Cours de Parasitologie Médicale Et Mycologie (UPM Labo BACI)
Cours de Parasitologie Médicale Et Mycologie (UPM Labo BACI)
Cours de Parasitologie Médicale Et Mycologie (UPM Labo BACI)
PANAFRICAINE DES
MAGES
Cours de Parasitologie-Mycologie
Filière de Laboratoire BAC I
Objectif du cours :
Identifier les parasites d’importance pour la santé publique
Décrire le mode de transmission et les moyens de contrôle
Identifier les mycoses d’intérêt médical
1500 ans Av. J.C. en Egypte, la Bilharziose, filariose de Médine est signalée dans la Bible
400 ans Av. J.C en Grèce, la description du Paludisme et du kyste hydatique par Hippocrate
200 ans Après J.C. : Connaissance des vers intestinaux (Galien, Grec)
Au 14e siècle : les helminthiases sont connues
Au 17e siècle : le quinquina est reconnu comme antipaludique en Europe
1670 : Antonie Van Leeuwenhoek (Hollandais) invente le Microscope et en 1681 il observe
et illustre Giardia lamblia. Ce fut le premier protozoaire qu’il a enregistré et le premier à être
vu sous un microscope.
En 1687, l’italien Francesco Redi décrit les ectoparasites et endoparasites ; illustrant les
tiques, les larves de mouches et les douves du foie. Son plus tôt livre de 1684 décrit et illustre
plus de 100 parasites, y compris l’Ascaris humain. Il a noté que les parasites se développent à
partir des œufs, contredisant la théorie de la génération spontanée. Il est considéré comme le
père de la Parasitologie moderne.
1700 : Découverte de la notion de cycle évolutif
En 1828 : James Annersley décrit amibiase, les infections dues à des protozoaires de
l’intestin et le foie, bien que l’agent pathogène, Entamoeba histolytica n’a été découvert
qu’en 1873 par Friedrich Losch.
En 1835 : James Paget a découvert le nématode intestinal Trichinella spiralis chez l’homme
Au 19e siècle : Morphologie et cycle des principaux parasites
NB : A lire les œuvres de Francesco Redi dans l’article d’Antonio IOLI et ses collaborateurs
« Francesco Redi et la naissance de la Parasitologie expérimentale »
4 .Hôte intermédiaire
L’hôte intermédiaire est un organisme vivant chez lequel l’agent pathogène doit séjourner un
certain temps soit pour se multiplier soit pour subir une maturation qui l’amène à sa forme
infestante. Il héberge la forme larvaire ou non sexuée du parasite.
On distingue deux types d’hôte intermédiaires :
Hôte intermédiaire actif
C’est un hôte capable de transmettre lui-même l’agent pathogène qu’il héberge.
L’hôte intermédiaire actif ou vecteur, transformateur incontournable dans l’évolution du parasite
et sa transformation en une forme infectante. Chez le vecteur le germe peut subir une
multiplication (polyembryonie), une maturation le transformant en une forme infectante après
une série de migrations et changements structuraux dans le corps du vecteur (anophèles,
mollusques) ou bien encore une maturation en même temps qu’une multiplication (trypanosomes
ingurgités par une mouche « Tsé-tsé », se divisant activement et changeant de forme).
Exemple : Anopheles gambiae est un hôte intermédiaire actif dans le paludisme.
Hôte intermédiaire passif
C’est un hôte incapable de transmettre lui-même l’agent pathogène qu’il héberge. Il abrite la
forme infestante jusqu’à un passage accidentel chez l’hôte définitif (cyclops et filaire de
Médine).On peut en rapprocher certains végétaux « support » de formes ayant déjà subi une
maturation chez un autre hôte intermédiaire (mollusque puis cresson sauvage dans le cas de la
distomatoses).
Exemple : Le cyclops dans la dracunculose (filariose de Médina ou filariose due au ver de
Guinée).
5. Hôte définitif
C’est par définition l’être vivant qui héberge la forme adulte ou sexuée du parasite.
6. Réservoir de parasite
Il se définit par rapport à l’homme. C’est l’animal qui héberge le même parasite que l’homme
et qui permet au parasite de se maintenir dans la nature, en dehors de l’organisme humain.
Les parasites pour qui le cycle évolutif se déroule chez un seul et même hôte sont dits
monoxènes (Exemple : Enterobius vermicularis )
Dans le cas où les transformations du parasite se déroulent chez plusieurs hôtes successifs, on
parle de parasite hétéroxène (Taenia saginata).
10. Impasse parasitaire
Il arrive qu’au cours de son cycle, un parasite s’égare chez un hôte inhabituel, non favorable.
Dans ces conditions, le cycle est stoppé et le parasite n’atteint pas le stade adulte. Il reste au
stade larvaire. On dit qu’il est en impasse parasitaire.
Exemple : Lorsque l’homme ingère des oeufs embryonnés (infestants) d’ascaris de chien
(Toxocara canis), la larve libérée dans le tube digestif migre dans différents viscères sans
jamais parvenir au stade adulte. C’est le phénomène d’impasse parasitaire qui se traduit par le
syndrome de larva migrans viscéral. C’est un syndrome grave souvent mortel.
11. Maladie de péril fécal
Maladie transmise à l’homme par des excrétas. Le plus souvent, il s’agit d’une maladie à cycle
direct dont l’hôte est l’homme, et dont le parasite s’extériorise par des matières fécales.
12. Pathogénie
Ensemble des actions exercées par le parasite sur son hôte et expliquant les signes cliniques. Ces
actions peuvent être spoliatrices, traumatiques, mécaniques, inflammatoires, allergiques,
immunologiques etc.
Celle-ci étudie les affections déterminées par les troubles causés par les parasites. Elle occupe
une place importante en médecine humaine notamment en zone tropicale. En outre,
l’augmentation des cas d’immunodéficience due au virus de l’immunodéficience humaine, a
entraîné l’émergence de certaines parasitoses dites opportunistes. Ce sont entre autres, la
pneumocystose, la cryptococcose, la toxoplasmose, la cryptosporidiose, la microsporidiose.
Le diagnostic biologique des parasitoses et mycoses est assuré le plus souvent et autant que
possible par la mise en évidence de l’agent pathogène (diagnostic direct).Il est des cas ou des
moments des cycles parasitaires ou le diagnostic ne peut être orienté qu’à partir de données
indirectes résultant des réactions de l’hôte à l’infection (diagnostic indirect).
Celui-ci tend à mettre en évidence le parasite sous l’une ou l’autre de ses différentes formes
(adultes, larves, œufs, kystes, levures ou filaments) et recherché dans les principaux secteurs
accessibles (selles, sang, urines, peau, liquide céphalo-rachidien, liquide broncho alvéolaire,
prélèvements muqueux…) ou dans le milieu naturel (sol, air, eaux) dans le cas de recherches
épidémiologiques environnementales.
L’espèce est définie comme un groupe d’individus descendant les uns des autres dont les
caractères génétiques, morphologiques et physiologiques, voisins ou semblables, leur permettent
de se croiser. Donc, c’est l’ensemble d’individus dont le croisement, fait au hasard, donne
toujours des descendants indéfiniment féconds entre eux. Le genre regroupant des espèces
affines.
Les parasites de l’homme appartiennent soit au règne animal soit au règne végétal.
La plupart des parasites humains appartiennent au règne animal. Les végétaux sont les
champignons qui déterminent des mycoses dont la fréquence et l’importance sont en pleine
croissance à cause des thérapeutiques intensives (antibiothérapie, thérapeutiques
immunodépressives, greffes, etc.). Les animaux parasites de l’homme se classent dans deux
sous-règnes :
III.1 Introduction
Le corps du protozoaire correspond à une masse cytoplasmique limitée par une membrane et
contenant un noyau et autres organites. Il peut être considéré comme un organisme unicellulaire.
Il est capable de réaliser toutes les fonctions de nutrition, de reproduction, de croissance,
d’excrétion, etc.). Les protozoaires sont eucaryotes. Leurs cytoplasmes comprennent plusieurs
organites membraneux tels que les mitochondries, le réticulum endoplasmique, le ribosome,
l’appareil de golgi, etc.
La plupart des protozoaires sont uninucléés. Cependant les ciliés possèdent dans leur cytoplasme
deux types de noyaux ; un petit noyau « micronucleus » qui assure et contrôle les fonctions de
reproduction sexuée, un grand noyau appelé « Macronucléus » qui est responsable des fonctions
végétatives telles que la nutrition et la locomotion.
Les protozoaires présentent toutes les modalités de nutrition, depuis la nutrition des végétaux
vrais à la nutrition des animaux. La nutrition des animaux selon laquelle de grandes particules
Un autre type de nutrition appelé « pinocytose » existe chez les protozoaires tissulaires. Illustré
en Microscopie électronique, les particules alimentaires ingérées à l’état fluide sont ingérées
selon le même schéma que la phagocytose.
Les protozoaires parasites ont soit une reproduction asexuée soit une reproduction sexuée même
si chez certains groupes, il y a une alternance des deux types de reproduction tout au long du
cycle biologique. Il existe six types de reproduction asexuée et deux types de reproduction
sexuée.
La division binaire qui est la division de la cellule en deux cellules filles qui suit la division
mitotique du noyau.
La division multiple qui est semblable à la précédente mais qui donne lieu à plusieurs
individus.
Le bourgeonnement : un bourgeon se forme, grandit jusqu’à atteindre la taille d’une cellule
adulte et se détache.
La schizogonie selon laquelle l’organisme grandit pour donne un stade mature appelée
« Schizonte » qui, par la suite subit plusieurs divisions du noyau et aboutit au stade des
mérozoites qui se multiplient pour donner des schizontes de 2e génération.
La sporogonie intervient souvent après une phase de reproduction sexuée durant laquelle il y a
fusion des gamètes mâles et femelles envue de produire un zygote.
L’endodiogénie est une sorte de schizogonie particulière selon laquelle il y a bourgeonnement
interne pour produire deux cellules-filles dans la cellule-mère. Ce mode de division est
rencontré surtout chez le genre Toxoplasma.
La Syngamie : un type de reproduction selon laquelle les gamètes fusionnent pour produire un
zygote.
II.2 AMIBIASE
I. DEFINITION
L’Amibiase est une affection parasitaire due à un protozoaire de la classe des Rhizopodes :
Entamoeba histolytica, parasite strict de l’homme.
Très répandues, les infestations latentes sont plus nombreuses que les formes patentes.
La manifestation clinique la plus classique est la dysenterie amibienne, mais il ne faut pas
méconnaitre les formes mineures ou atténuées qui, toutes, peuvent évoluer vers une amibiase
viscérale surtout hépatique.
II. EPIDEMIOLOGIE
1. Agent Pathogène
Entamoeba histolytica se présente sous 3 formes différentes : 2 formes végétatives et 1 forme
kystique. Les caractères morphologiques des trophozoïtes et des kystes permettent au
microscopiste de les identifier et de les différencier des autres amibes parasites de l'intestin de
l'homme mais non pathogènes telles que Entamoeba coli, Entamoeba hartmanni, Endolimax
nanus, Pseudolimax butschlii. Ces amibes non pathogènes, lorsqu'elles sont retrouvées dans les
selles, ne doivent pas être considérées comme responsables des troubles dans la majorité des cas.
En revanche, les caractères morphologiques observables à l'examen parasitologique des selles ne
permettent généralement pas de faire la différence entre Entamoeba histolytica et Entamoeba
dispar, qui est aussi une forme non pathogène.
D'autres examens sont nécessaires pour faire ce diagnostic différentiel (recherche d'adhésine
spécifique afin de mettre en évidence la forme pathogène hématophage, nommée Entamoeba
histolytica).
1.1 La forme végétative histolytica ou Entamoeba histolytica histolytica
Répartition géographique
Affection cosmopolite mais plus répandue dans les pays chauds. La prévalence de l'amibiase
dépend étroitement des conditions socio-économiques et sanitaires des populations.
Dans certaines zones tropicales, la séroprévalence dépasse 50%. Dans les pays industrialisés,
l'amibiase concerne les immigrants et les touristes en provenance de zones d'endémie, les
personnes vivants en institution, les homosexuels masculins (surtout contaminés par E. dispar) et
les malades immunodéprimés par le VIH.
2. Cycle évolutif
Il comporte 2 parties :
le cycle non pathogène
le cycle pathogène
2.1- Cycle non pathogène
Au niveau du tube digestif, les formes végétatives minuta vivent dans la lumière colique, se
nourrissent de débris alimentaires et se divisent par division binaire ou scissiparité.
Après un temps de multiplication sous forme végétative minuta, certains éléments vont
s’arrondir, acquérir une paroi épaisse et se transformer en kyste. Ce passage de la forme
végétative minuta a la forme kystique se fait sous l’influence de facteurs tels que la variation de
pH et la déshydratation du bol alimentaire. Ces 2 formes peuvent être rejetées passivement avec
les selles du malade.
Les formes végétative minuta sont très fragiles et meurent très rapidement dans le milieu
extérieur. Les formes kystiques résistent. La contamination de l’homme se fera par ingestion de
formes kystiques mures à 4 noyaux en même temps que les aliments souillés (légumes, fruits mal
laves, eau de boisson contaminée…).
La cellule éclate et libère 8 amoebules qui vont se transformer en forme végétative minuta qui
donne des formes kystique à 1, 2 puis 4 noyaux. Formes végétatives minuta, kyste à 1, 2 et 4
noyaux sont éliminés dans les selles.
2.2- Cycle pathogène
Il résulte de la transformation au niveau du colon des formes végétatives minuta en forme
végétative histolytica. La transformation se déroule dans certaines circonstances favorisantes
tenant au malade (état général, équilibre nutritionnel, flore microbienne intestinale…) et à la
virulence de la souche d’E.histolytica.
Dans ces circonstances favorables à la transformation, on verra les formes végétatives minuta
grossir, acquérir un pouvoir hémolytique, lytique, pouvoir de pénétrer dans la paroi colique en
créant des ulcérations. Ces formes végétatives histolytica après un temps de multiplication sous
forme hématophage vont redonner des formes végétatives minuta à la suite d’un traitement ou
spontanément. Seules les formes végétatives minuta peuvent donner des kystes.
3. Conditions d’infestation
Les formes végétatives histolytica et minuta ne sont pas infestantes. Seuls les kystes à 4 noyaux
permettent la transmission de la maladie. L’épidémiologie de l’amibiase est dominée par le péril
fécal. La transmission se fait par les mains sales, par l’intermédiaire des aliments et eaux de
boisson souilles.
Facteurs favorisants :
- absence d’hygiène fécale, absence d’hygiène individuelle
- abondance de mouches (capables de transporter les kystes des matières fécales aux aliments)
- climat chaud et humide qui favorise la survie des kystes dans le milieu extérieur (plus
d’amibiase dans les pays chauds).
III. PHYSIOPATHOLOGIE
VI. TRAITEMENT
2 types de médicaments :
les amoebicides tissulaires : actifs sur les formes intra tissulaires du parasite (forme
histolytica)
les amoebicides de contact : agissent sur les formes intraluminales (lumière colique) dans
le tube digestif ; agissent sur les formes minuta, les formes kystiques mais pas les formes
histolytica parce que ces médicaments ne diffusent pas dans les tissus
1. Les amoebicides tissulaires
Ils sont très efficaces contre les formes histolytica et peu actifs, dans la lumière intestinale,contre
les formes minuta et les formes kystiques.
Metronidazole, Flagyl ® : 2g par jour chez l’adulte, soit 8 cp pendant une semaine
Tinidazole, Fasigyne ®,Ornidazole, Tiberal ® : Même posologie mais cure plus courte de 3 à 4
jours
Secnidazole, Flagentyl ® : 2g en prise unique pour l’amibiase intestinale, à prolonger 4 à 5 jours
dans l’amibiase hépatique ou pulmonaire.
Emetine, Dehydroemetine ® : En zone d’endémie, dans les cas graves. Injection s/cutanée 1 à
1,5 mg/Kg/jour pendant 10 jours
2. Les amoebicides de contact
Actifs dans la lumière intestinale contre les formes minuta, mais peu efficace sur les kystes.
Tilbroquinol + Tiliquinol = Intetrix ®
2g / jour pdt 10 jours
Diphetarsone, Bemarsal®
2g/j pdt 10 jours (vieux médicament rare sur le marché)
Diloxanide
Utilise en association avec Metronidazole = Entamizole ®
Assainissement du milieu
Aménagement de latrines.
L'interdiction ou la réglementation de l'usage d'engrais humain ou animal en agriculture.
Le traitement des eaux usées afin de protéger des cultures contre la dissémination des oocystes
par les selles humaines ou animales.
Hygiène alimentaire
Se laver les mains, avant les repas et toute manipulation d'aliments, après contact avec un
animal et après passage aux toilettes. Laver soigneusement les légumes et les fruits consommes
crus avec une eau propre. Faire bouillir l'eau de consommation si sa qualité est douteuse. La
congélation inactive plus de 90 % des oocystes.
1- Définition
2- Epidémiologie
Agent pathogène
Trichomonas vaginalis n’existe que sous la forme végétative. Il n’existe pas de forme kystique.
La forme végétative est ovale rarement arrondie et mesure 15-25µm sur 7-10µm. A la partie
antérieure du parasite, on note la présence de quatre flagelles libres et un cinquième flagelle qui
s’accole à la cellule pour former une membrane ondulante courte.
Le noyau est gros et excentré. Près du noyau ovulaire se trouve un élément en forme de bande, le
corps parabasal. Dans la partie centrale du parasite et dans le sens longitudinal, on note la
présence d’un élément dit de soutien allongé qui déborde le parasite: l’axostyle. Après coloration
May Grünwald Giemsa, on observe un cytoplasme coloré en bleu qui renferme des
granulations rougeâtres et le noyau coloré en pourpre ; les flagelles sont peu visibles.
Chez la femme
Trichomononas vaginalis peut se comporter comme un simple commensal dans un vagin normal.
Lorsqu’il devient parasite, on aura :
Une vaginite subaiguë ou chronique qui se manifeste par des leucorrhées blanchâtres ou
verdâtres spumeuses ou glaireuses, un prurit vulvaire, des brûlures et une dyspareunie, parfois
une urétrite, cystite (vessie), skenite (glande de skène para urétrale) et plus rarement cervicite
(col) et salpingite (trompe)
Remarque : il n’est pas rare que Trichomonas vaginalis soit associé à d’autres germes
notamment Candida albicans, gonocoques ou d’autres germes. Généralement Trichomonas
vaginalis va phagocyter ces germes.
Chez l’homme
Le diagnostic indirect (recherche d’Ac) n’est d’aucun secours. Le diagnostic biologique est
essentiellement parasitologique (direct).
III- 5- Traitement
- Métronidazole (Flagyl ®)
- Tinidazole (Fasigyne ®)
- Secnidazole (Flagentyl ®)
- Ornidazole (Tiberal ®)
RMQ : en cas d’association avec le gonocoque ou Candida albicans, il faut d’abord donner un
traitement minute. Cela afin de permettre de détruire Trichomonas vaginalis et aussi libérer les
gonocoques ou Candida albicans phagocytés. Dans un deuxième temps traiter la gonococcie ou la
candidose
Prophylaxie
Traitement simultané de tous les partenaires pour éviter l’effet ping pong
Précautions habituelles des IST (abstinence, fidélité, préservatifs)
Utilisation individuelle des objets et linges de toilettes (éponge, serviette).
Ce parasite de la cavité buccale, cosmopolite, est fréquemment trouvé (10 à 50 % des individus
examinés). Il se rencontre sur les gencives, le tartre, les cryptes amygdaliennes, dans la salive
chez les patients ayant une mauvaise hygiène dentaire. On peut aussi le découvrir dans les
expectorations et les prélèvements bronchiques. Son pouvoir pathogène est faible. Il est résistant
dans le milieu extérieur (1 mois à 20°C). La contamination se fait par la salive, les gouttelettes de
Pflügge. Il ressemble, en plus petit (7-10mm), à P. hominis, forme en amande, incolore,
réfringent : 1 noyau dans la partie antérieure, 3 flagelles vers l’avant, 1 flagelle récurrent =
membrane ondulante sur les 2/3 de la longueur du corps, costa (côte de renforcement) le long de
la membrane ondulante, l’axostyle ne dépasse pas le corps. Le diagnostic se fait par prélèvement
à l’aide d’un écouvillon ou d’une spatule en bois puis on pratique un examen direct entre lame et
lamelle dans une goutte de sérum physiologique.
Pentatrichomonas hominis
Il vit dans la lumière du gros intestin sous forme végétative. Il a une forme en amande, pointue
aux 2 extrémités, mesure de 10-15 mm / 5 mm, incolore, réfringent. Il possède un noyau dans la
partie antérieure, un kinétoplaste sur lequel s’insèrent : 4 flagelles vers l’avant et 1 flagelle vers
l’arrière (membrane ondulante) sur la totalité de la longueur du flagellé, une Costa longeant la
membrane ondulante. Il tourne sur lui-même. Il s’arrondit quand il s’immobilise formant des
pseudo kystes. Cette transformation lui permet d'avoir une assez bonne résistance dans le milieu
extérieur. Sa pathogénicité est discutée mais pour certains auteurs il serait responsable
d'entérocolites. Le diagnostic est porté sur un examen direct des selles entre lame et lamelle sur
platine chauffante.
NB : Autres Flagelloses intestinales : Enteromonose, Embadomonose
SARCOCYSTOSE
Introduction
La sarcocystose est une protozoose cosmopolite due à deux espèces de coccidies: Sarcocystis
hominis et Sarcocystis suihominis qui ont longtemps été connues sous la dénomination
d'Isospora hominis
Agent pathogène
C’est un parasite qui appartient à :
- Sous-Regne: Protozoaires
- Phylum: Apicomplexa
- Classe: Sporozoea
- Sous-Classe: Coccidia
- Ordre: Eucoccidiida
- Sous-Ordre: Eimeriina
- Famille: Eimeriidae
- Genre: Sarcocystis
Le parasite se présente sous forme de sporocystes ovoïdes de 14/9 µm isoles ou groupes en paire
très réfringents avec paroi lisse qui contiennent 4 sporozoites en banane et un corps résiduel au
niveau d'un pôle.
Cycle évolutif
Le cycle est indirect avec un hôte définitif constitué par l'homme ou autre carnivore, et un
hôte intermédiaire qui est le bœuf pour Sarcocystis hominis ou le porc pour Sarcocystis
suihominis. Le cycle sporogonique se déroule chez l’hôte définitif qui s'infeste en consommant
de la viande insuffisamment cuite renfermant des sarcocystes. La reproduction sexuée dans
l'intestin donne des sporocystes contenant 4 sporozoïtes. Ces sporocystes seront éliminés
Répartition géographique
Lié aux habitudes alimentaires:
La sarcocystose est présente dans les pays où la viande se consomme crue ou mal cuite.
Sarcocystis suihominis très rare dans les pays musulmans où la viande de porc n’est pas
consommée.
Signes Cliniques
Chez le sujet immunocompétent, l’affection est généralement asymptomatique. Chez
l'immunodéprimé on peut noter parfois des diarrhées.
Diagnostic biologique
Le diagnostic est coprologique base sur la mise en évidence des sporocystes par l'examen direct
et les techniques de concentration.
Traitement
Chez l'immunocompétent, traitement symptomatique
Chez l'immunodéprimé ou bien quand le parasite existe en grand nombre, on utilise les
médicaments suivants:
_ Cotrimoxazole® (Sulfamethoxazole + Trimethoprime), Bactrim®, Eusaprim®,
_ Pyrimethamine, Malocide®
_ Sulfadiazine, Adiazine®
Prophylaxie
Eviter la consommation de la viande (boeuf et porc) crue ou peu cuite.
EPIDEMIOLOGIE
Agents pathogènes
Taxonomie
Autrefois considérés comme des protozoaires, les microsporidies sont des Mycètes appartenant
à:
Phylum : Microspora
Classe : Microsporea (et Rudimicrosporea : parasites d’invertébrés)
Ordre : Microsporida
Famille :Microsporidae
Genres :Enterocytozoon, Encephalitozoon, Vittaforma, Nosema, Brachiola, Trachipleistophora,
Pleistophora, Microsporum
Morphologie
Les microsporidies se présentent sous diverses formes en fonction du stade évolutif des
parasites : les spores, les schizontes, les mérontes, les sporontes. Les spores constituent le seul
stade que l’on peut retrouver au niveau extracellulaire. Elles sont les formes de contamination et
de dissémination des microsporidies. Les spores de d’E. bieneusi sont ovoïdes et mesurent 1,3
µm / 0,7 µm. Celles d’E. intestinalis présentent un aspect piriforme et mesurent 1,7 µm / 1-1,1
µm. Ces spores sont caractérisées par la présence d’un exospore et d’un endospore à l’intérieur
duquel se trouvent un noyau à proximité d’une vacuole postérieur qui sont enroules par le tube
polaire. On distingue également la présence de polaroplaste.
Cycle biologique et mode de contamination
Les microsporidies sont des eucaryotes dépourvues de mitochondries. Elles puisent donc leur
énergie dans les cellules parasitées d’où la localisation intracellulaire obligatoire afin d’utiliser
les mitochondries des cellules-hôtes. Enterocytozoon bieneusi est retrouvé des cellules
épithéliales de l’intestin grêle et des voies biliaires. Encephalitozoon intestinalis peut être
observé également au niveau des cellules épithéliales de l’intestin grêle ainsi que dans les
cellules du tractus urinaire et des voies aériennes supérieures.
Le cycle biologique des microsporidies est monoxène.
On distingue trois phases :
- Phase infective : Les spores présentes dans le milieu extérieur entrent en contact avec la cellule-
hôte. Il se produit alors une extrusion du filament polaire entrouvrant ainsi la coque de la spore et
perforant la cellule-hôte. La pression exercée par la vacuole assure le passage du sporoplasme
infestant via le tube polaire.
En dehors de ce processus d’effraction, la pénétration du sporoplasme peut se faire aussi par
endocytose grâce à la présence sur la surface externe du sporoplasme de clathrine, une protéine
de reconnaissance cellulaire. Le développement intracellulaire peut alors commencer ;
Le schizonte rempli de mérozoites porte alors le nom de méronte. Les mérozoites restent à
l’intérieur de la cellule et entament un 2ème cycle de divisions nucléaires aboutissant à la
production d’un sporonte ;
Phase sporogonique : le sporonte donne des sporoblastes puis des spores qui sont
libérées entrainant la mort de la cellule-hôte, et qui vont coloniser d’autres cellules. Les
spores sont formées 24 à 48 heures après l’infestation. L’enterocyte dégénère et libère
par la suite les spores qui seront éliminées dans le milieu extérieur avec les selles.
La contamination se fait essentiellement par voie féco-orale par ingestion de spores infestantes et
hautement résistantes soit directement (contamination interhumaine) soit par l’intermédiaire de
l’eau de boisson ou des aliments souillés. La contamination par inhalation de spores est rare.
Réservoir de parasites
Le réservoir de parasites des agents pathogènes est très large. E. bieneusi a été détecte dans les
fèces de mammifères domestiques ou d’élevage : chiens, chats, lapins, vaches, lamas, porcs. Il a
été aussi signale des cas d’infestation du singe macaque. E. intestinalis a été retrouvé également
chez plusieurs mammifères domestiques ou d’élevage.
PATHOGENIE
La pathogénie des microsporidies reste mal connue. L’infestation massive des entérocytes par E.
bieneusi et E. intestinalis conduit à des troubles hydroelectrolytiques, une stéatorrhée, un
syndrome de malabsorption et des lésions importantes de l’épithélium digestif. Il en résulte
une diarrhée aigüe évoluant vers la chronicité, conduisant progressivement à la cachexie
Pour E. intestinalis, on observe souvent une dissémination par voie hématogène avec atteinte
rénale et pulmonaire.
SIGNES CLINIQUES
Ils sont à type de :
- diarrhée chronique : 3-10 selles /jour, aqueuse, non sanglante. Elle est associée à des
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects de présomption
Modifications biochimiques non spécifiques (éléments d’orientations)
Déficit en potassium, magnésium, vitamine B12, bicarbonate sérique du fait de la malabsorption
intestinale.
Immunologie: ELISA, IFI et Westernblot pour la recherche des anticorps sériques.
Argument direct de certitude
Diagnostic parasitologique
- Prélèvements : selles (dans la M.I), liquides d’aspiration duodénale, la bile, les lavages
bronchiolo-alveolaires, les urines, le jetage nasal et les ponctions sinusales.
- Techniques coprologiques :
Etat frais : les spores sont difficilement observables à l’examen microscopique
direct de fragments de selles entre lame et lamelle ;
Techniques de concentration : Ritchie simplifiée qui permet de bien concentrer
les spores de microsporidies ;
Méthodes de coloration :
Technique de coloration de Van Gool à l’Uvitex 2B.
C’est une méthode très sensible mais peu spécifique, car tous les éléments présents dans les
selles et riches en chitine tels que les débris végétaux et les levures sont aussi colores.
Du fait de son manque de spécificité, la technique de Van Gool doit être couplée à la coloration
au trichome.
Technique de coloration trichromique :
Il s’agit de la technique de Weber qui utilise le chromotrope 2R.
Des variantes de cette technique existent. Il s’agit entre autres de la technique de Weber modifiée
par Deluol, Dartry et Biligui
TRAITEMENT
Moyens médicaux spécifiques
Albendazole (Zentel®, Alben®) cp 400 mg, susp buv a 4% (10 ml à 40 mg/ml) :
Indication : bonne efficacite dans la MI à E. intestinalis. Pas actif sur E. bieneusi.
Posologie : 400 mg X 2 / j pendant 3 semaines.
3 Le cycle évolutif
3.1 Cycle chez la glossine
L’infestation de la glossine a lieu lors du premier ou second repas sanguin. Au-delà, l’infestation
n’est plus possible. Pour que l’infestation s’installe dans les glandes salivaires, il faut que :
le premier repas sanguin soit infestant
la mouche puisse se nourrir régulièrement toutes les 48 heures
la mouche survive plus de 21 jours (délai nécessaire à l’apparition des formes
metacycliques dans les glandes salivaires)
Au cours de son repas, la glossine ingère les formes (trypomastigotes) trypanosomes courts
apparus lors des crises trypanolytiques. Celles-ci se multiplient dans l’estomac et se transforment
en formes épimastigotes. Ces dernières traversent l’œsophage, arrivent dans le canal salivaire
puis dans la glande salivaire.
Elles s’attachent à la paroi de la glande salivaire par leur flagelle et se transforment en formes
trypomastigotes metacycliques infestantes qui assurent la contamination de l’homme. La dure du
cycle sera environ de 20 jours. Lors du périple dans l’estomac de la mouche, les trypanosomes
perdent leur structure antigénique pour acquérir un antigène dominant qui sera responsable des
variantes antigéniques.
3-2 Cycle chez l’homme
Au cours d’un autre repas sanguin, la glossine inocule sa salive avec les formes métacycliques.
Ces formes se multiplient d’abord localement pendant une à deux semaines puis, migrent dans le
système lymphatico-sanguin vers tout l’organisme notamment le système nerveux central où
elles se multiplient en forme longues.
4 Réservoir de parasite
Pour Trypanosoma gambiense, le réservoir de parasite est l’homme malade en phase I de la
maladie, accessoirement le porc et le chien.
5 .Répartition géographique
La maladie du sommeil ne se rencontre qu'en Afrique tropicale. La trypanosomose humaine
africaine est strictement africaine. Elle se rencontre entre le 15 ème degré latitude nord et le 15eme
degré longitude sud en foyers dispersés. Afrique occidentale : Mali, Sénégal, Burkina-Faso,
Niger, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo. Afrique centrale : Caméroun, Gabon, RDC
Trypanosoma rhodesiense se rencontre en : Ethiopie, Ouganda, Kenya, Tanzanie.
6 .Indice de surveillance
ICN : Indice de Contamination Nouvelle
IMN : Indice de Morbidité Nouvelle
ICT : Indice de Contamination Totale
IVC : Indice de Virus en Circulation
Il y a épidémie lorsque l’IVC est supérieur à 40 %
II- CLINIQUE
1-Pathogénie
L’évolution de la maladie fait apparaitre deux phases :
La phase de généralisation
L’invasion des trypanosomes détermine une réaction massive de système réticulo-hystiocytaire
avec hyperplasie des cellules immunocompétentes et du tissu lymphoïde (ganglion, rate, foie).
Au niveau du cerveau, on observe une encéphalite mésenchymateuse par infiltration
lymphoplasmocytaire. Cliniquement et biologiquement, cette phase se manifeste par des
adénopathies, une hépatosplénomégalie, une mononucléose et plasmocytose sanguine, une
hyperglobulinémie, une augmentation de la vitesse de sédimentation.
REMARQUE
Dans la trypanosomose à Trypanosoma rhodesiense, le début est identique à celui dû à
Trypanosoma gambiense mais, très tôt on note un tableau infectieux sévère avec fièvre
importante, des troubles myocardiques et hépatiques, une altération majeure de l’état général,
IV- LE TRAITEMENT
Remarque
La guérison ne peut pas être affirmée avant 3 ans de surveillance post-thérapeutique.
Les médicaments suivants sont également utilisés:
Moranyl® (suramine)
Arsobal® (melarsoprol)
Ornidyl® (eflornithine) surtout pendant la phase méningo-encéphalitique.
V- PROPHYLAXIE
Prophylaxie d'exposition comprenant l'utilisation d'insecticides, le débroussaillage autour des
habitations et des points d'eau et le port de vêtements longs.
Les répulsifs ont peu d'effet sur le vecteur.
Dépistage et traitement des malades.
Prévention par injection de Lomidine tous les 6 mois.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Diagnostic parasitologique
Prélèvements
Essentiellement le sang est utilisé. Il est prélevé sur tube EDTA au pli du coude.
Techniques
Recherche du parasite dans le sang: frotti sanguin coloré au MGG, GE,
Culture sur milieu NNN : Novy-Nicolle-Mac Neal, inoculation du sang suspect aux
animaux de laboratoire,
Xénodiagnostic de Brumpt (faire piquer le sujet malade par 5 à 6 nymphes de triatomes
non infectés. Les conserver à 20-25°C à l’abri de la lumière. Observe leur déjection au
bout de 15 à 30 jours).
Diagnostic immunologique
Recherche des anticorps par ELISA test, IFI. Séropositivité affirmée par positivité de deux tests
de principe différents ou mettant en jeu des antigènes différents.
TRAITEMENT
Nifurtimox (Lampit®) : 15 mg/Kg/24h en 2 à 3 doses pendant 1 mois et 2 mois voire plus
dans les formes chroniques
Benznidazole (Randanil®) : 5 mg à 7 mg/kg/24h pendant 1 mois dans les formes aigues et 2
mois voire plus dans les formes chroniques.
Dans la phase chronique, le traitement a pour but de contrôler les manifestations cliniques de
la maladie, par exemple, drogues pour stimuler le coeur, pour éviter la défaillance cardiaque et
les troubles du rythme; traitement chirurgical pour le mégacôlon, etc., mais la maladie elle même
n'est pas curable dans cette phase. Les manifestations cardiaques chroniques provoquées par la
maladie de Chagas sont maintenant une indication courante de transplantation cardiaque.
LEISHMANIOSES
INTRODUCTION
Les Leishmanioses sont des anthropozoonoses dues à des parasites intracellulaires appellés
leishmanies et transmises par des insectes appelés Phlébotomes.
Sur le plan clinique, on distingue :
la leishmaniose viscérale ou Kala- Azar où les parasites envahissent tout le système
réticulo-histiocytaire ou réticulo-endothéliale (macrophage)
la leishmaniose cutanée de l’ancien monde ou bouton d’orient. Le parasite se cantonne
à la peau
la leishmaniose cutanéo-muqueuse du nouveau monde (peaux et muqueuse)
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
Dans le tube digestif, ces parasites se transforment en forme promastigote. Au bout de 8 jours,
ces formes infectantes gagnent la trompe et la contamination se fait par régurgitation au moment
de la piqure.
Répartition géographique
La leishmaniose viscérale est très répandue en Inde, sur le pourtour du bassin méditerranéen,
au moyen orient, en Asie centrale, en Amérique du sud, en Afrique (Soudan, Ethiopie, Kenya).
la leishmaniose cutanée de l’ancien Monde : Afrique Noire (occidentale, foyer australe
et surtout pourtour du bassin méditerranéen) et moyen Orient (d’où le nom de bouton d’Orient)
la leishmaniose cutanéo-muqueuse du nouveau Monde se rencontre en Amérique dans
la zone qui va du Mexique au Brésil.
Réservoir du parasite
Chiens, renard et les rongeurs sauvages sont des réservoirs potentiels selon les différentes
espèces de leishmanies.
Evolution
Sans traitement, évolution mortelle en quelques mois par des complications infectieuses surtout
broncho-pulmonaire ou par l’aggravation du syndrome anémique.
2. Diagnostique biologique
Arguments indirects de prescription
Hémogramme :
Anémie normochrome 1.500.000 GR
Leucopénie < 4000 GB/mm3 de sang
Thrombopénie : 100 000 à 150 000 plaquettes / ul.
Donc une Pancytopenie
Protidogramme: augmentation des globulines surtout IgG. Ce déséquilibre protéique peut être
mis en évidence par la réaction de Formol
Leucogélification de GATE PAPACOSTAS : consiste à mettre en contact dans un tube à
hémolyse 20 gouttes du sérum de malade et 2 gouttes de Formol : on aura une gélification
avec opacification en cas de leishmaniose.
Arguments Indirects de certitude
Apporté par les réactions immunologiques notamment l’IFI qui apporte la preuve du
diagnostic de la leishmaniose dans 95% des cas
Argument Direct de certitude (diagnostic parasitologique)
Mise en évidence du parasite. Recherche au niveau du prélèvement obtenu par ponction
médullaire :
- Chez l’adulte ponction sternale
- Chez l’enfant ponction du niveau de la crête iliaque
TOXOPLASMOSE
INTRODUCTION
Définition
La toxoplasmose est une maladie parasitaire dont l'agent est le protozoaire Toxoplasma gondii
qui a été décrit pour la première fois en Tunisie par Nicolle et Manceaux chez un rongeur
sauvage, Ctenodactylus gundi. Le parasite infecte le plus souvent des animaux à sang chaud
(chiens, lièvre, lapin, rats, cobayes, cobayes, pigeons et nombreux autres oiseaux), y compris
l'être humain, mais son hôte définitif est un félidé (dont le chat fait partie).
Intérêts
La maladie est présente partout dans le monde et on estime qu’un tiers de la population mondiale
est infectée par Toxoplasma gondii. La toxoplasmose est une affection habituellement bénigne
chez le sujet immunocompétent mais grave chez le fœtus du fait de la possibilité de transmission
materno-foetale. Elle peut aussi engager le pronostic vital chez le sujet immunodéprimé. Il s’agit
d’une maladie opportuniste au cours du VIH-SIDA.
EPIDEMIOLOGIE :
Agent pathogène
Morphologie
Toxoplasma gondii se présente sous trois formes parasitaires :
- La forme trophozoïte ou tachyzoïte
- La forme kystique
- La forme oocyste.
La forme trophozoïte :
Encore appelée tachyzoïte, il s’agit d’une forme végétative intracellulaire de 6 à 12 µm de
long sur 3 à 4 µm de large. Il se présente sous forme d’un croissant asymétrique avec une
extrémité effilée (pole apical qui permet de pénétrer la cellule-hôte) et l’autre arrondie. Après
coloration au Giemsa, on note la présence d’un noyau ovoïde en position centrale au sein d’un
cytoplasme bleu.
La forme kystique
C’est la forme de résistance et de dissémination du parasite. Le kyste de T. gondii, de forme
sphérique ou ovoïde, est entouré par une membrane épaisse et mesure 50 à 100 µm de diamètre.
Il contient des centaines voire des milliers de formes végétatives particulières, les bradyzoïtes qui
sont issus de multiplications asexuées. Ces derniers mesurent 4 à 6 µm de diamètre.
L’oocyste
Il est le résultat de la reproduction sexuée du parasite chez le chat. Il a une forme ovoïde et
mesure 14 µm X 9 µm. Il renferme 2 sporocystes contenant 4 sporozoïtes chacun (un sporozoite
ressemble à un tachyzoïte).
Habitat
Cycle biologique
Le cycle complet de T. gondii se déroule chez l’hôte définitif chez qui il est donc de caractère
≪ monoxène ≫. Chez l’hôte intermédiaire a lieu uniquement la phase asexuée.
Chez l’Hôte définitif (le chat et autres félidés)
Le chat et les autres félidés sont les seuls animaux capables d’héberger le cycle complet (asexué
et sexué) de T. gondii.
La reproduction asexuée ou schizogonie :
Chez le chat qui a ingéré des oocystes par contamination tellurique ou des tachyzoïtes,
bradyzoïtes présents dans des cadavres d’animaux infectés (carnivorisme), les toxoplasmes
libérés dans le duodénum pénètrent dans les cellules épithéliales de l’intestin grêle.
Ils s’y multiplient pour donner des schizontes. L’éclatement de la cellule-hôte permet la
libération des mérozoïtes qui parasitent de nouvelles cellules.
La reproduction sexuée ou gamogonie :
Au cours de la schizogonie, on note l’apparition de cellules sexuées, les micro et macro
gamétocytes, qui fusionnent donnant ainsi naissance aux oocystes qui seront rejetés avec les
selles dans le milieu extérieur.
Chez l’Hôte intermédiaire
L’hôte intermédiaire peut être n’importe quel mammifère (y compris l’Homme) ou un oiseau.
Il peut s’infester soit à partir des oocystes provenant du chat soit à partir des kystes ou formes
végétatives présents dans les muscles d’un animal infeste ainsi que dans le sang, le lait ou les
urines de cet animal.
Modes de contamination
Il existe trois modes de contamination principaux dans la toxoplasmose. Ce sont :
o transmission par les kystes : il s’agit de l’ingestion de kystes vivants de toxoplasmes
contenus dans la viande peu ou mal cuite. Ce sont également les kystes qui sont impliqués dans
la transmission par transplantation d’organe d’un donneur séropositif pour la toxoplasmose à un
donneur négatif avant la greffe ;
o transmission par les oocystes : ingestion d’aliments ou eaux de boisson souillées par
oocystes vivants de toxoplasmes issus des matières fécales du chat.
o transmission par les tachyzoites : contamination materno-foetale par voie
transplacentaire ou injection accidentelles de trophozoïtes de toxoplasmes (sang
contamine….). Les contaminations par le lait maternel et par les urines sont des modes de
transmissions rares.
NB : Le risque de contamination du foetus survient lorsque la femme enceinte est en phase
septicémique : les parasites peuvent alors coloniser le placenta, puis, de la parvenir au foetus.
Ce type de contamination ne survient que lorsque la mère contracte la maladie en cours de
grossesse (on parle alors de toxoplasmose gravidique), bien que très exceptionnellement, la
réactivation de kystes puisse conduire à une transmission du parasite vers l'enfant.
Le risque de passage de la barrière placentaire augmente au cours de la grossesse (il est faible
jusqu'au quatrième mois, et croit les mois suivants), mais en parallèle, les conséquences sont
d'autant plus graves que le foetus est jeune, tant qu'il ne dispose pas d'un système immunitaire
complet. La contamination vers la fin de la grossesse peut conduire à des formes bénignes ou
SIGNES CLINIQUES
Toxoplasmose acquise
Chez le sujet immunocompétent
Très souvent, il s’agit d’une affection bénigne et asymptomatique. Les signes cliniques lorsqu’ils
existent sont à type d’adénopathie cervicale ou occipitale, de fébricule (38°C), d’arthralgie et
d’asthénie décrivant un tableau de mononucléose infectieuse. On peut aussi observer une
polyadénopathie non fébrile.
Chez le sujet immunodéprimé
Ici, l’on observe des formes graves de la maladie avec :
-une fièvre pouvant atteindre 40°C,
- des douleurs osseuses, musculaires ou articulaires,
- des troubles oculaires (choriorétinites), cérébraux (méningo-encéphalites pouvant entrainer des
crises épileptiformes), cardiaques (myocardites).
Toxoplasmose congénitale :
Elle succède au passage des toxoplasmes de la mère à l’enfant à travers le placenta. Ce type de
contamination ne survient que lorsque la mère contracte la maladie en cours de grossesse (on
parle alors de toxoplasmose gravidique), bien que très exceptionnellement, la réactivation de
kystes puisse conduire à une transmission du parasite vers l'enfant. Le risque de passage de la
barrière placentaire augmente au cours de la grossesse (il est faible jusqu'au quatrième mois, et
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects de présomption ou diagnostic indirect non spécifique)
Hémogramme : syndrome mononucléosique avec parfois une élévation modérée des
polynucléaires éosinophiles.
Vitesse de sédimentation : augmentée.
Au niveau du sang du cordon ponctionne au cours d’un diagnostic anténatal, une hyper
éosinophilie associée à une thrombopénie et, une élévation du gamma glutamyl transférase et du
lactate déshydrogénase sont favorables à une forte suspicion d’atteinte foetale.
Arguments directs de certitude
Diagnostic parasitologue
Examen microscopique :
Théoriquement possible, mais de réalisation difficile car le parasite se trouve dans des organes
difficiles d’accès (ganglions, rate, moelle osseuse, cerveau).
Diverses techniques peuvent être utilisées :
Coloration des frottis et empreintes des tissus au Giemsa ou à l’éosine bleue de
méthylène
Coupes histologiques colores au PAS (Acide périodique de Schiff) : bonne coloration
des tachyzoites.
Autres :
Effets indésirables :
- dus aux sulfamides : exanthème fébrile, dermatose bulleuse (syndrome de Steven- Johnson et
syndrome de Lyell)
- dus à la pyrimethamine : carence en acide folique avec anémie mégaloblastique, et
Parfois granulopénie et thrombopénie. Pour contrer le déficit en acide folique, on le compense
en associant au traitement du folinate de calcium qui s'oppose aux inhibiteurs de la
dihydrofolate réductase.
*2eme intention : pyrimethamine (50 mg/j) + clindamycine (2,4g/j). Ici les effets indésirables
moindres.
*3eme intention: Atovaquone suspension (Wellvone®) hors AMM : 750 mg X 4/j.
Le traitement d’attaque est maintenu 3 à 6 semaines suivi d’un traitement d’entretien avec les
mêmes molécules utilisées à dose à poursuivre tant que dure l’immunodépression (CD4 <
200/mm3)
_ Toxoplasmose congénitale
En cas de séroconversion au cours de la grossesse :
Spiramycine (Rovamycine®) : 9 MUI/j. Faire surveillance sérologique et programmer
amniocentèse (si possible).
_ Si le diagnostic anténatal est positif :
Surveillance
En cas de toxoplasmose congénitale établie par diagnostic anténatal, le suivi clinique
(développement psychomoteur et examen du fond d’oeil une fois par an) est poursuivi jusqu’à
l’âge adulte. Chez l’enfant sain né de mère contaminée au cours de la grossesse, la surveillance
biologique associée à un scanner. En cas de lésion infra clinique : traitement identique à celui de
toxoplasmose congénitale pendant 1 an avec des contrôles annuels jusqu’à l’âge adulte.
PROPHYLAXIE
Les précautions de base consistent à :
se laver les mains avant et après la préparation des aliments;
porter des gants lorsqu'on fait du jardinage ou lorsqu'on nettoie la caisse du chat ;
éviter la viande crue ou peu cuite, le lait non pasteurise, les œufs crus, ne consommer
que de la viande bien cuite (cuisson a plus de 70°C au coeur des viandes) ;
laver (et peler) les fruits et légumes avant de les consommer, avec de l'eau vinaigrée ;
cuisson d'au moins une minute à 60°C pour les végétaux ;
ne donner aux chats que des aliments cuits, en conserve ou secs (croquettes) ;
essayer de garder les chats à l'intérieur pour les empêcher de se nourrir de leur chasse ou
de charognes.
PALUDISME
INTRODUCTION
Définition
Le paludisme est une érythrocytopathie due à un protozoaire du genre Plasmodium et transmis
par la piqure d’un vecteur, l’anophèle femelle.
Le paludisme reste la parasitose la plus endémique dans le monde. Il sévit actuellement dans la
ceinture de pauvreté du globe. Selon, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
approximativement 198 millions de cas cliniques de paludisme (entre 124 et 283 millions)
sont survenus en 2013 avec 584 000 cas de décès (entre 367 000 et 755 000), dont la majorité
a eu lieu en Afrique subsaharienne Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans sont
les plus touchés. La lutte contre le paludisme est menée par toute la communauté internationale à
travers le fonds mondial de lutte contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme.
EPIDEMIOLOGIE
Agents pathogènes
Taxonomie
L’agent pathogène du paludisme est le Plasmodium. Au plan taxonomique, il appartient a :
- Phylum des Apicomplexa ;
Toutefois, en pratique, cette périodicité typique ne peut être reconnue au début de la maladie
Puisque la plupart des populations parasitaires sont hétérogènes avec pour conséquence
l’existence de cycles schizogoniques asynchrones.
Cycle sexué sporogonique
En prenant son repas sanguin sur un hôte impaludé, l’anophèle femelle absorbe des trophozoïtes,
des schizontes et des gamétocytes. Les éléments asexués sont digérés et seuls les gamétocytes
ingérés assurent la poursuite du cycle. Le gamétocyte mâle, par un phénomène d’exflagellation,
produit 8 microgamètes ou gamètes mâles. Le gamétocyte femelle murit et par expulsion de
corpuscules chromatiniens donne un gamète femelle volumineux (macrogamète) et immobile.
La fécondation du gamète femelle par le gamète mâle donne naissance à un zygote (immobile),
qui devient un oeuf mobile, l’ookinète. Ce dernier traverse la paroi gastrique de l’insecte et se
fixe sur la surface externe de l’estomac. Dans les heures qui suivent sa formation, l’ookinète
devient un oocyste immobile et arrondi.
A l’intérieur de l’oocyste, surviennent des divisions successives qui aboutissent à la formation de
milliers de sporozoites. L’oocyste mature est appelé sporocyste. Ce dernier va éclater et libérer
les sporozoïtes. Ces derniers gagnent activement les glandes salivaires, deviennent matures (et
infestants) et sont prêts à être injectés à l’homme au prochain repas sanguin de l’anophèle.
Répartition géographique
La répartition géographique du paludisme varie d’un continent à un autre.
Afrique : le paludisme est très largement répandu en Afrique subsaharienne. Il existe une
transmission faible et intermittente en Afrique du nord (Algérie) ainsi qu’au Cap-Vert et
à l’île Maurice.
Asie : Asie du sud-est (Myanmar, Sud de la Chine, Thaïlande, Vietnam, Cambodge,
Malaisie…), côte ouest de la péninsule arabique, Yémen
Océanie : certaines iles (Nouvelle Guinée, Salomon, Vanuatu).
Europe : paludisme officiellement éradique mais présence de cas importés (paludisme dit
d’importation).
Amérique : Amérique centrale et du sud. Les Caraïbes en sont indemnes sauf Haïti et une
partie de la République dominicaine. Le paludisme a été éradiqué en Amérique du nord.
PHYSIOPATHOLOGIE
L’hémolyse entrainée par l’éclatement des schizontes matures est à l’origine de l’anémie
observée au cours des accès palustres. Par ailleurs, l’hemozoïne libérée sera responsable de
fièvre. Une autre cause de l’anémie est la séquestration et la destruction par la rate des hématies
parasitées. Aussi, l’hyperactivité de la rate explique la splénomégalie palustre.
L’infestation des globules rouges par P. falciparum au sein va entrainer la présence de
protubérances ou knobs à la surface des hématies parasitées (schizontes ou rosaces surtout).
Entre 4 mois et 4 ans voire 5 ans, l’enfant vivant en zone d’endémie va acquérir
progressivement sa propre prémunition à la suite de piqures répétées d’anophèle femelle infesté.
SIGNES CLINIQUES
Les signes cliniques du paludisme sont divers dans leur expression et leur gravité.
Classiquement, ils se répartissent en accès palustres non compliqués et en accès palustres
compliqués ou graves. Il existe d’autres formes cliniques telles que le paludisme viscéral
évolutif, la néphrite quartane et la fièvre bilieuse hémoglobinurique.
Dans les accès non compliqués, nous avons l’accès de primo-invasion et l’accès intermittent.
L’accès de primo-invasion, qui a lieu chez des sujets non immuns ou à immunité antiplasmodiale
faible, se caractérise par un tableau clinique évoquant un embarras gastrique fébrile.
Ainsi, l’on peut observer une fièvre pouvant atteindre 39°C à 40°C, des myalgies et céphalées
accompagnées de troubles digestifs à type de douleurs abdominales, nausées ou vomissements,
diarrhées avec parfois constipation.
L’examen paraclinique sera caractérisé par l’un des signes suivants : hyperparasitémie (>4%
chez le sujet non immun et > 20% chez le sujet immun), anémie sévère (taux d’hémoglobine < 5
g / dl), hypoglycémie, acidose, hyperlactatémie, hypercréatininémie.
Le paludisme viscéral évolutif (PVE) survient, en zone d’endémie, chez les sujets soumis à des
infestations palustres massives et répétées, ne se soumettant pas à une prophylaxie ou à un
traitement efficaces et qui présentent une faible immunité antipalustre. La symptomatologie du
PVE associe une anémie avec pâleur, asthénie, anoréxie et parfois dyspnée, une splénomégalie
(constante chez l’enfant) et une fébricule (température oscillant entre 38° et 38°5 C).
La fièvre bilieuse hémoglobinurique (FBH) est un syndrome immunoallergique lié au
paludisme à P. falciparum. Elle survient chez des sujets ayant des antécédents d’accès à P.
falciparum et qui prenaient irrégulièrement une prophylaxie et/ou des traitements par la quinine.
De plus en plus d’autres médicaments antipaludiques tels les autres aminoalcools pris seuls ou en
association seraient impliqués. Suite à une nouvelle prise de l’allergène, on observe brutalement
des lombalgies, de la pâleur et de la fièvre. Rapidement apparaissent un ictère, une oligurie avec
des urines rouge-porto et une hypotension. Le pronostic est généralement mauvais et dépend de
la capacité à pouvoir instituer rapidement une réanimation avec exsanguinotransfusion et
épuration extra-rénale.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects de présomption
Modifications hématologiques et biochimiques
Thrombopenie
Diagnostic parasitologique
Ils colorés au Giemsa (techniques de référence). La goutte épaisse permet de faire le diagnostic
du genre et le frottis mince de préciser l’espèce plasmodiale. Elle consiste à examiner quelques
μl de sang après hémolyse des globules rouges et coloration selon la méthode de Giemsa. C’est
une excellente technique mais de réalisation un peu délicate et qui nécessite une bonne
expérience pour la lecture. Le diagnostic d’espèce n’est pas toujours possible. Le nombre de
parasites pour 200 leucocytes doit être compté.
Il s’agit d’une technique basée sur une centrifugation en tube capillaire et un marquage non
spécifique des parasites par un fluorochrome (acridine orange). Il s’agit d’une technique de
concentration, très facile à maîtriser, donnant une sensibilité équivalente à celle de la goutte
épaisse (mais ne permettant pas un diagnostic d’espèce). En revanche elle nécessite un matériel
spécifique. Les trophozoïtes de Plasmodium apparaissent avec un noyau vert fluorescent intense
et un halo cytoplasmique vert pâle.
Leur sensibilité est excellente et elles permettent un diagnostic d’espèce. Elles peuvent donc
constituer une aide au diagnostic dans certains cas difficiles. Mais leur temps de réalisation et
leur coût ne permettent pas, à l’heure actuelle, de les envisager en diagnostic de routine.
5- TRAITEMENT
Nous ne détaillerons pas dans cette partie que les recommandations du Programme National de
Lutte contre le Paludisme portant sur la prise en charge thérapeutique du paludisme. En cas de
paludisme non compliqué : le médicament antipaludique de première ligne est l’association
Artésunate + Amodiaquine. En cas d’échec thérapeutique, de contre-indication ou
d’indisponibilité de l’association artésunate + amodiaquine, il faut avoir recours, à la
combinaison Artéméther + Luméfantrine.
Si ces deux associations ne sont pas disponibles, l’on préconise dans certains cas l’utilisation des
autres CTA recommandées par l’OMS à savoir :
Artésunate-méfloquine
Dihydroartémisinine-pipéraquine
Dihydroartémisinine-pipéraquine-triméthoprime
Artémisinine-naphtoquine
Chez la femme enceinte, il faut utiliser la quinine par voie orale à la posologie de 24 mg/kg/j de
quinine base en 3 prises pendant 5 à 7 jours.
En cas de paludisme compliqué : l’antipaludique à utiliser est la quinine en perfusion. Dès que
l’état du malade le permet, après 3 jours, prendre le relais par la quinine orale pour le reste de la
durée du traitement. La posologie maximale journalière étant de 24 mg de quinine base /kg. En
cas de contre-indication de la quinine (Fièvre bilieuse hémoglobinurie), utiliser l’Artéméther
injectable en intramusculaire
PREVENTION
Prévention Individuelle
_ Lutte contre les piqûres de moustiques :
_ Porter des vêtements longs le soir
_ Mettre des répulsifs sur les parties découvertes du corps
_ Utiliser des tortillons fumigènes ou des bombes insecticides
_ Installer des moustiquaires (si possible imprégnées d’insecticides) aux portes et aux fenêtres
_ Dormir sous moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII, MILDA)
6-2- Prévention collective
- Assainissement du milieu : élimination (boites de conserves, pneus usées…) et assèchement des
gites larvaires
- Campagnes de pulvérisation de masse d’insecticides
- Vulgarisation de l’utilisation des MII/MILDA
- Lutte biologique : utilisation de poissons larvivores
- Communication pour un changement de comportement
- Recherche vaccinale
I-2-Cycle évolutif
Balantidium coli obéit à un cycle évolutif direct. Apres ingestion de kystes, ces derniers vont
libérer des formes végétatives ou trophozoïtes dans la lumière intestinale. Les trophozoites
peuvent envahir la muqueuse intestinale et entrainer des signes cliniques. Les trophozoites à la
faveur de phénomènes encore mal connus vont se transformer en kystes.
Ces derniers sont immobiles et capables de se maintenir dans le milieu extérieur. L’homme se
contamine en ingérant accidentellement des kystes matures. La transmission se fait par contact
féco-oral (mains sales, eau, mouches), par l’intermédiaire des kystes qui constituent le stade
infestant.
I-3- Réservoir de parasites
L’hôte le plus fréquent est le porc. Le singe et les rongeurs peuvent également héberger le
parasite. Mais ces derniers sont moins importants sur le plan épidémiologique par rapport au
porc. De ce fait la balantidiose est surtout une maladie professionnelle pour les éleveurs de
porc, les charcutiers et les cultivateurs.
I-4- Répartition géographique
Le parasite est cosmopolite mais la prévalence est nettement plus élevée en zones tropicales,
particulièrement en Amérique latine, les Philippines, la Nouvelle Guinée, l’Asie Centrale et
occidentale. En Afrique, la région de l’Ituri au Congo Kinshasa a été trouvée infestée.
II- SIGNES CLINIQUES
La clinique peut se traduire par une colite évoluant pendant de nombreuses années et caractérisée
par des alternances de débâcles diarrhéiques et de constipation. Balantidium coli cause une
diarrhée muqueuse ou muco-sanguinolente pouvant avoir un caractère d’extrême gravite.
Les parasites de l’homme appartiennent soit au règne Animal, soit au règne Végétal. Le règne
Animal comprend 2 sous-règnes : Protozoaires et Métazoaires. Le sous-règne des Métazoaires se
subdivise en 4 phyla : les Arthropodes (HI et vecteurs), les Mollusques et les Némathelminthes et
les Plathelminthes. Le phylum des Plathelminthes renferme 2 ordres : les Trématodes (douves et
bilharzies) et les Cestodes (ténias). Le phylum des Némathelminthes comprend 3 ordres : les
Gordiens, les Acanthocéphales et les Nématodes (qui seuls intéresse la médecine humaine).
ASCARIDIOSE
DEFINITION
L’Ascaridiose est une parasitose due à la présence et au développement chez l’homme d’un ver
rond, l’Ascaris. Environ un individu sur 4 héberge ce parasite dans le monde.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
L’agent pathogène est Ascaris lumbricoides. C’est un ver rond de grande taille, blanc ivoire ou
blanc rose, de consistance ferme. Le mâle mesure 15 – 17 cm de long et se caractérise par son
extrémité postérieure recourbée en cross. La femelle, plus grande mesure 20 – 35 cm et à son
extrémité postérieure cylindrique. La femelle est ovipare. Les œufs pondus sont ovalaires,
symétriques et mesurent 60/45µm. La coque est double avec une coque interne très épaisse et
Cycle Evolutif
Mâles et femelles vivent dans l’intestin grêle de l’homme. Les femelles fécondées pondent des
oeufs éliminés dans les selles. Ces oeufs sont extrêmement résistants au froid, à la chaleur et
même aux antiseptiques. Ils ne sont pas infestants à la ponte et s’embryonnent, dans le milieu
extérieur, en 3 à 6 semaines selon les conditions de température et d’humidité.
Un climat chaud et humide permet un embryonnement plus rapide des œufs. L’homme s’infeste
en ingérant les oeufs embryonnés (seule forme infestante d’A. lumbricoides) avec des aliments
souilles ou de l’eau de boisson contaminée.
La coque de l’oeuf est dissoute par le suc gastrique et une substance secrétée par l’embryon.
La larve LI ainsi libérée, traverse la paroi intestinale et gagne le foie par la veine porte ou en
rampant sur le péritoine. Elle séjourne dans le parenchyme hépatique 3 à 4 jours et se transforme
en larve LII (1ere mue).Du parenchyme hépatique, cette larve gagne le coeur droit par la veine
sus-hépatique puis l’artère pulmonaire et les capillaires pulmonaires. A ce niveau, la larve LII
subit 2 mues et passe de LIII à LIV. Ce passage pulmonaire dure environ 8 jours.
La larve LIV passe par effraction dans les bronches, quittant ainsi la voie sanguine pour la voie
aérienne. Elle remonte la trachée pour parvenir au niveau du carrefour aérodigestif au niveau du
pharynx. Sa présence à ce niveau détermine une toux reflèxe et, à la faveur d’un mouvement de
déglutition, elle bascule dans le tube digestif, œsophage, estomac puis intestin grêle ou après une
dernière mue, elle devient adulte (LV) par maturation sexuelle et 2 à 3 mois après l’infestation, la
ponte débute et un ascaris femelle peut pondre 2000 à 3000 oeufs par jour.
Répartition Géographique
L’ascaridiose est une parasitose cosmopolite. Elle est surtout fréquente chez les enfants à cause
de la pratique de la géophagie. Elle est beaucoup plus fréquente dans les pays chauds et humide à
cause du climat favorable au développement des oeufs. En zone tempérée, la prévalence est
faible et ne touche que les enfants dans les milieux ruraux.
SIGNES CLINIQUES
La maladie est caractérisée par 2 phases
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
On peut voir à l’oeil nu les femelles au niveau de la marge anale ou sur la surface des selles.
Mais le diagnostic biologique est base sur la recherche et l’observation des oeufs.
TRICHOCEPHALOSE
I. DEFINITION
Parasitose cosmopolite due à un nématode intestinal : Trichuris trichiura. Ce ver a une biologie
très semblable à celle de l’ascaris avec lequel il est souvent associe chez le même individu. Tout
comme pour l’ascaris, la pathogénicité est étroitement liée é la charge parasitaire.
EPIDEMIOLOGIE
1. Agent Pathogène
T. trichiura est divisé en 2 portions très différentes quelque soit le sexe :
une portion antérieure longue et filiforme comme un cheveu (trico = cheveux en latin)
occupant les 2/3 antérieure.
Une portion postérieure renflée, beaucoup plus épaisse, occupant le 1/3 postérieure.
Mâle et femelle mesurent 3,5 à 5 cm de long et le 1/3 postérieur a un diamètre de 1mm, il est
arque chez la femelle et enroule dorsalement chez le mâle.
L’oeuf mesure 55 / 25 µm et est en forme de citron allongé à paroi épaisse, lisse, brunâtre avec
un bouchon muqueux clair à chaque extrémité.
Cycle Evolutif
Répartition Géographique
C’est une parasitose cosmopolite avec une prédominance dans les régions tropicales (environ
90% des cas).
SIGNES CLINIQUES
Affection souvent asymptomatique. Mais en cas de très forte infestation (plusieurs centaines ou
milliers de vers chez le même Individu) on note :
- des douleurs abdominales
- une diarrhée chronique glairo-sanguinolente
- des ténesmes
- un prolapsus rectal souvent tapisse de vers
- une anémié hypochrome
- une altération de l’état général
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Diagnostic base sur l’Examen Parasitologique des Selles.
On recherche les oeufs de trichocéphale facilement reconnaissables.
Examen direct, technique standard de concentration (RITCHIE), technique de KATO.
V. TRAITEMENT
Parasitose assez tenace.
- MEBENDAZOLE et FLUBENDAZOLE
2 cp de 100 mg / jour pendant 3 jours
- ALBENDAZOLE :1 cp de 400 mg le 1er jour ;1 cp de 400 mg le 8ème jour.
PROPHYLAXIE
ANKYLOSTOMOSE
I. DEFINITION
L’Ankylostomiase ou Ankylostomose est une helminthiase intestinale due à 2 nematodes:
- Ancylostoma duodenale
- Necator americanus (maladie = necatorose)
Le caractère particulier de ces vers est leur hématophage responsable, en cas d’infestation
importante d’anémie grave, parfois mortelle. Comme l’ascaridiose, l’ankylostomose atteint
environ le 1/4 de l’humanité.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
Deux ankylostomes sont spécifiquement humains :
- Ancylostoma duodenale
- Necator americanus
Ce sont de petits vers visibles à l’oeil nu qui ont un corps cylindriques. Le mâle mesure 1 cm /
0,3 mm. La femelle mesure 1 à 2 cm / 0,3 mm. Leur extrémité céphalique est tronquée par une
capsule buccale très chitinisée munie de 4 dents chez Ancylostoma duodenale et 2 lames
tranchantes chez Necator americanus .
Leur extrémité caudale est conique chez la femelle et élargie chez le mâle en une bourse
copulatrice (en parapluie). Les oeufs mesure 60 – 70 µm / 40µm. Ils sont ovalaires, réguliers,
incolore et transparents, à coque lisse et mince. A l’intérieur, une masse granuleuse composée de
4 ou 8 blastomères et parfois plus car la division cellulaire se poursuit très rapidement. A la
ponte 4 blastomères pour Ancylostoma duodenale et 8 blastomères pour Necator americanus
SIGNES CLINIQUES
L’ankylostomose évolue en 2 phases :
Phase d’Invasion
Correspond à la pénétration des larves à travers les téguments. On observe une dermite
d’invasion qui porte le nom de Gourme des Mineurs : c’est une éruption érythémateuse
passagère à peine prurigineuse. Il n’y a pas de syndrome de LOEFFLER, le passage
transpulmonaire étant très rapide. Mais l'arrivée des larves au niveau du carrefour aérodigestif
provoque le catarrhe des gourmes qui est marqué par :
- une toux quinteuse
- une raucité de la voix
- une angine débutant dès le 4ème jour
Phase d’état
2 syndromes majeurs caractérisent cette période :
- Troubles digestifs : en primo-infestation, il apparait entre le 20ème et le 30ème jour une duodénite
avec douleurs épigastriques, des nausées, des vomissements et une anorexie. Ces signes
rétrogradent après 2 à 4 semaines mais la diarrhée persiste.
- Syndrome anémique : lié à l’action traumatique et spoliatrice des vers adultes. De plus ces vers
secrètent une substance anticoagulante qui fait que la morsure dans le duodénum saigne. Le
degré varie en fonction de l’espèce parasitaire, de la charge parasitaire et de la durée du
parasitisme. On note une asthénie, une décoloration des muqueuses, une dyspnée d’effort, une
tachycardie, une hypotension et des œdèmes sous-cutanés.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
ANGUILLULOSE
DEFINITION
L’Anguillulose ou Strongyloidose est une parasitose intestinale due à un nématode :
Strongyloides stercoralis.
Souvent bénigne, elle peut revêtir une allure grave liée à une particularité biologique du ver qui
lui permet de se reproduire à l’intérieur même de l’organisme, à un rythme accéléré dans
certaines circonstances, aboutissant à une hyper infestation.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
Strongyloides stercoralis existe sous 2 formes :
Cycles externes
Cycle externe Indirect Sexué
Si la température est supérieure à 20°C et l’humidité suffisante, les larves rhabditoides donnent
des adultes mâles et femelles qui s’accouplent dans le milieu extérieur. Les femelles pondent des
oeufs qui éclosent dans le milieu extérieur pour donner des larves rhabditoides de 2ème génération
qui se transforment en larve strongyloides.
Cycle externe direct asexué
Si la température est inférieure à 20°C et l’humidité insuffisante, la larve rhabditoide donne
directement une larve strongyloide infestante. L’homme se contamine par pénétration
transcutanée active des larves infestantes.
Cycles internes
Cycle interne d’Auto Infestation Exogène ou d’AutoExoinfestation. Il y a transformation
directe dans l’intestin des larves rhabditoides en larves strongyloides qui vont atteindre avec les
matières fécales la marge anale et pénétrer dans la région anopérinéale par voie transcutanée.
Cycle interne d’Auto-Infestation Endogène ou d’AutoEndoinfestation. Dans certaines
conditions : larves hyperinfestantes, ralentissement du transit intestinal ou diminution de défense
de la barrière intestinale, la larve rhabditoide évolue en larve strongyloide dans l’intestin et
traverse directement la paroi intestinale. Quelque soit les modalités d’infestation (cycles externes
et cycles internes), la suite du cycle évolutif est identique :
Apres la pénétration par voie transcutanée, la larve se retrouve dans le sang et arrive au
coeur droit, puis l’artère pulmonaire et les capillaires pulmonaires. Après la traversée par
SIGNES CLINIQUES
Symptomatologie classique
Signes cutanés
Les signes observés en phase d’invasion correspondent à la pénétration cutanée des larves
strongyloides. Cette pénétration s’accompagne d’un prurit et d’une éruption papuleuse.
A la phase d’état, on peut observer des urticaires et un syndrome de larva currens.
Signes intestinaux
Ils sont les plus fréquents (50% des cas). Il s’agit de :
- Douleurs abdominales soit diffuses, soit localisées à la région péri-ombilicale, à type de
brulures pseudo-ulcéreuses, ou bien de crampes sourdes et profondes.
- Diarrhées apparaissant par crise aigues (avec 3 à 20 selles par jour, liquides ou grumeleuses)
durant 2 à 3 semaines, cédant spontanément.
- Plus rarement, constipation, nausées, vomissements, lourdeur et pesanteur de la digestion sont
observés.
Signes pulmonaires
Ils sont rares et correspondent à la phase de migration larvaire.
On peut observer :
- une toux sèche rebelle de type irritatif
- des crises d’asthme de type allergique
- des infiltrats pulmonaires à la radiographie réalisant un véritable syndrome de Lӧffler, très
labile
Il existe cependant des formes graves, quelques fois mortelles, septicémiques et disséminées,
neuro-méningées, survenant sur un terrain débilite ou immunodéprimé : c’est l’anguillulose
maligne.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments Indirects
Hyper éosinophilie 30 à 70%
Arguments Directs
Découverte dans les selles d’oeufs, de larves ou d’adultes d’anguillules.
Œufs très rarement observes dans les selles. Si présents, déjà embryonnés et
prêts à éclore. Observé en cas d’importante diarrhée.
Larves : c’est la forme observée dans les selles. Justes après émission, on a les larves
rhabditoides qui donne à la coproculture des larves strongyloides qui se transforme, à
leur tour en adulte. L’examen direct donne de bons résultats. La technique spéciale de
concentration est la technique de BAERMANN.
TRAITEMENT
THIABENDAZOLE, MINTEZOL ®
50 mg/Kg en prise unique ou 25 mg/Kg/j pendant 3j avec une 2ème cure 3 semaines plus tard.
Comprimes doses à 500 mg
Effets secondaires : vertige, nausées, colère, malaise générale
DUOMINTEZOL ®
1 flacon par jour pendant 2 jours
PROPHYLAXIE
Lutte contre le péril fécal
Port de chaussures fermées
Eviter marche dans la boue et bains dans eaux suspectes
Port de bottes dans les rizières et autres cultures nécessitant retenue d’eau
TRICHINOSE
DEFINITION
C’est une anthropozoonose cosmopolite due à un nématode vivipare : Trichinella sp.
L’aboutissement du cycle est l’enkystement des larves dans les muscles et tendons entrainant
une maladie grave.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
La trichine mâle mesure 1,5 mm et la femelle vivipare 3,5 mm. Cinq espèces sont connues :
- T. spiralis, cosmopolite et liée au porc
- T. britoni, europeenne et liée aux carnivores sauvages
- T. nelsoni, africaine
- T. mativa, arctique
- T. pseudotropicalis, hébergée par les oiseaux.
Les femelles pondent des embryons qui sont des larves longues de 100 à 160 µm.
2. Cycle Evolutif
Cet envahissement se produit 7 – 9 jours après infestation. Ces larves se logent dans le tissu
conjonctif entre les faisceaux musculaires, grandissent et se pelotonnent. Il se produit une
capsule réactionnelle autour de la larve. La larve s’encapsule le 18ème jour environ.
La contamination se fait par ingestion de muscle parasite. La trichinose est présente chez tous les
mammifères carnivores. Le porc est le réservoir le plus important et également le sanglier.
L’homme se contamine en mangeant la viande crue ou mal cuite renfermant les larves
encapsulées de trichine. Les enzymes digestives libèrent la larve en digérant la capsule. La larve
mue plusieurs fois et se transforme en adulte dans l’intestin en 48h.
Répartition Géographique
Quasi-inexistante dans les régions juives et musulmanes du fait des interdits religieux
alimentaires concernant le porc. La maladie se retrouve dans tous les pays ou la consommation
de viande de porc insuffisamment cuite est habituelle (Europe centrale, continent américain)
Dans le grand nord européen, l’ours blanc mais aussi le phoque contaminent les esquimaux dans
des proportions absolument étonnantes (hyperinfestations fréquentes).
SIGNES CLINIQUES
La présence des larves dans les muscles et organes vitaux entraine des troubles. L’intensité des
troubles dépend du degré d’infestation, de l’âge du patient, de la nature du tissu envahit et de
l’état général du patient.
L’incubation dure 24 – 48h : c’est le délai entre la consommation de la viande contaminée et
la libération de la larve suivie de sa transformation en adulte. Elle est cliniquement muette.
La phase d’invasion correspond à la migration des femelles et la libération des larves.
TRAITEMENT
Il est à la fois parasiticide et symptomatique.
_ Le Mintezol (Thiabendazole) peut être prescrit à la dose de 25 mg par kg et par jour durant une
semaine, à renouveler éventuellement une ou deux fois. Très efficace en début d’infestation ou
très rarement le diagnostic est fait. Il se révèle beaucoup moins actif lorsque le diagnostic est
confirmé.
_ Le Zentel (Albendazole) 15mg/j pendant 8j, est une alternative intéressante car mieux toléré.
_ Le Mectizan (Ivermectine) est inefficace.
Antalgiques et corticoides réduisent les manifestations allergiques et les phénomènes
douloureux.
PROPHYLAXIE
-Cuisson prolongée des viandes de porc ou de sanglier
-Congélation des viandes pendant 15jours à – 20°C, ce qui tuerait la plupart des espèces de
Trichine
-Surveillance rigoureuse de l’élevage de porcs, des abattoirs, recherche de kystes musculaires
dans les prélèvements de diaphragme.
Répartition Géographique
Largement répandue en Afrique de l’ouest. Absente en Afrique du nord. Quelques cas en Afrique
de l’Est. Affection présente en Asie particulièrement en Inde avec des fréquences très élevées.
SIGNES CLINIQUES
Manifestations générales
Fébricules, nausées, vomissements, dyspnée asthmatiforme, réaction allergique avec des
urticaires généralisées.
Manifestations locales
Liées à la perforation des téguments et l’expulsion des microfilaires. Formation d’une phlyctène
qui se rompt et laisse une ulcération qui peut se surinfecter.
ONCHOCERCOSE
DEFINITION
L’Onchocercose ou Cécité des rivières est une filariose cutanéo-dermique due à Onchocerca
volvulus transmise à l’homme par la Simulie. L’Onchocercose est une maladie qui se développe
le long des cours d’eau dans un rayon de 10 à 15 Km grâce à la dispersion active des simulies.
Elle est grave par les complications oculaires cécitantes qu’elle induit dans les populations
rurales des terres humides et fertiles dont elle entrave le développement.
On estime à environ 85 millions le nombre total de personnes exposées et a environ 17 millions
le nombre total de sujets parasites dont la grande majorité vit en Afrique.
EPIDEMIOLOGIE
Hôte Intermédiaire
La simulie est un diptère nématocère de 3 mm environ. La biologie de développement des
simulies nécessite des cours d’eau (des fleuves aux plus petits ruisseaux) à débit rapide et
fortement oxygénés. Les femelles déposent leurs oeufs sur des supports végétaux ou rocheux à la
surface du courant.
De ces oeufs sortent des larves qui vont se fixer à un support immergé à 30 cm maximum de la
surface. Apres 6 mues, la larve file un cocon, se transforme en nymphe qui à son tour donne
naissance à l’adulte ailé. Les gites larvaires peuvent être naturels (seuils rocheux relevant les
cours d’eau, chutes, cascades) ou artificiels (bois, objets durs …). Seule la femelle est
hématophage donc HI de l’onchocercose. En Afrique de l’ouest l’espèce responsable de la
transmission est Simulium damnosum.
3. Cycle Evolutif
Les onchocerques adultes vivent sous la peau libre ou rassemblés et pelotonnés dans des nodules
fibreux sous-cutanés appelés onchocercomes ou fibres onchocerquiennes. Après accouplement la
femelle libère les microfilaires qui se déplacent dans l’épaisseur de la peau et dans les
muqueuses. Attirées par la lumière, elles s’accumulent dans les régions découvertes de la peau
où elles sont prélevées par la simulie femelle. Après un transit dans le tube digestif, le
développement des larves s’accompli dans les muscles thoraciques de l’insecte pour se terminer
par le passage des poumons. Les larves infestantes arrivent enfin dans le labium. A l’occasion
d’un autre repas, les larves sont expulsées vers d’autres sujets. Les microfilaires deviennent
adultes entre 3 – 10 mois.
SIGNES CLINIQUES
Affection souvent asymptomatique, les sujets cliniquement indemnes constituent un réservoir
et ne sont pas à l’abri de complication ultérieures. Les signes cliniques de l’onchocercose patente
sont de 3 ordres : cutané, sous-cutané, oculaire.
Signes cutanés
Se manifestent par une éruption papuleuse non squamogène mais très prurigineuse, c’est la
gale filarienne.
Cette gale peut siéger aux fesses, cuisses, les régions lombaires, les coudes, les avant-bras et la
face des tibias. A ces niveaux, la peau s’épaissit, se lichenifie et subit après grattage effréné
d’importantes altérations. Finalement la peau s’atrophie et devient luisante et sèche comme celle
d’un lézard. Des zones de dépigmentation apparaissent et des tableaux plus rares et plus graves
peuvent être décrits.
Signes sous-cutanés
Les kystes ou nodules onchocerquiens ne sont pas constants, mais quand ils existent, ils sont
l’élément le plus caractéristique. De taille variable d’un pois à une madarine, durs, fibreux,
indolores, mobiles entre les doigts, ils sont situés habituellement au contact des plans osseux.
Ils ne s’infectent pas et ne se fistulisent jamais.
Signes oculaires
Apparaissent après une évolution de durée variable selon l’intensité de l’infestation, de
quelques années de 10 à 15 ans en moyenne. Ces signes sont le fait d’infestations intenses et
répétées. Ces signes sont le fait direct des microfilaires et des phénomènes allergiques.
Ces signes oculaires font la gravite de l’onchocercose.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Le diagnostic direct ou de certitude est apporté par la mise en évidence du parasite adulte ou de
ses embryons. Les filaires adultes sont recherchées dans les nodules où elles sont faciles à
reconnaître par l’analyse histo-pathologique. Les microfilaires sont aisées à déceler, soit par
scarification et examen du suc dermique, soit, mieux, par la biopsie cutanée exsangue : un
fragment de peau ellipsoïde, de taille et de poids constants, prélevé sans anesthésie locale à l’aide
d’une pince de sclérotomie ou Snip-test, autorise une analyse qualitative et quantitative de la
présence des microfilaires.
Arguments indirects
- Hyper éosinophilie modérée
- Test de Mazzotti : administration d’un cp de Notézine ® entraine une vive réaction allérgique
(prurit, réaction urticarienne et conjonctivite bilatérale, hyperthermie et Hyper éosinophilie très
élevée). Ces signes cèdent 12 – 24 h après. Test sous surveillance médicale après avoir vérifié
l’absence de microfilaires de Loa loa dans le sang.
- Méthodes immunologiques : la plus utilisée, l’immunofluorescence, donne de bons résultats
mais utilisées quand les examens parasitologues directs restent négatifs.
Diagnostic de certitude
Mise en évidence du parasite adulte ou microfilaires
Recherche des microfilaires
Peut se faire dans le derme, urine, sang ou cornée.
Dans le derme
2 méthodes utilisées :
- La 1ère est la biopsie cutanée exsangue (sans sang) ou Snip (Skin snip).
Elle se fait à des endroits bien détermines, la ou les microfilaires se concentrent en grand
nombre.
LOASE / LOASE
DEFINITION
Filariose cutanéodermique, exclusivement africaine, la Loase est due à une filaire spécifiquement
humaine : Loa loa. La loase est une affection certes gênante, voire même douloureuse mais
bénigne. Elle peut cependant être à l’origine de complications viscérales graves, cardiaques,
rénales et surtout méningo-encéphalitiques.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
SIGNES CLINIQUES
Symptomatologie classique
Reptation du ver adulte sous la peau
Elle se traduit par un fourmillement désagréable ou un prurit localise. Le ver apparait sous forme
d’un cordon palpable, mobile, se déplaçant d’un centimètre environ par minute.
Lors d’un traitement par la diethylcarbamazine, cet incident est fréquent, les vers adultes
remontant à la surface de la peau sous l’effet du médicament.
Œdème de Calabar
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects
-Hyper éosinophilie élevée
-Test à la Notezine contre-indiqué
Diagnostic de certitude
Les microfilaires peuvent être mises en évidence :
- soit sur un frottis ou GE (numération des microfilaires pour adapter la thérapeutique)
PROPHYLAXIE
-Lutte anti vectorielle
-Traitement des porteurs sains
-Chimioprophylaxie pour sujet séjournant en zone d’endémie à raison de 1/2cp de Notézine 2
fois /semaine.
FILARIOSES PEU OU PAS PATHOGENES
3 genres : Mansonella, Dipetalonema, Dirofilaria
Microfilaires de taille plus petite que celle des microfilaires pathogènes : 200 µm / 5 µm
Mode de contamination : piqure arthropodes (agent vecteur)
Non pathogènes en général mais de rares manifestations sont décrites :
Prurit, céphalées, dyspnée, arthralgie, œdème.
Traitement :Mebendazole et Thiabendazole plus efficaces.
DEFINITION
Les filarioses lymphatiques sont des helminthiases dues à la présence dans les ganglions et dans
les canaux lymphatiques de deux espèces de filaires : Wuchereria bancrofti (et sa variété
pacifica) et Brugia malayi.
Cycle Evolutif
Les adultes vivent dans les voies lymphatiques en amont des ganglions. Les femelles donnent
naissance à des embryons ou microfilaires qui passent dans le sang. Lors de son repas sanguin,
le moustique femelle absorbe des microfilaires qui subissent dans l’organisme du moustique un
cycle complexe : perte de la gaine puis passage dans la cavité générale, dans les muscles
thoraciques pour se terminer dans la trompe en 6 à 20 jours par le Stade LIII infestant.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects
-Hyper éosinophilie
-Test a la Notézine
Diagnostic de certitude
Le diagnostic parasitologique direct est base sur la recherche de microfilaires selon leur
éventuelle périodicité.
- Dans le sang : prélèvement veineux sur anticoagulant.
On réalise un frottis sanguin épais et une goutte épaisse colorés au MGG. Les microfilaires sont
souvent peu nombreux, les concentrer avec la technique de la leuco concentration et de la
filtration sur membrane. L’administration de Notézine provoque le passage massif des
microfilaires dans le sang périphérique. Mais s’assurer de l’absence de loase.
- Dans le liquide chyleux d’un épanchement de la vaginale ou d’une chylurie.
- La ponction ganglionnaire qui seule peut permettre d’observer les adultes peut être pratiquée
mais constitue une source d’infection.
- Le ver adulte est exceptionnellement retrouve au cours d'une biopsie ganglionnaire mais peut
aussi être visualisé par échographie ganglionnaire ou lymphatique.
TRAITEMENT
-DiEthylCarbamazine (DEC), Notezine ®
Posologie progressive de 1/2 cp pour atteindre 4 cp en 2 prises quotidienne (1 cp 100 mg)
pendant 21 jours. Association éventuelle d’antihistaminiques ou de corticoïdes si manifestations
allergiques.
La DEC est utilisé pour le traitement des lésions précoces.
Le traitement des lésions tardives est le plus souvent chirurgical.
PROPHYLAXIE
-Lutte contre les insectes vecteurs
-Traitement des porteurs humains pour diminuer l’importance du réservoir de parasite.
-Chimioprophylaxie à la DEC (1/2 cp 2 fois par semaine
TREMATODES
LES DISTOMATOSES
Les distomatoses sont des zoonoses dues à des trématodes, vers plats non segmentés possédant
deux ventouses, ou « bouches ». Les douves, ou distomes, peuvent agresser, selon les espèces,
les épithéliums des tractus biliaires, bronchiques ou digestifs. En France, seule la distomatose
hépatobiliaire à Fasciola hepatica, ou fasciolose, est pathogène pour l’homme. Les autres
distomatoses sont rencontrées chez des patients infectés en Asie, Afrique ou Amérique du Sud.
L’infestation se fait toujours par voie orale avec des aliments variables selon les pays et les
espèces.
Classification par pathologies Modes de contamination Zones d’endémies
Voie orale – aliments mal
cuits
Distomatoses hépatobiliaires
Fascioloses
Grande douve : Fasciola hepatica Végétal semi-aquatique Cosmopolite
Petite douve : Dicrocoelium Fourmis Cosmopolite
dentriticum
Douve géante : Fasciola Végétal semi-aquatique Zones tropicales
gigantica
Clonorchioses et opisthorchioses
Douve des félidés : Opisthorchis Poisson d’eau douce Asie principalement
felineus, O. viverrini
Douve de Chine : Clonorchis Poisson d’eau douce Chine, Asie du Sud-Est
sinensis
Distomatoses pulmonaires
Paragonimoses
Paragonimus westermani, Crustacés/crabe d’eau douce Afrique
P. heterotremus
P. africanus, P. ureterobilateralis Crustacés/crabe d’eau douce Amérique
Distomatoses intestinales
La fasciolose est une zoonose, autrefois fréquente en France. Elle devient rare en raison des
modifications des habitudes alimentaires (moins de consommation de cresson sauvage, par
exemple), mais il faut savoir y penser devant des signes cliniques évocateurs (manifestations
hépatobiliaires) associés à une hyperéosinophilie. Fasciola hepatica est localisé à l’état adulte
dans les voies biliaires de nombreux herbivores et occasionnellement de l’homme. L’arrêt récent
de la surveillance réglementaire des cressonnières en France risque de faire augmenter
l’incidence.
2. Epidémiologie
Fasciola hepatica, communément appelée grande douve du foie, est un helminthe plat en forme
de petite feuille, mesurant 2 à 3 cm de long sur environ 1 cm dans sa plus grande largeur. Il
possède à son extrémité antérieure deux ventouses qui lui permettent de s'attacher à l'épithélium
des voies biliaires. Il est hermaphrodite et possède donc à la fois des organes génitaux mâles et
femelles. Le parasite adulte colonise les voies biliaires intra et extra-hépatiques de l'hôte définitif
(nombreux mammifères – en particulier mouton, bœuf - accidentellement l'homme).
Il pond des œufs qui sont émis dans les selles. Dans l'eau douce, ces œufs s'embryonnent en 3
semaines et libèrent un embryon cilié : le miracidium.
Contamination humaine
L'homme se contamine par consommation de cresson sauvage cru, ramassé dans des prés où
paissent des moutons ou des vaches (ou autres herbivores) ou en aval de ces prés. D'autres
végétaux semi-aquatiques ont pu être incriminés (mâche, pissenlits). Plus rarement, des
épidémies après consommation de cresson de culture ont été décrites. La contamination est
souvent saisonnière, débutant à la fin de l'été ou en automne. Les étés pluvieux qui sont
favorables à la limnée augmentent les risques de contamination. Elle est à l'origine de petites
épidémies familiales ou collectives (enquêtes systématiques à mener dans l'entourage d'un
patient).
Répartition géographique
La fasciolose est une zoonose cosmopolite, présente dans toutes les régions d'élevage. Dans le
monde, les pays connus comme ayant une forte prévalence sont l'Egypte, l'Iran, l'Argentine, les
pays andins. En France, les cas humains deviennent rares. Ils sont observés notamment dans le
Massif Central et le Sud-Ouest. Mais de façon sporadique, des cas peuvent s'observer dans
d'autres régions de France.
Manifestations cliniques
Forme typique
- Les symptômes de la phase d'invasion débutent 1 à 4 semaines après la contamination par des
troubles digestifs vagues, une asthénie, des myalgies. Le tableau d'hépatite toxi-infectieuse plus
ou moins sévère, se traduit par les symptômes suivants :
Fièvre, altération de l'état général (asthénie, anorexie, amaigrissement), douleurs de
l'hypochondre droit, hépatomégalie sensible, parfois ictère.
Des manifestations allergiques sont parfois associées : urticaire, dermographisme, prurit,
signes respiratoires (toux, dyspnée).
- Ces symptômes évoquent en premier un diagnostic de lithiase biliaire, mais certains arguments
doivent faire penser à une distomatose :
● Anamnèse épidémiologique, échographie : mise en évidence des douves dans les voies
biliaires, hyperéosinophilie persistante, bien que plus faible qu'en phase d'invasion.
- Le diagnostic erroné de lithiase biliaire peut conduire à une intervention chirurgicale au cours
de laquelle les parasites sont découverts dans les voies biliaires.
Formes cliniques
Il existe de nombreux cas asymptomatiques découverts dans l'entourage d'un malade ou lors de
l'exploration d'une hyperéosinophilie. On peut observer des formes frustes, limitées à une
asthénie et à des troubles dyspeptiques, des formes respiratoires (toux, dyspnée, avec ou sans
fièvre, infiltration pulmonaire) des formes purement fébriles ou simulant un cancer ou un abcès
du foie.
Diagnostic biologique
Les examens biologiques conduisant au diagnostic de fasciolose doivent être demandés lors de
l'exploration d'une hyperéosinophilie, surtout si celle-ci est associée à la notion de consommation
de cresson, à des symptômes évocateurs ou à des cas dans l'entourage. L'apport des différents
examens biologiques sera différent en phase d'invasion et en phase d'état :
En phase d'invasion
En phase d'état
L'hyperéosinophilie persiste souvent à des taux élevés pendant plusieurs mois avant de diminuer
progressivement. Les examens parasitologiques des selles pour la mise en évidence des œufs
peuvent être positifs à ce stade.
Cependant, il faut savoir que l'infestation humaine ne comprend souvent qu'un petit nombre de
douves, parfois même n'arrivant pas à une maturité sexuelle complète, de telle sorte que le
nombre d'œufs dans les selles est souvent très faible. Pour mettre en évidence les œufs, il faudra
multiplier les examens de selles et préciser au laboratoire de faire une recherche d'oeufs de F.
hepatica.
En effet, ceux-ci sont des œufs très volumineux (120 à 130 μm) qui nécessitent des techniques de
concentration particulières (technique de Janeckso-Urbanyi). Le sérodiagnostic est encore très
positif à ce stade. Il peut se négativer dans des distomatoses très anciennes.
Traitement
AUTRES DISTOMATOSES
Les autres distomatoses hépatiques sont essentiellement dues à des douves de la famille des
opistorchidés (Opistorchis viverrini, Clonorchis sinensis). Elles se rencontrent en Asie (Chine,
péninsule indochinoise) après consommation de poissons d'eau douce crus.
1. Epidémiologie
Agents pathogènes
Les douves sont des vers plats, non segmentés, au corps foliacé (en forme de feuille), dont la
taille s’étend de 1 mm (H.h) à 8 cm (F. g.). Elles sont munies de 2 ventouses leur permettant de
se fixer au niveau des voies biliaires, de l’intestin ou des poumons suivant les espèces. Les
adultes hermaphrodites pondent des œufs non embryonnés.
La douve adulte va pondre des œufs caractérisés par la présence d’un opercule. Les œufs sont
rejetés avec les selles (D. hépatobiliaires ou intestinales) ou le crachat (D. pulmonaires). Sauf
pour D. dentriticum, un milieu aquatique est nécessaire à la poursuite du cycle évolutif. En
milieu aquatique, l’œuf s’embryonne et libère la larve ciliée, le miracidium.
Le miracidium mobile, nage à la recherche de son 1er hôte intermédiaire (HI), un petit mollusque
gastéropode. La vie du miracidium est de courte durée (quelques heures), s’il ne trouve pas son
mollusque spécifique, il meurt. Lorsque le miracidium rencontre son HI, il entre par effraction,
pénètre dans l’organisme du mollusque, migre vers la cavité pulmonaire du mollusque où il se
multiplie activement (polyembryonie : 1 miracidium donne des milliers de sporocystes).
Chaque sporocyste donne naissance par bourgeonnement à une 3ème forme larvaire : la rédie
qui est un organisme allongé possédant une ébauche de tube digestif. La rédie gagne
l’hépatopancréas du mollusque et à ce niveau chaque rédie donne naissance à une 4ème forme
larvaire : la cercaire (avec une queue simple et non fourche).
Les cercaires quittent l’organisme du mollusque et nagent à la recherche de leur 2ème HI (un
végétal ou un animal). Lorsque la rencontre a lieu, la cercaire perd sa queue et s’entoure d’une
paroi épaisse et s’enkyste sous forme de métacercaires, forme infestante de la douve. L’Homme
se contamine par ingestion de ces métacercaires vivantes avec le végétal ou l’animal HI cru ou
mal cuit. Après ingestion, les sucs digestifs lysent la coque, il y a libération de la douvule qui
gagne l’organe dans lequel elle parvient au stade adulte.
Dicrocoeliose
Causée par Dicrocoelium dentriticum, elle est fréquente chez le mouton et le bœuf. Par contre
très rare chez l’homme (contamination accidentelle). Des œufs en transit sont fréquemment
découverts dans les selles à la suite de consommation de foies parasités (mangeurs de pâté). Seul
distomatose à cycle non aquatique mais entièrement terrestre. Le 1 er HI mollusque du genre
INTRODUCTION
Définition
Le phylum des Plathelminthes regroupe des parasites ayant un corps aplati et mou. On distingue
2 classes qui intéressent la médecine humaine :
- la classe des Trématodes : Douves = Distomes et Schistosomes = Bilharzies
- la classe des Cestodes : regroupe les parasites appelés Ténias.
Les bilharzioses ou schistosomoses ou schistosomiases sont dues au développement chez
l’homme, des helminthes appartenant à la classe des trématodes et au genre Schistosoma.
Intérêts
La maladie a été décrite au 19ème siècle, en Egypte, par Theodor Bilharz. Les bilharzioses
constituent la 2ème parasitose la plus répandue au monde après le paludisme avec plus de 200
millions de cas. Chaque année, plus de 230 millions de personnes ont besoin de traitement contre
les bilharzioses.
EPIDEMIOLOGIE
Agents pathogènes
Taxonomie
Les bilharzies appartiennent au :
_ Règne: Animal
_ Sous-regne : Metazoaires
_ Phylum: Plathelminthes
_ Classe: Trematodea
_ Ordre: Strigeatoida
_ Famille: Schistosomatidae
_ Genre: Schistosoma
_ Especes: S. haematobium, S. mansoni, S. japonicum, S. intercalatum, S. mekongi
5 especes de schistosomes parasitent l’homme. Ce sont :
- Schistosoma haematobium agent de la bilharziose urinaire,
Les adultes vivent à l’intérieur des vaisseaux sanguins au contact de l’endothélium vasculaire.
Les différentes espèces ont une morphologie semblable. Les schistosomes sont les seuls animaux
dioïques (mâle et femelle) parmi les plathelminthes. Ils sont munis de 2 ventouses (une ventrale
et une buccale). Leur longévité est grande et peut atteindre 20 ans. Le male plus robuste que la
femelle, mesure 10 à 15mm et à une gouttière longitudinale, le canal gynécophore, dans lequel la
femelle viendra se loger au cours de l’accouplement. La femelle, plus longue et plus grêle
mesure 15 à 20mm.
Dans les deux sexes, la surface du tégument est hérissée de protubérances. L’oeuf, muni d’un
éperon plus ou moins marque, contient un embryon cilié mobile prêt à éclore : le miracidium.
Il mesure 70 à 200µm de long selon les espèces. Le miracidium qui est la 1ère forme larvaire fait
environ 100 µm.
La cercaire, seconde forme larvaire, est la forme infestante et mesure environ 500 µm. La tête est
reliée a une queue fourchue, par une fixation qui lui permettra de s’en débarrasser lors de la
pénétration. Cette forme particulière lui vaut le nom de furcocercaire.
Hôtes intermédiaires
Ce sont des mollusques gastéropodes qui sont les hôtes intermédiaires des schistosomes.
Selon les espèces on a comme hôte intermédiaire :
- Genre. Biomphalaria ou Planorbe (S. mansoni)
- genre. Bulinus ou bulin (S. haematobium, S. intercalatum)
- genre. Oncomelania (S. japonicum, S.mekongi)
Mode de contamination et voie de sortie
La contamination se fait par pénétration transcutanée des furcocercaires à travers les téguments
de l’homme. L’oeuf constitue la forme d’élimination du parasite. Il est éliminé soit avec les
selles, soit avec les urines.
PROPHYLAXIE
Individuelle
Il faut éviter la consommation de viande de boeuf crue ou mal cuite.
2. Collective
Elle passe par :
- La lutte contre le péril fécal,
- Le contrôle des abattoirs par la recherche de cysticerques sur les animaux de boucherie,
- La congélation prolongée et très basse de la viande détruisant les larves cysticerques,
- Le traitement des porteurs de ténia.
- Le traitement des eaux usés.
Répartition Géographique
Cette affection n’existe pas dans les pays où la religion interdit la consommation de viande de
Porc (musulman, juif). Elle est par contre fréquente dans les régions ou les habitudes
alimentaires sont favorables à la consommation de la viande de porc crue ou insuffisamment
cuite (Madagascar, Réunions, certaines régions d’Afrique noire, d’Amérique centrale et
d’Europe centrale et orientale).
SIGNES CLINIQUES
Idem (taeniasis à Taenia saginata)
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il est posé par :
-la recherche et l’identification des anneaux dans les selles (description des anneaux).
-un examen parasitologique des selles qui pourrait montrer la présence d’embryophores.
TRAITEMENT
Idem (taeniasis à Taenia saginata)
PROPHYLAXIE
Idem (taeniasis à Taenia saginata)
Mais il faut éviter le porc au lieu de boeuf.
Cycle Evolutif
Les adultes vivent dans l’intestin grêle, souvent en très grand nombre. Les anneaux gravides
se désintègrent avant de se séparer du corps. Dans les selles on ne retrouve que les oeufs.
Il existe 2 cycles : direct et indirect.
Le cycle le plus fréquemment à l’origine de l’infestation de l’homme est direct.
La contamination se fait par voie orale en ingérant de l’eau de boisson ou des aliments
notamment les crudités souillées par les oeufs. L’auto infestation est aussi fréquente.
L’embryon hexacanthe, libéré par l’action des sucs digestifs, pénètre dans l’épaisseur d’une
villosité intestinale et y évolue en larve cysticercoïde en quelques jours.
La larve cysticercoide retombe dans la lumière de l’intestin, se devagine et donne naissance à un
adulte dont les oeufs commencent à apparaitre dans les matières fécales un mois après
l’infestation.
Beaucoup plus rarement, la contamination de l’homme se fait par un cycle indirect avec
ingestion de la forme infestante cysticercoïde développée dans la cavité générale d’insectes
(Ver de farine) ingérés accidentellement.
Répartition Géographique
C’est un parasite cosmopolite, parasitant surtout les enfants (géophagie) et essentiellement
rencontré dans les régions chaudes du globe.
SIGNES CLINIQUES
Chez l’adulte, cette parasitose est généralement asymptomatique. En cas de manifestations
Cliniques, elles sont alors identiques à celles des grands ténias. Chez l’enfant, l’hymenolepiose,
sans donner de symptômes bien nets, est souvent responsable d’un retard staturo-pondéral qui
peut être important.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il est posé par :
-Une HES modérée
-Un examen parasitologique des selles pour la mise en évidence des oeufs :
SIGNES CLINIQUES
Les manifestations cliniques varient selon le nombre des cysticerques et leur localisation.
Cysticercose cérébrale
Les manifestations sont fonction de la localisation du ou des parasites. L’atteinte nerveuse
peut se traduire par :
Une hypertension intracrânienne
Des syndromes déficitaires
Des crises d’épilepsie focalisées
Un déficit intellectuel voire des troubles mentaux
Une hydrocéphalie par envahissement des citernes
Au scanner, on observe des lésions hypodenses rondes entourées d’une couronne prenant le
contraste ou hyperdenses associées ou non à un œdème diffus.
Cysticercose oculaire
Les troubles de la vision sont aussi fonction de la localisation du parasite qui peut être :
Intra-orbitaire, responsable d’exophtalmie et de strabisme
Conjonctival
Palpébral
Intra-oculaire (chambre postérieure ou antérieure)
Cysticercose musculaire
On observe une myalgie dont l’intensité dépend du nombre de larves. Elle est généralement
bien tolérée donc asymptomatique. La radiographie permet plus tard de visualiser les
cysticerques calcifiés.
Cysticercose sous-cutanée
Ce sont des nodules palpables parfois prurigineux siégeant préférentiellement sur le tronc.
Cysticercose généralisée
Dans le cas de digestion d’anneaux on peut observer des localisations multiples avec des
manifestions cliniques diverses rénales, hépatiques, et bien d’autres troubles.
ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE
DEFINITION
L’échinococcose alvéolaire ou multiloculaire est une cestodose larvaire à manifestation presque
toujours hépatique due à Echinococcus multilocularis.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
E. multilocularis est un petit ténia de 2 à 4 mm, de morphologie très semblable à celle d’E.
granulosus. La larve est caractérisée par son aptitude à former à partir de la vésicule mère, de
nombreuses vésicules filles exogènes qui sont responsables de l’aspect alvéolaire de la larve.
Ces vésicules contiennent des capsules proligères de petites tailles, irrégulières, renfermant
des protoscolex et un magma gélatineux semi-fluide. L’adventice et la membrane anhiste
existent mais pas la membrane proligère.
Cycle Evolutif et mode de contamination
Idem E. granulosus mais à des différences près :
L’hôte définitif est le renard, rarement le chat et le chien. Les hôtes intermédiaires sont des
rongeurs surtout le campagnol. L’homme constitue une impasse parasitaire et le parasite est le
plus souvent stérile chez lui (vésicule sans protoscolex).Il se contamine en consommant des
végétaux sauvages souillés par les déjections de renards.
Répartition géographique
C’est une affection retrouvée en Amérique et en Europe. Elle est très rare en Afrique.
SIGNES CLINIQUES
Les signes sont essentiellement hépatiques :
-Douleurs abdominales hautes
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Arguments indirects :
-Les paramètres hépatiques sont élevés (Gamma GT, phosphatases alcalines, bilirubine et
Transaminases).
-La vitesse de sédimentation est élevée.
-L’hypereosinophilie sanguine est inconstante.
- La sérologie parasitaire reste l’examen le plus utilise.
Diagnostic de certitude
Il est base sur l’examen anatomopathologique.
TRAITEMENT
Il est essentiellement chirurgical par une hépatectomie partielle. Si le diagnostic est trop
tardif, il y a donc un grand envahissement. Il faut donc réaliser un drainage biliaire ou une
transplantation hépatique. Les traitements médicamenteux actuels permettent seulement de
retarder l’évolution parasitaire :
-Albendazole mais sans trop de succès
-Mebendazole
-Flubendazole
PROPHYLAXIE
Il faut :
-Eviter de manipuler les renards ; et également détruire les cadavres de renards.
-Eviter la consommation des fruits sauvages non laves surtout en zone endémique.
CENUROSES
Ces parasitoses sont dues aux formes larvaires de ténia du genre Multiceps vivant à l’état adulte
dans l’intestin du chien et à l’état larvaire chez les herbivores ou les omnivores.
L’homme est un hôte accidentel.
GENERALITES
DEFINITION
Les mycoses sont des affections dues au développement dans un ou plusieurs organes de
Champignons microscopiques.
MORPHOLOGIE
Un champignon est constitué par l’appareil végétatif et par l’appareil de reproduction.
L’appareil végétatif ou thalle est :
-soit filamenteux ; on parle de thalle filamenteux ou mycélium qui est formé de filaments
ramifiés septés ou non de quelques µm de diamètre.
-soit lévuriforme forme de cellules isolées qui bourgeonnent
Il existe chez les champignons du genre Candida, un pseudomycelium formé par un allongement
des bourgeons qui restent attachés.
L’appareil de reproduction : la multiplication des champignons se fait par des spores.
PHYSIOLOGIE
Les champignons sont tous aérobies.
Leur développement exige :
- une température de culture de 27°C pour les agents des mycoses superficielles et de
37°C pour les agents des mycoses profondes
- un taux d’humidité suffisant
- un pH favorable environ 6,5
- un milieu des cultures contenant tout ce dont ils ont besoin pour leur croissance et qui est
le milieu glucosé ou maltosé de Sabouraud.
Selon les cas on peut ajouter un antibiotique à large spectre (chloramphénicol ou gentamicine) et
un antifongique pour éliminer les contaminants (l’actidione).
CANDIDOSES
DEFINITION
Les candidoses sont des affections cosmopolites dues à des levures du genre Candida. Leur
pathogénicité varie en fonction de leur localisation, du terrain sur lequel elles évoluent et de
l’espèce en cause.
AGENT PATHOGENE
Le genre Candida regroupe des centaines d’espèces connues mais seulement quelques-unes
ont un rôle pathogène reconnu chez l’homme. La plus fréquente est Candida albicans.
3. Candidoses génito-urinaires
Traiter tous les partenaires pour eviter l’effet ping-pong.
Traitement par voie général et locale
Local : pommade homme, ovule femme
Les ovules :
Miconazole, Gyno-Daktarin ®
Econazole, Gyno-Pevaryl ®
Isoconazole, Fazol G ® ovules gynécologiques
Tioconazole, Gyno-Trosyd ®
Butoconazole, gynomyk ®
4. Candidoses profondes
Amphotericine B (Fungizone ®) associée à la 5fluorocytosine (Ancotil ®) en perfusions
CRYPTOCOCCOSE
DEFINITION
Mycose cosmopolite due à un champignon levuriforme, Cryptococcus neoformans. Affection
survenant le plus souvent chez les sujets immunodéprimés ou présentant des hémopathies
sévères. On observe actuellement, avec le VIH-SIDA, une recrudescence de cette affection.
EPIDEMIOLOGIE
Agent Pathogène
Cryptococcus neoformans est une levure opportuniste, saprophyte du milieu extérieur (fientes
de pigeons). Le champignon pénètre chez l’homme par voie pulmonaire et très rarement par
voie cutanée. C’est une levure ovale ou arrondie de 3 à 8 µm de diamètre, entourée d’une
capsule épaisse très caractéristique.
On distingue 2 variétés :
C. neoformans var. neoformans avec 2 sérotypes (A et D)
C. neoformans var. gatti avec 2 sérotypes (B et C)
Répartition Géographique
Cosmopolite
III. SIGNES CLINIQUES
Les aspects sont variés, dominés par des manifestations méningo-encéphaliques subaiguës ou
DERMATOPHYTIES
INTRODUCTION
Définition
Les dermatophyties ou dermatophytoses sont des affections causées par des champignons
filamenteux microscopiques qui ont une affinité pour la kératine (épiderme, ongles, poils,
cheveux).
Ils provoquent chez l’homme et les animaux des lésions superficielles appelées dermatophyties :
épidermophyties (épiderme), intertrigo (plis), onyxis (ongles), teignes (cheveux), folliculites
(poils).
Intérêt
Les dermatophytes sont des champignons cosmopolites et constituent des motifs fréquents de
consultation en dermatologie.
EPIDEMIOLOGIE
Agents pathogènes
Taxonomie
Les dermatophytes appartiennent au :
1 Règne : Champignons
2 Classe : Ascomycètes
Les cheveux décollés vont tomber, donnant une alopécie définitive. Les godets peuvent ensuite
fusionner, produisant des éléments de plus grande taille ; les croutes faviques.
Au départ l’infection, très discrète, est la plus part du temps méconnue. Elle ne devient
cliniquement évidente qu’après des années d’évolution, lorsque les plaques d’alopécie se sont
formées.
Dans le favus, contrairement aux autres teignes, il n’y a pas de guérison spontanée à la puberté,
l’évolution se poursuit tant qu’il existe des cheveux. L’alopécie est définitive.
La recherche d’une fluorescence en lumière de Wood aide au diagnostic. En effet, dans le
favus, les cheveux malades sont fluorescents (fluorescence vert fonce). La teigne favique est
contagieuse.
Epidermophyties ou atteinte de la peau
Atteintes des plis ou intertrigos
Il s’agit de l’infection au niveau d’un pli provoqué par un dermatophyte. On distingue les
intertrigos des plis plantaires (pied d’athlète) et ceux des grands plis (inguinaux-périnéaux,
interfessiers, creux axillaires). Ils sont dus le plus souvent à des espèces anthropophiles, par
ordre décroissant : T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale et E. floccosum.
Intertrigo des petits plis
Dans l’intertrigo interdigitoplantaire, les 3èmes et les 4èmes espaces interdigitoplantaires sont le
plus souvent atteints. Il s’agit d’abord d’une macération de la peau favorisant la germination
des spores, puis d’une fissuration du fond du pli, accompagnée d’une hyperkératose. La peau
Techniques
Examen direct
Il est obligatoire et indispensable car il permet de visualiser le champignon dans la lésion que
la culture permettra de confirmer. Cet examen direct permet également d’évaluer l’abondance
du champignon.
Pour les ongles et les squames, les états frais sont préparés avec de la potasse à 30 ou 40 %.
Pour les poils, les états frais sont préparés dans du chloral-lactophénol ou du bleu coton.
Si les prélèvements sont épais, il faut les dissocier avec un vaccinostyle, chauffer très
doucement sur la veilleuse du bec Bunsen afin de dissoudre la kératine sans faire bouillir.
Culture
On utilise les milieux Sabouraud-Chloramphénicol (SC) et Sabouraud-Actidione-
Chloramphénicol (SAC).
PITYRIASIS VERSICOLOR
INTRODUCTION
Le Pityriasis versicolor est une mycose due à la présence sur la peau de l’homme d’un
champignon en forme de levure appelé Malassezia furfur ou Pityrosporum orbiculare.
Affection cosmopolite. Cette mycose est tout à fait bénigne et le préjudice n'est qu'esthétique.
Cependant les très rares formes de septicémies peuvent mettre en péril la vie du patient.
EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
Malassezia furfur est un deutéromycète appartenant à la famille des blastomycètes et à l’ordre
des Cryptococcales. Des études ultrastructurales récentes les assimilent aujourd’hui aux
basidiomycètes.
Malassezia furfur se presente sous 3 formes :
Une forme de levure ovale mesurant environ 3 à 8 µm avec une paroi épaisse
Une forme de levure arrondie environ de même taille (ces 2 formes sont associées en
grappes ou groupées en amas de 10 à 30 éléments)
Une forme pseudo-filamenteuse (avec des filaments courts, épais, septés non
cloisonnés et flexueux)
Les levures du genre Malassezia vivent en commensal à la surface de la peau humaine
normale, et sont particulièrement abondantes sur le cuir chevelu, le conduit auditif externe et
le tronc de l’homme mais également sur les téguments des animaux (chiens, porcs, ect…).
Cette levure n’a pas été retrouvée dans le sol ou sur les plages. Lipophile, cette levure a besoin
d’acide gras à longues chaines, notamment d’acide linoléique, ce qui explique sa présence dans
les zones les plus riches en glandes sébacées du corps.
Mode de contamination
La transmission interhumaine est discutée. La thèse de la transmission par le sable de mer est
erronée. La survenue du Pityriasis versicolor semble bien la conséquence du passage de l’état
commensal à l’état parasite de la levure
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Circonstances du diagnostic biologique/ éléments d’orientation
Observation de macules sur la peau
Diagnostic mycologique
Diagnostic du Pityriasis versicolor
Prélèvements
Le prélèvement se fait avant l’instauration d’un traitement spécifique et doit se faire dans des
conditions de stérilité. Pour un Pityriasis versicolor, le prélèvement se fera par le scotch test
cutané et par le recueil dans une boite de Pétri stérile des squames prélevés à l’aide de la lame de
Bistouri stérile.
Techniques
En pratique, il faut nettoyer les lésions avec un tampon de coton imbibe d’éther puis gratter
légèrement les lésions avec une lame de bistouri sans enlever les squames. Puis on applique le
scotch sur la lésion légèrement grattée. Le scotch est retiré et dépose sur une lame porte objet
pour la lecture au microscope. Les autres lésions seront grattées plus franchement pour le recueil
des squames dans une boite de Pétri. Les squames seront observées au microscope dans une
goutte de bleu coton.
Résultats et interprétation
En cas de positivité, on observe sur le scotch et sur la préparation de squames des formes de
levures, des spores en amas avec des filaments courts. Lorsqu’on examine la lésion avec la
lampe de Wood on observe une fluorescence jaune verdâtre.
Culture
Le champignon (M. furfur) peut être cultivé sur des milieux riches en acides gras (acide
linoléique) et pour cela on peut utiliser plusieurs types de milieux :
- Le milieu de sabouraud recouvert d’huile d’olive
- Le milieu de Dixon
- Le milieu de Matin Scott
PNEUMOCYSTOSE
INTRODUCTION
Définition
La pneumocystose humaine est une affection parasitaire due à un champignon cosmopolite
appelé Pneumocystis jirovecii. Il se développe principalement dans les poumons des patients
immunodéprimés. C’est donc une affection opportuniste au cours du VIH-SIDA. P. jirovecii est
un parasite spécifiquement humain
Intérêts
Au plan épidémiologique, si l’incidence de la pneumocystose chez les sujets VIH positif à de
nos jours diminue du fait de l’usage des trithérapies antirétrovirales et de la chimioprophylaxie
au cotrimoxazole, cette affection reste un problème de santé publique notamment chez les autres
patients immunodéprimés (cancers, hémopathies malignes, greffes). Au plan médical, la
pneumocystose demeure l’infection indicatrice de VIH-SIDA la plus fréquente en Europe. Le
traitement de cette affection repose en 1ère intention sur le cotrimoxazole qui reste un
médicament relativement peu couteux.
EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
Taxonomie
Autrefois, en raison de l’impossibilité de culture du parasite, de l’absence d’ergostérol et de
son cycle proche des protozoaires, P. jirovecii était considéré comme un protozoaire.
De nos jours, l’étude de l’ultrastructure de sa paroi (aspect tri lamellaire avec présence de
chitine et de β 1,3-D glucane), de son ARN ribosomal et ses affinités tinctoriales permettent
de classer P. jirovecii dans le règne des Fungi.
GALE
INTRODUCTION
Définition
La gale ou scabiose est une dermatose cosmopolite prurigineuse due à un acarien appelé
Sarcoptes scabiei. C’est une maladie très contagieuse rencontrée souvent dans les communautés
dont l’hygiène est précaire. Des épidémies peuvent être observées dans des groupes d’enfants
notamment dans les écoles.
EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
Taxonomie
Sarcoptes scabiei, agent de la gale humaine appartient à :
Phylum : Arthropoda
Classe : Arachnida
Sous-Classe : Acariens
Ordre : Ixodida
Famille : Sarcoptidae
Genre : Sarcoptes
Espèce : S. scabiei
Morphologie
Les adultes de S. scabiei ont un corps ovalaire, grisâtre, à téguments plissés. Ils possèdent quatre
paires de pattes dont deux paires sont situées et dirigées vers l’avant et deux autres vers l’arrière.
Les femelles mesurent environ 330µm et les mâles, 220µm. Certaines de leurs pattes sont
SIGNES CLINIQUES
Gale classique
La période d’incubation est de 8 -15 jours et se réduit é quelques jours en cas de réinfestation.
Le symptôme principal de la gale est le prurit. Il est généralisé, épargne le visage et est à
recrudescence nocturne.
LA CRYPTOCOCCOSE
Définition
La cryptococcose est une mycose cosmopolite due à une levure capsulée du genre Cryptococcus.
Elle survient habituellement chez les patients à risque : immunodéprimés (sidéens, hémopathies
sévères), maladie de Hodgkin, corticothérapie, sarcoïdose, greffes d'organes. C'est dans le cadre
du sida qu'elle est le plus souvent rencontrée. La localisation clinique la plus fréquente et la plus
grave est la méningo-encéphalite.
Agents pathogènes
Cryptococcus neoformans
Cryptococcus neoformans (C. neoformans) est l'espèce la plus fréquente en pathologie humaine.
C'est une levure saprophyte du milieu extérieur (fientes de pigeon, guano de chauve-souris) qui a
un comportement d'opportuniste. La contamination se fait par inhalation de spores (primo-
Atteinte pulmonaire
L'atteinte pulmonaire est inaugurale, asymptomatique ou bruyante (syndrome grippal guérissant
spontanément ou, plus rarement, se présentant comme une pneumopathie interstitielle.
Atteinte neuro-méningée
-Début insidieux et progressif (plusieurs semaines à plusieurs mois)
- Céphalées
- Modification du caractère
- Paralysie de nerfs crâniens
- Puis syndrome méningé plus franc (céphalées, vomissements, raideur de nuque, fièvre)
- Ponction lombaire :
* liquide clair
* formule mixte ou lymphocytaire (10 à 100/éléments/mm3)
A. LES MOISISURES
Introduction
Les aspergilloses et affections dues aux autres moisissures opportunistes constituent un ensemble
nosologique très large et de pronostic variable. Si les atteintes chroniques et immuno-allergiques
sont connues de longue date dans les services de Pneumologie, les infections fongiques invasives
sont d’apparition plus récente et constituent une préoccupation majeure dans les services
hébergeant des patients immunodéprimés, notamment dans les services d’Hématologie. Ces
atteintes invasives nécessitent une prise en charge et une prévention adaptées, car elles sont
généralement de très mauvais pronostic et peuvent être d’origine nosocomiale.
1. Définition
Ces affections sont provoquées par des champignons filamenteux cosmopolites, ubiquitaires, et
pathogènes opportunistes puisqu’ils profitent d’une défaillance naturelle ou iatrogène des
systèmes de défense de l’hôte pour l’infecter. L’intensité des facteurs favorisants et le niveau
d’exposition à une source environnementale seront déterminants dans la présentation clinique de
l’infection. Le spectre clinique s’étend des formes localisées (colonisation ou infections
d’évolution souvent chronique), aux atteintes invasives multiviscérales gravissimes. Il comprend
également des manifestations immuno-allergiques. Le diagnostic de ces mycoses est difficile et
repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques.
Agents pathogènes
Le genre Aspergillus
Les Aspergillus sont des moisissures à filaments cloisonnés hyalins. Près de 300 espèces
composent ce genre, parmi lesquelles Aspergillus fumigatus est l’espèce la plus souvent
impliquée en pathologie humaine dans les pays tempérés.
Les moisissures sont des organismes peu virulents mais très opportunistes, dans certaines
circonstances.
Parmi les principaux éléments qui participent au pouvoir pathogène de ces champignons, on
retrouve :
la petite taille des spores (2 à 3 μm de diamètre pour A. fumigatus) leur donnant la
possibilité d’atteindre les alvéoles pulmonaires,
la thermotolérance (jusqu’à 55°C pour A. fumigatus) permettant leur développement chez
leur hôte à 37°C,
la capacité d’adhérence à la membrane basale (via le fibrinogène, la laminine, la
fibronectine, etc…) et la capacité d’induire des microlésions et des ulcérations
vasculaires par le biais de toxines nécrosantes,
le tropisme vasculaire (en particulier pour les Aspergillus; les Fusarium et les mucorales),
la production de mycotoxines impliquées dans des processus de sensibilisation
responsables de manifestations allergiques.
Facteurs favorisants
Ce sont les conditions locales et/ou générales qui contribuent le plus au développement du
champignon chez son hôte. Parmi les principaux facteurs favorisants, on retrouve :
des facteurs locaux : perte d’intégrité des épithéliums cutanés ou muqueux, notamment
l’altération du tapis muco-ciliaire, cavités préformées, etc…
des facteurs généraux : neutropénie et/ou diminution de la capacité de phagocytose des
macrophages alvéolaires et des polynucléaires neutrophiles, primitives ou résultant
d’immunosuppressions iatrogènes (greffe de moelle osseuse, greffe d’organes solides,
immunosuppresseurs, corticoïdes, cytolytiques, antibiotiques, etc…) ou plus rarement,
viro-induites.
des facteurs environnementaux: toute source de poussière dissémine les spores. Les
travaux intra hospitaliers ou proches des services à risque non protégés peuvent être à
l'origine de cas groupés d'aspergilloses graves.
Les moisissures sont omniprésentes dans notre environnement. La plupart sont phytopathogènes
et se développent en saprophytes dans la terre et sur les plantes ou débris végétaux en voie de
putréfaction. L’humidité favorise leur survie et leur développement. Elles sont retrouvées dans
l’air, sur le sol et les surfaces (verticales ou horizontales), dans l’alimentation et parfois dans
l’eau. Elles sont donc également présentes dans l’air ou sur les surfaces à l’hôpital, notamment
par remises en suspension en cas de travaux (petits travaux ou gros œuvres), et véhiculées par les
systèmes de ventilation. Dans le cas particulier de la Penicilliose à Penicillium marneffei, le
réservoir est le rat du bambou. La répartition géographique de cette mycose est limitée à l'Asie
du Sud -Est.
Modes de contamination
L’aspergillome
Il résulte de la colonisation d’une cavité préformée (le plus souvent secondaire à une tuberculose
ou une sarcoïdose) communiquant avec les bronches et ayant perdu ses défenses phagocytaires.
Ainsi, une balle fongique, ou truffe aspergillaire, envahit toute la cavité en laissant un espace
clair au niveau du sommet (signe radiologique du « grelot »)
Il s’agit de la maladie la plus grave et la plus redoutée liée aux Aspergillus. Elle est de très
mauvais pronostic, en partie parce qu’elle touche des patients sévèrement immunodéprimés. La
mortalité malgré le traitement dépasse souvent 50 %, parfois du fait de la pathologie sous-
jacente. Le facteur favorisant majeur est la neutropénie profonde et prolongée (PNN inférieurs à
0.5 G/L pendant plus de 10 jours), mais d’autres immunosuppressions profondes thérapeutiques
notamment une corticothérapie prolongée à forte dose (posologie > 0.3 mg/kg/j équivalent
prednisone pendant plus de 3 semaines) peuvent également favoriser une API.
Principes diagnostiques
Le diagnostic doit être évoqué chez tout patient immunodéprimé devant une fièvre résistante
depuis plus de 48 heures à une antibiothérapie à large spectre. La documentation du diagnostic
est permise par l’utilisation précoce du scanner thoracique et par les recherches mycologiques
(cultures et recherche d’antigène spécifiques), sans qu’aucun de ces éléments ne permette à lui
seul le diagnostic.
L’API est caractérisée par une évolution rapidement péjorative, du fait de l’envahissement local
avec nécrose, mais aussi de l’invasion des capillaires permettant une diffusion hématogène de
l’infection. L’évolution est gravissime (mortalité entre 70 et 90 % des cas), et seuls le diagnostic
précoce et la prise en charge thérapeutique adaptée permettent d’améliorer le pronostic. Le bilan
d’extension doit faire rechercher des localisations cérébrales, sinusiennes, hépatiques, rénales,
cardiaques et cutanées.
Le champignon filamenteux se comporte ici comme tout autre allergène et peut entraîner quatre
tableaux principaux.
L’asthme aspergillaire
Il se traduit par un asthme (sans infection pulmonaire) qui survient et s’aggrave dans des
conditions de forte exposition aux spores aspergillaires. Il est accompagné d’une
hyperéosinophilie sanguine et d’une augmentation des IgE spécifiques anti-aspergillaires, mais
sans précipitines.
Elles peuvent être soit localisées, soit disséminées, d’origine exogène (post-chirurgicale surtout)
ou endogène, après diffusion hématogène au cours d’une API. Les différentes atteintes peuvent
être cérébrales, sinusiennes, hépatiques, péritonéales, rénales, cardiaques (endocardites),
osseuses et cutanées.
Les prélèvements
Ils peuvent être ciblés en fonction des points d’appel cliniques, ou sanguins pour la mise en
évidence d’une dissémination hématogène. Le prélèvement doit se faire dans des conditions
d’asepsie, dans un récipient stérile, et conservé à 4°C en attendant son acheminement rapide au
laboratoire. L’isolement d’Aspergillus de produits biologiques issus de sites stériles (biopsies
d’organes à l’aiguille ou chirurgicales, liquide céphalo-rachidien, urines) affirment le diagnostic.
L’isolement d’Aspergillus de sites anatomiques pouvant être colonisés (arbre respiratoire ou sites
superficiels) est d’interprétation plus délicate et doit prendre en compte le contexte clinique et
l’ensemble des arguments diagnostiques. Les prélèvements respiratoires protégés (liquide de
LBA, prélèvement transtrachéal protégé, par exemple) auront une valeur supérieure à l’examen
des expectorations. Les hémocultures sont le plus souvent négatives dans les aspergilloses
invasives mais peuvent être positives dans les fusarioses disséminées et dans la pénicilliose à P.
marneffei.
Le diagnostic mycologique doit être effectué par un laboratoire expérimenté, et doit associer un
examen direct et une culture sur milieu spécifique.
Examen direct
Culture et identification
Elle se fait sur milieu fongique spécifique et permet l’identification précise du genre et de
l’espèce du champignon. Aspergillus pousse en 3 à 5 jours à 37°C. L’aspect macroscopique est
ras à poudreux, velouté parfois cotonneux, et de couleur variée en fonction de l’espèce.
L’analyse microscopique de la culture met en évidence le conidiophore et la tête aspergillaire,
dont les caractéristiques affineront l’identification.
Examen anatomopathologique
Il peut mettre en évidence des filaments mycéliens septés "de type aspergillaire" ou non septés «
de type mucorale » et peut objectiver un processus d’invasion tissulaire. L'examen
anatomopathologique fait appel à des colorations non spécifiques (hémalun éosine safran,
periodic acide Schiff) ou spécifiques basées sur la coloration argentique qui colore la paroi
fongique.
Plus récemment, des techniques d’amplification génique ont été développées. Deux aspects
limitent encore leur utilisation en routine :
Des techniques de dépistage rapides, mais moins spécifiques, peuvent également être utilisées
(ELISA ou hémagglutination entre autres). L’absence de réponse humorale au cours de diverses
immunodépressions rend l’interprétation des résultats délicate dans le diagnostic d’aspergillose
invasive. En parallèle, la recherche des IgE spécifiques est un argument biologique
supplémentaire au cours des aspergilloses immunoallergiques.
Une recherche positive dans le sang est un argument biologique majeur pour le diagnostic de
l’aspergillose invasive, en particulier chez le patient neutropénie. Il est actuellement
recommandé d’utiliser une technique ELISA pour détecter l'antigène galactomannane présent
la sensibilité est estimée à 70-80 % dans la population des greffés de cellules souches
hématopoïétiques, pour qui l’on recommande de faire une détection systématique bi-
hebdomadaire sur le sérum.
l’existence de faux positifs induits par certains médicaments et aliments (valeurs élevées sont
retrouvées dans la population pédiatrique), impose la confirmation de toute détection douteuse
ou positive sur un second prélèvement.
L’hyperéosinophilie sanguine et l’augmentation des IgE totales sont des marqueurs non
spécifiques qui doivent être recherchés au cours des aspergilloses immunoallergiques.
Les Zygomycoses, les Fusarioses, les Scédosporioses, cosmopolites ont également une
expression pulmonaire évoquant une aspergillose invasive. Elles peuvent disséminer à la peau et
au cerveau. Leur diagnostic repose sur la mise en évidence du champignon par l’examen
mycologique, l’examen anatomo-pathologique, ou par biologie moléculaire.
La valeur supérieure d’un examen positif sur un échantillon provenant d’un site stérile, par
rapport à un site potentiellement colonisé s’applique aux moisissures, de la même façon qu’elle
s’applique aux Aspergillus.
Les résultats doivent être interprétés en fonction du contexte clinique et en prenant en compte les
arguments radiologiques et biologiques indirects. Il est ainsi possible de rechercher des anticorps
précipitants ou réaginiques spécifiques, ainsi qu’une hyperéosinophilie et une augmentation des
IgE totales en cas de suspicion d’atteinte immuno-allergique.Traitement
Traitement curatif
Aspergillome
Aspergilloses localisées
Aspergilloses invasives
La mise sous traitement efficace est une urgence. Le traitement de première intention est le
voriconazole. L’AmB liposomale par voie intraveineuse est indiquée en seconde intention en cas
d’intolérance ou d’échec thérapeutique du traitement de référence. L’indication de la chirurgie
est principalement posée dans la prévention de complications hémorragiques.
Aspergilloses immunoallergiques
Traitement empirique
L’AmB (et ses formulations lipidiques) semble la molécule de choix, car elle présente le plus
large spectre d’activité contre les moisissures (en dehors des genres Fusarium et Scedosporium).
L’itraconazole a également un spectre relativement large, et le voriconazole est actif dans
certaines fusarioses et Scédosporioses.
En cas de neutropénie profonde (< 0.5 giga/L) et de longue durée (> 1 mois), l’objectif à
atteindre est un environnement exempt de spores fongiques. C’est dans ce cadre-là que des
secteurs dits « protégés » sont implantés, notamment dans les services d’Hématologie clinique,
permettant un isolement protecteur du patient.
Ils comprennent idéalement un système de filtration de l’air de haute efficacité « HEPA » (ou
d’épuration de haute efficacité tel que le système Immunair®, en cours de validation) associé à
un haut renouvellement d’air avec ou sans flux laminaire. Ces installations sous-entendent une
organisation architecturale des locaux spécifiques et une cascade de pression positive.
Mesures d’accompagnement
Il s’agit d’une prévention à long terme qui ne peut donc avoir comme objectif l’éradication totale
des spores présentes dans l’environnement du patient à risque. Il est par contre possible de
diminuer drastiquement l’exposition à un réservoir environnemental ; d’une part en contre-
indiquant les professions à risque (l’alvéolite allergique extrinsèque est une maladie
professionnelle), d’autre part en évitant les attitudes à risque (vie dans des locaux humides
colonisés par les moisissures, travaux de réfection des sols, murs et plafonds, travaux de
jardinage, rempotage de plantes etc…)
HISTOPLASMOSE
1. Définition
Les histoplasmoses sont des mycoses dues à Histoplasma capsulatum dont il existe deux
variantes : Histoplasma capsulatum var. capsulatum, agent de l’histoplasmose à petites formes
ou « maladie de Darling » et l’Histoplasma capsulatum var. duboisii, agent de l’histoplasmose
africaine à grande forme. Ces deux histoplasmoses se distinguent par leur épidémiologie, leur
symptomatologie clinique et l’aspect de l’histoplasme dans le tissu infecté. L’histoplasmose à
Histoplasma capsulatum var. capsulatum
Introduction
2. Epidémiologie
Histoplasma capsulatum var. capsulatum est un champignon dimorphique présent dans les sols
enrichis en fientes d’oiseaux (pigeons, étourneaux, volailles, …) et en guanos de chauves-souris.
La contamination chez l’homme se fait par inhalation de spores aéroportées particulièrement
abondantes dans les endroits confinés comme les grottes et galeries-tunnels (habitées par des
chauves-souris) ou en zone rurale, fermes, silos, pigeonniers, élevages intensifs de volailles
(poulets).
Les régions d’endémie sont les Etats-Unis (Etats du centre, du Nord et de l'Est), l’Amérique
centrale et du Sud, en l’Afrique intertropicale, du Sud, l’Asie et l’Océanie (notamment la
Nouvelle-Calédonie). L’histoplasmose à H. capsulatum est absente sur le continent européen
sauf dans un foyer en Italie (région de l’Emilie-Romagne). La transmission humaine se fait par
voie respiratoire. Il n’y a pas de contamination interhumaine.
Des petites épidémies surviennent lors de la destruction de pigeonniers, poulaillers, du
creusement d’un puit, percement d’un tunnel ou encore de démolition d’un bâtiment.
L’exploration de grottes au cours d’une expédition de spéléologie expose au risque
d’histoplasmose dans les régions d’endémie. Dès le début des années 1980, l’histoplasmose à «
petites formes » est en augmentation dans les régions d’endémies, en raison du développement et
de la diffusion des patients VIH positifs. En 1987, le Control Disease Center (CDC) d’Atlanta
inclus l’histoplasmose extra-pulmonaire chez des sujets séropositifs au VIH comme nouveau
critère d'inclusion du Sida.
3. Aspects cliniques
Les spores d’histoplasme sont phagocytées par les macrophages où elles se transforment en
levures (« petites formes ») et se multiplient. L’immunité anti-histoplasme est sous la
dépendance des lymphocytes T, en particulier des CD4, et des cytokines pouvant stimuler la
Après 5 à10 jours d'incubation, cette forme se manifeste par un syndrome pseudo grippal avec
fièvre, toux, dyspnée. La radiographie thoracique montre habituellement des adénopathies uni ou
bilatérales, un infiltrat parenchymateux ou des images macro ou micronodulaires qui vont
secondairement évoluer vers des calcifications. Des réactions immunoallergiques, comme un
érythème noueux, accompagnent parfois la primo-infection.
Cette forme clinique particulière survient plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après la
forme primitive. Elle est rencontrée sur un terrain fragilisé, immunodéprimé, notamment chez les
sujets VIH positifs. Elle se caractérise par des atteintes viscérales multiples (adénopathies,
hépatomégalie, splénomégalie), des lésions buccales (chute des dents, ulcères de la langue et du
palais). D’autres localisations plus profondes sont décrites notamment surrénaliennes
(fréquentes), digestives, hépatiques, cardiaques et neurologiques. Le pronostic est grave. Dans sa
forme disséminée, l’histoplasmose peut évoquer une tuberculose, une leishmaniose viscérale et,
en Asie, la pénicilliose à Penicillium marneffei. Elle peut aussi simuler une hémopathie ou une
maladie de Hodgkin.
4. Diagnostic biologique
Cultures
Le laboratoire doit être informé de la possibilité d’une histoplasmose. Les cultures doivent être
réalisées avec une extrême précaution. Elles ne peuvent être faites que dans les laboratoires
agréés, disposant d'une hotte de sécurité, sur milieu de Sabouraud à 25-30°C. Les cultures se
présentent sous forme de colonies blanches duveteuses dont l’examen microscopique montre sur
le mycélium des grosses spores spiculées (macroconidies) caractéristiques associées à des petites
spores ou microconidies. Ces formes saprophytiques filamenteuses, très contaminantes,
représentent un réel danger pour le personnel des laboratoires.
Plusieurs types de lésions histopathologiques, correspondant aux réactions de l’hôte, peuvent être
observées. Par analogie avec la tuberculose on distingue schématiquement plusieurs formes selon
l’état immunitaire sous-jacent du sujet.
Cette dernière correspond habituellement à une inoculation habituellement faible et une réponse
tissulaire (de l’hôte) efficace. Elle montre des infiltrats lympho-histiocytaires ou granulomateux,
riches en macrophages activés et en lymphocytes T CD4 progressivement recrutés in vivo. Les
histoplasmes se présentent comme de rares levures ou blastospores de 2 à 3 μm de diamètre
entourés d’un halo clair, à l’intérieur de cellules histiocytaires. L’évolution de cette forme se fait,
par analogie à la tuberculose, par une nécrose caséiforme.
Cette forme habituelle chez les patients séropositifs au VIH révèle à l'opposée une réaction
tissulaire faible ou nulle. Les macrophages locaux (histiocytes) restent inactifs. L’aspect typique
est celui d’une abondance de levures intracellulaires dans les cellules mais aussi à l’extérieur.
Beaucoup d’organes sont touchés (foie, rate, tube digestif, surrénales, os, moelle osseuse, etc.).
Elle représente une forme intermédiaire entre la forme tuberculoïde (réactionnelle) et la forme
anergique (chez l'immunodéprimé).
Dans cette forme, où prédomine la fibrose cicatricielle, on peut retrouver (après coloration
argentique) de rares levures qui peuvent être à l’origine d’une rechute ou d’une éventuelle
réactivation.
5. Traitement
Prophylaxie primaire
Dans les régions d’endémie le bénéfice d’une prophylaxie par l'itraconazole contre placebo a été
démontré pour les patients VIH+ (200 mg/j chez les sujets ayant moins de 150 CD4/mm3).
Prophylaxie secondaire
En raison du risque important de rechute (35 à 80 % selon les séries) une prophylaxie secondaire
est indiquée tant que persiste l’immunodépression. L’itraconazole, à raison de 200 à 400 mg/j
pour sa bonne tolérance, est proposé en première intention.
1. Introduction
2. Epidémiologie
3. Aspects cliniques
Cutanées
Ce sont les plus fréquents. Ils prennent l’aspect de papules ou de nodules souvent ombiliqués
siégeant sur les membres, le visage (ressemblant au molluscum contagiosum). Des ulcères
notamment au niveau des plis souvent aussi observés.
Sous-cutanées
Ils prennent la forme d’abcès ou de masses sous-cutanées, parfois volumineuses siégeant sur le
thorax mais aussi d'adénopathies (axillaires, cervicales inguinales) pouvant être volumineuses et
simuler une adénite tuberculeuse ou un abcès froid.
Osseuses
Ce sont des atteintes lytiques au niveau du maxillaire mais aussi du crâne, du genou, de la
colonne vertébrale simulant à ce niveau un mal de Pott
Viscérales
Il est avant tout mycologique. Il faut rechercher et mettre en évidence à l’état frais ou après
coloration (MGG) à partir des prélèvements de pus, de sérosités ou des appositions de ganglions
les "grandes formes “, levures de 5 à 20 μm de long à paroi en double contour en forme de 8 ou
de citron (base fine d’implantation du bourgeonnement).
La culture sur milieu de Sabouraud à 25° C ou 37°C, non indispensable au diagnostic, est
dangereuse et doit être réservée à un laboratoire spécialisé. Les caractères macroscopiques et
microscopiques des cultures sont identiques à ceux de la variété capsulatum.
5. Traitement
L’amphotéricine B est la molécule de référence. La dose totale est au moins de 2 g par cure (à
raison de 0,7 à 1 mg/kg/j). Le relais est habituellement pris par un azolé : itraconazole (200 à 400
mg/j) pendant 1 an. Le drainage et la mise à plat d’un abcès ou d’une masse sous-cutanée
facilement extirpable, permettent de diminuer la charge parasitaire. A l'arrêt du traitement, la
surveillance clinique et biologique est nécessaire en raison du risque fréquent de récidives.