Collectivites Maladies Infectieuses
Collectivites Maladies Infectieuses
Collectivites Maladies Infectieuses
Collectivités
de jeunes enfants et
maladies
infectieuses
Société Française
de Pédiatrie
Avant-propos
Ce guide offre aux responsables de structure des repères sur les maladies
infectieuses ainsi que des indications sur les mesures à prendre face à un
enfant malade. Il s’appuie sur les éléments du guide2 initialement conçu pour les
médecins en mars 2003 par le Conseil supérieur d’hygiène publique. Il intègre
des informations complémentaires destinées à répondre aux besoins spécifiques
des responsables de structure d’accueil de jeunes enfants.
1/ 180 tables rondes ont été menées en 2003 et 2004 dans toute la France, rassemblant des profils variés de
professionnels de la petite enfance issus de 410 crèches collectives, 109 crèches familiales, 175 haltes
garderies, 154 structures multi-accueil, 164 écoles maternelles, 120 relais d’assistantes maternelles et 228 centres
de protection maternelle et infantile.
2/ Guide des conduites à tenir en cas de maladie transmissible dans une collectivité d’enfants, Conseil
supérieur d’hygiène publique, séance du 14 mars 2003.
Accessible sur Internet (http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/maladie_enfant/sommaire.htm). Dernière
mise à jour : 2006.
3
4
Sommaire
I. Quelques repères.............................................. p. 6
5
I. Quelques repères
Le saviez-vous ?
Grâce à la
généralisation
Maladies éruptives
de la vaccination, Les maladies éruptives sont d’origine virale, sauf la scarlatine et l’impétigo qui sont d’origine
les maladies
bactérienne. Elles se soignent donc sans antibiotiques.
éruptives les plus
classiques, comme Ces infections sont le plus souvent bénignes mais elles doivent être identifiées car certaines,
la rougeole et comme la rubéole, présentent un risque pour les femmes enceintes. Des mesures
la rubéole, se font spécifiques doivent alors impérativement être prises pour éviter tout contact des femmes enceintes
aujourd’hui rares.
avec les enfants malades.
Infections gastro-intestinales
Les infections gastro-intestinales sont très fréquentes chez les jeunes enfants, notamment
lorsqu’ils sont accueillis en structures collectives. Elles sont très contagieuses mais presque toujours
bénignes, le risque essentiel chez le jeune enfant étant la déshydratation.
On distingue plusieurs types de gastro-entérites. La majorité d'entre elles est d’origine virale.
Le traitement prescrit par le médecin est donc le plus souvent symptomatique et repose
principalement sur la réhydratation orale.
6
Méningites
Les méningites sont majoritairement d’origine virale et heureusement bénignes. Les
méningites d’origine bactérienne sont plus graves mais la majorité d’entre elles peuvent être évitées
grâce à la vaccination.
Hépatites
Les hépatites sont le plus souvent virales. Parmi les virus qui sont à l’origine de ces hépatites, les
plus fréquents sont les virus des hépatites A, B et C. Ces virus, lorsqu’ils sont présents dans le
sang, peuvent se transmettre par partage d’objets piquants, coupants et d’ustensiles de toilette comme
les brosses à dents. Les hépatites sont responsables d’une inflammation et parfois d’une destruction des
cellules du foie. C’est pourquoi elles entraînent parfois un teint jaunâtre.
La présence du virus de l’hépatite A dans l’organisme est de courte durée. Les virus de l’hépatite B et
de l’hépatite C, quant à eux, entraînent des infections chroniques pouvant se compliquer (cirrhoses
et cancers du foie). Dans tous les cas, les antibiotiques ne soignent pas ces hépatites.
7
II. Fiches par pathologie
Pathologie par pathologie, ces fiches offrent des repères pour savoir quelle conduite adopter face à
un enfant dont la maladie a été diagnostiquée par le médecin. Elles concernent exclusivement des
maladies infectieuses.
La durée de la contagiosité est la période durant laquelle l’enfant malade présente un risque de
contagion pour les autres enfants. Elle permet donc de déterminer pendant combien de temps
des mesures de prévention spécifiques doivent être adoptées au sein de la collectivité.
La période d’incubation est absente de ces fiches dans la mesure où elle n’induit aucune décision
particulière de la part des responsables de structures.
8
L’éviction de la collectivité est réservée à 11 pathologies seulement
L’éviction de la collectivité est une obligation réglementaire pour certaines pathologies. Ces
dernières sont peu nombreuses3 :
3/ Un décret portant sur l’éviction des enfants des structures d’accueil est en cours d’adoption en Conseil d’Etat. Il sera accessible sur le site du
Ministère de la Santé d’ici fin 2006.
9
A ngine
Angine virale Angine bactérienne
(streptocoque A ou SGA)
Elle peut débuter avant l’apparition des Jusqu’à 2 jours après le début du traitement
Durée de symptômes (mal de gorge, fièvre) et se antibiotique.
la contagiosité
prolonger pendant la maladie.
Éviction Non*
Oui, jusqu’à 2 jours après le début de
de l’enfant l’antibiothérapie.
Commentaires
> Un Test de Diagnostic Rapide (appelé TDR angine) révèle en quelques minutes si l’angine est d’origine virale
ou bactérienne et permet au médecin de déterminer si les antibiotiques sont utiles ou non.
> Des informations complémentaires sur l’angine sont disponibles dans le document « Antibiothérapie par voie
générale en pratique courante dans les infections respiratoires hautes de l’adulte et de l’enfant », émis par
l’AFSSAPS en octobre 2005 (http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/irh_reco.pdf)
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
10
Bronchiolite
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
Mesures d’hygiène à prendre - Lavage soigneux des mains.
dans la structure d’accueil
- Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage
unique jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> La bronchiolite est souvent bénigne mais peut nécessiter une hospitalisation
(notamment chez l’enfant de moins de 3 mois).
Commentaires > Des informations complémentaires sur la bronchiolite sont disponibles dans le
document « Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les
infections respiratoires basses de l’adulte et de l’enfant », émis par l’AFSSAPS en
octobre 2005 (http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/irb_reco.pdf).
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
11
Bronchite
Origine de l’infection Essentiellement virale.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Lavage soigneux des mains.
Mesures d’hygiène à prendre - Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
dans la structure d’accueil jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
12
Conjonctivite
Conjonctivite virale Conjonctivite bactérienne
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions lacrymales et respiratoires :
- Lavage soigneux des mains avant et après le nettoyage des yeux.
- Nettoyage de chaque œil avec une nouvelle compresse qui doit être jetée dans
Mesures d’hygiène à prendre une poubelle munie d’un couvercle.
dans la structure d’accueil - Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Rinçages de l’œil infecté au sérum > Rinçages de l’œil infecté au sérum
physiologique. physiologique.
Traitement courant
> Instillation de collyre antiseptique. > Instillation de collyre antibiotique.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
13
Coqueluche
Origine de l’infection Bactérienne
> Antibiothérapie
> La vaccination contre la coqueluche est recommandée chez les enfants et les
jeunes adultes.
Commentaires
> Le calendrier vaccinal est disponible sur le site du Ministère de la Santé :
http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/vaccins/quand_vac.htm
14
Cytomégalovirus
Origine de l’infection Virale
> Les enfants de moins de 3 ans accueillis en collectivité sont particulièrement exposés
aux infections à cytomégalovirus.
Commentaires > Les infections à cytomégalovirus présentant un risque particulier pour les
femmes enceintes, la non-fréquentation de la collectivité pourra être décidée si une
personne de l’équipe accueillante est enceinte.
15
Gastro-entérite
Origine de l’infection Virale
Mode de contamination > Par contact indirect à partir de surfaces, de liquides ou d’aliments contaminés.
Durée de la contagiosité Tant que le virus est présent dans les selles.
> Il est important de faire boire les enfants atteints de gastro-entérite régulièrement et
en petite quantité (environ 10 ml toutes les 30 minutes).
> Il existe également des gastro-entérites d’origine bactérienne, plus rares. Parmi elles,
Commentaires les shigelloses et les diarrhées à E.coli entéro-hémorragique imposent l’éviction de
l’enfant malade.
> Des informations complémentaires sur les gastro-entérites à shigelles sont disponibles
dans le document « Mise au point traitement antibiotiques gastro-entérites à Shigella
sonnei », émis par l’AFSSAPS, en juin 2004.
http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/filcoprs/mp040601.pdf
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
16
Grippe
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Lavage soigneux des mains, qui demeure un moyen essentiel de prévention
Mesures d’hygiène à prendre de la transmission de l’infection.
dans la structure d’accueil - Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Elle est recommandée chez les enfants présentant une des pathologies suivantes :
maladie immunitaire, maladie rénale grave, maladie de l’hémoglobine, diabète
insulino-dépendant, asthme et autres affections respiratoires, affection cardiaque
chronique, affections nécessitant un traitement prolongé par acide acétyle
salicylique (syndrome de Kawasaki, arthrite chronique juvénile).
Commentaires
> La vaccination est fortement recommandée pour le personnel travaillant en
collectivité.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
17
Hépatite A
Origine de l’infection Virale
Elle débute plusieurs jours avant l’apparition des signes cliniques et se poursuit 10
Durée de la contagiosité jours après le début de l’ictère4.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
selles :
- Lavage soigneux des mains, de préférence avec une solution hydroalcoolique,
Mesures d’hygiène à prendre particulièrement après passage aux toilettes, après avoir changé un enfant, avant la
dans la structure d’accueil préparation des repas et des biberons et avant de donner à manger aux enfants. Ce
lavage de mains demeure un moyen essentiel de prévention de la transmission de
l’infection.
- Manipulation de tout objet ou matériel souillé par les selles avec des gants jetables.
Les placer dans des sacs hermétiques fermés afin qu’ils soient lavés, désinfectés ou
jetés.
- Nettoyage soigneux des matelas de change et des lits souillés.
> Elle est rare en France, c’est essentiellement une infection de l’enfant et du
jeune adulte.
4/ Ictère ou jaunisse : coloration jaune plus ou moins intense des téguments (épiderme, poil, cheveux, ongles, etc…). 5/ Cf. note
prédédente.
18
Hépatite B
Origine de l’infection Virale
> Par contact direct avec des muqueuses ou une plaie cutanée avec du sang
infecté.
> Par contact indirect lors d’une effraction cutanée avec un objet contaminé
Mode de contamination (seringue…).
6/ Les mesures de prophylaxie visent à empêcher l’apparition ou la propagation d’une maladie chez une autre personne, même si celle-ci ne présente aucun symptôme.
19
Hépatite C
Origine de l’infection Virale
> Par contact direct d’une plaie cutanée ou des muqueuses avec du sang infecté.
> Par contact indirect lors d’une effraction cutanée avec un objet contaminé par du
Mode de contamination sang infecté.
Commentaires > Le site du Ministère de la Santé propose des informations complémentaires sur
l’hépatite C : http://www.sante.gouv.fr
20
Herpès (de type 1)
Mode de contamination Par contact direct avec les lésions cutanées et les sécrétions orales.
> Les lésions cutanées doivent être protégées en présence d’enfants ayant un
eczéma atopique (sujets à risque).
Commentaires
> Éviter les contacts entre sujets atteints et sujets à risque.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
21
Impétigo
Origine de l’infection Bactérienne
Par contact direct avec une lésion cutanée, du matériel contaminé (linge…) ou des
Mode de contamination mains souillées.
> Antibiothérapie
Traitement courant > Traitement symptomatique :
- Antipyrétiques pour améliorer le confort de l’enfant.
22
Infections invasives à méningocoque
Origine de l’infection Bactérienne
7/ Les mesures de prophylaxie visent à empêcher l’apparition ou la propagation d’une maladie chez une autre personne, même si celle-ci ne présente aucun symptôme.
23
Maladie pieds-mains-bouche
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions oro-pharyngées :
- Lavage soigneux des mains.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
selles :
- Lavage soigneux des mains, de préférence avec une solution hydroalcoolique,
particulièrement après passage aux toilettes, après avoir changé un enfant, avant la
Mesures d’hygiène à prendre préparation des repas et des biberons et avant de donner à manger aux enfants.
dans la structure d’accueil
- En cas de manipulation de tout objet ou matériel souillé par les selles, utilisation de
gants jetables. Les placer dans des sacs hermétiques fermés afin qu’ils soient lavés,
désinfectés ou jetés.
- Nettoyage soigneux des matelas de change et des lits souillés.
24
M égalérythème épidémique (5 e
maladie)
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Lavage soigneux des mains.
- Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
Mesures d’hygiène à prendre jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
dans la structure d’accueil - Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Mesures d’hygiène à appliquer pour les pathologies dues à une contamination
par du sang :
- En cas de plaie, lors de soins dispensés, lavage soigneux des mains et port de gants
jetables.
- Désinfection des surfaces souillées et du matériel.
- En cas de contact avec la peau, nettoyage immédiat à l'eau et au savon, rinçage
puis désinfection.
- En cas de contact avec une muqueuse, rinçage abondant au sérum physiologique
ou à l'eau.
> Des mesures spécifiques doivent donc être prises pour éviter tout contact des sujets
Commentaires « à risque » avec les enfants malades. Mais attention : la période de contagiosité
débutant souvent avant l’apparition de l’éruption, ces mesures ne préviennent pas la
totalité des risques.
25
Méningite virale
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Nettoyage soigneux des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage
unique jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage soigneux des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux
fréquentés par l’enfant malade.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
selles :
Mesures d’hygiène à prendre - Lavage soigneux des mains, particulièrement après passage aux toilettes, après
dans la structure d’accueil
avoir changé un enfant, avant la préparation des repas et des biberons et avant de
donner à manger aux enfants. Ce lavage de mains demeure un moyen essentiel de
prévention de la transmission de l’infection.
- Utilisation de gants jetables pour manipulation de tout objet ou matériel souillé par
les selles. Les placer dans des sacs hermétiques fermés afin qu’ils soient lavés,
désinfectés ou jetés.
- Nettoyage soigneux des matelas de change et des lits souillés.
26
Molluscum contagiosum
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination à partir de
lésions cutanées :
- Lavage soigneux des mains.
- Utilisation de gants jetables à usage unique pour effectuer les soins d’une
Mesures d’hygiène à prendre lésion cutanée. Les gants doivent être retirés et jetés avant de toucher tout autre
dans la structure d’accueil objet (cahier, crayon, téléphone…).
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Le molluscum contagiosum présente un risque de gravité pour les enfants atteints
d’eczéma atopique.
Commentaires
> Il est recommandé aux personnes en contact avec l’enfant atteint de consulter leur
médecin.
27
Oreillons
Origine de l’infection Virale
> Les oreillons présentent un risque de gravité chez les adultes masculins non
immunisés.
28
Otite (moyenne aiguë)
Durée de la contagiosité Variable. Peut débuter avant le mal d’oreilles et se prolonger au-delà.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Lavage soigneux des mains après nettoyage d’un écoulement auriculaire,
Mesures d’hygiène à prendre - Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
dans la structure d’accueil jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
Les otites moyennes aiguës sont Les otites moyennes aiguës sont
Commentaires d’origine virale dans 30 à 40 % d’origine bactérienne dans 60 à 70 %
des cas. des cas.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
29
Rhinopharyngite
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions respiratoires :
- Lavage soigneux des mains après contact avec les sécrétions nasales.
Mesures d’hygiène à prendre - Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
dans la structure d’accueil
jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
30
Roséole
Origine de l’infection Virale
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions oro-pharyngées :
Mesures d’hygiène à prendre - Lavage soigneux des mains.
dans la structure d’accueil
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
31
Rougeole
Origine de l’infection Virale
> La rougeole est une maladie à déclaration obligatoire depuis juillet 2005.
> La rougeole présentant un risque particulier pour les femmes enceintes, la non-
fréquentation de la collectivité pourra être décidée si une personne de l’équipe
accueillante est enceinte. Mais attention : la période de contagiosité
débutant souvent avant l’apparition de l’éruption, ces mesures ne préviennent pas
Commentaires la totalité des risques.
32
Rubéole
Origine de l’infection Virale
> La rubéole présentant un risque particulier pour les femmes enceintes, la non-
fréquentation de la collectivité pourra être décidée si une personne de l’équipe
accueillante est enceinte. Mais attention : la période de contagiosité
débutant souvent avant l’apparition de l’éruption, ces mesures ne préviennent pas
la totalité des risques.
Commentaires
> La vaccination contre la rubéole est recommandée pour tous les enfants dès l’âge d’1
an ainsi que les adolescentes et les jeunes femmes non immunisées.
33
Scarlatine
Origine de l’infection Bactérienne
Durée de la contagiosité La contagiosité peut commencer 24 heures avant les premiers symptômes et se
prolonger 48 heures après le début du traitement antibiotique.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
sécrétions oro-pharyngées :
Mesures d’hygiène à prendre - Lavage soigneux des mains.
dans la structure d’accueil
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Antibiothérapie
34
Tuberculose
Origine de l’infection Bactérienne
Tant que le sujet est « bacillifère » c’est-à-dire tant que le bacille tuberculeux est
Durée de la contagiosité présent dans les crachats à l’examen microscopique.
Oui, tant que le sujet est bacillifère, jusqu’à l’obtention d’un certificat attestant que le
Éviction de l’enfant sujet ne l’est plus.
À noter : l’enfant n’est pratiquement jamais bacillifère.
10/ Les mesures de prophylaxie visent à empêcher l’apparition et la propagation d’une maladie chez une autre personne, même si celle-ci ne présente aucun symptôme.
35
Varicelle
Origine de l’infection Virale
Mode de contamination > Par contact direct avec le liquide des lésions cutanées.
> Mesures d’hygiène pour les pathologies dues à une contamination par les
Mesures d’hygiène à prendre sécrétions respiratoires :
dans la structure d’accueil - Lavage soigneux des mains.
- Utilisation de gants jetables à usage unique pour effectuer les soins d’une
lésion cutanée.
- Les gants doivent être retirés et jetés avant de toucher tout autre objet (cahier,
crayon, téléphone…).
- Nettoyage des sécrétions nasales avec des mouchoirs en papier à usage unique
jetés dans une poubelle munie d’un couvercle.
- Lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par
l’enfant malade.
> Pour éviter que l’enfant se gratte, couper ses ongles au ras et lui mettre
éventuellement des moufles.
Commentaires > La vaccination contre la varicelle est recommandée pour tous les
professionnels de l’accueil qui n’ont jamais contracté la maladie.
* Pour le confort de l’enfant et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée.
36
III. Mesures d’hygiène
L’application des règles d’hygiène joue un rôle essentiel dans la prévention des maladies
infectieuses car elle permet de lutter contre les sources de contamination et de réduire leur
transmission. L’application rigoureuse de ces mesures est particulièrement importante dans les structures
d’accueil, les jeunes enfants étant une population très exposée au risque infectieux.
En cas de maladie infectieuse, il est essentiel de renforcer les mesures courantes, en fonction du
mode de contamination de l’infection. Ceci pour éviter des cas secondaires ou une épidémie.
Il est donc important que le responsable soit informé au plus vite de la survenue d'une maladie
infectieuse dans sa structure afin de mettre en œuvre rapidement les mesures d'hygiène qui s'imposent.
Les équipes et les parents doivent être sensibilisés à ce point. En effet, une bonne circulation
de l'information contribue à limiter le risque de contagion pour l'ensemble la collectivité.
Le saviez-vous ?
Le médecin référent
doit veiller
à l’application
des mesures d’hygiène
dans les établissements
d’accueil. Il organise
les conditions
du recours aux services
d’aide médicale
d’urgence (article
R. 2324-39 du Code de
la santé publique).
37
Mesures d’hygiène préventives
L’application des règles d’hygiène tient une place essentielle dans la prévention des maladies
transmissibles en collectivité. Une application rigoureuse de ces mesures permet de prévenir la
contamination par des agents infectieux et de s’opposer à leur propagation. Elles doivent être
appliquées au quotidien aux enfants et aux adultes, même en dehors d’infection déclarée.
> Nettoyer tous les jours les surfaces lavables sans oublier :
- Les robinets.
- Les poignées de porte.
- Les loquets.
- Les chasse d’eau.
- Les tapis de sol.
> Aérer régulièrement – deux fois par jour – les pièces accueillant des enfants
(exceptés les jours de haut niveau de pollution dans les zones sensibles).
> Changer le linge dès que nécessaire (les bavettes ou serviettes sont bien sûr
individuelles).
> Vider et laver tous les jours les poubelles et autres conditionnements.
c) Hygiène de l’alimentation
38
2 Hygiène individuelle du personnel et des enfants
Le lavage des mains est un geste essentiel car la contamination manu portée est
responsable de nombreuses infections.
Pour le personnel il doit être répété très souvent dans la journée et particulièrement :
- Avant tout contact avec un aliment.
- Avant chaque repas.
- Avant et après chaque change.
- Après avoir accompagné un enfant aux toilettes.
- Après être allé aux toilettes.
- Après chaque contact avec un produit corporel (selles, écoulement nasal…).
- Après s’être mouché, après avoir toussé ou éternué.
> Le séchage des mains doit être soigneux, de préférence avec des serviettes en papier
jetables.
> Les ongles doivent être coupés courts et brossés régulièrement avec une
brosse nettoyée et rincée.
39
Mesures d’hygiène renforcées
En cas de maladie contagieuse identifiée dans la collectivité, l’application des mesures d’hygiène
courantes doit être vérifiée et maintenue. Des mesures d’hygiène renforcées doivent également être
appliquées pour minimiser le risque de développement d’une épidémie ou l’endiguer.
En cas de tuberculose ou d’infection invasive à méningocoque dans la collectivité, les
mesures de prophylaxie11 se feront en liaison avec le médecin de santé publique de la direction
départementale des affaires sanitaires et sociales.
Les mesures d’hygiène renforcées varient selon le mode de transmission et le germe en cause ; elles
sont habituellement ponctuelles et limitées dans le temps.
> Lavage soigneux des mains, de préférence avec une solution hydroalcoolique,
particulièrement après passage aux toilettes, après avoir changé un enfant, avant la
préparation des repas et des biberons et avant de donner à manger aux enfants. Ce lavage
de mains demeure un moyen essentiel de prévention de la transmission de l’infection.
> Manipuler tout objet ou matériel souillé par des selles avec des gants jetables. Les placer
dans des sacs fermés afin qu’ils soient lavés puis désinfectés. Le matériel souillé (gants
jetables…) sera jeté dans une poubelle munie d'un couvercle actionné de préférence de
manière automatique (à pédale).
> Se moucher avec des mouchoirs en papier à usage unique, jetés dans une poubelle munie
d’un couvercle.
> Se laver les mains minutieusement, particulièrement après s’être mouché, après avoir
toussé ou éternué ou après avoir mouché un enfant malade.
> Laver les surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par l’enfant
malade.
> Les personnes enrhumées ou qui toussent peuvent éventuellement porter un masque lors
de tout contact rapproché avec un enfant (change, alimentation…).
40
11/ Ces mesures visent à empêcher l’apparition et la propagation d’une maladie chez une autre personne, même si celle-ci ne présente aucun
symptôme.
3 Contamination à partir de lésions cutanées ou cutanéo-
muqueuses
> Utiliser des gants jetables à usage unique pour effectuer les soins d’une lésion cutanée
(plaie sanglante, plaie infectée, impétigo…). Les gants seront jetés et les mains lavées
avant de toucher tout autre objet (cahier, crayon, téléphone…).
> La lésion cutanée doit être protégée par un pansement. Le matériel de soin sera jeté dans
une poubelle munie d’un couvercle.
> En cas de conjonctivite : nettoyer chaque œil avec une nouvelle compresse qui doit être
jetée dans une poubelle munie d’un couvercle. Se laver les mains avant et après chaque
soin.
> En cas d'infections du cuir chevelu (teigne, poux, impétigo…) : laver soigneusement
les taies d’oreiller et objets utilisés pour coiffer l’enfant (peigne, brosse) avec un produit
adapté.
> En cas de verrues : nettoyer soigneusement les sols et les tapis de gymnastique si les
enfants y ont marché pieds nus. Il est de toutes façons préférable de ne pas mettre les
enfants pieds nus.
> En cas de plaie, lors de soins dispensés, se laver les mains et porter des gants jetables.
> En cas de contact avec la peau, nettoyer immédiatement à l’eau et au savon, rincer
puis désinfecter.
> En cas de contact avec une muqueuse, rincer abondamment au sérum physiologique ou
à l’eau.
41
S
ources
> Livre blanc « Antibiotiques et petite enfance : constats, enjeux et pistes
d’actions » - Rencontres entre 1580 professionnels de la petite enfance,
médecins et Caisses d’assurance maladie, décembre 2004.
> Guide des conduites à tenir en cas de maladie transmissible dans une
collectivité d’enfants, séance du 14 mars 2003, Conseil supérieur de l’hygiène
publique de France.
> Calendrier vaccinal 2006 et autres avis du Conseil supérieur d’hygiène publique
de France relatifs à la vaccination, Bulletin épidémiologique hebdomadaire,
InVS, 18 juillet 2006.
> Mon enfant a de la fièvre, ce qu’il faut savoir des médicaments antipyrétiques,
AFSSAPS, janvier 2005.
> Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections
respiratoires hautes de l’adulte et de l’enfant, AFSSAPS, octobre 2005.
> Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections
respiratoires basses de l’adulte et de l’enfant, AFSSAPS, octobre 2005.
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Ce guide est adressé aux responsables de structures d’accueil collectif des jeunes
enfants (crèches, haltes-garderies, structures multi-accueil…) et aux centres de
PMI.
Ce guide offre des repères concrets sur les maladies infectieuses, les
conditions d’accueil en fonction des pathologies, les mesures d’hygiène à
appliquer… autant d’éléments pouvant faciliter le travail quotidien des
responsables de structure.
NOVEMBRE 2006
Conception :