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UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPÉRIEURE

CULTURE GÉNÉRALE ET CULTURE DU


PLURILINGUISME
CONNAISSANCE DE L'HOMME: INDIVIDU ET
SOCIÉTÉ

TSABORAHA: FAMADIHANA BETSIMISARAKA DE


MAROANTSETRA

Enseigné par : Victorine RAZANABAHINY

Présenté par : Parcours Formation d'enseignement de Français

Licence 1 Semestre 1, 2024


SOMMAIRE

Introduction

Localisation

Objectif(s)

Déroulement

Signification(s)
« Aza ny habehany na ny hakeliny no
zahavagna fa fônay manolotra azy ».
INTRODUCTION

Le tsaboraha est une pratique ancestrale chez les


Betsimisaraka.Il s'agit d'une appellation pour
désigner les fêtes.

Le mot «tsaboraha» vient de la combinaison de


«tsabo», «manao» ou «manaboatra», et de
«raha», «une chose»

Dans ce présent livre, on vous donne tous les détails


à savoir sur cette coutume propre à tous les
Malgaches mais particulier à chaque région.
LOCALISATION
La région Betsimisaraka occupe la majeure partie du
littoral oriental de l'île, depuis le sud dans la région
de Mananjary jusqu'à
Sambava au nord.
Maroantsetra se situe dans la
baie d'Antongil dans la partie
nord-est de Madagascar.
L'embouchure du fleuve
Antainambalana setrouve dans
les faubourgs est de la ville.
Elle cotitue l'entrée du Parc
national de Masoala et de la
réserve de Nosy Mangabe.
OBJECTIF(S)

Pour qui ?
Le famadihana est effectué en l'honneur des
«Razana». C'est une manière pour les vivants de les
célébrés.

Pourquoi ?
Il s'agit d'une occasion pour toute la famille de se
réunir. Aussi un moment pour dissiper les discordes
et renouer avec chacun,tout en faisant la fête.
Il est à préciser que ce ne sont pas les vivants qui
décident de faire le famadihana.
Quand ?
Le famadihana se déroule tous les 5 ou 7 ans
suivant la mort d'une personne. Il est effectué entre
le mois d' Août et le mois de Décembre. Le plus
souvent, le jour propice est un Lundi puisque c'est
un jour chanceux chez les Malgaches.
DÉROULEMENT

La préparation du famadihana Betsimisaraka se fait


sur une période assez longue: 2 à 5 mois.

1/ Le rêve
Comme dit précédemment, ce ne sont pas les
vivants qui décident, mais ce sont les «razana». Ils
communiquent par le biais des rêves, à ceux avec
qui ils ont le plus d'affinité, leur besoin d'être
«retourné» ou autre.
2/ La prise de décisions
Suite aux rêves, la famille la plus proche se doit d'en
discuter. La date d'exécution dépend de la situation
financière (bonnes ou mauvaises récoltes du
girofles et de la vanille), de la situation
démographique (famille dispersée partout dans le
pays) et de la situation professionnelle
(disponibilité) de chacun

3/ L'annonce
Après que la famille concernée se soit mis d'accord
sur les dates et les détails, ils doivent annoncer aux
habitants du village d'origine l'avènement du
famadihana. La famille sollicite leurs aide,présence
et soutien pour ce «tsabo». Ainsi, des représentants
du village se joignent aux préparatifs: le
«tangalamena» (prêtre) et quelques personnes par
famille.

4/ Le «tsy mandrimandry»
Il s'agit d'une sorte de tradition effectué la veille de
chaque tsaboraha.
La journée, le tangalamena part pour le cimetière et
annonce aux défunts l'ouverture prochaine de la
tombe et les raisons à cela. Il peut être accompagné
de quelques membres de la famille ou y aller seul.
Le soir, le «savika» de plusieurs zébus (offerts par
les invités et la famille) a lieu. Puis un homme fort
venant de la famille ou du village procède au
décapitation des zébus après une intervention du
tangalamena pour les purifier.
Enfin, après un bref «kabary», la fête du tsy
mandrimandry peut commencer. Tout le monde
porte des «lambaoany» ou de «salovana» colorés
et les femmes se parent de leurs plus beaux bijoux.
On y boit du «betsabetsa» et/ou du café bien
chaud. On festoie et on danse.
Comme son nom l'indique, cette fête s'étale sur
toute la nuit pour éviter de «mandry» (dormir).

5/ Le jour-J: le famadihana
Pendant cette journée, beaucoup de choses se
déroulent en même temps. Dès que possible, une
grande partie de la famille va à la tombe. Après
l'intervention du tangalamena ,pour rappeler
l'annonce de la veille, les hommes commencent à
ouvrir la tombe et quelques-uns y entrent pour
s'occuper des ossements. Il est important de
souligner que si c'est un homme qu'il va être
retourné, alors ce sont des hommes qui se chargent
des ossements et si c'est une femme, alors ce sont
des femmes qui y pénètrent. Des serveuses se
dédient à partager du «betsa». Une fois les
ossements réunit et rangés dans un sac de voyage,
les membres de la famille procèdent au «manga
jorô». Il s'agit d'un rite. Puis ils prennent la route, à
pied, pour le lieu de festivité en chantant: c'est le
«miosoko».

Au même moment, en ville, pour accueillir le


«razana», les gens s'activent pour cuisiner. Les
commérages vont de bon train pour animer et faire
passer le temps autour du feu. Les souvenirs du
défunt sont aussi évoqués.

Arrivé sur les lieux de fête, le sac de voyage


contenant les ossements est placé en hauteur. Et la
famille se met à danser autour.
Suite aux danses, un homme fait un «kabary» pour
ouvrir le déjeuner. Ils mangent, sur des feuilles de
bananier ou des «ravina», du riz et du viande de
zébu «rony-ritra». Les discussions animent le repas
et donnent un aspect chaleureux et convivial au
tsaboraha.
Des fois, des invités viennent de loin pour offrir des
présents et festoyer.
Après le repas, un autre «kabary» pour remercier
les invités et partager du «betsa» dans un «sio
mena» avant de les laisser partir.

Enfin, commence une traversée d'environ 3h pour


aller au «fasan-drazana», animée par des chants et
chansons. Une fois arrivé, le tangalamena demande
la permission aux occupants et on peut ouvrir la
tombe pour y déposer les ossements. Cela fait, le
tangalamena ferme la tombe avec un objet de son
choix et on dépose les têtes de zébus sur le haut, et
les pattes de zébu au porte de la tombe.
SIGNIFICATION(S)

Savika: lutte contre les zébus pour donner plus de


valeurs au sacrifices pour les «razana»

Lambaoany et salovana colorés : pour montrer


l'esprit joyeux et festif

Bijoux: particularités des femmes Betsimisaraka


(elles aiment portés des bijoux lors de toutes les
occasions), symbole de la richesse des
Betsimisaraka
Manga jorô: rite qui consiste prendre une
bénédiction de la part du défunt en effectuant un
chant et en étant en cercle.

Ravina ou feuilles de bananier: symbole de la


communion des Betsimisaraka avec la nature.

Sio mena: symbole du dynamisme, sert à contenir


du betsa

Betsa: alcool provenant de la fermentation du jus


de cannes avec des écorces de bois.

Zébu : la viande pour les vivants et la tête ainsi que


les pattes pour les razana
CONCLUSION

Le famadihana Betsimisaraka est une coutume


assez complexe mais toujours présente dans la
culture Malgaches jusqu'à maintenant.

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