Recos Pneumonie
Recos Pneumonie
Recos Pneumonie
Infections
pulmonaires
de l’adulte
2009
Ce message fort a probablement largement contribué à un non-usage des antibiotiques pour la prise
en charge des infections virales. Il a permis au public d’accepter plus facilement l’abstention de la
prescription antibiotique par exemple pour les rhinopharyngites de l’enfant.
Qu’en est-il chez l’adulte ? La prévention de l’émergence de la résistance passe par l’abstention lorsqu’elle
est souhaitable mais aussi par le bon choix, la bonne durée…
écologiquement responsable.
◆ Réserver certaines molécules sur des indications ciblées c’est préserver leur efficacité sans
compromettre la guérison du patient grâce à l’emploi d ‘antibiotiques alternatifs aussi efficaces
et exerçant une moindre pression de sélection.
3
« LES ANTIBIOTIQUES, C’EST PAS AUTOMATIQUE »
Après un guide relatif à la prise en charge des infections urinaires, il était important que dans
le cadre de PRIMAIR (Programme régional interdisciplinaire pour la maîtrise de la résistance aux
anti-infectieux en Franche-Comté), la deuxième pathologie infectieuse en terme de fréquence,
et particulièrement importante en terme de morbi-mortalité, les infections pulmonaires, fasse
également l’objet de recommandations régionales et consensuelles. Si les choix proposés sont tout
aussi engagés que ceux relatifs à la prise en charge des infections urinaires, il s’agit aussi de choix
partagés.
Volontairement la prise en charge des pneumopathies chez les immunodéprimés n’a pas fait l’objet
de recommandations particulières du fait de la grande spécificité inhérente à ces pathologies
nécessitant une prise en charge spécialisée. Ainsi ce document a fait l’objet d’une relecture par
plus d’une centaine de professionnels de divers horizons dont la collaboration était indispensable à
la réalisation de ce document.
La diffusion de ce guide est soutenue par le Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination
des soins (FIQCS), à l’initiative de la Fédération des associations de Formation médicale continue de
Franche-Comté et du Département de Médecine générale de la Faculté de Médecine et de
Pharmacie de Besançon.
INTRODUCTION
4
Sommaire
FICHE SYNOPTIQUE
Infections pulmonaires de l’adulte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
DÉFINITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Bronchite aiguë . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pneumonie aiguë communautaire (PAC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pneumonie communautaire sévère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pneumonie acquise à l’hôpital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Pneumonie associée aux soins (Healthcare-associated pneumonia HCAP) . . . . . . . . . . . . . . . 10
Exacerbations aiguë de BPCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Dilatation des bronches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Epanchement pleural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Pneumonie non résolutive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Bronchites aiguës . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 A
Adulte sain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 A1
Bronchite aiguë et terrains particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 A2
Coqueluche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 A3
Grippe saisonnière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 A4
5
Pneumonies acquises à l’hôpital (HAP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 D
Hors VAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 D1
VAP : pneumonies acquises sous ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 D2
Pneumonies précoces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Pneumonies tardives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Pleurésie purulente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 G
Abcès pulmonaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 H
ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Annexe 1 : Score clinique d’infection pulmonaire (Clinical Pulmonary Infection Score : CPIS) . . 48
Annexe 2 : Concordance DCI et noms commerciaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Annexe 3 : Description détaillée des principaux micro-organismes en cause . . . . . . . . . . . . . . 50
Annexe 4 : Documentation bactériologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Annexe 5 : Définition et conduite à tenir devant une allergie aux ß-lactamines . . . . . . . . . . . 54
Annexe 6 : Définition des bactéries multirésistantes (BMR) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Annexe 7 : Les trois systèmes de nébulisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
ÉLABORATION DES DIFFÉRENTS GUIDES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
GUIDE : INFECTIONS PULMONAIRES DE L’ADULTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
GROUPE DE LECTURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
SOMMAIRE
6
Fiche synoptique
INFECTIONS PULMONAIRES DE L’ADULTE
PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE
L’ESSENTIEL
Prise en charge à domicile : possible pour les pneumonies et les exacerbations de BPCO en
l’absence de signe de gravité. (cf diagramme ci-dessous)
Examen cyto-bactériologique des crachats (ECBC) : il ne doit pas être réalisé sauf conditions très
particulières.
Chez le patient non ventilé, l’aspiration endo-trachéale est à proscrire en tant qu’outil diagnostique et
d’orientation thérapeutique.
L’utilisation des fluoroquinolones en première intention n’est pas recommandée sauf rare exception (ex:
l’allergie vraie aux ß-lactamines, légionellose).
Ne plus prescrire l’association amoxicilline – acide clavulanique + fluoroquinolone, car celle-ci est moins
performante en terme de morbi-mortalité qu’une association bêta-lactamine + macrolide.
L’amoxicilline (3 x 1 g par jour) reste le traitement de référence dans les infections à pneumocoque.
FICHE SYNOPTIQUE
7
BRONCHITE PNEUMONIE AIGUË PNEUMONIE AIGUË
AIGUË COMMUNAUTAIRE COMMUNAUTAIRE ADULTE
ADULTE ADULTE < 65 ans avec comorbidités
SAIN < 65 ans sans comorbidité OU > 65 ans
EXAMENS
BIOLOGIQUES Inutile Non nécessaire Non nécessaire
COMPLEMEN-
TAIRES
Radiographie pulmonaire (RP) Radiographie pulmonaire recommandée
Inutile indispensable si non amélioration (mais ne doit pas faire retarder le traitement)
IMAGERIE à 48 h
CLINIQUE
IV : dyspnée de repos
Pas de dyspnée II et III : dyspnée d’effort ou au moindre
effort
PRELEVEMENTS Inutile
BACTERIOLOGIQUES
Importance de la kinésithérapie
Amoxicilline/acide
Amoxicilline PO clavulanique (1 g x 3/j) 7 j
(1 g x 3/j) - 7 j Céfuroxime - axétil
TRAITEMENT ou (500 mg x 2/j) 7 j
Pas de traitement Pristinamycine PO Ceftriaxone IV-IM
antibiotique (1g x 3/j) - 4 j (1 g/j) - 5 j
ou En cas d’allergie vraie
Azithromycine PO aux ß-lactamines
500mg à j1 Moxifloxacine PO
puis 250mg j2 à j5 (400 mg x 1/j) - 5 j
8
Définition
BRONCHITE AIGUË
Adulte sain : infection courante (10 millions de cas/an en France) et bénigne.
◆ Patients sans maladie cardiaque et broncho-pulmonaire chronique sous-jacente, ni immuno-
dépression.
◆ Sont aussi assimilées :
■ les bronchites aiguës chez le patient tabagique sans obstruction bronchique de base (avec ou
sans manifestations de bronchite chronique) ;
■ les exacerbations aiguës de BPCO stade I dans la classification GOLD 2008 (cf. tableau p8).
Critères mineurs*
◆ Fréquence respiratoire > 30/min (ou besoin d’une ventilation non invasive ou PaO2/FiO2
< 250 mm Hg).
◆ Hypotension nécessitant un remplissage vasculaire.
◆ Hypothermie (température corporelle < 36°C).
◆ Confusion ou désorientation.
◆ Infiltrats radiologiques multilobaires.
◆ Insuffisance rénale aiguë (urée > 10 mmol/L).
◆ Leucopénie (GB < 4.000/mm3).
◆ Thrombopénie (plaquettes < 100.000/mm3).
DÉFINITION
Critères majeurs
◆ Nécessité d’une ventilation artificielle.
◆ Choc septique nécessitant un traitement vasopresseur.
La présence d’un des 2 critères majeurs ou de > 3 mineurs impose une admission en réanimation.
* Autres critères à considérer : hypoglycémie (sans notion de diabète), alcoolisme, hyponatrémie, acidose métabolique ou taux élevé de lactate inexpliqué, cirrhose,
9
asplénie/splénectomie et l’âge > 80 ans.
Les pneumonies acquises sous ventilation (VAP) en font partie si elles se développent > 48 h après
intubation et/ou ventilation artificielle et non présente avant intubation. Les VAP précoces apparais-
sent dans les 4 premiers jours de ventilation, alors que les infections survenant > 5 jours sont consi-
dérées comme tardives.
Stade II (modéré)
Stade II VEMS/CV < 70% Dyspnée d’effort
(BPCO moyennement sévère) : 50% < VEMS < 80%
VEMS/CV < 70%
VEMS 30-80% Stade III (sévère) + Exacerbations plus fréquentes.
VEMS/CV < 70% + Diminution de la capacité à l’exercice.
30% < VEMS < 50% + Impact sur la qualité de la vie
Stade III (BPCO sévère) : Stade IV (très sévère) Dyspnée au moindre effort ou dyspnée de repos
VEMS/CV < 70% VEMS/CV < 70%
VEMS < 30% ou VEMS < 30% Les exacerbations peuvent être sévères.
10 VEMS < 50% en présence d’IRC* ou d’CPC** ou < 50% et IRC Altération de la qualité de vie +/- CPC**
La pleurésie para-pneumonique est la cause la plus fréquente des pleurésies purulentes. Les autres
DÉFINITION
causes de pleurésie purulente sont la rupture intra pleurale d'un abcès pulmonaire, l'embolie
pulmonaire septique, le cancer pulmonaire surinfecté, la dilatation des bronches surinfectées et
surtout la complication infectieuse des ponctions d'épanchement d'origine non septique.
11
PNEUMONIE NON RÉSOLUTIVE
Environ 15% des patients présentant une pneumonie aiguë communautaire sont en échec d’une anti-
biothérapie de première intention.
* EP : embolie pulmonaire
** IC : insuffisance cardiaque
*** BOOP : bronchiolite oblitérante avec pneumonie organisée
Principaux micro-
organismes en cause
Voir aussi (annexe 3)
PRINCIPAUX MICRO-ORGANISMES EN CAUSE
INFECTIONS COMMUNAUTAIRES
On constate actuellement dans notre région, une réduction des pneumocoques de sensibilité
diminuée à la pénicilline.
Bronchite aigue
Adulte sain : étiologie virale (> 70 – 90%). Beaucoup plus rarement (< 10%) : germes atypiques et
Bordetella pertussis.
Adultes avec comorbidités : étiologie virale avec possibilité de surinfection bactérienne
(pneumocoque, Haemophilus influenzae).
12
Pneumonies
L’agent causal reste méconnu dans environ 50% des cas.
Le pneumocoque reste la bactérie la plus fréquemment en cause suivie par les virus, les bactéries
intracellulaires et apparentées (Mycoplasma pneumoniae, Chlamydophila pneumoniae, Legionella), les
bacilles à Gram négatif (éthylisme, personnes âgées notamment).
Pneumonie d'inhalation : association de bactéries à Gram négatif et d’anaérobies.
L'incidence de Mycoplasma pneumoniae est d'autant plus élevée qu'il s'agit d'adultes jeunes.
Legionella : surtout si sujet à risque (tabagisme, éthylisme, immunodépression…).
Prise en charge
des infections pulmonaires
GÉNÉRALITÉS
◆ Evoquer une possible tuberculose pulmonaire devant la notion de contage avec un patient
tuberculeux ou appartenant à un groupe à risque (sans domicile fixe, toxicomane IV, alcoolique,
HIV positif ou à risque, immigré d’une zone de forte endémie) ou présentant des symptômes
évocateurs suivants : toux persistante, perte de poids, sueurs nocturnes, hémoptysies ou IDR
13
phlyctènulaire ou image radiologique évocatrice. Dans ces situations, la mise en place d’un
isolement respiratoire doit être immédiate et poursuivie tant qu’une tuberculose active
bacillaire n’est pas écartée.
Vaccinations
◆ Intérêt de la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière pour les personnes âgées > 65 ans
et pour des patients atteints de certaines pathologies (cf chapitre grippe saisonnière).
◆ La vaccination anti-pneumococcique (polyosidique 23 valences) est indiquée tous les 5 ans
(parfois tous les 3 ans dans certaines situations) pour certains patients à risque d’infections
invasives (asplénie fonctionnelle ou splénectomie, drépanocytose homozygote, syndrome
néphrotique, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, patients alcooliques avec
PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS PULMONAIRES
14
A
BRONCHITES AIGUËS
Prédominance automno-hivernale
A1 Adulte sain
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Signes évocateurs :
◆ toux aiguë (< 3 semaines, non productive au début puis parfois muqueuse voire muco-
purulente*) +/- précédée d’une infection des voies respiratoires supérieures +/- brûlure
rétrosternale ;
◆ fièvre inconstante et généralement peu élevée (pendant 3 à 5 j) ;
◆ auscultation normale ou quelques râles bronchiques diffus ;
◆ 4 critères simples permettent de faire un tri en faveur d’une bronchite aiguë et non d’une
éventuelle pneumonie :
■ Rythme cardiaque < 100/min.
■ Rythme respiratoire < 24/min.
■ Température < 38-38,5°C.
■ Auscultation : pas de signes en faveur pour une pneumonie (râles crépitants, matité …).
BILAN
Aucun
TRAITEMENT
Pas de traitement antibiotique, ni d’anti-inflammatoire non stéroïdien, ni de corticoïde par voie
générale.
Pas de traitement en cas de tabagisme chronique : éventuellement et uniquement association des
3 éléments suivants : toux persistante et expectoration demeurant purulente > 7 j et râles bronchi-
ques diffus à l’auscultation : pristinamycine : 1 g x 3/j pendant 4 j.
ÉVOLUTION
◆ Guérison en +/- 10 j (disparition de la toux en 5-10 j mais parfois en 2 à 3 semaines voire plus
dans certains cas, notamment en présence d’une hyper-réactivité bronchique, expectoration :
disparition en 8 à 15 j). En cas d’hyper-réactivité bronchique persistante (hors asthme) :
envisager corticothérapie orale ou inhalée (7 jours) +/- bronchodilatateurs et bilan d’asthme
BRONCHITES AIGUËS
+/- allergologique (surtout si la toux se prolonge > 3 semaines ou en cas d’épisodes récurrents
de « bronchite aiguë avec bronchospasme »).
◆ Nouvelle consultation nécessaire si :
■ Les symptômes s’aggravent (notamment : stridor, incapacité d’avaler, dyspnée, céphalées
sévères…) ou fièvre > 38,5°C persiste > 3 à 5 j (reconsidérer le diagnostic).
■ Apparition de nouveaux symptômes.
ADULTE SAIN
* L’apparition d’une expectoration muco-purulente lors d’une bronchite aiguë du sujet sain n’est pas synonyme de surinfection bactérienne A1
15
A2 Bronchite aiguë et terrains particuliers
BILAN
◆ Radiographie thoracique si suspicion clinique ou doute diagnostique de pneumonie et
notamment si présence d’un risque potentiel d’évolution compliquée (comorbidité, âge > 75 ans,
vie en institution).
◆ CRP : en cas de fièvre > 38-38,5°C, une étiologie virale reste possible. Si doute diagnostique chez
un patient dont les symptômes évoluent > 24 h, le dosage de la CRP peut aider. Une CRP
normale est en faveur d’une infection virale. Une CRP > 100 est généralement associée à une
infection bactérienne. Entre les deux, c’est la clinique et l’expérience du clinicien qui tranchent.
La procalcitonine peut aussi avoir un intérêt.
◆ Selon situation : gaz du sang et endoscopie bronchique au moindre doute.
TRAITEMENT
◆ Patient atteint de BPCO et insuffisant respiratoire chronique : cf. prise en charge voir
exacerbation aiguë de BPCO.
◆ Patient asthmatique : renforcement du traitement de fond,
■ avec asthme bien équilibré (paroxystique ou à dyspnée continue peu évolué) : pas
d’indication d’antibiothérapie,
■ avec asthme mal équilibré et cortico-dépendant (ou à dyspnée continue de stade tardif par
similitude avec la BPCO) : cf. prise en charge voir exacerbation aiguë de BPCO.
◆ Patient âgé (> 75 ans) : rechercher les arguments pour une pneumonie de présentation
atypique (cf. chapitre pneumonie du sujet âgé).
En l’absence d’orientation clinique ou radiologique pour une pneumonie : pas d’antibiothérapie
systématique mais peut se concevoir si un doute diagnostique persiste pour une pneumonie
(cf chapitre pneumonie du sujet âgé).
A3 Coqueluche
Devant une toux persistante +/- paroxystique sans fièvre > une semaine et surtout si recrudescence
nocturne et insomniante, il faut évoquer une possibilité de coqueluche.
La transmission de la coqueluche est aérienne et se fait au contact d’un sujet malade (toux). La
contagiosité est maximale pendant la phase catarrhale, puis diminue avec le temps. Elle peut être
considérée comme nulle après trois semaines sans traitement antibiotique ou après trois à cinq
BRONCHITE AIGUË ET TERRAINS PARTICULIERS - COQUELUCHE
BILAN
◆ Si début de la toux < à 21 j : idéalement PCR en temps réel (aspiration des sécrétions
nasopharyngées à l’aide d’une seringue montée sur une sonde d’aspiration et envoyer
rapidement au laboratoire dans un pot stérile). Résultat en 24 heures.
◆ Si symptômes > à 21 j et si le patient n’a pas reçu de vaccin coquelucheux depuis moins de
3 ans : sérologie (recherche d’Ac antitoxines de pertussis [PT]). Seule la technique ELISA IgG
antitoxines de pertussis effectuée par le CNR est validée.Aucun kit commercial Elisa n’est validé
BRONCHITES AIGUËS
TRAITEMENT
Antibiothérapie : intérêt surtout pour limiter la transmission (n’est efficace sur les symptômes que
si elle est débutée dans la première semaine après le début des symptômes). Elle reste indiquée dans
les trois premières semaines d’évolution.
◆ Azithromycine : 500 mg en 1 x /j pendant 3 j (y compris chez la femme enceinte)
(éviction 3 j).
◆ Intolérance à azithromycine : cotrimoxazole Forte : 1 cp x 2/j pendant 14 j
(envisageable chez la femme enceinte avec supplémentation en acide folique) (éviction 5 j).
A2-3
16
AUTRE MESURE DANS L’ENTOURAGE FAMILIAL
◆ Antibioprophylaxie le plus précocement et au maximum 21 j après le dernier contact avec le cas
index par :
■ Azithromycine : 20 mg/kg/j (sans dépasser dose adulte) ou 500 mg x 1/j pendant 3 j.
■ Cotrimoxazole : 15 mg/kg x 2/j de sulfaméthoxazole ou 1 cp Forte x 2/j pendant 14 j.
◆ Pour les enfants non ou incomplètement vaccinés (< 3 injections pour les enfants < à 16 mois
et < 4 injections > à 16 mois) ou enfants et adultes non vaccinés ou dont la dernière
vaccination date de > 5 ans, parents de nourrissons non ou mal vaccinés et parents du cas index
ou si appartenance à un groupe à risque (sujets atteints de maladies respiratoires chroniques,
immunodéprimés ou en contact avec des sujets fragiles comme les femmes enceintes).
◆ Mettre à jour les vaccinations de la population exposée.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Haut Conseil de la santé publique. Rapport relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas
de coqueluche 2008 : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/hcspr20080905_coqueluche.pdf
A4 Grippe saisonnière
Les épidémies saisonnières hivernales de grippe sont une cause fréquente de bronchite aiguë.
Contagiosité très importante : débute un jour avant les symptômes et dure 6 jours.
La transmission interhumaine est aéroportée (type gouttelettes) et manuportée.
CLINIQUE
◆ Tableau de la grippe : après une incubation de +/- 2j, début brutal associant fièvre, toux,
céphalée, myalgie, asthénie.
◆ Chez le sujet âgé, les signes cliniques peuvent être plus frustres. Ils peuvent être associés à une
dyspnée, une confusion mentale, une déshydratation ou à des signes digestifs.
◆ Tableau de pneumonie grippale :
■ Soit aspect de pneumonie virale.
■ Soit association d’une pneumonie virale et des opacités de surinfection (à S. aureus
habituellement) : aspect de bronchopneumonie prédominante aux bases.
■ Soit tableau grippal classique suivi, après une amélioration clinique, d’une surinfection
pulmonaire localisée, habituellement à S. pneumoniae ou H. influenzae.
CRITÈRES D’HOSPITALISATION
Apprécier la gravité du patient
◆ Appartenance à un groupe à risque élevé de complications :
■ âge > 65 ans,
■ patient souffrant :
● d’affections broncho-pulmonaires chroniques dont BPCO, l’asthme, la mucoviscidose ou
une dysplasie broncho-pulmonaire,
● de cardiopathies congénitales mal tolérées, d’insuffisance cardiaque grave ou de
valvulopathies graves,
● de néphropathies chroniques graves, de syndromes néphrotiques purs et primitifs,
BRONCHITES AIGUËS
A4
17
BILAN
Indiqué lors de cas sporadiques hors épidémie, de manifestations respiratoires sévères ou extra-
respiratoires, ou de présentation atypique chez des patients à risque élevé de complication.
◆ Sérologie sans intérêt.
◆ Prélèvement nasal (à préférer au prélèvement pharyngé : meilleur sensibilité) pour test de
diagnostic rapide (mise en évidence d’Ag viraux). Rotation lente d’un écouvillon introduit dans la
narine sur une longueur de 1,5 à 2 cm, horizontalement, sur un plan parallèle au plan du palais.
La zone de prélèvement pharyngé se situe entre les piliers de l’amygdale et le fond de la gorge.
Pour une meilleur positivité : prélèvement dans les 3 premiers jours suivant le début des
symptômes.
TRAITEMENT
◆ Curatif antiviral (hors collectivité).
■ Oseltamivir (TAMIFLU®) pour les patients à risque de grippe compliquée, quelque soit son
statut vaccinal et à débuter UNIQUEMENT dans les 48 h suivant l’apparition des symptômes.
■ Oseltamivir PO : > 13 ans : 75 mg x 2/j pendant 5 j (à adapter à la clairance rénale).
■ Oseltamivir est plus simple d’utilisation que le zanamivir (RELENZA® : 2 inhalations de
5 mg x 2/j pendant 5 j).
◆ Prophylactique antiviral (hors épidémie) : à débuter UNIQUEMENT dans les 48 h après un
contact étroit avec un sujet infecté.
■ Oseltamivir PO : > 13 ans : 75 mg x 1/j (à adapter à la clairance rénale).
■ Oseltamivir est plus simple d’utilisation que le zanamivir (RELENZA® : 2 inhalations de
5 mg x 1/j).
■ Durée : 10 jours après dernier contact.
◆ Traitement des complications bactériennes.
■ Bronchites et pneumonies secondaires bactériennes au cours de la grippe : cf chapitre
bronchites aiguës et pneumonies.
◆ Traitements symptomatiques.
■ Repos, hydratation (prises de boissons abondantes).
■ Antipyrétique si fièvre mal tolérée : paracétamol.
■ AINS et corticoïdes par voie générale : NON (risque de syndrome de Reye sous AINS).
VACCINATION
◆ Objectif : protéger les personnes fragiles, susceptibles de complications en leur proposant la
vaccination (bénéfice individuel) mais aussi au personnel soignant susceptible de transmettre le
virus aux résidents en collectivité (bénéfice collectif prépondérant).
◆ Réalisée en octobre ou novembre, peut être poursuivie jusqu’en décembre.
◆ Chez les sujets âgés, la vaccination antigrippale réduit de 30 à 50 % la mortalité toutes causes
confondues en période de circulation des virus grippaux.
■ Vaccination recommandée.
● Pour les patients appartenant à un groupe à risque élevé de complications : âge > 65 ans,
personnes séjournant dans un moyen ou long séjour (quelque soit l’âge), patient
souffrant d’affection broncho-pulmonaire chronique (dont BPCO, l’asthme, la
mucoviscidose, une dysplasie broncho-pulmonaire), de cardiopathies congénitales mal
tolérées, d’insuffisance cardiaque grave ou d’une valvulopathie grave, de néphropathies
BRONCHITES AIGUËS
● Pour les professionnels de santé et tout personnel en contact régulier et prolongé avec
des sujets à risque.
A4
18
ÉVOLUTION
◆ Brève : décroissance de la fièvre en 2 à 4 j. La toux et l’asthénie peuvent persister > 2 semaines.
◆ La persistance d’une fièvre > 5 j, l’absence de régression ou l’aggravation des symptômes doivent
faire rechercher une complication.
◆ Complications les plus fréquentes = respiratoires (sinusite, OMA, bronchite aiguë, pneumonie).
Soit due au virus lui-même, soit à une surinfection bactérienne.
Chez le sujet âgé, les principales complications sont des défaillances cardio-respiratoires.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Conduite à tenir en cas d’épidémie dans une collectivité et conduite à tenir en cas de suspicion de
grippe aviaire : http://www.sante.gouv.fr > rubrique grippe.
Traitement à débuter le plus rapidement possible (+/- dans les 8 premières heures de la prise
en charge).
CRITÈRES POINT
C : Confusion mentale 1
B : (Blood pressure) : Pression artérielle : systolique < 90 mmHg ou diastolique < 60 mmHg 1
* Bien que l’âge soit un facteur prédictif de mortalité, il n’est pas nécessairement un argument suffisant pour nécessiter un avis hospitalier en l’absence d’autre critère
de gravité. Par contre, la prudence doit rester de mise pour les patients très âgés et/ou très débilités. (cf pneumonie acquise en institution : critères de non hospitalisa-
B
tion)
19
PRISE EN CHARGE À PARTIR DU SERVICE D’ACCUEIL
est orientée selon l’arbre décisionnel suivant (figure 1) (basé sur les critères de Fine)
Traitement à débuter le plus rapidement possible au service d’accueil (+/- dans les 8 premières
heures de la prise en charge).
20
TABLEAU 1a
SIGNES DE GRAVITÉ (basé sur les critères de Fine)
Tous les critères ci-dessous n’ont pas le même poids et certains doivent conduire directement à une
hospitalisation en réanimation (voir tableau 3 a et 3b)
CLINIQUE BIOLOGIE
TABLEAU 1b
SITUATIONS PARTICULIÈRES (basé sur les critères de Fine)
TABLEAU 2
COMORBIDITÉS (basé sur les critères de Fine)
TABLEAU 3a
CRITÈRES COMPLETS DE GRAVITÉ NECESSITANT
UNE HOSPITALISATION EN RÉANIMATION
(basé sur les critères de Fine)
● Fréquence respiratoire > à 30/minutes à l'admission
TABLEAU 3b
CRITÈRES SIMPLIFIÉS DE GRAVITÉ NÉCESSITANT
UNE HOSPITALISATION EN RÉANIMATION :
SCORE DE L’ATS (AMERICAN THORACIC SOCIETY)
1 critère majeur ou 2 critères mineurs : envisager une hospitalisation en réanimation
(discussion avec le réanimateur)
21
BILAN
EXAMENS AMBULATOIRE AU SERVICE D’ACCUEIL
COMPLEMENTAIRES
Radiographie Si doute diagnostique et/ou absence Oui
du thorax d’amélioration après 48h de traite- (parfois infiltrat retardé de 24 à 48 h
(face +/- profil) ment. Le recours à la tomodensitomé- des symptômes initiaux)
trie reste une exception
NFS, ionogramme
créatinine, CRP ±
procalcitonine (PCT), Non Oui
bilan rénal
et hépatique
Ponction
et/ou drainage Si nécessaire : hospitalisation Oui si épanchement pleural
Antigène urinaire Non, sauf si suspicion de légionellose* Oui (pneumocoque +/- Legionella)
Réévaluation à 48-72 h. La durée totale minimale de traitement est de 5 jours avec une
apyrexie d’au moins 2 à 3 jours avant l’arrêt de l’antibiothérapie.
PNEUMONIES AIGUËS COMMUNAUTAIRES
B * Contexte épidémique, et/ou facteurs de risque (tabagisme, pathologie pulmonaire chronique, déficit de l'immunité cellulaire, diabète, cancer ou insuffisance rénale
terminale).
** Evaluation d’autres diagnostics mimant une pneumonie (exemple : embolie pulmonaire) ou pour mieux préciser l’image radiologique (abcès, pneumonie nécrosante …)
ou radiographie normale et forte suspicion clinique.
*** De préférence avant antibiothérapie (mais le bilan microbiologique ne doit pas retarder le traitement antibiotique).
22
B1 Adulte sans signe de gravité, sans comorbidité
ANTIBIOTHÉRAPIE EMPIRIQUE
Aucune indication pour les fluoroquinolones
ADULTE SANS SIGNE DE GRAVITÉ, SANS COMORBIDITÉS - ADULTE SANS SIGNE DE GRAVITÉ, ÂGE > 40 ANS ET < 65 ANS ET PRÉSENCE D’UNE CO-MORBIDITÉ
1ère INTENTION DURÉE
Privilégier la couverture vis-à-vis Amoxicilline PO (1 g x 3/j) 7j
du pneumocoque
Pristinamycine PO
(1 g x 2 ou 3/j)[ 2 g/j si < 55 kg]
SI ALLERGIE VRAIE
ou télithromycine PO 7j
AUX ß-LACTAMINES (800 mg x 1/j)(sous réserve d’absence de
co-médication ou de contre-indication)
ÉVOLUTION
◆ Réévaluation à 48-72 heures.
■ Apyrexie attendue en 48-72 heures.
■ Absence d’apyrexie et apparition de signe de gravité : hospitalisation.
■ Absence d’apyrexie et pas de signe de gravité clinique : adapter son attitude au résultat de la
radiographie du thorax (cf tableau ci-dessous).
BILAN
Évaluation saturation si disponible, RP
(+ /- NFS, plaquettes, ionogramme, CRP +/- PCT, bilan rénal et hépatique)
ANTIBIOTHÉRAPIE EMPIRIQUE
* Tableau classique d’une infection à Mycoplasma pneumoniae : début insidieux associant fièvre, céphalée, malaise suivi d’une toux non productive, +/- point de côté
thoracique (25%). Auscultation : râles bronchiques et parfois syndrome de condensation. RP : syndrome interstitiel prédominant des lobes inférieurs mais aspect de
B1-2
condensation segmentaire possible.
** Allergie vraie aux ß-lactamines, voir tableau ci-dessus “Adulte sans signe de gravité, sans comorbidité”
23
ÉVOLUTION :
◆ Réévaluation à 48-72 h (amélioration clinique en +/- 3j ; apyrexie attendue en 48-72 h).
◆ Absence d’amélioration à 48 h : hospitalisation.
adaptée à l’antibiogramme
lare
pour une durée prolongée
● forme avec bronchiectasie et
(6-12 mois)
nodules centrolobulaires, habituel-
lement femme d’âge moyen sans
maladie pulmonaire sous-jacente
(syndrome de Lady Windemere)
B2 * ID : immunodépression
24
ADULTE HOSPITALISÉ EN SERVICE DE MÉDECINE ÂGE < 65 ANS ET PRÉSENCE DE 2 FACTEURS DE COMORBIDITÉS OU ÂGE > 65 ANS ET PRÉSENCE D’UN FACTEUR DE COMORBIDITÉS
B3 Adulte hospitalisé en service de médecine
Âge < 65 ans et présence de 2 facteurs de
comorbidités ou âge > 65 ans et présence
d’un facteur de comorbidités (tableau 2, page 21)
GERMES EN CAUSE
◆ Streptococcus pneumoniae.
◆ Haemophilus influenzae (surtout tabagisme ou BPCO).
◆ BGN (Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli).
◆ Staphylocoques (surtout post-grippal) : aspect de broncho-pneumopathie prédominant aux
lobes inférieurs (associé à un épanchement pleural dans +/- 50% des cas) ou abcès pulmonaire.
◆ Germes « atypiques » Chlamydophila, Mycoplasma pneumoniae (habituellement chez le sujet
plus jeune) rarement retrouvés chez les sujets âgés mais c’est possible et parfois grave
(Legionella).
◆ Virus : dont grippe, virus respiratoire syncitial, adénovirus, métapneumovirus… en période
hivernale.
BILAN
RP (scanner thoracique cf. tableau p. 22), NFS, plaquettes, ionogramme, CRP +/- PCT, bilan rénal et
hépatique, Ag Legionella et pneumocoque, saturation en O2 (GDS si saturation < 90%), évoquer une
tuberculose en fonction du terrain et/ou de la situation clinique, +/- hémocultures (notamment
notion d’alcoolisme ou de maladie hépatique sévère, asplénie, pleurésie associée).
ANTIBIOTHÉRAPIE EMPIRIQUE
1er CHOIX
PAS D’INDICATION DE L’ASSOCIATION DURÉE
AMOXICILLINE/ACIDE CLAVULANIQUE + FQ
ou
Azithromycine PO (hors AMM) 5j
(500 mg x 1/j à J1puis 250 mg x1/j de J2 à J5)
Ou
Si absence de traitement par fluoroquinolones au cours
des 3 mois précédents
Moxifloxacine* PO (400 mg x 1/j)
ou 7j
Lévofloxacine** PO
(500 mg x 2/j J1 et J2 puis 750 mg/j)
Légionellose non exclue*** Moxifloxacine* PO (400 mg x 1/j) ou
10-14 j
Lévofloxacine** PO (500 mg x 2/j J1 et J2 puis 750 mg/j)
* Pas d’adaptation en cas d’insuffisance rénale y compris clairance de la créatinine < 30 ml/min (surveillance).
** Adaptation en cas d’insuffisance rénale.
B3
*** Contexte épidémique, et/ou facteurs de risque (tabagisme, pathologie pulmonaire chronique, déficit de l'immunité cellulaire, diabète, cancer ou insuffisance rénale
terminale).
**** Association recommandée par ATS/IDSA (niveau de preuve élevé) surtout si comorbidité comme insuffisance cardiaque, respiratoire, hépatique ou rénale, diabète
insulinodépendant, alcoolisme, néoplasie et immunodépression, asplénie.
§ Durée prolongée de 14 jours si forte suspicion d’infection à Chlamydophila ou Mycoplasma. 25
Compte-tenu de l’efficacité démontrée des fluoroquinolones dans les pneumonies à Legionella,
l'adjonction de rifampicine 600 mg x 2/j pendant 5 j ne doit pas être systématique mais est à
discuter dans les formes sévères et/ou chez les patients immunodéprimés ou si abcès. Dans ces
3 situations, la durée du traitement peut être de 21 jours surtout si l’amélioration clinique
(notamment apyrexie) n’a pas été obtenue dans les 5 premiers jours du traitement.
Si le traitement débute par voie parentérale : prendre un relais rapide par voie orale dès que l’état
clinique du patient s’améliore (habituellement en ± 3 j) :
◆ amélioration de la toux, de la dyspnée,
◆ hémodynamique stable,
◆ amélioration de la leucocytose,
◆ absence de troubles digestifs et malade capable de déglutir.
Il n’est pas nécessaire d’obtenir l’apyrexie pour un relais oral si l’évolution clinique est favorable.
Rien ne s'oppose pour le traitement des pneumopathies communautaires non graves à un relais oral
rapide voire à un traitement oral d’emblée par des antibiotiques de biodisponibilité élevée (comme
ceux proposés).
(Tableau 1a, p21) (ne justifiant pas de l’hospitalisation en réanimation = pas de critère du tableau 3a, p21)
GERMES SUSPECTÉS
◆ Germes des pneumonies communautaires du sujet âgé (> 65 ans) avec ou sans comorbidité sans
signe de gravité.
◆ Possibilité de Streptococcus pneumoniae de sensibilité diminuée (PSDP).
◆ BGN dont P. aeruginosa (surtout si bronchectasie ou BPCO, corticothérapie > 10 mg équivalent
prednisone, antibiothérapie à large spectre > 7 j le mois précédent, malnutrition).
◆ Germes « atypiques » et Legionella.
◆ Anaérobies (pneumonie d’inhalation mais les BGN entériques restent prédominants dans cette
situation).
◆ Virus : dont grippe, virus respiratoire syncitial, adénovirus, métapneumovirus… en période
PNEUMONIES AIGUËS COMMUNAUTAIRES
hivernale.
Intérêt de la vaccination contre la grippe saisonnière et anti-pneumococcique (cf. supra).
BILAN
RP (scanner thoracique cf. tableau, p22), NFS, plaquettes, ionogramme, CRP +/- PCT, bilan rénal et
SUJET ÂGÉ (> 65 ANS) AVEC SIGNE DE GRAVITÉ
B4
26
TRAITEMENT
Moxifloxacine* PO
(400 mg x 1/j) ou Si contre-indication aux
si nécessité d’une voie IV quinolones
Lévofloxacine** PO/IV
LÉGIONELLOSE (500 mg x 2/j J1 et J2 Spiramycine IV 14 j
CONFIRMÉE puis 750 mg/j) ou (1,5MU x 3/j)
Ofloxacine IV/PO +
(200 mg x 2/j) Rifampicine*** IV/PO
± Rifampicine*** IV/PO (20 mg/kg/j)
20 mg/kg/j
Céfotaxime IV
Amoxicilline/acide (1 g x 3/j) ou
clavulanique IV/PO Ceftriaxone IV/IM/SC
1 g x 3/j (1 g x 1/j ) 10 à 14 j
PNEUMONIE + Métronidazole
D’INHALATION IV ou PO (500 mg x 3/j)
* Pas d’adaptation en cas d’insuffisance rénale y compris clairance de la créatinine < 30 ml/min (surveillance).
** Adaptation en cas d’insuffisance rénale.
B5
*** Compte tenu de l’efficacité démontrée des fluoroquinolones dans les pneumonies à Legionella, l'adjonction de rifampicine (pendant 5 jours) ne doit pas être
systématique mais est à discuter dans les formes sévères et/ou chez les patients immunodéprimés.
27
TRAITEMENT EMPIRIQUE
CAS PARTICULIERS
PRÉSOMPTION Pipéracilline/tazobactam IV
D’INFECTION (4 g x 4/j) +
à P. aeruginosa Amikacine IV (20 mg/kg x 1 à J1
(selon ATS) : bronchiectasie puis 15 mg/kg x 1/j)
antibiothérapie > 7 j durant le
ou ciprofloxacine IV (400 mg x 3/j)
PNEUMONIES AIGUES COMMUNAUTAIRES
B5 * Pas d’adaptation en cas d’insuffisance rénale y compris clairance de la créatinine < 30 ml/min (surveillance).
** Cf. page 25.
*** Si documentation Pseudomonas : ceftazidime (prioritairement) et plus exceptionnellement imipénème (risque écologique) + ciprofloxacine (préférentiellement si
sensible) voire aminoside (tobramycine ou amikacine)
28
C
BILAN
◆ NFS, Ionogramme, créatinine, CRP ± procalcitonine (PCT), bilan rénal et hépatique.
◆ 2 hémocultures1 à au moins une demi-heure d’intervalle.
◆ RP (face +/- profil) (+/- scanner thoracique) avec comparaison aux clichés antérieurs.
◆ Ag Legionella et pneumocoque + ECBC pour culture Legionella.
◆ Saturation en O2 et gaz du sang si saturation < à 90 %.
◆ ECBC si les conditions requises pour un ECBC de qualité sont réunies +/- mini-LBA.
◆ Ponction et/ou drainage si épanchement pleural.
1
Le (les) micro-organisme(s) isolé(s) des hémocultures ne sont pas nécessairement celui (ceux) responsable(s) de l’infection pulmonaire.
Aussi, il(s) doit(vent) être interprété(s) avec la clinique.
ANTIBIOTHÉRAPIE EMPIRIQUE
* Pas d’adaptation en cas d’insuffisance rénale y compris clairance de la créatinine < 30 ml/min.
** Adaptation en cas d’insuffisance rénale.
A3
*** Si forte suspicion d’infection à SAMR ou incidence élevée de SAMR dans l’unité de soin. Arrêt du traitement en l’absence de documentation. Prévoir un dosage
sérique à J3 (objectif de 20 à 30 mg/l). Pour la teicoplanine : dosage à la vallée. Alternative : linézolide (600 mg x 2/j) si clairance de la créatinine < 30 ml/min ou
épidémiologie locale (CMI vancomycine > 2 µg/ml).
**** Si risque d’infection à anaérobie (pneumonie inhalation) : + métronidazole.
§ Pas d’AMM en France pour la voie IM mais autorisation aux USA.Voie SC : une étude française (Frasca D. et al). 29
Dilution SC : 1 g dans 10 ou 20 ml d’eau pour préparation injectable en 20 minutes sans ajout de lidocaïne.
Dilution IM : 1 g reconstitué avec 3,5 ml de lidocaïne 1% injectable. IM au niveau d’un muscle fessier ou de la cuisse.
EVOLUTION ET DURÉE DE TRAITEMENT
◆ Évaluation à 48-72 h d’antibiothérapie : en fonction de la clinique et des résultats
bactériologiques (arrêt ou adaptation : spectre plus étroit - désescalade) :
■ Si aucun germe retrouvé et bonne évolution clinique : spectre de l’antibiothérapie plus étroit
sans couverture du P. aeruginosa ni du SAMR (si c’était le cas de l’antibiothérapie
probabiliste).
■ Si absence d’amélioration à 72 h et isolement d’un germe résistant : adaptation.
■ Si absence d’amélioration à 72 h : rechercher une complication infectieuse, d’autres
étiologies ou d’autres sites d’infection.
◆ Durée : 7 jours si évolution favorable (14 j si P. aeruginosa).
POPULATION HÉTÉROGÈNE
◆ Patients à risque de BMR : notamment patients âgés > 75 ans dépendants et/ou atteints
d'affections chroniques débilitantes (incontinents, dénutris, troubles de déglutition…) et/ou
alités ou grabataires et/ou ayant besoin de soins (cathéters, sonde gastrique) et/ou antécédents
d’antibiothérapie et/ou d’hospitalisation dans les 12 mois.
◆ Absence de ces facteurs de risque : à traiter comme une infection communautaire.
Intérêt de la vaccination antipneumococcique et celle annuelle contre la grippe saisonnière (cf cha-
PNEUMONIES ASSOCIÉES AUX SOINS (HCAP)
pitre vaccination).
Une pneumonie peut être considérée comme un diagnostic possible si deux ou plus de ces signes
cliniques sont présents :
◆ Apparition d’une toux avec ou sans expectoration.
◆ Fièvre (température > 37,9°C).
◆ Dyspnée/essoufflement.
◆ Fréquence respiratoire > 25/min (nécessité d’une évaluation de la saturation en O2).
◆ Fréquence cardiaque > 100/min.
◆ Hypoxémie (saturation en O2 < 90% en air ambiant) (nécessité d’une oxygénothérapie).
◆ Modification aiguë de l’état cognitif ou fonctionnel.
◆ Modification localisée à l’auscultation pulmonaire.
C2
30
◆ Si patient avec fièvre (température > 37,9°C) :
■ Présence d’une toux.
■ ET au moins un des signes cliniques suivants :
● Pouls > 100/min.
● Confusion.
● Frissons.
● Rythme respiratoire > 25/min.
BILAN BIOLOGIQUE
NFS, plaquettes, urée (évaluation de l’état d’hydratation), créatinine, CRP.
ANTIBIOTHÉRAPIE EMPIRIQUE
◆ Traitement possible sur place si le patient présente les critères suivants
(avec surveillance médicale possible) :
A débuter le plus rapidement possible (+/- dans les 8 premières heures de la prise en charge).
■ Patient capable de s’alimenter et de s’hydrater.
■ Pouls < 100/min.
■ Rythme respiratoire < 30/min.
■ TA systolique > 90 mm Hg.
(patients avec TA habituelle < 10 : une diminution de 20 mm Hg par rapport à la tension de
base : hospitalisation).
■ Saturation en O2 > 92% en air ambiant ou > 90% si patient connu BPCO.
➧ Si ces éléments ne sont pas présents : hospitalisation.
◆ Suivi clinique journalier :
C2
31
L’antibiothérapie de 1ère intention doit tenir compte des facteurs de risque de BMR
et de la sévérité de la pneumonie. Seuls les patients présentant au moins
2 facteurs de risque cités ci-dessous sont considérés comme à risque de BMR et
doivent bénéficier d’une antibiothérapie à large spectre.
IV/IM/SC § (1 g/j)
HCAP : PNEUMONIES ACQUISES EN INSTITUTION (HCAP)
Durée : 7 jours si évolution favorable avec au moins 2 à 3 jours d’apyrexie avant arrêt de
l’antibiothérapie (14 j si P. aeruginosa).
C2 * Pas d’adaptation en cas d’insuffisance rénale y compris clairance de la créatinine < 30 ml/min (surveillance).
** Adaptation en cas d’insuffisance rénale.
*** Risque de P. aeruginosa : patient avec BPCO sévère et corticothérapie, patient avec bronchiectasies, antibiothérapie récente (> 7 j le mois précédent) ou cortico-
thérapie (> 10 mg/j d’équivalent prednisone), malnutrition. Dans cette situation une hospitalisation est nécessaire (Ertapénème inefficace sur P. aerugina).
§ Pas d’AMM en France pour la voie IM mais autorisation aux USA.Voie SC : une étude française (Frasca D. et al).
Dilution SC : 1g dans 10 ou 20 ml d’eau pour préparation injectable en 20 minutes sans ajout de lidocaïne.
32 Dilution IM : 1g reconstitué avec 3.5 ml de lidocaïne 1% injectable. IM au niveau d’un muscle fessier ou de la cuisse.
D
D1 Hors VAP
DIAGNOSTIC HAP est difficile : critères devant faire envisager une pneumonie dans le
diagnostic différentiel :
◆ Sécrétions trachéales purulentes et apparition et/ou persistance d’un infiltrat pulmonaire (non
expliqué par ailleurs).
◆ Besoin en oxygène ou aggravation des besoins en O2.
◆ Fièvre > 38,3°C.
◆ Hyperleucocytose (> 10000/mm3) ou leucopénie (< 4000/mm3).
BILAN
◆ NFS, Ionogramme créatinine, CRP ± procalcitonine (PCT), bilan rénal et hépatique.
◆ 2 hémocultures à au moins une demi-heure d’intervalle.
◆ RP (face +/- profil) (+/- scanner thoracique) avec comparaison aux clichés antérieurs.
◆ Ag Legionella et pneumocoque + ECBC pour culture Legionella.
◆ Saturation en O2 et gaz du sang si saturation < à 90%.
◆ ECBC si les conditions requises pour un ECBC de qualité sont réunies +/- LBA ou mini-LBA.
◆ Ponction et/ou drainage si épanchement pleural.
■ Dans les HAP, le (les) micro-organisme(s) isolé(s) des hémocultures ne sont pas
nécessairement celui (ceux) responsable(s) de l’infection pulmonaire aussi, il(s) doit(vent)
être interprété(s) avec la clinique.
◆ Le choix du traitement empirique doit tenir compte de l’épidémiologie locale.
33
PNEUMONIES PRÉCOCE ET TARDIVES
AVEC ANTIBIOTHÉRAPIE PRÉALABLE ET /OU FACTEURS DE RISQUE DE BMR DURÉE
ORIENTATIONS PARTICULIÈRES
1er CHOIX
P. aeruginosa Acinetobacter baumanii
D2 * Si forte suspicion d’infection à SAMR ou incidence élevée de SAMR dans l’unité de soin ; arrêt du traitement en l’absence de documentation.
Prévoir un dosage sérique à J3 (objectif de 20 à 30 mg/l). Pour la teicoplanine : dosage à la vallée.
** Si risque d’infection à anaérobie (pneumonie inhalation) : + métronidazole. Inefficace sur Acinetobacter.
34
BILAN
◆ RP (mais nombreux diagnostics différentiels des infiltrats pulmonaires) +/- échographie
+/- scanner.
◆ Intérêt du mini-LBA pour documentation bactériologique (corrélation examen direct/culture
+/- 70%) +/- aspiration endo-trachéale ou LBA ou brosse protégée (cf. annexe 4).
◆ Bilan biologique complet et hémocultures.
■ Dans les VAP, le (les) micro-organisme(s) isolé(s) des hémocultures ne sont pas
nécessairement celui (ceux) responsable(s) de l’infection pulmonaire aussi, il(s) doit(vent)
être interprété(s) avec la clinique.
◆ Lorsqu’une ventilation artificielle est envisagée pour une durée > 48 h, le patient en unité de
soins intensifs peut bénéficier d’une décontamination digestive sélective en plus des mesures
strictes d’hygiène et accompagnée d’une décontamination oropharyngée.
GERMES SUSPECTÉS
➧ Pneumonies précoces : < 5 jours
◆ Sans antibiothérapie préalable et sans facteur de risque spécifique.
■ BGN (E. coli, Klebsiella spp, H. influenzae), S. aureus méticillino-sensible, S. pneumoniae.
◆ Si hospitalisation ou antibiothérapie antérieures.
■ Pneumocoque de sensibilité diminué à la pénicilline (PSDP), S. aureus méticillino-résistant
(SARM), BGN.
◆ Si facteur de risque.
● Devant toute suspicion de pneumonie d’inhalation et patients à risque (chirurgie
digestive récente, traumatisme cérébral, coma, diabétique, insuffisance rénale, maladie
pulmonaire organique…) couvrir aussi Legionella et anaérobies.
● Diabète, coma, IR : couvrir aussi SAMR.
● Affection respiratoire chronique : couvrir aussi P. aeruginosa.
● Corticoïdes au long cours : évoquer aussi P. aeruginosa, Legionella spp, Aspergillus, Candida sp.
PNEUMONIES PRÉCOCES
AVEC FACTEUR(S) DE RISQUE CONNU(S) D’ACQUISITION
DE BACTÉRIES MULTIRÉSISTANTES
* Risque d’infection à P.aeruginosa : bronchiectasie, antibiothérapie > 7 j durant le mois précédent, corticothérapie > 10 mg/j d’équivalent Prednisone ou malnutrition.
** KES : Klebsiella sp, Enterobacter sp, Serratia sp
D2
35
Pneumonies tardives
PNEUMONIES TARDIVES
AVEC FACTEURS DE RISQUE CONNU D’ACQUISITION DURÉE
DE BACTÉRIES MULTIRÉSISTANTES
ORIENTATIONS PARTICULIÈRES
1er CHOIX
ÉCOLOGIE LOCALE
P. aeruginosa
PARTICULIÈRE
(épidémie)
Ceftazidime IV
(2 g en dose de charge Imipéneme IV
Pipéracilline / sur ½ h puis 4 à 6 g en (1 g x 3/j) 7 jours
tazobactam IV continu/24h) + Sauf P.aeruginosa
(4 g x 4/j) + Amikacine IV (14 jours)
+ Amikacine IV (20 – 25 mg/kg/j x 1 à J1
Amikacine IV (20 – 25 mg/kg/j x1 à J1 puis 15 mg/kg/j) Le traitement par
(20 – 25 mg/kg/j x 1 à J1 puis 15 mg/kg/j) ou aminoside ne peut
puis 15 mg/kg/j) ou Ciprofloxacine IV excéder 3 jours
Ciprofloxacine IV à doses adaptées (Sauf P. aeruginosa
à doses adaptées (400 mg x 3/j) 5 jours)
(400 mg x 3/j)
L’antibiothérapie locale par colistine (instillation via sonde intubation ou aérosol) en complément
d’un traitement systémique n’est actuellement pas recommandé (données insuffisantes) sauf situa-
tions particulières de P. aeruginosa multirésistant aux molécules anti-P. aeruginosa habituelles.
ÉVOLUTION
◆ Evaluation à 48-72 h d’antibiothérapie :
VAP : PNEUMONIES ACQUISES SOUS VENTILATION
D2
36
E
◆ Très grande majorité des exacerbations de BPCO peut être prise en charge en ambulatoire.
◆ Réévaluation précoce entre 24 et 72 heures indispensable pour vérifier l’efficacité du traitement
et l’absence d’aggravation.
◆ Facteurs de risque d’évolution défavorable :
■ Age > 65 ans.
■ Comorbidité notamment cardiaque.
■ BPCO sévère (stade III – IV).
◆ Hospitalisation recommandée pour tout patient présentant un des critères suivants :
■ Modification importante des symptômes habituels telles que l’apparition d’une dyspnée de repos.
■ BPCO sévère.
■ Apparition de signes cliniques nouveaux tels qu’une cyanose ou des œdèmes périphériques.
■ Présence de comorbidités.
■ Apparition d’une arythmie.
■ Diagnostic incertain.
■ Âge supérieur à 70 ans.
■ Manque de ressources à domicile.
◆ A l’hôpital : présence de signes de gravité immédiate : admission dans une structure de
surveillance continue, soins intensifs ou réanimation.
■ Respiratoires : dyspnée de repos, cyanose, SpO2 < 90%, usage des muscles respiratoires
accessoires, respiration abdominale paradoxale, fréquence respiratoire > 25/min, toux
inefficace.
■ Cardiovasculaires : tachycardie > 110/min, troubles du rythme, hypotension, marbrures,
œdèmes des membres inférieurs.
■ Neurologiques : agitation, confusion, obnubilation, coma, asterixis.
■ Gazométriques : hypoxémie < 55 mmHg en air ambiant, hypercapnie > 45 mmHg, acidose
ventilatoire (pH < 7,35).
■ La présence d’une hypoxémie profonde peut imposer à elle seule l’orientation vers une
structure de surveillance continue, de soins intensifs ou de réanimation.
EXACERBATION DE BPCO
37
Classification des stades de sévérité de la BPCO par la spirométrie
et équivalence clinique approximative.
BILAN
➧ RP si présence d’autres signes infectieux ou présence d’une décompensation cardiaque
franche de l’expectoration
(se référer aux choix proposés ci-dessous)
Stade II - III - IV
recommandée en cas de franche purulence verdâtre de l’expectoration
associée ou non à une augmentation du volume de l’expectoration (et/ou de la dyspnée) et/ou une comorbidité
EXACERBATION DE BPCO
a Exacerbations fréquentes (> 4/an), corticothérapie systémique au long cours, comorbidités (diabète, cardiopathie, insuffisance rénale…), antécédents de pneumonie.
b Facteurs de risque d’infection à P. aeruginosa : BPCO sévère avec antibiothérapie fréquente (> 4 traitement dans l’année) ou hospitalisation récente ou antécédent
38 de portage de P. aeruginosa ou corticothérapie au long cours : ciprofloxacine ou ceftazidime.
EN 2ème INTENTION
◆ Le choix proposé pour le stade IV ou l’existence de facteurs de risque associés se fera en
fonction du spectre de l’antibiothérapie antérieure.
◆ Si persistance ou aggravation d’une purulence franche des crachats +/- fièvre > 4 j de traitement,
effectuer une radiographie pulmonaire + rechercher notamment P. aeruginosa.
CLINIQUE
Circonstances de découverte :
◆ Toux grasse récidivante (90 %).
◆ Bronchorrhée purulente (80 %), chronique ancienne.
◆ Hémoptysies (50 à 70 %).
◆ Infections broncho-pulmonaires répétées.
◆ Dyspnée.
◆ Examen clinique : rechercher les signes d'insuffisance respiratoire chronique et cardiaque, auscul-
tation pulmonaire : ronchi et « craquements ». Observation du volume, de l'aspect et de la viscosité
de l'expectoration.
39
BILAN
ECBC uniquement si échec de l’antibiothérapie de première intention ou si exacerbations fréquen-
tes et rapprochées.
TRAITEMENT PRÉVENTIF
◆ Kinésithérapie quotidienne de drainage bronchique, maintien d’une bonne hydratation,
+/- corticothérapie inhalée.
◆ Recherche et traitement des foyers infectieux ORL et dentaires.
◆ Antibiothérapie préventive.
Uniquement chez patients colonisés par P. aeruginosa et épisodes fréquents
(3 exacerbations au moins sur 6 à 12 mois).
■ Macrolides au long cours : azithromycine 250 mg à 500 mg (selon le poids) x 3/semaine.
■ En cas d’échec de l’azithromycine :
● Aérosols de tobramycine (300 mg x 2/j) pendant 14 à 28 j puis arrêt pendant 14 j.
La durée (au moins 3 cycles) dépend de l’aspect moins purulent de l’expectoration et de
la diminution des exacerbations. Surveillance car risque de bronchospasme et de
sélection de souches résistantes de Pseudomonas.
● OU aérosol de colistine (1-2 mU x 2/j) selon le type de nébuliseur utilisé
(si nébuliseur avec un très faible volume résiduel : 1 mU x 2/j pourrait être suffisant).
40
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Indiqué en cas de formes localisées et mal tolérées, échec du traitement médical, hémoptysie(s)
récidivante(s) ou massive(s) [> 600 ml/j] et échec d’embolisation, abcès pulmonaire.
PLEURESIE PURULENTE
Les symptômes sont similaires à ceux d’une pneumonie sans épanchement (fièvre, malaise, toux,
dyspnée et douleurs pleurales), mais souvent plus torpide.
Les patients âgés peuvent présenter une symptomatologie batarde comme une fatigabilité ou
trouble confusionnel.
BILAN
◆ RP, échographie pleurale, scanner thoracique.
◆ Ponction pleurale (à pratiquer rapidement devant tout épanchement dont la taille est > 10 mm à
échographie ou sur un cliché en décubitus latéral) : aspect macroscopique du liquide, cytologie, pH
(sur seringue héparinée différente de celle utilisée pour anesthésie locale, gardée à l’abri de la lumière
et transport immédiat dans de la glace. La mesure du pH par bandelette réactive n’est pas fiable),
biochimie (glucose, protéines, LDH, +/- triglycérides et cholestérol [uniquement si suspicion de
chylothorax ou pseudochylothorax]), bactériologie (examen direct et culture [recherche de bactéries,
mycobactéries, fongique] : 2 prélèvements : 1 dans un tube stérile et 1 autre ensemencement dans
flacons d’hémocultures [aérobie et anaérobie], transport rapide au laboratoire).
◆ Hémocultures, NFS, plaquettes, ionogramme, CRP +/- PCT, bilan rénal et hépatique,Ag Legionella
et pneumocoque, saturation en O2 (GDS si saturation < 90%), évoquer une tuberculose.
◆ Rechercher la porte d’entrée (scanner thoracique et fibroscopie bronchique) : infection pulmonaire
PLEURESIE PURULENTE
(2/3 cas), plus rarement : propagation de voisinage (médiastinite, pathologie de l’œsophage, abcès
sous-phrénique) ou à distance par dissémination métastatique (à partir d’une endocardite, d’un foyer
infectieux dentaire ou ORL comme le syndrome de Lemierre), voire inoculation directe (ponction,
chirurgie ou plaie thoracique).
41
ORIENTATION EN FONCTION DES CARACTÉRISTIQUES DU LIQUIDE PLEURAL
EPANCHEMENT EPANCHEMENT
PARA-PNEUMONIQUE SIMPLE PARA-PNEUMONIQUE EMPYÈME
COMPLIQUÉ
ASPECT Peut être légèrement trouble Trouble Purulent
DU LIQUIDE
CYTOLOGIE PN* habituellement < 10.000-15.000/µL PN* ++ (souvent > 25.000/µL)) NA**
EXAMEN
Peuvent être
DIRECT Négatifs Peuvent être positifs
positifs
ET CULTURE
G * PN : polynucléaires neutrophiles.
** NA : non applicable.
*** Chirurgie, thoracoscopie/ vidéothoracospie assistée
42
DURÉE DE L’ANTIBIOTHÉRAPIE
4 à 6 semaines avec un minimum de 15 jours (en cas d’épanchement para-pneumonique non
compliqué).
La durée du traitement est adaptée à l'évolution des signes biologiques inflammatoires et à
l'efficacité du drainage.
Relais per os possible dès la régression des signes cliniques (ou d’emblée en fonction de la situation
clinique).
TRAITEMENT ASSOCIÉ
Essentiel, dans le but d’évacuer le pus pleural et de limiter l’organisation fibreuse.
◆ Ponction/ drainage thoracique :
■ Immédiat aux urgences si détresse respiratoire ou épanchement sous tension avec déviation
du médiastin ; sinon peut être différé en service d’accueil du patient.
■ Pose d’un drain thoracique (préférable) ou éventuellement ponctions évacuatrices répétées
jusqu'à assèchement de la cavité.
◆ L'évolution de la cavité drainée peut être appréciée par échographie (ou scanner).
◆ Durée du drainage : la durée optimale n’est pas établie, l’arrêt du drainage dépend de la réponse
clinique et pour certains lorsque la quantité recueillie est < 150 ml/j.
Âge du patient
ÉLÉMENTS À INCLURE DANS LA DISCUSSION Comorbidités
Virulence du germe (notamment BGN)
Sepsis larvé
◆ Fibrinolytiques :
■ Ils visent à optimiser le drainage, en particulier lors des épanchements cloisonnés.
■ L’association drainage thoracique et fibrinolytique in situ diminuerait le recours à la
chirurgie.
■ Contre-indication : présence d’une fistule bronchopleurale, trouble important de
PLEURESIE PURULENTE
l’hémostase, une chirurgie récente (moins de 5-10 j), un syndrome hémorragique et une
sensibilisation antérieure à la streptokinase.
43
■ Le recours à la chirurgie standard précoce entre le 3ème et 8ème jour peut être une alternative
en cas d’épanchement multicloisonné. Mais la VATS parait devoir supplanter la chirurgie dans
ces situations.
■ A un stade tardif, la chirurgie standard peut avoir une place en cas d’infection non
contrôlée ou de cavité résiduelle et en cas d’engainement du poumon (en aucun cas
l’épaississement pleural ne doit être un argument pour une chirurgie précoce de
décortication car des régressions sont observées jusqu’à 3 mois d’évolution).
◆ Kinésithérapie respiratoire.
■ Indispensable, débutée précocement et doit être prolongée (3 à 6 mois).
◆ Support nutritionnel.
ABCES PULMONAIRE
Pathologie rare et habituellement secondaire à une pneumonie d'inhalation.
Mais il existe également des abcès liés à des troubles de la ventilation par un processus tumoral ou
secondaires à un acte de chirurgie thoracique.
PRÉSENTATION TYPIQUE
Évolution d’une toux, d’une fièvre, de sueurs nocturnes depuis > 2 semaines associées à des facteurs
de risque de fausse route. La présence d’une RP compatible et d’une expectoration putride ou d’une
pleurésie purulente associée confirme l’abcès pulmonaire à germes anaérobies.
BILAN
◆ Origine communautaire : RP et scanner thoracique (plus sensible pour détecter les petites
cavités), NFS, plaquettes, ionogramme, CRP + PCT, bilan rénal et hépatique, Ag Legionella et
pneumocoque, saturation en O2 (GDS si saturation < 90%).
◆ Origine associée aux soins (nosocomiale) : idem + hémocultures, LBA (bactériologie,
mycobactéries et fongiques).
44
◆ Discuter le drainage de l’abcès en fonction des éléments cliniques et radiologiques. Devant un
abcès > 6-8 cm de diamètre, drainage chirurgical peut être proposé vu le risque potentiel
d’asphyxie en cas d’évacuation spontanée dans les bronches. Une autre option est l’évacuation
via un drainage percutané ou par bronchoscopie.
◆ Drainage pleural (+ prélèvements microbiologiques) si empyème associé.
◆ Echographie cardiaque si associé à une bactériémie Staphylococcus aureus (exclure une
endocardite du cœur droit).
Imipénem IV (1 g x 3/j)
+ Ciprofloxacine IV (400 mg x 3/j)
ou Amikacine IV (20-25 mg/kg x 1 J1
puis 15 mg/kg x 1/j)
Pipéracilline/tazobactam IV (4 g x 4/j)
ou
+/-
si allergie vraie aux ß-Lactamines
Ciprofloxacine* IV (400 mg x 3/j)
Aztréonam IV (2 g x 3/j)
+ Ciprofloxacine* IV (400 mg x 3/j)
+ Métronidazole* IV (500 mg x 3/j)
+ Vancomycine IV (15 mg/kg sur 2 h et 30 mg/kg
en continu ou en 4 fois/j)
Durée du traitement :
Fonction de l'évolution de l'abcès. Souvent 3 à 6 semaines de traitement.
ÉVOLUTION
◆ L’apyrexie n’est parfois obtenue qu’après 7 à 10 j.
◆ Suivi radiologique bi- ou hebdomadaire.
◆ Fermeture de la cavité en moyenne en +/- 4 semaines mais parfois beaucoup plus long.
◆ Si origine communautaire et évolution défavorable : nécessité de fibroscopie, ponction
percutanée (sous échographie ou scanner) avec prélèvements microbiologiques (bactéries,
mycobactéries et fongiques).
◆ Indication de drainage sous scanner en cas d'évolution défavorable du traitement médical.
◆ Indication d'une endoscopie bronchique en l'absence de diagnostic évident d'abcès liés à une
ABCES PULMONAIRE
inhalation.
45
I
INFECTIONS PULMONAIRES
CHEZ LES PATIENTS IMMUNODÉPRIMÉS
Une pneumonie chez le patient immunodéprimé peut être due à des germes classiquement retrou-
vés dans les infections communautaires, mais aussi à des micro-organismes inhabituels plus spécifi-
quement liés au déficit immunitaire du patient.
Ainsi, il existe une très grande variété d’agents responsables des infections pulmonaires chez ces
patients. De plus l'histoire de la maladie initiale, cause du déficit immunitaire, est déterminante dans
l'étiologie de l'infection.
En conséquence, il est impossible de proposer des schémas diagnostiques et thérapeu-
tiques communs car chaque situation requiert une réflexion spécifique. Aussi, ces
infections doivent être prises en charge par le médecin qui suit la maladie initiale, et ce
d'autant qu'en l'absence de traitement adapté rapide, le risque vital est très rapidement engagé.
La sévérité du tableau clinique dépend, en plus des éventuelles comorbidités, du déficit immunitaire
sous-jacent.
46
PRINCIPAUX MICRO-ORGANISMES
RESPONSABLE DE PNEUMONIE SELON LE DÉFICIT IMMUNITAIRE
P. aeruginosa, Mucorales…
Acinetobacter spp,
entérobactéries, Adénovirus,
AUSSI POSSIBLE
S. maltophilia, VZV
Nocardia, Listeria,
Legionella
* Tbc : tuberculose I
47
Annexe 1
SCORE CLINIQUE D’INFECTION PULMONAIRE
(CLINICAL PULMONARY INFECTION SCORE : CPIS)
Température* Point
> 36,5°C et < 38,4°C 0
> 38,5°C et < 38,9°C 1
< 36°C ou > 39°C 2
Leucocytose
> 4 G/L et < 11 G/L 0
< 4 G/L ou > 11 G/L 1
Si formes immatures > 0,5 G/L +1
Aspirations trachéales
< 4 + de sécrétions 0
> 4 + de sécrétions 1
Si sécrétions purulentes +1
Pa02/FI02
> 240 ou SDRA 0
(Pa02/FI02 < 200, pression bloquée de l’artère pulmonaire < 18 mmHg et un infiltrat aigu bilatéral)
< 240 sans SDRA 2
Radiographie thoracique
Absence d’infiltrat 0
Infiltrat diffus 1
Infiltrat localisé 2
Culture semi-quantitative des sécrétions trachéales (0, 1, 2 ou 3+)
Bactérie pathogène < 1+ 0
Bactérie pathogène > 1+ 1
Si même bactérie sur Gram +1
Annexe 2
CONCORDANCE DCI ET NOMS COMMERCIAUX
Aztréonam AZACTAM
Céfepime AXEPIM
Céfotaxime CLAFORAN
Cefpodoxime proxetil ORELOX
Ceftazidime FORTUM - FORTUMSET
* L’hémofiltration peut par elle-même abaisser la température corporelle et donc influencer sur ce paramètre.
48
Concordance DCI et noms commerciaux (suite)
DCI Spécialité (hors génériques)
Ceftriaxone ROCEPHINE - TRIACEPHAN
Clarithromicine ZECLAR
Clindamycine DALACINE
Gentamicine GENTALLINE
Ertapénem INVANZ
Ethambutol MYAMBUTOL
Lévofloxacine TAVANIC
Isoniazide RIMIFON
Linézolide ZYVOXID
Métronidazole FLAGYL
Moxifloxacine IZILOX
Oseltamivir TAMIFLU
Pentamidine PENTACARINAT
Pipéracilline/tazobactam TAZOCILLINE
Pristinamycine PYOSTACINE
Pyrazinamide PIRILENE
Spiramycine ROVAMYCINE
Teicoplanine TARGOCID
Télithromycine KETEK
Tigécycline TYGACIL
ANNEXE 2
Vancomycine VANCOCINE
Zanamivir RELENZA
49
Annexe 3
DESCRIPTION DÉTAILLÉE
DES PRINCIPAUX MICRO-ORGANISMES EN CAUSE
BRONCHITES AIGUËS
Adulte sain
◆ Virus (> 70-90%) : influenza A et B, parainfluenza, adénovirus, rhinovirus,coronavirus
(types 1-3),VRS (retrouvé chez l’adulte et les sujets âgés), métapneumovirus (paramyxovirus, avec
prédominance hivernale comme le VRS).
◆ Bactéries (< 10%) : Bordetella pertussis et parapertussis (10 à 15% des coqueluches surviennent
chez l’adulte), Mycoplasma pneumoniae, Chlamydophila (ex Chlamydia) pneumoniae.
EXACERBATIONS DE BPCO
Origine non infectieuse dans 50% des exacerbations.
En cas d’étiologie infectieuse, un virus est en cause une fois sur 2. En faveur d’une virose : présence
de signes ORL associés (rhinorrhrée, odynophagie…) et la saison hivernale.
* peut mimer une pneumonie bactérienne notamment à Mycoplasma pneumoniae ou à Legionella. La présence d’une suffusion conjonctivale est en faveur d’une infec-
tion à adénovirus.
50
PNEUMONIES COMMUNAUTAIRES DU SUJET AVEC CO-MORBIDITÉS
ET/OU ÂGÉ NON INSTITUTIONNALISÉ
Streptococcus pneumoniae (SP) et notamment PSDP.
BGN : Klebsiella pneumoniae (+ 100% de souches productrices de pénicillinase), Haemophilus influen-
zae (particulièrement chez le fumeur) (+ 30% de souches productrices de pénicillinase). Haemophilus
influenzae est résistant à la josamycine et la spiramycine, (et modérément sensible à la roxithromy-
cine, la clarithromycine, l’azithromycine), Escherichia coli (50% de souches productrices de pénicilli-
nase) et autres entérobactéries (facteurs de risque : pneumonie d’inhalation, ATCD
d’hospitalisation et/ou d’une antibiothérapie, maladie pulmonaire sous-jacente). Le risque de
P. aeruginosa est principalement l’existence d’une maladie pulmonaire sous-jacente ou une
hospitalisation récente.
Germes plus rarement rencontrés : Staphylococcus aureus (post-grippal, diabète, insuffisant rénal),
Legionella, Chlamydophila pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae.
Virus (dont grippe, virus respiratoire syncitial, adénovirus, métapneumovirus…) en période hiver-
nale.
Par contre, les germes connus pour être responsables d’infections pulmonaires
(ex S. pneumoniae) isolés chez un patient suspect de HAP seront toujours pris en
compte.
Infections précoces : habituellement les mêmes germes que ceux rencontrés pour les infections
communautaires (Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae…).
51
Principaux germes en cause : Staphylococcus aureus, P. aeruginosa, entérobactéries (Klebsiella
pneumoniae, Haemophilus influenzae, E. coli) et autres bactéries à Gram négatif. Les streptocoques
dont S. pneumoniae sont aussi présents.
Le risque de présence de bactéries résistantes (notamment SAMR, Pseudomonas aeruginosa et autres
entérobactéries) n’est cependant pas homogène parmi ces patients. Si celui-ci est sous la dépen-
dance de l’épidémiologie locale, il peut aussi être appréhendé :
◆ Soit par le score suivant : attribution de 4 points pour une hospitalisation récente, 3 points pour
les patients résidant en long séjour, 2 points pour les patients en hémodialyse chronique et
1 point si le patient nécessite une prise en charge en soins intensifs. Les patients totalisant
< 3 points ont une prévalence de bactéries résistantes < 20% contre 55% pour ceux ayant entre
3-5 points et 75% avec un score > 5 points.
◆ Soit par la notion des facteurs de risque suivants : antécédent d’une antibiothérapie dans les
3 mois, notion d’une prévalence élevée de bactéries résistantes (notamment en institution), d’une
hospitalisation de plus de 2 j dans les 3 mois, dialyse dans les 30 j, soins de plaie au domicile,
notion de portage de BMR dans l’entourage familial, patient immunodéprimé ou sous immuno-
dépresseurs.
Annexe 4
DOCUMENTATION BACTÉRIOLOGIQUE
Les prélèvements à visée diagnostique, à réaliser avant l’antibiothérapie, ne doivent pas
la retarder (à débuter rapidement dans le service d’accueil (+/- dans les 8 premières
heures de la prise en charge).
réunir (hygiène buccale, patient coopérant, expectoration dirigée par kinésithérapie). De plus, le
résultat ne peut être interprété sans critère cytologique strict (< 5 cellules épithéliales et > 25 GB/
champ). En l’absence de toutes ces conditions réunies, cet examen ne doit pas être
réalisé.
52
HÉMOCULTURES ET PRÉLÈVEMENTS EN MILIEU HABITUELLEMENT STÉRILE
Les hémocultures ne sont positives que dans 10 à 30% des cas (spécificité 90%).
L’examen direct et les cultures sont à réaliser sur l’épanchement pleural.
ANTIGÈNE URINAIRE
◆ En cas de pneumonie, l’antigènurie pneumococcique doit être effectuée à
l’admission et l’antibiothérapie sera adaptée et ciblée sur le pneumocoque
(amoxicilline) en cas de résultat positif. Cette proposition tient compte du mésusage
fréquent de l’association amoxicilline/acide clavulanique et fluoroquinolone.
Ce test a une excellente spécificité mais la sensibilité n’est que de 44 à 64%. Un résultat
négatif n’élimine pas le diagnostic. Ce test peut rester positif plus de 3 mois après une
pneumonie à pneumocoque. Aussi, en cas de positivité, il faut toujours s’enquérir d’un éventuel
épisode récent de pneumonie.
◆ Sauf contexte clinique évocateur, l’antigènurie Legionella pneumophila type 1 (la plus fréquente)
ne sera effectuée qu’après réception d’un résultat négatif d’antigènurie pneumococcique. Ce test
a une sensibilité de 40 à plus de 80% selon la sévérité. L’excrétion urinaire d’antigènes
L. pneumophila de sérogroupe 1 débute 1 à 3 jours après le début de la maladie et pouvant durer
+/- 1 an. En cas d’antigènurie positive et/ou forte suspicion, un prélèvement pour culture et
sérologie Legionella pneumophila doivent être réalisés.
◆ En cas de pneumonie grave et contexte évocateur, obtenir en urgence l’antigènurie
Legionella en même temps que l’antigène pneumocoque (NB : de 2005 à 2007 :
+/- 50 cas par an de légionelloses communautaires en Franche-Comté).
53
Annexe 5
DÉFINITION ET CONDUITE À TENIR
DEVANT UNE ALLERGIE AUX ß-LACTAMINES
◆ Les bêta-lactamines impliquées sont les pénicillines, les céphalosporines et les carbapénèmes.
L’aztréonam (monobactam) reste habituellement bien toléré chez ces patients.
◆ Au maximum 5 à 10% des patients allergiques aux pénicillines ont une allergie croisée aux
céphalosporines et +/- 1% entre les pénicillines et les carbapénèmes.
◆ Diagnostic souvent posé par excès avec de nombreux diagnostics différentiels, dont les éruptions
virales (importance d’une anamnèse détaillée).
◆ Ne pas se contenter d’une suspicion clinique mais toujours étayer par un bilan
complémentaire (bilan allergologique). Cependant, ce bilan n’est rentable que pour
des histoires cliniques et une molécule suspecte bien précise.
■ Allergie de type I (immédiate, IgE) : survient dans l’heure ou au plus tard dans les
72 premières heures. Principales manifestations : flush cutané, urticaire, angiœdème,
bronchospasme, œdème laryngé, hypotension, trouble du rythme (tachycardie ou arythmie
ventriculaire), choc anaphylactique, tryptase élevée.
■ Réactions allergiques retardées (plus fréquentes), non médiées par les IgE, (types II, III, IV)
surviennent le plus souvent après 72 h, et même après 1 à 2 semaines. Principales
manifestations : cytopénie (anémie hémolytique, neutropénie, thrombocytopénie), maladie
sérique, fièvre médicamenteuse, vascularite, néphrite interstitielle, hépatite, infiltrat
pulmonaire, éosinophilie, érythème maculopapuleux (EMP), pustulose exanthématique aiguë
généralisée (PEAG), érythème polymorphe like, syndrome de Stevens-Johnson (SJ), nécrose
épidermique toxique (NET), DRESS (drug rash eosinophila systemic syndrome) et aussi urticaire
et angio-odème.
■ Les urticaires et EMC ne sont pas toujours liés à un mécanisme allergique, et lorsqu’ils sont
allergiques, ils ne sont pas toujours liés au mécanisme qu’ils évoquent.
◆ Patient avec antécédents d’allergie aux pénicillines :
■ Rash morbilliforme apparu au delà de 72 h et non prurigineux : tests cutanés non
obligatoires, vérifier la tolérance par une dose test (de préférence en milieu hospitalier).
Si doute sur le mécanisme allergique en cause faire un test cutané avant la dose test.
■ Réaction de type I : (au moins 6 semaines après l’accident) tests cutanés avec la molécule
suspecte (validé pour les pénicillines) +/- recherche d’IgE spécifiques (peu rentable) :
● Positif : allergie vraie à la molécule pénicilline testée. Tests complémentaires aux autres
pénicillines et aux céphalosporines. Ne plus utiliser les molécules à test positif, éviction
des pénicillines même à test négatif. Si une céphalosporine ou un carbapénème est
indispensable, test de réintroduction progressive en milieu hospitalier.
● Négatif avec la molécule suspecte : il peut s’agir d’histaminolibération sur terrain
d’urticaire chronique. Les céphalosporines ou les carbapénèmes peuvent être utilisés de
préférence sous prémédication par antihistaminique. Si une pénicilline est absolument
nécessaire : test de réintroduction de la même molécule sous anti-H1 et antileucotriène
peut être envisagé, avec surveillance en milieu hospitalier sur 4 jours.
● Test non disponible : utiliser une autre classe en attendant l’avis d’un allergologue.
■ Réaction retardée non IgE :
1- consultation dermatologique lors d’une éruption pour diagnostic de cette dermatose
2- ne plus utiliser la molécule en cause ni une autre pénicilline
3- avis allergologique pour poser l’indication ou non de tests cutanés. En l’absence de
réactions sévères, (Steven-Johnson, NET, EMP marqués, PEAF, DRESS) la prescription de
ANNEXE 5
céphalosporines de 2ème et 3ème génération est possible selon l’analogie ou non du radical R1
(dose test).
54
◆ Patient avec antécédent d’allergie Ig E médiée aux céphalosporines :
■ Les réactions croisées sont rares entre les céphalosporines de générations différentes.
■ Les tests cutanés peuvent être positifs et méritent d’être faits.
■ Mais un test cutané négatif pratiqué avec la molécule mère de céphalosporine n’exclut pas
une réaction allergique avec un de ces métabolites.
■ Eviter les céphalosporines. Si une céphalosporine avec un radical R1 différent est
indispensable : test de tolérance en milieu hospitalier.
■ En cas de réintroduction obligatoire d’une céphalosporine proche de celle responsable de
l’accident, avec des tests négatifs, test de réintroduction sous prémédication anti-H1 et
antileucotriène en milieu hospitalier avec surveillance sur au moins 4 jours.
Conclusion : la prise en charge des réactions aux ß-lactamines au moment où elle est suspectée
(observation clinique avec arguments de diagnostic différentiel, tryptase, tests cutanés 2 mois après
en prick, IDR pour les molécules solubles et en patch) est rentable pour poser le diagnostic ou d’al-
lergie prouvée à une molécule donnée, tester les molécules susceptibles de donner des réactions
croisées et permettre de choisir les traitements ultérieurs.
Annexe 6
DÉFINITION DES BACTÉRIES MULTIRÉSISTANTES (BMR)
Chez les bactéries à Gram négatif : résistance > 3 antibiotiques de familles différentes habituellement
utilisés pour le traitement d’une infection à ces germes.
Annexe 7
LES TROIS SYSTÈMES DE NÉBULISATION
Les systèmes de nébulisation sont classés en trois catégories selon le lieu de dépôt souhaité des
principes actifs dans les voies respiratoires hautes et basses :
◆ Les dispositifs pour dépôt dans la sphère ORL produisant un aérosol de grosses particules
(majoritairement de plus de 5 µm de diamètre).
◆ Les dispositifs pour dépôt trachéobronchique produisant un aérosol composé majoritairement
de particules de 2 à 5 µm de diamètre.
◆ Les dispositifs pour dépôt pulmonaire profond produisant un aérosol comprenant majoritaire-
ment des particules de 0,5 à 2 µm de diamètre.
ANNEXE 5 - 6 - 7
55
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60
Élaboration des différents guides
Groupe de stratégie pédagogique
Dr Joël LEROY : service de maladies infectieuses et RFCLIN/PRIMAIR, CHU Besançon
Dr Jean-Pierre FALLER : service de réanimation et maladies infectieuses, CHBM – Site de Belfort
Dr Olivier RUYER : service de réanimation et maladies infectieuses, CHBM – Site de Belfort
Dr Daniel TALON : service d’hygiène hospitalière, CHU Besançon
Dr Thierry HENON : pôle pharmacie, CHU Besançon
Dr Estelle ROUGEOT : pharmacie, CHBM
Dr Xavier BERTRAND : service d’hygiène hospitalière, CHU Besançon
Dr Marie-Joseph SCHAUER : médecine générale, Belfort
Expert
Pr Bruno HOEN : service de maladies infectieuses et tropicales, CHU Besançon
Logistique
Mme Patricia EGLINGER : assistante de recherche clinique, CHBM
Mr Jean-Luc BONVALOT : graphiste
Experts
Pr Bruno HOEN : service de maladies infectieuses, CHU Besançon
Pr Jean-Charles DALPHIN : service de pneumologie, CHU Besançon
Pr Jean-Pierre GAUME : département de médecine générale, UFC Besançon
61
Groupe de lecture
Dr C. ALBIN-LAMBERT : pharmacie, CH Val de Saône, Gray
Dr F. ALFREIJAT : pneumologue, CHBM Belfort
Dr ARMAND-BRANGER : pharmacie, CGS EHPAD, Bavilliers
Dr F. ARNOULT : service de réadaptation, CRF Salins-les-Bains
Dr R. BARDET : enseignant, médecine générale, Sellières
Dr I. BERTHELON : pharmacie, hôpital FUTIN, Orgelet
Dr BILLION-REY : service de pharmacie, CH Lons-Le-Saunier
Dr A. BLESSEMAILLE : médecine générale, maison médicale Baumes-les-Dames
Dr M. BECKER-SCHNEIDER : service de gériatrie, CHU Besançon
Dr B. BÉLIARD-DOLLAT : médecine générale, Sancey-le-Grand
Dr C. BELOT : pneumologue, CRCP FC La Grange-sur-le-Mont
Dr F. BERJAMI : centre Jacques Weinman, Avanne
Dr BEURET : médecine général, maison médicale, Montenois
Dr P. BOBET : médecine générale, pôle de santé des Errues, Roppe
Dr V. BONNIAUD : service de médecine physique et de réadaptation, CHU Besançon
Dr M. BONIN : pharmacien biologiste, CH Pontarlier
Dr M. BOTBOL : médecine générale, Beure
Dr M. BOSMENT : médecine générale, Belfort
Dr F. BOZON : urgences SMUR SAMU, CHU Besançon
Dr JB. BRAUN : service des urgences, CHBM site Belfort
Dr I. BROVADAN : pharmacie, clinique médicale Brugnon-Agache, Beaujeu
Dr V. CAILLEAUX : service de bactériologie, CHI de Haute-Saône, site de Vesoul
Pr G. CAPELLIER : service de réanimation médicale, CHU Besançon
Dr C. CAULET : service de pharmacie, CH Pontarlier
Dr J. CHARBONNEAU : service de pneumologie, CHBM Montbéliard
Dr J. CHARMASSON : pneumologue, CRCP FC La Grange-sur-le-Mont
Dr M. CHATELAIN : CRRF de Bregille, Besançon
Dr JP. CHAUVIN : médecine générale, Levier
Dr P. CHAZEARAND : médecine générale, maison médicale Pagney
Dr H. CHEREIH : service de médecine, CH Pontarlier
Dr N. CHIOUK : microbiologie, CHBM site Montbéliard
Dr C. CHIROUZE : service de maladies infectieuses, CHU Besançon
Dr B. CLAUDE : hygiéniste, CH Pontarlier
Dr MP. COLIN : médecine générale, maison médicale Belfort
Dr F. COQUET : service des urgences, CH Louis Pasteur, Dole
Dr R. COUILLARD : médecin CRF, Quingey
Dr P. COUILLARD : médecine générale, Boussières
Dr JL. CUSENIER : pneumologue, Besançon
Dr S. DARCOT : service des urgences, CH Lons-le-Saunier
Dr T. DARMENCIER : médecin rééducation fonctionnelle, CRCP FC La Grange-sur-le-Mont
Dr V. DAUCOURT : Requa, Besançon
Dr G. DESCHAMPS : médecine générale, Baume-les-Dames
Dr T. DESMETTRE : urgences adultes SAMU-SMUR, CHU Besançon
Dr F. DUMEL : professeur associé de médecine générale, médecine générale, Audincourt
Dr ECARNOT : service de pharmacie, CH Louis Pasteur, Dole
Dr C. EECHOUT : médecin gériatre, CRF, Quingey
Dr T. EL CADI : urgences, CHI de Haute-Saône, site de Vesoul
Dr J. ESMIEU : médecine générale, Audincourt
Dr JM. ESTAVOYER : service de maladies infectieuses et tropicales, CHU Besançon
Dr E. FAGELSON : médecine générale, Nods
Dr JF. FAUCHER : service de maladies infectieuses et tropicales, CHU Besançon
Dr C. FAURE : service de médecine, CHI de Haute-Saône, site de Vesoul
Dr C. FEBVRE : microbiologie, CHBM site Montbéliard
Dr G. FISCHBACH : services des urgences, Montbéliard
Dr J. FLORESCU : cardiologue, CRCP FC La Grange-sur-le-Mont
Dr C. FLORIOT : service de réanimation, CHI de Haute-Saône, site de Vesoul
Dr J. FORTUNET : urgences, Champagnole
Dr J. FRANCOIS : médecine générale, hôpital d’Ornans
Dr N. GENELOT : pharmacien, CRCP FC La Grange-sur-le-Mont
Dr P. GIRAUDEAU : médecine générale, Morre
Dr D. GRAND-CHAVIN : urgences, Champagnole
GROUPE DE LECTURE
62
Dr P. KAISER : médecin gériatre, clinique médicale Brugnon-Agache, Beaujeu
Dr P. KOEHL : médecine générale, Belfort
Dr A. LACHAMBRE : service des urgences, CHBM Belfort-Montbelliard
Dr E. LALLIER : service des urgences et de la douleur, CH Louis Pasteur, Dole
Dr C. LAMBERT : urgences SMUR SAMU, CHU Besançon
Dr O. LAMBLIN : urgences, CH Morez
Dr A. LAGRANGE : service de médecine, CH Louis Pasteur, Dole
Dr E. LAURENS : microbiologie, CHBM site de Belfort
Dr V. LECHENAULT : service de médecine, CH Pontarlier
Dr C. LEGALERY : pharmacie CRRF de Bregille, Besançon
Dr LEMAITRE : médecine général, Belfort
Dr S. LECROC : service des urgences, CH Pontarlier
Dr JR. LONGHI : service des urgences, CHI Vesoul
Dr C. LOUIS : service de médecine B, CHI de Haute-Saône, site de Vesoul
Dr P. MARGUET : service des urgences, Pontarlier
Dr JP. MARTI : médecine générale, Pont-de-Roide
Dr MJ. MARTIN-PETITE : médecine générale, Bart
Dr JM. MAZUE : médecine générale, maison médicale Baume-les-Dames
Dr P. MEHZER : service de réanimation, CHBM Montbéliard
Dr C. MENAT : pharmacie CRF, Quingey
Dr F. MERMET : service de bactériologie, CH Saint-Claude
Dr PL. MESNIER : médecine Générale, Pelousey
Dr A. MICHAU : médecine générale, Belfort
Dr A. MILLET : médecine générale,Tarcenay
Dr J. MOOTIEN : service de réanimation, centre hospitalier, Mulhouse
Dr P. MURET D’ANIELLO : urgences, Lure-Luxeuil
Dr JC. NAVELLOU : service de réanimation médicale, CHU Besançon
Dr C.NORTH : service de médecine, centre de soins des Tilleroyes, Besançon
Pr B. PARRATTE : service de médecine physique et de réadaptation, CHU Besançon
Dr D. PAPELARD : CRRF de Bregille, Besançon
Dr JF. PAQUERIAUD : médecin coordinateur, hôpital FUTIN, Orgelet
Dr C. PATRY : service de réanimation médicale, CHU Besançon
Dr I. PATRY : service de bactériologie, CHU Besançon
Dr M. PETIARD : coordinateur EPHAD Maison Blanche, Montbéliard
Dr PETIT-BOULANGER : service de bactériologie, CH Louis Pasteur, Dole
Dr PETITJEAN : médecin gériatre, clinique médicale Brugnon-Agache, Beaujeu
Dr J. PETITE : médecine générale, Bart
Dr MP. PERLES : médecine générale, maison médicale Villersexel
Dr V. PERRIN : service de médecine, CH Pontarlier
Dr D. PERNET : pneumologue Besançon et service de pneumologie, CHU Besançon
Dr C. PEUGEOT : urgences adultes SAMU-SMUR, CHU Besançon
Dr C. PICHET : médecine générale, Belfort
Dr C. PODEVIN : médecine générale, maison médicale Gilley
Dr J. PRETRE : médecine générale, Epeugney
Dr JF. PUGIN : pneumologue Besançon et Polyclinique de FC, Besançon
Dr D. RAVILLY : pharmacie Saint-Vincent, Besançon
Dr O. RENARD : urgences, CH Gray
Dr I. RENOUX : médecin, CGS EHPAD Bavilliers
Dr B. RICHAUD-THIRIEZ : service de pneumologie, CHU Besançon
Dr G. RIVAL : service de pneumologie, CHU Besançon
Dr K. ROMAND : pharmacie, hôpital Paul Nappez, Morteau
Dr D. ROSSI : médecine générale, Noidans-le-Ferroux
Dr E. ROUGEOT : pharmacie, CHBM site de Belfort
Dr M. ROUSSELET : médecine générale, Gray
Dr O. RUYER : maladies infectieuses, USC CHBM, site de Belfort
Dr MJ. SCHAUER : médecine générale, Belfort
Dr L. SENGLER : services des urgences, Belfort
Dr K. SOUMMANE : service des urgences, Dole
Dr I. STIUBEI : service de gériatrie, centre de soins des Tilleroyes, Besançon
Dr J. STEFFANN : urgences et responsible du DIM, CH Gray
Dr DP. SUPPLISSON : médecine générale Morteau et hôpital Paul Nappez, Morteau
Dr B. THALAMY : service de pharmacie, CH Pontarlier
Dr C.TOURNIER-TISSOT : médecine générale, Béthoncourt
Dr F. VALLET : service de médecine, CH Pontarlier
GROUPE DE LECTURE
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Infections pulmonaires de l’adulte
Tout au long du guide,
ces pictogrammes vous indiquent les parties destinées à :
PRIMAIR (Programme régional interdisciplinaire pour la maîtrise des résistances aux anti-infectieux en Franche-Comté)