Chapitre 1 - Mod
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I.1. Introduction
I.1.1. Objet des télécommunications
Les télécommunications recouvrent toutes les techniques (filaires, radio, optiques, etc.) de transfert
d’information quelle qu’en soit la nature (symboles, écrits, images fixes ou animées, son, ou autres). Ce mot,
introduit en 1904 par Estaurié (polytechnicien, ingénieur général des télégraphes 1862-1942), fut consacré en
1932 à la conférence de Madrid qui décida de rebaptiser l’Union Télégraphique Internationale en Union
Internationale des Télécommunications (UIT).
Quelle que soit la complexité du système de télécommunications, le principe reste toujours le même : il faut
assurer un transfert fiable d’information d’une entité communicante A vers une entité communicante B. Ce
qui nécessite :
– des données traduites dans une forme compréhensible par les calculateurs,
– un lien entre les entités communicantes, que ce lien soit un simple support ou un réseau de transport,
– la définition d’un mode d’échange des données,
– la réalisation d’un système d’adaptation entre les calculateurs et le support,
– un protocole d’échange.
I.1.2. Bref historique
On peut estimer que l’histoire des télécommunications commence en 1832, date à laquelle le physicien
américain Morse (1791-1872) eut l’idée d’un système de transmission codée (alphabet Morse). Les premiers
essais, en 1837, furent suivis d’un dépôt de brevet en 1840.
La première liaison officielle fut réalisée en 1844.
La première liaison transocéanique, réalisée en 1858, ne fonctionna qu’un mois (défaut d’isolement du câble
immergé). Parallèlement, la phonie (le téléphone) se développait. Les principes formulés par le français
Charles Bourseul conduisirent à un dépôt de brevet, pour un système téléphonique, par Graham Bell (1847-
1922) et Eliska Gray (1835-1901). Les demandes furent déposées à deux heures d’intervalle.
Le principe de la numérisation du signal (MIC, Modulation par Impulsions Codées) fut décrit en 1938 par
Alei Reever, mais il fallut attendre les progrès de l’électronique pour réaliser les premiers codeurs.
L’évolution s’accéléra, en 1948, avec l’invention du transistor (Bardeen, Brattain, Shockley des laboratoires
Bell) qui par sa faible consommation et son échauffement limité, ouvrit des voies nouvelles. C’est ainsi que
le premier câble téléphonique transocéanique fut posé en 1956 avec 15 répéteurs immergés.
En1962, le satellite Telstar 1 autorise la première liaison de télévision transocéanique.
L’évolution des techniques conduit à la création de réseaux pour offrir des services de transport d’information
ou des téléservices au public. En 1978 la première liaison numérique (Transfix) est effectuée et 1979 voit
l’ouverture au public du premier réseau mondial de transmission de données par paquets X.25 (France :
Transpac).
Les télécommunications sont aujourd’hui, de manière tout à fait transparente, utilisées journellement par tous:
télécopie, Minitel, cartes de crédit et surtout Internet...
Les télécommunications n’auraient pas connu un tel essor si des organismes particuliers, les organismes de
normalisation, n’avaient permis, grâce à leurs travaux, l’interopérabilité des systèmes.
I.2. La normalisation
La normalisation peut être vue comme un ensemble de règles destinées à satisfaire un besoin de manière
similaire. La normalisation dans un domaine technique assure :
- Une réduction des coûts d’étude,
- La rationalisation de la fabrication et garantit un marché plus vaste.
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- Pour le consommateur, la normalisation est une garantie d’interfonctionnement et d’indépendance vis-
à-vis d’un fournisseur spécifique.
En matière de télécommunication, la normalisation est issue d’organismes divers, du groupement de
constructeurs ou organismes internationaux :
Les principaux groupements de constructeurs sont :
– ECMA (European Computer Manufactures Association), à l’origine constituée uniquement de
constructeurs européens (Bull, Philips, Siemens...) l’ECMA comprend aujourd’hui tous les grands
constructeurs mondiaux (DEC, IBM, NEC, Unisys...). En matière de télécommunications, l’ECMA comprend
deux comités : le TC23 pour l’interconnexion des systèmes ouverts et le TC24 pour les protocoles de
communication ;
– EIA (Electronic Industries Association) connue, essentiellement, pour les recommandationsRS232C, 449
et 442.
Les principaux organismes nationaux auxquels participent des industriels, administrations et utilisateurs sont :
_AFNOR, Association Française de NORmalisation,
– ANSI, American National Standard Institute (USA),
– DIN, Deutsches Institut fürNormung (Allemagne), bien connu pour sa normalisation des connecteurs (prises
DIN) ;
– BSI, British Standard Institute (Grande Bretagne).
Les organismes internationaux :
– ISO, International Standardization Organization, regroupe environ 90 pays. L’ISO est organisée en
Technical Committee (TC) environ 200, divisés en Sub-Committee (SC) eux-mêmes subdivisés en Working
Group (WG) ; la France y est représentée par l’AFNOR ;
– CEI, Commission Électrotechnique Internationale, affiliée à l’ISO en est la branche électricité ;
– UIT-T, Union Internationale des Télécommunications secteur des télécommunications, qui a succédé en
1996 au CCITT (Comité Consultatif International Télégraphie et Téléphonie), publie des recommandations.
Celles-ci sont éditées tous les 4 ans sous forme de recueils. Les domaines d’application sont identifiés par une
lettre :
– V, concerne les modems et les interfaces,
– T, s’applique aux applications télématiques,
– X, désigne les réseaux de transmission de données,
– I, se rapporte au RNIS,
– Q, intéresse la téléphonie et la signalisation.
L’IEEE, Institute of Electrical and Electronics Enginers, société savante constituée d’industriels et
d’universitaires, est essentiellement connue par ses spécifications sur les bus d’instrumentation (IEEE 488) et
par ses publications concernant les réseaux locaux (IEEE 802), reprises par l’ISO (IS 8802).
Le panorama serait incomplet si on omettait de citer l’IAB, Internet Architecture Board, qui a la charge de
définir la politique à long terme d’Internet, tandis que l’IETF (Internet Engineering Task Force) assure par
ses publications (RFC Request For Comments) l’homogénéité de la communauté TCP/IP et Internet.
I.3. Les supports de transmission
Les signaux se transmettent sur des câbles ou des lignes de transmission.
I.3.1. Caractéristiques des supports de transmission
Bande passante : Plage de fréquence sur laquelle la voie est capable de transmettre des signaux sans
affaiblissement (unité en Hertz).
Capacité : Quantité d’information maximale pouvant circuler d’un endroit à un autre (unité en bits/s).
C = BP . log2 (1 + S/B)
Avec S/B : rapport signal sur bruit (puissance du signal / puissance du bruit)
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Longueur : Longueur maximale du support au-delà de laquelle le signal doit être amplifié ou répété pour
être correctement reçu.
Bruit de l’environnement :
_ Bruit thermique.
_ Foudre.
_ Interférences d’autres voies : Interférence électromagnétique.
Diaphonie : Quand plusieurs fils conducteurs sont rassemblés dans un même câble, les signaux
électriques qu’ils transportent interfèrent les uns sur les autres par rayonnement.
Taux d’erreur : Nombre de bits erronés/ nombre de bits transmis (pendant une période).
I.3.2. Critères de choix du support de transmission
_ Les propriétés physiques.
_ L’immunité aux perturbations électromagnétiques et à la foudre.
_ Longueur maximale entre deux équipements actifs.
_ Débits possibles.
_ Le coût du câble, des connecteurs et d’installation
I.3.3. Les types des supports
I.3.3.1. Les médias en cuivre
a) Le câble coaxial
_ Conducteur en cuivre entouré d’une couche isolante flexible
_ Le matériau isolant est recouvert par du cuivre tressé ou un film métallique protégeant ainsi le
conducteur interne.
_ Cette tresse constitue un blindage contre les interférences électromagnétiques externes.
_ Une gaine extérieure enveloppe ce blindage.
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b) Les paires torsadées
_ Utilisées depuis longtemps par la téléphonie.
_ Connecteur RJ45.
_ Nombre de paires utilisées : De 2 à 4.
_ Débit : 10 / 100 / 1000 Mbits/s.
_ Longueur de câble maximale : 100m.
_ Blindage des câbles : deux types :
UTP (Unshielded) : pas de blindage
STP (Shielded) : avec blindage
_ Deux catégories :
_ La fibre monomode.
_ La fibre multimode.
La fibre optique monomode
Il est d’usage de structurer la transmission en un ensemble de “ boîtes noires ”, chacune remplissant une
fonction particulière :
ETCD : Equipement Terminal de Circuits de Données, DCE, Data terminating Circuit Equipment.
Equipement placé à chaque extrémité du circuit de transmission ayant pour rôle de transformer le signal en
données compatibles pour le circuit (ex : modem …).
Circuit de données : L’ensemble constitué par le support de transmission et les deux ETCD placés à chaque
extrémité
ETTD : Equipement Terminal de Transmission de Données, DTE, Data Terminating Equipment.
(ex : terminal, console, ordinateur en liaison RS232 …).
Liaison de données :
Dispositif matériel + logiciel pour acheminer des données avec un taux d’erreur minimum garanti.
ETTD ETTD
Circuit de données
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I.5. Structure générale d’une chaîne de transmission
Les systèmes de transmission numériques véhiculent de l’information entre une source et un destinataire en
utilisant un support physique comme le câble, la fibre optique ou encore la propagation sur un canal
radioélectrique. Le schéma synoptique d’un système de transmission numérique est donné à la figure
suivante : (on se limite aux fonctions de base)
Le code NRZ
- Ce codage ne présente aucune transition lors de longues séquences de 0 ou de 1.
- Son spectre est relativement large.
- Il présente un maximum de puissance à la fréquence (0), ce qui correspond à une composante continue
importante.
Le code Manchester
- Avec une transition au milieu de chaque temps bit, le codage Manchester remédie à l’absence
d’information de synchronisation. La transition estcroissante pour les 0, décroissante pour les 1.
- Un spectre très large à cause du grand nombre de variations (une variation pour chaque bit).
- Le sens des transitions est significatif, ce qui pose des problèmes en cas d’inversion des fils de liaison.
il est utilisé dans les réseaux locaux de type Ethernet sur câble coaxial où l’inversion de fils est
impossible.