande de base nest pas
optimale voire impossible car le canal prsente de mauvaises caractristiques ces frquence (bruit
important, antennes dmission/rception trop larges ) ou il est impossible de partager le canal entre
plusieurs utilisateurs sans que ceux-ci interfrent. Dans ce cas, une modulation est ncessaire car elle
permet de transposer le signal initial de la bande de base une bande de frquence plus haute, sans
modifier le contenu informatif du message, comme le dcrit la figure 54. Le signal informatif est
appel signal modulant, il modifie en temps rel une ou plusieurs caractristiques (amplitude,
frquence, phase) dun autre signal simple appel signal modul ou porteuse. Lopration inverse de
la modulation est appele dmodulation. La modulation et la dmodulation sont bases sur une
opration non linaire, gnralement une multiplication, entre le modulant et la porteuse (fig. 55 et
56).
Frquence
Transposition de frquence
Modulation
Signal en bande
de base
Signal modul
0 F
signal
Fporteuse

Fig. 54 - Modulation et transposition de frquence

UM
UP
UE
Frquence
FP FM FP-FM FP+FM
Multiplieur
Modulation
Frquence FP
Modulation
F1 F2 FP-F2 FP+F2
FP-F1 FP+F1
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) [ ]
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) [ ] t t
A
t U
t t t t
A
t U
t t A t U t U t U
M P P M E
M P P M E
P M P M E



+ + =
+ + =
= =
cos cos
2
cos cos
2
cos cos ) ( ) (

Fig. 55 - Principe de la transposition de frquence par multiplication de deux signaux
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 60
UE
UP
UR
Frquence
FP FM FP-FM FP+FM
Multiplieur
Dmodulation
Frquence FP F1 F2 FP-F2
FP+F2
FP-F1 FP+F1
2FP-FM 2FP+FM
filtrage
filtrage
Dmodulation
( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) [ ] ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) [ ] ( ) ( ) ( ) ( ) [ ]
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) t
A
t
A
t
A
t U
t t
A
t t
A
t U
t t
A
t t
A
t U
t t t
A
t U
t U t U t U
M P P M M D
M P P M P P M P P M D
P M P P P M D
P M P P M D
P E D




+ + + =
+ + + + + + =
+ + =
+ + =
=
2 cos
4
2 cos
4
cos
2
cos 2 cos
4
cos 2 cos
4
cos cos
2
cos cos
2
cos cos cos
2
) ( ) (

Fig. 56 - Principe de la dmodulation

De nombreuses techniques de modulation existent, beaucoup ont t mise au point ces
dernires annes avec le dveloppement des systmes de tlcommunication mobiles. Plusieurs
critres permettent de slectionner une technique de modulation. Les modulations se diffrencient par
leurs occupations spectrales et par la puissance mettre, ainsi que par leur capacit minimiser la
probabilit derreur. Lobjectif de lingnieur concevant un systme de transmission est de rduire
loccupation spectrale, la puissance dmission et la probabilit derreur. La modulation choisie doit en
plus tre rsistante vis--vis des dfauts du canal de transmission. En outre, le cot du systme de
modulation/dmodulation ne doit pas tre nglig. En effet, plus on cherchera optimiser le contenu
spectral ou la puissance mettre, plus les systmes raliser seront complexes et par consquent
coteux.
2. Les diffrentes types de modulations
On distingue deux types de modulations : les modulations analogiques et les modulations
numriques. Dans une modulation analogique, le signal modulant est un signal analogique, un ou
plusieurs paramtres de la porteuse sont modifis de manire continue. Dans une modulation
numrique, le signal modulant est un signal numrique synchrone. La porteuse voit ses proprits
modifies chaque priode binaire du signal modulant et prendre un ensemble fini de valeurs. Les
grandeurs usuellement modifies pour raliser une modulation sont :
Lamplitude
La frquence
La phase
La dure
Le tableau 3 dcrit les modulations couramment employes.
Forme de la
porteuse
Paramtre
modul
Type de modulation
Amplitude
AM (mod. damplitude), SSB ou BLU (mod.
bande de base unique)
Modulation
analogique
Sinusode
Frquence FM (mod. de frquence)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 61
Phase M (mod. de phase)
Amplitude PAM (mod. dimpulsions en amplitude)
Frquence PFM (mod. dimpulsions en frquence)
Phase PPM (mod. dimpulsions en position)
Impulsions
Dure PWM (Pulse Width Modulation)
Amplitude
ASK (mod. damplitude discrte), OOK (mod.
tout ou rien)
Frquence FSK (Frequency Shift Key)
Sinusode
Phase PSK (Phase Shift Key)
PCM (Pulse Coded Modulation
DPCM (Differential Pulse Coded Modulation)
M (Delta Modulation)
Modulation
numrique
Signal
dhorloge
code
AM (Adaptative Delta Modulation)
Tableau 3 Exemples de modulation analogique et numrique
Les modulations analogiques sont fortement altres par le bruit et les distorsions introduites
par le canal. Les modulations numriques tant bien plus robustes que les modulations analogiques,
elles sont massivement employes dans les systmes de tlcommunications modernes. La figure 57
dcrit le principe des 3 principaux types de modulations numriques :
en amplitude (Amplitude Shift Key ou ASK), lamplitude varie chaque priode de bit
( ) ( ) 1 ou 0 B , t sin B t S
p
= =
en frquence (Frequency Shift Key ou FSK), la frquence varie chaque priode de bit
( ) ( ) ( ) 1 B , t B sin A t S
m p 0
= + =
en phase (Phase Shift Key), la phase varie chaque priode de bit
( ) ( ) 1 ou 0 B , B t sin A t S
p 0
= + =
1 0 1 0 1 1
porteuse
modulant
ASK
FSK
PSK

Fig. 57 - Principe dune modulation numrique

Question : Parmi ces 3 modulations, laquelle semble la plus avantageuse pour une communication
numrique ?
Rponse :






Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 62
3. Modulation M-aire
a. Principes
Dans la plupart des systmes de tlcommunications, la bande de frquence alloue est faible
au regard du dbit souhait. Afin daugmenter le dbit sans pour autant augmenter la bande passante,
des modulations plusieurs tats ou modulations M-Aire ont t dveloppes. Le principe de cette
modulation est dassocier chaque groupe de M symboles binaires de dure T
b
un symbole complexe
de dure T
s
:
( ) M log T T
2 b S
= (quation 63)
Avec le cas particulier M = 2, on retrouve une communication binaire classique. Plus M sera
grand, plus lefficacit spectrale sera grande. On dfinit lefficacit spectrale par lquation 64.
Ainsi, si on choisit une forte valeur de M, pour un dbit de source donn, on diminuera le nombre de
symboles envoyer ce qui rduit la bande passante ncessaire.
( )
B
D
Hz / s / bits
b
= (quation 64)
Db : dbit de la source
B : bande passante ncessaire au canal

En pratique, il est possible de crer une modulation numrique M-aire en crant des signaux
M tats, c'est--dire en donnant plus de 2 tats possibles au signal modulant. Par exemple, une
modulation de phase trs rpandue en tlcommunication (GSM, Bluetooth) est la modulation QPSK
(Quadrature Phase Shift Key). Le symbole transmis comporte 2 bits, il est associ 4 dcalages de
phase possibles de la porteuse :
11 /4
01 3 /4
00 5 /4
10 7/4
La dure denvoi dun symbole sera alors de 2T
b
. La modulation QPSK est aussi note 4-PSK.
La figure 58 prsente une comparaison entre modulation 2-PSK, appele aussi BPSK (Binary Phase
Shift Key) et QPSK. Dans le cas de la BPSK, le dphasage de la porteuse prend comme tat 0 et . En
QPSK, le signal modul est une combinaison de 2 porteuses dphases de /2 appeles I (In Phase) et
Q (Quadrature). Chacun des 2 bits constituant un symbole servent moduler en BPSK une des 2
porteuses I et Q. En additionnant les porteuses en quadrature (dphases de 90) et modules I et Q, on
gnre un signal modul en QPSK.
1 0 1 0 1 1
porteuse
modulant
BPSK
0 0


10 01 11
Porteuse I
Signal I modul
Porteuse Q
Symbole
Signal Q modul
2

+1
-1 +1
-1
+1
+1
Signal I+Q modul
4
3
4
7
4


Fig. 58 - Modulation BPSK (gauche) et QPSK (droite)
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 63

b. Occupation spectrale
Lorsquon transmet un signal, il est ncessaire de sintresser son occupation spectrale afin
dviter les interfrences avec dautres canaux de transmission mettant sur des voisins. En outre, plus
la bande passante dun signal est large, plus la puissance du bruit couple sera leve. La bande
occupe par le signal modul correspond celle du signal de bande de base, mais transpose autour de
la frquence porteuse. La figure 59 prsente le profil temporel dun signal modul en QPSK ainsi que
lvolution de la phase dans le temps. Le dbit de symbole est de 1 MBauds/s, le dbit binaire est donc
de 2 Mbits/s, la frquence de la porteuse est de 10 MHz. La figure 60 prsente le spectre en bande de
base du signal en sortie du modulateur IQ.

Fig. 59 - Profil temporel dun signal modul en QPSK (gauche) et phase (droite)

Fig. 60 - Spectre en bande de base dun signal modul en QPSK
Le spectre prsente un lobe principal entre -1 MHz et 1 MHz dans lequel est concentr la plus
grande partie de lnergie du signal. En outre, un grand nombre de lobes secondaires apparaissent de
part et dautre du lobe principal et leur amplitude dcrot avec la frquence. Cependant, cette
dcroissance est lente et 5 MHz autour de la frquence centrale, lamplitude na baisse que de 20
dB. Or, dans la plupart des systmes de communication, lmission sur les canaux adjacents doit tre
fortement rduite. La figure 21 prsentait un exemple de gabarit pour le spectre dun signal issu dun
GSM (modulation proche de la QPSK). Une attnuation dau moins 40 dB est demande sur les
canaux adjacents.
En pratique, il est ncessaire de filtrer le signal modul afin de rduire son occupation
spectrale. Un filtre passe bas dordre lev est appliqu directement sur le signal de bande de base
avant modulation. En gnral, seul le premier lobe est conserv puisque celui-ci contient la majeure
partie de lnergie du signal. De nombreux types de filtre existent pour limiter la bande passante du
signal modul. Un filtre courant est le filtre cosinus surlev (cf annexe D). La figure 61 prsente
loccupation spectrale du signal issu du modulateur IQ aprs passage dans un filtre cosinus surlev,
avec un coefficient de raidissement de 0.7. Les lobes secondaires ont t considrablement attnus
(40 dB sur le canal adjacent) et on ne distingue plus que le lobe principal.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 64

Fig. 61 - Spectre en bande de base dun signal modul en QPSK puis filtr par un filtre cosinus raidi
(r=0.7)
Cependant, lajout dun filtre va modifier la forme du signal et notamment le ralentir. En effet,
on coupe les composantes spectrales haute frquence du signal. En ralentissant le signal, le risque
dapparition dinterfrences inter symboles. Pour viter ces phnomnes, il faut slectionner des
filtres qui ninduisent pas dinterfrences inter symboles. Comme nous lavons vu dans le chapitre B,
il est possible dempcher les interfrences inter symboles en annulant le signal aux instants
dchantillonnage. Comme lannexe D lexplique, les filtres cosinus raidi prsentent cette proprit.
La figure 62 compare le signal en sortie du modulateur IQ et celui en sortie du filtre (ces 2 signaux
prsentent un dcalage dune priode, qui correspond au temps de traitement du filtre). Il apparat
clairement que le signal a t modifi aprs filtrage et les temps de monte sont beaucoup moins
raides. Cependant, les symboles peuvent tre distingus chaque priode, comme le montre le
diagramme de lil de la figure 63.

Fig. 62 - Comparaison du signal en bande de base avant et aprs filtre en cosinus raidi
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 65

Fig. 63 - Diagramme de lil du signal de bande de base avant et aprs filtre en cosinus raidi


c. Modulateur/dmodulateur I/Q
La plupart des modulations M-aire telles que QPSK ou M-QAM sont obtenues partir du
modulateur IQ, dcrit la figure 64. Celui-ci consiste sparer le flux binaire en entre en 2 flux
parallle et de les multiplier par deux porteuses de mme frquence mais en quadrature. En les
recombinant, on obtient un signal modul en phase


Oscillateur local
0
90

0
90

Porteuse
I
Q
DEMUX
Flux binaire
++
[ ] 1 , 1 , 1 , 1 , 1 , 1 + + +
[ ] 1 , 1 , 1 +
[ ] 1 , 1 , 1 + +
( ) t sin
|

\
|
+
2
t sin

( ) t sin
|

\
|
+
2
t sin

Signal QPSK
( )
|

\
| +
+
4
1 k 2
t sin 2


Fig. 64 Schma de principe dun modulateur I/Q

d. Effet de la modulation sur le taux derreur binaire
Bien quaugmenter le nombre dtats dans une modulation M-aire permette daugmenter
lefficacit spectrale, cela rend aussi le systme moins robuste face au bruit et aux distorsions du canal.
En effet, plus il y a de symboles diffrents, moins il devient simple de les distinguer car la distance
entre les tats diminue. Pour un bruit donn, mesure quon augmentera le nombre dtats, on
augmentera aussi le taux derreur binaire. Lquation 55 donne la relation entre le rapport signal sur
bruit et le taux derreur binaire dans le cas dune modulation QPSK. La figure 65 compare les taux
derreur binaire des modulations QPSK, 16-QAM et 64-QAM. Mme utilises dbit constant, leffet
du bruit sera bien plus important pour des modulations avec de un grand nombre dtats.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 66

Fig. 65 Taux derreur binaire en fonction du rapport signal sur bruit pour 3 types de modulations
dbit constant
e. Diagramme de constellations
La plupart du temps, la reprsentation temporelle des modulations M-aire est complexe et il
devient difficile de distinguer 2 symboles diffrents. Une nouvelle reprsentation appele diagramme
de constellation peut alors tre employe pour simplifier la reprsentation dune modulation M-aire.
La figure 66 dcrit le principe du diagramme de constellation. Dans ce diagramme, les tats pris par la
porteuse sont placs dans un plan polaire. Chaque tat associ un symbole apparat comme un point
avec une amplitude et une phase donnes. Comme nous lavons vu prcdemment, les modulations M-
aire sont gnralement cres laide dun modulateur I/Q, le signal modul tant une combinaison
linaire des signaux I et Q. Les axes x et y du diagramme de constellation sont donc appels I et Q.
Porteuse I
Porteuse Q
Symbole
Amplitude
Phase

Fig. 66 Principe dun diagramme de constellation
La figure 67 prsente deux exemples de diagramme de constellation, le premier pour une
modulation QPSK, le deuxime pour une modulation QAM-16.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 67
Porteuse I
Porteuse Q
11
10
01
00
symbole

Porteuse I
Porteuse Q
0000 0100
1100 1000
0101 0001
1101 1001
0110 0010
1010 1110
0011 0111
1011 1111
+1
+1
-1
-1
+3
+3
-3
-3
symbole

Fig. 67 Constellation dune modulation QPSK (gauche) et 16-QAM (droite)

Ce diagramme permet de comprendre graphiquement pourquoi une modulation M-aire devient
moins robuste mesure quon augmente le nombre dtats M, c'est--dire que le seuil en terme de
rapport signal bruit augmente. En effet, plus on augmente M, plus on rduit la distance entre les
symboles et plus on rduit la marge de bruit.
Le diagramme de constellation est aussi un outil graphique trs appropri pour valuer
qualitativement la dgradation du signal modul et le risque dapparition derreur binaire. En labsence
de toute forme de bruit et de distorsion due au canal, les tats reus apparaissent comme des points sur
le diagramme. Cependant, ds que le signal est perturb, il fluctue en amplitude ou en phase et les tats
apparaissent comme des taches. Si ces taches deviennent larges, plus le taux derreur binaire
augmente. La figure 68 prsente un exemple de diagramme de constellation provenant de la mesure
dun signal modul en 16-QAM. Dans le diagramme de constellation, chaque tat du signal reu
apparat dans une des 16 taches, une erreur de modulation (en amplitude ou en phase) est donc
prsente. Dans cet exemple, le rapport signal bruit est grand (25 dB), daprs la figure 65, le taux
derreur binaire thorique est ngligeable.

Fig. 68 Diagramme de constellation dun signal modul en 16-QAM

IV. Accs multiples
Les accs multiples ou multiplexage sont un moyen courant pour transmettre simultanment
les messages provenant de plusieurs sources sur un mme canal, permettant une mme ressource
dtre partage entre plusieurs utilisateurs. Outre loptimisation de lutilisation du canal de
transmission, les techniques daccs multiples offrent certains avantages en terme de fiabilisation de la
transmission. Afin quun accs multiple fonctionne, il est ncessaire de dfinir dune part le principe
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 68
de lallocation de la ressource une demande de communication et dautre part le principe de partage
de la ressource. Cette gestion est assure par une couche basse des protocoles de communication,
appele Medium Access Control (MAC) dans le cas de rseaux locaux. Le but de cette couche est de
dfinir la mthode daccs au canal de transmission afin de se faire entendre et comprendre des
autres . Elle reste nanmoins indpendante de la couche physique dont le rle est dinterfacer le
systme de communication au canal de transmission.
Un canal bidirectionnel est dj un canal partag entre 2 utilisateurs, qui ont une liaison en
mode duplex. Cependant, le partage est limit 2 utilisateurs au maximum. Afin dassurer un partage
entre plus dutilisateurs, des mthodes daccs dterministes ont t dveloppes. Elles consistent
allouer une fraction de la ressource des utilisateurs pour la dure de la communication. Chaque
ressource est alors isole des autres en assurant lorthogonalit entre les diffrents sous-canaux, ce qui
vite toute interfrence entre les utilisateurs. Il existe trois types de partage de canal de transmission,
qui sont rsumes sur la figure 69.

Remarque : la proprit dorthogonalit indique si deux entits (signaux, codes, ) sont
sparables, cest dire quen leur appliquant une opration donne, on trouve un rsultat nul. Ainsi,
deux droites orthogonales ont un produit scalaire nul.
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

1
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

2
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

3
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

N
frquence
t
e
m
p
s


U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

1
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

2
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

3
U
t
i
l
i
s
a
t
e
u
r

N
f
r

q
u
e
n
c
e
temps


Utilisateur 1
frquence
t
e
m
p
s
Utilisateur 2
Utilisateur 3
Utilisateur N


FDMA TDMA CDMA
Fig. 69 - Les diffrentes mthodes daccs multiples dterministes

Frequency Division Multiple Access (FDMA) : les utilisateurs se partagent le canal dans
le domaine frquentiel et mettent sur un sous-canal donn. Les canaux adjacents ne se
recouvrent jamais grce lutilisation dintervalle de garde entre chaque voie, les rendant
ainsi orthogonales. Les diffrents utilisateurs nont pas besoin dtre synchroniss entre eux
ce qui rend cette technique simple mettre en uvre par rapport aux autres. De plus, cest la
seule technique de multiplexage qui peut tre employe avec des signaux analogiques.
Cependant, cette technique prsente un des inconvnients majeurs des communications
radio, celui des vanouissements slectifs. Une bande de frquence troite peut subir
pendant une dure assez longue une forte attnuation. Pour y remdier, il est possible
dintroduire des sauts de frquence (frequency hoping) suivant un motif prdfini. Ainsi,
lutilisateur change rgulirement de bande de frquence, rduisant la dure pendant
laquelle il est susceptible de subir un vanouissement slectif. De plus, afin dviter que
chaque canal adjacent ne se recouvre cause des largissements de spectre que peuvent
subir les signaux, les metteurs doivent tre munis de filtres trs slectifs. Ceux-ci doivent
remplir des conditions trs strictes au niveau de leur spectre dmission. Enfin, la gestion de
lallocation de la ressource nest pas optimale. En effet, dans le cas o peu dutilisateurs
communiquent, une partie des canaux reste alors inutilise.

Time Domain Multiple Acces (TDMA) : les utilisateurs se partagent le mme canal
frquentiel dans le domaine temporel, qui est dcoupe en intervalles de dure fixe appels
Time Slots (fig. 70). Lmission est donc discontinue et se fait par rafales (bursts). Cette
technique ne peut sappliquer qu des communications numriques synchrones, dont les
messages ont t dcoups en trames, et ncessitent de nombreux signaux de contrle. Les
trames des diffrents utilisateurs ne doivent pas interfrer entre eux, do lajout
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 69
dintervalles de garde entre chaque bursts, rendant chaque voie orthogonale aux autres. La
capacit de chaque utilisateur diminue mesure que leur nombre augmente. Cependant, il
permet une gestion plus souple de lallocation de la ressource car la ressource sera toujours
entirement utilise. Nanmoins, le TDMA comme le FDMA mettent sur des bandes
troites dtermines et souffrent du phnomne dvanouissements slectifs dus la
propagation multi trajets des signaux. Cette technique est trs utilise en
tlcommunication, et est utilise avec le FDMA en tlphonie mobile (GSM).

Fig. 70 Partage du canal par TDMA

Code Division Multiple Access (CDMA) : il sagit dune mthode dtalement de spectre
obtenue soit par saut de frquence soit par modulation dun signal dbit plus lev (Direct
Sequence Spread Spectrum), sappliquant uniquement aux communications numriques. Le
systme de gestion permet plusieurs utilisateurs dmettre en mme temps sur toute la
bande de frquence. Mais pour que le destinataire spare le message qui lui est attribu des
autres, chaque utilisateur met avec un code qui lui est propre. Ce code est une squence
pseudo-alatoire unique et orthogonale aux autres codes. Elle va permettre de grer les sauts
de frquence et dliminer le bruit binaire d aux autres communications. Ainsi, seul le
signal ayant le mme code que le destinataire sera destal. Lutilisateur partage donc la
mme bande que les autres utilisateurs. Cette technique est parfois surprenante car le signal
dtect est en gnral sous le niveau de bruit, puisquil se retrouve noy avec les autres
signaux mis dans un signal alatoire sur lunique bande de frquence alloue. La figure 71
illustre le processus dtalement/destalement de spectre employ en CDMA. Elle permet
dobtenir une trs bonne efficacit spectrale et de combattre trs efficacement les
vanouissements slectifs grce une bande de frquence plus large. Cependant, comme
plusieurs utilisateurs mettent sur la mme bande de frquence, ils contribuent dgrader
les performances en augmentant le bruit de fond. Il sagit l du principal facteur limitant de
cette technique. De plus, elle requiert dimportantes capacits de calcul et donc lutilisation
de composants coteux. Le CDMA a t initialement dvelopp au Etats-Unis et a servi en
tlphonie mobile et en tlcommunications spatiales (GPS). Ce systme a subi plusieurs
volutions et connat aujourdhui un succs important comme avec le Wide-CDMA (W-
CDMA) pour la tlphonie 3G.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 70
Bruit de fond
Interfrences
Autres utilisateurs

Fig. 71 Principe du processus talement/destalement de spectre employ en CDMA
V. Diversit
Comme nous lavons vu, la plupart des systmes de transmission est soumise des problmes
de propagation multi-trajet, qui provoque des vanouissements slectifs de trs fortes valeurs. En
gnral, la dure de ces vanouissements est en gnral grande devant la priode du signal binaire. Si
un signal subit un vanouissement slectif, de nombreuses techniques servant fiabiliser la
transmission, telle que lajout de codes correcteur derreurs deviennent inefficaces.
Il existe un moyen pour remdier ce problme : proposer diffrents chemins de transmission
un mme signal. Cela peut consister parpiller linformation dans le message transmettre (par
exemple entrelacement des donnes) ou bien de le transmettre/recevoir par diffrents canaux. En
tlcommunications, on dit quon ajoute de la diversit aux chemins de propagation. Il sagit de
transmettre simultanment un message sur plusieurs canaux totalement indpendants qui prsenteront
des caractristiques diffrentes. La diversit peut se prsenter sous diffrentes formes :

diversit frquentielle : linformation est transmise sur diffrentes porteuses suffisamment
espaces en frquence pour quelles ne subissent pas le mme vanouissement slectif. Il est
cependant ncessaire de disposer dun canal avec une bande de frquence suffisamment
large pour que les porteuses restent loignes et soient affectes dune manire diffrente
par la slectivit du canal
diversit temporel : linformation est transmise sur une seule et mme porteuse mais
plusieurs fois des instants diffrents. Cependant, un dlai est ncessaire pour rcuprer et
dcoder toute linformation. Ce dlai peut devenir inadmissible dans le cas dapplications
temps rel (voix, vido). Lentrelacement vu prcdemment ajoute de la diversit
temporelle.
diversit spatial ou de rception : dans le cas de radiocommunications, plusieurs antennes
sont utilises au niveau de lmetteur et du rcepteur. Celles-ci sont espaces dun multiple
de /4 ou /2 pour optimiser la diversit.

Remarque :

Une mthode de diversit qui connat un trs grand succs ces dernires annes est la
modulation Orthogonal Frequency Division Multiplexing (OFDM), qui ajoute de la diversit
frquentielle. Il sagit dune modulation multi-porteuses qui va permettre dadapter linformation
transmettre au canal. Le principe de lOFDM est dcrit par la figure 72.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 71

Fig. 72 Principe de la modulation OFDM

Elle consiste sparer linformation transmettre en N blocs et les transmettre en parallle
sur N porteuses diffrentes et orthogonales (des multiples dune frquence fondamentale). Si les
frquences de ces N porteuses sont suffisamment loignes, elles ne seront pas attnues de la mme
faon par le canal. Si toutes les porteuses sont mises avec la mme puissance, la mesure de
lamplitude de chacune des porteuses par le rcepteur permet de dterminer la fonction de transfert du
canal et dapporter une correction pour galiser ou compenser leffet du canal. Des squences de bits
spciales sont envoyes priodiquement pour dterminer les facteurs de correction apporter.
Lopration employe pour gnrer le signal OFDM est classique puisquil sagit dune transform de
Fourier rapide (FFT) inverse. De mme, lopration de dmodulation emploie une FFT. Le
dveloppement ces dernires annes des circuits de Digital Signal Processing a aid la ralisation
technique de lOFDM.
Cette technique permet de lutter efficacement contre le phnomne dvanouissement slectif
puisquelle permet non seulement dgaliser le canal, mais en plus de dtecter quelles sont les bandes
qui subissent un vanouissement slectif. Une fois ces bandes dtectes, celles-ci ne seront plus
utilises. Cependant, lOFDM est trs sensible au dcalage en frquence des porteuses, qui peut faire
perdre lorthogonalit. Cela pose de fortes contraintes sur les oscillateurs locaux des metteurs et des
rcepteurs, ainsi que sur leffet Doppler maximal. Nanmoins, si lvanouissement slectif caus par le
canal annule une des porteuses, alors une partie du signal informatif est dfinitivement perdue. Ainsi,
dans la modulation Coded OFDM (COFDM), les donnes sont brasses et elles se retrouvent
parpilles dans les diffrents blocs. Grce ses avantages, la modulation OFDM est utilise dans de
nombreux systmes de communication : DVB, radio numrique (DAB), Wimax, WiFi, Hiperlan 2,
ADSL.


VI. Ce quil faut retenir

Une transmission peut tre fiabilise en modifiant de manire adquate les proprits
physiques du signal.
La mise en forme lectrique dun signal numrique ou code en ligne permet de
modifier son occupation spectrale, amliorer la synchronisation du rcepteur ou
dajouter de la redondance afin de dtecter dventuelles erreurs.
Un signal est rarement transmis en bande de base, en raison de mauvaises
caractristiques et de limpossibilit de pouvoir partager le canal entre plusieurs
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 72
utilisateurs. La modulation consiste transposer le signal de bande de base autour
dune nouvelle frquence appele porteuse.
Le signal informatif de bande de base est appel signal modulant. Il modifie une ou
plusieurs caractristiques (amplitude, frquence, phase, dure) de la porteuse.
On distingue les modulations numriques des modulations analogiques par la nature
du modulant. Les modulations numriques sont les plus robustes face au bruit. Les
modulations numriques de phase sont trs courantes dans les applications tlcoms
en raison de leur grande robustesse.
Une modulation numrique M-aire consiste moduler laide dun symbole compos
de plusieurs bits. Elle prsente lavantage daccrotre lefficacit spectrale dune
modulation, c'est--dire le nombre de bits transmis pour une bande passante donne.
Les modulations M-aires les plus courantes en tlcommunications sont les
modulations QPSK et M-QAM.
Pour un rapport signal bruit Eb/No donn, le taux derreur binaire dpend de la
modulation. Il a tendance augmenter avec M dans une modulation M-aire.
Les techniques daccs multiples sont courantes en tlcommunications afin de
partager le canal entre plusieurs utilisateurs. Le canal peut tre partag en frquence,
dans le temps ou selon des codes. Ces techniques offrent diffrents avantages en
termes doptimisation de lutilisation du canal et de robustesse face au bruit.
Lajout de diversit consiste diversifier les canaux emprunts par le signal (plusieurs
frquences, diffrents instants, plusieurs chemins de propagation) et ainsi le rendre
plus robuste face au bruit.





Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 73
F. Rgnration dun signal

La rgnration dun signal a pour objet la rcupration aussi fidle que possible des
symboles mis par le rcepteur, aprs que ce signal ait t affaibli, dform et perturb par son passage
travers le canal de transmission. Son rle est de dbarrasser le signal des perturbations et des
distorsions qui laffectent, notamment laide de filtres et dgaliseurs, puis de linterprter en
fonction des valeurs que peut prendre le signal. En outre, dans le cas dune transmission synchrone, le
signal reu doit tre chantillonn des instants prcis afin de retrouver le flux binaire original. Cela
ncessite de reconstituer avec prcision lhorloge de cadencement du message transmis. La qualit de
service, c'est--dire la capacit du systme de rception dlivrer des messages avec le minimum
derreurs, dpend des caractristiques du rcepteur et de sa capacit reconstituer fidlement le signal
malgr les effets parasites du canal de transmission.


I. Structure dun rgnrateur synchrone
La figure 73 prsente la structure classique dun rgnrateur synchrone dans un rcepteur
sous la forme dun schma bloc. Le rgnrateur va reconstituer partir du signal reu un signal
binaire aussi fidlement que possible du flux binaire transmis. Le signal na sans doute pas t
transmis directement en bande de base et il a certainement t multiplex, modul et filtr. La tte
RF ou RF front end receiver est le premier lment de la chane de rception et va assurer
lamplification, le filtrage, la dmodulation et le dmultiplexage du signal reu afin dextraire le signal
de bande de base. Cependant, en raison des effets parasites du canal (dispersion temporelle, bruit) et
des filtres de lmetteur visant rduire loccupation spectrale du signal, le signal de bande de base
reu est dform et le risque dinterfrences inter symbole est trs lev.

Signal RF
reu
Affaiblis,
dforms,
perturbs
Filtre de rception
Egaliseur
Amplification
Dmodulation
Extraction
horloge
filtre
Oscillateur
local
chantillonneur
Dcision
Mise en forme
Fb=1/Tb
Signal binaire
reconstitu
Bande de
base

T
dt
0
Corrlateur

Fig. 73 - Schma-bloc dun rgnrateur synchrone
Le rgnrateur est compos de plusieurs circuits digitaux qui vont rduire les interfrences
inter symboles et ainsi le taux derreur binaire :
Filtre de rception : de manire gnrale, les filtres de rception vont supprimer les
interfrences hors bande et rduire linterfrence inter symboles.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 74
Egaliseur : un galiseur est un filtre de rception particulier qui vise compenser les effets
parasites du canal et annuler lIES.
Corrlateur : les messages binaires sont parfois cods (CDMA par exemple). Certains codes
possdent des proprits de corrlation. En exploitant ces proprits, il est possible
damliorer la dtection du signal pour un SNR donn. La corrlation consiste en gnral
multiplier le signal reu par le code original puis lintgrer dans le temps sur une priode
donne. Sil existe une corrlation entre le code initial et le code qui nous a servi
multiplier, alors il existe une forte corrlation entre ces signaux et le rsultat de lintgration
donnera un signal de forte amplitude. Sinon, la corrlation sera faible et le rsultat de
lintgration quasi nul.
Dtection : une fois le signal binaire reconstitu, il est ncessaire de linterprter, c'est--dire
reconnatre la valeur prise par chaque symbole parmi les M valeurs possibles. Un dtecteur
seuil effectue cette opration de discrimination, le choix des valeurs des seuils est faite
afin de minimiser la probabilit derreur.
Echantillonnage : les signaux digitaux doivent tre chantillonns chaque priode, et des
instants prcis de chaque priode, l o linfluence du bruit et de lIES sera minimale.
Extraction de lhorloge : les signaux digitaux sont gnralement transmis sans lhorloge de
cadencement du flux binaire. Or, celle-ci est indispensable pour chantillonner correctement
le signal reu. Le rcepteur connat certes par dfaut la frquence du signal binaire reu,
donc il est capable de gnrer un signal dhorloge de mme frquence. Cependant, celui-ci
doit aussi tre en phase avec le signal reu. Lextraction de lhorloge va permettre de
synchroniser lhorloge cre par un oscillateur local sur le signal binaire reu.

II. Egalisation
Comme nous lavons vu dans les chapitres prcdents, la transmission dun signal numrique
travers le systme constitu par le canal de transmission et les filtres dmission et de rception
conduit lajout de bruit (dgradation du rapport signal bruit) et une dformation due aux
limitations de la bande passante du canal et sa dispersion (qui provoque le phnomne
dinterfrences inter symboles). La prsence invitable de bruit et dinterfrences inter symboles
introduit des erreurs dans le dispositif de dcision. La conception des filtres dmission et de rception
vise rduire le bruit et lIES.
Dans la plupart des systmes de tlcommunications, le rapport signal bruit reste
suffisamment lev pour que le fonctionnement soit plus limit par lIES que par le bruit. Un galiseur
est un filtre dont le butest dannuler lIES provoqu par le canal en annulant ses effets parasites. Les
critres de Nyquist fixent les conditions pour lesquelles linterfrence intersymbole peut tre limine
(quations 31 et 43). Si la rponse impulsionnelle ou la rponse frquentielle dun filtre ou dun canal
respecte les critres de Nyquist, lIES peut tre annul. Lgaliseur est donc conu afin que lensemble
canal de transmission + galiseur forme un filtre de Nyquist.
1. Principe de lgalisation
En principe, si le canal est parfaitement connue, il est possible en thorie de minimiser voire
dannuler lIES laide de filtre dmission et de rception, de telle sorte que la chane complte de
transmission forme un canal de Nyquist. En pratique, on ne connat que trs rarement les
caractristiques du canal, tout au plus que les caractristiques moyennes. Lexemple type est le canal
hertzien, qui est fortement non stationnaire. En outre, il peut exister des imperfections dans les filtres.
Ces diffrents effets conduisent maintenir une IES rsiduelle et variable dans le temps quil faut
compenser. Lgaliseur va se charger de cette opration.
En bande de base, si les filtres dmission et de rception forment un filtre de Nyquist, le rle
de lgaliseur sera de compenser leffet du canal :

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 75
( )
( )
[ ] B B sur
f C
f E ,
1
=
(quation 65)
o E(f) reprsente la fonction de transfert de lgaliseur et B la bande passante du canal.
Les parties qui suivent dcrivent de manire succincte quelques structures classiques
dgaliseurs. Pour plus de dtails, vous pouvez vous reporter des ouvrages spcialiss, certains vous
sont donns dans les rfrences.

a. Egaliseur transverse ou linaire

Les galiseurs transverses sont les plus simples mettre en uvre. Il sagit de simples filtres
numriques linaires rponse impulsionnelle finie (FIR) (fig. 74). Ce sont des filtres non rcursifs
qui prsentent lavantage de ne pas prsenter de boucles de contre raction et donc dtre toujours
stables. Leur fonction de transfert est calcule partir de celle du canal pour annuler lIES rponse
impulsionnelle du canal est parfaitement connue, il est possible de dterminer une rponse
impulsionnelle pour lgaliseur de manire donner une forme idale limpulsion en sortie du filtre
galiseur, comme le montre la figure 75.
Malgr leur simplicit, les galiseurs transverses sont peu efficaces puisque la fonction de
transfert du canal doit tre parfaitement connue, stationnaire et causal (chantillons nuls pour n<0), ce
qui est rarement le cas en pratique.


T
T T
b0 b1 bn-1 bn
+
x[n]
y[n]

Fig. 74 - Structure dun galiseur transverse
t
x[n]
-1 0 1 2 N N+1

t
y[n]
-1 0 1 2 N N+1

Egaliseur
transverse
1 1
[ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
[ ] [ ] [ ] [ ] [ ]
[ ] [ ] [ ] [ ] [ ] 0 .... 2 1 0
....
0 1 .... 2 1 1 1 1 1
1 0 .... 2 0 1 0 0 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0
= + + + + =
= + + + + =
= + + + + =
N N x b N x b N x b N x b N y
N x b x b x b x b y
N x b x b x b x b y
N
N
N

Fig. 75 - Calcul des coefficients dun galiseur transverse

b. Egaliseur zero forcing
Un galiseur zero forcing cherche compenser exactement la fonction de transfert du canal,
afin dannuler compltement lIES. La fonction de transfert du filtre galiseur est alors linverse de
celle du canal, comme le montre lquation 66. A partir de la transforme en Z, on peut en dduire la
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 76
rponse impulsionnelle du filtre, connaissant celle du canal. M reprsente lordre du filtre et R un
retard afin de prendre en compte une partie non causale de la rponse du canal.
( )
( )
( ) ( ) ( )

=
= =
1
0
1
M
i
R n i n c i e
z C
z E
(quation 66)
Ce filtre prsente nanmoins plusieurs dfauts. Le premier concerne le risque dinstabilit. En
effet, si C(z) prsente des zros de module suprieur 1, alors E(z) possde des ples instables. En
outre, comme les canaux ont gnralement des comportements de type passe bas, ce type dgaliseur
est gnralement un filtre de type passe haut. Si le bruit est large bande, alors il sensuit une nette
dgradation du rapport signal bruit en sortie du filtre. Enfin, ce type dgaliseur est statique et nest
pas utilisable pour un canal non stationnaire. Il ncessite une estimation pralable de la rponse
impulsionnelle du canal.

c. Egaliseur maximum de vraisemblance
La prsence dIES est caractristique dune mmoire dans le signal li un canal imparfait.
Comme il existe une interdpendance entre les symboles reus, il est possible de reconstituer la
squence de symboles transmis en maximisant la vraisemblance dapparition du symbole. Cela se fait
en gnral en utilisant un algorithme de Viterbi. Celui-ci permet de slectionner dans un treillis le
chemin de mtrique le plus faible.
Lalgorithme de Viterbi ne peut sapplique que sur un signal avec un bruit blanc superpos.
Lgaliseur maximum de vraisemblance est sans doute celui qui affiche les meilleures performances,
mais cest aussi le plus complexe. Il ne sapplique qu des squences binaires courtes. Comme les
autres galiseurs, il ncessite aussi une estimation pralable de la rponse impulsionnelle du canal.

d. Egaliseur adaptatif
Tous les galiseurs prcdents souffrent du dfaut de considrer le canal stationnaire. En
pratique, les paramtres de lgaliseur peuvent tre remis jour rgulirement, grce lutilisation de
squence dapprentissage. Mais la priode de remise jour doit tre suffisamment faible et rien
nempche le canal de se modifier entre deux remises jour.
Les galiseurs adaptatifs rsolvent le double problme de mconnaissance du canal et
dvolution dans le temps du canal. Les galiseurs adaptatifs bass sur lalgorithme de gradient
stochastique sont parmi simples au niveau implmentation, stable et peu couteux. Cette approche vise
minimiser lerreur quadratique entre les squences dentre et de sortie de lgaliseur, les coefficients
du filtre tant modifis au cours du temps. Nanmoins, les performances de ce type dgaliseur
peuvent tre limites dans le cas de variations brutales du canal.
Il existe beaucoup dautres techniques dgalisation beaucoup plus avances parmi lesquelles
les galiseurs rcursifs retour de dcision et les galiseurs autodidactes.

2. Estimation du canal
En pratique, les caractristiques du canal ne sont jamais parfaitement connues, ce qui peut
limiter lefficacit de certaines mthodes dgalisation, qui supposent un canal stationnaire et
requirent une estimation de la fonction de transfert ou la rponse impulsionnelle du canal.
Il est alors ncessaire de ractualiser rgulirement lestimation de la fonction de transfert du
canal et remettre jour les paramtres de lgaliseur. En pratique, la plupart des systmes de
tlcommunications mettent sous la forme de bursts (ou de manire intermittente), ce qui autorise
linsertion de trames supplmentaires et spcifiques entre chaque burst. Ces squences, appeles
squences dapprentissage, sont connues par le systme et vont permettre didentifier la fonction de
transfert du canal un instant T. Elles doivent prsenter de fortes proprits dautocorrlation (proche
dun Dirac). En effet, si on appelle d(t) la squence dapprentissage, le signal reu peut scrire sous la
forme :
( ) ( ) ( ) ( ) t n t c t d t y + = *
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 77
Si le bruit est ngligeable, aprs intercorrlation du signal reu avec la squence
dapprentissage, on obtient :
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) t c t R t c t d t d t d t y t R
d yd
* * * * = = =
o R
d
(t) est la fonction dautocorrlation de la squence d(t). Si celle-ci est proche dun Dirac,
on obtient alors :
( ) ( ) t c t R
yd


En ralisant lintercorrlation entre la squence dapprentissage et le signal reu, il est possible
de dterminer la rponse impulsionnelle du canal. En gnral, la squence dapprentissage doit tre
assez courte pour ne pas pnaliser le dbit de donnes utiles, et ne prsente pas une fonction
dautocorrlation aussi idale, ce qui limite lidentification du canal.

Exemple : Dans le cas du GSM, chaque trame de donnes ou slot contient une squence
dapprentissage de 26 bits, appele Constant Amplitude Zero AutoCorrelation (CAZAC). En tout, huit
squences CASAC diffrentes peuvent tre utilises afin de rduire les interfrences entre cellules
proches fonctionnant la mme frquence.

GSM trame TDMA


1 slot = 156 bits = 577 s
donnes donnes
squence
apprentissage
priode
de garde
58 bits 58 bits 26 bits

Fig. 76 - Exemple de squence dapprentissage : squence CAZAC pour le GSM

III. Synchronisation
La synchronisation dun rcepteur sur un metteur est un problme crucial dans la
rcupration du message numrique. Le problme de synchronisation se pose en deux endroits du
rcepteur :
la dmodulation synchrone
lchantillonnage
Dans les parties qui suivent, nous allons dabord dcrire les problmes lis la perte de
synchronisation, puis nous dcrirons succinctement la manire dont on put conserver cette
synchronisation.
1. Dmodulation synchrone
La plupart des systmes de tlcommunication utilise des dmodulateurs synchrones ou
cohrents. La figure 77 prsente le schma de principe dun dmodulateur damplitude cohrent. U
R
(t)
correspond un signal modul en amplitude avec un indice de modulation m. Le signal modulant est
un signal sinusodal de frquence
m
et damplitude 1. La porteuse est un signal sinusodal de
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 78
frquence
P
et damplitude A
P
. La dmodulation cohrente consiste multiplier le signal reu avec
un signal identique en frquence et en phase au signal porteur afin de transposer en frquence le
signal. Aprs un filtrage passe bas, seul le signal de bande de base est conserv. Le principal avantage
de la dmodulation cohrente est de rduire linfluence du bruit sur le signal dmodul. Grace au
filtrage, seul le bruit superpos au signal modul est ramen en bande de base.
UR
UP
US
UD(t)
Reconstitution
porteuse

( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) [ ] ( ) ( ) ( ) [ ] t t
Bm A
t t
Bm A
t
B A
t U
t t
Bm A
t t
Bm A
t B A t U
t B t t
m A
t A t U
t B t U t U
M M P
P
M M P
P
P
P
S
P M P
P
P M P
P
P P S
P M P M P
P
P P S
P R S


cos 2 cos
4
cos 2 cos
4
2 cos 1
2
cos cos
2
cos cos
2
cos
cos cos cos
2
cos
cos
2
+ + + + + + =
+ + + =

+ + + =
=

( ) ( ) ( ) ( ) t m
B A
t
Bm A B A
t U filtrage Aprs
M
P
M
P P
S
cos 1
2
cos
2 2
: + = + = (quation 67)
Fig. 77 - Dmodulateur damplitude cohrent
Nanmoins, la dmodulation synchrone ncessite de pouvoir reconstituer la porteuse sans
erreur de phase. Tout dphasage entre la porteuse reconstitue et la porteuse originale dgradera le
signal dmodul, comme le montre la dmonstration ci-dessous. Reprenons lexemple prcdent de
signal modul en amplitude. Supposons que la porteuse reconstruite par le rcepteur prsente un
dcalage de phase (t) avec le signal reu, ce dcalage pouvant varier dans le temps. En notant ce
dphasage, on rcupre aprs filtrage le signal suivant :

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) [ ] ( ) ( ) ( ) [ ] ( ) ( ) ( ) [ ]


+ + + + + + + + + + =
+ + + + + + =
+
(

+ + + =
t t
Bm A
t t
Bm A
t
B A
t U
t t
Bm A
t t
Bm A
t t B A t U
t B t t
m A
t A t U
M M P
P
M M P
P
P
P
S
P M P
P
P M P
P
P P P S
P M P M P
P
P P S
cos 2 cos
4
cos 2 cos
4
cos 2 cos
2
cos cos
2
cos cos
2
cos cos
cos cos cos
2
cos

( ) ( ) ( ) [ ]
( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) t m t
B A
t U
t
Bm A B A
t U
t t
Bm A B A
t U filtrage Aprs
M
P
S
M
P P
S
M M
P P
S



cos 1 cos
2
cos cos
2
cos
2
cos cos
4
cos
2
:
+ =
+ =
+ + + =
(quation 68)
Lamplitude du signal dmodul dpend du dcalage de phase entre la porteuse reconstitue et
le signal reu, conduisant modifier lenveloppe du signal reu et le dgrader. La seule manire de
retrouver le signal dorigine est soit davoir un dcalage de phase constant. Dans le cas o ce
dphasage est nul, on retrouve le signal de lquation 67.
Cet exemple pourrait sappliquer tout type de dmodulation et dmontre limportance de la
synchronisation du rcepteur sur la porteuse du signal reu pour que la dmodulation nintroduise pas
derreurs.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 79
2. Echantillonnage synchrone
Comme nous lavons vu dans les chapitres prcdents, lchantillonnage doit se faire des
instants prcis, l o linfluence de lIES est la plus faible. Il est donc indispensable que le rythme du
signal binaire de bande de base soit rcupr correctement.
Si le rcepteur est parfaitement synchroniser avec la porteuse et avec le flux binaire, le signal
reu et chantillonn peut scrire sous la forme suivante :
( ) ( ) ( ) ( ) t n kT t p a kT y t y
k
k
+ = =

(quation 69)
o p(t) reprsente la rponse impulsionnelle des signaux en entre du rcepteur, T la priode
du signal binaire, a
k
lamplitude prise par chaque symbole et n(t) le bruit additionnel. En prsence dun
asynchronisme entre la porteuse reconstitue par le rcepteur et la porteuse du signal, une erreur de
dmodulation note
) (t i
e

apparat qui vient modifier lenveloppe du signal reu, o (t) reprsente
lerreur de phase. En prsence dun asynchronisme entre le rythme du signal reu et lhorloge binaire
reconstitu, un retard not T . = , o une fraction de cette priode. Le signal reu et chantillonn
en prsence de ces asynchronismes peut scrire sous la forme :
( ) ( ) ( ) t n kT t p a e kT y
k
k
t i
+ =

) (
(quation 70)
Les systmes de synchronisation doivent donc correctement rcuprer la porteuse afin
dannuler lerreur de phase, et correctement rcuprer le rythme afin dannuler le retard sur les instants
dchantillonnage optimaux.
De nombreuses structures existent pour correctement rcuprer la synchronisation avec un
signal, qui sortent du cadre de ce cours. En pratique, le signal est reconstitu partir dun oscillateur
local, la frquence du signal tant priori connu. Afin dtre en phase ou en rythme avec le signal
reu, loscillateur local est asservi par un systme analogique ou numrique, qui corrige en temps rel
la phase de loscillateur local en fonction des dcalages de phase avec le signal reu. Ce type
dasservissement est assur par une boucle verrouillage de phase ou Phase Locked Loop (PLL).

IV. Dcision Rcepteur optimal
Le signal obtenu en sortie dun canal de transmission est une version dforme, dphase et
perturbe par du bruit, du signal mis. Le problme du rcepteur est de dmoduler le signal reu puis
de dcider de laffectation des symboles reus lun des symboles composant lalphabet de dpart.
Cette tape est appele dcision. Celle-ci doit tre effectue de manire minimiser le risque de
mauvaise dtection du signal. Ainsi, dans chaque rcepteur, une rgle de dcision est labore, ainsi
quune structure du rcepteur. Des performances en termes de taux derreur binaire seront associes
cette rgle et cette structure, dans le cadre dun canal et dun bruit donn. Si la rgle de dcision et la
structure du rcepteur permettent de minimiser le risque derreur, on parle de rcepteur optimal.
Dans cette partie, nous allons chercher dterminer la rgle de dcision optimale dans le cas
dun signal binaire (ou un signal BPSK) traversant un canal AWGN, puis nous dterminerons les
performances en terme de taux derreur binaire. Ce type de raisonnement pourra tre tendu des
signaux M tats, mais cela dpasse le cadre de ce cours.
1. Seuil de dcision pour un signal binaire traversant un canal AWGN
La figure 78 dcrit le positionnement du problme. Un signal x(t) mis en bande de base
traverse un canal AWGN caractris par un bruit blanc gaussien dcart type et arrive en entre du
rcepteur. Aprs avoir t filtr, galis et chantillonn avec une priode Te (on suppose que le
rcepteur est parfaitement synchronis avec le signal reu), le signal y
k
arrive en entre dun
comparateur seuil, qui va dterminer quel est ltat binaire pris par le symbole reu. Le but du
problme est de dterminer le seuil
0
du comparateur seuil qui va minimiser lerreur dinterprtation
du message binaire. A cause du bruit ajout par le canal, la probabilit dune erreur dinterprtation
nest pas nulle.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 80

galiseur
Comparateur
seuil 0
Canal
AWGN
z(t)
y(t) yk
dk
( ) ( ) ( ) ( ) t n t c t x t z + = *
1
0
= >
= <
k k
k k
d y
d y

Te

Fig. 78 - Dtection dun signal binaire traversant un canal AWGN

Le signal en entre du comparateur peut scrire :
' 1 '
' 0 '
,
1
0
= =
= =
+ =
k k
k k
k k k
x si a a
x si a a
o n a y
Comme le bruit est de type gaussien, la densit de probabilit du bruit peut scrire laide de
la fonction suivante :
( )
( )
|
|

\
|

=
2
2
0
2
exp
2
1

x x
x f (quation 71)
On peut en dduire la densit de probabilit de lamplitude prise par le signal y
k
(fig. 79).
y
Densit de
probabilit
a0
a1
2 2
0 ?

Fig. 79 - Densit de probabilit de lamplitude pris par le signal en entre de ltage de dcision
Une erreur se dclare dans les 2 cas suivants :
a
k
= a
0
et d
k
= 1, en terme de probabilit cela scrit :
( ) ( )

+
= = =

dx a x f a a d P
0 0
/ / 1
, o ( )
( )
|
|

\
|

=
2
2
0
0
2
exp
2
1
/

a x
a x f
a
k
= a
1
et d
k
= 0, en terme de probabilit cela scrit : ( ) ( )


= = =

dx a x f a a d P
1 1
/ / 0 , o
( )
( )
|
|

\
|

=
2
2
1
1
2
exp
2
1
/

a x
a x f
La probabilit dapparition dune erreur peut donc scrire sous la forme suivante :
( ) ( ) ( ) ( )
1 0
/ 0 . 0 / 1 . 1 a a d P d P a a d P d P P
err
= = = + = = = = (quation 72)

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 81
( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( )




+
= +
|
|

\
|
= =
= + = =
0 0
0
0
1 0
1 0
/ . 0 / 1 . 1
/ . 0 / . 1

dx a x f d P dx a x f d P P
dx a x f d P dx a x f d P P
err
err

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) [ ]


= = + = =
0
0 1
/ . 1 / . 0 1

dx a x f d P a x f d P d P P
err
(quation 73)
Nous cherchons dterminer
0
pour minimiser lerreur, c'est--dire ( ) 0
0
=
d
dP
err
. Cela est
possible si le contenu de lintgrale est annul.
( ) ( ) ( ) ( )
( )
( )
( )
( )
( )
( )
( )
( )
( ) ( ) ( )
( )
( )
( )
2
2
0
2
1
2
1 0 0
2
2
0 0
2
1 0
2
2
2
2
1 0
2
2
0 0
1 0
0 0
0 1
2 1
0
log
2
1
1
0
log
2
exp
2
exp
/
/
1
0
0 / . 1 / . 0

a a a a
d P
d P
a a
d P
d P
a
a
a x f
a x f
d P
d P
a x f d P a x f d P

=
|
|

\
|
=
=
=
|
|

\
|
=
=
|
|

\
|

|
|

\
|

=
=
=
=
=
=
= = =


( )
( )
|
|

\
|
=
=

+
+
=
1
0
log
2
2
1 0
2
1 0
0
d P
d P
a a
a a

(quation 74)
Si les 2 tats binaires sont quiprobables, on dtermine le seuil de dcision suivant :

2
1 0
0
a a +
=
(quation 75)
Ce rsultat assez intuitif montre que le rcepteur optimal possde le seuil de dcision mi
distance entre les amplitudes lies aux 2 tats binaires.
2. Taux derreur binaire thorique dun signal binaire sur un canal
AWGN
Dans le cas du rcepteur optimal avec le seuil de dcision calcul prcdemment, il est
possible de dterminer les performances en terme de probabilit derreur. Le seuil de dtection est mi
distance des niveaux a
0
et a
1
. Lapparition des symboles binaires 0 et 1 est quiprobable. En
repartant de la probabilit dapparition dune erreur de lquation 72, on peut la rcrire sous la forme
suivante :
( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( )


+
+ =
= = = + = = = =
0
0
1 0
1 0
/
2
1
/
2
1
/ 0 . 0 / 1 . 1

dx a x f dx a x f P
a a d P d P a a d P d P P
err
err

En analysant lquation prcdente (fig. 80) et en exploitant les proprits de symtrie dune
fonction gaussienne, on peut crire :

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 82
( ) ( )
( )
|
|

\
|
|
|

\
|
=
|
|

\
|
=
+ =


+
+

+

0
0
0
0
0
0
2
2
1
2
exp
2
1
1
2
1
1
2
1
/
2
1
2
1
A
err
A
A
err
A
A
err
dx
x
P
dx x f P
dx a x f dx x f P


Comme le seuil est plac de manire symtrique par rapport a
0
et a
1
, on peut faire intervenir
A
0
, qui correspond lamplitude du signal.
y
Densit de
probabilit
a0 a1
0
y
Densit de
probabilit
a0 a1
0
+
y
Densit de
probabilit
-A0 0
2 2
2 Perr
+A0
2
0 1
0
a a
A

=

Fig. 80 - Calcul du taux derreur binaire dans le cas dun signal binaire traversant un canal AWGN
En effectuant le changement de variable suivant :
2
x
u = , on peut crire lquation
suivante :
( )
|
|
|
|

\
|
=

2
0
2
0
exp
2
1
2
1
A
err
du u P
En se reportant lannexe E, on remarque que la fonction erfc apparat dans lquation
prcdente, qui peut scrire sous la forme ci-dessous :

|

\
|
=
2
2
1
0
A
erfc P
err (quation 76)
Cette forme ressemble lquation 55 reliant le taux derreur binaire et le rapport Eb/No. La
probabilit dapparition dune erreur binaire est gale au BER. Modifions lquation 76 pour faire
apparatre lnergie du signal et du bruit :
Energie du signal :
e
T
A
E
2
2
0
= . Lnergie par bit est donc de :
2
2
0
A
E
b
=
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 83
Energie du bruit :
e
T N
2
= . Pour chaque priode binaire, lnergie du bruit est donc de :
2
0
= N
Lquation 76 peut donc scrire sous la forme suivante :

|
|

\
|
=
0
2
1
N
E
erfc P
b
err
(quation 77)
On retrouve lquation 46 qui permettait de relier le taux derreur binaire au rapport signal
bruit. Cette relation dpend fortement du type de rcepteur et du type de signal. La relation prcdente
est vrifie dans le cas dun rcepteur optimal pour un signal binaire ou modul en BPSK. Dans le cas
dune modulation M-aire, le raisonnement et la relation entre le BER et Eb/No restent similaires.
Comme cela a t expliqu dans les chapitres prcdents, lutilisation de code de canal modifie aussi
cette relation.

V. Ce quil faut retenir

Aprs le passage travers le canal, le rcepteur a pour rle de rgnrer le signal.
Cela correspond supprimer les perturbations et distorsions qui affectent le signal
(filtrage et galisation), puis de linterprter correctement (dcision). Dans le cas dun
signal numrique synchrone, le rcepteur doit se synchroniser sur le signal reu.
Dans la plupart des transmissions numriques, linterfrence inter symboles est plus
problmatique que le bruit. Lmetteur et le rcepteur contiennent des filtres qui
doivent limiter linterfrence inter symboles.
Les critres de Nyquist dfinissent les conditions dannulation de linterfrence inter
symboles dans un filtre ou dans un canal.
Un galiseur est un bloc du rcepteur spcifiquement ddi lannulation de
linterfrence inter symboles, en compense leffet du canal.
La plupart des galiseurs font appel des squences dapprentissage incluses dans les
trames transmises. Elles permettent destimer rgulirement la rponse impulsionnelle
du canal pour remettre jour les proprits de lgaliseur.
La synchronisation de la dmodulation avec la porteuse et de lchantillonnage avec le
signal binaire reu sont requises pour viter les erreurs dinterprtation du signal. Le
rcepteur doit tre capable de rcuprer la phase et le rythme du signal reu.
Le seuil de dcision dun rcepteur est choisi afin de minimiser le taux derreur
binaire. Dans le cas dun canal AWGN, il est possible de dterminer les performances
en terme de taux derreur binaire connaissant le rapport signal bruit.





Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 84


La figure 81 fournit une vue gnrale dun canal de transmission ainsi quun rcapitulatif des
principales contraintes quil doit respecter pour quun message numrique soit transmis sans erreur.

Information
numrique
Codage source
Codage canal
K messages dans un
alphabet de no caractres
K messages dans un
alphabet de n caractres
Signal lectrique
M moments
Dbit Dc
Dbit Dm
Dbit
dinfo. H
Canal de capacit C
Bruit,
perturbations,
distorsions
L
a
r
g
e
u
r

d
e

b
a
n
d
e

B
c
R
a
p
p
o
r
t

s
i
g
n
a
l

s
u
r

b
r
u
i
t

S
/
N

o
u

E
b
/
N
o
Rgnration
Annulation IES, filtrage,
synchronisation, dcision
Dcodage canal
Dcodage source
Destinataire
Adaptation au canal
Amlioration rendement
Canal de transmission
. .
c m D D C
Transmission en
temps rel
Annulation IES
Modulation
Couche physique
Optimisation
Largeur de bande B
m
B B
m

Dmodulation
Mise en bande de base
Condition
largeur de bande
Condition dbit
Taux derreur binaire
BER = f(Eb/No)
|

\
|
+ =
N
S
1 log B C
2 C
Condition de Nyquist sur
le canal et les filtres
pour annuler lIES

Fig. 81 - Vue gnrale dun canal de transmission bruit et des contraintes associes pour limiter
lapparition derreur de transmission
Pour raliser une liaison numrique sans erreurs, les donnes suivantes sont ncessaires
planifier la transmission :

Le taux derreur binaire maximal, qui permet de dterminer le rapport signal bruit minimal
et donc le seuil de sensibilit du rcepteur
Le dbit binaire de la source
La fonction de transfert du canal. Sil sagit dune transmission analogique, il faut se
demander si le canal va introduire uniquement des distorsions linaires. Dans le cas dune
transmission numrique, est-ce que des interfrences inter-symboles sont craindre ?
Conclusion - Planification dune
transmission numrique
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 85
La bande passante du canal et la bande de frquence alloue pour la transmission (ainsi que
les tolrances dmission sur les canaux adjacents)
La densit spectrale de bruit No, le rapport signal sur bruit minimal au niveau du rcepteur
S/N ou le rapport signal bruit par bit Eb/No. Rappelons que celui-ci dpend de la
spcification en terme de taux derreur binaire, de la modulation employe et des techniques
de codage de source et de canal.
La puissance dmission disponible et tolrable (rglementation des missions)

Une fois ces donnes connues, il est ncessaire de :

Dterminer le dbit binaire et le nombre de bits utiliss pour coder les diffrents symboles.
Ils dpendent de la largeur de bande et de la probabilit derreur
Dterminer la forme des signaux lmentaires, les modulations et le filtrage associ, afin de
fixer lencombrement spectral (efficacit spectrale)
Concevoir les diffrents tages du rcepteur pour minimiser leffet du bruit et des
interfrences inter symboles (filtrage, galisation, synchronisation, dcision)
Dans le cas dune transmission numrique, vrifier si le taux derreurs binaires est
acceptable, ajouter du codage canal et une marge de bruit si ncessaire

Le respect des conditions de Nyquist et de la capacit maximale dun canal permet en thorie
dannuler linterfrence inter symboles. Mais dans un canal rel, diffrentes techniques doivent tre
mises en jeu afin de minimiser le taux derreur. Au niveau de lmetteur, on peut :

Ajouter des codes dtecteur/correcteur derreur, entrelacer les donnes
Raliser un codage en ligne (modulations, mise en forme lectrique) adapt au canal
Filtrer le signal
Pratiquer des accs multiples (son intrt reste loptimisation de lutilisation du canal)
Ajouter de la diversit

Au niveau du rcepteur, la rduction des erreurs dinterprtations des donnes est
principalement assure par lgaliseur qui compense les effets parasites du canal. Il est ncessaire de
soigner la conception du rgnrateur (synchronisation, amplification, filtrage, dcision).

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 86



Rfrences

Genevive Baudoin, Radiocommunications Numriques Tome 1 : Principes,
Modlisation et simulation , Dunod collection Technique et Ingnierie, ISBN 978-2-
10-050514-2, 2002.
Yvon Mori, Electronique pour le Traitement du Signal Volume IV Techniques
de Modulation , Herms Science, ISBN 2-7462-1342-7, 2006
Yvon Mori, Electronique pour le Traitement du Signal Volume V Thorie de
lInformation et du Codage , Herms Science, ISBN 2-7462-1343-5, 2006
Guillaume Vivier, Khaldoun Al Agha, Guy Pujolle, Bruno Vidal Rseaux de
mobiles & Rseaux sans fil , Eyrolles, 2-212-11018-9, 2001.
Xavier Lagrange, Philippe Godlewski, Sami Tabbane, Rseaux GSM-DCS Des
Principes la Norme, 4
e
dition revue et augmente , Hermes Sciences collection
Rseaux et Tlcommunications, ISBN 2746200287, 1999.
H. Holma, A. Toskala, WCDMA for UMTS HSPA Evolution and LTE 4th
Edition, Wiley, 2007, 550 pp
P. Degauque, A. Zeddam, Compatibilit Electromagntique 2 Des Concepts de
Base aux Applications , Hermes Science, ISBN 978-2-7462-1664-8, 2007
Lawrence E. Larson, RF and Microwave Circuit Design for Wireless
Communications , Artech House Publisher, ISBN 0-89006-818-6, 1997
D. Paret, Rseaux Multiplexs pour Systmes Embarqus , Dunod, srie EEA,
ISBN 2-10-005267-5, 2005
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 87
Annexe A Rappel sur les units
Pour le dimensionnement dun canal, on doit prendre en compte lensemble des gains et des
pertes prsentes sur le canal, afin de dterminer la puissance minimale mettre en entre de lmetteur
pour que le rcepteur dtecte un signal. On parle alors dun bilan de puissance. Afin de faire ce bilan,
on prfre utiliser des units en dB afin de remplacer multiplication et division par des additions et des
soustractions. Le passage en dB correspond au rapport dune grandeur (puissance, tension ) avec
une grandeur de rfrence, plac sur une chelle logarithmique (quations 78 et 79). Dans le cas o il
sagit dun rapport de puissance, on utilise lquation 78. Dans le cas o il sagit dun rapport en
tension, on utilise lquation 79.
( ) ( )
|
|

\
|
= =
0
1
log 10 log 10
P
P
x dB X (quation 78)
( ) ( )
|
|

\
|
= =
0
1
log 20 log 20
V
V
x dB X (quation 79)
Lintrt dune reprsentation logarithmique rside dans la possibilit dadditionner les
affaiblissements et les gains au lieu de multiplier les rapports de puissance. De plus, elle permet de
reprsenter une trs grande dynamique au niveau des amplitudes.
En pratique, on indique parfois lunit des grandeurs du rapport. Il nest pas rare de trouver
des dBV, des dBmW, des dBV/m Il sagit toujours de nombres sans unit, mais correspondant un
rapport entre 2 grandeurs exprimes dans lunit qui est ajoute au dB. Par exemple, les quations 80
et 81 donnent les formules de calcul de rapports exprims en dBV et dBW.
( ) 20 log
1
V
V dBV
V
| |
=
|
\
(quation 80)
( )
|
|

\
|
=
W
P
dBW P
1
log 10 (quation 81)
1
0.1
0.01
0.001
10
100
1000
Volts
0
-20
-40
-60
20
40
60
dBV
1
0.1
0.01
0.001
10
100
1000
Watts
0
-10
-20
-30
10
20
30
dBW

En tlcommunications, les signaux reus sont en gnral trs faibles et les microvolts (V) et
milliwatts (mW) sont les units les plus courantes. Il est courant de rencontrer des rapports exprims
en dBV et dBmW ou dBm (quations 82 et 83).

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 88
( )
( )
( )
( )
( ) ( ) ( ) 120 120 log 20
10
log 20
1
log 20
6
+ = + = |

\
|
=
|
|

\
|
=

dBV V V V
V
V V
dBV V
V
V V
dBV V
(quation 82)

( )
( )
( )
( )
( ) ( ) ( ) 30 30 log 10
10
log 10
1
log 10
3
+ = + = |

\
|
=
|
|

\
|
=

dBW P W P
W
W P
dBm P
mW
mW P
dBm P
(quation 83)
1
0.1
0.01
0.001
Volts
60
40
20
0
80
100
120
dBV
1
0.1
0.01
0.001
10
100
1000
mW
0
-10
-20
-30
10
20
30
dBm
0.0001
0.00001
0.000001


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 89
Annexe B Produits dintermodulation
pour une non-linarit dordre 3
Pour expliquer lapparition de ces produits dintermodulation, on peut reprsenter la fonction
de transfert du systme (par exemple un mlangeur) par un polynme du 3
e
ordre (on se limite cet
ordre pour diminuer la complexit du calcul) :
2 3
1 2 3
( ) ( ) ( ) ( )
e
s e e
V t V t V t V t = + + (quation 84)
o Ve et Vs sont respectivement les tensions dentre et de sortie du systme, 1 est le gain
linaire du systme. Supposons le cas simplifi suivant : le signal dentre est constitu de 2 porteuses
sinusodales. Le signal de sortie devient :
( ) ( ) ( )
2 3
1 1 1 2 1 2 1 1 2 1 3 1 1 2 1
( ) cos cos cos cos cos cos
s
V t A t A t A t A t A t A t = + + + + + (quation 85)

( )
( ) ( )
( ) ( )
1
1 2
1
1 1 1 2 1
1 2 1 2 2 2 1 2
2 2 1 2
3 3
1 1 2 2
2
3 2 2 1 2 1 2
2
2 1 1
( ) cos cos
cos cos 1 cos2 1 cos2
2
2 2 2
3cos cos3 3cos cos3
4 4
3 3 3
cos cos(2 ) cos(2 )
2 4 4
3
cos
2
s
V t A t A t
t t t t
A A A A
A A
t t t t
A A t t t
A A

= +
+ + | | + +
+ + +
|
\
(
+ + +
(
(

(
+ + + + +
(

+
2 1 2 1
3 3
cos(2 ) cos(2 )
4 4
t t t





`


(
+ + +

(


)
(quation 86)
Ce dveloppement fait apparatre plusieurs raies diffrentes frquences harmoniques et non
harmoniques. Le tableau 4 prsente les amplitudes des raies jusqu lordre 3.
Frquence
1

1
3
2
3
3 1 2
1 1 1
3
3
cos
4 4
A
AA
A t



| |
+ + |
|
\

Ordre 1
Frquence
2

2
3
2
3
3 2 1
1 2 2
3
3
cos
4 4
A
A A
A t



| |
+ + |
|
\

Ordre 2
Frquence
1 2


( ) ( )
2 1 2 1 2 2 1 2 1 2
cos cos AA t A A t + +

Frquence
1 2
2

( ) ( )
2 2
3 1 2 3 1 2
1 2 1 2
3 3
cos 2 cos 2
4 4
A A A A
t t

+ +

Ordre 3

Frquence
2 1
2

( ) ( )
2 2
3 2 1 3 2 1
2 1 2 1
3 3
cos 2 cos 2
4 4
A A A A
t t

+ +

..
Tableau 4 - Amplitudes des diffrentes composantes spectrales dun signal rsultant du produit
dintermodulation de deux signaux sinusodaux
Prenons le cas dun amplificateur de tension de gain 10. La figure 82 prsente sa
caractristique de gain. Il prsente une forte saturation partir de 0.7V.
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 90

Fig. 82- Caractristique dun amplificateur rel
Cette caractristique peut tre approxime par le polynme dordre 3 suivant :
2 3
8.86 4.48 5.94
in in
out in
V V V V = +

On suppose quon fasse passer travers cet amplificateur un signal compos de la somme de 2
sinusodes parfaites de frquences F1 = 200 et F2 = 250MHz et damplitude 0.9V. La figure 83
prsente le spectre du signal en entre, il contient 2 Diracs 200 et 250MHz. La figure 84 prsente le
spectre du signal de sortie sur lequel apparat de trs nombreux signaux parasites, prouvant que le
signal a subi de nombreuses distorsions.

Fig. 83 - Signal en entre de lamplificateur
f=50MHz
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 91

Fig. 84 - Signal en sortie de lamplificateur et produits dintermodulation
On voit que les produits les plus gnants sont ceux dordre 3 (2F1-F2 et 2F2-F1). En effet, si
les frquences F1 et F2 sont trs proches (ce qui peut tre le cas par exemple sur les bandes GSM, qui
contiennent des canaux adjacents spars de 200KHz), les produits apparatront trs prs des
frquences fondamentales et pourront parasiter le signal. De plus, ces formules permettent de mieux
comprendre le phnomne de compression de gain typique dun amplificateur. Celui-ci peut tre aussi
modlis laide dun polynme dordre 3. Supposons cette fois quune seule harmonique de
frquence et damplitude A soit en entre. Le gain de la frquence harmonique scrit donc :
2
3
1
3
4
A
+ quation 87
Lamplitude de la composante fondamentale est donc modifie par le terme du troisime
ordre, engendrant alors une distorsion damplitude. Pour les forts signaux, le terme
2
3
3
4
A
vient
modifier le gain. Comme
3
est gnralement ngatif, le gain est rduit, correspondant une
compression ou une saturation de la puissance en sortie. Dans lexemple ci-dessus, lamplitude de
chacune des 2 frquences fondamentales tait de 0.9V. Le gain linaire de cet amplificateur est de 10.
Or, en sortie, les raies des frquences fondamentales sont 3.5V, le gain nest donc plus que de 4. On
peut donc en conclure que le signal a subi une importante distorsion damplitude en plus de
lapparition de nouvelles harmoniques.
F1 F2
2F2-F1
2F1-F2
2F1+F2 2F2+F1
f=50MHz
f f
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 92

Annexe C Dmonstration du premier
critre de Nyquist
Soit un canal idal, on peut le reprsenter par un filtre passe
bas de largeur de bande B. Il sagit dun filtre passe bas idalement
slectif, qui coupe tout ce qui ne se trouve pas dans la bande de
frquence [-B ;B]. Lquation 88 donne son expression frquentielle et
temporelle.
( )
2
sin 2
( ) ( ) ( ) 2
2
TF
B
Bt
C f f c t B
Bt

= = quation 88

La rponse impulsionnelle de ce filtre est un sinus cardinal. Ce signal a la particularit de
sannuler pour les temps multiples de 1/2B.

Fig. 85 - Sinus cardinal
Ainsi, si un signal est de priode Tr telle que : 0.5
r
B T = , alors la rponse temporelle du
canal sannulera chaque fois que
1
2
r
t k T
B
= = , ce qui annule tout risque dinterfrences entre
symbole. Cela a permis dnoncer le premier critre de Nyquist qui donne une limite frquentielle sur
le dbit des moments pour un canal de largeur de bande donne.
C(f)
f
0 B
0 1/2B 1/B
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 93
Annexe D Filtre en cosinus surlev

Les signaux mettre ou reus doivent gnralement tre filtrs afin de les remettre en forme,
supprimer des composantes frquentielles parasites et de rduire leur occupation spectrale pour ne pas
perturber ou bloquer des canaux voisins. Nanmoins, lajout dun filtre conduit modifier la forme des
signaux et les taler dans le temps. En effet, la plupart des filtres utiliss pour limiter loccupation
spectrale dun signal sont de type passe-bas. Ceux-ci contribuent ralentir les temps de monte et de
descente des signaux binaires. Il convient donc de sassurer que le filtre ne va pas gnrer des
interfrences intersymboles, notamment si la rponse impulsionnelle de ce filtre stale sur plusieurs
priode binaire.
Pour quun filtre ne produise pas dIES, celui-ci doit respecter les critres de Nyquist (cf.
F.II.1). Ainsi, sa rponse impulsionnelle doit sannuler chaque instant dchantillonnage du signal.
Une famille de filtres couramment employe pour limiter loccupation spectrale des signaux et qui
respecte les critres de Nyquist est appele filtre en cosinus surlev (raised cosinus). Ce type de filtre
est particulirement employ pour la mise en forme des modulations QAM. La figure ci-dessous
prsente sa rponse spectrale en bande de base.


Fig. 86 - Rponse frquentielle dun filtre cosinus
surlev
.
1
.
2
.
2
.
, 0.5 (1 )
( ) 0, 0.5 (1 )
0.5 (1 )
cos
2
M
M
T si f f r M
C f si f f r M
f r M
T
r M

= = +

( | |


|
(

\
(

(



r est appel le coefficient de raidissement ou excs de bande ou roll-off, il est compris entre 0
et 1. Il est aussi not . Il caractrise la raideur de la pente du filtre passe-bas et lexcs de bande
passante. Celui-ci est li aux caractristiques de la rponse frquentielle par :
M
M
T
T
F
r
2
1
2
1
2

= quation 89
M
M
T
F
T
r
2
1
2
1
1

= quation 90

Ainsi, plus r est faible, plus la coupure est raide et plus F2 est faible. Un faible coefficient r
permet de limiter efficacement la bande passante du signal. Pour un coefficient r de 0.25, on a une
frquence
.
1
0.4 F M = , o F1 reprsente la largeur de bande du canal.
M/2
F1 F2
r=0.25
Canal idal
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 94
Quen est-il de sa rponse impulsionnelle ? Lquation 91 donne lexpression de la rponse
impulsionnelle du filtre cosinus surlev.
( ) ( )
2
. . 2
1
. .
cos
sin 0
|
|

\
|

|
|

\
|
|
|

\
|
=
M
M
M
T
t r
T
t r
T
t
c p t p

quation 91
La figure 87 montre la rponse impulsionnelle de ce filtre pour 3 valeurs diffrentes de
coefficient de raidissement. Il apparat clairement que ce filtre satisfait aux critres de Nyquist puisque
la rponse impulsionnelle sannule chaque multiple de la priode dchantillonnage. Nanmoins,
suivant la valeur de r, la rponse prsente des oscillations plus ou moins importantes. Une valeur de r
proche de 1 tend rduire rapidement les oscillations et donc ne quasiment par induire dIES, au
dtriment dune plus grande occupation spectrale.
Les rponses frquentielles et impulsionnelles montrent quil existe une valeur optimale de r,
qui permet de trouver un bon compromis entre occupation spectrale et qualit du signal transmis.



Fig. 87 - Rponse impulsionnelle dun filtre cosinus surlev pour diffrentes valeurs de coefficient de
raidissement

Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 95
Annexe E Fonction derreur de Gauss
complmentaire ERFC
Le calcul de la probabilit derreur implique la connaissance de la distribution statistique de la
perturbation. Un modle couramment utilis car
suffisamment raliste est la distribution de Gauss, dont la
densit de probabilit est :
( )
( )
|
|

\
|

=
2
2
2
x
exp
2
1
x f


(quation 92)
o est lcart type et est la valeur moyenne. La
probabilit derreur, c'est--dire que la variable alatoire x dpasse un seuil a, peut se calculer comme :
( )


+
= = =
a
a
err
dx ) x ( f 1 dx ) x ( f a x P P (quation 93)
Une loi de probabilit est dite normale et centre si =0 et si lcart type =1, son intgrale
entre - et + est gale 1. Celle-ci scrit :
( )
|
|

\
|
=
2
x
exp
2
1
x f
2

(quation 94)
La fonction derreur de Gauss note erf(z) est une fonction commune en analyse et
correspond la probabilit quune variable normale centre rduite prenne une valeur dans lintervalle
[-z ;+z]. Elle scrit donc :
( ) ( )dx x exp
2
z erf
z
0
2

(quation 95)
Cette fonction nest pas calculable par simple intgration, mais est fourni dans des tables et est
dfinie dans la plupart des logiciels de calculs numriques (Matlab, Scilab) et tableurs (Excel). La
fonction derreur de Gauss complmentaire erfc(z) se calcule laide de lquation suivante :

( ) ( ) ( )dx x z erf z erfc
z

+
= =
2
exp
2
1

(quation 96)

Gc
f(x)
x
0
a
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 96
Annexe F Glossaire



3GPP 3rd Generation Partnership Project
AWGN Additive White Gaussian Noise
BER Bit Error Rate
CDMA Code Division Multiple Access
DCS (DCS1800) Digital Cellular System
DAB Digital Audio Broadcasting
DVB Digital Video Broadcasting
Eb/No Rapport signal bruit par bit
EHF Extra High Frequency
FDMA Frequency Division Multiple Access
FFT Fast Fourier Transform
FSK Frequency Shift Key
GSM Global System for Mobile communications
HF High Frequency
IEEE Institute of Electrical and Electronics Engineers
IES ou ISI Interfrence Entre Symboles, Inter Symbol Interference
ILS Instrument Landing System
LTE (3.9G) Long Term Evolution
MAC Medium Access Control
MF Medium Frequency
OFDM Orthogonal Frequency Division Multiplexing
PLL Phase Locked Loop
PSK Phase Shift Key
QAM Quadrature Amplitude Modulation
QPSK Quadrature Phase Shift Key
RFID Radio Frequency Identificator
SHF Super High Frequency
SNR Signal-to-Noise Ratio
TDMA Time Division Multiple Access
UHF Ultra High Frequency
UMTS Universal Mobile Telecommunications System
VCO Voltage Controlled Oscillator
VHF Very High Frequency
W-CDMA Wide Code Division Multiple Access


Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 97



























Travaux Dirigs
Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 98
NOTIONS DE BASE

1. BRUIT DE FOND

Calculer le niveau absolu de bruit thermique obtenu pour une temprature ambiante de 25 C,
dans le cas :
dune voie tlphonique
dune transmission de musique
dune transmission de tlvision

Quelle est la puissance minimale que doit avoir le signal transmis pour assurer un rapport
signal bruit dau moins 50 dB ?


2. DISTORSION DE SIGNAUX SINUSODAUX PAR UN
OPERATEUR QUADRATIQUE
Dterminer les taux de distorsion harmonique, la forme temporelle et le spectre du signal de sortie
dun oprateur quadratique, lorsque le signal dentre est :
purement sinusodal
la somme de 2 termes sinusodaux
A quelles applications pourraient servir un oprateur quadratique


3. MESURE DE LINFORMATION - IMAGE TV

Une image TV haute rsolution en noir et blanc comporte environ 2 10
6
pixels et 256 niveaux
de gris. La frquence de renouvellement est de 32 images par seconde. On suppose que les pixels sont
indpendants les uns des autres et que les niveaux de gris sont quiprobables.

1. Evaluer le dbit dinformation de cette mission de tlvision.
2. Quelle est la bande passante ncessaire pour transmettre le signal afin dassurer une
rception de qualit ? (le rapport signal bruit minimum pour assurer une rception de qualit est de
10 dB)


4. MULTIPLEX PCM

Cinq signaux de tlmtrie d'une largeur de bande de 1 kHz doivent tre transmis en multiplex
PCM. L'erreur maximale tolre sur la quantification est de 0,5% de leur valeur crte. Ils sont
chantillonns 20% au-dessus de la frquence de Nyquist. La synchronisation et le tramage
demandent un supplment de bits de 0,5%. Dterminer le dbit minimal de la liaison et la bande
passante requise pour la transmission du signal multiplex.





Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 99
5. CANAL AVEC BRUIT BLANC ADDITIF GAUSSIEN

Un signal analogique de 4 kHz de largeur de bande est chantillonn 1,25 fois la frquence
de Nyquist, chaque chantillon tant quantifi sur 256 niveaux quiprobables. On suppose que les
chantillons sont statistiquement indpendants.

1. Quel est le dbit dinformations de la source ?
2. Peut-on transmettre sans erreur les signaux de cette source sur un canal avec bruit blanc
additif gaussien centr de 10 kHz de bande passante et prsentant un rapport signal sur bruit de 20 dB
?
3. Calculer le SNR requis pour assurer une transmission sans erreur dans les conditions
prcdentes.
4. Calculer la bande passante requise pour acheminer sans erreur les signaux de la source
considre sur un canal avec bruit blanc additif gaussien centr de SNR 20 dB.


6. DIAPHONIE DANS UN DEMODULATEUR I/Q

On considre une modulation QPSK. On sintresse leffet dune dsynchronisation entre le
signal modul reu et la porteuse reconstitue par le rcepteur.

1. En reprenant le modulateur I/Q prsent la figure 57, proposez le schma de principe dun
dmodulateur I/Q. Calculer les expressions thoriques des signaux moduls et dmoduls.
2. Soit (t) le dphasage instantan entre le signal modul reu et la porteuse reconstitue par
le rcepteur. Quel est limpact sur les signaux dmoduls ?
3. On note distorsion le rapport entre le signal parasite gnr par le dphasage sur le signal
voulu. Quelle est la tolrance sur le dphasage pour que la distorsion soit infrieure -40 dB ?



Canaux de transmissions bruits Octobre 2010
A. Boyer 100
PERFORMANCES DES SYSTEMES DE
TRANSMISSION FACE AU BRUIT


7. SENSIBILITE DUN RECEPTEUR RADIO

Un rcepteur radio ddi une application de communication radio numrique vient dtre
dvelopp. Cette application transmet un signal binaire de dbit = 1 Mbits/s et utilise une bande
passante de 2.5 MHz. Pour garantir une qualit de service suffisante, le rapport signal bruit par bit
Eb/No > 2 dB. Pour obtenir une couverture radio suffisante, le rcepteur doit pouvoir mesurer des
signaux dau moins -107 dBm (puissance mesure en sortie de lantenne).
La figure ci-dessous dcrit larchitecture simplifie de ltage front end de rception. Les
caractristiques de chaque tage vous sont aussi fournies.

LNA
antenne
cble
mixer
OL
G1 = -3 dB
G2 = 20 dB
NF2 = 10 dB
G3 = -10 dB
NF3 = 6 dB
Seuil de
sensibilit ?



1. Calculer le facteur de bruit du rcepteur.
2. Calculer le seuil de sensibilit en sortie du rcepteur.
3. Est-ce que ce rcepteur rpond la spcification attendue en terme de sensibilit ?
4. Que faudrait-il faire pour respecter la spcification en terme de sensibilit ?


8. CARACTERISATION DU TAUX DERREUR BINAIRE DUNE
INTERFACE RADIO
Les ingnieurs dune compagnie de fabrication de tlphone mobile viennent de dvelopper un
prototype de circuit rcepteur GPRS (General Packet Radio Service). Ce prototype doit subir une
batterie de tests afin de vrifier ces performances, dont un test de sensibilit. Il sagit de vrifier que le
rcepteur est capable de recevoir correctement les donnes en prsence jusqu une valeur limite de
rapport signal sur bruit. Les spcifications de ltage dmission rception sont les suivantes :

taux derreur : BER < 0.1 %
modulation : QPSK
Frquence bande descendante : 1805 1850 MHz
largeur dune sous bande : 200 KHz
dbit binaire maximal : 171 Kbits/s

Le test est effectu en utilisant un testeur de communication radio, capable de gnrer un
signal RF avec un niveau de puissance prcis, de rcuprer le flux binaire capt et rgnrer par le
systme sous test et de mesurer le nombre derreurs binaires. Dans un premier temps, le niveau de
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bruit est mesur sur lensemble de la bande descendante. Dans un deuxime temps, durant 100 ms, une
squence binaire alatoire est gnre au rythme binaire maximal. Le flux binaire rcupr par le
rcepteur et la puissance du signal en entre du rcepteur sont envoys lappareil de test, permettant
de mesurer le nombre derreurs pour un rapport signal sur bruit donn. Ce test est effectu sur chaque
sous bande de la bande descendante. Lquipe de test sest intresse 3 sous bandes quon appelle A,
B et C, sur lesquelles ils obtiennent les rsultats suivants :

sous bande A B C
SNR (dB) 6.1 5.2 8
nombre derreurs 15 34 45

1. Expliquer sous forme dun schma le protocole de mesure. Indiquer quelles sont les
grandeurs mesures.
2. En vous reportant la figure 50, commentez les rsultats obtenus.


9. INTERNET HAUT DEBIT PAR LIAISON TELEPHONIQUE

Il y a quelques annes, le rseau tlphonique classique appel Rseau Tlphonique
Commut (RTC) tait employ pour accder Internet. Cependant, les dbits taient limits dans le
meilleur des cas 56 Kbits/s, interdisant tout accs en haut dbit. Cette situation faisait craindre le pire
aux oprateurs tlphoniques pour leur avenir puisque, au mme moment, des oprateurs concurrents
investissaient sur des techniques alternatives (fibres optiques, satellites). Pourtant, les oprateurs
tlphoniques ont gagn la bataille de lInternet haut dbit en continuant transmettre sur les cbles
paires cuivres, grce une famille de techniques appele xDSL (x Digital Subscriber Line).
Dans cet exercice, nous allons analyser les techniques daccs Internet par le rseau RTC et
par les techniques de type xDSL.
Centre
Local
Centre
Local
Centre
Local
Centre
Local
Centre
Local
Centre
Local
Centre autonomie
dacheminement
RTC
Voies
multiplexes
Boucle locale
Lignes analogiques
Voix
[0 4 KHz]

1. Pourquoi un signal numrique 56 Kbits/s ne peut pas tre transmis directement en bande
de base sur le rseau RTC ? Pourquoi un modem analogique est-il requis ?
2. Quel est le dbit binaire maximal quon peut atteindre si on emploie une modulation de type
FSK, pour laquelle un 0 est transmis par une frquence F et un 1 par une frquence 2F ? Si on
emploie une modulation de type QAM64 ?
3. Proposer une solution permettant daugmenter le dbit binaire en continuant utiliser le
rseau tlphonique. Quel problme apparat pour une utilisation de type change de donnes ?
4. Une premire modulation imagine pour lADSL est la modulation CAP (Carrierless
Amplitude Phase modulation). Celle-ci est proche dune modulation m-QAM, mais elle est
entirement numrique. Si on utilise une modulation de type 512-CAP, quel est le dbit binaire
maximal thorique ?
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5. Quelles sont les consquences de lajout de bruit sur le signal ? Comment maintenir une
qualit de service constante ?
6. Pour surmonter les problmes de la modulation CAP, une autre modulation appele
Discrete Multi-Tone a t propose. Elle est aussi base sur une modulation m-QAM, mais la bande
alloue est subdivise en canaux de 4.3 KHz de largeur, 250 sous-canaux sont rservs au signal
ADSL. Si une modulation de type QAM sur 15 bits est employe, quel est le dbit maximal
thorique ? Quel est lavantage de cette technique de modulation par rapport la modulation CAP en
terme de robustesse au bruit ?


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10. SIGNAUX BLOQUANTS ET PRODUIT DINTERMODULATION

On cherche dimensionner la plage de linarit dun rcepteur dans le cadre dune application
Bluetooth. Les caractristiques de ce rcepteur sont les suivantes :

F0 = 2400 2483.5 MHz
Largeur de canal = 1 MHz
Niveau de sensibilit de rfrence < -70 dBm
SNR > 10 dB
Gain rcepteur = 10 dB

La figure ci-dessous dcrit le gabarit frquentiel du spectre du signal reu, dfini par la norme
Bluetooth. Il dfinit le niveau maximal pris par les signaux bloquants.




1. Pourquoi les signaux bloquants sont un problme pour la qualit du signal reu ? Quel
phnomne se produit lorsquun signal bloquant interfre avec le signal dsir ?
2. Quelle est la situation pire cas en terme de rception ?
3. Calculer la distorsion dordre 3 IM3 ncessaire pour garantir une bonne rception mme
dans le pire cas.

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